erasmus + : faciliter les expériences à l`étranger
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erasmus + : faciliter les expériences à l`étranger
internatiOnal Mobilité Erasmus + : faciliter les expériences à l’étranger © Benoît Debuisser Depuis le mois de janvier, le programme européen d’aide à la mobilité des jeunes « Erasmus » est devenu « Erasmus + ». En France, les agences 2E2F 1 et « Erasmus + Jeunesse & Sport », mandatées par la Commission européenne, sont chargées de sa promotion et de sa gestion. Antoine Godbert et Candice de Laulanié, directeurs des deux agences, nous présentent les nouveautés de ce programme qui se veut désormais « plus simple dans son utilisation, plus efficace pour l’emploi des jeunes, plus innovant et plus ouvert sur le monde ». Les Idées en mouvement : En quoi « Erasmus + » et sa section dédiée à la jeunesse diffèrent-ils des programmes précédents ? entre secteurs de l’éducation formelle et de l’éducation non formelle s’impose comme une nécessité. Candice de Laulanié : L’Europe s’orga nise pour permettre aux jeunes Européens d’entrer de plain-pied dans la société de la connaissance : améliorer le niveau général de formation, favoriser l’innovation, mobi liser les capacités à entreprendre, diversifier les échanges, professionnaliser les acteurs du secteur jeunesse… Un programme am bitieux qui vise également à renforcer l’es prit de citoyenneté européen : multiplica tion des échanges de jeunes, soutien au dialogue structuré… Ainsi, nous sommes disposés à mieux soutenir chacun, quel que soit son parcours, entre écoles et universi tés, filières d’apprentissage, capacité d’en gagement, soutien de l’initiative… Dans ce concert de dispositifs, l’éducation populaire a toute sa place. Antoine Godbert : « Erasmus + » a in troduit plusieurs changements majeurs : tout d’abord, son budget a considérable ment augmenté. Près de 15 milliards d’eu ros lui sont en effet consacrés sur sept ans, jusqu’en 2020, dont 10 % pour le seul cha pitre Jeunesse : une dotation globale supé rieure de 40 % à celle de la période précé dente (2007-2013), même si la hausse sera progressive d’une année à l’autre. La France, qui a reçu quelque 110 millions d’euros en 2013 pour aider 30 000 jeunes à étudier à l’étranger, devrait percevoir 120 millions en 2014. D’autre part, ce programme a été sim plifié et englobe dorénavant toutes les aides à la mobilité : l’Erasmus des étudiants ; Leo nardo da Vinci, pour les apprentis et les sta giaires de la formation professionnelle ; Co menius, destiné à tous les scolaires, de la maternelle au baccalauréat ; Grundtvig, pour les adultes. Il doit permettre la mobi lité de 4 millions de personnes au sein des 33 pays partenaires : les 28 États membres ainsi que des pays associés comme la Nor vège, la Suisse, l’Islande ou la Turquie. À notre niveau, une meilleure coopération Qui est concerné par ce programme ? à sAvoir A.G. : Parmi les personnes appelées à la mobilité : les jeunes bien évidemment, qui pourront accomplir des stages ou des études à l’étranger à plusieurs reprises dans leur scolarité : une fois au cours du premier cycle, en licence, une autre en master, mais aussi les enseignants, les formateurs, les anima teurs, les éducateurs… encouragés à aller exercer leur métier à l’occasion de missions, de quelques jours à deux mois, dans un pays hôte, ou à partir y étudier et observer les pra tiques. Ces derniers deviennent alors les pro moteurs de la mobilité européenne auprès de leurs publics et les acteurs les plus convaincus de l’évolution des méthodes et systèmes d’éducation et de formation. C.de L. : Autre innovation majeure dans ce programme : les partenariats straté giques. Les acteurs du secteur jeunesse peuvent dépasser le cadre d’un échange de jeunes ou d’une mission individuelle pour imaginer des solutions innovantes qui pourraient faciliter la mobilité des jeunes en Europe. Par exemple, il est désormais possible de construire des partenariats entre acteurs associatifs, acteurs de l’Édu cation nationale et de l’Enseignement supé rieur, collectivités locales, afin d’améliorer les parcours de mobilité, de cibler des caté gories de populations encore peu présentes, de renforcer les processus de validation des acquis en incluant des dimensions encore peu valorisées. Quelle organisation territoriale peut-on envisager avec ce nouveau programme ? C.de L. : Au niveau national, « Eras mus + » est géré et animé par nos deux agences (2E2F et « Erasmus + Jeunesse & Sport »). Il bénéficie du soutien des direc tions régionales Jeunesse, Sport et Cohésion sociale ainsi que des collectivités. Pour le chapitre Jeunesse, un réseau asso ciatif se charge d’animer et de coordonner de nombreux dispositifs de mobilité, en organi sant des échanges entre jeunes, en encadrant l’accueil et le départ de certains d’entre eux en service volontaire européen (SVE)… Sur un mode plus transversal, l’ensemble de ces mesures est coordonné à l’échelon national au sein du comité permanent de la mobilité, mis en place dans le cadre du « Plan priorité jeunesse ». Progressivement, des comités régionaux de la jeunesse se créent afin de fédérer les acteurs territoriaux en charge de la mobilité. Quels liens envisagez-vous entre « Erasmus + » et les associations ? A.G. : Les associations œuvrant aux côtés des professionnels de l’éducation, comme la Ligue de l’enseignement, sont appelées avec « Erasmus + » à travailler avec les écoles, les collectivités, et d’autres organismes dans la mise en place de projets de partenariats stra tégiques qui renforceront la valeur ajoutée des territoires. Exemple notamment avec les pro jets d’éducation formelle et non formelle des adultes pas ou peu qualifiés, et plus généra lement des publics les plus fragilisés, une autre priorité du programme. C.de L. : Les associations ont un rôle essentiel dans le programme « Erasmus + Jeunesse ». Il appartient à l’agence de leur apporter une information claire et lisible, des formations techniques et des outils de recherche de partenaires européens, une aide pour le suivi des dossiers… Depuis quelques semaines, elles peuvent accéder au guide du programme 2 et aux divers for mulaires afin de commencer à déposer des projets. Nous avons également mis à dispo sition des fiches thématiques sur les diffé rentes formes de mobilité, mais aussi sur les aspects techniques du programme. Notre site Internet 3 est en pleine refonte afin de le rendre plus accessible : il comportera d’une part un blog dédié aux porteurs de projet permettant de valoriser leurs initia tives, d’éclairer les plus innovantes, d’en faire un espace d’inspiration et de dialogue entre acteurs de la mobilité ; et un site ins titutionnel d’autre part, destiné à mieux comprendre le programme et les méca nismes européens, et proposant tous les for mulaires et fiches-actions nécessaires… Enfin, pour favoriser le lien entre les secteurs formel et non formel, un portail a également été créé : www.erasmusplus.fr. Nous espérons que les associations sau ront s’engager pleinement dans ce nouveau programme, en jouant la carte de l’innova tion et du dynamisme. ●●Propos recueillis par David Lopez et Mélanie Gallard 1. Europe-Éducation-Formation France : www.2e2f.fr 2. Disponible pour l’instant en anglais ; la version française devrait être fournie par la Commission européenne avant l’été. 3. www.erasmusplus-jeunesse.fr les projets de la ligue dans le cadre d’erasmus + Plusieurs fédérations de la Ligue de l’enseignement se sont inscrites dans le programme « Erasmus + ». Dans le cadre de l’appel à projets sur la mobilité à des fins d’apprentissage (action clé 1), le secteur Vacances pour tous de Haute-Garonne a déposé une candidature pour organiser, durant l’été prochain, un échange de jeunes autour de pratiques culturelles et artistiques. La Ligue du Pas-de-Calais vise un projet d’échange entre jeunes Roumains, Grecs et Italiens autour d’un jardin pédagogique. Concernant les partenariats stratégiques (action clé 2), qui doivent favoriser le développement, le transfert et/ou la mise en œuvre de pratiques innovantes dans le domaine de l’éducation, la fédération de la Loire souhaiterait coopérer avec des homologues européens pour développer un outil pédagogique sur les fleuves. Celle de Seine-Saint-Denis souhaiterait travailler sur la discontinuité scolaire, et celle du Pas-de-Calais sur l’inclusion des Roms. Le siège confédéral de la Ligue, quant à lui, n’est pas en reste et prépare deux projets : un premier sur l’engagement de jeunes volontaires et la sensibilisation aux valeurs européennes, et un second sur la création d’un jeu pédagogique destiné aux cours d’école, et fabriqué à partir d’éléments recyclés. Pour plus de renseignements, contacter Eve-Laure Gay : [email protected] Les idées en mouvement le mensuel de la Ligue de l’enseignement n° 219 mai 2014 5.