TDRs - UNDP

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TDRs - UNDP
Termes de référence de recrutement d’un cabinet / ONG / consultant socio
anthropologique pour un protocole de recherche sur le profil des personnes
vivant avec le VIH mises sous traitement antirétroviral mais perdues de vue
au cours du suivi au Mali :
Etude qualitative.
Les traitements antirétroviraux permettent d’améliorer la qualité de vie et l’état de santé des
personnes vivant avec le VIH (PVVIH) [1,2]. Il a aussi été montré que les PVVIH régulièrement
suivies sous traitement ARV (TARV) ont un risque faible de transmettre le VIH [3].
L‘accélération de l’accès aux TARV des PVVIH dans la majorité des pays, et particulièrement
en Afrique subsaharienne, a contribué à réduire significativement la mortalité et la morbidité
liées au VIH, et les nouvelles transmissions de l’infection à VIH [4,5]. Au Mali par exemple,
l’amélioration de l’accès aux traitements antirétroviraux a permis d’augmenter, le nombre de
PVVIH initiées au TARV au cours de ces dernières années : 24800 en 2010 versus 35000 en
2015 [6,7].
Malgré les progrès réalisés dans l’accès au TARV et l’efficacité prouvée des TARV, de
nombreuses études réalisées dans les pays d’Afrique subsaharienne ont révélé que la proportion
des PVVIH perdues de vue après la mise sous ARV, et dont interrompues les soins, était estimée
à 30% et 35%, respectivement, à 24 et 36 mois de suivi [7-9]. Au Mali, selon le rapport annuel
de prise en charge des PVVIH mises sous TARV élaboré par la CSLS-MSHP [10], le taux de
perdus de vue à 12 mois de suivi estimé chez les PVVIH mises sous TARV était de 28% au
niveau national en 2014. D’autres analyses effectuées à partir des bases de données de suivi
médical dans certains sites de prise en charge au Mali ont montré que les taux de perdus de vue
ou de décès chez les PVVIH sous TARV étaient de 16%, 37% et 57%, respectivement, à 6, 12
et 24 mois [11]. Ces taux sont élevés et variables selon les régions et les sites de prise en charge.
Cependant, l’inobservance ou l’interruption du TARV peut avoir pour effet de rendre le TARV
inefficace [12] et par conséquent déstabiliser tous les efforts déjà consentis dans la lutte contre
le VIH. Il est donc très utile de mettre en place dans les programmes de suivi des PVVIH, des
stratégies permettant de réduire le nombre de PVVIH sous TARV perdues de vue et le risque
potentiel de l’être.
Le perdu de vue est un patient qui par définition a interrompu son traitement. L’inobservance
au TARV expose le patient au risque de développer des résistances du VIH aux ARV et d’être
en échec thérapeutique nécessitant un traitement plus onéreux appelé traitement de 2ème ligne.
Le développement de telles résistances est un risque pour le patient mais aussi pour la
population en générale car le virus peut être propagé. La question des perdus de vue est donc
un enjeu important en terme de santé publique et de viabilité des systèmes de soin.
Au Mali, il a été proposé, dans le cadre du nouveau modèle de financement 2016–2017 du
Fonds mondial, de mettre en place des interventions visant à réduire le nombre de perdus de
vue afin d’améliorer la rétention et l’observance au TARV des PVVIH. Pour cibler et mieux
orienter ces interventions, il faut d’abord identifier les facteurs de risques d’être perdu de vue.
Ensuite, définir et mettre en œuvre des stratégies de santé publique visant à minimiser le nombre
de perdus de vue dans les programmes de prise en charge des PVVIH.
Plusieurs études ont déjà été réalisées dans le but d’identifier les facteurs de risque d’être perdu
de vue [8, 13-20]. Ces études se sont limitées à analyser uniquement les caractéristiques
individuelles des patients [8, 14-16, 18-19], ou à analyser à la fois les caractéristiques
individuelles et l’offre de soins [13, 20]. Les facteurs aggravant le risque de la perte de vue
communément identifiés dans ces études sont : l'âge, le niveau d’étude, le stade biologique et/ou
clinique, le coût de la prise en charge, l’offre de service médical, la stigmatisation ou la peur de
la stigmatisation de la maladie par l'entourage. Or, les raisons d’être perdu de vue sont
multifactorielles. A cet effet, pour analyser de façon globale la problématique des perdus de vue
au Mali, une étude à la fois quantitative et qualitative sera réalisée. Le volet quantitatif permettra
d’analyser conjointement l’impact des facteurs individuels, structurels et contextuels sur le
risque d’être perdu de vue et le volet qualitatif permettra d’analyser de façon plus approfondie
les comportements individuels des PVVIH sous TARV.
Le volet quantitatif sera mené par Solthis, et un consultant sera recruté pour mener « l’étude
qualitative approfondie sur le profil des personnes vivant avec le VIH mises sous
traitement antirétroviral mais perdues de vue au cours du suivi au Mali »
Résultats attendus :
1- Une revue de la littérature socio anthropologique sur le profil des personnes vivant
avec le VIH mises sous traitement antirétroviral mais perdues de vue au cours du suivi
en Afrique, dans la sous-région et au Mali afin de recenser les éléments « d’évidence »
existants sur la question.
2- Les résultats de l’étude qualitative centrée sur le profil des personnes vivant sous
traitement antirétroviral mais perdues de vue au cours du suivi sont livrés (Rapport
d’étude et entretiens enregistrés et traduits en Français) sont restitués et livrés
3- Des orientations et recommandations sont faites par le consultant pour l’élaboration
de la politique nationale de rétention des patients en participant aux discussions de la
commission nationale.
Résultat 1 : Activités / Objectifs
Cette revue de la littérature permettra de faire l’état des connaissances « récentes » sur le sujet
et d’identifier les déterminants socio anthropologiques qui sont moins prises en compte par la
communauté scientifique et sur lesquelles il serait intéressant de mettre l’accent. In fine, faire
ressortir un résumé de la revue de littérature sur les aspects insuffisamment abordés par
thématique dans la sous-région et au Mali.
Résultat 2 : Activités / Objectifs
Les obligations du consultant s’entendent jusqu'à l’approbation définitive du rapport. Un draft
de rapport sera soumis à Solthis qui le communiquera à l’ensemble des partenaires pour avis
15 jours avant la dead line, le rapport définitif prendra en compte les remarques et suggestion
du COPIL, des partenaires et de Solthis et sera livré 15 jours après le draft avec les entretiens
enregistrés et traduits en Français.
Résultat 3 : Activités / Objectif. Faire des recommandations pour l’amélioration « des perdus
de vue » en participant à la commission nationale d’élaboration de la politique nationale de
rétention
Déroulement prévu et méthodologique :
- Recrutement d’un consultant, équipe minimum requise (1 coordinateur et 4
superviseurs / région plus ou moins du personnels de réalisation des entretiens),
- Missions de terrain, visites de sites, entretien individuel / triades et de groupe (patients
groupes 1 à 3, prestataires, responsables institutionnels),
- Mise en place d’un comité de suivi en collaboration avec les membres de COPIL de
l’étude quantitative
- Réunions d’équipe, atelier de discussion sur site / région et national,
- Rapport préliminaire et rapport définitif (y compris les enregistrements des entretiens
traduits)
- Atelier de restitution
Régions / sites d’intervention et populations étudiées :
Tableau : Répartition des sites de l’étude par région
Région
Sites d’étude
Bamako
Centre de santé de référence de la commune 3
Centre de santé de référence de la commune 6
Centre hospitalier universitaire Gabriel Touré
Centre national d’appui à la lutte contre la maladie
Centre d’écoute de soins et d’accompagnement (CESAC) sur le VIH
Centre de santé de référence de Bla
Centre de santé de référence de Ségou
Hôpital Nianankoro Fomba de Ségou
ONG Walé
Centre de santé de référence de Diema
Hôpital Fousseni Daou de Kayes
Centre de santé de référence de Kayes
Centre de santé de référence d’Oussoubidiagnan
Centre de santé de référence de Bandiagara
Centre de santé de référence de Mopti
CESAC de Mopti
Hôpital Sominé Dolo
Ségou
Kayes
Mopti
La population étudiée
Cette étude sera limitée aux PVVIH sous TARV suivies dans 17 sites de prise en charge des
régions de Bamako, Ségou, Kayes et Mopti. Trois groupes de PVVIH seront étudiés :

Groupe 1 : les PVVIH sous TARV observantes. Ce sont les patients régulièrement
suivis dont les délais entre les dates de rendez-vous et de consultation successives
n’excèdent pas 1 jour au cours de la période de référence. Le seuil de 1 jour est calculé
sur la base de 95% de prises correctement prisent pour un traitement d’un comprimé par
jour sur 30 jours.

Groupe 2 : les PVVIH sous TARV non observantes. Ce sont les patients régulièrement
suivis dont au moins un délai entre les dates de rendez-vous et de consultation
successives est compris entre 2 et 90 jours au cours de la période de référence.

Groupe 3 : les PVVIH sous TARV perdues de vue et activement retrouvées. On inclura
dans ce groupe, les perdus de vue activement recherchés qui acceptent de répondre aux
questions de l’étude.
La population d’étude sera un échantillon des groupes ciblés par l’étude quantitative chez qui
l’information existe et sera approfondie.
Critères d’éligibilité du consultant
- Etre à jour vis-à-vis des dossiers administratifs : acte de création légal selon la forme
juridique
- Avoir un numéro d’Identification Fiscal (NIF)
- Avoir au moins 5 ans d’expérience dans la recherche socio anthropologique
- Présenter deux offres distinctes et scellées (technique et financière) sous pli fermé au
PNUD Mali, Badalabougou Est, BAMAKO, BP 120 à la date indiquée.
- Joindre les CV des experts
- Références professionnelles
- Preuves d’une expérience similaires
- Bonne connaissance du système de santé Malien, du terrain et du bambara et si possible
le dogon
Durée / Chronogramme de l’étude : (3 mois)
Démarrer l’étude : 2 janvier 2017.
Date limite de réception des dossiers des consultants (offre technique et financière): 27
décembre 2016 (nous nous réservons la possibilité de clore le recrutement avant la date
d’échéance de l’annonce)
Ouverture des plis et sélection : 28 décembre 2016.
- Période d’étude : Janvier 2017 au 15 février 2017.
- Dépôt du rapport préliminaire : 28 février 2017
- Validation du rapport : 10 mars 2017
- Atelier de restitution : 17 Mars 2017
Critère d’évaluation
-
Evaluation Technique : méthodologie détaillée de la stratégie de l’étude qualitative (70%)


-
Compétences (20%) ;
Expériences (30%) ; 5 ans avec au moins 3 réalisations similaires ;
Evaluation Financière : (30%),

L’offre financière prendra en compte tous les coûts liés à la production des
livrables attendus: Honoraires, logistiques, consommables, frais divers, etc.