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M 02773 - 3271 - F: 2,50 E
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ZORRO
DES MOTS
MERCREDI 19 SEPTEMBRE 2012 HEBDOMADAIRE | FR 2,50 € BEL, LUX 3,10 € | DOM 5,10 € ESP 4,40 € | CH 5 FS | TOM 1150 XPF
CPPAP Nº 0616C80864
Nº 3271
DU 22 AU 28 SEPTEMBRE 2012
FABRICE
LUCHINI
L’invité
Ce fils d’immigré italien n’a jamais
eu autant de succès au cinéma.
Pourtant, son moteur reste le théâtre.
Rencontre avec un obsédé textuel.
Fabrice
Luchini
Propos recueillis par Louis Guichard Photo Jean-François Robert pour Télérama
Il a « l’âge de la retraite selon François Hollande », dit-il. 61 ans.
Il a même « réuni les papiers » pour savoir ce qu’on lui donnerait. Seulement voilà, Fabrice Luchini est au sommet de sa
popularité, de son art, de son charisme et de sa bizarrerie.
Lui qui a ramé pendant vingt ans, de 1970 à 1990, pour devenir une vedette, enchaîne les films millionnaires en entrées
(Potiche, Les Femmes du sixième étage), remplit toujours les
théâtres rien qu’en disant des textes seul en scène. Et il ne
se sent pas encore « apte à la canne à pêche ».
Ivre de citations (Céline et Jouvet d’abord), porté par ses
propres fulgurances, prompt à imiter debout confrères,
consœurs ou metteurs en scène célèbres, il fait son grand
show dans la cuisine de son appartement, commente à sa
manière l’actualité : « “Le drame, c’est qu’aujourd’hui la bêtise
pense”, Jean Cocteau. » Cet automne, il sera un Jules César dépressif et en 3D dans Astérix et Obélix, Au service de Sa Majesté et, sur les planches, (à nouveau) la voix du pamphlétaire
Philippe Muray. Mais on le verra surtout, au cinéma, se surpasser dans son emploi d’intello perdant peu à peu le
contrôle – Dans la maison, de François Ozon. La conversation a lieu un jour où la demande de nationalité belge de Bernard Arnault est dans tous les esprits…
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Une chose est sûre, je ne vais pas m’exiler fiscalement. Je citerai Céline : « Loin
du français, je meurs. » Mais ça serait
mieux si, parallèlement aux 75 %, on
sentait un grand souffle mobilisateur
venu d’en haut, un souffle à la Chateaubriand ! Ça donnerait plus envie
de participer. Je trouve logique que les
artistes et les footballeurs soient logés
à la même enseigne que les chefs d’entreprise. Cela dit, comparé à monsieur Arnault, je suis un clandestin afghan ou un
Albanais en fin de piste. Par rapport à la majorité des comédiens, oui, je suis riche.
Deux millions de
spectateurs pour
vos deux derniers
films sortis en
salles : vous êtes un
roi du box-office.
Prêt pour les 75 %
d’imposition ?
Mon père, oui. Immigré italien, il a
d’abord été, comme mon grand-père,
ouvrier, à Villerupt. Moi, je n’ai pas
connu sa pauvreté. Quand je suis né, il avait déjà un commerce de fruits et légumes à Château-Rouge, dans le 18e arrondissement. Il travaillait tout le temps. Les Halles de Paris,
c’était une vie nocturne, à l’époque. Il était très conservateur, dur, comme tous ceux qui servent les gens aisés. Il ré- ☞
Et pauvre,
vous l’avez été ?
1965
Apprenti coiffeur
à 14 ans.
1969
Première apparition
au cinéma : Tout
peut arriver,
de Philippe Labro.
1970
Premier film
avec Eric Rohmer :
Le Genou de Claire.
1984
Avec Les Nuits
de la pleine lune,
Eric Rohmer
impose le style
Luchini.
1986
Commence à lire
sur scène Voyage
au bout de la nuit,
de Louis-Ferdinand
Céline. Enorme
succès : reprises
et suites jusqu’en
2005.
1990
Premier triomphe
personnel
au cinéma :
La Discrète, de
Christian Vincent.
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L’invité
le comédien Fabrice luchini
☞ pétait des proverbes italiens du genre : « Il y a ceux qui mangent la soupe et ceux qui la regardent »… Ma mère, qui venait
de l’Assistance publique, a travaillé, elle aussi, chez les bourgeois dès l’âge de 11-12 ans. Dans ce milieu, on n’a pas la
haine des riches. L’argent est la référence absolue, on ne rigole pas avec ça. Quand j’étais enfant, tous les soirs papa
comptait. Non pas les billets, mais les pièces.
Quand on a changé D’un côté, je ne trouve pas ça normal
d’avoir changé de classe : je ne me sens
de classe sociale
aussi radicalement, pas légitime dans tant de confort. En
tout cas, beaucoup moins que mon
à laquelle
appartient-on ? Aux père ne l’aurait été. De l’autre, je ne
vais pas jouer les prolétaires : si je n’ai
deux ? A aucune ?
aucune affinité avec les bourgeois accros au Figaro Magazine, j’appartiens désormais à la catégorie qui a une maison sur l’île de Ré, comme Lionel Jospin !
J’assume, justement parce que mon père en aurait été ravi.
Je suis un fils d’immigré qui a réussi dans son boulot. Je veux
être fraternel avec les prolos, mais je ne suis pas ouvriériste.
J’ai même de l’animosité pour le cinéma ouvriériste. Dans
l’immondice haineuse de Céline, le prolo est mieux défendu que par la compassion de certains cinéastes engagés.
Mais je ne nommerai pas.
Et le changement de Il a été total… Mon père, quand il lisait,
c’était plutôt Henri Troyat. J’étais nul à
classe culturelle ?
l’école. Je suis devenu apprenti coiffeur
à 14 ans, mais sans avoir le talent des gens qui me formaient.
C’est le monde de la nuit qui m’a permis d’approcher les
gens de cinéma et de décrocher de petits rôles. Et c’est après
ma première participation à un film d’Eric Rohmer, Le Genou de Claire, que mon agent m’a envoyé dans un cours de
théâtre, celui de Jean-Laurent Cochet. Cet enseignement a
été la révélation absolue, complète, éblouissante. Rien de ce
que disait Cochet sur Feydeau ou Racine ne m’était étranger.
Enfin, je n’étais plus exclu.
Non ! Je suis redevenu coiffeur à 25 ans,
faute de rôles. Ça fait bizarre de refaire
des brushings quand on a été acteur
principal d’un film avec Michel Bouquet, Vincent mit l’âne dans un pré. Puis
il y a eu Perceval le Gallois, de Rohmer, en 1978. Mon père est
allé le voir sur les Champs-Elysées et, pour la première fois,
il m’a encouragé : ne lâche plus l’affaire ! Je suis pourtant resté au moins deux ans au chômage ; je songeais à arrêter, personne ne voulait ne serait-ce que me recevoir. « L’acteur de
Perceval ? Non, non, merci, on connaît… »
Luchini coiffeur
pendant de longues
années, c’est un
mythe ?
Comment êtes-vous
devenu ce
personnage de
beau parleur un peu
fat qu’on retrouve
d’un film à l’autre
depuis plus
de vingt ans ?
C’est vraiment Eric Rohmer qui l’a inventé dans Les Nuits de la pleine lune,
en 1984. Il m’a voulu comme un être de
discours, le confident intellectuel de
l’héroïne, Pascale Ogier, avec laquelle
il s’abstient de coucher : une place
dont je ne saurais me contenter dans la
vie ! Bref, ce n’est pas moi, c’est une
création de Rohmer. Or, ce rôle m’a façonné une image, presque une fois pour toutes, alors même
qu’il ne m’a pas renforcé sur le marché des acteurs à
l’époque : Rohmer était prestigieux, mais trop confidentiel,
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trop déconnecté de la médiocrité naturaliste dominante. Le
vrai succès est venu en 1990, avec La Discrète, de Christian
Vincent, qui n’était qu’une conséquence commerciale du
style élaboré pour moi par Rohmer, mon deuxième père.
Mais le goût du
texte, vous l’aviez
avant Rohmer ?
Oui, il a tout de même utilisé quelques
composantes de moi ! Et je suis bien
tombé avec lui, si pointilleux sur les dialogues. Car ma seule obsession d’acteur
depuis toujours, l’obsession de ma vie, depuis ma sortie de
la coiffure, est le problème de l’écrit. Comment faire s’envoler une langue écrite sans la dénaturer ? Comment retrouver
l’impulsion originelle de l’auteur — ce que Nietzsche appelle
« l’impulsion de l’imprimé » ? Comment éviter que l’oralité ne
détruise « les harmonies premières » d’un texte — ça, c’est une
formule de Paul Valéry ? L’acteur ne doit pas lire l’imprimé,
il doit retrouver la force de celui qui l’a écrit.
« Pendant vingt ans, tout
le monde a cru que j’étais homo.
Mais j’étais obsédé par
les femmes. “Un tracassé
du périnée”, aurait dit Céline. »
D’abord, c’est le théâtre qui est mon
moteur, c’est là où je me sens le mieux,
le plus proche de mon père : l’argent
est justifié, ne serait-ce que par le travail colossal de mémorisation. Je ne
vois pas comment les acteurs peuvent
vivre sans théâtre. J’ai besoin de ses règles, de sa discipline.
Au théâtre, on n’a pas honte. Au cinéma, si, même si ça peut
être délicieux… Quand on est une tête d’affiche, c’est déréalisant, le cinéma. Et déresponsabilisant. Cela paraît surpayé : parfois une fortune pour dire un mot. Depuis
quelques années, j’ai découvert que la somnolence y est essentielle. Si vous êtes somnolent, la caméra fait de vous ce
qu’elle veut. Si vous la ramenez trop, vous encombrez. Il
faut atteindre cet état que Louis Jouvet qualifiait de vacant.
Au cinéma, le texte
n’est pas toujours
central, loin de là.
Comment vous en
débrouillez-vous ?
Mais les
réalisateurs vous
considèrent plutôt
comme un acteur
technique, comparé
à un Depardieu ou
une Deneuve, vus
comme d’éternels
débutants.
Ça vous gêne ?
Dans le film où je joue avec ces deux-là,
Potiche, de François Ozon, je fais l’affreux mari : pour ce genre de rôle, il
faut être hypertechnique, sinon ça
ne marche pas. Il faut payer comptant,
connaître son Feydeau par cœur. C’est
d’abord un rythme. En règle générale,
je ne travaille pas mes rôles psychologiquement. Les acteurs ont tendance
à penser qu’il faut mettre de la vie
dans un texte. Erreur ! La vie, c’est le
texte. Celle de l’acteur ne doit pas lui faire obstacle.
Je suis anti-Actors Studio. Nourrir d’états d’âme chaque
geste ne résout pas l’essentiel, qui est la diction. Le but
n’est pas de bien dire, comme les gens de la Comédie-­
Française d’il y a cinquante ans. Le but est de trouver le bon
état. C’est par la pratique sonore de la phrase qu’on l’atteint. Par la fréquentation du texte, la connaissance de
toutes ses variations possibles. Comme le professe Jouvet,
un acteur, c’est une voix.
À voir
Dans la maison,
de François Ozon,
en salles
le 10 octobre.
Fabrice Luchini lit
Philippe Muray,
au Théâtre Antoine,
Paris 10e, à partir
du 14 octobre.
L’invité
le comédien fabrice luchini
☞ Ce Jouvet que vous
vénérez, vous avez
refusé de le jouer
dans un biopic,
un projet récent
d’André Téchiné.
Pourquoi ?
C’est un crève-cœur de dire non à l’un
des meilleurs cinéastes français. Mais
je ne me suis pas senti capable de jouer
Jouvet. J’aime l’homme de lettres, le
prodigieux guide théorique sur l’art de
l’acteur, l’auteur du Comédien désincarné et de Témoignages sur le théâtre.
Mais, dans un biopic, il serait présent
au mauvais sens du terme, c’est-à-dire physiquement. Je ne
suis pas Jouvet, je ne sais comment l’incarner. Faut-il l’imiter ou non ? Je ne veux pas composer, me maquiller, me déguiser. Je peux me déplacer d’un univers à un autre, mais je
ne sais pas tout jouer. Il faut choisir ses rôles, accepter d’être
seulement le comédien de l’homme qu’on est. Trop d’acteurs pensent qu’ils peuvent tout faire
Ce film oppose ceux
qui créent (un lycéen
romancier) à ceux
qui commentent
(le prof). Vous, le
passeur de textes,
où vous situez-vous ?
Ozon joue avec une
ambiguïté sexuelle
qui vous a
accompagné
discrètement
pendant
longtemps…
A mes débuts, j’ai été reçu par un agent
très connu, qui m’a dit : « Je ne te prends
pas, et, à mon avis, tu ne réussiras pas,
parce que tu n’es pas sexué. Quand tu
joues, on ne sait pas si tu es homo ou hétéro. » Je suis reparti extrêmement accablé. En fait, pendant vingt ans, tout
le monde a cru que j’étais homo : un acteur si maniéré ! Mais j’étais obsédé par les femmes, client
des prostituées dès l’âge de 15 ans. J’étais ce que Céline aurait appelé un « tracassé du périnée », un « chercheur ». J’ai
beaucoup cherché de ce côté-là… Parallèlement, mes amitiés étaient masculines, et souvent homosexuelles. Déjà, à
14 ans, dans la coiffure, j’étais entouré d’homos. Je suis
comme un poisson dans l’eau avec l’homosexualité. Le nouveau roman de Claude Arnaud, Brèves Saisons au paradis,
évoque un trio – l’auteur plus les scénaristes Bernard Minoret et Jacques Fieschi – avec lequel j’ai partagé dix ans d’amitié fusionnelle quand j’étais vingtenaire.
Comme tout le monde, y compris ceux
qui prétendent le contraire ! Je pense
que Claude Berri, avec qui j’ai fait Uranus, aurait adoré avoir les critiques
pour lui. Il était riche, infiniment puissant, il avait tout, mais
pas les critiques… Je pense que Cédric Klapisch, avec qui j’ai
tourné deux fois, aimerait lui aussi les avoir. Il faut les deux,
le public et la critique. Les critiques sont méchants, il y a des
règlements de comptes subjectifs, des animosités, des détestations organiques, mais ça nous renseigne…
Vous avez peur
des mauvaises
critiques ?
Dans le nouveau
film d’Ozon, vous
êtes un prof assuré
et péremptoire qui,
soudain, perd toute
maîtrise… Vous êtes
abonné à ce genre
de chute ?
C’est le pur souhait des réalisateurs !
Ils me mettent toujours dans des situations où je finis par ne plus parler
et ne plus bander. Ils jouissent de
­détraquer cette marionnette trop bien
structurée ! Si je n’avais pas le théâtre,
ce serait peut-être l’hôpital psychiatrique. Mais comme je reprends la parole sur scène, j’y renonce volontiers
pendant les tournages, et je me laisse malmener pour le
plus grand plaisir des cinéastes.
Ni dans un camp, ni dans l’autre. Jouer,
ce n’est pas créer, mais ce n’est pas
comme donner un cours. La pensée la
plus élaborée ne peut venir en aide à
l’acteur. Pour jouer, il faut abdiquer
l’intelligence intellectuelle, encore un
conseil de Jouvet.
Pour ou contre
le mariage homo ?
Avec Ernst Umhauer,
dans le nouveau film
de François Ozon,
Dans la maison.
Je trouve le mariage en général très zarbi. Ne suis moi-même pas marié… Je cite
toujours la question géniale d’Oscar
Wilde : « Etre un couple, c’est ne faire qu’un. Oui, mais lequel ? »
Vous allez reprendre
sur scène votre
spectacle autour
des textes du
pamphlétaire
Philippe Muray.
Que diriez-vous
à ceux qui
n’accrochent pas ?
Muray a la dimension d’un Guy Debord
comique. Prenez son texte sur le débat,
un chef-d’œuvre, selon moi. Il dit que
plus la pensée s’effondre, et plus il y a
de débats : « Un magma d’entre-gloses
qui permet de se consoler sans cesse de
ne jamais atteindre seul à rien de magistral. » Il dit que le réel s’efface au
rythme même où il est débattu : « On
convoque de grands problèmes, et on les
dissout au fur et à mesure qu’on les mouline dans le débat. »
Plus il y a de débats, moins il y a de réel. C’est à la fois du Desproges et du Devos.
A l’époque, j’avais un côté hystérique
qui résonnait bien avec cette réplique.
Mais aujourd’hui… Après trente-cinq
ans d’analyse, si on ne vit que pour séduire, donc manipuler et mentir sur la
marchandise, c’est qu’on est un peu pitoyable… C’est presque le contraire
qui m’intrigue, désormais : qu’est-ce
qui passe quand ça ne séduit plus,
quand les gens n’applaudissent pas ? Est-ce qu’on s’effondre ou est-ce qu’on tient le coup ? •
10
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dr
Dans Les Nuits de la
pleine lune, en 1984,
vous déclarez :
« On est vieux quand
on n’éprouve plus le
besoin de séduire. »
Qu’en pensez-vous
aujourd’hui ?
sommaire
Du 1er au 7 décembre 2012
169
présents et futur
léa crespi pour télérama | DALLE APRF | lars tunbjörk/agence vu | Pierre Javelle pour Télérama
Voici un Télérama particulièrement « enrichi », comme on le dirait du métal précieux. Mais d’un usage exclusivement
pacifique. Le cœur du magazine y est
notre traditionnelle sélection cadeaux.
De beaux livres — il en sort en abondance en cette période —, des CD toutes
musiques, des DVD tous styles, des jeux
vidéo, objets design et autres appareils
high-tech… Dans nos pays où rôdent misère et chômage, où repenser le travail
s’avère — même pour la gauche — un
exercice quasi impossible (lire notre
dossier page 24), pareille consommation peut sembler incongrue, comme le
suggère notre titre de couverture : « Y
aura-t-il des cadeaux à Noël ? » Mais on
sait qu’offrir a plus de sens dans le geste
que dans la valeur du présent. Et pourquoi, à l’aube de la fête la plus joyeuse,
s’interdire plaisirs et rêves ? Dans ce
riche Télérama, nous saluons aussi la littérature jeunesse, un de ses meilleurs
ténors — notre invité, Timothée de Fombelle — et le festival de Montreuil qui la
met en scène chaque automne. Autant
de livres, autant de possibles émerveillements pour les plus jeunes… Des jeunes
à qui notre supplément formations
donne aussi des pistes pour entrer dans
le cinéma d’animation, la BD ou le jeu vidéo. Dans notre vieux monde en crise,
ne surtout pas renoncer au pouvoir de
l’imagination. — Fabienne Pascaud
Ce numéro comporte : une
mise sous film du catalogue
« Galeries Lafayette » de 88 p.
posé pour les kiosques des
dép. 06, 13, 31, 33, 34, 44, 59,
67, 69 et avec Sortir pour les
dép. 93 et 94 ; un encart
« Orange » de 4 p. broché entre
les p. 74/75 pour la totalité
du tirage. Posés sur la 4e de
couverture pour les abonnés
de la France métropolitaine :
Un encart « Costa Croisières »
de 8 p. en aléatoire pour
100 000 abonnés des dép. 01,
04, 05, 06, 07, 13, 20, 26, 38,
42, 69, 73, 74, 83, 84, 75, 78, 91
et 92. Un encart « Virgin » de
12 p. en aléatoire pour 120 000
abonnés des dép. 06, 13, 33,
35, 69 et 75. Un catalogue
« BHV-Noël » de 48 p. pour
la totalité des abonnés du dép.
75. Une enveloppe « Cahiers
de Science et Vie » en aléatoire
pour 20 000 abonnés.
Un encart « Alternatives
Economiques » de 4 p.
en aléatoire pour 40 000
abonnés de Paris Ile-de-France.
Un encart Télérama
« Coffret Contes » de 4 p.
Un encart « Femme Majuscule »
de 6 p. en aléatoire pour
8 000 abonnées femmes
de la province. Un encart
« Psychologies Magazine » de
10 p. en aléatoire pour 40 000
abonnées femmes.Une lettre
Sortir pour les nouveaux
abonnés des dép. 77, 91, 95.
Edition régionale, Télérama/
Sortir, folioté de 1 à 64 jeté
pour les kiosques des dép. 75,
77, 78, 91, 92, 95, posé sur
la 4e de couverture pour les
kiosques des dép. 93 et 94
et pour les abonnés
des dép. 75, 78, 92, 93, 94.
6 L’invité
L’écrivain Timothée de Fombelle
15 Premier plan
A droite toute…
16 Qui ? Comment ? Pourquoi ?
20 Décadrage
Le journaliste François Lenglet
22 Les nouvelles grilles télé
24 Le dossier
La gauche française mal à l’aise
avec le travail ; flexisécurité
ou le bonheur à la danoise
34 L’autre guerre de Gaza
Tsahal bombarde le Web
36 La Maison de la Radio
La difficile réhabilitation
40 Une plume qui résiste
L’écrivain chinois Yan Lianke
42 Modérateurs du Net
Les gardiens de la décence
46 La crise au Portugal
La fuite des jeunes Lisboètes
52 La révolution des podcasts
Une nouvelle manière
d’écouter et de faire de la radio
59
24
52
Critiques
59 Le rendez-vous
63 CD en hommage à Johnny
Cash, bad boy de la country
62 Cinéma
Populaire, de Régis Roinsard ;
L’Age atomique, d’Héléna Klotz ;
Les Invisibles, de Sébastien
Lifshitz…
68 Concerts
La Voix humaine ; Cali
69 Musiques
Laïka , Lili Boniche…
70 Livres
Plus jamais sans elle, de Mikaël
Ollivier ; Au ventre du monde, de
Gilles Barraqué ; Salon du livre
jeunesse à Montreuil…
74 Scènes
Gaze is a gap is a ghost,
de Daniel Linehan ;
Go !, de Polina Borisova…
76 Arts | Formes
« Raphaël, les dernières années » ;
Pascale Marthine Tayou pécial Cadeaux
S
79 Notre sélection pour Noël
Spécial formation
169 Les métiers de l’animation,
de la BD et du jeu vidéo
Télévision
188 Le meilleur
de la semaine télé
194 Programmes
et commentaires
Radio
264 Le meilleur
de la semaine radio
268 Les programmes
276 Talents
281 Mots croisés
283 En léger différé
Couverture
Illustration Yann Kebbi/
Illustrissimo pour Télérama
Télérama 3281
28 / 11 / 12
13
peugeot.fr
DU 2 SEPTEMBRE AU 31 OCTOBRE
LES IMMANQUABLES
PEUGEOT
Consommation mixte (en l/100 km) : 4,2. Émissions de CO2 (en g/km) : 110.
Équipements série spéciale Style : jantes alliage 16”, peinture métallisée, aide au stationnement arrière, feux diurnes à LEDs,
climatisation automatique bi-zone, régulateur / limiteur de vitesse...
(1) Somme restant à payer, déductions faites d’une remise de 4 010 € sur le tarif Peugeot 12D conseillé du 02/07/2012, et d’une prime reprise Peugeot de 1 900 €. (2) Avantage client
composé d’une remise de 3 960 € sur le tarif Peugeot 12D conseillé du 02/07/2012, d’un avantage équipements de 940 € et d’une prime reprise de 1 900 €. (3) 1 900 € de prime reprise
Peugeot pour la reprise d’un véhicule de plus de 8 ans destiné ou non à la casse. Offre non cumulable réservée aux particuliers, valable du 2 septembre au 31 octobre 2012 pour toute
commande d’une 308 Style HDi FAP 92ch neuve, livrée avant le 31 décembre 2012 dans le réseau Peugeot participant. 308 série Style limitée à 1 500 véhicules.
Premier plan
La fatwa lancée
en 1989 contre
Salman Rushdie,
l’auteur des
Versets sataniques,
vient d’être
réévaluée par
la République
islamique d’Iran.
Résister !
Par Nathalie Crom
Abbas/Magnum Photos
Le jeu glaçant des circonstances a voulu que ­Joseph
Anton, Une autobiographie 1, les Mémoires de
l’écrivain Salman Rushdie, paraisse au moment
même où on assiste à une apparente poussée de
fièvre islamiste. Quelques jours avant la sortie mondiale de
l’ouvrage, jeudi dernier, la condamnation à mort de l’écrivain
britannique, prononcée en 1989 par l’ayatollah Khomeyni,
s’est vue réactivée et réévaluée de 500 000 dollars, conséquence collatérale absurde de la diffusion sur Internet d’un
médiocre petit film islamophobe. Ainsi l’actualité immédiate
donne-t-elle de tristes raisons supplémentaires, s’il en était
besoin, d’ouvrir ce livre profondément vivant et combatif
dans lequel Salman Rushdie raconte ce que furent sa vie, ses
pensées, ses désarrois, sa colère, à partir du jour où, depuis
la République islamique d’Iran, l’ordre fut lancé de l’exécuter
pour avoir écrit ces fameux Versets sataniques, par certains
­esprits religieux radicaux jugés blasphématoires, donc leur
auteur passible de la peine de mort.
Entré en clandestinité, Rushdie est devenu persona non
grata, ses livres furent brûlés – « Là où on brûle des livres, on
­finit aussi par brûler des hommes », écrivait l’Allemand Heinrich Heine. Soutenu par sa famille, par certains de ses amis
écrivains, lâché par d’autres, en proie parfois à la tentation du
­renoncement, il a tenu bon, conscient de plus en plus qu’à travers son cas se jouait une partie cruciale, dont les enjeux le
dépassaient : celle qui oppose la liberté de penser à l’obscurantisme, l’intolérance. Réagissant au lendemain des attentats du 11 Septembre, Rushdie écrivait : « L’intégriste croit que
nous ne croyons en rien », à nous de « lui prouver qu’il a tort » •
1 Traduit de l’anglais par Gérard Meudal, éd. Plon, 730 p., 24 €.
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15
Qui ? Comment ? Pourquoi ?
Où écouter le plus vieux
Karaoké de l’histoire ?
Il avait quoi
de spécial,
le cerveau
d’Einstein ?
Vingt ans que Serge Bromberg, collectionneur de vieilles bobines, propose
Retour de flamme, projections de ra­
retés. Il fait escale jusqu’au 16 décembre
au Balzac, à Paris, et recommande cinq
de ses découvertes.
• Jazz Hot, de 1937, le seul film où l’on
voit Django Reinhardt jouer, aux côtés
de Stéphane Grappelli. « On ne sait pas
d’où ça vient et qui l’a produit ! »
• Gertie le dinosaure, de 1914, de Winsor
McCay, l’auteur de Little Nemo. Un dessin animé interactif « qui s’accompagne
non pas avec un piano mais avec un fouet
et une citrouille ». A voir pour le croire.
• Frigo et la baleine, de 1922, le dernier
court de Buster Keaton, « époustouflant,
et qui n’existait qu’à l’état d’épave ».
• Les Kiriki, de 1907, « des acrobates japonais incroyables, filmés par Segundo de
Chomón, le Méliès espagnol ».
• Angie sweet, le premier karaoké de
l’histoire, de 1917. « Peu importe qu’il soit
muet, il y a un pianiste et le public pour
chanter… » — Aurélien Ferenczi
(www.retourdeflamme20.com)
Il n’était ni plus gros, ni plus lourd
qu’un autre. Mais, selon une
étude de l’université de Floride,
menée sur quatorze photographies
de la cervelle du patron
de la relativité récemment
redécouvertes, les cortex
somatosensoriel, préfrontal,
et les lobes pariétal, temporal
et occipital d’Einstein
sont morphologiquement
« extraordinaires ». Selon les
neuroscientifiques, ces anomalies
expliqueraient les stupéfiantes
capacités mathématiques
du chercheur. La bosse des maths,
le retour ?­— Nicolas Delesalle
Parlez-vous la langue des sigles ?
Cette semaine, j’ai voulu comprendre
quelque chose à NDDL (Notre-Damedes-Landes). J’ai lu les arguments du
CEDPA (Collectif des élu(e)s doutant de
la pertinence de l’aéroport), qui, avec
l’Adeca (Association des exploitants
concernés par l’aéroport) et soutenu
par EELV (Europe Ecologie Les Verts),
16
Télérama 3281
28 / 11 / 12
défend sa ZAD (zone d’aménagement tion et de contrôle des opérations élecdifféré) contre la DUP (déclaration d’uti- torales), secondée par une Conare
lité publique) du projet AGO (aéroport (Commission nationale des recours), a
du Grand Ouest)… Assez vite, j’ai eu un Ponctuellement achevé de me flinguer
coup de mou. Je me suis alors rabattue (PAF) : je suis alors devenue une PDPSCP
sur la trépidante bataille interne de (Personne doutant de la pertinence des
l’UMP (Urgences médicales de Paris ?), sigles et concernée par leur profusion).
où une Cocoe (Commission d’organisa- — Emmanuelle Anizon
Vu de l’étranger
La série « Homeland »
confondrait-elle
Liban et Afghanistan ?
La réponse
de Joe
Prince,
enseignant
libanais
dr | Ammar Abd Rabbo/ABACAPRESS.COM | Jens Schwarz/laif/REA | Antonio Luiz Hamdan/getty images
A 39 ans,
il est professeur
d’histoire
du cinéma
à l’Académie
libanaise des
beaux-arts. Il
anime également
Preview, émission
de la chaîne
libanaise MTV.
Ce show destiné
aux adolescents
chronique
les films sortis
dans les salles
libanaises.
“Beirut is back”, le deuxième épisode de
la saison 2 de cette série maintes fois primée, donne une vision vraiment erronée
du pays. L’actrice Claire Danes joue le
rôle d’un agent de la CIA qui se rend au
Liban. L’action se passe dans la rue Hamra, où l’on voit des
miliciens et de nombreuses femmes voilées. On a plus l’impression d’être dans le vieux souk de Tripoli, dans le nord du pays,
qu’à Hamra ! Cette rue est aujourd’hui le lieu in de Beyrouth,
avec ses magasins et ses nombreux pubs. Le quartier a certes
été un repaire de combattants pendant la guerre civile, mais
c’était il y a plus de vingt ans. De même, Claire Danes met des
lentilles de couleur sombre, se teint les cheveux et se voile pour
aller à Beyrouth. C’est invraisemblable puisqu’il y a plein de
femmes blondes qui y habitent. Il y a donc un grand décalage
entre la réalité de Beyrouth et la représentation donnée par
Homeland. Je ne pense pas que ses producteurs soient stupides, c’est en général une très bonne série et on voit que des
recherches ont été effectuées avant le tournage : par exemple,
les plaques d’immatriculation des voitures sont semblables
à celles qui existent aujourd’hui au Liban. Les inexactitudes
de la série correspondent davantage à la perception que
beaucoup d’Américains ont du pays. La série n’a même pas été
tournée au Liban, mais en Israël. Je pense ainsi que le ministre
du Tourisme libanais a eu raison de déclarer qu’il porterait
plainte contre les producteurs. Homeland est regardée par
des millions de télé­spectateurs, son impact est énorme, elle
contribue à entretenir une image négative du pays. Nous
avons toujours ce problème. En 2001, Spy Game, avec Robert
Redford et Brad Pitt, n’avait pas donné une image plus réaliste du Liban. Certes, l’actualité ne me donne pas raison,
Beyrouth a été touché par un attentat la semaine passée.
Mais cela est dû au contexte actuel du Proche-Orient, très
instable, qui a des répercussions ici. Le quotidien de la capitale n’est pas fait de miliciens et de femmes toutes voilées.
Nous ne sommes ni en Afghanistan, ni en Arabie saoudite. »
Propos recueillis par Marie Kostrz
Le vinyle va-t-il
enterrer le CD ?
Hommage
ou désert ?
A voir sa vitalité, on peut se le demander.
Car le microsillon reprend du galon à
la radio : on l’entend (à peine) grésiller
sur Oüi FM et sur FIP. Une fois par mois,
dans Dites 33, la station musicale publi­
que diffuse des perles plastiques deux
heures durant. « Le retour du vinyle n’est
pas un effet de mode, assure Vincent Provini, programmateur à FIP. Les gens apprécient ce bel objet à la pochette souvent
soignée, et sont surtout lassés de la piètre
qualité de la musique numérique. Avec
un 45 ou un 33 tours, ils retrouvent une
vraie chaleur et une profondeur de son. »
Même refrain chez Philippe Ma­
nœuvre, rédacteur en chef de Rock
& Folk, qui pilote une heure « vinyli­s­
ti­que » quotidienne sur Oüi FM : « Le
cryptage de la musique a éteint son scin-
Coup de flemme ? Trop-plein d’admiration ? Besoin de se rassurer sur leurs
capacités d’interprète ? A croire qu’ils
se sont donné le mot, cet automne :
Francis Cabrel chante Bob Dylan.
Daphné ressuscite Barbara. Patricia
Kaas reprend Edith Piaf ( juste après
sa consœur Mireille Mathieu !). Et
l’Américaine Me’shell Ndegeocello
consacre à Nina Simone un album
dont le titre seul est un poème : Pour
une âme souveraine. L’emprise de ces
grandes âmes est donc telle que nos
plus modestes talents d’aujourd’hui
ne peuvent que s’incliner ? La musique populaire a bien le droit de réviser ses classiques, c’est entendu. Mais
gaffe à la rétromania galopante… ­
— François Gorin
tillement. Heureusement, le vinyle a survécu au CD, notamment grâce aux DJ qui
ont conti­nué à en acheter. Aujourd’hui,
dans un marché musical sinistré, c’est le
seul produit dont les ventes augmentent ! »
Et pas qu’en France : aux Etats-Unis, les
bonnes vieilles galettes ont vu les leurs
grimper de 15,3 % sur les neuf premiers
mois de 2012. ­— Laurence Le Saux
Télérama 3277
31 / 10 / 12
19
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décroît avec le temps et l’usage
L’infiltrée
Le son du pont
Par Laurence Le Saux
L’inconnue de la semaine dernière
Qui est
Georgia calliet ?
Une jeune pensionnaire de la ComédieFrançaise (26 ans) qui nous électrise.
Elle reprend ces jours-ci La Critique de
l’Ecole des femmes, au Studio-Théâtre
( jusqu’au 28 octobre) après avoir excellé en premier rôle dans La Trilogie de la
villégiature, en début d’année. Comment cette « vraie jeune fille » d’aujourd’hui se glisse-t-elle avec tant de
naturel et de fraîcheur dans les rôles
classiques ? C’est sa force.
D’où vient-elle ? Enfance bourguignonne, parents cinéphiles (son prénom vient d’un beau film d’Arthur
Penn), cours de théâtre dès ses 15 ans.
Après des études d’art dramatique à
Bruxelles, puis Lyon, elle est prise
comme élève stagiaire à la ComédieFrançaise, promise à être figurante.
Mais le metteur en scène Alain Françon, désormais son maître, la promeut
illico pensionnaire — fait rarissime —
pour être la plus jeune des Trois Sœurs,
Irina. « Je crois qu’il était le seul vraiment
convaincu », avoue-t-elle. Les autres
l’ont rapidement été.
Où va-t-elle ? Nulle part, pour l’instant : elle goûte « [son] bonheur au jour
le jour ». S’étonne tout de même qu’au
cinéma, on la trouve « toujours trop vieille
ou trop jeune ». Des réalisateurs renommés se penchent sur son cas : pour l’instant, en vain. L’écran, pourtant, siérait
à sa beauté moderne — elle qu’on a déjà
comparée à Marion Cotillard. « On a fait
un arrangement, elle garde Hollywood, je
garde les planches. » De fait, elle sera en
janvier prochain Cressida dans Troïlus
et Cressida, de Shakespeare, au Théâtre
éphémère du Français. « Une pièce de
mecs », dit-elle, dont elle adoucira infiniment la violence. ­— Aurélien Ferenczi
Pascal Bonitzer, réalisateur (« Cherchez Hortense »)
Votre plus
grande erreur ?
« Avoir engagé quelqu’un que j’aimais bien,
pour faire plaisir à quelqu’un que j’aimais
bien aussi, sans connaître son travail,
et comprendre un peu tard que j’avais
eu tort. Résultat : deux ennemis mortels. »
18
Télérama 3272
26 / 09 / 12
naire… Venus à Arles une semaine, avec un objectif commun : apprendre à capter le réel à l’aide d’un micro, pour
des raisons professionnelles ou par goût personnel. Tous se
sont inscrits pour une session de l’Université d’été de la radio — fondée en 1986 par Marc Jacquin, un fondu de son.
L’occasion de s’initier à la réalisation, au mixage, ou, dans le
cas qui nous occupe, au « documentaire de création ». Je me
glisse donc parmi Sandra, Julien, Marine, Jérôme, Christelle
et les autres, sous la houlette de la documentariste Kaye
Mortley (une Australienne habituée des ondes de Culture).
Vont-ils devoir tracer un portrait sonore de la ville ? S’intéresser aux Rencontres d’Arles, dédiées à la photo ? Point
du tout. Leur mission est de sonder sous toutes les coutures
le charmant pont suspendu de Fourques — une construction du xixe siècle située à quelques kilomètres de l’école
de musique où ils s’affairent — et d’en tirer une œuvre collective. Un enregistreur numérique en bandoulière, les voilà donc chargés de saisir l’essence de l’ouvrage, et éventuellement de bâtir une histoire autour. Joseph, toujours prompt
à blaguer, joue au « mauvais élève » et refuse d’aller sur place :
« Je préfère trouver des gens pouvant me parler de ce pont. »
Tandis que Sandra, chaleureuse brune, interroge des gamins défavorisés qui bondissent dans la rivière et racontent
les contrôles policiers dont ils sont l’objet. Marine, elle, recueille auprès de ses camarades diverses histoires, celle
d’un premier amour, d’une rencontre avec un exhibitionniste, ou celle de trois boucs devant traverser un cours d’eau
— toutes tournant autour d’un pont.
Une fois cette pêche sonore effectuée, ils écoutent le travail de chacun. Comment se débrouiller ensuite de ces éléments disparates ? Chaque apprenti documentariste cogite,
tente de convaincre les autres de débuter de telle manière,
de « chuter » de telle autre. Pendant ce temps, les — féroces —
moustiques arlésiens attaquent. Je me gratte, comme tout
le monde, et soutiens le groupe lorsqu’il exige, en plaisantant à demi, une moustiquaire. Kaye Mortley, elle, tente de
cadrer ses ouailles, rappelle que le résultat ne doit pas excéder vingt minutes. Et encourage à traduire en sons les
émotions ressenties face au pont. Pas question de livrer
un reportage informatif : les stagiaires sont censés donner
à l’ensemble une coloration artistique, personnelle. Le dialogue est constant, les oreilles aiguisées : une tête se tourne
vers la fenêtre quand le vent balaie les feuilles ; on débat
du bruit de la machine à café au moment de la pause.
Après des heures d’efforts, de discussions, de concessions,
naîtra un voyage sonore commun, que l’on peut écouter
en ligne 1. Transformant un pont a priori banal en objet
ludique, porteur de récits éclectiques •
1 www.telerama.fr/radio/a-la-peche-aux-sons-sous-un-pont-dugard,86003.php
Christophe raynaud de lage
Ils sont huit, tous de différents
horizons : animateur d’une radio
associative, hôtesse d’accueil de
théâtre, photographe, fonction-
Décadrage
Maître passeur
Raphaël
Enthoven
Par François
Ekchajzer
1975
Naissance à Paris.
1999
Agrégation de
philosophie.
2002
Rejoint l’Université
populaire de Caen,
qu’il quitte l’année
suivante.
2003
Arrivée sur France
Culture.
2008
Lancement de
Philosophie sur Arte.
2012
Philosophie fête
son 100e numéro
Le gai savoir,
le dimanche sur
France Culture.
22
Télérama 3277
de la classe (lycée Henri-IV, agrégation), sa prestance de jeune premier,
sa présence très disputée dans les médias… A tort ou à raison, tout ça
m’exaspérait. A tel point que, passé les
premiers numéros de l’émission Philosophie, qu’il anime depuis 2008 sur
Arte et dont la nouveauté avait d’abord
piqué ma curiosité, j’ai résolu de m’en
désintéresser.
Lorsque, certains dimanches, il
m’arrivait de le croiser à l’heure du gigot-flageolets, dissertant avec un invité
sur l’amour, la mort, la liberté ou le hasard, il me suffisait de le voir appliquer
sa veste sur les épaules d’une de ses
consœurs au premier courant d’air
pour que je le zappe sans hésiter, avec
la versatilité du téléspectateur moderne qu’un rien fait décrocher.
Mais ça, c’était avant. Avant que ma
fille, élève de terminale, ne tombe au
printemps dernier sur le coffret Philosophie : trente conversations d’une demiheure sur des notions qu’elle avait étudiées durant l’année. Cheminant d’une
idée à l’autre avec des interlocuteurs variés, Raphaël Enthoven y cite les grands
31 / 10 / 12
auteurs et leurs grandes idées, les articule avec un soin et une clarté pédagogique dont ma future bachelière sut
faire son miel et m’expliquer combien
j’avais tort de les sous-estimer.
Avec Michela Marzano (auteur d’Extension du domaine de la manipulation,
éd. Grasset), par exemple, il parle du
travail à travers ce qu’en disent les Encyclopédistes, Hegel, Marx, Simone
Weil ou Hannah Arendt. Un mois plus
tard, l’Education nationale demandait
à ma fille ce que l’on gagne en travaillant. « 17/20 », suis-je tenté de répondre bêtement, avec fierté paternelle et reconnaissance pour celui que
j’ai longtemps snobé.
Depuis, j’ai visionné certains de ses
DVD. Quand Raphaël Enthoven pointe
son nez dans ma télé, je prends le
temps de le regarder et d’apprécier la
gourmandise avec laquelle il cite
Nietzsche, Spinoza ou Platon. Ses détracteurs peuvent bien s’amuser de
ma volte-face, voire s’y référer pour le
taxer de « philosophe pour classes terminales » — comme Jean-Jacques Brochier a qualifié autrefois Camus. Sauf
que, à la différence de ces « jeunes philosophes » qui se réchauffent à la lumière des plateaux télé, lui revendique son statut de « professeur »,
inchangé par le fait d’être médiatisé.
Dans Le Philosophe de service, texte qui
donne son titre à un recueil publié l’an
dernier, il critique l’engouement fallacieux de la télévision pour sa discipline. Celle-ci attend d’un philosophe
qu’il fasse le philosophe plutôt qu’il ne
philosophe. Elle compte sur lui pour
tenir sur tout et sur n’importe quoi un
propos dont la teneur importe moins
que ce qu’il fleure : un doux parfum de
profondeur, voire une note de subversion à même de déclencher le buzz. Et
l’on pense à Michel Onfray, dont Raphaël Enthoven rejoignit l’Université
populaire de Caen avant d’être amené
à la quitter pour « incompatibilités personnelles ». Peu de risques que le passeur de Philosophie vire, lui aussi, au
maître-penseur •
montage photos d’après adri berger/getty images et Pascal Lafay/Picturetank
Avant, Raphaël Enthoven m’agaçait.
L’excellence de son pedigree (père
éditeur, mère écrivaine, famille
bourgeoise), son cursus de premier
Photo Michel Gibert. Remerciements : Plasticien Etienne Rey – www.ondesparalleles.org, SAINT-LOUIS. By : par.
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LA VILLE À REMONTER LE TEMPS
courrier
ça va mieux en le disant
Cher médecin,
Jean-Paul Hamon, président de la Fédération des médecins de France, dans C à
vous, nous indique qu’une consultation chez le spécialiste coûte moins cher
qu’une coupe chez le coiffeur. Ces derniers temps, on a eu droit à cet argument
à toutes les sauces : ça coûte moins cher que de réparer sa voiture, que d’acheter
une télé, que de partir en week-end… Mais de grâce, arrêtez avec cet argument !
Si je n’ai pas d’argent, je ne pars pas en week-end, je n’achète pas de télé, je ne
vais pas chez le coiffeur, OK… je ne vais pas en mourir. Par contre, c’est quand
même problématique si je ne peux pas correctement me soigner parce que mon
médecin a décidé qu’il exerce un métier hautement plus précieux que celui d’infirmière ou de pompier et que par conséquent son salaire doit être dix fois supérieur ! — Julie — Paris
Enfin prêt
Le documentaire de France 2
La Banque qui veut prêter plus,
sur la banque coopérative Nef,
une banque éthique (bel oxymore) qui aide des jeunes à
s’installer, était programmé à…
0h05. A 0h45, n’en pouvant plus
d’attendre, je suis allé me coucher… Le prime time, c’est pour
Goldman Sachs ! France 2/TF1,
même combat.
— François V. — Paris
Pour l’exemple
Dans le commentaire de La Dernière Aube (diffusé le 11 novembre sur la chaîne
Histoire), Télérama écrit à propos des déserteurs fusillés : « … si ceux-ci ont été peu
à peu réhabilités… ». C’est une formulation à la fois exacte et inexacte qui mérite
que l’on distingue la manière dont ce douloureux sujet a été traité selon les pays.
Si certains ont officiellement réhabilité les fusillés, y compris pour désertion,
d’autres, dont la France, tergiversent. Pour ce qui est de réhabiliter de manière
officielle et définitive l’ensemble des « fusillés pour l’exemple » simplement « coupables » d’avoir craqué dans ces situations inhumaines, le sujet reste tabou. Nicolas Sarkozy a bien tenté d’y apporter une solution purement sémantique en associant dans un discours tous les morts de la Première Guerre, la démarche de fond
initiée alors et à laquelle semble attacher ses pas l’actuel président consiste à réunir sans distinction tous les morts de toutes les guerres, ce qui ne fait qu’éluder la
question. Le pardon implicite n’est pas une réhabilitation officielle.
— Dominique — Sagy
20
Télérama 3280
21 / 11 / 12
SI bas
Ce dimanche après-midi,
je regarde Caroline Roux, cette
« blonde piquante du PAF »
qui « dépoussière le journalisme
politique », si l’on en croit ses
confrères. Le cameraman doit
être amoureux d’elle. Il s’attarde
sur ses jambes, ses bas,
ses talons aiguilles rouges.
Elle se trémousse sur son siège.
Je me dis :
– Devant Henri II, elle les aurait
gainées de soie.
– Si elle les avait eus roses,
au xixe siècle, on l’aurait classée
dans la plèbe crapule.
– Dans les années 1930, elle
n’aurait pu en montrer que 20 cm.
– Les retient-elle du bout
des orteils et les balance-t-elle
avant d’aller se coucher ?
Flûte ! J’ai oublié de l’écouter.
— Camica — courriel
Si beau
Bravo à France 4 pour sa
nouvelle émission Master classe !
Voir et écouter le philosophe
Michel Serres, la journaliste
Florence Aubenas et
le comédien-humoriste Jamel
Debbouze parler de réussite
à une assemblée de jeunes
adultes comme moi, loin de tous
ces clichés sur la célébrité,
les paillettes et le buzz, ça fait
du bien ! On y parlait de plaisir,
de courage, d’affirmation de soi,
de choses véritables, en somme.
Le numéro 2, vite !
— BOJ Benjamin — Lyon
Errata
Deux erreurs se sont
malencontreusement glissées
dans les numéros de Télérama,
ces dernières semaines.
Contrairement à ce qui
a été indiqué à propos du
documentaire Les Ch’tis d’Allah,
le gang de Roubaix, en 1996,
Christophe Caze n’a pas été tué
pendant l’assaut du Raid,
mais lors d’une fusillade avec
la police à la frontière belge
(no 3278, page 84).
Et le spectacle Ce que j’appelle
oubli a été créé et chorégraphié
par Angelin Preljocaj, et non
par Laurent Cazanave, qui en est
le récitant (no 3279, page 106).
Télérama, courrier des lecteurs. 8, rue Jean-Antoine-de-Baïf, 75212 Paris Cedex 13. [email protected]
Le dossier
Désolé, on ne vous parlera pas de morale à l’école.
En lançant ce débat à la veille de la rentrée, le ministre
de l’Education, Vincent Peillon, a réussi le tour de force
d’occulter l’ambitieux projet de « refondation » qu’il
projette pour l’école française. Dommage, car le pays
a besoin de combattre une profonde injustice : celle
d’un système archaïque qui jette nos enfants dans une
compétition féroce dont ne peuvent se sortir les plus
fragiles : 15 % à 20 % d’enfants laissés aux portes de la
culture écrite ; 150 000 exclus du système chaque année ;
un bonnet d’âne dans les classements internationaux.
Du coup, un scandale moral, oui ; et une perte de richesse
humaine, donc une absurdité économique.
Ce scandale n’est pas né avec l’ère Sarkozy, même si les
mesures prises sous son quinquennat l’ont amplifié ; il est
ancien et s’aggrave. Huit ministres
de l’Education en quinze ans, et
presque autant de réformes, ont
engendré un empilement kafkaïen,
qui décourage élèves et
enseignants. Manque de moyens,
certes, mais surtout blocages,
égarements, réticences à évaluer
les méthodes pédagogiques
mises en œuvre.
Disons-le tout net : en portant
tous les efforts sur l’école primaire
et sur la formation de ses enseignants, Vincent Peillon
vise juste. C’est une chance pour le pays. Mais pourquoi
ne pas aller plus loin, remettre en cause notre folle course
aux notes, aux classements, aux bons lycées, aux bonnes
filières, qui mine la société française ? Est-ce un hasard si
les pays – nord de l’Europe, Canada – qui ont fait le choix
d’une école de la coopération et de l’épanouissement
des enfants, élevés au sein d’une même filière scolaire,
sont aussi ceux qui souffrent le moins de la crise
économique ? Le sociologue Jean-Pierre Terrail a ferraillé
sur ce terrain avec le ministre. Et nous sommes allés voir
au Québec (page 31) si nos cousins étaient plus
« compétents » que nous (page 29). L’école française
a besoin d’idées larges !
Par Vincent Remy
22
Télérama 3270
12 / 09 / 12
Léa crespi pour Télérama
La gauche
peut-elle
sauver
l’école ?
LE DOSSIER
IL FAUT SAUVER L’ÉCOLE
« POUR CHANGER
L’ÉCOLE, LES LOIS
NE SUFFISENT PAS,
IL FAUT AGIR SUR
LES HABITUDES. »
— Vincent Peillon
Donner la priorité au primaire
pour l’un, lutter contre la culture
de l’échec pour l’autre.
Entretien entre le ministre de
l’Education, Vincent Peillon, et
le sociologue Jean-Pierre Terrail.
Propos recueillis par Fanny Capel et Vincent Remy
« On ne démocratisera
pas l’école sans mettre
fin à la compétition. »
« Refondons l’école de la République ! » Le slogan, en lettres
noires, claque sur la gigantesque bâche qui recouvre les murs
en travaux du ministère de l’Education nationale. A l’interieur,
le ministre Vincent Peillon, détendu, a accepté de débattre
avec le sociologue de l’éducation Jean-Pierre Terrail, un esprit
frondeur. Fin 2010, avec une cinquantaine de chercheurs
(Groupe de recherches sur la démocratisation scolaire), ce
dernier avait lancé à l’adresse de la gauche un appel « pour une
grande réforme démocratique de l’école ». L’heure a sonné…
— Jean-Pierre Terrail
Thomas Laisné pour télérama
En 6e, 25 % des élèves français ont des acquis fragiles dans la
maîtrise de la langue, 15 % ont des difficultés sévères. Selon
l’enquête internationale Pisa, cette maîtrise a baissé entre 2000
et 2009. Doit-on parler d’un échec massif de l’école française ?
Vincent Peillon : Tout le monde s’accorde aujourd’hui sur
le fait que notre école va mal, et même de plus en plus mal.
Non seulement elle reproduit les inégalités sociales, mais
elle les accentue. Le fait nouveau, ce n’est pas ce diagnostic :
c’est qu’il est maintenant partagé. Dans votre ouvrage, JeanPierre Terrail, vous soulignez que lorsqu’on disait cela il y a
seulement quelques années, on donnait le sentiment de
stigmatiser les enseignants. Il y avait beaucoup de réticence
à accepter les difficultés de l’école parce que chacun s’en
sentait responsable. Ce n’est plus le cas. Les évaluations, les
études d’éducation comparée, ont forgé progressivement
une vision commune. J’en tire une espérance, en tout cas
une énergie. Car lorsqu’on veut changer, transformer, refonder, il faut au moins un jugement partagé sur la situation
de départ.
Jean-Pierre Terrail : J’ajouterais que pendant longtemps,
les progrès quantitatifs de la scolarisation ont masqué la persistance des inégalités et des taux d’échec. Dans les années
1960, 11 % des enfants d’ouvriers et 56 % des enfants de cadres
décrochaient un bac général ; aujourd’hui, ce sont 22 % des
enfants d’ouvriers, certes, mais 72 % des enfants de cadres.
L’écart est de cinquante points ! Seconde chose dont on a
pris conscienc‹e : le rôle de l’école élémentaire dans cette situation, alors qu’on ne parlait auparavant que de la « crise
du collège ». J’approuve donc les orientations — priorité au
primaire — que vous avancez pour votre refondation.
V.P. : Je crois que c’est un changement très important
dans la mesure où les Français ont l’impression que cela se
passe bien en primaire. Peu de gens savent que la France lui
consacre peu d’argent par rapport aux autres niveaux d’enseignement, que nous y avons le taux d’encadrement le plus
faible de tous les pays de l’OCDE.
Vous mettez beaucoup en avant, Monsieur le ministre,
la question des rythmes scolaires…
V.P. : La semaine de quatre jours, instituée sous Xavier
Darcos en 2008, a été une très mauvaise décision. Quelle
­violence à l’égard des enfants ! Il ne reste plus annuellement
que 144 jours de classe, alors que la moyenne européenne
est de 180 jours. Cela signifie 144 jours trop chargés contre
221 jours sans école ! Nous devons changer cela. Mais il y a
d’autres priorités. Par exemple, la formation des ensei- ☞
Télérama 3270
12 / 09 / 12
25
Le dossier
Il faut sauver l’école
Le socle
les recherches, dans tous les pays,
montrent que les conséquences de
cette mise en concurrence — classeLe Socle commun de connaissances et
ments, processus de préorientation,
de compétences, institué par la loi Fillon (2005)
classes de niveau, filières de rattraprésente ce que tout élève doit savoir et maîtriser
page, enseignement professionnel,
à la fin de la scolarité obligatoire. Il constitue
☞ gnants. Depuis 2008, les jeunes qui ont l’ensemble des connaissances, compétences,
etc. — s’exercent au détriment des
classes ­populaires. On ne démocra­
réussi leurs concours sont projetés valeurs et attitudes nécessaires pour réussir
tisera pas l’école sans mettre fin à
face aux élèves sans qu’on leur ait ja- sa scolarité, sa vie d’individu et de futur citoyen.
cette compétition.
mais appris leur métier — y compris ap- Un livret personnel de compétences permet
V.P. : Je vous rejoins sur un point cenprendre à un enfant de 6 ans à se saisir de suivre la progression de l’élève. L’ensemble,
tral : en France, toute difficulté devient
de la lecture. Comment s’étonner alors promet Vincent Peillon, sera « revu, réécrit et simplifié ».
un échec, et l’échec va vite devenir une
qu’on produise de l’échec scolaire ? Il
exclusion. On vous fustige tout petit déjà — il ne sait pas lire
faut vraiment accomplir une révolution copernicienne,
en grande section ! — et cela, souvent, jusqu’à la fin des parcommencer par le commencement. Cette mobilisation gécours. Seules la formation des enseignants et de nouvelles
nérale autour du primaire, notre priorité absolue, prendra
pratiques pédagogiques permettront de renverser ces médu temps. D’autres chantiers majeurs — évaluation des
canismes regrettables.
élèves, éducation prioritaire, usages du numérique — avanJ.-P.T. : Mais il faut aussi décider : soit on maintient le
ceront en parallèle.
socle commun, avec scolarité jusqu’à 16 ans ; soit on se
J.-P.T. : Je partage cet état d’esprit. Mais, si on veut poser
lance dans une politique qui répond aux ambitions des
le problème dans toute son ampleur, il faut se demander :
­familles populaires. Quand on leur demande leurs souhaits
cet échec, comment le traite-t-on ? Deux conceptions polipour leurs enfants, neuf parents sur dix répondent l’enseitiques s’opposent : la première, c’est celle du Socle comgnement supérieur. Cette aspiration des familles rejoint
mun de connaissances et de compétences, créé en 2005 par
l’intérêt du pays. Les enjeux économiques, sociaux, envila loi Fillon. Elle consiste à dire : ces enfants en grande diffironnementaux sont tels qu’ils passent par une élévation
culté de compréhension de l’écrit se retrouvent démunis
­extrêmement forte de la formation des jeunes. Il faut donc
sur le marché du travail — quatre fois plus de chômeurs
se donner les moyens de construire une véritable « école
chez les non-diplômés —, on ne peut pas se satisfaire de
commune », structurée autour d’un véritable tronc comcette situation. On essaie donc de limiter les dégâts, de
mun de 3 à 18 ans. Cela suppose une amélioration massive
transmettre à ces jeunes un minimum culturel, on forme
de la pédagogie.
chez eux des « compétences » qui leur permettront de faire
V.P. : Cette conception d’un socle commun réservé à
face aux situations de la vie professionnelle et familiale…
quelques-uns que vous condamniez à l’instant à juste titre
Cette notion de « socle commun » n’a donc de sens que
n’est pas la mienne. Ce qui est « comparce que des enfants sortent du primaire en grande diffimun », par définition, ne s’adresse éviculté ! Comment s’en satisfaire, alors que les études mondemment pas, dans mon esprit, aux
trent que tous les enfants, à partir du moment où ils ont acseuls enfants en difficulté. Il nous apquis le langage, disposent des moyens intellectuels
partient, et c’est un des sujets au cœur
nécessaires pour entrer dans la culture écrite, et s’engager
de la concertation en cours, de concedans un processus qui débouche sur un bac général, que Créés en 1989 par Lionel Jospin,
voir, pour tous les élèves, c’est-à-dire
seuls réussissent aujourd’hui 35 % des jeunes 1 !
les IUFM (Instituts universitaires
pour tous les futurs citoyens, ce tronc
de formation des maîtres) ont
commun de formation qui soit la référemplacé les Ecoles normales
Quelle serait la seconde option pour combattre l’échec scolaire,
rence de la scolarité obligatoire et le cid’instituteurs et Centres
Jean-Pierre Terrail ?
ment de la nation. Cela doit être un
J.-P.T. : Supprimer cette mise en concurrence des enfants pédagogiques régionaux. Visant à
plus, pas un moins. Mais nous avons
qui commence dès l’école primaire ! En mettant en place ce unifier la formation des instituteurs
ouvert cette discussion, pour amélioqu’il est convenu d’appeler l’école unique — tous les enfants (rebaptisés « professeurs des
rer le pacte : que devons-nous à nos enau collège ! —, la Ve République a provoqué une extension écoles ») et des enseignants du
fants ? Que sont la culture commune,
considérable de la scolarisation, mais maintenu un taux secondaire, ces établissements
les compétences, la citoyenneté, voud’échec et d’inégalité important. Car l’école unique met en assuraient une année de formation
lues pour eux ?
compétition les enfants. Dès la petite section de maternelle, en « stage ». On leur a reproché une
les maîtresses et les maîtres doivent remplir un question- formation trop théorique, les
Pourquoi ne pas remettre également en
naire de compétences de quatre-vingts questions. Or, toutes professeurs des écoles s’estimant
cause la compétition et l’omniprésence
peu préparés à la polyvalence des
de la notation ?
disciplines qu’ils enseignent.
V.P. : Les parents sont attachés à la
Intégrés aux universités (loi Fillon
notation. Faisons le travail de leur ex2005), les IUFM ont perdu la plupart
pliquer qu’il existe diverses formes
de leurs missions en 2010, avec
d’évaluations possibles, et que certains
la suppression de l’année de stage.
pays comme la Finlande, où les enfants
Vincent Peillon promet de les
réussissent bien, ont des pratiques dif« ranimer » en les transformant en
férentes. Quand vous voulez agir sur
« Ecoles supérieures du professorat
l’école, il faut toujours garder à l’esprit ☞
et de l’éducation ».
La formation
des profs
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Le dossier
De l’oralité.
Essai sur l’égalité
des intelligences,
de Jean-Pierre
Terrail,
éd. La Dispute,
2009, 286 p., 21 €.
L’Ecole commune.
Propositions pour
une refondation
du système
éducatif,
par le GRDS
éd. La Dispute,
2012, 207 p., 15 €.
que les circulaires, les décrets, les
lois ne suffisent pas. Il faut aussi agir
sur les habitudes, l’esprit public, et
les mentalités. Pour vaincre les
­blocages, il faut instruire, éclairer,
mener les débats.
J.-P.T. : Mais, chez la plupart des
enseignants, il est devenu normal,
inévitable, qu’une partie de leurs
élèves échoue ! Cette culture de
l’échec s’enracine parce qu’on a donné aux enseignants la possibilité de
régler, autrement que par le travail
de transmission des savoirs, la difficulté d’appren­tissage. La mauvaise
note, le redoublement, les classes de niveau, les filières, sont
autant de ­réponses apportées à la difficulté d’apprentissage… His­to­riquement, le socle commun s’inscrit dans cette
logique, il est la réponse apportée à l’existence de cette
masse d’élèves qui échoue.
V.P. : Historiquement, ce n’est pas vrai. Culture de l’échec,
notation, mise en filière, redoublement, tout cela existait
avant le socle commun qui a, au contraire, apporté un autre
regard sur l’élève, les apprentissages, et même l’évaluation.
Certes, on peut considérer que le socle est mal conçu, n’a pas
résolu les problèmes, mais le caricaturer nous emmènera
vers une division des enseignants qui ne nous permettra pas
d’accomplir l’essentiel : changer des traits de notre système
qui conduisent à ce que vous appelez la culture de l’échec.
L’évaluation
Elèves, profs, établissements,
l’Education nationale évalue
tout et tout le monde, depuis la
décentralisation et l’autonomie des
établissements. Un département
du ministère, la DEPP (Direction
de l’évaluation, de la prospective
et de la performance), produit
des indicateurs de performance,
repris par la presse sous forme
de « palmarès des lycées ». Pour les
élèves, Lionel Jospin a mis en place
en 1989 une évaluation nationale
annuelle en CE2, sixième et
seconde, tombée en désuétude,
puis réintroduite par Xavier Darcos
en 2009, uniquement en CE1
et CM2. Les profs, qui voient
en moyenne un inspecteur tous
les sept ans, attendent toujours une
réforme adaptée. Vincent Peillon
a abrogé le décret de son
prédécesseur, qui prévoyait de les
soumettre à un entretien bisannuel
avec leur chef d’établissement,
sur le modèle de l’entreprise.
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Pour l’heure, avec la filière
professionnelle, on demande à 30 %
des enfants de choisir un métier à l’âge
de 15 ans. Cela a-t-il encore un sens
dans un monde en mouvement ?
V.P. : N’ayons pas une fausse vision
des lycées professionnels, grands absents dans les médias. Ces enfants
— parce qu’ils ne sont pas issus des catégories les plus favorisées ? — intéressent manifestement moins. Ces filières
offrent des formations qualifiantes,
elles ont intégré le numérique, la robotique est là, les régions ont investi
beaucoup d’argent dans les platesformes professionnelles, et nous avons
des ­lycéens qui trouvent du travail,
­reviennent pour des formations complémentaires. Mais pour qu’elles obtiennent une reconnaissance dans un
pays qui a une telle hiérarchie de
­valeurs, il faut intégrer à ces formations la philosophie, l’anglais, la
culture générale, l’accès aux arts, au
même titre que dans les autres et veiller
à de meilleures transitions avec le supérieur. Il faudra aussi repenser notre
système d’orientation.
J.-P.T. : Il est urgent d’élever le niveau de culture générale
des intéressés qui auront besoin dans la vie professionnelle
de changer de métiers, de spécialités, de qualifications. Je
crains seulement que si l’on continue à réserver l’enseignement professionnel aux élèves qui ont échoué dans l’enseignement général, la lutte pour faire entrer tous les élèves
dans la culture écrite ne soit pas menée par les enseignants.
Pourquoi les enseignants ne parviennent-ils pas à apprendre
à lire à tous ?
J.-P.T. : J’ai confectionné un manuel d’apprentissage de
lecture, selon la méthode syllabique, testé en 2009-2010
dans douze classes de CP, dont sept en ZEP. A la fin de l’année, sept enfants seulement n’étaient pas entrés dans la lecture. Les maîtresses me disaient qu’elles n’avaient jamais vu
des enfants avec une telle qualité de vocabulaire, d’écriture,
d’orthographe. Or, on n’a jamais fait d’études en France sur
l’efficacité des méthodes, à cause du principe de l’autonomie pédagogique. Aux Etats-Unis, de nombreuses enquêtes
montrent la supériorité manifeste de la méthode syllabique,
notamment avec les enfants des classes populaires. Pourquoi ne mène-t-on pas, avec des statisticiens hors de tout
soupçon, des enquêtes de comparaison ?
V.P. : Heureusement, cela se fait dans l’université comme
d’ailleurs au ministère ! Il y a, vous avez raison, des méthodes
plus efficaces que d’autres. Mais les méthodes relèvent des libertés pédagogiques. Evitons que l’école ne soit le lieu d’affrontement d’expertises. Il nous faut construire une culture
commune, ce qui suppose que chacun décentre un peu son
point de vue. Les Ecoles supérieures du professorat et de
l’éducation permettront d’enseigner les bonnes méthodes.
Pour revenir à votre seul « socle commun » à tous deux,
la priorité au primaire, quels moyens comptez-vous mettre ?
V.P. : D’abord, l’accueil des plus petits, les moins de 3 ans,
en particulier dans les zones difficiles. Il faut redonner à la
maternelle une vraie spécificité, pas seulement celle d’une
école pré-élémentaire, mais d’une école qui permet de favoriser l’épanouissement de l’enfant. En termes de moyens,
c’est considérable. Cela nécessitera des milliers de postes sur
plusieurs années. Nous allons recruter davantage d’enseignants et les former dans les nouvelles Ecoles supérieures du
professorat et de l’éducation. Car cette question de la forma-
Thomas Laisné pour télérama
À Lire
Il faut sauver l’école
tion est aussi importante que celle des postes : enseigner les
bonnes pratiques, former à la pédagogie, c’est essentiel.
Nous mettrons aussi en œuvre un principe important : plus
de maîtres que de classes, pour différencier les pédagogies.
La France est un des pays de l’OCDE qui consacre le plus fort
pourcentage de son PIB à l’éducation. Y a-t-il du gâchis
quelque part, puisqu’on met très peu de moyens en primaire ?
V.P. : Probablement. En tout cas, il n’y a pas de débat interdit. S’il y a gâchis, ce n’est ni dans la rémunération des professeurs, qui est une des plus faibles d’Europe, ni dans le primaire ! Depuis des décennies, nous avons donné plus à ceux
qui ont le plus. La vérité, c’est qu’on donne davantage à un enfant des centres-villes qu’à un enfant de ZEP — le récent rapport de la Cour des comptes est de ce point de vue éclairant —,
et davantage à un élève de classe préparatoire, presque toujours issu de milieu favorisé, qu’à un élève du primaire.
J.-P.T. : Ne nous en tenons pas à la question des moyens. Il
faut aussi évaluer ce qu’on a fait depuis quarante ans. Que la
réforme de l’enseignement du français dans le primaire en
1972 se traduise quarante ans après par l’existence d’un tel
pourcentage d’enfants en grande difficulté, c’est un problème. Il faut amener les enseignants à réfléchir sur la façon
dont ils travaillent.
V.P. : Bien évidemment. Mais il faut aussi les former, et leur
donner les moyens de mieux accomplir leurs missions. Nous
allons mettre en place les Ecoles supérieures avec l’idée de
prendre à l’université ce qu’elle a de bon, la connaissance disciplinaire, tout en retournant au contact de ceux qui savent
enseigner, car la professionnalisation est essentielle.
Et vos mesures concrètes sur les temps scolaires ?
V.P. : Sur la semaine, on devrait s’entendre sur les quatre
jours et demi, et pouvoir agir vite. Mais il faut aussi organiser la journée autrement, et pour cela nous discutons actuellement avec l’ensemble des acteurs : les mouvements
d’éducation populaire, les collectivités locales, les caisses
d’allocations familiales. Peut-on aller vers une offre qui ne
serait pas seulement scolaire mais éducative, pour tous les
enfants de France ? Dans les écoles où l’on donne un accès à
la culture, aux pratiques artistiques, les enfants de milieux
défavorisés, qui étaient auparavant dans une impasse scolaire, reprennent pied. J’irai au maximum de ce que nous
pouvons faire, parce qu’un pays doit comprendre que l’intérêt de sa jeunesse doit primer sur le confort des égoïsmes.
Et la réflexion sur les programmes ?
V.P. : Il y avait un Conseil national des programmes qui a
été supprimé en 2005 par la loi Fillon. Plus personne n’est
capable de me dire qui fait les programmes aujourd’hui. Que voulonsnous enseigner à nos enfants ? C’est un
sujet d’intérêt national qui mérite du Les méthodes syllabiques visent au
sérieux et de la transparence. Il faut déchiffrage : on apprend les sons
donc rétablir un cadre, une institution, associés à chaque lettre (méthode
une méthode pour élaborer les pro- alphabétique ou « B.A.-BA ») ou les
grammes. C’est ce que nous allons différentes façons d’écrire un même
faire. Comme vous le savez, nous avons son (méthode phonique), pour
un président de la République, Fran- ensuite former des mots. Les
çois Hollande, qui a fait de l’école sa méthodes globales, conçues pour les
priorité. Aucun de mes prédécesseurs enfants sourds, reposent au contraire
n’a depuis longtemps eu un tel soutien. sur la reconnaissance visuelle de
En plein milieu d’une récession épou- mots, voire de phrases, à partir
vantable, un seul budget est préservé desquels l’élève reconstruit le sens.
et augmente, c’est celui de l’école. Et La méthode syllabique, appliquée
en donnant la priorité à l’école, on in- sous la IIIe République, est remise en
verse les valeurs. La connaissance, la cause dans les années 1970, jugée
transmission, le dévouement sont les trop mécanique. Si la « globale pure »
valeurs premières. Mais aussi le temps, n’a jamais été appliquée, la semicar une réforme de l’école prend du globale (globale et syllabique), a été
temps. Nous avons fait le choix de ré- officialisée par les programmes Lang
concilier la nation avec une action pu- de 2002. Certains orthophonistes
blique lente, longue, persévérante •
dénoncent alors une « vraie-fausse
épidémie » de dyslexie liée à
1 La proportion de bacheliers dans une
l’apprentissage de la lecture.
génération est d’environ 65 %, dont 35 %
Lorsqu’en 2006, Gilles de Robien
pour le bac général et 30 % p‹artagés à peu
déclare vouloir revenir à la méthode
près à égalité entre le bac technologique et
syllabique, il suscite un tollé.
le bac professionnel.
B.a.-BA
Les sept piliers capitaux
Institué en 2005, le Socle commun liste sept
compétences que les élèves doivent avoir
acquises avant la fin du collège. Une course
à la performance ? Par Juliette Bénabent
Il y a quelques années, Angélique del Rey, professeure de philosophie en formation, conduit un débat sur la religion dans
sa classe. A l’issue du cours, son maître de stage lui demande
quelles « compétences » celui-ci a permis à ses élèves de développer. Perplexité de l’enseignante… Depuis 2006, le Socle
commun de connaissances et de compétences, rédigé par le
ministère de l’Education, dresse la liste des sept « piliers » 1
que tout élève doit avoir acquis en fin de collège. Ce cours de
philo, par exemple, a-t-il aidé tel élève à « prendre la parole en
public » ? (pilier 1 sur la maîtrise de la langue française) ou tel
autre à « reconnaître et nommer ses émotions […] et s’affirmer de
manière constructive » ? (pilier 6 sur les compétences sociales
et civiques). « Frappée par ce point de vue », la professeure de
38 ans explore ce concept : « La notion vient du “competencybased movement” américain des années 1950-1960, expliquet-elle. On ne mesure plus des connaissances, mais un être et ses
aptitudes. » Dans les années 1970, le système scolaire français,
élaboré au xixe siècle dans une tradition humaniste — des enseignants instruits transmettent leur savoir à des jeunes plus
ou moins capables de l’absorber —, est vivement critiqué. On
l’accuse (Bourdieu en tête) d’élitisme, de nier la diversité
socio­culturelle des « apprenants » et de reproduire et d’aggraver les inégalités sociales. Fabienne Maillard, sociologue de
l’éducation, détaille : « A cette époque, on veut rompre avec des
programmes qui semblent abstraits, et donner du sens aux
connaissances transmises. L’objectif va de pair avec celui de massifier l’accès au bac et au secondaire. »
Depuis les années 1960, les pédagogies nouvelles (telle
celle de Célestin Freinet) exigent une école plus pragmatique, ☞
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Le dossier
Il faut sauver l’école
☞ qui valorise autre chose que l’écrit et associe aux savoirs traditionnels des activités manuelles, physiques, sociales. Les
compétences semblent un outil approprié. « A ce moment-là,
précise Angélique del Rey, le concept nourrit une vision progressiste et égalitariste de l’école. » Mais il reste flou. Une compétence, c’est à la fois un savoir-faire technique, une connaissance intellectuelle, une aptitude à mobiliser ses ressources…
Fabienne Maillard observe : « C’est un concept-valise. Le mot,
venu du vocabulaire d’entreprise et du système productif, évoque
la performance, la compétition. Appliqué à l’enfance, il dérange
d’emblée. » Pourtant, des pédagogues de gauche, comme Philippe Meirieu, y croient pour bousculer l’ordre scolaire établi,
surtout quand la gauche accède au pouvoir, en 1981. « Nous
combattions l’idée fataliste des bons et mauvais élèves, d’une
transmission miraculeuse entre un professeur et certains élèves.
Avec les compétences, l’éducation devenait un processus rigoureux, que l’on peut analyser et donc améliorer. Mais l’institution
est très lente : elle s’est mise à intégrer les compétences quand
nous, chercheurs, les remettions en cause. »
Car au même moment, l’Europe réfléchit à des critères
d’employabilité pour les industriels, soucieux que la formation des jeunes corresponde à leurs besoins. L’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques)
ouvre un chantier de définition de compétences « clés » pour
« faire face aux défis de la vie et contribuer au bon fonctionnement de la société ». Philippe Meirieu s’en étrangle : « Nos adversaires idéologiques — le grand patronat — récupéraient les
compétences pour en faire un pur outil de gestion de ressources
humaines. Tout le contraire de notre vision ! »
En France, ces recommandations européennes vont inspirer la loi de 2005 qui instaure le Socle commun. Méfiance des
enseignants : « L’école s’est vue résumée à une fabrique de gens
compétitifs et rentables, dressés à la rudesse du marché du travail », attaque
Angélique del Rey. Sorte de « bible »
d’une éducation efficace, le Socle « détermine ce que nul n’est censé ignorer en
fin de scolarité obligatoire sous peine de
se trouver marginalisé ». Dans ses piliers, il énumère certes des « connais- — Fabienne Maillard, sociologue
sances », mais aussi des « capacités » et
des « attitudes ». Par exemple, « le désir de communiquer avec tissage par compétences « le mérite de valider avec l’élève les
les étrangers dans leur langue », « la curiosité pour la découverte clés de sa réussite, d’identifier ce qui ne va pas et aussi de valorides causes des phénomènes naturels », et même « la volonté de se ser ses succès. Mais le livret est bien trop complexe, on ne sait japrendre en charge personnellement » ou de « résoudre pacifique- mais quand ni comment valider une compétence. » Sa collègue
ment les conflits ». L’école doit-elle se préoccuper non seule- Angela Lugrin, elle, estime qu’il relève d’« un métalangage
ment de ce que savent les élèves, mais de ce qu’ils sont ?
dont se pare l’Education nationale pour tenter de répondre aux
Qui dit compétence dit évaluation : au long de la scolarité difficultés des élèves et des enseignants. Ce livret est une machi(en fin de CE1, de CM2 et de 3e), les enseignants remplissent nerie lourde, un verbiage inutile. Reconnaître et valider les comun « livret personnel de compétences » qui suit l’élève dans pétences, c’est inhérent à l’enseignement ! Je n’ai pas besoin d’une
tout son parcours. « Il cumule des éléments aussi variés que ‘‘sa- liste de piliers et de cases à cocher pour me rappeler qu’un élève
voir faire preuve de créativité’’ et ‘‘savoir attacher une pièce est autre chose qu’une note ».
Tout n’est pas à jeter dans lesdites compétences : elles
jointe à un courriel’’. Ce livret, c’est un galimatias, de la pâtée
pour chats », s’emporte Philippe Meirieu. Les enseignants peuvent nourrir un enseignement plus concret, l’adoucisseavouent le remplir souvent à l’aveugle. Yaël Boublil, profes- ment d’un système de notation souvent humiliant, et surseur de lettres dans un collège parisien, reconnaît à l’appren- tout une meilleure lutte contre le déterminisme social. Pour
François Dubet, sociologue spécialiste de l’école, « l’apprentissage par compétences définit comme une priorité ce que les
enseignants doivent à tous, y compris les plus faibles. Avant, les
programmes ambitieux étaient élaborés pour les meilleurs,
sans se préoccuper de la réussite de tous ». Daniel Favre, neurobiologiste reconverti dans la formation des enseignants,
« Le mot “compétence”
vient du vocabulaire
d’entreprise. Appliqué
à l’enfance, il dérange. »
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À Lire
A l’école des
compétences.
De l’éducation à la
fabrique de l’élève
performant,
d’Angélique del Rey,
éd. La Découverte,
288 p., 19,30 €.
Cessons
de démotiver
les élèves,
de Daniel Favre, éd.
Dunod, 192 p., 18 €.
Libres,
au Québec
Tout miser sur les compétences ?
Le Québec l’a osé avec le Renouveau
pédagogique. Une révolution où notes,
leçons et redoublements ont été
proscrits. Un exemple à suivre ?
michael zumstein/vu pour télérama
Par Erwan Desplanques
complète : « Les compétences devraient permettre de sortir du
contrôle permanent et de revaloriser l’erreur, indispensable
dans tout apprentissage. Idéalement, cette vision replace
l’élève au cœur du système alors qu’il n’a longtemps été qu’un
réceptacle passif des savoirs. »
La philosophie est donc bonne. Mais la mise en œuvre
pèche. « En France, l’école est un temple sacré, poursuit François Dubet. Toucher à ce sanctuaire menace les enseignants,
l’institution, la nation ! On n’a pas choisi entre la logique des programmes et celle des compétences. On les a superposées. Pour les
meilleurs élèves, les programmes. Pour les autres, le Socle, sorte
de minimum garanti. » Même chose avec les notes : elles n’ont
pas disparu (les parents les réclament !) mais se doublent du
livret de compétences, ingérable. Devenue idéologique, la
querelle entre savoirs et compétences « ressemble à celle entre
catholiques et protestants ». Une impasse dont d’autres pays,
le Québec par exemple (lire ci-contre), se sont extirpés : plus
pragmatiques, animées par un esprit de collaboration et non
de compétition entre élèves, les « compétences » y connaissent une application plus heureuse… •
1 Consultables sur www.education.gouv.fr
En ces derniers jours d’août, tandis que les manifestations
contre la hausse des frais d’inscription à l’université — annulés
depuis par la nouvelle Première ministre, Pauline Marois — renaissent au cœur du bien nommé « quartier latin » de Montréal, les deux cents écoles de la ville rouvrent dans un climat
étrangement festif. Dans la cour, une sono diffuse C’est bon
pour le moral, de la Compagnie Créole, berçant la rentrée des
écoliers avec ballons, drapeaux, costumes, comme si tout allait bien — ou plutôt, allait mieux. Pas étonnant : chez eux, la
fronde est un lointain souvenir, qui remonte à plus de dix ans.
A l’an 2000, plus précisément, lorsque le Québec a profité du
changement de siècle pour révolutionner l’éducation !
Cette grande réforme — le Renouveau pédagogique —, on
l’identifie à l’œil nu : des tables de classe disposées en U, des
enfants qui travaillent en équipe (dès 6 ans), chantent en rap
les valeurs de l’école (« A la Vérendrye, on est ouvert d’esprit ! »)
et récitent le Profil de l’apprenant (principales vertus : être
« audacieux et investigateur »). Bien connaître ses leçons ? C’est
fini ! Tout comme l’apprentissage à l’ancienne, avec le professeur au tableau et les élèves qui bâillent sur Corneille. Le Renouveau pédagogique a donné de nouvelles consignes : les
écoliers sont maintenant de grands garçons et filles, capables
d’apprendre par eux-mêmes, avec un prof réduit au rôle de
« facilitateur ». Dictées supprimées, redoublement interdit (« Il
faut laisser du temps à l’élève »), notes remplacées par des soleils, des nuages, des smileys… Au secondaire (l’équivalent de
notre collège), les disciplines ont été regroupées en « domaines » (univers social pour l’histoire-géo et la citoyenneté,
développement personnel pour le sport, la santé, l’éthique,
etc.). Les élèves ne subissent plus de leçons : ils montent des
« projets ». Et sont évalués exclusivement sur leurs compétences (savoir prendre la parole, émettre une opinion, etc.).
On ne leur apprend plus les grandes dates de l’histoire du Québec (un comble dans une province dont la devise est Je me souviens) : à la place, on leur organise des jeux de piste !
On caricature ? Oui, à dessein, tant la réforme fut ellemême caricaturale à ses débuts. « Improvisée », nous dit le
Conseil supérieur de l’éducation. Voire « catastrophique », selon l’Alliance des professeurs de Montréal. Au départ, un
grand nombre d’enseignants se sont sentis largués. « Avant, on ☞
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Le dossier
Il faut sauver l’école
Depuis la réforme,
les élèves sont
plus débrouillards,
mais leur niveau
ne s’améliore pas.
plus débrouillards que ceux des générations précédentes ».
C’était l’un des objectifs de cette réforme : faire des têtes moins
pleines mais mieux faites. Des esprits moins inhibés, plus intuitifs. Des enquêteurs et des communicants plutôt que des
perroquets érudits. « Mes neveux français, par exemple, ont une
connaissance très impressionnante du Moyen Age, nous glisse
un responsable de la Commission scolaire de Montréal. On espère juste que nos enfants, à nous, seront à terme plus créatifs. »
La réforme, en revanche, n’a eu qu’un faible impact sur le
taux de décrochage scolaire et ces fichus 20 % d’ados qui quittent chaque année le système sans diplôme. Et aux tests nationaux, le niveau des élèves ne s’améliore pas (voire baisse en
sciences). Le Conseil supérieur de l’éducation livrera en 2013
un rapport sur dix années d’une réforme coûteuse, appliquée
avec zèle ou maladresse à ses débuts, et qui ne cesse d’être remaniée depuis. Jean-Bernard Carrier, prof d’histoire, est plus
optimiste : depuis dix ans, il fait réfléchir ses élèves à la notion
de citoyenneté, comme le lui a demandé le gouvernement. Et
c’est donc avec enthousiasme qu’il a vu ses ouailles — « des
jeunes éclairés, à la fois critiques et ouverts sur le monde » — se retourner contre ce même gouvernement, manifestant dans la
rue depuis le printemps dernier pour braver ses décisions, ses
lois. Une génération moins savante, mais plus frondeuse… •
A l’école de
La Vérendrye,
à Montréal,
on pousse les élèves
à être créatifs
et audacieux.
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bertrand carrière/vu pour télérama
☞ suivait un programme, un manuel, raconte l’un d’eux. Là, il fallait inventer les cours, monter des ateliers. Parfois, par facilité,
on mettait les enfants en salle d’informatique devant des jeux dits
éducatifs, et on se creusait la tête pour savoir comment évaluer
tout ça. » Un autre : « Parmi les compétences à acquérir, on trouvait : “Construire sa conscience citoyenne à l’échelle planétaire.”
Comment on évalue ça ? Faut-il parrainer un enfant en Afrique ? »
Côté parents, on s’arrache les cheveux pour décrypter des
bulletins d’évaluation bizarroïdes de trois ou quatre pages,
sans notes, sans moyenne de classe… « C’est comme si on avait
lancé un médicament sans l’avoir testé », résume le spécialiste
de l’éducation Normand Baillargeon.
Dans l’agacement général, un nouveau syndicat d’enseignants (Fédération autonome de l’enseignement) monte au
créneau contre cette « obsession des compétences », qui prive
les élèves du bagage culturel fondamental. Contre cette pédagogie progressiste, fondée sur le « socioconstructivisme »
(l’enfant construit lui-même son savoir) et inspirée d’une
« mauvaise lecture d’Emile, de Rousseau », selon l’universitaire
Gérald Boutin, l’un des plus fervents détracteurs de la réforme. La pression finit par payer. Début 2010, le ministère fait
machine arrière. Retour aux notes, au bulletin unique (et simplifié), liste des compétences réduite de moitié. Les parents
d’élèves soufflent. Le fond de la pédagogie, lui, change peu.
A la Polyvalente Saint-Jérôme, dans les Laurentides, les
adolescents semblent un peu perdus en ce jour de rentrée (les
profs portent des gilets bleus et se parlent par talkies-walkies
pour les orienter dans le dédale de couloirs). Les enseignants
se sont faits à la réforme, prennent certaines libertés avec des
consignes qui se sont elles-mêmes assouplies. Ils constatent
aussi que les élèves du Renouveau pédagogique « sont plutôt
Télérama 3270
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Médias Reportage
Modérateur, un métier à haut risque
Les sentinelles
du Net
Leur mission : traquer les propos racistes ou
diffamatoires sur les sites d’information en ligne.
A Concileo, chaque modérateur traite deux mille
commentaires par jour ! Une prouesse qui affecte
parfois leur moral, tant le flot d’infâmies est
continu. Par Erwan Desplanques Illustrations Erwann Surcouf
Si la presse en ligne se consommait sans modération, ça se
saurait : on verrait des torrents de boue dégouliner en continu sur l’écran. La majorité des commentaires postés sous les
articles sont déjà suffisamment vaseux/fumeux/haineux (cochez la case que vous voudrez), mais ce serait bien pire sans
eux — les modérateurs — qui biffent les propos pédophiles,
diffamatoires ou dégradants, vivent les mains dans la vox populi, à écouter les râleurs, les racistes, les grincheux, les mécontents anonymes. A la fin de la journée, si tout se passe bien
(c’est-à-dire mal), ils se sentent poisseux. « C’est sûr qu’on ne lit
pas les gens les plus heureux de vivre », dit poliment l’un d’eux.
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Nous sommes à quelques rues de la place de l’Etoile, à Paris,
dans les locaux de Concileo, la première entreprise de modération française, créée il y a douze ans par David Corchia, un
ancien des studios Warner. Son premier client, en 2000, fut la
radio Europe 1, qui inaugurait ses forums. Puis d’autres médias ont embrayé avec l’essor du Web participatif, dès 2004.
Aujourd’hui, les salariés de Concileo modèrent le site du Figaro, de L’Equipe, de TF1, de Radio France, d’Arte, du Parisien,
du Journal du dimanche, de Libération, de Voici ou encore de
Femme actuelle ou Nice-Matin… Rares sont les titres qui assurent eux-mêmes, en interne, le tri des commentaires (c’est le
cas à L’Express ou à Télérama). La plupart font appel à des prestataires extérieurs (Netino, par exemple, qui modère lemonde.
fr). Concileo traite jusqu’à deux millions de contenus par mois.
Avec « un commentaire modéré toutes les quatre secondes ». Le
dispositif est conséquent : dix-neuf salariés en France (la moitié dans les bureaux parisiens, l’autre en télétravail), vingt personnes au Maroc (notamment pour scruter le site de TF1), qua­
tre en Australie ou en Nouvelle-Zélande pour modérer la nuit
(payées en horaires de jour). Ces cyber-vigies assurent ainsi
une veille sept jours sur sept, vingt-quatre heures sur vingtquatre. Si vous postez une boule puante sur le site du Figaro à
3 heu­res du matin, elle sera aussitôt interceptée par un modérateur vivant quelque part au fin fond de l’Australie. Magique.
Ils sont en permanence six à se partager un rez-de-chaussée à Paris, situé au fond d’une impasse. Profils variés : un ancien journaliste de RTL, un éducateur artistique, beaucoup
de trentenaires intéressés par les médias, payés sur la base du
smic. Ils balaient chacun deux mille commentaires par jour —
cinq mille quand une actu mal digérée provoque trop de remontées acides. Sur l’écran, les messages suspects s’affichent
en rouge : un « troll » (perturbateur) déjà repéré, une insulte
identifiée par logiciel, un simple spam… Les modérateurs
étudient le message en question et prennent très vite une dé- ☞
Médias Reportage
Modérateur, un métier à haut risque
☞ cision : garder ou jeter, selon la charte de chaque titre. « Il faut
mo­dérer avec précision, explique David Corchia. On doit impérativement motiver notre choix, l’argumenter. Le risque, c’est de
surmodérer et de passer pour des censeurs. » Pour éviter ce
soup­çon, Liberation.fr ne transmet plus à Concileo que les être lus, et viennent égrener la bonne parole », explique David
contenus signalés par au moins trois internautes. Le reste Corchia. L’extrême droite envoie régulièrement des escapasse automatiquement, au nom de la liberté d’expression. drons d’internautes pour orienter les discussions et alimenAvant de mettre en ligne un article particulièrement polé- ter la haine 2.0. Ils débarquent par grappes et s’emparent du
mique, certains rédacteurs en chef préviennent par mail. Pré- débat. « Les partisans du FN sont particulièrement actifs, ils ont
parez casque et armure, ça va pleuvoir. « Sur l’affaire Charlie réussi leur révolution numérique quand l’extrême gauche ne
hebdo, ce qu’on a lu donnait la chair de poule », raconte le pa- sait toujours pas allumer un ordi », ironise Valérie.
tron de Concileo. Les sujets qui fâchent sont souvent les
Les gouvernements étrangers scrutent également ce que
mêmes : l’islam, les faits divers, l’homosexualité, la corrida… la presse française dit d’eux, de leur pays. Et ripostent sou« Même si les internautes arrivent à être idiots sur à peu près n’im- vent en loucedé pour rectifier leur image. « Récemment, on
porte quel sujet », note Valérie, modératrice depuis dix ans, s’est rendu compte que la majorité des commentaires sur un reentre sarcasme et désenchantement. Le tabou du moment, portage en Russie prenaient le parti de Poutine contre les Pusce sont les animaux : « Avant, c’étaient les enfants, il ne fallait sy Riot. Tous écrits avec la même rhétorique, les mêmes élépas toucher à un seul de leurs cheveux. Maintenant, c’est l’ani- ments de langage », constate Corchia. Idem avec les articles
mal. La dernière incarnation de l’innocence absolue dans l’ima- sur la Chine, la Turquie ou les pays arabes… « Il y a quelque
ginaire collectif. L’autre jour, Le Parisien racontait l’histoire temps, lefigaro.fr a posté un reportage sur la Syrie. En moins
d’un chien retrouvé décapité dans une piscine. L’article a surex- d’une heure, on a reçu cinq mille commentaires pro-Bachar Elcité les internautes, les a rendus fous, incontrôlables. »
Assad ! » Les modérateurs ne sont pas armés pour contrer
ces messages de propagande. Tant que
la charte est respectée, les propos sont
publiés. Parfois, ils font remonter aux
journalistes une attaque (ou un « bad
buzz »), proposent en dernier recours
de fermer les commentaires (c’est très
rare). Ils estiment devoir intervenir sur
environ 10 % des textes qu’ils reçoivent
(environ 30 000 par jour pour Le Figaro
ou L’Equipe). Les internautes réagissent mal. « On est sans cesse pris à partie », explique le directeur de Concileo.
Nouvelles cibles des théoriciens du
complot, ces flics du Net deviennent à
leur tour paranoïa­ques : « En Norvège,
un modérateur s’est fait tuer, dit David
Corchia. Alors on fait attention ». L’une
des modératrices refuse qu’on cite son
nom dans l’article, par précaution…
Psychologiquement, le travail sape
un peu le moral. Quand un salarié est
Assise devant son écran, Valérie regrette l’âge d’or des trop plombé par ce qu’il lit, il peut éventuellement passer la
forums, où les internautes échangeaient vraiment, se li- main, troquant le conflit israélo-arabe pour le gentil dossier
saient, s’écoutaient. Le système actuel des commentaires « minceur » de Femme actuelle. Parfois, les uns et les autres
postés sous les articles la laisse plus perplexe. « Ils ne se li- se font lire les commentaires les plus gratinés, en rient — ça
sent pas entre eux, on retrouve cinquante fois les mêmes mes- oxygène le cerveau — puis replongent dans la boue. « On finit
sages, avec la même violence, ça n’a même plus de dimension par s’y faire, dit Cédric, chargé de la modération “soir et
cathartique. » Avec les années, la jeune femme pense s’être week-end”. Notre métier consiste à rester froid et neutre. Il
« blindée », mais constate que la parole gagne en virulence, faut conserver à tout prix notre capacité de jugement sur les
contaminant jusqu’à la parole politique (« Certains élus contenus qui posent problème ou pas. » Ils ont aussi une foncsont très violents sur Twitter, preuve que les verrous ont sau- tion d’alerte. L’obligation de prévenir une plate-forme de
gendarmerie dès qu’ils repèrent une « personne en détresse »
té à tous les niveaux »).
Finalement, les messages orduriers ou diffamatoires sont qui écrit des commentaires inquiétants. Cela arrive de
épinglés assez vite. Un autre problème préoccupe Concileo temps à autre. On pourrait tout à fait imaginer qu’un lecteur
depuis quelques mois : les attaques concertées, « extrême- de Nice-Matin menaçant de se suicider au milieu de la nuit
ment bien orchestrées » par des groupes politiques ou des as- soit sauvé in extremis grâce à l’intervention d’un modérateur
sociations de lobbying, déguisés en internautes anonymes. français de 25 ans vivant en Australie. La scène ferait un
De la propagande insidieuse, jouant sans cesse avec la charte, beau titre pour la presse française. Et serait suivie d’un
frôlant la ligne jaune sans jamais la dépasser. « Ils fonction- énième débat plus ou moins stérile surveillé par une poinent comme une structure militaire, maîtrisent les règles pour gnée de Sisyphes numériques •
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Radio Décryptage
La révolution des podcasts
Auditeur,
quand je veux
Le podcast ? Un mot-valise né de l’anglais,
un outil qui permet d’écouter la radio
à la demande. Et bien plus encore…
Par le service radio
Photos Pierre Javelle pour Télérama
Télérama 3281
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Le podcast explose : chaque mois, les Français en téléchargent plus de… 20 millions. Pour ceux qui ne s’y sont pas encore convertis, cela semblera abstrait ou lointain… C’est
pourtant bel et bien une révolution qui est en train de se
dessiner — à l’image de ce qui se passe aussi en télé. Désormais, on n’écoute plus seulement la radio en allumant son
poste et en se laissant guider par une antenne ; on l’écoute
à la carte, en choisissant son moment et ses programmes.
Plus que cela : le podcast permet d’entendre des contenus
qui ne passent jamais sur les ondes. Pour la création sonore, il ouvre un nouveau champ, que des dizaines d’artistes ou de documentaristes investissent avec gourmandise et imagination, dans le sillage de la pionnière, Arte
Radio, qui fête ces jours-ci son 10e anniversaire. Mais au fait,
qu’appelle-t-on au juste un « podcast » ? Comment s’en serton ? Quels sont ses avantages pour l’auditeur ? Et quels enjeux représente-t-il pour l’émetteur ? Tour d’horizon d’un
phénomène en plein essor.
Qu’est-ce qu’un podcast ?
Un néologisme en forme de mot-valise, né de la contraction de broadcast (« diffuser », en anglais) et d’iPod, nom du
lecteur numérique commercialisé par Apple. En bon français,
on devrait dire « baladodiffusion ». Par facilité, on désigne par ☞
radio décryptage
la révolution des podcasts
☞ « podcast » les émissions qu’on télécharge sur son ordinateur,
sa tablette ou son téléphone mobile, mais aussi celles qu’on
écoute en différé et auxquelles on accède via les sites Internet
des radios, les applications mobiles, les plates-formes de diffusion de contenus, etc. Ce qu’on appelle « radio de rattrapage », « streaming différé », « replay » ou encore « AoD »
(comme « Audio on Demand »). Aux yeux de Joël Ronez, le responsable des nouveaux médias à Radio France, « le podcast
stricto sensu est déjà une survivance », tant sa pratique tend à
être justement supplantée par l’écoute différée. Ce que
confirme Tristan Jurgensen, à RTLNet : « Le replay va se généraliser, car, sauf à vouloir constituer une collection de sons, personne n’a envie d’encombrer son ordinateur avec des fichiers. »
Enfin, de plus en plus souvent, les podcasts se présentent
sous forme de vidéos. Non seulement le public apprécie de
regarder ceux qu’il écoute (surtout quand ils sont connus),
mais les stations y gagnent la possibilité d’y glisser une pub filmée — un « pré-roll », dans le jargon.
Quel intérêt ?
Il est avant tout pratique : écouter une émission en différé
permet de rattraper ce qu’on a raté en direct. Vous avez loupé l’Eclectik de dimanche dernier ? En allant sur le site de
France Inter, vous pourrez l’entendre à volonté pendant encore plusieurs mois. Vous avez reçu un coup de fil inopiné en
plein milieu de Une vie, une œuvre ? Franceculture.fr vous met
l’émission à disposition pendant… mille jours ! Et si vous décidez non pas de l’écouter ainsi (en appuyant sur un bouton
« play » du site de la chaîne), mais de la télécharger sur votre
ordinateur ou sur votre baladeur numérique (exactement
comme un disque), vous posséderez l’émission sous la forme
d’un fichier MP3. La liberté d’écoute sera alors totale : vous
pourrez l’entendre ou la réentendre à tout moment, même en
vadrouille — ou dans le métro, où l’on ne capte aucune station.
Le podcast et le replay, c’est « la radio, quand je veux et où je
veux ». Les plus accros pourront même se constituer une collection de leurs émissions favorites. Et tout cela, c’est gratuit.
Les nouveaux enjeux de l’audience
Alors que Médiamétrie mesure l’audience des radios tous
les deux à trois mois, les téléchargements sont comptabilisés
mensuellement. Au dernier relevé, on en dénombrait plus de
20 millions en France — dont près de 80 % sont réellement
écoutés. Le palmarès bouscule l’habituelle hiérarchie entre
les stations : Europe 1 s’impose en tête, suivie de RTL, France
Inter, puis… France Culture. Il révèle aussi d’étonnantes distorsions : France Inter n’affiche que 25 % de podcasting de plus
que France Culture (4,4 millions contre 3,4), alors que sur les
ondes son audience est six fois supérieure (5,4 millions contre
moins de 1 million) ! Quant au Mouv’, qui, avec ses moins de
250 000 auditeurs FM, n’apparaît même pas dans les relevés
d’audience, il peut s’enorgueillir de sa sixième place au classement : 350 000 fichiers téléchargés chaque mois…
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Le top 7
En proposant ainsi leurs émissions « à la
carte », les stations rendent un service
supplémentaire à leurs auditeurs ; mais La revue de presque de Nicolas
elles espèrent surtout en attirer de nou- Canteloup (Europe 1) : 2 026 261
veaux. « Alors que la moyenne d’âge du fi- téléchargements en octobre.
dèle d’Europe 1 est de 54-55 ans, l’essentiel On va s’gêner, Laurent Ruquier
des podcasteurs a entre 24 et 35 ans », se (Europe 1) : 1 731 103
félicite Gilles Nay, le directeur des acti- Laurent Gerra (RTL) : 1 708 733
vités numériques au pôle news de Lagar- Les grosses têtes (RTL) : 1 204 734
dère. Un profil jeune, masculin et urbain, Au cœur de l’Histoire (E1) : 950 213
commun à tous les podcasteurs. De quoi La marche de l’Histoire
encourager les stations à lancer l’offen- (France Inter) : 513 424
sive sur tous les fronts : les sites Internet Les nouveaux chemins
et les applications mobiles bien sûr, mais de la connaissance
aussi les i-Tunes, Dailymotion, YouTube (France Culture) : 443 462
et autres plates-formes, dont la récente
SoundCloud, le nec plus ultra du moment. « Dans le monde du
numérique, il ne faut pas partir de l’idée que les gens viennent
vers vous ; c’est à vous d’aller vers eux, rappelle Joël Ronez. Pour
nos marques, c’est un moyen de pénétrer des univers de consommation qui ne sont pas a priori les nôtres… » Autrement dit : proposer ses produits à ceux qui les ont jusqu’ici boudés.
Les antennes sont-elles menacées ?
Et si la belle stratégie ne fonctionnait pas ? Si, à terme, les
podcasteurs, habitués à picorer, ne devenaient jamais des
auditeurs soumis au flux continu d’une antenne ? Si — scénario du pire —, le podcast finissait même par « vider la radio »,
comme le suggère Frank Lanoux, le directeur de RMC ? Pour
l’instant, 1 % seulement des sondés par Médiamétrie avouent
avoir écouté leur station préférée en mode rattrapage.
Quoique en progression, le phénomène demeure donc marginal, et pas du tout inquiétant pour le sacro-saint classement d’audience — déterminant pour les rentrées publicitaires, et donc pour la santé financière des stations. D’autant
qu’à ce jour l’auditeur qui n’a pas allumé son poste de la journée, mais écouté une émission en différé, est tout de même
comptabilisé dans les études. Ouf… Mais jusqu’à quand ?
Création sonore : un horizon sans limites ?
« Le Web est la meilleure chose qui soit arrivée à la radio de
création », assure Silvain Gire, le responsable éditorial d’Arte
Radio (lire page suivante). Il permet aux fondus de radio de
tout poil, amateurs et créateurs éparpillés dans la nature, de
mitonner leurs émissions librement, à domicile, presque
comme au bon vieux temps des radios libres. Et offre aux professionnels une plus grande liberté : « Avant le podcast, on pensait en terme de flux, on tenait compte de l’arrivée potentielle
d’auditeurs en cours d’émission, précise Carmelo Iannuzzo, délégué d’administration et de production de l’Atelier de créa- ☞
radio décryptage
la révolution des podcasts
☞ tion sonore radiophonique 1. On peut désormais se centrer davantage sur le contenu, opter pour des formes plus éclectiques et
choisir la longueur — alors que les diffuseurs ont tendance à raccourcir les formats, de peur de perdre de l’audience. » La limite
de cette bouffée d’air frais ? Elle n’est pas rentable, puisque les
œuvres sont en libre accès. Du côté de France Culture, l’effet
podcast semble avoir, pour l’instant 2, assez peu modifié la
pratique. « Nos productions s’inscrivent toujours dans un flux radiophonique, note Blandine Masson, responsable de la fiction.
En revanche, leur visibilité a été énormément accrue : le feuilleton est devenu la troisième émission la plus téléchargée de la station. On s’est aperçu qu’il y avait un vrai public pour les fictions.
Ce qui nous a amenés à être encore plus exigeants et à adapter des
textes plus contemporains, plus modernes. » •
1 Une association subventionnée par la Communauté française
de Belgique, qui accompagne la création radiophonique (www.acsr.
be). L’une de ses émanations est le site Silence Radio, qui permet
l’accès à de nombreuses pièces sonores (www.silenceradio.org).
2 Une série de fictions courtes autour du train, créée pour
une écoute via une application, devrait voir le jour en janvier.
Le modèle
Arte Radio
Grâce au Web,
des « sales gosses »
ont révolutionné
la radio de création…
Par Laurence Le Saux
« Ne dites jamais : “Je prends mon enregistreur, j’y vais et je
verrai bien.” Il n’y a rien ici-bas qui attende patiemment d’être
enregistré. Le réel est une illusion soluble dans l’alcool. Tout
documentaire est une vue de l’esprit, donc une fiction. » En
quelques phrases, voilà résumé l’esprit d’Arte Radio 1 par
son patron, Silvain Gire. Depuis dix ans tout rond, la webradio issue d’Arte enchante les oreilles : l’auditeur y picore à sa guise — en les écoutant en ligne ou en les podcastant — de solides documentaires, des feuilletons ambitieux
(par exemple l’excellent Bocal, de Mariannick Bellot, sur le
monde du travail) ou des pastilles humoristiques. La
marque de fabrique de ces productions ? Une absence de
formatage, un esprit décalé qui titille l’imagination, un
goût prononcé pour l’intime, une vraie qualité d’élaboration — l’enregistrement comme le montage et le mixage
sont particulièrement soignés.
Lorsqu’il lance cet ovni avec Christophe Rault, en 2002, Silvain Gire exige « du narratif qui parle à tout le monde », loin
d’une création sonore expérimentale ou élitiste. « Je ne veux
pas entendre le commentaire de l’auteur. La voix off est souvent
celle du pouvoir, d’une prétendue vérité. J’aime quand l’interview
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devient un récit à la première personne. » Ainsi est le responsable éditorial d’Arte Radio, « ayatollah du son », selon ses
propres termes, qui refuse aussi « la facilité de l’émotion musicale dans un documentaire ». A la fois exigeante et accessible, la
formule plaît : avec un budget annuel de 200 000 euros (dont
160 000 euros versés aux auteurs, chichement payés), Arte Radio cumule chaque mois 100 000 visites et 400 000 sons écoutés. « A 20 ans, on n’écoute pas France Culture. Les jeunes auteurs
ou auditeurs viennent d’abord chez nous, puis s’installent sur les
ondes de Radio France. » Plusieurs talents révélés par la webradio, comme Thomas Baumgartner, Claire Hauter ou Delphine
Saltel, officient désormais sur la station culturelle publique.
D’abord méprisée par les créateurs sonores — « nous
étions réduits à un médium, sans que notre contenu soit réellement analysé » —, l’audacieuse plate-forme gagne en notoriété. Au point que son capitaine prépare une version allemande pour 2014, et fait désormais le tour des stations
étrangères afin de vanter sa méthode. « Le podcast induit une
posture d’écoute attentive, active, proche de celle du lecteur,
précise-t-il. Cela implique une vraie responsabilité, celle de ne
jamais l’ennuyer. » En lui proposant par exemple un documentaire sur un trafic d’héroïne dans la Meuse (que le réalisateur Mehdi Ahoudig est en train d’élaborer) ou une « comédie pornographique » de l’auteur de BD Lewis Trondheim,
également en cours de création. « Avec ce projet très drôle et
grossier, on va perdre toute la crédibilité patiemment acquise
au fil de cette décennie, se réjouit Silvain Gire, sale gosse dans
l’âme. Mais on va faire un tabac chez les 12-15 ans ! » Décidément excitante, piquante, inattendue, Arte Radio semble
n’avoir jamais atteint l’âge de raison. Et c’est tant mieux •
1 www.arteradio.com
Plus d’infos
BAZIN 7H-9H30
Cinéma | musiques | livres | scènes | arts | formes | connexions
Manuel Braun pour Télérama
Le rendez-vous
critique
« Les Désarçonnés », de Pascal Quignard
L’écrivain ajoute un septième volume à son ambitieux
ensemble “Dernier Royaume”. Une réflexion mélancolique et
politique autour de l’homme, où se mêlent érudition et poésie.
Télérama 3270
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le rendez-vous
phorique, cette culbute, cette faillite
désigne, pour Pascal Quignard, un événement essentiel, aussi radical qu’une
conversion : « Tout à coup quelque chose
désarçonne l’âme dans le corps. Tout à
coup un amour renverse le cours de
notre vie. Tout à coup une mort imprévue fait basculer l’ordre du monde… »
Tomber à la renverse, c’est mourir
pour renaître : « La situation renversante désigne l’instant où commence le
voyage chamanique. C’est comme une
­seconde naissance qui s’ouvre dans le
cours de la vie. »
Cette « re-naissance », qu’expérimentent de façon exaspérée les mystiques et les chamanes, avec eux aussi
« celui qui tombe en extase, celui qui lit,
celui qui perd, celui qui aime », ouvre à
Pascal Quignard de multiples voies méditatives sur lesquelles s’engager. De
quoi se défait-on lorsqu’ainsi semble
vous être donnée la chance d’une « renaissance », s’interroge l’auteur de Vie
secrète ? C’est l’une des réflexions qui
courent dans Les Désarçonnés, livre
mélancolique mais aussi politique,
parsemé d’empreintes de Michel Foucault, bien plus ancré dans l’Histoire
qu’il n’y paraît. Déambulation poétique autant que séditieuse, qui interroge longuement l’homme, ce qui en
lui demeure d’archaïque ou d’animal,
mais aussi, et crûment, les civilisations
qu’il a bâties, le déploiement de force,
la cruauté sans limites, l’appétit de
pouvoir, la guerre comme « la fête humaine par excellence ». « Qu’est-ce qu’un
homme ? Un bâton pour tuer, un vieux
sac pour rapporter le tué (une espèce
d’outre), une langue pour rapporter la
mise à mort du mort au survivant (au
mangeur du mort) », résume Quignard.
Constat face auquel il n’est de salut que
dans le retrait, la solitude, la démission,
le silence. Se déconditionner, « prendre
l’air », disait Michaux. Quitter le groupe,
Essai
abandonner tout rôle social, être l’anaPascal Quignard
chorète à l’écoute du « bruit de la libermenade, se retrouvant gisant à terre, té. Le bruit des pommes de pins qui se
u
Chutant de cheval sur la route de Da- « mort, étendu à la renverse, le visage ­déchirent et qui s’ouvrent brusquement,
mas, Saul/Paul se releva, « et quoiqu’il tout meurtri et tout écorché […], n’ayant sous les branches, dans l’ombre mereût les yeux ouverts, il ne voyait rien », et ni mouvement ni sentiment non plus veilleuse et noire, sous le pin parasol,
bientôt il eut la révélation que ce néant qu’une souche », et qui, après avoir vomi face à l’île de Capri, l’été, à Ischia, sous le
était Dieu. Ainsi, les Actes des Apôtres « un plein seau de bouillons de sang pur », ciel bleu », poursuit Quignard.
L’image maintes fois déclinée de la
racontent-ils la conversion de Paul, entreprit d’écrire Les Essais. Ou encore
l’un des « désarçonnés » que Pascal Qui- Agrippa d’Aubigné, renversé de sa chute, de la renaissance, l’interro­
gnard rassemble dans ce volume, le mon­ture au combat en 1577, et qui, de gation sur l’origine des civilisations,
septième de l’admirable ensemble son lit de douleur, dicta les premiers renvoie plus souterrainement, mais
vers des Tragiques. De quoi la chute de aussi sûrement, à l’obsédante réflexion
qu’est Dernier Royaume.
On pourrait citer, avec Paul, Mon- cheval est-elle ici le nom ? Qu’elle soit qui constitue le point de mire de Dertaigne tombé de cheval lors d’une pro- réelle, mais aussi et plus souvent méta- nier Royaume : la quête des origines de
Les Désarçonnés
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t On aime un peu y Beaucoup u Passionnément o On n’aime pas
M. Braun pour Télérama | Nik Wheeler | A.Borrel | D. gaher | Mars Distribution | W. Mair, Basel/Zürich | B. Charoy/Pasco
l­’individu, de ce que l’écrivain nomme
le « jadis », à savoir non pas un temps
passé, mais « un monde antérieur à la
vie atmosphérique, ou au langage, ou à
la civilisation ». Une absence, un vide
qu’il définissait en ces termes dans La
Barque silencieuse (2009) : « Nous emportons avec nous lorsque nous crions
pour la première fois dans le jour la perte
d’un monde obscur, aphone, solitaire et
liquide. Toujours ce lieu et ce silence
nous seront dérobés… » Un inconnu duquel se rapproche, sans l’atteindre, le
re-naissant, contraint de repasser par
« la détresse originaire » — comme il a pu
croire, en sa chute, toucher du doigt
cet autre inconnu absolu qu’est la mort
— l’autre nom du néant.
On sait quelle hétérogénéité formelle apparente préside à la composition de chacun des essais de Dernier
Royaume. Eclats autobiographiques,
contes, mythes archaïques ou chrétiens, réflexions étymologiques, réminiscences de mille et une lectures sont
quelques-uns des matériaux que Pascal Quignard, une fois encore ici, juxtapose et organise, faussement désinvolte, architecturant en réalité une
singulière chambre d’échos dont on
pourrait presque percevoir, en transparence, les lignes de force secrètes.
Savant, philosophe, Pascal Quignard ?
« Que celui qui me lit ait constamment à
l’esprit que la vérité ne m’éclaire pas et
que l’appétit de dire ou celui de penser
ne lui sont peut-être jamais tout à fait
soumis », prévenait-il naguère. L’avertissement vaut pour Dernier Royaume
et ces Désarçonnés, où l’on ne saurait
dire ce qui, de page en page, relève de
l’invention, de l’érudition ou du fantasme méditatif.
Lisant Pascal Quignard, c’est dans
cet indécidable qu’il faut accepter de
se mouvoir — porté, quand le sens
échappe, quand l’incertitude s’installe,
par le souffle et la beauté du poème.
— Nathalie Crom
| Ed. Grasset
| 342 p., 20 €.
cette semaine, nous sommes…
Surpris
74
en constatant le spectaculaire
changement de cap du festival
Visa pour l’image de Perpignan.
Transportés
Hantés
61
46
par le retour en adolescence
émouvant et drôle de l’héroïne de
Camille redouble, de Noémie Lvovsky.
par les ballades crépusculaires
d’un bob dylan au mordant retrouvé,
sur un album au son épaissi.
Fascinés
Réjouis
66
la chute d’Abélard
« Ce n’est pas au lendemain de la castration, en 1118,
qu’Abélard se mit à rédiger l’histoire de ses malheurs.
C’est douze ans après, à la suite de son accident
de cheval, en 1129, et durant toute l’année qui suit.
Ce n’était pas en France, mais en Bretagne. Il a fait
une mauvaise chute, il est tombé violemment sur
la tête en quittant son prieuré de Saint-Gildas-de-Rhuys
pour se rendre à Nantes. Les vertèbres cervicales
se déboîtent. Il hurle. On le retransporte au prieuré.
Il écrit Historia calamitatum. »
58
en découvrant la force de Foi,
Amour, espérance, où il suffit
d’un mot pour suggérer un gouffre.
à la lecture de à quoi jouent
les hommes, signé Christophe
Donner, roman en milieu hippique.
Télérama 3270
12 / 09 / 12
45
cinéma
Le Jour des corneilles
Jean-Christophe Dessaint
Ce film d’animation français au graphisme éblouissant met en scène un
enfant sauvage aux prises avec le monde dit civilisé. Une petite merveille.
Les contes ouvrent toujours
sur des forêts profondes,
peuplées d’ogres, de créatures magiques et de gamins perdus.
C’est le filon de l’animation : bien des
films y ont puisé leurs thèmes et leurs
héros. Le Jour des corneilles, premier
long métrage d’un jeune réalisateur
français, utilise ces figures familières.
Mais Jean-Christophe Dessaint les habille autrement, redistribue les vieilles
cartes du merveilleux pour offrir une
histoire neuve, forte et déroutante :
l’ogre, ici, est tourmenté. C’est un colosse farouche, une montagne barbue
qui élève son fils en solitaire au fond
des futaies. Le petit s’appelle Courge,
et des enfants comme lui sont rares au
b
56
Télérama 3276
24 / 10 / 12
cinéma, en animation comme ailleurs :
il ressemble à une sorte de Gollum touchant, un croquis agile, dégingandé et
maigrichon. Pas un poil sur le caillou,
de grands yeux naïfs. Pour le reste, enfant sauvage, quelque part entre Rousseau et Truffaut, il pousse tout seul,
rêve dans les branches et les taillis,
chasse comme un animal, en prédateur
tranquille, sans états d’âme. La forêt est
son univers, sa matrice bruissante et
irisée. Ses seuls compagnons sont
d’étranges et bienveillants fantômes silencieux à tête de biche ou de chat, lointains cousins des dieux sylvestres de
Miyazaki. Au-delà de la lisière, son redoutable père l’a mis en garde : c’est
l’Outremonde, où règnent le malheur
Entre cartoon et
impressionnisme,
un conte pour
petits et grands.
et le néant. Un jour pourtant, l’ogre est
gravement accidenté. Pour le sauver,
Courge tente l’impossible : passer la
frontière des mondes. Et c’est le nôtre
qu’il découvre, un village et des
hommes, une fillette, un bon docteur et
d’anciens, douloureux secrets.
Adapté d’un roman pour adultes de
Jean-François Beauchemin, ce dessin
animé se met à la portée des enfants,
sans jamais tomber dans le piège de la
mièvrerie. Visuellement, chaque plan
est un tableau aux teintes si vibrantes
qu’on croirait respirer la résine des
arbres, sentir la chaleur d’un soleil automnal dans une ruelle pavée. Dans ce
merveilleux décor, dont la finesse rappelle les toiles des impressionnistes,
les personnages, eux, tranchent radicalement : croqués avec humour, tendresse et parfois avec cruauté, ils ont la
simplicité et les couleurs franches du
pur cartoon. Le contraste, à la fois désarçonnant et beau, donne au film un
style unique, envoûtant.
Cinéma
Daniel Craig,
pour la troisième
fois dans la peau
du célèbre espion.
Le Jour des corneilles n’est pas moins
singulier par les thèmes qu’il aborde.
Rien n’est édulcoré : on y parle de souffrance et de deuil, de rejet et d’apprivoisement. Tout ce qui a transformé
un père en ogre et qui ouvre — au
contraire — pour son drôle de fils un
horizon de promesses. Dans l’Outremonde, Courge apprend à parler aux
vivants : l’odieuse et comique commère locale, une garnison de soldats
d’opérette, mais aussi un médecin humaniste (d’autant plus émouvant que
son timbre tranquille et débonnaire est
celui de Claude Chabrol, dont ce fut le
dernier « rôle »). Il s’attache surtout à
ce qui jadis n’était pour lui qu’un gibier : une corneille, libre et légère
émissaire d’espoir, sombre et joyeuse,
comme le film. — Cécile Mury
| France (1h36) | Scénario : Amandine Taffin,
d’après le roman de Jean-François
Beauchemin | Avec les voix de Claude
Chabrol, Jean Reno, Lorànt Deutsch,
Isabelle Carré.
Skyfall
Sam Mendes
Retour aux sources avec un 007 plus tourmenté que déchaîné.
Pour son cinquantième anniversaire, James ne nous fait pas faux Bond.
James Bond a 50 ans et, sous Forster s’y était essayé, avec un résultat
les traits de Daniel Craig, épuisant. Opter pour un découpage à
porte toujours beau. Mais, à l’ancienne, avec des plans qui osent déen croire les politiciens qui veulent net- passer les cinq secondes, a du bon :
toyer le MI-6, l’espion qu’on aimait se- voir la course-poursuite dans Istanbul
rait usé, vieilli, fatigué. Au retour d’une qui ouvre le film. Quand l’intrigue fait
mission calamiteuse, 007 doit d’ailleurs ensuite escale à Shanghai, on se croirepasser les tests du parfait agent se- rait chez Wong Kar-wai : le temps
cret… où il échoue piteusement, le semble suspendu, sous les reflets irsouffle court, l’épaule en compote, réels des néons publicitaires — sompavec des performances au tir dignes tueuse photo de Roger Deakins, le chef
d’un parkinsonien. Quant à son expé- opérateur attitré des frères Coen.
Le retour au classicisme passe aussi
rience du « terrain », elle semble ringarde face aux nouveaux terroristes du par un méchant d’anthologie. Il faut atXXIe siècle, ces hackers de génie dont tendre soixante-dix minutes pour le
les programmes informatiques sèment découvrir, mais quelle apparition ! Jale chaos jusqu’au cœur de Londres. vier Bardem, le cheveu blond platine,
Alors, James, bon(d) à partir la re- compose un criminel aussi suave
traite ? Sam Mendes prouve le contraire. qu’une créature d’Almodóvar et aussi
Le réalisateur des Noces rebelles re- terrifiant que le serial killer de No
prend les recettes appliquées par country for old men. Sa première entreChristopher Nolan dans ses trois Bat- vue avec Craig, riche en sous-entendus
man : il revient à l’essentiel de la série : homosexuels, est l’un des sommets de
humour british et élégance. Et il prend Skyfall — Sam Mendes confirme une
le temps de creuser la psychologie des fois encore son talent pour la direction
personnages, quitte à alléger le film en d’acteurs. Comme de juste, les deux
testostérone. Sam Mendes a compris ennemis s’affrontent pour une femme.
qu’il était illusoire de vouloir concur- Pas pour la James « bombe » girl 2012
rencer les Jason Bourne sur le terrain — la supersexy Bérénice Marlohe, (trop)
de l’action speedée — dans le précé- vite sacrifiée. Mais pour une mamie, ou
dent Bond, Quantum of solace, Marc plutôt une « maman » : M, la chef septua- ☞
Finalement 2012 | F. Duhamel - Skyfall/Danjaq, LLC, United Artists Corp., MGM, Columbia, Inc.
n
,
N
B
.
On aime un peu
Beaucoup
Passionnément
On n’aime pas
Télérama 3276
24 / 10 / 12
57
Cinéma
plore un univers de nouvelle guerre
technologique, intrigant et inquiétant.
Au-delà du plaisir de suivre une
course-poursuite avec un drone chargé de missiles, l’intrigue éclaire des
zones d’ombre du monde militaire
d’aujourd’hui, où l’on projette de « fabriquer » des soldats plus résistants,
car génétiquement modifiés. Une vision de la défense armée post-11 Septembre et post-Irak, qui se développe,
selon Tony Gilroy, dans des agences
gouvernementales américaines spécialisées où il a enquêté. De quoi ouvrir efficacement l’imaginaire du
film, et lancer de nouvelles hypothè­
ses sur l’agent inconnu, Aaron Cross.
Et si son histoire effacée se trouvait
en partie dans les nouvelles guerres
de l’Amérique ?
La quête de l’identification se poursuit, ce personnage aussi athlétique que
à la fois fidèle aux codes des films pré- refermé sur lui-même une fascination
cédents et renouvelée. En tant que scé- réelle, une affection aussi. Brillamnariste de la saga Bourne depuis ses dé- ment secondé par le chef opérateur
buts, Tony Gilroy a montré qu’il savait Robert Elswit (oscarisé pour There will
jouer à cache-cache avec la vérité, en be blood), il filme son héros en dondire juste assez, mais pas trop. Son re- nant l’impression de vouloir faire
gard de cinéaste est plus direct. Ainsi, corps avec lui, aussi bien mentalele premier décor du film, les mon- ment que physiquement. Une ambitagnes Rocheuses désertiques et hi- tion que réalise pleinement l’acteur
vernales, est utilisé comme un reflet Jeremy Renner, qui interprète Aaron
du personnage, de son silence et de Cross tout en intériorisation et tout en
son isolement. Plus tard ce sont, à mouvement. Ce doublé donne un film
l’opposé, les rues bondées de Manille d’action intelligent. Sérieux, convainqui deviennent un révélateur. Au mi- cant, sans pesanteur.
lieu de la foule, Aaron Cross suit tou- — Frédéric Strauss
jours son chemin solitaire : le monde | The Bourne Legacy, Etats-Unis (2h16)
extérieur n’existe pas pour lui. Sinon | Scénario : Tony et Dan Gilroy
pour s’en extraire, en incroyable acro- | Avec Jeremy Renner, Rachel Weisz,
bate. On sent que Tony Gilroy a pour Edward Norton.
Quelques Heures
de printemps
Stéphane Brizé
Il sort de prison, elle est condamnée par la maladie. Stéphane Brizé
filme avec justesse la relation conflictuelle entre une mère et son fils.
Le cinéma de Stéphane Brizé
repose sur la délicatesse. Et il
n’y a rien de plus casse-gueu­
le : s’il n’y en a pas assez, le film s’assèche ; un rien trop — comme dans Mademoiselle Chambon —, et il coule. Brizé
est contraint, le malheureux, à attraper constamment la « note bleue » — ce
moment de grâce bien connu des jazzmen — et à la tenir tout du long sans faiblir. Dur boulot !
Cette note bleue, il la trouve ici
grâce à ses interprètes : Hélène Vincent
et Vincent Lindon, mère et fils aussi taiseux que des personnages de Georges
Simenon. Elle l’énerve avec ses manières de vieille petite souris grise, il
l’exaspère par sa rancœur de vieux garçon aigre. Comme il sort de prison, les
voilà brusquement contraints de cohabiter. Vivre ensemble, pour eux, c’est
l’horreur, mais lorsqu’une dispute les
sépare, c’est presque pire : la vieille
dame n’hésite pas à utiliser — et de
quelle manière ! — son chien bien-aimé
pour faire revenir le fils envolé…
Il est faible, elle est forte. Il ne fait
que se lamenter. Elle, elle agit. Comme
elle se sait malade et inguérissable,
elle a décidé, à défaut d’avoir réussi sa
vie, de ne pas rater sa mort. En la provoquant avant l’heure. En tant que
Mary Cybulski | Diaphana
n
Ils se retrouvent
juste avant
de se perdre,
définitivement.
Avec Vincent Lindon
et Hélène Vincent.
vieille petite souris grise, elle a tout planifié avec soin. Et, le jour dit, accompagnée de son fils, interdit, elle se rend en
Suisse où l’accueillent, avec une politesse exquise, des spécialistes du « suicide assisté »… Stéphane Brizé filme
cette cérémonie funèbre avec pudeur,
rigueur, au moyen de plans-séquences
discrets, presque invisibles. Les colères
de Vincent Lindon s’estompent, seul
son regard accompagne désormais
cette mère mal-aimée, mal aimante,
jusqu’à la fin qu’elle s’est choisie…
retrouvez
le blog Cinéma
d’Aurélien
Ferenczi sur
télérama.fr
A côté d’eux, et pourtant si loin, le cinéaste filme des silhouettes bienveillantes : le voisin de la vieille dame
(Olivier Perrier, aussi juste que les
grands seconds rôles du cinéma français de jadis) et la femme que rencontre
le fils (Emmanuelle Seigner, belle, souriante, solaire). Ils sont la douceur et la
lumière de ce film sombre, un monde
d’espoir que ni la mère ni le fils ne
peuvent seulement imaginer. Et qu’ils
repoussent, par peur et par goût du
malheur. C’est dire à quel point émeut
leur première et dernière étreinte, si
brève, si dérisoire, alors que tout, entre
eux deux, est joué, déjà. Elle résonne
com­me une délivrance. Cette mort est
leur victoire. — Pierre Murat
| France (1h48) | Scénario : S.Brizé,
Florence Vignon | Avec Vincent Lindon,
Hélène Vincent, Emmanuelle Seigner,
Olivier Perrier.
Télérama 3271
19 / 09 / 12
53
Cinéma
Alyah
Elie Wajeman
Adèle Haenel
et Pio Marmaï,
épatants.
Partir en Israël et tout recommencer,
tel est le rêve d’Alex… Un polar
intimiste et un premier film réussi.
Alex en a marre. A 27 ans, ce
juif parisien, ni sioniste, ni
pratiquant, vend du shit pour
vivre et passe son temps à sortir Isaac,
son frère aîné, de la mouise. Séduit par
le projet de son cousin d’ouvrir un restaurant à Tel-Aviv, il décide de faire son
alyah : procédure compliquée pour immigrer et s’installer en Israël. Mais ce
n’est pas facile de tout quitter quand on
a des amis, des amours, des emmerdes…
Pour son premier film, Elie Wajeman
réussit un polar intimiste où, belle idée,
la fuite n’est pas une lâcheté, mais la
possibilité d’un renouveau. L’espoir,
pour Alex le velléitaire, de faire, enfin,
un vrai choix, de prendre en main sa vie.
Partira ? Partira pas ? Grâce à la mise
en scène, nerveuse, on est conquis par
ce suspense existentiel, ce dilemme
qui rappelle les films noirs à la James
Gray, The Yards, notamment : pour se
construire, il faut renoncer à ce qu’on
a de plus cher. Aux liens du sang ou à
une femme, qui, soudain, illumine le
Captive
Brillante Mendoza
ré de plusieurs prises d’otages, perpétrées par des séparatistes en lutte pour
l’indépendance de l’île de Mindano.
Des faits réels qu’il reconstitue à sa manière, c’est-à-dire en adoptant la position la plus neutre possible. Pas question de justifier le geste des preneurs
d’otages. Plutôt d’explorer ce qu’il
peut rester d’humanité dans cette situation extrême.
Ravisseurs et captifs font route commune et sont parfois contraints de se
serrer les coudes. Par exemple, face aux
échanges de tir violents avec l’armée,
lancée à leur trousse. La terreur vient
alors d’en face. Une fois dans la jungle,
c’est une longue marche, éprouvante,
qui dure plus d’un an pour certains.
Avec ses moments de découragement
et d’espoir, de tristesse et de joie mê­
lées — lorsqu’un otage est libéré. Des
liens improbables se créent, forcés, bru­
taux parfois (deux terroristes se choisissent des épouses parmi les captives), ☞
Une fiction très réaliste où le cinéaste
philippin explore les liens que
ravisseurs et captifs nouent lors
d’une prise d’otages. Captivant.
Un hôtel, sur le littoral des
Philippines, est pris d’assaut
par un groupe de terroristes
musulmans. Que veulent-ils ? Kidnapper une vingtaine de touristes et de bénévoles travaillant dans l’humanitaire,
dont Thérèse Bourgoine, personnage
interprété par Isabelle Huppert, importante sans être omniprésente : l’actrice se fond dans le groupe. Dans cette
galère, tout le monde est logé à la
même enseigne. Panique, cris, confusion. Les victimes sont aussitôt embarquées sur un bateau. Le spectateur
aussi, tant l’immersion, créée par
Brillante Mendoza (Serbis), est immédiate. Le cinéaste philippin s’est inspi-
n
Isabelle Huppert, une otage parmi d’autres.
« Corinne Masiero est une révélation » TÉLÉRAMA
UN FILM DE CYRIL MENNEGUN
ÉDITION COLLECTOR 2 DVD AVEC DE NOMBREUX SUPPLÉMENTS dont deux documentaires de Cyril Mennegun
(TAHAR L’ÉTUDIANT, avec Tahar Rahim, et LE JOURNAL DE DOMINIQUE)
DISPONIBLE À LA VENTE EN DVD ET ÉGALEMENT EN VOD AVEC
sur www.universcine.com et les plateformes partenaires
24 mai production | Kate Barry
n
quotidien… Les interprètes sont tous
épatants : les seconds rôles comme
Guillaume Gouix, meilleur pote du héros, son bon et son mauvais génie, ou
le réalisateur Cédric Kahn, à la présence étonnante en frère trop encombrant. Pio Marmaï, lui, prouve qu’il
peut aisément porter un film sur ses
épaules, et Adèle Haenel (L’Apollonide)
est tellement sensible et vibrante qu’on
croit voir une nouvelle Adjani. La
scène où elle fait le point sur leur relation (par un schéma sur une nappe en
papier !) est un vrai moment d’émotion… En hébreu, alyah signifie montée, accomplissement, et c’est bien le
cas pour ces deux acteurs pleins de
grâce. — Guillemette Odicino
| France (1h30) | Scénario : E. Wajeman
et Gaëlle Macé | Avec Pio Marmaï, Cédric
Kahn, Adèle Haenel, Guillaume Gouix.
Cinéma
☞ mais pas uniquement. Thérèse Bourgoi­
ne, femme courage, discrète mais qui
tient tête, se prend ainsi d’affection pour
un terroriste plus jeune que les autres…
Le casting est inégal. Et Mendoza
survole un peu vite certains personnages. Mais on est captivé par cette singulière aventure humaine, où toutes
sortes de sentiments et d’états — de la
rage à l’enchantement — se bousculent.
Où l’instinct de survie n’empêche pas
la lucidité. Dans un hôpital, les otages
comme les terroristes, affamés, se jettent ainsi sur du pain et des biscuits
comme des chiens voraces. L’instant
d’après, on voit Thérèse Bourgoine,
dans un coin, tenter de retenir ses lar­
mes. Preuve fugace que la dignité est
loin de baisser ses armes.
— Jacques Morice
| France/Philippines/Grande-Bretagne/
Allemagne (2h02) | Scénario : B. Mendoza,
Patrick Bancarel | Avec Isabelle Huppert,
Kathy Mulville, Marc Zanetta.
Après la bataille
Yousry Nasrallah
Quand le cinéma s’empare de
l’histoire immédiate : le 2 février 2011, la « bataille des chameaux » ensanglantait la place Tahrir et
le Printemps égyptien. Quelques mois
plus tard, l’incident est au cœur du
septième film de Yousry Nasrallah, ancien collaborateur de Youssef Chahine.
Après la bataille met en scène une jeune
« bobo » cairote, Rym, pubarde mais
idéaliste, engagée dans la révolution :
elle découvre que les cavaliers et les
chameliers qui ont attaqué, ce jour-là,
les manifestants étaient en fait manipulés par des pro-Moubarak.
Rym s’attache donc à Mahmoud,
père de famille illettré. Il vivait de balades à cheval proposées aux touristes,
jusqu’à ce que plus personne ou pres­
n
Après la bataille :
un face-à-face
entre l’Egypte
d’hier et celle
d’aujourd’hui. Avec
Menna Chalaby.
que ne visite les pyramides. Pire : l’ad- fiques, sculptés, sur les visages de Rym
ministration veut que son petit village (éclatante Menna Chalaby) et de Mahde Nazlet, tout près de Gizeh, ne pro- moud (Bassem Samra, d’une grande
fite plus de la manne touristique… Un intensité) deviennent l’incarnation
mur le sépare désormais des lieux sa- des doutes d’une société désunie.
crés qui le faisaient vivre. Entre la Quelques mois après le succès des
jeune femme et le cavalier circulent un Femmes du bus 678, le cinéma égyptien
désir impossible et un regret puissant : prouve une fois de plus son talent à
le mur, ici, est symbolique, c’est une faire des archaïsmes et des mutations
fracture économique, culturelle, d’un pays une geste passionnante.
presque temporelle — elle incarne — Aurélien Ferenczi
l’avenir mondialisé, lui, l’Egypte millé- | Baad el Mawkeaa, France/Egypte (2h02)
naire. Fossé d’autant plus insoute- | Scénario : Y. Nasrallah, Omar Schama
nable que le pays doit s’unir pour ache- | Avec Menna Chalaby, Bassem Samra,
ver sa mue démocratique et que Nahed El Sebaï.
chacun peut profiter du changement…
Pas de discours enflammés : Yousry Le Sommeil d’or
Nasrallah saisit le quotidien d’une Cai- Davy Chou
rote d’aujourd’hui comme celui, nettement moins contemporain, d’une faNé en 1960, le cinéma cammille plus traditionnelle, loin de la
bodgien est mort brutalegrande ville. Il le fait avec énergie et
ment en 1975. Assassiné par
tendresse, amour et compréhension les Khmers rouges. La plupart des
pour ses personnages et leurs failles. Il films ont disparu, nombres d’acteurs
a le goût et le talent de traquer le poli- ont été tués et les salles de cinéma sont
tique à travers l’intime. Aux images vi- devenues des squats, des salles de
déo manichéennes des combats place billard ou des karaokés. La jeunesse
Tahrir, il oppose la force d’un regard cambodgienne d’aujourd’hui ne sait
de pur cinéma : les gros plans magni- pas qu’elle a un patrimoine cinémato-
n
PAR LE RÉALISATEUR DE
12H08 À L’EST DE BUCAREST,
CAMÉRA D’OR À CANNES
POLICIER,
adjectif
UN FILM DE CORNELIU PORUMBOIU
“Antonioni qui n’aurait
pas oublié d’être drôle”
“Une relecture low-fi
du film policier”
Le Monde
DISPONIBLE À LA VENTE EN DVD ET EN VOD
SUR www.universcine.com
AVEC
ET LES PLATEFORMES PARTENAIRES
graphique. Comment faire un documentaire sur un cinéma sans images ?
Le jeune réalisateur Davy Chou a trouvé : en réveillant son esprit grâce à
quelques survivants, producteurs, actrices ou cinéphiles de cette époque.
Tous se souviennent comme si c’était
hier de cette parenthèse enchantée où
tout le pays courait voir des films pleins
de légendes, d’actions, d’effets spéciaux qui évoquent Méliès, et de stars
qui les faisaient rêver, au point qu’un
des intervenants se souvient mieux de
leurs visages que de ceux des membres
de sa famille exterminée.
Une ancienne actrice, qui vit entourée de photos de films, évoque le temps
de l’insouciance. Un réalisateur pleure
face caméra : il a tout perdu. Plus une
seule bobine pour prouver qu’il fut cinéaste. Et puis il y a celui qui garde une
bonne humeur à toute épreuve, encore fier aujourd’hui de ses effets spéciaux, qui enthousiasmaient les spectateurs. Du coup, jolie trouvaille, Davy
Chou le met en scène avec le même
genre de trucages… Même les lieux se
souviennent. Ce grand rayon de lumière qui transperce ce cinéma en
ruine devenu un squat géant, n’est-ce
pas la lumière d’un projecteur, comme
quarante ans auparavant ? Le Sommeil
d’or est la preuve éclatante qu’il est impossible d’éteindre la mémoire du cinéma. — Guillemette Odicino
| Documentaire franco-cambodgien (1h40).
L’actu des DVD
Diamants
pour canapé
Par Samuel Douhaire
MK2 | Mosfilm-éditions Potemkine
Sibériade, d’Andreï
Konchalovsky,
fresque
magistralement
antisoviétique.
L’URSS des années 1970 avait ses
cinéastes officiels (Bondartchouk)
et ses dissidents (Tarkovski).
Konchalovsky, lui, se situait entre
les deux : être un enfant gâté
de la nomenklatura ne l’empêchait
pas d’épingler les impasses du
régime communiste. Sibériade,
fresque magistrale de trois heures
trente très rarement projetée,
raconte sept décennies de
développement des terres reculées
de Sibérie. Mais sous un angle
soviétiquement incorrect : l’avenir
détruit la mémoire du passé,
la nature et les hommes paient
un prix exorbitant pour le progrès.
Trente-trois ans après, la poésie
de ce film-fleuve n’a pas vieilli.
Konchalovsky multiplie les rimes
visuelles entre les époques
et les personnages dans un récit
épique, tantôt bouffon, tantôt
tragique, où l’on s’entre-tue avant
de trinquer à la vodka. Cent pour
cent russe, en somme !
Autre diamant venu de l’Est,
mais plus brut, Policier, adjectif,
du Roumain Corneliu Porumboiu,
injustement boudé par le public
lors de sa trop rapide sortie en salles,
il y a deux ans. Pas de lyrisme ici,
mais un style épuré jusqu’à l’os.
C’est la chronique d’une enquête
de routine. Un inspecteur surveille
un ado fumeur de joints qu’il hésite
à arrêter, au point d’en faire un cas
de conscience majeur. Dans ce
polar, l’action se réduit à de longues
filatures à pied, la violence à
un affrontement verbal arbitré par…
un dictionnaire. Ce minimalisme
pourrait être accablant d’ennui,
or le burlesque à froid de Porumboiu,
et surtout sa mise en scène,
beaucoup plus complexe qu’elle
n’en a l’air, le rendent sans cesse
captivant.
| Sibériade, d’Andreï Konchalovsky (1979),
2 DVD Potemkine/agnès b.
| Policier, adjectif, de Corneliu Porumboiu
(2010), 1 DVD La vie est belle.
«UN CHEF-D’ŒUVRE.»
L’EXPRESS
«UN PLAISIR ROYAL.»
LES INROCKUPTIBLES
D’APRÈS LE ROMAN DE
CHANTAL THOMAS
PARU AUX ÉDITIONS DU SEUIL.
ACTUELLEMENT
EN DVD, BLU-RAY ET VOD
«UN PREMIER FILM CHOC.»
Télérama
Crédits non contractuels.
Cinéma
ACTUELLEMENT
EN DVD, BLU-RAY ET VOD
Télérama 3271
19 / 09 / 12
Cinéma
Les Saveurs du palais
Christian Vincent
Dans ce film qui accommode
les souvenirs de la cuisinière
personnelle de François Mitterrand à l’Elysée — Danièle Delpeuch —,
on pourrait ne voir qu’une envie de
faire recette. Mais la saveur annoncée
est bien là… Arrachée à son Périgord par
une berline ministérielle speedée, Hortense Laborie (Catherine Frot) semble
tout faire comme sa bonne cuisine traditionnelle : patiemment, en mitonnant. A l’Elysée, elle impose son style
popote, pendant qu’à la cuisine centrale (chargée du tout-venant des visiteurs VIP) c’est l’agitation en tous sens.
Dans ce palais plein de gens qui n’ont
pas une minute, Hortense réussit un
jour à parler au président, qu’interprète, belle idée, un Jean d’Ormesson
mitterrandien en diable. Il incarne la
longévité, la permanence. C’est pour ça
qu’il aime la cuisine d’Hortense, des
plats qui ont une histoire, qui racontent
des souvenirs. Quand ces deux-là se
,
mettent à converser, c’est la catastrophe pour les conseillers : tout s’arrête ! Mais la cuisine peut-elle retenir le
temps, a fortiori celui du président ?
Il y a là de jolis ingrédients de comédie, télescopant le saint-honoré à la
sauce mémé et les coulisses du pouvoir,
au 55, rue du Faubourg-Saint-Honoré.
La bonhomie de Catherine Frot fait
merveille pour donner à Hortense authenticité et cocasserie. Mais la comédienne sait aussi exprimer la mélanco-
Mitterrand
et sa cuisinière,
une relation truffée
d’authenticité.
Avec Jean
d’Ormesson
et Catherine Frot.
Après coup
De l’ultra-religieux à l’ultra-futile : bienvenue à la 69e Mostra de Venise.
Que dire du Lion d’or, décerné à
Pieta, du Sud-Coréen Kim Ki-duk,
sinon que son cocktail de sadisme
et de romantisme semble
boursouflé ? Emphatique aussi,
To the wonder, de Terrence Malick,
dont le prosélytisme chrétien finit
par devenir un frein à son
intelligence. Ultra religieux,
jusqu’au fumeux, c’était la
tendance lourde de cette édition,
avec ses juifs orthodoxes (Fill the
void, de Rama Bursthein, dont
l’interprète féminine, Hadas Yaron,
a été primée) et son gourou
scientologue (The Master, de Paul
Thomas Anderson, Lion d’argent,
plus un prix au duo Philip Seymour
Hoffman et Joaquin Phoenix).
Plus convaincant, Les Lignes
de Wellington, de Valeria Sarmiento
(sortie le 21 novembre). Une fresque
conçue dans un esprit de feuilleton,
qui raconte l’invasion manquée
du Portugal par l’armée
napoléonienne. L’épouse de Raoul
Ruiz a pris le relais de son défunt
mari (à l’origine du projet), et y
Télérama 3271
19 / 09 / 12
apposé sa griffe : son regard sur
les soldats et tous ceux qui gravitent
autour – prostituées, veuves,
déserteurs… Le film est une étrange
campagne militaire, à la fois épique
et attentiste, constellée de
personnages originaux, où les stars
(Deneuve, Piccoli, Malkovich…)
ne font que passer.
Marco Bellocchio, toujours
prompt à transformer des faits
historiques en allégories, a, lui,
créé l’événement avec La Belle
au bois dormant. En s’inspirant
de l’affaire Eluana Englaro – cette
jeune femme plongée dans le coma
pendant dix-sept ans et que son
père souhaitait euthanasier –,
il mêle l’intime et le politique,
la religion et la morale. Enfin, cerise
très acide sur le gâteau vénitien :
sea, sex and gun, via Spring
Breakers, de Harmony Korine.
Où comment quatre bimbos
en bikini fluo se transforment
en délinquantes. A la fois stylisé,
drôle, idiot, désinvolte, planant.
— Jacques Morice
musiques
L’Attente
Chanson rock
Johnny Hallyday
e
Que les adeptes se rassurent : en dépit
de vicissitudes qui font régulièrement
la une des 20 heures, l’homme n’a rien
perdu de ses capacités pulmonaires, ni
de son style fétiche — made in USA, ou
tout comme. Un an et demi après un
disque très raté, il débarque à nouveau
sur un terrain énergique, brandissant
ce fameux retour au blues et au rock…
qu’il n’a jamais quitté. Grosse voix,
gros son, grosses guitares : il maîtrise.
Miossec contribue largement aux
textes — qui pourraient être touchants
s’ils étaient interprétés avec plus de
nuances. Céline Dion fait une apparition pour un duo-duel-à-qui-chanterale-plus-fort-sur-le-refrain. On ne se
­moquera pas : au fond, c’est aussi pour
cela, pour cette vigueur inaltérable,
que les fans l’adorent. D’ailleurs,
­reconnaissons-le : sur le titre qui donne
son nom au disque (une ballade, pas
vraiment sobre mais efficace), peu de
chanteurs pourraient tenir la note
­aussi bien que lui. Test d’effort réussi.
— Valérie Lehoux
| 1 CD Warner.
Celebration Day
Rock
Led Zeppelin
En son et en images, la captation du concert historique de Led Zep, reformé
pour l’occasion en 2007. Un moment de magie à la fois intime et grandiose.
Les expressions, les regards échangés,
z
Après cinq ans de réflexion plus que de les sourires esquissés, les doigts qui
réfection, presque jour pour jour, ­filent sur la guitare, l’interaction sans
l’unique concert événementiel de pareille qui fit de Led Zeppelin, tout
­reformation de Led Zeppelin, donné à sauf une machine, une exception, sont
Londres (le 10 décembre 2007), à l’O2 captés au plus près. La jubilation non
Arena, devant quelque 18 000 privilé- contenue d’un Page, libérant des
giés (plus de 20 millions de demandes ­années de frustration, l’infinie classe
de billets avaient été enregistrées), se de John Paul Jones, ciment discrèteretrouve enfin gravé pour l’éternité. En ment omniprésent, et Plant, le plus
un double CD et, plus encore, en Blu- nerveux de tous, qui lentement reray (ou DVD). Pourquoi préférer trouve sa voix, se détend, envahi par la
l’image au son seul ? Car elle seule magie du moment. Sans oublier la mascapte l’extraordinaire intensité et cotte qui les soudait ce soir-là, Jason,
l’émotion dégagées au cours d’une batteur sur un nuage, appliqué à vivre
prestation qui a réussi l’impossible : son rêve : ressusciter son père en l’égamarier l’intime au monumental. Les lant. Led ­Zeppelin, Page l’a toujours dit,
plans de foule et d’ambiance réduits au était le fruit d’une extraordinaire alchiminimum, la réalisation se concentre mie entre quatre hommes. Ce concert
quasi exclusivement sur les quatre historique nous la révèle, miraculeusehommes réunis — Jimmy Page, Robert ment préservée. Aucune tournée de
Plant, John Paul Jones et Jason Bonham, reformation, aussi lucrative soit-elle,
fils de John, le batteur original du n’aurait justifié de risquer de la diluer.
groupe, dont la disparition vingt-sept — Hugo Cassavetti
ans auparavant sonna le glas du groupe. | 2 CD, 1 DVD, 1 Blu-ray Warner.
60
Télérama 3280
21 / 11 / 12
Robert Plant et
ses acolytes à l’O2
Arena de Londres :
une exceptionnelle
alchimie.
Talking Book
Soul
Macy Gray
a
retrouvez
la playlist
rock d’Hugo
Cassavetti sur
télérama.fr
Macy Gray revient en force. Six mois
après avoir publié un étonnant album
de reprises où elle se frottait pêle-mêle
aux compositions de Radiohead, Metallica ou Arcade Fire, la diva sinoque
d’I try fait une pause dans l’écriture
(deux disques sont en chantier) pour
relever un défi à peu près impossible :
recréer, de la première à la dernière
note, un chef-d’œuvre de la musique
noire américaine, Talking Book, subtil
mélange de pop ensoleillée et de funk
rugueux avec lequel Stevie Wonder
s’installa en maître à l’orée des
­années 1970. L’idée lui a été soufflée
par Hal Willner, producteur de Lou
Reed et de Marianne Faithfull, qui lança la vogue des albums hommages
dans les années 1980. Pour Willner,
e On aime un peu z Beaucoup a Passionnément o On n’aime pas
musiques
­reprendre un album entier est sans
doute l’aventure ultime et il a trouvé en
Macy Gray la partenaire idéale : téméraire, bouillante, versatile, et douée
d’une voix unique, souple et éraillée
qui se prête à toutes les interprétations.
Sa ­relecture de Talking Book, qu’elle
présente comme « une lettre d’amour à
­Stevie Wonder », est assez remarquable.
Fidèle au romantisme qui éclaire les
mélodies et au pittoresque des arrangements rêveurs et psychédéliques, et
assez libre pour réinventer Superstition en valse noire alanguie, rejouer les
refrains d’amour bafoué de Maybe your
baby avec la morgue d’une Betty Davis
et transporter le superbe I Believe vers
des cieux où le gospel est aussi somptueux et tordu qu’une cathédrale
­gothique. — Laurent Rigoulet
| 1 CD 429 Records/ Universal.
DALLE APRF | DALLE APRF | dr
Jaipur
Monde électro
Click here
e
Cette nouvelle étape indienne dans la
ville rose du Rajasthan, où le parisien
DJ Click, remontant aux sources tziganes, a posé quelque temps son studio mobile, réaffirme la démarche
d’un producteur plus soucieux de
­retranscrire ses rencontres dans leur
­authenticité la plus roots que de fragmenter ses sources. Les échantillons
sonores (échos de rue, psalmodie nocturne d’un fidèle enregistrée sous le
ventilo d’un mausolée soufi…) ne sont
que de courts interludes entre de longs
solos vocaux, incarnés, pénétrants,
tels ceux de la jeune Parveen et du
­vibrant Sanjay Khan, de la famille des
­Gitans Dhoad du Rajasthan.
Le résultat, toutefois, est inégal, ces
vieux chants de l’Inde rajpoute se prêtant moins aux pulsations électro que
les guinches balkaniques effrénées : au
mieux, les beats digitaux n’apportent
pas grand-chose. Plus festive, la transe
rom en mode techno convainc davantage, quoique que dans un genre déjà
bien balisé (Nusrat Fateh Ali Khan,
­Talvin Singh…). C’est encore dans la
­fusion la plus franche que l’on préfère
DJ Click, quand s’invitent flûte et violon roumain très folk, ou mieux, quand
le chant onirique de la Sarde Valentina
Casula se mêle à celui de Sanjay Khan
— le grisant In su monte e gonare.
— Anne Berthod
| 1 CD No Fridge/L’Autre distribution.
Le pianiste Baptiste
Trotignon, comme
Johnny, convie
Miossec sur son
dernier album.
Song Song Song
Jazz
Baptiste Trotignon
z
Comme pour tout pianiste de jazz qui
se respecte, c’est-à-dire qui respecte le
jazz en lui, le trio reste pour Baptiste
Trotignon le fondement de son art.
Mais ce superbe musicien est soucieux
aussi d’élargir son territoire, d’abord en
solo, où il excelle, puis en s’exposant
comme interprète (le Concerto en fa, de
Gershwin, redoutable piège à virtuoses),
et en tant que compositeur. Ainsi, il
vient de créer sur scène un Concerto
pour piano dont l’enregistrement est
­attendu avec une impatiente curiosité.
Dans son dernier disque, c’est la
chanson qu’il aborde, reprenant à nouveaux frais harmoniques des airs entêtants de Gainsbourg (La Javanaise),
Brel (Ne me quitte pas), Barbara (Ma
plus belle histoire), Nougaro (Une petite
fille) et même Schubert (Du bist die
Ruh), avec des interprètes diverses qui
donnent de vives couleurs à ses choix :
Jeanne Added, à la voix intoxicante,
Mônica Passos, « brésiliante ». Une voix
d’homme aussi, inattendue, celle de
Miossec. On doit aussi à celui-ci les
­paroles d’une chanson très jazzy de
Trotignon, Mon fantôme, à laquelle
­Melody Gardot apporte sa voix en un
drôle de sortilège. Tout est de bonne
­tenue dans ces douze titres, mais finalement c’est Trotignon soliste magique que l’on a le plus envie d’entendre et qui, parfois, se donne ici la
part moins belle. — Michel Contat
| 1 CD Naïve.
REprise
Daphné s’immisce dans les textes de la longue dame brune. Un album
hommage que l’on aurait aimé plus incandescent. Voire plus irrespectueux.
Que les chansons de Barbara
circulent est toujours une bonne
nouvelle. On a adoré les récentes
reprises d’Ariane Moffatt, de
La Grande Sophie ou de Raphaël.
Quinze ans après sa mort, Daphné
fait plus qu’eux : un album entier.
On en doit l’initiative à Thierry
Lecamp, d’Europe 1. Choix logique :
par sa sensualité et sa ferveur,
Daphné semblait en effet toute
taillée pour l’exercice. Sauf qu’en
matière artistique, rien n’est jamais
gagné d’avance, et surtout pas
l’émotion. Les treize chansons
choisies (dans un répertoire que
Daphné a découvert récemment)
dessinent grosso modo un best of ;
les arrangements, très classiques,
n’apportent pas d’éclairage
nouveau. Quant à l’interprétation,
elle semble curieusement effacée,
et les participations de Dominique A,
de Jean-Louis Aubert ou de
Benjamin Biolay n’y changent
rien. Comme si tous, coincés dans
Daphné chante sagement Barbara.
un corset orchestral trop proche
de l’original, effleuraient le sujet
sans l’empoigner vraiment, ni
oser le bousculer. Daphné, aurait
pu chahuter le répertoire ; elle
le visite avec respect. C’est joli,
bien sûr. Mais l’urgence et
l’incandescence des chansons de
Barbara se sont évaporées. — V.L.
I Treize Chansons de Barbara, Daphné,
1 CD Naïve.
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61
Opéras
Mozart, Verdi, Strauss, Bartók
Georg Solti
Pendant cinquante ans, Georg Solti n’a enregistré que sur un seul label, Decca,
qui ressort aujourd’hui les trésors de l’homme aux 31 Grammy Awards.
a
La renommée de Georg Solti s’est
construite sur ses succès discographiques. Aucun autre chef n’a collectionné autant de Grammy Awards que
lui : 31 ! Avec ses 26 trophées, Pierre
Boulez n’arrive qu’en deuxième position. A l’occasion du centième anniversaire de la naissance du chef hongrois,
Decca, l’unique label sous lequel il enregistra pendant un demi-siècle, ne
pouvait faire moins que rééditer, en
une première livraison de quatre coffrets, ces trésors de guerre. Trésors de
guerre, car, longtemps, Georg Solti a
­entretenu des rapports de force avec
ses orchestres — à l’exception de celui
de Chicago, où la lune de miel dura
plus de vingt ans. Survoltée, nerveuse,
sa direction combative n’était pas de
tout repos, aggravée par un sabir
« anglo-magyar-teutonique » comme il
s’en amusait lui-même, martelé d’un
accent martial. Mais cette énergie infatigable ne tendait que vers un objectif :
la perfection. Elle faisait le bonheur
des ingénieurs du son, qui pouvaient
lui demander de multiplier les prises,
avant de retenir la meilleure.
Le bénéfice artistique s’entend, et
s’empoche, aujourd’hui encore.
L’Aïda de Verdi, enregistré en 1961 à
Rome, avec les forces de l’Opéra de la
ville, comme le Don Carlo, mis en boîte
quatre ans plus tard à Londres, où sir
Georg régnait sur Covent Garden,
­dominent toujours la discographie, un
demi-siècle plus tard. Même suprématie indétrônable pour deux des six
opéras de Richard Strauss qu’il enregistra : l’Elektra de 1966, à Vienne, et
l’Arabella de 1957, premier jalon de la
fructueuse collaboration avec John
Culshaw, jeune et fringant producteur
présentent
Chef de fosse
survolté, Georg
Solti (ici en 1985)
débuta à l’âge de
15 ans à l’Opéra
de Budapest.
engagé par Decca. L’année suivante,
le tandem se lancera, pour un bail
de sept ans, dans l’aventure du premier enregistrement stéréophonique
intégral de la Tétralogie de Richard
Wagner — pulvérisant un nouveau
­record dans l’histoire du disque classique, ­celui des ventes.
L’envergure musicale de Georg
Solti ne pouvait le limiter à rester chef
de studio. A l’opéra, le chef de fosse
était d’une efficacité foudroyante. Il y
avait débuté très jeune, à 15 ans,
comme ­répétiteur à l’Opéra de Budapest, puis au festival de Salzbourg, où,
en 1937, il avait secondé Toscanini pour
les répétitions de La Flûte enchantée. Il
enregistra cet opéra deux fois (comme
il le fit ensuite pour Don Giovanni et
Così fan tutte) : chaque fois, la première
version, celle reprise justement dans le
coffret Mozart, est la plus fraîche. S’il
n’écouta que d’une oreille distraite les
interprétations des « baroqueux », il
n’en partageait pas moins, dans Mozart, certaines valeurs : la vigueur
acerbe des accents, la mobilité à fleur
de nerfs des rythmes, les couleurs
franches. Dans ses dernières années,
Georg Solti ­retourna dans sa Hongrie
natale, après plus d’un demi-siècle
d’exil. Rendant hommage à l’enseignement qu’il avait reçu, jeune pianiste, à
l’Académie Franz-Liszt de Budapest, et
saluant la mémoire de ses maîtres — les
compositeurs Leo Wiener, Zoltán Kodály, Béla Bartók —, il leur consacra ce
qui devait être son enregistrement testamentaire, inclus dans le coffret Bartók. Peut-être pour s’éteindre l’âme en
paix, à Antibes, le 5 septembre 1997.
— Gilles Macassar
| Les opéras de Mozart : 14 CD + 1 CD
bonus ; les opéras de Verdi : 15 CD + 1 CD
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Musiques | Classique
CONCERTS
THE HIVES
ROCK
À PARTIR DU 29 NOVEMBRE
DALLE APRF
z
Surplombant la scène, une
gigantesque figure à l’air
maléfique semble tenir
entre ses mains crochues de marionnettiste le sort de pauvres
pantins. Mais lesquels,
au juste ? Les Hives
eux-mêmes, le plus savoureux groupe de
guignols du circuit
rock’n’roll ? Ou bien le public, instantanément conquis, qui leur mange dans
la main ? Car les tonitruants néo-punks
suédois en queue-de-pie ne connaissent pas seulement leur garage rock
aux riffs gras et aux refrains bêtas sur le
bout des doigts, ils sont aussi des bêtes
de scène confirmées. Howlin’ Pelle
Almqvist, surtout, leur chanteur et leader, véritable Monsieur Loyal de leur
tordant rock’n’roll circus, déploie avec
un humour constant sa maîtrise de tous
les tics et maniérismes du jeune Jagger,
son modèle avoué. Mégalo et narcissique jusqu’à la caricature, il saute dans
la fosse, bondit, escalade les amplis,
tout en hurlant joyeusement ses jubilatoires hymnes trash. Derrière lui, sans
répit, la machine tourne à plein régime,
rythmant sans faille et jusqu’à épuisement ses poilantes élucubrations. On
en ressort, comme lui, en nage et réjoui.
— Hugo Cassavetti
| Le 29 novembre à Paris (Zénith),
le 30 à Talence (33), le 6 décembre
à Lyon (69), le 7 à Lille (59)…
Howlin’ Pelle
Almqvist, un Mick
Jagger à la sauce
suédoise.
MINA TINDLE
FOLK-POP
EN TOURNÉE
z
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TOUTES LES
DATES ET
RÉSERVEZ
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CONCERT SUR
TÉLÉRAMA.FR
Depuis la sortie de Taranta, premier album multifacette et printanier, Mina
Tindle promène un peu partout son
charme fou. Sa nouvelle emprise de la
scène tient à un attelage en trio, avec
Olivier Marguerit (Syd Matters) aux claviers et percussions et Guillaume Villadier à la guitare. Entre eux, bien calée,
Pauline De Lassus lance sur un fil sa voix
d’oiselle moins sage qu’elle n’en a l’air.
Ou permet à des chansons précieuse-
ment bâties de se détendre un peu, de
s’ouvrir à une chaleur du moment. Et
voguent Henry, Too loud ou Lovely Day.
Comme à La Maroquinerie (mars) ou
aux Bouffes du Nord (juin), des chœurs
vont s’inviter à l’occasion, JP Nataf passera croquer quelques notes ; Mina
Tindle a aussi le sens de la convivialité.
C’est au détour d’une tarentelle importée des Pouilles, frottée à la rudesse du
chant des « folles », qu’elle peut s’envoler le plus loin. Ce genre de magie guette,
ne la manquez pas. — François Gorin
| Le 22 novembre à Niort (79),
le 23 à Châteaubriant (44), le 26 à Paris
(Trianon), le 27 à Nantes (44).
*
pour le film Tabou
Sortie au cinéma le 5 décembre 2012
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places disponibles.
TÉLÉRAMA.FR
Tabou
de Miguel Gomes
Lisbonne de nos jours. Alors qu’Aurora,
une vieille dame au fort tempérament,
se meurt, un épisode de son passé
ressurgit. ça commence par : « Aurora
avait une ferme en Afrique, au pied du
mont Tabou… » Une histoire de passion
et culpabilité dans une Afrique de film
d’aventures.
Télérama 3280 21 / 11 / 12
63
livres
Ils nous ont emportés…
Pour répondre à la diversité
de vos intérêts et de vos goûts
et permettre à chacun de
s’y retrouver dans le flot des
nouveautés automnales, voici
la sélection définitive de nos
livres préférés de cette rentrée
littéraire 2012.
Depuis plusieurs années déjà,
nous mettons en avant, chaque
automne, les romans français
et étrangers que nous considérons
comme les plus réussis – écrivains
reconnus et jeunes auteurs mêlés.
A cette sélection, et dans
le même esprit, nous ajoutons
désormais des romans policiers,
des essais, des bandes dessinées
et des mangas, des ouvrages
pour la jeunesse, albums illustrés
et fictions. Ces choix sont le fruit
de discussions parfois enflammées,
suivies d’un vote des journalistes
littéraires de Télérama. Processus
démocratique, impitoyable
et déchirant. Car cette rentrée
est particulièrement généreuse
en bons et beaux livres, et tous
les ouvrages que nous avons aimés
n’ont pas trouvé place dans nos
listes. Parmi les plus importants,
citons L’Herbe des nuits, de Patrick
Modiano (éd. Gallimard, en librairie
le 4 octobre), Némésis, de Philip
Roth (éd. Gallimard, en librairie
le 4 octobre), et avec ceux-là
d’autres encore qui auraient pu
figurer dans les pages qui suivent.
Seulement voilà : il se trouve que
les délibérations en ont décidé
autrement, c’est ainsi – impitoyable
et déchirant, vous dit-on !
Ces différentes sélections vous
seront proposées, en présence
des auteurs, lors d’une grande
soirée en public mêlant rencontres
et lectures, qui se tiendra à Paris
au Théâtre du Rond-Point,
le 17 septembre. D’ici là, bonne
lecture ! – Na.C.
| Entrée libre, réservation obligatoire
sur www.theatredurondpoint.fr
ou au 01 44 95 58 81.
54
Télérama 3269
05 / 09 / 12
10 romans français
Célèbres ou à découvrir, ces auteurs parlent d’eux-mêmes,
plongent dans l’Histoire ou inventent des récits débridés…
La Première Défaite
Santiago Amigorena
Nouveau chapitre ajouté à la grande
fresque autobiographique
d’inspiration proustienne de l’écrivain
franco-argentin, La Première Défaite
est le traité minutieux et frénétique
d’un amour perdu, un livre-fleuve
ressassant, excessif et drôle.
| Ed. P.O.L | 630 p., 25 € | Lire TRA nº 3268.
Le Coursier de Valenciennes
Clélia Anfray
En tentant de remettre un paquet
à la veuve d’un camarade
de déportation, Simon devient
le symbole de la mémoire et du secret.
Ce premier roman, écrit par
une spécialiste de Zola, dissimule,
derrière un style classique, une fable
compulsive sur les silences
de l’Histoire et la notion de pardon.
| Ed. Gallimard | 148 p., 14,90 €.
Une semaine de vacances
Christine Angot
Treize ans après L’Inceste, Christine
Angot y revient avec un récit clinique
âpre et saisissant. Entre un homme
et sa fille, une relation de domination,
de manipulation. Mais aussi,
ultimement, une libération. Un geste
littéraire sidérant.
| Ed. Flammarion | 138 p., 14 €
| Lire TRA nº 3268.
La Nuit tombée
Antoine Choplin
Un récit de silences et de non-dits,
économe de ses mots, pudique
et bouleversant. Sensible au plus haut
point, aigu, essentiel. Deux ans après
la nuit tombée sur Tchernobyl,
un homme revient sur les terres
qu’il a habitées.
| Ed. La Fosse aux ours | 122 p., 16 €
| Lire TRA nº 3267.
Peste & choléra
Patrick Deville
Construit autour de la figure
d’Alexandre Yersin, médecin et
aventurier, un récit mélancolique
autant qu’ironique, où l’aventure
le dispute à la poésie, la médecine
à la géographie et l’érudition
à la fantaisie. Elégant et plus
qu’attachant.
| Ed. du Seuil | 224 p., 18 € | Lire TRA nº 3267.
Christine
Angot signe
un livre sidérant
sur l’inceste.
t On aime un peu y Beaucoup u Passionnément o On n’aime pas
« Oh… »
Philippe Djian
A partir d’un scénario romanesque
extravagant, Djian poursuit
sa méditation sur le Mal et peint
un très beau portrait de femme,
pleinement contemporain, rincé
de tout sentimentalisme, de tout
conformisme, à rebours des clichés
et de la bien-pensance.
| Ed. Gallimard | 240 p., 18,50 €
| Lire TRA nº 3267.
À quoi jouent les hommes
Christophe Donner
Un soupçon d’autobiographie,
mais surtout une plongée dans
le xixe siècle, les courses hippiques,
la naissance du PMU et des cabarets
parisiens… Ingrédients d’un grand
roman épique et passionnant,
pimenté par le ton incisif
qu’on connaît à Donner.
| Ed. Grasset | 240 p., 18,50 €.
14
Jean Echenoz
Deux ans après avoir clos sa trilogie
de romans biographiques (Ravel,
Courir, Des éclairs), Jean Echenoz
se penche sur la Grande Guerre,
embrassant la tragédie en quelque
cent vingt pages d’une bouleversante
beauté. Un grand livre.
| Ed. de Minuit | 124 p., 12,50 €
| En librairie le 4 octobre.
Lea Crespi pour Télérama
Le Sermon sur la chute de Rome
Jérôme Ferrari
Dans cette fresque laconique, portée
par une écriture somptueuse,
un village corse devient le centre du
monde, le support très contemporain
d’une méditation sur le temps,
les générations, le délitement
des mondes et des rêves des hommes.
| Ed. Actes Sud | 202 p., 19 €
| Lire TRA nº 3267.
Petite table, sois mise !
Anne Serre
Dans cette aimante famille
bourgeoise provinciale, c’est
avec allégresse qu’on pratique
l’inceste… De ce point de départ,
Anne Serre bâtit un roman en forme
de conte élégant et inquiétant,
subtilement scandaleux, ambigu
et séduisant comme un tableau
de Balthus.
| Ed. Verdier | 60 p., 6,80 € | Lire TRA
nº 3267.
10 romans étrangers
Un prof américain devenu dealer, un vétéran de la guerre de Corée, une
étudiante guatémaltèque en Californie… Des héros venus du monde entier.
Du côté de Canaan
Sebastian Barry
Né à Dublin, Sebastian Barry
poursuit la construction d’une œuvre
de mémoire et de passion pour
son Irlande natale, à travers l’histoire
de Lilly Bere, partie pour le Nouveau
Monde pour échapper à son destin.
Un grand roman historique
en rouge et noir.
| Ed. Joëlle Losfeld | 274 p., 19,50 €.
Inséparables
Alessandro Piperno
Remarqué l’an dernier avec
Persécution, qui a reçu le prix
du Meilleur livre étranger, l’écrivain
italien confirme, avec ce nouveau
roman familial, le ton très singulier
qui est le sien : un mélange
d’intelligence aiguë, de sensibilité
et d’ironie féroce.
| Ed. Liana Levi | 394 p., 22,50 €.
Qu’avons-nous fait de nos rêves ?
Jennifer Egan
Une constellation d’histoires
et de personnages, qui composent
un grand et beau roman mélancolique,
une fresque faussement déconstruite,
intensément hantée par Proust.
Le livre a valu l’an dernier à son
auteure le prix Pulitzer.
| Ed. Stock | 384 p., 22 € | Lire TRA nº 3268.
Gains
Richard Powers
Plonger dans la genèse de l’économie
libérale sans être démonstratif
et glacial, c’est le talent infini de
cet Américain, qui alterne la réflexion
sociale et le tourbillon personnel,
la progression d’une multinationale
et le combat d’une femme
qui ne veut pas baisser la tête.
| Ed. Le Cherche Midi | 640 p., 22 €
| Lire TRA nº 3267.
Le jeu des ombres
Louise Erdrich
L’amour au scalpel, le poids de
l’Histoire, le mariage, la famille.
Lucide jusqu’à la cruauté, infiniment
subtile et implacable, l’Américaine
Louise Erdrich dissèque la chute
d’un couple sous la lumière crue
d’un talent décidément éblouissant.
| Ed. Albin Michel | 200 p., 19 €.
C
Tom McCarthy
Derrière ce titre énigmatique s’offre
à lire un singulier roman britannique
d’apprentissage : l’histoire de Serge
Carrefax et de sa traversée du
xixe siècle. Un livre crypté, cérébral
et émouvant, relié par mille et un fils
à l’histoire de l’art et de la littérature.
| Ed. de l’Olivier | 428 p., 24 €.
Home
Toni Morrison
De retour de Corée, où il a combattu
dans les forces armées américaines,
un vétéran se trouve plongé
dans l’Amérique ségrégationniste
des années 1950. L’enfance, la honte,
la rédemption sont quelques-uns
des thèmes que creuse ce beau
roman laconique.
| Ed. Christian Bourgois | 154 p., 17 €.
Télérama 3269 05 / 09 / 12
Livres
Le Monde à l’endroit
Ron Rash
Travis, adolescent à la recherche
d’autorité paternelle, affronte la vie
à cloche-pied. Sa rencontre avec
un ex-professeur devenu dealer est
l’occasion de faire son choix. Sur fond
de guerre de Sécession, de secrets
familiaux et de drogues dures,
un beau roman sur le passage à l’âge
adulte au pied des Appalaches.
| Ed. du Seuil | 280 p., 19,50 €.
Printemps barbare
Héctor Tobar
Journaliste au Los Angeles Times,
Prix Pulitzer, Héctor Tobar est fils
d’immigrés guatémaltèques.
A travers l’aventure cauchemardesque
d’une étudiante mexicaine dans
un foyer de bobos californiens, il livre
un portrait aussi pénétrant
que vinaigré des rapports sociaux
dans l’Amérique contemporaine.
| Ed. Belfond | 470 p., 22,50 €.
Coupables
Ferdinand Von Schirach
On avait découvert cet auteur
allemand en 2011, avec le recueil
de nouvelles Crimes, plongée
en apnée au cœur de l’opacité
inquiétante des motivations
humaines. Aussi glacial que brillant,
Coupables en est en quelque sorte
le second tome.
| Ed. Gallimard | 188 p., 17,90 €.
… scotchés
5 Romans policiers
Au Tennessee, sur le tournage d’un porno ou sous des latitudes polaires…
des polars très variés, qui en disent long sur nos sociétés.
La Demeure éternelle
William Gay
Tennessee, 1943. Face à Dallas
Hardin, un sale type obsédé par
l’argent et le pouvoir, Nathan Winer
n’a que son courage et ses poings.
Entre les deux hommes, le combat
est à la fois sentimental, familial et
moral. Un grand roman noir terrien,
qui fait de William Gay (décédé en
février dernier) un descendant direct
de Faulkner.
| Ed. du Seuil | 448 p., 21 €.
Au sommet de sa carrière,
Cassie Wright décide de faire l’amour,
sans interruption, avec six cents
hommes. Misère sexuelle,
consommation effrénée, refus
des limites, nos sociétés en prennent
un sérieux coup !
| Ed. Sonatine | 150 p., 16,20 €.
Dans le ventre des mères
Marin Ledun
On vous met au défi de lâcher ce récit
diabolique, cocktail de thriller, de
roman noir, de science-fiction, qui est
aussi l’œuvre d’un moraliste. Quel
avenir pour l’homme quand il devient
capable de manipuler le vivant ?
| Ed. Ombres noires | 463 p., 18,90 €.
Snuff
Chuck Palahniuk
Nul doute que ce nouveau Palahniuk
va susciter la polémique. Oppressant,
provocateur, obscène, il se déroule
pendant le tournage d’un film porno.
Chuck Palahniuk.
Livres
Dernière nuit à Montréal
Emily St. John Mandel
Lilia a été enlevée par son père
à l’âge de 7 ans et n’a plus connu
qu’une succession de motels
et de fuites éperdues. Elle traîne
dans son sillage un détective teigneux,
un amoureux transi et des rêves
d’enfant. Un premier roman noir
obsessionnel et poétique sur le thème
de la fuite.
| Ed. Rivages | 240 p., 18,50 €.
Le Dernier Lapon
Olivier Truc
Pour retrouver le tambour de chaman
qui devait être exposé dans un centre
culturel, la police des rennes se lance
dans une enquête où passé et présent
s’entrechoquent. Ambiance polaire,
traditions religieuses et querelles
d’éleveurs, le Français Olivier Truc
réussit un étonnant thriller qui n’a
rien d’une promenade exotique.
| Ed. Métailié | 456 p., 22 €.
5 essais
Sinologue, historien, sociologue, économiste… Ils décryptent pour
nous leur domaine avec acuité et impertinence.
Un paradigme
Jean François Billeter
Sinologue, spécialiste de calligraphie,
Jean François Billeter livre un essai
très personnel, écrit dans des cafés.
S’y dessine une philosophie
de l’observation et de l’expérience,
qui donne au corps le soin de former
les idées…
| Ed. Allia | 128 p., 6,20 €.
Edouard Caupeil / Pasco | Jean-François Robert pour Télérama
La fin du village.
Une histoire française
Jean-Pierre Le Goff
Une somme comme on les aime,
mêlant histoire, sociologie
et anthropologie. En étudiant
un « bourg » provençal, sur
un demi-siècle, Jean-Pierre Le Goff
repère les mutations, les clichés,
la dissolution de la vie locale
et les ravages du tourisme.
Une immersion passionnante.
| Ed. Gallimard | 578 p., 26 € | En librairie
le 27 septembre.
La crise sans fin
Myriam Revault d’Allonnes
Crise économique, crise de l’autorité,
crise de la culture, crise des valeurs…
Que signifie la généralisation
de l’état de crise ? Qu’est-ce que cela
nous dit de notre présent ?
Les réponses dans cet essai
argumenté, tout ensemble profond
et d’une belle clarté.
| Ed. du Seuil | 208 p., 19,50 €.
Myriam Revault
d’Allonnes.
L’Encre de la mélancolie
Jean Starobinski
« Je suis souvent considéré comme
un médecin défroqué, passé à
la critique et à l’histoire littéraires.
A la vérité, mes travaux furent
entremêlés. » Pour preuve ce volume
génial, recueil d’essais de Starobinski
sur la mélancolie — dont son
impertinente thèse de médecine.
| Ed. Seuil | 688 p., 26 € | En librairie
le 11 octobre.
Congo
David Van Reybrouck
C’est passionnant, poignant,
parfois sanglant ; c’est un récit, et
presque un roman. David Van
Reybrouck a tiré avec maestria tous
les fils à sa disposition pour fabriquer
cette fascinante « bio » du Congo, de
la préhistoire du pays à l’arrivée
récente des communautés chinoises.
Une fresque inspirée.
| Ed. Actes Sud | 720 p., 28 € | En librairie
le 12 septembre.
g
ola
la bbiopiccwiki agro
biopic
bio
rdépendance
télémédecine écoquartLivres
opie
pi anthropisation wikIls nous
ydrolien bento
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goji z
transportent
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virophage
géocroiseur
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klezmer biomarqueur
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amaretto
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q géocroiseur
biomarqueur
dépendance télémédecine
agrocarburant
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hage
géocroiseur
é
y p
oji dystopie
klezmer
5 albums jeunesse
wiki
érola
zénitude wiki
blogosphère
anthropisation
maretto
biomarqueur
Il n’y a pas d’âge pour tourner les pages ou regarder les images !
Broum l’automobile
Éric Battut
| Ed. Autrement | 32 p., 13,95 €
| A partir de 4 ans.
go
aamaretto
maretto
Sans le A
Michaël Escoffier
et Kris Di Giacomo
| Ed. Kaléidoscope | 64 p., 15,30 €
| A partir de 6 ans.
cyberdépend
b d
d
Dans les jupes de maman
Carole Fives
et Dorothée de Monfreid
| Ed. Sarbacane | 40 p., 13,90 €
| A partir de 3 ans.
Une princesse au palais
Cécile Roumiguière
et Carole Chaix
| Ed. Thierry Magnier | 40 p., 19 €
| A partir de 8 ans.
La Bouilloire
Etsuko Watanabe
| Ed. Albin Michel Jeunesse
| 60 p., 19,40 € | A partir de 4 ans
| Parution le 3 octobre.
5 romans jeunesse
D’aventures farfelues en récits intimes, petit lecteur deviendra grand !
La Drôle de vie de Bibow Bradley
Axl Cendres
La trajectoire irrésistible d’un jeune
tocard dans l’Amérique des sixties.
Du bar familial à l’élite de la CIA,
un récit farfelu, survitaminé et,
mine de rien, pas si futile que ça !
| Ed. Sarbacane | 205 p., 15,50 €.
Nouveaux mots,
nouveaux sens
www.lepetitrobert.fr
Les Trois Vies d’Antoine Anacharsis
Alex Cousseau
Une traversée du xixe siècle, des
Caraïbes à l’Amérique du Nord, puis
du Sud, à la suite de l’arrière-arrièrearrière-petit-fils du célèbre pirate
Olivier Levasseur. Un roman
d’aventures impossible à lâcher.
| Ed. du Rouergue | 288 p., 15 €.
| En librairie le 10 octobre.
Troubles
Claudine Desmarteau
Sensibilité, justesse de ton, lucidité
du regard. Un talentueux portrait
de l’adolescence. On n’est pas sérieux
quand on a 17 ans. Pas forcément
léger non plus…
| Ed. Albin Michel | 192 p., 12,50 €.
Victoria rêve
Timothée de Fombelle
L’histoire de Victoria, qui appelait
la longue étagère de livres qui faisait
le tour de sa chambre « l’horizon ».
Et voilà que cet horizon se rétrécit,
que les livres disparaissent
et que leurs personnages semblent
entrer dans sa vie… Difficile de
résister au charme de ce beau roman
sur la puissance de l’imaginaire.
| Ed. Gallimard | 128 p., 13 €| En librairie
le 2 novembre.
Le Garçon qui rêvait de requins
Joseph Monninger
Un jeune garçon atteint
de mucoviscidose va pouvoir réaliser
son rêve : nager au milieu des requins.
Une aventure solaire, une vision
optimiste du monde et un grand
plaisir de lecture.
| Ed. Flammarion | 234 p., 12 €.
Dossier réalisé par le service Livres
IMPLACABLE ET VERTIGINEUX
La Grande Odalisque : Bastien Vivès et Ruppert & Mulot revisitent la série Signé Cat’s eyes.
5 BD et mangas
Réalistes ou déconnectées, les bulles illustrées font le tour de la planète
et naviguent dans le temps en toute liberté.
Vivès-Ruppert & Mulot/Ed. Air Libre
Chère Patagonie
Jorge González
Espace mythique, la Patagonie est
un rare terrain de manœuvres
romanesques. Le dessinateur argentin
Jorge González déroule l’histoire
du territoire sur plus d’un siècle,
brassant une fiction-fleuve à forte
teneur documentaire dans
un incessant tourbillon graphique.
| Ed. Dupuis | 280 p., 26 €.
L’Enfance d’Alan
Emmanuel Guibert
La Guerre d’Alan est un « classique ».
Un formidable conteur, l’ex-GI Alan
Cope, s’y racontait dans un récit mis
en scène par son ami Guibert avec
une sensibilité magnifique. Flash-back
sur son enfance dans l’Amérique
provinciale d’avant guerre : la magie
est intacte.
| Ed. L’Association | 160 p., 19 € | En librairie
le 22 septembre.
Les Folies Bergère
Francis Porcel et Zidrou
Piégée dans les tranchées
de la Première Guerre mondiale,
la 17e compagnie d’infanterie
tremble, se révolte et tente de croire
Hubert
Mingarelli
Un repas
en hiver
à des jours meilleurs. Une plongée
ultra sensible dans l’horreur pure,
scénarisée par le décidément
éclectique Zidrou (L’Elève Ducobu).
| Ed. Dargaud | 96 p., 16,45 € | En librairie
le 28 septembre.
Prophecy
Tetsuya Tsutsui
« Tweetez, commentez, partager…
assassinez ! » Le visage masqué par
un vieux journal, le héros de Prophecy
s’appuie sur les réseaux sociaux
pour rendre « sa » justice en direct.
Un manga haletant et ultra réaliste,
sur fond de crise sociale, qui sonne
comme un avertissement.
| Ed. Ki-oon | 226 p., 7,90 €.
La Grande Odalisque
Bastien Vivès et Ruppert & Mulot
Trois gamins des années 1980
revisitent un classique de leur
enfance, la série animée japonaise
Signé Cat’s eyes. Avec élégance, audace
et énergie, ils font virevolter trois
voleuses d’œuvres d’art. Une aventure
jubilatoire, excessive, émouvante.
Quasi tarantinienne.
| Ed. Dupuis | 124 p., 20,50 € | En librairie
le 7 septembre.
« Avec pudeur, justesse et sensibilité,
Hubert Mingarelli interroge
simplement ce qui fait
et défait notre humanité. »
Marie Michaud, Librairie Gibert Joseph (Poitiers)
« Avec une écriture délicate,
Hubert Mingarelli réussit à poser
des mots justes sur un épisode
de la Shoah trop souvent oublié. »
Solveig Touzé, Librairie Coiffard (Nantes)
roman
connexions
L’actu des Jeux vidéo
Fair-Play
Par Stéphane Jarno
112
Télérama 3279
14 / 11 / 12
Assassin’s Creed,
volet 3 : la guerre
d’indépendance
américaine comme
si vous y étiez.
Ma poire
Appli
Stéphane Kiehl
y
Ceci est une poire. Mais pas que. Il suffit de la doter de deux grandes oreilles
et d’une queue et elle se transforme en
un âne plus vrai que nature, qui luimême, gratifié d’une paire de cornes,
devient une jolie vache toute ronde.
A partir de formes stylisées et en
créant une série de dessins crayonnés
sur calques, Stéphane Kiehl s’est amusé à imaginer toute une panoplie de
métamorphoses. Entre jeu de construction et jeu de formes, Ma Poire trouve
le juste équilibre entre apprentissage
et plaisir créatif. — Béatrice Kahn
| Dès 2 ans, e-Toiles éditions | App Store :
iPad, 4.49 €, iPhone, 1,59 €.
Gallica
Appli
BNF
u
retrouvez
la chronique
jeux vidéo
de marcel
pixel sur
télérama.fr
Bonne nouvelle, la BNF ouvre sur tablette les portes de sa bibliothèque virtuelle Gallica. Comme dans un grand
collage surréaliste, le mur d’entrée
offre entre autres trésors une partition
du xixe siècle, une photo de Beckett,
un manuscrit de Proust, un traité d’astronomie illustré du xvie siècle, etc. Un
aperçu de la richesse du fonds à dispo-
sition pourvu qu’on creuse un peu…
Avec ses deux millions de documents
accessibles via une recherche simplifiée assez performante, ses fonctionnalités de partage, de téléchargement et
de création de bibliothèque perso, l’appli comblera autant le chercheur que
l’amateur éclairé. — B.K.
| Gratuit, App Store. Pour iPad. Bientôt sur
Android et sur iPhone.
IMAG•N•O•TRON : The Fantastic Flying
Books of Mr Morris Lessmore
Livre et appli
Studios Moonbot
u
Court métrage d’animation oscarisé
devenu appli iPad multiprimée, voilà
que ce ravissant hymne à la lecture
revient dans une nouvelle invention
des Studios Moonbot, le… livre papier.
Oui, mais, avec ces anciens de Pixar,
le papier acquiert une troisième
dimension puisqu’il est combiné à
« l’imag.n.o.tron », petite application
pionnière qui va transformer votre
iPad en machine à lecture augmentée.
D’un simple passage de l’iPad au-dessus des pages, les mots vont se mettre
à valser, le narrateur à raconter, les
livres à voler et parfois même à tournoyer dans votre salon. — B.K.
| Pour tous et dès 5 ans | Livre (en anglais
uniquement) sur amazon.fr, 14,10 € et appli
iPad 2 sur l’App Store, 0,89 €.
t On aime un peu y Beaucoup u Passionnément o On n’aime pas
UBISOFT
Voyager dans le temps. Ce fantasme,
qui depuis H.G. Wells au moins agite
les imaginations, est au cœur
d’Assassin’s Creed. Après les
croisades et l’Italie du xve siècle,
le troisième volet de cette saga à
succès nous plonge en pleine guerre
d’indépendance américaine. Avec un
souci de réalisme et une obsession
du détail quasi maniaques devenus
la marque de fabrique de la série.
Les reconstitutions sont si fidèles que
de nombreux historiens s’en servent
comme base de travail et que les
produits dérivés sont vendus dans
les musées ! Pour ce nouvel opus,
les concepteurs d’Ubisoft Montréal
ont passé au crible des montagnes
d’archives, étudié les usages des
Mohicans et reconstitué Boston et
New York d’après les plans de
l’époque. Ils sont même allés jusqu’à
retrouver les conditions météo et
établir la température qui régnait à
certaines dates ! Pourquoi tant de
zèle pour ce qui n’est qu’un jeu ?
« Parce que nous ne voulons pas être
pris en défaut, explique François
Pelland, le producteur. Il y a plus de
détails que nécessaire, mais de nos
jours, lorsqu’on joue sur son
ordinateur ou sa tablette, il est très
simple d’aller sur Internet vérifier
la véracité d’un fait, surtout lorsqu’il
s’agit d’événements emblématiques.
Pour que l’immersion soit parfaite,
rien ne doit faire douter le joueur. »
Quid de Connor alors, le nouvel
assassin et personnage principal,
100 % fictif ? « Certes, son existence
n’a pas été établie, mais en même
temps ce personnage agit dans
l’ombre. En fait, nous l’avons glissé
dans les mailles de la grande histoire,
à chaque fois qu’il y a des “trous”,
des événements inexpliqués… Il
appartient au vraisemblable. » Dans
toute vérité, il y a une part de fiction.­
| Ubisoft, code Pegi 18, PS3, Xbox 360, PC,
Wii U, 50-60 € | « Liberation », aventure
exclusive sur PS Vita | Guide officiel, éd.
Piggyback, 340 p., 19,90 €.
scènes
Festival
de théâtre
danse
musique
art contemporain
cirque
jeune public
Bernard Quesniaux 2012
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www.scenesdeurope.eu
Télérama 3281
@scenesdeurope
28 / 11 / 12
Gaze is a gap
is a ghost
Danse
Daniel Linehan
Où l’on découvre à la fois une chorégraphie live et
sa captation vidéo filmée par les danseuses. Vertigineux.
y
Cela pourrait être une version moderne
du Horla, de Maupassant. Une histoire
qui en cache une autre, fantasmée ou
incarnée, selon ce que le lecteur décide.
Ici, trois jeunes danseuses. Deux d’entre
elles dansent. L’autre les regarde et les
filme à hauteur d’yeux via une paire de
lunettes trafiquées. L’image apparaît
alors en simultané sur un grand écran
blanc, à la fois paravent et coulisse.
Nous voilà donc lorgnant le spectacle
sous deux angles : le mouvement tel que
nous le voyons sur scène et sa perception par la partenaire, aussitôt retranscrite à l’écran. Si la danseuse filmée
porte à son tour la caméra, son propre
corps devient l’objet du film : elle
marche en marquant le pas, regarde ses
pieds… sur la toile, contre-plongée immédiate ! Mais si elle se retourne vers la
salle, apparaissent des fauteuils vides.
Nous voilà rayés d’une réalité dont nous
faisions pourtant l’expérience avec la
plus grande concentration !
Le chorégraphe
américain Daniel
Linehan soumet
le spectateur
à plusieurs
perceptions
de la réalité.
Dans son avant-dernière création,
Zombie Aporia, le jeune chorégraphe
américain adopté par l’Europe après
son passage à l’école de De Keersmaeker, à Bruxelles, organisait déjà le vertige en alternant scènes filmées et danseurs évoluant sur le plateau à vive
allure. Dans Gaze is a gap is a ghost (« le
regard est un interstice où se glisse le
fantôme »), il pervertit de manière plus
ludique la perception des choses. Plutôt que de mettre en avant sa chorégraphie au carré fondée sur la marche, il
construit avec patience, sur scène et à
l’écran, un monde vidéo à la fois numérique et artisanal. Cela ressemble parfois à une chambre d’enfant remplie de
cartons (unique décor) et de cachettes
(apparition de masques et de petits sujets). On peut y faire la dînette (cérémonie du thé) ou y déclamer des partitions d’onomatopées. Linehan est à
deux doigts du cinéma d’animation : il
lui suffirait d’accélérer le mouvement.
Mais ce sont les trois danseuses qui gardent le privilège du tempo, gardiennes
imperturbables de cet univers subtil
où, entre la réalité et sa représentation,
juste un détail parfois fait habilement
défaut. Pour notre plus grand trouble…
— Emmanuelle Bouchez
| 1h30 | Les 29 et 30 nov. au festival Novart,
Bordeaux (33), tél. 05 56 79 39 56
| Du 17 au 21 déc. au Théâtre de la Bastille,
Paris 11e, tél. : 01 43 57 42 14.
t On aime un peu y Beaucoup u Passionnément o On n’aime pas
Scènes
beau geste
La chronique de Fabienne Pascaud
Dans Go !, Polina Borisova conçoit
un univers minimaliste qu’elle
balise à coups de bande adhésive.
La lumineuse
Roxane Borgna,
dans Belle
du seigneur.
Jean-Luc Tanghe | Polina Borisova | Victor Tonelli/ArtComArt
Chaque automne, le festival
Mar.t.o, consacré à la
marionnette, permet de découvrir
de nouveaux modes de
manipulation, souvent inusités.
Cette année, pleins feux sur une
jeune artiste russe qui construit
son univers avec la bande
adhésive que l’on utilise pour
les travaux de décoration
ou de peinture. Polina Borisova
en déroule des kilomètres, sur
le rideau noir en fond de scène,
faisant surgir les souvenirs et
les fantasmes d’une vieille dame
renvoyée à sa solitude. Par
ces dessins, elle ressuscite les
fantômes du passé : camarades
de jeu, animal domestique,
silhouette de l’homme aimé sur
la place Rouge… Le bas du visage
rigidifié par un demi-masque,
les épaules couvertes d’un châle
informe, elle fait les cent pas dans
son monde rétréci, de la table
à la lampe et de l’électrophone à
la valise. Il y a du clown chez cette
jeune artiste venue achever sa
formation à Charleville-Mézières
et un art consommé du système
D, qualités indispensables,
hier, pour survivre aux pénuries
de l’ère soviétique.
— Mathieu Braunstein
t 45 mn | Du 27 novembre au
2 décembre à Clamart (92), dans le cadre
du festival Mar.t.o. Tél. : 01 41 90 17 02.
Polina Borisova, manipulatrice d’objets.
y
Belle
du seigneur
Monologue
Albert Cohen
| 45 mn | Mise en
scène Jean-Claude
Fall et Renaud
Marie Leblanc.
Suivi par
Exposition
d’une femme,
lettre d’une
psychotique
à son analyste
Psychodrame
D’après
Blandine
Solange
| 60 mn | Mise
en scène
Philippe Adrien
| Jusqu’au 16
décembre, Théâtre
de la Tempête,
Paris 12e | Tél. :
01 43 28 36 36.
De Rennes à Reims, même en automne,
les festivals se suivent. A Rennes, au
milieu d’une riche programmation internationale, Télérama a organisé avec
le Théâtre national de Bretagne deux
journées de rencontres et débats autour des « états du théâtre » aujourd’hui.
Sans trop de langue de bois, créateurs
en tout genre et institutionnels de tous
horizons ont pu y affirmer leurs désirs
et leurs inquiétudes sous un gouvernement de gauche qui rogne étonnam-
ment, voire abandonne, des ambitions
culturelles qu’on croyait pourtant inscrites dans ses gènes. Face à cette profession encore discrète mais se sentant
de plus en plus menacée, trahie, l’été
des festivals serait-il promis à risques ?
A Reims, les meilleurs metteurs en
scène européens se sont aussi donné
rendez-vous, jusqu’au 15 décembre,
pour témoigner de leur art et de leurs
interrogations 1. Nous y reviendrons la
semaine prochaine. Mais que les admirateurs de l’Italien Romeo Castellucci,
déjà, ne ratent pas The Four Seasons
Restaurant (les 1er et 2 décembre) et
bien d’autres surprises, serbe, allemande ou néerlandaise…
Loin des grandes manifestations,
deux intimes, deux secrets et deux poignants portraits de femmes désirantes.
L’amoureuse solaire et rayonnante,
droit sortie de Belle du seigneur (1968),
d’Albert Cohen, et incarnée par la lumineuse Roxane Borgna dans la mise
en scène très aquatique de Jean-Claude
Fall et Renaud Marie Leblanc. Et l’artiste peintre ravagée, hystérique, psychotique — interprétée avec violence et
rage par Marie Micla — qui finira par se
pendre, définitivement incomprise
par un psychanalyste qui n’a cessé de
la négliger et à qui elle écrit son ultime
lettre ; celle dont Philippe Adrien a tiré
ce singulier spectacle, Exposition d’une
femme. Qu’on le sache : tout y est vrai,
l’héroïne désespérée et désespérante,
Blandine Solange, a réellement existé,
s’est réellement pendue, en 2000, à
l’âge de 43 ans.
Fiction et réalité pour deux histoires de passion, de sexe. La première
heureusement sous-tendue par
l’amour partagé, fulgurant et généreux ; la seconde, tristement nourrie
de haine de soi, de solitude, d’abandon. Alors que la très sensuelle héroïne de Cohen, chemise de nuit
mouillée à même le corps, s’ébat ici voluptueusement, furieusement, dans
une blanche et immaculée baignoire
d’eau chaude censée figurer tous les
plaisirs, l’interprète de Blandine Solange, le corps nu et méchamment
peinturluré comme pour un happening, dessine sur le sol ces hommes au
sexe mou, qu’elle invite dans la rue à
venir poser pour elle, espérant en tirer
aussi quelque joie…
L’une après l’autre, successivement
dans la nuit profonde de la Cartoucherie, ces deux femmes-là vont au bout
de leurs désirs. Jusqu’au don de soi,
jusqu’à l’orgasme, jusqu’à la folie.
Jusqu’à la mort enfin, omniprésente
telle une fin suprême, un sacre suprême. Pensés pour une même soirée,
les deux spectacles — l’un heureux,
l’autre tragique — se complètent ainsi
étrangement. La plénitude absolue
passe pour ces deux folles de leur
corps, ces deux quasi-mystiques du
sexe, par la mort, qu’elle soit acceptée
ou redoutée. Même le psychanalyste,
présent dans un coin obscur du plateau d’Exposition d’une femme et doutant à peine de l’échec de sa thérapie,
l’affirme : « La création la plus authentique n’exige-t-elle pas de l’artiste qui
cherche à déchiffrer le réel un tribut qu’il
est seul à débourser ? »
Les deux comédiennes présentes
sur le plateau prouvent pourtant superbement le contraire dans ces mises
en scène sobres et crues, étonnamment à l’écoute de ces paroles de
femmes, de ces corps de femmes, radicaux et exemplaires. Magnifiques •
1 Reims Scènes d’Europe, du 29 nov. au
15 déc. Tél. : 03 26 48 66 95.
Télérama 3281
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75
arts
L’ancêtre de
Princesse Raiponce :
Marie-Madeleine.
Cheveux chéris
Frivolités et trophées
Coiffure mixte
Musée du quai branly
Parure ou objet magique, la chevelure permet d’approcher les cultures et de
mettre en regard leurs symboles. Une exposition duale, qui marche au poil.
u
Si on paie des fortunes pour les coiffer,
les colorer, les défriser (et inversement) ou les réimplanter — sans parler
de les couper —, c’est bien que les cheveux constituent la première chose
que nous voulons maîtriser de notre
image. Notre Narcisse caressé dans le
sens du poil, même quand on le néglige. Car tout est signifiant dans le
cheveu de l’Occident, qui place si haut
la représentation de la personne.
Alors que tout est signifié chez les
peuples « premiers », pour lesquels
comptent avant tout l’âme des objets
comme des êtres, ce qui n’empêche
aucunement les préoccupations
esthé­tiques. Tel est le cheveu que l’on
coiffe, substance magique venue de
l’intérieur du corps, qui continue de
pousser après la mort et nous survit.
Pour organiser le dialogue des cheveux entre les deux mondes, idée
­tirée… d’une précédente exposition
sur les reliques, Yves Le Fur, son commissaire, a conçu un parcours progressant par capillarité : mélange tous
azimuts d’œuvres éclectiques, sculptures formidables (bustes ethniques,
Marie-Madeleine du xive siècle qui
laisse sans voix), peintures au charme
désuet (Henner, Boilly), photogra-
tit œuvre 8,5
tit genre sans filet
tit auteur filet
Tyuio
Pendant
le mois
de la photo,
retrouvez
chaque jour
une expo
commentée sur
télérama.fr.
Télérama 3279
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doluptatis sit veliqui qui nobit, comnihit quat aciuritiis pellentio.
— Signature
1 Note
| Générique | Générique
t On aime un peu y Beaucoup u Passionnément o On n’aime pas
arts
phies passionnantes (Picasso « en che­
veu », stars des sixties, sportives à
choucroute, vieillards au seuil de la
mort), films troublants (tontes de la Li­
bération).
Au bout d’un parcours question­
nant mine de rien l’importance de nos
parures de tête respectives, on en ar­
rive à la racine originelle. Plus de fri­
volités mais des trophées, tels que
l’annonce le sous-titre explicite : le
cheveu de l’ancêtre, du guerrier ou de
l’ennemi se charge ici de tous les pou­
voirs. Ahurissante réunion finale de
têtes jivaro, scalps indiens, tikis poly­
nésiens, masques de deuilleur kanak
ou têtes momifiées du Pérou. Impu­
trescibles, éminemment sacrés, tous
sont frappés d’immortalité. On en res­
sort complètement ébouriffé. — Sophie Cachon
| Jusqu’au 14 juillet 2013 au musée
du Quai Branly, Paris 7e | Tél. : 01 56 61 70 00
| Catalogue MQB/Actes Sud, 271 p., 42 €.
La chronique d’Olivier Cena
y
Œuvre
Collection
Michael Werner
| Jusqu’au 3 mars,
musée d’Art
moderne
de la Ville de Paris,
Paris 16 e.
| Tél. : 01 53 67 40 00.
RMN-GP/Jean-Gilles Berizzi | musée du quai Branly, Patrick Gries | ADAGP, Paris 2012 Thomas Mueller, New York
Une tête
réduite.
Pendant
le mois de
la photo,
retrouvez
chaque jour
une expo
commentée
sur
télérama.fr
Michael Werner est un marchand
d’art allemand. Il a ouvert sa première
galerie en 1963, à Berlin, en exposant
le jeune Georg Baselitz. Michael Wer­
ner a du flair. Plus tard, dans sa galerie
de Cologne, ouverte en 1968, il expo­
sera aussi Markus Lüpertz, A.R. Penck,
Per Kirkeby, Marcel Broodthaers,
James Lee Byars, Jörg Immendorff ou
Sigmar Polke, c’est-à-dire quelquesuns des principaux artistes de la
­seconde moitié du xxe siècle. Il est
aussi celui qui sortit le peintre fran­
çais Eugène Leroy de l’anonymat — il
lui consacre en ce moment une expo­
sition dans sa galerie new-yorkaise. Et
il est encore, malgré son âge (73 ans),
plein de projets, puisqu’il vient d’ou­
vrir une nouvelle galerie à Londres.
Enfin, lorsqu’il n’expose pas, Michael
Werner parfois donne : le musée d’Art
moderne de la Ville de Paris vient de
recevoir cent vingt-sept œuvres gra­
cieusement offertes et choisies parmi
sa collection.
On ne va pas, ici, se livrer à une ha­
giographie — après tout, le musée, ces
vingt dernières années, a célébré à
coups de rétrospectives et d’exposi­
tions une grande partie des artistes
que le marchand vendait (Baselitz, Im­
mendorff, Kirkeby, Polke, etc.), et célè­
bre maintenant Werner lui-même en
exposant sa collection. On remarquera
simplement que cette collection, bâtie
durant plus de quarante ans, montre
une grande cohérence. Elle lui res­
semble, sans doute. En plus des artis­
tes qu’il exposait et des grands noms
de l’art allemand (Otto Dix, Günter
Brus, Otto Freundlich, Joseph Beuys,
etc.), Werner a acheté des sculptures
de Derain (un peu trop !), des tableaux
de Francis Gruber, de Picabia, de
Chaissac, de Fautrier, de Michaux, de
Robert Filliou ou de Fontana. L’en­
semble montre un goût pour la
rudesse et la force, pour une certaine
violence, et pour un dessin expression­
niste et un trait impur. L’élégance est
brutale. C’est dense. Ça pèse.
Elle caractérise aussi, cette collec­
tion, le marchand à l’ancienne. Wer­
ner vit entouré de ceux qu’il a vendus.
Les nouveaux marchands, eux, plus
spéculateurs, vendent de l’art contem­
porain auquel ils ne croient pas et po­
sent souvent sur les murs de leurs de­
meures quelques gloires passées — on
Le Printemps 1942-1943, Francis Picabia.
peut promouvoir les figurines de Mu­
rakami et dîner devant un Picasso. Ils
s’adaptent à l’industrialisation de la
culture. Ils deviennent des patrons
d’entreprises. Dans un court texte iné­
dit 1, l’historien d’art André Chastel
rappelle la passion précoce de l’Italie,
de ses princes, de ses intellectuels et
de ses savants pour l’art. Ils transfor­
maient leur studiolo (le cabinet de
­travail) en galerie de peintures, conce­
vaient des promenoirs où ils instal­
laient leurs sculptures, se fabri­
quaient, en somme, des musées
miniatures préfigurant ce que seront
nos musées modernes. Pétrarque, par
exemple, avait « son icône Giotto, son
panneau Simone Martini, ses collections de médailles ». Mais jamais il ne
serait venu à l’idée d’un prince, d’un
intellectuel ou d’un savant d’acheter
pour revendre, et encore moins de
spéculer. L’art, même s’il était déjà
l’objet de trafics et d’échanges, n’était
pas encore une marchandise.
Il reste, bien sûr, des galeristes et
des collectionneurs à l’ancienne, mais
leur nombre diminue au profit des
commerçants et des clients. Le mar­
ché aussi change. Il devient plus maté­
rialiste et trivial. L’objet culturel l’en­
vahit. Il répond à une définition du
postmodernisme : le modernisme
sans l’illusion. Le monde, et pas seule­
ment celui de l’art, est devenu cyni­
que. Lorsqu’il a ouvert sa première
­galerie, Michael Werner croyait enco­
re à l’art •
1 L’Italie, Musée des musées, éd. Liana Levi,
coll. Piccolo, 64 p., 5 €.
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109
FORMES
AJAP - LES ALBUMS DES JEUNES
ARCHITECTES & DES PAYSAGISTES
TREMPLIN
LIONEL BLAISSE, COMMISSAIRE
Vase à décor
d’oiseau aux ailes
déployées, faïence
d’André Derain,
vers 1907-1909.
Infeuilletable, grès
émaillé de Pierre
Alechinsky, 1994.
LA CÉRAMIQUE DES PEINTRES
ART DÉCORATIF
A Troyes, le musée d’Art moderne expose toiles et céramiques de grands
peintres. Et rappelle qu’un objet utilitaire peut aussi être une œuvre d’art.
tanéité de son geste. Beaucoup proExceptionnel. Tous les grands peintres viennent de la collaboration entre le
depuis 1880 sont là. André Derain céramiste André Méthey et le marsigne un merveilleux vase à décor d’oi- chand Ambroise Vollard, à l’origine de
seau. Auguste Renoir une assiette au ce qu’on a appelé l’école d’Asnières. A
nu féminin. Et l’on trouve encore plus l’époque, toute l’Europe croyait à la resurprenant : des algues de Fernand Lé- vitalisation des arts décoratifs, avant
ger, des livres-sculptures de Pierre Ale- que, dans la vie quotidienne, l’artiste
chinsky, un monstre mi-crapaud mi-sa- cède la place au designer et à l’ingélamandre de Paul Rebeyrolle… Plus de nieur. Entre l’objet utilitaire et l’œuvre
trois cents pièces de céramique, dont d’art, ce parcours met en scène un sticertaines stupéfiantes, comme les jar- mulant mélange des genres. Qui existe
dins miniatures de Raoul Dufy, avec depuis la nuit des temps. Car, contraileur décor de baigneuses ou de musi- rement aux idées reçues contempociens. Ou la salle de bains d’Albert Mar- raines, même au XXe siècle, l’art ne
quet, dont chaque carreau est un petit s’est jamais cantonné à la peinture de
tableau. Les œuvres sont réparties en chevalet ou à la sculpture, mais a su
regard des toiles du musée d’Art mo- aussi s’emparer de la moindre tasse ou
derne de Troyes. Nombre d’entre elles du pichet le plus humble. « La décoraproviennent de la collection des gale- tion et la peinture se désaltèrent à la
ristes Larock-Granoff.
même source », affirmait Dufy. Il fallait
La plupart sont uniques, l’artiste cette exposition pour le rappeler.
peignant directement sur la céramique — Xavier de Jarcy
avant cuisson, sans repentir possible, | Jusqu’au 2 décembre, musée d’Art
en offrant au spectateur toute la spon- moderne, Troyes (10) | Tél.: 03 25 76 26 80.
y
110
Télérama 3279
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t On aime un peu
Dur, dur d’être jeune, même bardé
d’un beau diplôme d’architecte ou de
paysagiste. Comment se faire connaître,
accéder à la commande, gagner sa vie ?
En décrochant les Ajap, pardi ! Ce
concours, lancé en 1980 par le ministère de la Culture, est ouvert aux professionnels de moins de 35 ans qui doivent y présenter trois projets ou
réalisations récents. Les lauréats de la
cuvée 2012 (quatorze agences d’architectes et trois de paysagistes, soit dix
femmes et vingt-deux hommes) s’exposent cet hiver 1 : minimal, conceptuel, écolo, rigolo ou dur de dur… Avec
humour et rigueur, la scénographie, signée du collectif Freaks freearchitects
— un des lauréats 2010 —, les met habilement tous sur le même plan. Qui sortira du lot ?… — Luc Le Chatelier
1 Jusqu’au 9 décembre, Cité de
l’architecture et du patrimoine de Paris;
puis école d’architecture de Nancy, Maison
de l’architecture de Paca à Marseille…
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L’autre info du 20 h
Face à la grand-messe des JT, Arte et France 5 jouent la contre-offensive haut
de gamme. Le modèle Taddeï inspire les animateurs. Et l’audience décolle.
Avant eux, c’était la
jungle. Au sens
propre. Des lions,
des gnous, des hip­
popotames. Il y a un
T
28 minutes
peu plus d’un an, à
du lundi au
vendredi 20h05 20 heures pile, en
face des journaux té­
Arte
lévisés, France 5 et
Arte jouaient encore la carte de la
contre-programmation radicale (sinon
bestiale), avec des reportages anima­
liers à mille lieues de la marche du
monde, comme si elles nous invitaient
implicitement à changer de chaîne
pour suivre la grand-messe de l’actua­
lité sur TF1 ou France 2. C’était gentil
pour la concurrence, mais pas hyper
offensif en terme d’image. L’année der­
nière, elles se sont finalement résolues
à montrer les crocs (les leurs, cette fois)
en propulsant chacune à l’antenne
un visage — Laurent Goumarre pour
T
Entrée libre
du lundi au
vendredi 20h
France 5
28 / 11 / 12
sujets variés, du centenaire de Tarzan à
l’œuvre artistique d’Annette Messager,
de la dernière pièce du metteur en
France 5, Elisabeth Quin pour Arte — et scène Luc Bondy au dernier concert du
en défendant des émissions singu­ rappeur Oxmo Puccino.
lières face au Petit journal de Canal+, à
« On redoutait un peu de faire moins
Plus belle la vie sur France 3 ou Scènes d’audience que les animaux, se souvient
de ménages sur M6. Des magazines qui Laurent Goumarre. Mais très vite, l’émisn’ont cessé de s’affiner et de gagner en sion a trouvé son public. » (350 000 télé­
téléspectateurs sur cette case télé spectateurs à la veille de la deux cen­
pourtant saturée. « A première vue, ça tième !) Le journaliste défend une
peut paraître suicidaire de proposer un « vision à 360 degrés de la culture », sans
programme supplémentaire à cette sujet méprisable — il se félicite d’être le
heure-ci, reconnaît Elisabeth Quin, premier à avoir interviewé Marc Lévy
mais on a fait le pari d’une forme de dé- sur France Culture. En misant sur le re­
calage et d’approfondissement. Il doit y portage, Goumarre voulait surtout ba­
avoir une demande puisque notre au- zarder la vieille formule plateau-promo
dience croît. »
avec ses indécrottables chroniqueurs :
France 5 fut la première à se lancer, « Frédéric Taddeï a changé la donne. Sur
en septembre 2011, avec Entrée libre, France 3, il tient le plateau seul, parce
vingt minutes de reportages culturels qu’il est légitime. On l’écoute, lui, parce
présentés par Laurent Goumarre, an­ que sa parole fait autorité. Cette légitimicien prof de lettres devenu journaliste à té ne se délègue pas à des chroniqueurs.
France Culture, passionné par la danse Ce temps-là est révolu. »
et la photo. Une compilation agréable,
Quatre mois plus tard, Arte a suivi le
rythmée, ni élitiste ni bêtifiante, sur des mouvement, délaissant à son tour les
t On aime un peu y Beaucoup u Passionnément I Pas vu mais attirant o On n’aime pas
GHNASSIA ANTHONY/SIPA | dr
votre semaine télé
188
28 minutes est
présenté par
Elisabeth Quin.
du 1er au 7 décembre
documentaires-fleuves sur le chant des
baleines ou la ponte des tortues pour
inventer un JT alternatif. Un curieux
magazine, 28 minutes, présenté par la
cinéphile Elisabeth Quin (ex-Paris Première), censé mouliner sur les grands
thèmes de société avec des invités inattendus (comédiens, scientifiques, écrivains). Le démarrage fut un peu laborieux. « On demandait aux artistes
d’avoir un avis sur tout, cela ne leur rendait pas service », explique aujourd’hui
l’animatrice. Depuis la rentrée de septembre, la formule a évolué et trouvé
son rythme, son ton, son public (environ 350 000 téléspectateurs chaque
soir, contre 220 000 la saison précédente). L’équipe s’est renforcée (passant de quinze à vingt-cinq journalistes), le format dure désormais
quarante minutes, recentré sur deux
débats d’actualité — creusés en profondeur ou en biais. Avec en bonus le « factchecking » de Libération (la rubrique
« Désintox ») mis astucieusement en
images. « On s’adresse à un public très
éduqué, déjà saturé d’informations, souligne Elisabeth Quin. On fournit donc
des efforts décuplés pour être plus inventifs et plus malins que les JT. »
Ils y parviennent lorsqu’ils parlent
du Mali avec Orsenna, de la Corse avec
des spécialistes du grand banditisme,
du Qatar avec des islamologues. Ou
même de l’harlequinade pseudoporno Cinquante Nuances de Grey avec
Catherine Robbe-Grillet ! Troquant son
statut de chroniqueuse pour celui
d’animatrice, sur un champ d’exploration élargi (« Je suis passée du cinéma
d’Angelopoulos à la dette grecque »), Elisabeth Quin conserve sa patte : du sérieux et du piquant, une fausse préciosité et une vraie bienveillance. Epaulée
par Nadia Daam (ex-Maternelles) et Renaud Dély (Nouvel Obs), l’animatrice
cherche à retrouver la « vibration humaine » qui faisait le charme d’une émission comme Rive droite, rive gauche, où
elle fit ses débuts. Ce mélange d’exigence et de convivialité, de culture et
d’humain. Elle cite l’exemple de Taddeï,
comme Laurent Goumarre. Ce soir (ou
jamais !) semble avoir donné le la de ce
qu’il est désormais possible de faire en
télévision — liberté de ton, hors promo,
sur des sujets pointus — dès lors qu’on
est reconnu comme un présentateur
légitime. — Erwan Desplanques
Depuis la rentrée de septembre, Entrée
libre est rediffusé chaque soir, à 23h40.
Guédiguian au sommet
Il y a un an, Les Neiges du Kilimandjaro faisaient 730 000 entrées. Robert
Guédiguian explique ce succès et revendique son statut de cinéaste populaire.
Novembre 2011 : la
France s’enthousiasme pour Les
Neiges du Kilimandjaro, de Robert Guédiguian, film de crise autour de prolos
retraités confrontés à la violence. Un
an après, l’auteur revient sur ce succès.
u
Les Neiges du
Kilimandjaro
mercredi 20.50
Canal+
Au box-office, quelle place occupe Les
Neiges du Kilimandjaro à l’aune de vos
autres films ?
En moyenne, j’ai une base solide de
300 000 spectateurs par film. C’est
mon fonds de commerce, si je peux
dire. Avec 730 000 entrées environ, Les
Neiges du Kilimandjaro est mon plus
gros succès depuis Marius et Jeannette.
Il a cartonné aussi à l’étranger,
puisqu’on l’a vendu dans trente-neuf
pays, certains exotiques, comme le
Venezuela, l’Iran, la Hongrie, la Chine
ou l’Arabie saoudite ! Dans bon nombre
de ces pays, la sortie du film a aussi été
l’occasion d’une rétrospective.
Comment expliquez-vous ce succès ?
Dans l’imaginaire du public, c’est
comme si je revenais chez moi. Retourner dans mon quartier de l’Estaque a
plu : les vendeurs ont préacheté le film,
avec l’espoir que je refasse un autre
Marius et Jeannette. L’histoire se déroule dans le monde ouvrier et propose des solutions. Les films encourageants marchent mieux que les
constats saignants. Mais pour moi, le
réel est autant dans La ville est tran-
quille que dans Marius et Jeannette.
Simplement, dans un cas, je choisis
de faire une tragédie et, dans l’autre,
une comédie.
La France a changé de président depuis
la sortie du film. Alors, heureux ?
Je préfère mille fois ça aux aboiements de Sarkozy. Mais il faut continuer
à se battre, à réclamer plus de socialisme, car la tendance de Hollande est
d’être très au centre et de ménager tout
le monde. Je n’attends pas des socialistes qu’ils encouragent les entrepreneurs, les toubibs et les riches, mais
qu’ils soutiennent les pauvres. Mélenchon ? On a vécu avec lui de grands moments d’exaltation mais cela ne s’est
pas transformé en mouvement fort,
comme je l’espérais. Ce n’est pas de sa
faute à lui, c’est le monde tel qu’il va. Il
nous faut trouver une autre forme.
Aimez-vous être qualifié de cinéaste
populaire ?
C’est la plus belle chose qu’on puisse
me dire. J’ai commencé avec l’idée que
mes films plaisent à mon père, ouvrier
dans la réparation navale ; je voulais
parler à sa place et à son intention. Etre
populaire, c’est prendre comme sujet le
peuple. Je suis peut-être le seul à le faire,
hélas, et je le regrette. Renoir, Becker ou
Duvivier n’ont pas eu d’héritiers. Il y a
dans le cinéma français quelque chose
d’autocentré et d’élitaire, mais non
pour tous. Il m’ennuie souvent.
Propos recueillis par Jacques Morice
Jean-Pierre
Darroussin et Gérard
Meylan au bord
de la grève.
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la semaine télé des enfants
À voir en famille
tF Le Chat Potté
Le minuscule Chat Potté, apparu pour
la première fois dans Shrek, est désormais
le héros de ses propres aventures. Flanqué
d’acolytes expressifs, l’hidalgo griffu
commence plutôt bien sa carrière solo.
mardi 20.45 Canal+ Family
yF Les Trois Mousquetaires
D’Artagnan revu et corrigé en 1948 par
Hollywood, avec Gene Kelly et Vincent Price.
Le film pétille de légèreté et d’humour.
mardi 20.40 OCS Géants
uF Wallace et Gromit :
Le mystère du lapin-garou
Des lapins dévorent tout ce qui pousse !
Les héros de plasticine du génial Nick Park
tentent d’enrayer le désastre. Une merveille.
mardi 20.45 Gulli
Princesse au pied beau
Cendrillon a-t-elle perdu une pantoufle de verre ou de vair ? On en débat encore.
Cendrillon
Vendredi 20.30
Disney Cinémagic
caniveau, tu as le droit à ton prince, ton
milliardaire, ton George Clooney…)
continue d’inspirer, y compris dans la
mode la plus hype. Voyez Christian
Louboutin qui, pour accompagner la
sortie du Blu-ray, a réinterprété la célèbre pantoufle. Résultat : un escarpin
tout en transparence, tulle et strass.
Une version tapis (pardon, semelle)
rouge. Pourquoi transparent ? Pour
obéir à Disney et à… Perrault. Car il est
temps de mettre un terme à la guerre
du vair contre le verre. Dans l’édition de
1697 des contes du grand Charles, il
était bien écrit « pantoufle de verre ».
C’est Honoré de Balzac, en 1841, qui prétendit corriger cette erreur, persuadé
que la chaussure était en fourrure,
comme le voulait l’usage chez les
nobles au XVIIe siècle, et parce que c’est
tout de même plus facile à enfiler. Non,
et tant mieux pour Disney, ami des rongeurs, Cendrillon n’a jamais chaussé de
l’écureuil mort. — Guillemette Odicino
1 DVD et Blu-ray édités par Disney.
présentent
Cendrillon clopinclopant dans
l’escalier… Attention
à la marche !
td Le Dugong et l’enfant
En Malaisie, un garçon de 10 ans fait l’école
buissonnière pour retrouver un dugong,
mammifère marin en voie de disparition.
Une jolie histoire d’amitié, entre conte
initiatique et leçon d’écologie.
dimanche 6.30 Arte
t Les Pingouins de Madagascar
Personnages secondaires des films
Madagascar 1 et 2, les quatre fameux
pingouins en 3D reviennent dans des
épisodes inédits, toujours aussi déjantés !
mercredi 8.20 Nickelodeon
Pour les 3-6 ans
y Perdu ? Retrouvé !
Dans un village côtier, un manchot frap­pe
à la porte d’un gamin et le colle obstinément.
Inspiré d’un livre de l’illustrateur anglo-saxon
Oliver Jeffers, ce remarquable téléfilm
d’animation britannique est un régal visuel.
dimanche 14.05 Piwi+
tF Sacrés Rongeurs
Des rongeurs en images de synthèse
partent à l’aventure dans le décor naturel
d’une rivière arborée. Gentiment divertissant.
dimanche 14.25 Disney Junior
ENTRÉE GRATUITE
LE SALON
FORMATIONS ARTISTIQUES
SAMEDI 1 & DIMANCHE 2 DÉCEMBRE 2012
CITÉ DE LA MODE ET DU DESIGN
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Télérama 3281
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www.le-start.com
En partenariat avec
The Walt Disney Company France
Cendrillon est enfin
revenue du pays magique où Disney la retenait prisonnière, à
l’abri des regards. Après des années
d’attente (et des DVD vendus 100 euros
sur Internet !), la plus belle des souillons
est disponible dans les bacs 1 et diffusée sur Disney Cinémagic. Elle nous
manquait, la douce orpheline obligée
de se fader une marâtre, mais surtout
ces laiderons de Javotte et Anastasie.
On a toutes rêvé d’avoir les mêmes copines qu’elle pour garder le moral : des
petites souris débrouillardes, justicières et… couturières. Chez Disney,
les souris sont un exercice quasi imposé : en 1950, les dessinateurs maison
pouvaient s’inspirer des illustrations
de Beatrix Potter, la grande spécialiste
des tendres rongeurs, dont il ne manquait pas un seul livre dans la bibliothèque des studios de Burbank.
Le mythe de Cendrillon (quelque
chose comme : même si tu vis dans le
y+ 3 ans
Pour les 7-12 ans
RCS B 588 505 354 – 09/12
ma banque est différente,
ceux qui la gèrent
sont comme moi.
Le Crédit Mutuel Enseignant est une banque coopérative. Ce que ça change ?
C’est une banque qui appartient à ses clients-sociétaires, tous issus de l’Education nationale,
de la Recherche, de la Culture et des Sports : ceux-ci peuvent participer au fonctionnement de leur CME
en votant aux Assemblées générales. Ils élisent leurs représentants au Conseil d’administration suivant
le principe : “une personne, une voix”. C’est donc à ses clients que le Crédit Mutuel Enseignant rend
des comptes, et non à des actionnaires.
une banque créée par ses collègues, ça change tout.
Samedi
TNT
t 18.35 Arte Magazine
t 20.55 Canal+ film
The Double
Arte reportage
| Thriller de Michael Brandt (The Double, USA, 2011) | 95 mn. VM. Inédit
| Avec Richard Gere (Paul Shepherdson), Topher Grace (Ben Geary),
Martin Sheen (Tom Highland).
| Genre : tranquille.
Un sénateur américain, un légendaire assassin soviétique que tout
le monde croyait mort, un agent de la CIA à la retraite aux délicieuses tempes argentées obligé de reprendre du service, un
jeune agent qu’on lui colle de force pour résoudre le crime…
Du thriller solide et un peu banal avec mystère à la CIA, coursepoursuite infernale, plans répétés sur la Maison-Blanche, et chapelet de questions : alors l’assassin russe, mort ou pas mort ? Et s’il
n’était pas celui que tout le monde croyait ? Et si un gentil était un
méchant depuis très longtemps ?
Richard Gere sait faire le coup de poing et même jouer du fil à
couper les gorges, toujours impeccable dans ses costumes gris
perle qui mettent en valeur ses yeux en amande et sa chevelure
de vétéran sexy. Martin Sheen, lui, en impose dans un second rôle,
toujours tellement crédible en homme de Washington. On a vu ça
mille fois mais on peut se caler dans son canapé pendant que la
CIA bosse pour nous. — Guillemette Odicino
Rediffusions : 4/12 à 16h40, 7/12 à 0h45, 8/12 à 10h25, 17/12 à 14h45, 19/12
à 23h40, 20/12 à 16h35, 28/12 à 14h.
Japon : terres souillées
| Présenté par William Irigoyen et Andrea Fies (en alternance)
| Documentaire de Marie-Monique Robin, Roland Théron et Françoise
Boulègue (France, 2012) | 30 mn. Inédit.
Un paysage de rizières paisibles et verdoyantes. Pourtant, à Nihonmatsu, à 50 kilomètres de Fukushima, tout a changé pour les agriculteurs depuis la catastrophe. Confrontés au poison invisible de la
radioactivité, ils oscillent entre espoir et renoncement, comme le
suggère ce reportage en confrontant trois trajectoires individuelles.
Seiji Sugeno a décidé de rester sur place et tente de décontaminer sa terre en misant sur les vertus des sols bio. Kisaburo Tanno,
lui, a jeté l’éponge : convaincu qu’il ne pourrait plus jamais produire
ici des « aliments sains », ce septuagénaire a abandonné la ferme que
sa famille exploitait depuis treize générations pour partir s’installer
350 kilomètres plus au sud. Pour Shisasei Tarukawa, ce choix fut impossible : contraint de détruire ses récoltes par les autorités, il s’est
suicidé deux semaines après l’accident nucléaire. Des autorités qui
semblent continuer à maintenir le plus grand flou sur la contamination des sols. Laissant, dans ce paysage d’incertitude, les agriculteurs tenter comme ils peuvent de rétablir une relation de confiance
avec les consommateurs. — Virginie Félix
Rediffusion : 7/12 à 10h30.
y 13.31 France 5 Documentaire
In Vivo, l’intégrale
En finir avec l’excision
| Documentaire de Catherine Heuzé (France,
2012) | 35 mn. Inédit.
C’est une avancée chirurgicale et un succès
pour la cause féministe. Dans les années
1980, Pierre Foldès, un urologue français,
médecin humanitaire basé au Burkina Faso, invente une technique de réparation de
l’excision. A une époque où les études sur
le clitoris sont inexistantes, même en Occident, son innovation offre aux femmes mutilées de recouvrer une qualité de vie
presque normale. En France, le spécialiste
poursuit ses reconstructions clitoridiennes,
qui s’imposent comme une victoire sur la
domination masculine et les tabous.
Longuement interrogé dans sa clinique,
Pierre Foldès loue le courage de celles qui
choisissent l’intervention, au mépris du
joug familial. Mais il révèle qu’il lui incombe de guérir, en sus des saccages de
l’excision traditionnelle, de plus en plus de
mutilations traumatiques consécutives à
des viols, des coups de couteau…
Abrupt et franc, ce regard désinhibé sur la
renaissance de femmes martyrisées embrasse le lent apprentissage d’une sexualité
convalescente et le dilemme moral vécu par
des Françaises originaires d’Afrique sub-saharienne. Du précieux combat mené par la
chanteuse malienne Inna Modja, à la lucidité de patientes « reconstruites » grâce au bistouri du professeur Foldès, telle la radieuse
Fatou ou la sereine Ada, les témoignages
s’épanchent et nous happent, sans une once
de colère ou rancœur. — Hélène Rochette
Comme la chanteuse malienne Inna Modja (à gauche), excisée enfant, elles témoignent de leur douloureuse reconstruction chirurgicale. Au centre, le Dr Foldès.
194
Télérama 3281
28 / 11 / 12
t On aime un peu y Beaucoup u Passionnément I Pas vu mais attirant o On n’aime pas
Samedi 1er
t 20.50 M6 Série
Once upon a time
Sortez le Gaffiot : les comédiens jouent ici in latina lingua ! Ad hoc et super.
y 20.45 Arte Documentaire
Le Destin de Rome
| Documentaire-fiction de Fabrice Hourlier et Stéphanie Hauville (1 et 2/2,
France, 2011) | 2 � 55 mn. Rediffusion | Avec Pawel Delag (Marc Antoine),
Andy Gillet (Octave), Laëtitia Eïdo (Cléopâtre).
Pour coller au plus près de la réalité de l’époque, les auteurs de ce
documentaire-fiction sur les antiques batailles de Philippes et
d’Actium ont choisi de faire jouer leurs comédiens en latin. A priori risqué, ce choix se révèle très vite pertinent, notamment grâce
à l’implication des acteurs, qui réussissent (dans l’ensemble) à
s’approprier et à ressusciter la langue latine d’une manière réjouissante. Quel plaisir de voir Marc Antoine (impressionnant
Pawel Delag) déclamer dans la langue de Cicéron l’oraison funèbre de Jules César !
Mais l’intérêt ne se limite pas à ce parti pris linguistique. Grâce
à un long travail de recherche (trois ans, en compagnie de
conseillers historiques), les auteurs reconstituent d’une manière
très précise les coups d’éclat de l’après-César et les stratégies militaires de ses acteurs, sans minorer les tensions dramatiques inhérentes à l’Histoire. « Le Destin de Rome n’a rien à voir avec le
Cléopâtre de Mankiewicz », affirme Stéphanie Hauville. Pourtant,
on vibre tout autant devant le spectacle captivant de ses affrontements politiques et de ses inimitiés personnelles. Une réussite.
— Lucas Armati
Rediffusion : 5/12 à 10h30.
| Série créée par Edward Kitsis et Adam Horowitz (Saison 1, 1, 2 et 3/22, USA, 2011) | 3 x 45 mn. VM.
Inédit | Avec Jennifer Morrison (Emma Swann), Ginnifer Goodwin (Mary Margaret/Blanche-Neige),
Josh Dallas (David/Prince Charmant), Lana Parrilla (Regina/la Méchante Reine).
Storybrooke est une petite ville perdue au milieu des forêts, un bled sans histoires… mais
plein de contes. Ses habitants sont en effet des personnages égarés loin de leurs merveilleuses pages, victimes d’un sort de la Méchante Reine, ignorant leur nature, inconscients d’être prisonniers de notre réalité. Jusqu’au jour où Emma Swann, une citadine entraînée dans la région par un enfant rêveur, le seul à y voir clair, accepte de libérer
Blanche-Neige, le Prince Charmant, le Petit Chaperon Rouge et les autres.
Dans une télé américaine grand public qui peine à se renouveler, Once upon a time, imaginée par deux anciens de Lost, a le mérite de l’originalité. Sa réécriture des contes, va-etvient entre monde réel et monde fantastique, comblera les amateurs du genre. Romance,
merveilleux, élans mélodramatiques, tout y est, incarné par un casting soigné, et accompagné d’un joli message sur la nécessité de rêver. Une histoire qui eut été plus convaincante
encore avec un peu plus de second degré et un mystère plus solide. — Pierre Langlais
t 22.00 LCP-Public Sénat Documentaire
dr | Docside/Indigènes | ABC STUDIOS
La Relève
| Documentaire de Juliette Warlop (France, 2012) | 55 mn. Inédit.
Dans quelques mois, Didier Ménard va prendre sa retraite. Dans
la cité du Franc-Moisin, en Seine-Saint-Denis, où il est médecin,
cette perspective est vécue comme un abandon. Depuis trente
ans, ce militant du soin exerce son métier sans compter ses heures.
Il joue aussi les médiateurs sociaux dans un quartier où beaucoup
de patients ne savent pas vers qui se tourner pour remplir leurs
papiers ou vider leur sac. A la veille du départ — qui sera aussi celui de 60 % des soignants (kinés, infirmières) installés dans cette
cité —, Didier a voulu préparer la « relève » pour éviter que le quartier ne se transforme en désert médical. Avec une association, il a
œuvré à la mise en place d’un centre de santé où cinq jeunes médecins vont se relayer, aux côtés de médiatrices sociales.
Changement d’époque, changement de modèle. Les nouveaux
venus, s’ils sont séduits par l’idée de s’implanter dans cette banlieue où ils se sentent « utiles » plus qu’ailleurs, préfèrent être salariés à 35 heures. « Travailler moins pour travailler mieux », disentils, soucieux d’éviter l’usure du stress et de préserver leur vie
privée. Les patients doivent se faire à l’idée de cette médecine à
plusieurs visages, faire le deuil du praticien confident unique.
C’est sur ce moment charnière que se focalise ce documentaire
touchant, réalisé par Juliette Warlop — qui collabore à Télérama.
Un coup de projecteur instructif sur une expérience pilote mais
aussi un éclairage vivant sur la médecine au quotidien dans un
quartier déshérité. — Virginie Félix
Il était une fois une forêt d’aujourd’hui où la Méchante Reine avait exilé Blanche-Neige, Cendrillon…
o20.45 France 3 Téléfilm
Le Sang de la vigne
Noces d’or à Sauternes
| Série de téléfilms. Réalisation : Aruna Villiers (sixième épisode, France, 2012) | Scénario :
Christiane et Jacques Lebrima | 95 mn. Inédit | Avec Pierre Arditi (Lebel), Catherine Demaiffe
(Mathilde), Yoann Denaive (Silvère).
En pleine dédicace de son dernier ouvrage, l’œnologue Benjamin Lebel est abordé par
un vieil homme qui le presse de venir expertiser sa cave. Le spécialiste ès vinifications
oriente l’inconnu vers son assistant. Dès le lendemain, le mystérieux propriétaire de nectars millésimés gît dans une mare de sang.
Entre Bommes, Sauternes et Preignac, la sinuosité des cépages du sud bordelais égaie
à peine cette sixième adaptation tirée de la série de polars de Jean-Pierre Alaux et Noël Balen. L’intrigue, lestée de fausses pistes liées à un trafic de cannabis, édulcore le suspense
propre à la disparition d’onéreuses boutanches. Escamotant la science œnologique du héros — le dénouement des crimes dans les romans a toujours un lien direct avec le vin —,
l’enquête s’alentit au fil d’une romance nouée entre Mathilde, la laborantine de Lebel, et
le flic de la PJ, campé par Vincent Winterhalter. Dominique Pinon et Claire Nebout tentent
en vain de rehausser la robe et le bouquet de ce breuvage assommant. — Hélène Rochette
Télérama 3281
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tnt
TF1
1 1 1 1
France 2
2 2 2 2
France 3
3 3 3 3
Canal+
4 4 4 4
5.25sReportages.
L’amour à tout prix. Magazine.
5.45sEliot Kid. Série française (2005).
Le fantôme de l’océan (s. 2, 3/26).
6.00 Freddy a disparu (4/26).
6.15 Youki l’extraterrestre (5/26).
6.30sTFou. tChuggington.
tMike le chevalier. tBabar,
les aventures de Badou. Marcelino
pan y vino. Dora l’exploratrice.
8.10Téléshopping. Magazine.
1
0.15sQuatre mariages pour
une lune de miel. Téléréalité.
11.05sTous ensemble. Magazine.
12.00sLes douze coups de midi. Jeu.
1
2.50sL’affiche du jour. Magazine.
1
3.00sJournal.
1
3.15sReportages. Magazine.
15.15sGhost Whisperer.
Série américaine.
Ondes de choc (s. 5, 11/22).
16.05 Mélange mortel (19/22).
17.00 La rançon (20/22).
1
7.50sTous ensemble. Magazine.
1
8.45s50 mn inside. Magazine.
1
9.50sLà où je t’emmènerai.
Magazine.
2
0.00sJournal.
2
0.30sDu côté de chez vous. Magazine.
2
0.40sNos chers voisins Série française
(2012). (s. 1).
5.40dsToutes griffes dehors. (Fr).
6.05sChante ! Série française (2009).
Dans la cour des grands (s. 3, 1/26).
6.30 Cendrillon (2/26).
6.55sJournal.
7.00Télématin. Magazine.
9.35sThé ou café. Magazine.
Invité : Raymond Domenech.
10.20Côté match. Magazine.
10.50sHebdo musique mag. Magazine.
11.20sLes z’amours. Jeu.
11.55sTout le monde
veut prendre sa place. Jeu.
13.00sJournal.
13.15s13h15, le samedi… Magazine.
13.55sEnvoyé spécial : la suite.
Quand le travail tue, cinq ans après.
Invité : Jean-Claude Delgènes.
14.40sLe Geste parfait. Magazine.
14.45sLe jour où tout a basculé.
J’ai été témoin d’un meurtre.
15.10 Ma sœur m’a volé ma vie.
15.45tsBoulevard du palais.
Série française (2002). Trahisons.
17.20sUS Marshals, protection
de témoins. Série américaine.
Quatre marshals et un bébé (s. 5).
18.10sRoumanoff et les garçons.
Divertissement.
18.55sONDAR Show. Divertissement.
Invités : Julien Courbet, Dave.
20.00sJournal.
20.40sTirage du Loto.
20.43sEmission de solutions. Magazine.
6.00sEuroNews.
6.35sLudo. Magazine.
6.50sWinx Club. Série italienne.
8.15sSamedi Ludo. Magazine.
8.20sScooby-Doo.
Les jouets destructeurs.
8.45sQuoi de neuf, Scooby-Doo ?
Le fantôme de l’Opéra de Pékin.
9.10tsGarfield & Cie.
9.50sNinjago. Série.
10.40tsUne minute au musée.
Les arts de l’Islam : Sphère céleste.
10.50isC’est pas sorcier.
Hydravions et canadairs.
11.30La voix est libre. Magazine.
12.00sLe 12/13.
12.50s30 millions d’amis. Magazine.
13.25sLes grands du rire.
Invités : Isabelle Aubret, Annie Cordy,
Patrick de Funès, Philippe Vandel,
Catherine Laborde, B.Enzo.
15.00sEn course sur France 3.
A Vincennes. Tiercé.
15.20sKeno.
15.25Samedi avec vous. Magazine.
16.45sExpression directe. Solidaires.
Magazine.
16.50sUn livre toujours.
Les Mille et Une Nuits (GF/Flammarion).
17.00sLes Carnets de Julie.
L’Alsace bossue. Magazine.
18.00sQuestions pour un champion.
18.35isAvenue de l’Europe. Comment
l’Europe traite-t-elle ses malades
mentaux ? Magazine.
19.00sLe 19/20.
20.00sTout le sport. Magazine. En direct.
20.15tsZorro. Série américaine.
La mission secrète de Garcia
(s. 1, 10/39).
5.30sRencontres de cinéma.
« Populaire ». Magazine. Invités :
Romain Duris, Déborah François.
5.50sRoyal Pains. Série américaine.
La magie du direct (s. 3, 7/16).
6.30 Course contre la montre (8/16).
7.15dsLes Nouveaux Explorateurs.
Jérôme Delafosse en Ethiopie
(Fr, 2012). HD. 55 mn. En clair.
8.10usxhLes Revenants.
Série française (2012).
Camille(s. 1, 1/8).
9.05 hSimon (2/8).
Lire TRA 3280, page 100.
10.00sSurprises.
10.05sRencontres de cinéma.
« Thérèse Desqueyroux ».
Invités : Audrey Tautou, Gilles
Lellouche.
10.25sxFaux-Semblants. Téléfilm
de Charles Martin (GB, 2011). 95 mn.
Avec Olivia Williams, Darren Boyd.
12.00sAlbum de la semaine. En clair.
12.30ysBabioles. Série française.
En clair.
12.35sZapping. Divertissement. En clair.
12.45isLe supplément. En clair.
13.45sL’effet papillon. Magazine. En clair.
14.25sSamedi sport. En direct. En clair.
14.30sIntérieur sport. Magazine. En clair.
14.50sSamedi sport. En direct.
15.00sRugby. Toulouse/ClermontAuvergne. Championnat de France
Top 14. 12e journée. En direct.
16.50sFootball. Lyon/Montpellier.
Ligue 1. 15e journée. En direct.
18.55Plateau sport. Magazine. En clair.
19.00sLe JT. En clair.
19.10sSalut les Terriens ! En clair.
20.25swMade in Groland. En clair.
20.50
20.45
20.45
20.55
Danse avec les stars
Le plus grand cabaret
du monde
Le Sang de la vigne
The Double
osjhTéléfilm policier français (2012).
95 mn. Inédit. Avec Pierre Arditi, Catherine
Demaiffe, Yoann Denaive.
Noces d’or à Sauternes.
6Un vieil amateur de bouteilles
millésimées est assassiné. Lebel,
l’œnologue, mène l’enquête.
Cette sixième adaptation, tirée de la
série de polars de Jean-Pierre Alaux
et Noël Balen, s’égare dans les fausses
pistes. Et déçoit comme un vin
bouchonné. Lire page précédente.
tfswhThriller de Michael Brandt (The
Double, USA, 2011). HD. 95 mn. VM. Inédit.
Avec Richard Gere, Topher Grace,
Martin Sheen.
6On se croirait revenu aux temps
de la guerre froide, avec méchant russe
et vieux limiers de la CIA ! Richard
Gere grisonne, et ça lui va plutôt bien.
Rien de très original sur le front
de l’espionnage mais du travail carré.
Lire page 194.
shEpisode 9 : la finale.
Divertissement. Présentation : Sandrine
Quétier, Vincent Cerutti. HD. 145 mn.
Seuls trois couples sont encore en lice.
shDivertissement.
Présentation : Patrick Sébastien.
Invités : Josiane Balasko, Guy Lecluyse,
Liane Foly, Elie Semoun, Lucie Decosse,
Jean-Claude Dreyfus, Patricia Kaas,
Anthony Kavanagh, Valérie Benaïm, Ary
Abittan, Stéphane Ferrara. HD. 140 mn.
�
23.15
Danse avec les stars, la suite
23.10
On n’est pas couché
22.20
Qui sème le vent
shEpisode 9. Divertissement.
Présentation : Sandrine Quétier, Vincent
Cerutti. HD. 40 mn.
shTalk-show. Présentation : Laurent
Ruquier. 180 mn.
Invités non communiqués.
23.55tsxhLes Experts.
Série américaine.
Echanges (s. 5, 5/25).
0.45 Meurtres modèles (6/25).
1.40sColumbo. Série américaine.
Dites-le avec des fleurs
3.00swQui veut épouser mon fils ?
Episode 5. Téléréalité.
4.35Musique. Clips.
4.55dsHistoires naturelles.
Eco-volontaires au service
de la nature. (Fr, 2010). 30 mn.
2 5.25.
2.15sHebdo musique mag. Magazine.
2.45sLa parenthèse inattendue.
Magazine. Invités : Eric-Emmanuel
Schmitt, Christophe Willem, Armelle.
4.25sThé ou café.
Magazine. Invité : Raymond
Domenech. 2 5.05.
tshTéléfilm de F. Garson (Fr, 2011). 85 mn.
6Ce téléfilm s’attaque au scandale de
la contamination des habitants exposés
à la radioactivité par Areva — rebaptisée
Urania. On souligne le jeu impeccable
de Laurent Lucas et Natacha Régnier.
196
Télérama 3281
28 / 11 / 12
T
3.50sSoir 3.
2
0.10uLes Ballets russes à l’Opéra
national de Paris. Ballet. Enregistré
en décembre 2009. Sous la direction
de Vello Pähn.
1.55tCendrillon. Opéra de Massenet.
Mise en scène : Laurent Pelly.
Enregistré au Royal Opera House,
Covent Garden, à Londres, en 2011.
Direction musicale : Bertrand
de Billy.
4.25sSoir 3.
4.45sUn livre toujours. Magazine.
4.50isAvenue de l’Europe.
Comment l’Europe traite-t-elle
ses malades mentaux ? 2 5.10.
T
22.30sSamedi sport. Magazine.
En direct.
22.35
Jour de rugby
s12e journée du Top 14. Magazine. HD.
Retour sur la 12e journée du Top 14,
l’avant-dernière de la phase aller du
championnat. Le duel entre le Stade
Toulousain et Clermont-Auvergne
en constituait le choc, même si deux
autres affiches promettaient une belle
empoignade…
23.15sJour de foot.
15e journée de Ligue 1. En direct.
0.05svLe journal du hard. Magazine.
0.20fsvMariée à tout prix. Film
classé X de Christian Lavil (Fr, 2012).
HD. 105 mn. Avec Nomi, Jasmine
Arabia, Lana Fever.
2.05sSurprises.
2.25sRugby. Angleterre/NouvelleZélande. Test-match. A Londres.
4.00yfswhAmericano. Drame de
Mathieu Demy (Fr, 2011). HD. 100 mn.
Avec Mathieu Demy, Salma Hayek,
Geraldine Chaplin. 2 5.40.
t On aime un peu y Beaucoup u Passionnément I Pas vu mais attirant o On n’aime pas
Samedi 1er
France 5
5 5 13 5
Arte
7 7 7 7
M6
6 6 6 6
France 4
14 63 14 14
5.00sLa nuit France 5. Magazine.
5.38ishC dans l’air. Magazine.
6.45sLittle Kingdom.
Série britannique. Le Pôle Nord.
8.10ysMouk. Série française.
8.30tsLe Petit Dinosaure.
8.55tsLulu Vroumette. Série française.
9.05tsMini-Loup. Série française.
9.10tsEmilie.
Emilie et le parcours de sport.
9.20sOui-Oui. Série britannique.
A vous de jouer les lutins (s. 3).
9.30tsLes Monsieur Madame. Arbres.
9.40tsArtzooka. Magazine.
10.17ishSilence, ça pousse !
11.09shLa maison France 5. Magazine.
12.00shLes escapades
de Petitrenaud. Magazine.
12.32tdsRam Beti, princesse du Teraï.
De Patrick Profit (Fr, 2006). 59 mn.
13.31ydsIn Vivo, l’intégrale.
En finir avec l’excision.
Lire page 194.
14.03dsLes Plongeurs du Yucatan.
D’Arnaud Mansir et Aurore Asso (Fr, 2011). 66 mn.
15.09dsSplendeurs d’Hawaii.
D’Eric Cochran (USA, 2008).
16.03dsVoyages en rivières (3). Le delta
du Mékong. D’Elke Sasse (All, 2008).
53 mn.
16.56dsEmpreintes.
Edmonde Charles-Roux.
17.01tdsLe Renard polaire après
l’eden. De Marie-Hélène Baconnet
(Fr, 2010). 54 mn.
17.55sEt si on changeait le monde.
18.00shC à vous, le meilleur. Talk-show.
19.01sh19 H Paul Amar. Magazine.
20.34sEmission de solutions. Magazine.
5.15isPersonne ne bouge ! Magazine.
6.00iSquare. Invité : Jacques Tardi.
6.45isPhilosophie. Rousseau.
7.10dsL’Enigme du dinosaure volant.
De Mark Davis (GB, 2008). HD.
7.55Graine d’explorateur. Magazine.
8.20Une journée avec… Moussa.
8.35Le Pacte. Série.
9.25dL’Ecole buissonnière du cirque
de Moscou (4/10). (All, 2012). HD.
9.40isKarambolage. Magazine.
9.50d360°-GEO. Islay, le secret du
whisky (Fr/All, 2008). HD. 45 mn.
10.35tdA la découverte de la Sibérie.
De Kay Siering (All, 2012). HD. 90 mn.
12.05dsAu cœur des Alpes. Le parc
national du Hohe Tauern (Autr, 2007).
12.45dDes glaciers et des hommes.
Aletsch, le magnifique. De Jean
Afanassieff, Camille Cottagnoud (Fr/Sui, 2009). HD. 45 mn.
13.30dsProchain Arrêt : Londres (4/4).
So excentrique ! (Fr, 2010). HD.
13.55iYourope. Les enfants de la crise.
14.25iMetropolis. Magazine.
15.20dL’Extrême Sud du Chili.
(1/2). Les fjords de Patagonie.
16.05 (2/2). La route des volcans.
16.50tdGuérir du VIH ? Un nouvel espoir
(All, 2012). HD. 50 mn.
17.40ydsMystères d’archives (5/10).
1910. Buffalo Bill. Lire page 244.
18.10dCuisines des terroirs. La Saxe.
18.35tArte reportage. Lire page 194.
19.30isLe dessous des cartes.
Qui s’intéresse à la Birmanie ?
19.45Arte journal.
20.00d360°-GEO. Arménie, les fruits
du paradis (All, 2010). HD.
20.40tsSilex and the city. Série.
6.00sM6 music. Clips.
6.20sMatt et les Monstres.
Double dink. 6.30 Un monstre de
travail. 6.45 Les lumières de la ville.
7.00 Des petits trous partout.
7.15sMartin Mystère.
La vengeance du mutant !
7.30sBaskup. Série française (2011).
Les vampires de Sunset (s. 1, 6/26).
7.55sKid & toi.
Comment ça marche : un garage.
Magazine.
8.30sM6 boutique. Magazine.
11.00sCinésix. Magazine.
11.10s100 % Maison. Magazine.
13.50sC’est ma vie.
Jusqu’où peut-on aller par amour ?
16.00 Célibataires : sont-ils
réellement prêts à trouver l’amour ?
17.30sAccès privé. Magazine.
18.40sD&CO. Mickaël et Kristell.
19.45sLe 19.45.
20.05tsScènes de ménages.
Série française.
5.20sPlus belle la vie.
6.37tsDes baskets dans l’assiette.
L’essayer c’est l’adopter.
6.40sRobotboy.
Une mixture d’enfer.
6.55tsStorm Hawks.
Série canado-américaine.
Vengeance
7.20 La clef.
7.45 La naissance d’un nouvel
empire.
8.10sMen in Black.
L’affaire du sceptre de Séclarien.
8.30 L’affaire de l’hypospray.
8.55 L’affaire des robots costumés.
9.20sCrash Canyon.
Série canadienne. (s. 1).
10.05tsDes baskets dans l’assiette.
Badminton. Magazine.
10.10sPlus belle la vie.
12.30sFidèles au poste !
Divertissement.
13.45tsFBI : portés disparus.
Série américaine. Rejets (s. 6, 14/18).
14.25 Déjà vu (15/18).
15.10 Ticket gagnant (16/18).
15.50 Justice (17/18).
16.40sw2012 : le jugement dernier.
Téléfilm de Jason Bourque (Can,
2011). 90 mn. Avec Jewel Staite, AJ Buckley, Fernando Lara.
18.10dsDouaniers au cœur de l’action
(1 et 2/2). De Benoît Poisson (Fr). 120 mn.
20.10sLe Geste parfait. Magazine.
20.15sMonte le son ! Magazine.
20.36
20.45
20.50
20.45
Echappées belles
Le Destin de Rome
Once upon a time
shWyoming, l’esprit « cow-boy ».
Magazine. Présentation : Sacha Bollet.
92 mn.
Au sommaire : Kaycee, chronique d’une petite ville. Le territoire des ours. Le Wyoming dans la peau. Musique
Country. Hot Shot, l’élite des pompiers. Le « collège rodéo ». Le feuilleton : « Gabon, la grande forêt ».
yds(1/2). Venger César.
HD. 2 × 55 mn. Rediffusion.
6Rome ne s’est pas faite en un jour.
La preuve, ce soir, avec les deux
épisodes de cet épatant docu-fiction
tourné en latin (eh oui !), qui relate
les dernières heures de la République
et la naissance de l’Empire.
21.40 (2/2). Rêves d’empire.
Lire page 195.
tsSérie fantastique américaine.
HD. 3 x 45 mn. VM. Inédit. Avec Jennifer
Morrison, Jared Gilmore, Lana Parrilla.
Il était une fois (s. 1, 1/22).
6Il était une fois une série futée qui
entendait réinventer les contes célèbres,
de Blanche-Neige au Petit Chaperon
rouge. Le tout en évoluant entre monde
réel et monde fantastique. Bonne idée,
même si une pincée d’humour en plus
n’aurait pas nui.
21.40 Le sort noir (2/22).
22.25 Le pont des Trolls (3/22).
Lire page 195.
22.08
Les Routes de l’impossible
22.35
L’Amérique en prime time
23.10
Lie to me
dsCongo, le rafiot de l’enfer.
De Daniel Lainé (Fr, 2010). 54 mn.
Un voyage à bord du Gbemani,
rafiot sans âge qui assure la liaison entre Kinshasa et Kisangi, sur le Congo : un périple dantesque de 1 700 kilomètres.
d(3/4). Hors normes. De Lloyd Kramer
(USA, 2012). HD. 105 mn.
Les personnages inadaptés ou asociaux
sont des figures récurrentes à la télévision
aux Etats-Unis : dès les années 1960, on en
rencontre dans la « Famille Adams ».
23.30 (4/4). Au service du bien.
tsSérie dramatique américaine.
HD. 3 x 45 mn. VM. Avec Tim Roth, Hayley
McFarland, Kelli Williams.
Marchands d’espoir (s. 2, 3/22).
6Pas de vacances pour Lightman !
A peine est-il parti se la couler douce
au Mexique, que l’ambassade
américaine le rappelle, pour apporter
ses lumières à des enquêteurs lancés
à la recherche d’une femme disparue.
Pas facile tous les jours, la vie d’expert
en mensonges…
0.05 wLa culpabilité (4/22).
0.55 wUn ami qui vous veut du bien
(5/22).
0.20sTracks. Magazine.
1.15dAu cœur de la nuit.
Roger Cicero et Robert Davi
(All, 2012). HD. 55 mn.
2.10yfsVirilio, penser la vitesse.
Film documentaire de Stéphane
Paoli (Fr, 2007). 90 mn.
3.40dSi les pieds avaient des ailes…
De Henrike Sandner et Christian
Schulz (Fr/All/Finl, 2006). 60 mn. 2 4.40.
1.45tscSupernatural.
Série américaine. Baby Blues (s. 6, 2/22).
2.35sM6 music. 2 6.00.
T
T
TT
Titanic : la véritable histoire
ydsDe Richard Dale (Fr/GB, 2011).
90 mn.
6Habile réalisateur, Richard Dale
se passionne pour la fin des dinosaures
comme la mission Apollo 11. Dans son
dernier docu-fiction, le Britannique
s’est attaché à reconstituer le naufrage
du Titanic. Un regard à la fois poétique
et précis, nourri par des animations
en 3D plus vraies que nature.
22.15
Titanic, naissance d’une légende
dsDe Bill Jones et Bill Lyons (USA, 2005).
76 mn.
Retour sur la construction du Titanic, avant
son naufrage tragique, survenu dans la
nuit du 14 au 15 avril 1912, condamnant
1 500 personnes à la noyade.
23.31tsDoctor Who. Série britannique.
Une nouvelle Terre (s. 2, 1/13).
0.15fsCortes/Justice.
Court métrage. VF.
0.20sOldelaf au Trianon.
Concert. Enregistré au Trianon, le 28 avril 2012. Avec Oldelaf. 50 mn.
1.10sMonte le son ! Magazine.
1.45osLignes de vie Série française
(2012). (s. 1, 37 à 41/45).
3.40sProgrammes de la nuit.
4.55sPlus belle la vie.
2 5.20.
dr
23.02shL’Œil et la Main. Question
d’interprétation. Magazine.
3.29tshDr CAC. Magazine.
2
23.55ds« Sister Act », les coulisses
d’un succès. De Céline Joly
(Fr, 2012). 50 mn.
0.45dsHarcourt, l’histoire d’un mythe.
De Nicolas Maupied (Fr, 2011). 55 mn.
1.40dsLe Crépuscule des éléphants.
De Fernando Gonzales Sitges (Esp). 80 mn.
3.00sLa nuit France 5. Magazine.
2 5.00.
TT
TNT CanalSat Numericable Orange
F Film D Documentaire s Télétexte j Audiodescription h Télévision de rattrapage
Télérama 3281
28 / 11 / 12
197
TNT
10 60 10 10
7.20TV achat.
8.55sL’Agence tous risques.
10.45shUne famille
formidable. Rien ne va plus.
1
2.25sJe peux le faire !
1
2.35TMC infos.
12.45TMC météo.
12.55tswNew York police
judiciaire. La mauvaise
graine (s. 16, 15/22).
13.45 Le prix d’une carrière
(16/22). 14.35 Le
négociateur (17/22).
1
5.25tsMonk. Monk fait la
mode (s. 4, 10/16). 16.15
Monk oublie tout (11/16).
1
7.05Les Mystères de l’amour
(s. 3, 7 et 8/17).
1
8.55sh90’ enquêtes. Tout
pour ma maison : les
nouvelles tendances.
20.30sJe peux le faire !
2
0.35TMC agenda.
20.40TMC météo.
20.45
LCP
13 106 57 13
8.30Jean-Marie Colombani
invite.
9.00Pile et face.
9.30Zaptik.
9.45La Cité du livre.
10.30Transportez-moi !
11.00PolitiqueS.
11.15Agora 2.0.
11.30Questions d’info.
12.15Zaptik.
12.30Entre les lignes.
13.00sBibliothèque Médicis.
14.00sParlement hebdo.
14.45sEurope hebdo.
15.15ydMadame la ministre.
16.15Le débat. Les femmes
en politique.
17.00yfEtre et avoir. De
N. Philibert (2002). 135 mn.
19.15Zaptik.
19.30PolitiqueS.
20.15Agora 2.0.
20.30dUMP, militants
cherchent président.
21.00
France Ô
19 65 37 19
20.45
NRJ 12
Bibliothèque Médicis
La Reina del Sur
whSérie policière américaine.
VF. Avec Jill Hennessy, Kathryn
Hahn, Steve Valentine.
En quête de preuves (s. 5, 8/21).
Un assassin, qui s’en prend à des
policiers, est toujours en liberté.
Woody, submergé par ses
souvenirs, doit absolument
mettre la main sur cet homme.
21.35 Manque à l’appel
(s. 5, 9/21). 22.25 Vous avez dit
vampire ? (s. 3, 3/13). 23.15 Un
enfant a disparu (s. 4, 20/21).
sMagazine. Présentation :
Jean-Pierre Elkabbach.
Invités non communiqués.
hFeuilleton dramatique
américano-espagnol.
VF. Avec Kate del Castillo.
(s. 1, 61 à 63/63).
Teresa est très affectée par la
mort de Teo. Pendant ce temps,
Florez et Martin se lancent
à la recherche de Teresa.
Ils interrogent ses employés.
0.10 sw90’ enquêtes.
Marseille, Paris : deux villes
sous haute tension.
1.40sJe peux le faire !
1.45sLes Filles d’à côté.
2.50scInavouables Désirs :
Aline. Téléfilm de B. Costes
(Fr, 2003). 100 mn.
4.30sLes Filles d’à côté.
Le remplaçant.
2 5.00.
D8
8 58 8 8
W9
9 59 9 9
17 64 23 17
2.30sTop clips.
1
14.40sTop club.
15.40sTop 90.
16.40sTop hip-hop.
17.40Top D17.
18.40swOne Piece.
Cinq épisodes.
20.50wJudgment Day.
Téléfilm de J. Terlesky
(USA, 1999). 95 mn.
22.25wCity on Fire.
Téléfilm de R. Piano
(USA, 2009). 90 mn.
23.55sStar story.
Paris : sous les pavés
le tube !
0.55sTop rock.
1.55Nuit live.
2 6.30.
Preuve à l’appui
22.00tdLa Relève.
De Juliette Warlop (France,
2012). 55 mn. Inédit.
Lire page 195.
23.00Le débat. La relève.
23.45Déshabillons-les.
Le match : Fillon-Copé.
0.30Jean-Marie Colombani
invite.
1.00ydHygiène raciale.
Lire TRA 3280, page 140.
2.00L’écho des lois. Risques
industriels : une bombe
à retardement.
2.30Les travaux
de l’Assemblée nationale.
4.00iQuestions
au gouvernement. 2 5.00.
D17
9.15hEyeshield 21.
9.55whBlue Exorcist.
11.00Couleurs sport.
11.30Les p’tits plats de Babette.
12.00A nous deux. Invitée :
George Pau-Langevin.
13.00Surf Academy.
Chassés-croisés sans vague
(s. 1, 21/26). 13.25 Quand
l’amour s’en mêle (22/26).
13.50 Surf ou kite (23/26).
14.15 La plage de l’année
(24/26). 14.40 Pile ou face
(25/26).
15.05hPlus belle la vie,
la collec’.
17.00C koi ta Zik.
17.30Dance St. !
19.40hInfô soir.
19.50Tendances Ô.
12 62 12 12
9.40Tellement vrai.
11.15tsThe Big Bang Theory.
L’énigme Vartabedian (s. 2,
10/23). 11.45 Les cadeaux
de Noël (11/23). 12.15 Le
combat des robots (12/23).
12.45 L’algorithme de
l’amitié (13/23). 13.15
Petites dettes entre amis
(14/23). 13.45 La mère de
Léonard (15/23). 14.15
Le coussin irremplaçable
(16/23).
14.40Tellement vrai.
17.50sStargate SG-1.
Rédemption (s. 6, 1/22).
18.45 sRédemption (2/22).
19.40 sRéunion (3/22).
22.30uTreme
(s. 1, 3 et 4/10).
0.45hInfô-Afrique.
0.55Ô bout de la nuit.
1.25hInfô soir.
1.35thExplÔ.
Lire TRA 3280, page 110.
3.35oArchipels.
Petit Lys d’amour,
grand criminel.
4.20Programmes de la nuit.
2 5.00.
20.35Alice Nevers, le juge
est une femme. Série.
Des goûts et des couleurs
22.25Alice Nevers, le juge est
une femme. Mince à mourir
0.00txX-Files.
Monstres d’utilité publique
(s. 3, 10/24). 0.55
Révélations (11/24). 1.45
La guerre des coprophages
(12/24). 2.35 Ames
damnées (13/24).
3.20wPoker.
4.15Programmes de la nuit.
2 6.40.
NT1
Gulli
11 61 29 11
18 165 207 18
9.00hA vos régions.
11.05Langue de bois s’abstenir.
11.50hD8 le JT.
12.10hH. Une histoire de père.
12.40 Une histoire
de théâtre. 13.10
Une histoire de poste.
13.45En quête d’actualité.
Produits du terroir : pièges
et attrape-gogos.
16.00Touche pas à mon poste.
Le meilleur de la semaine.
18.35hDirect auto.
19.50hD8 le JT.
20.00hH (s. 3, 8/20).
8.00s@ vos clips.
9.00sTurbo.
9.30sHit talent.
10.40sGénération Hit machine.
12.25sCarrément jeux vidéo.
12.40tsLes Simpson.
Six épisodes.
15.50sEnquête d’action.
Fin du monde, voyance,
exorcisme : enquête sur
ceux qui ont choisi
d’y croire.
17.50tsSoda.
19.45sTalent tout neuf.
0.40Au Field de la nuit.
1
11.50Journal.
12.00Ma femme, ses enfants
et moi (s. 1, 5 à 8/10).
13.40ysHow I met your
mother (s. 3, 3 à 8/20).
16.10En mode gossip.
17.10Tous différents.
J’allaite toujours mon enfant
de 8 ans !
18.05osSœur Thérèse.com.
Sur le chemin de la vérité.
19.40Que du bonheur.
20.25Juste pour rire.
20.40NT1 le mag.
8.30Power Rangers Samurai…
12.25Linus et Boom.
13.00tFish’n chips.
13.20Beyblade : Metal Fury.
13.50Pokémon XV : noir &
blanc, destinées rivales.
14.15Inazuma Eleven :
puissance football.
16.50Générations sport.
17.00tMerlin (s. 2, 9/13).
17.50Championnes à tout prix.
18.50Hellcats (s. 1, 5/22).
19.40Un chef à ma porte.
Saint-Pierre-du-Perray.
20.15Gulli zap compil.
20.50
Présumé innocent
19.50
Les Simpson
20.45
V
20.45
Fort Boyard
whMagazine. Présentation :
Adrienne de Malleray.
Au sommaire : Cadavres en série.
Sexe, crime et manipulation.
Mortelle randonnée.
tsSérie américaine. VF. La
potion magique. 20.15 A bas le
sergent Skinner. 20.50 Le cervea.
21.10 Le pire épisode. 21.35 La
montagne en folie. 22.05 L’amour
pédagogique. 22.30 Simpson
Horror Show IX. 23.00 Spécial
Halloween VIII.
22.30whPrésumé innocent.
Monflanquin : une famille
sous emprise. Le faux
médecin de Chartres.
Le violeur des campings
ardéchois. Le crime à la
clef anglaise…
2.20hProgrammes de la nuit.
2 6.30.
198
Télérama 3281
28 / 11 / 12
T
23.20dswLes Marseillais
à Miami. Best of nº2. HD.
1.40sI Tunes Festival. Best of
nº 1. Enregistré à Londres,
en septembre 2012. HD.
2 2.30.
T
tswSérie fantastique
américaine. VM. Avec Elizabeth
Mitchell, Morena Baccarin, Logan
Huffman. Après la pluie (s. 2, 1/10).
21.35 La reine emprisonnée
(2/10).
Divertissement. Présentation :
Olivier Minne, Anne-Gaëlle Riccio.
Invités : Adriana Karembeu,
Christian Karembeu, Rémi Cohen,
Olivier Cochet, Tony Gomez,
Myriam Lamar.
22.25tsxV. Rendre l’âme (s. 2,
3/10). 23.15 wAlliances
contre nature (4/10).
0.10hCatch américain :
Smackdown.
1.55Catch américain : Raw.
3.35NT1 le mag.
2 3.45.
22.40Chérie, j’ai rétréci les
gosses (s. 3, 7 et 8/22).
0.15yLes Zinzins de l’espace.
Incident technique.
0.25 La mouche.
0.35tFish’n chips. Câlin câline
(9/52). 0.45 Vis ma vie
(10/52). 2 0.55.
TNT CanalSat Numericable Orange
VM version multilingue
câble satellite
TMC
samedi 1er
y 22.45 TCM Film
The Servant
| Film de Joseph Losey (The Servant, GB, 1963) | Scénario : J. Losey et Harold Pinter | 115 mn. NB. VO
| Avec Dirk Bogarde (Hugo Barrett), Sarah Miles (Vera), James Fox (Tony).
| Genre : DUEL SECRET.
Un parfum de soufre a fait la célébrité de The Servant. N’y voyait-on pas deux hommes
pris au piège d’une relation vaguement sadomasochiste et même légèrement homosexuelle ? Un trouble indiscutable régit les relations de Tony, jeune lord anglais, et de Barrett, l’homme qu’il engage comme serviteur, mais dont il va peu à peu devenir le pantin.
L’esclave cache un maître, et vice versa. Le film se révèle heureusement plus mystérieux.
On y reconnaît aujourd’hui une brillante illustration de l’univers de Pinter, dont ce fut
le premier scénario. Chargé d’adapter une nouvelle de Robin Maugham, il en fit son miel :
au lieu d’accentuer les rapports de force, il les dilua dans une banalité chargée de dangerosité, registre où il excellait. Si le servant prend le pouvoir, c’est loin d’être une conclusion
pour Pinter, qui ne s’en tient pas à un jeu de rôles. Il entraîne ses personnages vers ce qu’ils
ont à la fois de plus inconséquent, de plus fragile et de plus obscur. Une sorte de barbarie
où l’on badine avec la vie. Sur cette partition, Joseph Losey a fait un travail de mise en scène
admirable. Au diapason de Pinter, sa caméra arrondit les angles au lieu de les souligner,
toute en fluidité, en élégance. Elle ne fait que pointer, en jouant sur les reflets d’un miroir
de sorcière accroché au mur, la frontière du fantastique, dans cet univers qui semble en
proie à un sortilège. Soutenu par des acteurs d’une absolue finesse, le film reste ainsi ouvert à toutes les interprétations. Des plus simples aux plus complexes. — Frédéric Strauss
Rediffusions :7/12 à 9h55, 14/12 à 0h, 16/12 à 8h25, 20/12 à 9h50, 30/12 à 0h.
Clémence, Armelle et Corinne racontent l’addiction et le désir de s’en sortir.
t 20.40 Téva Magazine
Les dossiers de Téva
Alcool : les femmes et les jeunes aussi
| Présenté par Marielle Fournier (France, 2012) | Reportages de Camille
Pouyet | 100 mn. Inédit.
Les ados boivent de plus en plus, et de plus en plus jeunes — pas
une semaine sans un reportage « choc » décrivant le phénomène.
Les deux sujets proposés par Téva ont donc un air de déjà-vu.
Beaucoup plus intéressant est celui qui ouvre la soirée, consacré
aux femmes alcooliques. Trois d’entre elles ont accepté de témoigner de leur addiction au quotidien.
Clémence, 31 ans, boit depuis qu’elle a 15 ans. Elle consomme
deux litres de bière et une bouteille de vin par jour, symptôme
d’une détresse profonde (« je cherche à oublier que je vis, tout simplement »). Lucide sur son état, incapable de s’en sortir seule, elle
fait les démarches pour être hospitalisée. « Je veux qu’on s’occupe
de moi ! », hurle-t-elle dans le téléphone à la secrétaire médicale.
A 51 ans, poussée par la volonté de ne plus décevoir ses enfants,
Armelle entame une cure. Pour elle, l’électrochoc salvateur fut le
diagnostic d’une cirrhose du foie. Corinne, sobre depuis un an, a
bu, elle, pendant une vingtaine d’années. Elle décrit la déchéance
dans laquelle elle avait sombré (« Je n’étais qu’une éponge »), ­raconte
le café alcoolisé en guise de petit déjeuner, l’eau de Cologne bon
marché qu’elle achetait quand elle n’avait plus d’argent pour sa
bouteille de whisky.
Ces trois femmes sont d’une honnêteté déroutante. Dommage
que leur témoignage soit lesté d’un montage « à la Delarue » :
musique dégoulinante, commentaire bêta, ralentis douteux et
faux suspense (« Armelle réussira-t-elle à relever le défi qu’elle s’est
lancé ? »). Leurs paroles, sans fard, révèlent une souffrance et une
solitude qu’on n’est pas près d’oublier. — Perrine Dutreil
t 20.45 Ciné+ Club Film
dr | Cyrus Cornut/Dolce Vita/Picturetank
Obsession
Conte sensuel et virulent sur la servitude et la servilité. Avec Dirk Bogarde et James Fox.
| Film de Brian De Palma (Obsession, USA, 1976) | Scénario : B. De Palma,
Paul Schrader. Image : Vilmos Zsigmond. Musique : Bernard Herrmann
| 95 mn. VM | Avec Cliff Robertson (Michael Courtland), Geneviève Bujold
(Elizabeth Courtland/Sandra Portinari), John Lithgow (Robert Lasalle).
| Genre : élève doué.
Il n’a pas payé la rançon et a prévenu la police. Sa femme et sa fille
sont mortes. Quinze ans après, en voyage à Florence, il épouse le
sosie de sa femme. Le cauchemar recommence.
Ne parlons même pas d’hommage : Obsession, c’est Rebecca,
d’Hitchcock, au carré ; Sueurs froides au cube. Ressemblances
accentuées par la présence de Bernard Herrmann, le compositeur
préféré d’Hitch, qui, en liberté totale, signe l’une de ses plus belles
musiques. Constamment sur le fil du ridicule (la scène où Bujold
joue, soudain – mais avec quel talent –, une gamine de 6 ans), De
Palma y échappe et réussit un conte maléfique où planent le doute,
la trahison, le remords et l’angoisse (devant le sexe, notamment).
Le film se clôt sur plusieurs panoramiques à 360 degrés, qui feront
sourire de bonheur ou grincer des dents. — Pierre Murat
Rediffusions : 2/12 à 22h35, 5/12 à 3h30, 9/12 à 2h15, 11/12 à 0h05.
Télérama 3281
28 / 11 / 12
199
câble | satellite
généralistes | séries
Paris
Première
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5 48
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13ème Rue
Universal
40
26
Jimmy
53
33 51
Mezzo
189
256 145
7.30 Paris Première
boutique.
9.40 Arabelle.
10.00 Alain l’enchanteur.
10.15 Hôtels du monde.
1
0.30 Intérieurs.
1
1.00 La mode, la mode,
la mode.
1
1.30 Très très bon.
11.40 L’Acajou.
1
1.50 dsCauchemar en
cuisine (9/13). Il était une
fois une pizzeria. 12.40
(6/13). Le Bistro. 13.30
(5/13). Business School.
1
4.25 tBlue Bloods.
La stratégie du désespoir
(s. 1, 13/22). 15.05
wMortelle Saint-Valentin
(14/22). 15.55 wLe bon
fils (15/22).
1
6.55 tsKaamelott.
18.10 Ça balance à Paris.
19.20 Zemmour
et Naulleau.
5.45 Télé-achat.
11.50 V6.
12.15 wPatricia Marcos,
la Disparue. Dernier jour
(s. 1, 13/13).
13.50 tfLe Canardeur.
De M. Cimino (1974).
120 mn. VF.
15.50 tfSilverado.
De L. Kasdan (1985).
140 mn. VF.
18.10 Terrain hostile.
Téléfilm de N. Kinsella
(USA, 2004). 105 mn.
19.55 tFriends.
Celui qui prenait de
bonnes résolutions (s. 5,
11/24). 20.20 Celui qui
riait différemment (12/24).
2.00 Flash info.
1
12.05 Afrique presse.
12.30 Le débat RTS.
Armstrong : le début
du grand ménage ?
13.30 Journal (RTBF).
14.00 Vivement dimanche.
Invité : Enrico Macias.
15.30 Acoustic. Invité :
Mathieu Boogaerts.
16.00 Le journal.
16.25 Questions pour un
champion.
17.00 Arte reportage.
18.00 Le journal.
18.20 Le Bar de l’Europe.
18.30 tdArtisans
du changement (10/10).
Révolutionner en mode
junior.
19.25 Chabada.
Spéciale soleil.
20.15 Coup de pouce pour
la planète.
20.30 Journal (France 2).
10.00 tRookie Blue
(s. 3, 1 à 3/13).
12.25 swhSi près
de chez vous. Une mère
de famille sous influence.
12.55 Crime passionnel
dans une maison d’hôtes.
13.25 twNew York
District. Jeux de masque
(s. 20, 15/23). 14.10 Rien
de personnel (16/23).
14.55 swInspecteur
Barnaby. Le fruit
du péché
16.45 twChicago Code.
Corruption (s. 1, 1/13).
17.30 Tueur de flics
(2/13). 18.15 Tactique
(3/13).
19.05 thRookie Blue.
Soirée entre filles
(s. 3, 4/13). 19.55 wUne
maison en désordre
(5/13).
6.30 Téléachat.
9.40 Les Cordier,
juge et flic. Le crime d’à côté
11.15 Le Rebelle.
Vengeance aveugle
(s. 1, 8/22). 12.00 La
chanson de Val (12/22).
12.55 wAutopsie.
Faux-semblants
(s. 13, 1 et 2/10).
14.45 Contradictions
(3 et 4/10).
16.35 Les Enquêtes
d’Eloïse Rome. Illégitime
défense (s. 1, 2/6). 17.35
Jugement en appel (3/6).
18.20 Le Rebelle. Poursuite
accidentelle (s. 1, 2/22).
19.10 A prendre ou à
laisser (13/22). 19.55
Reno contre Reno (15/22).
1
2.05 Intermezzo.
1
2.45 Nathalie Stutzmann
et l’Ensemble Orfeo 55
jouent Vivaldi. Concert.
1
4.05 Nathalie Stutzmann
et l’Ensemble Orfeo 55
jouent des cantates
de Bach. Concert.
Enregistré à la Grande
Salle de l’Arsenal, à Metz,
le 2 octobre 2010.
15.45 Nice Jazz Festival
2012. Robert Randolph
and the Family Band.
17.00 Jazz à Vienne 2012.
Earth, Wind & Fire.
Concert.
1
8.15 Philippe Jaroussky
and Friends. Concert.
Enregistré au Théâtre des
Champs-Elysées, à Paris,
le 17 décembre 2010.
Avec Veronica Cangemi,
Jérôme Ducros. 95 mn.
1
9.50 Intermezzo.
20.40
Bénureau, best-of
20.40
T
Meurtre en suspens
21.00
Envoyé spécial
20.45
Inspecteur Barnaby
20.45
Taggart
20.30
TT
La Fille du régiment
Spectacle. Enregistré à la
Cigale, à Paris, le 1er
décembre 2012. Avec Didier
Bénureau.
Après « Indigne », c’est porté
par la « ferveur du public »,
affirme-t-il, que Didier
Bénureau a décidé
de présenter un florilège
de ses meilleurs sketches
et chansons, de ses débuts
sur scène à aujourd’hui.
Du 28 novembre au 1er
décembre 2012, l’humoriste
investissait donc la scène
de la Cigale, accompagné
du pittoresque groupe de
rock « Les Cochons dans
l’espace ».
tfThriller de John Badham
(USA, 1995). 110 mn. VF.
Avec Johnny Depp,
Christopher Walken.
6Il a quatre-vingt-dix
minutes pour zigouiller
une politicienne en
campagne électorale. S’il
ne le fait pas, sa fille sera
exécutée. Course-poursuite
avec la mort et la morale.
Johnny Depp, en papa
déboussolé vs Christopher
Walken, grand manitou
diabolique. Très efficace.
Magazine. Présentation :
Guilaine Chenu, Françoise
Joly.
Toute ma vie sur Internet.
Cuir, les forçats de la mode.
3e sujet à déterminer.
swhSérie policière
britannique. VF. Avec John
Nettles, Daniel Casey,
Barbara Leigh-Hunt.
Un village très coté.
Le célèbre inspecteur
britannique met tout son
talent à contribution pour
résoudre une sinistre affaire
de meurtre dans un paisible
petit village.
twhSérie policière
britannique. VF. Avec Blythe
Duff, John Michie, Alex
Norton.
Meurtre au collège !
(s. 24, 4/5).
Le principal d’un collège
est retrouvé écrasé par un
ascenseur dont le
mécanisme a été saboté.
Burke et son équipe
interrogent l’entourage de
la victime. 21.35 Drame
passionnel (s. 24, 5/5).
22.45 17e sans ascenseur.
Présenté par Guillaume
Durand. 23.45 Dîner
« Télé ».
0.45 cParis dernière.
1.40 Programmes
de la nuit. 2 6.50.
22.30 cPuissance Fight :
UFC Unleashed.
23.15 xBlood and Bone.
Téléfilm de B. Ramsey
(USA, 2009). 95 mn.
0.50 World Poker Tour.
1.40 V6.
2.05 cLibertinages.
2.30 L’Enquêteur. Le clan
(s. 2, 14/24).
3.25 Le Renard. (s. 23, 3 et
4/8). 2 5.45.
22.55 Le journal.
3.10 Journal (RTS).
2
23.35 Vendée Globe.
23.45 Acoustic. Invité :
Mathieu Boogaerts.
0.15 Nec plus ultra.
0.45 Le journal Afrique.
1.00 En direct
de l’univers.
2.05 Stars parade.
2.30 dUrbania.
Sainte-Anne-de-Beaupré :
le pèlerinage des
Winnebagos.
3.00 Le journal.
2 3.30.
22.35 swInspecteur
Barnaby. Sombre
automne.
0.25 dswhLes Faits
Karl Zéro. Meurtre
d’un Hell’s Angel.
1.30 sAlice Nevers,
le juge est une femme.
La petite marchande
de fleurs. 3.00 Mince
à mourir.
4.30 swSi près
de chez vous. Un enfant
à tout prix.
4.55 Programmes
de la nuit. 2 5.20.
T
22.25 twhTaggart.
Femmes sous influence
(s. 25, 1/7).
23.15 chSex Files.
La ville du plaisir (s. 2).
0.35 dcGimme
love (28).
1.50 tLes Cordier,
juge et flic. Cathy.
3.25 Le crime d’à côté.
4.55 Peinture au pistolet.
2 6.30.
yOpéra comique en 2
actes de Gaetano Donizetti.
Mise en scène : Laurent
Pelly. Enregistré au
Metropolitan Opera de New
York, le 26 avril 2008.
Interprété par les Chœurs et
l’Orchestre du Royal Opera
House, sous la direction de
Marco Armiliato. Avec
Natalie Dessay, Felicity
Palmer, Alessandro Corbelli.
Lire ci-dessous.
23.00 Montréal Jazz
Festival 1992. Charlie
Haden & the Liberation
Music Orchestra.
0.00 tJames Carter et
David Reinhardt live à la Cité de la musique.
« Chasin’ the Gipsy ».
1.35 Jazz in Marciac 2011.
Dave Douglas « Tea for
Three ». Concert.
2.35 Cully Jazz Festival
2012. Brian Blade :
« Mama Rosa ». 2 3.35.
le choix de télérama
t 20.45 Syfy Film
y 20.30 Mezzo Opéra
Spy Kids 3 : Mission 3D
La Fille du régiment
6Le jeune agent secret Juni Cortez doit entrer dans
un jeu vidéo pour sauver sa sœur des griffes du cruel
Stallone. L’humour cartoonesque est toujours là, les
guest stars, aussi : Antonio Banderas, Steve Buscemi,
George Clooney… Rodriguez s’amuse comme un fou !
Comédie+
41
32
15.15 tFriends
(s. 4, 20 à 23/24).
16.55 Mon oncle Charlie
(s. 7, 22/22). 17.15 (s. 8,
1 et 3/16).
18.30 tThe Middle. La
bonne attitude (s. 2,
22/24). 18.50 Lâcherprise (23/24). 19.15 Le
retour de l’été (24/24).
19.40 Comme par magie.
20.35 La Minute
de Kad et Olivier.
20.45 Les Chevaliers du
fiel démontent le Zénith.
Enregistré le 1er juin 2012.
Avec Eric Carrière,
Francis Ginibre. 125 mn.
2
2.50 Fiel mes voisins !
0.40 Amour sur place ou
à emporter. Spectacle.
2 2.00.
200 Télérama 3281
Syfy
42
27
16.35 ofLe Monde
(presque) perdu. De B. Silberling (2009).
HD. 100 mn.
18.15 wVoyage au centre
de la Terre. Téléfilm de
D. Jones et S. Wheeler
(USA, 2008). HD. 90 mn.
19.45 dhLegend Quest.
HD. 19.50 (1/6). L’Arche
d’alliance/La croix maya.
20.45 tfhSpy Kids 3 :
Mission 3D. De
R. Rodriguez (2003).
HD. 85 mn. Lire ci-dessus.
22.10 wPaladin :
Le Dernier Chasseur de dragons. Téléfilm
de A. K. Black (USA, 2011).
HD. 110 mn.
0.00 xhBeing Human.
2 1.40.
28 / 11 / 12
TF6
p 43
24
13.25 sGossip Girl
(s. 5, 19 à 24/24).
18.00 tNew Girl. Sauvés
par le dong (s. 1, 7/24).
18.30 De l’importance
d’être un bon coup (8/24).
18.55 Le rateau de Noël
(9/24). 19.25 A plus dans
le bus (10/24). 19.50 Trucs
de filles (11/24). 20.20 Le
mal partout (12/24).
20.50 sGossip Girl. Série.
D’un monde à l’autre (s. 5,
20/24). 21.35 B : Bassesse
et mesquinerie (21/24).
22.20 C&b : Unis dans
l’intrigue (s. 5, 22/24).
23.05 C : Besoin de
renforts (23/24). 23.50 La
roue tourne (24/24).
0.45 sxSupernatural.
2 2.10.
6De l’humour et de l’amour dans cet opéra-comique
de Donizetti mis en scène par Laurent Pelly, qui fut
enregistré au Metropolitan de New York en avril 2008,
avant d’être repris à l’Opéra Bastille. Dans le rôle de
Marie, la jolie vivandière, l’épatante Natalie Dessay.
Série Club
44
25
14.30 tsEureka. Chiens
robots (s. 3, 3/18). 15.20
Journée sans fin (4/18).
16.05 wLe virus de la
momie (5/18). 16.50
Dématérialisation (6/18).
17.35 tsLe Caméléon.
Effets spéciaux (s. 2, 9/22).
18.25 Course contre la
mort (10/22). 19.10 Gigolo
(11/22). 19.55 Cadeau
surprise (12/22).
20.50 tsEureka. Série.
Un deuxième soleil (s. 3,
7/18). 21.35 Un passé qui
vous hante (8/18). 22.20
Bon vent shérif ! (9/18).
23.05 tsEureka
(s. 3, 10 à 12/18).
1.30 Programmes
de la nuit. 2 6.45.
TV
Breizh
54
21 52
13.30 Arabesque
(s. 12, 16 et 15/24).
15.20 Walker, Texas
Ranger. Danger pour un
ranger (s. 2, 20/24). 16.15
Vision mortelle (18/24).
17.10 sUne famille
formidable. Les adieux à Nono.
19.00 tMonk. Monk et
l’astronaute (s. 4, 14/16).
19.50 Monk va chez le
dentiste (15/16).
20.45 sColumbo. Série.
Réaction négative. 22.20
Jeu d’identité.
0.00 xNew York, cour de
justice. Quand les morts
parlent (s. 1, 8/13). 0.45
Faux témoignages (9/13).
1.30 xLa loi du silence
(10/13). 2 2.20.
Téva
55
22 45
1
4.10 Téva déco.
4.50 ds16 Ans…
1
et bientôt maman (1 à 3/3).
18.40 Les dossiers
de Téva. Grandes
marques ou petits prix :
enquête au pays de la
mode. Invitée : Gabriella
Cortese.
20.40 t Alcool :
les femmes
et les jeunes aussi.
Lire page précédente.
2
2.20 dExtraordinary
People. Enfants
et déjà géants.
2
3.20 sxRelooking
extrême. Dan, Caroline et
Catherine. 0.05 x Patricia
et Eveline. 0.50 sx Kiné
et Tammy. 2 1.35.
w déconseillé aux moins de 10 ans x … de 12 ans c … de 16 ans v … de 18 ans
Samedi 1er
Planète+
p 80
135
Voyage
88
138
Histoire
90
134 38
Ushuaïa TV
89
131 32
Toute
l’Histoire
Eurosport
p 121
151 75
10.40 dLes Grandes
Traversées (1/4). Les
peuples du Grand Nord.
11.40 dPause déjeuner
en Asie. Jakarta.
12.05 Chennai.
12.40 dUn billet de train
pour… La Corse.
13.35 dUne fleur dans
le Pacifique (1/3).
14.35 dUne folle journée
(5/8). Montréal.
15.35 dEchappées belles.
Berlin.
16.35 tdSans réserv’
(10/17). Macau.
17.20 dMan vs Food
(18/20). Des Moines.
17.50 dHotel Inspector
(6/8). Glamour
ou tue-l’amour ?
18.40 dVoyage au bout de
l’enfer (4/6). Bangkok.
19.40 dPilot guides (5/13).
Panamá et Colombie.
10.52 ydPalettes.
Léonard de Vinci :
le sourire et l’entrelacs.
11.25 Raphaël, « Portrait
de l’ami en homme
de cour ».
12.00 dLes Emigrants
(2/5). Première tempête.
12.55 tdCivilisations
(1/4). Les maîtres
du fleuve. 13.48 (2/4).
L’âme du dragon.
14.44 (4/4). Les jardins
de Babel.
15.35 Historiquement
show.
16.15 ydsPremiers
Chrétiens (1/2).
Lire TRA 3280, page 105.
18.11 tdLe Saint Suaire :
la fin d’un mystère.
19.00 dsTrahisons ! (3/8).
Gerald Bull : un pacte
avec le diable.
19.50 Vive le patrimoine.
10.41 tsUshuaïa nature.
La forêt des mutants.
2.20 Bougez vert.
1
12.26 Garden party.
12.55 Passage au vert.
13.21 Sur les routes
d’Ushuaïa.
13.48 ysUshuaïa nature.
On a marché sur l’Islande.
15.19 tdAlbert le mouton
et l’éléphant.
16.10 dLes Grandes
Prairies du Montana. HD.
17.01 dAutour des
animaux amoureux.
17.55 dLa Nature et
l’Homme (1/4). Le miracle
crétois. HD. 18.21 (2/4).
Au bord du cercle.
18.48 dsEnergie solaire :
illusion ou réalité ? (2/2).
19.40 Bougez vert.
19.46 dGreen Trip (2/6).
Portugal. HD.
20.12 Passage au vert.
9.35 dStaline. Le tyran.
10.30 dAlgérie,
les deux soldats.
11.25 tdsLe Regard
des enfants.
12.20 dLes Procès
de l’histoire. L’affaire
du duc d’Enghien.
13.15 tdsAu temps
des colonies.
15.15 ydDes femmes
dans la Mafia.
16.10 dLes Procès
de l’histoire. L’affaire
du duc d’Enghien.
17.05 ydLes Grands
Duels du sport. Rugby :
France/Angleterre.
18.00 Apnée : Umberto
Pelizzari/« Pipin ».
18.55 tdLe Portrait
d’une reine.
19.45 tdLes Grands
Duels du sport. Football :
Flamengo/Fluminense.
11.30 Ski de fond. 10 km
libre messieurs. En direct.
2.30 Hors piste. En direct.
1
12.45 Saut à ski. HS 142 par
équipes. A Kuusamo (Finl).
13.15 Hors piste. En direct.
13.30 Biathlon. Sprint
10 km messieurs. En direct.
14.30 Football. Tirage au
sort. Coupe des
Confédérations. En direct.
14.45 Hors piste. En direct.
15.00 Saut à ski. Coupe du
monde. HS 142. En direct.
16.00 Combiné nordique.
Epreuve de ski de fond
(10 km).
16.30 Biathlon. Sprint
7,5 km dames. En direct.
17.45 Sprint 10 km
messieurs. En direct.
18.45 Hors piste. En direct.
19.00 Ski. Super G
messieurs. En direct.
20.30 Hors piste. En direct.
20.45
TT
La Véritable Histoire
de Barbe-Noire le pirate
20.40
Sans réserv’
20.35
T
La Vie privée des chefs-d’œuvre
20.40
Les Vagabonds de la forêt
20.40
Voyage au bout de l’Empire
20.45
Ski
tds(23/26). « Te tamari no
atua », de Gauguin. De
M. Roberts (GB, 2006).
Le tableau intitulé « Te
tamari no atua », peint par
Paul Gauguin, constitue une
interprétation novatrice de
la Nativité, transposée avec
exotisme.
tdDe D. Kellner et E. Valli
(Fr, 2003).
Une découverte originale
de l’Himalaya sur les traces
de Bahadur, un nomade de
30 ans qui parcourt les
forêts montagneuses pour
nourrir son clan.
22.30 dVu du ciel.
Les héros de la nature :
Québec. HD.
0.20 yFaites entrer
l’accusé. François Besse,
lieutenant de Mesrine.
2.10 tdSarah Palin,
la bio non autorisée. HD.
3.40 tdLes Sentinelles
de la guerre froide.
4.40 tdArtek,
la république des enfants. 2 5.30.
T
td(12/17). El Bulli
(USA, 2011).
Le côté nord-est de
la Catalogne est connu
depuis des années pour
être le repaire des artistes,
jet-setters et plus récemment
des gastronomes.
21.40 (11/17). Naples.
22.40 dcLe Sexe autour
du monde. L’Australie.
23.40 dVoyage au bout
de l’enfer. Mexico.
0.40 dPilot guides (6/14).
Le commerce triangulaire
des esclaves.
1.45 dMan vs Food
(18/20). Tucson.
2.05 d(3/20). Charleston,
Caroline du Sud.
2.40 tdUne fleur
dans les glaces.
4.00 dUn billet de train
pour… Israël.
4.45 dUn rêve et un train.
Zambie, le pays des
orphelins. 2 5.15.
21.30 ydPalettes.
Paul Gauguin (1848-1903) :
« Arearea », vers 1892.
22.00 Vincent Van Gogh :
la haute note jaune :
« La Chambre d’Arles »,
1888-1889.
Lire ci-dessous.
22.37 dLes Spectres
de la Grande Armée.
23.30 Historiquement
show.
0.11 Spéciale guerre
d’Algérie : les
pieds-rouges.
0.27 tdAlgérie, nos
années pieds-rouges.
2 1.57.
T
21.30 tdPeuples
d’ailleurs. Ramnami, les
tatoués de Dieu.
22.20 tfwGreen porno.
(9/18). Libellule. HD. VF.
(10/18). Patelle. 22.24
(11/18). Baleine blanche.
22.26 (12/18). Balane.
22.27 ydSuper plantes
(1/6). Le cri des arbres
tueurs.
23.20 dLes Héros de la
nature. John Wamsley, la
quête du Paradis perdu.
0.13 tdTruck Farm. HD.
1.01 dE2, les nouveaux
défis de l’architecture
(6/6 et 3/6).
2 2.02.
La Véritable Histoire de Barbe-Noire le pirate
14.50 dLes Dents
de la mer Rouge.
15.40 tdStéphane
Peyron : le voyage à l’envers.
16.50 tdL’Ile.
17.45 dwLa Tempête
du siècle (2/2).
18.45 Mythes et légendes.
France et Brésil.
19.45 Madagascar,
chili et calamar.
20.45 tdDes trains
pas comme les autres
(22). Brésil (1/2). 21.30
(23). Brésil (2/2).
22.25 Carnet de bord.
22.35 tThalassa. Nager
au-delà des frontières.
Lire TRA 3280, page 140.
0.35 dPlages du Cap.
2 1.30.
Planète+
Justice
82
17.15 dwEn direct
du tribunal (4).
18.15 Faites entrer
l’accusé.
19.30 dwLes Stars de la
mafia (9). Allen Dorfman.
20.25 dwCrimes
et enquêtes (30).
L’inconnue de l’A10.
20.45 dLa Fièvre
du dollar (47 et 48).
22.15 dwPetits Meurtres
entre riches (35).
Ricky Kyle.
22.40 dwAprès 48
heures (5). Ashes and
Snow-Backyard Murder.
23.25 (6). Black Out.
0.15 Psycho du crime.
Parricides.
1.40 dwDr G : enquête
par autopsie.2 2.25.
p TNT CanalSat Numericable Orange
Stylia
22.00 Ski Pass.
22.15 Equitation. La Guerre
des sexes. Paris Masters.
A Villepinte. En direct.
23.45 Biathlon.
Sprint 7,5 km dames.
Coupe du monde.
A Ostersund (Suè).
1.00 Ski. Super G
messieurs. Coupe du
monde.
2.00 Saut à ski. Coupe
du monde. HS 142.
3.00 Ski. Super G
messieurs.
4.15 Biathlon. Sprint
10 km messieurs. 2 5.15.
Palettes
6En octobre 1888, Van Gogh peint sa chambre
de la maison Jaune avec la minutie des anciens maîtres
hollandais. Puis en signe deux copies, dans des formats
identiques mais avec des détails différents. Alain Jaubert
décrypte ces trois versions dans une enquête fascinante.
6A l’abordage ! Voilà une excellente fiction de Richard
Dale sur l’histoire d’Edward Teach, alias Barbe-Noire,
le pirate des Caraïbes. Une reconstitution spectaculaire
et rigoureuse de la piraterie au XVIIIe siècle.
81
136
21.35 dAlgérie, les deux
soldats.
22.35 dLe Mur : un monde
réunifié.
23.30 ydLes Grands
Duels du sport. Rugby :
France/Angleterre.
0.25 d Apnée : Umberto
Pelizzari/« Pipin ».
1.20 dGuerre, mode
d’emploi. L’attaque
par le flanc. 2 2.15.
Descente dames. Coupe du
monde. A Lake Louise.
En direct.
Deuxième descente
disputée en deux jours
à Lake Louise, au Canada.
La grande favorite de
la discipline est bien sûr
l’Américaine Lindsey Vonn,
détentrice du gros globe
de cristal.
y 22.00 Histoire Documentaire
y 20.45 Planète+ Documentaire
Planète+
Thalassa
dsDe R. Rutman (Fr, 2009).
Napoléon Ier jouit, dans de
nombreux pays d’Europe,
d’un grand prestige qui
s’explique, en partie, par les
réformes qu’il a imposées à
l’Europe.
71 127
18.46 dDe fils en films.
9.45 Prêt-à-porter
1
tout de suite. Spéciale « cosmique ».
20.10 dsMaisons
méditerranéennes.
20.41 dL’Art de la main
(3/5). Le cuir. 21.07
(4/5). Le métal.
21.39 dBeauté rare (7/8).
Cordes à l’âme.
22.07 (8/8). Designer
de fantaisie.
22.37 dsMaisons
méditerranéennes.
23.07 dEpicuria (3/6).
Le Gray, Beyrouth.
23.32 (4/6). La Sultana,
Marrakech.
0.01 dMaisons d’ici et
d’ailleurs (19 et 20/20).
2 0.57.
12.00 souligné : dernière diffusion
National
Geographic
86
132
17.00 dInside. Le Djihad
du XXIe siècle.
17.55 dL’Enfer
des prisons. Survivre à Stateville.
18.50 dFamilles
apocalypse (3/12).
Retour à l’âge de pierre.
19.45 dMega Factories.
Ducati.
20.40 dChasseurs d’ovnis
(6/8). La guerre
des missiles.
21.35 dAir Crash (11/13).
Atterrissage extrême.
22.30 dBrain Games (1/3).
La concentration.
23.25 dAir Crash (11/13).
Atterrissage extrême.
0.15 (1/10). Preuves
explosives.
2 1.05.
KTO 46 (adsl)
58 172
17.00 dEglises de France.
7.20 Vies de famille.
1
17.30 Vêpres avec les
étudiants des
universités de Rome.
18.40 dLes Petites Sœurs
des Coteaux.
19.35 Le cathologue. La foi
est-elle indispensable
pour croire ?
19.40 La vie des diocèses.
Nouméa. Invité :
Michel-Marie Calvet.
20.10 L’Orthodoxie,
ici et maintenant.
20.40 V.I.P.
Invité : Jean Dell.
21.45 Q.C.M.
22.15 Bach : Cantates 138,
27, 47 et 96. Concert.
23.50 Chapelet.
0.25 V.I.P. 2 1.40.
Sport+
120
154 79
15.30 Pétanque. Trophée
des Villes. 2e quart de
finale. A Montauban.
17.00 Rugby. Angleterre/
Nouvelle-Zélande.
Test-match. A Londres.
18.45 Handball. Tremblay/
Dunkerque. Chpt de
France D1. En direct.
20.45 Football. Bayern
Munich/Borussia
Dortmund. Chpt
d’Allemagne. 15e journée.
22.30 Golf. World
Challenge. Circuit
américain. 3e jour.
En direct.
0.00 Handball. Tremblay/
Dunkerque. Championnat
de France D1. 11e journée.
1.30 Voile. Vendée Globe.
1.45 Télé-achat. 2 5.00.
Télérama 3281
28 / 11 / 12
201
documentaires | sport
10.20 tdChroniques
de l’Amazonie sauvage
(16/24). L’enfant de la nuit.
10.50 (14/24). Le jour
de la mante.
11.20 tdMégalopolis.
Chicago.
12.15 dRendez-vous
chez moi. Japon.
13.05 L’hebdo des JT.
13.35 wFaites entrer
l’accusé. Florence
Féderlé, le tronc.
15.00 dVu du ciel (1/4).
Les héros de la nature
(Bangladesh). HD.
16.45 dChauffeur…
à l’Elysée !
17.45 dPeugeot, une
affaire de famille.
18.45 dLe Château
de Versailles, tout un monde.
19.40 tdVol Rio-Paris :
enquête sur le crash.
ydDe R. Dale, T. Remme
(GB, 2005).
Lire ci-dessous.
dr
91
143 36
câble | satellite
cinéma
Ciné+ Premier
20
103
Ciné+ Frisson
21
104
Ciné+ Emotion
22
105
Ciné+ Famiz
23
106
Ciné+ Star
24
107 105
Ciné+ Club
25
108 107
8.50 ofhLes Amateurs.
De M. Valente
(2003). 85 mn.
10.15 tfwL’Agence tous
risques. De J. Carnahan
(2010). HD. 120 mn. VM.
12.15 yfhUn balcon
sur la mer. De N. Garcia
(2010). HD. 105 mn.
14.00 ofxhCenturion.
De N. Marshall (2010).
HD. 95 mn. VM.
15.35 ofwhLes Trois
Prochains Jours. De P. Haggis (2010).
HD. 130 mn. VM.
17.45 yfwh
L.A. Confidential.
De C. Hanson (1997).
140 mn. VM.
20.05 dEn coulisses
Ciné+. « 13, rue Mandar ».
20.15 d « Denis ».
20.25 hHollywood live.
7.20 yfhPoulet au
vinaigre. De C. Chabrol
(1985). 105 mn.
9.05 tfwLes Liens
du sang. De J. Maillot
(2008). HD. 105 mn.
10.50 fxhMasks.
De A. Marschall (2011).
HD. 105 mn. VM.
12.35 tfxh
Prémonitions.
De N. Jordan (1999).
100 mn. VM.
14.15 ofxApparences.
De R. Zemeckis (2000).
HD. 125 mn. VM.
16.20 ofxDaybreakers.
De M. Spierig, P. Spierig
(2009). HD. 95 mn. VM.
17.55 tdh
Cinémapocalypse.
18.50 tfwhGuet-apens.
De R. Donaldson (1994).
HD. 115 mn. VM.
7.55 ofwhJoseph
et la fille. De X.
de Choudens (2010).
HD. 85 mn.
9.20 ofhKiss & Kill.
De R. Luketic (2010).
HD. 95 mn. VM.
10.55 tfTerrain
d’entente. De B. et P. Farrelly (2005).
105 mn. VM.
12.40 fhIncendiary.
De S. Maguire (2008).
HD. 100 mn. VM.
14.20 ofhL’Ecole
des dragueurs.
De T. Phillips (2007).
95 mn. VM.
15.55 yfxAmours
chiennes. De A. González
Iñárritu (2000).
150 mn. VM.
18.25 tfhL’Affaire
Pélican. De A.J. Pakula
(1993). 140 mn. VM.
9.30 tfhBalto, chien
loup, héros des neiges.
De S. Wells (1996). 75 mn.
10.45 ofUn parcours
de légende. De B. Paxton
(2005). 120 mn. VM.
12.45 tfLe Prince du
Pacifique. De A. Corneau
(2000). 100 mn.
14.25 tfhSt. Trinian’s 2.
De O. Parker,
B. Thompson (2009).
100 mn. VM.
16.05 tfDodgeball,
même pas mal. De R.M.
Thurber (2004). VM.
17.40 hAmerican Girls 5 :
que la meilleure gagne.
Téléfilm de B. Woodruff
(USA, 2009). 100 mn.
19.20 tfhTout le monde
n’a pas eu la chance
d’avoir des parents
communistes. De J.-J.
Zilbermann (1993).
7.55 tfwhNuit d’été
en ville. De M. Deville
(1990). 85 mn.
9.20 ofhAbsolute
Beginners. De J. Temple
(1986). 105 mn. VM.
11.05 tfhLa Sanction.
De C. Eastwood (1975).
115 mn. VM.
13.00 tfhCourage,
fuyons. De Y. Robert
(1979). 100 mn.
14.40 tfhRusty James.
De F.F. Coppola (1983).
90 mn. VM.
16.10 tfhBreakfast
Club. De J. Hughes
(1985). 95 mn. VM.
17.45 ofAprès l’amour.
De D. Kurys (1991).
100 mn.
19.25 ofhLes vécés
étaient fermés de
l’intérieur. De P. Leconte
(1975). 80 mn.
7.00 yfxh
La Mosquitera. De A. Vila (2010).
100 mn. VO.
8.40 tfh30 Ans.
De L. Perrin
(1999). 100 mn.
10.20 dhLa Chine
(1 à 3/3).
1
3.55 yfhQuartier
lointain. De S. Garbarski
(2010). 95 mn.
Lire TRA 3280, page 125.
1
5.30 yfL’Illusionniste.
De S. Chomet (2010).
75 mn. Lire TRA 3280,
page 115.
1
6.45 tfwhLe Tailleur
de Panamá. De J. Boorman (2001).
110 mn. VM.
18.35 yfhLa lumière.
De S. Cissé (1987).
105 mn. VM.
2
0.20 La semaine cinéma.
20.45
Engrenages
20.45
Mirrors 2
20.45
Amistad
20.45
�
La Famille Pierrafeu
20.45
Le Paltoquet
20.45
Obsession
cTéléfilm de Víctor García
(USA, 2010). HD. 90 mn. VM.
Avec Nick Stahl,
Emmanuelle Vaugier,
Evan Jones.
Après un accident,
Max retrouve un emploi
comme gardien de nuit.
Il réalise avec effroi que,
dans le bâtiment qu’il doit
surveiller, les miroirs
sont maudits.
tfwDrame de Steven
Spielberg (USA, 1997). VM.
Avec Djimon Hounsou,
Matthew McConaughey,
Morgan Freeman.
6Mutinerie puis procès
d’esclaves africains
débarqués en 1839 au
Connecticut du navire
espagnol Amitié ( !). Quand
Spielberg fait du cinéma,
c’est parfait : du souffle,
des plaintes, des coups
de fouet. Mais il aime trop
son Amérique. L’esclavage
se réduit à un problème
africain, puis espagnol.
Mouais…
ofhComédie de Brian
Levant (USA, 1994). 90 mn.
VM. Avec John Goodman,
Elizabeth Perkins.
6Produit par Spielberg
et adapté d’une BD
célèbre aux Etats-Unis. Le
scénario est mince comme
un fil, surtout prétexte
à des performances
d’acteurs dans des décors
kitsch préhistoriques
assez déments, le tout
pimenté de joyeux
anachronismes. Souriant,
mais pas transcendant.
yfhComédie dramatique
de Michel Deville (Fr, 1986).
95 mn. Avec Michel Piccoli,
Jeanne Moreau, Jean Yanne.
6Fanny Ardant, sublime,
change de tenue selon
l’homme qui la regarde.
Autour d’elle, c’est un jeu
de rôles policier avec le
professeur, le journaliste,
le docteur, le commerçant
et le paltoquet, interrogés
sur un meurtre par le
commissaire. Etincelant
jeu sur le fantasme
et la vérité.
22.15 ofhLes Pierrafeu
à Rock Vegas. De
B. Levant (2000). 90 mn.
23.45 tfhSur un arbre
perché. De S. Korber
(1970). 85 mn.
1.10 tfhVoisins,
voisines. De M. Chibane
(2005). 90 mn.
2.40 ofhL’Incruste. De
A. Castagnetti, C. Julius
(2004). 85 mn. 2 4.05.
22.20 tfhConseil de
famille. De Costa-Gavras
(1986). 100 mn. Avec
Johnny Hallyday, Fanny
Ardant.
0.00 tfchCarrie.
De B. De Palma (1976).
100 mn. VM.
1.40 tfhChouans !
De P. de Broca (1988).
140 mn. 2 4.00.
T
txSérie policière
française (2009). HD.
Episodes 9 et 10 (s. 3).
22.35 tfwBad
Lieutenant : escale à La Nouvelle-Orléans.
De W. Herzog (2009). HD.
120 mn. VM. Avec Nicolas
Cage, Val Kilmer.
6Le flic ripou et toxico
imaginé par Abel Ferrara
pour Harvey Keitel revient
dans le bayou sous les
traits de Nicolas Cage.
Le mysticisme en moins,
l’humour burlesque
et la « coolitude » en plus.
0.35 tfxLa Horde.
De Y. Dahan, B. Rocher
(2009). HD. 95 mn.
2.10 tfhPetits
Meurtres à l’anglaise. De J. Lynn (2010). 95 mn.
3.45 yfhAgora.
De A. Amenábar (2009).
125 mn. VM. 2 5.50.
22.15 txStrike back.
Un Irlandais en colère
(s. 2, 3 et 4/10).
23.50 Frisson Break.
0.10 fvP’tits Culs
pour gros cubes. De S. Lemmy, J.-P. Smelt.
85 mn. VF.
1.35 ofchLa Meute.
De F. Richard (2010). HD.
80 mn. 2 2.55.
T
23.20 yfxhVénus
noire. De A. Kechiche
(2010). HD. 160 mn.
2.00 ofLa Tête
en friche. De J. Becker
(2010). 80 mn.
3.20 hL’Abbaye de
Northanger. Téléfilm
de J. Jones (GB, 2007).
90 mn. 2 4.50.
TT
T
tfwhThriller de Brian
De Palma (USA, 1976). 95 mn.
VM. Avec Cliff Robertson,
Geneviève Bujold.
6Seize ans après
le meurtre de sa femme
et de sa fille, un homme
épouse le sosie de la
défunte bien-aimée. Dans
ce suspense haletant,
De Palma s’inspire de
Vertigo et de Rebecca,
de Hitchcock, et plonge
le spectateur dans
une intrigue sacrément
bien ficelée. Envoûtant.
Lire page 199.
22.20 tfxLe Solitaire.
De M. Mann (1981). VM.
0.25 chRecherche
comédiennes
déshabillées. Téléfilm
de J. Bowen (USA, 1988).
1.45 chLa Bourgeoise
et le Puceau. Téléfilm.
3.20 fchAgathe et
Martha. De P. Unia (1982).
90 mn. 2 4.50.
le choix de télérama
y 20.40 OCS Max Film
u 23.17 OCS Géants Film
6Il fallait y penser : offrir une vraie mise en scène
de cinéma à un documentaire animalier et faire
d’un combat entre des termites et des fourmis
un film de guerre tendance Seigneur des anneaux !
A voir, et pas seulement par les entomologistes.
6Rivalité sanglante entre deux frères réfugiés à Milan,
amoureux de la même femme. Rocco rejoint les héros
viscontiens, perdant tragique d’une Italie prolétaire au
bord de l’implosion. Avec Alain Delon et Annie Girardot,
somptueusement filmés par Luchino Visconti. Sublime.
La Citadelle assiégée
OCS
Max
28
24
18.00 iCiné, séries & cie.
9.01 tfMemory Lane. De
1
M. Hers (2009). 100 mn.
20.40 yfsLa Citadelle
assiégée. De P. Calderon
(2006). 85 mn.
Lire ci-dessus.
22.06 L’Actors Studio.
Invité : James Cameron.
22.51 yxHung. VM.
Garde espoir en Detroit
ou monté comme un âne
(s. 3, 1/10). 23.17 Prends
le gâteau ou t’as du
matos ? (2/10).
23.45 d« Boardwalk
Empire », saison 3… le bonus.
0.00 vSoubrettes
services : trainées.
Téléfilm de H. Bodilis (Fr,
2010). 100 mn. 2 1.40.
202
Télérama 3281
OCS
Happy
29
25
16.05 ofsDu jour
au lendemain. De P. Le
Guay (2005). 95 mn.
17.40 t2 Broke Girls.
Et les cupcakes casher
(s. 1, 17/24). 18.05 Et les
coups d’un soir (18/24).
18.30 Cougar Town.
Orgueil et préjugés
(s. 3, 10/15).
18.50 tfLa Plus Belle
Victoire. De R. Loncraine
(2004). 100 mn.
20.40 tfA la poursuite du
diamant vert. De R.
Zemeckis (1984). 105 mn.
22.26 tfTeen Wolf. De
R. Daniel (1985). 90 mn.
23.55 fTeen Wolf Too. De
C. Leitch (1987). 95 mn.
1.30 yfFais-moi
plaisir ! (2009). 2 2.55.
28 / 11 / 12
OCS
Choc
Rocco et ses frères
30
26
14.40 tfwThe Town. De
B. Affleck (2010). 125 mn.
16.44 Tu vois le genre ?
16.50 wMeurtre
à l’irlandaise. Téléfilm
de C. Bertolini
(USA, 2010). 90 mn.
18.20 DVD geek.
18.31 ofwTombstone.
De G.P. Cosmatos
(1993). 130 mn.
20.40 ofcPathology.
De M. Schölermann
(2008). 95 mn. VM.
22.15 cFantasmes.
23.27 xDinoshark.
Téléfilm de K. O’Neill
(USA, 2010). 90 mn. VM.
0.55 tfxLe Loupgarou de Londres. De J. Landis (1981).
95 mn. 2 2.30.
OCS
Novo
31
27
13.10 tfUne vraie
blonde. De T. DiCillo
(1997). 105 mn.
14.55 tfLes Hommes
du président. De A.J.
Pakula (1975). 130 mn.
17.05 tfswLe Sourire.
De C. Miller (1994). 90 mn.
18.35 ofsLa Repentie.
De L. Masson
(2001). 125 mn.
20.40 sNewsroom. Série.
VM. Amen (s. 1, 5/10).
21.42 Tyrans (6/10).
22.42 uwSix Feet
under. L’accouchement
(s. 5, 11/12). 23.30 Le
monde attend (12/12). VM.
0.40 tfwLes Coulisses
du pouvoir. De S. Lumet
(1986). 110 mn.
2 2.30.
OCS
Géants
32
28
14.10 tfLa Vache et le
Prisonnier. De H. Verneuil
(1959). 115 mn. NB.
16.10 yfCinq Cartes
à abattre. De H.
Hathaway (1968). 100 mn.
17.55 ydCannes, 60 ans
d’histoires (1 et 2/2).
19.50 Les reflets de
Cannes. 24 avril 1956.
20.10 tfwRetour à
Glennascaul. 30 mn. NB.
20.40 dMarrakech fait son
cinéma. La Mamounia,
le paradis des cinéastes.
21.35 dLes Premières
Auditions des stars
hollywoodiennes (1/3).
23.17 ufRocco et ses
frères. De L. Visconti
(1960). 175 mn. NB. VM.
Lire ci-dessus. 2 2.10.
Action
35
111 102
14.30 ofLa Brigade
héroïque. De R. Walsh
(1954). 85 mn.
1
5.55 ofMacArthur,
le général rebelle. De
J. Sargent (1977). 125 mn.
1
8.00 Ciné choc.
1
8.15 Bonanza (s. 1, 3/32).
19.05 Unsolved
(s. 1, 2 et 3/8).
2
0.40 uxDeadwood.
Série. Le retour de
Bullock (s. 1, 7/12). 21.25
La souffrance des petits
enfants (8/12).
22.20 Catch. WWE NXT.
23.10 xVipers. Téléfilm
de B. Corcoran
(USA, 2008). 90 mn.
0.40 ofxLa Rose de fer.
De J. Rollin (1973). 75 mn.
2 1.55.
t On aime un peu y Beaucoup u Passionnément I Pas vu mais attirant o On n’aime pas
Samedi 1er
Ciné+ Classic
26
109 106
TCM
27
110 108
Canal+
Cinéma
p 10
41
Canal+
Sport
p 11
42 42
12
43 43
Canal+
Décalé
13
44 44
6.45 yfhLune de miel
mouvementée. NB. VO.
8.40 tfhL’esprit
s’amuse. De D. Lean
(1945). HD. 95 mn. VO.
10.15 yfSur les ailes de
la danse. De G. Stevens
(1936). HD. 105 mn.
NB. VM.
12.00 yfhLa Flèche
et le Flambeau. De J. Tourneur (1950).
HD. 85 mn. VM.
13.25 tfhLa Route des
Indes. De D. Lean (1984).
HD. 160 mn. VM.
16.05 tfhLe Pont
de Remagen. De
J. Guillermin (1969). HD.
115 mn. VM.
17.59 yfhL’Assassinat
de Jesse James par le
lâche Robert Ford. De A.
Dominik (2007). HD.
160 mn. VM.
8.00 yfswLouise
Wimmer. De C.
Mennegun (2011). 75 mn.
9.15 yfsSport de
filles. De P. Mazuy (2011).
100 mn. Lire page 249.
10.55 ofshOn ne choisit
pas sa famille. De C.
Clavier (2011). 95 mn.
13.25 yfswhMission :
impossible, protocole
fantôme. De B. Bird
(2011). 130 mn. VM.
15.35 yfshLe Stratège.
De B. Miller (2011).
125 mn. VM.
Lire TRA 3280, page 80.
17.45 ofsxLes
Immortels. De T. Singh
(2011). 105 mn. VM.
19.30 sRencontres
de cinéma. « Populaire ».
Invités : Romain Duris,
Déborah François.
19.50 Le cercle.
8.50 Zapsport.
9.00 Football. Fortuna
Düsseldorf/Eintracht
Francfort. Championnat
d’Allemagne. 15e journée.
10.40 Les spécialistes
rugby.
11.35 Rugby. Perpignan/
Agen. Top 14.
12e journée.
13.15 Les spécialistes
rugby. Le débrief.
13.35 Football. West Ham/
Chelsea. Championnat
d’Angleterre. 15e journée.
En direct. 15.55
Manchester City/Everton.
Chpts d’Angleterre.
15e journée. En direct.
17.55 11 d’Europe.
18.25 Football. Bayern
Munich/Borussia
Dortmund. Chpt
d’Allemagne. 15e journée.
En direct.
2.30 tsGawayn.
1
12.55 ysOggy
et les cafards.
13.10 Jungle Beat.
13.15 dsNational
Geographic.
14.05 ofsPur-Sang, la
légende de Seabiscuit.
De G. Ross (2003). VM.
16.20 tfsLe Renard
et l’Enfant. De L. Jacquet
(2007). 95 mn.
17.55 fNicolas
et Guillemette. VF.
18.10 La Petite Lady.
Téléfilm de G. Roll
(Autr/All, 2012). 100 mn.
19.50 ysOggy
et les cafards.
20.05 sChicken Town.
20.15 tsPlankton
invasion.
20.25 tsKaeloo (s. 2).
20.35 tsGorg et Lala.
Cerveau lent (s. 4).
10.55 fwThe Holding.
De S. Jacobson (2011).
90 mn. VM.
12.25 La question de la fin.
12.35 Album
de la semaine.
13.05 isLe petit journal.
13.30 Zapping.
13.40 isLe supplément.
14.45 twhPrime
Suspect (s. 1, 9 à 11/13).
16.50 tsxhShameless.
Voilà l’été (s. 2, 1/12).
Lire TRA 3280, page 130.
17.40 ushMad Men.
Bisou-bisou (s. 5, 2/13).
Lire TRA 3280, page 131.
18.30 La caméra planquée
de François l’embrouille.
18.40 L’œil de Links. Best of.
19.05 Sophie et Sophie.
19.20 Zapping.
19.30 L’effet papillon.
20.15 L’intégrale
du zapping.
20.45
T
Les Pirates de la nuit
20.40
Mort à Venise
20.30
Rugby
20.45
Raiponce
20.50
�
Bienvenue à bord
tfhFilm d’aventures
de John Gilling (GB, 1961).
105 mn. VM. Avec Peter
Cushing, Bernard Lee,
Michèle Mercier.
En 1789, un pirate et ses
hommes font régner la
terreur dans un village de
pêcheurs des côtes
anglaises. Un jeune homme
décide de s’opposer à eux.
ufhDrame de Luchino
Visconti (Ita/Fr, 1971). HD.
125 mn. VM. Avec Dirk
Bogarde. Lire ci-dessous.
20.45
T
Captain America :
First Avenger
hRacing Métro 92/Stade
Français. Championnat de
France Top 14. 12e journée.
Au Stade de France, à
Saint-Denis. En direct. HD.
Battus à domicile par la
lanterne rouge du Top 14
lors de la précédente
journée (16-17 face à
Mont-de-Marsan), le Racing
Métro 92, avec Dimitri
Szarzewski, a beaucoup à
se faire pardonner à
l’occasion de ce derby
francilien délocalisé au
Stade de France.
yfFilm d’animation de
Byron Howard, Nathan
Greno (USA, 2010). 100 mn.
VM. Lire ci-dessous.
TTT
22.45 yfhThe Servant.
De Joseph Losey (GB,
1963). 115 mn. NB. VO.
6Le thème maître-esclave,
adapté par Joseph Losey
et Harold Pinter, un Dirk
Bogarde envoûtant : tout est
magnifique dans ce conte
glacé sur la dépendance
et la domination entre un
aristocrate et son valet. La
mise en scène est un cruel
jeu de miroirs qui révèle
chaque trait d’une
déchéance. Lire page 199.
0.40 tfhToubib or not
toubib. De R. Thomas. VO.
2.10 tfhGumshoe. De
S. Frears (1971). HD. VM.
3.35 L’interview TCM.
Omar Sharif.
4.00 yfhBrève
Rencontre. De D. Lean
(1946). NB. VO. 2 5.25.
tfswhFilm fantastique
de Joe Johnston (USA, 2011).
120 mn. VM. Avec Chris
Evans, Hayley Atwell,
Sebastian Stan.
6En 1941, un jeune
homme malingre mais
déterminé à s’engager
contre le nazisme
bénéficie d’un programme
expérimental et se voit
transformé en
supersoldat. Beaucoup
de muscles et un peu
d’ironie…
22.45 tfsxVotre
Majesté. De D.G. Green
(2011). 100 mn. VM.
0.25 yfswhDe bon
matin. De J.-M. Moutout
(2011). 90 mn.
1.55 L’œil de Links.
Best of.
2.20 yfKhodorkovski.
De C. Tuschi (2011).
115 mn. VO. 2 4.15.
22.35 hFootball.
Juventus Turin/Torino.
Championnat d’Italie.
15e journée.
0.10 Jour de rugby.
12e journée du Top 14.
0.55 tfxhAttack the
block. De J. Cornish
(2011). HD. 90 mn. VM.
2 2.20.
u 20.40 TCM Film
15.00 yfDédée
d’Anvers. De Y. Allégret
(1947). 90 mn. NB.
16.30 xSanction fatale.
Téléfilm de J. Terlesky
(USA, 1999). 90 mn.
18.00 Toujours tout droit.
18.10 tRetour à Fonteyne.
Téléfilm (1/2) de P.
Esposito (Fr, 1999). 85 mn.
19.35 yxLa Fureur dans
le sang. Série. Quand
la nuit tombe (s. 3, 3/4).
21.00 xLe sniper (4/4).
22.35 Ciné zoom.
23.00 tfwLa Main droite
du diable. De CostaGavras (1988). 125 mn. VO.
1.05 tfLa Mort d’un
tueur. De R. Hossein
(1963). 80 mn. NB.
2 2.25.
Ciné FX
34
112 104
17.05 La Quatrième
Dimension.
18.00 Capitaine Scarlet.
18.25 Commando spatial :
la fantastique aventure
du vaisseau Orion.
19.25 Ciné zoom.
19.45 xUn vrai ami.
Téléfilm de E. Urbizu
(Esp, 2006). 75 mn.
21.00 xJack Brooks :
tueur de monstres.
Téléfilm de J. Knautz
(USA, 2007). 85 mn.
22.25 cBlood on the
Highway. Téléfilm
de B. Epstein, B. Rowan
(USA, 2008). 85 mn. VO.
23.50 tfHistoires
extraordinaires. De R.
Vadim, L. Malle, F. Fellini
(1968). 120 mn. 2 1.50.
p TNT CanalSat Numericable Orange
22.20 tfswhThe
Double. De M. Brandt
(2011). VM. Lire page 194.
0.00 tfschHarry
Brown. De D. Barber
(2009). 100 mn. VM.
1.40 ofxConan. De M.
Nispel (2011). 110 mn. VM.
3.30 sxLa Fureur du
yéti. Téléfilm (USA, 2011).
4.55 tsxhXIII.2
(s. 2, 12/13). 2 5.40.
Raiponce
6Dans Venise rongée par une épidémie de choléra,
un vieil artiste va mourir, fasciné par la beauté
d’un adolescent. Un des sommets de l’art de Visconti
qui, sur des travellings suppliants, célèbre à la fois
Thomas Mann, Gustav Mahler et Marcel Proust.
33
113 103
22.25 osCharlie’s Angels.
Changement d’équipe
(s. 1, 1/8). 23.05 L’homme
de l’ombre (2/8).
Lire TRA 3280, page 145.
23.45 ofshLa Nouvelle
Guerre des boutons. De
C. Barratier (2011). 95 mn.
1.20 ofsSenna.
De A. Kapadia (2010).
105 mn. VM.
3.05 dsLes Nouveaux
Explorateurs. Alexandra
Leroux à Hongkong.
4.00 Ma tribu. Le cadeau
de la colère (s. 8, 8/9).
4.25 Maurice ou la reine
(9/9). 2 5.00.
ofshComédie d’Eric
Lavaine (Fr, 2011). 90 mn.
Avec Franck Dubosc, Valérie
Lemercier, Gérard Darmon.
6Dans la série « paquebot
en folie », on pensait
avoir touché le fond avec
La Croisière, de Pascale
Pouzadoux. Le nouvel
opus d’Eric Lavaine
va plus loin dans la
putasserie. Pauvre Valérie
Lemercier, déclassée
au rang de la doublette
Dubosc/Darmon. Navet
de l’année 2011.
y 20.45 Canal+ Family Film
Mort à Venise
Ciné
Polar
TT
Disney
Channel
36
201 61
7.30 tsTotally Spies.
8.00 Section Genius.
8.30 Austin & Ally…
12.05 Bonne Chance
Charlie.
12.30 Shake it up !
13.00 Jessie.
13.25 Let it shine…
16.00 tPhineas et Ferb.
16.55 tSouvenirs
de Gravity Falls.
17.20 sBonne
Chance Charlie.
17.50 Jessie.
20.05 Bonne
Chance Charlie.
20.35 Appelez-moi
DJ Rebel.
22.20 Mère et fille.
22.25 Section Genius.
2 23.15.
6Elle a des cheveux de 10 mètres de long et n’a jamais
vu un homme de sa vie. La voilà qui s’échappe avec un
bandit de la tour où la garde sa marâtre, pour découvrir
le monde… Disney et Pixar sont de mèche : humour,
romantisme et rapports mère-fille très psy ! Youpi.
Canal J
157
206
8.30 Beyblade :
Metal Fury…
12.40 Samantha oups !
13.05 Pop’s Cool.
13.30 Wazup.
13.35 Redakai, les
conquérants du Kairu.
14.00 Transformers
Prime…
16.40 Titeuf.
16.55 yNini Patalo.
17.20 Samantha oups !
17.45 Ma baby-sitter
est un vampire.
18.35 Monster High.
18.40 L’Heure de la peur.
19.10 Pop’s Cool.
19.40 Trop potes !
19.45 Le Big Jump !
20.05 Canal J Style.
20.15 tFish’n chips.
2 20.30.
Retrouvez la sélection Jeunesse page 192
Télétoon+
162
212 67
7.30 tLes Minijusticiers.
7.55 Angelo la débrouille.
8.20 yOggy
et les cafards…
12.20 yOggy
et les cafards.
12.45 Pat & Stan.
13.10 tRaymond.
13.30 Grachi…
16.30 Pat & Stan.
16.50 Angelo la débrouille.
17.15 tLes Minijusticiers.
17.40 Ciné défis extrêmes.
18.05 Winx Club.
18.45 KIDS 20.
19.15 tLes Minijusticiers.
19.40 Pat & Stan.
19.55 Angelo la débrouille.
21.30 yOggy
et les cafards.
21.50 Angelo la débrouille.
2 22.04.
Cartoon
160
Network (VM) 210
7.50 Ben 10…
12.25 Scooby-Doo,
Mystères Associés.
13.15 Johnny Test.
13.30 Ben 10 : Origines…
17.25 yLe Monde
incroyable de Gumball.
17.35 Adventure Time.
17.50 Ben 10 : Alien Force.
18.15 yLe Monde
incroyable de Gumball.
18.30 Adventure Time.
18.40 La Ligue des
justiciers : nouvelle
génération.
19.05 hBen 10 :
Omniverse.
19.30 tThundercats.
19.55 yLe Monde
incroyable de Gumball.
20.05 Adventure Time.
2 20.30.
Télérama 3281
28 / 11 / 12 203
bouquet canal+ | cinéma | jeunesse
8.00 yfhHara-kiri
(1962). 130 mn. NB. VO.
10.10 tfwhLes Loups
dans l’abîme. De S. Amadio (1959).
95 mn. NB. VM.
11.45 tfBaïonnette
au canon. De S. Fuller
(1951). 95 mn. NB. VO.
13.20 ofSyndicat
du crime. De G. Fowler Jr.
(1958). 75 mn. NB. VO.
14.35 yfLes Espions.
De H.-G. Clouzot
(1957). 125 mn. NB.
16.40 tfRue des Prairies.
De D. de La Patellière
(1959). 90 mn. NB.
18.10 tfLe Voyage
fantas­tique. De R. Fleischer (1966).
100 mn. VM.
19.50 tdLuchino
Visconti, le chemin
de la recherche.
22.30 ydCinéphiles
de notre temps (5/6).
Hollywood, nous voilà !
(1960-1964).
23.30 ofhLes Collines
de la terreur. De M. Winner (1971).
100 mn. VM.
1.10 ufxhJohnny
s’en va-t-en guerre. De D. Trumbo (1971).
105 mn. VM.
Lire TRA 3280, page 105.
2 2.55.
dr
Canal+
Family
LE PARFUM