Le Contournement Autoroutier de Bordeaux
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Le Contournement Autoroutier de Bordeaux
Le Contournement Autoroutier de Bordeaux La prévention ou comment diminuer le trafic routier de marchandises Collectif Bordeaux Incontournable édition originale : décembre 2006 mise à jour : août 2007 -2- Coordination Bordeaux Incontournable Sommaire 1. Objectifs du document................................................................................................ 4 2. Scénarios de croissance ............................................................................................. 5 2.1. Les principaux scénarios ........................................................................................................ 5 2.2. Conclusion sur les scénarios ................................................................................................... 8 3. Répartition des marchandises par nature ................................................................... 8 3.1. 3.2. 3.3. 3.4. 3.5. Rappel de la nomenclature NST pour les marchandises ............................................................... 8 Unités de mesures utilisées .................................................................................................... 9 Connaissance de la répartition des volumes en fonction de la nature de ces marchandises ............... 9 Scénario de croissance prévisible par nature de marchandises ................................................... 10 Comment affiner les prévisions de croissance .......................................................................... 10 4. Variations du trafic de marchandises ....................................................................... 10 4.1. Ce qui favorise l’augmentation du trafic.................................................................................. 11 4.2. Ce qui pourrait le faire diminuer ............................................................................................ 12 5. Transferts entre modes de transports ...................................................................... 16 5.1. 5.2. 5.3. 5.4. Rappel des principes retenus : transfert multimodal volontariste ................................................ Les propositions faites dans des rapports officiels .................................................................... Le développement du fret ferroviaire...................................................................................... Le développement des autoroutes de la mer ........................................................................... 16 16 18 21 6. Les exemples de politique des transports à l’étranger.............................................. 23 6.1. RPLP : Redevance sur les Poids Lourds liée aux Prestations ....................................................... 23 6.2. Le projet de loi en Suisse pour limiter la circulation des PL à travers les Alpes.............................. 23 7. Le respect du protocole de Kyoto ............................................................................. 24 7.1. 7.2. 7.3. 7.4. Rappel des objectifs ............................................................................................................ Quels sont les plus gros pollueurs.......................................................................................... Que prévoient le Plan Climat et la Stratégie Nationale de Développement durable ........................ Est-ce compatible avec une croissance importante du transport routier ....................................... 24 25 25 25 8. Conclusion ................................................................................................................ 26 Annexes 9. Extrait du rapport de la DATAR : le Scénario de l’inaccessible .................................. 27 9.1. L’acceptabilité environnementale et sociale (soutenabilité) ........................................................ 27 9.2. Le scénario du développement durable (scénario de l’inaccessible ?) .......................................... 27 9.3. Les fondements du scénario ................................................................................................. 28 10. Les mesures fiscales proposées.............................................................................. 29 10.1. Nouvelle taxe mise en place en Alsace.................................................................................. 29 10.2. Travaux de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et techniques.................... 29 10.3. Mise en place de mesures fiscales ........................................................................................ 29 11. Suisse - Projet de loi pour limiter la circulation des PL à travers les Alpes ............. 31 12. Emissions de GES en 2005 ...................................................................................... 33 12.1. Ensemble des GES............................................................................................................. 34 12.2. Dioxyde de carbone (CO2) .................................................................................................. 35 -3- Coordination Bordeaux Incontournable L’augmentation du transport de marchandises est-t-elle inéluctable ? 1. Objectifs du document Quand on s’intéresse au problème du Grand Contournement Autoroutier de Bordeaux il est recommandé de prendre connaissance de la politique des transports définie par le gouvernement. Le développement économique d’un pays repose toujours sur une croissance du PIB. Celle-ci est pratiquement toujours conditionnée par une augmentation du trafic de marchandises : c’est le « cri du cœur » de tous les hommes politiques quels que soient les partis. Depuis de très nombreuses années le transport routier est le mode principal utilisé et il semble qu’il soit fortement encouragé, au détriment des autres modes de transport. La politique européenne dans ce domaine n’est pas très claire sur ce sujet car elle varie au cours des années. Après avoir mis en avant le report modal (Livre Blanc de 2001) elle revient en arrière et veut faire accepter une route plus « verte ». Au niveau de notre pays cela se traduit par des décisions qui sont en cours d’application dans de nombreuses villes en France : « la fluidité des corridors européens reste l’enjeu majeur d’une politique de transport. Il faut réaliser des contournements d’agglomérations afin de séparer les trafics longues distances des trafics locaux ». Il serait pourtant nécessaire de réfléchir en pensant au futur. Pas à celui qui pourrait arriver mais celui que nous voudrions imposer comme l’a si bien dit Pierre Massé, ancien commissaire au Plan, et qui n’est pas vraiment mis en pratique quand on étudie tous les scénarios proposés ! ! ! Il s’agit moins de décrire le futur que de le construire, moins de prévoir l’avenir probable que de préparer l’avenir souhaitable Il est donc légitime d’analyser tous les éléments qui conduisent les hommes politiques à aller toujours dans le même sens, croissance du trafic de marchandises, et surtout tout ce qui pourrait conduire à une diminution de ce trafic. Nous estimons que l’Etat (Gouvernement et Parlement) ne peuvent plus décider seuls mais que chacun doit pouvoir participer à son niveau. Nous voudrions montrer qu’il devrait être possible de faire des propositions pour, dans un premier temps, ralentir fortement cette croissance et ensuite la faire diminuer jusqu’à un niveau « acceptable » par les français qui sont de plus en plus inquiets des nuisances provoquées par le transport routier. Mais ces évolutions ne concernent pas que les politiques, elles doivent être acceptées par la population et les entreprises à qui on va demander un changement de comportement concernant les pratiques conduisant à toujours plus de camions. Ce problème est évoqué dans beaucoup de rapports officiels et il est considéré comme un problème très difficile à résoudre. -4- Coordination Bordeaux Incontournable 2. Scénarios de croissance Compte tenu de l’importance de la croissance économique pour le développement d’un pays et de la corrélation avec le trafic de marchandises il est indispensable de se pencher en priorité sur la manière dont ces problèmes sont traités. 2.1. Les principaux scénarios Les prévisions de croissance du trafic de marchandises sont toujours déterminées à partir des scénarios de croissance de l’économie. Il est donc souhaitable d’en prendre connaissance. Voici une liste des documents qui décrivent les scénarios que nous avons pu étudier. o o o o L’audit du Conseil Général des Ponts et Chaussées et du Ministère des Finances Le rapport de la DATAR Les Schémas de Services Collectifs (SSC) de transport Le rapport Becker 2.1.1. L’audit du Conseil Général des Ponts et Chaussées (CGPC) Il propose quatre scénarios qui ont été construits à partir de 4 images possibles du contexte géopolitique mondial et européen : o o Une réflexion sur les limites de la démarche Toute démarche prospective combine deux approches ∗ la recherche des tendances lourdes ou des faits porteurs d’avenir : cette approche a été privilégiée en essayant d’explorer un champ large : par exemple suivant les scénarios, le prix du baril de pétrole, incluant une taxe carbone, varie de 60 à 180 $. ∗ la recherche des ruptures possibles : les grandes ruptures possibles ont été identifiées mais elles n’ont pas été développées dans le cadre limité de la mission confiée au CGPC Les 4 scénarios ont été construits à partir de quatre images possibles du contexte géopolitique mondial et européen : scénario 1 : « Gouvernance mondiale et industrie environnementale » est caractérisé par une coopération mondiale pour la maîtrise des technologies énergétiques permettant de lutter contre l’effet de serre et par une politique européenne de développement industriel, grâce notamment à la recherche scénario 2 : « Repli européen et déclin », les grandes régions mondiales se livrent à une compétition économique marquée par des crises d’approvisionnement énergétiques ; chaque nation européenne gère et protège ses acquis, les croissances démographique et économique étant faibles scénario 3 : « Grande Europe économique » est fondé sur une intégration économique du pourtour méditerranéen et de la Russie à l’Europe pour le développement de ces régions et la sécurité européenne ; c’est le scénario de plus forte croissance économique. scénario 4 : Gouvernance européenne et régionalisation se situe dans une contexte de crise mondiale de l’énergie, caractérisée par une hausse très forte du prix mondial du pétrole (le baril à 120 $). Pour préserver la sécurité et l’emploi, l’Europe choisit un développement endogène, avec une forte intégration, mais une ouverture limitée sur le reste du monde. 2.1.2. Les scénarios des SSC de transport Le schéma Transport, partant d’une prévision à 20 ans des trafics, doit déterminer les infrastructures nécessaires. Il a été élaboré et approuvé par le gouvernement qui l’a retenu lors du débat sur la politique des transports en 2003 (voir § 5.2.2). Il s’est appuyé sur l’analyse de quatre scénarios de prévisions de trafic pour proposer, en final, un scénario dit MV pour Multimodal Volontariste. Ces quatre scénarios résultent d’analyses économétriques dont la variable essentielle est le coût des transports ferroviaires et routiers. o Le scénario A est fondé sur une hypothèse de maintien de la TIPP super et gazole au niveau de 1998 en euros constants -5- Coordination Bordeaux Incontournable o Scénario D : le litre de gazole atteint 2 € valeur 1998 en 2020, ce qui permet de réduire sensiblement le volume global de transport routier avec un trafic ferroviaire important, 71,9GTk. Il envisage également une augmentation de 5% par an du prix du gazole en euros constants. o Pas d’informations disponibles pour les scénarios B et C Voici un tableau présentant les évolutions de trafic estimées pour les transports terrestres : plusieurs hypothèses concernant la croissance économique et les politiques de régulation des transports, ont été proposées. Elles montrent une nette rupture avec les croissances beaucoup plus fortes observées au cours des 20 dernières années. Les sénateurs l’ont beaucoup critiqué : le scénario MV retenu apparaît « plaqué » sans cohérence avec les scénarios de base. On trouvera ci-après les objectifs du scénario « multimodal volontariste » : o freiner très fortement la croissance du transport routier de marchandises pour ne pas dépasser un trafic de 300 milliards de tonnes x km (contre 270 milliards de tonnes x km aujourd’hui) Soit une croissance de 0.5 % / an : on en est très loin o tripler le fret ferroviaire pour atteindre 150 milliards de tonnes x km. On sait maintenant ce qu’en a fait la SNCF : le diviser par 2 Î voir plan fret 2003 o doubler le fret voies navigables. On ne parle pas du cabotage ni des « autoroutes de la mer » ! ! ! Au total, le scénario MV relève plus d’un choix politique que d’un exercice classique de la prévision. Une prévision résulte habituellement d’un travail d’analyse fondé sur l’observation du passé qui débouche sur un ensemble cohérent d’hypothèses pour modéliser l’avenir. Or, la faisabilité du transfert d’une partie du fret de la route vers le rail n’a pas encore été démontrée Le scénario MV butte également sur une absence de convictions réelles à tous les niveaux de décisions o o Abandon des mesures fiscales destinées à rétablir une vérité des coûts entre les modes o Lenteur de mise en place d’un soutien au cabotage maritime Incapacité de l’opérateur ferroviaire (la SNCF) à rétablir la situation de sa branche fret et de donner une priorité à cette activité Ce scénario avait l’aval de la Coordination mais les problèmes évoqués ci-dessus mettent en évidence la difficulté de mettre en œuvre des politiques très novatrices. Il faudra pourtant s’y résoudre si on veut prendre en compte suffisamment tôt les problèmes de l’énergie et du réchauffement climatique. 2.1.3. Le rapport de la DATAR Il s’agit du document intitulé : « La France en Europe : quelle ambition pour la politique des transports ? ». Ce rapport rappelle d’abord quelques généralités sur les prévisions de croissance qu’il est nécessaire de connaître. Croissance des mobilités, le pire est-il certain ? Les calculs de prévision de croissance des transports s’appuient sur des modèles économétriques qui se nourrissent par construction des enseignements du passé. La prospective n’est pas exercice -6- Coordination Bordeaux Incontournable d’extrapolation des tendances. Elle est au contraire destinée à repérer les germes de changement, les signaux faibles annonciateurs de possibles ruptures… Si les résultats des modèles économétriques peuvent être assimilés à ceux que les prospectivistes nomment « tendances lourdes », l’avenir n’est jamais déterminé par la poursuite de ces seules tendances mais doit intégrer l’occurrence d’évènements susceptibles d’entraîner des ruptures ou des incertitudes… sans évoquer les attitudes et les comportements des différents acteurs concernés. Le rapport présente deux scénarios « extrêmes » qui sont brièvement évoqués ici : • Le scénario au fil de l’eau : scénario de l’inadmissible o o • Répondre à une demande de transports Permettre que l’ensemble des territoires bénéficie des effets de la croissance en assurant le maillage par des réseaux performants notamment un maillage autoroutier Le scénario du développement durable : scénario de l’inaccessible Il veut engager la politique des transports dans un découplage entre croissance économique et croissance de la demande de transports, notamment dans le transport routier o o Il privilégie les enjeux de développement durable o Il se décline en deux priorités d’actions Il vise à tenir les engagements du protocole de Kyoto et à s’adapter à la prévisible raréfaction de l’énergie ∗ Report modal du trafic de marchandises afin de stopper la croissance du transport routier ∗ Renforcer le secteur de la logistique - Places portuaires renforcées - Système de transport intermodal plus discriminant o Ce scénario doit encore faire la preuve de sa pertinence car les premiers résultats constatés dans la mise en œuvre du scénario MV sont particulièrement décevants Les fondements du scénario Acceptation sociale et environnementale : le socle du scénario de développement durable est l’approche de la question climatique. Le secteur des transports est en situation d’accusé car c’est l’activité qui ne parvient pas à maîtriser ses émissions de GES et qui de plus est un des plus gros émetteur de GES avec le secteur résidentiel - tertiaire. Le pari logistique : le report modal qui impose d’organiser un service de transport ferroviaire ou fluvial ou maritime On trouvera en annexe un extrait du rapport qui donne plus de détails. Ce scénario propose ce que la Coordination souhaite comme approche de la politique des transports car il suppose à priori que l’on peut freiner la croissance du trafic de marchandises tout en conservant une croissance économique supportable. 2.1.4. Le rapport Becker Il a présenté des scénarios à partir d’études faites par la DAEI/SES dans le cadre de la préparation des schémas de services. Un travail complémentaire important a été mené sous la conduite du service des études économiques et statistiques (SES) du ministère de l'équipement, des transports et du logement. Il y a trois scénarios principaux (le troisième a été subdivisé en deux) qui reposent sur deux hypothèses de croissance des PIB des pays européens pour la période 1998-2020 • • Scénario n° 1 - hypothèse basse : croissance au fil de l'eau du mode maritime (1 à 1, 5% par an) et croissance continue de 4% par an du fret ferroviaire, c'est-à-dire une croissance moyenne pondérée sur la période de 1,8%, Scénario n° 2 -hypothèse de référence intermédiaire : proche de l'hypothèse haute pour la croissance d'ici 2010 et de l'hypothèse basse au-delà : o Ce scénario correspond à une hypothèse de croissance encore soutenue sur dix ans (croissance moyenne annuelle du PIB de 2, 4%) qui ensuite diminue pour n’être plus que de 1, 8% par an. -7- Coordination Bordeaux Incontournable • o Stimulée par la concurrence et le dynamisme des opérateurs, l'activité ferroviaire atteint ses objectifs. o Le mode routier coopère sur les filières bimodales et tire toutes les conséquences de l'harmonisation des dispositifs sociaux et des évolutions techniques. o Grâce aux effets conjugués du fer et du maritime, la "part" du mode routier commence à décroître dès 2010. La stabilisation du trafic routier à travers les Pyrénées apparaît envisageable au delà de 2020 avec la mise en service, si possible avant cette échéance, d'un système ferroutage associé au nouveau corridor ferroviaire. Scénarios n° 3 et 4 - hypothèse haute : croissance moyenne annuelle de 2,4%, pondérée pour chaque pays o Pour compléter cette simulation nous avons examiné les deux hypothèses complémentaires correspondant ∗ d'une part à une croissance forte, avec intermodalité "réussie"(scénario 3) ∗ d'autre part à l'hypothèse de référence au fil de l'eau (scénario 4). o Dans le scénario 3, cela conduirait à prévoir la mise en service du nouveau corridor ferroviaire dès 2015. o Dans le scénario 4, c'est sans doute la question d'un nouvel axe autoroutier qui devrait être tranchée, avec un dispositif de ferroutage éventuel pour la traversée du massif. 2.2. Conclusion sur les scénarios La première remarque concerne le nombre de scénarios imaginés. Malgré le petit nombre de rapports consultés on en compte 15 ! ! ! On voit, à travers la mise en œuvre difficile du scénario MV ou le scénario de l’inaccessible, que les prévisions faites n’ont de sens que si elles sont accompagnées de décisions politiques fortes. Ce sont les scénarios issus de l’audit du CGPC qui ont été repris par le CERTA dans son étude LES TRANSPORTS SUR LE CORRIDOR MULTIMODAL ATLANTIQUE Optimisation des modes de transports de marchandises On peut se poser la question suivante : pourquoi avoir retenu ces scénarios plutôt que le scénario MV retenu par le gouvernement. 3. Répartition des marchandises par nature On devrait pouvoir améliorer les prévisions de trafic en faisant une étude détaillée par nature de marchandises car celles-ci n’ont pas toutes les mêmes scénarios de croissance et on pourrait aussi rechercher les modes de transports utilisables. Si le rail et la mer sont des modes possibles, suivant des critères à définir, il faudrait les privilégier ce qui apporterait une justification aux transferts modaux proposés. Nous avions signalé cette approche fin 2006 dans l’édition originale de ce document et nous avons été confortés en voyant que le CERTA, dans son étude citée au § 2.2, évoquait ce type d’approche. Toutefois on peut s’étonner que cette méthode ne soit évoquée que pour les autoroutes de la mer. A notre avis une telle analyse doit être envisagée également pour le rail. 3.1. Rappel de la nomenclature NST pour les marchandises Nomenclature officielle européenne rénovée en 1970 : il s’agit d’une codification de la marchandise transportée. Elle est appelée Nomenclature Statistique Transport (NST). Elle est constituée de 10 chapitres indiqués ci-dessous : o o o o o o 0- Produits Agricoles 1- Denrées alimentaires, Fourrages 2- Combustibles minéraux 3- Produits Pétroliers 4- Minerais, Déchets pour la métallurgie 5- Produits métallurgiques -8- Coordination Bordeaux Incontournable o o o o 6- Minéraux bruts, matériaux de construction 7- Engrais 8- Produits Chimiques 9- Machines, Véhicules, Transactions 3.2. Unités de mesures utilisées Suivant les documents consultés on constate que, selon les utilisateurs, plusieurs unités sont utilisées. On peut noter que : o o les décideurs des mouvements de marchandises raisonnent en coûts, o o les tonnes sont une unité affectée par le nombre de stockages. les pouvoirs publics sont concernés par les T x km qui déterminent la congestion et les coûts sociaux mais c’est une unité peu représentative ni de la production, ni de la vente de transport Les flux sont également exprimés en nbre-véhicules / jour En fait il n’y a pas de choix qui puisse satisfaire tout le monde. Pour ce qui concerne notre problème nous demandons l’utilisation d’unités ayant une relation simple afin de faire des conversions faciles suivant le problème envisagé. A cet effet nous demandons l’utilisation de tonnes ou de nbrevéhicules./.jour avec une règle de conversion pour les PL de : Un PL transporte en moyenne 15 tonnes de marchandises : valeur estimée d’après certains documents relatifs au CAB et qui devrait être confirmée par les autorités compétentes. 3.3. Connaissance de la répartition des volumes en fonction de la nature de ces marchandises • Evolution de la nature des marchandises transportées L’analyse évoquée ci-dessous est assez ancienne et devrait être affinée et actualisée mais elle montre qu’effectivement les taux de croissance dépendent bien de la nature des marchandises. La méthode proposée devrait donc permettre des prévisions plus proches de la réalité. La croissance des T x km est due plus à l’augmentation des tonnages qu’à l’augmentation des distances moyennes. -9- Coordination Bordeaux Incontournable Ces graphiques montrent que la croissance des transports est essentiellement due aux produits manufacturés, accessoirement aux produits agricoles et agroalimentaires. Ce sont les deux catégories pour lesquelles le déséquilibre entre la route et le rail est le plus important et il s’est accru sur la période. La part de marché du fer pour les produits manufacturés est passée, en T x km, de 32% en 1980 à 20% en 2000. Il existe d’autres statistiques sur l’évolution du transport routier par type de conditionnement et celle des distances de transport mais elles ne portent que sur les véhicules immatriculés en France. Leur interprétation est très difficile étant donnée la part importante de PL étrangers circulant sur nos routes et autoroutes. 3.4. Scénario de croissance prévisible par nature de marchandises Des études et exploitations de données devraient être faites pour évaluer les perspectives de trafic à long terme. En particulier, une meilleure connaissance de la nature des marchandises transportées permettrait de lier les perspectives de transport avec les perspectives d’évolution des secteurs de production correspondants. De plus les caractéristiques spécifiques de chaque mode de transport étant assez différentes, la nature des produits qu'ils transportent où des conditionnement qu'ils exigent ne sont pas systématiquement transposables. Ceci permettrait de mieux prévoir les transferts intermodaux possibles et d’ajuster les prévisions en conséquence On a observé une évolution importante des exigences des chargeurs, de la logistique même du transport qui implique un service de bout en bout, et dans celle de la nature et du conditionnement des produits eux-mêmes. Dans ce contexte o On a assisté, ces dernières années, à une érosion du transport ferroviaire. Les marchandises pour lesquelles le rail est performant sont moins produites ou moins transportées. La part de marché du rail diminue sur les produits qui sont les plus transportés. La croissance du conditionnement en palette traduit la diminution de la taille des envois, la palette permettant d’individualiser des charges de quelques centaines de kilos. Enfin, l’allongement des distances de transport n’apparaît pas si forte et le rail n’en bénéficie pas particulièrement. o le mode maritime est resté bien placé pour des transports de masse comme les produits énergétiques et dérivés, les produits chimiques de base, les céréales, les vracs métallurgiques (dont la croissance des échanges est plutôt modeste) ou sur les relations avec les îles britanniques (dont il assure près de 80% des trafics en tonnes). Cependant, il n'a pas vraiment encore percé dans les créneaux de marché en fort développement : ceux-ci demandent une approche beaucoup plus intégrée du transport, particulièrement pour les produits intermédiaires et manufacturés, les biens d'équipement et de consommation et les produits agricoles. 3.5. Comment affiner les prévisions de croissance Si l’on souhaite utiliser ce type d’information pour faire des prévisions, il est bien entendu nécessaire de disposer d’informations à un niveau plus fin qui permettent de disposer d’évaluation des perspectives d’évolution de la production et de la distribution. 4. Variations du trafic de marchandises Il faut arriver à se donner les moyens de définir une politique des transports plus « durable » comme cela est spécifié dans la Stratégie Nationale du Développement Durable : « Les impacts négatifs des transports sur l’environnement, sur la santé et sur le cadre de vie doivent être réduits de façon drastique tout en permettant le nécessaire développement économique et une mobilité facile de nos concitoyens de façon drastique. Il faut arriver à se donner les moyens de définir une politique des transports plus « durable » comme cela est spécifié dans la Stratégie Nationale du Développement Durable Le Gouvernement a décidé de lancer une réflexion globale s’appuyant sur plusieurs études et rapports récents (voir § 5.2.1.), qui abordent les différents volets de la politique des transports. A la suite du débat qui vient de se dérouler au Parlement, le Gouvernement a redéfini la politique des transports. Une meilleure gestion des infrastructures s’appuiera sur la mise en place d’une approche économique et d’une tarification qui orientent vers une mobilité durable en intégrant les aspects environnementaux, sociaux, territoriaux et de compétitivité internationale. » Pour cela nous demandons une internalisation des coûts environnementaux et sociaux dans le prix du transport des marchandises par la route, ce qui faciliterait le report modal vers le rail ou la mer - 10 - Coordination Bordeaux Incontournable « Une concertation sera engagée avec les collectivités locales afin de lever les obstacles concrets qu’elles rencontrent pour mener localement une politique globale des transports, des déplacements, du stationnement et du développement urbain. » Les décideurs doivent comprendre que la logique qui a prévalue jusqu’à maintenant est dépassée. L’objectif à atteindre est une diminution de ce trafic mais il y a malheureusement toujours des causes qui favorisent son augmentation. Il est donc nécessaire d’analyser les deux aspects. 4.1. Ce qui favorise l’augmentation du trafic Les exemples cités ci-dessous ne sont certainement pas exhaustifs et peuvent prêter à discussions. 4.1.1. Les délocalisations Pour diminuer les coûts de production et malgré le coût du transport il est devenu intéressant de faire fabriquer des marchandises hors de nos frontières et de les rapatrier en France d’où un accroissement du trafic en provenance directe des pays « producteurs ». Cette façon de faire a également comme conséquence une perte importante d’emplois industriels dans notre pays. 4.1.2. La logistique des flux tendus Ce problème est sujet à polémique car il est recevable d’un point de vue économique mais il est très mal perçu du point de vue de l’environnement. Comme il influence beaucoup les flux de marchandises il est normal que la question soit posée. La réponse est plus difficile car elle dépend des objectifs prioritaires que l’on se fixe. Pour le moment son couplage avec la croissance économique est toujours d’actualité mais le respect du protocole de Kyoto sur les émissions de GES devrait prendre plus d’importance à l’avenir. Le rapport de la DATAR aborde ce point avec les arguments suivants : « Le couple production – distribution a connu avec l’internationalisation de l’économie des évolutions considérables ces vingt dernières années. L’ensemble de la chaîne repose désormais le plus souvent sur des flux tendus. Elle a du s’adapter à une demande de plus en plus diversifiée, évolutive et impérative. La baisse du prix des transports qui a permis cette évolution a favorisé l’augmentation des fréquences et accompagné l’allégement et le fractionnement des lots. L’un des paradoxes est l’évolution des tonnages transportés. Ils ont diminué de près de 20% en 30 ans alors même que la production industrielle progressait de 60% (traduction notamment du processus de tertiarisation de l’économie). Mais dans le même temps, le kilométrage moyen effectué par chaque tonne n’a cessé de progresser à un rythme supérieur au PIB. Les sites de production se sont spécialisés grâce à une transformation des chaînes logistiques plus consommatrices de distance. Mais d’autres enjeux pourraient, sur une longue période, amener le secteur de la production à reconsidérer son organisation comme on l’a évoqué précédemment. La lutte contre les émissions de gaz à effet de serre devrait passer par la mise en place de permis d’émission (à partir de 2005). Pour les industriels, ces permis pourraient porter sur les processus de fabrication et sur la chaîne logistique. Or les gains sur les processus ayant très souvent été obtenus, l’effort pourrait principalement porter sur une réorganisation des chaînes logistiques. On voit d’ailleurs se développer chez les industriels une réflexion concernant l’évolution du modèle logistique. Récemment, Gérard Serre, directeur logistique de Yoplait indiquait : « Dans un contexte marqué par une congestion des infrastructures de déplacements ; les transports deviennent des ressources limitées et donc demain plus chères. Il n’est pas utopique de penser que le prix du transport va doubler entraînant une rupture des équilibres économiques et moins de gaspillage ». Derrière ces enjeux, on retrouve la question du découplage entre croissance de l’économie et croissance des transports. » On peut compléter ces généralités par quelques précisions complémentaires : o On assiste à une augmentation de la productivité grâce à une augmentation des coefficients de chargement des véhicules et par une diminution des retours à vide. Sur ce point également on trouve des avis divergents. Il existe une statistique pour 2005, voir tableau ci-dessous, qui donne le pourcentage de camions et de semi-remorques (ou tracteurs routiers) qui circulent à vide. Les valeurs indiquées ne permettent pas de connaître l’évolution ces dernières années mais elles donnent un ordre de grandeur. - 11 - Coordination Bordeaux Incontournable Genres Trajets Camions Tracteurs routiers Total Total 7 530 13 838 21 368 dont en charge 5 438 10 554 15 992 dont à vide % à vide En million de véhicules x km 2 092 3 284 5 376 27.8% 23.7% 25.2% Source : MTETM/SESP, enquête TRM 2005 o Le développement et l’utilisation de logiciels informatiques apportent toujours des améliorations malgré certaines limitations qui commencent à apparaître comme la taille maximale des PL. Cette utilisation de logiciels semble être l’apanage du transport routier, ce qui lui donne des avantages pour son développement o On observe également une diminution de la taille des « colis » et un allongement des temps de transport. Compte tenu de ces éléments ce poste mérite qu’on y réfléchisse. 4.1.3. Les importations étrangères à partir de ports européens Même si la France limite ses importations directes depuis l’étranger l’ouverture des frontières en Europe nous fait « bénéficier » des importations faites par d’autres pays en augmentant encore le trafic de marchandises. 4.2. Ce qui pourrait le faire diminuer 4.2.1. La politique de la France en matière de transports • « Rappel des conclusions du CIADT du 18/12/2003 o o o o • Favoriser le développement économique local Augmenter l’attractivité des territoires dans une Europe élargie Prise en compte des enjeux environnementaux Internalisation des coûts sociaux, environnementaux et de santé publique Développement durable des transports o o o o o Amélioration de la qualité du service Rééquilibrage des différents modes de transport ∗ Optimisation des lignes SNCF ∗ Autoroutes de la mer ∗ Transport fluvial Impératif de sécurité Lutte contre le bruit Tenir compte du changement climatique et du respect du protocole de Kyoto » On remarque que pour notre région cela se traduit par un accroissement des facteurs de pollution, liés à des prévisions de croissance du trafic routier servant de caution aux projets de nouvelles infrastructures routières : o o o o o Un contournement autoroutier Une autoroute Langon - Pau La transformation de la N 10 au sud de Bordeaux en autoroute 2 x 3 voies à péage La mise à 2 x 3 voies de la rocade La Trans - navarraise - 12 - Coordination Bordeaux Incontournable 4.2.2. Le découplage croissance économique / trafic de marchandises 4.2.2.1. Rappel de la définition C’est une diminution du rapport entre la croissance des transports et la croissance économique. Le schéma de Développement Durable prévoit également un découplage entre croissance économique et impacts environnementaux dans son Programme d’Actions pour les Transports : « Les actions en amont sur les comportements générateurs de transport devraient se situer dans une perspective à moyen terme. L’idée de découplage entre la croissance du transport de fret et celle de l’économie implique, en effet, des évolutions fortes dans l’organisation des modes de production et de distribution, peu réalistes à court terme, notamment compte tenu de l’élargissement de l’Union européenne. » 4.2.2.2. Il y a des risques D’après le sénateur Oudin, l'idée de découpler l'évolution des modes de transports de la croissance économique n'est pas tenable : l'arrêt de l'investissement, donc des réalisations de nouvelles infrastructures, conduirait à affaiblir la croissance économique en créant des dysfonctionnements et des engorgements. Ö Il faut procéder autrement 4.2.2.3. Croissance économique moins riche en transports • • • Il faut une politique volontariste pour arriver à une décroissance souhaitable mais également nécessaire : la Suisse et l’Autriche ont pris des dispositions pour transférer le trafic routier vers le rail Il faut transférer ce trafic vers des modes de moindre impact environnemental Trafic international : suivant la DATAR une dégradation de la situation démographique de l’Espagne semble se présenter ce qui pourrait faire baisser ce type de trafic. De plus en matière d’agriculture les importations venant d’Espagne ne pourront pas augmenter indéfiniment pour au moins deux raisons : o o les surfaces exploitables vont vite arriver à saturation le manque d’eau va vite devenir rédhibitoire, ce qui est déjà effectif. Mais beaucoup d’autres estiment plutôt que ce trafic sera encore en augmentation, en particulier le CERTA dans son document cité au § 2.2. On constate un manque d’informations fiables sur le trafic de marchandises au niveau européen. 4.2.2.4. Investissement Il faudrait ajuster l’investissement public à la réalité des besoins car il y a de fortes contraintes financières : le budget de l’Etat a ses limites. 4.2.3. L’optimisation de l’exploitation de la route et de la gestion du trafic D’après la Stratégie Nationale du Développement Durable • • « elle pourrait apporter des gains significatifs de consommation d’énergie par tonne x kilomètre ou voyageur x kilomètre transporté par des dispositions techniques, réglementaires et tarifaires qu’il convient d’étudier : véhicules routiers davantage remplis, roulant moins souvent à vide, régulation des vitesses, gestion des feux, amélioration de la voirie et des comportements individuels de conduite automobile, modulations des péages, systèmes d’information et nouvelles technologies » de même la gestion des fortes concentrations de trafic routier « pourrait conduire à un ensemble de mesures de réglementation du trafic et d’intensification des contrôles, tant sur les itinéraires interurbains à fort trafic que sur les circulations urbaines et périurbaines, en vue de limiter les conflits entre les usagers (voitures et poids lourds) et de fluidifier la circulation en limitant les consommations et pollutions locales, ainsi que le bruit. Ces mesures porteraient notamment sur : o le respect des limitations de vitesse et des inter-distances pour les véhicules légers et les poids lourds ; o la limitation de circulation des poids lourds à certaines périodes (pointes de trafic, conditions hivernales exceptionnelles, …) ; - 13 - Coordination Bordeaux Incontournable o le renforcement du contrôle technique au bord de la route, notamment sur la mesure des émissions polluantes ». 4.2.4. Le changement de comportement Cela concerne les citoyens mais aussi les entreprises car le comportement de chacune de ces catégories a des conséquences sur le développement des transports. Ceci est confirmé dans la Stratégie Nationale de Développement Durable dont voici un extrait concernant les transports : « Les entreprises et les administrations devront être encouragées à prendre en compte l'impact sur les transports de leurs choix d'implantation et de leur organisation, notamment à travers la logique des « projets de réduction d'émissions ». Une concertation sera engagée avec un certain nombre de grands chargeurs « intégrateurs de chaînes de transport ». Il s’agira de réfléchir aux instruments envisageables au niveau européen pour intégrer une contrainte globale de modération des besoins de transport dans leur organisation logistique. Un volet spécifique sera consacré à l‘organisation des livraisons en ville. » Dans le cadre du SRIT, il est fortement souhaitable de faire une campagne de sensibilisation suivie d’incitations financière pour aider les entreprises à changer leurs comportements. Il est nécessaire de faire prendre conscience à chaque individu qu’il possède une partie de la solution aux problèmes environnementaux en ayant un comportement responsable. Comme c’est déjà le cas avec la gestion des déchets (suppression des sacs plastiques) et de l’eau (récupération des eaux de pluie recyclées). D’après la MIES (Mission Interministérielle sur l’Effet de Serre) « la promotion de filières courtes constitue en tout état de cause une priorité. En effet, si dans le domaine de l’énergie les solutions à la réduction des émissions existent, ou au moins des solutions sont en perspective, sur le plan technologique et du point de vue économique, ce n’est pas le cas en ce qui concerne les transports. Dans ce domaine, les progrès réalisés en termes de technologie des véhicules sont plus que compensés par l’accroissement du nombre de kilomètres parcourus. C’est une question qui peut se décliner au niveau régional et local, comme sur le plan national, européen, mais aussi mondial ». On peut donc militer pour une relocalisation de l’économie. Par exemple, Il faudrait arrêter de consommer des fraises en hiver et ne consommer que des fruits de saison produits localement, favoriser une agriculture locale respectueuse de l’environnement et employant une main d’œuvre locale. Cesser de consommer de l’eau en bouteille quand ce n’est pas nécessaire. Voici d’autres exemples de circulation inutile des marchandises : • • • • des crevettes pêchées en Scandinavie, sont décortiquées au Maroc et reviennent en Europe, ou bien des poires produites en Gironde vont à Rungis pour être ensuite vendues dans nos hyper marché girondins et que dire des chaussures qui viennent d’Allemagne se faire mettre les lacets au Portugal ! pour terminer Nicolas Hulot soulignait lors de son audition par la MIES : « Ne devrait-on pas s’interroger sur cette véritable débauche énergétique illustrée par la collision, dans le tunnel sous Fourvière à Lyon, de deux camions chargés l’un de tomates du nord de l’Europe à destination du Portugal et l’autre de tomates espagnoles à destination de la Scandinavie ? tenir compte du véritable coût énergétique de la réfrigération et du transport dissuaderait sans doute de telles aberrations. » Enfin une conduite plus apaisée sur routes et autoroutes ainsi que le respect des limitations de vitesse vont dans le sens d’une diminution de la consommation de carburant. Le Groupe Facteur 4, chargé d’études concernant le réchauffement climatique, est très conscient de ces problèmes de changement de comportement et les exemples qu’il présente sont tirés des problèmes liés aux transports. Voici quelques exemples : o o « utiliser les transports en commun » apparaît hors de portée pour une majorité de personnes. Les femmes sont en général plus nombreuses à approuver des mesures réglementaires sur la mobilité comme « limiter la vitesse sur autoroute à 110 km/h » ou « limiter la vitesse des automobiles dès leur fabrication ». - 14 - Coordination Bordeaux Incontournable o Elles apparaissent en général plus prudentes ou plus sensibles aux risques que les hommes : ce sont plutôt les femmes qui achètent des 4x4, l’accident automobile étant un risque plus avéré que le réchauffement climatique. o Les personnes les plus éduquées sont les moins favorables à « stopper la construction de nouvelles autoroutes pour affecter cet argent au transport ferroviaire », « baisser la vitesse limite sur autoroute à 110 km/h », « interdire la climatisation dans les voitures » et surtout « taxer le transport aérien pour favoriser le transport par train ». o Elles sont en revanche plus favorables que les autres catégories à « mettre une taxe sur les véhicules qui consomment beaucoup d’énergie ». Voici quelques conditions d’appropriation des changements de comportement par le public o L’expertise ne suffit pas à la décision politique, les décisions politiques ne sont pas toujours celles que l’expertise impose, car d’autres facteurs entrent souvent en ligne de compte : critères économiques, budgétaires, sociaux…. o o Une bonne décision est une décision qui reçoit une certaine acceptabilité au sein de la société. o La communication est nécessaire pour initier l’action. Acceptabilité des décisions publiques par chaque citoyen pris individuellement : à l’autre bout de la chaîne, chaque citoyen détient, en choisissant son mode de transport, une part de décision qui influera sur le total des émissions des transports Il est souvent peu conscient de l’enjeu de ses décisions. Ces exemples montrent qu’en plus de décisions « techniques » il faudra mettre en place un plan de communication efficace pour emporter l’adhésion du public sinon on risque l’échec. 4.2.5. L’internalisation des coûts Les dépenses engagées par les collectivités pour entretenir les réseaux routiers et régler les problèmes sociaux induits par les délocalisations devraient être à la charge du transport routier ainsi que les problèmes de santé publique induits par le bruit et la pollution : particules mais aussi NOX, ozone, … Ainsi on appliquerait le principe du pollueur - payeur ! L’externalisation actuelle de ces coûts entraîne des coûts de transports routiers artificiellement bas et ne permet pas de réfléchir à des solutions alternatives rentables. Pour une bonne compréhension du problème il serait intéressant de connaître : o o Les différents postes concernés par cette internalisation le coût réel de ces postes qui sont pris en compte par les utilisateurs alors qu’ils devraient être à la charge des transporteurs. On peut faire des propositions pour définir des principes de tarification de l’usage des infrastructures et pour la structure des redevances, l’objectif étant d’imputer à chaque mode de transport les coûts externes qu’il provoque : ce pourrait être une des taches du SRIT que de demander une évaluation chiffrée des coûts induits sur la santé. . De même est-il possible d’évaluer les coûts environnementaux sur le long terme ? En particulier est-il possible de prévoir les conséquences sur la bio diversité de la parcellisation des territoires. o o Cela indique les priorités que se donne la collectivité Cela devrait orienter la demande de transport Il y a deux types de messages à faire passer • • Il faudra payer plus si on doit développer des infrastructures nouvelles ou aménager les anciennes. Il faut faire payer la congestion sans accroître les capacités des infrastructures saturées pour limiter le trafic dans les zones où : o o o la construction de nouveaux axes serait trop coûteuse il serait impossible de construire de nouveaux axes pour des raisons environnementales La population refuse toute nouvelle infrastructure La taxation des transporteurs n’est pas la seule solution pour orienter le système logistique vers une organisation moins consommatrice en transport. - 15 - Coordination Bordeaux Incontournable • • La technique des flux tendus profitant de la différence de prix entre le stockage in situ et le stockage roulant (dans les camions) génère un important trafic routier. L’idée est de taxer cette différence de prix pour la rendre beaucoup moins attractive ou de supprimer l’impôt sur les stocks. Le protocole de Kyoto prévoit la mise en place de permis d’émissions de CO2 : pour le secteur de la production il faudrait couvrir l’ensemble procédé industriel + organisation logistique. Il faut néanmoins se poser la question de savoir si ces permis d’émissions sont une bonne solution car ils ont été fortement contestés récemment par Bruxelles, tout du moins pour la façon dont les quotas ont été déterminés : trop élevés donc sans intérêt. 4.2.6. Les projets français dans ce domaine 4.2.6.1. Nouvelle taxe mise en place en Alsace 4.2.6.2. Travaux de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et techniques 4.2.6.3. Mise en place de mesures fiscales On trouvera en annexe le détail de toutes ces mesures. Celles-ci devraient permettre de financer des améliorations dans les infrastructures de transport. Or, l'expérience montre que, plus ou moins rapidement, toute nouvelle taxe finit par alimenter le budget général et plus du tout l'objet pour lequel elle avait été créée : rappelons nous la célèbre vignette automobile ! On notera enfin que le coût de réalisation et d’entretien d’une autoroute pour tout type de véhicules (VL et PL) est beaucoup plus important que celui d’une autoroute pour VL seulement. 5. Transferts entre modes de transports 5.1. Rappel des principes retenus : transfert multimodal volontariste • Les prévisions de trafic : l’élaboration des schémas de service Parmi l’ensemble des scénarios proposés par les SSC de transports seul le scénario « Multimodal Volontariste » affiche les objectifs du gouvernement : o maintien du transport de marchandises à un niveau élevé avec un objectif exceptionnel de trafic ferroviaire : passer de 50 à 150 GT x km en 2020, o freiner très fortement la croissance du transport routier de marchandises pour ne pas dépasser un trafic de 300 milliards de tonnes x km : soit une croissance de 0.5 % / an o doubler le fret voies navigables mais ne parle pas du cabotage ni des « autoroutes de la mer » 5.2. Les propositions faites dans des rapports officiels 5.2.1. Les rapports préparatoires au débat parlementaire Le gouvernement a souhaité pouvoir disposer d’une appréciation précise de la situation des équipements et des divers projets envisagés. Un certain nombre d’études et de rapports ont ainsi été réalisés pour éclairer les décisions à prendre : • • • Le rapport des sénateurs Hubert HAENEL et François GERBAUD (février 2003) a fait des propositions pour relancer le fret ferroviaire français. L’audit du Conseil Général des Ponts et Chaussées et de l’Inspection générale des finances (mars 2003) avait pour objet de préciser le coût et l’état d’avancement des grands projets d’infrastructures de transports terrestres, d’apprécier leur rentabilité et leur intérêt socioéconomique, d’évaluer les enjeux qu’ils peuvent représenter pour la politique européenne des transports, la sécurité routière, l’environnement, l’aménagement et le développement durable du territoire, enfin de mesurer les besoins de financement des projets d’ici 2020. Le document prospectif de la DATAR « La France en Europe : quelle ambition pour la politique des transports ? » (avril 2003), destiné à éclairer le débat en mettant en perspective quatre enjeux stratégiques en matière de politique de transport et d’aménagement du territoire (renforcer l’efficacité du système logistique, développer la performance des portes intercontinentales de la France, développer l’accessibilité des régions métropoles, améliorer la desserte des régions enclavées ou périphériques). - 16 - Coordination Bordeaux Incontournable • Le rapport du sénateur Henri de RICHEMONT (avril 2003) a été consacré au développement du cabotage et à l’avenir du pavillon maritime français. 5.2.2. Le débat parlementaire Lors d’un débat très riche en mai - juin 2003, les parlementaires se sont prononcés sur la nécessité de définir une politique des transports intermodale et ambitieuse, adaptée à la fois aux enjeux européens et à ceux du développement durable. Ils ont également souhaité que cette politique conduise à un réel rééquilibrage des modes de transport de voyageurs et de marchandises. 5.2.3. Proposition de loi portant diverses dispositions en matière de transport Annexe au procès-verbal de la séance du 2 juillet 2003 La présente proposition de loi se compose de 16 articles. • • • • • • • L'article 1 prévoit que les schémas régionaux de transport doivent intégrer les exigences liées à l'inter modalité et à la protection de l'environnement. Il fixe un délai pour l'achèvement de ces schémas, qui devront être achevés au plus tard au 31 décembre 2004. L'article 2 prévoit la possibilité pour des régions de s'associer, et d'élaborer des schémas interrégionaux de transport, qui devront définir les actions à entreprendre pour mettre en oeuvre les grandes liaisons nationales et trans-européennes. L'article 3 prévoit que les conventions de concession doivent prendre en charge tous les ouvrages et aménagements accessoires réalisés sur les autoroutes concédées, l'équilibre financier du contrat étant assuré par un ajustement des péages ou un allongement de la durée de la concession. Lorsque l'équilibre ne peut être atteint par ces moyens, ni par un soutien du fonds national de financement et de péréquation des infrastructures de transport, une participation financière peut être exigée de la collectivité territoriale en cause. Les articles 4 à 8 sont relatifs au financement des infrastructures routières L'article 9 concerne la péréquation des ressources entre les modes de transports. L'article 10 supprime les deux établissements publics créés par la loi du 3 janvier 2002 : le Fonds pour le développement de l'inter modalité dans les transports et le Fonds pour le développement d'une politique intermodale des transports dans le massif alpin. Les articles 11 à 14 visent à créer une autorité de référence dans le domaine des transports : le Conseil supérieur des transports, autorité indépendante associée à l'élaboration et à la mise en oeuvre de la politique des transports intérieurs dans le domaine de compétence de l'Etat. Celui-ci, bénéficiant des moyens d'expertise de la commission nationale des comptes de transport, a pour mission de suivre la politique de l'Etat en matière de transports, de formuler des avis sur les schémas de services collectifs et les comptes des opérateurs publics de transports, et de présenter des avis sur tous les projets d'actes nationaux et communautaires dans le domaine des transports. 5.2.4. Le CIADT du 18 décembre 2003 Tenant compte des différents rapports qui lui ont été remis et du débat parlementaire, le gouvernement a pris un certain nombre de décisions lors du CIADT du 18 décembre 2003. • • La politique des transports doit désormais s’intégrer dans une politique plus générale tendant à favoriser le développement économique, l’attractivité des territoires dans une Europe élargie, la prise en compte des enjeux environnementaux, globaux et locaux. Un développement durable des transports doit respecter les priorités suivantes : o o o o o l’amélioration de la qualité du service rendu à l’usager ; un rééquilibrage nécessaire des différents modes de transport ; l’impératif de la sécurité routière ; la lutte contre le bruit ; la lutte contre le changement climatique et la déclinaison du protocole de Kyoto. - 17 - Coordination Bordeaux Incontournable Le report du trafic routier sur d’autres modes de transports est l’un des enjeux majeurs du programme d’infrastructures du gouvernement. Les trois quarts des projets retenus sont ferroviaires, fluviaux ou maritimes : 8 projets de lignes nouvelles à grande vitesse, 3 grandes liaisons d’aménagement du territoire, 5 grands axes ferroviaires pour le fret, 2 aménagements portuaires, le canal à grand gabarit Seine- Nord Europe et les autoroutes de la mer. 5.3. Le développement du fret ferroviaire Le rapport des sénateurs Haenel et Gerbaud fait un bilan assez catastrophique de l’activité fret à la SNCF. Après un bref état des lieux alarmant, soulignant les enjeux stratégiques qui conduisent à la nécessité de définir un scénario de ruptures, nous formulons des propositions pour élaborer une véritable politique du fret ferroviaire opérationnelle à court et long terme. Il nous paraît nécessaire, tout à la fois, d’arrêter une nouvelle stratégie et organisation de la SNCF et de son groupe, de réorganiser le secteur ferroviaire français, de développer une complémentarité route – rail, d’aborder de front les questions d’infrastructure et de mobiliser de nouveaux moyens de financement nationaux et européens. Le succès de cette politique passe par une mobilisation de tous les partenaires : Europe, Etat, collectivités locales, entreprises ferroviaires, chargeurs. Si on examine l’évolution de fret ferroviaire depuis 1978 (document SNCF cité par le rapport sénatorial) on observe bien le déclin de cette activité depuis cette date jusqu’en 1993 mais il y a une certaine reprise jusqu’en 2000. Encore une fois le rapport sénatorial est sans ambiguïté sue les mesures à prendre : Il nous est apparu qu’il n’y avait qu’une alternative : le scénario du déclin que serait le statu quo à tous les échelons et le scénario de rupture qui permettrait de répondre aux enjeux identifiés. Le scénario du déclin : le statu quo. « Le fret ferroviaire reste marginal au plan économique. En l'état on ne pourra donc jamais soulager le trafic routier par le ferroviaire. Si ça continue, le fret ferroviaire est condamné ». Le scénario réaliste : des ruptures. Aussi, la nécessité de ruptures s’impose et doit s’appliquer à l’ensemble des acteurs impliqués dans le fret ferroviaire. o Il n’est plus de mise, aujourd’hui, d’évoquer le doublement du volume du trafic alors que ni l’entreprise ferroviaire, ni le réseau ne sont en mesure d’y répondre en l’état o Il faut refuser l’immobilisme actuel, ou le statu quo, qui inscrit le fret ferroviaire dans une spirale de déclin - 18 - Coordination Bordeaux Incontournable o Il faut tout autant refuser, sous couvert d’assainir la situation du fret ferroviaire, de préconiser un scénario de repli sur les marchés les plus rentables. 5.3.1. Le plan fret de la SNCF En 2003 la direction de la SNCF a élaboré un plan de redressement « Repenser l’offre au client pour gagner ». En voici quelques extraits : Le Plan Fret 2006 - Des objectifs ambitieux et réalistes o o o Reconquérir la confiance client par le retour à une qualité de service garantie Restaurer les bases de l’équilibre économique Se positionner comme l’un des deux acteurs structurants du fret ferroviaire en Europe Un développement supérieur à 3 % par an dès 2007 • Quatre axes de progrès : o o o o Une qualité optimisée par la mise en place d’une nouvelle organisation de la production Une compétitivité renforcée pour obtenir un gain d’efficacité globale de 20 % en 3 ans Le repositionnement commercial se met en place Une européanisation maîtrisée pour garantir une qualité de bout en bout aux industriels européens On voit, sur cette carte, que l’arc atlantique est complètement ignoré Le 19 novembre 2003, le Président de la SNCF s'est donné 3 ans d'ici à 2007, pour reconstruire des bases solides pour la croissance de Fret SNCF en France et en Europe. Pour le Président Gallois, la SNCF devra se situer dans une perspective de développement du fret et non dans une stratégie de repli. Après une période de recherche de rentabilité des trafics déficitaires (…) et une amélioration de sa productivité et de sa qualité de production, Fret SNCF pourra prétendre à une croissance de trafic estimée à 3% par an, à partir de 2007, sur la base d'une croissance économique de 1,5 % par an. La réussite des objectifs du plan Fret, examinée à chaque fin d'exercice par la Commission Economique Européenne, conditionne le versement des aides de l'état et de la SNCF pour recapitaliser le Fret ferroviaire et assurer les investissements nécessaires à son développement. (1,5 milliard d'euros sur 3 ans, dont 800 Etat et 700 SNCF, premier versement réalisé en 2005). - 19 - Coordination Bordeaux Incontournable • Les objectifs nationaux En 2002 les schémas multimodaux de « Services Collectifs de Transport de Marchandises » annonçaient 100 Gt x km en 2010 et 150 Gt x km en 2020. Ces objectifs ne sont plus d'actualité (ils étaient semblables à ceux proposés dans le rapport Becker pour le trafic marchandises à travers les Pyrénées : trafic multiplié par 3). Ils seraient de fait ramenés par la SNCF à 73,6 Gt x km sur le réseau national en 2020 sachant que le fret en 2003 était légèrement supérieur à 50 Gt x km. D'ici à 2007, un décrochement significatif du trafic du fret SNCF est prévu. Il est question de 10 % de perte d'activité fret durant cette période. De 50 Gt x km en 2003, la SNCF passerait à 45 - 46 Gt x km en 2006 pour croître à nouveau par la suite. 5.3.2. Discours du Ministre des Transports – 2 mars 2005 Nous venons d’apprendre (…) que la Commission européenne donne son feu vert pour l’aide de l’État français à la SNCF : (…) dotation en capital de 800 millions d'euros pour accompagner la réussite du plan Fret. Nous avons été convaincus dès la fin de l’année 2003, du caractère inéluctable et urgent de ce plan, pour faire renaître le transport de marchandises par le rail et lui donner toutes les chances de se développer. C’est pourquoi, il fallait une réaction responsable et courageuse. Le «plan Fret 2006» a donc été mis en place par la SNCF et adopté par le gouvernement dans le but essentiel de doter la branche Fret de la SNCF d’une structure financière et d’un modèle d’organisation sains pour retrouver une croissance durable, évaluée à 1,2% par an à partir de 2007 (à rapprocher des 3.% annoncés dans le Plan Fret). C’est donc bien un plan de relance et de croissance qui s’inscrit pleinement dans la politique gouvernementale de développement des modes alternatifs à la route. Cette politique de soutien aux modes alternatifs à la route se traduit par les décisions d’investissements qu’a prises le gouvernement. Au cours du CIADT du 18 décembre 2003 75% des investissements prévus sont alternatifs à la route. Le ferroviaire est le grand bénéficiaire, et le fret voit donc les grands axes renforcés ou bien créés, avec des chantiers en cours ou encore des projets de ligne voyageurs (telles que les lignes à grande vitesse Sud Europe Atlantique ou Rhin-Rhône) qui permettront de libérer des sillons pour le transport de marchandises sur les lignes classiques. Par ailleurs la SNCF signale dans « Le plan Fret 2006 » que celui-ci est en pleine ascension. Après neuf mois, les premiers résultats sont prometteurs : le plan Fret 2006 est en train de réussir. Ceci est confirmé dans le discours du Ministre. 5.3.3. Position de la Commission Européenne Une dépêche de l’AFP du mois de juin 2006 indiquait un changement de politique des transports de l’UE • Bruxelles tempère ses ambitions pour le rail o La Commission européenne a révisé à la baisse ses ambitions pour le transport ferroviaire, préférant rendre moins polluante une route omniprésente plutôt que de chercher coûte que coûte un rééquilibrage vers le rail. o Alors qu'elle mettait il y a cinq ans l'accent sur la nécessité d'enrayer le déclin du rail par rapport à la route, la Commission préfère aujourd'hui "optimiser le potentiel de chaque mode de transport pour atteindre les objectifs de systèmes propres et efficaces". o "Il faut que la route, dont on ne peut pas se passer, soit aussi plus verte", a souligné devant la presse le commissaire européen aux Transports, Jacques Barrot. o Il n'est pas question d'abandonner le développement du rail, mais "il faut aussi admettre qu'il faut d'abord vivre avec la route", a expliqué une source communautaire. o Du coup, Bruxelles préfère miser sur le développement du ferroviaire là où il est concurrentiel: sur les longues distances ou les corridors saturés, notamment les traversées alpines comme la liaison Lyon-Turin, ou le tunnel du Brenner entre l'Autriche et l'Italie. On ne parle pas non plus de l’arc atlantique - 20 - Coordination Bordeaux Incontournable 5.3.4. La triste réalité : on est très loin de faire ce qui était prévu • On nous dit que tout est mis en œuvre pour développer le fret mais il y a des différences importantes entre les discours et la réalité o RFF a bien, dans ces projets, la création de nouvelles lignes TGV destinées à soulager les anciennes lignes pour y affecter plus de train de marchandises. Cet argument de RFF est faux si on prend l’exemple de la LGV Bordeaux Irun elle n’enlèverait que 15 TGV par jour à la ligne existante qui devra faire passer à terme plus de 300 trains par jour (TER et marchandises compris) o Mais la SNCF, malgré un Plan Fret lancé en 2003, a d’abord divisé par plus de deux les objectifs pour 2020 (on passe de 150 Gt x km à 73.6 Gt x km) et n’arrive pas, en 2006, à stopper le déclin entamé en 2001. L’exemple de la plate-forme d’Hourcade est significatif à cet égard : bien que récemment mise en place, elle est menacée de fermeture parce que mal située et non rentable. Trafic fret SNCF en Mt x km 80 000 70 000 60 000 50 000 40 000 30 000 1980 1985 1990 1995 2000 données INSEE 2005 2010 2015 Plan Fret 2006 2020 2025 On voit ainsi que le déclin se poursuit en 2005 (avec une tendance un peu plus faible pour 2006 à confirmer) et que les prévisions de développement du trafic de la SNCF paraissent trop optimistes. 5.3.5. Conclusions On observe qu’il y a une très grande différence entre les objectifs du Plan Fret (pourtant revus sérieusement à la baisse : de 150 à 76.6 Gt x km de trafic marchandises) et les réalisations effectives mesurées par l’INSEE. Les données de 2004 pouvaient faire croire à une reprise possible mais celles de 2005 et les estimations pour 2006 montrent qu’il n’en est rien. La crédibilité du Plan Fret est bien entamée et nous ne voyons pas ce qui va le remettre dans le droit chemin, sa nouvelle Présidente peutêtre ? La Commission Européenne ne nous aide pas non plus avec ses déclarations précédentes. Ces incertitudes ne vont malheureusement pas aider à un transfert modal significatif pourtant indispensable si on veut ralentir fortement la croissance du trafic routier. 5.4. Le développement des autoroutes de la mer 5.4.1. Rappel de la définition : Les autoroutes de la mer sont des liaisons maritimes à haute fréquence et haute qualité de service qui visent un objectif de transfert massif de poids lourds de la route vers la mer. Elles se placent dans un double objectif de développement durable et de viabilité économique. - 21 - Coordination Bordeaux Incontournable 5.4.2. Etat de la situation Ce nouveau concept a été accepté dans son principe mais sa mise en œuvre présente beaucoup de difficultés. Des propositions ont été faites pour promouvoir ces « autoroutes ». On les trouve dans un certains nombre de documents rappelés ci-dessous o o o Rapport de sénateur de Richemont o Pour les autres contributions consulter le document cité en début du § 6.2. CR du séminaire de Bordeaux Suite au projet de loi de finances de 2005 le sénateur Charles Revet a émis un avis au nom de la commission des affaires économiques 5.4.3. Budget des réseaux de transports Pour terminer sur une note pessimiste indiquons la position de la Commission sur le budget : Le budget affecté aux Réseaux transeuropéens de transport (RTE-T) pour la période 2007-2013 pourraient subir de graves coupes, ce qui menacerait la mise en place des 30 projets prioritaires. Le Conseil européen a prévu une enveloppe de 6.5 milliards € (contre 20.35 milliards € attendus). La commission TRAN du Parlement européen a donc redéfini les priorités, pour retenir 6 projets "essentiels" : o o o o o o l'axe ferroviaire Berlin-Vérone-Bologne-Naples-Messine-Palerme ; l'axe ferroviaire à grande-vitesse du sud-ouest de l'Europe Lisbonne-Tours ; l'axe ferroviaire Lyon-Trieste-Divaca/Koper-Divaca-Ljubljana-Budapest-frontière ukrainienne ; l'axe ferroviaire Paris-Strasbourg-Stuttgart-Vienne-Bratislava ; l'axe ferroviaire reliant Varsovie-Kaunas-Riga-Tallinn-Helsinki, et la mise en place de l'ERTMS sur la ligne Gênes-Rotterdam : le système européen de gestion du trafic ferroviaire (ERTMS : «European Rail Traffic Management System») est un grand projet industriel mené par l’Europe. Il permettra d’améliorer la compétitivité et la sécurité du transport ferroviaire. La commission considère également que la réduction des financements européens des RTE obligera les États Membres à augmenter leur contribution. 5.4.4. Conclusions Les changements de comportement demandés aux chargeurs mettront certainement beaucoup de temps à être mis en pratique et malheureusement le transport routier continuera à prospérer au détriment de tous sauf à avoir une politique d’incitation très volontariste. Les paragraphes précédents montrent que le concept d’ « autoroutes de la mer » a été perçu par de nombreux acteurs dans les années 2003-2004 mais depuis cette période les projets n'ont pas beaucoup avancé. Le document récent du CERTA cité précédemment ne donne pas beaucoup d’information complémentaire. Il évoque uniquement une « Étude de faisabilité d'une ligne d'intérêt général de transport maritime à courte distance entre les ports de Dunkerque d'une part, de Bilbao d'autre part (source Catram décembre 2004) » ce qui n’est pas récent. http://www.transports.aquitaine.equipement.gouv.fr/article.php3?id_article=30 Le site ci-dessus donne des renseignements relativement complets sur les autoroutes de la mer et sur les projets sur la façade atlantique : • • • Une étude de faisabilité d'une autoroute de la mer a été pilotée en 2004 par la direction des ports et des voies navigables du Ministère de l'Equipement. Un appel à projet relatif à la mise en service et à l'exploitation d'un service d'autoroute de la mer entre la France et l'Espagne a été lancé le 17/04/2007. Le choix des ports est laissé libre pour les candidats. Que c’est-il passé entre 2004 et 2007 ? Il s'agit de transférer au moins 100 000 poids lourds et remorques par an sur le mode maritime au bout de 4 ans. Un minimum de 4 départs par semaine et par sens, puis 7 au bout de deux ans après la mise en service de l'autoroute de la mer. - 22 - Coordination Bordeaux Incontournable • • • Le Budget français pour 2007 via l'AFITF est de 41 M€ pour l'ensemble des autoroutes de la mer et l'aide au démarrage de lignes maritimes courte distance. En Espagne, la subvention accordée sera de 15 M€ maximum par autoroute de la mer. Les projets sont attendus pour le 5 novembre 2007 avec une mise en service courant 2008. Le site transports du ministère de l'Écologie, du Développement et de l'Aménagement durables met en ligne les documents de l'appel à projets. http://www.transports.equipement.gouv.fr/_article_print.php3?id_article=7538> Parmi les questions posées au sujet de cet appel à projets celle-ci est à noter car la réponse apporte des compléments intéressants : Des destinations autres que des ports français et espagnols peuvent-elles être incluses ? Pour être éligibles à l'appel à projets pour un service d'autoroutes de la mer entre la France et l'Espagne sur la façade atlantique-Manche-mer du Nord, les projets devront relier a minima un port français et un port espagnol, tous deux de catégorie A. Une candidature desservant des ports d'autres Etats sera admise dès lors que l'offre comporte un tronçon principal reliant ports français et espagnols (un ou plusieurs ports dans chacun des Etats) et qui génère un report modal significatif. L'appel à projets ouvre en effet la possibilité d'inclure, outre la liaison entre ports français et espagnols, des tronçons de cabotage national et des prolongations vers d'autres ports de pays membres de l'Union européenne et des connections vers des pays tiers. Ces prolongations ou connections ne pourront pas faire l'objet d'une subvention par les Etats au titre du présent appel à projets. 6. Les exemples de politique des transports à l’étranger 6.1. RPLP : Redevance sur les Poids Lourds liée aux Prestations La RPLP a été implantée en Suisse et au Liechtenstein au 1er janvier 2001 par la DETEC (département fédéral de l'environnement, des transports, de l'énergie et de la communication) puis en 2004 en Autriche et en 2005 en Allemagne. La Suède et la Tchéquie en planifient également l’introduction. Cette redevance a deux objectifs o tout d'abord juguler l'augmentation continue du nombre de poids lourds circulant en Suisse et au Liechtenstein, o ensuite faire payer un prix, le plus juste possible, à la distribution du fret se faisant par camion. En effet le DETEC veut faire en sorte que les différents modes de transport assument progressivement, aussi bien leurs frais d'exploitation, que les coûts externes qu'ils occasionnent en portant atteinte à l'environnement et à la santé. Parallèlement une réforme des chemins de fer a permis aux entreprises ferroviaires d'améliorer leur productivité et leur attrait. • • • Conséquence sur le trafic : à la mise en place de la redevance il y avait 1.400.000 courses de camions, au 31/12/2005 il n’y en a plus que 1.200.000 c'est-à-dire une baisse de près de 18 %. Retombée pour la politique des transports : les recettes induites par la RPLP (environ 800 millions d’euros pour 2005) ont servi pour l’essentiel au financement des grands projets de service public suisses (ferroviaires) Commentaires du conseiller fédéral Suisse Maurice Leuenberger en mai 2004 : les poids lourds sont aujourd’hui mieux chargés, l’efficience de la branche des transports s’est accrue et les courses du trafic transalpin se sont stabilisées tout en conservant un niveau de volume transporté identique 6.2. Le projet de loi en Suisse pour limiter la circulation des PL à travers les Alpes Le projet législatif concernant le trafic marchandises met l’accent sur les modalités du futur projet de transfert du trafic marchandises de la route vers le rail. Le projet porte aussi sur le transport ferroviaire des marchandises en surface et l’adaptation du droit des transports aux conditions du marché. Le détail de ce projet de loi se trouve en annexe. - 23 - Coordination Bordeaux Incontournable 7. Le respect du protocole de Kyoto 7.1. Rappel des objectifs Le Protocole de Kyoto est le principal accord de lutte contre le changement climatique. Conclu en décembre 1997 et entré en vigueur en février 2005, le protocole impose des réductions d'émissions des six principales substances responsables du changement climatique: CO2 (dioxyde de carbone), CH4 (méthane), protoxyde d'azote (N2 0) et gaz fluorés (HFC, PFC, SF 6). Dioxyde de carbone (CO2) Le dioxyde de carbone représente près de 70% des émissions de gaz à effet de serre d’origine anthropique. Il est principalement issu de la combustion des énergies fossiles (pétrole, charbon) et de la biomasse. Protoxyde d’azote (N2 0) Le protoxyde d’azote représente 16% des émissions. Il provient des activités agricoles, de la combustion de la biomasse et des produits chimiques comme l’acide nitrique. Méthane (CH4) Le méthane représente 13% des émissions. Il est essentiellement généré par l’agriculture (rizières, élevages). Une partie des émissions provient de la production et de la distribution de gaz et de pétrole, de l’extraction du charbon, de leur combustion et des décharges. Les gaz fluorés (HFC, Les gaz fluorés représentent 2 % des émissions. Ces gaz sont utilisés dans les systèmes de réfrigération et employés dans les aérosols et les mousses isolantes. Les PFC, SF 6) PFC et le SF6 sont utilisés dans l’industrie des semi-conducteurs. Les gaz fluorés ont un pouvoir de réchauffement 1 300 à 24 000 fois supérieur à celui du dioxyde de carbone et une très longue durée de vie. C’est pourquoi ils représentent un réel danger malgré la modeste part qu’ils représentent dans les émissions totales de GES. Les différents gaz ne contribuent pas tous à la même hauteur à l'effet de serre. En effet, certains ont un pouvoir de réchauffement plus important que d'autres et/ou une durée de vie plus longue. La contribution à l'effet de serre de chaque gaz se mesure grâce au pouvoir de réchauffement global (PRG). Le pouvoir de réchauffement global d'un gaz se définit comme le "forçage radiatif" (c'est à dire la puissance radiative que le gaz à effet de serre renvoie vers le sol), cumulé sur une durée de 100 ans. Cette valeur se mesure relativement au CO2. GES PRG par rapport au CO² Dioxyde de carbone 1 Méthane 21 Protoxyde d'azote 310 Perfluorocarbures 6 500 à 9 200 (selon les molécules considérées) Hydrofluorocarbures 140 à 11 700 Hexafluorure de soufre 23 900 La contrainte, ramener leurs émissions de la période 2008-2012 au niveau de l'année de référence 1990, passe par un moindre recours aux énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon), responsables de 75% des rejets réchauffant l'atmosphère. Elle ne vise que 35 pays industriels et l'Union européenne, qui représentent moins d'un tiers des émissions de gaz à effet de serre, selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE). Les réductions d'émissions de gaz à effet de serre sont différenciées: de - 6% pour le Japon et le Canada, 0% pour la Russie, - 8% pour les 15 de l'Union européenne en 1997. Pour le Canada, l'objectif est déjà largement dépassé, l'UE est globalement en meilleure posture malgré un léger dérapage (- 0,9% en 2004). Compte tenu de la spécificité de son secteur énergétique, la France s’est vue assigner un objectif de stabilisation de ces émissions au niveau de 1990. Le bilan annuel de 2005 concernant les émissions de GES fait apparaître une évolution préoccupante du secteur des transports. Les émissions pour 2005 sont de : o o 139.5 millions de tonnes de CO2 soit une augmentation de 18.1 % depuis 1990 146.9 millions de tonnes de GES soit une augmentation de 20.2 % depuis 1990 Les objectifs pour 2050 sont d'après les experts une réduction de 65% pour 2050 dans le monde, définis par la MIES dans le rapport Facteur 4 pour la France qui illustre les choix nécessaires, les options et la façon de réaliser ces objectifs. Au niveau national, la loi n 2005.781 du 13 juillet 2005 fixe les - 24 - Coordination Bordeaux Incontournable orientations de la politique énergétique (art 2) en diminuant de 3% par an en moyenne les GES pour la lutte contre le changement climatique. Cet objectif a été clairement confirmé dans le Plan Climat validé par le gouvernement en février 2005 à l'occasion de l'entrée en vigueur du Protocole de Kyoto. Soit une réduction de 20 a 30 % pour 2020 pour la France par rapport à 2004 dans les recommandations du groupe Facteur 4 remis à Nelly Ollin et François Loos. 7.2. Quels sont les plus gros pollueurs Les Etats-Unis (un tiers des émissions à eux seuls) et l'Australie, n'ayant pas ratifié le protocole, sont les seuls gros pays industrialisés à n'y être pas tenus. Pas plus que les pays émergents comme la Chine, l'Inde ou le Brésil, puissances économiques montantes exonérées comme l'ensemble des pays en développement. Selon l'ONU, les émissions de CO2 des pays industrialisés (moins ceux de l'Europe centrale et orientale, en baisse de 37% en raison de l'effondrement de leurs économies) ont augmenté de 11% entre 2000 et 2004. La Chine (deuxième pollueur mondial) et l'Inde, dont les taux d’émissions ont littéralement explosé entre 1990 et 2003 - respectivement de +65% et +75% selon l'AIE - devraient, ensemble, dépasser les Etats-Unis aux alentours de 2015. Le rapport de la MIES indique le bilan suivant pour la France : • • Au cours du dernier quart de siècle, les émissions françaises de CO2 ont baissé de 18%, en raison essentiellement de l’exploitation de l’énergie nucléaire qui n’est pas, elle-même, exempte de danger pour les générations futures. Dans le même temps, nos émissions liées aux transports ont augmenté de 53% pour atteindre maintenant 27% du total (21% en 1990). Dans le secteur du bâtiment, les consommations énergétiques et les émissions de CO2 associées, représentent aujourd'hui environ 24% du total (16% en 1990) Le tableau des émissions de GES en 2005 par secteurs d’activité figure en annexe. Il montre la responsabilité importante des transports routiers dans ces émissions. 7.3. Que prévoient le Plan Climat et la Stratégie Nationale de Développement durable La SNDD dans son rapport 2005 présenté par le délégué interministériel au DD, détaille la réalisation des actions lancées depuis sa mise en œuvre en juin 2003 avec une actualisation prévue en novembre 2006 qui permet de mettre en cohérence la stratégie française avec la stratégie européenne. Le programme d'action pour les transports énonce « Il est donc essentiel de développer les transports de façon durable, efficace et rationnelle, ce qui suppose notamment de prendre en compte l'ensemble des nuisances qu'ils occasionnent,et d'en internaliser les coûts ». Il y est noté le soutien à la politique de développement de l’intermodalité et le soutien de l'ADEME aux transports combinés et la réalisation de bilan carbone. Une circulaire santé/écologie/équipement relative à la prise en compte des effets sur la santé de la pollution de l'air dans les études d'impacts des infrastructures routières propose de mieux étudier les impacts sanitaires des grandes infrastructures. Le développement de la concertation y est également noté. En ce qui concerne la recherche, le PREDIT aide à la construction des véhicules propres et à l’amélioration de la livraison non polluante des marchandises en ville. Le Plan Climat prévoit d’augmenter le taux d'utilisation des biocarburants à 5.75% pour 2010 et conformément aux mesures prises lors du CIADT de décembre 2003 d’affecter les dividendes des sociétés d'autoroutes au financement d'infrastructures sobres (TGV, autoroutes de la mer) 7.4. Est-ce compatible avec une croissance importante du transport routier Le développement de nouvelles infrastructures dont le projet de construction du CAB semblent donc incompatibles avec les objectifs du Plan Climat qui regroupent les actions qui ont pour but de stabiliser les émissions de GES d’ici 2010 et notamment le CO2 au niveau de 1990. En effet les travaux de construction vont générer des GES bien au delà des réglementations prévues par tous les rapports et directives, et la circulation induite ne fera qu'augmenter ces émissions et donc contribuera au réchauffement climatique déjà avéré. Il est temps de mettre en place une politique volontariste pour le long terme en prenant des décisions adaptées à la situation comme indiqué dans les recommandations du rapport facteur 4 pour arriver à stabiliser les émissions de GES en 2050. - 25 - Coordination Bordeaux Incontournable 8. Conclusion Les études faites sur le trafic des marchandises et son évolution possible comme nous venons de le démontrer sont très insuffisantes. Aussi la coordination anti contournement demande des études complémentaires indépendantes, sur les flux de trafic de marchandises à l’horizon 2020 puis 2050, en prenant en compte au moins 3 scénarios, un en continuant sur la lancée actuelle, un avec un transfert massif de la route vers les autres modes de transport alternatifs et enfin un qui tiendrait compte d’une politique volontariste de diminution du volume des marchandises transportées. Enfin nous demandons que pour chaque étude un coût global de la tonne transportée soit étudié. Ce coût devra tenir compte d’une internalisation des coûts sociaux (relocalisation) et environnementaux et des conséquences sur la santé avec les coûts qui leurs sont associés. De plus il est indispensable se faire une étude au niveau régional sur les flux de transport en aquitaine qui tienne compte des flux de transit nord sud mais aussi des flux internes pour chaque département et des flux inter départements. Il est aussi important de savoir quels types de camions circulent sur nos routes, à qu’elles heures et cela en fonction du chargement (par ex il y a peu de camions en transit aux heures de fort trafic par contre le transport de granulats et de déchets peuvent être importants à ces heures là, de même tout ce qui est logistique intra département avec de petits camions). Il nous faudrait donc une étude prenant en compte le nombre de véhicules (VL + PL) à différentes périodes de l’année en fonctions des heures et par natures de camions et de marchandises transportées. C’est le seul moyen pour appréhender dans sa totalité la problématique transport et ainsi proposer des solutions efficaces Nous venons de passer en revue un certain nombre d’éléments qui conditionnent l’importance du transport de marchandises. Si l’on veut conserver un minimum de mobilité des hommes et des marchandises sans développer plus le transport routier il y a quelques éléments qui pourraient aller dans ce sens et sur lesquels il faudrait porter toute notre attention. • • • • • • Etablir un scénario de croissance volontariste et surtout y associer des moyens permettant sa mise en œuvre Affiner les prévisions de trafic de marchandises en partant de leur répartition par nature afin d’établir des scénarios de croissance plus réalistes, voire de décroissance. Etudier en détail ce qui continue à le faire croître afin de déterminer les moyens à mettre en œuvre pour le faire diminuer, en particulier l’internalisation des coûts. Agir plus efficacement pour imposer un report modal significatif vers le rail et la mer qui a du mal à s’imposer naturellement Enfin le respect du protocole de Kyoto devrait également imposer une diminution du trafic routier afin d’éviter que les efforts de réduction des émissions résultant de solutions technologiques nouvelles soient annulés pratiquement par les augmentations de trafic. Il y a un point fondamental sur lequel nous ne nous sommes pas beaucoup attardés, c’est la communication. Nous pensons en effet que ce point doit nécessiter un investissement conséquent car il doit permettre un changement de comportement à le fois des individus et des entreprises dans le sens d’une plus grande citoyenneté. Cette communication doit prendre la forme de : ∗ Une rubrique régulière dans le journal Sud Ouest ∗ Des débats télévisés pour inciter les citoyens à changer leurs comportements dans leurs décisions d’achats et dans leurs déplacements. ∗ Des réunions publiques au niveau du pays pour sensibiliser à la fois les citoyens et les entreprises Il y a encore besoin de beaucoup d’efforts de persuasion pour convaincre nos décideurs à réagir de manière plus volontariste et obtenir le résultat que beaucoup de français attendent : Réduire le trafic routier pour aider à relever les grands défis auxquels nous allons être confrontés dans les décennies à venir. - 26 - Coordination Bordeaux Incontournable Annexes 9. Extrait du rapport de la DATAR : le Scénario de l’inaccessible 9.1. L’acceptabilité environnementale et sociale (soutenabilité) La question de l’acceptabilité sociale et de la soutenabilité des transports est de plus en plus aiguë. Elle se traduit par une sensibilité accrue des populations aux nuisances et aux pollutions, un refus de plus en plus répandu de nouvelles infrastructures, des préoccupations à plus long terme sur les conséquences de l’activité humaine, par exemple en matière de changement climatique. Elle est particulièrement sensible pour un scénario de continuité qui par essence ne l’a pas retenu comme référent de base. Le scénario de continuité ne vise donc pas par construction la soutenabilité des transports, ce qui ne signifie pas qu’il ne doive pas en tenir compte, en commençant par mesurer ces effets propres en la matière. Il en est ainsi des émissions de gaz à effet de serre qui prennent une place de plus en plus prégnante dans la définition des politiques des pays européens. Une analyse par mode et par nature de transport des émissions de gaz à effet de serre s’impose alors, tant pour apprécier l’origine des variations de la consommation d’énergie et des émissions polluantes, que pour comparer les évolutions aux objectifs fixés ou aux engagements souscrits. Comme on l’a vu au paragraphe, la poursuite de la croissance des trafics ne permettra pas au secteur des transports d’atteindre les objectifs de stabilisation des émissions de gaz à effet de serre des transports que le PNLCC lui a assigné. 9.2. Le scénario du développement durable (scénario de l’inaccessible ?) Avec le récent livre blanc consacré à la politique des transports (sept.2001), la commission européenne a voulu alerter les gouvernements face à la dégradation constatée du secteur en soulignant que pour cette politique « l’heure des choix » était désormais venue. Au-delà de la diversité des situations nationales, en effet un même constat alarmant est effectué parmi les membres actuels de l’Union : celui d’un déséquilibre croissant, entre les avantages économiques et pratiques apportés par la voiture particulière et le camion, et les implications négatives, pour les générations actuelles et futures, du « trop routier et du tout en camion ». Les prévisions d’augmentation de trafics dans les scénarios « au fil de l’eau » associées à une nouvelle montée en puissance des modes routiers au détriment des autres modes annoncent un développement de la congestion et un accroissement des nuisances et pollutions. Cette tendance au fil de l’eau concerne non seulement l’Europe des 15, où le rail et la voie d’eau ont déjà connu des régressions historiques, mais aussi les anciens pays du bloc de l’Est candidats à l’élargissement, où les traditions ferroviaires régressent au profit d’un rattrapage de l’équipement automobile des ménages et d’un accroissement de l’usage des poids lourds. Ce scénario s’efforce donc de répondre à ce défi en engageant la politique des transports dans un « découplage » entre la croissance économique et la croissance de la demande de transports, notamment dans le secteur routier. Privilégiant les enjeux de développement durable, ce scénario a pour ligne directrice d’aboutir par étapes, d’ici 30 ans, à un système de transports apte à concilier trois exigences d’importance égale : économique, sociétale, environnementale. Au-delà, il vise à tenir les engagements pris dans le cadre du protocole de Kyoto de 1997 et de s’adapter à la prévisible raréfaction vers 2015-2020 de l’énergie à bon marché aujourd’hui disponible. Mais cette stratégie de rupture n’est pas seulement motivée par des enjeux de nature environnementale. Elle ambitionne de favoriser l’attractivité et le développement économique de la France comme un carrefour européen non plus de simple transit – avec ses retombées économiques limitées et ses nuisances exponentielles – mais de véritables plate-formes logistiques structurées par ses métropoles régionales, ses places portuaires et un système intermodal discriminant. Ce scénario se décline donc en deux priorités d’action : o organiser le report modal des trafics, et plus particulièrement le trafic de marchandises de longue distance (et le développement des TCU, mais l’étude comme il a été indiqué n’avait comme objet que le domaine inter-urbain) afin de stopper la croissance du trafic routier ; - 27 - Coordination Bordeaux Incontournable o renforcer les atouts de la France dans le secteur de la logistique en s’appuyant sur des places portuaires renforcées par l’organisation de leur hinterland et un système de transport intermodal plus discriminant. Prenant acte des premiers succès des politiques de report modal engagées depuis plusieurs années dans le domaine des transports routiers urbains et inter-urbains de voyageurs, ce scénario vise tout particulièrement l’enjeu des marchandises en cherchant à transférer les croissances attendues dans ce domaine vers des modes alternatifs, qui sauront développer les performances du système logistique tout en réduisant les pollutions, l’insécurité et les nuisances de plus en plus mal tolérées socialement. Ce scénario doit toutefois encore largement faire la preuve de sa pertinence, les premiers résultats constatés en matière de mise en œuvre du scénario volontariste ayant servi de base aux schémas de services collectifs étant particulièrement décevants. Plus que la faiblesse des financements, ce scénario butte sur une absence de convictions réelles à tous les niveaux de la décision : abandon des mesures fiscales du PNLCC destinées à rétablir une vérité des coûts entre les modes ; incapacité de l’opérateur ferroviaire à rétablir la situation des comptes de sa branche fret et de donner une priorité à cette activité sur un certain nombre d’itinéraires ; difficulté de mise en œuvre des contrats de plan, lenteur de la mise en place d’un bureau de soutien au cabotage maritime ; absence du projet d’écluses de mer dans le projet port 2000… coupant le port de sa voie d’eau (!),... Autant dire que ce scénario est bien celui de « l’heure des choix ». L’expérience ayant montré que l’aléa climatique ne pouvait constituer à lui seul un levier du changement, c’est bien en montrant le parti que la France pourrait tirer d’une refonte de sa politique des transports pour sa compétitivité en Europe, qu’un tel scénario pourra s’imposer. En ayant à l’esprit que la grande inertie du système des transports suppose d’engager au plus vite les réformes structurelles de grande ampleur nécessaire, si l’on veut avoir transformé notre modèle de déplacement aux horizons où la France devra affronter des contraintes sociales et environnementales beaucoup plus fortes. 9.3. Les fondements du scénario • • L’acceptation sociale et environnementale des transports : le socle du scénario du développement durable est l’approche de la question climatique. Le secteur des transports se retrouve aujourd’hui en situation d’accusé puisque c’est l’activité qui ne parvient pas à maîtriser ses émissions de gaz à effet de serre. Le pari logistique : nécessaire pour relever le défi environnemental, le report modal, qui impose d’organiser un service de transport ferroviaire ou fluvial performant, peut également servir à élargir le champ de l’activité logistique en France, notamment là où elle a besoin de transports massifiés. - 28 - Coordination Bordeaux Incontournable 10. Les mesures fiscales proposées 10.1. Nouvelle taxe mise en place en Alsace LOI n° 2006-10 du 5 janvier 2006 relative à la sécurité et au développement des transports L'Assemblée nationale et le Sénat ont adopté, le Président de la République promulgue la loi dont la teneur suit : En voici un extrait : o Art. 285 septies. - A titre expérimental, dans la région Alsace et pour une durée de cinq ans, les véhicules utilitaires dont le poids total en charge est égal ou supérieur à 12 tonnes peuvent être soumis, lorsqu'ils empruntent des routes ou portions de routes d'usage gratuit à proximité d'axes autoroutiers à péage situés ou non sur le territoire français, à une taxe non déductible dont le montant est compris entre 0,001 et 0,015 EUR par tonne et par kilomètre. o Cette taxe est perçue au profit de la collectivité propriétaire de la voie routière. Elle est décidée par décret en Conseil d'Etat lorsque la voie appartient au domaine public de l'Etat et par l'organe délibérant de la collectivité territoriale lorsque la voie appartient au domaine public d'un département ou d'une commune. o Elle est acquittée par le propriétaire du véhicule ou, si le véhicule fait l'objet d'un contrat de crédit-bail ou d'un contrat de location, par son locataire. o La taxe est prélevée lors de chaque passage sur les voies concernées ou mensuellement par les services de la direction générale des douanes et droits indirects sur la base des relevés kilométriques fournis par les transporteurs. Elle est recouvrée selon les mêmes règles et sous les mêmes garanties, sanctions et privilèges qu'en matière de droits de douane. Les infractions sont constatées et réprimées, et les instances instruites et jugées, conformément aux dispositions du présent code. o Un décret en Conseil d'Etat précise les modalités d'application du présent article et détermine les conditions dans lesquelles il sera procédé à une évaluation au terme de la période d'expérimentation. » La présente loi sera exécutée comme loi de l'Etat. Fait à Paris, le 5 janvier 2006 10.2. Travaux de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et techniques Séance du mardi 27 juin 2006 Financer l'introduction progressive des filières de substitution du pétrole grâce à l'instauration d'une fiscalité qui leur serait exclusivement dédiée (augmentation d'1 % de la TIPP - à l'exclusion de celle pesant sur le fuel domestique, rétablissement de la vignette automobile sous forme d'une taxe carbone également applicable aux deux roues, création d'une taxe annuelle sur le fret autoroutier). 10.3. Mise en place de mesures fiscales Le sénateur Oudin rappelle un certains nombre de faits dont il faut également tenir compte (voir le rapport d’information du 21 mai 2003 fait au nom de la commission des Finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la Nation sur le financement des infrastructures de transport à l'horizon 2020) Ne pas recourir « trop facilement » à l'augmentation de la fiscalité Les deux rapports remis au gouvernement (le rapport du Conseil général des Ponts et Chaussées et le rapport de la DATAR) se rejoignent dans un constat certain : quelles que soient ses orientations, le programme de développement des infrastructures de transports d'ici à 2020 nécessitera d'importants financements publics. Votre rapporteur est tout à fait favorable à augmenter la part de l'usager là où il est nécessaire de le faire, c'est-àdire lorsque l'usager dispose d'un service de qualité mais il ne faut pas recourir « trop facilement » à l'augmentation de la fiscalité Votre rapporteur relève que les deux rapports remis au gouvernement ont pour point commun de suggérer des augmentations de taxes pour couvrir les coûts des infrastructures nouvelles. o Le rapport DATAR évoque la possibilité d'une taxe sur les poids lourds, dans les zones particulièrement sensibles et congestionnées (franchissements alpins et pyrénéens) à l'instar de ce qu'a fait la Suisse. o Le rapprochement de la TIPP du gazole sur celle de l'essence des véhicules légers est également évoqué. La recette supplémentaire qui en serait attendue s'élèverait à 200 millions d'euros par an. o Enfin le rapport DATAR évoque même la possibilité de taxer directement le donneur d'ordre, qui, dans une organisation en flux tendus, bénéficie du différentiel entre le prix de stockage et le prix du transport (stock roulant). - 29 - Coordination Bordeaux Incontournable Votre rapporteur s'étonnera toujours de l'empressement à créer de nouvelles taxes, alors même que l'objectif essentiel de notre politique de finances publiques est la diminution des prélèvements obligatoires. Il souligne tout d'abord que les pouvoirs publics n'ont cessé de créer de nouveaux impôts pour financer les infrastructures de transports, au premier rang desquels la taxe intérieure sur les produits pétroliers (TIPP) créée pour financer le développement ferroviaire. Plus récemment, l'instauration d'une taxe d'aménagement du territoire, prélevée sur les péages des sociétés d'autoroutes, avait également pour objet de financer les infrastructures nouvelles. - 30 - Coordination Bordeaux Incontournable 11. Suisse - Projet de loi pour limiter la circulation des PL à travers les Alpes La loi en vigueur sur le transfert du trafic, qui échoira en 2010, fixe les objectifs de la politique suisse de transfert. Au plus tard deux années après l’ouverture du tunnel de base du Loetschberg, soit en 2009, le nombre maximal des véhicules routiers lourds traversant les Alpes suisses ne devra pas dépasser 650.000. En tant qu’objectif intermédiaire pour les deux premières années suivant l’entrée en vigueur, le 1er juin 2002, de l’accord du 21 juin 1999 conclu entre la Confédération suisse et la Communauté européenne sur le trafic voyageurs et marchandises par rail et par route, la loi sur le transfert du trafic prévoit que le trafic routier des marchandises à travers les Alpes doit être stabilisé au niveau de l’année 2000. Le processus de transfert bat son plein. Dans son deuxième rapport sur le transfert, de novembre 2004, le Conseil fédéral fait un vaste tour d’horizon. L’objectif intermédiaire prescrit par la loi sur le transfert du trafic a été atteint, voire légèrement dépassé. Les mesures prises dans le trafic routier telles que l’introduction de la redevance sur le trafic des poids lourds liée aux prestations (RPLP) et les mesures d’accompagnement destinées à favoriser le trafic ferroviaire de marchandises déploient leurs effets : à la fin de 2005, soit deux ans après l’entrée en vigueur de l’accord sur les transports terrestres, le nombre des véhicules routiers lourds ayant traversé les Alpes suisses a été inférieur de 14 pour cent à celui qui a été atteint en l’an 2000. La tendance est toujours à la baisse, alors que le transport ferroviaire des marchandises à travers les Alpes enregistre simultanément de grands taux de croissance. C’est ainsi qu’en 2004, le trafic combiné à travers la Suisse a progressé de 18 pour cent par rapport à l’année précédente et de 8 pour cent en 2005 Toutefois, même si le transport des marchandises à travers les Alpes affiche une évolution positive, l’objectif du transfert (au maximum 650.000 courses de camions subsistant encore sur les routes alpines) ne saurait être réalisé d’ici à 2009. Quelle que soit la date de réalisation de l’objectif, la Suisse doit prendre d’autres mesures pour que le nombre des courses du trafic routier lourd à travers les Alpes ne dépasse pas 650.000 unités, cela abstraction faite des évolutions qui ont lieu à l’étranger et que la Suisse ne peut pas, ou guère, influencer et des nouvelles augmentations, nécessaires, de la productivité du rail. Trois programmes de transfert, en partie complémentaires, sont proposés à titre de variantes dans le cadre de la présente consultation. Dans la première variante la loi sur le transfert du trafic marchandises maintiendra l’objectif de 650'000 courses transalpines de camions au maximum. Il devra être atteint au plus tard deux années après la mise en service du tunnel de base du St-Gothard, c’est-à-dire en 2017, soit au moment où les gains de productivité ferroviaire dus à la NLFA porteront entièrement leurs fruits. A titre d’objectif intermédiaire, le nombre des camions traversant les Alpes doit, au plus tard en 2011, être inférieur à un million. Le transfert devra, à l’avenir également, se réaliser avec la collaboration des autres pays. A elle seule, la Suisse ne saurait obtenir un transfert durable. Elle doit continuer d’assumer son rôle de pionnier dans le transfert du trafic marchandises de la route vers le rail et déclencher ainsi les impulsions nécessaires au niveau international. A l’avenir la promotion du rail doit privilégier le trafic combiné non accompagné. Il faut aussi permettre le développement du trafic combiné accompagné (chaussée roulante). La chaussée roulante, qui sert à transporter les camions entiers et non seulement les caisses mobiles ou les conteneurs, est indéniablement moins efficace que le trafic combiné non accompagné. Toutefois, son utilisation n’implique pas de grandes adaptations logistiques dans le transport des marchandises. Dans cette optique, bien que l’acheminement ait lieu sur le rail, elle peut être considérée comme un transport routier. L’offre élargie de la chaussée roulante permettra de garantir la liberté du choix des modes de transport. La seconde variante de projet de transfert s’engage dans une autre voie et prévoit d’adapter le mandat de transfert initial ainsi que d’engager nettement moins de fonds en faveur du transfert. La conception de la loi sur le transfert du trafic, à savoir considérer la promotion du trafic ferroviaire de marchandises comme une mesure d’accompagnement transitoire, est réalisée concrètement, de sorte que les aides financières seront réduites sensiblement d’ici à 2017, jusqu’à ce que la NLFA soit entièrement disponible. Cela se répercute sur la formulation des objectifs de la politique de transfert actuelle. Cette variante implique un objectif de 1 million de courses de camions traversant les Alpes. L’objectif des 650'000 courses est alors atteignable uniquement à l’aide d’une bourse du transit alpin, introduite dans le trafic routier. Dans la seconde variante également, cette bourse est l’instrument - 31 - Coordination Bordeaux Incontournable principal qu’il faut réaliser afin de piloter le trafic routier transalpin de marchandises. En revanche, dans cette variante, on renonce à un accompagnement substantiel du rail, étant donné que les fonds manquent pour financer l’aménagement des capacités nécessaires. La réalisation de cette seconde variante conduit à un allégement considérable des finances fédérales. Cet allégement est considéré plus important que la réalisation systématique des objectifs prescrits à l’article 84 de la Constitution fédérale. Les moyens financiers nécessaires pour promouvoir le trafic ferroviaire de marchandises entre 2011 et 2017 atteindraient 1 milliard de francs suisses. Une troisième variante, qu’il faut considérer comme complémentaire aux deux premières, prévoit l’extension intensifiée d’une chaussée roulante de haut niveau qualitatif et quantitatif d’une frontière à l’autre. Cet aménagement impliquerait un appel d’offres. Les deux variantes proposées montrent les différentes directions que peut prendre la future politique de transfert. Au cœur du conflit d’objectifs entre la promotion accrue du trafic ferroviaire de marchandises et la consolidation des finances fédérales, toutes deux nécessaires, la consultation relative à ces variantes a pour but de déterminer si la priorité doit être donnée aux intérêts de la politique de transfert ou à ceux de la politique des finances. - 32 - Coordination Bordeaux Incontournable 12. Emissions de GES en 2005 Secteurs Emissions en k.tonnes équivalent CO2 CO2 Transports Aérien Routier Fer Maritime Autre CH4 N2O HFC PFC SF6 2 493.4 GES 139 536.5 443.9 4 431.4 4 830.4 2.0 49.4 4 881.7 130 440.6 437.6 4 346.2 135 224.4 700.0 0.8 4.3 705.2 2 602.2 2.4 18.4 2 623.1 963.2 1.1 13.1 Consommation de gaz fluorés Résidentiel - Tertiaire total 146 905.3 977.4 2 493.4 2 493.4 92 626.6 2 238.6 1 428.8 Résidentiel 61 353.8 2 193.8 1 040.1 64 587.7 Tertiaire 30 858.1 44.8 307.0 31 210.0 Consommation de gaz fluorés Solvants et produits divers Industrie manufacturière 414.6 81.6 38.0 2 437.8 75.6 7 142.0 81 448.0 73.7 898.1 Procédés industrie chimique 2 385.1 0.1 6 244.0 Procédés produits minéraux 13 076.7 Procédés production de métaux Solvants et produits divers 3 871.0 6 036.2 534.3 1 801.2 861.5 114 492.9 82 419.8 8 629.1 1.8 699.2 438.9 5 010.9 507.7 117.1 1 264.2 840.5 840.5 639.4 553.4 553.4 Consommation de gaz fluorés Industrie de l'énergie 10.7 102 330.1 13 076.7 Production de gaz fluorés Autres productions 10.7 6 025.5 102 174.8 Combustion industrie 6 025.5 1 798.4 594.3 305.5 2 698.2 481.6 70 771.0 67 115.3 1 991.5 1 182.5 Production d'électricité et chauffage urbain 45 787.9 10.4 991.7 46 790.0 Raffinage 13 553.9 12.1 123.3 13 689.3 3 825.7 14.0 16.7 3 856.5 3 947.7 1 955.0 50.8 Transformation de CMS et autres Emissions fugitives des combustibles 5 953.5 Consommation de gaz fluorés 481.6 Agriculture / sylviculture 9 352.9 40 731.2 Consommation d'énergie 9 352.9 33.7 Sols agricoles Fermentation entérique 27 631.5 Déjections animales 12 971.9 Culture du riz Traitement des déchets 1 646.9 73.8 9 460.4 48 634.2 48 634.2 27 631.5 6 000.8 18 972.7 10 823.1 94.1 1 634.4 14 104.4 9 364.2 1 646.9 Eaux usées Autres Total hors UTCF (KYOTO) 104 792.9 94.1 Mise en décharge Incinération 54 708.8 412 452.9 481.6 9 364.2 198.1 136.5 1 981.5 1 162.1 1 253.2 2 415.3 98.6 244.6 343.3 56 303.9 70 528.0 - 33 - 10 956.7 1 801.2 1 353.8 553 396.6 Coordination Bordeaux Incontournable 12.1. Ensemble des GES Il y a eu 553.4 Millions de tonnes équivalent CO2 de GES émis cette année là. La contribution de chaque gaz est d’abord convertie en tonnes d’équivalent CO2 puis on évalue le pourcentage de chacun. On voit la répartition des différents GES sur le graphique ci-dessous. On constate que c’est le CO2 qui représente l’essentiel des émissions devant le N2O et le CH4, les gaz fluorés ayant une part relativement faible. L’origine de ces émissions est indiquée ci-dessous : o o o o o o Les transports : 26.5 % L’industrie : 20.7 % L’agriculture : 18.9 % L’habitat (résidentiel et tertiaire) : 18.5 % La production d’énergie : 12.8 % Le traitement des déchets 2.55 %. Evolution de la répartition de GES entre 1990 et 2005 - 34 - Coordination Bordeaux Incontournable 12.2. Dioxyde de carbone (CO2) Emission de 412.5 M.tonnes de CO2 ce qui représente 74.5% des émissions de gaz à effet de serre d’origine anthropique. : o o Des transports : 33.8 % dont 93.5 % pour le seul transport routier ! ! ! o De l’habitat (résidentiel et tertiaire) : 22.5 % dont les 2/3 pour le résidentiel et 1/3 pour le tertiaire o De la production d’énergie : 16.3 % dont 68.2 % pour la production d'électricité et le chauffage urbain ainsi que 20.2 % pour le raffinage o De l’agriculture : 2.3 % et du traitement des déchets 0.4 %. De l’industrie : 24.8 % dont 79.7 % pour la combustion dans les industries manufacturières et la construction Evolution de la répartition du CO2 entre 1990 et 2005 Il est intéressant de voir comment ont évoluées les émissions de CO2 depuis 1990 On note une augmentation sensible (5 %) car on passe de 392.7 à 412.5 M.tonnes équivalent CO2. Les rejets de CO2 sont très fortement corrélés à la consommation d'énergie fossile. Comme c’est le gaz qui représente la part la plus importante des GES il serait nécessaire de faire très attention à cette évolution qui pourrait nous pénaliser dans le futur. - 35 -