contribution Bordeaux incontournable

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contribution Bordeaux incontournable
COORDINATION BORDEAUX INCONTOURNABLE
« Nous n’héritons pas de la terre de nos ancêtres, nous l’empruntons
à nos enfants ». Antoine de Saint-Exupéry
Jusque dans les années 1990, la route a été synonyme de progrès et avec elle, la voiture et le transport
routier des marchandises. Nous ne savions pas, nous dit-on, que l’équilibre de la planète était
dangereusement menacé. Aujourd’hui, nous savons. Le réchauffement climatique est une réalité. La
solution n’est plus la création de nouvelles autoroutes et de nouveaux contournements autoroutiers des
grandes agglomérations, désastreux pour l’environnement.
Par ailleurs nous sommes en présence d’une double souffrance :
- Celle des populations des régions traversées par les murs de camions de Lille à Bayonne
- Celle des populations d’agglomérations comme celle de Bordeaux, saturées par le trafic routier local.
Ces souffrances ne sauraient être opposées l’une à l’autre. Elles ne seront jamais supprimées par une
autoroute d’agglomération supplémentaire autour de Bordeaux, fausse solution nombriliste et inefficace, qui
ajouterait de la souffrance à la souffrance. Les remèdes passent par la conjonction de vraies réponses
alternatives appliquées, d’une part à l’ensemble de l’Arc atlantique et à la Péninsule Ibérique, et d’autre part
aux déplacements locaux.
Nous nous opposons donc résolument au projet de contournement autoroutier de Bordeaux et nous
appuyons les solutions alternatives pragmatiques.
Les seuls buts de tous doivent être :
- de réduire de façon significative le trafic routier local, autour et dans les agglomérations, en développant
massivement les réseaux de transports en commun.
- de tendre vers l’objectif de « zéro camion longue distance » sur l’axe Nord - Sud en développant avec une
volonté farouche le fret ferroviaire et maritime. Le secteur routier de transport des marchandises doit se
concentrer sur les trajets sans autre mode de transport alternatif et sur les livraisons finales.
Nos propositions
ATELIER 1 : Report
marchandises
modal et
insertion dans
les
grands courants d'échanges
•
Développer le fret ferroviaire, maritime pour tendre vers l'objectif de zéro « camions longue
distance » sur l’axe Nord - Sud.
•
Soit pour le fret ferroviaire : Un train de fret = 60 à 80 camions, un train de ferroutage = 40
camions. Le trafic actuel est de 4400 « camions longue distance » / jour au droit de Bordeaux dans
chaque sens. Pour supprimer totalement ce trafic, cela fait 3 trains/heure pour la solution du fret
ferroviaire! Et un train toutes les 13 minutes pour celle du ferroutage...
•
Corollaire : Obtenir du monde ferroviaire l’excellence en matière d’efficacité logistique et de
rapport performance/prix. Créer une ligne ferroviaire dédiée au fret entre l’île de France et le pays
basque espagnol.
•
Construire un pipe-line depuis les centres de stockage pétroliers de la presqu'île d'Ambès vers
des centres de redistribution pour ravitailler les régions Aquitaine et Midi Pyrénées.
•
Faire du Verdon, seul port Girondin en eau profonde, un grand port de « mer routage » avec
Bordeaux et Bayonne, dont les « hinterlands » doivent être desservis principalement par le rail.
•
Créer des plates-formes multimodales et de dégroupage pour le trafic inter régional, dans
lesquelles le recours au transport routier est l’exception, pour la livraison en fin de course, ou les
trajets sans mode de transports alternatifs à la route.
•
Implanter ces pôles multimodaux loin de la rocade bordelaise, mais en des lieux accessibles
facilement depuis le réseau routier actuel (par ex vers Langon, Libourne etc.). (Attention à ce que
cela ne soit pas une ouverture vers la création, petit à petit, de nouvelles autoroutes.)
•
Jouer sur la fiscalité pour donner aux solutions de fret alternatives à la route un avantage en
matière de compétitivité. Le secteur routier devant se concentrer sur les trajets sans autre mode
alternatif de transport et sur les livraisons finales. Accompagner socialement le secteur du transport
routier.
ATELIER 2 : Adaptation des réseaux routiers
•
Etudier les causes des bouchons récurrents et les traiter avant de réfléchir à la pertinence
d'un nouveau tracé routier.
•
Améliorer, sécuriser et entretenir le réseau routier existant.
•
Mettre la rocade bordelaise à 2x3 voies
•
Créer un maillage dense de pistes cyclables sur la CUB.
•
Améliorer et sécuriser le réseau routier et améliorer le réseau ferré desservant le port du
Verdon et le Médoc (1 voie ferrée dans chaque sens).
•
Arrêter les mises en chantier de nouveaux axes routiers et autoroutiers de grande ampleur
sans une véritable concertation associée à une étude d’impact environnemental et des prévisions de
rentabilité qui peuvent constituer deux motifs de refus si les conditions ne sont pas favorables.
(l’aspect économique a déjà été utilisé à Grenoble )
•
Supprimer les points noirs de la rocade en analysant la raison de ces bouchons (l'échangeur
d’Artigues, rétrécissement au pont d'Arcins…)
•
Améliorer la liaison routière entre l'A10 et l'A89 au nord du département de la Gironde, sans
recourir à la création de nouvelles routes ou de modifications importantes.
•
Améliorer en aménageant les liaisons routières entre banlieues de Bordeaux pour éviter aux
automobilistes de devoir emprunter la rocade pour un trafic local.
•
Créer de vastes pôles d'échanges voitures, trains, tram, bus etc. éloignés de Bordeaux (Saint
André, Langon, Saint Médard en Jalles, etc.)
•
Inciter les entreprises à reconsidérer leur politique du « juste à temps» en ne pénalisant pas
les stocks.
ATELIER 3 : Accessibilité et compétitivité du territoire Aquitain
•
Réduire de façon significative le trafic nord-sud
•
Instaurer une vraie coordination internationale pour établir une continuité sans rupture de
charges et une cohérence entre les axes ferroviaires français et Ibériques. En prévision du tunnel
ferroviaire à Gibraltar, créer des liaisons ferroviaires internationales à partir du futur tunnel pour
que le fret provenant d’Afrique et transitant par la France n’emprunte jamais la route.
•
Améliorer la performance des lignes ferroviaires interrégionales (ex. Bordeaux - Nantes,
Bordeaux - Lyon) : Electrification, rapidité, correspondances, cadences…)
•
Relancer la ligne ferroviaire Pau - Canfran et rouvrir de nombreuses lignes locales
abandonnées comme Blaye - St Mariens - Saint-André par ex.
ATELIER 4 : Nouvelles données des déplacements des voyageurs
•
•
•
•
Cadencer le trafic TER sur toute la région, renforcer les transports en commun, bus plus
petits, moins chers, tarifs mieux étudiés, plus fréquents.
Harmoniser les horaires entre les différents modes de transports (ex: l'île de France)
Etendre le réseau de transports en commun de l’agglomération bordelaise et améliorer sa
performance.
Créer une boucle de transports collectifs inter banlieues, en site propre, autour de Bordeaux
•
Pour les voyageurs, rendre les formules multimodales « train + location de voiture » plus
attractives financièrement (week-end, vacances...).
•
Etudier la possibilité d'un versement direct sur la fiche de paie du salarié de la prise en charge
des dépenses liées aux déplacements domicile - travail en favorisant les utilisateurs des transports
en commun.
•
Rationaliser et renforcer l’efficacité de la réglementation en matière d'urbanisme,
d'aménagement du territoire et d'environnement, les grands parcs d'activités économiques étant
générateurs d’un trafic important et donc de nuisances lorsqu'ils sont éloignés des zones urbanisées
(rapprocher les zones d'emplois des zones urbanisées)
•
Faire campagne en faveur d’un tourisme environnemental avec incitation à prendre les
transports en commun, les pistes cyclables, les chemins de randonnés...
•
Harmoniser la gestion des offices du tourisme au niveau régional
ATELIER 5 : Transports, énergies et environnement
•
Repenser l'urbanisation en prohibant le mitage et en rapprochant les zones d'habitats des
zones d'activités professionnelles
•
Dans la CUB éviter l’urbanisation excentrée
•
Pénaliser fiscalement les modes de transports les plus polluants et les plus « énergivores »
•
Développer les transports en commun non polluants et économes en énergie
•
Electrifier tout le réseau principal SNCF (Bordeaux - Lyon, Bordeaux - Nantes)
Devant l’ampleur de la tâche et des énergies à mobiliser, à l’échelle régionale, nationale et européenne, ne
fuyons pas vers de fausses solutions aussi inefficaces que dangereuses, telles que le contournement
autoroutier de Bordeaux.
L’hostilité des populations face aux nuisances routières ne cesse de croître.
Avec le réchauffement climatique de la planète, des territoires entiers disparaîtront sous les eaux et des
millions de personnes devront être déplacées. Avant qu’il ne soit trop tard, agissons !
Quelle terre voulons-nous laisser à nos enfants ?
A l’attention de nos élus : L’art de la politique, c’est de rendre possible ce qui paraît impossible !