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M 02773 - 3271 - F: 2,50 E 3:HIKMRH=XUWZU]:?d@m@h@l@a; ZORRO DES MOTS MERCREDI 19 SEPTEMBRE 2012 HEBDOMADAIRE | FR 2,50 € BEL, LUX 3,10 € | DOM 5,10 € ESP 4,40 € | CH 5 FS | TOM 1150 XPF CPPAP Nº 0616C80864 Nº 3271 DU 22 AU 28 SEPTEMBRE 2012 FABRICE LUCHINI L’invité Ce fils d’immigré italien n’a jamais eu autant de succès au cinéma. Pourtant, son moteur reste le théâtre. Rencontre avec un obsédé textuel. Fabrice Luchini Propos recueillis par Louis Guichard Photo Jean-François Robert pour Télérama Il a « l’âge de la retraite selon François Hollande », dit-il. 61 ans. Il a même « réuni les papiers » pour savoir ce qu’on lui donnerait. Seulement voilà, Fabrice Luchini est au sommet de sa popularité, de son art, de son charisme et de sa bizarrerie. Lui qui a ramé pendant vingt ans, de 1970 à 1990, pour devenir une vedette, enchaîne les films millionnaires en entrées (Potiche, Les Femmes du sixième étage), remplit toujours les théâtres rien qu’en disant des textes seul en scène. Et il ne se sent pas encore « apte à la canne à pêche ». Ivre de citations (Céline et Jouvet d’abord), porté par ses propres fulgurances, prompt à imiter debout confrères, consœurs ou metteurs en scène célèbres, il fait son grand show dans la cuisine de son appartement, commente à sa manière l’actualité : « “Le drame, c’est qu’aujourd’hui la bêtise pense”, Jean Cocteau. » Cet automne, il sera un Jules César dépressif et en 3D dans Astérix et Obélix, Au service de Sa Majesté et, sur les planches, (à nouveau) la voix du pamphlétaire Philippe Muray. Mais on le verra surtout, au cinéma, se surpasser dans son emploi d’intello perdant peu à peu le contrôle – Dans la maison, de François Ozon. La conversation a lieu un jour où la demande de nationalité belge de Bernard Arnault est dans tous les esprits… 6 Télérama 3271 19 / 09 / 12 Une chose est sûre, je ne vais pas m’exiler fiscalement. Je citerai Céline : « Loin du français, je meurs. » Mais ça serait mieux si, parallèlement aux 75 %, on sentait un grand souffle mobilisateur venu d’en haut, un souffle à la Chateaubriand ! Ça donnerait plus envie de participer. Je trouve logique que les artistes et les footballeurs soient logés à la même enseigne que les chefs d’entreprise. Cela dit, comparé à monsieur Arnault, je suis un clandestin afghan ou un Albanais en fin de piste. Par rapport à la majorité des comédiens, oui, je suis riche. Deux millions de spectateurs pour vos deux derniers films sortis en salles : vous êtes un roi du box-office. Prêt pour les 75 % d’imposition ? Mon père, oui. Immigré italien, il a d’abord été, comme mon grand-père, ouvrier, à Villerupt. Moi, je n’ai pas connu sa pauvreté. Quand je suis né, il avait déjà un commerce de fruits et légumes à Château-Rouge, dans le 18e arrondissement. Il travaillait tout le temps. Les Halles de Paris, c’était une vie nocturne, à l’époque. Il était très conservateur, dur, comme tous ceux qui servent les gens aisés. Il ré- ☞ Et pauvre, vous l’avez été ? 1965 Apprenti coiffeur à 14 ans. 1969 Première apparition au cinéma : Tout peut arriver, de Philippe Labro. 1970 Premier film avec Eric Rohmer : Le Genou de Claire. 1984 Avec Les Nuits de la pleine lune, Eric Rohmer impose le style Luchini. 1986 Commence à lire sur scène Voyage au bout de la nuit, de Louis-Ferdinand Céline. Enorme succès : reprises et suites jusqu’en 2005. 1990 Premier triomphe personnel au cinéma : La Discrète, de Christian Vincent. Télérama 3271 19 / 09 / 12 L’invité le comédien Fabrice luchini ☞ pétait des proverbes italiens du genre : « Il y a ceux qui mangent la soupe et ceux qui la regardent »… Ma mère, qui venait de l’Assistance publique, a travaillé, elle aussi, chez les bourgeois dès l’âge de 11-12 ans. Dans ce milieu, on n’a pas la haine des riches. L’argent est la référence absolue, on ne rigole pas avec ça. Quand j’étais enfant, tous les soirs papa comptait. Non pas les billets, mais les pièces. Quand on a changé D’un côté, je ne trouve pas ça normal d’avoir changé de classe : je ne me sens de classe sociale aussi radicalement, pas légitime dans tant de confort. En tout cas, beaucoup moins que mon à laquelle appartient-on ? Aux père ne l’aurait été. De l’autre, je ne vais pas jouer les prolétaires : si je n’ai deux ? A aucune ? aucune affinité avec les bourgeois accros au Figaro Magazine, j’appartiens désormais à la catégorie qui a une maison sur l’île de Ré, comme Lionel Jospin ! J’assume, justement parce que mon père en aurait été ravi. Je suis un fils d’immigré qui a réussi dans son boulot. Je veux être fraternel avec les prolos, mais je ne suis pas ouvriériste. J’ai même de l’animosité pour le cinéma ouvriériste. Dans l’immondice haineuse de Céline, le prolo est mieux défendu que par la compassion de certains cinéastes engagés. Mais je ne nommerai pas. Et le changement de Il a été total… Mon père, quand il lisait, c’était plutôt Henri Troyat. J’étais nul à classe culturelle ? l’école. Je suis devenu apprenti coiffeur à 14 ans, mais sans avoir le talent des gens qui me formaient. C’est le monde de la nuit qui m’a permis d’approcher les gens de cinéma et de décrocher de petits rôles. Et c’est après ma première participation à un film d’Eric Rohmer, Le Genou de Claire, que mon agent m’a envoyé dans un cours de théâtre, celui de Jean-Laurent Cochet. Cet enseignement a été la révélation absolue, complète, éblouissante. Rien de ce que disait Cochet sur Feydeau ou Racine ne m’était étranger. Enfin, je n’étais plus exclu. Non ! Je suis redevenu coiffeur à 25 ans, faute de rôles. Ça fait bizarre de refaire des brushings quand on a été acteur principal d’un film avec Michel Bouquet, Vincent mit l’âne dans un pré. Puis il y a eu Perceval le Gallois, de Rohmer, en 1978. Mon père est allé le voir sur les Champs-Elysées et, pour la première fois, il m’a encouragé : ne lâche plus l’affaire ! Je suis pourtant resté au moins deux ans au chômage ; je songeais à arrêter, personne ne voulait ne serait-ce que me recevoir. « L’acteur de Perceval ? Non, non, merci, on connaît… » Luchini coiffeur pendant de longues années, c’est un mythe ? Comment êtes-vous devenu ce personnage de beau parleur un peu fat qu’on retrouve d’un film à l’autre depuis plus de vingt ans ? C’est vraiment Eric Rohmer qui l’a inventé dans Les Nuits de la pleine lune, en 1984. Il m’a voulu comme un être de discours, le confident intellectuel de l’héroïne, Pascale Ogier, avec laquelle il s’abstient de coucher : une place dont je ne saurais me contenter dans la vie ! Bref, ce n’est pas moi, c’est une création de Rohmer. Or, ce rôle m’a façonné une image, presque une fois pour toutes, alors même qu’il ne m’a pas renforcé sur le marché des acteurs à l’époque : Rohmer était prestigieux, mais trop confidentiel, 8 Télérama 3271 19 / 09 / 12 trop déconnecté de la médiocrité naturaliste dominante. Le vrai succès est venu en 1990, avec La Discrète, de Christian Vincent, qui n’était qu’une conséquence commerciale du style élaboré pour moi par Rohmer, mon deuxième père. Mais le goût du texte, vous l’aviez avant Rohmer ? Oui, il a tout de même utilisé quelques composantes de moi ! Et je suis bien tombé avec lui, si pointilleux sur les dialogues. Car ma seule obsession d’acteur depuis toujours, l’obsession de ma vie, depuis ma sortie de la coiffure, est le problème de l’écrit. Comment faire s’envoler une langue écrite sans la dénaturer ? Comment retrouver l’impulsion originelle de l’auteur — ce que Nietzsche appelle « l’impulsion de l’imprimé » ? Comment éviter que l’oralité ne détruise « les harmonies premières » d’un texte — ça, c’est une formule de Paul Valéry ? L’acteur ne doit pas lire l’imprimé, il doit retrouver la force de celui qui l’a écrit. « Pendant vingt ans, tout le monde a cru que j’étais homo. Mais j’étais obsédé par les femmes. “Un tracassé du périnée”, aurait dit Céline. » D’abord, c’est le théâtre qui est mon moteur, c’est là où je me sens le mieux, le plus proche de mon père : l’argent est justifié, ne serait-ce que par le travail colossal de mémorisation. Je ne vois pas comment les acteurs peuvent vivre sans théâtre. J’ai besoin de ses règles, de sa discipline. Au théâtre, on n’a pas honte. Au cinéma, si, même si ça peut être délicieux… Quand on est une tête d’affiche, c’est déréalisant, le cinéma. Et déresponsabilisant. Cela paraît surpayé : parfois une fortune pour dire un mot. Depuis quelques années, j’ai découvert que la somnolence y est essentielle. Si vous êtes somnolent, la caméra fait de vous ce qu’elle veut. Si vous la ramenez trop, vous encombrez. Il faut atteindre cet état que Louis Jouvet qualifiait de vacant. Au cinéma, le texte n’est pas toujours central, loin de là. Comment vous en débrouillez-vous ? Mais les réalisateurs vous considèrent plutôt comme un acteur technique, comparé à un Depardieu ou une Deneuve, vus comme d’éternels débutants. Ça vous gêne ? Dans le film où je joue avec ces deux-là, Potiche, de François Ozon, je fais l’affreux mari : pour ce genre de rôle, il faut être hypertechnique, sinon ça ne marche pas. Il faut payer comptant, connaître son Feydeau par cœur. C’est d’abord un rythme. En règle générale, je ne travaille pas mes rôles psychologiquement. Les acteurs ont tendance à penser qu’il faut mettre de la vie dans un texte. Erreur ! La vie, c’est le texte. Celle de l’acteur ne doit pas lui faire obstacle. Je suis anti-Actors Studio. Nourrir d’états d’âme chaque geste ne résout pas l’essentiel, qui est la diction. Le but n’est pas de bien dire, comme les gens de la Comédie- Française d’il y a cinquante ans. Le but est de trouver le bon état. C’est par la pratique sonore de la phrase qu’on l’atteint. Par la fréquentation du texte, la connaissance de toutes ses variations possibles. Comme le professe Jouvet, un acteur, c’est une voix. À voir Dans la maison, de François Ozon, en salles le 10 octobre. Fabrice Luchini lit Philippe Muray, au Théâtre Antoine, Paris 10e, à partir du 14 octobre. L’invité le comédien fabrice luchini ☞ Ce Jouvet que vous vénérez, vous avez refusé de le jouer dans un biopic, un projet récent d’André Téchiné. Pourquoi ? C’est un crève-cœur de dire non à l’un des meilleurs cinéastes français. Mais je ne me suis pas senti capable de jouer Jouvet. J’aime l’homme de lettres, le prodigieux guide théorique sur l’art de l’acteur, l’auteur du Comédien désincarné et de Témoignages sur le théâtre. Mais, dans un biopic, il serait présent au mauvais sens du terme, c’est-à-dire physiquement. Je ne suis pas Jouvet, je ne sais comment l’incarner. Faut-il l’imiter ou non ? Je ne veux pas composer, me maquiller, me déguiser. Je peux me déplacer d’un univers à un autre, mais je ne sais pas tout jouer. Il faut choisir ses rôles, accepter d’être seulement le comédien de l’homme qu’on est. Trop d’acteurs pensent qu’ils peuvent tout faire Ce film oppose ceux qui créent (un lycéen romancier) à ceux qui commentent (le prof). Vous, le passeur de textes, où vous situez-vous ? Ozon joue avec une ambiguïté sexuelle qui vous a accompagné discrètement pendant longtemps… A mes débuts, j’ai été reçu par un agent très connu, qui m’a dit : « Je ne te prends pas, et, à mon avis, tu ne réussiras pas, parce que tu n’es pas sexué. Quand tu joues, on ne sait pas si tu es homo ou hétéro. » Je suis reparti extrêmement accablé. En fait, pendant vingt ans, tout le monde a cru que j’étais homo : un acteur si maniéré ! Mais j’étais obsédé par les femmes, client des prostituées dès l’âge de 15 ans. J’étais ce que Céline aurait appelé un « tracassé du périnée », un « chercheur ». J’ai beaucoup cherché de ce côté-là… Parallèlement, mes amitiés étaient masculines, et souvent homosexuelles. Déjà, à 14 ans, dans la coiffure, j’étais entouré d’homos. Je suis comme un poisson dans l’eau avec l’homosexualité. Le nouveau roman de Claude Arnaud, Brèves Saisons au paradis, évoque un trio – l’auteur plus les scénaristes Bernard Minoret et Jacques Fieschi – avec lequel j’ai partagé dix ans d’amitié fusionnelle quand j’étais vingtenaire. Comme tout le monde, y compris ceux qui prétendent le contraire ! Je pense que Claude Berri, avec qui j’ai fait Uranus, aurait adoré avoir les critiques pour lui. Il était riche, infiniment puissant, il avait tout, mais pas les critiques… Je pense que Cédric Klapisch, avec qui j’ai tourné deux fois, aimerait lui aussi les avoir. Il faut les deux, le public et la critique. Les critiques sont méchants, il y a des règlements de comptes subjectifs, des animosités, des détestations organiques, mais ça nous renseigne… Vous avez peur des mauvaises critiques ? Dans le nouveau film d’Ozon, vous êtes un prof assuré et péremptoire qui, soudain, perd toute maîtrise… Vous êtes abonné à ce genre de chute ? C’est le pur souhait des réalisateurs ! Ils me mettent toujours dans des situations où je finis par ne plus parler et ne plus bander. Ils jouissent de détraquer cette marionnette trop bien structurée ! Si je n’avais pas le théâtre, ce serait peut-être l’hôpital psychiatrique. Mais comme je reprends la parole sur scène, j’y renonce volontiers pendant les tournages, et je me laisse malmener pour le plus grand plaisir des cinéastes. Ni dans un camp, ni dans l’autre. Jouer, ce n’est pas créer, mais ce n’est pas comme donner un cours. La pensée la plus élaborée ne peut venir en aide à l’acteur. Pour jouer, il faut abdiquer l’intelligence intellectuelle, encore un conseil de Jouvet. Pour ou contre le mariage homo ? Avec Ernst Umhauer, dans le nouveau film de François Ozon, Dans la maison. Je trouve le mariage en général très zarbi. Ne suis moi-même pas marié… Je cite toujours la question géniale d’Oscar Wilde : « Etre un couple, c’est ne faire qu’un. Oui, mais lequel ? » Vous allez reprendre sur scène votre spectacle autour des textes du pamphlétaire Philippe Muray. Que diriez-vous à ceux qui n’accrochent pas ? Muray a la dimension d’un Guy Debord comique. Prenez son texte sur le débat, un chef-d’œuvre, selon moi. Il dit que plus la pensée s’effondre, et plus il y a de débats : « Un magma d’entre-gloses qui permet de se consoler sans cesse de ne jamais atteindre seul à rien de magistral. » Il dit que le réel s’efface au rythme même où il est débattu : « On convoque de grands problèmes, et on les dissout au fur et à mesure qu’on les mouline dans le débat. » Plus il y a de débats, moins il y a de réel. C’est à la fois du Desproges et du Devos. A l’époque, j’avais un côté hystérique qui résonnait bien avec cette réplique. Mais aujourd’hui… Après trente-cinq ans d’analyse, si on ne vit que pour séduire, donc manipuler et mentir sur la marchandise, c’est qu’on est un peu pitoyable… C’est presque le contraire qui m’intrigue, désormais : qu’est-ce qui passe quand ça ne séduit plus, quand les gens n’applaudissent pas ? Est-ce qu’on s’effondre ou est-ce qu’on tient le coup ? • 10 Télérama 3271 19 / 09 / 12 dr Dans Les Nuits de la pleine lune, en 1984, vous déclarez : « On est vieux quand on n’éprouve plus le besoin de séduire. » Qu’en pensez-vous aujourd’hui ? sommaire Du 1er au 7 décembre 2012 169 présents et futur léa crespi pour télérama | DALLE APRF | lars tunbjörk/agence vu | Pierre Javelle pour Télérama Voici un Télérama particulièrement « enrichi », comme on le dirait du métal précieux. Mais d’un usage exclusivement pacifique. Le cœur du magazine y est notre traditionnelle sélection cadeaux. De beaux livres — il en sort en abondance en cette période —, des CD toutes musiques, des DVD tous styles, des jeux vidéo, objets design et autres appareils high-tech… Dans nos pays où rôdent misère et chômage, où repenser le travail s’avère — même pour la gauche — un exercice quasi impossible (lire notre dossier page 24), pareille consommation peut sembler incongrue, comme le suggère notre titre de couverture : « Y aura-t-il des cadeaux à Noël ? » Mais on sait qu’offrir a plus de sens dans le geste que dans la valeur du présent. Et pourquoi, à l’aube de la fête la plus joyeuse, s’interdire plaisirs et rêves ? Dans ce riche Télérama, nous saluons aussi la littérature jeunesse, un de ses meilleurs ténors — notre invité, Timothée de Fombelle — et le festival de Montreuil qui la met en scène chaque automne. Autant de livres, autant de possibles émerveillements pour les plus jeunes… Des jeunes à qui notre supplément formations donne aussi des pistes pour entrer dans le cinéma d’animation, la BD ou le jeu vidéo. Dans notre vieux monde en crise, ne surtout pas renoncer au pouvoir de l’imagination. — Fabienne Pascaud Ce numéro comporte : une mise sous film du catalogue « Galeries Lafayette » de 88 p. posé pour les kiosques des dép. 06, 13, 31, 33, 34, 44, 59, 67, 69 et avec Sortir pour les dép. 93 et 94 ; un encart « Orange » de 4 p. broché entre les p. 74/75 pour la totalité du tirage. Posés sur la 4e de couverture pour les abonnés de la France métropolitaine : Un encart « Costa Croisières » de 8 p. en aléatoire pour 100 000 abonnés des dép. 01, 04, 05, 06, 07, 13, 20, 26, 38, 42, 69, 73, 74, 83, 84, 75, 78, 91 et 92. Un encart « Virgin » de 12 p. en aléatoire pour 120 000 abonnés des dép. 06, 13, 33, 35, 69 et 75. Un catalogue « BHV-Noël » de 48 p. pour la totalité des abonnés du dép. 75. Une enveloppe « Cahiers de Science et Vie » en aléatoire pour 20 000 abonnés. Un encart « Alternatives Economiques » de 4 p. en aléatoire pour 40 000 abonnés de Paris Ile-de-France. Un encart Télérama « Coffret Contes » de 4 p. Un encart « Femme Majuscule » de 6 p. en aléatoire pour 8 000 abonnées femmes de la province. Un encart « Psychologies Magazine » de 10 p. en aléatoire pour 40 000 abonnées femmes.Une lettre Sortir pour les nouveaux abonnés des dép. 77, 91, 95. Edition régionale, Télérama/ Sortir, folioté de 1 à 64 jeté pour les kiosques des dép. 75, 77, 78, 91, 92, 95, posé sur la 4e de couverture pour les kiosques des dép. 93 et 94 et pour les abonnés des dép. 75, 78, 92, 93, 94. 6 L’invité L’écrivain Timothée de Fombelle 15 Premier plan A droite toute… 16 Qui ? Comment ? Pourquoi ? 20 Décadrage Le journaliste François Lenglet 22 Les nouvelles grilles télé 24 Le dossier La gauche française mal à l’aise avec le travail ; flexisécurité ou le bonheur à la danoise 34 L’autre guerre de Gaza Tsahal bombarde le Web 36 La Maison de la Radio La difficile réhabilitation 40 Une plume qui résiste L’écrivain chinois Yan Lianke 42 Modérateurs du Net Les gardiens de la décence 46 La crise au Portugal La fuite des jeunes Lisboètes 52 La révolution des podcasts Une nouvelle manière d’écouter et de faire de la radio 59 24 52 Critiques 59 Le rendez-vous 63 CD en hommage à Johnny Cash, bad boy de la country 62 Cinéma Populaire, de Régis Roinsard ; L’Age atomique, d’Héléna Klotz ; Les Invisibles, de Sébastien Lifshitz… 68 Concerts La Voix humaine ; Cali 69 Musiques Laïka , Lili Boniche… 70 Livres Plus jamais sans elle, de Mikaël Ollivier ; Au ventre du monde, de Gilles Barraqué ; Salon du livre jeunesse à Montreuil… 74 Scènes Gaze is a gap is a ghost, de Daniel Linehan ; Go !, de Polina Borisova… 76 Arts | Formes « Raphaël, les dernières années » ; Pascale Marthine Tayou pécial Cadeaux S 79 Notre sélection pour Noël Spécial formation 169 Les métiers de l’animation, de la BD et du jeu vidéo Télévision 188 Le meilleur de la semaine télé 194 Programmes et commentaires Radio 264 Le meilleur de la semaine radio 268 Les programmes 276 Talents 281 Mots croisés 283 En léger différé Couverture Illustration Yann Kebbi/ Illustrissimo pour Télérama Télérama 3281 28 / 11 / 12 13 peugeot.fr DU 2 SEPTEMBRE AU 31 OCTOBRE LES IMMANQUABLES PEUGEOT Consommation mixte (en l/100 km) : 4,2. Émissions de CO2 (en g/km) : 110. Équipements série spéciale Style : jantes alliage 16”, peinture métallisée, aide au stationnement arrière, feux diurnes à LEDs, climatisation automatique bi-zone, régulateur / limiteur de vitesse... (1) Somme restant à payer, déductions faites d’une remise de 4 010 € sur le tarif Peugeot 12D conseillé du 02/07/2012, et d’une prime reprise Peugeot de 1 900 €. (2) Avantage client composé d’une remise de 3 960 € sur le tarif Peugeot 12D conseillé du 02/07/2012, d’un avantage équipements de 940 € et d’une prime reprise de 1 900 €. (3) 1 900 € de prime reprise Peugeot pour la reprise d’un véhicule de plus de 8 ans destiné ou non à la casse. Offre non cumulable réservée aux particuliers, valable du 2 septembre au 31 octobre 2012 pour toute commande d’une 308 Style HDi FAP 92ch neuve, livrée avant le 31 décembre 2012 dans le réseau Peugeot participant. 308 série Style limitée à 1 500 véhicules. Premier plan La fatwa lancée en 1989 contre Salman Rushdie, l’auteur des Versets sataniques, vient d’être réévaluée par la République islamique d’Iran. Résister ! Par Nathalie Crom Abbas/Magnum Photos Le jeu glaçant des circonstances a voulu que Joseph Anton, Une autobiographie 1, les Mémoires de l’écrivain Salman Rushdie, paraisse au moment même où on assiste à une apparente poussée de fièvre islamiste. Quelques jours avant la sortie mondiale de l’ouvrage, jeudi dernier, la condamnation à mort de l’écrivain britannique, prononcée en 1989 par l’ayatollah Khomeyni, s’est vue réactivée et réévaluée de 500 000 dollars, conséquence collatérale absurde de la diffusion sur Internet d’un médiocre petit film islamophobe. Ainsi l’actualité immédiate donne-t-elle de tristes raisons supplémentaires, s’il en était besoin, d’ouvrir ce livre profondément vivant et combatif dans lequel Salman Rushdie raconte ce que furent sa vie, ses pensées, ses désarrois, sa colère, à partir du jour où, depuis la République islamique d’Iran, l’ordre fut lancé de l’exécuter pour avoir écrit ces fameux Versets sataniques, par certains esprits religieux radicaux jugés blasphématoires, donc leur auteur passible de la peine de mort. Entré en clandestinité, Rushdie est devenu persona non grata, ses livres furent brûlés – « Là où on brûle des livres, on finit aussi par brûler des hommes », écrivait l’Allemand Heinrich Heine. Soutenu par sa famille, par certains de ses amis écrivains, lâché par d’autres, en proie parfois à la tentation du renoncement, il a tenu bon, conscient de plus en plus qu’à travers son cas se jouait une partie cruciale, dont les enjeux le dépassaient : celle qui oppose la liberté de penser à l’obscurantisme, l’intolérance. Réagissant au lendemain des attentats du 11 Septembre, Rushdie écrivait : « L’intégriste croit que nous ne croyons en rien », à nous de « lui prouver qu’il a tort » • 1 Traduit de l’anglais par Gérard Meudal, éd. Plon, 730 p., 24 €. Télérama 3272 26 / 09 / 12 15 Qui ? Comment ? Pourquoi ? Où écouter le plus vieux Karaoké de l’histoire ? Il avait quoi de spécial, le cerveau d’Einstein ? Vingt ans que Serge Bromberg, collectionneur de vieilles bobines, propose Retour de flamme, projections de ra retés. Il fait escale jusqu’au 16 décembre au Balzac, à Paris, et recommande cinq de ses découvertes. • Jazz Hot, de 1937, le seul film où l’on voit Django Reinhardt jouer, aux côtés de Stéphane Grappelli. « On ne sait pas d’où ça vient et qui l’a produit ! » • Gertie le dinosaure, de 1914, de Winsor McCay, l’auteur de Little Nemo. Un dessin animé interactif « qui s’accompagne non pas avec un piano mais avec un fouet et une citrouille ». A voir pour le croire. • Frigo et la baleine, de 1922, le dernier court de Buster Keaton, « époustouflant, et qui n’existait qu’à l’état d’épave ». • Les Kiriki, de 1907, « des acrobates japonais incroyables, filmés par Segundo de Chomón, le Méliès espagnol ». • Angie sweet, le premier karaoké de l’histoire, de 1917. « Peu importe qu’il soit muet, il y a un pianiste et le public pour chanter… » — Aurélien Ferenczi (www.retourdeflamme20.com) Il n’était ni plus gros, ni plus lourd qu’un autre. Mais, selon une étude de l’université de Floride, menée sur quatorze photographies de la cervelle du patron de la relativité récemment redécouvertes, les cortex somatosensoriel, préfrontal, et les lobes pariétal, temporal et occipital d’Einstein sont morphologiquement « extraordinaires ». Selon les neuroscientifiques, ces anomalies expliqueraient les stupéfiantes capacités mathématiques du chercheur. La bosse des maths, le retour ?— Nicolas Delesalle Parlez-vous la langue des sigles ? Cette semaine, j’ai voulu comprendre quelque chose à NDDL (Notre-Damedes-Landes). J’ai lu les arguments du CEDPA (Collectif des élu(e)s doutant de la pertinence de l’aéroport), qui, avec l’Adeca (Association des exploitants concernés par l’aéroport) et soutenu par EELV (Europe Ecologie Les Verts), 16 Télérama 3281 28 / 11 / 12 défend sa ZAD (zone d’aménagement tion et de contrôle des opérations élecdifféré) contre la DUP (déclaration d’uti- torales), secondée par une Conare lité publique) du projet AGO (aéroport (Commission nationale des recours), a du Grand Ouest)… Assez vite, j’ai eu un Ponctuellement achevé de me flinguer coup de mou. Je me suis alors rabattue (PAF) : je suis alors devenue une PDPSCP sur la trépidante bataille interne de (Personne doutant de la pertinence des l’UMP (Urgences médicales de Paris ?), sigles et concernée par leur profusion). où une Cocoe (Commission d’organisa- — Emmanuelle Anizon Vu de l’étranger La série « Homeland » confondrait-elle Liban et Afghanistan ? La réponse de Joe Prince, enseignant libanais dr | Ammar Abd Rabbo/ABACAPRESS.COM | Jens Schwarz/laif/REA | Antonio Luiz Hamdan/getty images A 39 ans, il est professeur d’histoire du cinéma à l’Académie libanaise des beaux-arts. Il anime également Preview, émission de la chaîne libanaise MTV. Ce show destiné aux adolescents chronique les films sortis dans les salles libanaises. “Beirut is back”, le deuxième épisode de la saison 2 de cette série maintes fois primée, donne une vision vraiment erronée du pays. L’actrice Claire Danes joue le rôle d’un agent de la CIA qui se rend au Liban. L’action se passe dans la rue Hamra, où l’on voit des miliciens et de nombreuses femmes voilées. On a plus l’impression d’être dans le vieux souk de Tripoli, dans le nord du pays, qu’à Hamra ! Cette rue est aujourd’hui le lieu in de Beyrouth, avec ses magasins et ses nombreux pubs. Le quartier a certes été un repaire de combattants pendant la guerre civile, mais c’était il y a plus de vingt ans. De même, Claire Danes met des lentilles de couleur sombre, se teint les cheveux et se voile pour aller à Beyrouth. C’est invraisemblable puisqu’il y a plein de femmes blondes qui y habitent. Il y a donc un grand décalage entre la réalité de Beyrouth et la représentation donnée par Homeland. Je ne pense pas que ses producteurs soient stupides, c’est en général une très bonne série et on voit que des recherches ont été effectuées avant le tournage : par exemple, les plaques d’immatriculation des voitures sont semblables à celles qui existent aujourd’hui au Liban. Les inexactitudes de la série correspondent davantage à la perception que beaucoup d’Américains ont du pays. La série n’a même pas été tournée au Liban, mais en Israël. Je pense ainsi que le ministre du Tourisme libanais a eu raison de déclarer qu’il porterait plainte contre les producteurs. Homeland est regardée par des millions de téléspectateurs, son impact est énorme, elle contribue à entretenir une image négative du pays. Nous avons toujours ce problème. En 2001, Spy Game, avec Robert Redford et Brad Pitt, n’avait pas donné une image plus réaliste du Liban. Certes, l’actualité ne me donne pas raison, Beyrouth a été touché par un attentat la semaine passée. Mais cela est dû au contexte actuel du Proche-Orient, très instable, qui a des répercussions ici. Le quotidien de la capitale n’est pas fait de miliciens et de femmes toutes voilées. Nous ne sommes ni en Afghanistan, ni en Arabie saoudite. » Propos recueillis par Marie Kostrz Le vinyle va-t-il enterrer le CD ? Hommage ou désert ? A voir sa vitalité, on peut se le demander. Car le microsillon reprend du galon à la radio : on l’entend (à peine) grésiller sur Oüi FM et sur FIP. Une fois par mois, dans Dites 33, la station musicale publi que diffuse des perles plastiques deux heures durant. « Le retour du vinyle n’est pas un effet de mode, assure Vincent Provini, programmateur à FIP. Les gens apprécient ce bel objet à la pochette souvent soignée, et sont surtout lassés de la piètre qualité de la musique numérique. Avec un 45 ou un 33 tours, ils retrouvent une vraie chaleur et une profondeur de son. » Même refrain chez Philippe Ma nœuvre, rédacteur en chef de Rock & Folk, qui pilote une heure « vinylis tique » quotidienne sur Oüi FM : « Le cryptage de la musique a éteint son scin- Coup de flemme ? Trop-plein d’admiration ? Besoin de se rassurer sur leurs capacités d’interprète ? A croire qu’ils se sont donné le mot, cet automne : Francis Cabrel chante Bob Dylan. Daphné ressuscite Barbara. Patricia Kaas reprend Edith Piaf ( juste après sa consœur Mireille Mathieu !). Et l’Américaine Me’shell Ndegeocello consacre à Nina Simone un album dont le titre seul est un poème : Pour une âme souveraine. L’emprise de ces grandes âmes est donc telle que nos plus modestes talents d’aujourd’hui ne peuvent que s’incliner ? La musique populaire a bien le droit de réviser ses classiques, c’est entendu. Mais gaffe à la rétromania galopante… — François Gorin tillement. Heureusement, le vinyle a survécu au CD, notamment grâce aux DJ qui ont continué à en acheter. Aujourd’hui, dans un marché musical sinistré, c’est le seul produit dont les ventes augmentent ! » Et pas qu’en France : aux Etats-Unis, les bonnes vieilles galettes ont vu les leurs grimper de 15,3 % sur les neuf premiers mois de 2012. — Laurence Le Saux Télérama 3277 31 / 10 / 12 19 Toshiba recommande Windows® 7. * Ultra-légèreté Ultra-élégance Ultrabook * Toshiba, à la pointe de l’innovation © Shutterstock TM TOSHIBA SATELLITE U840 Windows® 7 Edition Familiale Premium Authentique Design aluminium brossé Démarrage ultra-rapide Moins de 2 cm d’épaisseur et seulement 1,6 kg Jusqu’à 7 h d’autonomie(1) Simplifiez votre PC www.toshiba.fr Microsoft, Windows, Windows Live et le logo Windows sont des marques commerciales du groupe Microsoft. UltrabookTM est une marque déposée d’Intel® Corporation au Etats Unis et/ou dans d’autres pays. (1) L’autonomie effective de la batterie peut varier en fonction des applications, des paramètres de gestion de l’énergie, des conditions d’utilisation et des fonctions utilisées. La capacité maximum d’une batterie décroît avec le temps et l’usage L’infiltrée Le son du pont Par Laurence Le Saux L’inconnue de la semaine dernière Qui est Georgia calliet ? Une jeune pensionnaire de la ComédieFrançaise (26 ans) qui nous électrise. Elle reprend ces jours-ci La Critique de l’Ecole des femmes, au Studio-Théâtre ( jusqu’au 28 octobre) après avoir excellé en premier rôle dans La Trilogie de la villégiature, en début d’année. Comment cette « vraie jeune fille » d’aujourd’hui se glisse-t-elle avec tant de naturel et de fraîcheur dans les rôles classiques ? C’est sa force. D’où vient-elle ? Enfance bourguignonne, parents cinéphiles (son prénom vient d’un beau film d’Arthur Penn), cours de théâtre dès ses 15 ans. Après des études d’art dramatique à Bruxelles, puis Lyon, elle est prise comme élève stagiaire à la ComédieFrançaise, promise à être figurante. Mais le metteur en scène Alain Françon, désormais son maître, la promeut illico pensionnaire — fait rarissime — pour être la plus jeune des Trois Sœurs, Irina. « Je crois qu’il était le seul vraiment convaincu », avoue-t-elle. Les autres l’ont rapidement été. Où va-t-elle ? Nulle part, pour l’instant : elle goûte « [son] bonheur au jour le jour ». S’étonne tout de même qu’au cinéma, on la trouve « toujours trop vieille ou trop jeune ». Des réalisateurs renommés se penchent sur son cas : pour l’instant, en vain. L’écran, pourtant, siérait à sa beauté moderne — elle qu’on a déjà comparée à Marion Cotillard. « On a fait un arrangement, elle garde Hollywood, je garde les planches. » De fait, elle sera en janvier prochain Cressida dans Troïlus et Cressida, de Shakespeare, au Théâtre éphémère du Français. « Une pièce de mecs », dit-elle, dont elle adoucira infiniment la violence. — Aurélien Ferenczi Pascal Bonitzer, réalisateur (« Cherchez Hortense ») Votre plus grande erreur ? « Avoir engagé quelqu’un que j’aimais bien, pour faire plaisir à quelqu’un que j’aimais bien aussi, sans connaître son travail, et comprendre un peu tard que j’avais eu tort. Résultat : deux ennemis mortels. » 18 Télérama 3272 26 / 09 / 12 naire… Venus à Arles une semaine, avec un objectif commun : apprendre à capter le réel à l’aide d’un micro, pour des raisons professionnelles ou par goût personnel. Tous se sont inscrits pour une session de l’Université d’été de la radio — fondée en 1986 par Marc Jacquin, un fondu de son. L’occasion de s’initier à la réalisation, au mixage, ou, dans le cas qui nous occupe, au « documentaire de création ». Je me glisse donc parmi Sandra, Julien, Marine, Jérôme, Christelle et les autres, sous la houlette de la documentariste Kaye Mortley (une Australienne habituée des ondes de Culture). Vont-ils devoir tracer un portrait sonore de la ville ? S’intéresser aux Rencontres d’Arles, dédiées à la photo ? Point du tout. Leur mission est de sonder sous toutes les coutures le charmant pont suspendu de Fourques — une construction du xixe siècle située à quelques kilomètres de l’école de musique où ils s’affairent — et d’en tirer une œuvre collective. Un enregistreur numérique en bandoulière, les voilà donc chargés de saisir l’essence de l’ouvrage, et éventuellement de bâtir une histoire autour. Joseph, toujours prompt à blaguer, joue au « mauvais élève » et refuse d’aller sur place : « Je préfère trouver des gens pouvant me parler de ce pont. » Tandis que Sandra, chaleureuse brune, interroge des gamins défavorisés qui bondissent dans la rivière et racontent les contrôles policiers dont ils sont l’objet. Marine, elle, recueille auprès de ses camarades diverses histoires, celle d’un premier amour, d’une rencontre avec un exhibitionniste, ou celle de trois boucs devant traverser un cours d’eau — toutes tournant autour d’un pont. Une fois cette pêche sonore effectuée, ils écoutent le travail de chacun. Comment se débrouiller ensuite de ces éléments disparates ? Chaque apprenti documentariste cogite, tente de convaincre les autres de débuter de telle manière, de « chuter » de telle autre. Pendant ce temps, les — féroces — moustiques arlésiens attaquent. Je me gratte, comme tout le monde, et soutiens le groupe lorsqu’il exige, en plaisantant à demi, une moustiquaire. Kaye Mortley, elle, tente de cadrer ses ouailles, rappelle que le résultat ne doit pas excéder vingt minutes. Et encourage à traduire en sons les émotions ressenties face au pont. Pas question de livrer un reportage informatif : les stagiaires sont censés donner à l’ensemble une coloration artistique, personnelle. Le dialogue est constant, les oreilles aiguisées : une tête se tourne vers la fenêtre quand le vent balaie les feuilles ; on débat du bruit de la machine à café au moment de la pause. Après des heures d’efforts, de discussions, de concessions, naîtra un voyage sonore commun, que l’on peut écouter en ligne 1. Transformant un pont a priori banal en objet ludique, porteur de récits éclectiques • 1 www.telerama.fr/radio/a-la-peche-aux-sons-sous-un-pont-dugard,86003.php Christophe raynaud de lage Ils sont huit, tous de différents horizons : animateur d’une radio associative, hôtesse d’accueil de théâtre, photographe, fonction- Décadrage Maître passeur Raphaël Enthoven Par François Ekchajzer 1975 Naissance à Paris. 1999 Agrégation de philosophie. 2002 Rejoint l’Université populaire de Caen, qu’il quitte l’année suivante. 2003 Arrivée sur France Culture. 2008 Lancement de Philosophie sur Arte. 2012 Philosophie fête son 100e numéro Le gai savoir, le dimanche sur France Culture. 22 Télérama 3277 de la classe (lycée Henri-IV, agrégation), sa prestance de jeune premier, sa présence très disputée dans les médias… A tort ou à raison, tout ça m’exaspérait. A tel point que, passé les premiers numéros de l’émission Philosophie, qu’il anime depuis 2008 sur Arte et dont la nouveauté avait d’abord piqué ma curiosité, j’ai résolu de m’en désintéresser. Lorsque, certains dimanches, il m’arrivait de le croiser à l’heure du gigot-flageolets, dissertant avec un invité sur l’amour, la mort, la liberté ou le hasard, il me suffisait de le voir appliquer sa veste sur les épaules d’une de ses consœurs au premier courant d’air pour que je le zappe sans hésiter, avec la versatilité du téléspectateur moderne qu’un rien fait décrocher. Mais ça, c’était avant. Avant que ma fille, élève de terminale, ne tombe au printemps dernier sur le coffret Philosophie : trente conversations d’une demiheure sur des notions qu’elle avait étudiées durant l’année. Cheminant d’une idée à l’autre avec des interlocuteurs variés, Raphaël Enthoven y cite les grands 31 / 10 / 12 auteurs et leurs grandes idées, les articule avec un soin et une clarté pédagogique dont ma future bachelière sut faire son miel et m’expliquer combien j’avais tort de les sous-estimer. Avec Michela Marzano (auteur d’Extension du domaine de la manipulation, éd. Grasset), par exemple, il parle du travail à travers ce qu’en disent les Encyclopédistes, Hegel, Marx, Simone Weil ou Hannah Arendt. Un mois plus tard, l’Education nationale demandait à ma fille ce que l’on gagne en travaillant. « 17/20 », suis-je tenté de répondre bêtement, avec fierté paternelle et reconnaissance pour celui que j’ai longtemps snobé. Depuis, j’ai visionné certains de ses DVD. Quand Raphaël Enthoven pointe son nez dans ma télé, je prends le temps de le regarder et d’apprécier la gourmandise avec laquelle il cite Nietzsche, Spinoza ou Platon. Ses détracteurs peuvent bien s’amuser de ma volte-face, voire s’y référer pour le taxer de « philosophe pour classes terminales » — comme Jean-Jacques Brochier a qualifié autrefois Camus. Sauf que, à la différence de ces « jeunes philosophes » qui se réchauffent à la lumière des plateaux télé, lui revendique son statut de « professeur », inchangé par le fait d’être médiatisé. Dans Le Philosophe de service, texte qui donne son titre à un recueil publié l’an dernier, il critique l’engouement fallacieux de la télévision pour sa discipline. Celle-ci attend d’un philosophe qu’il fasse le philosophe plutôt qu’il ne philosophe. Elle compte sur lui pour tenir sur tout et sur n’importe quoi un propos dont la teneur importe moins que ce qu’il fleure : un doux parfum de profondeur, voire une note de subversion à même de déclencher le buzz. Et l’on pense à Michel Onfray, dont Raphaël Enthoven rejoignit l’Université populaire de Caen avant d’être amené à la quitter pour « incompatibilités personnelles ». Peu de risques que le passeur de Philosophie vire, lui aussi, au maître-penseur • montage photos d’après adri berger/getty images et Pascal Lafay/Picturetank Avant, Raphaël Enthoven m’agaçait. L’excellence de son pedigree (père éditeur, mère écrivaine, famille bourgeoise), son cursus de premier Photo Michel Gibert. Remerciements : Plasticien Etienne Rey – www.ondesparalleles.org, SAINT-LOUIS. By : par. Faire de la créativité un art de vivre. Imaginer. Créer. Lier audace, élégance et créativité. Inventer un art de vivre dans l’air du temps. Table de repas Diapo, design René Bouchara. Bridges Ava, design Song Wen Zhong. l’art de vivre by Catalogues, actualités et magasins www.roche-bobois.com Découvrez le docufiction PARIS, LA VILLE À REMONTER LE TEMPS, et embarquez en famille pour un voyage numérique de 5 000 ans au cœur de la Ville Lumière. Vous n’avez pas fini de découvrir Paris ! Rendez-vous le 1er octobre 2012 à 20H45 sur PLANÈTE+, et prolongez l’expérience sur paris.canalsat.fr EN PARTENARIAT AVEC en exclusivité sur La Grande Arche, © 2012, Johan Otto Von Spreckelsen – Tour Cristal, © 1990, Le Bail Penven. LA VILLE À REMONTER LE TEMPS courrier ça va mieux en le disant Cher médecin, Jean-Paul Hamon, président de la Fédération des médecins de France, dans C à vous, nous indique qu’une consultation chez le spécialiste coûte moins cher qu’une coupe chez le coiffeur. Ces derniers temps, on a eu droit à cet argument à toutes les sauces : ça coûte moins cher que de réparer sa voiture, que d’acheter une télé, que de partir en week-end… Mais de grâce, arrêtez avec cet argument ! Si je n’ai pas d’argent, je ne pars pas en week-end, je n’achète pas de télé, je ne vais pas chez le coiffeur, OK… je ne vais pas en mourir. Par contre, c’est quand même problématique si je ne peux pas correctement me soigner parce que mon médecin a décidé qu’il exerce un métier hautement plus précieux que celui d’infirmière ou de pompier et que par conséquent son salaire doit être dix fois supérieur ! — Julie — Paris Enfin prêt Le documentaire de France 2 La Banque qui veut prêter plus, sur la banque coopérative Nef, une banque éthique (bel oxymore) qui aide des jeunes à s’installer, était programmé à… 0h05. A 0h45, n’en pouvant plus d’attendre, je suis allé me coucher… Le prime time, c’est pour Goldman Sachs ! France 2/TF1, même combat. — François V. — Paris Pour l’exemple Dans le commentaire de La Dernière Aube (diffusé le 11 novembre sur la chaîne Histoire), Télérama écrit à propos des déserteurs fusillés : « … si ceux-ci ont été peu à peu réhabilités… ». C’est une formulation à la fois exacte et inexacte qui mérite que l’on distingue la manière dont ce douloureux sujet a été traité selon les pays. Si certains ont officiellement réhabilité les fusillés, y compris pour désertion, d’autres, dont la France, tergiversent. Pour ce qui est de réhabiliter de manière officielle et définitive l’ensemble des « fusillés pour l’exemple » simplement « coupables » d’avoir craqué dans ces situations inhumaines, le sujet reste tabou. Nicolas Sarkozy a bien tenté d’y apporter une solution purement sémantique en associant dans un discours tous les morts de la Première Guerre, la démarche de fond initiée alors et à laquelle semble attacher ses pas l’actuel président consiste à réunir sans distinction tous les morts de toutes les guerres, ce qui ne fait qu’éluder la question. Le pardon implicite n’est pas une réhabilitation officielle. — Dominique — Sagy 20 Télérama 3280 21 / 11 / 12 SI bas Ce dimanche après-midi, je regarde Caroline Roux, cette « blonde piquante du PAF » qui « dépoussière le journalisme politique », si l’on en croit ses confrères. Le cameraman doit être amoureux d’elle. Il s’attarde sur ses jambes, ses bas, ses talons aiguilles rouges. Elle se trémousse sur son siège. Je me dis : – Devant Henri II, elle les aurait gainées de soie. – Si elle les avait eus roses, au xixe siècle, on l’aurait classée dans la plèbe crapule. – Dans les années 1930, elle n’aurait pu en montrer que 20 cm. – Les retient-elle du bout des orteils et les balance-t-elle avant d’aller se coucher ? Flûte ! J’ai oublié de l’écouter. — Camica — courriel Si beau Bravo à France 4 pour sa nouvelle émission Master classe ! Voir et écouter le philosophe Michel Serres, la journaliste Florence Aubenas et le comédien-humoriste Jamel Debbouze parler de réussite à une assemblée de jeunes adultes comme moi, loin de tous ces clichés sur la célébrité, les paillettes et le buzz, ça fait du bien ! On y parlait de plaisir, de courage, d’affirmation de soi, de choses véritables, en somme. Le numéro 2, vite ! — BOJ Benjamin — Lyon Errata Deux erreurs se sont malencontreusement glissées dans les numéros de Télérama, ces dernières semaines. Contrairement à ce qui a été indiqué à propos du documentaire Les Ch’tis d’Allah, le gang de Roubaix, en 1996, Christophe Caze n’a pas été tué pendant l’assaut du Raid, mais lors d’une fusillade avec la police à la frontière belge (no 3278, page 84). Et le spectacle Ce que j’appelle oubli a été créé et chorégraphié par Angelin Preljocaj, et non par Laurent Cazanave, qui en est le récitant (no 3279, page 106). Télérama, courrier des lecteurs. 8, rue Jean-Antoine-de-Baïf, 75212 Paris Cedex 13. [email protected] Le dossier Désolé, on ne vous parlera pas de morale à l’école. En lançant ce débat à la veille de la rentrée, le ministre de l’Education, Vincent Peillon, a réussi le tour de force d’occulter l’ambitieux projet de « refondation » qu’il projette pour l’école française. Dommage, car le pays a besoin de combattre une profonde injustice : celle d’un système archaïque qui jette nos enfants dans une compétition féroce dont ne peuvent se sortir les plus fragiles : 15 % à 20 % d’enfants laissés aux portes de la culture écrite ; 150 000 exclus du système chaque année ; un bonnet d’âne dans les classements internationaux. Du coup, un scandale moral, oui ; et une perte de richesse humaine, donc une absurdité économique. Ce scandale n’est pas né avec l’ère Sarkozy, même si les mesures prises sous son quinquennat l’ont amplifié ; il est ancien et s’aggrave. Huit ministres de l’Education en quinze ans, et presque autant de réformes, ont engendré un empilement kafkaïen, qui décourage élèves et enseignants. Manque de moyens, certes, mais surtout blocages, égarements, réticences à évaluer les méthodes pédagogiques mises en œuvre. Disons-le tout net : en portant tous les efforts sur l’école primaire et sur la formation de ses enseignants, Vincent Peillon vise juste. C’est une chance pour le pays. Mais pourquoi ne pas aller plus loin, remettre en cause notre folle course aux notes, aux classements, aux bons lycées, aux bonnes filières, qui mine la société française ? Est-ce un hasard si les pays – nord de l’Europe, Canada – qui ont fait le choix d’une école de la coopération et de l’épanouissement des enfants, élevés au sein d’une même filière scolaire, sont aussi ceux qui souffrent le moins de la crise économique ? Le sociologue Jean-Pierre Terrail a ferraillé sur ce terrain avec le ministre. Et nous sommes allés voir au Québec (page 31) si nos cousins étaient plus « compétents » que nous (page 29). L’école française a besoin d’idées larges ! Par Vincent Remy 22 Télérama 3270 12 / 09 / 12 Léa crespi pour Télérama La gauche peut-elle sauver l’école ? LE DOSSIER IL FAUT SAUVER L’ÉCOLE « POUR CHANGER L’ÉCOLE, LES LOIS NE SUFFISENT PAS, IL FAUT AGIR SUR LES HABITUDES. » — Vincent Peillon Donner la priorité au primaire pour l’un, lutter contre la culture de l’échec pour l’autre. Entretien entre le ministre de l’Education, Vincent Peillon, et le sociologue Jean-Pierre Terrail. Propos recueillis par Fanny Capel et Vincent Remy « On ne démocratisera pas l’école sans mettre fin à la compétition. » « Refondons l’école de la République ! » Le slogan, en lettres noires, claque sur la gigantesque bâche qui recouvre les murs en travaux du ministère de l’Education nationale. A l’interieur, le ministre Vincent Peillon, détendu, a accepté de débattre avec le sociologue de l’éducation Jean-Pierre Terrail, un esprit frondeur. Fin 2010, avec une cinquantaine de chercheurs (Groupe de recherches sur la démocratisation scolaire), ce dernier avait lancé à l’adresse de la gauche un appel « pour une grande réforme démocratique de l’école ». L’heure a sonné… — Jean-Pierre Terrail Thomas Laisné pour télérama En 6e, 25 % des élèves français ont des acquis fragiles dans la maîtrise de la langue, 15 % ont des difficultés sévères. Selon l’enquête internationale Pisa, cette maîtrise a baissé entre 2000 et 2009. Doit-on parler d’un échec massif de l’école française ? Vincent Peillon : Tout le monde s’accorde aujourd’hui sur le fait que notre école va mal, et même de plus en plus mal. Non seulement elle reproduit les inégalités sociales, mais elle les accentue. Le fait nouveau, ce n’est pas ce diagnostic : c’est qu’il est maintenant partagé. Dans votre ouvrage, JeanPierre Terrail, vous soulignez que lorsqu’on disait cela il y a seulement quelques années, on donnait le sentiment de stigmatiser les enseignants. Il y avait beaucoup de réticence à accepter les difficultés de l’école parce que chacun s’en sentait responsable. Ce n’est plus le cas. Les évaluations, les études d’éducation comparée, ont forgé progressivement une vision commune. J’en tire une espérance, en tout cas une énergie. Car lorsqu’on veut changer, transformer, refonder, il faut au moins un jugement partagé sur la situation de départ. Jean-Pierre Terrail : J’ajouterais que pendant longtemps, les progrès quantitatifs de la scolarisation ont masqué la persistance des inégalités et des taux d’échec. Dans les années 1960, 11 % des enfants d’ouvriers et 56 % des enfants de cadres décrochaient un bac général ; aujourd’hui, ce sont 22 % des enfants d’ouvriers, certes, mais 72 % des enfants de cadres. L’écart est de cinquante points ! Seconde chose dont on a pris conscienc‹e : le rôle de l’école élémentaire dans cette situation, alors qu’on ne parlait auparavant que de la « crise du collège ». J’approuve donc les orientations — priorité au primaire — que vous avancez pour votre refondation. V.P. : Je crois que c’est un changement très important dans la mesure où les Français ont l’impression que cela se passe bien en primaire. Peu de gens savent que la France lui consacre peu d’argent par rapport aux autres niveaux d’enseignement, que nous y avons le taux d’encadrement le plus faible de tous les pays de l’OCDE. Vous mettez beaucoup en avant, Monsieur le ministre, la question des rythmes scolaires… V.P. : La semaine de quatre jours, instituée sous Xavier Darcos en 2008, a été une très mauvaise décision. Quelle violence à l’égard des enfants ! Il ne reste plus annuellement que 144 jours de classe, alors que la moyenne européenne est de 180 jours. Cela signifie 144 jours trop chargés contre 221 jours sans école ! Nous devons changer cela. Mais il y a d’autres priorités. Par exemple, la formation des ensei- ☞ Télérama 3270 12 / 09 / 12 25 Le dossier Il faut sauver l’école Le socle les recherches, dans tous les pays, montrent que les conséquences de cette mise en concurrence — classeLe Socle commun de connaissances et ments, processus de préorientation, de compétences, institué par la loi Fillon (2005) classes de niveau, filières de rattraprésente ce que tout élève doit savoir et maîtriser page, enseignement professionnel, à la fin de la scolarité obligatoire. Il constitue ☞ gnants. Depuis 2008, les jeunes qui ont l’ensemble des connaissances, compétences, etc. — s’exercent au détriment des classes populaires. On ne démocra réussi leurs concours sont projetés valeurs et attitudes nécessaires pour réussir tisera pas l’école sans mettre fin à face aux élèves sans qu’on leur ait ja- sa scolarité, sa vie d’individu et de futur citoyen. cette compétition. mais appris leur métier — y compris ap- Un livret personnel de compétences permet V.P. : Je vous rejoins sur un point cenprendre à un enfant de 6 ans à se saisir de suivre la progression de l’élève. L’ensemble, tral : en France, toute difficulté devient de la lecture. Comment s’étonner alors promet Vincent Peillon, sera « revu, réécrit et simplifié ». un échec, et l’échec va vite devenir une qu’on produise de l’échec scolaire ? Il exclusion. On vous fustige tout petit déjà — il ne sait pas lire faut vraiment accomplir une révolution copernicienne, en grande section ! — et cela, souvent, jusqu’à la fin des parcommencer par le commencement. Cette mobilisation gécours. Seules la formation des enseignants et de nouvelles nérale autour du primaire, notre priorité absolue, prendra pratiques pédagogiques permettront de renverser ces médu temps. D’autres chantiers majeurs — évaluation des canismes regrettables. élèves, éducation prioritaire, usages du numérique — avanJ.-P.T. : Mais il faut aussi décider : soit on maintient le ceront en parallèle. socle commun, avec scolarité jusqu’à 16 ans ; soit on se J.-P.T. : Je partage cet état d’esprit. Mais, si on veut poser lance dans une politique qui répond aux ambitions des le problème dans toute son ampleur, il faut se demander : familles populaires. Quand on leur demande leurs souhaits cet échec, comment le traite-t-on ? Deux conceptions polipour leurs enfants, neuf parents sur dix répondent l’enseitiques s’opposent : la première, c’est celle du Socle comgnement supérieur. Cette aspiration des familles rejoint mun de connaissances et de compétences, créé en 2005 par l’intérêt du pays. Les enjeux économiques, sociaux, envila loi Fillon. Elle consiste à dire : ces enfants en grande diffironnementaux sont tels qu’ils passent par une élévation culté de compréhension de l’écrit se retrouvent démunis extrêmement forte de la formation des jeunes. Il faut donc sur le marché du travail — quatre fois plus de chômeurs se donner les moyens de construire une véritable « école chez les non-diplômés —, on ne peut pas se satisfaire de commune », structurée autour d’un véritable tronc comcette situation. On essaie donc de limiter les dégâts, de mun de 3 à 18 ans. Cela suppose une amélioration massive transmettre à ces jeunes un minimum culturel, on forme de la pédagogie. chez eux des « compétences » qui leur permettront de faire V.P. : Cette conception d’un socle commun réservé à face aux situations de la vie professionnelle et familiale… quelques-uns que vous condamniez à l’instant à juste titre Cette notion de « socle commun » n’a donc de sens que n’est pas la mienne. Ce qui est « comparce que des enfants sortent du primaire en grande diffimun », par définition, ne s’adresse éviculté ! Comment s’en satisfaire, alors que les études mondemment pas, dans mon esprit, aux trent que tous les enfants, à partir du moment où ils ont acseuls enfants en difficulté. Il nous apquis le langage, disposent des moyens intellectuels partient, et c’est un des sujets au cœur nécessaires pour entrer dans la culture écrite, et s’engager de la concertation en cours, de concedans un processus qui débouche sur un bac général, que Créés en 1989 par Lionel Jospin, voir, pour tous les élèves, c’est-à-dire seuls réussissent aujourd’hui 35 % des jeunes 1 ! les IUFM (Instituts universitaires pour tous les futurs citoyens, ce tronc de formation des maîtres) ont commun de formation qui soit la référemplacé les Ecoles normales Quelle serait la seconde option pour combattre l’échec scolaire, rence de la scolarité obligatoire et le cid’instituteurs et Centres Jean-Pierre Terrail ? ment de la nation. Cela doit être un J.-P.T. : Supprimer cette mise en concurrence des enfants pédagogiques régionaux. Visant à plus, pas un moins. Mais nous avons qui commence dès l’école primaire ! En mettant en place ce unifier la formation des instituteurs ouvert cette discussion, pour amélioqu’il est convenu d’appeler l’école unique — tous les enfants (rebaptisés « professeurs des rer le pacte : que devons-nous à nos enau collège ! —, la Ve République a provoqué une extension écoles ») et des enseignants du fants ? Que sont la culture commune, considérable de la scolarisation, mais maintenu un taux secondaire, ces établissements les compétences, la citoyenneté, voud’échec et d’inégalité important. Car l’école unique met en assuraient une année de formation lues pour eux ? compétition les enfants. Dès la petite section de maternelle, en « stage ». On leur a reproché une les maîtresses et les maîtres doivent remplir un question- formation trop théorique, les Pourquoi ne pas remettre également en naire de compétences de quatre-vingts questions. Or, toutes professeurs des écoles s’estimant cause la compétition et l’omniprésence peu préparés à la polyvalence des de la notation ? disciplines qu’ils enseignent. V.P. : Les parents sont attachés à la Intégrés aux universités (loi Fillon notation. Faisons le travail de leur ex2005), les IUFM ont perdu la plupart pliquer qu’il existe diverses formes de leurs missions en 2010, avec d’évaluations possibles, et que certains la suppression de l’année de stage. pays comme la Finlande, où les enfants Vincent Peillon promet de les réussissent bien, ont des pratiques dif« ranimer » en les transformant en férentes. Quand vous voulez agir sur « Ecoles supérieures du professorat l’école, il faut toujours garder à l’esprit ☞ et de l’éducation ». La formation des profs 26 Télérama 3270 12 / 09 / 12 Le dossier De l’oralité. Essai sur l’égalité des intelligences, de Jean-Pierre Terrail, éd. La Dispute, 2009, 286 p., 21 €. L’Ecole commune. Propositions pour une refondation du système éducatif, par le GRDS éd. La Dispute, 2012, 207 p., 15 €. que les circulaires, les décrets, les lois ne suffisent pas. Il faut aussi agir sur les habitudes, l’esprit public, et les mentalités. Pour vaincre les blocages, il faut instruire, éclairer, mener les débats. J.-P.T. : Mais, chez la plupart des enseignants, il est devenu normal, inévitable, qu’une partie de leurs élèves échoue ! Cette culture de l’échec s’enracine parce qu’on a donné aux enseignants la possibilité de régler, autrement que par le travail de transmission des savoirs, la difficulté d’apprentissage. La mauvaise note, le redoublement, les classes de niveau, les filières, sont autant de réponses apportées à la difficulté d’apprentissage… Historiquement, le socle commun s’inscrit dans cette logique, il est la réponse apportée à l’existence de cette masse d’élèves qui échoue. V.P. : Historiquement, ce n’est pas vrai. Culture de l’échec, notation, mise en filière, redoublement, tout cela existait avant le socle commun qui a, au contraire, apporté un autre regard sur l’élève, les apprentissages, et même l’évaluation. Certes, on peut considérer que le socle est mal conçu, n’a pas résolu les problèmes, mais le caricaturer nous emmènera vers une division des enseignants qui ne nous permettra pas d’accomplir l’essentiel : changer des traits de notre système qui conduisent à ce que vous appelez la culture de l’échec. L’évaluation Elèves, profs, établissements, l’Education nationale évalue tout et tout le monde, depuis la décentralisation et l’autonomie des établissements. Un département du ministère, la DEPP (Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance), produit des indicateurs de performance, repris par la presse sous forme de « palmarès des lycées ». Pour les élèves, Lionel Jospin a mis en place en 1989 une évaluation nationale annuelle en CE2, sixième et seconde, tombée en désuétude, puis réintroduite par Xavier Darcos en 2009, uniquement en CE1 et CM2. Les profs, qui voient en moyenne un inspecteur tous les sept ans, attendent toujours une réforme adaptée. Vincent Peillon a abrogé le décret de son prédécesseur, qui prévoyait de les soumettre à un entretien bisannuel avec leur chef d’établissement, sur le modèle de l’entreprise. 28 Télérama 3270 12 / 09 / 12 Pour l’heure, avec la filière professionnelle, on demande à 30 % des enfants de choisir un métier à l’âge de 15 ans. Cela a-t-il encore un sens dans un monde en mouvement ? V.P. : N’ayons pas une fausse vision des lycées professionnels, grands absents dans les médias. Ces enfants — parce qu’ils ne sont pas issus des catégories les plus favorisées ? — intéressent manifestement moins. Ces filières offrent des formations qualifiantes, elles ont intégré le numérique, la robotique est là, les régions ont investi beaucoup d’argent dans les platesformes professionnelles, et nous avons des lycéens qui trouvent du travail, reviennent pour des formations complémentaires. Mais pour qu’elles obtiennent une reconnaissance dans un pays qui a une telle hiérarchie de valeurs, il faut intégrer à ces formations la philosophie, l’anglais, la culture générale, l’accès aux arts, au même titre que dans les autres et veiller à de meilleures transitions avec le supérieur. Il faudra aussi repenser notre système d’orientation. J.-P.T. : Il est urgent d’élever le niveau de culture générale des intéressés qui auront besoin dans la vie professionnelle de changer de métiers, de spécialités, de qualifications. Je crains seulement que si l’on continue à réserver l’enseignement professionnel aux élèves qui ont échoué dans l’enseignement général, la lutte pour faire entrer tous les élèves dans la culture écrite ne soit pas menée par les enseignants. Pourquoi les enseignants ne parviennent-ils pas à apprendre à lire à tous ? J.-P.T. : J’ai confectionné un manuel d’apprentissage de lecture, selon la méthode syllabique, testé en 2009-2010 dans douze classes de CP, dont sept en ZEP. A la fin de l’année, sept enfants seulement n’étaient pas entrés dans la lecture. Les maîtresses me disaient qu’elles n’avaient jamais vu des enfants avec une telle qualité de vocabulaire, d’écriture, d’orthographe. Or, on n’a jamais fait d’études en France sur l’efficacité des méthodes, à cause du principe de l’autonomie pédagogique. Aux Etats-Unis, de nombreuses enquêtes montrent la supériorité manifeste de la méthode syllabique, notamment avec les enfants des classes populaires. Pourquoi ne mène-t-on pas, avec des statisticiens hors de tout soupçon, des enquêtes de comparaison ? V.P. : Heureusement, cela se fait dans l’université comme d’ailleurs au ministère ! Il y a, vous avez raison, des méthodes plus efficaces que d’autres. Mais les méthodes relèvent des libertés pédagogiques. Evitons que l’école ne soit le lieu d’affrontement d’expertises. Il nous faut construire une culture commune, ce qui suppose que chacun décentre un peu son point de vue. Les Ecoles supérieures du professorat et de l’éducation permettront d’enseigner les bonnes méthodes. Pour revenir à votre seul « socle commun » à tous deux, la priorité au primaire, quels moyens comptez-vous mettre ? V.P. : D’abord, l’accueil des plus petits, les moins de 3 ans, en particulier dans les zones difficiles. Il faut redonner à la maternelle une vraie spécificité, pas seulement celle d’une école pré-élémentaire, mais d’une école qui permet de favoriser l’épanouissement de l’enfant. En termes de moyens, c’est considérable. Cela nécessitera des milliers de postes sur plusieurs années. Nous allons recruter davantage d’enseignants et les former dans les nouvelles Ecoles supérieures du professorat et de l’éducation. Car cette question de la forma- Thomas Laisné pour télérama À Lire Il faut sauver l’école tion est aussi importante que celle des postes : enseigner les bonnes pratiques, former à la pédagogie, c’est essentiel. Nous mettrons aussi en œuvre un principe important : plus de maîtres que de classes, pour différencier les pédagogies. La France est un des pays de l’OCDE qui consacre le plus fort pourcentage de son PIB à l’éducation. Y a-t-il du gâchis quelque part, puisqu’on met très peu de moyens en primaire ? V.P. : Probablement. En tout cas, il n’y a pas de débat interdit. S’il y a gâchis, ce n’est ni dans la rémunération des professeurs, qui est une des plus faibles d’Europe, ni dans le primaire ! Depuis des décennies, nous avons donné plus à ceux qui ont le plus. La vérité, c’est qu’on donne davantage à un enfant des centres-villes qu’à un enfant de ZEP — le récent rapport de la Cour des comptes est de ce point de vue éclairant —, et davantage à un élève de classe préparatoire, presque toujours issu de milieu favorisé, qu’à un élève du primaire. J.-P.T. : Ne nous en tenons pas à la question des moyens. Il faut aussi évaluer ce qu’on a fait depuis quarante ans. Que la réforme de l’enseignement du français dans le primaire en 1972 se traduise quarante ans après par l’existence d’un tel pourcentage d’enfants en grande difficulté, c’est un problème. Il faut amener les enseignants à réfléchir sur la façon dont ils travaillent. V.P. : Bien évidemment. Mais il faut aussi les former, et leur donner les moyens de mieux accomplir leurs missions. Nous allons mettre en place les Ecoles supérieures avec l’idée de prendre à l’université ce qu’elle a de bon, la connaissance disciplinaire, tout en retournant au contact de ceux qui savent enseigner, car la professionnalisation est essentielle. Et vos mesures concrètes sur les temps scolaires ? V.P. : Sur la semaine, on devrait s’entendre sur les quatre jours et demi, et pouvoir agir vite. Mais il faut aussi organiser la journée autrement, et pour cela nous discutons actuellement avec l’ensemble des acteurs : les mouvements d’éducation populaire, les collectivités locales, les caisses d’allocations familiales. Peut-on aller vers une offre qui ne serait pas seulement scolaire mais éducative, pour tous les enfants de France ? Dans les écoles où l’on donne un accès à la culture, aux pratiques artistiques, les enfants de milieux défavorisés, qui étaient auparavant dans une impasse scolaire, reprennent pied. J’irai au maximum de ce que nous pouvons faire, parce qu’un pays doit comprendre que l’intérêt de sa jeunesse doit primer sur le confort des égoïsmes. Et la réflexion sur les programmes ? V.P. : Il y avait un Conseil national des programmes qui a été supprimé en 2005 par la loi Fillon. Plus personne n’est capable de me dire qui fait les programmes aujourd’hui. Que voulonsnous enseigner à nos enfants ? C’est un sujet d’intérêt national qui mérite du Les méthodes syllabiques visent au sérieux et de la transparence. Il faut déchiffrage : on apprend les sons donc rétablir un cadre, une institution, associés à chaque lettre (méthode une méthode pour élaborer les pro- alphabétique ou « B.A.-BA ») ou les grammes. C’est ce que nous allons différentes façons d’écrire un même faire. Comme vous le savez, nous avons son (méthode phonique), pour un président de la République, Fran- ensuite former des mots. Les çois Hollande, qui a fait de l’école sa méthodes globales, conçues pour les priorité. Aucun de mes prédécesseurs enfants sourds, reposent au contraire n’a depuis longtemps eu un tel soutien. sur la reconnaissance visuelle de En plein milieu d’une récession épou- mots, voire de phrases, à partir vantable, un seul budget est préservé desquels l’élève reconstruit le sens. et augmente, c’est celui de l’école. Et La méthode syllabique, appliquée en donnant la priorité à l’école, on in- sous la IIIe République, est remise en verse les valeurs. La connaissance, la cause dans les années 1970, jugée transmission, le dévouement sont les trop mécanique. Si la « globale pure » valeurs premières. Mais aussi le temps, n’a jamais été appliquée, la semicar une réforme de l’école prend du globale (globale et syllabique), a été temps. Nous avons fait le choix de ré- officialisée par les programmes Lang concilier la nation avec une action pu- de 2002. Certains orthophonistes blique lente, longue, persévérante • dénoncent alors une « vraie-fausse épidémie » de dyslexie liée à 1 La proportion de bacheliers dans une l’apprentissage de la lecture. génération est d’environ 65 %, dont 35 % Lorsqu’en 2006, Gilles de Robien pour le bac général et 30 % p‹artagés à peu déclare vouloir revenir à la méthode près à égalité entre le bac technologique et syllabique, il suscite un tollé. le bac professionnel. B.a.-BA Les sept piliers capitaux Institué en 2005, le Socle commun liste sept compétences que les élèves doivent avoir acquises avant la fin du collège. Une course à la performance ? Par Juliette Bénabent Il y a quelques années, Angélique del Rey, professeure de philosophie en formation, conduit un débat sur la religion dans sa classe. A l’issue du cours, son maître de stage lui demande quelles « compétences » celui-ci a permis à ses élèves de développer. Perplexité de l’enseignante… Depuis 2006, le Socle commun de connaissances et de compétences, rédigé par le ministère de l’Education, dresse la liste des sept « piliers » 1 que tout élève doit avoir acquis en fin de collège. Ce cours de philo, par exemple, a-t-il aidé tel élève à « prendre la parole en public » ? (pilier 1 sur la maîtrise de la langue française) ou tel autre à « reconnaître et nommer ses émotions […] et s’affirmer de manière constructive » ? (pilier 6 sur les compétences sociales et civiques). « Frappée par ce point de vue », la professeure de 38 ans explore ce concept : « La notion vient du “competencybased movement” américain des années 1950-1960, expliquet-elle. On ne mesure plus des connaissances, mais un être et ses aptitudes. » Dans les années 1970, le système scolaire français, élaboré au xixe siècle dans une tradition humaniste — des enseignants instruits transmettent leur savoir à des jeunes plus ou moins capables de l’absorber —, est vivement critiqué. On l’accuse (Bourdieu en tête) d’élitisme, de nier la diversité socioculturelle des « apprenants » et de reproduire et d’aggraver les inégalités sociales. Fabienne Maillard, sociologue de l’éducation, détaille : « A cette époque, on veut rompre avec des programmes qui semblent abstraits, et donner du sens aux connaissances transmises. L’objectif va de pair avec celui de massifier l’accès au bac et au secondaire. » Depuis les années 1960, les pédagogies nouvelles (telle celle de Célestin Freinet) exigent une école plus pragmatique, ☞ Télérama 3270 12 / 09 / 12 29 Le dossier Il faut sauver l’école ☞ qui valorise autre chose que l’écrit et associe aux savoirs traditionnels des activités manuelles, physiques, sociales. Les compétences semblent un outil approprié. « A ce moment-là, précise Angélique del Rey, le concept nourrit une vision progressiste et égalitariste de l’école. » Mais il reste flou. Une compétence, c’est à la fois un savoir-faire technique, une connaissance intellectuelle, une aptitude à mobiliser ses ressources… Fabienne Maillard observe : « C’est un concept-valise. Le mot, venu du vocabulaire d’entreprise et du système productif, évoque la performance, la compétition. Appliqué à l’enfance, il dérange d’emblée. » Pourtant, des pédagogues de gauche, comme Philippe Meirieu, y croient pour bousculer l’ordre scolaire établi, surtout quand la gauche accède au pouvoir, en 1981. « Nous combattions l’idée fataliste des bons et mauvais élèves, d’une transmission miraculeuse entre un professeur et certains élèves. Avec les compétences, l’éducation devenait un processus rigoureux, que l’on peut analyser et donc améliorer. Mais l’institution est très lente : elle s’est mise à intégrer les compétences quand nous, chercheurs, les remettions en cause. » Car au même moment, l’Europe réfléchit à des critères d’employabilité pour les industriels, soucieux que la formation des jeunes corresponde à leurs besoins. L’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) ouvre un chantier de définition de compétences « clés » pour « faire face aux défis de la vie et contribuer au bon fonctionnement de la société ». Philippe Meirieu s’en étrangle : « Nos adversaires idéologiques — le grand patronat — récupéraient les compétences pour en faire un pur outil de gestion de ressources humaines. Tout le contraire de notre vision ! » En France, ces recommandations européennes vont inspirer la loi de 2005 qui instaure le Socle commun. Méfiance des enseignants : « L’école s’est vue résumée à une fabrique de gens compétitifs et rentables, dressés à la rudesse du marché du travail », attaque Angélique del Rey. Sorte de « bible » d’une éducation efficace, le Socle « détermine ce que nul n’est censé ignorer en fin de scolarité obligatoire sous peine de se trouver marginalisé ». Dans ses piliers, il énumère certes des « connais- — Fabienne Maillard, sociologue sances », mais aussi des « capacités » et des « attitudes ». Par exemple, « le désir de communiquer avec tissage par compétences « le mérite de valider avec l’élève les les étrangers dans leur langue », « la curiosité pour la découverte clés de sa réussite, d’identifier ce qui ne va pas et aussi de valorides causes des phénomènes naturels », et même « la volonté de se ser ses succès. Mais le livret est bien trop complexe, on ne sait japrendre en charge personnellement » ou de « résoudre pacifique- mais quand ni comment valider une compétence. » Sa collègue ment les conflits ». L’école doit-elle se préoccuper non seule- Angela Lugrin, elle, estime qu’il relève d’« un métalangage ment de ce que savent les élèves, mais de ce qu’ils sont ? dont se pare l’Education nationale pour tenter de répondre aux Qui dit compétence dit évaluation : au long de la scolarité difficultés des élèves et des enseignants. Ce livret est une machi(en fin de CE1, de CM2 et de 3e), les enseignants remplissent nerie lourde, un verbiage inutile. Reconnaître et valider les comun « livret personnel de compétences » qui suit l’élève dans pétences, c’est inhérent à l’enseignement ! Je n’ai pas besoin d’une tout son parcours. « Il cumule des éléments aussi variés que ‘‘sa- liste de piliers et de cases à cocher pour me rappeler qu’un élève voir faire preuve de créativité’’ et ‘‘savoir attacher une pièce est autre chose qu’une note ». Tout n’est pas à jeter dans lesdites compétences : elles jointe à un courriel’’. Ce livret, c’est un galimatias, de la pâtée pour chats », s’emporte Philippe Meirieu. Les enseignants peuvent nourrir un enseignement plus concret, l’adoucisseavouent le remplir souvent à l’aveugle. Yaël Boublil, profes- ment d’un système de notation souvent humiliant, et surseur de lettres dans un collège parisien, reconnaît à l’appren- tout une meilleure lutte contre le déterminisme social. Pour François Dubet, sociologue spécialiste de l’école, « l’apprentissage par compétences définit comme une priorité ce que les enseignants doivent à tous, y compris les plus faibles. Avant, les programmes ambitieux étaient élaborés pour les meilleurs, sans se préoccuper de la réussite de tous ». Daniel Favre, neurobiologiste reconverti dans la formation des enseignants, « Le mot “compétence” vient du vocabulaire d’entreprise. Appliqué à l’enfance, il dérange. » 30 Télérama 3270 12 / 09 / 12 À Lire A l’école des compétences. De l’éducation à la fabrique de l’élève performant, d’Angélique del Rey, éd. La Découverte, 288 p., 19,30 €. Cessons de démotiver les élèves, de Daniel Favre, éd. Dunod, 192 p., 18 €. Libres, au Québec Tout miser sur les compétences ? Le Québec l’a osé avec le Renouveau pédagogique. Une révolution où notes, leçons et redoublements ont été proscrits. Un exemple à suivre ? michael zumstein/vu pour télérama Par Erwan Desplanques complète : « Les compétences devraient permettre de sortir du contrôle permanent et de revaloriser l’erreur, indispensable dans tout apprentissage. Idéalement, cette vision replace l’élève au cœur du système alors qu’il n’a longtemps été qu’un réceptacle passif des savoirs. » La philosophie est donc bonne. Mais la mise en œuvre pèche. « En France, l’école est un temple sacré, poursuit François Dubet. Toucher à ce sanctuaire menace les enseignants, l’institution, la nation ! On n’a pas choisi entre la logique des programmes et celle des compétences. On les a superposées. Pour les meilleurs élèves, les programmes. Pour les autres, le Socle, sorte de minimum garanti. » Même chose avec les notes : elles n’ont pas disparu (les parents les réclament !) mais se doublent du livret de compétences, ingérable. Devenue idéologique, la querelle entre savoirs et compétences « ressemble à celle entre catholiques et protestants ». Une impasse dont d’autres pays, le Québec par exemple (lire ci-contre), se sont extirpés : plus pragmatiques, animées par un esprit de collaboration et non de compétition entre élèves, les « compétences » y connaissent une application plus heureuse… • 1 Consultables sur www.education.gouv.fr En ces derniers jours d’août, tandis que les manifestations contre la hausse des frais d’inscription à l’université — annulés depuis par la nouvelle Première ministre, Pauline Marois — renaissent au cœur du bien nommé « quartier latin » de Montréal, les deux cents écoles de la ville rouvrent dans un climat étrangement festif. Dans la cour, une sono diffuse C’est bon pour le moral, de la Compagnie Créole, berçant la rentrée des écoliers avec ballons, drapeaux, costumes, comme si tout allait bien — ou plutôt, allait mieux. Pas étonnant : chez eux, la fronde est un lointain souvenir, qui remonte à plus de dix ans. A l’an 2000, plus précisément, lorsque le Québec a profité du changement de siècle pour révolutionner l’éducation ! Cette grande réforme — le Renouveau pédagogique —, on l’identifie à l’œil nu : des tables de classe disposées en U, des enfants qui travaillent en équipe (dès 6 ans), chantent en rap les valeurs de l’école (« A la Vérendrye, on est ouvert d’esprit ! ») et récitent le Profil de l’apprenant (principales vertus : être « audacieux et investigateur »). Bien connaître ses leçons ? C’est fini ! Tout comme l’apprentissage à l’ancienne, avec le professeur au tableau et les élèves qui bâillent sur Corneille. Le Renouveau pédagogique a donné de nouvelles consignes : les écoliers sont maintenant de grands garçons et filles, capables d’apprendre par eux-mêmes, avec un prof réduit au rôle de « facilitateur ». Dictées supprimées, redoublement interdit (« Il faut laisser du temps à l’élève »), notes remplacées par des soleils, des nuages, des smileys… Au secondaire (l’équivalent de notre collège), les disciplines ont été regroupées en « domaines » (univers social pour l’histoire-géo et la citoyenneté, développement personnel pour le sport, la santé, l’éthique, etc.). Les élèves ne subissent plus de leçons : ils montent des « projets ». Et sont évalués exclusivement sur leurs compétences (savoir prendre la parole, émettre une opinion, etc.). On ne leur apprend plus les grandes dates de l’histoire du Québec (un comble dans une province dont la devise est Je me souviens) : à la place, on leur organise des jeux de piste ! On caricature ? Oui, à dessein, tant la réforme fut ellemême caricaturale à ses débuts. « Improvisée », nous dit le Conseil supérieur de l’éducation. Voire « catastrophique », selon l’Alliance des professeurs de Montréal. Au départ, un grand nombre d’enseignants se sont sentis largués. « Avant, on ☞ Télérama 3270 12 / 09 / 12 31 Le dossier Il faut sauver l’école Depuis la réforme, les élèves sont plus débrouillards, mais leur niveau ne s’améliore pas. plus débrouillards que ceux des générations précédentes ». C’était l’un des objectifs de cette réforme : faire des têtes moins pleines mais mieux faites. Des esprits moins inhibés, plus intuitifs. Des enquêteurs et des communicants plutôt que des perroquets érudits. « Mes neveux français, par exemple, ont une connaissance très impressionnante du Moyen Age, nous glisse un responsable de la Commission scolaire de Montréal. On espère juste que nos enfants, à nous, seront à terme plus créatifs. » La réforme, en revanche, n’a eu qu’un faible impact sur le taux de décrochage scolaire et ces fichus 20 % d’ados qui quittent chaque année le système sans diplôme. Et aux tests nationaux, le niveau des élèves ne s’améliore pas (voire baisse en sciences). Le Conseil supérieur de l’éducation livrera en 2013 un rapport sur dix années d’une réforme coûteuse, appliquée avec zèle ou maladresse à ses débuts, et qui ne cesse d’être remaniée depuis. Jean-Bernard Carrier, prof d’histoire, est plus optimiste : depuis dix ans, il fait réfléchir ses élèves à la notion de citoyenneté, comme le lui a demandé le gouvernement. Et c’est donc avec enthousiasme qu’il a vu ses ouailles — « des jeunes éclairés, à la fois critiques et ouverts sur le monde » — se retourner contre ce même gouvernement, manifestant dans la rue depuis le printemps dernier pour braver ses décisions, ses lois. Une génération moins savante, mais plus frondeuse… • A l’école de La Vérendrye, à Montréal, on pousse les élèves à être créatifs et audacieux. 32 Télérama 3270 12 / 09 / 12 bertrand carrière/vu pour télérama ☞ suivait un programme, un manuel, raconte l’un d’eux. Là, il fallait inventer les cours, monter des ateliers. Parfois, par facilité, on mettait les enfants en salle d’informatique devant des jeux dits éducatifs, et on se creusait la tête pour savoir comment évaluer tout ça. » Un autre : « Parmi les compétences à acquérir, on trouvait : “Construire sa conscience citoyenne à l’échelle planétaire.” Comment on évalue ça ? Faut-il parrainer un enfant en Afrique ? » Côté parents, on s’arrache les cheveux pour décrypter des bulletins d’évaluation bizarroïdes de trois ou quatre pages, sans notes, sans moyenne de classe… « C’est comme si on avait lancé un médicament sans l’avoir testé », résume le spécialiste de l’éducation Normand Baillargeon. Dans l’agacement général, un nouveau syndicat d’enseignants (Fédération autonome de l’enseignement) monte au créneau contre cette « obsession des compétences », qui prive les élèves du bagage culturel fondamental. Contre cette pédagogie progressiste, fondée sur le « socioconstructivisme » (l’enfant construit lui-même son savoir) et inspirée d’une « mauvaise lecture d’Emile, de Rousseau », selon l’universitaire Gérald Boutin, l’un des plus fervents détracteurs de la réforme. La pression finit par payer. Début 2010, le ministère fait machine arrière. Retour aux notes, au bulletin unique (et simplifié), liste des compétences réduite de moitié. Les parents d’élèves soufflent. Le fond de la pédagogie, lui, change peu. A la Polyvalente Saint-Jérôme, dans les Laurentides, les adolescents semblent un peu perdus en ce jour de rentrée (les profs portent des gilets bleus et se parlent par talkies-walkies pour les orienter dans le dédale de couloirs). Les enseignants se sont faits à la réforme, prennent certaines libertés avec des consignes qui se sont elles-mêmes assouplies. Ils constatent aussi que les élèves du Renouveau pédagogique « sont plutôt Télérama 3270 12 / 09 / 12 Pour la rentrée, offrez OfÀce à son PC pour qu’elle gagne en équipe ! Mettez toutes les chances de son côté en équipant son nouveau PC avec OfÀce 2010. Cette année comme les suivantes, Word, Excel, PowerPoint et OneNote aideront votre enfant à travailler sur des projets en équipe, à prendre des notes facilement et à faire des présentations qui retiennent l’attention. Le moindre écrit va se transformer en véritable œuvre d’art. Offre spéciale rentrée pour l’achat d’OfÀce avec un PC*. Microsoft France - RCS Nanterre B327 733 184 Pour en savoir plus : www.OfÀce.com/2010 *BénéÀciez d’une remise pour l’achat simultané d’un PC et de la clé d’activation Microsoft OfÀce Famille et Etudiant 2010 – Utilisable sur 1 PC. 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La majorité des commentaires postés sous les articles sont déjà suffisamment vaseux/fumeux/haineux (cochez la case que vous voudrez), mais ce serait bien pire sans eux — les modérateurs — qui biffent les propos pédophiles, diffamatoires ou dégradants, vivent les mains dans la vox populi, à écouter les râleurs, les racistes, les grincheux, les mécontents anonymes. A la fin de la journée, si tout se passe bien (c’est-à-dire mal), ils se sentent poisseux. « C’est sûr qu’on ne lit pas les gens les plus heureux de vivre », dit poliment l’un d’eux. 42 Nous sommes à quelques rues de la place de l’Etoile, à Paris, dans les locaux de Concileo, la première entreprise de modération française, créée il y a douze ans par David Corchia, un ancien des studios Warner. Son premier client, en 2000, fut la radio Europe 1, qui inaugurait ses forums. Puis d’autres médias ont embrayé avec l’essor du Web participatif, dès 2004. Aujourd’hui, les salariés de Concileo modèrent le site du Figaro, de L’Equipe, de TF1, de Radio France, d’Arte, du Parisien, du Journal du dimanche, de Libération, de Voici ou encore de Femme actuelle ou Nice-Matin… Rares sont les titres qui assurent eux-mêmes, en interne, le tri des commentaires (c’est le cas à L’Express ou à Télérama). La plupart font appel à des prestataires extérieurs (Netino, par exemple, qui modère lemonde. fr). Concileo traite jusqu’à deux millions de contenus par mois. Avec « un commentaire modéré toutes les quatre secondes ». Le dispositif est conséquent : dix-neuf salariés en France (la moitié dans les bureaux parisiens, l’autre en télétravail), vingt personnes au Maroc (notamment pour scruter le site de TF1), qua tre en Australie ou en Nouvelle-Zélande pour modérer la nuit (payées en horaires de jour). Ces cyber-vigies assurent ainsi une veille sept jours sur sept, vingt-quatre heures sur vingtquatre. Si vous postez une boule puante sur le site du Figaro à 3 heures du matin, elle sera aussitôt interceptée par un modérateur vivant quelque part au fin fond de l’Australie. Magique. Ils sont en permanence six à se partager un rez-de-chaussée à Paris, situé au fond d’une impasse. Profils variés : un ancien journaliste de RTL, un éducateur artistique, beaucoup de trentenaires intéressés par les médias, payés sur la base du smic. Ils balaient chacun deux mille commentaires par jour — cinq mille quand une actu mal digérée provoque trop de remontées acides. Sur l’écran, les messages suspects s’affichent en rouge : un « troll » (perturbateur) déjà repéré, une insulte identifiée par logiciel, un simple spam… Les modérateurs étudient le message en question et prennent très vite une dé- ☞ Médias Reportage Modérateur, un métier à haut risque ☞ cision : garder ou jeter, selon la charte de chaque titre. « Il faut modérer avec précision, explique David Corchia. On doit impérativement motiver notre choix, l’argumenter. Le risque, c’est de surmodérer et de passer pour des censeurs. » Pour éviter ce soupçon, Liberation.fr ne transmet plus à Concileo que les être lus, et viennent égrener la bonne parole », explique David contenus signalés par au moins trois internautes. Le reste Corchia. L’extrême droite envoie régulièrement des escapasse automatiquement, au nom de la liberté d’expression. drons d’internautes pour orienter les discussions et alimenAvant de mettre en ligne un article particulièrement polé- ter la haine 2.0. Ils débarquent par grappes et s’emparent du mique, certains rédacteurs en chef préviennent par mail. Pré- débat. « Les partisans du FN sont particulièrement actifs, ils ont parez casque et armure, ça va pleuvoir. « Sur l’affaire Charlie réussi leur révolution numérique quand l’extrême gauche ne hebdo, ce qu’on a lu donnait la chair de poule », raconte le pa- sait toujours pas allumer un ordi », ironise Valérie. tron de Concileo. Les sujets qui fâchent sont souvent les Les gouvernements étrangers scrutent également ce que mêmes : l’islam, les faits divers, l’homosexualité, la corrida… la presse française dit d’eux, de leur pays. Et ripostent sou« Même si les internautes arrivent à être idiots sur à peu près n’im- vent en loucedé pour rectifier leur image. « Récemment, on porte quel sujet », note Valérie, modératrice depuis dix ans, s’est rendu compte que la majorité des commentaires sur un reentre sarcasme et désenchantement. Le tabou du moment, portage en Russie prenaient le parti de Poutine contre les Pusce sont les animaux : « Avant, c’étaient les enfants, il ne fallait sy Riot. Tous écrits avec la même rhétorique, les mêmes élépas toucher à un seul de leurs cheveux. Maintenant, c’est l’ani- ments de langage », constate Corchia. Idem avec les articles mal. La dernière incarnation de l’innocence absolue dans l’ima- sur la Chine, la Turquie ou les pays arabes… « Il y a quelque ginaire collectif. L’autre jour, Le Parisien racontait l’histoire temps, lefigaro.fr a posté un reportage sur la Syrie. En moins d’un chien retrouvé décapité dans une piscine. L’article a surex- d’une heure, on a reçu cinq mille commentaires pro-Bachar Elcité les internautes, les a rendus fous, incontrôlables. » Assad ! » Les modérateurs ne sont pas armés pour contrer ces messages de propagande. Tant que la charte est respectée, les propos sont publiés. Parfois, ils font remonter aux journalistes une attaque (ou un « bad buzz »), proposent en dernier recours de fermer les commentaires (c’est très rare). Ils estiment devoir intervenir sur environ 10 % des textes qu’ils reçoivent (environ 30 000 par jour pour Le Figaro ou L’Equipe). Les internautes réagissent mal. « On est sans cesse pris à partie », explique le directeur de Concileo. Nouvelles cibles des théoriciens du complot, ces flics du Net deviennent à leur tour paranoïaques : « En Norvège, un modérateur s’est fait tuer, dit David Corchia. Alors on fait attention ». L’une des modératrices refuse qu’on cite son nom dans l’article, par précaution… Psychologiquement, le travail sape un peu le moral. Quand un salarié est Assise devant son écran, Valérie regrette l’âge d’or des trop plombé par ce qu’il lit, il peut éventuellement passer la forums, où les internautes échangeaient vraiment, se li- main, troquant le conflit israélo-arabe pour le gentil dossier saient, s’écoutaient. Le système actuel des commentaires « minceur » de Femme actuelle. Parfois, les uns et les autres postés sous les articles la laisse plus perplexe. « Ils ne se li- se font lire les commentaires les plus gratinés, en rient — ça sent pas entre eux, on retrouve cinquante fois les mêmes mes- oxygène le cerveau — puis replongent dans la boue. « On finit sages, avec la même violence, ça n’a même plus de dimension par s’y faire, dit Cédric, chargé de la modération “soir et cathartique. » Avec les années, la jeune femme pense s’être week-end”. Notre métier consiste à rester froid et neutre. Il « blindée », mais constate que la parole gagne en virulence, faut conserver à tout prix notre capacité de jugement sur les contaminant jusqu’à la parole politique (« Certains élus contenus qui posent problème ou pas. » Ils ont aussi une foncsont très violents sur Twitter, preuve que les verrous ont sau- tion d’alerte. L’obligation de prévenir une plate-forme de gendarmerie dès qu’ils repèrent une « personne en détresse » té à tous les niveaux »). Finalement, les messages orduriers ou diffamatoires sont qui écrit des commentaires inquiétants. Cela arrive de épinglés assez vite. Un autre problème préoccupe Concileo temps à autre. On pourrait tout à fait imaginer qu’un lecteur depuis quelques mois : les attaques concertées, « extrême- de Nice-Matin menaçant de se suicider au milieu de la nuit ment bien orchestrées » par des groupes politiques ou des as- soit sauvé in extremis grâce à l’intervention d’un modérateur sociations de lobbying, déguisés en internautes anonymes. français de 25 ans vivant en Australie. La scène ferait un De la propagande insidieuse, jouant sans cesse avec la charte, beau titre pour la presse française. Et serait suivie d’un frôlant la ligne jaune sans jamais la dépasser. « Ils fonction- énième débat plus ou moins stérile surveillé par une poinent comme une structure militaire, maîtrisent les règles pour gnée de Sisyphes numériques • 44 Télérama 3281 28 / 11 / 12 Radio Décryptage La révolution des podcasts Auditeur, quand je veux Le podcast ? Un mot-valise né de l’anglais, un outil qui permet d’écouter la radio à la demande. Et bien plus encore… Par le service radio Photos Pierre Javelle pour Télérama Télérama 3281 28 / 11 / 12 Le podcast explose : chaque mois, les Français en téléchargent plus de… 20 millions. Pour ceux qui ne s’y sont pas encore convertis, cela semblera abstrait ou lointain… C’est pourtant bel et bien une révolution qui est en train de se dessiner — à l’image de ce qui se passe aussi en télé. Désormais, on n’écoute plus seulement la radio en allumant son poste et en se laissant guider par une antenne ; on l’écoute à la carte, en choisissant son moment et ses programmes. Plus que cela : le podcast permet d’entendre des contenus qui ne passent jamais sur les ondes. Pour la création sonore, il ouvre un nouveau champ, que des dizaines d’artistes ou de documentaristes investissent avec gourmandise et imagination, dans le sillage de la pionnière, Arte Radio, qui fête ces jours-ci son 10e anniversaire. Mais au fait, qu’appelle-t-on au juste un « podcast » ? Comment s’en serton ? Quels sont ses avantages pour l’auditeur ? Et quels enjeux représente-t-il pour l’émetteur ? Tour d’horizon d’un phénomène en plein essor. Qu’est-ce qu’un podcast ? Un néologisme en forme de mot-valise, né de la contraction de broadcast (« diffuser », en anglais) et d’iPod, nom du lecteur numérique commercialisé par Apple. En bon français, on devrait dire « baladodiffusion ». Par facilité, on désigne par ☞ radio décryptage la révolution des podcasts ☞ « podcast » les émissions qu’on télécharge sur son ordinateur, sa tablette ou son téléphone mobile, mais aussi celles qu’on écoute en différé et auxquelles on accède via les sites Internet des radios, les applications mobiles, les plates-formes de diffusion de contenus, etc. Ce qu’on appelle « radio de rattrapage », « streaming différé », « replay » ou encore « AoD » (comme « Audio on Demand »). Aux yeux de Joël Ronez, le responsable des nouveaux médias à Radio France, « le podcast stricto sensu est déjà une survivance », tant sa pratique tend à être justement supplantée par l’écoute différée. Ce que confirme Tristan Jurgensen, à RTLNet : « Le replay va se généraliser, car, sauf à vouloir constituer une collection de sons, personne n’a envie d’encombrer son ordinateur avec des fichiers. » Enfin, de plus en plus souvent, les podcasts se présentent sous forme de vidéos. Non seulement le public apprécie de regarder ceux qu’il écoute (surtout quand ils sont connus), mais les stations y gagnent la possibilité d’y glisser une pub filmée — un « pré-roll », dans le jargon. Quel intérêt ? Il est avant tout pratique : écouter une émission en différé permet de rattraper ce qu’on a raté en direct. Vous avez loupé l’Eclectik de dimanche dernier ? En allant sur le site de France Inter, vous pourrez l’entendre à volonté pendant encore plusieurs mois. Vous avez reçu un coup de fil inopiné en plein milieu de Une vie, une œuvre ? Franceculture.fr vous met l’émission à disposition pendant… mille jours ! Et si vous décidez non pas de l’écouter ainsi (en appuyant sur un bouton « play » du site de la chaîne), mais de la télécharger sur votre ordinateur ou sur votre baladeur numérique (exactement comme un disque), vous posséderez l’émission sous la forme d’un fichier MP3. La liberté d’écoute sera alors totale : vous pourrez l’entendre ou la réentendre à tout moment, même en vadrouille — ou dans le métro, où l’on ne capte aucune station. Le podcast et le replay, c’est « la radio, quand je veux et où je veux ». Les plus accros pourront même se constituer une collection de leurs émissions favorites. Et tout cela, c’est gratuit. Les nouveaux enjeux de l’audience Alors que Médiamétrie mesure l’audience des radios tous les deux à trois mois, les téléchargements sont comptabilisés mensuellement. Au dernier relevé, on en dénombrait plus de 20 millions en France — dont près de 80 % sont réellement écoutés. Le palmarès bouscule l’habituelle hiérarchie entre les stations : Europe 1 s’impose en tête, suivie de RTL, France Inter, puis… France Culture. Il révèle aussi d’étonnantes distorsions : France Inter n’affiche que 25 % de podcasting de plus que France Culture (4,4 millions contre 3,4), alors que sur les ondes son audience est six fois supérieure (5,4 millions contre moins de 1 million) ! Quant au Mouv’, qui, avec ses moins de 250 000 auditeurs FM, n’apparaît même pas dans les relevés d’audience, il peut s’enorgueillir de sa sixième place au classement : 350 000 fichiers téléchargés chaque mois… 54 Télérama 3281 28 / 11 / 12 Le top 7 En proposant ainsi leurs émissions « à la carte », les stations rendent un service supplémentaire à leurs auditeurs ; mais La revue de presque de Nicolas elles espèrent surtout en attirer de nou- Canteloup (Europe 1) : 2 026 261 veaux. « Alors que la moyenne d’âge du fi- téléchargements en octobre. dèle d’Europe 1 est de 54-55 ans, l’essentiel On va s’gêner, Laurent Ruquier des podcasteurs a entre 24 et 35 ans », se (Europe 1) : 1 731 103 félicite Gilles Nay, le directeur des acti- Laurent Gerra (RTL) : 1 708 733 vités numériques au pôle news de Lagar- Les grosses têtes (RTL) : 1 204 734 dère. Un profil jeune, masculin et urbain, Au cœur de l’Histoire (E1) : 950 213 commun à tous les podcasteurs. De quoi La marche de l’Histoire encourager les stations à lancer l’offen- (France Inter) : 513 424 sive sur tous les fronts : les sites Internet Les nouveaux chemins et les applications mobiles bien sûr, mais de la connaissance aussi les i-Tunes, Dailymotion, YouTube (France Culture) : 443 462 et autres plates-formes, dont la récente SoundCloud, le nec plus ultra du moment. « Dans le monde du numérique, il ne faut pas partir de l’idée que les gens viennent vers vous ; c’est à vous d’aller vers eux, rappelle Joël Ronez. Pour nos marques, c’est un moyen de pénétrer des univers de consommation qui ne sont pas a priori les nôtres… » Autrement dit : proposer ses produits à ceux qui les ont jusqu’ici boudés. Les antennes sont-elles menacées ? Et si la belle stratégie ne fonctionnait pas ? Si, à terme, les podcasteurs, habitués à picorer, ne devenaient jamais des auditeurs soumis au flux continu d’une antenne ? Si — scénario du pire —, le podcast finissait même par « vider la radio », comme le suggère Frank Lanoux, le directeur de RMC ? Pour l’instant, 1 % seulement des sondés par Médiamétrie avouent avoir écouté leur station préférée en mode rattrapage. Quoique en progression, le phénomène demeure donc marginal, et pas du tout inquiétant pour le sacro-saint classement d’audience — déterminant pour les rentrées publicitaires, et donc pour la santé financière des stations. D’autant qu’à ce jour l’auditeur qui n’a pas allumé son poste de la journée, mais écouté une émission en différé, est tout de même comptabilisé dans les études. Ouf… Mais jusqu’à quand ? Création sonore : un horizon sans limites ? « Le Web est la meilleure chose qui soit arrivée à la radio de création », assure Silvain Gire, le responsable éditorial d’Arte Radio (lire page suivante). Il permet aux fondus de radio de tout poil, amateurs et créateurs éparpillés dans la nature, de mitonner leurs émissions librement, à domicile, presque comme au bon vieux temps des radios libres. Et offre aux professionnels une plus grande liberté : « Avant le podcast, on pensait en terme de flux, on tenait compte de l’arrivée potentielle d’auditeurs en cours d’émission, précise Carmelo Iannuzzo, délégué d’administration et de production de l’Atelier de créa- ☞ radio décryptage la révolution des podcasts ☞ tion sonore radiophonique 1. On peut désormais se centrer davantage sur le contenu, opter pour des formes plus éclectiques et choisir la longueur — alors que les diffuseurs ont tendance à raccourcir les formats, de peur de perdre de l’audience. » La limite de cette bouffée d’air frais ? Elle n’est pas rentable, puisque les œuvres sont en libre accès. Du côté de France Culture, l’effet podcast semble avoir, pour l’instant 2, assez peu modifié la pratique. « Nos productions s’inscrivent toujours dans un flux radiophonique, note Blandine Masson, responsable de la fiction. En revanche, leur visibilité a été énormément accrue : le feuilleton est devenu la troisième émission la plus téléchargée de la station. On s’est aperçu qu’il y avait un vrai public pour les fictions. Ce qui nous a amenés à être encore plus exigeants et à adapter des textes plus contemporains, plus modernes. » • 1 Une association subventionnée par la Communauté française de Belgique, qui accompagne la création radiophonique (www.acsr. be). L’une de ses émanations est le site Silence Radio, qui permet l’accès à de nombreuses pièces sonores (www.silenceradio.org). 2 Une série de fictions courtes autour du train, créée pour une écoute via une application, devrait voir le jour en janvier. Le modèle Arte Radio Grâce au Web, des « sales gosses » ont révolutionné la radio de création… Par Laurence Le Saux « Ne dites jamais : “Je prends mon enregistreur, j’y vais et je verrai bien.” Il n’y a rien ici-bas qui attende patiemment d’être enregistré. Le réel est une illusion soluble dans l’alcool. Tout documentaire est une vue de l’esprit, donc une fiction. » En quelques phrases, voilà résumé l’esprit d’Arte Radio 1 par son patron, Silvain Gire. Depuis dix ans tout rond, la webradio issue d’Arte enchante les oreilles : l’auditeur y picore à sa guise — en les écoutant en ligne ou en les podcastant — de solides documentaires, des feuilletons ambitieux (par exemple l’excellent Bocal, de Mariannick Bellot, sur le monde du travail) ou des pastilles humoristiques. La marque de fabrique de ces productions ? Une absence de formatage, un esprit décalé qui titille l’imagination, un goût prononcé pour l’intime, une vraie qualité d’élaboration — l’enregistrement comme le montage et le mixage sont particulièrement soignés. Lorsqu’il lance cet ovni avec Christophe Rault, en 2002, Silvain Gire exige « du narratif qui parle à tout le monde », loin d’une création sonore expérimentale ou élitiste. « Je ne veux pas entendre le commentaire de l’auteur. La voix off est souvent celle du pouvoir, d’une prétendue vérité. J’aime quand l’interview 56 Télérama 3281 28 / 11 / 12 devient un récit à la première personne. » Ainsi est le responsable éditorial d’Arte Radio, « ayatollah du son », selon ses propres termes, qui refuse aussi « la facilité de l’émotion musicale dans un documentaire ». A la fois exigeante et accessible, la formule plaît : avec un budget annuel de 200 000 euros (dont 160 000 euros versés aux auteurs, chichement payés), Arte Radio cumule chaque mois 100 000 visites et 400 000 sons écoutés. « A 20 ans, on n’écoute pas France Culture. Les jeunes auteurs ou auditeurs viennent d’abord chez nous, puis s’installent sur les ondes de Radio France. » Plusieurs talents révélés par la webradio, comme Thomas Baumgartner, Claire Hauter ou Delphine Saltel, officient désormais sur la station culturelle publique. D’abord méprisée par les créateurs sonores — « nous étions réduits à un médium, sans que notre contenu soit réellement analysé » —, l’audacieuse plate-forme gagne en notoriété. Au point que son capitaine prépare une version allemande pour 2014, et fait désormais le tour des stations étrangères afin de vanter sa méthode. « Le podcast induit une posture d’écoute attentive, active, proche de celle du lecteur, précise-t-il. Cela implique une vraie responsabilité, celle de ne jamais l’ennuyer. » En lui proposant par exemple un documentaire sur un trafic d’héroïne dans la Meuse (que le réalisateur Mehdi Ahoudig est en train d’élaborer) ou une « comédie pornographique » de l’auteur de BD Lewis Trondheim, également en cours de création. « Avec ce projet très drôle et grossier, on va perdre toute la crédibilité patiemment acquise au fil de cette décennie, se réjouit Silvain Gire, sale gosse dans l’âme. Mais on va faire un tabac chez les 12-15 ans ! » Décidément excitante, piquante, inattendue, Arte Radio semble n’avoir jamais atteint l’âge de raison. Et c’est tant mieux • 1 www.arteradio.com Plus d’infos BAZIN 7H-9H30 Cinéma | musiques | livres | scènes | arts | formes | connexions Manuel Braun pour Télérama Le rendez-vous critique « Les Désarçonnés », de Pascal Quignard L’écrivain ajoute un septième volume à son ambitieux ensemble “Dernier Royaume”. Une réflexion mélancolique et politique autour de l’homme, où se mêlent érudition et poésie. Télérama 3270 12 / 09 / 12 le rendez-vous phorique, cette culbute, cette faillite désigne, pour Pascal Quignard, un événement essentiel, aussi radical qu’une conversion : « Tout à coup quelque chose désarçonne l’âme dans le corps. Tout à coup un amour renverse le cours de notre vie. Tout à coup une mort imprévue fait basculer l’ordre du monde… » Tomber à la renverse, c’est mourir pour renaître : « La situation renversante désigne l’instant où commence le voyage chamanique. C’est comme une seconde naissance qui s’ouvre dans le cours de la vie. » Cette « re-naissance », qu’expérimentent de façon exaspérée les mystiques et les chamanes, avec eux aussi « celui qui tombe en extase, celui qui lit, celui qui perd, celui qui aime », ouvre à Pascal Quignard de multiples voies méditatives sur lesquelles s’engager. De quoi se défait-on lorsqu’ainsi semble vous être donnée la chance d’une « renaissance », s’interroge l’auteur de Vie secrète ? C’est l’une des réflexions qui courent dans Les Désarçonnés, livre mélancolique mais aussi politique, parsemé d’empreintes de Michel Foucault, bien plus ancré dans l’Histoire qu’il n’y paraît. Déambulation poétique autant que séditieuse, qui interroge longuement l’homme, ce qui en lui demeure d’archaïque ou d’animal, mais aussi, et crûment, les civilisations qu’il a bâties, le déploiement de force, la cruauté sans limites, l’appétit de pouvoir, la guerre comme « la fête humaine par excellence ». « Qu’est-ce qu’un homme ? Un bâton pour tuer, un vieux sac pour rapporter le tué (une espèce d’outre), une langue pour rapporter la mise à mort du mort au survivant (au mangeur du mort) », résume Quignard. Constat face auquel il n’est de salut que dans le retrait, la solitude, la démission, le silence. Se déconditionner, « prendre l’air », disait Michaux. Quitter le groupe, Essai abandonner tout rôle social, être l’anaPascal Quignard chorète à l’écoute du « bruit de la libermenade, se retrouvant gisant à terre, té. Le bruit des pommes de pins qui se u Chutant de cheval sur la route de Da- « mort, étendu à la renverse, le visage déchirent et qui s’ouvrent brusquement, mas, Saul/Paul se releva, « et quoiqu’il tout meurtri et tout écorché […], n’ayant sous les branches, dans l’ombre mereût les yeux ouverts, il ne voyait rien », et ni mouvement ni sentiment non plus veilleuse et noire, sous le pin parasol, bientôt il eut la révélation que ce néant qu’une souche », et qui, après avoir vomi face à l’île de Capri, l’été, à Ischia, sous le était Dieu. Ainsi, les Actes des Apôtres « un plein seau de bouillons de sang pur », ciel bleu », poursuit Quignard. L’image maintes fois déclinée de la racontent-ils la conversion de Paul, entreprit d’écrire Les Essais. Ou encore l’un des « désarçonnés » que Pascal Qui- Agrippa d’Aubigné, renversé de sa chute, de la renaissance, l’interro gnard rassemble dans ce volume, le monture au combat en 1577, et qui, de gation sur l’origine des civilisations, septième de l’admirable ensemble son lit de douleur, dicta les premiers renvoie plus souterrainement, mais vers des Tragiques. De quoi la chute de aussi sûrement, à l’obsédante réflexion qu’est Dernier Royaume. On pourrait citer, avec Paul, Mon- cheval est-elle ici le nom ? Qu’elle soit qui constitue le point de mire de Dertaigne tombé de cheval lors d’une pro- réelle, mais aussi et plus souvent méta- nier Royaume : la quête des origines de Les Désarçonnés 44 Télérama 3270 12 / 09 / 12 t On aime un peu y Beaucoup u Passionnément o On n’aime pas M. Braun pour Télérama | Nik Wheeler | A.Borrel | D. gaher | Mars Distribution | W. Mair, Basel/Zürich | B. Charoy/Pasco l’individu, de ce que l’écrivain nomme le « jadis », à savoir non pas un temps passé, mais « un monde antérieur à la vie atmosphérique, ou au langage, ou à la civilisation ». Une absence, un vide qu’il définissait en ces termes dans La Barque silencieuse (2009) : « Nous emportons avec nous lorsque nous crions pour la première fois dans le jour la perte d’un monde obscur, aphone, solitaire et liquide. Toujours ce lieu et ce silence nous seront dérobés… » Un inconnu duquel se rapproche, sans l’atteindre, le re-naissant, contraint de repasser par « la détresse originaire » — comme il a pu croire, en sa chute, toucher du doigt cet autre inconnu absolu qu’est la mort — l’autre nom du néant. On sait quelle hétérogénéité formelle apparente préside à la composition de chacun des essais de Dernier Royaume. Eclats autobiographiques, contes, mythes archaïques ou chrétiens, réflexions étymologiques, réminiscences de mille et une lectures sont quelques-uns des matériaux que Pascal Quignard, une fois encore ici, juxtapose et organise, faussement désinvolte, architecturant en réalité une singulière chambre d’échos dont on pourrait presque percevoir, en transparence, les lignes de force secrètes. Savant, philosophe, Pascal Quignard ? « Que celui qui me lit ait constamment à l’esprit que la vérité ne m’éclaire pas et que l’appétit de dire ou celui de penser ne lui sont peut-être jamais tout à fait soumis », prévenait-il naguère. L’avertissement vaut pour Dernier Royaume et ces Désarçonnés, où l’on ne saurait dire ce qui, de page en page, relève de l’invention, de l’érudition ou du fantasme méditatif. Lisant Pascal Quignard, c’est dans cet indécidable qu’il faut accepter de se mouvoir — porté, quand le sens échappe, quand l’incertitude s’installe, par le souffle et la beauté du poème. — Nathalie Crom | Ed. Grasset | 342 p., 20 €. cette semaine, nous sommes… Surpris 74 en constatant le spectaculaire changement de cap du festival Visa pour l’image de Perpignan. Transportés Hantés 61 46 par le retour en adolescence émouvant et drôle de l’héroïne de Camille redouble, de Noémie Lvovsky. par les ballades crépusculaires d’un bob dylan au mordant retrouvé, sur un album au son épaissi. Fascinés Réjouis 66 la chute d’Abélard « Ce n’est pas au lendemain de la castration, en 1118, qu’Abélard se mit à rédiger l’histoire de ses malheurs. C’est douze ans après, à la suite de son accident de cheval, en 1129, et durant toute l’année qui suit. Ce n’était pas en France, mais en Bretagne. Il a fait une mauvaise chute, il est tombé violemment sur la tête en quittant son prieuré de Saint-Gildas-de-Rhuys pour se rendre à Nantes. Les vertèbres cervicales se déboîtent. Il hurle. On le retransporte au prieuré. Il écrit Historia calamitatum. » 58 en découvrant la force de Foi, Amour, espérance, où il suffit d’un mot pour suggérer un gouffre. à la lecture de à quoi jouent les hommes, signé Christophe Donner, roman en milieu hippique. Télérama 3270 12 / 09 / 12 45 cinéma Le Jour des corneilles Jean-Christophe Dessaint Ce film d’animation français au graphisme éblouissant met en scène un enfant sauvage aux prises avec le monde dit civilisé. Une petite merveille. Les contes ouvrent toujours sur des forêts profondes, peuplées d’ogres, de créatures magiques et de gamins perdus. C’est le filon de l’animation : bien des films y ont puisé leurs thèmes et leurs héros. Le Jour des corneilles, premier long métrage d’un jeune réalisateur français, utilise ces figures familières. Mais Jean-Christophe Dessaint les habille autrement, redistribue les vieilles cartes du merveilleux pour offrir une histoire neuve, forte et déroutante : l’ogre, ici, est tourmenté. C’est un colosse farouche, une montagne barbue qui élève son fils en solitaire au fond des futaies. Le petit s’appelle Courge, et des enfants comme lui sont rares au b 56 Télérama 3276 24 / 10 / 12 cinéma, en animation comme ailleurs : il ressemble à une sorte de Gollum touchant, un croquis agile, dégingandé et maigrichon. Pas un poil sur le caillou, de grands yeux naïfs. Pour le reste, enfant sauvage, quelque part entre Rousseau et Truffaut, il pousse tout seul, rêve dans les branches et les taillis, chasse comme un animal, en prédateur tranquille, sans états d’âme. La forêt est son univers, sa matrice bruissante et irisée. Ses seuls compagnons sont d’étranges et bienveillants fantômes silencieux à tête de biche ou de chat, lointains cousins des dieux sylvestres de Miyazaki. Au-delà de la lisière, son redoutable père l’a mis en garde : c’est l’Outremonde, où règnent le malheur Entre cartoon et impressionnisme, un conte pour petits et grands. et le néant. Un jour pourtant, l’ogre est gravement accidenté. Pour le sauver, Courge tente l’impossible : passer la frontière des mondes. Et c’est le nôtre qu’il découvre, un village et des hommes, une fillette, un bon docteur et d’anciens, douloureux secrets. Adapté d’un roman pour adultes de Jean-François Beauchemin, ce dessin animé se met à la portée des enfants, sans jamais tomber dans le piège de la mièvrerie. Visuellement, chaque plan est un tableau aux teintes si vibrantes qu’on croirait respirer la résine des arbres, sentir la chaleur d’un soleil automnal dans une ruelle pavée. Dans ce merveilleux décor, dont la finesse rappelle les toiles des impressionnistes, les personnages, eux, tranchent radicalement : croqués avec humour, tendresse et parfois avec cruauté, ils ont la simplicité et les couleurs franches du pur cartoon. Le contraste, à la fois désarçonnant et beau, donne au film un style unique, envoûtant. Cinéma Daniel Craig, pour la troisième fois dans la peau du célèbre espion. Le Jour des corneilles n’est pas moins singulier par les thèmes qu’il aborde. Rien n’est édulcoré : on y parle de souffrance et de deuil, de rejet et d’apprivoisement. Tout ce qui a transformé un père en ogre et qui ouvre — au contraire — pour son drôle de fils un horizon de promesses. Dans l’Outremonde, Courge apprend à parler aux vivants : l’odieuse et comique commère locale, une garnison de soldats d’opérette, mais aussi un médecin humaniste (d’autant plus émouvant que son timbre tranquille et débonnaire est celui de Claude Chabrol, dont ce fut le dernier « rôle »). Il s’attache surtout à ce qui jadis n’était pour lui qu’un gibier : une corneille, libre et légère émissaire d’espoir, sombre et joyeuse, comme le film. — Cécile Mury | France (1h36) | Scénario : Amandine Taffin, d’après le roman de Jean-François Beauchemin | Avec les voix de Claude Chabrol, Jean Reno, Lorànt Deutsch, Isabelle Carré. Skyfall Sam Mendes Retour aux sources avec un 007 plus tourmenté que déchaîné. Pour son cinquantième anniversaire, James ne nous fait pas faux Bond. James Bond a 50 ans et, sous Forster s’y était essayé, avec un résultat les traits de Daniel Craig, épuisant. Opter pour un découpage à porte toujours beau. Mais, à l’ancienne, avec des plans qui osent déen croire les politiciens qui veulent net- passer les cinq secondes, a du bon : toyer le MI-6, l’espion qu’on aimait se- voir la course-poursuite dans Istanbul rait usé, vieilli, fatigué. Au retour d’une qui ouvre le film. Quand l’intrigue fait mission calamiteuse, 007 doit d’ailleurs ensuite escale à Shanghai, on se croirepasser les tests du parfait agent se- rait chez Wong Kar-wai : le temps cret… où il échoue piteusement, le semble suspendu, sous les reflets irsouffle court, l’épaule en compote, réels des néons publicitaires — sompavec des performances au tir dignes tueuse photo de Roger Deakins, le chef d’un parkinsonien. Quant à son expé- opérateur attitré des frères Coen. Le retour au classicisme passe aussi rience du « terrain », elle semble ringarde face aux nouveaux terroristes du par un méchant d’anthologie. Il faut atXXIe siècle, ces hackers de génie dont tendre soixante-dix minutes pour le les programmes informatiques sèment découvrir, mais quelle apparition ! Jale chaos jusqu’au cœur de Londres. vier Bardem, le cheveu blond platine, Alors, James, bon(d) à partir la re- compose un criminel aussi suave traite ? Sam Mendes prouve le contraire. qu’une créature d’Almodóvar et aussi Le réalisateur des Noces rebelles re- terrifiant que le serial killer de No prend les recettes appliquées par country for old men. Sa première entreChristopher Nolan dans ses trois Bat- vue avec Craig, riche en sous-entendus man : il revient à l’essentiel de la série : homosexuels, est l’un des sommets de humour british et élégance. Et il prend Skyfall — Sam Mendes confirme une le temps de creuser la psychologie des fois encore son talent pour la direction personnages, quitte à alléger le film en d’acteurs. Comme de juste, les deux testostérone. Sam Mendes a compris ennemis s’affrontent pour une femme. qu’il était illusoire de vouloir concur- Pas pour la James « bombe » girl 2012 rencer les Jason Bourne sur le terrain — la supersexy Bérénice Marlohe, (trop) de l’action speedée — dans le précé- vite sacrifiée. Mais pour une mamie, ou dent Bond, Quantum of solace, Marc plutôt une « maman » : M, la chef septua- ☞ Finalement 2012 | F. Duhamel - Skyfall/Danjaq, LLC, United Artists Corp., MGM, Columbia, Inc. n , N B . On aime un peu Beaucoup Passionnément On n’aime pas Télérama 3276 24 / 10 / 12 57 Cinéma plore un univers de nouvelle guerre technologique, intrigant et inquiétant. Au-delà du plaisir de suivre une course-poursuite avec un drone chargé de missiles, l’intrigue éclaire des zones d’ombre du monde militaire d’aujourd’hui, où l’on projette de « fabriquer » des soldats plus résistants, car génétiquement modifiés. Une vision de la défense armée post-11 Septembre et post-Irak, qui se développe, selon Tony Gilroy, dans des agences gouvernementales américaines spécialisées où il a enquêté. De quoi ouvrir efficacement l’imaginaire du film, et lancer de nouvelles hypothè ses sur l’agent inconnu, Aaron Cross. Et si son histoire effacée se trouvait en partie dans les nouvelles guerres de l’Amérique ? La quête de l’identification se poursuit, ce personnage aussi athlétique que à la fois fidèle aux codes des films pré- refermé sur lui-même une fascination cédents et renouvelée. En tant que scé- réelle, une affection aussi. Brillamnariste de la saga Bourne depuis ses dé- ment secondé par le chef opérateur buts, Tony Gilroy a montré qu’il savait Robert Elswit (oscarisé pour There will jouer à cache-cache avec la vérité, en be blood), il filme son héros en dondire juste assez, mais pas trop. Son re- nant l’impression de vouloir faire gard de cinéaste est plus direct. Ainsi, corps avec lui, aussi bien mentalele premier décor du film, les mon- ment que physiquement. Une ambitagnes Rocheuses désertiques et hi- tion que réalise pleinement l’acteur vernales, est utilisé comme un reflet Jeremy Renner, qui interprète Aaron du personnage, de son silence et de Cross tout en intériorisation et tout en son isolement. Plus tard ce sont, à mouvement. Ce doublé donne un film l’opposé, les rues bondées de Manille d’action intelligent. Sérieux, convainqui deviennent un révélateur. Au mi- cant, sans pesanteur. lieu de la foule, Aaron Cross suit tou- — Frédéric Strauss jours son chemin solitaire : le monde | The Bourne Legacy, Etats-Unis (2h16) extérieur n’existe pas pour lui. Sinon | Scénario : Tony et Dan Gilroy pour s’en extraire, en incroyable acro- | Avec Jeremy Renner, Rachel Weisz, bate. On sent que Tony Gilroy a pour Edward Norton. Quelques Heures de printemps Stéphane Brizé Il sort de prison, elle est condamnée par la maladie. Stéphane Brizé filme avec justesse la relation conflictuelle entre une mère et son fils. Le cinéma de Stéphane Brizé repose sur la délicatesse. Et il n’y a rien de plus casse-gueu le : s’il n’y en a pas assez, le film s’assèche ; un rien trop — comme dans Mademoiselle Chambon —, et il coule. Brizé est contraint, le malheureux, à attraper constamment la « note bleue » — ce moment de grâce bien connu des jazzmen — et à la tenir tout du long sans faiblir. Dur boulot ! Cette note bleue, il la trouve ici grâce à ses interprètes : Hélène Vincent et Vincent Lindon, mère et fils aussi taiseux que des personnages de Georges Simenon. Elle l’énerve avec ses manières de vieille petite souris grise, il l’exaspère par sa rancœur de vieux garçon aigre. Comme il sort de prison, les voilà brusquement contraints de cohabiter. Vivre ensemble, pour eux, c’est l’horreur, mais lorsqu’une dispute les sépare, c’est presque pire : la vieille dame n’hésite pas à utiliser — et de quelle manière ! — son chien bien-aimé pour faire revenir le fils envolé… Il est faible, elle est forte. Il ne fait que se lamenter. Elle, elle agit. Comme elle se sait malade et inguérissable, elle a décidé, à défaut d’avoir réussi sa vie, de ne pas rater sa mort. En la provoquant avant l’heure. En tant que Mary Cybulski | Diaphana n Ils se retrouvent juste avant de se perdre, définitivement. Avec Vincent Lindon et Hélène Vincent. vieille petite souris grise, elle a tout planifié avec soin. Et, le jour dit, accompagnée de son fils, interdit, elle se rend en Suisse où l’accueillent, avec une politesse exquise, des spécialistes du « suicide assisté »… Stéphane Brizé filme cette cérémonie funèbre avec pudeur, rigueur, au moyen de plans-séquences discrets, presque invisibles. Les colères de Vincent Lindon s’estompent, seul son regard accompagne désormais cette mère mal-aimée, mal aimante, jusqu’à la fin qu’elle s’est choisie… retrouvez le blog Cinéma d’Aurélien Ferenczi sur télérama.fr A côté d’eux, et pourtant si loin, le cinéaste filme des silhouettes bienveillantes : le voisin de la vieille dame (Olivier Perrier, aussi juste que les grands seconds rôles du cinéma français de jadis) et la femme que rencontre le fils (Emmanuelle Seigner, belle, souriante, solaire). Ils sont la douceur et la lumière de ce film sombre, un monde d’espoir que ni la mère ni le fils ne peuvent seulement imaginer. Et qu’ils repoussent, par peur et par goût du malheur. C’est dire à quel point émeut leur première et dernière étreinte, si brève, si dérisoire, alors que tout, entre eux deux, est joué, déjà. Elle résonne comme une délivrance. Cette mort est leur victoire. — Pierre Murat | France (1h48) | Scénario : S.Brizé, Florence Vignon | Avec Vincent Lindon, Hélène Vincent, Emmanuelle Seigner, Olivier Perrier. Télérama 3271 19 / 09 / 12 53 Cinéma Alyah Elie Wajeman Adèle Haenel et Pio Marmaï, épatants. Partir en Israël et tout recommencer, tel est le rêve d’Alex… Un polar intimiste et un premier film réussi. Alex en a marre. A 27 ans, ce juif parisien, ni sioniste, ni pratiquant, vend du shit pour vivre et passe son temps à sortir Isaac, son frère aîné, de la mouise. Séduit par le projet de son cousin d’ouvrir un restaurant à Tel-Aviv, il décide de faire son alyah : procédure compliquée pour immigrer et s’installer en Israël. Mais ce n’est pas facile de tout quitter quand on a des amis, des amours, des emmerdes… Pour son premier film, Elie Wajeman réussit un polar intimiste où, belle idée, la fuite n’est pas une lâcheté, mais la possibilité d’un renouveau. L’espoir, pour Alex le velléitaire, de faire, enfin, un vrai choix, de prendre en main sa vie. Partira ? Partira pas ? Grâce à la mise en scène, nerveuse, on est conquis par ce suspense existentiel, ce dilemme qui rappelle les films noirs à la James Gray, The Yards, notamment : pour se construire, il faut renoncer à ce qu’on a de plus cher. Aux liens du sang ou à une femme, qui, soudain, illumine le Captive Brillante Mendoza ré de plusieurs prises d’otages, perpétrées par des séparatistes en lutte pour l’indépendance de l’île de Mindano. Des faits réels qu’il reconstitue à sa manière, c’est-à-dire en adoptant la position la plus neutre possible. Pas question de justifier le geste des preneurs d’otages. Plutôt d’explorer ce qu’il peut rester d’humanité dans cette situation extrême. Ravisseurs et captifs font route commune et sont parfois contraints de se serrer les coudes. Par exemple, face aux échanges de tir violents avec l’armée, lancée à leur trousse. La terreur vient alors d’en face. Une fois dans la jungle, c’est une longue marche, éprouvante, qui dure plus d’un an pour certains. Avec ses moments de découragement et d’espoir, de tristesse et de joie mê lées — lorsqu’un otage est libéré. Des liens improbables se créent, forcés, bru taux parfois (deux terroristes se choisissent des épouses parmi les captives), ☞ Une fiction très réaliste où le cinéaste philippin explore les liens que ravisseurs et captifs nouent lors d’une prise d’otages. Captivant. Un hôtel, sur le littoral des Philippines, est pris d’assaut par un groupe de terroristes musulmans. Que veulent-ils ? Kidnapper une vingtaine de touristes et de bénévoles travaillant dans l’humanitaire, dont Thérèse Bourgoine, personnage interprété par Isabelle Huppert, importante sans être omniprésente : l’actrice se fond dans le groupe. Dans cette galère, tout le monde est logé à la même enseigne. Panique, cris, confusion. Les victimes sont aussitôt embarquées sur un bateau. Le spectateur aussi, tant l’immersion, créée par Brillante Mendoza (Serbis), est immédiate. Le cinéaste philippin s’est inspi- n Isabelle Huppert, une otage parmi d’autres. « Corinne Masiero est une révélation » TÉLÉRAMA UN FILM DE CYRIL MENNEGUN ÉDITION COLLECTOR 2 DVD AVEC DE NOMBREUX SUPPLÉMENTS dont deux documentaires de Cyril Mennegun (TAHAR L’ÉTUDIANT, avec Tahar Rahim, et LE JOURNAL DE DOMINIQUE) DISPONIBLE À LA VENTE EN DVD ET ÉGALEMENT EN VOD AVEC sur www.universcine.com et les plateformes partenaires 24 mai production | Kate Barry n quotidien… Les interprètes sont tous épatants : les seconds rôles comme Guillaume Gouix, meilleur pote du héros, son bon et son mauvais génie, ou le réalisateur Cédric Kahn, à la présence étonnante en frère trop encombrant. Pio Marmaï, lui, prouve qu’il peut aisément porter un film sur ses épaules, et Adèle Haenel (L’Apollonide) est tellement sensible et vibrante qu’on croit voir une nouvelle Adjani. La scène où elle fait le point sur leur relation (par un schéma sur une nappe en papier !) est un vrai moment d’émotion… En hébreu, alyah signifie montée, accomplissement, et c’est bien le cas pour ces deux acteurs pleins de grâce. — Guillemette Odicino | France (1h30) | Scénario : E. Wajeman et Gaëlle Macé | Avec Pio Marmaï, Cédric Kahn, Adèle Haenel, Guillaume Gouix. Cinéma ☞ mais pas uniquement. Thérèse Bourgoi ne, femme courage, discrète mais qui tient tête, se prend ainsi d’affection pour un terroriste plus jeune que les autres… Le casting est inégal. Et Mendoza survole un peu vite certains personnages. Mais on est captivé par cette singulière aventure humaine, où toutes sortes de sentiments et d’états — de la rage à l’enchantement — se bousculent. Où l’instinct de survie n’empêche pas la lucidité. Dans un hôpital, les otages comme les terroristes, affamés, se jettent ainsi sur du pain et des biscuits comme des chiens voraces. L’instant d’après, on voit Thérèse Bourgoine, dans un coin, tenter de retenir ses lar mes. Preuve fugace que la dignité est loin de baisser ses armes. — Jacques Morice | France/Philippines/Grande-Bretagne/ Allemagne (2h02) | Scénario : B. Mendoza, Patrick Bancarel | Avec Isabelle Huppert, Kathy Mulville, Marc Zanetta. Après la bataille Yousry Nasrallah Quand le cinéma s’empare de l’histoire immédiate : le 2 février 2011, la « bataille des chameaux » ensanglantait la place Tahrir et le Printemps égyptien. Quelques mois plus tard, l’incident est au cœur du septième film de Yousry Nasrallah, ancien collaborateur de Youssef Chahine. Après la bataille met en scène une jeune « bobo » cairote, Rym, pubarde mais idéaliste, engagée dans la révolution : elle découvre que les cavaliers et les chameliers qui ont attaqué, ce jour-là, les manifestants étaient en fait manipulés par des pro-Moubarak. Rym s’attache donc à Mahmoud, père de famille illettré. Il vivait de balades à cheval proposées aux touristes, jusqu’à ce que plus personne ou pres n Après la bataille : un face-à-face entre l’Egypte d’hier et celle d’aujourd’hui. Avec Menna Chalaby. que ne visite les pyramides. Pire : l’ad- fiques, sculptés, sur les visages de Rym ministration veut que son petit village (éclatante Menna Chalaby) et de Mahde Nazlet, tout près de Gizeh, ne pro- moud (Bassem Samra, d’une grande fite plus de la manne touristique… Un intensité) deviennent l’incarnation mur le sépare désormais des lieux sa- des doutes d’une société désunie. crés qui le faisaient vivre. Entre la Quelques mois après le succès des jeune femme et le cavalier circulent un Femmes du bus 678, le cinéma égyptien désir impossible et un regret puissant : prouve une fois de plus son talent à le mur, ici, est symbolique, c’est une faire des archaïsmes et des mutations fracture économique, culturelle, d’un pays une geste passionnante. presque temporelle — elle incarne — Aurélien Ferenczi l’avenir mondialisé, lui, l’Egypte millé- | Baad el Mawkeaa, France/Egypte (2h02) naire. Fossé d’autant plus insoute- | Scénario : Y. Nasrallah, Omar Schama nable que le pays doit s’unir pour ache- | Avec Menna Chalaby, Bassem Samra, ver sa mue démocratique et que Nahed El Sebaï. chacun peut profiter du changement… Pas de discours enflammés : Yousry Le Sommeil d’or Nasrallah saisit le quotidien d’une Cai- Davy Chou rote d’aujourd’hui comme celui, nettement moins contemporain, d’une faNé en 1960, le cinéma cammille plus traditionnelle, loin de la bodgien est mort brutalegrande ville. Il le fait avec énergie et ment en 1975. Assassiné par tendresse, amour et compréhension les Khmers rouges. La plupart des pour ses personnages et leurs failles. Il films ont disparu, nombres d’acteurs a le goût et le talent de traquer le poli- ont été tués et les salles de cinéma sont tique à travers l’intime. Aux images vi- devenues des squats, des salles de déo manichéennes des combats place billard ou des karaokés. La jeunesse Tahrir, il oppose la force d’un regard cambodgienne d’aujourd’hui ne sait de pur cinéma : les gros plans magni- pas qu’elle a un patrimoine cinémato- n PAR LE RÉALISATEUR DE 12H08 À L’EST DE BUCAREST, CAMÉRA D’OR À CANNES POLICIER, adjectif UN FILM DE CORNELIU PORUMBOIU “Antonioni qui n’aurait pas oublié d’être drôle” “Une relecture low-fi du film policier” Le Monde DISPONIBLE À LA VENTE EN DVD ET EN VOD SUR www.universcine.com AVEC ET LES PLATEFORMES PARTENAIRES graphique. Comment faire un documentaire sur un cinéma sans images ? Le jeune réalisateur Davy Chou a trouvé : en réveillant son esprit grâce à quelques survivants, producteurs, actrices ou cinéphiles de cette époque. Tous se souviennent comme si c’était hier de cette parenthèse enchantée où tout le pays courait voir des films pleins de légendes, d’actions, d’effets spéciaux qui évoquent Méliès, et de stars qui les faisaient rêver, au point qu’un des intervenants se souvient mieux de leurs visages que de ceux des membres de sa famille exterminée. Une ancienne actrice, qui vit entourée de photos de films, évoque le temps de l’insouciance. Un réalisateur pleure face caméra : il a tout perdu. Plus une seule bobine pour prouver qu’il fut cinéaste. Et puis il y a celui qui garde une bonne humeur à toute épreuve, encore fier aujourd’hui de ses effets spéciaux, qui enthousiasmaient les spectateurs. Du coup, jolie trouvaille, Davy Chou le met en scène avec le même genre de trucages… Même les lieux se souviennent. Ce grand rayon de lumière qui transperce ce cinéma en ruine devenu un squat géant, n’est-ce pas la lumière d’un projecteur, comme quarante ans auparavant ? Le Sommeil d’or est la preuve éclatante qu’il est impossible d’éteindre la mémoire du cinéma. — Guillemette Odicino | Documentaire franco-cambodgien (1h40). L’actu des DVD Diamants pour canapé Par Samuel Douhaire MK2 | Mosfilm-éditions Potemkine Sibériade, d’Andreï Konchalovsky, fresque magistralement antisoviétique. L’URSS des années 1970 avait ses cinéastes officiels (Bondartchouk) et ses dissidents (Tarkovski). Konchalovsky, lui, se situait entre les deux : être un enfant gâté de la nomenklatura ne l’empêchait pas d’épingler les impasses du régime communiste. Sibériade, fresque magistrale de trois heures trente très rarement projetée, raconte sept décennies de développement des terres reculées de Sibérie. Mais sous un angle soviétiquement incorrect : l’avenir détruit la mémoire du passé, la nature et les hommes paient un prix exorbitant pour le progrès. Trente-trois ans après, la poésie de ce film-fleuve n’a pas vieilli. Konchalovsky multiplie les rimes visuelles entre les époques et les personnages dans un récit épique, tantôt bouffon, tantôt tragique, où l’on s’entre-tue avant de trinquer à la vodka. Cent pour cent russe, en somme ! Autre diamant venu de l’Est, mais plus brut, Policier, adjectif, du Roumain Corneliu Porumboiu, injustement boudé par le public lors de sa trop rapide sortie en salles, il y a deux ans. Pas de lyrisme ici, mais un style épuré jusqu’à l’os. C’est la chronique d’une enquête de routine. Un inspecteur surveille un ado fumeur de joints qu’il hésite à arrêter, au point d’en faire un cas de conscience majeur. Dans ce polar, l’action se réduit à de longues filatures à pied, la violence à un affrontement verbal arbitré par… un dictionnaire. Ce minimalisme pourrait être accablant d’ennui, or le burlesque à froid de Porumboiu, et surtout sa mise en scène, beaucoup plus complexe qu’elle n’en a l’air, le rendent sans cesse captivant. | Sibériade, d’Andreï Konchalovsky (1979), 2 DVD Potemkine/agnès b. | Policier, adjectif, de Corneliu Porumboiu (2010), 1 DVD La vie est belle. «UN CHEF-D’ŒUVRE.» L’EXPRESS «UN PLAISIR ROYAL.» LES INROCKUPTIBLES D’APRÈS LE ROMAN DE CHANTAL THOMAS PARU AUX ÉDITIONS DU SEUIL. ACTUELLEMENT EN DVD, BLU-RAY ET VOD «UN PREMIER FILM CHOC.» Télérama Crédits non contractuels. Cinéma ACTUELLEMENT EN DVD, BLU-RAY ET VOD Télérama 3271 19 / 09 / 12 Cinéma Les Saveurs du palais Christian Vincent Dans ce film qui accommode les souvenirs de la cuisinière personnelle de François Mitterrand à l’Elysée — Danièle Delpeuch —, on pourrait ne voir qu’une envie de faire recette. Mais la saveur annoncée est bien là… Arrachée à son Périgord par une berline ministérielle speedée, Hortense Laborie (Catherine Frot) semble tout faire comme sa bonne cuisine traditionnelle : patiemment, en mitonnant. A l’Elysée, elle impose son style popote, pendant qu’à la cuisine centrale (chargée du tout-venant des visiteurs VIP) c’est l’agitation en tous sens. Dans ce palais plein de gens qui n’ont pas une minute, Hortense réussit un jour à parler au président, qu’interprète, belle idée, un Jean d’Ormesson mitterrandien en diable. Il incarne la longévité, la permanence. C’est pour ça qu’il aime la cuisine d’Hortense, des plats qui ont une histoire, qui racontent des souvenirs. Quand ces deux-là se , mettent à converser, c’est la catastrophe pour les conseillers : tout s’arrête ! Mais la cuisine peut-elle retenir le temps, a fortiori celui du président ? Il y a là de jolis ingrédients de comédie, télescopant le saint-honoré à la sauce mémé et les coulisses du pouvoir, au 55, rue du Faubourg-Saint-Honoré. La bonhomie de Catherine Frot fait merveille pour donner à Hortense authenticité et cocasserie. Mais la comédienne sait aussi exprimer la mélanco- Mitterrand et sa cuisinière, une relation truffée d’authenticité. Avec Jean d’Ormesson et Catherine Frot. Après coup De l’ultra-religieux à l’ultra-futile : bienvenue à la 69e Mostra de Venise. Que dire du Lion d’or, décerné à Pieta, du Sud-Coréen Kim Ki-duk, sinon que son cocktail de sadisme et de romantisme semble boursouflé ? Emphatique aussi, To the wonder, de Terrence Malick, dont le prosélytisme chrétien finit par devenir un frein à son intelligence. Ultra religieux, jusqu’au fumeux, c’était la tendance lourde de cette édition, avec ses juifs orthodoxes (Fill the void, de Rama Bursthein, dont l’interprète féminine, Hadas Yaron, a été primée) et son gourou scientologue (The Master, de Paul Thomas Anderson, Lion d’argent, plus un prix au duo Philip Seymour Hoffman et Joaquin Phoenix). Plus convaincant, Les Lignes de Wellington, de Valeria Sarmiento (sortie le 21 novembre). Une fresque conçue dans un esprit de feuilleton, qui raconte l’invasion manquée du Portugal par l’armée napoléonienne. L’épouse de Raoul Ruiz a pris le relais de son défunt mari (à l’origine du projet), et y Télérama 3271 19 / 09 / 12 apposé sa griffe : son regard sur les soldats et tous ceux qui gravitent autour – prostituées, veuves, déserteurs… Le film est une étrange campagne militaire, à la fois épique et attentiste, constellée de personnages originaux, où les stars (Deneuve, Piccoli, Malkovich…) ne font que passer. Marco Bellocchio, toujours prompt à transformer des faits historiques en allégories, a, lui, créé l’événement avec La Belle au bois dormant. En s’inspirant de l’affaire Eluana Englaro – cette jeune femme plongée dans le coma pendant dix-sept ans et que son père souhaitait euthanasier –, il mêle l’intime et le politique, la religion et la morale. Enfin, cerise très acide sur le gâteau vénitien : sea, sex and gun, via Spring Breakers, de Harmony Korine. Où comment quatre bimbos en bikini fluo se transforment en délinquantes. A la fois stylisé, drôle, idiot, désinvolte, planant. — Jacques Morice musiques L’Attente Chanson rock Johnny Hallyday e Que les adeptes se rassurent : en dépit de vicissitudes qui font régulièrement la une des 20 heures, l’homme n’a rien perdu de ses capacités pulmonaires, ni de son style fétiche — made in USA, ou tout comme. Un an et demi après un disque très raté, il débarque à nouveau sur un terrain énergique, brandissant ce fameux retour au blues et au rock… qu’il n’a jamais quitté. Grosse voix, gros son, grosses guitares : il maîtrise. Miossec contribue largement aux textes — qui pourraient être touchants s’ils étaient interprétés avec plus de nuances. Céline Dion fait une apparition pour un duo-duel-à-qui-chanterale-plus-fort-sur-le-refrain. On ne se moquera pas : au fond, c’est aussi pour cela, pour cette vigueur inaltérable, que les fans l’adorent. D’ailleurs, reconnaissons-le : sur le titre qui donne son nom au disque (une ballade, pas vraiment sobre mais efficace), peu de chanteurs pourraient tenir la note aussi bien que lui. Test d’effort réussi. — Valérie Lehoux | 1 CD Warner. Celebration Day Rock Led Zeppelin En son et en images, la captation du concert historique de Led Zep, reformé pour l’occasion en 2007. Un moment de magie à la fois intime et grandiose. Les expressions, les regards échangés, z Après cinq ans de réflexion plus que de les sourires esquissés, les doigts qui réfection, presque jour pour jour, filent sur la guitare, l’interaction sans l’unique concert événementiel de pareille qui fit de Led Zeppelin, tout reformation de Led Zeppelin, donné à sauf une machine, une exception, sont Londres (le 10 décembre 2007), à l’O2 captés au plus près. La jubilation non Arena, devant quelque 18 000 privilé- contenue d’un Page, libérant des giés (plus de 20 millions de demandes années de frustration, l’infinie classe de billets avaient été enregistrées), se de John Paul Jones, ciment discrèteretrouve enfin gravé pour l’éternité. En ment omniprésent, et Plant, le plus un double CD et, plus encore, en Blu- nerveux de tous, qui lentement reray (ou DVD). Pourquoi préférer trouve sa voix, se détend, envahi par la l’image au son seul ? Car elle seule magie du moment. Sans oublier la mascapte l’extraordinaire intensité et cotte qui les soudait ce soir-là, Jason, l’émotion dégagées au cours d’une batteur sur un nuage, appliqué à vivre prestation qui a réussi l’impossible : son rêve : ressusciter son père en l’égamarier l’intime au monumental. Les lant. Led Zeppelin, Page l’a toujours dit, plans de foule et d’ambiance réduits au était le fruit d’une extraordinaire alchiminimum, la réalisation se concentre mie entre quatre hommes. Ce concert quasi exclusivement sur les quatre historique nous la révèle, miraculeusehommes réunis — Jimmy Page, Robert ment préservée. Aucune tournée de Plant, John Paul Jones et Jason Bonham, reformation, aussi lucrative soit-elle, fils de John, le batteur original du n’aurait justifié de risquer de la diluer. groupe, dont la disparition vingt-sept — Hugo Cassavetti ans auparavant sonna le glas du groupe. | 2 CD, 1 DVD, 1 Blu-ray Warner. 60 Télérama 3280 21 / 11 / 12 Robert Plant et ses acolytes à l’O2 Arena de Londres : une exceptionnelle alchimie. Talking Book Soul Macy Gray a retrouvez la playlist rock d’Hugo Cassavetti sur télérama.fr Macy Gray revient en force. Six mois après avoir publié un étonnant album de reprises où elle se frottait pêle-mêle aux compositions de Radiohead, Metallica ou Arcade Fire, la diva sinoque d’I try fait une pause dans l’écriture (deux disques sont en chantier) pour relever un défi à peu près impossible : recréer, de la première à la dernière note, un chef-d’œuvre de la musique noire américaine, Talking Book, subtil mélange de pop ensoleillée et de funk rugueux avec lequel Stevie Wonder s’installa en maître à l’orée des années 1970. L’idée lui a été soufflée par Hal Willner, producteur de Lou Reed et de Marianne Faithfull, qui lança la vogue des albums hommages dans les années 1980. Pour Willner, e On aime un peu z Beaucoup a Passionnément o On n’aime pas musiques reprendre un album entier est sans doute l’aventure ultime et il a trouvé en Macy Gray la partenaire idéale : téméraire, bouillante, versatile, et douée d’une voix unique, souple et éraillée qui se prête à toutes les interprétations. Sa relecture de Talking Book, qu’elle présente comme « une lettre d’amour à Stevie Wonder », est assez remarquable. Fidèle au romantisme qui éclaire les mélodies et au pittoresque des arrangements rêveurs et psychédéliques, et assez libre pour réinventer Superstition en valse noire alanguie, rejouer les refrains d’amour bafoué de Maybe your baby avec la morgue d’une Betty Davis et transporter le superbe I Believe vers des cieux où le gospel est aussi somptueux et tordu qu’une cathédrale gothique. — Laurent Rigoulet | 1 CD 429 Records/ Universal. DALLE APRF | DALLE APRF | dr Jaipur Monde électro Click here e Cette nouvelle étape indienne dans la ville rose du Rajasthan, où le parisien DJ Click, remontant aux sources tziganes, a posé quelque temps son studio mobile, réaffirme la démarche d’un producteur plus soucieux de retranscrire ses rencontres dans leur authenticité la plus roots que de fragmenter ses sources. Les échantillons sonores (échos de rue, psalmodie nocturne d’un fidèle enregistrée sous le ventilo d’un mausolée soufi…) ne sont que de courts interludes entre de longs solos vocaux, incarnés, pénétrants, tels ceux de la jeune Parveen et du vibrant Sanjay Khan, de la famille des Gitans Dhoad du Rajasthan. Le résultat, toutefois, est inégal, ces vieux chants de l’Inde rajpoute se prêtant moins aux pulsations électro que les guinches balkaniques effrénées : au mieux, les beats digitaux n’apportent pas grand-chose. Plus festive, la transe rom en mode techno convainc davantage, quoique que dans un genre déjà bien balisé (Nusrat Fateh Ali Khan, Talvin Singh…). C’est encore dans la fusion la plus franche que l’on préfère DJ Click, quand s’invitent flûte et violon roumain très folk, ou mieux, quand le chant onirique de la Sarde Valentina Casula se mêle à celui de Sanjay Khan — le grisant In su monte e gonare. — Anne Berthod | 1 CD No Fridge/L’Autre distribution. Le pianiste Baptiste Trotignon, comme Johnny, convie Miossec sur son dernier album. Song Song Song Jazz Baptiste Trotignon z Comme pour tout pianiste de jazz qui se respecte, c’est-à-dire qui respecte le jazz en lui, le trio reste pour Baptiste Trotignon le fondement de son art. Mais ce superbe musicien est soucieux aussi d’élargir son territoire, d’abord en solo, où il excelle, puis en s’exposant comme interprète (le Concerto en fa, de Gershwin, redoutable piège à virtuoses), et en tant que compositeur. Ainsi, il vient de créer sur scène un Concerto pour piano dont l’enregistrement est attendu avec une impatiente curiosité. Dans son dernier disque, c’est la chanson qu’il aborde, reprenant à nouveaux frais harmoniques des airs entêtants de Gainsbourg (La Javanaise), Brel (Ne me quitte pas), Barbara (Ma plus belle histoire), Nougaro (Une petite fille) et même Schubert (Du bist die Ruh), avec des interprètes diverses qui donnent de vives couleurs à ses choix : Jeanne Added, à la voix intoxicante, Mônica Passos, « brésiliante ». Une voix d’homme aussi, inattendue, celle de Miossec. On doit aussi à celui-ci les paroles d’une chanson très jazzy de Trotignon, Mon fantôme, à laquelle Melody Gardot apporte sa voix en un drôle de sortilège. Tout est de bonne tenue dans ces douze titres, mais finalement c’est Trotignon soliste magique que l’on a le plus envie d’entendre et qui, parfois, se donne ici la part moins belle. — Michel Contat | 1 CD Naïve. REprise Daphné s’immisce dans les textes de la longue dame brune. Un album hommage que l’on aurait aimé plus incandescent. Voire plus irrespectueux. Que les chansons de Barbara circulent est toujours une bonne nouvelle. On a adoré les récentes reprises d’Ariane Moffatt, de La Grande Sophie ou de Raphaël. Quinze ans après sa mort, Daphné fait plus qu’eux : un album entier. On en doit l’initiative à Thierry Lecamp, d’Europe 1. Choix logique : par sa sensualité et sa ferveur, Daphné semblait en effet toute taillée pour l’exercice. Sauf qu’en matière artistique, rien n’est jamais gagné d’avance, et surtout pas l’émotion. Les treize chansons choisies (dans un répertoire que Daphné a découvert récemment) dessinent grosso modo un best of ; les arrangements, très classiques, n’apportent pas d’éclairage nouveau. Quant à l’interprétation, elle semble curieusement effacée, et les participations de Dominique A, de Jean-Louis Aubert ou de Benjamin Biolay n’y changent rien. Comme si tous, coincés dans Daphné chante sagement Barbara. un corset orchestral trop proche de l’original, effleuraient le sujet sans l’empoigner vraiment, ni oser le bousculer. Daphné, aurait pu chahuter le répertoire ; elle le visite avec respect. C’est joli, bien sûr. Mais l’urgence et l’incandescence des chansons de Barbara se sont évaporées. — V.L. I Treize Chansons de Barbara, Daphné, 1 CD Naïve. Télérama 3280 21 / 11 / 12 61 Opéras Mozart, Verdi, Strauss, Bartók Georg Solti Pendant cinquante ans, Georg Solti n’a enregistré que sur un seul label, Decca, qui ressort aujourd’hui les trésors de l’homme aux 31 Grammy Awards. a La renommée de Georg Solti s’est construite sur ses succès discographiques. Aucun autre chef n’a collectionné autant de Grammy Awards que lui : 31 ! Avec ses 26 trophées, Pierre Boulez n’arrive qu’en deuxième position. A l’occasion du centième anniversaire de la naissance du chef hongrois, Decca, l’unique label sous lequel il enregistra pendant un demi-siècle, ne pouvait faire moins que rééditer, en une première livraison de quatre coffrets, ces trésors de guerre. Trésors de guerre, car, longtemps, Georg Solti a entretenu des rapports de force avec ses orchestres — à l’exception de celui de Chicago, où la lune de miel dura plus de vingt ans. Survoltée, nerveuse, sa direction combative n’était pas de tout repos, aggravée par un sabir « anglo-magyar-teutonique » comme il s’en amusait lui-même, martelé d’un accent martial. Mais cette énergie infatigable ne tendait que vers un objectif : la perfection. Elle faisait le bonheur des ingénieurs du son, qui pouvaient lui demander de multiplier les prises, avant de retenir la meilleure. Le bénéfice artistique s’entend, et s’empoche, aujourd’hui encore. L’Aïda de Verdi, enregistré en 1961 à Rome, avec les forces de l’Opéra de la ville, comme le Don Carlo, mis en boîte quatre ans plus tard à Londres, où sir Georg régnait sur Covent Garden, dominent toujours la discographie, un demi-siècle plus tard. Même suprématie indétrônable pour deux des six opéras de Richard Strauss qu’il enregistra : l’Elektra de 1966, à Vienne, et l’Arabella de 1957, premier jalon de la fructueuse collaboration avec John Culshaw, jeune et fringant producteur présentent Chef de fosse survolté, Georg Solti (ici en 1985) débuta à l’âge de 15 ans à l’Opéra de Budapest. engagé par Decca. L’année suivante, le tandem se lancera, pour un bail de sept ans, dans l’aventure du premier enregistrement stéréophonique intégral de la Tétralogie de Richard Wagner — pulvérisant un nouveau record dans l’histoire du disque classique, celui des ventes. L’envergure musicale de Georg Solti ne pouvait le limiter à rester chef de studio. A l’opéra, le chef de fosse était d’une efficacité foudroyante. Il y avait débuté très jeune, à 15 ans, comme répétiteur à l’Opéra de Budapest, puis au festival de Salzbourg, où, en 1937, il avait secondé Toscanini pour les répétitions de La Flûte enchantée. Il enregistra cet opéra deux fois (comme il le fit ensuite pour Don Giovanni et Così fan tutte) : chaque fois, la première version, celle reprise justement dans le coffret Mozart, est la plus fraîche. S’il n’écouta que d’une oreille distraite les interprétations des « baroqueux », il n’en partageait pas moins, dans Mozart, certaines valeurs : la vigueur acerbe des accents, la mobilité à fleur de nerfs des rythmes, les couleurs franches. Dans ses dernières années, Georg Solti retourna dans sa Hongrie natale, après plus d’un demi-siècle d’exil. Rendant hommage à l’enseignement qu’il avait reçu, jeune pianiste, à l’Académie Franz-Liszt de Budapest, et saluant la mémoire de ses maîtres — les compositeurs Leo Wiener, Zoltán Kodály, Béla Bartók —, il leur consacra ce qui devait être son enregistrement testamentaire, inclus dans le coffret Bartók. Peut-être pour s’éteindre l’âme en paix, à Antibes, le 5 septembre 1997. — Gilles Macassar | Les opéras de Mozart : 14 CD + 1 CD bonus ; les opéras de Verdi : 15 CD + 1 CD bonus ; les opéras de Richard Strauss : 14 CD + 1 CD bonus ; coffret Bartók : 5 CD + 2 CD bonus. Tous chez Decca/Universal. ENTRÉE GRATUITE LE SALON FORMATIONS ARTISTIQUES SAMEDI 1 & DIMANCHE 2 DÉCEMBRE 2012 CITÉ DE LA MODE ET DU DESIGN LES DOCKS 34 quai d’Austerlitz PARIS INFOS & INSCRIPTION : 62 Télérama 3280 21 / 11 / 12 www.le-start.com En partenariat avec Lebrecht/Rue des Archives Musiques | Classique CONCERTS THE HIVES ROCK À PARTIR DU 29 NOVEMBRE DALLE APRF z Surplombant la scène, une gigantesque figure à l’air maléfique semble tenir entre ses mains crochues de marionnettiste le sort de pauvres pantins. Mais lesquels, au juste ? Les Hives eux-mêmes, le plus savoureux groupe de guignols du circuit rock’n’roll ? Ou bien le public, instantanément conquis, qui leur mange dans la main ? Car les tonitruants néo-punks suédois en queue-de-pie ne connaissent pas seulement leur garage rock aux riffs gras et aux refrains bêtas sur le bout des doigts, ils sont aussi des bêtes de scène confirmées. Howlin’ Pelle Almqvist, surtout, leur chanteur et leader, véritable Monsieur Loyal de leur tordant rock’n’roll circus, déploie avec un humour constant sa maîtrise de tous les tics et maniérismes du jeune Jagger, son modèle avoué. Mégalo et narcissique jusqu’à la caricature, il saute dans la fosse, bondit, escalade les amplis, tout en hurlant joyeusement ses jubilatoires hymnes trash. Derrière lui, sans répit, la machine tourne à plein régime, rythmant sans faille et jusqu’à épuisement ses poilantes élucubrations. On en ressort, comme lui, en nage et réjoui. — Hugo Cassavetti | Le 29 novembre à Paris (Zénith), le 30 à Talence (33), le 6 décembre à Lyon (69), le 7 à Lille (59)… Howlin’ Pelle Almqvist, un Mick Jagger à la sauce suédoise. MINA TINDLE FOLK-POP EN TOURNÉE z RETROUVEZ TOUTES LES DATES ET RÉSERVEZ VOS PLACES DE CONCERT SUR TÉLÉRAMA.FR Depuis la sortie de Taranta, premier album multifacette et printanier, Mina Tindle promène un peu partout son charme fou. Sa nouvelle emprise de la scène tient à un attelage en trio, avec Olivier Marguerit (Syd Matters) aux claviers et percussions et Guillaume Villadier à la guitare. Entre eux, bien calée, Pauline De Lassus lance sur un fil sa voix d’oiselle moins sage qu’elle n’en a l’air. Ou permet à des chansons précieuse- ment bâties de se détendre un peu, de s’ouvrir à une chaleur du moment. Et voguent Henry, Too loud ou Lovely Day. Comme à La Maroquinerie (mars) ou aux Bouffes du Nord (juin), des chœurs vont s’inviter à l’occasion, JP Nataf passera croquer quelques notes ; Mina Tindle a aussi le sens de la convivialité. C’est au détour d’une tarentelle importée des Pouilles, frottée à la rudesse du chant des « folles », qu’elle peut s’envoler le plus loin. Ce genre de magie guette, ne la manquez pas. — François Gorin | Le 22 novembre à Niort (79), le 23 à Châteaubriant (44), le 26 à Paris (Trianon), le 27 à Nantes (44). * pour le film Tabou Sortie au cinéma le 5 décembre 2012 RETROUVEZ TOUTES LESsur Pour participer, inscrivez-vous DATES ET RÉSERVEZ plus.telerama.fr VOS PLACES DE CONCERT SUR * Offre réservée aux abonnés dans la limite des places disponibles. TÉLÉRAMA.FR Tabou de Miguel Gomes Lisbonne de nos jours. Alors qu’Aurora, une vieille dame au fort tempérament, se meurt, un épisode de son passé ressurgit. ça commence par : « Aurora avait une ferme en Afrique, au pied du mont Tabou… » Une histoire de passion et culpabilité dans une Afrique de film d’aventures. Télérama 3280 21 / 11 / 12 63 livres Ils nous ont emportés… Pour répondre à la diversité de vos intérêts et de vos goûts et permettre à chacun de s’y retrouver dans le flot des nouveautés automnales, voici la sélection définitive de nos livres préférés de cette rentrée littéraire 2012. Depuis plusieurs années déjà, nous mettons en avant, chaque automne, les romans français et étrangers que nous considérons comme les plus réussis – écrivains reconnus et jeunes auteurs mêlés. A cette sélection, et dans le même esprit, nous ajoutons désormais des romans policiers, des essais, des bandes dessinées et des mangas, des ouvrages pour la jeunesse, albums illustrés et fictions. Ces choix sont le fruit de discussions parfois enflammées, suivies d’un vote des journalistes littéraires de Télérama. Processus démocratique, impitoyable et déchirant. Car cette rentrée est particulièrement généreuse en bons et beaux livres, et tous les ouvrages que nous avons aimés n’ont pas trouvé place dans nos listes. Parmi les plus importants, citons L’Herbe des nuits, de Patrick Modiano (éd. Gallimard, en librairie le 4 octobre), Némésis, de Philip Roth (éd. Gallimard, en librairie le 4 octobre), et avec ceux-là d’autres encore qui auraient pu figurer dans les pages qui suivent. Seulement voilà : il se trouve que les délibérations en ont décidé autrement, c’est ainsi – impitoyable et déchirant, vous dit-on ! Ces différentes sélections vous seront proposées, en présence des auteurs, lors d’une grande soirée en public mêlant rencontres et lectures, qui se tiendra à Paris au Théâtre du Rond-Point, le 17 septembre. D’ici là, bonne lecture ! – Na.C. | Entrée libre, réservation obligatoire sur www.theatredurondpoint.fr ou au 01 44 95 58 81. 54 Télérama 3269 05 / 09 / 12 10 romans français Célèbres ou à découvrir, ces auteurs parlent d’eux-mêmes, plongent dans l’Histoire ou inventent des récits débridés… La Première Défaite Santiago Amigorena Nouveau chapitre ajouté à la grande fresque autobiographique d’inspiration proustienne de l’écrivain franco-argentin, La Première Défaite est le traité minutieux et frénétique d’un amour perdu, un livre-fleuve ressassant, excessif et drôle. | Ed. P.O.L | 630 p., 25 € | Lire TRA nº 3268. Le Coursier de Valenciennes Clélia Anfray En tentant de remettre un paquet à la veuve d’un camarade de déportation, Simon devient le symbole de la mémoire et du secret. Ce premier roman, écrit par une spécialiste de Zola, dissimule, derrière un style classique, une fable compulsive sur les silences de l’Histoire et la notion de pardon. | Ed. Gallimard | 148 p., 14,90 €. Une semaine de vacances Christine Angot Treize ans après L’Inceste, Christine Angot y revient avec un récit clinique âpre et saisissant. Entre un homme et sa fille, une relation de domination, de manipulation. Mais aussi, ultimement, une libération. Un geste littéraire sidérant. | Ed. Flammarion | 138 p., 14 € | Lire TRA nº 3268. La Nuit tombée Antoine Choplin Un récit de silences et de non-dits, économe de ses mots, pudique et bouleversant. Sensible au plus haut point, aigu, essentiel. Deux ans après la nuit tombée sur Tchernobyl, un homme revient sur les terres qu’il a habitées. | Ed. La Fosse aux ours | 122 p., 16 € | Lire TRA nº 3267. Peste & choléra Patrick Deville Construit autour de la figure d’Alexandre Yersin, médecin et aventurier, un récit mélancolique autant qu’ironique, où l’aventure le dispute à la poésie, la médecine à la géographie et l’érudition à la fantaisie. Elégant et plus qu’attachant. | Ed. du Seuil | 224 p., 18 € | Lire TRA nº 3267. Christine Angot signe un livre sidérant sur l’inceste. t On aime un peu y Beaucoup u Passionnément o On n’aime pas « Oh… » Philippe Djian A partir d’un scénario romanesque extravagant, Djian poursuit sa méditation sur le Mal et peint un très beau portrait de femme, pleinement contemporain, rincé de tout sentimentalisme, de tout conformisme, à rebours des clichés et de la bien-pensance. | Ed. Gallimard | 240 p., 18,50 € | Lire TRA nº 3267. À quoi jouent les hommes Christophe Donner Un soupçon d’autobiographie, mais surtout une plongée dans le xixe siècle, les courses hippiques, la naissance du PMU et des cabarets parisiens… Ingrédients d’un grand roman épique et passionnant, pimenté par le ton incisif qu’on connaît à Donner. | Ed. Grasset | 240 p., 18,50 €. 14 Jean Echenoz Deux ans après avoir clos sa trilogie de romans biographiques (Ravel, Courir, Des éclairs), Jean Echenoz se penche sur la Grande Guerre, embrassant la tragédie en quelque cent vingt pages d’une bouleversante beauté. Un grand livre. | Ed. de Minuit | 124 p., 12,50 € | En librairie le 4 octobre. Lea Crespi pour Télérama Le Sermon sur la chute de Rome Jérôme Ferrari Dans cette fresque laconique, portée par une écriture somptueuse, un village corse devient le centre du monde, le support très contemporain d’une méditation sur le temps, les générations, le délitement des mondes et des rêves des hommes. | Ed. Actes Sud | 202 p., 19 € | Lire TRA nº 3267. Petite table, sois mise ! Anne Serre Dans cette aimante famille bourgeoise provinciale, c’est avec allégresse qu’on pratique l’inceste… De ce point de départ, Anne Serre bâtit un roman en forme de conte élégant et inquiétant, subtilement scandaleux, ambigu et séduisant comme un tableau de Balthus. | Ed. Verdier | 60 p., 6,80 € | Lire TRA nº 3267. 10 romans étrangers Un prof américain devenu dealer, un vétéran de la guerre de Corée, une étudiante guatémaltèque en Californie… Des héros venus du monde entier. Du côté de Canaan Sebastian Barry Né à Dublin, Sebastian Barry poursuit la construction d’une œuvre de mémoire et de passion pour son Irlande natale, à travers l’histoire de Lilly Bere, partie pour le Nouveau Monde pour échapper à son destin. Un grand roman historique en rouge et noir. | Ed. Joëlle Losfeld | 274 p., 19,50 €. Inséparables Alessandro Piperno Remarqué l’an dernier avec Persécution, qui a reçu le prix du Meilleur livre étranger, l’écrivain italien confirme, avec ce nouveau roman familial, le ton très singulier qui est le sien : un mélange d’intelligence aiguë, de sensibilité et d’ironie féroce. | Ed. Liana Levi | 394 p., 22,50 €. Qu’avons-nous fait de nos rêves ? Jennifer Egan Une constellation d’histoires et de personnages, qui composent un grand et beau roman mélancolique, une fresque faussement déconstruite, intensément hantée par Proust. Le livre a valu l’an dernier à son auteure le prix Pulitzer. | Ed. Stock | 384 p., 22 € | Lire TRA nº 3268. Gains Richard Powers Plonger dans la genèse de l’économie libérale sans être démonstratif et glacial, c’est le talent infini de cet Américain, qui alterne la réflexion sociale et le tourbillon personnel, la progression d’une multinationale et le combat d’une femme qui ne veut pas baisser la tête. | Ed. Le Cherche Midi | 640 p., 22 € | Lire TRA nº 3267. Le jeu des ombres Louise Erdrich L’amour au scalpel, le poids de l’Histoire, le mariage, la famille. Lucide jusqu’à la cruauté, infiniment subtile et implacable, l’Américaine Louise Erdrich dissèque la chute d’un couple sous la lumière crue d’un talent décidément éblouissant. | Ed. Albin Michel | 200 p., 19 €. C Tom McCarthy Derrière ce titre énigmatique s’offre à lire un singulier roman britannique d’apprentissage : l’histoire de Serge Carrefax et de sa traversée du xixe siècle. Un livre crypté, cérébral et émouvant, relié par mille et un fils à l’histoire de l’art et de la littérature. | Ed. de l’Olivier | 428 p., 24 €. Home Toni Morrison De retour de Corée, où il a combattu dans les forces armées américaines, un vétéran se trouve plongé dans l’Amérique ségrégationniste des années 1950. L’enfance, la honte, la rédemption sont quelques-uns des thèmes que creuse ce beau roman laconique. | Ed. Christian Bourgois | 154 p., 17 €. Télérama 3269 05 / 09 / 12 Livres Le Monde à l’endroit Ron Rash Travis, adolescent à la recherche d’autorité paternelle, affronte la vie à cloche-pied. Sa rencontre avec un ex-professeur devenu dealer est l’occasion de faire son choix. Sur fond de guerre de Sécession, de secrets familiaux et de drogues dures, un beau roman sur le passage à l’âge adulte au pied des Appalaches. | Ed. du Seuil | 280 p., 19,50 €. Printemps barbare Héctor Tobar Journaliste au Los Angeles Times, Prix Pulitzer, Héctor Tobar est fils d’immigrés guatémaltèques. A travers l’aventure cauchemardesque d’une étudiante mexicaine dans un foyer de bobos californiens, il livre un portrait aussi pénétrant que vinaigré des rapports sociaux dans l’Amérique contemporaine. | Ed. Belfond | 470 p., 22,50 €. Coupables Ferdinand Von Schirach On avait découvert cet auteur allemand en 2011, avec le recueil de nouvelles Crimes, plongée en apnée au cœur de l’opacité inquiétante des motivations humaines. Aussi glacial que brillant, Coupables en est en quelque sorte le second tome. | Ed. Gallimard | 188 p., 17,90 €. … scotchés 5 Romans policiers Au Tennessee, sur le tournage d’un porno ou sous des latitudes polaires… des polars très variés, qui en disent long sur nos sociétés. La Demeure éternelle William Gay Tennessee, 1943. Face à Dallas Hardin, un sale type obsédé par l’argent et le pouvoir, Nathan Winer n’a que son courage et ses poings. Entre les deux hommes, le combat est à la fois sentimental, familial et moral. Un grand roman noir terrien, qui fait de William Gay (décédé en février dernier) un descendant direct de Faulkner. | Ed. du Seuil | 448 p., 21 €. Au sommet de sa carrière, Cassie Wright décide de faire l’amour, sans interruption, avec six cents hommes. Misère sexuelle, consommation effrénée, refus des limites, nos sociétés en prennent un sérieux coup ! | Ed. Sonatine | 150 p., 16,20 €. Dans le ventre des mères Marin Ledun On vous met au défi de lâcher ce récit diabolique, cocktail de thriller, de roman noir, de science-fiction, qui est aussi l’œuvre d’un moraliste. Quel avenir pour l’homme quand il devient capable de manipuler le vivant ? | Ed. Ombres noires | 463 p., 18,90 €. Snuff Chuck Palahniuk Nul doute que ce nouveau Palahniuk va susciter la polémique. Oppressant, provocateur, obscène, il se déroule pendant le tournage d’un film porno. Chuck Palahniuk. Livres Dernière nuit à Montréal Emily St. John Mandel Lilia a été enlevée par son père à l’âge de 7 ans et n’a plus connu qu’une succession de motels et de fuites éperdues. Elle traîne dans son sillage un détective teigneux, un amoureux transi et des rêves d’enfant. Un premier roman noir obsessionnel et poétique sur le thème de la fuite. | Ed. Rivages | 240 p., 18,50 €. Le Dernier Lapon Olivier Truc Pour retrouver le tambour de chaman qui devait être exposé dans un centre culturel, la police des rennes se lance dans une enquête où passé et présent s’entrechoquent. Ambiance polaire, traditions religieuses et querelles d’éleveurs, le Français Olivier Truc réussit un étonnant thriller qui n’a rien d’une promenade exotique. | Ed. Métailié | 456 p., 22 €. 5 essais Sinologue, historien, sociologue, économiste… Ils décryptent pour nous leur domaine avec acuité et impertinence. Un paradigme Jean François Billeter Sinologue, spécialiste de calligraphie, Jean François Billeter livre un essai très personnel, écrit dans des cafés. S’y dessine une philosophie de l’observation et de l’expérience, qui donne au corps le soin de former les idées… | Ed. Allia | 128 p., 6,20 €. Edouard Caupeil / Pasco | Jean-François Robert pour Télérama La fin du village. Une histoire française Jean-Pierre Le Goff Une somme comme on les aime, mêlant histoire, sociologie et anthropologie. En étudiant un « bourg » provençal, sur un demi-siècle, Jean-Pierre Le Goff repère les mutations, les clichés, la dissolution de la vie locale et les ravages du tourisme. Une immersion passionnante. | Ed. Gallimard | 578 p., 26 € | En librairie le 27 septembre. La crise sans fin Myriam Revault d’Allonnes Crise économique, crise de l’autorité, crise de la culture, crise des valeurs… Que signifie la généralisation de l’état de crise ? Qu’est-ce que cela nous dit de notre présent ? Les réponses dans cet essai argumenté, tout ensemble profond et d’une belle clarté. | Ed. du Seuil | 208 p., 19,50 €. Myriam Revault d’Allonnes. L’Encre de la mélancolie Jean Starobinski « Je suis souvent considéré comme un médecin défroqué, passé à la critique et à l’histoire littéraires. A la vérité, mes travaux furent entremêlés. » Pour preuve ce volume génial, recueil d’essais de Starobinski sur la mélancolie — dont son impertinente thèse de médecine. | Ed. Seuil | 688 p., 26 € | En librairie le 11 octobre. Congo David Van Reybrouck C’est passionnant, poignant, parfois sanglant ; c’est un récit, et presque un roman. David Van Reybrouck a tiré avec maestria tous les fils à sa disposition pour fabriquer cette fascinante « bio » du Congo, de la préhistoire du pays à l’arrivée récente des communautés chinoises. Une fresque inspirée. | Ed. Actes Sud | 720 p., 28 € | En librairie le 12 septembre. g ola la bbiopiccwiki agro biopic bio rdépendance télémédecine écoquartLivres opie pi anthropisation wikIls nous ydrolien bento b t goji z transportent acéé pic acérola virophage géocroiseur g klezmer biomarqueur uartier amaretto amarettto etto tt virophage croiseur i bento écoquartier q géocroiseur biomarqueur dépendance télémédecine agrocarburant i tier hage géocroiseur é y p oji dystopie klezmer 5 albums jeunesse wiki érola zénitude wiki blogosphère anthropisation maretto biomarqueur Il n’y a pas d’âge pour tourner les pages ou regarder les images ! Broum l’automobile Éric Battut | Ed. Autrement | 32 p., 13,95 € | A partir de 4 ans. go aamaretto maretto Sans le A Michaël Escoffier et Kris Di Giacomo | Ed. Kaléidoscope | 64 p., 15,30 € | A partir de 6 ans. cyberdépend b d d Dans les jupes de maman Carole Fives et Dorothée de Monfreid | Ed. Sarbacane | 40 p., 13,90 € | A partir de 3 ans. Une princesse au palais Cécile Roumiguière et Carole Chaix | Ed. Thierry Magnier | 40 p., 19 € | A partir de 8 ans. La Bouilloire Etsuko Watanabe | Ed. Albin Michel Jeunesse | 60 p., 19,40 € | A partir de 4 ans | Parution le 3 octobre. 5 romans jeunesse D’aventures farfelues en récits intimes, petit lecteur deviendra grand ! La Drôle de vie de Bibow Bradley Axl Cendres La trajectoire irrésistible d’un jeune tocard dans l’Amérique des sixties. Du bar familial à l’élite de la CIA, un récit farfelu, survitaminé et, mine de rien, pas si futile que ça ! | Ed. Sarbacane | 205 p., 15,50 €. Nouveaux mots, nouveaux sens www.lepetitrobert.fr Les Trois Vies d’Antoine Anacharsis Alex Cousseau Une traversée du xixe siècle, des Caraïbes à l’Amérique du Nord, puis du Sud, à la suite de l’arrière-arrièrearrière-petit-fils du célèbre pirate Olivier Levasseur. Un roman d’aventures impossible à lâcher. | Ed. du Rouergue | 288 p., 15 €. | En librairie le 10 octobre. Troubles Claudine Desmarteau Sensibilité, justesse de ton, lucidité du regard. Un talentueux portrait de l’adolescence. On n’est pas sérieux quand on a 17 ans. Pas forcément léger non plus… | Ed. Albin Michel | 192 p., 12,50 €. Victoria rêve Timothée de Fombelle L’histoire de Victoria, qui appelait la longue étagère de livres qui faisait le tour de sa chambre « l’horizon ». Et voilà que cet horizon se rétrécit, que les livres disparaissent et que leurs personnages semblent entrer dans sa vie… Difficile de résister au charme de ce beau roman sur la puissance de l’imaginaire. | Ed. Gallimard | 128 p., 13 €| En librairie le 2 novembre. Le Garçon qui rêvait de requins Joseph Monninger Un jeune garçon atteint de mucoviscidose va pouvoir réaliser son rêve : nager au milieu des requins. Une aventure solaire, une vision optimiste du monde et un grand plaisir de lecture. | Ed. Flammarion | 234 p., 12 €. Dossier réalisé par le service Livres IMPLACABLE ET VERTIGINEUX La Grande Odalisque : Bastien Vivès et Ruppert & Mulot revisitent la série Signé Cat’s eyes. 5 BD et mangas Réalistes ou déconnectées, les bulles illustrées font le tour de la planète et naviguent dans le temps en toute liberté. Vivès-Ruppert & Mulot/Ed. Air Libre Chère Patagonie Jorge González Espace mythique, la Patagonie est un rare terrain de manœuvres romanesques. Le dessinateur argentin Jorge González déroule l’histoire du territoire sur plus d’un siècle, brassant une fiction-fleuve à forte teneur documentaire dans un incessant tourbillon graphique. | Ed. Dupuis | 280 p., 26 €. L’Enfance d’Alan Emmanuel Guibert La Guerre d’Alan est un « classique ». Un formidable conteur, l’ex-GI Alan Cope, s’y racontait dans un récit mis en scène par son ami Guibert avec une sensibilité magnifique. Flash-back sur son enfance dans l’Amérique provinciale d’avant guerre : la magie est intacte. | Ed. L’Association | 160 p., 19 € | En librairie le 22 septembre. Les Folies Bergère Francis Porcel et Zidrou Piégée dans les tranchées de la Première Guerre mondiale, la 17e compagnie d’infanterie tremble, se révolte et tente de croire Hubert Mingarelli Un repas en hiver à des jours meilleurs. Une plongée ultra sensible dans l’horreur pure, scénarisée par le décidément éclectique Zidrou (L’Elève Ducobu). | Ed. Dargaud | 96 p., 16,45 € | En librairie le 28 septembre. Prophecy Tetsuya Tsutsui « Tweetez, commentez, partager… assassinez ! » Le visage masqué par un vieux journal, le héros de Prophecy s’appuie sur les réseaux sociaux pour rendre « sa » justice en direct. Un manga haletant et ultra réaliste, sur fond de crise sociale, qui sonne comme un avertissement. | Ed. Ki-oon | 226 p., 7,90 €. La Grande Odalisque Bastien Vivès et Ruppert & Mulot Trois gamins des années 1980 revisitent un classique de leur enfance, la série animée japonaise Signé Cat’s eyes. Avec élégance, audace et énergie, ils font virevolter trois voleuses d’œuvres d’art. Une aventure jubilatoire, excessive, émouvante. Quasi tarantinienne. | Ed. Dupuis | 124 p., 20,50 € | En librairie le 7 septembre. « Avec pudeur, justesse et sensibilité, Hubert Mingarelli interroge simplement ce qui fait et défait notre humanité. » Marie Michaud, Librairie Gibert Joseph (Poitiers) « Avec une écriture délicate, Hubert Mingarelli réussit à poser des mots justes sur un épisode de la Shoah trop souvent oublié. » Solveig Touzé, Librairie Coiffard (Nantes) roman connexions L’actu des Jeux vidéo Fair-Play Par Stéphane Jarno 112 Télérama 3279 14 / 11 / 12 Assassin’s Creed, volet 3 : la guerre d’indépendance américaine comme si vous y étiez. Ma poire Appli Stéphane Kiehl y Ceci est une poire. Mais pas que. Il suffit de la doter de deux grandes oreilles et d’une queue et elle se transforme en un âne plus vrai que nature, qui luimême, gratifié d’une paire de cornes, devient une jolie vache toute ronde. A partir de formes stylisées et en créant une série de dessins crayonnés sur calques, Stéphane Kiehl s’est amusé à imaginer toute une panoplie de métamorphoses. Entre jeu de construction et jeu de formes, Ma Poire trouve le juste équilibre entre apprentissage et plaisir créatif. — Béatrice Kahn | Dès 2 ans, e-Toiles éditions | App Store : iPad, 4.49 €, iPhone, 1,59 €. Gallica Appli BNF u retrouvez la chronique jeux vidéo de marcel pixel sur télérama.fr Bonne nouvelle, la BNF ouvre sur tablette les portes de sa bibliothèque virtuelle Gallica. Comme dans un grand collage surréaliste, le mur d’entrée offre entre autres trésors une partition du xixe siècle, une photo de Beckett, un manuscrit de Proust, un traité d’astronomie illustré du xvie siècle, etc. Un aperçu de la richesse du fonds à dispo- sition pourvu qu’on creuse un peu… Avec ses deux millions de documents accessibles via une recherche simplifiée assez performante, ses fonctionnalités de partage, de téléchargement et de création de bibliothèque perso, l’appli comblera autant le chercheur que l’amateur éclairé. — B.K. | Gratuit, App Store. Pour iPad. Bientôt sur Android et sur iPhone. IMAG•N•O•TRON : The Fantastic Flying Books of Mr Morris Lessmore Livre et appli Studios Moonbot u Court métrage d’animation oscarisé devenu appli iPad multiprimée, voilà que ce ravissant hymne à la lecture revient dans une nouvelle invention des Studios Moonbot, le… livre papier. Oui, mais, avec ces anciens de Pixar, le papier acquiert une troisième dimension puisqu’il est combiné à « l’imag.n.o.tron », petite application pionnière qui va transformer votre iPad en machine à lecture augmentée. D’un simple passage de l’iPad au-dessus des pages, les mots vont se mettre à valser, le narrateur à raconter, les livres à voler et parfois même à tournoyer dans votre salon. — B.K. | Pour tous et dès 5 ans | Livre (en anglais uniquement) sur amazon.fr, 14,10 € et appli iPad 2 sur l’App Store, 0,89 €. t On aime un peu y Beaucoup u Passionnément o On n’aime pas UBISOFT Voyager dans le temps. Ce fantasme, qui depuis H.G. Wells au moins agite les imaginations, est au cœur d’Assassin’s Creed. Après les croisades et l’Italie du xve siècle, le troisième volet de cette saga à succès nous plonge en pleine guerre d’indépendance américaine. Avec un souci de réalisme et une obsession du détail quasi maniaques devenus la marque de fabrique de la série. Les reconstitutions sont si fidèles que de nombreux historiens s’en servent comme base de travail et que les produits dérivés sont vendus dans les musées ! Pour ce nouvel opus, les concepteurs d’Ubisoft Montréal ont passé au crible des montagnes d’archives, étudié les usages des Mohicans et reconstitué Boston et New York d’après les plans de l’époque. Ils sont même allés jusqu’à retrouver les conditions météo et établir la température qui régnait à certaines dates ! Pourquoi tant de zèle pour ce qui n’est qu’un jeu ? « Parce que nous ne voulons pas être pris en défaut, explique François Pelland, le producteur. Il y a plus de détails que nécessaire, mais de nos jours, lorsqu’on joue sur son ordinateur ou sa tablette, il est très simple d’aller sur Internet vérifier la véracité d’un fait, surtout lorsqu’il s’agit d’événements emblématiques. Pour que l’immersion soit parfaite, rien ne doit faire douter le joueur. » Quid de Connor alors, le nouvel assassin et personnage principal, 100 % fictif ? « Certes, son existence n’a pas été établie, mais en même temps ce personnage agit dans l’ombre. En fait, nous l’avons glissé dans les mailles de la grande histoire, à chaque fois qu’il y a des “trous”, des événements inexpliqués… Il appartient au vraisemblable. » Dans toute vérité, il y a une part de fiction. | Ubisoft, code Pegi 18, PS3, Xbox 360, PC, Wii U, 50-60 € | « Liberation », aventure exclusive sur PS Vita | Guide officiel, éd. Piggyback, 340 p., 19,90 €. scènes Festival de théâtre danse musique art contemporain cirque jeune public Bernard Quesniaux 2012 03 26 35 61 12 www.scenesdeurope.eu Télérama 3281 @scenesdeurope 28 / 11 / 12 Gaze is a gap is a ghost Danse Daniel Linehan Où l’on découvre à la fois une chorégraphie live et sa captation vidéo filmée par les danseuses. Vertigineux. y Cela pourrait être une version moderne du Horla, de Maupassant. Une histoire qui en cache une autre, fantasmée ou incarnée, selon ce que le lecteur décide. Ici, trois jeunes danseuses. Deux d’entre elles dansent. L’autre les regarde et les filme à hauteur d’yeux via une paire de lunettes trafiquées. L’image apparaît alors en simultané sur un grand écran blanc, à la fois paravent et coulisse. Nous voilà donc lorgnant le spectacle sous deux angles : le mouvement tel que nous le voyons sur scène et sa perception par la partenaire, aussitôt retranscrite à l’écran. Si la danseuse filmée porte à son tour la caméra, son propre corps devient l’objet du film : elle marche en marquant le pas, regarde ses pieds… sur la toile, contre-plongée immédiate ! Mais si elle se retourne vers la salle, apparaissent des fauteuils vides. Nous voilà rayés d’une réalité dont nous faisions pourtant l’expérience avec la plus grande concentration ! Le chorégraphe américain Daniel Linehan soumet le spectateur à plusieurs perceptions de la réalité. Dans son avant-dernière création, Zombie Aporia, le jeune chorégraphe américain adopté par l’Europe après son passage à l’école de De Keersmaeker, à Bruxelles, organisait déjà le vertige en alternant scènes filmées et danseurs évoluant sur le plateau à vive allure. Dans Gaze is a gap is a ghost (« le regard est un interstice où se glisse le fantôme »), il pervertit de manière plus ludique la perception des choses. Plutôt que de mettre en avant sa chorégraphie au carré fondée sur la marche, il construit avec patience, sur scène et à l’écran, un monde vidéo à la fois numérique et artisanal. Cela ressemble parfois à une chambre d’enfant remplie de cartons (unique décor) et de cachettes (apparition de masques et de petits sujets). On peut y faire la dînette (cérémonie du thé) ou y déclamer des partitions d’onomatopées. Linehan est à deux doigts du cinéma d’animation : il lui suffirait d’accélérer le mouvement. Mais ce sont les trois danseuses qui gardent le privilège du tempo, gardiennes imperturbables de cet univers subtil où, entre la réalité et sa représentation, juste un détail parfois fait habilement défaut. Pour notre plus grand trouble… — Emmanuelle Bouchez | 1h30 | Les 29 et 30 nov. au festival Novart, Bordeaux (33), tél. 05 56 79 39 56 | Du 17 au 21 déc. au Théâtre de la Bastille, Paris 11e, tél. : 01 43 57 42 14. t On aime un peu y Beaucoup u Passionnément o On n’aime pas Scènes beau geste La chronique de Fabienne Pascaud Dans Go !, Polina Borisova conçoit un univers minimaliste qu’elle balise à coups de bande adhésive. La lumineuse Roxane Borgna, dans Belle du seigneur. Jean-Luc Tanghe | Polina Borisova | Victor Tonelli/ArtComArt Chaque automne, le festival Mar.t.o, consacré à la marionnette, permet de découvrir de nouveaux modes de manipulation, souvent inusités. Cette année, pleins feux sur une jeune artiste russe qui construit son univers avec la bande adhésive que l’on utilise pour les travaux de décoration ou de peinture. Polina Borisova en déroule des kilomètres, sur le rideau noir en fond de scène, faisant surgir les souvenirs et les fantasmes d’une vieille dame renvoyée à sa solitude. Par ces dessins, elle ressuscite les fantômes du passé : camarades de jeu, animal domestique, silhouette de l’homme aimé sur la place Rouge… Le bas du visage rigidifié par un demi-masque, les épaules couvertes d’un châle informe, elle fait les cent pas dans son monde rétréci, de la table à la lampe et de l’électrophone à la valise. Il y a du clown chez cette jeune artiste venue achever sa formation à Charleville-Mézières et un art consommé du système D, qualités indispensables, hier, pour survivre aux pénuries de l’ère soviétique. — Mathieu Braunstein t 45 mn | Du 27 novembre au 2 décembre à Clamart (92), dans le cadre du festival Mar.t.o. Tél. : 01 41 90 17 02. Polina Borisova, manipulatrice d’objets. y Belle du seigneur Monologue Albert Cohen | 45 mn | Mise en scène Jean-Claude Fall et Renaud Marie Leblanc. Suivi par Exposition d’une femme, lettre d’une psychotique à son analyste Psychodrame D’après Blandine Solange | 60 mn | Mise en scène Philippe Adrien | Jusqu’au 16 décembre, Théâtre de la Tempête, Paris 12e | Tél. : 01 43 28 36 36. De Rennes à Reims, même en automne, les festivals se suivent. A Rennes, au milieu d’une riche programmation internationale, Télérama a organisé avec le Théâtre national de Bretagne deux journées de rencontres et débats autour des « états du théâtre » aujourd’hui. Sans trop de langue de bois, créateurs en tout genre et institutionnels de tous horizons ont pu y affirmer leurs désirs et leurs inquiétudes sous un gouvernement de gauche qui rogne étonnam- ment, voire abandonne, des ambitions culturelles qu’on croyait pourtant inscrites dans ses gènes. Face à cette profession encore discrète mais se sentant de plus en plus menacée, trahie, l’été des festivals serait-il promis à risques ? A Reims, les meilleurs metteurs en scène européens se sont aussi donné rendez-vous, jusqu’au 15 décembre, pour témoigner de leur art et de leurs interrogations 1. Nous y reviendrons la semaine prochaine. Mais que les admirateurs de l’Italien Romeo Castellucci, déjà, ne ratent pas The Four Seasons Restaurant (les 1er et 2 décembre) et bien d’autres surprises, serbe, allemande ou néerlandaise… Loin des grandes manifestations, deux intimes, deux secrets et deux poignants portraits de femmes désirantes. L’amoureuse solaire et rayonnante, droit sortie de Belle du seigneur (1968), d’Albert Cohen, et incarnée par la lumineuse Roxane Borgna dans la mise en scène très aquatique de Jean-Claude Fall et Renaud Marie Leblanc. Et l’artiste peintre ravagée, hystérique, psychotique — interprétée avec violence et rage par Marie Micla — qui finira par se pendre, définitivement incomprise par un psychanalyste qui n’a cessé de la négliger et à qui elle écrit son ultime lettre ; celle dont Philippe Adrien a tiré ce singulier spectacle, Exposition d’une femme. Qu’on le sache : tout y est vrai, l’héroïne désespérée et désespérante, Blandine Solange, a réellement existé, s’est réellement pendue, en 2000, à l’âge de 43 ans. Fiction et réalité pour deux histoires de passion, de sexe. La première heureusement sous-tendue par l’amour partagé, fulgurant et généreux ; la seconde, tristement nourrie de haine de soi, de solitude, d’abandon. Alors que la très sensuelle héroïne de Cohen, chemise de nuit mouillée à même le corps, s’ébat ici voluptueusement, furieusement, dans une blanche et immaculée baignoire d’eau chaude censée figurer tous les plaisirs, l’interprète de Blandine Solange, le corps nu et méchamment peinturluré comme pour un happening, dessine sur le sol ces hommes au sexe mou, qu’elle invite dans la rue à venir poser pour elle, espérant en tirer aussi quelque joie… L’une après l’autre, successivement dans la nuit profonde de la Cartoucherie, ces deux femmes-là vont au bout de leurs désirs. Jusqu’au don de soi, jusqu’à l’orgasme, jusqu’à la folie. Jusqu’à la mort enfin, omniprésente telle une fin suprême, un sacre suprême. Pensés pour une même soirée, les deux spectacles — l’un heureux, l’autre tragique — se complètent ainsi étrangement. La plénitude absolue passe pour ces deux folles de leur corps, ces deux quasi-mystiques du sexe, par la mort, qu’elle soit acceptée ou redoutée. Même le psychanalyste, présent dans un coin obscur du plateau d’Exposition d’une femme et doutant à peine de l’échec de sa thérapie, l’affirme : « La création la plus authentique n’exige-t-elle pas de l’artiste qui cherche à déchiffrer le réel un tribut qu’il est seul à débourser ? » Les deux comédiennes présentes sur le plateau prouvent pourtant superbement le contraire dans ces mises en scène sobres et crues, étonnamment à l’écoute de ces paroles de femmes, de ces corps de femmes, radicaux et exemplaires. Magnifiques • 1 Reims Scènes d’Europe, du 29 nov. au 15 déc. Tél. : 03 26 48 66 95. Télérama 3281 28 / 11 / 12 75 arts L’ancêtre de Princesse Raiponce : Marie-Madeleine. Cheveux chéris Frivolités et trophées Coiffure mixte Musée du quai branly Parure ou objet magique, la chevelure permet d’approcher les cultures et de mettre en regard leurs symboles. Une exposition duale, qui marche au poil. u Si on paie des fortunes pour les coiffer, les colorer, les défriser (et inversement) ou les réimplanter — sans parler de les couper —, c’est bien que les cheveux constituent la première chose que nous voulons maîtriser de notre image. Notre Narcisse caressé dans le sens du poil, même quand on le néglige. Car tout est signifiant dans le cheveu de l’Occident, qui place si haut la représentation de la personne. Alors que tout est signifié chez les peuples « premiers », pour lesquels comptent avant tout l’âme des objets comme des êtres, ce qui n’empêche aucunement les préoccupations esthétiques. Tel est le cheveu que l’on coiffe, substance magique venue de l’intérieur du corps, qui continue de pousser après la mort et nous survit. Pour organiser le dialogue des cheveux entre les deux mondes, idée tirée… d’une précédente exposition sur les reliques, Yves Le Fur, son commissaire, a conçu un parcours progressant par capillarité : mélange tous azimuts d’œuvres éclectiques, sculptures formidables (bustes ethniques, Marie-Madeleine du xive siècle qui laisse sans voix), peintures au charme désuet (Henner, Boilly), photogra- tit œuvre 8,5 tit genre sans filet tit auteur filet Tyuio Pendant le mois de la photo, retrouvez chaque jour une expo commentée sur télérama.fr. Télérama 3279 14 / 11 / 12 Lo blam am, que nita coremquam et, quis ut explit eium aut uta conem. Ut quis voluptat Loscil magnam sam voluptatusam nimuplit escil magnam sam volumus sit et re dolorroreium aut uta coneptatusam nimus sit et re dolorroreium aut uta conem. Ut quis voluptat Lo blam am, que nita coremquam et, quis ut explit escil magnam sam voluptatusam nimus sit et re dolorroreium aut uta conmus sit et re dolorroreium aut uta coneem. Ut quis voluptat Lo blam am, que nita cores sit et re dolorroreium aut uta conem. Ut quis voluptat. Ihillorum hil minci omnimus et optasimus et aliquod quibus im rentecus eum fugiam es reprore perrum qui qui doluptatis sit veliqui qui nobit, comnihit quat aciuritiis pellentio. — Signature 1 Note | Générique | Générique t On aime un peu y Beaucoup u Passionnément o On n’aime pas arts phies passionnantes (Picasso « en che veu », stars des sixties, sportives à choucroute, vieillards au seuil de la mort), films troublants (tontes de la Li bération). Au bout d’un parcours question nant mine de rien l’importance de nos parures de tête respectives, on en ar rive à la racine originelle. Plus de fri volités mais des trophées, tels que l’annonce le sous-titre explicite : le cheveu de l’ancêtre, du guerrier ou de l’ennemi se charge ici de tous les pou voirs. Ahurissante réunion finale de têtes jivaro, scalps indiens, tikis poly nésiens, masques de deuilleur kanak ou têtes momifiées du Pérou. Impu trescibles, éminemment sacrés, tous sont frappés d’immortalité. On en res sort complètement ébouriffé. — Sophie Cachon | Jusqu’au 14 juillet 2013 au musée du Quai Branly, Paris 7e | Tél. : 01 56 61 70 00 | Catalogue MQB/Actes Sud, 271 p., 42 €. La chronique d’Olivier Cena y Œuvre Collection Michael Werner | Jusqu’au 3 mars, musée d’Art moderne de la Ville de Paris, Paris 16 e. | Tél. : 01 53 67 40 00. RMN-GP/Jean-Gilles Berizzi | musée du quai Branly, Patrick Gries | ADAGP, Paris 2012 Thomas Mueller, New York Une tête réduite. Pendant le mois de la photo, retrouvez chaque jour une expo commentée sur télérama.fr Michael Werner est un marchand d’art allemand. Il a ouvert sa première galerie en 1963, à Berlin, en exposant le jeune Georg Baselitz. Michael Wer ner a du flair. Plus tard, dans sa galerie de Cologne, ouverte en 1968, il expo sera aussi Markus Lüpertz, A.R. Penck, Per Kirkeby, Marcel Broodthaers, James Lee Byars, Jörg Immendorff ou Sigmar Polke, c’est-à-dire quelquesuns des principaux artistes de la seconde moitié du xxe siècle. Il est aussi celui qui sortit le peintre fran çais Eugène Leroy de l’anonymat — il lui consacre en ce moment une expo sition dans sa galerie new-yorkaise. Et il est encore, malgré son âge (73 ans), plein de projets, puisqu’il vient d’ou vrir une nouvelle galerie à Londres. Enfin, lorsqu’il n’expose pas, Michael Werner parfois donne : le musée d’Art moderne de la Ville de Paris vient de recevoir cent vingt-sept œuvres gra cieusement offertes et choisies parmi sa collection. On ne va pas, ici, se livrer à une ha giographie — après tout, le musée, ces vingt dernières années, a célébré à coups de rétrospectives et d’exposi tions une grande partie des artistes que le marchand vendait (Baselitz, Im mendorff, Kirkeby, Polke, etc.), et célè bre maintenant Werner lui-même en exposant sa collection. On remarquera simplement que cette collection, bâtie durant plus de quarante ans, montre une grande cohérence. Elle lui res semble, sans doute. En plus des artis tes qu’il exposait et des grands noms de l’art allemand (Otto Dix, Günter Brus, Otto Freundlich, Joseph Beuys, etc.), Werner a acheté des sculptures de Derain (un peu trop !), des tableaux de Francis Gruber, de Picabia, de Chaissac, de Fautrier, de Michaux, de Robert Filliou ou de Fontana. L’en semble montre un goût pour la rudesse et la force, pour une certaine violence, et pour un dessin expression niste et un trait impur. L’élégance est brutale. C’est dense. Ça pèse. Elle caractérise aussi, cette collec tion, le marchand à l’ancienne. Wer ner vit entouré de ceux qu’il a vendus. Les nouveaux marchands, eux, plus spéculateurs, vendent de l’art contem porain auquel ils ne croient pas et po sent souvent sur les murs de leurs de meures quelques gloires passées — on Le Printemps 1942-1943, Francis Picabia. peut promouvoir les figurines de Mu rakami et dîner devant un Picasso. Ils s’adaptent à l’industrialisation de la culture. Ils deviennent des patrons d’entreprises. Dans un court texte iné dit 1, l’historien d’art André Chastel rappelle la passion précoce de l’Italie, de ses princes, de ses intellectuels et de ses savants pour l’art. Ils transfor maient leur studiolo (le cabinet de travail) en galerie de peintures, conce vaient des promenoirs où ils instal laient leurs sculptures, se fabri quaient, en somme, des musées miniatures préfigurant ce que seront nos musées modernes. Pétrarque, par exemple, avait « son icône Giotto, son panneau Simone Martini, ses collections de médailles ». Mais jamais il ne serait venu à l’idée d’un prince, d’un intellectuel ou d’un savant d’acheter pour revendre, et encore moins de spéculer. L’art, même s’il était déjà l’objet de trafics et d’échanges, n’était pas encore une marchandise. Il reste, bien sûr, des galeristes et des collectionneurs à l’ancienne, mais leur nombre diminue au profit des commerçants et des clients. Le mar ché aussi change. Il devient plus maté rialiste et trivial. L’objet culturel l’en vahit. Il répond à une définition du postmodernisme : le modernisme sans l’illusion. Le monde, et pas seule ment celui de l’art, est devenu cyni que. Lorsqu’il a ouvert sa première galerie, Michael Werner croyait enco re à l’art • 1 L’Italie, Musée des musées, éd. Liana Levi, coll. Piccolo, 64 p., 5 €. Télérama 3279 14 / 11 / 12 109 FORMES AJAP - LES ALBUMS DES JEUNES ARCHITECTES & DES PAYSAGISTES TREMPLIN LIONEL BLAISSE, COMMISSAIRE Vase à décor d’oiseau aux ailes déployées, faïence d’André Derain, vers 1907-1909. Infeuilletable, grès émaillé de Pierre Alechinsky, 1994. LA CÉRAMIQUE DES PEINTRES ART DÉCORATIF A Troyes, le musée d’Art moderne expose toiles et céramiques de grands peintres. Et rappelle qu’un objet utilitaire peut aussi être une œuvre d’art. tanéité de son geste. Beaucoup proExceptionnel. Tous les grands peintres viennent de la collaboration entre le depuis 1880 sont là. André Derain céramiste André Méthey et le marsigne un merveilleux vase à décor d’oi- chand Ambroise Vollard, à l’origine de seau. Auguste Renoir une assiette au ce qu’on a appelé l’école d’Asnières. A nu féminin. Et l’on trouve encore plus l’époque, toute l’Europe croyait à la resurprenant : des algues de Fernand Lé- vitalisation des arts décoratifs, avant ger, des livres-sculptures de Pierre Ale- que, dans la vie quotidienne, l’artiste chinsky, un monstre mi-crapaud mi-sa- cède la place au designer et à l’ingélamandre de Paul Rebeyrolle… Plus de nieur. Entre l’objet utilitaire et l’œuvre trois cents pièces de céramique, dont d’art, ce parcours met en scène un sticertaines stupéfiantes, comme les jar- mulant mélange des genres. Qui existe dins miniatures de Raoul Dufy, avec depuis la nuit des temps. Car, contraileur décor de baigneuses ou de musi- rement aux idées reçues contempociens. Ou la salle de bains d’Albert Mar- raines, même au XXe siècle, l’art ne quet, dont chaque carreau est un petit s’est jamais cantonné à la peinture de tableau. Les œuvres sont réparties en chevalet ou à la sculpture, mais a su regard des toiles du musée d’Art mo- aussi s’emparer de la moindre tasse ou derne de Troyes. Nombre d’entre elles du pichet le plus humble. « La décoraproviennent de la collection des gale- tion et la peinture se désaltèrent à la ristes Larock-Granoff. même source », affirmait Dufy. Il fallait La plupart sont uniques, l’artiste cette exposition pour le rappeler. peignant directement sur la céramique — Xavier de Jarcy avant cuisson, sans repentir possible, | Jusqu’au 2 décembre, musée d’Art en offrant au spectateur toute la spon- moderne, Troyes (10) | Tél.: 03 25 76 26 80. y 110 Télérama 3279 14 / 11 / 12 t On aime un peu Dur, dur d’être jeune, même bardé d’un beau diplôme d’architecte ou de paysagiste. Comment se faire connaître, accéder à la commande, gagner sa vie ? En décrochant les Ajap, pardi ! Ce concours, lancé en 1980 par le ministère de la Culture, est ouvert aux professionnels de moins de 35 ans qui doivent y présenter trois projets ou réalisations récents. Les lauréats de la cuvée 2012 (quatorze agences d’architectes et trois de paysagistes, soit dix femmes et vingt-deux hommes) s’exposent cet hiver 1 : minimal, conceptuel, écolo, rigolo ou dur de dur… Avec humour et rigueur, la scénographie, signée du collectif Freaks freearchitects — un des lauréats 2010 —, les met habilement tous sur le même plan. Qui sortira du lot ?… — Luc Le Chatelier 1 Jusqu’au 9 décembre, Cité de l’architecture et du patrimoine de Paris; puis école d’architecture de Nancy, Maison de l’architecture de Paca à Marseille… | Catalogue: 24€. LE SCOOTER ÉLECTRIQUE PLIANT DESIGN DI BLASI t Pas d’effet de style ni de touche chromée : ce scooter abandonne les carénages avantageux pour une structure tubulaire qui lui donne des airs de Meccano pour adulte. Et pour cause : il est dépliable et pliable en quatre secondes, promet son constructeur italien. Et en plus, il fonctionne sur batterie ! Le R70 fera-t-il un tube dans nos villes ? Un peu lourd et pas donné, hélas… — X.J. | 3000€ environ | www.diblasi.fr DR | DI BLASI DERAIN, DUFY, MATISSE, MIRÓ, PICASSO… y y Beaucoup u Passionnément o On n’aime pas 1er Prix de la Catégorie Classique TissoT Le LocLe chronomèTre AuTomATique Montre classique avec mouvement automatique certifié COSC, boîtier en acier inoxydable 316L, glace saphir inrayable et étanchéité jusqu’à 3 bar (30 m / 100 ft). 930 €* IN TOUCH WITH YOUR TIME** Liste des points de vente disponible sur www.tissot.ch La montre gagnante du Concours International de Chronométrie « Tissot Le Locle » incarne les valeurs d’innovation et de tradition de la marque. Elle rend hommage aux habitants du Locle qui ont permis à Tissot d’évoluer pendant près de 160 ans, lui permettant d’acquérir l’expertise actuelle. Ce prix est dédié à tous ceux ayant contribué à son savoir-faire horloger unique à la Suisse. Boutiques Tissot : 76, Avenue des Champs-Elysées – 75 008 Paris / Galerie des Arcades, Avenue des Champs-Elysées – 75 008 Paris Votre boutique en ligne : www.tissotshop.com *Prix public conseillé **En phase avec son temps Télérama 3281 L’autre info du 20 h Face à la grand-messe des JT, Arte et France 5 jouent la contre-offensive haut de gamme. Le modèle Taddeï inspire les animateurs. Et l’audience décolle. Avant eux, c’était la jungle. Au sens propre. Des lions, des gnous, des hip popotames. Il y a un T 28 minutes peu plus d’un an, à du lundi au vendredi 20h05 20 heures pile, en face des journaux té Arte lévisés, France 5 et Arte jouaient encore la carte de la contre-programmation radicale (sinon bestiale), avec des reportages anima liers à mille lieues de la marche du monde, comme si elles nous invitaient implicitement à changer de chaîne pour suivre la grand-messe de l’actua lité sur TF1 ou France 2. C’était gentil pour la concurrence, mais pas hyper offensif en terme d’image. L’année der nière, elles se sont finalement résolues à montrer les crocs (les leurs, cette fois) en propulsant chacune à l’antenne un visage — Laurent Goumarre pour T Entrée libre du lundi au vendredi 20h France 5 28 / 11 / 12 sujets variés, du centenaire de Tarzan à l’œuvre artistique d’Annette Messager, de la dernière pièce du metteur en France 5, Elisabeth Quin pour Arte — et scène Luc Bondy au dernier concert du en défendant des émissions singu rappeur Oxmo Puccino. lières face au Petit journal de Canal+, à « On redoutait un peu de faire moins Plus belle la vie sur France 3 ou Scènes d’audience que les animaux, se souvient de ménages sur M6. Des magazines qui Laurent Goumarre. Mais très vite, l’émisn’ont cessé de s’affiner et de gagner en sion a trouvé son public. » (350 000 télé téléspectateurs sur cette case télé spectateurs à la veille de la deux cen pourtant saturée. « A première vue, ça tième !) Le journaliste défend une peut paraître suicidaire de proposer un « vision à 360 degrés de la culture », sans programme supplémentaire à cette sujet méprisable — il se félicite d’être le heure-ci, reconnaît Elisabeth Quin, premier à avoir interviewé Marc Lévy mais on a fait le pari d’une forme de dé- sur France Culture. En misant sur le re calage et d’approfondissement. Il doit y portage, Goumarre voulait surtout ba avoir une demande puisque notre au- zarder la vieille formule plateau-promo dience croît. » avec ses indécrottables chroniqueurs : France 5 fut la première à se lancer, « Frédéric Taddeï a changé la donne. Sur en septembre 2011, avec Entrée libre, France 3, il tient le plateau seul, parce vingt minutes de reportages culturels qu’il est légitime. On l’écoute, lui, parce présentés par Laurent Goumarre, an que sa parole fait autorité. Cette légitimicien prof de lettres devenu journaliste à té ne se délègue pas à des chroniqueurs. France Culture, passionné par la danse Ce temps-là est révolu. » et la photo. Une compilation agréable, Quatre mois plus tard, Arte a suivi le rythmée, ni élitiste ni bêtifiante, sur des mouvement, délaissant à son tour les t On aime un peu y Beaucoup u Passionnément I Pas vu mais attirant o On n’aime pas GHNASSIA ANTHONY/SIPA | dr votre semaine télé 188 28 minutes est présenté par Elisabeth Quin. du 1er au 7 décembre documentaires-fleuves sur le chant des baleines ou la ponte des tortues pour inventer un JT alternatif. Un curieux magazine, 28 minutes, présenté par la cinéphile Elisabeth Quin (ex-Paris Première), censé mouliner sur les grands thèmes de société avec des invités inattendus (comédiens, scientifiques, écrivains). Le démarrage fut un peu laborieux. « On demandait aux artistes d’avoir un avis sur tout, cela ne leur rendait pas service », explique aujourd’hui l’animatrice. Depuis la rentrée de septembre, la formule a évolué et trouvé son rythme, son ton, son public (environ 350 000 téléspectateurs chaque soir, contre 220 000 la saison précédente). L’équipe s’est renforcée (passant de quinze à vingt-cinq journalistes), le format dure désormais quarante minutes, recentré sur deux débats d’actualité — creusés en profondeur ou en biais. Avec en bonus le « factchecking » de Libération (la rubrique « Désintox ») mis astucieusement en images. « On s’adresse à un public très éduqué, déjà saturé d’informations, souligne Elisabeth Quin. On fournit donc des efforts décuplés pour être plus inventifs et plus malins que les JT. » Ils y parviennent lorsqu’ils parlent du Mali avec Orsenna, de la Corse avec des spécialistes du grand banditisme, du Qatar avec des islamologues. Ou même de l’harlequinade pseudoporno Cinquante Nuances de Grey avec Catherine Robbe-Grillet ! Troquant son statut de chroniqueuse pour celui d’animatrice, sur un champ d’exploration élargi (« Je suis passée du cinéma d’Angelopoulos à la dette grecque »), Elisabeth Quin conserve sa patte : du sérieux et du piquant, une fausse préciosité et une vraie bienveillance. Epaulée par Nadia Daam (ex-Maternelles) et Renaud Dély (Nouvel Obs), l’animatrice cherche à retrouver la « vibration humaine » qui faisait le charme d’une émission comme Rive droite, rive gauche, où elle fit ses débuts. Ce mélange d’exigence et de convivialité, de culture et d’humain. Elle cite l’exemple de Taddeï, comme Laurent Goumarre. Ce soir (ou jamais !) semble avoir donné le la de ce qu’il est désormais possible de faire en télévision — liberté de ton, hors promo, sur des sujets pointus — dès lors qu’on est reconnu comme un présentateur légitime. — Erwan Desplanques Depuis la rentrée de septembre, Entrée libre est rediffusé chaque soir, à 23h40. Guédiguian au sommet Il y a un an, Les Neiges du Kilimandjaro faisaient 730 000 entrées. Robert Guédiguian explique ce succès et revendique son statut de cinéaste populaire. Novembre 2011 : la France s’enthousiasme pour Les Neiges du Kilimandjaro, de Robert Guédiguian, film de crise autour de prolos retraités confrontés à la violence. Un an après, l’auteur revient sur ce succès. u Les Neiges du Kilimandjaro mercredi 20.50 Canal+ Au box-office, quelle place occupe Les Neiges du Kilimandjaro à l’aune de vos autres films ? En moyenne, j’ai une base solide de 300 000 spectateurs par film. C’est mon fonds de commerce, si je peux dire. Avec 730 000 entrées environ, Les Neiges du Kilimandjaro est mon plus gros succès depuis Marius et Jeannette. Il a cartonné aussi à l’étranger, puisqu’on l’a vendu dans trente-neuf pays, certains exotiques, comme le Venezuela, l’Iran, la Hongrie, la Chine ou l’Arabie saoudite ! Dans bon nombre de ces pays, la sortie du film a aussi été l’occasion d’une rétrospective. Comment expliquez-vous ce succès ? Dans l’imaginaire du public, c’est comme si je revenais chez moi. Retourner dans mon quartier de l’Estaque a plu : les vendeurs ont préacheté le film, avec l’espoir que je refasse un autre Marius et Jeannette. L’histoire se déroule dans le monde ouvrier et propose des solutions. Les films encourageants marchent mieux que les constats saignants. Mais pour moi, le réel est autant dans La ville est tran- quille que dans Marius et Jeannette. Simplement, dans un cas, je choisis de faire une tragédie et, dans l’autre, une comédie. La France a changé de président depuis la sortie du film. Alors, heureux ? Je préfère mille fois ça aux aboiements de Sarkozy. Mais il faut continuer à se battre, à réclamer plus de socialisme, car la tendance de Hollande est d’être très au centre et de ménager tout le monde. Je n’attends pas des socialistes qu’ils encouragent les entrepreneurs, les toubibs et les riches, mais qu’ils soutiennent les pauvres. Mélenchon ? On a vécu avec lui de grands moments d’exaltation mais cela ne s’est pas transformé en mouvement fort, comme je l’espérais. Ce n’est pas de sa faute à lui, c’est le monde tel qu’il va. Il nous faut trouver une autre forme. Aimez-vous être qualifié de cinéaste populaire ? C’est la plus belle chose qu’on puisse me dire. J’ai commencé avec l’idée que mes films plaisent à mon père, ouvrier dans la réparation navale ; je voulais parler à sa place et à son intention. Etre populaire, c’est prendre comme sujet le peuple. Je suis peut-être le seul à le faire, hélas, et je le regrette. Renoir, Becker ou Duvivier n’ont pas eu d’héritiers. Il y a dans le cinéma français quelque chose d’autocentré et d’élitaire, mais non pour tous. Il m’ennuie souvent. Propos recueillis par Jacques Morice Jean-Pierre Darroussin et Gérard Meylan au bord de la grève. Télérama 3281 28 / 11 / 12 189 la semaine télé des enfants À voir en famille tF Le Chat Potté Le minuscule Chat Potté, apparu pour la première fois dans Shrek, est désormais le héros de ses propres aventures. Flanqué d’acolytes expressifs, l’hidalgo griffu commence plutôt bien sa carrière solo. mardi 20.45 Canal+ Family yF Les Trois Mousquetaires D’Artagnan revu et corrigé en 1948 par Hollywood, avec Gene Kelly et Vincent Price. Le film pétille de légèreté et d’humour. mardi 20.40 OCS Géants uF Wallace et Gromit : Le mystère du lapin-garou Des lapins dévorent tout ce qui pousse ! Les héros de plasticine du génial Nick Park tentent d’enrayer le désastre. Une merveille. mardi 20.45 Gulli Princesse au pied beau Cendrillon a-t-elle perdu une pantoufle de verre ou de vair ? On en débat encore. Cendrillon Vendredi 20.30 Disney Cinémagic caniveau, tu as le droit à ton prince, ton milliardaire, ton George Clooney…) continue d’inspirer, y compris dans la mode la plus hype. Voyez Christian Louboutin qui, pour accompagner la sortie du Blu-ray, a réinterprété la célèbre pantoufle. Résultat : un escarpin tout en transparence, tulle et strass. Une version tapis (pardon, semelle) rouge. Pourquoi transparent ? Pour obéir à Disney et à… Perrault. Car il est temps de mettre un terme à la guerre du vair contre le verre. Dans l’édition de 1697 des contes du grand Charles, il était bien écrit « pantoufle de verre ». C’est Honoré de Balzac, en 1841, qui prétendit corriger cette erreur, persuadé que la chaussure était en fourrure, comme le voulait l’usage chez les nobles au XVIIe siècle, et parce que c’est tout de même plus facile à enfiler. Non, et tant mieux pour Disney, ami des rongeurs, Cendrillon n’a jamais chaussé de l’écureuil mort. — Guillemette Odicino 1 DVD et Blu-ray édités par Disney. présentent Cendrillon clopinclopant dans l’escalier… Attention à la marche ! td Le Dugong et l’enfant En Malaisie, un garçon de 10 ans fait l’école buissonnière pour retrouver un dugong, mammifère marin en voie de disparition. Une jolie histoire d’amitié, entre conte initiatique et leçon d’écologie. dimanche 6.30 Arte t Les Pingouins de Madagascar Personnages secondaires des films Madagascar 1 et 2, les quatre fameux pingouins en 3D reviennent dans des épisodes inédits, toujours aussi déjantés ! mercredi 8.20 Nickelodeon Pour les 3-6 ans y Perdu ? Retrouvé ! Dans un village côtier, un manchot frappe à la porte d’un gamin et le colle obstinément. Inspiré d’un livre de l’illustrateur anglo-saxon Oliver Jeffers, ce remarquable téléfilm d’animation britannique est un régal visuel. dimanche 14.05 Piwi+ tF Sacrés Rongeurs Des rongeurs en images de synthèse partent à l’aventure dans le décor naturel d’une rivière arborée. Gentiment divertissant. dimanche 14.25 Disney Junior ENTRÉE GRATUITE LE SALON FORMATIONS ARTISTIQUES SAMEDI 1 & DIMANCHE 2 DÉCEMBRE 2012 CITÉ DE LA MODE ET DU DESIGN LES DOCKS 34 quai d’Austerlitz PARIS INFOS & INSCRIPTION : 192 Télérama 3281 28 / 11 / 12 www.le-start.com En partenariat avec The Walt Disney Company France Cendrillon est enfin revenue du pays magique où Disney la retenait prisonnière, à l’abri des regards. Après des années d’attente (et des DVD vendus 100 euros sur Internet !), la plus belle des souillons est disponible dans les bacs 1 et diffusée sur Disney Cinémagic. Elle nous manquait, la douce orpheline obligée de se fader une marâtre, mais surtout ces laiderons de Javotte et Anastasie. On a toutes rêvé d’avoir les mêmes copines qu’elle pour garder le moral : des petites souris débrouillardes, justicières et… couturières. Chez Disney, les souris sont un exercice quasi imposé : en 1950, les dessinateurs maison pouvaient s’inspirer des illustrations de Beatrix Potter, la grande spécialiste des tendres rongeurs, dont il ne manquait pas un seul livre dans la bibliothèque des studios de Burbank. Le mythe de Cendrillon (quelque chose comme : même si tu vis dans le y+ 3 ans Pour les 7-12 ans RCS B 588 505 354 – 09/12 ma banque est différente, ceux qui la gèrent sont comme moi. Le Crédit Mutuel Enseignant est une banque coopérative. Ce que ça change ? C’est une banque qui appartient à ses clients-sociétaires, tous issus de l’Education nationale, de la Recherche, de la Culture et des Sports : ceux-ci peuvent participer au fonctionnement de leur CME en votant aux Assemblées générales. Ils élisent leurs représentants au Conseil d’administration suivant le principe : “une personne, une voix”. C’est donc à ses clients que le Crédit Mutuel Enseignant rend des comptes, et non à des actionnaires. une banque créée par ses collègues, ça change tout. Samedi TNT t 18.35 Arte Magazine t 20.55 Canal+ film The Double Arte reportage | Thriller de Michael Brandt (The Double, USA, 2011) | 95 mn. VM. Inédit | Avec Richard Gere (Paul Shepherdson), Topher Grace (Ben Geary), Martin Sheen (Tom Highland). | Genre : tranquille. Un sénateur américain, un légendaire assassin soviétique que tout le monde croyait mort, un agent de la CIA à la retraite aux délicieuses tempes argentées obligé de reprendre du service, un jeune agent qu’on lui colle de force pour résoudre le crime… Du thriller solide et un peu banal avec mystère à la CIA, coursepoursuite infernale, plans répétés sur la Maison-Blanche, et chapelet de questions : alors l’assassin russe, mort ou pas mort ? Et s’il n’était pas celui que tout le monde croyait ? Et si un gentil était un méchant depuis très longtemps ? Richard Gere sait faire le coup de poing et même jouer du fil à couper les gorges, toujours impeccable dans ses costumes gris perle qui mettent en valeur ses yeux en amande et sa chevelure de vétéran sexy. Martin Sheen, lui, en impose dans un second rôle, toujours tellement crédible en homme de Washington. On a vu ça mille fois mais on peut se caler dans son canapé pendant que la CIA bosse pour nous. — Guillemette Odicino Rediffusions : 4/12 à 16h40, 7/12 à 0h45, 8/12 à 10h25, 17/12 à 14h45, 19/12 à 23h40, 20/12 à 16h35, 28/12 à 14h. Japon : terres souillées | Présenté par William Irigoyen et Andrea Fies (en alternance) | Documentaire de Marie-Monique Robin, Roland Théron et Françoise Boulègue (France, 2012) | 30 mn. Inédit. Un paysage de rizières paisibles et verdoyantes. Pourtant, à Nihonmatsu, à 50 kilomètres de Fukushima, tout a changé pour les agriculteurs depuis la catastrophe. Confrontés au poison invisible de la radioactivité, ils oscillent entre espoir et renoncement, comme le suggère ce reportage en confrontant trois trajectoires individuelles. Seiji Sugeno a décidé de rester sur place et tente de décontaminer sa terre en misant sur les vertus des sols bio. Kisaburo Tanno, lui, a jeté l’éponge : convaincu qu’il ne pourrait plus jamais produire ici des « aliments sains », ce septuagénaire a abandonné la ferme que sa famille exploitait depuis treize générations pour partir s’installer 350 kilomètres plus au sud. Pour Shisasei Tarukawa, ce choix fut impossible : contraint de détruire ses récoltes par les autorités, il s’est suicidé deux semaines après l’accident nucléaire. Des autorités qui semblent continuer à maintenir le plus grand flou sur la contamination des sols. Laissant, dans ce paysage d’incertitude, les agriculteurs tenter comme ils peuvent de rétablir une relation de confiance avec les consommateurs. — Virginie Félix Rediffusion : 7/12 à 10h30. y 13.31 France 5 Documentaire In Vivo, l’intégrale En finir avec l’excision | Documentaire de Catherine Heuzé (France, 2012) | 35 mn. Inédit. C’est une avancée chirurgicale et un succès pour la cause féministe. Dans les années 1980, Pierre Foldès, un urologue français, médecin humanitaire basé au Burkina Faso, invente une technique de réparation de l’excision. A une époque où les études sur le clitoris sont inexistantes, même en Occident, son innovation offre aux femmes mutilées de recouvrer une qualité de vie presque normale. En France, le spécialiste poursuit ses reconstructions clitoridiennes, qui s’imposent comme une victoire sur la domination masculine et les tabous. Longuement interrogé dans sa clinique, Pierre Foldès loue le courage de celles qui choisissent l’intervention, au mépris du joug familial. Mais il révèle qu’il lui incombe de guérir, en sus des saccages de l’excision traditionnelle, de plus en plus de mutilations traumatiques consécutives à des viols, des coups de couteau… Abrupt et franc, ce regard désinhibé sur la renaissance de femmes martyrisées embrasse le lent apprentissage d’une sexualité convalescente et le dilemme moral vécu par des Françaises originaires d’Afrique sub-saharienne. Du précieux combat mené par la chanteuse malienne Inna Modja, à la lucidité de patientes « reconstruites » grâce au bistouri du professeur Foldès, telle la radieuse Fatou ou la sereine Ada, les témoignages s’épanchent et nous happent, sans une once de colère ou rancœur. — Hélène Rochette Comme la chanteuse malienne Inna Modja (à gauche), excisée enfant, elles témoignent de leur douloureuse reconstruction chirurgicale. Au centre, le Dr Foldès. 194 Télérama 3281 28 / 11 / 12 t On aime un peu y Beaucoup u Passionnément I Pas vu mais attirant o On n’aime pas Samedi 1er t 20.50 M6 Série Once upon a time Sortez le Gaffiot : les comédiens jouent ici in latina lingua ! Ad hoc et super. y 20.45 Arte Documentaire Le Destin de Rome | Documentaire-fiction de Fabrice Hourlier et Stéphanie Hauville (1 et 2/2, France, 2011) | 2 � 55 mn. Rediffusion | Avec Pawel Delag (Marc Antoine), Andy Gillet (Octave), Laëtitia Eïdo (Cléopâtre). Pour coller au plus près de la réalité de l’époque, les auteurs de ce documentaire-fiction sur les antiques batailles de Philippes et d’Actium ont choisi de faire jouer leurs comédiens en latin. A priori risqué, ce choix se révèle très vite pertinent, notamment grâce à l’implication des acteurs, qui réussissent (dans l’ensemble) à s’approprier et à ressusciter la langue latine d’une manière réjouissante. Quel plaisir de voir Marc Antoine (impressionnant Pawel Delag) déclamer dans la langue de Cicéron l’oraison funèbre de Jules César ! Mais l’intérêt ne se limite pas à ce parti pris linguistique. Grâce à un long travail de recherche (trois ans, en compagnie de conseillers historiques), les auteurs reconstituent d’une manière très précise les coups d’éclat de l’après-César et les stratégies militaires de ses acteurs, sans minorer les tensions dramatiques inhérentes à l’Histoire. « Le Destin de Rome n’a rien à voir avec le Cléopâtre de Mankiewicz », affirme Stéphanie Hauville. Pourtant, on vibre tout autant devant le spectacle captivant de ses affrontements politiques et de ses inimitiés personnelles. Une réussite. — Lucas Armati Rediffusion : 5/12 à 10h30. | Série créée par Edward Kitsis et Adam Horowitz (Saison 1, 1, 2 et 3/22, USA, 2011) | 3 x 45 mn. VM. Inédit | Avec Jennifer Morrison (Emma Swann), Ginnifer Goodwin (Mary Margaret/Blanche-Neige), Josh Dallas (David/Prince Charmant), Lana Parrilla (Regina/la Méchante Reine). Storybrooke est une petite ville perdue au milieu des forêts, un bled sans histoires… mais plein de contes. Ses habitants sont en effet des personnages égarés loin de leurs merveilleuses pages, victimes d’un sort de la Méchante Reine, ignorant leur nature, inconscients d’être prisonniers de notre réalité. Jusqu’au jour où Emma Swann, une citadine entraînée dans la région par un enfant rêveur, le seul à y voir clair, accepte de libérer Blanche-Neige, le Prince Charmant, le Petit Chaperon Rouge et les autres. Dans une télé américaine grand public qui peine à se renouveler, Once upon a time, imaginée par deux anciens de Lost, a le mérite de l’originalité. Sa réécriture des contes, va-etvient entre monde réel et monde fantastique, comblera les amateurs du genre. Romance, merveilleux, élans mélodramatiques, tout y est, incarné par un casting soigné, et accompagné d’un joli message sur la nécessité de rêver. Une histoire qui eut été plus convaincante encore avec un peu plus de second degré et un mystère plus solide. — Pierre Langlais t 22.00 LCP-Public Sénat Documentaire dr | Docside/Indigènes | ABC STUDIOS La Relève | Documentaire de Juliette Warlop (France, 2012) | 55 mn. Inédit. Dans quelques mois, Didier Ménard va prendre sa retraite. Dans la cité du Franc-Moisin, en Seine-Saint-Denis, où il est médecin, cette perspective est vécue comme un abandon. Depuis trente ans, ce militant du soin exerce son métier sans compter ses heures. Il joue aussi les médiateurs sociaux dans un quartier où beaucoup de patients ne savent pas vers qui se tourner pour remplir leurs papiers ou vider leur sac. A la veille du départ — qui sera aussi celui de 60 % des soignants (kinés, infirmières) installés dans cette cité —, Didier a voulu préparer la « relève » pour éviter que le quartier ne se transforme en désert médical. Avec une association, il a œuvré à la mise en place d’un centre de santé où cinq jeunes médecins vont se relayer, aux côtés de médiatrices sociales. Changement d’époque, changement de modèle. Les nouveaux venus, s’ils sont séduits par l’idée de s’implanter dans cette banlieue où ils se sentent « utiles » plus qu’ailleurs, préfèrent être salariés à 35 heures. « Travailler moins pour travailler mieux », disentils, soucieux d’éviter l’usure du stress et de préserver leur vie privée. Les patients doivent se faire à l’idée de cette médecine à plusieurs visages, faire le deuil du praticien confident unique. C’est sur ce moment charnière que se focalise ce documentaire touchant, réalisé par Juliette Warlop — qui collabore à Télérama. Un coup de projecteur instructif sur une expérience pilote mais aussi un éclairage vivant sur la médecine au quotidien dans un quartier déshérité. — Virginie Félix Il était une fois une forêt d’aujourd’hui où la Méchante Reine avait exilé Blanche-Neige, Cendrillon… o20.45 France 3 Téléfilm Le Sang de la vigne Noces d’or à Sauternes | Série de téléfilms. Réalisation : Aruna Villiers (sixième épisode, France, 2012) | Scénario : Christiane et Jacques Lebrima | 95 mn. Inédit | Avec Pierre Arditi (Lebel), Catherine Demaiffe (Mathilde), Yoann Denaive (Silvère). En pleine dédicace de son dernier ouvrage, l’œnologue Benjamin Lebel est abordé par un vieil homme qui le presse de venir expertiser sa cave. Le spécialiste ès vinifications oriente l’inconnu vers son assistant. Dès le lendemain, le mystérieux propriétaire de nectars millésimés gît dans une mare de sang. Entre Bommes, Sauternes et Preignac, la sinuosité des cépages du sud bordelais égaie à peine cette sixième adaptation tirée de la série de polars de Jean-Pierre Alaux et Noël Balen. L’intrigue, lestée de fausses pistes liées à un trafic de cannabis, édulcore le suspense propre à la disparition d’onéreuses boutanches. Escamotant la science œnologique du héros — le dénouement des crimes dans les romans a toujours un lien direct avec le vin —, l’enquête s’alentit au fil d’une romance nouée entre Mathilde, la laborantine de Lebel, et le flic de la PJ, campé par Vincent Winterhalter. Dominique Pinon et Claire Nebout tentent en vain de rehausser la robe et le bouquet de ce breuvage assommant. — Hélène Rochette Télérama 3281 28 / 11 / 12 195 tnt TF1 1 1 1 1 France 2 2 2 2 2 France 3 3 3 3 3 Canal+ 4 4 4 4 5.25sReportages. L’amour à tout prix. Magazine. 5.45sEliot Kid. Série française (2005). Le fantôme de l’océan (s. 2, 3/26). 6.00 Freddy a disparu (4/26). 6.15 Youki l’extraterrestre (5/26). 6.30sTFou. tChuggington. tMike le chevalier. tBabar, les aventures de Badou. Marcelino pan y vino. Dora l’exploratrice. 8.10Téléshopping. Magazine. 1 0.15sQuatre mariages pour une lune de miel. Téléréalité. 11.05sTous ensemble. Magazine. 12.00sLes douze coups de midi. Jeu. 1 2.50sL’affiche du jour. Magazine. 1 3.00sJournal. 1 3.15sReportages. Magazine. 15.15sGhost Whisperer. Série américaine. Ondes de choc (s. 5, 11/22). 16.05 Mélange mortel (19/22). 17.00 La rançon (20/22). 1 7.50sTous ensemble. Magazine. 1 8.45s50 mn inside. Magazine. 1 9.50sLà où je t’emmènerai. Magazine. 2 0.00sJournal. 2 0.30sDu côté de chez vous. Magazine. 2 0.40sNos chers voisins Série française (2012). (s. 1). 5.40dsToutes griffes dehors. (Fr). 6.05sChante ! Série française (2009). Dans la cour des grands (s. 3, 1/26). 6.30 Cendrillon (2/26). 6.55sJournal. 7.00Télématin. Magazine. 9.35sThé ou café. Magazine. Invité : Raymond Domenech. 10.20Côté match. Magazine. 10.50sHebdo musique mag. Magazine. 11.20sLes z’amours. Jeu. 11.55sTout le monde veut prendre sa place. Jeu. 13.00sJournal. 13.15s13h15, le samedi… Magazine. 13.55sEnvoyé spécial : la suite. Quand le travail tue, cinq ans après. Invité : Jean-Claude Delgènes. 14.40sLe Geste parfait. Magazine. 14.45sLe jour où tout a basculé. J’ai été témoin d’un meurtre. 15.10 Ma sœur m’a volé ma vie. 15.45tsBoulevard du palais. Série française (2002). Trahisons. 17.20sUS Marshals, protection de témoins. Série américaine. Quatre marshals et un bébé (s. 5). 18.10sRoumanoff et les garçons. Divertissement. 18.55sONDAR Show. Divertissement. Invités : Julien Courbet, Dave. 20.00sJournal. 20.40sTirage du Loto. 20.43sEmission de solutions. Magazine. 6.00sEuroNews. 6.35sLudo. Magazine. 6.50sWinx Club. Série italienne. 8.15sSamedi Ludo. Magazine. 8.20sScooby-Doo. Les jouets destructeurs. 8.45sQuoi de neuf, Scooby-Doo ? Le fantôme de l’Opéra de Pékin. 9.10tsGarfield & Cie. 9.50sNinjago. Série. 10.40tsUne minute au musée. Les arts de l’Islam : Sphère céleste. 10.50isC’est pas sorcier. Hydravions et canadairs. 11.30La voix est libre. Magazine. 12.00sLe 12/13. 12.50s30 millions d’amis. Magazine. 13.25sLes grands du rire. Invités : Isabelle Aubret, Annie Cordy, Patrick de Funès, Philippe Vandel, Catherine Laborde, B.Enzo. 15.00sEn course sur France 3. A Vincennes. Tiercé. 15.20sKeno. 15.25Samedi avec vous. Magazine. 16.45sExpression directe. Solidaires. Magazine. 16.50sUn livre toujours. Les Mille et Une Nuits (GF/Flammarion). 17.00sLes Carnets de Julie. L’Alsace bossue. Magazine. 18.00sQuestions pour un champion. 18.35isAvenue de l’Europe. Comment l’Europe traite-t-elle ses malades mentaux ? Magazine. 19.00sLe 19/20. 20.00sTout le sport. Magazine. En direct. 20.15tsZorro. Série américaine. La mission secrète de Garcia (s. 1, 10/39). 5.30sRencontres de cinéma. « Populaire ». Magazine. Invités : Romain Duris, Déborah François. 5.50sRoyal Pains. Série américaine. La magie du direct (s. 3, 7/16). 6.30 Course contre la montre (8/16). 7.15dsLes Nouveaux Explorateurs. Jérôme Delafosse en Ethiopie (Fr, 2012). HD. 55 mn. En clair. 8.10usxhLes Revenants. Série française (2012). Camille(s. 1, 1/8). 9.05 hSimon (2/8). Lire TRA 3280, page 100. 10.00sSurprises. 10.05sRencontres de cinéma. « Thérèse Desqueyroux ». Invités : Audrey Tautou, Gilles Lellouche. 10.25sxFaux-Semblants. Téléfilm de Charles Martin (GB, 2011). 95 mn. Avec Olivia Williams, Darren Boyd. 12.00sAlbum de la semaine. En clair. 12.30ysBabioles. Série française. En clair. 12.35sZapping. Divertissement. En clair. 12.45isLe supplément. En clair. 13.45sL’effet papillon. Magazine. En clair. 14.25sSamedi sport. En direct. En clair. 14.30sIntérieur sport. Magazine. En clair. 14.50sSamedi sport. En direct. 15.00sRugby. Toulouse/ClermontAuvergne. Championnat de France Top 14. 12e journée. En direct. 16.50sFootball. Lyon/Montpellier. Ligue 1. 15e journée. En direct. 18.55Plateau sport. Magazine. En clair. 19.00sLe JT. En clair. 19.10sSalut les Terriens ! En clair. 20.25swMade in Groland. En clair. 20.50 20.45 20.45 20.55 Danse avec les stars Le plus grand cabaret du monde Le Sang de la vigne The Double osjhTéléfilm policier français (2012). 95 mn. Inédit. Avec Pierre Arditi, Catherine Demaiffe, Yoann Denaive. Noces d’or à Sauternes. 6Un vieil amateur de bouteilles millésimées est assassiné. Lebel, l’œnologue, mène l’enquête. Cette sixième adaptation, tirée de la série de polars de Jean-Pierre Alaux et Noël Balen, s’égare dans les fausses pistes. Et déçoit comme un vin bouchonné. Lire page précédente. tfswhThriller de Michael Brandt (The Double, USA, 2011). HD. 95 mn. VM. Inédit. Avec Richard Gere, Topher Grace, Martin Sheen. 6On se croirait revenu aux temps de la guerre froide, avec méchant russe et vieux limiers de la CIA ! Richard Gere grisonne, et ça lui va plutôt bien. Rien de très original sur le front de l’espionnage mais du travail carré. Lire page 194. shEpisode 9 : la finale. Divertissement. Présentation : Sandrine Quétier, Vincent Cerutti. HD. 145 mn. Seuls trois couples sont encore en lice. shDivertissement. Présentation : Patrick Sébastien. Invités : Josiane Balasko, Guy Lecluyse, Liane Foly, Elie Semoun, Lucie Decosse, Jean-Claude Dreyfus, Patricia Kaas, Anthony Kavanagh, Valérie Benaïm, Ary Abittan, Stéphane Ferrara. HD. 140 mn. � 23.15 Danse avec les stars, la suite 23.10 On n’est pas couché 22.20 Qui sème le vent shEpisode 9. Divertissement. Présentation : Sandrine Quétier, Vincent Cerutti. HD. 40 mn. shTalk-show. Présentation : Laurent Ruquier. 180 mn. Invités non communiqués. 23.55tsxhLes Experts. Série américaine. Echanges (s. 5, 5/25). 0.45 Meurtres modèles (6/25). 1.40sColumbo. Série américaine. Dites-le avec des fleurs 3.00swQui veut épouser mon fils ? Episode 5. Téléréalité. 4.35Musique. Clips. 4.55dsHistoires naturelles. Eco-volontaires au service de la nature. (Fr, 2010). 30 mn. 2 5.25. 2.15sHebdo musique mag. Magazine. 2.45sLa parenthèse inattendue. Magazine. Invités : Eric-Emmanuel Schmitt, Christophe Willem, Armelle. 4.25sThé ou café. Magazine. Invité : Raymond Domenech. 2 5.05. tshTéléfilm de F. Garson (Fr, 2011). 85 mn. 6Ce téléfilm s’attaque au scandale de la contamination des habitants exposés à la radioactivité par Areva — rebaptisée Urania. On souligne le jeu impeccable de Laurent Lucas et Natacha Régnier. 196 Télérama 3281 28 / 11 / 12 T 3.50sSoir 3. 2 0.10uLes Ballets russes à l’Opéra national de Paris. Ballet. Enregistré en décembre 2009. Sous la direction de Vello Pähn. 1.55tCendrillon. Opéra de Massenet. Mise en scène : Laurent Pelly. Enregistré au Royal Opera House, Covent Garden, à Londres, en 2011. Direction musicale : Bertrand de Billy. 4.25sSoir 3. 4.45sUn livre toujours. Magazine. 4.50isAvenue de l’Europe. Comment l’Europe traite-t-elle ses malades mentaux ? 2 5.10. T 22.30sSamedi sport. Magazine. En direct. 22.35 Jour de rugby s12e journée du Top 14. Magazine. HD. Retour sur la 12e journée du Top 14, l’avant-dernière de la phase aller du championnat. Le duel entre le Stade Toulousain et Clermont-Auvergne en constituait le choc, même si deux autres affiches promettaient une belle empoignade… 23.15sJour de foot. 15e journée de Ligue 1. En direct. 0.05svLe journal du hard. Magazine. 0.20fsvMariée à tout prix. Film classé X de Christian Lavil (Fr, 2012). HD. 105 mn. Avec Nomi, Jasmine Arabia, Lana Fever. 2.05sSurprises. 2.25sRugby. Angleterre/NouvelleZélande. Test-match. A Londres. 4.00yfswhAmericano. Drame de Mathieu Demy (Fr, 2011). HD. 100 mn. Avec Mathieu Demy, Salma Hayek, Geraldine Chaplin. 2 5.40. t On aime un peu y Beaucoup u Passionnément I Pas vu mais attirant o On n’aime pas Samedi 1er France 5 5 5 13 5 Arte 7 7 7 7 M6 6 6 6 6 France 4 14 63 14 14 5.00sLa nuit France 5. Magazine. 5.38ishC dans l’air. Magazine. 6.45sLittle Kingdom. Série britannique. Le Pôle Nord. 8.10ysMouk. Série française. 8.30tsLe Petit Dinosaure. 8.55tsLulu Vroumette. Série française. 9.05tsMini-Loup. Série française. 9.10tsEmilie. Emilie et le parcours de sport. 9.20sOui-Oui. Série britannique. A vous de jouer les lutins (s. 3). 9.30tsLes Monsieur Madame. Arbres. 9.40tsArtzooka. Magazine. 10.17ishSilence, ça pousse ! 11.09shLa maison France 5. Magazine. 12.00shLes escapades de Petitrenaud. Magazine. 12.32tdsRam Beti, princesse du Teraï. De Patrick Profit (Fr, 2006). 59 mn. 13.31ydsIn Vivo, l’intégrale. En finir avec l’excision. Lire page 194. 14.03dsLes Plongeurs du Yucatan. D’Arnaud Mansir et Aurore Asso (Fr, 2011). 66 mn. 15.09dsSplendeurs d’Hawaii. D’Eric Cochran (USA, 2008). 16.03dsVoyages en rivières (3). Le delta du Mékong. D’Elke Sasse (All, 2008). 53 mn. 16.56dsEmpreintes. Edmonde Charles-Roux. 17.01tdsLe Renard polaire après l’eden. De Marie-Hélène Baconnet (Fr, 2010). 54 mn. 17.55sEt si on changeait le monde. 18.00shC à vous, le meilleur. Talk-show. 19.01sh19 H Paul Amar. Magazine. 20.34sEmission de solutions. Magazine. 5.15isPersonne ne bouge ! Magazine. 6.00iSquare. Invité : Jacques Tardi. 6.45isPhilosophie. Rousseau. 7.10dsL’Enigme du dinosaure volant. De Mark Davis (GB, 2008). HD. 7.55Graine d’explorateur. Magazine. 8.20Une journée avec… Moussa. 8.35Le Pacte. Série. 9.25dL’Ecole buissonnière du cirque de Moscou (4/10). (All, 2012). HD. 9.40isKarambolage. Magazine. 9.50d360°-GEO. Islay, le secret du whisky (Fr/All, 2008). HD. 45 mn. 10.35tdA la découverte de la Sibérie. De Kay Siering (All, 2012). HD. 90 mn. 12.05dsAu cœur des Alpes. Le parc national du Hohe Tauern (Autr, 2007). 12.45dDes glaciers et des hommes. Aletsch, le magnifique. De Jean Afanassieff, Camille Cottagnoud (Fr/Sui, 2009). HD. 45 mn. 13.30dsProchain Arrêt : Londres (4/4). So excentrique ! (Fr, 2010). HD. 13.55iYourope. Les enfants de la crise. 14.25iMetropolis. Magazine. 15.20dL’Extrême Sud du Chili. (1/2). Les fjords de Patagonie. 16.05 (2/2). La route des volcans. 16.50tdGuérir du VIH ? Un nouvel espoir (All, 2012). HD. 50 mn. 17.40ydsMystères d’archives (5/10). 1910. Buffalo Bill. Lire page 244. 18.10dCuisines des terroirs. La Saxe. 18.35tArte reportage. Lire page 194. 19.30isLe dessous des cartes. Qui s’intéresse à la Birmanie ? 19.45Arte journal. 20.00d360°-GEO. Arménie, les fruits du paradis (All, 2010). HD. 20.40tsSilex and the city. Série. 6.00sM6 music. Clips. 6.20sMatt et les Monstres. Double dink. 6.30 Un monstre de travail. 6.45 Les lumières de la ville. 7.00 Des petits trous partout. 7.15sMartin Mystère. La vengeance du mutant ! 7.30sBaskup. Série française (2011). Les vampires de Sunset (s. 1, 6/26). 7.55sKid & toi. Comment ça marche : un garage. Magazine. 8.30sM6 boutique. Magazine. 11.00sCinésix. Magazine. 11.10s100 % Maison. Magazine. 13.50sC’est ma vie. Jusqu’où peut-on aller par amour ? 16.00 Célibataires : sont-ils réellement prêts à trouver l’amour ? 17.30sAccès privé. Magazine. 18.40sD&CO. Mickaël et Kristell. 19.45sLe 19.45. 20.05tsScènes de ménages. Série française. 5.20sPlus belle la vie. 6.37tsDes baskets dans l’assiette. L’essayer c’est l’adopter. 6.40sRobotboy. Une mixture d’enfer. 6.55tsStorm Hawks. Série canado-américaine. Vengeance 7.20 La clef. 7.45 La naissance d’un nouvel empire. 8.10sMen in Black. L’affaire du sceptre de Séclarien. 8.30 L’affaire de l’hypospray. 8.55 L’affaire des robots costumés. 9.20sCrash Canyon. Série canadienne. (s. 1). 10.05tsDes baskets dans l’assiette. Badminton. Magazine. 10.10sPlus belle la vie. 12.30sFidèles au poste ! Divertissement. 13.45tsFBI : portés disparus. Série américaine. Rejets (s. 6, 14/18). 14.25 Déjà vu (15/18). 15.10 Ticket gagnant (16/18). 15.50 Justice (17/18). 16.40sw2012 : le jugement dernier. Téléfilm de Jason Bourque (Can, 2011). 90 mn. Avec Jewel Staite, AJ Buckley, Fernando Lara. 18.10dsDouaniers au cœur de l’action (1 et 2/2). De Benoît Poisson (Fr). 120 mn. 20.10sLe Geste parfait. Magazine. 20.15sMonte le son ! Magazine. 20.36 20.45 20.50 20.45 Echappées belles Le Destin de Rome Once upon a time shWyoming, l’esprit « cow-boy ». Magazine. Présentation : Sacha Bollet. 92 mn. Au sommaire : Kaycee, chronique d’une petite ville. Le territoire des ours. Le Wyoming dans la peau. Musique Country. Hot Shot, l’élite des pompiers. Le « collège rodéo ». Le feuilleton : « Gabon, la grande forêt ». yds(1/2). Venger César. HD. 2 × 55 mn. Rediffusion. 6Rome ne s’est pas faite en un jour. La preuve, ce soir, avec les deux épisodes de cet épatant docu-fiction tourné en latin (eh oui !), qui relate les dernières heures de la République et la naissance de l’Empire. 21.40 (2/2). Rêves d’empire. Lire page 195. tsSérie fantastique américaine. HD. 3 x 45 mn. VM. Inédit. Avec Jennifer Morrison, Jared Gilmore, Lana Parrilla. Il était une fois (s. 1, 1/22). 6Il était une fois une série futée qui entendait réinventer les contes célèbres, de Blanche-Neige au Petit Chaperon rouge. Le tout en évoluant entre monde réel et monde fantastique. Bonne idée, même si une pincée d’humour en plus n’aurait pas nui. 21.40 Le sort noir (2/22). 22.25 Le pont des Trolls (3/22). Lire page 195. 22.08 Les Routes de l’impossible 22.35 L’Amérique en prime time 23.10 Lie to me dsCongo, le rafiot de l’enfer. De Daniel Lainé (Fr, 2010). 54 mn. Un voyage à bord du Gbemani, rafiot sans âge qui assure la liaison entre Kinshasa et Kisangi, sur le Congo : un périple dantesque de 1 700 kilomètres. d(3/4). Hors normes. De Lloyd Kramer (USA, 2012). HD. 105 mn. Les personnages inadaptés ou asociaux sont des figures récurrentes à la télévision aux Etats-Unis : dès les années 1960, on en rencontre dans la « Famille Adams ». 23.30 (4/4). Au service du bien. tsSérie dramatique américaine. HD. 3 x 45 mn. VM. Avec Tim Roth, Hayley McFarland, Kelli Williams. Marchands d’espoir (s. 2, 3/22). 6Pas de vacances pour Lightman ! A peine est-il parti se la couler douce au Mexique, que l’ambassade américaine le rappelle, pour apporter ses lumières à des enquêteurs lancés à la recherche d’une femme disparue. Pas facile tous les jours, la vie d’expert en mensonges… 0.05 wLa culpabilité (4/22). 0.55 wUn ami qui vous veut du bien (5/22). 0.20sTracks. Magazine. 1.15dAu cœur de la nuit. Roger Cicero et Robert Davi (All, 2012). HD. 55 mn. 2.10yfsVirilio, penser la vitesse. Film documentaire de Stéphane Paoli (Fr, 2007). 90 mn. 3.40dSi les pieds avaient des ailes… De Henrike Sandner et Christian Schulz (Fr/All/Finl, 2006). 60 mn. 2 4.40. 1.45tscSupernatural. Série américaine. Baby Blues (s. 6, 2/22). 2.35sM6 music. 2 6.00. T T TT Titanic : la véritable histoire ydsDe Richard Dale (Fr/GB, 2011). 90 mn. 6Habile réalisateur, Richard Dale se passionne pour la fin des dinosaures comme la mission Apollo 11. Dans son dernier docu-fiction, le Britannique s’est attaché à reconstituer le naufrage du Titanic. Un regard à la fois poétique et précis, nourri par des animations en 3D plus vraies que nature. 22.15 Titanic, naissance d’une légende dsDe Bill Jones et Bill Lyons (USA, 2005). 76 mn. Retour sur la construction du Titanic, avant son naufrage tragique, survenu dans la nuit du 14 au 15 avril 1912, condamnant 1 500 personnes à la noyade. 23.31tsDoctor Who. Série britannique. Une nouvelle Terre (s. 2, 1/13). 0.15fsCortes/Justice. Court métrage. VF. 0.20sOldelaf au Trianon. Concert. Enregistré au Trianon, le 28 avril 2012. Avec Oldelaf. 50 mn. 1.10sMonte le son ! Magazine. 1.45osLignes de vie Série française (2012). (s. 1, 37 à 41/45). 3.40sProgrammes de la nuit. 4.55sPlus belle la vie. 2 5.20. dr 23.02shL’Œil et la Main. Question d’interprétation. Magazine. 3.29tshDr CAC. Magazine. 2 23.55ds« Sister Act », les coulisses d’un succès. De Céline Joly (Fr, 2012). 50 mn. 0.45dsHarcourt, l’histoire d’un mythe. De Nicolas Maupied (Fr, 2011). 55 mn. 1.40dsLe Crépuscule des éléphants. De Fernando Gonzales Sitges (Esp). 80 mn. 3.00sLa nuit France 5. Magazine. 2 5.00. TT TNT CanalSat Numericable Orange F Film D Documentaire s Télétexte j Audiodescription h Télévision de rattrapage Télérama 3281 28 / 11 / 12 197 TNT 10 60 10 10 7.20TV achat. 8.55sL’Agence tous risques. 10.45shUne famille formidable. Rien ne va plus. 1 2.25sJe peux le faire ! 1 2.35TMC infos. 12.45TMC météo. 12.55tswNew York police judiciaire. La mauvaise graine (s. 16, 15/22). 13.45 Le prix d’une carrière (16/22). 14.35 Le négociateur (17/22). 1 5.25tsMonk. Monk fait la mode (s. 4, 10/16). 16.15 Monk oublie tout (11/16). 1 7.05Les Mystères de l’amour (s. 3, 7 et 8/17). 1 8.55sh90’ enquêtes. Tout pour ma maison : les nouvelles tendances. 20.30sJe peux le faire ! 2 0.35TMC agenda. 20.40TMC météo. 20.45 LCP 13 106 57 13 8.30Jean-Marie Colombani invite. 9.00Pile et face. 9.30Zaptik. 9.45La Cité du livre. 10.30Transportez-moi ! 11.00PolitiqueS. 11.15Agora 2.0. 11.30Questions d’info. 12.15Zaptik. 12.30Entre les lignes. 13.00sBibliothèque Médicis. 14.00sParlement hebdo. 14.45sEurope hebdo. 15.15ydMadame la ministre. 16.15Le débat. Les femmes en politique. 17.00yfEtre et avoir. De N. Philibert (2002). 135 mn. 19.15Zaptik. 19.30PolitiqueS. 20.15Agora 2.0. 20.30dUMP, militants cherchent président. 21.00 France Ô 19 65 37 19 20.45 NRJ 12 Bibliothèque Médicis La Reina del Sur whSérie policière américaine. VF. Avec Jill Hennessy, Kathryn Hahn, Steve Valentine. En quête de preuves (s. 5, 8/21). Un assassin, qui s’en prend à des policiers, est toujours en liberté. Woody, submergé par ses souvenirs, doit absolument mettre la main sur cet homme. 21.35 Manque à l’appel (s. 5, 9/21). 22.25 Vous avez dit vampire ? (s. 3, 3/13). 23.15 Un enfant a disparu (s. 4, 20/21). sMagazine. Présentation : Jean-Pierre Elkabbach. Invités non communiqués. hFeuilleton dramatique américano-espagnol. VF. Avec Kate del Castillo. (s. 1, 61 à 63/63). Teresa est très affectée par la mort de Teo. Pendant ce temps, Florez et Martin se lancent à la recherche de Teresa. Ils interrogent ses employés. 0.10 sw90’ enquêtes. Marseille, Paris : deux villes sous haute tension. 1.40sJe peux le faire ! 1.45sLes Filles d’à côté. 2.50scInavouables Désirs : Aline. Téléfilm de B. Costes (Fr, 2003). 100 mn. 4.30sLes Filles d’à côté. Le remplaçant. 2 5.00. D8 8 58 8 8 W9 9 59 9 9 17 64 23 17 2.30sTop clips. 1 14.40sTop club. 15.40sTop 90. 16.40sTop hip-hop. 17.40Top D17. 18.40swOne Piece. Cinq épisodes. 20.50wJudgment Day. Téléfilm de J. Terlesky (USA, 1999). 95 mn. 22.25wCity on Fire. Téléfilm de R. Piano (USA, 2009). 90 mn. 23.55sStar story. Paris : sous les pavés le tube ! 0.55sTop rock. 1.55Nuit live. 2 6.30. Preuve à l’appui 22.00tdLa Relève. De Juliette Warlop (France, 2012). 55 mn. Inédit. Lire page 195. 23.00Le débat. La relève. 23.45Déshabillons-les. Le match : Fillon-Copé. 0.30Jean-Marie Colombani invite. 1.00ydHygiène raciale. Lire TRA 3280, page 140. 2.00L’écho des lois. Risques industriels : une bombe à retardement. 2.30Les travaux de l’Assemblée nationale. 4.00iQuestions au gouvernement. 2 5.00. D17 9.15hEyeshield 21. 9.55whBlue Exorcist. 11.00Couleurs sport. 11.30Les p’tits plats de Babette. 12.00A nous deux. Invitée : George Pau-Langevin. 13.00Surf Academy. Chassés-croisés sans vague (s. 1, 21/26). 13.25 Quand l’amour s’en mêle (22/26). 13.50 Surf ou kite (23/26). 14.15 La plage de l’année (24/26). 14.40 Pile ou face (25/26). 15.05hPlus belle la vie, la collec’. 17.00C koi ta Zik. 17.30Dance St. ! 19.40hInfô soir. 19.50Tendances Ô. 12 62 12 12 9.40Tellement vrai. 11.15tsThe Big Bang Theory. L’énigme Vartabedian (s. 2, 10/23). 11.45 Les cadeaux de Noël (11/23). 12.15 Le combat des robots (12/23). 12.45 L’algorithme de l’amitié (13/23). 13.15 Petites dettes entre amis (14/23). 13.45 La mère de Léonard (15/23). 14.15 Le coussin irremplaçable (16/23). 14.40Tellement vrai. 17.50sStargate SG-1. Rédemption (s. 6, 1/22). 18.45 sRédemption (2/22). 19.40 sRéunion (3/22). 22.30uTreme (s. 1, 3 et 4/10). 0.45hInfô-Afrique. 0.55Ô bout de la nuit. 1.25hInfô soir. 1.35thExplÔ. Lire TRA 3280, page 110. 3.35oArchipels. Petit Lys d’amour, grand criminel. 4.20Programmes de la nuit. 2 5.00. 20.35Alice Nevers, le juge est une femme. Série. Des goûts et des couleurs 22.25Alice Nevers, le juge est une femme. Mince à mourir 0.00txX-Files. Monstres d’utilité publique (s. 3, 10/24). 0.55 Révélations (11/24). 1.45 La guerre des coprophages (12/24). 2.35 Ames damnées (13/24). 3.20wPoker. 4.15Programmes de la nuit. 2 6.40. NT1 Gulli 11 61 29 11 18 165 207 18 9.00hA vos régions. 11.05Langue de bois s’abstenir. 11.50hD8 le JT. 12.10hH. Une histoire de père. 12.40 Une histoire de théâtre. 13.10 Une histoire de poste. 13.45En quête d’actualité. Produits du terroir : pièges et attrape-gogos. 16.00Touche pas à mon poste. Le meilleur de la semaine. 18.35hDirect auto. 19.50hD8 le JT. 20.00hH (s. 3, 8/20). 8.00s@ vos clips. 9.00sTurbo. 9.30sHit talent. 10.40sGénération Hit machine. 12.25sCarrément jeux vidéo. 12.40tsLes Simpson. Six épisodes. 15.50sEnquête d’action. Fin du monde, voyance, exorcisme : enquête sur ceux qui ont choisi d’y croire. 17.50tsSoda. 19.45sTalent tout neuf. 0.40Au Field de la nuit. 1 11.50Journal. 12.00Ma femme, ses enfants et moi (s. 1, 5 à 8/10). 13.40ysHow I met your mother (s. 3, 3 à 8/20). 16.10En mode gossip. 17.10Tous différents. J’allaite toujours mon enfant de 8 ans ! 18.05osSœur Thérèse.com. Sur le chemin de la vérité. 19.40Que du bonheur. 20.25Juste pour rire. 20.40NT1 le mag. 8.30Power Rangers Samurai… 12.25Linus et Boom. 13.00tFish’n chips. 13.20Beyblade : Metal Fury. 13.50Pokémon XV : noir & blanc, destinées rivales. 14.15Inazuma Eleven : puissance football. 16.50Générations sport. 17.00tMerlin (s. 2, 9/13). 17.50Championnes à tout prix. 18.50Hellcats (s. 1, 5/22). 19.40Un chef à ma porte. Saint-Pierre-du-Perray. 20.15Gulli zap compil. 20.50 Présumé innocent 19.50 Les Simpson 20.45 V 20.45 Fort Boyard whMagazine. Présentation : Adrienne de Malleray. Au sommaire : Cadavres en série. Sexe, crime et manipulation. Mortelle randonnée. tsSérie américaine. VF. La potion magique. 20.15 A bas le sergent Skinner. 20.50 Le cervea. 21.10 Le pire épisode. 21.35 La montagne en folie. 22.05 L’amour pédagogique. 22.30 Simpson Horror Show IX. 23.00 Spécial Halloween VIII. 22.30whPrésumé innocent. Monflanquin : une famille sous emprise. Le faux médecin de Chartres. Le violeur des campings ardéchois. Le crime à la clef anglaise… 2.20hProgrammes de la nuit. 2 6.30. 198 Télérama 3281 28 / 11 / 12 T 23.20dswLes Marseillais à Miami. Best of nº2. HD. 1.40sI Tunes Festival. Best of nº 1. Enregistré à Londres, en septembre 2012. HD. 2 2.30. T tswSérie fantastique américaine. VM. Avec Elizabeth Mitchell, Morena Baccarin, Logan Huffman. Après la pluie (s. 2, 1/10). 21.35 La reine emprisonnée (2/10). Divertissement. Présentation : Olivier Minne, Anne-Gaëlle Riccio. Invités : Adriana Karembeu, Christian Karembeu, Rémi Cohen, Olivier Cochet, Tony Gomez, Myriam Lamar. 22.25tsxV. Rendre l’âme (s. 2, 3/10). 23.15 wAlliances contre nature (4/10). 0.10hCatch américain : Smackdown. 1.55Catch américain : Raw. 3.35NT1 le mag. 2 3.45. 22.40Chérie, j’ai rétréci les gosses (s. 3, 7 et 8/22). 0.15yLes Zinzins de l’espace. Incident technique. 0.25 La mouche. 0.35tFish’n chips. Câlin câline (9/52). 0.45 Vis ma vie (10/52). 2 0.55. TNT CanalSat Numericable Orange VM version multilingue câble satellite TMC samedi 1er y 22.45 TCM Film The Servant | Film de Joseph Losey (The Servant, GB, 1963) | Scénario : J. Losey et Harold Pinter | 115 mn. NB. VO | Avec Dirk Bogarde (Hugo Barrett), Sarah Miles (Vera), James Fox (Tony). | Genre : DUEL SECRET. Un parfum de soufre a fait la célébrité de The Servant. N’y voyait-on pas deux hommes pris au piège d’une relation vaguement sadomasochiste et même légèrement homosexuelle ? Un trouble indiscutable régit les relations de Tony, jeune lord anglais, et de Barrett, l’homme qu’il engage comme serviteur, mais dont il va peu à peu devenir le pantin. L’esclave cache un maître, et vice versa. Le film se révèle heureusement plus mystérieux. On y reconnaît aujourd’hui une brillante illustration de l’univers de Pinter, dont ce fut le premier scénario. Chargé d’adapter une nouvelle de Robin Maugham, il en fit son miel : au lieu d’accentuer les rapports de force, il les dilua dans une banalité chargée de dangerosité, registre où il excellait. Si le servant prend le pouvoir, c’est loin d’être une conclusion pour Pinter, qui ne s’en tient pas à un jeu de rôles. Il entraîne ses personnages vers ce qu’ils ont à la fois de plus inconséquent, de plus fragile et de plus obscur. Une sorte de barbarie où l’on badine avec la vie. Sur cette partition, Joseph Losey a fait un travail de mise en scène admirable. Au diapason de Pinter, sa caméra arrondit les angles au lieu de les souligner, toute en fluidité, en élégance. Elle ne fait que pointer, en jouant sur les reflets d’un miroir de sorcière accroché au mur, la frontière du fantastique, dans cet univers qui semble en proie à un sortilège. Soutenu par des acteurs d’une absolue finesse, le film reste ainsi ouvert à toutes les interprétations. Des plus simples aux plus complexes. — Frédéric Strauss Rediffusions :7/12 à 9h55, 14/12 à 0h, 16/12 à 8h25, 20/12 à 9h50, 30/12 à 0h. Clémence, Armelle et Corinne racontent l’addiction et le désir de s’en sortir. t 20.40 Téva Magazine Les dossiers de Téva Alcool : les femmes et les jeunes aussi | Présenté par Marielle Fournier (France, 2012) | Reportages de Camille Pouyet | 100 mn. Inédit. Les ados boivent de plus en plus, et de plus en plus jeunes — pas une semaine sans un reportage « choc » décrivant le phénomène. Les deux sujets proposés par Téva ont donc un air de déjà-vu. Beaucoup plus intéressant est celui qui ouvre la soirée, consacré aux femmes alcooliques. Trois d’entre elles ont accepté de témoigner de leur addiction au quotidien. Clémence, 31 ans, boit depuis qu’elle a 15 ans. Elle consomme deux litres de bière et une bouteille de vin par jour, symptôme d’une détresse profonde (« je cherche à oublier que je vis, tout simplement »). Lucide sur son état, incapable de s’en sortir seule, elle fait les démarches pour être hospitalisée. « Je veux qu’on s’occupe de moi ! », hurle-t-elle dans le téléphone à la secrétaire médicale. A 51 ans, poussée par la volonté de ne plus décevoir ses enfants, Armelle entame une cure. Pour elle, l’électrochoc salvateur fut le diagnostic d’une cirrhose du foie. Corinne, sobre depuis un an, a bu, elle, pendant une vingtaine d’années. Elle décrit la déchéance dans laquelle elle avait sombré (« Je n’étais qu’une éponge »), raconte le café alcoolisé en guise de petit déjeuner, l’eau de Cologne bon marché qu’elle achetait quand elle n’avait plus d’argent pour sa bouteille de whisky. Ces trois femmes sont d’une honnêteté déroutante. Dommage que leur témoignage soit lesté d’un montage « à la Delarue » : musique dégoulinante, commentaire bêta, ralentis douteux et faux suspense (« Armelle réussira-t-elle à relever le défi qu’elle s’est lancé ? »). Leurs paroles, sans fard, révèlent une souffrance et une solitude qu’on n’est pas près d’oublier. — Perrine Dutreil t 20.45 Ciné+ Club Film dr | Cyrus Cornut/Dolce Vita/Picturetank Obsession Conte sensuel et virulent sur la servitude et la servilité. Avec Dirk Bogarde et James Fox. | Film de Brian De Palma (Obsession, USA, 1976) | Scénario : B. De Palma, Paul Schrader. Image : Vilmos Zsigmond. Musique : Bernard Herrmann | 95 mn. VM | Avec Cliff Robertson (Michael Courtland), Geneviève Bujold (Elizabeth Courtland/Sandra Portinari), John Lithgow (Robert Lasalle). | Genre : élève doué. Il n’a pas payé la rançon et a prévenu la police. Sa femme et sa fille sont mortes. Quinze ans après, en voyage à Florence, il épouse le sosie de sa femme. Le cauchemar recommence. Ne parlons même pas d’hommage : Obsession, c’est Rebecca, d’Hitchcock, au carré ; Sueurs froides au cube. Ressemblances accentuées par la présence de Bernard Herrmann, le compositeur préféré d’Hitch, qui, en liberté totale, signe l’une de ses plus belles musiques. Constamment sur le fil du ridicule (la scène où Bujold joue, soudain – mais avec quel talent –, une gamine de 6 ans), De Palma y échappe et réussit un conte maléfique où planent le doute, la trahison, le remords et l’angoisse (devant le sexe, notamment). Le film se clôt sur plusieurs panoramiques à 360 degrés, qui feront sourire de bonheur ou grincer des dents. — Pierre Murat Rediffusions : 2/12 à 22h35, 5/12 à 3h30, 9/12 à 2h15, 11/12 à 0h05. Télérama 3281 28 / 11 / 12 199 câble | satellite généralistes | séries Paris Première p 56 5 48 RTL9 57 30 49 TV5 Monde 71 36 46 13ème Rue Universal 40 26 Jimmy 53 33 51 Mezzo 189 256 145 7.30 Paris Première boutique. 9.40 Arabelle. 10.00 Alain l’enchanteur. 10.15 Hôtels du monde. 1 0.30 Intérieurs. 1 1.00 La mode, la mode, la mode. 1 1.30 Très très bon. 11.40 L’Acajou. 1 1.50 dsCauchemar en cuisine (9/13). Il était une fois une pizzeria. 12.40 (6/13). Le Bistro. 13.30 (5/13). Business School. 1 4.25 tBlue Bloods. La stratégie du désespoir (s. 1, 13/22). 15.05 wMortelle Saint-Valentin (14/22). 15.55 wLe bon fils (15/22). 1 6.55 tsKaamelott. 18.10 Ça balance à Paris. 19.20 Zemmour et Naulleau. 5.45 Télé-achat. 11.50 V6. 12.15 wPatricia Marcos, la Disparue. Dernier jour (s. 1, 13/13). 13.50 tfLe Canardeur. De M. Cimino (1974). 120 mn. VF. 15.50 tfSilverado. De L. Kasdan (1985). 140 mn. VF. 18.10 Terrain hostile. Téléfilm de N. Kinsella (USA, 2004). 105 mn. 19.55 tFriends. Celui qui prenait de bonnes résolutions (s. 5, 11/24). 20.20 Celui qui riait différemment (12/24). 2.00 Flash info. 1 12.05 Afrique presse. 12.30 Le débat RTS. Armstrong : le début du grand ménage ? 13.30 Journal (RTBF). 14.00 Vivement dimanche. Invité : Enrico Macias. 15.30 Acoustic. Invité : Mathieu Boogaerts. 16.00 Le journal. 16.25 Questions pour un champion. 17.00 Arte reportage. 18.00 Le journal. 18.20 Le Bar de l’Europe. 18.30 tdArtisans du changement (10/10). Révolutionner en mode junior. 19.25 Chabada. Spéciale soleil. 20.15 Coup de pouce pour la planète. 20.30 Journal (France 2). 10.00 tRookie Blue (s. 3, 1 à 3/13). 12.25 swhSi près de chez vous. Une mère de famille sous influence. 12.55 Crime passionnel dans une maison d’hôtes. 13.25 twNew York District. Jeux de masque (s. 20, 15/23). 14.10 Rien de personnel (16/23). 14.55 swInspecteur Barnaby. Le fruit du péché 16.45 twChicago Code. Corruption (s. 1, 1/13). 17.30 Tueur de flics (2/13). 18.15 Tactique (3/13). 19.05 thRookie Blue. Soirée entre filles (s. 3, 4/13). 19.55 wUne maison en désordre (5/13). 6.30 Téléachat. 9.40 Les Cordier, juge et flic. Le crime d’à côté 11.15 Le Rebelle. Vengeance aveugle (s. 1, 8/22). 12.00 La chanson de Val (12/22). 12.55 wAutopsie. Faux-semblants (s. 13, 1 et 2/10). 14.45 Contradictions (3 et 4/10). 16.35 Les Enquêtes d’Eloïse Rome. Illégitime défense (s. 1, 2/6). 17.35 Jugement en appel (3/6). 18.20 Le Rebelle. Poursuite accidentelle (s. 1, 2/22). 19.10 A prendre ou à laisser (13/22). 19.55 Reno contre Reno (15/22). 1 2.05 Intermezzo. 1 2.45 Nathalie Stutzmann et l’Ensemble Orfeo 55 jouent Vivaldi. Concert. 1 4.05 Nathalie Stutzmann et l’Ensemble Orfeo 55 jouent des cantates de Bach. Concert. Enregistré à la Grande Salle de l’Arsenal, à Metz, le 2 octobre 2010. 15.45 Nice Jazz Festival 2012. Robert Randolph and the Family Band. 17.00 Jazz à Vienne 2012. Earth, Wind & Fire. Concert. 1 8.15 Philippe Jaroussky and Friends. Concert. Enregistré au Théâtre des Champs-Elysées, à Paris, le 17 décembre 2010. Avec Veronica Cangemi, Jérôme Ducros. 95 mn. 1 9.50 Intermezzo. 20.40 Bénureau, best-of 20.40 T Meurtre en suspens 21.00 Envoyé spécial 20.45 Inspecteur Barnaby 20.45 Taggart 20.30 TT La Fille du régiment Spectacle. Enregistré à la Cigale, à Paris, le 1er décembre 2012. Avec Didier Bénureau. Après « Indigne », c’est porté par la « ferveur du public », affirme-t-il, que Didier Bénureau a décidé de présenter un florilège de ses meilleurs sketches et chansons, de ses débuts sur scène à aujourd’hui. Du 28 novembre au 1er décembre 2012, l’humoriste investissait donc la scène de la Cigale, accompagné du pittoresque groupe de rock « Les Cochons dans l’espace ». tfThriller de John Badham (USA, 1995). 110 mn. VF. Avec Johnny Depp, Christopher Walken. 6Il a quatre-vingt-dix minutes pour zigouiller une politicienne en campagne électorale. S’il ne le fait pas, sa fille sera exécutée. Course-poursuite avec la mort et la morale. Johnny Depp, en papa déboussolé vs Christopher Walken, grand manitou diabolique. Très efficace. Magazine. Présentation : Guilaine Chenu, Françoise Joly. Toute ma vie sur Internet. Cuir, les forçats de la mode. 3e sujet à déterminer. swhSérie policière britannique. VF. Avec John Nettles, Daniel Casey, Barbara Leigh-Hunt. Un village très coté. Le célèbre inspecteur britannique met tout son talent à contribution pour résoudre une sinistre affaire de meurtre dans un paisible petit village. twhSérie policière britannique. VF. Avec Blythe Duff, John Michie, Alex Norton. Meurtre au collège ! (s. 24, 4/5). Le principal d’un collège est retrouvé écrasé par un ascenseur dont le mécanisme a été saboté. Burke et son équipe interrogent l’entourage de la victime. 21.35 Drame passionnel (s. 24, 5/5). 22.45 17e sans ascenseur. Présenté par Guillaume Durand. 23.45 Dîner « Télé ». 0.45 cParis dernière. 1.40 Programmes de la nuit. 2 6.50. 22.30 cPuissance Fight : UFC Unleashed. 23.15 xBlood and Bone. Téléfilm de B. Ramsey (USA, 2009). 95 mn. 0.50 World Poker Tour. 1.40 V6. 2.05 cLibertinages. 2.30 L’Enquêteur. Le clan (s. 2, 14/24). 3.25 Le Renard. (s. 23, 3 et 4/8). 2 5.45. 22.55 Le journal. 3.10 Journal (RTS). 2 23.35 Vendée Globe. 23.45 Acoustic. Invité : Mathieu Boogaerts. 0.15 Nec plus ultra. 0.45 Le journal Afrique. 1.00 En direct de l’univers. 2.05 Stars parade. 2.30 dUrbania. Sainte-Anne-de-Beaupré : le pèlerinage des Winnebagos. 3.00 Le journal. 2 3.30. 22.35 swInspecteur Barnaby. Sombre automne. 0.25 dswhLes Faits Karl Zéro. Meurtre d’un Hell’s Angel. 1.30 sAlice Nevers, le juge est une femme. La petite marchande de fleurs. 3.00 Mince à mourir. 4.30 swSi près de chez vous. Un enfant à tout prix. 4.55 Programmes de la nuit. 2 5.20. T 22.25 twhTaggart. Femmes sous influence (s. 25, 1/7). 23.15 chSex Files. La ville du plaisir (s. 2). 0.35 dcGimme love (28). 1.50 tLes Cordier, juge et flic. Cathy. 3.25 Le crime d’à côté. 4.55 Peinture au pistolet. 2 6.30. yOpéra comique en 2 actes de Gaetano Donizetti. Mise en scène : Laurent Pelly. Enregistré au Metropolitan Opera de New York, le 26 avril 2008. Interprété par les Chœurs et l’Orchestre du Royal Opera House, sous la direction de Marco Armiliato. Avec Natalie Dessay, Felicity Palmer, Alessandro Corbelli. Lire ci-dessous. 23.00 Montréal Jazz Festival 1992. Charlie Haden & the Liberation Music Orchestra. 0.00 tJames Carter et David Reinhardt live à la Cité de la musique. « Chasin’ the Gipsy ». 1.35 Jazz in Marciac 2011. Dave Douglas « Tea for Three ». Concert. 2.35 Cully Jazz Festival 2012. Brian Blade : « Mama Rosa ». 2 3.35. le choix de télérama t 20.45 Syfy Film y 20.30 Mezzo Opéra Spy Kids 3 : Mission 3D La Fille du régiment 6Le jeune agent secret Juni Cortez doit entrer dans un jeu vidéo pour sauver sa sœur des griffes du cruel Stallone. L’humour cartoonesque est toujours là, les guest stars, aussi : Antonio Banderas, Steve Buscemi, George Clooney… Rodriguez s’amuse comme un fou ! Comédie+ 41 32 15.15 tFriends (s. 4, 20 à 23/24). 16.55 Mon oncle Charlie (s. 7, 22/22). 17.15 (s. 8, 1 et 3/16). 18.30 tThe Middle. La bonne attitude (s. 2, 22/24). 18.50 Lâcherprise (23/24). 19.15 Le retour de l’été (24/24). 19.40 Comme par magie. 20.35 La Minute de Kad et Olivier. 20.45 Les Chevaliers du fiel démontent le Zénith. Enregistré le 1er juin 2012. Avec Eric Carrière, Francis Ginibre. 125 mn. 2 2.50 Fiel mes voisins ! 0.40 Amour sur place ou à emporter. Spectacle. 2 2.00. 200 Télérama 3281 Syfy 42 27 16.35 ofLe Monde (presque) perdu. De B. Silberling (2009). HD. 100 mn. 18.15 wVoyage au centre de la Terre. Téléfilm de D. Jones et S. Wheeler (USA, 2008). HD. 90 mn. 19.45 dhLegend Quest. HD. 19.50 (1/6). L’Arche d’alliance/La croix maya. 20.45 tfhSpy Kids 3 : Mission 3D. De R. Rodriguez (2003). HD. 85 mn. Lire ci-dessus. 22.10 wPaladin : Le Dernier Chasseur de dragons. Téléfilm de A. K. Black (USA, 2011). HD. 110 mn. 0.00 xhBeing Human. 2 1.40. 28 / 11 / 12 TF6 p 43 24 13.25 sGossip Girl (s. 5, 19 à 24/24). 18.00 tNew Girl. Sauvés par le dong (s. 1, 7/24). 18.30 De l’importance d’être un bon coup (8/24). 18.55 Le rateau de Noël (9/24). 19.25 A plus dans le bus (10/24). 19.50 Trucs de filles (11/24). 20.20 Le mal partout (12/24). 20.50 sGossip Girl. Série. D’un monde à l’autre (s. 5, 20/24). 21.35 B : Bassesse et mesquinerie (21/24). 22.20 C&b : Unis dans l’intrigue (s. 5, 22/24). 23.05 C : Besoin de renforts (23/24). 23.50 La roue tourne (24/24). 0.45 sxSupernatural. 2 2.10. 6De l’humour et de l’amour dans cet opéra-comique de Donizetti mis en scène par Laurent Pelly, qui fut enregistré au Metropolitan de New York en avril 2008, avant d’être repris à l’Opéra Bastille. Dans le rôle de Marie, la jolie vivandière, l’épatante Natalie Dessay. Série Club 44 25 14.30 tsEureka. Chiens robots (s. 3, 3/18). 15.20 Journée sans fin (4/18). 16.05 wLe virus de la momie (5/18). 16.50 Dématérialisation (6/18). 17.35 tsLe Caméléon. Effets spéciaux (s. 2, 9/22). 18.25 Course contre la mort (10/22). 19.10 Gigolo (11/22). 19.55 Cadeau surprise (12/22). 20.50 tsEureka. Série. Un deuxième soleil (s. 3, 7/18). 21.35 Un passé qui vous hante (8/18). 22.20 Bon vent shérif ! (9/18). 23.05 tsEureka (s. 3, 10 à 12/18). 1.30 Programmes de la nuit. 2 6.45. TV Breizh 54 21 52 13.30 Arabesque (s. 12, 16 et 15/24). 15.20 Walker, Texas Ranger. Danger pour un ranger (s. 2, 20/24). 16.15 Vision mortelle (18/24). 17.10 sUne famille formidable. Les adieux à Nono. 19.00 tMonk. Monk et l’astronaute (s. 4, 14/16). 19.50 Monk va chez le dentiste (15/16). 20.45 sColumbo. Série. Réaction négative. 22.20 Jeu d’identité. 0.00 xNew York, cour de justice. Quand les morts parlent (s. 1, 8/13). 0.45 Faux témoignages (9/13). 1.30 xLa loi du silence (10/13). 2 2.20. Téva 55 22 45 1 4.10 Téva déco. 4.50 ds16 Ans… 1 et bientôt maman (1 à 3/3). 18.40 Les dossiers de Téva. Grandes marques ou petits prix : enquête au pays de la mode. Invitée : Gabriella Cortese. 20.40 t Alcool : les femmes et les jeunes aussi. Lire page précédente. 2 2.20 dExtraordinary People. Enfants et déjà géants. 2 3.20 sxRelooking extrême. Dan, Caroline et Catherine. 0.05 x Patricia et Eveline. 0.50 sx Kiné et Tammy. 2 1.35. w déconseillé aux moins de 10 ans x … de 12 ans c … de 16 ans v … de 18 ans Samedi 1er Planète+ p 80 135 Voyage 88 138 Histoire 90 134 38 Ushuaïa TV 89 131 32 Toute l’Histoire Eurosport p 121 151 75 10.40 dLes Grandes Traversées (1/4). Les peuples du Grand Nord. 11.40 dPause déjeuner en Asie. Jakarta. 12.05 Chennai. 12.40 dUn billet de train pour… La Corse. 13.35 dUne fleur dans le Pacifique (1/3). 14.35 dUne folle journée (5/8). Montréal. 15.35 dEchappées belles. Berlin. 16.35 tdSans réserv’ (10/17). Macau. 17.20 dMan vs Food (18/20). Des Moines. 17.50 dHotel Inspector (6/8). Glamour ou tue-l’amour ? 18.40 dVoyage au bout de l’enfer (4/6). Bangkok. 19.40 dPilot guides (5/13). Panamá et Colombie. 10.52 ydPalettes. Léonard de Vinci : le sourire et l’entrelacs. 11.25 Raphaël, « Portrait de l’ami en homme de cour ». 12.00 dLes Emigrants (2/5). Première tempête. 12.55 tdCivilisations (1/4). Les maîtres du fleuve. 13.48 (2/4). L’âme du dragon. 14.44 (4/4). Les jardins de Babel. 15.35 Historiquement show. 16.15 ydsPremiers Chrétiens (1/2). Lire TRA 3280, page 105. 18.11 tdLe Saint Suaire : la fin d’un mystère. 19.00 dsTrahisons ! (3/8). Gerald Bull : un pacte avec le diable. 19.50 Vive le patrimoine. 10.41 tsUshuaïa nature. La forêt des mutants. 2.20 Bougez vert. 1 12.26 Garden party. 12.55 Passage au vert. 13.21 Sur les routes d’Ushuaïa. 13.48 ysUshuaïa nature. On a marché sur l’Islande. 15.19 tdAlbert le mouton et l’éléphant. 16.10 dLes Grandes Prairies du Montana. HD. 17.01 dAutour des animaux amoureux. 17.55 dLa Nature et l’Homme (1/4). Le miracle crétois. HD. 18.21 (2/4). Au bord du cercle. 18.48 dsEnergie solaire : illusion ou réalité ? (2/2). 19.40 Bougez vert. 19.46 dGreen Trip (2/6). Portugal. HD. 20.12 Passage au vert. 9.35 dStaline. Le tyran. 10.30 dAlgérie, les deux soldats. 11.25 tdsLe Regard des enfants. 12.20 dLes Procès de l’histoire. L’affaire du duc d’Enghien. 13.15 tdsAu temps des colonies. 15.15 ydDes femmes dans la Mafia. 16.10 dLes Procès de l’histoire. L’affaire du duc d’Enghien. 17.05 ydLes Grands Duels du sport. Rugby : France/Angleterre. 18.00 Apnée : Umberto Pelizzari/« Pipin ». 18.55 tdLe Portrait d’une reine. 19.45 tdLes Grands Duels du sport. Football : Flamengo/Fluminense. 11.30 Ski de fond. 10 km libre messieurs. En direct. 2.30 Hors piste. En direct. 1 12.45 Saut à ski. HS 142 par équipes. A Kuusamo (Finl). 13.15 Hors piste. En direct. 13.30 Biathlon. Sprint 10 km messieurs. En direct. 14.30 Football. Tirage au sort. Coupe des Confédérations. En direct. 14.45 Hors piste. En direct. 15.00 Saut à ski. Coupe du monde. HS 142. En direct. 16.00 Combiné nordique. Epreuve de ski de fond (10 km). 16.30 Biathlon. Sprint 7,5 km dames. En direct. 17.45 Sprint 10 km messieurs. En direct. 18.45 Hors piste. En direct. 19.00 Ski. Super G messieurs. En direct. 20.30 Hors piste. En direct. 20.45 TT La Véritable Histoire de Barbe-Noire le pirate 20.40 Sans réserv’ 20.35 T La Vie privée des chefs-d’œuvre 20.40 Les Vagabonds de la forêt 20.40 Voyage au bout de l’Empire 20.45 Ski tds(23/26). « Te tamari no atua », de Gauguin. De M. Roberts (GB, 2006). Le tableau intitulé « Te tamari no atua », peint par Paul Gauguin, constitue une interprétation novatrice de la Nativité, transposée avec exotisme. tdDe D. Kellner et E. Valli (Fr, 2003). Une découverte originale de l’Himalaya sur les traces de Bahadur, un nomade de 30 ans qui parcourt les forêts montagneuses pour nourrir son clan. 22.30 dVu du ciel. Les héros de la nature : Québec. HD. 0.20 yFaites entrer l’accusé. François Besse, lieutenant de Mesrine. 2.10 tdSarah Palin, la bio non autorisée. HD. 3.40 tdLes Sentinelles de la guerre froide. 4.40 tdArtek, la république des enfants. 2 5.30. T td(12/17). El Bulli (USA, 2011). Le côté nord-est de la Catalogne est connu depuis des années pour être le repaire des artistes, jet-setters et plus récemment des gastronomes. 21.40 (11/17). Naples. 22.40 dcLe Sexe autour du monde. L’Australie. 23.40 dVoyage au bout de l’enfer. Mexico. 0.40 dPilot guides (6/14). Le commerce triangulaire des esclaves. 1.45 dMan vs Food (18/20). Tucson. 2.05 d(3/20). Charleston, Caroline du Sud. 2.40 tdUne fleur dans les glaces. 4.00 dUn billet de train pour… Israël. 4.45 dUn rêve et un train. Zambie, le pays des orphelins. 2 5.15. 21.30 ydPalettes. Paul Gauguin (1848-1903) : « Arearea », vers 1892. 22.00 Vincent Van Gogh : la haute note jaune : « La Chambre d’Arles », 1888-1889. Lire ci-dessous. 22.37 dLes Spectres de la Grande Armée. 23.30 Historiquement show. 0.11 Spéciale guerre d’Algérie : les pieds-rouges. 0.27 tdAlgérie, nos années pieds-rouges. 2 1.57. T 21.30 tdPeuples d’ailleurs. Ramnami, les tatoués de Dieu. 22.20 tfwGreen porno. (9/18). Libellule. HD. VF. (10/18). Patelle. 22.24 (11/18). Baleine blanche. 22.26 (12/18). Balane. 22.27 ydSuper plantes (1/6). Le cri des arbres tueurs. 23.20 dLes Héros de la nature. John Wamsley, la quête du Paradis perdu. 0.13 tdTruck Farm. HD. 1.01 dE2, les nouveaux défis de l’architecture (6/6 et 3/6). 2 2.02. La Véritable Histoire de Barbe-Noire le pirate 14.50 dLes Dents de la mer Rouge. 15.40 tdStéphane Peyron : le voyage à l’envers. 16.50 tdL’Ile. 17.45 dwLa Tempête du siècle (2/2). 18.45 Mythes et légendes. France et Brésil. 19.45 Madagascar, chili et calamar. 20.45 tdDes trains pas comme les autres (22). Brésil (1/2). 21.30 (23). Brésil (2/2). 22.25 Carnet de bord. 22.35 tThalassa. Nager au-delà des frontières. Lire TRA 3280, page 140. 0.35 dPlages du Cap. 2 1.30. Planète+ Justice 82 17.15 dwEn direct du tribunal (4). 18.15 Faites entrer l’accusé. 19.30 dwLes Stars de la mafia (9). Allen Dorfman. 20.25 dwCrimes et enquêtes (30). L’inconnue de l’A10. 20.45 dLa Fièvre du dollar (47 et 48). 22.15 dwPetits Meurtres entre riches (35). Ricky Kyle. 22.40 dwAprès 48 heures (5). Ashes and Snow-Backyard Murder. 23.25 (6). Black Out. 0.15 Psycho du crime. Parricides. 1.40 dwDr G : enquête par autopsie.2 2.25. p TNT CanalSat Numericable Orange Stylia 22.00 Ski Pass. 22.15 Equitation. La Guerre des sexes. Paris Masters. A Villepinte. En direct. 23.45 Biathlon. Sprint 7,5 km dames. Coupe du monde. A Ostersund (Suè). 1.00 Ski. Super G messieurs. Coupe du monde. 2.00 Saut à ski. Coupe du monde. HS 142. 3.00 Ski. Super G messieurs. 4.15 Biathlon. Sprint 10 km messieurs. 2 5.15. Palettes 6En octobre 1888, Van Gogh peint sa chambre de la maison Jaune avec la minutie des anciens maîtres hollandais. Puis en signe deux copies, dans des formats identiques mais avec des détails différents. Alain Jaubert décrypte ces trois versions dans une enquête fascinante. 6A l’abordage ! Voilà une excellente fiction de Richard Dale sur l’histoire d’Edward Teach, alias Barbe-Noire, le pirate des Caraïbes. Une reconstitution spectaculaire et rigoureuse de la piraterie au XVIIIe siècle. 81 136 21.35 dAlgérie, les deux soldats. 22.35 dLe Mur : un monde réunifié. 23.30 ydLes Grands Duels du sport. Rugby : France/Angleterre. 0.25 d Apnée : Umberto Pelizzari/« Pipin ». 1.20 dGuerre, mode d’emploi. L’attaque par le flanc. 2 2.15. Descente dames. Coupe du monde. A Lake Louise. En direct. Deuxième descente disputée en deux jours à Lake Louise, au Canada. La grande favorite de la discipline est bien sûr l’Américaine Lindsey Vonn, détentrice du gros globe de cristal. y 22.00 Histoire Documentaire y 20.45 Planète+ Documentaire Planète+ Thalassa dsDe R. Rutman (Fr, 2009). Napoléon Ier jouit, dans de nombreux pays d’Europe, d’un grand prestige qui s’explique, en partie, par les réformes qu’il a imposées à l’Europe. 71 127 18.46 dDe fils en films. 9.45 Prêt-à-porter 1 tout de suite. Spéciale « cosmique ». 20.10 dsMaisons méditerranéennes. 20.41 dL’Art de la main (3/5). Le cuir. 21.07 (4/5). Le métal. 21.39 dBeauté rare (7/8). Cordes à l’âme. 22.07 (8/8). Designer de fantaisie. 22.37 dsMaisons méditerranéennes. 23.07 dEpicuria (3/6). Le Gray, Beyrouth. 23.32 (4/6). La Sultana, Marrakech. 0.01 dMaisons d’ici et d’ailleurs (19 et 20/20). 2 0.57. 12.00 souligné : dernière diffusion National Geographic 86 132 17.00 dInside. Le Djihad du XXIe siècle. 17.55 dL’Enfer des prisons. Survivre à Stateville. 18.50 dFamilles apocalypse (3/12). Retour à l’âge de pierre. 19.45 dMega Factories. Ducati. 20.40 dChasseurs d’ovnis (6/8). La guerre des missiles. 21.35 dAir Crash (11/13). Atterrissage extrême. 22.30 dBrain Games (1/3). La concentration. 23.25 dAir Crash (11/13). Atterrissage extrême. 0.15 (1/10). Preuves explosives. 2 1.05. KTO 46 (adsl) 58 172 17.00 dEglises de France. 7.20 Vies de famille. 1 17.30 Vêpres avec les étudiants des universités de Rome. 18.40 dLes Petites Sœurs des Coteaux. 19.35 Le cathologue. La foi est-elle indispensable pour croire ? 19.40 La vie des diocèses. Nouméa. Invité : Michel-Marie Calvet. 20.10 L’Orthodoxie, ici et maintenant. 20.40 V.I.P. Invité : Jean Dell. 21.45 Q.C.M. 22.15 Bach : Cantates 138, 27, 47 et 96. Concert. 23.50 Chapelet. 0.25 V.I.P. 2 1.40. Sport+ 120 154 79 15.30 Pétanque. Trophée des Villes. 2e quart de finale. A Montauban. 17.00 Rugby. Angleterre/ Nouvelle-Zélande. Test-match. A Londres. 18.45 Handball. Tremblay/ Dunkerque. Chpt de France D1. En direct. 20.45 Football. Bayern Munich/Borussia Dortmund. Chpt d’Allemagne. 15e journée. 22.30 Golf. World Challenge. Circuit américain. 3e jour. En direct. 0.00 Handball. Tremblay/ Dunkerque. Championnat de France D1. 11e journée. 1.30 Voile. Vendée Globe. 1.45 Télé-achat. 2 5.00. Télérama 3281 28 / 11 / 12 201 documentaires | sport 10.20 tdChroniques de l’Amazonie sauvage (16/24). L’enfant de la nuit. 10.50 (14/24). Le jour de la mante. 11.20 tdMégalopolis. Chicago. 12.15 dRendez-vous chez moi. Japon. 13.05 L’hebdo des JT. 13.35 wFaites entrer l’accusé. Florence Féderlé, le tronc. 15.00 dVu du ciel (1/4). Les héros de la nature (Bangladesh). HD. 16.45 dChauffeur… à l’Elysée ! 17.45 dPeugeot, une affaire de famille. 18.45 dLe Château de Versailles, tout un monde. 19.40 tdVol Rio-Paris : enquête sur le crash. ydDe R. Dale, T. Remme (GB, 2005). Lire ci-dessous. dr 91 143 36 câble | satellite cinéma Ciné+ Premier 20 103 Ciné+ Frisson 21 104 Ciné+ Emotion 22 105 Ciné+ Famiz 23 106 Ciné+ Star 24 107 105 Ciné+ Club 25 108 107 8.50 ofhLes Amateurs. De M. Valente (2003). 85 mn. 10.15 tfwL’Agence tous risques. De J. Carnahan (2010). HD. 120 mn. VM. 12.15 yfhUn balcon sur la mer. De N. Garcia (2010). HD. 105 mn. 14.00 ofxhCenturion. De N. Marshall (2010). HD. 95 mn. VM. 15.35 ofwhLes Trois Prochains Jours. De P. Haggis (2010). HD. 130 mn. VM. 17.45 yfwh L.A. Confidential. De C. Hanson (1997). 140 mn. VM. 20.05 dEn coulisses Ciné+. « 13, rue Mandar ». 20.15 d « Denis ». 20.25 hHollywood live. 7.20 yfhPoulet au vinaigre. De C. Chabrol (1985). 105 mn. 9.05 tfwLes Liens du sang. De J. Maillot (2008). HD. 105 mn. 10.50 fxhMasks. De A. Marschall (2011). HD. 105 mn. VM. 12.35 tfxh Prémonitions. De N. Jordan (1999). 100 mn. VM. 14.15 ofxApparences. De R. Zemeckis (2000). HD. 125 mn. VM. 16.20 ofxDaybreakers. De M. Spierig, P. Spierig (2009). HD. 95 mn. VM. 17.55 tdh Cinémapocalypse. 18.50 tfwhGuet-apens. De R. Donaldson (1994). HD. 115 mn. VM. 7.55 ofwhJoseph et la fille. De X. de Choudens (2010). HD. 85 mn. 9.20 ofhKiss & Kill. De R. Luketic (2010). HD. 95 mn. VM. 10.55 tfTerrain d’entente. De B. et P. Farrelly (2005). 105 mn. VM. 12.40 fhIncendiary. De S. Maguire (2008). HD. 100 mn. VM. 14.20 ofhL’Ecole des dragueurs. De T. Phillips (2007). 95 mn. VM. 15.55 yfxAmours chiennes. De A. González Iñárritu (2000). 150 mn. VM. 18.25 tfhL’Affaire Pélican. De A.J. Pakula (1993). 140 mn. VM. 9.30 tfhBalto, chien loup, héros des neiges. De S. Wells (1996). 75 mn. 10.45 ofUn parcours de légende. De B. Paxton (2005). 120 mn. VM. 12.45 tfLe Prince du Pacifique. De A. Corneau (2000). 100 mn. 14.25 tfhSt. Trinian’s 2. De O. Parker, B. Thompson (2009). 100 mn. VM. 16.05 tfDodgeball, même pas mal. De R.M. Thurber (2004). VM. 17.40 hAmerican Girls 5 : que la meilleure gagne. Téléfilm de B. Woodruff (USA, 2009). 100 mn. 19.20 tfhTout le monde n’a pas eu la chance d’avoir des parents communistes. De J.-J. Zilbermann (1993). 7.55 tfwhNuit d’été en ville. De M. Deville (1990). 85 mn. 9.20 ofhAbsolute Beginners. De J. Temple (1986). 105 mn. VM. 11.05 tfhLa Sanction. De C. Eastwood (1975). 115 mn. VM. 13.00 tfhCourage, fuyons. De Y. Robert (1979). 100 mn. 14.40 tfhRusty James. De F.F. Coppola (1983). 90 mn. VM. 16.10 tfhBreakfast Club. De J. Hughes (1985). 95 mn. VM. 17.45 ofAprès l’amour. De D. Kurys (1991). 100 mn. 19.25 ofhLes vécés étaient fermés de l’intérieur. De P. Leconte (1975). 80 mn. 7.00 yfxh La Mosquitera. De A. Vila (2010). 100 mn. VO. 8.40 tfh30 Ans. De L. Perrin (1999). 100 mn. 10.20 dhLa Chine (1 à 3/3). 1 3.55 yfhQuartier lointain. De S. Garbarski (2010). 95 mn. Lire TRA 3280, page 125. 1 5.30 yfL’Illusionniste. De S. Chomet (2010). 75 mn. Lire TRA 3280, page 115. 1 6.45 tfwhLe Tailleur de Panamá. De J. Boorman (2001). 110 mn. VM. 18.35 yfhLa lumière. De S. Cissé (1987). 105 mn. VM. 2 0.20 La semaine cinéma. 20.45 Engrenages 20.45 Mirrors 2 20.45 Amistad 20.45 � La Famille Pierrafeu 20.45 Le Paltoquet 20.45 Obsession cTéléfilm de Víctor García (USA, 2010). HD. 90 mn. VM. Avec Nick Stahl, Emmanuelle Vaugier, Evan Jones. Après un accident, Max retrouve un emploi comme gardien de nuit. Il réalise avec effroi que, dans le bâtiment qu’il doit surveiller, les miroirs sont maudits. tfwDrame de Steven Spielberg (USA, 1997). VM. Avec Djimon Hounsou, Matthew McConaughey, Morgan Freeman. 6Mutinerie puis procès d’esclaves africains débarqués en 1839 au Connecticut du navire espagnol Amitié ( !). Quand Spielberg fait du cinéma, c’est parfait : du souffle, des plaintes, des coups de fouet. Mais il aime trop son Amérique. L’esclavage se réduit à un problème africain, puis espagnol. Mouais… ofhComédie de Brian Levant (USA, 1994). 90 mn. VM. Avec John Goodman, Elizabeth Perkins. 6Produit par Spielberg et adapté d’une BD célèbre aux Etats-Unis. Le scénario est mince comme un fil, surtout prétexte à des performances d’acteurs dans des décors kitsch préhistoriques assez déments, le tout pimenté de joyeux anachronismes. Souriant, mais pas transcendant. yfhComédie dramatique de Michel Deville (Fr, 1986). 95 mn. Avec Michel Piccoli, Jeanne Moreau, Jean Yanne. 6Fanny Ardant, sublime, change de tenue selon l’homme qui la regarde. Autour d’elle, c’est un jeu de rôles policier avec le professeur, le journaliste, le docteur, le commerçant et le paltoquet, interrogés sur un meurtre par le commissaire. Etincelant jeu sur le fantasme et la vérité. 22.15 ofhLes Pierrafeu à Rock Vegas. De B. Levant (2000). 90 mn. 23.45 tfhSur un arbre perché. De S. Korber (1970). 85 mn. 1.10 tfhVoisins, voisines. De M. Chibane (2005). 90 mn. 2.40 ofhL’Incruste. De A. Castagnetti, C. Julius (2004). 85 mn. 2 4.05. 22.20 tfhConseil de famille. De Costa-Gavras (1986). 100 mn. Avec Johnny Hallyday, Fanny Ardant. 0.00 tfchCarrie. De B. De Palma (1976). 100 mn. VM. 1.40 tfhChouans ! De P. de Broca (1988). 140 mn. 2 4.00. T txSérie policière française (2009). HD. Episodes 9 et 10 (s. 3). 22.35 tfwBad Lieutenant : escale à La Nouvelle-Orléans. De W. Herzog (2009). HD. 120 mn. VM. Avec Nicolas Cage, Val Kilmer. 6Le flic ripou et toxico imaginé par Abel Ferrara pour Harvey Keitel revient dans le bayou sous les traits de Nicolas Cage. Le mysticisme en moins, l’humour burlesque et la « coolitude » en plus. 0.35 tfxLa Horde. De Y. Dahan, B. Rocher (2009). HD. 95 mn. 2.10 tfhPetits Meurtres à l’anglaise. De J. Lynn (2010). 95 mn. 3.45 yfhAgora. De A. Amenábar (2009). 125 mn. VM. 2 5.50. 22.15 txStrike back. Un Irlandais en colère (s. 2, 3 et 4/10). 23.50 Frisson Break. 0.10 fvP’tits Culs pour gros cubes. De S. Lemmy, J.-P. Smelt. 85 mn. VF. 1.35 ofchLa Meute. De F. Richard (2010). HD. 80 mn. 2 2.55. T 23.20 yfxhVénus noire. De A. Kechiche (2010). HD. 160 mn. 2.00 ofLa Tête en friche. De J. Becker (2010). 80 mn. 3.20 hL’Abbaye de Northanger. Téléfilm de J. Jones (GB, 2007). 90 mn. 2 4.50. TT T tfwhThriller de Brian De Palma (USA, 1976). 95 mn. VM. Avec Cliff Robertson, Geneviève Bujold. 6Seize ans après le meurtre de sa femme et de sa fille, un homme épouse le sosie de la défunte bien-aimée. Dans ce suspense haletant, De Palma s’inspire de Vertigo et de Rebecca, de Hitchcock, et plonge le spectateur dans une intrigue sacrément bien ficelée. Envoûtant. Lire page 199. 22.20 tfxLe Solitaire. De M. Mann (1981). VM. 0.25 chRecherche comédiennes déshabillées. Téléfilm de J. Bowen (USA, 1988). 1.45 chLa Bourgeoise et le Puceau. Téléfilm. 3.20 fchAgathe et Martha. De P. Unia (1982). 90 mn. 2 4.50. le choix de télérama y 20.40 OCS Max Film u 23.17 OCS Géants Film 6Il fallait y penser : offrir une vraie mise en scène de cinéma à un documentaire animalier et faire d’un combat entre des termites et des fourmis un film de guerre tendance Seigneur des anneaux ! A voir, et pas seulement par les entomologistes. 6Rivalité sanglante entre deux frères réfugiés à Milan, amoureux de la même femme. Rocco rejoint les héros viscontiens, perdant tragique d’une Italie prolétaire au bord de l’implosion. Avec Alain Delon et Annie Girardot, somptueusement filmés par Luchino Visconti. Sublime. La Citadelle assiégée OCS Max 28 24 18.00 iCiné, séries & cie. 9.01 tfMemory Lane. De 1 M. Hers (2009). 100 mn. 20.40 yfsLa Citadelle assiégée. De P. Calderon (2006). 85 mn. Lire ci-dessus. 22.06 L’Actors Studio. Invité : James Cameron. 22.51 yxHung. VM. Garde espoir en Detroit ou monté comme un âne (s. 3, 1/10). 23.17 Prends le gâteau ou t’as du matos ? (2/10). 23.45 d« Boardwalk Empire », saison 3… le bonus. 0.00 vSoubrettes services : trainées. Téléfilm de H. Bodilis (Fr, 2010). 100 mn. 2 1.40. 202 Télérama 3281 OCS Happy 29 25 16.05 ofsDu jour au lendemain. De P. Le Guay (2005). 95 mn. 17.40 t2 Broke Girls. Et les cupcakes casher (s. 1, 17/24). 18.05 Et les coups d’un soir (18/24). 18.30 Cougar Town. Orgueil et préjugés (s. 3, 10/15). 18.50 tfLa Plus Belle Victoire. De R. Loncraine (2004). 100 mn. 20.40 tfA la poursuite du diamant vert. De R. Zemeckis (1984). 105 mn. 22.26 tfTeen Wolf. De R. Daniel (1985). 90 mn. 23.55 fTeen Wolf Too. De C. Leitch (1987). 95 mn. 1.30 yfFais-moi plaisir ! (2009). 2 2.55. 28 / 11 / 12 OCS Choc Rocco et ses frères 30 26 14.40 tfwThe Town. De B. Affleck (2010). 125 mn. 16.44 Tu vois le genre ? 16.50 wMeurtre à l’irlandaise. Téléfilm de C. Bertolini (USA, 2010). 90 mn. 18.20 DVD geek. 18.31 ofwTombstone. De G.P. Cosmatos (1993). 130 mn. 20.40 ofcPathology. De M. Schölermann (2008). 95 mn. VM. 22.15 cFantasmes. 23.27 xDinoshark. Téléfilm de K. O’Neill (USA, 2010). 90 mn. VM. 0.55 tfxLe Loupgarou de Londres. De J. Landis (1981). 95 mn. 2 2.30. OCS Novo 31 27 13.10 tfUne vraie blonde. De T. DiCillo (1997). 105 mn. 14.55 tfLes Hommes du président. De A.J. Pakula (1975). 130 mn. 17.05 tfswLe Sourire. De C. Miller (1994). 90 mn. 18.35 ofsLa Repentie. De L. Masson (2001). 125 mn. 20.40 sNewsroom. Série. VM. Amen (s. 1, 5/10). 21.42 Tyrans (6/10). 22.42 uwSix Feet under. L’accouchement (s. 5, 11/12). 23.30 Le monde attend (12/12). VM. 0.40 tfwLes Coulisses du pouvoir. De S. Lumet (1986). 110 mn. 2 2.30. OCS Géants 32 28 14.10 tfLa Vache et le Prisonnier. De H. Verneuil (1959). 115 mn. NB. 16.10 yfCinq Cartes à abattre. De H. Hathaway (1968). 100 mn. 17.55 ydCannes, 60 ans d’histoires (1 et 2/2). 19.50 Les reflets de Cannes. 24 avril 1956. 20.10 tfwRetour à Glennascaul. 30 mn. NB. 20.40 dMarrakech fait son cinéma. La Mamounia, le paradis des cinéastes. 21.35 dLes Premières Auditions des stars hollywoodiennes (1/3). 23.17 ufRocco et ses frères. De L. Visconti (1960). 175 mn. NB. VM. Lire ci-dessus. 2 2.10. Action 35 111 102 14.30 ofLa Brigade héroïque. De R. Walsh (1954). 85 mn. 1 5.55 ofMacArthur, le général rebelle. De J. Sargent (1977). 125 mn. 1 8.00 Ciné choc. 1 8.15 Bonanza (s. 1, 3/32). 19.05 Unsolved (s. 1, 2 et 3/8). 2 0.40 uxDeadwood. Série. Le retour de Bullock (s. 1, 7/12). 21.25 La souffrance des petits enfants (8/12). 22.20 Catch. WWE NXT. 23.10 xVipers. Téléfilm de B. Corcoran (USA, 2008). 90 mn. 0.40 ofxLa Rose de fer. De J. Rollin (1973). 75 mn. 2 1.55. t On aime un peu y Beaucoup u Passionnément I Pas vu mais attirant o On n’aime pas Samedi 1er Ciné+ Classic 26 109 106 TCM 27 110 108 Canal+ Cinéma p 10 41 Canal+ Sport p 11 42 42 12 43 43 Canal+ Décalé 13 44 44 6.45 yfhLune de miel mouvementée. NB. VO. 8.40 tfhL’esprit s’amuse. De D. Lean (1945). HD. 95 mn. VO. 10.15 yfSur les ailes de la danse. De G. Stevens (1936). HD. 105 mn. NB. VM. 12.00 yfhLa Flèche et le Flambeau. De J. Tourneur (1950). HD. 85 mn. VM. 13.25 tfhLa Route des Indes. De D. Lean (1984). HD. 160 mn. VM. 16.05 tfhLe Pont de Remagen. De J. Guillermin (1969). HD. 115 mn. VM. 17.59 yfhL’Assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford. De A. Dominik (2007). HD. 160 mn. VM. 8.00 yfswLouise Wimmer. De C. Mennegun (2011). 75 mn. 9.15 yfsSport de filles. De P. Mazuy (2011). 100 mn. Lire page 249. 10.55 ofshOn ne choisit pas sa famille. De C. Clavier (2011). 95 mn. 13.25 yfswhMission : impossible, protocole fantôme. De B. Bird (2011). 130 mn. VM. 15.35 yfshLe Stratège. De B. Miller (2011). 125 mn. VM. Lire TRA 3280, page 80. 17.45 ofsxLes Immortels. De T. Singh (2011). 105 mn. VM. 19.30 sRencontres de cinéma. « Populaire ». Invités : Romain Duris, Déborah François. 19.50 Le cercle. 8.50 Zapsport. 9.00 Football. Fortuna Düsseldorf/Eintracht Francfort. Championnat d’Allemagne. 15e journée. 10.40 Les spécialistes rugby. 11.35 Rugby. Perpignan/ Agen. Top 14. 12e journée. 13.15 Les spécialistes rugby. Le débrief. 13.35 Football. West Ham/ Chelsea. Championnat d’Angleterre. 15e journée. En direct. 15.55 Manchester City/Everton. Chpts d’Angleterre. 15e journée. En direct. 17.55 11 d’Europe. 18.25 Football. Bayern Munich/Borussia Dortmund. Chpt d’Allemagne. 15e journée. En direct. 2.30 tsGawayn. 1 12.55 ysOggy et les cafards. 13.10 Jungle Beat. 13.15 dsNational Geographic. 14.05 ofsPur-Sang, la légende de Seabiscuit. De G. Ross (2003). VM. 16.20 tfsLe Renard et l’Enfant. De L. Jacquet (2007). 95 mn. 17.55 fNicolas et Guillemette. VF. 18.10 La Petite Lady. Téléfilm de G. Roll (Autr/All, 2012). 100 mn. 19.50 ysOggy et les cafards. 20.05 sChicken Town. 20.15 tsPlankton invasion. 20.25 tsKaeloo (s. 2). 20.35 tsGorg et Lala. Cerveau lent (s. 4). 10.55 fwThe Holding. De S. Jacobson (2011). 90 mn. VM. 12.25 La question de la fin. 12.35 Album de la semaine. 13.05 isLe petit journal. 13.30 Zapping. 13.40 isLe supplément. 14.45 twhPrime Suspect (s. 1, 9 à 11/13). 16.50 tsxhShameless. Voilà l’été (s. 2, 1/12). Lire TRA 3280, page 130. 17.40 ushMad Men. Bisou-bisou (s. 5, 2/13). Lire TRA 3280, page 131. 18.30 La caméra planquée de François l’embrouille. 18.40 L’œil de Links. Best of. 19.05 Sophie et Sophie. 19.20 Zapping. 19.30 L’effet papillon. 20.15 L’intégrale du zapping. 20.45 T Les Pirates de la nuit 20.40 Mort à Venise 20.30 Rugby 20.45 Raiponce 20.50 � Bienvenue à bord tfhFilm d’aventures de John Gilling (GB, 1961). 105 mn. VM. Avec Peter Cushing, Bernard Lee, Michèle Mercier. En 1789, un pirate et ses hommes font régner la terreur dans un village de pêcheurs des côtes anglaises. Un jeune homme décide de s’opposer à eux. ufhDrame de Luchino Visconti (Ita/Fr, 1971). HD. 125 mn. VM. Avec Dirk Bogarde. Lire ci-dessous. 20.45 T Captain America : First Avenger hRacing Métro 92/Stade Français. Championnat de France Top 14. 12e journée. Au Stade de France, à Saint-Denis. En direct. HD. Battus à domicile par la lanterne rouge du Top 14 lors de la précédente journée (16-17 face à Mont-de-Marsan), le Racing Métro 92, avec Dimitri Szarzewski, a beaucoup à se faire pardonner à l’occasion de ce derby francilien délocalisé au Stade de France. yfFilm d’animation de Byron Howard, Nathan Greno (USA, 2010). 100 mn. VM. Lire ci-dessous. TTT 22.45 yfhThe Servant. De Joseph Losey (GB, 1963). 115 mn. NB. VO. 6Le thème maître-esclave, adapté par Joseph Losey et Harold Pinter, un Dirk Bogarde envoûtant : tout est magnifique dans ce conte glacé sur la dépendance et la domination entre un aristocrate et son valet. La mise en scène est un cruel jeu de miroirs qui révèle chaque trait d’une déchéance. Lire page 199. 0.40 tfhToubib or not toubib. De R. Thomas. VO. 2.10 tfhGumshoe. De S. Frears (1971). HD. VM. 3.35 L’interview TCM. Omar Sharif. 4.00 yfhBrève Rencontre. De D. Lean (1946). NB. VO. 2 5.25. tfswhFilm fantastique de Joe Johnston (USA, 2011). 120 mn. VM. Avec Chris Evans, Hayley Atwell, Sebastian Stan. 6En 1941, un jeune homme malingre mais déterminé à s’engager contre le nazisme bénéficie d’un programme expérimental et se voit transformé en supersoldat. Beaucoup de muscles et un peu d’ironie… 22.45 tfsxVotre Majesté. De D.G. Green (2011). 100 mn. VM. 0.25 yfswhDe bon matin. De J.-M. Moutout (2011). 90 mn. 1.55 L’œil de Links. Best of. 2.20 yfKhodorkovski. De C. Tuschi (2011). 115 mn. VO. 2 4.15. 22.35 hFootball. Juventus Turin/Torino. Championnat d’Italie. 15e journée. 0.10 Jour de rugby. 12e journée du Top 14. 0.55 tfxhAttack the block. De J. Cornish (2011). HD. 90 mn. VM. 2 2.20. u 20.40 TCM Film 15.00 yfDédée d’Anvers. De Y. Allégret (1947). 90 mn. NB. 16.30 xSanction fatale. Téléfilm de J. Terlesky (USA, 1999). 90 mn. 18.00 Toujours tout droit. 18.10 tRetour à Fonteyne. Téléfilm (1/2) de P. Esposito (Fr, 1999). 85 mn. 19.35 yxLa Fureur dans le sang. Série. Quand la nuit tombe (s. 3, 3/4). 21.00 xLe sniper (4/4). 22.35 Ciné zoom. 23.00 tfwLa Main droite du diable. De CostaGavras (1988). 125 mn. VO. 1.05 tfLa Mort d’un tueur. De R. Hossein (1963). 80 mn. NB. 2 2.25. Ciné FX 34 112 104 17.05 La Quatrième Dimension. 18.00 Capitaine Scarlet. 18.25 Commando spatial : la fantastique aventure du vaisseau Orion. 19.25 Ciné zoom. 19.45 xUn vrai ami. Téléfilm de E. Urbizu (Esp, 2006). 75 mn. 21.00 xJack Brooks : tueur de monstres. Téléfilm de J. Knautz (USA, 2007). 85 mn. 22.25 cBlood on the Highway. Téléfilm de B. Epstein, B. Rowan (USA, 2008). 85 mn. VO. 23.50 tfHistoires extraordinaires. De R. Vadim, L. Malle, F. Fellini (1968). 120 mn. 2 1.50. p TNT CanalSat Numericable Orange 22.20 tfswhThe Double. De M. Brandt (2011). VM. Lire page 194. 0.00 tfschHarry Brown. De D. Barber (2009). 100 mn. VM. 1.40 ofxConan. De M. Nispel (2011). 110 mn. VM. 3.30 sxLa Fureur du yéti. Téléfilm (USA, 2011). 4.55 tsxhXIII.2 (s. 2, 12/13). 2 5.40. Raiponce 6Dans Venise rongée par une épidémie de choléra, un vieil artiste va mourir, fasciné par la beauté d’un adolescent. Un des sommets de l’art de Visconti qui, sur des travellings suppliants, célèbre à la fois Thomas Mann, Gustav Mahler et Marcel Proust. 33 113 103 22.25 osCharlie’s Angels. Changement d’équipe (s. 1, 1/8). 23.05 L’homme de l’ombre (2/8). Lire TRA 3280, page 145. 23.45 ofshLa Nouvelle Guerre des boutons. De C. Barratier (2011). 95 mn. 1.20 ofsSenna. De A. Kapadia (2010). 105 mn. VM. 3.05 dsLes Nouveaux Explorateurs. Alexandra Leroux à Hongkong. 4.00 Ma tribu. Le cadeau de la colère (s. 8, 8/9). 4.25 Maurice ou la reine (9/9). 2 5.00. ofshComédie d’Eric Lavaine (Fr, 2011). 90 mn. Avec Franck Dubosc, Valérie Lemercier, Gérard Darmon. 6Dans la série « paquebot en folie », on pensait avoir touché le fond avec La Croisière, de Pascale Pouzadoux. Le nouvel opus d’Eric Lavaine va plus loin dans la putasserie. Pauvre Valérie Lemercier, déclassée au rang de la doublette Dubosc/Darmon. Navet de l’année 2011. y 20.45 Canal+ Family Film Mort à Venise Ciné Polar TT Disney Channel 36 201 61 7.30 tsTotally Spies. 8.00 Section Genius. 8.30 Austin & Ally… 12.05 Bonne Chance Charlie. 12.30 Shake it up ! 13.00 Jessie. 13.25 Let it shine… 16.00 tPhineas et Ferb. 16.55 tSouvenirs de Gravity Falls. 17.20 sBonne Chance Charlie. 17.50 Jessie. 20.05 Bonne Chance Charlie. 20.35 Appelez-moi DJ Rebel. 22.20 Mère et fille. 22.25 Section Genius. 2 23.15. 6Elle a des cheveux de 10 mètres de long et n’a jamais vu un homme de sa vie. La voilà qui s’échappe avec un bandit de la tour où la garde sa marâtre, pour découvrir le monde… Disney et Pixar sont de mèche : humour, romantisme et rapports mère-fille très psy ! Youpi. Canal J 157 206 8.30 Beyblade : Metal Fury… 12.40 Samantha oups ! 13.05 Pop’s Cool. 13.30 Wazup. 13.35 Redakai, les conquérants du Kairu. 14.00 Transformers Prime… 16.40 Titeuf. 16.55 yNini Patalo. 17.20 Samantha oups ! 17.45 Ma baby-sitter est un vampire. 18.35 Monster High. 18.40 L’Heure de la peur. 19.10 Pop’s Cool. 19.40 Trop potes ! 19.45 Le Big Jump ! 20.05 Canal J Style. 20.15 tFish’n chips. 2 20.30. Retrouvez la sélection Jeunesse page 192 Télétoon+ 162 212 67 7.30 tLes Minijusticiers. 7.55 Angelo la débrouille. 8.20 yOggy et les cafards… 12.20 yOggy et les cafards. 12.45 Pat & Stan. 13.10 tRaymond. 13.30 Grachi… 16.30 Pat & Stan. 16.50 Angelo la débrouille. 17.15 tLes Minijusticiers. 17.40 Ciné défis extrêmes. 18.05 Winx Club. 18.45 KIDS 20. 19.15 tLes Minijusticiers. 19.40 Pat & Stan. 19.55 Angelo la débrouille. 21.30 yOggy et les cafards. 21.50 Angelo la débrouille. 2 22.04. Cartoon 160 Network (VM) 210 7.50 Ben 10… 12.25 Scooby-Doo, Mystères Associés. 13.15 Johnny Test. 13.30 Ben 10 : Origines… 17.25 yLe Monde incroyable de Gumball. 17.35 Adventure Time. 17.50 Ben 10 : Alien Force. 18.15 yLe Monde incroyable de Gumball. 18.30 Adventure Time. 18.40 La Ligue des justiciers : nouvelle génération. 19.05 hBen 10 : Omniverse. 19.30 tThundercats. 19.55 yLe Monde incroyable de Gumball. 20.05 Adventure Time. 2 20.30. Télérama 3281 28 / 11 / 12 203 bouquet canal+ | cinéma | jeunesse 8.00 yfhHara-kiri (1962). 130 mn. NB. VO. 10.10 tfwhLes Loups dans l’abîme. De S. Amadio (1959). 95 mn. NB. VM. 11.45 tfBaïonnette au canon. De S. Fuller (1951). 95 mn. NB. VO. 13.20 ofSyndicat du crime. De G. Fowler Jr. (1958). 75 mn. NB. VO. 14.35 yfLes Espions. De H.-G. Clouzot (1957). 125 mn. NB. 16.40 tfRue des Prairies. De D. de La Patellière (1959). 90 mn. NB. 18.10 tfLe Voyage fantastique. De R. Fleischer (1966). 100 mn. VM. 19.50 tdLuchino Visconti, le chemin de la recherche. 22.30 ydCinéphiles de notre temps (5/6). Hollywood, nous voilà ! (1960-1964). 23.30 ofhLes Collines de la terreur. De M. Winner (1971). 100 mn. VM. 1.10 ufxhJohnny s’en va-t-en guerre. De D. Trumbo (1971). 105 mn. VM. Lire TRA 3280, page 105. 2 2.55. dr Canal+ Family LE PARFUM