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Compte-rendu du séminaire sur les programmes européens à destination des établissements scolaires Maison de l’Europe de Paris –10 décembre 2013 Séminaire animé par Catherine Lalumière, présidente de la Maison de l’Europe de Paris, en présence des enseignants et personnels volontaires des lycées professionnels Léonard de Vinci, Louis Girard, Jean Monnet, de la Maison de l’Europe de Paris et de la Région Ile-de-France. Le vice-président de la Région Ile-de-France chargé des affaires internationales et européennes, Roberto Romero, a assisté au début de la rencontre pour échanger avec les enseignants des lycées professionnels. L’Agence Europe Education Formation France et le Programme Erasmus + , Par Antoine Godbert, directeur de l’Agence 2E2F L’Agence Europe Education Formation France (2E2F) est l’agence française, mandatée par la Commission européenne, en charge de la promotion et de la gestion de programme dans le domaine de l’éducation et de la formation. L’éducation et la formation ne sont pas des compétences de l’Union européenne (UE), c’est pourquoi il s’agit d’une agence nationale. Le nouveau programme pour l’éducation et la formation s’appelle Erasmus +, et le premier appel à proposition est paru le 12 décembre. 34 Etats participent au programme: les 28 Etats membres de l’Union européenne, ainsi que 6 pays hors UE : la Suisse, le Lichtenstein, la Norvège, l’Islande, la Turquie et la Macédoine. Son budget s’élève à 14,7 milliardd d’euros pour la période 2014-2020. L’éducation est du ressort des Etats membres, c’est pourquoi les financements restent limités en comparaison des autres politiques de l’UE. La proposition de la Commission était de 19 milliards d’euros. La somme finale est inférieure, cependant le programme bénéficie tout de même d’une augmentation de 40% par rapport à la programmation 2007-2013. Le programme Erasmus + regroupe l’ensemble des anciens programmes de l’éducation et de la formation tout au long de la vie, le programme jeunesse en action, ainsi que les programmes internationaux pour l’enseignement supérieur. 1 Maison de l’Europe de Paris – Séminaire 10 décembre – Programmes européens Programme pour l’éducation et la formation tout au long de la vie (Grundtvig, Erasmus, Léonardo, Coménuius) Programmes internationaux pour l’enseignement supérieur (Erasmus mundus, Alfa, Edulink, programmes bilatéraux) Programme Jeunesse en action ERASMUS + 1. Mobilité individuelle 2. Projets de coopération 3. Support politique Le programme comportera des nouveautés. D’une part, les partenariats stratégiques devront permettre de développer des projets sur le territoire avec des acteurs de la jeunesse (les collectivités territoriales, les établissements scolaires, les associations, etc.). D’autre part, des projets pourront être menés avec des acteurs issus de pays hors UE, ainsi que des six pays hors UE participant au programme. Ils représenteront entre 5 et 10% des projets. Antoine Godbert constate que les objectifs en matière de mobilité des enseignants et personnels encadrant n’ont pas été atteints. Un effort supplémentaire de sensibilisation auprès de ce public devra être fourni. L’enjeu sera également de parvenir à la valorisation des compétences acquises dans le cadre de l’apprentissage non-formel et sa valeur ajoutée, sociale et collective. Les partenariats stratégiques devraient y contribuer, cependant le contrôle effectué ne permet pas encore d’évaluer l’impact sur le territoire et les personnes. Le programme instaure également un mécanisme de garantie pour les prêts aux étudiants en master. L’Union européenne se porte garante pour des prêts à des étudiants qui souhaiteraient effectuer leur Master dans un autre pays. Ce dispositif avait suscité des critiques durant l’élaboration du programme, car certains y voyaient une menace envers le système de bourses. Antoine Godbert explique que des Etats membres en difficulté ne sont pas mesure d’abonder les bourses, d’où le 2 Maison de l’Europe de Paris – Séminaire 10 décembre – Programmes européens choix d’un système de prêts. La situation de la France est différente, elle conserve son système de bourses. Par ailleurs, les bourses à la mobilité prendront désormais en compte les critères de distance, avec un découpage du territoire européen en cinq composantes, et de coût de la vie qui peut varier considérablement d’un pays à l’autre. Enfin, les demandeurs d’emploi ne seront plus un public cible, et seront pris en charge via le Fonds Social européen (FSE). La base légale du programme est disponible à partir du 12 décembre et les premiers dépôts de candidature se feront en mars pour la mobilité individuelle et fin mai pour les partenariats stratégiques. Le volet Jeunesse du Programme Erasmus + , Par Candice de Laulanié, directrice de l’Agence française pour le programme jeunesse en action Candice de Laulanié, souligne, comme Antoine Godbert, les multiples niveaux de contrôle qui pèsent sur leurs agences. Malgré la lourdeur administrative, les agences sont là pour aider les porteurs de projet. Le volet jeunesse, anciennement nommé programme européen jeunesse en action (PEJA) représente 10% du programme Erasmus +, soit 1,4 milliards d’euros sur la période 2014-2020. Ce volet concerne l’apprentissage non-formel. Le Parlement européen l’a défendu pour que la jeunesse ait une place à part entière dans le programme, même si ce type d’apprentissage reste peu reconnu en France. La Commission européenne a longtemps insisté dans son discours sur l’éducation et la formation, sur l’idée d’employabilité. Les jeunes européens doivent trouver leur place dans un univers mondialisé où l’UE a fait le choix de l’excellence européenne et du développement d’une société de la connaissance. Le volet jeunesse valorise particulièrement la citoyenneté et les échanges entre jeunes européens. Il offre des opportunités aux jeunes avec un parcours dit « atypique », ou avec moins d’opportunités. Le programme jeunesse en action propose deux types d’activités : - les échanges de jeunes. Ils peuvent être organisés par un établissement scolaire, un groupe de jeunes, une association. le service volontaire européen 3 Maison de l’Europe de Paris – Séminaire 10 décembre – Programmes européens Candice de Laulanié insiste aussi sur l’importance des partenariats stratégiques qui permettront notamment au PEJA de s’ouvrir au monde de l’éducation pour apporter des outils aux jeunes qui en ont besoin. L’association européenne des enseignants (AEDE), Par Marie-France Mailhos, Présidente de l’AEDE-France L'AEDE-France est la section nationale de l'Association Européenne Des Enseignants, (AEDE/EAT), fondée à Paris en 1956, dans le but de promouvoir une éducation européenne de qualité et sensibiliser le milieu éducatif à la citoyenneté européenne. L’AEDE cherche à promouvoir la « littératie européenne » entendue comme toutes les formes de connaissances, cultures et attitudes en lien avec l’Europe. Aujourd'hui, l'AEDE/EAT regroupe 26 sections, dont 25 dans les Etats Membres de l'Union Européenne et une section suisse. L’adhésion à l’association peut se faire à titre individuel (25€), ou par établissement (50€). Le site internet de l’AEDE permet de partager différents outils pédagogiques et de solliciter des interventions dans les classes. L’AEDE favorise la création de partenariats et fourni une aide au montage de projet. Certains contenus et services sont réservés aux membres de l’association. L’AEDE a terminé récemment un projet européen « Elicit », mené avec une quinzaine de partenaires en Europe (universités, instituts de formation, établissements scolaires et associations). Il a permis la production de différents outils, traduits dans 10 langues : - un cadre de référence des compétences pour les enseignants en fonction de compétences clés une base de données des ressources existantes un portfolio du citoyen européen une mention européenne commune pour les enseignants Ce projet pourrait être reconduit avec un travail sur la formation continue des enseignants. Discussions Patricia Di-Scala, proviseure du lycée professionnel Louis Girard, explique que son lycée cherche à créer un partenariat avec un lycée allemand afin de faire un échange de stagiaires. Il s’agit de montrer aux élèves qu’ils peuvent travailler à l’étranger. Le partenariat stratégique est une possibilité, cependant il faut trois partenaires en tout, issus de trois Etats participant au programme. La mobilité individuelle au sein d’Erasmus plus pourrait permettre aux élèves de réaliser un stage, 4 Maison de l’Europe de Paris – Séminaire 10 décembre – Programmes européens mais ne permet pas le partenariat entre deux établissements. La proviseure souligne la difficulté à trouver des partenaires et à mener un projet européen compte tenu des ressources financières et humaines nécessaires à sa conduite. La part administrative de tels projets est, en effet, importante et peut constituer une entrave. Candice de Laulanié estime également que le programme gagnerait à être plus lisible et plus accessible. Dans ce contexte, Antoine Godbert affirme qu’il faut s’appuyer sur les réseaux des autres acteurs, notamment les collectivités territoriales. En effet, la Région Ile-de-France aura un rôle à jouer dans la mise en réseau des acteurs. Elle possède déjà un réseau de partenaires qu’elle mobilise ponctuellement et qu’elle sera amenée à développer. L’Association européenne des enseignants facilite elle aussi la mise en relation de ses membres au niveau européen et partage les demandes de partenariats au sein de son réseau. Les outils informatiques comme la plateforme de mobilité devraient aussi faciliter la mise en place de partenariats. Par ailleurs, les lycées professionnels accueillent un grand nombre d’élèves non-ressortissants d’un pays de l’Union européenne. Les enseignants s’interroge sur la possibilité, pour ces élèves, de bénéficier des programmes européens. Bien que les dispositions techniques du programme Erasmus plus ne soient pas encore connues, Antoine Godbert explique que, dans le cadre des partenariats stratégiques, cela ne devrait pas poser de problème. En revanche dans le cadre d’une mobilité individuelle, ces élèves pourraient éventuellement entrer dans la part réservée aux ressortissants hors-UE. La question des visas, notamment dans le cas d’une mobilité au Royaume-Uni est également problématique. Cette question doit être réglée au niveau des Etats membres. Enfin, les enseignants ont interrogé la position des entreprises vis-à-vis du programme Erasmus plus. Les intervenants estiment que cette position est globalement favorable, mais qu’il existe un manque d’information. Les agences 2E2F et PEJA cherchent des relais parmi les entreprises et les collectivités territoriales pour promouvoir les programmes européens car elles n’ont pas les moyens de se faire connaître de l’ensemble des PME et TPE. Candice de Laulanié souligne qu’il est important de faire reconnaître les acquis de l’expérience des mobilités auprès des entreprises. Il existe des outils tels que l’Europass ou le Youth pass, mais qui restent encore peu connus. POUR EN SAVOIR PLUS L’Agence Europe Education Formation France : http://www.europe-education-formation.fr/ Le volet Jeunesse d’Eramus plus (ancien PEJA): http://www.jeunesseenaction.fr/ Plateforme Erasmus plus : http://www.erasmusplus.fr/ Euroguidance : http://www.euroguidance-france.org/fr/ L’association européenne des enseignants (AEDE) : http://www.aede-france.org/ Projet ELICIT : http://www.elicitizen.eu/ 5 Maison de l’Europe de Paris – Séminaire 10 décembre – Programmes européens