Post Mortem Damien Deroubaix Exposition du
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Post Mortem Damien Deroubaix Exposition du
Post Mortem Damien Deroubaix Exposition du 12 octobre 2016 au 29 janvier 2017 Centre d’art contemporain le Creux de l’enfer – Thiers Glossaire à compléter avec votre imagination et vos interprétations. Guernica, le point de départ À 19 ans, le jeune Damien Deroubaix a une connaissance limité de l’art. Il visite une exposition pendant un voyage scolaire, au détour de laquelle il tombe nez-ànez avec une tapisserie reproduisant le chef-d’œuvre Guernica de Pablo Picasso. Guernica est une peinture engagée, qui dénonce le bombardement de la ville de Guernica en Espagne pendant la seconde guerre mondiale. Cette rencontre avec ce qu’il appelle aujourd’hui une « image iconique du mal », déclencha en lui l’envie d’être peintre. Damien Deroubaix cherche aujourd’hui à « peindre le monde sans concession ». « Le théâtre du monde » Dans le théâtre shakespearien, la scène est le lieu où l’on rejoue les passions humaines, et l’actualité. La pièce exerce le rôle de catharsis pour son spectateur, qui expie ses passions en les vivant par procuration. L’espace, dans les peintures de Damien Deroubaix, est parfois défini par l’utilisation d’un parquet de scène, dont la perspective est brouillée et rendue incohérente par ce qui y est représenté. Dans la peinture magistrale qu’il a créé spécialement pour l’exposition Post Mortem, Damien Deroubaix propose son interprétation de l’enfer aujourd’hui, comme l’ont fait en leur temps Jérôme Bosch, ou Pieter Brueghel l’Ancien. Les portes de l’enfer Cette cloison fermée de 7 portes vous invite à entrer dans l’exposition en faisant l’expérience du passage d’un espace à un autre, et à ménager un moment particulier pour découvrir la peinture monumentale. Dans les églises orthodoxes, l’iconostase est une porte symbolique sur le divin. À l’inverse, ici, les portes amènent vers une représentation de l’enfer de notre temps. Des figures récurrentes et symboliques Les œuvres de Damien Deroubaix naviguent à travers des symboles que l’on retrouve dans l’histoire de la peinture, des symboles utilisés par des groupes religieux ou idéologiques, des symboles issus de la mythologie et des symboles créés à partir de l’histoire du monde, liée aux deux guerres mondiales, à la politique et aux conflits contemporains. L’ensemble de ces motifs est choisi pour ces aspects contradictoires, à travers desquels l’artiste cherche à dévoiler la teinte complexe du monde. Ampoules noires : À l’origine symbole de l’idée neuve et de la pensée par leur lumière qui s’allume, ici les ampoules font du noir pour symboliser l’ignorance et l’obscurantisme. Arbre : l’arbre dans la religion chrétienne joue le rôle symbolique de la connaissance du bien et du mal. Il est au centre du jardin. Dans la peinture religieuse, l’arbre sec symbolise le péché, tandis que l’arbre verdoyant symbolise la rédemption. L’association des deux symbolise la lutte entre le bien et le mal. Artémis : déesse de la chasse, elle prend le nom de Diane dans la mythologie romaine. C’est une déesse complexe à cerner, tantôt cruelle, tantôt protectrice. Ses statues multimammaires donnent lieu à deux interprétations majeures et contraires, puisque l’une dit que ses formes ovoïdales sur le tronc seraient une parure faite de testicules de taureau, et l’autre raconte qu’il s’agit de seins nourriciers. Dans ce cas nommée « Artémis polymaste », elle serait donc à la fois symbole de fécondité et symbole de castration. Bulles : dans les vanités et natures mortes hollandaise du 17ème siècle, elles symbolisent le caractère éphémère de la vie. Bouc ou bélier : lié au dieu Pan, duquel découle le mot « panique ». Par le sacrifice du bouc, on expie les impuretés, ce qui a donné l’expression du « bouc émissaire ». On retrouve dans les peintures de Damien Deroubaix, certains personnages démoniaques des pochettes de groupes de thrash metal comme Slayer et de viking metal tel que Bathory. : symbolise la censure. Chauve-souris : animal de la nuit lié à l’enfer, au diable et aux monstres dans l’imaginaire occidental, c’est au contraire un symbole de la joie en Chine. Son opposé dans les peintures de Damien Deroubaix sont les ailes d’oiseaux diurnes. Diable, Satan : présent sous différentes formes, souvent représenté avec des cornes, une queue, des sabots, son corps est un hybride de plusieurs espèces d’êtres vivants. L’image du diable s’est fixée vers l’an 1000, d’après la description faite par le moine Raoul Glaber de ce personnage qui lui serait apparu dans un songe. : il s’agit d’un buste de chimpanzé écorché reproduit en céramique. Objet d’étude scientifique, c’est un objet à la fois horrible et magnifique. Femme nue : symbolise la marchandisation du corps féminin, avec le marketing qui utilise le corps « sex-appeal » de la femme pour vendre n’importe quoi. Flamme : énergie dévastatrice ou révélatrice, capable de détruire et d’illuminer. Forêt : La forêt symbolise les peurs profondes de l’inconscient. C’est un lieu sacré, et l’enchevêtrement sauvage des végétaux en font un lieu sombre propice aux créatures mystérieuses ou démoniaques, mais aussi habitat des muses. : présent sur les billets de 1$, l’œil dans un triangle qui représente la trinité, est celui de Dieu qui veille ou surveille. Dans les peintures profanes de Damien Deroubaix, l’œil symbolise la puissance et la surveillance des médias. Pazuzu : divinité démoniaque du monde souterrain, Pazuzu est un être hybride fait d’un corps humain recouvert d’écailles. Dieu des vents maléfiques qui apportent la peste, son visage grimaçant et son corps effrayant repoussent les forces du mal. C’est un démon protecteur que l’on invoquait pour se défendre de certaines maladies. Damien Deroubaix peint Pazuzu à partir d’une amulette conservée au Louvre. Raie : animal majestueux des profondeurs de la mer, que l’on ne voit pas et qui est donc attribué au mal. On retrouve la raie dans la nature morte éponyme de Jean Siméon Chardin au 18ème siècle, un des premiers peintres à peindre pour le plaisir de la peinture (lumières, couleurs, reflets, matières…). Rayons : les rayons, issus des gloires dans la peinture religieuse, apportent l’espoir par la lumière mais sont aussi symboles de surveillance, et représentent l’aspect tentaculaire des systèmes de marketing et des médias. Sexe masculin : symbole de pouvoir, de démesure, mais aussi de vie, il est lié au diable. Ainsi les faunes, Bacchus ou Dyonisos arboraient des phallus démesurés, à l’inverse des statues grecques dont les sexes étaient sculptés minuscules afin de signifier la mesure et l’humanité. Squelettes, crânes : symbole de la mort, figuré dès le moyen-âge dans les danses macabres avec un dessin stylisé, comme memento mori (« n’oublie pas que tu vas mourir »). Svastika : symbole religieux indien, devenu symbole du mal absolu depuis son appropriation par les nazis en croix gammée. : citation de la Tête mécanique de Raoul Haussmann (on l’appelle aussi « L’esprit de notre temps »). Par cette sculpture, Raoul Haussmann, disait que le visage des gens n’est qu’une apparence et qu’il voulait « dévoiler l’esprit de notre temps ». Raoul Haussmann, considéré comme « artiste dégénéré » par les nazis, a participé au mouvement Dada à Berlin, en réaction aux horreurs de la première guerre mondiale. Victoire : Comme pour la Victoire de Samothrace, une victoire est une déesse ailée descendant sur terre pour célébrer une bataille gagnée. La victoire chez Damien Deroubaix est transformée en « Furie », divinité persécutrice d’où sort de la fumée noire, attribut de la destruction. Écriture : Les mots et les phrases présents dans les peintures sont transformés en images. Il font appel à une interprétation, symbolisent et représentent. Show no mercy : « ne montrer aucune pitié », album du groupe Slayer. Blessed are the sick : « Bénis soient les déviants », album du groupe Morbid Angel. Fall from grace : « tomber en disgrâce », morceau du groupe Morbid Angel. Les anges déchus Damien Deroubaix a invité 5 artistes à réaliser une œuvre autour du thème de l’ange déchu. Quatre sculptures sont présentées sur la terrasse, des artistes Gretel Weyer, Souche, Gaston Damag, et Yannick Vey, tandis qu’une performance de Camille Fischer a eu lieu pendant le vernissage. Document réalisé pour le Creux de l’enfer par C. Paré – dessins M. Mathieu Végétaux : fougères, branches, sont présents par frottage ou estampage, éphémères, beaux et poétiques dans leur forme naturelle. Tulipes, orchidées et fleurs diverses symbolisent la beauté éphémère. Le chardon, attribut de l’austérité, associé aux broussailles évoque ici la plante vivace qui se répand partout sans qu’on l’y invite.