SECURITE INST INTERIEURESMuissa-Snel
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UPDEA COLLOQUE INTERNATIONAL BAMAKO les 01, 02 et 03 AVRIL 2004 LES PERTES DE CONSOMMATION Par JC. MUISSA monga Lilombo Directeur-Chef de Projet CVS SNEL / RD CONGO Mars 2004 INTRODUCTION Les Sociétés d’Electricité en Afrique sont de plus en plus confrontés à des problèmes de gestion liés aux pertes globales dans la distribution de l’énergie électrique. La Société Nationale d’Electricité de la République Démocratique du Congo, SNEL, n’échappe pas à cette règle. Comme la plupart de ses consœurs, elle fait face à ce phénomène qui prend chaque jour de l’ampleur au point qu’il faille qu’on y prête une attention toute particulière au risque d’en perdre totalement le contrôle et d’avoir des conséquences fâcheuses sur la gestion financière de l’Entreprise. Avant d’entrer dans le vif du sujet, nous voudrions avant tout passer en revue certains concepts pour que nous ayons la même compréhension des vocables, expressions et terminologies que nous utiliserons tout au long de cette communication. Dans un système électrique de distribution, les Pertes Globales, prises dans leur acceptation la plus large, peuvent être définies par la différence entre l’énergie livrée au réseau et l’énergie recouvrée. Ces pertes dites globales comportent des Pertes Techniques (PT) et des Pertes Non Techniques (PNT). Si les PT représentent schématiquement la différence entre l’énergie livrée au réseau de distribution et celle consommée, les PNT, par contre, sont celles issues des dysfonctionnement dans les applications du système de gestion commerciale. En d’autres mots, l’on considère comme PNT, tout ce qui devrait être facturé et recouvré mais qui, pour une raison ou une autre, ne l’est pas. Aussi comme les PNT ou Pertes Commerciales présentent plusieurs facettes, notre communication ne portera que sur les Pertes de Consommation (PC) c.à.d. celles afférentes à toutes les applications commerciales en amont de la facturation comme notamment le raccordement et la relève des index. Mon collègue, Mr MUNZENZE, abordera les aspects des Pertes liées au Recouvrement lors de son exposé. Ainsi, notre exposé se présentera comme suit : - les origines et causes des PNT ; l’expérience vécue dans la Ville de Kinshasa pour réduire les PC ; évaluation des résultats enregistrés ; conclusion. 1 CAUSES De manière générale, plusieurs causes sont à l’origine des PNT. Nous n’évoquerons dans le cadre de cette communication que les causes dues aux Pertes de Consommation. Le système de gestion commerciale en force à la SNEL fait appel à plusieurs application que sont le Raccordement, l’Abonnement,la Relève, la Facturation, la Distribution, le Paiement et le Recouvrement. Certaines de ces applications sont semi manuelles, ce qui veut dire que des données de base sont collectées et saisies par un Agent avant de connaître un traitement automatique dans l’ordinateur. Une relève erronée des index, la non prise en charge d’un consommateur de l’énergie électrique pour ne citer que ces deux exemples, sont des actes qui génèrent des PC imputables à l’agent de la Société d’Electricité. Un consommateur qui « ponte » un compteur ou encore un raccordement frauduleux, non effectué par un Agent sont aussi des comportements à la base des PC mais cette fois ci elles sont le fait de la population. Comme nous le remarquons au travers des exemples repris ci-dessus, des facteurs endogènes et exogènes aux Sociétés sont sources des PC. La question que l’on pourrait se poser c’est celle de savoir ce qui pousse les uns et les autres à afficher de tels comportement. Pour l’agent SNEL, l’acte qu’il commet n’est pas gratuit, il se fait corrompre pour gagner de manière indue de l’argent. Il ne cherche qu’à satisfaire un besoin personnel au détriment de la communauté et de la SNEL. Quant au consommateur clandestin, plusieurs raisons majeures le poussent à agir de la sorte dont notamment : - un service non rendu par la SNEL depuis plusieurs mois voire années ; la hauteur des tarifs des services connexes ; l’éloignement géographique de la SNEL ; les contraintes techniques et administratives de SNEL. De manière directe ou indirecte, SNEL a une part de responsabilité dans le comportement de la population. Il importe qu’elle prenne des mesures correctives allant dans le sens de revoir son système qui ne répond plus aux attentes de la population. SOLUTIONS Dans la recherche des solutions pour réduire tant soit peu les PNT, le Département des Régions de Distribution de Kinshasa de la SNEL (SNEL/DDK) a jeté son dévolu sur les Pertes de Consommation, celles qui correspondent à une énergie effectivement consommée mais non facturée ou mal prise en compte. En effet, il ne fait l’ombre d’aucun doute qu’il existe à Kinshasa un nombre important de consommateurs de l’énergie électrique non gérés communément appelés « fraudeurs ». Pour les détecter, l’on procède à une vaste opération de recensement de tous les consommateurs de l’énergie électrique sur toute l’étendue de la Ville de Kinshasa. Depuis plus d’une dizaine d’années, SNEL effectue de manière cyclique ce genre d’opération mais n’obtient pas satisfaction dans la mesure où les fraudeurs identifiés ne sont pas pris en charge par le système commercial compte tenu des préalables et verrous mis en place par notre système de gestion commerciale. L’année dernière au DDK, tenant compte des expériences antérieures, nous avons pris la ferme résolution de refaire une nième opération d’identification dénommée Opération d’Identification des Consommateurs de l’Energie Electrique et de la Mise à jour du fichier Abonnement, ICEMA, qui prendrait un temps relativement court, serait pilotée par les Chefs des entités commerciales de base, ferait fi de toutes les contraintes du système et prendrait instantanément en charge tous les consommateurs non gérés. Il nous a été alloué un budget de 80.000,- USD et au bout de 4 mois les résultats suivants ont été enregistrés : Consommateurs identifiés: 261.191 Consommateurs gérés: 225.973 Consommateurs non gérés: 35.218 L’ICEMA qui n’a pu couvrir toute la Ville, faute de temps et de moyens conséquents, a donné des résultats encourageants et satisfaisants. Nos principaux objectifs ont été atteints car au 31 décembre 2003 le nombre d’abonnés a augmenté de près de 13% et les consommations en kWh de 8%, situation comparée au 31 décembre 2002. A cela s’ajoutent, le Chiffre d’affaires, le taux de desserte de la Ville et tant d’autres agrégats commerciaux et financiers qui ont également connu une variation positive du fait de l’ICEMA.. 2 Avec l’accroissement du nombre d’abonnés et des ventes, il y a eu une réduction certes des PNT au niveau de la Basse Tension mais dont les effets ne sont pas tellement perceptibles en 2003, comme nous l’indique le tableau ci-dessous. Pertes globales en 2002 et 2003 2002 Energie livrée (en GWh) 2.445,0 Energie facturée (en GWh) MT 759,0 BT 955,5 Total 1.714,5 Pertes Globales 730,5 2003 2.569,4 642,5 1.029,6 1.672,1 897,3 Nombre d’abonnés en 2002-2003 Abonnés MT Abonnés BT Total 2002 827 227.429 228.256 2003 845 256.107 256.952 EVALUATION Les consommations additionnelles issues de l’ICEMA n’ont affectées les statistiques de 2003 que pour le second semestre. L’énergie livrée au réseau a considérablement augmentée cette même année, suite au retour à Kinshasa d’une bonne frange de la classe politique et à l’installation des Institutions de la Transition. Il en résulte des Pertes Globales de 897,3 GWh en 2003, contre 730,5 en 2002. C’est en 2004 que nous pourrons mieux mesurer les effets induits de l’ICEMA en termes de réduction des PNT. Pour ce faire, chaque mois il est présenté sous forme de rapport un ensemble de données technico-commerciales qui permettent d’appréhender : - l’énergie livrée au réseau de distribution ; l’énergie consommée ; l’énergie facturée ; l’énergie recouvrée ; le nombre total d’abonnés ; le nombre d’abonnés facturés. Tous ces éléments réunis concourent à la détermination des Pertes Globales et au calcul des : - Pertes Techniques ; Pertes de Consommation ; Pertes de Facturation ; Pertes de Recouvrement. Au cours de cette année, nous comptons parachever l’ICEMA en y apportant des améliorations et des correctifs, fort de l’expérience vécue en 2003. Il sera notamment question d’organiser et de mener concomitamment des campagnes de sensibilisation et de moralisation destinées non seulement à notre clientèle mais aussi aux Agents SNEL qui tous deux posent des actes de vandalisme sur les installations et le réseau sans parfois en connaître et en mesurer la portée exacte. CONCLUSION Il s’avère que la réduction des Pertes constitue un problème de survie pour la SNEL et singulièrement à la SNEL/DDK. D’importantes quantités d’énergie sont mises à la disposition de la Ville mais près de 35% constituent des Pertes, dépassant largement le seuil admissible. Pour l’heure, il est grand temps qu’au sein de chaque Société d’Electricité tous les Agents s’investissent dans la recherche des solutions pour la réduction des Pertes pour donner pleine satisfaction à la clientèle. Pour ce faire, une nouvelle approche managériale , qui tient compte de cette nouvelle donne, devrait habiter et guider les pas des Responsables des Sociétés d’Electricité à tous les niveaux. 6 3