Communiqué de presse
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Communiqué de presse
Communiqué de presse Responsabilités et autonomie des enseignants en Europe Améliorer la qualité de l'enseignement est une des préoccupations majeures des décideurs, tant au niveau national qu'européen dans le cadre du Processus de Lisbonne. Le rôle que les enseignants sont amenés à jouer dans ce cadre est considéré comme essentiel. Cette nouvelle étude sur la profession enseignante analyse l'autonomie pédagogique des établissements scolaires et des enseignants dans une trentaine de pays européens. Elle complète ainsi l'étude sur l'autonomie scolaire des établissements en matière de gestion des ressources financières et humaines (1). Elle analyse également les conditions de travail des enseignants. Une profession en pleine évolution pour des raisons multiples Les deux dernières décennies ont été marquées par un développement prononcé des responsabilités attribuées aux enseignants dans la grande majorité des pays européens. Ces mutations importantes se sont généralement traduites par une charge de travail accrue. Dans la plupart des systèmes scolaires, même les plus centralisés, les enseignants jouissaient déjà traditionnellement d'une liberté pédagogique dans le choix des méthodes d'enseignement et des supports de cours (manuels, etc.). Les réformes liées à l'autonomie scolaire, souvent couplées à des mesures de décentralisation, leur permettent désormais d'intervenir dans la conception des programmes d'études de leur établissement scolaire. Toutefois, des pays historiquement décentralisés en matière pédagogique (Belgique (2), Pays-Bas et Royaume-Uni) ou qui avaient mené des politiques ambitieuses en la matière dans les années 1990 (Hongrie) ont commencé à mettre en place des standards définissant des objectifs pédagogiques ou des programmes d'études nationaux afin de garantir une égalité d'enseignement pour tous les élèves. Les résultats des évaluations standardisées nationales et internationales ont joué un rôle moteur dans la réflexion sur le travail des enseignants dans plusieurs pays, notamment au Danemark, en Allemagne, en France, en Hongrie, en Ecosse, en Suède et en Norvège. La recherche d'une plus grande qualité d'enseignement a, entre autres, engendré des réformes des programmes d'études, le développement de standards nationaux ou des aménagements de la formation initiale des enseignants et de leurs responsabilités. Il est de plus en plus demandé à l'école non seulement d'améliorer les performances académiques des élèves mais aussi de proposer en son sein des solutions aux problèmes sociétaux plus globaux (insertion des élèves à besoins éducatifs spécifiques, mixité sociale, intégration des migrants). Seuls quelques pays comme la République tchèque, l'Espagne, 1 () 2 () L'autonomie scolaire en Europe. Politiques et mécanismes de mise en œuvre, Eurydice, 2007 (http://www.eurydice.org/portal/page/portal/Eurydice/showPresentation?pubid=090FR) Écoles privées subventionnées. Unité européenne d’Eurydice - Avenue Louise, 240 - B-1050 Bruxelles Tél. +32 2 600 53 53 – e-mail: [email protected] http://www.eurydice.org 1 l'Italie et le Royaume-Uni ont accompagné les nouvelles missions sociales des équipes pédagogiques de la création de nouveaux types de postes au sein des écoles. Dans la plupart des pays, les mutations actuelles résultent d'un empilement de législations. Cependant les enseignants sont aujourd'hui impliqués de façon variée dans les processus de réforme des systèmes scolaires. La définition des statuts et des conditions de travail des enseignants se négocie encore majoritairement au niveau central en étroite collaboration avec les syndicats. Mais de nouvelles formes de participations individuelles se développent: consultations à grande échelle, enquêtes, projets pilotes, etc. Rares sont les pays comme les Pays-Bas, le Portugal ou le Royaume-Uni qui ont mené une réflexion complète aboutissant à une rénovation globale du statut et des conditions de travail des enseignants. D'autres pays s'engagent actuellement sur cette voie comme la République tchèque, l'Espagne, la France et le Liechtenstein. Des responsabilités pédagogiques partagées malgré une grande autonomie des établissements scolaires La décentralisation et l'autonomie scolaire ont engendré de nouveaux types de répartition des compétences pédagogiques entre les gouvernements centraux, les collectivités locales et les établissements scolaires. Dans la totalité des pays européens, les programmes scolaires entièrement centralisés ont disparu pour laisser la place à une définition des contenus d'enseignement à plusieurs étages qui octroie désormais une place significative à l'école et aux enseignants. Trois principaux modèles se dégagent. Dans le premier, qui se rencontre dans certains pays nordiques et d'Europe centrale, l'autorité centrale ou supérieure dessine un cadre général qui définit à grands traits les contenus d'enseignement, détaillés par les collectivités locales et les enseignants. Dans le second, l'Etat définit des objectifs à atteindre aux étapes clés de la scolarité, laissant une large latitude aux établissements scolaires pour définir les contenus d'enseignement. C'est notamment le cas aux Pays-Bas et en Suède. Dans le troisième, des programmes d'études définis par l'Etat central sont juxtaposés à des enseignements conçus par les acteurs locaux. Les enseignants décident toutefois peu du contenu du programme d'études minimum obligatoire, défini dans deux tiers des pays au niveau central. Le développement de plans éducatifs au sein de chaque école accroît la nécessité d'un travail en équipe des enseignants. Ceux-ci décident seuls (individuellement ou en équipe) ou en collaboration avec le chef d'établissement des méthodes d'enseignement, sans en référer au pouvoir organisateur. Les manuels scolaires sont choisis au sein des établissements scolaires, en toute autonomie ou dans une liste prédéfinie, sauf en Grèce, à Chypre, Malte et au Liechtenstein. Dans une grande majorité des pays, les critères d'évaluation interne des élèves sont du ressort des établissements. Les enseignants les définissent souvent en collaboration avec le chef d'établissement. C'est également le cas des décisions de redoublement. En revanche, lorsque des examens certificatifs écrits existent, la conception du contenu de ces examens relève du niveau central ou supérieur, sauf en Grèce, en Italie et à Chypre. Conditions de travail, formation continue, responsabilités et évaluation Le temps de travail des enseignants est défini dans la grande majorité des pays par un nombre d'heures d'enseignement, souvent couplé à un nombre global d'heures de travail. Douze pays définissent un nombre d'heures de présence à l'école. Au Royaume-Uni, seul ce dernier critère est retenu. Dans la plupart des pays, des dispositions législatives ou des lignes directrices promeuvent le travail en équipe, mais elles ne sont pas toujours assorties d'une définition statutaire du temps de travail à y consacrer. Les activités collaboratives d'évaluation des élèves semblent s'imposer en tant que pratique complémentaire courante dans la moitié des pays. Outre les Unité européenne d’Eurydice - Avenue Louise, 240 - B-1050 Bruxelles Tél. +32 2 600 53 53 – e-mail: [email protected] http://www.eurydice.org 2 tâches d'enseignement, de préparation des cours et de corrections, le remplacement des collègues absents et le soutien aux futurs et aux nouveaux enseignants figurent parmi les tâches spécifiques les plus souvent attribuées aux enseignants. Dans une dizaine de pays, celles-ci peuvent varier de manière considérable d'un établissement scolaire à l'autre, voire d'un contrat à l'autre. La formation professionnelle continue est considérée comme une obligation professionnelle dans plus de 20 pays. En Belgique, en République tchèque, en Lituanie, à Malte, au Royaume-Uni et en Islande, les établissements sont tenus de mettre en place un plan de formation professionnelle continue pour leurs enseignants dans le cadre de leur plan de développement de l'établissement. Toutefois, peu de dispositifs ont été mis en place pour inciter les enseignants à participer à la formation professionnelle continue et, de surcroît, la non-participation semble rarement pénalisée. La majorité des pays déclarent que le manque de remplaçants et le coût de ces remplacements sont un frein à la participation à la formation professionnelle continue. A côté de l'inspection externe traditionnelle, de nouveaux types d'évaluation se sont développés au cours des 20 dernières années: auto-évaluation de l'école, évaluation individuelle interne par le chef d'établissement ou par les pairs. Ces différentes modalités d'évaluation tendent de plus en plus à se croiser, créant dans certains pays des réseaux d'évaluations internes et externes, individuelles et collectives. L'accent de l'évaluation tend à se déplacer des processus vers les résultats. Les résultats des élèves aux évaluations standardisées nationales deviennent de plus en plus un critère de jugement de la performance de l'école et de l'équipe pédagogique. Les années 1990, marquées par le développement de l'autonomie scolaire, ont vu le contrôle individuel des enseignants progressivement remplacé par une évaluation collective de l'équipe pédagogique. Depuis 2005, les évaluations individuelles tendent de nouveau à se développer dans certains pays, en lien avec une différenciation des carrières et des promotions salariales. Unité européenne d’Eurydice - Avenue Louise, 240 - B-1050 Bruxelles Tél. +32 2 600 53 53 – e-mail: [email protected] http://www.eurydice.org 3 Fiche technique Responsabilités et autonomie des enseignants en Europe Titre de la publication: Responsabilités et autonomie des enseignants en Europe Éditeur: Eurydice Date de publication: Août 2008 Langues disponibles: anglais, français Disponible en ligne: http://www.eurydice.org/portal/page/portal/Eurydice/showPresentation?pubid=094FR L’information a été collectée auprès des unités nationales du réseau Eurydice sur la base d’un guide de contenu commun élaboré par l’unité européenne d’Eurydice. La publication a été rédigée par l’unité européenne d’Eurydice. L’information porte sur l’année 2006/2007 et couvre l'enseignement primaire (CITE 1) et secondaire inférieur (CITE 2). Cette publication est financée par la Direction générale de l’éducation et de la culture de la Commission européenne. Voir aussi: L'autonomie scolaire en Europe. Politiques et mécanismes de mise en œuvre, Eurydice, 2007 (http://www.eurydice.org/portal/page/portal/Eurydice/showPresentation?pubid=090FR) Unité européenne d’Eurydice - Avenue Louise, 240 - B-1050 Bruxelles Tél. +32 2 600 53 53 – e-mail: [email protected] http://www.eurydice.org 4