• carnet de tendances palm
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“ Science et connaissance, art et anticipation deux couples qui se cachent bien des choses mais quand ils se comprennent rien au monde ne les surpassent. Vladimir Nabokov “ ” L’illettré du futur ne sera pas celui qui ne sait pas lire. Ce sera celui qui ne sait pas apprendre. Alvin Toffler Conseil Supérieur des Experts-comptables 153, rue de Courcelles / 75017 Paris Tél. 01 44 15 60 00 www.experts-comptables.fr ” Ecouter, comprendre, apprendre et anticiper… Dans cette époque qui soumet le commun des mortels à bien des paradoxes, l’abondance d'informations, voire la surabondance d’informations, favorise un sentiment de désorientation totale. Une perte de repères et de sens que l’on peut tenter d’expliquer par quatre facteurs essentiels générés par les fortes mutations du temps présent : 1.Instantanéité//Accélération : vitesse de propagation des informations, rapidité des changements, cycles économiques de plus en plus courts, multiplication des communications et sollicitations reçues. Accroissement des contacts et surtout exigence d'une réactivité immédiate. Mobilité géographique accrue. Le temps raccourci perd toute notion d’humanité. 2.Incertitude//Complexification : Augmentation de la complexité et de l'incertitude dans un monde polycentrique où nous sommes incapables d'anticiper les réactions en chaîne. 3.Mutations radicales//Persistance des références aux anciens systèmes : Déploiement de l'économie numérique, aléas climatiques, exigences de transversalité dans les entreprises, déclin des systèmes institutionnels remplacés par d'autres systèmes de régulation, etc. Les nouvelles donnes doivent cohabiter avec d'anciens systèmes : économie numérique et économie traditionnelle, gestion transversale gestion verticale, etc. La civilisation du ET prend le pas sur celle du OU. 4.Local//Global//Mondialisation : l'ère technologique nous incite à une mobilité incessante qui tend parfois à nous déraciner. Paradoxe d'un monde où plus la mondialisation se développe, plus les replis identitaires s’affirment… dans un univers aux frontières gommées, il faut réussir à naviguer tout en conservant/retrouvant son identité au cœur du terroir où sont plantées nos racines ! L’ère industrielle s’estompe et se profile un cycle de croissance qualitative qui place l'humain au centre. Ce nouveau mode économique repose sur l'innovation, le savoir, le maillage des idées, la prise en compte des individualités et projets de vie personnels, le capital humain, la créativité, la culture et requiert une période plus ou moins longue de transition et d’adaptation. Les nouveaux fondamentaux sur lesquels reposera ce nouveau système sont la quête du sens et de valeur, l'innovation plus humaine & transversale, l'intelligence collective des réseaux sociaux, l'économie des singularités, la priorité à l'immatériel, la valorisation de l'intuition, des valeurs féminines et de la bienveillance. Une énumération qui peut sembler bien utopique mais tout un chacun aura à les intégrer pour continuer d’évoluer dans ce nouvel espace. Ce “passage” d’un monde à l’autre est inconfortable en raison de l’exigence forte d’une remise en cause personnelle et d’un changement individuel considérable. C’est pourquoi celui qui décide d’envisager la prospective d'un cabinet, d'une entreprise ou d'une nation, devra s’intéresser en premier lieu à la prospective individuelle et aux voies qu’elle dessine. Des solutions existent et peuvent s’acquérir avec du temps, de la patience et de la volonté : savoir manier les paradoxes, intégrer une culture réseau, savoir prendre du recul notamment grâce à la culture G [culture générale], être assez véloce/intuitif pour trancher immédiatement, s'ouvrir aux autres, à d'autres univers, avoir un bon quotient émotionnel & empathique, être vigilant aux signaux faibles de notre environnement, sans perdre de vue le sens de l'humour et la capacité à l'autodérision. Dans ce contexte, les cabinets d’expertise comptable doivent être prêts à accompagner les dirigeants dans ce magma d’évolutions qui vont impacter durablement les entreprises et leur environnement. 6 tendances incontournables vont marquer le tissu socio-économique et la gestion des missions d’accompagnement auprès de l’entreprise du Futur : 1. L’économie va développer une société combinant l’économique, l’humain & l’environnemental [dans toutes ses composantes, pas seulement économiques]. Par exemple, la valorisation des diversités culturelles et équilibres naturels au sein de l’Europe. > Prendre en compte toutes les dimensions qualitatives et globales de la société postindustrielle pour un développement “désirable” dans tous les sens du terme… arrivée de nouveaux modèles économiques originaux. 2. De nouvelles formes de coopération interentreprises avec des fertilisations croisées, des partenariats ou projets biodégradables, des processus coopératifs européens, logique de réseau dans les relations interentreprises et de manière générale une forte culture de transversalité. > Prendre en compte une économie à géométrie variable. Bienvenue dans la «coopétition»...fin du système pyramidal ! 3. Les associations, ONG, organisations, fédérations, entités publiques ou paras publiques vont s’ouvrir au fonctionnement en réseau, à la relation partenariale… > Prendre en compte les métissages et synergies public/privé et micro/macro. 4. Une Europe de l’intelligence reposant sur la Société du savoir & de la connaissance, l’immatériel, la créativité, les usages avancés des technologies, l’innovation permanente, une R&D visionnaire, le design… > Prendre en compte l’intelligence créative, collective et relationnelle s’appuyant sur nos racines historiques & culturelles. 5. Des zones physiques de clientèle qui deviennent transeuropéennes ou qui mutent à une zone virtuelle. > rendre en compte toutes les mutations spatios-temporelles. 6. Une présence plus forte de la société civile organisée dans la dynamisation des processus européens. > Prendre en compte le rôle croissant de nouvelles médiations et de médiateurs. Ce Carnet de Tendances 2007 vous propose d’initier cette nouvelle approche de l’humain et de la sphère économique en mettant en lumière quelques pistes pour aider à la compréhension du monde, pour mieux l'anticiper. Des tendances à suivre en 2008 à l'occasion du congrès de l'Ordre à Paris, du 2 au 4 octobre, dans la prochaine édition... Cellule Veille & Prospective du Centre d’Etudes et de Conception du CSOEC René Duringer, Directeur de la Prospective & du Congrès [email protected] Bérengère Bézier, Chargée de mission Prospective & Congrès [email protected] 1 Ecouter, comprendre, apprendre et anticiper 2 Sommaire 4 La Profession Comptable 1/ Chiffres clés sur la profession… 2/ Prospective métier : évolution du métier d’expert-comptable, d’ici à 2015 7 8 15 3/ La saga de la prospective professionnelle dans la profession comptable libérale 20 4/ Quel marché du conseil pour les cabinets d’expertise comptable ? 22 5/ Ressources intellectuelles des congrès de l’Ordre 25 6/ Attentes des dirigeants de PME vis-à-vis de l’Union européenne 26 7/ Regards croisés sur la délocalisation des activités comptables 30 8/ Marché du conseil : des stratégies offensives de développement, d'internationalisation, et d'innovation 56 9/ Tendances du management dans les entreprises : être à l’écoute pour mieux conseiller nos clients 57 Prospective 61 1/ Jacques Attali prévisionniste du pire… pour l’éviter 62 2/ La croissance en question 65 3/ La France doit-elle repenser sa position dans la mondialisation ? 66 4/ Métiers de demain & profils émergents selon l’Ordre des Experts-comptables 70 5/ Marchés du futur des TPE/PME selon l’Ordre des Experts-comptables 75 6/ Repères prospectifs sur les Antilles françaises 79 7/ Nouvelles technologies : la gestation d’une autre relation client… 83 8/ Le Conseil d'Analyse Economique met l'homme au centre de ses études prospectives 88 9/ Prospective Karnet 2004 93 3 Questionnaires d’autodiagnostic 95 1/ Questionnaire Stratégie globale 96 2/ Questionnaire Autodiagnostic Europe 2010 99 3/ Valoriser son territoire, en être fier pour accroître l’attractivité de la France… La France, c’est Tendance… Lexique des signaux forts 2007-2008 pour mieux comprendre l’évolution de son environnement 101 111 Signal #1 / Accomplissement de soi 112 Signal #2 / Collaboratifs [outils] 112 Signal #3 / Communication de crise 114 Signal #4 / Complexité 118 Signal #5 / Culture générale 119 Signal #6 / Développement durable/désirable 122 Signal #7 / E-commerce 125 Signal #8 / Femmes [valeurs féminines] 127 Signal #9 / Géolocalisation 128 Signal #10 / Gratuité/Don 130 Signal #11 / Immatériel 132 Signal #12 / Innovation 134 Signal #13 / Intelligence économique 137 Signal #14 / Lobbying 138 Signal #15 / Matrice 140 Signal #16 / Mécénat 143 Signal #17 / Mobilité 146 Signal #18 / Nomadisme 148 Signal #19 / Quaternaire 149 Signal #20 / Réalité augmentée 150 Signal #21 / Réseaux sociaux 151 Signal #22 / Sens [quête du] 154 Signal #23 / Télétravail 158 Signal #24 / Temps [facteur] 161 Signal #25 / Transversalité 162 Signal #26 / WEB 2.0 163 Boite à outils 167 1/ Annuaire des réseaux d’influence et think tanks 168 2/ TransEuropeExperts 175 3/ Ouvrages pour mieux comprendre l’évolution du monde et prendre du recul 218 4/ Citations pour aller plus loin, réfléchir & avancer 225 Carnet de Tendances oblige, nous vous recommandons de lire ce document sur votre terminal mobile : Pocket PC, Palm OS, Symbian OS… Téléchargez votre reader approprié sur www.adobe.com Bienvenue dans le monde 2.0 ! Liens actifs Si vous souhaitez accéder directement depuis ce PDF aux liens mentionnés par un simple “clic”, il vous faut la dernière version d’Acrobat Reader. Vous pouvez néanmoins lire ce document avec une version antérieure, mais les liens vers les sites ne seront pas actifs. 1 La profession comptable 1 Chiffres clés sur la profession Les cabinets d’expertise comptable de 1 à 50 salariés en 2005 - Octobre 2006 Enquêtes réalisées par Raymond BETHOUX pour le CSOEC et parues dans la [email protected] La Profession Comptable L’Observatoire économique du Conseil supérieur de l’Ordre des experts-comptables vient de renouveler, en collaboration avec l’IFOP, son étude approfondie sur les caractéristiques des cabinets de 1 à 50 salariés. Cette étude a pour objectif de fournir des éléments de comparaison entre les cabinets par leur taille [mesurée par les effectifs salariés] et leur localisation géographique [appréciée par la taille de l’agglomération dans laquelle ils exercent]. Avec cette seconde étude, ces cabinets disposent d’un outil de “benchmarking” pour se situer de façon précise par rapport à leurs confrères, mais aussi pour prendre en compte les évolutions constatées entre 2003 et 2005. La base de l’étude est l’enquête réalisée en janvier 2006 auprès de 7000 cabinets ayant un effectif salarié compris entre 0 et 50. Le questionnaire a comporté près de 100 questions et 684 cabinets l’ont retourné avant mi-janvier 2006. Cet échantillon est représentatif des cabinets de 1 à 50 salariés dans toutes les composantes principales de cette population. La population des cabinets d’expertise comptable Le fichier national des cabinets, établi par le Conseil supérieur, fait apparaître une population globale de 12 300 cabinets se structurant ainsi : • les cabinets de 1 à 50 salariés, au nombre de 9600 environ, • les cabinets sans salarié, au nombre de 2 700 environ. Figurent par ailleurs environ 130 cabinets ayant des effectifs supérieurs à 50 salariés. Au plan économique, le “poids” représenté par les seuls cabinets de 1 à 50 salariés, sur la base de l’enquête annuelle des entreprises de service de l’INSEE pour 2003, était de 7,2 milliards d’euros [68 % du chiffre d’affaires total] pour des effectifs de 87 000 salariés [72 % du total]. N.B. : Les résultats de l’enquête auprès de cabinets sans salarié s’étant avérés difficiles à interpréter sur une base de réponses assez peu nombreuses, c’est seulement sur l’ensemble des cabinets de 1 à 50 salariés [600] que l’étude s’est fondée. Quelques enseignements de l’étude L’essentiel des enseignements de l’étude [110 pages] sera tiré par les cabinets eux-mêmes : ils se livreront à une comparaison attentive et approfondie de leur propre position avec celle des cabinets de leur taille [5 tranches d’effectifs salariés] et de leur implantation [4 zones]. Il faut aussi souligner que sur de nombreuses rubriques, en utilisant l’étude de 2004 et celle de 2006, on peut disposer de données sur 4 années de 2002 à 2005. En s’en tenant à des aspects macro-économiques, les seuls qui puissent être abordés ici, on pourra retenir les caractéristiques suivantes, relatives aux cabinets de 1 à 50 salariés 8 • 75 % exercent sous forme de personne morale [contre 69 % en 2004] et 66 % résultent d’une création [contre 64 % en 2004]. 71 % ont une ancienneté supérieure à 10 ans [valeur inchangée] et 15 % ont au moins un bureau secondaire [14 % en 2004]. • Le chiffre d’affaires moyen des cabinets se situe à 658 K€ [653 K€ en 2003]. Ils emploient en moyenne 8,8 personnes à temps plein [contre 8,7 en 2003]. Le ratio moyen de chiffre d’affaires par personne s’établit à 75 K€ [identique à 2003] ; ce ratio atteint 89,6 K€ en région parisienne contre 90,2 K€ en 2003. • L’activité des cabinets reste traditionnelle en expertise comptable : - 46 % du chiffre d’affaires en “tenue de comptabilité et établissement des comptes annuels + déclarations fiscales” [contre 40 % en 2003]. Ce chiffre atteint 57 % si l’on y ajoute la surveillance avec tenue partielle [41 % en 2003]. La surveillance sans tenue est à 15 % [contre 19 % en 2003] ; - la paie et les travaux annexes sont à 11 % [contre 9,6 % en 2003]. • Le commissariat aux comptes se situe à 8,6 % [contre 10 % en 2003], avec des valeurs nettement plus élevées pour les cabinets les plus petits et les plus grands. • L’activité de conseil [juridique, fiscal, social, gestion...] facturée distinctement s’établit autour de 5,4 % [contre 6 % en 2003], sans écarts significatifs suivant la taille ou la localisation. • Pour la connaissance de la clientèle, 39 % des cabinets estiment avoir des outils d’analyse très complets ou assez complets [contre 35 % en 2003]. Le nombre moyen de clients par cabinets est de 194 [contre 171 en 2003], le nombre de clients par personne occupée est de 22 [contre 19,6 en 2003]. Le ratio moyen de facturation par client s’établit à 3,4 K€ [contre 3,8 K€en 2003]. • L’étude comporte encore deux importantes parties relatives au personnel et aux éléments de rentabilité et de gestion, et fournit des données le plus souvent inédites. • De futures rubriques viendront compléter cette première approche. Pour en savoir plus “Étude comparative de la gestion des cabinets d’expertise comptable de 1 à 50 salariés”, Ordre des experts-comptables, Conseil supérieur, Observatoire économique, mai 2006, 110 pages, 70 € aux ECM, 88 rue de Courcelles Paris 75017 ou téléchargeable sur le site www.bibliotique.fr au prix de 50 €. Présentation de l’étude : RFC. 392 Octobre 2006 Approche du marché des cabinets d’expertise comptable [1ère partie] - Novembre 2006 Image du cabinet recueillie Principaux critères de choix auprès des entreprises d’un cabinet par les entreprises utilisatrices [note sur 10] Taux de pénétration des cabinets auprès des entreprises de moins de 250 salariés Ce taux moyen s’établit à 84 %, mais il varie notablement en fonction de la taille des entreprises : 75 % des entreprises sans salarié, 91 % des 1 à 5 salariés, 93 % des 6 à 19 salariés, 89 % des 20 à 49 salariés, 67 % des 50 à 249 salariés. Il varie aussi en fonction du secteur d’activité : 92 % dans l’hôtellerie et le commerce et 76 % dans les services aux particuliers. L’étude fait aussi apparaître le degré de présence d’autres prestataires auprès de l’entreprise [en moyenne, trois prestataires utilisés]. Ces prestataires sont les suivants : • centre de gestion et association agréés : 52% • société informatique de logiciels professionnels : 42 % • avocat ou conseil juridique : 31 % • notaire : 29 % Degré de satisfaction des entreprises utilisatrices Divers critères ont été retenus pour apprécier ce degré de satisfaction moyen [très satisfaits + satisfaits], citons parmi les principaux : • prestations : 91 %, dont prestations comptables, 96 %, prestations fiscales 95 % • intervenants du cabinet : 92 %, dont compétence, 93 %, respect des délais et disponibilité, 89 % • capacité à répondre aux attentes de l’entreprise : 87 % Principaux critères de choix d’un cabinet par les entreprises • la confiance qu’inspire le représentant du cabinet : 47 % • la proximité géographique : 41 % • la bonne réputation du cabinet : 39 %. N.B. Le niveau des honoraires n’intervient que modérément dans le choix, 21 %. La Profession Comptable L’Observatoire économique du Conseil supérieur de l’Ordre des experts-comptables conduit depuis plus d’un an une recherche en profondeur sur les entreprises ICS [industrie, commerce, services] de moins de 250 salariés. Son objectif est de mettre à la disposition de l’institution et de ses cabinets membres un ensemble d’outils d’”intelligence économique” afin de faciliter leur développement. C’est dans ce contexte qu’a été réalisée, en collaboration avec l’IFOP, une étude approfondie sur les caractéristiques des entreprises de moins de 250 salariés et de leurs relations avec les cabinets d’expertise comptable. La base de l’étude est constituée par une enquête réalisée en décembre 2005 auprès d’un échantillon de 800 entreprises ICS de moins de 250 salariés représentatif de cette catégorie d’entreprises. Cette rubrique présente les enseignements les plus importants tirés de cette étude. Origine du contact entre l’entreprise et le cabinet • relation professionnelle autre que dans le secteur de l’entreprise : 34 % • relation avec une entreprise du même secteur : 25 % • contact avec un membre du cabinet 12 % Fidélisation et faculté de recommandation de l’entreprise utilisatrice • 57 % des entreprises parlent de leur cabinet d’expertise comptable [72 % pour le secteur de la santé] • 96 % des entreprises ayant recours à un cabinet d’expertise comptable ont une intention positive de continuer à l’utiliser pour le futur • 90 % des entreprises ayant recours à un cabinet d’expertise comptable se déclarent prêtes à le recommander à une entreprise de leur secteur ou à une autre relation Fréquence et modalités des relations entre l’entreprise et son cabinet De façon globale, l’entreprise a recours à son cabinet régulièrement une fois par mois dans 55 % ces cas et 34 % occasionnellement plusieurs fois par an. Deux modalités principales de relations ont été étudiées : • contacts téléphoniques : plus d’une fois par mois, 38 %, entre une fois par mois et une fois par trimestre, 54 % • rendez-vous : plus d’une fois par mois, 9 %, entre une fois par mois et une fois par trimestre, 51 % Image du cabinet recueillie auprès des entreprises utilisatrices [notée sur 10] • connaît bien les problèmes des entreprises de votre taille : 8,3 • sait s’adapter à vos problèmes 8,1 • a une compétence qui va bien au-delà de la comptabilité : 7,9 • fournit ses prestations dans un bon rapport qualité/prix : 7,9 • joue un vrai rôle de conseil : 7,7 • connaît bien votre secteur d’activité 7,7 9 Après cette première présentation générale des relations entre les entreprises et leur cabinet comptable, sera abordée dans une prochaine rubrique une analyse plus détaillée des diverses prestations fournies aux entreprises et des modalités financières de leur rémunération. Pour en savoir plus “Le marché des cabinets d’expertise comptable”, Ordre des experts-comptables, Conseil Supérieur, Observatoire économique, mai 2006, 62 pages, téléchargeable gratuitement sur le site du CSOEC. Les missions des cabinets d’expertise comptable de 1 à 50 salariés - Décembre 2006 La Profession Comptable La seconde étude de l’Observatoire économique du CSOEC, réalisée en collaboration avec l’IFOP, sur les caractéristiques des cabinets de 1 à 50 salariés a été présentée dans la RFC de novembre 2006. Cette étude présente la nature et l’importance respective des missions des cabinets de 1 à 50 salariés. La nature des missions exercées En l’absence de normalisation préalable des contours des missions, l’Observatoire a dû retenir des définitions se rapprochant le plus possible de l’activité réelle des cabinets. Huit rubriques principales ont donc été utilisées dans l’enquête : A - Tenue de comptabilité et établissement des comptes annuels + déclarations fiscales [TVA et BIC]. B - Surveillance avec tenue partielle de la comptabilité et établissement des comptes annuels + déclarations fiscales [TVA et BIC]. C - Surveillance sans tenue de la comptabilité et établissement des comptes annuels + déclarations fiscales [1VA et BIC]. D - Paie et travaux annexes. E - Commissariat aux comptes. F - Audit contractuel. G - Conseil [facturé distinctement] dans les domaines suivants : juridique, fiscal, social, gestion et informatique. H - Autres. Les enquêtes annuelles d’entreprises dans les services, réalisées par l’INSEE, disposent d’une nomenclature de “produits” comportant plus de 50 rubriques, mais en réalité seuls 6 de ces “produits” sont significatifs, représentant 97 % du chiffre d’affaires des “activités comptables” [hors centres agréés]. Ces produits sont les suivants : conseils et analyses, audit comptable, commissariat aux comptes, tenue et surveillance de comptabilité, conseil et représentation en matière fiscale, autres services comptables. Il est assez surprenant de constater que les activités de paie et travaux annexes ne soient pas identifiées par l’INSEE. Répartition du CA entre les diverses catégories de mission A : Tenue B : Surveillance et tenue partielle C : Surveillance sans tenue A+B+C D : Paie et travaux annexes E : Commissariat aux comptes F : Audit contractuel G : Conseil [facturé distinctement] H : Autres 10 2002 41,2 % 12,3 % 17,0 % 70,5 % 9,3 % 9,9 % 1,2% 6,0 % 2003 39,6 % 11,8 % 18,8 % 70,2 % 9,6% 9,9 % 1,2% 6,4 % 2004 47,1 % 10,4 % 14,8 % 72,3 % 10,9% 8,4 % 0,5% 5,6 % 2005 46,2 % 10,7 % 14,9 % 71,8 % 11,0 % 8,6 % 0,6% 5,4 % 3,0 % 2,7 % 2,3 % 2,6 % N.B. La rubrique G “conseil” comprend les diverses catégories suivantes de conseil juridique, fiscal, social, gestion et informatique. Influence de la taille et de la localisation sur les diverses catégories de missions exercées [en pourcentage du CA total] : Les missions à dominante comptable [A+B+C] Elles ont la plus forte proportion dans les cabinets de 3 à 5 salariés [76 %, contre 72,4 % en 2003] alors que les cabinets de 1 à 2 salariés ont la proportion la plus faible [68,8 % contre 67,3 % en 2003]. Ce sont les cabinets situés dans les plus petites agglomérations qui réalisent la proportion la plus forte avec 75,3 % [contre 77,7 % en 2003], alors que ceux de la région parisienne se situent à 68,2 % – pourcentage le plus bas par zone d’agglomération – mais en augmentation par rapport à 2003 avec 66,4 %. La paie et ses travaux annexes [D] Cette mission est la mieux représentée dans les cabinets de 6 à 9 salariés avec 12,3 % [contre 10,7 % en 2003], alors que les cabinets de 1 à 2 salariés ont la proportion la plus faible avec 9,8 % en 2003. Ce sont les cabinets situés dans les agglomérations de 20 à 100 000 habitants qui réalisent la proportion la plus forte avec 11,8 %, alors que ceux de la région parisienne se situent à 11 % [contre 8,4 % en 2003]. Le commissariat aux comptes Les cabinets de 20 à 50 salariés ont la proportion la plus forte avec 11,5 % [contre 14,3 % en 2003], suivis de très près par les cabinets de 1 à 2 salariés avec 11,4 % [contre 14 en 2003]. Les cabinets de 3 à 5 ont la proportion la plus faible avec 5,5 % [contre 6,9 % en 2003]. Ce sont les cabinets de la région parisienne qui réalisent la proportion la plus forte avec 11,1 % [contre 11,4% en 2003]. Viennent ensuite les agglomérations de plus de 100 000 habitants hors région parisienne avec 8,6 % en 2005 [contre 11,2 % en 2003]. Les cabinets situés dans des agglomérations de moins de 20 000 habitants ont la proportion la plus faible : 5 % en 2005 [chiffre identique à celui de 2003]. Pour en savoir plus “Étude comparative de la gestion des cabinets d’expertise comptable de 1 à 50 salariés”, CSOEC, mai 2005, 109 pages, 70 € aux ECM ou téléchargeable sur le site du CSOEC au prix de 50 €. RFC. 394 Décembre 2006 La clientèle des cabinets d’expertise comptable de 1 à 50 salariés Le nombre de clients par cabinet Il se situe en moyenne à 194 en 2005 [171 en 2003]. Cette moyenne masque des situations très différentes selon la taille : Salariés du cabinet 1à2 3à5 6à9 10 à 19 20 à 50 2005 63 116 203 338 630 2003 68 96 156 287 568 Ce sont les cabinets les plus petits [1 à 2 salariés] qui connaissent une réduction du nombre de leurs clients. Les cabinets de 3 à 50 salariés connaissent, eux, une variation positive. Le nombre moyen de clients varie aussi suivant la localisation géographique : • région parisienne : 145 en 2005 [contre 133 en 2003] • agglomérations de 100 000 habitants et + [hors région parisienne] : 199 en 2005 [contre 185 en 2003] • agglomérations de 20 000 à 100 000 : 261 en 2005 [contre 233 en 2003] • agglomérations de moins de 20 000 : 209 en 2005 [contre 156 en 2003]. On retiendra aussi que : • le nombre moyen de clients par personne occupée dans les cabinets se situe à 22 en 2005 [contre 20 en 2003] ; • le chiffre d’affaires moyen par client s’établit à 3,4 K€ en 2005, en baisse par rapport à 2003 [3,8 K€]. La répartition des clients par régimes fiscaux En nombre d’entreprises, c’est le régime de l’IS qui vient en tête avec 44 %, suivi par le BIC-RSI avec 25 %. Le BIC-RN se situe à 13 % et le BNC-déclaration contrôlée à 9 %. Cette situation est très voisine de celle de 2003. L’analyse, faite en 2005, sur le poids dans le chiffre d’affaires des cabinets en fonction du régime fiscal de leurs clients se présente ainsi : 50 % du chiffre d’affaires provient des entreprises soumises à l’IS, 22 % de celles qui sont soumises au BIC RSI et 13% de celles soumises au BIC RN. La Profession Comptable La seconde étude de l’Observatoire économique du CSOEC, réalisée en collaboration avec l’IFOP, sur les cabinets de 1 à 50 salariés a été présentée dans la RFC de novembre 2004. Cette rubrique présente les principales caractéristiques de la clientèle de ces cabinets. La répartition du CA des cabinets selon les secteurs d’activités C’est le commerce qui vient en tête [28 %], puis les services aux entreprises [19 %], le BTP [16 %], les services aux particuliers [9 %], l’industrie [8 %] et les hôtels/cafés/restaurants [8 %]. Les écarts par rapport à ces valeurs moyennes sont relativement importants et nombreux suivant la taille de cabinets et leur lieu d’implantation. En s’en tenant à quelques situations extrêmes, on retiendra que la région parisienne fait le meilleur score dans les services aux entreprises [27,3 %] et le moins bon pour le BTP [14,1 %]. La répartition du CA des cabinets suivant la taille des clients Taille client 0 salarié 1 2à3 4à5 6à9 10 à 19 20 à 49 50 à 100 plus de 100 % du CA du cabinet 2005 27 % 11 % 18 % 14 % 13 % 8% 5% 2% 1% % du CA du cabinet 2003 19 % 11 % 18,8 % 14,7 % 13,9 % 9,2 % 6,1 % 3,7 % 3,5 % Les valeurs observées varient peu pour les honoraires moyens par client suivant la taille des cabinets. Par contre, la localisation géographique a une influence significative pour la région parisienne où la moyenne s’établit à 4,9 K€ en 2005 [contre 5,8 K€ en 2003]. Cette tendance pourrait se poursuivre : le nombre moyen de clients par cabinet croît avec une baisse corrélative des honoraires moyens par client. Les entreprises de 0 à 9 salariés [TPE] représentaient donc en 2005 83 % du CA des cabinets de 1 à 50 salariés [77,4 % en 2003], et celles de moins de 20 salariés représentaient 91% de ce CA [77,5 % en 2003]. Ce glissement des activités des cabinets en direction des entreprises de moins de 20 salariés devra être attentivement analysé dans la prochaine étude à paraître début 2008 sur la base des données de 2007. La répartition des clients par statut juridique En 2005, les entreprises individuelles et les SARL/EURL arrivent en tête à égalité avec 39 %. Les SA et SAS se situent à 12 % et les autres personnes morales à 10 %. Cette situation est très voisine de celle de 2003. L’analyse, faite en 2005, sur le poids dans le chiffre d’affaires des cabinets en fonction des régimes juridiques des clients se présente ainsi : 34 % du chiffre d’affaires provient des entreprises individuelles, 41 % des SARL/EURL et 17 % des SA/SAS. Pour en savoir plus “Étude comparative de la gestion des cabinets d’expertise comptable de 1 à 50 salariés”, CSOEC, mai 2005 109 pages, 70 € aux ECM ou téléchargeable sur le site du CSOEC au prix de 50 €. R.F.C. 395 Janvier 2007 11 Le personnel des cabinets d’expertise comptable de 1 à 50 salariés - Février 2007 Caractéristiques du personnel des cabinets tirées de l’étude 2006 de l’Observatoire Economique du CSOEC. La Profession Comptable Effectifs selon le niveau de formation initiale des collaborateurs 66 % des collaborateurs ont une formation à bac +2 et moins. Cette catégorie recouvre deux composantes distinctes 28 % se situent à moins de bac +2 et 37 % à bac +2. Cette seconde catégorie est essentiellement constituée de personnels ayant une formation de type BTS et DUT : c’est aussi la catégorie homogène la plus importante en nombre. Ces deux valeurs sont très proches de celles de 2004. 35 % se situent à plus de bac +2 ; les diplômes comptables représentent 27 %, les écoles de commerce et masters se situent à 8 % de l’ensemble. Cette structure varie peu en fonction de la taille des cabinets, mais des écarts significatifs sont constatés suivant la localisation géographique. En région parisienne le niveau bac+2 et moins est de 58 % [60 % en 2004]. Ce taux atteint 70 % dans les cabinets situés dans les agglomérations de moins de 100 000 habitants [77 % en 2004]. La répartition entre femmes et hommes se situe à 67/33 [contre 60/40 en 2004], cette évolution étant très significative. Les femmes à bac +2 et moins sont 76 % [78 % en 2004], contre 41 % pour les hommes [43 % en 2004]. 4 % des femmes possèdent un diplôme des écoles de commerce ou un master [5 % en 2004], contre 16 % pour les hommes [15 % en 2004]. Répartition des effectifs “temps plein” selon l’âge et le sexe 28 % de moins de 30 ans [31 % en 2004]. 33 % de 30 à 39 ans [identique à 2004], 26 % de 40 à 49 ans [22 % en 2004], 17 % de 50 ans et + [14 % en 2004]. Ces valeurs varient peu en fonction de la taille des cabinets, on retiendra seulement que les 50 ans et + se situent autour de 15 % dans les cabinets de la tranche de 20 à 50 salariés. C’est dans les cabinets situés dans les agglomérations de moins de 100 000 habitants que la proportion des 40 ans et + est la plus importante avec 45 % [41 % en 2004]. La structure par âge des effectifs femmes/hommes ne fait pas apparaître d’écarts significatifs. Répartition des effectifs selon la grille des emplois de la convention collective des cabinets Cette grille comprend 5 niveaux d’intervention définis qualitativement : N5 = exécution ; N4 = exécution avec délégation ; N3 = conception assistée ; N2 conception et animation ; N1 = direction. On trouve 55 % pour les catégories N4 et N5 [58 % en 2004]. À rapprocher des 65 % de formation à bac+2 et moins. 22 % se situent au niveau N3, 12 % à N2 et 11 % à N1. Ces valeurs varient peu en fonction de la taille des cabinets et de leur localisation géographique. La répartition par sexe met en évidence la faible proportion des femmes dans la catégorie la plus élevée : 6 % de N1 pour les femmes [4 % en 2004] contre 22 % pour les hommes [17 % en 2004]. 12 Ancienneté et âge du personnel L’ancienneté moyenne est de 9,6 années [8,2 en 2004]. Cette valeur varie peu suivant la taille ou la localisation géographique. Par contre elle se différencie par le niveau moyenne de 13 ans chez les Ni contre 8 ans pour les N5 et 9 ans pour les N4. L’ancienneté moyenne des femmes est de 9 ans contre 10,8 pour les hommes avec les valeurs les plus basses au niveau N5 : 7 ans pour les femmes, 8 ans pour les hommes. L’âge moyen s’établit à 37,5 ans avec des écarts significatifs entre les catégories entre 44 ans pour les N1 et 34 ans pour les N5. L’âge moyen des femmes [36,5] est inférieur à celui des hommes [39,6]. Rémunérations du personnel La rémunération annuelle moyenne s’établit à 32,6 K€ [29,6 K€ en 2004]. Cette moyenne masque d’importantes disparités : • en fonction des catégories : 59,3 K€ pour les N1, 37,4 K€ pour les N2, 34 K€ pour les N3, 27,4 K€ pour les N4 et 22,7 K€ pour les N5 : • en fonction de la taille des cabinets : de 30,9 K€ pour les 1 à 2 salariés à 38,8 K€ pour les 20 à 50 salariés ; • en fonction de la localisation géographique, la région parisienne ayant la moyenne la plus élevée avec 40,2 K€ [33,8 K€ en 2004] ; • en fonction du sexe : à niveau équivalent les moyennes se différencient surtout chez les N1: femmes 33 K€, hommes 73,3 K€ [écart qui s’est fortement accru entre 2004 et 2006]. N2 : femmes 34 K€, hommes 40,8 K€. Les écarts se retrouvent aussi au bas de l’échelle avec les N5 femmes 19 K€, hommes 29,6 K€]. Dans 67 % des cas, la rémunération annuelle est versée sur 12 mois, et 31 % sur 13 mois. 68 % des cabinets intègrent des primes dans la rémunération annuelle, primes dont l’importance moyenne est de 12,5 % du salaire de base. La pratique des primes varie cependant beaucoup suivant la taille des cabinets : les plus petits se situent à 57 % alors que les 20 à 50 salariés sont 71 %. Dans 50 % des cabinets, il y a une mutuelle complémentaire. Cette pratique varie beaucoup suivant la taille des cabinets ; 37 % chez les plus petits à 75 % chez les 20 à 50. La localisation géographique a peu d’effet sur cette pratique. Pour en savoir plus “Étude comparative de la gestion des cabinets d’expertise comptable de 1 à 50 salariés”, CSOEC, mai 2006, 109 pages, 70 € aux ECM ou téléchargeable sur le site du CSOEC au prix de 50 €. REC, 396 Février 2007 Structures et gestion des cabinets d’expertise comptable de 1 à 50 salariés - Mars 2007 Structure capitalistique des cabinets Dans 85 % des cabinets, elle est inégalitaire et cette tendance se renforce [78 % en 2004]. Cette valeur moyenne cache cependant des situations variant avec la localisation géographique [89 % en région parisienne] et la taille des cabinets [autour de 75 % pour les cabinets de 10 à 50 salariés]. Parmi les cabinets “inégalitaires”, le nombre moyen d’associés est de 3,3. L’écart moyen entre l’associé détenant la plus importante part du capital et celui ayant la part la plus faible est respectivement de 82,7 % à 10,1 %. Le pourcentage de détention le plus fort est moins élevé dans les cabinets les plus importants : 78,6 % pour les 10 à 19 salariés, 61,8 % pour les 20 à 50. Ce pourcentage est peu affecté par la localisation géographique. Le pourcentage de détention le plus faible se situe au-dessous de la moyenne pour les cabinets de 6 à 9 salariés avec 8,7 %. C’est en région parisienne que ce pourcentage est le plus faible avec 8,6 %. Outils de gestion des cabinets et ratios synthétiques Les cabinets déclarent à 10 % [12 % en 2004] qu’ils disposent d’un tableau de bord de gestion très complet et à 35 % d’un tableau de bord assez complet [27 % en 2004], soit un total de 44 % [contre 39 % en 2004]. Ils sont 42 % à considérer qu’ils ont un tableau de bord assez succinct et 14 % n’en n’ont pas. Parmi les 44 % ci-dessus, les pourcentages varient sensiblement en fonction de la taille : de 37 % dans les cabinets de 1 à 2 salariés [29 % en 2004], pour atteindre 53 % dans ceux de 20 à 50 salariés. Deux ratios synthétiques ont été retenus : • R1 exprimé comme [CA - salaires & charges] / CA. Valeur moyenne exercice 2005 : 45,7 % contre 46,1 % pour l’exercice 2003. • R2 excédent brut d’exploitation. Valeur moyenne exercice 2005 : 17,9 % contre 19,9 % pour l’exercice 2003. Assez logiquement, R1 est plus élevé dans les plus petites structures [54,3 %] et plus faible dans les grandes [autour de 40 % entre 6 et 50 salariés]. L’impact de la localisation géographique est peu important sur les valeurs de R1 [minimum en région parisienne avec 44,8 %]. Les valeurs de R2 suivent les caractéristiques de Ri : position la plus haute avec 23,9 % dans les cabinets de 1 à 2 salariés [contre 29,7 pour l’exercice 2003], la plus faible dans les 10 à 50 salariés [autour de 15 %]. Peu d’impact de la localisation géographique sur les valeurs de R2. Lettres de mission et modalités de facturation 94 % des cabinets déclarent utiliser la lettre de mission, mais cette proportion varie selon qu’il s’agit du rapport entre le nombre total de lettres de mission et le nombre total de clients [77 %] ou de la proportion de lettres de mission sur les clients nouveaux [95,2 %]. Ce sont les cabinets les plus petits qui ont le plus fort taux de lettres de mission [total ou clients nouveaux] alors que les cabinets entre 3 et 19 salariés ont des taux au-dessous de la moyenne sur le nombre total de clients. La localisation géographique est un facteur peu discriminant, c’est la région parisienne qui avance les taux les plus élevés [80,2 % et 97 %]. La périodicité de mise à jour des lettres de missions est un critère intéressant : 20 % déclarent ne jamais faire de mise à jour, 61 % la font seulement en cas de modification des conditions de collaboration [54 % en 2003]. La Profession Comptable La rubrique présente un certain nombre d’éléments caractéristiques des structures et de la gestion des cabinets, tirés de l’étude 2006 de l’Observatoire économique du CSOEC. Le financement des cabinets Les cabinets distinguent nettement entre l’autofinancement, l’apport des associés et le financement extérieur sous ses diverses formes. La première tendance très forte réside dans la place prédominante de l’autofinancement : 53 % pour les investissements, 73 % pour le fonds de roulement. Pas d’écarts très significatifs suivant la taille ou la localisation géographique. La seconde tendance réside dans la place de l’apport des associés : 7 % du financement des investissements et 14 % du fonds de roulement. La combinaison de ces deux constats conduit à conclure sur la très forte part de financement “interne” [autofinancement + associés] : 60 % des investissements et 87 % du fonds de roulement. Pour en savoir plus “Étude comparative de la gestion des cabinets d’expertise comptable de 1 à 50 salariés”, CSOEC mai 2006, 109 pages, 70 € aux ECM ou téléchargeable sur le site du CSOEC au prix de 50 €. 13 Approche du marché des cabinets d’expertise comptable [2e partie] - Mai 2007 Cette rubrique est fondée sur l’étude réalisée au cours du premier trimestre 2006 par l’Observatoire économique du Conseil supérieur de l’Ordre des Experts-comptables sur le marché des cabinets. Elle constitue un complément au premier article publié dans la RFC 393 en novembre 2006 qui présentait les caractéristiques des relations entre les TPE et PME et leur cabinet comptable. La Profession Comptable Les prestations fournies par Les cabinets Sur la base des déclarations des entreprises utilisant les services d’un cabinet [674 entreprises ayant répondu et constituant 100 % des réponses], ce sont d’abord les travaux de comptabilité et d’établissement des comptes annuels qui sont les plus fréquemment cités [86 %] suivis de près par l’établissement des diverses déclarations fiscales [82 %] et le conseil fiscal [72 %]. Le conseil social est cité à hauteur de 56 %, la paie et l’établissement des diverses déclarations sociales se situant à environ 47 %. Il y avait plusieurs réponses possibles. Les motivations des entreprises pour l’utilisation d’un cabinet sont d’abord d’avoir sécurité du respect de la loi et des réglementations [63 % de citations], vient ensuite à un niveau beaucoup plus faible, “avoir le conseil régulier d’un professionnel de la gestion” [15 %]. Concernant les travaux comptables, 57 % des entreprises demandent la tenue régulière de la comptabilité avec établissement des comptes annuels et des déclarations fiscales et 31 % demandent le seul établissement des comptes annuels et des déclarations fiscales avec une surveillance de la comptabilité sans tenue. 12 % ont recours à une tenue partielle de la comptabilité. Les modalités financières de rémunération des prestations des cabinets Les entreprises de moins de 250 salariés ayant recours à un cabinet d’expertise comptable lui versent en moyenne 3 786 € HT d’honoraires par an [sur la base de l’année 2005]. Cette moyenne cache néanmoins des niveaux assez variables. C’est ainsi que 36 % déclarent verser des honoraires inférieurs à 2 000 € HT, 34 % entre 2 100 et 5 800 € HT, 15 % 6 000 € et plus, enfin 18 % n’ont pas fourni de réponse. Concernant la paye, les entreprises sont peu enclines à accepter une facturation spécifique pour les prestations qui peuvent lui être associées et c’est donc le plus souvent une facturation globale qui est pratiquée. On peut aussi constater que les entreprises semblent avoir une difficulté à identifier le montant payé pour la prestation de paye : 56 % des entreprises déclarant confier leur paye à un cabinet n’ont pu fournir de réponse. 14 Les clients potentiels des cabinets d’expertise comptable et leurs ressources Parmi les entreprises interrogées déclarant ne pas utiliser actuellement les services d’un cabinet, les principales motivations exprimées pour la non utilisation sont les suivantes : • 61 % font par leurs propres moyens ou ont les compétences en interne • 35 % considèrent qu’ils n’ont pas de besoin • 33 % parce que c’est cher, pour faire des économies Interrogées sur les raisons qui pourraient inciter les entreprises à envisager de faire appel à un cabinet, on peut citer les réponses spontanées suivantes : • l’augmentation de l’activité, de la taille de l’entreprise [25 %] • l’existence de questions dépassant leurs compétences [12 %] Ces mêmes entreprises interrogées considèrent, à concurrence de la moitié d’entre elles, qu’elles pourraient faire appel à un cabinet dans l’hypothèse où le montant de ses honoraires serait compatible avec leurs moyens financiers. Le prix médian résultant de l’enquête se situe à 1 000 €, le montant minimum annuel au- dessous duquel les services seraient jugés “peu crédibles” se situe à 550 €, le montant médian maximum jugé excessif se situant à 1 550 €. Il paraît assez clair que l’on se situe ici dans la catégorie d’entreprise de la taille la plus petite mais qui représente cependant un potentiel de développement non négligeable si les cabinets disposaient des “produits” et des équipes adaptées à ce marché. 2 Prospective métier : évolution du métier d’expert-comptable, d’ici à 2015… Quelles leçons tirer de dix ans de prospective ? La réflexion prospective au sein du secteur existe depuis 20 ans et le congrès de Saint-Malo de 1987. Gilles Ourvoie, PMI Factory [http://pmifactory.com/ ], a piloté en 1997 l’étude réalisée pour le congrès du Cinquantenaire1 portant sur l’avenir de la profession à horizon 2007. Il tire aujourd’hui pour nous quelques leçons de l’intérêt et des limites d’un tel exercice sur une période longue : on en évoquera trois, l’objectif n’étant pas ici d’être exhaustif. Son analyse, qui ne peut pas refléter une vision de l’institution, est destinée à nourrir la prospective professionnelle. La première leçon que l’on peut tirer porte sur la difficulté pour la prospective d’anticiper sur les trajectoires réelles de changements, leur forme et leur vitesse. Un secteur économique ne change pas de manière linéaire, de nombreux paramètres externes et internes interagissent. Pour ce qui concerne les experts-comptables, une soixantaine avaient été listés en 1997, pour la plupart encore d’actualité. Ce La Profession Comptable sont ces différentes interactions qui construisent globalement le changement. Les évolutions se développent de manière partiellement autonome avant de se rejoindre dans des phénomènes économiques, sociaux, culturels de plus grande ampleur. La compréhension globale de ces transformations n’est pas immédiate. Il y a là un enjeu majeur pour la prospective, qui doit repérer des tendances, des ruptures, des signaux faibles, et en déceler le potentiel de cohérence avec d’autres tendances. Sur cette base se pose la question plus délicate de la trajectoire possible de développement : quelle peut-être la vitesse de propagation d’un phénomène ? Quels facteurs d’accélération ou quelles contraintes vont peser sur cette trajectoire ? Pour simplifier, on peut s’appuyer sur une représentation générale des trajectoires de changement. Du fait des jeux d’interdépendances multiples, et d’effets de réseaux, elles prennent plutôt la forme suivante : % de la population concernée 5 4 3 2 1 temps Etape 1 Etape 2 Etape 3 Etape 4 Etape 5 Mécanisme général de propagation Impact marginal auprès de quelques acteurs isolés Peu de réaction collective Le phénomène commence à acquérir une signification collective – il n’y a pas de réaction collective du fait de la tendance à sous-estimer l’ampleur de l’ajustement Un point d’inflexion est atteint – avec la prise de conscience d’une irréversibilité du mouvement. La réaction collective s’organise Des ajustements rapides se mettent en place – une dynamique vertueuse se créée D’autres problèmes surgissent – d’autres ajustements sont nécessaires L’innovation De nouveaux débouchés sont signalés, des innovations ponctuelles portées par des cabinets ayant un degré de spécialité/d’exposition fort à certaines caractéristiques métiers L’intérêt pour ces innovations se communique au sein de la profession – des solutions plus “industrielles” apparaissent Des services mutualisés au sein de la profession sont mis en place – des questions se posent sur les conséquences en matière de formation, de réglementation,… La mise en œuvre des nouvelles approches est diffusée rapidement – le sentiment d’urgence est partagé, l’irréversibilité acquise De nouvelles difficultés émergent, qui demandent des ajustements nouveaux L’apport possible de la prospective Détection des facteurs Analyse des impacts de rupture, des possibles [vitesse, tendances effets induits…] Solutions d’accompagnement et d’industrialisation Identification des limites Etape 1 [pour cycle de de l’exercice – solutions réflexion suivant] 1/ “Experts-comptables, quelles évolutions à dix ans ?” Actes du 50e Congrès de l’Ordre des Experts-Comptables, pp.77-115 15 La Profession Comptable La convergence des industries et des usages du téléphone, de l’informatique et de l’audio-visuel illustre cette mécanique : anticipée dès la fin des années 80, elle n’est véritablement passée dans les usages que depuis quelques années, avec des conséquences directes en termes de destruction économique et de création de valeur. Cette courbe générale est influencée par des éléments de conjoncture mais aussi par des caractéristiques institutionnelles et culturelles qui distinguent les pays. Ainsi, la vitesse de propagation des idées et des innovations est-elle différente selon les environnements. En France, la propagation de l’innovation semble se heurter à une inertie plus grande que dans les pays anglo-saxons, compensée en partie par une accélération plus forte dans la phase suivante : ainsi de la mise en œuvre du plan téléphonie numérique, de l’énergie nucléaire, et plus récemment de l’utilisation de l’Internet haut débit. Pour les experts-comptables, l’environnement professionnel a profondément changé dans ses composantes, au-delà de ce qu’imaginaient en 1997 les tenants de scenarii de “continuité”. On mentionnera pour rappel : • le développement de l’informatisation des TPE au niveau et plus des grandes entreprises ; • l’accès universel à l’information via Internet avec une capacité de traitement de l’information largement supérieure aux besoins de l’activité humaine traditionnelle ; • l’approfondissement de la mondialisation au niveau de la très petite entreprise associé à une redéfinition de la notion de zone de chalandise et des concepts même de clients [“crowdsourced intelligence”, “customer co-creation”…] ; • la demande sociale accrue de transparence et d’éthique traduite en nouvelles normes mondialisées [IFRS, SOX, LSF…] et l’extension des normes à d’autres sphères de l’activité marchande [environnement,…] Pour autant, ces composantes séparées visent des paliers supérieurs de convergence et de cohérence comme le développement mondial de l’économie de marché et de ses outils ou la demande sociale universelle en matière de justice, d’éthique et de transparence. Ce sont ces lames de fonds qui convergent massivement sous nos yeux, et font de la période historique actuelle une révolution et une fierté [mais aussi une difficulté] pour des milliards d’individus à travers la planète. Une période se termine, une autre commence en effet, sans doute très différente. La décennie qui s’achève a vu effectivement le scénario de mutation progressive de la profession dominer. Il n’y a pas eu de modification drastique du secteur, pas de déréglementation de l’activité, pas de fragmentation de la profession. En somme, pas de scénario de “déchirure”, mais pas de reconquête non plus. Face aux changements externes, les cabinets ont à leur disposition différentes variables d’ajustements : nous en avions identifié une trentaine - couvrant les aspects de relations clients, d’organisation et de productivité, de compétences et d’organisation de la profession. En dépit des changements importants de l’environnement des experts-comptables mentionnés plus haut, l’impression première que l’on peut avoir avec dix ans de recul est celle d’une [trop] grande stabilité des pratiques professionnelles : les questions soulevées il y a dix ans [développement des activités “non-core”, formation, ouverture à l’international, approfondissement de l’intégration européenne, développement de l’usage de l’informatique, risque de déréglementation,…] sont pour nombre d’entre elles encore d’actualité. Un phénomène joue dans cette impression illusoire de stabilité, qui résulte de l’exercice de prospective lui-même d’anticipation, d’acculturation au changement : l’assemblage opérationnel de toutes les briques de changement peut être beaucoup plus lent qu’un simple meccano intellectuel. On peut interpréter la stabilité comme une phase préliminaire d’un changement à venir. Cet argument peut jouer, mais sa portée est théorique. Il est clair en effet qu’il n’y a pas eu de crise du secteur. Les activités comptables ne se sont pas effondrées vers la quasi-gratuité, la fragmentation du secteur est restée forte, les profils employés n’ont pas considérablement variés. L’ajustement ne s’est pas traduit massivement par une concurrence sauvage sur les prix, poussant la profession encore plus vite vers un environnement déréglementé. L’ajustement de la profession s’est traduit en réalité à un niveau moins visible, moins dramatique aussi, dans les pratiques quotidiennes. C’est là aussi qu’il faut rechercher la nature des vrais enjeux et les opportunités/risques pour le futur : • La taille moyenne des missions baisse, en particulier en Région parisienne qui peut servir d’indicateur avancé [respectivement -10 % à 3,4 K€ entre 2003 et 2005 et -16 % à 4,9 K€2]. L’apport de nouvelles missions, comme la paie et les travaux annexes [11 % du CA] n’est pas suffisant pour endiguer la baisse du chiffre. • La taille des clients baisse : entre 2003 et 2005 les TPE [0-9 salariés] représentent 83 % du CA des cabinets de 1-50 salariés contre 77 %. - Face à de tels clients, il est inévitable que des prestations comme le conseil restent faibles [5 % du CA des cabinets]. Les contraintes budgétaires sont telles qu’une offre de prestations ne peut se développer sans s’appuyer sur une spécialisation métier pour trouver sa justification [co-création de valeur]. - Or la formation, les profils et les ressources nécessaires à ces questions ne sont pas disponibles dans la plupart des cabinets. Les cabinets vieillissent, la formation non technique est quasi-inexistante. - En même temps, le schéma d’une “expertise comptable intensive” avec des petits clients est aussi problématique – on peut le comparer à la stratégie du Crédit Agricole face 2/ “Etude comparative de la gestion des cabinets d’expertise comptable de 1 à 50 salariés” [2005] CSOEC 16 Si, comme on l’a vu, la vitesse de changement est difficile à déterminer, l’accélération semble aujourd’hui en cours. Il ne faut pas mésestimer l’ampleur et la variété des formes possibles de ce changement, qui porte à la fois sur la nature des relations clients, sur l’offre de service attendue, sur les compétences professionnelles et humaines, sur les processus de fonctionnement des cabinets, sur les valeurs et les règles internes aux cabinets. La prospective doit être à l’affût de ces différents chantiers possibles. En même temps, ceci conduit logiquement à relativiser l’importance attribuée spécifiquement à certains paramètres par opposition à d’autres. La question en particulier de la déréglementation de la profession est un exemple d’une telle focalisation. La politique réglementaire étant par ailleurs elle-même la résultante d’autres forces, c’est celles-ci que la réflexion prospective doit aussi éclairer : “notre avenir est drivée essentiellement par l'activité de nos clients et donc il est préférable de s'intéresser à des méta tendances”. La troisième leçon concerne l’efficacité de la réflexion prospective. De même que l’on ne peut confondre - comme le rappelait René Thom - prévisibilité et compréhension, l’on ne saurait confondre conceptualisation et action. Les experts-comptables se sont dotés à partir de 1997 d’une véritable structure de réflexion prospective. Via Internet, ces éléments sont aujourd’hui largement accessibles, et le CSOEC s’est engagé résolument dans cette démarche numérique. Pour autant, on l’a repéré dans le tableau plus haut, les points d’attention de la prospective doivent évoluer en fonction du contexte. L’environnement économique global de 2007 a – on l’a dit – changé de façon dominante selon le scénario le plus ambitieux de 1997. Du point de vue de la réflexion prospective, ces évolutions ont des conséquences importantes que l’on peut simplifier de la manière suivante : • les effets de palier décrits plus haut nécessitent pour les experts-comptables d’être vigilant sur la vitesse et l’ampleur des changements possibles. L’on peut être sur un rythme lent de changement pendant 20 ans, puis être confronté à un changement brusque. Cela nécessite un surcroît d'effort pour comprendre ce qui se passe dans l’environnement. • le périmètre d’observation des tendances est de plus en plus international. Les facteurs nationaux – comme la réglementation – sont eux-mêmes soumis à des évolutions en partie déterminées ailleurs, qu’il faut saisir. • les cycles d’innovation se raccourcissent, avec notamment des cycles d’innovation et de “time-to-market” qui se compriment. Ceci modifie la nature même de la prospective. Une analogie est possible avec la planification stratégique dans les grandes entreprises. Depuis près de 10 ans déjà, les grands groupes ont modifié cette planification, soit en supprimant les départements de stratégie, soit en leur donnant un périmètre plus opérationnel [de business development par exemple] ; elles ont aussi développé des approches plus souples comme celle du “concurring strategy” ou de stratégie au fil de l’eau. La prospective peut tirer avantage de ces évolutions : comme la planification stratégique, elle doit se faire au fil de l’eau, avec des boucles d’informations rapides, et un lien plus direct avec des actions concrètes. La Profession Comptable aux petits agriculteurs dans les années 50 et 60. Elle entraîne tout le secteur vers un schéma à 2 vitesses. • Ceci a été pour autant été jusqu’à présent amorti par l’amélioration de la productivité : - Le nombre de clients par cabinet et par collaborateur augmente, sauf pour les cabinets de 1 à 2 salariés. Mais ce qui progresse, ce sont les clients de 0 salariés [27 % du CA en 2005 contre 19 % en 2003], ceux qui ne pourront pas payer des missions lourdes. - Les cabinets ont des taux d’utilisation supérieur, les associés en particuliers ont augmenté leur taux d’utilisation. Mais les effets de cycle jouent moins du fait des nouveaux débouchés, la question des futurs gains de productivité se pose. - On rentre donc potentiellement dans une période de crise lente, avec à la clé la nécessité de solutions plus innovantes que des simples ajustements de l’organisation locale de travail. • La question de l’organisation et de la stratégie est minimisée compte tenu de la taille moyenne des cabinets. Les usages des technologies sont loin d’avoir été exploités. On peut avoir en tête que tout ce qui peut être digitalisé sera délocalisé à brève échéance maintenant que les conditions s’assemblent – la question culturelle étant une “non-issue” du fait de la massification des études internationales. En étant pragmatique, comment assurer que des jeunes de pays à bas coûts puissent être formés en France ou dans leur pays à la comptabilité française, pour faciliter l’accès des cabinets aux coûts/compétences adéquats ? Nous sommes en réalité déjà en train de basculer dans ce que l’on peut appeler une “Prospective Phase 2”. De nombreux outils d’analyses existent, les modes de compréhension des tendances et des ruptures possibles existent, il faut donc aller un cran plus loin, vers une “prospective d’actions”, qui puissent soutenir les cabinets dans des efforts concrets de transformation. Citons ici volontairement quelques pistes un peu iconoclastes : • circulation de meilleures pratiques en termes de transformation [élaboration du projet de cabinet, plan d’actions détaillées…], et prix annuel de la Transformation remis lors du Congrès • checklists de procédures/de compétences à mettre en œuvre – avec une caractérisation visible pour le client, et définie avec le CSOEC [ex : EC+] • mise en œuvre d’une bourse électronique de compétences pour faciliter la démarche de réseaux [pourquoi pas sur le modèle des enchères par click de Microsoft Live ?], • programmes internationaux destinés à mettre la profession au niveau des meilleures pratiques mondiales • coaching individuel pour les associés… 17 Les idées ne sont pas, on le constatera, une ressource rare, pour faire du secteur une profession qui bouge dans une société et une économie française qui semble à une bifurcation historique comparable à celle des années 70. Après les Trente Glorieuses et “les Trente Assoupies” s’ouvre aujourd’hui une nouvelle période de changements sociaux, économiques, à laquelle correspondent bien la gouvernance présidentielle actuelle et son parti pris de mise en cause de fonctionnements existants, de “table rase” potentielle, et de recherche d’innovations. Dans ce bouillonnement que l’on pressent, quels seraient les points essentiels pour les experts-comptables ? Quels principaux leviers pour les 10 ans qui viennent ? La Profession Comptable Ex post, la dernière décennie apparaît comme la première phase des évolutions à venir – et nous les connaissons déjà en grande partie : • Défragmentation poussée des chaînes de valeur dans toutes les activités humaines significatives, réorganisée de façon systématique autour de ce qui est numérisable, et donc transportable quasi-gratuitement n’importe où dans le monde. Des données numérisables [factures clients ou fournisseurs, documents comptables, corpus réglementaires, flux vidéo,…] impliquent inéluctablement des opportunités de réingénierie des processus. Les experts-comptables ont peu d’activités non numérisables : il faut les valoriser autant que possible, leur donner un sens économique, les développer. • Délocalisation de ces composantes d’activités en fonction des critères de coûts, de fiabilité et d’accessibilité. La numérisation permet d’envisager de la “délocalisation ponctuée”, pour des éléments de plus en plus rapides et petits de la chaîne de valeur [ex : les vérifications d’accès aux systèmes sécurisés]. Il est aujourd’hui possible aux américains, mais aussi anglais ou australiens d’obtenir un service de book-keeping comptable en temps quasi-réel pour un prix horaire entre 5 et 10 dollars US [à comparer à un taux moyen de facturation de 50 à 65 € pour la France], pour des volumes d’entreprises unipersonnelles. En quelques jours, j’ai démarré une discussion de recrutement en Inde pour un “administrative and accounting manager” parlant français. La mission comptable à 1 000 € ne semble pas inatteignable. • Concentration de ces composantes d’activités de manière à les industrialiser autant que possible et en réduire les coûts. Les cabinets d’offshore comptable indiens réunissent déjà des centaines de salariés. Ils vont continuer à accroître les effets de taille, utiliser des logiciels et des technologies de plus en plus variés et sophistiqués, et remonter autant que possible dans la chaine de valeur, pour s’intéresser à l’optimisation fiscale, et à l’outsourcing complet de la fonction finance des petites entreprises. Les autres pays à bas coûts vont les y contraindre [Chine, PECO, …]. Progression des avantages concurrentiels par ceux qui maîtrisent l’essentiel de la chaîne de valeur, ou qu’ils soient. Le rachat à terme de franchises d’experts-comptables, ou la localisation de points d’entrée dans les pays cibles est en cours : les firmes indiennes d’offshore comptables ont déjà leurs “CPA’s” basés dans les différents pays anglo-saxons. Ce phénomène de captation 18 de flux, et de compliance [L’expression anglaise “to comply with” peut-être traduite comme “être conforme à un certain nombre de données déterminées”. De façon générale, la notion de “compliance” comprend les stratégies propres à assurer un comportement conforme aux “règles du jeu”. ] va certainement se poursuivre. Ces évolutions jouent sur les différences institutionnelles, culturelles et économiques des pays dans un contexte général de convergence des pratiques professionnelles et des possibilités technologiques. Ces convergences ne s’opèrent toutefois pas n’importe comment : l’on peut observer que le système anglo-saxon est celui qui sert aujourd’hui de plate-forme de convergence, et ceci bien au-delà de l’influence du modèle des Big Four. En réalité, toute la réflexion économique et stratégique mondiale est aujourd’hui influencée par les pratiques anglo-saxonnes en matière financière, de stratégie d’entreprises, d’organisation, de financement, et ceci puise à la source dans la redoutable efficacité des MBA’s et leur notoriété au niveau international. La France apparaît aujourd’hui en retard sur cette vague de modernisation par rapport à cet environnement de travail anglosaxon, dont la mécanique est propulsée par le développement de nouveaux pays et de nouvelles offres de services. La maîtrise commune de l’anglais, l’existence de liens intellectuels anciens et des parcours communs de formation des experts permet des niveaux d’échanges dont les entreprises français ne bénéficient que marginalement. Si l’on prend comme exemple le cas de l’outsourcing comptable et financier, le marché français n’est pas considéré par les firmes indiennes ou chinoises comme une cible en tant que telle, et la demande émanant des français est pour l’heure quasi-inexistante. Pour un prospectiviste, l’hypothèse que cette situation perdure ne saurait être considérée comme prudente pour les raisons suivantes : • L’internationalisation des esprits va se poursuivre sur un mode rapide. Des firmes françaises [comme Capgemini s’installant en Inde] contribuent à développer des transferts réciproques de cadres. Il faut parier que des offres de services destinées aux TPE/PME françaises vont se développer. • La maturation va aussi se faire côté occidental : une fois les marchés anglo-saxons développés, les prestataires vont s’intéresser aux autres économies occidentales, hispanophones, germanophones, francophones… La question de la langue • Il sera difficile aux experts-comptables français de ne pas considérer comme tangibles ce que les CPA’s américains, canadiens, ou australiens auront réalisé au cours des années en matière de fiabilisation des procédures d’outsourcing [gestion de la confidentialité, propriété intellectuelle des données, suivi de la qualité…]. Pour autant, cette dynamique générale ne doit pas conduire à considérer que les experts-comptables français ne disposent pas d’atouts à faire jouer dans les années à venir. On peut citer entre autres : • L’infrastructure technologique du pays – avec par exemple un taux de connexion haut débit parmi les meilleurs au monde. D’où le fait que le développement des usages complexes des nouvelles technologies de type web 2.0 soient intéressants [exemple : conseil à distance via video-conferencing] • L’image internationale positive dans des pays de cultures et de religions variées – ce qui multiplie le potentiel d’alliances dans un premier temps des entreprises [grands groupes, puis PME et TPE], et par phénomène de mimétisme pour les prestataires de services. • Une organisation professionnelle forte, représentant des points de vue multiples, entré avec volontarisme depuis plusieurs années dans la modernisation du secteur avec des ressources fortes. Ces tendances peuvent paraître “macros” et éloignées des pratiques des cabinets – en particulier de celles des petits cabinets qui constituent l’essentiel de la profession. Quelques grands principes nous semblent répondre à cette complexité générale d’un point de vue pragmatique : 1. Se méfier du tempo. Aller le plus vite possible en guise de précaution. Le tempo d’évolution des pratiques professionnelles est d’ores et déjà fixé en dehors de France par des populations nombreuses et éduquées qui accèdent de manière massive au marché mondial des compétences. En France, les nouveaux dirigeants et salariés d’entreprises vont aller chercher de manière naturelle les compétences requises par leur métier sur Internet. Les digues traditionnelles [rente de situation géographique, réseaux de sociabilité et de prescription,..] vont être en partie contournées par des acteurs nouveaux situés n’importe où, grâce à de nombreux arguments [disponibilité 24/24, 7j/7 ; maîtrise technologique ; qualité du service, coût faible…]. L’expert-comptable doit anticiper sur la demande de ces nouveaux salariés, maîtrise ces offres de services et les proposer aux clients avant que ceux-ci ne les découvrent seuls. Par exemple, à partir de 3-5 salariés temps plein, il faut se poser la question de l’outsourcing comptable et financier, et proposer des solutions aux clients. 2. Concevoir l’expertise comme une commodité par opposition à des croisements “horizontaux” de compétences plus rares et plus valorisés. Il faut concevoir que dans un univers de compétences techniques non rares et à bas coûts, de nombreuses rentes actuelles de situations tombent, et qu’il faut donc réfléchir en permanence sur de nouvelles offres. Une piste est celle de la valorisation systématique des “bouquets de compétences”. Un de vos collaborateurs parle une langue rare, connait très bien un secteur économique ou un mode de fonctionnement missions ? il faut en faire un axe de réflexion et de développement. Partir des “bouquets” existant, et construire des projets cohérents d’investissement, d’alliances entre cabinets en France ou à l’étranger, de gestion des compétences, etc. La Profession Comptable est une “non-issue” qui peut être réglée rapidement, d’autant plus que les personnes recrutées peuvent avoir un niveau éducatif élevé pour un coût faible. 3. Organiser une base virtuelle de clientèle comme la zone physique de clientèle actuelle. Les rapports économiques deviennent moins dépendants des contraintes physiques dans leurs aspects routiniers. Le marché des compétences devient global. Les clientèles se singularisent dans une zone plus large. Les réseaux ne se constituent plus exclusivement autour des géographies physiques, mais autour des pôles virtuels de compétences – tant mieux si les deux convergent, mais le cas est rarement durable. Il faut avoir des collaborateurs visibles dans ces nouveaux espaces de travail : webcasts globaux par secteur, blogs spécialisés, … Le branding et le positionnement de votre cabinet se joue en grande partie sur Internet. Vous connaissez parfaitement la région, les différents acteurs, les principaux décideurs, les évènements qui comptent ? Il faut se poser la même question pour la base virtuelle de clients – dès lors que votre “bouquet de compétences” vous permettra de l’exploiter. 4. Articuler Industrialisation et Innovation. Au cours de la dernière décennie, les enquêtes montrent que les cabinets ont réalisé un double mouvement. - D’un côté, ils ont accru leur productivité : le nombre d’heures facturés s’est accru pour toutes les catégories de collaborateurs, et en particulier pour les associés ; ceci a été en partie réalisé grâce à la focalisation autour des activités cœur de métier [tenue/surveillance des comptes]. - En même temps, une diversification partielle a eu lieu avec la montée du social à près de 11 % du CA moyen. Le taux moyen standard a progressé lui aussi, sans doute grâce à l’implication forte des associés. Mais ces mouvements n’ont pas modifié significativement la donne. La réduction des coûts est un réflexe naturel qui permet de faire face à court terme à la diminution de la taille moyenne des missions, qui est clairement en marche. Ce n’est pas suffisant lorsque l’on constate le gap par rapport aux attentes clients – qui valorise la mission acceptable entre 1000 et 2500 Euros. L’innovation doit être recherchée, et elle ne saurait être envisagée sans investissement. Il n’y a pas de développement d’entreprises sans prise de risque. La dernière décennie a permis un ajustement de la profession sans prise de risque dans la gestion des cabinets. L’évolution à venir risque bien de bousculer 19 cette culture “risk-adverse” des associés, en requérant d’aller à marche forcée vers des voies connues dans d’autres secteurs : fusions-acquisitions, diversifications, internationalisation, restructurations. La Profession Comptable De manière synthétique, ces quatre stratégies ne doivent pas être perçues comme des problèmes, mais bien au contraire comme des opportunités pour des experts-comptables dans un contexte général de transformation pour l’économie et la société française. Il est de fait demandé à l’ensemble du tissu économique national de croître en taille et en capacité offensive sur les marchés mondiaux. Les dirigeants des TPE/PME françaises vont être incités à partir à l’assaut. Les experts-comptables doivent être parmi les prestataires qui comptent pour les aider à réussir. Ils 3 doivent faire partie de la garde rapprochée des dirigeants qui sont leurs clients, et ceci dans un environnement nouveau pour eux. 2007 de ce point de vue pourrait bien apparaître ex-post comme une véritable année charnière vers un nouveau paradigme économique et culturel. Le CSOEC semble particulièrement bien outillé pour aider ceux qui en ont envie d’aller explorer ces champs de bataille nouveaux à mieux les comprendre et mieux les aborder. Le travail réalisé notamment au cours de la dernière décennie permet d’être particulièrement optimiste, notamment à travers un point précis : l’innovation future viendra autant des petites structures indépendantes que des grandes firmes mondiales. C’est vrai aussi pour les experts-comptables. La saga de la prospective professionnelle dans la profession comptable libérale 1985 & 1989 - Fondation CCMC / “Profession comptable an 2000” Un premier effort de prospective a été entrepris en 1985 sous l’égide de la Fondation CCMC. Il reposait sur différents principes : • la nécessité de la participation des professionnels des divers modes d’exercice, • la nécessité d’une actualisation périodique, • la nécessité d’un relais dans les cabinets avec un séminaire spécifique pour la mise en place de stratégies dans les cabinets. Parmi les scénarios qui avaient été établis pour l’an 2000, ce sont les scénarios les plus conservateurs qui se sont révélés les plus proches de la situation réelle de la profession. Les tendances générales qui avaient été décrites à propos des technologies se sont avérées assez justes. 1986 – 42e Congrès de l’Ordre & 3e Assises de la CNCC / “Projet de profession” Les deux instances avaient engagé une réflexion prospective sur le devenir de la profession en France pour cette occasion. L’objectif était alors “de mettre la profession en mesure de relever les défis découlant d’un environnement économique soumis à des mutations accélérées du fait des poussées vers la déréglementation et la libéralisation de l’économie et de l’instauration imminente du grand marché intérieur européen”. Neuf professionnels particulièrement qualifiés se voit alors attribuer la charge “d’établir un diagnostic et de procéder au recensement des mesures susceptibles de renforcer la place et le rôle de la profession comptable libérale en France”. 1987 - “Groupe des 9” En juin 1987, le groupe des 9 présente son rapport qui est diffusé à l’ensemble des élus de l’Ordre et de la CNCC. Le rapport du groupe des 9 a fait l’objet d’une motion commune d’élus de l’Ordre et de la CNCC le 12/9/1997. La synthèse de l’ensemble figure dans un document du Comité paritaire d’Orientation de la profession en date du 20/7/1989. Parmi les orientations 20 préconisées figurait en particulier la création d’une instance professionnelle unique comportant une distinction entre les organismes chargés de l’inscription et de la discipline [avec tutelle] et une institution professionnelle sans tutelle des pouvoirs publics ; ce projet envisageait également l’intégration des diplômés experts-comptables salariés. 1987 – 43e Congrès de l’Ordre [Saint-Malo] / “Les missions de l’expert-comptable : défis et perspectives” 1988 - Conseil régional de Paris / “La profession : constat et proposition” 1992 – 48e Congrès de l’Ordre avec la participation de la CNCC / “Projet de la profession comptable libérale” permis d’élaborer les éléments de réflexion pour un projet de profession. La Profession Comptable Une gigantesque étude des marchés et de la structure des activités dans les cabinets réalise avec Gemini Consulting a 1994 - Conseil régional de Paris / Une enquête… Cette enquête intervient de façon concomitante avec la réforme de l’Ordonnance de 1945. Diverses questions avaient été posées aux professionnels sur le marché, les missions et la concurrence. La position des confrères interrogés s’est avérée hostile à un rapprochement avec les experts-comptables salariés, que ce soit par inscription directe à l’OEC ou par inscription sur une liste distincte. L’enquête faisait aussi apparaître clairement deux types de professionnels : • les “conservateurs” opposés à toute évolution, campant sur une stricte réglementation, • les “progressistes” souhaitant un assouplissement des règles déontologiques et une action offensive pour le développement des marchés. 1995 – 51e Congrès de l’Ordre [Paris] Une étude confiée à Gemini Consulting sur le thème “Quels scénarios à 10 ans pour les experts-comptables” a dégagé trois scénarios : • un scénario basé sur un rythme d’évolution forte du secteur et de l’environnement, • un scénario basé sur un rythme d’évolution inchangé du secteur et de son environnement, • un scénario basé sur une accélération du rythme d’évolution et un maintien du rythme du secteur, ce qui semblait conduire à une “rupture”. 1998 – 54e Congrès de l’Ordre [Nice] Ce congrès comportait deux volets orientés “prospective” : • Typologie des marchés des missions accessibles à l’expertcomptable en France sur les marchés réglementés et concurrentiels. • Une étude comparative des démarches prospective engagées par les principaux instituts comptables à l’étranger. 1999 – Conseil régional de Strasbourg/Alsace - CRCC de Colmar / “Assises sur l’avenir de la Profession comptable libérale en Alsace” Une enquête intéressante auprès des confrères sur les scénarios d’évolution. 2000 – 56e Congrès de l’Ordre [Paris] / “Ambition 2010” Avec en arrière-plan l’euphorie de la nouvelle économie et juste avant la vague de fond Enron, ce congrès commun avec la CNCC recense les meilleures pistes d’évolution en termes de marchés pour la profession comptable libérale. 21 2003 / 2004 – CSOEC / Séminaire de réflexion Stratégique La Profession Comptable La réflexion stratégique sur la profession est une des missions fondamentales de l’Ordre. William Nahum, Président du CSOEC, a souhaité enclencher un nouveau processus de prospective afin d’identifier les options possibles en matière de développement durable de la Profession. Deux séminaires intensifs ont permis d’identifier les chantiers stratégiques pour la profession à l’issue d’une démarche d’analyse de notre 4 environnement et d’un benchmarking par rapport à certains pays de référence. Pour rêver un peu, vous pouvez également visionner 6 films sur ce que pourrait être la vie quotidienne d’un expert-comptable en 2050 sur http://www.youtube.com/smartfutur. Quel marché du conseil pour les cabinets d’expertise comptable ? Etude en ligne menée par RC&A auprès de 400 experts- comptables dans le cadre du GIE Espace Innovation. Lien de téléchargement : http://www.espace-innovation.fr - Septembre 2007 Eléments de synthèse consultables sur l’espace innovation, par Jérôme Clarysse, Administrateur gérant du GIE Espace Innovation “La part des honoraires “Conseil” du chiffre d’affaires des cabinets d’expertise comptable reste faible malgré des prédictions de développement importantes. Il y a 15 ans, beaucoup d’entre-nous envisageaient la chute des honoraires traditionnels et leur compensation par le développement des fameuses missions de conseil. Force est de constater qu’il n’en a pas été ainsi. Bien au contraire, les cabinets n’ont jamais été aussi sollicités et leur activité, à défaut de poser des problèmes d’organisation [disponibilité, recrutement,…], marche pour la majorité d’entre eux à plein régime. Rien ne prévoit non plus, dans les années à venir, une diminution de la “consommation” des prestations dites traditionnelles [prestations comptables, sociales et juridiques]. Les cabinets ne semblent donc pas encore confrontés à une attrition de la demande et à une chute inéluctable et mécanique de leurs honoraires habituels, les obligeant à “vendre” du conseil pour compenser cette baisse. En revanche, tous les indicateurs du secteur nous montrent que la Profession Comptable Libérale [P.C.L], déjà chahutée par les évolutions technologiques, législatives et réglementaires, s’achemine inexorablement vers une logique de marché dont on peut logiquement imaginer les conséquences à défaut d’en maîtriser les délais. Les tensions qui vont de plus en plus agir sur les cabinets [concurrence], vont les obliger à repenser les caractéristiques de leur offre de services pour se positionner sur l’échiquier du Secteur. La fragilité des cabinets ne sera donc pas due à la baisse de la DEMANDE mais plutôt à une vulnérabilité croissante de leur “offre” de missions au regard de concurrents qui auront su se positionner [proposer mieux]. 22 La position médiane “mission banalisée pour tout client” est vouée à l’échec, comme cela a été le cas dans de nombreux secteurs d’activité avant la PCL. Malgré tout, et compte tenu de l’écosystème de la Profession et de ses spécificités, on peut imaginer que la recomposition totale du marché, marquée par l’apparition de grandes enseignes, prendra de nombreuses années pour ne pas dire des “décennies”. Ce n’est pas par exemple la révolution numérique des supports d’information [Internet] qui menace la Profession à court terme… les cabinets ont montré depuis longtemps qu’ils étaient capables d’absorber les chocs technologiques. L’enjeu est désormais plus “stratégique”, car au-delà de l’outil de production et des soucis d’organisation, vient se greffer une dimension nouvelle, celle du marketing de l’offre. Tant que le marché des cabinets sera atomisé [95 % des cabinets sont identiques même si beaucoup pratiquent un marketing de la séduction], les risques resteront relativement faibles comme cela est le cas depuis 40 ans. En revanche, l’apparition progressive de « poids lourds » [issus de regroupements], la mise en réseaux de cabinets ayant des compétences sectorielles spécifiques, l’apparition possible de franchises ou de “chaînes” d’indépendants rassemblés autour d’un même label de qualité [et dotés de puissants moyens de communication], ou bien encore le développement de pôles “services” fragiliseront lentement mais progressivement les cabinets traditionnels qui n’auront pas su évoluer dans le sens d’un meilleur service client. 1. Que l’offre de ces missions n’est pas en adéquation avec la demande “réelle” des clients majoritairement des TPE, à l’exception bien sûr des prestations “conjoncturelles” [prévisionnel de création, de développement, évaluation, optimisation de rémunération…], 2. Que les cabinets ne peuvent donc plus faire l’impasse d’un marketing de l’offre et doivent enrichir leurs prestations traditionnelles de services utiles aux yeux de leurs clients ; cela constitue une étape préalable au “marché du Conseil” dans un environnement de plus en plus concurrentiel. Car en l’absence d’attributs tangibles pour le client, et en comparaison des autres offres qui lui seront faites, ce dernier aura tendance, et c’est tout à fait naturel, à se focaliser sur le PRIX. Ce principe de Services PLUS est vital pour les cabinets car il permettra de les arracher “enfin” à leur réflexe spontané : celui de penser paramètre technique [outil de production] plutôt que bénéfice client ! Car rappelez vous : la banalisation des missions a tendance à tirer les prix vers le bas... la baisse des prix invite naturellement les cabinets à se focaliser encore plus sur les gains de productivité… ces gains étant sensiblement les mêmes pour tous [concentration des offres des fournisseurs], le phénomène s’apparente alors à un cercle vicieux. En l’absence d’une mise à jour permanente de l’outil de production [gains de productivité], le cabinet s’exclut irrémédiablement de son marché. En revanche, une trop forte concentration sur son outil de production ne lui garantit pas un avantage concurrentiel ! Dans une logique de marché, cela ne suffit pas… Constater que la MARGE de son cabinet va tendanciellement à la baisse alors que tous les efforts pour mieux produire sont faits, risque d’en dérouter plus d’un ! Seule la redéfinition de l’offre et de ses services associés, couplée à une organisation performante, permettra d’afficher son positionnement et sa réelle DIFFERENCIATION ; de maintenir ainsi un bon niveau de chiffre d’affaires et de marge en parfaite corrélation avec la capacité contributive du marché ciblé. Après la définition et la formalisation de ces attributs, devrait venir le temps de la “vraie” COMMUNICATION : promouvoir un savoir faire différent, des spécificités, une spécialité… Ainsi, et à force de concentrer leurs actions dans un sens, les cabinets finiront par ce positionner sur l’échiquier du marché en adoptant une stratégie “de base” : volume [prix - services], différentiation [conseil - accompagnement], spécialisation [technique] ou sectorisation [métier]… voire plusieurs combinaisons à la fois ! Cette étude aborde ces mécanismes sur la base de nos observations, de notre connaissance de la Profession… le tout illustré par vos réponses à nos questions.” Quelques chiffres issus de l’étude 78,6 % pensent que la Profession va être confrontée à une banalisation de ses prestations traditionnelles (Question N°2/a), Banalisation des prestations traditionnelles (offres de prix*) Concentration et rapprochements des cabinets Evolution de la clientèle (rajeunissement) Evolution législative (complexité des normes) Difficultés pour le cabinet de répondre à toutes les attentes (conseil) Publicité et campagnes de communication Simplification des processus de production (gains de productivité, délocalisation) Manque d’attractivité de la Profession (pénalise les petits cabinets) Diminution des attributions du CSOEC Perte de certains travaux (social, juridique, audit) Total Effectifs 136 % 78,6 % 115 66,5 % 96 55,5 % 82 81 47,4 % 46,8 % 79 78 45,7 % 45,1 % 55 31,8 % 44 34 173 25,4 % 19,7 % 100,0 % La Profession Comptable Dans ce contexte, et compte tenu de la faible part que représentent aujourd’hui les honoraires de conseil, on peut affirmer : * La concurrence propose des prix équivalents pour des avantages supérieurs (services) ou des prix inférieurs pour des avantages équivalents (politique de prix) 87,1 % pensent qu’en l’absence d’un service valorisé, le critère 0 10 aux yeux 20 50 60 “prix” devient prépondérant du30client40(Question N°11), Tout à fait d'accord 50,5 % D'accord 36,6 % Moyennement d'accord 10,3 % Pas d'accord 1,5 % Sans opinion 1,1 % 90,1 % affirment que votre conseil fait l’objet d’un service réel mais pas valorisé (Question 0 10 N°13). 20 30 40 50 60 58,6 % Tout à fait d'accord 31,5 % D'accord 8,4 % Moyennement d'accord Pas d'accord 1,5 % Sans opinion 0,0 % Pour autant et quoi que certains en pensent, tout cela ne se fera pas en 5 ans ! 23 Les conseils qui sont à votre sens insuffisamment valorisés (Question N°16) La Profession Comptable Déclaration d’impôts (simulation et calcul de l’échéancier) Conseil optimisation retraite Veille documentaire fiscale, sociale et juridique Choix “simples” d’investissement Conseil optimisation placement (immobilier, financier) Echéancier TNS Echéancier paiements organismes sociaux et fiscaux % Rang 59,6 % 1er 56,1 % 55,3 % 48,6 % 42,4 % 40,4 % 20,8 % 2ème 3ème 4ème 5ème 6ème 7ème Question N°3- Les missions de conseil concourent au développement du chiffre d’affaires des cabinets ; elles ne représentent néanmoins pas plus de 10 % des honoraires, en moyenne. Les principales explications de cette faible part sont pour vous 1. La vente et la présentation des missions de conseil (écoute, pédagogie et argumentation) demandent une forte disponibilité que les cabinets n’ont pas : 2. La production des missions de conseil demande une forte disponibilité que les cabinets n’ont pas : 3. Les cabinets ne se sont pas organisés pour les produire (manque d’outils adaptés, de méthodes structurées ou de collaborateurs qualifiés) 4. La clientèle des cabinets (majoritairement TPE) n’est pas prête à payer le conseil : 5. L’offre de conseil des cabinets n’est pas en phase avec la demande de clients : Pas d’accord Moyennement d’accord 20,60 % D’accord Tout à fait d’accord 79,40 % 100,00 % 24,40 % 33,50 % 75,60 % 66,50 % 100,00 % 100,00 % 41,20 % 45,10 % 58,80 % 54,90 % 100,00 % 100,00 % Total Les missions de services en direction des TPE pour lesquelles il existe selon vous un vrai marché (Question n°15) Accompagnement créateur (prévisionnel, démarche banque, organisation) Optimisation de rémunération du dirigeant de société Optimisation du statut du dirigeant et de son conjoint Tableau de bord TPE Bilan retraite Bilan patrimonial Analyse du coût de revient Evaluation d’entreprise Informatisation du client Accompagnement “entreprise en difficulté” 24 Très important Important 83,60 % 75,40 % 71,90 % 62,60 % 62,10 % 52,00 % 47,20 % 40,70 % 34,80 % 31,60 % Moyen 12,50 % 18,00 % 21,90 % 26,60 % 24,60 % 31,30 % 34,80 % 38,70 % 41,00 % 38,70 % Faible Inexistant 3,90 % 6,60 % 6,20 % 10,80 % 13,30 % 16,70 % 18,00 % 20,60 % 24,20 % 29,70 % Total 100,00 % 100,00 % 100,00 % 100,00 % 100,00 % 100,00 % 100,00 % 100,00 % 100,00 % 100,00 % Ressources intellectuelles des Congrès de l’Ordre 1946 Paris Questions internes 1947 Paris Questions internes 1948 Paris Questions internes 1949 Strasbourg Questions internes 1950 Paris Questions internes 1951 Paris Technique comptable et productivité 1952 Paris Normalisation comptable en France et à l’étranger 1953 Marseille Réévaluation des bilans sous le triple aspect juridique économique et fiscal 1954 Reims Évaluation de la valeur des droits sociaux et des titres non cotés 1955 Paris Le budget de l’entreprise et le contrôle budgétaire 1956 Toulouse La comptabilité au service de la coopération agricole 1957 Lille Le contrôle de entreprises et la certification des bilans 1958 Bordeaux Ratios, statistiques et conjoncture 1959 Nancy La mécanographie au service des entreprises 1960 Paris Contribution à la technique de la comptabilité prévisionnelle au service du contrôle et de la gestion 1961 Rennes Méthodes comptables uniformes par professions et guides professionnels 1962 Dijon Le commissaire aux comptes dans les sociétés françaises 1963 Paris Les diligences normales en matière de travail comptable 1964 Nantes L’analyse et la gestion financière des entreprises 1965 Clermont-Ferrand La révision, théorie et pratique du contrôle des comptes 1966 Montpellier Le conseil de gestion 1967 Paris Les nouveaux horizons de la comptabilité 1968 Royan Les groupes et les groupements de sociétés 1969 Lyon La rentabilité dans l’entreprise 1970 Paris L’exercice du commissariat aux comptes dans le cadre de la nouvelle législation sur les sociétés commerciales 1971 Paris Informatique de gestion et comptabilité 1972 Marseille L’investissement et l’entreprise 1973 Deauville L’expert-comptable dans l’économie nationale et l’Europe de demain 1974 Paris Le commissariat aux apports et les méthodes d’évaluation 1975 Antilles Encyclopédie permanente à l’usage des membres de l’Ordre 1976 Strasbourg L’inflation et l’entreprise 1977 Paris Le contrôle interne 1978 Toulouse L’établissement des comptes annuels 1979 Lille Comptabilité et droit pénal des affaires 1980 Paris Comptabilité et droit fiscal 1981 Bordeaux Les principes comptables fondamentaux 1982 Nancy La fonction financière et le plan comptable 1982 1983 Paris Le contrôle de qualité 1984 Nice Comptabilité et prospective 1985 Lyon La formation du commissaire aux comptes et de l’expert-comptable 1986 Paris Les prévisions : performance et prévention 1987 Saint-Malo Les missions de l’expert-comptable, défis et perspectives 1988 Strasbourg Les systèmes d’information de l’entreprise 1989 Paris Les enjeux de la comptabilité 1990 Deauville Ouverture du capital et transmission d’entreprise 1991 Montpellier Fiscalité : stratégie pour les entreprises et les professions 1992 Paris Le projet de la profession comptable libérale 1993 Nantes L’Europe des entreprises : une chance pour la profession comptable 1994 Grenoble Les outils de la performance des cabinets et le développement des missions 1995 Paris 50 ans au service de l’entreprise – Quelle fonction comptable pour l’an 2000 ? 1996 Lille Contribuer à la performance des entreprises 1997 Paris La comptabilité et la société au service de l’intérêt public 1998 Nice Optimiser le potentiel du cabinet sur les marchés réglementés et concurrentiels 1999 Strasbourg La qualité orientée clients 2000 Paris Ambition 2010 La Profession Comptable 5 2001 Bordeaux Experts-Comptables & Entreprises, L’imagination partagée http://www.experts-comptables.fr/56 Tous les documents des ateliers, des conférences et les bonus de l’espace Synergie en accès libre. 2002 Montpellier Connecter les compétences : Hommes, techniques, langage http://www.experts-comptables.fr/57 Documents disponibles en téléchargement sur Experland : ateliers, conférences, discours officiels, bonus. 2003 Paris Accompagner l’entreprise pour Créer, Développer, Pérenniser, Transmettre http://www.experts-comptables.fr/58 Sondages, études en accès libre. 2004 Lyon L’expert-comptable et la fiscalité Nouveaux enjeux - nouveaux comportements http://www.experts-comptables.fr/59 Ateliers, conférences, synthèse du congrès et publications [Passeport fiscal, Prospective Karnet, etc.] en accès libre. 2005 Paris Et si on parlait de comptabilité ? http://www.experts-comptables.fr/60 Rediffusion des émissions de Canal C : plénières, discours, conférences. 25 2006 Toulouse Cap sur le social et les ressources humaines ! http://www.experts-comptables.fr/61 Ateliers, conférences, livre blanc en téléchargement libre. 6 2007 Lille Europe & Entreprises Opportunités pour l’expertcomptable http://www.experts-comptables.fr/62 Ateliers, conférences, bonus en téléchargement libre. Attentes des dirigeants de PME vis-à-vis de l’Union européenne La Profession Comptable Synthèse des résultats de l’observatoire des dirigeants de PME sur leurs attentes par rapport à l’Europe. Sondage réalisé dans le cadre de la préparation du Congrès 2007. Lourdeurs administratives, lacunes en matière d’harmonisation des législations, manque de réactivité face aux grands enjeux de la mondialisation… Les critiques sont toujours nombreuses sitôt que l’on évoque l’entreprise au sein de l’Union Européenne. Pour beaucoup, l’Europe serait plutôt un poids qu’un avantage pour les entrepreneurs. Une idée résumée par Gordon Brown qui avait un jour estimé que face à la globalisation, l’Europe était plutôt un problème qu’une solution. Qu’en est-il exactement dans les faits ? Quel est aujourd’hui le ressenti exact des dirigeants de PME au sein de l’Union Européenne ? Sont-ils véritablement gagnés par le pessimisme et considèrent-ils vraiment que leur activité n’a plus vraiment d’avenir au sein de l’Union ? Quelles sont les attentes qu’ils expriment aujourd’hui ? Quelle confiance accordent-ils à l’Europe pour faire face aux prochains grands enjeux économiques ? Pour répondre à ces questions, l’Ordre des Experts-comptables a demandé à Ipsos de mener une enquête auprès de dirigeants européens de PME en interrogeant plus de 1400 dirigeants de PME dans 7 pays emblématiques de l’Union Européenne : la France, la Grande-Bretagne, l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne, la Suède et la Pologne. L’enquête permet de dresser un nouveau panorama des perceptions et des attentes des chefs d’entreprise. Ces résultats viennent fortement contraster certaines opinions négatives vis-à-vis de l’Union Européenne et fréquemment prêtées aux entrepreneurs. Ils montrent surtout que, globalement, les dirigeants de PME placent aujourd’hui beaucoup d’espoir dans l’Union Européenne, et ont même fréquemment confiance en elle. Pour de très nombreux entrepreneurs, l’UE reste un espace dans lequel ils ont l’intention de développer leurs ventes dans les toutes prochaines années. Il n’en reste pas moins vrai que cet attrait est très certainement fragile et que nos chefs d’entreprise souffrent globalement d’un relatif manque d’informations notamment vis-à-vis des législations existantes dans les autres pays. Le dispositif mis en place par Ipsos pour l’Ordre des Experts Comptables a aussi permis d’identifier des différences de perceptions et d’attentes des chefs d’entreprise en fonction de leur origine. Fort logiquement, les entrepreneurs britanniques exposent des opinions aujourd’hui encore très différentes de celles des dirigeants. Il a aussi permis de voir que certains pays semblent être aujourd’hui dans une situation très fragilisée et parmi les premiers d’entre eux : la France L’Europe est une source d’espoir et même de confiance pour les dirigeants de PME européens… Malgré toutes les critiques qui aujourd’hui peuvent être émises à l’encontre de l’Union Européenne, force est de constater que les dirigeants de PME Européens ressentent pour cette dernière des sentiments très majoritairement positifs. Lorsqu’on leur demande aujourd’hui quels sont les mots qui résument le mieux leur état d’esprit vis-à-vis de l’Union Européenne en tant que chefs d’entreprise, près de 6 dirigeants européens sur 10 citent d’abord et avant tout l’espoir (58 %). Il est particulièrement intéressant de constater que même chez nos voisins d’Outremanche, l’espoir est aujourd’hui le sentiment qui arrive aussi en première position (36 %), même si c’est à un niveau beaucoup 26 moins élevé que dans les autres pays et même s’ils citent juste derrière l’indifférence (31 %) et la méfiance (29 %). On notera aussi avec intérêt que “seulement” 14 % des dirigeants britanniques de PME affichent de l’hostilité vis-à-vis de l’Union. L’espoir est logiquement beaucoup plus fort dans les pays traditionnellement les plus europhiles comme l’Italie (78 %), l’Allemagne (71 %) ou encore l’Espagne (63 %). En tant que nouvel entrant, la Pologne se montre aussi pleine d’espoir (58 %) et devance la France (55 %). La confiance arrive en seconde position (37 %), devant l’indifférence (18 %), l’enthousiasme (17 %) et la méfiance (16 %). La crainte (11 %) et l’hostilité (3 %) sont citées loin derrière. pays et même s’ils citent juste derrière l’indifférence (31 %) et la méfiance (29 %). On notera aussi avec intérêt que “seulement” 14 % des dirigeants britanniques de PME affichent de l’hostilité vis-à-vis de l’Union. L’espoir est logiquement beaucoup plus fort dans les pays traditionnellement les plus europhiles comme l’Italie (78 %), l’Allemagne (71 %) ou encore l’Espagne (63 %). En tant que nouvel entrant, la Pologne se montre aussi pleine d’espoir (58 %) et devance la France (55 %). La confiance arrive en seconde position (37 %), devant l’indifférence (18 %), l’enthousiasme (17 %) et la méfiance (16 %). La crainte (11 %) et l’hostilité (3 %) sont citées loin derrière. Au final, la grande majorité des chefs d’entreprise européens affichent aujourd’hui des perceptions globalement positives vis-à-vis de l’Union Européenne (79 % ont cité des sentiments positifs contre seulement 26 % de sentiments négatifs). Les résultats de l’enquête montrent surtout que si les chefs d’entreprise britanniques font partie de ceux qui globalement ressentent le moins de sentiments positifs vis-à-vis de l’Union Européenne (52 %), il n’en reste pas moins vrai que ce sont bien les Français qui expriment le plus de sentiments négatifs à l’encontre de l’Europe (49 % contre 44 % pour les britanniques). Les chefs d’entreprise de l’hexagone ressentent beaucoup plus que les autres de la méfiance (32 %) et de la crainte (27 %). La Profession Comptable Au final, la grande majorité des chefs d’entreprise européens affichent aujourd’hui des perceptions globalement positives vis-à-vis de l’Union Européenne (79 % ont cité des sentiments positifs contre seulement 26 % de sentiments négatifs). Les résultats de l’enquête montrent surtout que si les chefs d’entreprise britanniques font partie de ceux qui globalement ressentent le moins de sentiments positifs vis-à-vis de l’Union Européenne (52 %), il n’en reste pas moins vrai que ce sont bien les Français qui expriment le plus de sentiments négatifs à l’encontre de l’Europe (49 % contre 44 % pour les britanniques). Les chefs d’entreprise de l’hexagone ressentent beaucoup plus que les autres de la méfiance (32 %) et de la crainte (27 %). Malgré toutes les critiques qui aujourd’hui peuvent être émises à l’encontre de l’Union Européenne, force est de constater que les dirigeants de PME Européens ressentent pour cette dernière des sentiments très majoritairement positifs. Lorsqu’on leur demande aujourd’hui quels sont les mots qui résument le mieux leur état d’esprit vis-à-vis de l’Union Européenne en tant que chefs d’entreprise, près de 6 dirigeants européens sur 10 citent d’abord et avant tout l’espoir (58 %). Il est particulièrement intéressant de constater que même chez nos voisins d’Outre-manche, l’espoir est aujourd’hui le sentiment qui arrive aussi en première position (36 %), même si c’est à un niveau beaucoup moins élevé que dans les autres …alors même que la majorité des dirigeants de PME européens considère que les choses vont le plus souvent mal dans leurs pays respectifs Il est difficile de dire si l’espoir et la confiance que les chefs d’entreprise éprouvent actuellement vis-à-vis de l’Union Européenne sont la conséquence directe de l’opinion très négative qu’ils ont de la situation actuelle dans leur pays. Toujours est-il que globalement, mise à part la formation professionnelle pour laquelle près de 6 dirigeants sur 10 considèrent que la situation est plutôt bonne dans leur pays, aucun domaine ne recueille un assentiment majoritaire, que ce soit sur la création d’entreprises (49 % considèrent que les choses vont bien), l’encouragement à l’innovation (41 %), la transmission et la reprise d’entreprise (35 %), les aides au financement (34 %) ou encore l’accès aux marchés publics (32 %). Ils se montrent encore plus critiques en ce qui concerne le manque de flexibilité et notamment les règles d’embauche et de licenciement (seulement 31 % pensent que les choses vont bien), l’adéquation du système éducatif avec le monde du travail (25 %) et tout à fait logiquement le niveau des charges sociales et des impositions (14 %). On sait que les chefs d’entreprise estiment le plus souvent que dans ces domaines, qui touchent à leur activité économique quotidienne, on n’en fait jamais assez. Il n’en reste pas moins vrai que les résultats semblent assez médiocres et que la perception de leur situation est relativement mauvaise. Les résultats de l’enquête montrent aujourd’hui qu’il existe toutefois aujourd’hui de très fortes différences d’appréciation de la situation en fonction du pays dont on parle. Le fait est que trois pays correspondant à 3 “modèles” européens différents affichent des niveaux de satisfaction beaucoup plus élevés que les autres. D’abord la Suède. Les dirigeants suédois se montrent beaucoup plus satisfaits que la moyenne, de la situation dans leur pays en ce qui concerne la formation professionnelle des salariés (69 %, + 9 points par rapport à l’ensemble), la création d’entreprises (58 %, + 9 points), les aides au financement (48 %, + 14 points), l’accès aux marchés publics (42 %, + 10 points), l’adéquation du système éducatif avec le monde du travail (34 %, + 9 points) et, c’est assez remarquable, le niveau des charges sociales et des impositions (26 %, + 12 points). Ensuite la Grande-Bretagne dont les chefs d’entreprise expriment là encore des opinions moins pessimistes que les autres dirigeants en ce qui concerne la création d’entreprise (58 %, + 9 points par rapport à l’ensemble), la transmission et la reprise d’entreprises (47 %, + 12 points), les aides au financement (40 %, + 6 points) ou encore le niveau des charges sociales et des impositions (30 %, + 26 points). Enfin, l’Allemagne, qui sort d’une période de très forte réforme est le 3e pays à véritablement se démarquer de l’ensemble notamment à propos de la formation professionnelle (67 %, + 9 points par rapport à l’ensemble), la création d’entreprise (65 %, + 16 points), l’encouragement à l’innovation (58 %, + 17 points) et dans une moindre mesure la transmission et la reprise des entreprises (40 %, + 5 points). Pour les chefs d’entreprise français, mis à part les sujets de la formation professionnelle des salariés (71 %) et la création d’entreprise (52 %), aucun domaine n’est perçu comme allant bien. On note aussi que plus la taille des entreprises est importante, plus le niveau de satisfaction exprimé par les dirigeants interrogés est important. 27 Un pessimisme confirmé par le fait que la majorité des chefs d’entreprise estime que les choses vont mieux dans les autres pays La Profession Comptable Signe d’un certain malaise, la plupart des chefs d’entreprise interrogés ont le sentiment que l’herbe est plus verte dans le champ du voisin. Les entrepreneurs européens estiment, dans leur ensemble, que la situation dans les autres pays de l’Union européenne est meilleure que dans le leur pour la totalité des domaines testés. Plus ils sont mécontents de la situation nationale dans un domaine particulier, plus ils ont l’impression que les choses vont mieux ailleurs en Europe. La hiérarchie d’ensemble est donc ici presque identique à celle de la perception de la situation locale. Plus qu’une réelle comparaison entre les pays, ces résultats traduisent plutôt le mécontentement qu’ils éprouvent à l’égard de la situation dans le propre pays et/ou un réel manque d’information. Un exemple est particulièrement criant : dans tous les pays, les choses vont moins bien qu’ailleurs en Europe en matière de charges sociales et des impositions. Là encore, certaines particularités méritent d’être soulignées, notamment en Suède où les chefs d’entreprise se montrent beaucoup moins critiques qu’ailleurs sur la comparaison entre la situation de leur pays et ce qui se passe ailleurs. Des attentes très fortes vis-à-vis de l’Union Européenne et extrêmement différenciées selon les pays : d’abord et avant tout l’harmonisation fiscale Les dirigeants de PME restant aujourd’hui le plus souvent très insatisfaits du niveau des charges sociales et d’imposition, il est tout à fait logique que ces derniers dans leur ensemble attendent d’abord et avant toute autre chose, une harmonisation fiscale (51 %). Toutefois, l’analyse détaillée des résultats laisse à penser que les choses sont plus complexes qu’il n’y paraît sur ce sujet. De fait, l’harmonisation est aujourd’hui une demande qui émane plus fréquemment de pays au sein desquels la pression fiscale est traditionnellement plus forte. L’Allemagne arrive en tête (67 %), devant l’Italie (65 %), la France (62 %) et la Suède (60 %). Nul doute que ces entrepreneurs tablent sur un allégement plus important de la pression fiscale. A l’opposé, rares sont les britanniques qui souhaitent une harmonisation fiscale (seulement 17 %), très certainement par crainte que cette dernière se fasse par un accroissement du niveau d’imposition. La facilitation de l’accès au financement est la seconde attente la plus citée (32 %) mais là encore on note des différences en fonction des pays. Parmi les derniers pays entrants au sein de l’Union Européenne, la Pologne (46 %) et l’Espagne (40 %), se montrent parmi les plus attachées à cette facilitation. Vient ensuite le soutien à l’innovation (25 %), plus fréquemment cité par l’Espagne (36 %) chez qui l’industrie de haute technologie n’est pas encore un point fort. Cette attente est aussi plus souvent exprimée par les dirigeants de PME britanniques (33 %). En ce qui concerne ces derniers, peut-être faut-il voir ici l’expression de certaines inquiétudes relatives au fait que selon certains analystes le pays a développé une très forte puissance financière, au détriment de l’industrie. Juste derrière, on trouve presque au même niveau l’harmonisation sociale (24 %). En ce qui concerne cette dernière, on note que les entrepreneurs allemands et français sont ceux qui souhaitent le plus voir l’Union Européenne agir en priorité sur ce sujet (respectivement 46 % et 50 %). Là encore, au sein de ces deux pays, le niveau des charges sociales est globalement plutôt élevé par rapport à la moyenne des autres pays européens. Le soutien à la création d’entreprise est cité par 18 % des personnes interrogées, devant la concurrence (15 %) et la simplification de l’accès aux marchés publics (13 %). Dans le même temps, il convient de garder à l’esprit que la grande majorité des dirigeants de PME européens avouent aujourd’hui ne pas vraiment connaître la législation d’origine européenne applicable dans leur pays aux PME (73 %). A l’opposé seulement 25 % disent avoir un bon niveau de connaissances de ces règles. Là encore, il est particulièrement inquiétant de voir que les entrepreneurs français sont ceux qui avouent aujourd’hui le niveau de connaissance le plus faible sur la législation européenne (seulement 15 %). L’Union Européenne, un espace très attractif pour de nombreux dirigeants de PME européens L’espoir et la confiance affichés par les chefs d’entreprise à l’égard de l’Union européenne trouvent une traduction très concrète dans l’intention, pour 44 % d’entre eux, de développer certainement (21 %) ou probablement (23 %) leurs ventes dans les deux ou trois prochaines années dans des pays de l’Union au sein desquels ils ne sont pas présents aujourd’hui. Assez logiquement, ce projet est encore plus répandu (53 %) dans les plus grandes structures (entreprises de 100 à 250 salariés). 28 Par ailleurs, près de 2 dirigeants sur 10 affirment avoir l’intention de s’implanter dans d’autres pays de l’Union Européenne dans les deux ou trois prochaines années (17 %). Ce chiffre n’est nullement négligeable. Là encore cette proportion augmente avec la taille et passe à 26 % pour les entreprises de 50 à 99 salariés et à 28 % pour celles ayant entre 100 et 250 salariés. Les dirigeants de PME affichent même une réelle confiance dans l’Union Européenne pour faire face aux grands enjeux économiques des dix prochaines années (64 %). Cette capacité est majoritairement reconnue de façon presque unanime. Logiquement, les derniers entrants se montrent les plus optimistes, que ce soit la Suède (80 % des chefs d’entreprise interrogés font confiance à l’UE) ou la Pologne (74 %). Seuls les Britanniques se montrent logiquement très majoritairement méfiants (62 % contre seulement 35 % de confiants). La France, un pays malade ? vis-à-vis de l’UE. Ils sont aujourd’hui les seuls qui pensent majoritairement que les chefs d’entreprise ont une mauvaise image dans leur pays (55 %). Dans tous les autres pays interrogés, la majorité des personnes interrogées considère que leur profession est bien vue de la population. Dans ce domaine, la palme revient à la Suède (82 % pensent qu’ils ont une bonne image), devant l’Espagne (73 %) et la Pologne (66 %). Les dirigeants français font partie de ceux qui disent le plus souvent ne pas avoir l’intention de développer leurs ventes dans des pays de l’Union Européenne au sein desquels ils ne sont pas encore présents (seulement 31 %, ils arrivent en avant dernière position). De même, ils font partie de ceux qui ont le moins l’intention de s’implanter dans d’autres pays de l’Union Européenne (14 %, avant dernière position). Enfin, on note aussi que les dirigeants de PME Français sont ceux qui avouent le niveau de connaissance le plus faible en ce qui concerne la législation d’origine européenne applicable dans leur pays aux PME (seulement 15 %). Seule note d’espoir, les dirigeants français font aujourd’hui majoritairement confiance à l’Union Européenne pour faire face aux enjeux économiques des dix prochaines années (63 %). La Profession Comptable En ce qui concerne la France, les résultats de l’enquête menée par Ipsos pour l’Ordre des Experts Comptables ont fait apparaître un certain nombre de “warnings” relativement préoccupants. Tout d’abord, lorsqu’on demande aux entrepreneurs européens quel est le pays le plus attractif sur le plan économique pour une entreprise, ils citent en premier l’Allemagne et la GrandeBretagne (respectivement 20 %), loin devant la Pologne (13 %), l’Espagne (12 %) et la Suède (11 %). En toute queue de peloton, on trouve l’Italie (3 %) et la France (2 %). Si le score de la Grande-Bretagne s’inscrit dans la ligne des précédentes enquêtes réalisées par Ipsos, le bon classement de l’Allemagne peut surprendre. L’amélioration d’un certain nombre d’indicateurs économiques (forte croissance, baisse du chômage, rééquilibre des comptes), a probablement influencé la perception de son attractivité. Notre pays est cité en dernier par les Français, les Britanniques, les Espagnols et les Suédois. De même, lorsque l’on demande aux chefs d’entreprise dans quel pays européen en dehors du leur ils estiment qu’il est le plus agréable de vivre, on note que la France n’est pas le premier pays cité (13 %). Elle arrive en 3e position ex aequo avec l’Allemagne et loin derrière l’Espagne (21 %) et la Suède (20 %) et elle est suivie de près par l’Italie (12 %). Même en ce qui concerne la douceur de vivre, l’hexagone n’est pas aujourd’hui perçu comme le pays le plus agréable. Peut-être la France souffre-t-elle là du non à la Constitution Européenne ? On pourrait se rassurer en se disant que tout ceci n’est que le résultat de l’image que nous véhiculons à l’extérieur de nos frontières. Toutefois, d’autres indicateurs sont aujourd’hui très inquiétants. En effet, comme on a pu le voir tout au long de l’enquête, il est quasiment indéniable que les dirigeants français vivent aujourd’hui un certain “malaise” vis-à-vis de l’Union Européenne (tout comme les Italiens, dans une moindre mesure). Ils sont ceux qui éprouvent le plus de sentiments négatifs 29 Regards croisés sur la délocalisation des activités comptables 7 Regards croisés sur la délocalisation des activités comptables Retrouvez ci-après l’intégralité de ce guide réalisé dans le cadre du 62e Congrès de l’Ordre. Avant-propos La Profession Comptable / Les grands mouvements de développement économique ont toujours été liés aux progrès des techniques de transport. Les Caravelles de Christophe Colomb profitent de leur haut bord et de leur grand-voile carrée pour traverser l’Atlantique. Les Grandes Découvertes sont à l’origine du fabuleux développement économique de l’Europe. L’invention de la machine à vapeur, avec la création des chemins de fer et des bateaux à vapeur, porte littéralement la Révolution Industrielle au XIXe siècle. L’arrivée de l’électricité, fondement du télégraphe et du téléphone raccourcit encore les distances. La radio, le cinéma et la télévision participent également à ce mouvement de village planétaire. L’aviation moderne réduit encore les distances. Aujourd’hui, c’est Internet qui les abolit. Le développement d’Internet est l’un des plus prodigieux de l’histoire de l’Humanité. Il n’y a pas une invention qui ait connu un développement aussi phénoménal. En 1996, on dénombrait quelques happy fews à disposer d’une adresse électronique Aujourd’hui, la moitié des ménages français est équipée d’un ordinateur relié à une connexion à haut débit. Les études dénombrent 1,2 milliard d’Internautes dans le monde. Ce n’est pas en vain que l’on parle de réseau des réseaux… Naissance de l’économie dématérialisée Les Technologies de l’Information et de la Communication réunissent trois grands types d’outils : les instruments de télécommunication, les serveurs informatiques qui permettent de collecter et archiver l’information et les systèmes dits télématiques qui sont positionnés entre les serveurs informatiques. La montée en puissance de ces techniques est littéralement exponentielle. Plus moyen de se plaindre de la lenteur de communication. Il suffit de quelques secondes pour transférer des contrats, des documents, des fichiers toujours plus volumineux. Cette rapidité et cette efficacité du média permettent de revoir les méthodes de travail, c’est l’économie dématérialisée. Les grands groupes ont organisé des groupes de travail autour de systèmes de messagerie et d’applications dites de travail collaboratif. Les entreprises peuvent ainsi s’affranchir des distances et des horaires pour regrouper leurs meilleures compétences autour d’un projet. La création de places de marché virtuelles a favorisé l’externalisation des projets en structurant de manière nouvelle les relations entre un donneur d’ordre et ses fournisseurs. Les entreprises ont ainsi pris l’habitude des mises en concurrence systématiques. Les Acheteurs sont devenus des personnages redoutés. Et surtout, les chefs d’entreprise ont pris l’habitude de regarder systématiquement au-delà de leurs frontières ou de leurs zones de chalandise, les TIC abolissent les frontières. Elles font quasiment disparaître les coûts de communication et les technologies suppriment souvent les besoins de déplacement. Les TIC permettent de mettre en concurrence des prestataires éloignés avec 30 leurs propres ressources. Elles font aussi quasiment disparaître les coûts de transaction. Le chef d’entreprise peut alors se livrer aux joies du benchmarking qui permet de comparer sa compétitivité, étape par étape de production, usine par usine, service par service. Et mettre en compétition ses propres ressources avec celles que le marché lui propose. Progressivement, nous voyons se dessiner sous nos yeux une entreprise qui privilégie la coordination entre partenaires au détriment de son mode d’organisation militaire traditionnelle. Voilà pourquoi, les Technologies de l’Information et de la Communication, nous font passer de l’ère de la soustraitance à celle de l’externalisation et des délocalisations. Les délocalisations, une menace pour l’expert-comptable ? Les cabinets d’expertise comptable peuvent-ils échapper au phénomène ? Oui, dans une large mesure. L’expert-comptable délivre d’abord un conseil de proximité. Il est souvent l’homme de confiance du chef d’entreprise. A ce titre, l’expert-comptable est difficilement délocalisable. Mais progressivement, il voit poindre des menaces nouvelles. Son statut monopolistique est réellement menacé. Les banques ou les sociétés de services en informatiques louchent dangereusement sur ses activités. L’expert-comptable est donc contraint au minimum à un effort de réflexion sur ses activités, ses missions, les services rendus à ses clients et les attentes à venir de ces mêmes clients. A ce titre, l’externalisation en France ou ailleurs, d’une partie de ses tâches, apparaît comme une solution possible. Nous rencontrerons au fil des pages de ce livret des confrères qui ont choisi cette méthode pour des raisons souvent différentes. Nous en rencontrerons d’autres qui, après avoir poussé la réflexion assez loin, ont préféré renoncer à cette tentation. Aujourd’hui, les délocalisations ne concernent qu’une poignée de cabinets. L’offre existe, mais elle est émiettée et encore peu significative. Les prestataires affirment vouloir se concentrer sur une partie seulement des missions actuelles de l’expert-comptable. Ils prétendent le décharger de ses tâches les plus ingrates afin qu’il puisse se concentrer sur le conseil aux entreprises, la partie noble du métier. Le discours est attrayant, mais l’expert-comptable ne doit pas oublier que d’autres l’ont entendu avant lui, avec les résultats que l’on connaît. Facteurs clés de succès d’une opération de délocalisation d’activités comptables Sondage flash 1. Coût de la main d’œuvre locale 2. Infrastructures technologiques du pays d’accueil 3. Compétences comptables du personnel local [tenue, révision] La Profession Comptable / Regards croisés sur la délocalisation des activités comptables 4. Volume d’écritures à traiter 5. Sécurité politique + climat social du pays d’accueil 6. Professionnalisme, productivité, organisation du management ou comportement du personnel local 7. Maîtrise de technologies avancées pour le cabinet qui va externaliser 8. Référentiel comptable local et notamment proximité par rapport au système comptable français 9. Acceptation des collaborateurs français 10. Capacité des collaborateurs français à réaliser d'autres missions 11. Maîtrise de la langue française du personnel local 12. Facilité d’accès par les transports du pays d’accueil 13. Viabilité du nouveau modèle économique basé sur de nouvelles missions 14. Niveau d’éducation du pays d’accueil 15. Eloignement géographique [par rapport à la France] 16. Capacité du cabinet qui externalise à piloter la qualité des prestations rendues Source : sondage flash avril 2007 auprès d’un mini panel d’experts-comptables / Questionnaire en annexe 2 La délocalisation dans tous ses états Les champs multiples d’une définition Derrière le vocable générique de délocalisation, il existe de nombreuses situations. Une entreprise peut être tentée de se séparer d’une partie de ses activités, mais elle peut aussi vouloir les externaliser, les sous-traiter, les partager, les déplacer ou les superviser. Chacune de ces actions recouvre une stratégie adaptée à des circonstances différentes. Dans certains cas, l’entreprise désire faire briller son cours de bourse. Mais, elle peut vouloir aussi confier une activité à des spécialistes plus compétents, conquérir des parts de marché à l’exportation ou gagner en souplesse dans son mode de fonctionnement. Délocalisation, externalisation, offshore, nearshore, sous-traitance, infogérance… petite revue lexicale. Délocalisation Transfert en bloc d’activités existantes du territoire national vers le territoire d’un autre pays [Sénateur Jean Arthuis - Rapport sur les délocalisations]. Le Syntec définit par offshore, ou délocalisation les travaux vendus et facturés en France par des centres implantés à l’étranger. • Les six grands types de délocalisation [Source El Mouhoub Mouhoud “Mondialisation et délocalisation des entreprises” La Découverte 2006]. - Délocalisation défensive : Afin de se défendre contre une concurrence toujours plus vive, l’entreprise est contrainte de rétablir sa compétitivité par le transfert à l’étranger de ses centres de production, et maintient sur le territoire d’origine les activités de recherche et développement, le marketing, les bureaux de style. - Délocalisation d’accompagnement : Les fournisseurs délocalisent en masse pour se contraindre aux obligations de leur donneur d’ordre. - Délocalisation avec comportement de marge : Les entreprises délocalisent sans répercuter sur leurs prix la baisse des coûts de production. - Délocalisation d’efficience et de rentabilité : Délocalisation de parties d’activités non compétitives afin de se renforcer sur son propre marché. - Délocalisation de recentrage sur son métier de base : Délimitation des frontières et recentrage sur les compétences de base dans une logique de dynamique d’innovation et d’apprentissage. - Délocalisation itinérante : Délocalisation successive en fonction des hausses des coûts salariaux et de production. Externalisation Transfert répété ou continu de la gestion d’une activité vers un prestataire extérieur. • Les principaux motifs d’une externalisation Production Distribution/logistique/ transport Informatique/ télécommunications Ressources humaines Administration et finances Services généraux Moins cher qu’en interne +++ Meilleure Stratégie Flexibilité qualité d’orgaet qu’en nisation souplesse interne + ++ + +++ + + ++ ++ + ++ ++ ++ +++ ++ ++ + ++ ++ ++ + ++ + ++ Importance des critères pour l’externalisation : +++ 40 % et plus, ++ de 20 à 39 %, + moins de 20 %. Source Ernst & Young “Baromètre Outsourcing 2005” - Externalisation offshore : Qualificatif savant pour délocalisation. - Externalisation nearshore : Délocalisation vers un pays proche. Les entreprises françaises considèrent comme nearshore, les pays d’Europe et du Maghreb. - Externalisation à valeur ajoutée : Cette méthode consiste à rémunérer le prestataire selon le chiffre d’affaires que l’activité 31 La Profession Comptable / Regards croisés sur la délocalisation des activités comptables va générer. Par exemple, l’entreprise A confie à B le soin de mettre au point un produit. A se charge de la distribution et rétribuera B en fonction des résultats des ventes. - Coexternalisation : Variante de la précédente. Le prestataire est rémunéré en fonction des résultats de la première. - Externalisation avec prise de participation : En échange d’une délégation d’activité de l’entreprise A vers l’entreprise B, A prend une participation au capital de B. - Externalisation à choix multiple : Afin de ne pas dépendre d’un prestataire unique, une entreprise va répartir l’activité dont elle se sépare entre plusieurs fournisseurs. C’est souvent le cas dans les transferts d’activités liées à l’informatique ou aux télécommunications. Inconvénient, la méthode fait grimper les coûts de gestion. Filialisation Transformation d’un département en entreprise à part entière. A cours des années 1980 et 1990, de nombreux grands groupes ont ainsi filialisé leur département informatique. IDE ou Investissements Directs à l’Etranger Selon une étude du MEDEF, 39 % des PME ont déjà réalisé un investissement à l'étranger. La moitié des entreprises déjà implantées hors de nos frontières ont un nouveau projet d'investissement à l'étranger. La motivation de ces projets est la croissance sur de nouveaux marchés pour 73 % des cas et la délocalisation de la production pour 20 % Sous-traitance Opération par laquelle une entreprise confie à une autre le soin d’exécuter pour son compte et selon un cahier des charges des missions de production ou de services dont elle conserve la responsabilité économique finale. [Conseil Economique et Social]. Autres qualificatifs Downsizing Opération qui vise à améliore la productivité et la compétitivité d’une entreprise par la réduction de ses effectifs. Contrairement à l’externalisation, il n’y aura pas de transfert de personnel vers un prestataire, mais une séparation pure et simple avec une partie des employés. Infogérance Prise en charge contractuelle de tout ou partie de la gestion d'un système d'information d'un organisme par un prestataire extérieur. [Commission ministérielle de terminologie informatique]. Outsourcing Procédure consistant à confier à un fournisseur une partie complète de ses activités. Les informaticiens parlent aussi de BPO ou Business Process Outsourcing. TMA ou Tierce maintenance applicative Mission confiée à un prestataire extérieur [le tiers] de maintenir en état de fonctionnement une application informatique. Le prestataire supervise la sécurité, il corrige les erreurs, et améliore le fonctionnement en fonction de l’avancée de l’état de l’art. Quelles entreprises pour quelles délocalisations de services ? On a longtemps pensé que le mouvement de délocalisation concernait essentiellement le secteur manufacturier, avant de constater que les services étaient eux aussi externalisables à l’étranger. Comme pour les usines, les entreprises qui délocalisent dans le secteur des services, le font d’abord pour profiter dune main d’œuvre de qualité à moindre coût. Mais elles sont également animées par d’autres motivations comme le besoin de contourner les rigidités de notre législation sociale. Elles peuvent aussi vouloir s’implanter sur des marchés émergents riches d’opportunités. Par ailleurs, il ne s’agit plus seulement de transférer des activités à faible valeur ajoutée comme les centres d’appels téléphoniques. Les délocalisations menacent tous les secteurs, y compris ceux de la haute technologie. Si l’on excepte les purs services de proximité [services à la personne, restauration, réparation…] il n’y a pas un pan de l’activité qui ne soit menacé. Entre la montée en gamme des activités et la diversité des motivations, les salariés ont parfaitement le droit de se sentir menacés. N’oublions pas que le secteur tertiaire représente les deux tiers de l’emploi privé. 32 Techniques des délocalisations Il existe plusieurs formes de délocalisation. La presse [et c’est bien normal] braque ses projecteurs sur les plus spectaculaires, ceux qui entraînent la fermeture pure et simple de sites entiers avec transfert complet de l’activité vers un pays étranger. Il arrive même parfois que l’entreprise propose à ses employés de rejoindre le site délocalisé, aux conditions légales et salariales locales. Ces délocalisations se traduisent par une perte nette d’emplois, immédiatement quantifiable. Pourtant, il s’agit d’une goutte d’eau dans la mer. L’institut Katalyse, auteur pour la Commission des Finances du Sénat d’un rapport sur les délocalisations de services, estime que pour un emploi perdu par un transfert brutal d’activité, il faut en compter cinq pour des décisions nettement moins spectaculaires dites de délocalisation diffuse ou de non localisation. Dans le premier cas, une entreprise regroupe à l’étranger une activité jusque là répartie sur plusieurs sites de son territoire national. Il n’y pas de fermetures à grande échelle, ni de mouvements sociaux. Mais il y a bien des pertes d’emplois. Axa envisage ainsi de regrouper d’ici à 2012 sur ses plates-formes de Chine, d’Inde et du Maroc quelques 70 000 personnes. L’assureur reconnaît que ces postes remplaceront des emplois Enfin, une “non localisation” fait qu’une entreprise choisit tel pays plutôt que tel autre pour implanter un site ou un siège. Pas de licenciements secs, mais un immense manque à gagner. Ainsi, on estime que 8 000 positions de centres d’appels ont été délocalisées, alors que les call centers marocains emploient 22 000 personnes à eux seuls. En 2005, Saint-Gobain a fait de Shanghai son quatrième pôle de recherche, en plus de ses deux centres français et de son unité américaine. Bien sûr, l’expansion prodigieuse de l’économie chinoise justifie de tels investissements, mais c’est autant de débouchés qui se ferment aux étudiants français. Qui délocalise ? Les premières entreprises qui réfléchissent à un éloignement de leurs activités sont celles qui ont le moins à voir avec leur ancrage territorial. Notre expert, l’économiste Jean-Louis Levet rappelle d’ailleurs que plus les liens sont étroits entre une entreprise et son terroir, moins l’entreprise aura la volonté de déplacer ses activités. L’institut Katalyse, dans un rapport réalisé pour la Commission des Finances du Sénat, constate que la dépendance des entreprises du secteur “eau” envers les collectivités locales, les incite à maintenir en France des services pourtant externalisables à l’étranger comme les services généraux. La taille de l’entreprise, son organisation historique constituent un second facteur favorable à une délocalisation. Ainsi, une société trouvera rationnel de fusionner au sein d’une même entité des activités ou des services jusque là éclatés entre diverses filiales. A noter que dans certains cas, la délocalisation peut être favorable à l’économie nationale. Le pétrolier Total a ainsi rapatrié en France ses fonctions de support mondial. Plus une entreprise est importante, plus elle compte de filiales, plus le volume de ses tâches administratives augmente, plus elle trouvera naturel de regrouper certains services au sein d’un centre dédié. D’après l’étude Katalyse conduite pour le Sénat, sur 39 000 emplois “susceptibles d’être délocalisés en 2006”, 79 % seront initiés par des entreprises de plus de 500 personnes, alors qu’elles ne représentent que 35 % des emplois de services. Bien entendu, la taille de l’entreprise n’explique pas tout. On constate que des PME du secteur des technologies n’hésitent absolument pas à sous-traiter et même à créer des implantations à l’étranger, même très petites. Comme le souligne Katalyse “les paramètres de taille et de rayon d’action doivent donc être pondérés à la fois par le facteur culturel propre à chaque entreprise, lui-même dépendant dans une certaine mesure du secteur d’ac- La Profession Comptable / Regards croisés sur la délocalisation des activités comptables en Europe et en Amérique du Nord. Axa compte déjà 2 200 employés en Inde. Et pour compenser le départ en retraite d’ici 2012 de 4 500 employés, Axa compte recruter 1 500 personnes en France et autant de Marocains qui auront pour mission de placer par téléphone des contrats d’assurance simples aux consommateurs français. Alcatel a ainsi ouvert des sites de recherche et développement en Chine. Des pans entiers de l’activité informatique bancaire mondiale sont maintenant regroupés en Inde. D’après l’association indienne des sociétés de services en informatique, 8 % des transactions bancaires américaines sont gérés depuis l’Inde, avec une perspective de 30 % en 2010. tivité de l’entreprise concernée et de la nature même des métiers de services concernés par la délocalisation.” Potentiel de délocalisation dans les services opérables à distance. Selon l’étude conduite par Katalyse pour le compte du Sénat, la taille de l’entreprise pondère ces tendances. Dans un grand groupe, aucun service, aucune activité, ne peut se sentir à l’abri d’une délocalisation. PME Gestion transactionnelle et systèmes d’information Recherche et Développement Gestion de la Relation Client Front Office + + o o Moyenne Grande Entreprise Entreprise ++ ++ + + + ++ ++ ++ ++ potentiel très important + potentiel important o potentiel faible Les services délocalisables Les délocalisations de services deviennent courantes quand l’ancrage territorial de l’entreprise n’a rien d’assuré, que ces activités sont banales et répétitives et que par une informatique bien conçue, ces activités peuvent être réalisées à distance sans effets apparents. C’est le cas des systèmes d’information ou de gestion transactionnelle. Les départements de Recherche et Développement figurent également parmi les services à “haut potentiel” de délocalisation. Le développement des technologies de communication et la montée prodigieuse du savoir dans des pays comme la Chine ou l’Inde sont les deux facteurs clés pour de tels mouvements. La Société Générale a ainsi ouvert à Bangalore, la Silicon Valley indienne, SG Software une filiale de 350 personnes avec comme objet d’en faire un centre d’excellence en matière d’informatique et de développement. Les activités de services qui [aujourd’hui] apparaissent comme peu délocalisables sont étroitement liées à la proximité avec le client. Manuel Jacquinet, directeur de Colorado, spécialiste des opérations téléphoniques nous rappelle ainsi que les centres d’appels emploient 280 000 personnes en France pour moins d’une dizaine de milliers de positions délocalisées essentiellement au Maghreb. Selon le cabinet Accenture, le secteur du crédit à la consommation est aujourd’hui mûr pour être délocalisé. Les organismes de ce secteur envisagent de regrouper au Maroc ou en Roumanie les plateaux de recouvrement de créances et de scoring. Une telle opération devrait engendrer des économies salariales de l’ordre de 30 %. Pour l’instant, la proximité est considérée comme un enjeu stratégique que l’on hésite à externaliser à l’étranger. C’est le cas des activités de Gestion de la Relation Clients et des services de Front Office, qui en plus sont considérés comme partie prenante du cœur de l’activité de l’entreprise. En scrutant les entreprises qui ont procédé à la délocalisation d’une partie de leurs activités, Katalyse constate que “l’essentiel des mouvements de transfert observés provient du secteur services 33 La Profession Comptable / Regards croisés sur la délocalisation des activités comptables aux entreprises”. Autrement dit, la nature même du métier explique la délocalisation. Un call center ou la gestion d’un service informatique peuvent passer les frontières d’autant mieux qu’il s’agit d’activités qui ont déjà quitté le giron de l’entreprise. Dans certains cas, les observateurs soulignent que l’opération de délocalisation succède à l’externalisation d’un service vers une autre entreprise française. Afin de ne pas perdre son client en répondant à ses exigences financières, le prestataire implantera le service qu’il gère dans un pays à moindre coût salarial. Catégories de fonctions externalisées par les entreprises Les résultats du tableau concernent des services externalisés essentiellement en France. Le mérite de ce tableau est d’indiquer les fonctions qui sont le plus menacées par une délocalisation pure et simple. Les services généraux La distribution, la logistique et le transport L‘informatique et les télécommunications Les ressources humaines La production L‘administration et les finances La vente, le marketing et la communication 2003 86 % 78 % 77 % 72 % 55 % 55 % 26 % 2005 95 % 83 % 73 % 72 % 62 % 62 % 28 % 2003 66 % 63 % 53 % 59 % 31 % 48 % 39 % 33 % 42 % 34 % 28 % 2005 74 % 57 % 61 % 57 % 50 % 49 % 45 % 45 % 41 % 41 % 40 % Source Ernst & Young “Baromètre Outsourcing 2005” Top Ten des fonctions externalisées Restauration Transport Flotte automobile Maintenance applicative Stockage et entreposage Gestion de la paye Logistique Gestion des réseaux et serveurs Gestion des documents Formation Téléservices, accueil et secrétariat La menace pour l’emploi Il est difficile de comptabiliser précisément le nombre d’emplois détruits ou menacés par les délocalisations. En effet, les délocalisations directes sont facilement comptabilisables, contrairement aux emplois perdus à la suite d’une décision de non localisation. Les instituts estiment que pour un emploi disparu à la suite d’un transfert d’activité à l‘étranger, il faut en compter cinq dans le second cas. Katalyse estime ainsi à 39 000 le nombre d’emplois perdus par l’économie nationale en 2006, 8 000 à la suite de délocalisations directes et 31 000 par une non localisation. Ramené à une population active de 28 millions de personnes, on se place à la marge. Mais, les chiffres montent. Katalyse prévoit la perte de 202 000 emplois de services sur la période 20062010, soit sur cinq ans “22 % de la création nette de l’emploi salarié sur les cinq années de la période 1993-2003”. Les prestataires en externalisation [ingénierie, centres d’appels…] représentent 45 % des emplois qui seront délocalisés jusqu’en 2010. Les postes d’informaticiens ou de chercheurs perdus s’élèvent à 57 000, dont 52 000 non localisés. Même par rapport aux 13,8 millions de personnes du secteur tertiaire, il s’agit encore d’une goutte d’eau. Mais, il convient de prendre en compte les effets induits par ces pertes d’emploi. 202 000 c’est l’équivalent de la population d’une ville comme Montpellier C’est autant de personnes qui consommeront moins, qui verront leur période de chômage encore prolongée ou de cadres qui devront se satisfaire d’emplois peu satisfaisants. Et surtout, la tendance est là. Pour beaucoup les départs massifs en retraite des babyboomers donneront le signal d’un mouvement de délocalisation de services autrement plus massif. Source Ernst & Young “Baromètre Outsourcing 2005” Centres d’appels : le grand départ S’il existe un service qui pratique depuis longtemps l’externalisation, c’est bien l’activité téléphonique. A la fin des années 1980, quand les entreprises ont voulu “se recentrer sur leur cœur de métier”, elles ont commencé par sous-traiter leur standard téléphonique à des fournisseurs spécialisés. L’activité a pris de l’ampleur en bénéficiant largement des progrès des technologies. Les centres ont été déplacés selon les intérêts des entreprises. “On dénombre plus de 2 500 centres d’appels en France qui emploient 280 000 personnes” affirme Manuel Jacquinet, 34 directeur associé de Colorado, l’une des principales sociétés de conseil pour les centres d’appels. Et malgré sa jeunesse, la profession s’est bien structurée. Il existe aujourd’hui plusieurs formations comme Accueil Conseil et Vente à Distance dispensées dans certains lycées professionnels [diplôme de niveau IV], des licences professionnelles Métiers des Télé-Services, Management des Centres d’Appels ou Superviseurs en Centres d’Appels. Ces cursus sont ouverts justifiant d’un diplôme type DEUG ou BTS. Et certaines écoles supérieures de commerce proposent à leurs étudiants un Mastère Spécialiste en Management de la Relation Client. En délocalisant leurs centres d’appels, les entreprises peuvent imaginer des plateaux ouverts sept jours par semaine, et 24 heures par jour. Il s’agit d’un argument fort pour les activités de support informatique, ou pour les Fournisseurs d’Accès à Internet dédiés au monde professionnel. Et puis, comme le reconnaît Manuel Jacquinet, les personnels étrangers sont de mieux en mieux formés. Le patron de Colorado sait de quoi il parle. Son entreprise intervient partout dans le monde, jusqu’en Australie et au Pakistan pour des missions d’optimisation pour le compte d’opérateurs de télécommunication. La délocalisation d’un plateau téléphonique peut-elle se heurter à des freins linguistiques ou culturels ? La réponse de Manuel Jacquinet est sans nuance : “Non, je ne vois aucune mission qui ne puisse pas être traitée depuis l’étranger.” Pays Roumanie Tunisie Maroc Sénégal Ile-Maurice Madagascar La Profession Comptable / Regards croisés sur la délocalisation des activités comptables Huit mille postes délocalisés Ces efforts sont le prix à payer pour maintenir l’emploi dans l’Hexagone. Car le phénomène que tout un chacun se plait à souligner c’est bien le développement des délocalisations. “Pour l’instant, rappelle Manuel Jacquinet, on estime à 8 000 le nombre de positions externalisées à l’étranger, mais ce nombre augmente de 50 % par an”. Le mouvement a démarré en 2000 avec l’installation d’une filiale de SR. Téléperformance en Tunisie et de Phone Assistance au Maroc. Aujourd’hui, les principales destinations sont toujours le Maroc et la Tunisie, talonnés par l’île Maurice, le Sénégal, Madagascar et la Roumanie. Bien entendu, les donneurs d’ordre veulent profiter de tarifs très attractifs. Selon Colorado, un centre français facture 28 euros une heure d’appel en B to B, 25 euros en B to C, contre 15 euros en moyenne pour un plateau au Maroc. Ajoutons que pour un jeune Marocain ou Sénégalais, un emploi dans un centre d’appel constitue une véritable opportunité professionnelle. Le prix ne fait pas tout. Les délocalisations permettent d’élargir les plages horaires de travail. Manuel Jacquinet souligne l’effet pervers de la Réduction du Temps de Travail : “alors que les entreprises ont besoin de répondre sans discontinuer à leurs clients entre 8h du matin et 20h le soir, ces lois ont créé de véritables goulots d’étranglement, alors que la tendance historique est à l’amélioration de la disponibilité.” Loyer €/m2/an Salaire mensuel Durée de travail moyen d’un hebdomadaire téléconseiller 200 380 40 100 450 48 150 350 48 15 250 NC NC 450 ND NC 100 ND Source Colorado Délocalisations : aux Etats-Unis, même les informaticiens flippent Tout le monde se souvient de Michaël Moore piégeant Phil Knight, le patron de Nika qui jurait mordicus que les Américains ne voulaient pas travailler dans une usine de chaussures [“The Big One” 1997]. Mais même la high-tech est menacée… De manière moins humoristique, l’IEEE-USA tire le signal d’alarme. John Steadman, le président du syndicat des ingénieurs informaticiens américains a pu exposer son inquiétude sur le phénomène au cours d’une rencontre organisée par l’Atelier BNP-Paribas en 2004. Selon John Steadman 540 000 emplois high-tech ont été perdus aux Etat-Unis en 2003 et 234 000 en 2004. Selon lui, le taux de chômage des informaticiens s’élevait en 2004 à 6,7 % et “d’ici à 2015, ce sont 3,3 millions d’emplois qui pourraient être délocalisés, dont une majorité de postes d’ingénieurs informaticiens ou de scientifiques”. Et lorsque ses interlocuteurs lui rappellent que les dirigeants des entreprises des secteurs high-tech affirment que les délocalisations sont bénéfiques pour les Etats-Unis, John Steadman a beau jeu de mettre en avant les inconvénients : pertes d’emplois qualifiés, dépendance accrue vis-à-vis de l’étranger, aggravation du déficit commercial, transferts d’investissements. “Il reste à prouver que les économies réalisées par les entreprises et le consommateurs résultant de la délocalisation peuvent contrebalancer ces effets négatifs.” “Il n’y a aucune fatalité aux délocalisations” Jean Louis Levet, directeur général de l’IRES [Institut de Recherches Economiques et Sociales] Directeur de l’IRES depuis décembre 2006, Jean-Louis Levet est docteur d’Etat en Sciences Economiques. Il a exercé différentes responsabilités, notamment au sein du ministère de l’industrie, au cabinet du Premier ministre, à la présidence de la Caisse des dépôts et consignations, à la direction générale d’un groupe industriel et au Commissariat Général au Plan. Jean-Louis Levet est l’auteur de nombreux ouvrages qui animent régulièrement le débat public, dont “Sortir la France de l’impasse”, couronné par l’Académie des sciences morales et politiques [2000], “Localisation des entreprises et rôle de l'Etat : une contribution au débat” publié en 2005 par la Documentation Française, et “Pas d'avenir sans industrie” chez Economica, en octobre 2006. Comment définissez-vous les délocalisations ? Je reprends la définition communément admise. Une délocalisation consiste à produire à l’étranger ce que l’on faisait jusque là chez soi, avant de réimporter la production sur son propre marché. Une opération de délocalisation peut donc se traduire par la fermeture des sites de production. Voilà ce qui distingue une délocalisation d’une externalisation. Lorsque Airbus ouvre une usine en Chine, c’est d’abord pour servir les compagnies aériennes. Il s’agit d’une stratégie de prise de parts de marché. Bien entendu, les événements sont parfois plus compliqués. Les industriels peuvent combiner délocalisation et prise de parts de marché extérieur. Ainsi quand Renault a décidé de 35 La Profession Comptable / Regards croisés sur la délocalisation des activités comptables construire la Logan en Roumanie, c’était d’abord pour servir des marchés émergents avec un modèle robuste et bon marché. Ce n’est qu’ensuite que Renault a décidé d’importer et distribuer la Logan en France. une perte de substance technologique et de nos capacités d’innovation. A ce rythme, l’Europe deviendra une sorte de paradis touristique avec les services de proximité qui en découlent, et quelques pôles d’excellence. Existe-t-il d’autres causes pour expliquer le départ d’une partie de la production à l’étranger ? Bien entendu, toutes les délocalisations ne répondent pas au même objet. Certaines sont utiles. Elles permettent de baisser les coûts de revient et de maintenir une grande partie de la production en France. D’autres formes de délocalisation peuvent être destructrices. Par exemple, de grands industriels imposent à leurs sous-traitants des quotas de pièces fabriquées à bas coût à l’étranger. Et si cela ne suffit pas, ces industriels substitueront directement des fournisseurs étrangers à leurs partenaires habituels ; si l’on peut encore parler de partenariat dans ces circonstances. L’arrivée au capital de sociétés de “private equity” avec leurs exigences de rentabilité se traduit par des délocalisations. Ajoutons aussi la confrontation des zones euro/dollar qui provoque des ajustements constants des sites de production. Quelles sont selon vous les bonnes réponses aux délocalisations ? Le cadre de cet entretien est trop restreint pour décrire les mesures à prendre. Il faudrait une stratégie de Lisbonne puissance deux à mettre en œuvre vraiment et orienter massivement les budgets européens et français vers l’économie de la connaissance dans une perspective de développement durable. Investir au niveau européen dans les grands besoins du futur [santé, énergie] et les enjeux de souveraineté [espace, défense], tout en remettant en cause la concurrence fiscale et sociale. Nous devrions aussi engager une véritable stratégie Euro Méditerranée, et, cesser de laisser le champ libre aux Chinois en Afrique. De même, parallèlement aux négociations OMC, l’Europe doit construire une vraie stratégie commerciale à l’égard de l’Asie. Au niveau national, il s’agit de favoriser la croissance des PME, source d’emplois et d’ancrage dans les territoires. Les leviers d’action ne manquent pas [commandes publiques, aides existantes…]. Les régions doivent devenir des acteurs à part entière capables de déployer des outils de développement économique, ce qui nécessite de redéfinir un vrai pacte entre l’Etat et les territoires.. Autre possibilité, la politique de formation professionnelle devrait être orientée massivement vers ceux qui en ont vraiment besoin, les salariés peu qualifiés, premières victimes des restructurations et de la financiarisation de l’économie. Que représente réellement le phénomène économique des délocalisations ? Toutes les études [INSEE, Banque de France,…] nous disent que les délocalisations représentent entre 5 % et 7 % des importations. Elles sont à l’origine de moins de 10 % des emplois détruits et représente moins de 4 % de la production globale. Sous l’angle macroéconomique, il s’agit donc d’un phénomène marginal. Mais il faut dépasser ces chiffres bruts pour prendre la mesure véritable du phénomène, et analyser plus finement l’angoisse qu’elles suscitent dans la population. Il faut déjà constater que les délocalisations n’affectent pas tous les secteurs de la même manière. Il y a dix ans, l’industrie textile avait délocalisé sa production à hauteur de 45 %. Cette proportion s’élève aujourd’hui à 65 %. La part de biens délocalisés dans des secteurs comme l’électroménager ou le jouet a doublé, sinon triplé depuis dix ans. Ce qui ajoute aux tourments de nos concitoyens réside dans le lien souvent intime entre la géographie et la spécialisation industrielle. La disparition de pans entiers de l’industrie provoque une désertification de certaines régions. Selon vous, les délocalisations d’industries ou de services sont-elles un phénomène irréversible ? Il n’y a pas de déterminisme en matière économique, sauf dans les systèmes parfaitement clos ou totalitaires, donc les délocalisations n’ont rien d’irrémédiables. Ce qui compte vraiment, c’est la volonté politique : voulons-nous que la France et l’Europe conservent leur tissu industriel ? La question est cruciale. Toutes les projections à 25 ou 30 ans affirment que si nous maintenons les orientations actuelles, l’Europe va se retrouver coincée entre un pôle de très haute technologie USA/Japon et un pôle formé de pays émergents comme l’Inde ou la Chine qui profitent de leurs structures de production à bas coût, mais qui investissent massivement dans l’éducation, la formation et la recherche. Derrière la question des délocalisations, c’est en réalité celle de la désindustrialisation qui est posée. Elle peut induire 36 Pouvez-vous nous citer les secteurs économiques les plus menacés ? Je ne vais pas être très original. Ces secteurs sont ceux qui consentent depuis de nombreuses années le minimum en matière de formation et en recherche et développement. Sans surprise, sur longue période, les industriels du textile sont ceux qui ont le moins investi dans la formation de leur personnel. Lorsqu’il a fallu affronter la concurrence de pays à bas coût, et ce, dès les années 70, ils n’ont pu résister pour la plupart, au détriment des femmes et des hommes qui y travaillaient.. Bien sûr, l’arrivée de la Chine et de l’Inde accélère le phénomène, mais fondamentalement, il faut d’abord balayer devant sa porte. D’ailleurs, si nous procédons à une analyse plus fine, y compris dans les secteurs fortement concurrentiels comme le textile, l’électroménager, la mécanique, nous voyons bien qu’il existe des entreprises prospères qui embauchent, se développent et gagnent des parts de marché à l’international. Ces entreprises sont celles qui investissent dans la formation de leurs personnels et qui conduisent des efforts permanents de créativité, d‘innovation, de connaissance de leurs marchés, de partenariats, etc. Ce qui est valable pour les industries, vaut aussi pour les entreprises du tertiaire, d’autant qu’industrie et services sont désormais très liés et complémentaires.. Un expert-comptable peut délocaliser une partie de son activité, mais il doit se dire qu’il s’agit d’un choix parmi d’autres possibles. Comme tout chef d’entreprise, La Profession Comptable / Regards croisés sur la délocalisation des activités comptables l’expert-comptable doit d’abord réfléchir sur son métier, ses missions, la structure de ses coûts, et sur l’évolution de son métier dans les années à venir. Je vous l’assure, les délocalisations ne sont pas une fatalité. Si le mouvement s’amplifie, c’est aussi à cause de notre incapacité collective à agir. Les dix leviers de la performance globale Les leviers Créativité Maitrise du savoir-faire technologique Personnels formés et polyvalents Force de la marque Maitrise de la production Dialogue social Maitrise de la distribution et de la logistique Gestion de l’information Actionnariat stable Etroitesse des liens avec son terroir o = relativement neutre + = important Hier Aujourd’hui Demain + ++ +++ ++ +++ +++ o +++ +++ + ++ +++ ++ +++ +++ o/+ ++ +++ + ++ +++ o o ++ ++ +++ ++ +++ +++ +++ ++ = très important +++ = déterminant Source Jean-Louis Levet “Localisation des entreprises et rôle de l’Etat : une contribution au débat”, La Documentation Française, Avril 2005 “L’offshore est une nécessité” Cyrille Meunier, responsable du Département Economie, Marché et Affaires Européennes du Syntec Informatique En janvier 2006, l’organisation syndicale Syntec Informatique a fait paraître une “Etude sur l’impact des délocalisations” sur les sociétés de service en informatique [SSII]. Elle ne prend pas en compte les éditeurs de logiciels qui ont souvent délocalisé une partie de leurs services de recherche et développement aux Etats-Unis. Le Syntec définit par offshore, ou délocalisation les travaux vendus et facturés en France par des centres implantés à l’étranger. A l’origine de cette étude, Cyrille Meunier nous en rappelle les principaux enseignements. Le phénomène de délocalisation, que vous préférez appeler Offshore a-t-il une incidence sur l’emploi des informaticiens en France ? L’offshore en France est encore un phénomène marginal, mais son potentiel est important. Nous estimons que les sociétés de service françaises ont délocalisé 2 % de leur production en 2005, et 3 % l’an dernier. Les volumes sont faibles, mais la croissance se situe à 40 % par an. Fin 2008, l’offshore représentera 5 % du total du chiffre d’affaires des SSII. Mais il ne faut pas s’emballer. Nos études affirment, et nos adhérents le confirment, que l’offshore est structurellement plafonné. Je ne crois pas que l’offshore dépassera 1 % de l’activité totale des SSII. Qu’est-ce qui vous rend si optimiste ? Nous constatons déjà qu’aux USA où les habitudes de délocalisation sont autrement plus anciennes et importantes que chez nous, l’offshore ne dépasse pas 10% du marché. Par ailleurs, des pans entiers des projets informatiques ne peuvent pas s’envisager loin du client. Je dirais même qu’un nombre croissant de projets est interdit aux centres de production délocalisés. En effet, le client estime que la réussite d’un déploiement suppose une compréhension intime de son cœur de métier. Sa direction des Services Informatiques explique à son prestataire les réalités de l’entreprise. Cette volonté implique la mise à disposition de développeurs et de chefs de projets réactifs, capables de saisir les inflexions et les tendances au quart de tour. Par définition, la proximité est nécessaire pour entretenir et cultiver cette forme de compréhension. Une large partie des services en informatique implique également la proximité. Par essence, le conseil ne se délivre pas à distance. Les contrats de maintenance imposent quant à eux une résolution des problèmes dans les deux heures qui suivent l’alerte. Les infrastructures sont constamment renforcées. La sécurité est devenue un sujet crucial et il est impossible de déléguer ces matières à un prestataire indien ou autre. Voyez-vous d’autres freins au développement de l’offshore ? Dans certains cas, la délocalisation est carrément inconcevable. C’est le cas notamment du secteur public français qui pour l’instant confie ses projets à des SSII installées en France [ce qui n’est pas le cas de l’administration britannique, soucieuse d’économie NDLR]. Les PME n’ont pas forcément intérêt à délocaliser. Leurs projets sont nombreux mais souvent de taille modeste, ce qui interdit les allers et retours. Alors selon vous, quels sont les projets qu’une entreprise a intérêt à confier à un prestataire éloigné à l’étranger ? Quelles sont les conditions de réussite ? Un projet offshore suppose une très grande rigueur, le cahier des charges doit être parfaitement formalisé et livré sous la forme d’un package à suivre à la lettre. La délocalisation a horreur de l’approximation, sinon, c’est l’échec assuré. Le Syntec Informatique a d’ailleurs constaté que les projets de délocalisation impliquent paradoxalement des services et des centres de liaison et d’information de proximité. On peut dire que le recours à l’offshore est possible pour les projets longs très formalisés : télémaintenance, tierce maintenance application [TMA]. 37 La Profession Comptable / Regards croisés sur la délocalisation des activités comptables Comment expliquez-vous que les entreprises françaises recourent moins que leurs concurrentes européennes ou américaines à la délocalisation de leurs projets ? L’offshore se heurte à des réticences culturelles particulièrement vives dans notre pays. Ainsi, pour des raisons de sécurité, le secteur de la Banque/Assurance préfère développer ses propres logiciels, conduire ses propres développements plutôt que de recourir à des solutions packagées : plus la distance est importante, plus les risques augmentent. Les sociétés françaises renouvellent souvent moins leurs logiciels que leurs concurrentes étrangères, aussi leurs besoins sont moindres. Autre problème culturel, les meilleurs centres de traitement sont en Inde, pays anglophone. La langue est un obstacle supplémentaire au développement des délocalisations de services informatiques. C’est un sujet vraiment sensible chez nous, nous avons le sentiment que l’offshore menace l’emploi de nos ingénieurs et les syndicats montent immédiatement au créneau. Un projet de délocalisation, même limité, même justifié, a un impact négatif sur l’image de l’entreprise. Certains parlent d’échec des délocalisations et même de relocalisation des projets informatiques. Partagez-vous ce point de vue ? Un mouvement de relocalisation ? Il s’agit d’entreprises qui ont essuyé les plâtres, avec tous les risques et désagréments que cela suppose. On ne peut d’ailleurs pas dire que cette question concerne les entreprises françaises, moins précurseurs que les anglo-saxonnes. Il y a eu des dégâts surtout aux USA, mais les problèmes sont réglés et les habitudes sont prises. Aujourd’hui, les directions achats des groupes anglo-saxons exigent carrément qu’une part des travaux confiés à une SSII soit réalisée en Inde. Il s’agit de réduire la facture, sans aucune concession sur la qualité. Pensez-vous que le recours à des sous-traitants basés à l’étranger doive toujours être écarté ? Absolument pas. Le Syntec affirme même que cette attitude est une erreur. Il s’agit d’abord d’un problème de ressources car il n’y a pas assez d’informaticiens en France. Le chômage n’affecte que 2,5 % d’entre eux. En plus, les directions informatiques ont pris l’habitude de débaucher les ingénieurs des SSII. Nous sommes également très inquiets devant la désaffection des jeunes pour les filières et les professions scientifiques et d’ingénieurs. Les “forts en math” s’orientent aujourd’hui vers des professions plus rémunératrices : actuaires, traders, analystes financiers… Les Ressources Humaines éprouvent de plus en plus de difficultés pour recruter du personnel en période de croissance. Et comme il est difficile de faire venir des ingénieurs d’Inde, il faut recourir à l’offshore. Face à ce véritable problème, le Syntec Informatique encourage les pouvoirs publics à intensifier les efforts de formation d’informaticiens, et à conduire une politique audacieuse de co-développement avec les pays du pourtour méditerranéen. Les services informatiques, précurseurs des délocalisations de services Le transfert en Inde de la comptabilité de la compagnie aérienne Swissair avait fait couler beaucoup d’encre à la fin des années 1980. L’opération n’avait pourtant pas empêché l’entreprise de disparaître, malgré des économies avouées de 45 millions d’euros par an, mais elle avait marqué les esprits. L’Inde est le paradis des délocalisations informatiques. Le pays tire profit d’un système universitaire hyper sélectif mais capable de sortir chaque année plus de 200 000 ingénieurs de très haut niveau. Le sous-continent s’accapare quasiment la moitié de ce marché. Selon la Nasscom [India's National Association of Software and Service Companies], les sociétés de services indiennes ont réalisé un chiffre d’affaires de 17,2 milliards de dollars en 2004, contre 12,6 pour le Canada, 1,9 pour la Chine, 1,8 pour les pays d’Europe de l’Est et 0,9 pour les Philippines. Les sociétés indiennes ont enregistré une croissance de 34,5 % en 2004, et devrait progresser d’autant en 2005. Pour 2008, la Nasscom mise sur des revenus de 48 milliards de dollars, sur un total mondial attendu de 94 milliards de dollars. Les grands noms de l’informatique emploient des armées d’informaticiens indiens. IBM compte plus de quarante mille employés en Inde, EDS 3500, et Cap Gemini vient de débourser 1,25 milliard de dollars pour reprendre la SSII locale Kambay et ses 6 900 salariés. Cap Gemini dirige aujourd’hui l’activité de 12 000 informaticiens indiens. Ce mouvement ne devrait d’ailleurs pas s’arrêter là. Bien entendu, les entreprises voient dans les délocalisations un moyen de réduire leurs coûts informatiques 38 d’environ 30 %. Il leur suffit de comparer les salaires : 2 500 euros en France pour un jeune informaticien, 750 euros en Pologne, 400 en Inde pour un ingénieur débutant et 1 800 pour un confirmé, ou 350 en Chine. Mais dans la pratique la délocalisation d’un projet informatique s’avère une opération complexe, et donc … plus onéreuse. Le donneur d’ordre doit missionner des chefs de projet capables de formaliser la commande. Ils devront se déplacer fréquemment, dominer les inconvénients du décalage horaire et se montrer capables de surmonter les différences culturelles et linguistiques. Pas si simple pour les déploiements complexes type ERP ou CRM. Il est certes possible de confier ces contrats à des SSII maghrébines ou européennes, mais malgré leurs progrès ces entreprises sont loin d’avoir atteint le niveau de leurs consoeurs indiennes, et bien sur occidentales. Autre obstacle, les donneurs d’ordre en ont parfois “pour leur argent”. La course aux économies limite le choix des prestataires. Selon une étude d'Unilog et d'IDC réalisée en 2006 auprès de 200 entreprises européennes, 27 % des sociétés ayant externalisé tout ou partie de leur système d'information ont rencontré des difficultés. Les entreprises se heurtent à des difficultés techniques, qui sont encore aggravées par l’opacité des prestataires qui s’engagent médiocrement sur les moyens engagés. Ces obstacles expliquent largement que l’offshore des services informatiques soit un phénomène encore marginal. Mais qui se développe rapidement. Selon une étude conduite par Pierre Audoin Conseils [PAC], la sous-traitance informatique offshore La Profession Comptable / Regards croisés sur la délocalisation des activités comptables devait toucher 2,5 % à 3 % du marché français contre 1 % en 2002. Et le Syntec informatique enfonce le clou : l’offshore représentera 5% de l’activité des SSII françaises en 2009. Car les délocalisations répondent à une véritable nécessité au moins pour pallier les besoins en main d’œuvre. On compte en France environ 300 000 informaticiens [dont 71 % de cadres selon l’APEC], les créations de postes compensent à peine les départs en retraite, soit une trentaine de milliers de personnes chaque année. Le Syntec informatique sonne d’ailleurs l’alarme en pointant la génération d’informaticiens “baby boomers” qui s‘apprête à partir à la retraite. La mission “Prospective des métiers et qualifications” [PMQ] du Commissariat Général du Plan estime que chaque année 600 000 informaticiens vont prendre leur retraite, alors qu’à peine 150 000 informaticiens arrivent sur le marché dans le même temps. Par ailleurs, la croissance du secteur est largement supérieure à celle de l’économie nationale. Le Syntec Informatique retient une hypothèse de croissance de 2 % par an pour l’économie française, mais de 6 % à 8 % pour l’informatique. PAC estime que la croissance du marché “Logiciels et Services” devrait se situer à 7 % par an d’ici 2009. Il faut donc bien trouver ailleurs la main d’œuvre que l’économie recherche. Selon les analystes de Katalyse, mandaté par la Commission des Finances du Sénat [Documentation Française, juin 2005 pour cerner l’impact des délocalisations de services] l’offshore devrait provoquer la perte de 37 000 emplois d’ici 2010. Mais rassurons-nous, il ne s’agira pas d’un pur et simple transfert de main d’œuvre. Simplement de postes qui auraient pu être créés en France, mais qui pour diverses raisons sont délocalisés en Inde ou ailleurs. Pour reprendre la conclusion du Syntec Informatique “l’offshore est une tendance lourde pour le secteur de l’informatique. Ce phénomène est structurellement plafonné. L’enjeu clé est la compétitivité des employeurs et des salariés en France. Piloter la transformation du secteur plutôt que la subir est le défi majeur auquel sont confrontés les entreprises du secteur, leurs collaborateurs et leurs clients, avec le soutien nécessaire des pouvoirs publics.” Délocalisations : les estimations du Syntec Informatique Selon l’organisme patronal de la profession le potentiel des délocalisations est loin d’être atteint : 2 % aujourd’hui pour 15 % possible. Le CA offshore France 2005 Le nombre d’emplois offshore en France en 2005 La part offshore des prestations réalisées en centre de services en 2005 Le pourcentage des prestations réalisées en centre de services en France en 2005 Le pourcentage des prestations offshore réalisées en Europe La taille des sociétés du secteur utilisant l’offshore par des sociétés dont le CA > 100 M Le CA offshore France 2009 Le taux de croissance annuel 2005-2009 de l’offshore en France Le plafond théorique de l’offshore en France - de 2 % du CA total Services 3000 à 5000 20 à 25 % 6à8% + 50 % + de 90 % du CA réalisé Autour de 5 % du CA total Services + 30 à + 40 % 15 % du CA services Offshore : quelques données clés Source Cabinet d’analyse IDC Cabinet d’analyse Forrester Research Cabinet d’analyse Forrester Research Pierre Audoin Conseil Pierre Audoin Conseil Cabinet A.T Kearney [novembre 2005] Chiffre Marché mondial “offshore” 2005 = 12 milliards de dollars [2,8 % du marché des services] dont 9,15 milliards pour les USA et 2,12 milliards pour l’Europe. 4 % des 500 premières entreprises mondiales délocalisent plus de 10% de leur budget informatique La Grande-Bretagne représente 70 % du marché “Europe del’Ouest” Principaux pays pour les délocalisations depuis la France : Europe du Sud 30 %, Inde 25 %, Afrique du Nord 18%, Europe de l’Est 15 %, autres 12 %. Principaux pays pour les délocalisations depuis l’Allemagne : Asie 50 %, Europe de l’Est 25 %, autres 25 %. Top 5 des destinations offshore : Inde, Chine, Malaisie, Philippines, Singapour. Salaires bruts comparés des informaticiens diplômés en France et en Inde [€] Jeune informaticien indien 4 000 – 5 000 Jeune informaticien français 27 000 – 30 000 Manager confirmé indien 10 000 – 15 000 Manager confirmé français 50 000 – 70 000 Source Syntec informatique 39 La Profession Comptable / Regards croisés sur la délocalisation des activités comptables Regards “Depuis septembre 2005, je propose des missions de tenue comptable externalisée et de participation aux travaux de clôture” Abdelatif Boulaid, cabinet CBA La délocalisation ouvre un champ de développement aux cabinets d’expertise comptable marocains. Abdelatif Boulaid, dirigeant du cabinet Boulaid Abdelatif [CBA] basé à Casablanca a d’ailleurs pris des locaux dans “Casashore” un vaste complexe immobilier consacré à l‘offshore. Pour le confrère marocain, les délocalisations constituent une nouvelle industrie qui se développe de manière considérable grâce notamment à l’appui de l’Etat. Pouvez-vous nous présenter votre groupe ? Je suis engagé dans deux structures. La première est particulièrement destinée à l’offshoring, la SARL Maroc Corporate Patners dont je suis l’associé unique. La deuxième entité est dédiée au conseil. C’est le cabinet Boulaid Abdelatif [CBA] où j’exerce comme consultant indépendant. Je dirige les activités de cinq collaborateurs, et s’il le faut je peux recourir à la délégation de personnel en demandant à des confrères l’appui de certains de leurs collaborateurs. Il s’agit toujours de personnes bien formées. Depuis quand proposez-vous des missions de délocalisation aux EC et aux entreprises françaises ? Depuis septembre 2005, je propose des missions de tenue comptable externalisée et de participation aux travaux de clôture. Vous adressez-vous également aux directions administratives et financières des entreprises ? Nous proposons des prestations d’externalisation pour les entreprises marocaines spécialement en audit interne. Nous envisageons également de développer des prestations dédiées à la gestion externalisée du reporting pour les entreprises françaises. Comment vous faites-vous connaître auprès des experts-comptables et pouvez-vous nous donner une idée du nombre et du type de clients que vous servez ? Je passe des annonces dans des sites Internet spécialisés. Notre portefeuille actuel est constitué de trois cabinets français d’experts-comptables, ce qui représente une soixantaine de dossiers. Pouvez-vous lister et expliquer les principaux avantages d’une délocalisation ? La délocalisation de la tenue comptable entraîne bien entendu la diminution des coûts de traitement. Mais il me semble réducteur d’assimiler systématiquement délocalisation et baisse des charges. En délocalisant la tenue comptable, l’expert-comptable est beaucoup mieux en mesure de se concentrer sur des missions à plus forte valeur ajoutée. Au Maroc, nous employons plus volontiers le vocable d’offshore que celui de délocalisation. Il s’agit d’une activité qui se développe de manière considérable 40 dans notre pays, grâce notamment à l’appui de l’état. Nous-mêmes avons réservé des espaces de travail dans “Casashore” un nouveau parc immobilier, totalement dédié à l’offshoring, près de Casablanca, qui doit ouvrir ses portes fin 2007. Aujourd’hui, le Maroc en est aux prémices de cette nouvelle industrie. Je crois vraiment que le courant est en train de passer. Quelles sont les tâches et les missions que vous proposez qui intéressent vos clients ? L’accompagnement pour les missions d’externalisation de l’audit interne et la surveillance comptable sont parmi les missions les plus appréciées de nos clients marocains. Pour nos clients français de la sous-traitance comptable, nous constatons une appréciation très positive des experts-comptables sur la qualité de notre travail, et surtout sur notre bonne réactivité. Quelles sont les compétences de vos collaborateurs, et quels sont vos critères de recrutement ? Nos collaborateurs sont tous issus de l’enseignement supérieur professionnel ou universitaire avec spécialisation en finances et comptabilité. Ils justifient de diplômes au moins bac plus 4. Nous leur assurons en interne au moins deux sessions de formation par mois, orientées vers le domaine fiscal et comptable. Pour ce qui est des nouveautés dans la législation fiscale française nous recevons de nos clients experts-comptables des notes qui listent les décisions qui impactent le dossier comptable de leurs clients. Le recours à la sous-traitance suppose une réorganisation du donneur d’ordre. Quelles sont les procédures de collaboration que vous instaurez avec vos clients ? Comme nous traitons actuellement uniquement avec des experts-comptables, les implications organisationnelles de l’externalisation sont minimes. Nous avons cependant mis à l’étude un package pour la délocalisation administrative et comptable à l’attention des PME françaises en collaboration avec des experts-comptables. Quelles garanties qualitatives pouvez-vous assurer à vos clients ? Sécurité, bonne saisie, respect des délais, etc. En plus de nos procédures internes de contrôle des traitements [lettrage, réconciliations, analyses …] nous définissons avec nos clients des contrôles spécifiques en cas de besoin. En cas de problèmes, de quels recours disposent vos clients contre vous ? Les contrats types que nous proposons prévoient le recours à l’arbitrage international. Nous sommes également couverts par une assurance RC. La Profession Comptable / Regards croisés sur la délocalisation des activités comptables Délocalisation : la prudence s’impose Michel Bohdanowicz, expert-comptable, vice-président délégué de L’Ordre des Experts-Comptables “Aujourd’hui, les délocalisations sont rendues possibles par la montée en puissance de technologies de l’information et des communications Mais il s’agit d’un phénomène parfaitement récent. Les procédures d’externalisation, et pire de délocalisation à l’étranger d‘une partie de la production se traduisait par la mise en place d’une logistique infernale, avec des envois postaux plus ou moins sécurisés. Entre les pertes de documents et les erreurs de traitement, surtout avec l’étranger, l’externalisation relevait d’une mission impossible. Avec l’Internet et le haut débit, la Terre s’est contractée. Un document parcourt des milliers de kilomètres en quelques secondes. Lors du dernier congrès de l’Ordre à Paris, deux cabinets ont exposé des solutions de délocalisation, le premier au Maroc et l’autre en Roumanie. Ils ont pu s’exprimer sereinement, sans que personne ne leur apporte la contradiction. Pourtant, la question est sensible. Elle touche à de nombreux domaines comme les technologies, les finances, mais également à la moralité. Il ne s’agit pas pour moi de me placer sur un terrain, propre à des débats sans fin. Je pense simplement qu’avant d’entamer une opération de délocalisation, l’expert-comptable doit réfléchir à l’organisation de son cabinet et aux différentes manières d’améliorer son fonctionnement. Incidemment, si l’organisation de base est déficiente, on ne fera que délocaliser les problèmes sans rien régler. Au contraire, un process d’externalisation requiert une vraie rigueur, sinon on multiplie les procédures de saisie et l’on court à sa perte. de recourir à une tenue externe. Le gain de productivité est trop faible. Je ne parle pas bien entendu des grands comptes mais des petites entreprises qui font le quotidien des experts-comptables. Troisième réflexion, nous sommes loin d’avoir exploité les ressources délivrées par les technologies. Je pense ainsi à la reprise automatique d’informations, comme les données bancaires. Le portail de la profession, Jedeclare.com négocie des accords en ce sens avec la profession bancaire, afin de simplifier nos missions. Il est vrai que ces négociations sont toujours en cours. Mais dans les années à venir, les travaux de normalisation lancés par la profession auront abouti : messages financiers, liasse fiscale, documents électroniques… Lorsque le projet de jeton comptable sera effectif, l’expert-comptable pourra incorporer les documents et les informations directement dans ses logiciels. Les problèmes de saisie et de normes de diffusion seront définitivement réglés. Par ailleurs, on peut estimer à moins de deux jours, le temps consacré par un collaborateur à la saisie d’un millier de lignes. C’est vrai que ce sera sensiblement moins cher au Maroc, mais si l’on arrive à convaincre le client d’adopter un logiciel de facturation, le gain sera encore plus sensible. Je vous assure que même depuis le tableur Excel, il est possible de lancer des programmes d‘exportation d’informations sur des logiciels comptables. Et il existe de nombreux outils sur le marché. Enfin, je ne suis pas certain que le niveau d’exigence soit forcément le même à l’extérieur du cabinet, sans parler d’opérateurs de saisie installés à l’étranger. Nous ne pouvons pas nous satisfaire d’un taux de qualité moyen, même si nos partenaires sont sérieux et nous garantissent un niveau supérieur à ce que l’on obtient en moyenne dans leur pays. Pas de délocalisation pour 50 factures Ma seconde objection à la délocalisation de la production provient de la technique comptable pure. La plupart des dossiers clients se situent entre 1 000 et 1 500 lignes. C'est-à-dire que pour saisir cinquante factures, je ne vois pas où se place l’intérêt Et puis, les délocalisations posent encore d’autres soucis redoutables comme la formation des gens, la culture générale, la langue, etc. Mais le tableau serait incomplet si l’on omet de dire qu’elle résout, il est vrai, des problèmes considérables de recrutement de collaborateurs.” Pour Michel Bohdanowicz, vice-président délégué du Conseil de l’Ordre les délocalisations ne sont pas une panacée pour l’expertcomptable. Non seulement, elles n’apportent aucun bénéfice mais en plus elles sont carrément une source de problèmes. Un cabinet qui procède à l’externalisation interne Christian Fleuret, expert-comptable, fondateur du cabinet Fleuret La presse a cité l’expérience conduite par le cabinet Fleuret comme une “relocalisation”. Pourtant d’après Christian Fleuret, fondateur d’un cabinet de cinquante personnes [1 500 dossiers] “contrairement à ce que certains articles ont pu faire croire, nous n’avons pas rapatrié depuis un pays étranger quelconque une partie de notre activité. Nous avons simplement procédé voici 18 mois à une externalisation en interne de certaines missions.” Le cabinet s’est doté en interne d’un centre de traitement comptable, précisément calé sur ses critères de qualité. La nomenclature est particulièrement précise : transfert des pièces, ordres de traitement figés, traitement des dossiers par entrée, vérification et contrôle. La démarche est plutôt novatrice. Le centre emploie une douzaine de personnes, pour l’instant exclusivement au service des collaborateurs du Cabinet Fleuret. L’intérêt de cette externalisation est double. D’une part, les collaborateurs sont dégagés des tâches de saisie. Ils gèrent la relation client, en conduisant des missions de conseil et de prévision. Et de l’autre le cabinet recrute pour son centre des jeunes en formation. “Nous repérons ainsi dans ce vivier ceux qui pourront suivre une carrière à part entière dans notre cabinet. Les jeunes du centre sont des étudiants en contrat d’alternance. Ils préparent un BTS ou d’autres diplômes” explique Christian Fleuret. 41 La Profession Comptable / Regards croisés sur la délocalisation des activités comptables Ce n’est pas la première fois que le cabinet Fleuret procède à l’externalisation “interne” d’une partie de ses missions. Le traitement des fiches de paie de ses clients est maintenant confié à un centre de traitement à part, entièrement spécialisé, fort d’une équipe de sept personnes. Progressivement, ces centres seront ouverts à d’autres cabinets d’expertise comptable qui désirent externaliser certaines tâches. Quant aux délocalisations proprement dites, Christian Fleuret est échaudé par les expériences de délocalisation auxquelles il a participé. Il s’était ainsi impliqué dans un projet à Madagascar avant de faire machine arrière : “Les procédures étaient trop compliquées. La sécurité n’était pas assurée, et je ne vous parle pas de l’instabilité politique.” “L’externalisation est une réponse à la pénurie de personnel.” Jean-Marc Guilly, directeur de Gestavision Depuis cinq ans, Jean-Marc Guilly propose les services d’externalisation de comptabilité de sa société Gestavision. Après avoir fait de la sous-traitance pour le compte de cabinets d’expertise comptable, Jean-Marc Guilly a orienté ses activités vers les entreprises. Son opinion est bien sûr subjective, mais il l’exprime clairement : il n’y a pas vraiment d’intérêt à transférer ses dossiers vers un pays étranger. Pourquoi avez-vous cessé de collaborer avec les cabinets d’expertise comptable ? Nous avons constaté que l’externalisation pose de gros problèmes chez les confrères. Du coup, ces problèmes se sont cristallisés et nous arrivaient de manière parfois exagérée. Nous avons constaté que nous portions le chapeau pour des erreurs ou des problèmes propres à nos donneurs d’ordre. Nous avons également souffert du manque de considération de certains à notre égard, et Gestavision a souvent préféré stopper une relation contractuelle, avant qu’elle ne dégénère. Je ne veux pas minimiser nos erreurs et nos propres problèmes, mais nous avons su les surmonter pour proposer une prestation de qualité. Qui sont alors les clients de Gestavision aujourd’hui ? Nos vrais clients sont les entreprises. Il s’agit de grosses PME et même de grandes entreprises. Nous sommes ainsi missionnés par les directions financières de 250 entreprises. Nous leur proposons une méthode de gestion fiable et rapide. Notre outil repose sur la numérisation des documents qui sont ensuite classés automatiquement, archivés, avec des fonctions d’intégration bancaire et de lecture automatique de documents. Avec des masques de saisie, le client peut corriger et valider les écritures que nous lui proposons. Estimez-vous que les experts-comptables doivent externaliser une partie de leur travail ? Les cabinets doivent s’organiser pour contrer une concurrence qui monte. Je pense notamment aux banques. Il existe aujourd’hui deux types de cabinets. Les premiers, les moins nombreux, que l’on peut qualifier de “haut de gamme” se consacrent surtout au conseil et font très peu de travaux de saisie et de fiches de paye. Les seconds, la grande masse, consacrent leur énergie à la tenue des comptes. Pourtant, de nombreux problèmes peuvent être gérés par un expert-comptable. Je pense à la fiscalité ou à la gestion patrimoniale. Il faut des personnes compétentes pour les tâches de saisie et de tenue, et les experts-comptables éprouvent des difficultés pour recruter et surtout conserver du personnel compétent. Nous constatons déjà une situation de blocage à Paris et en Ile-de-France. Il devient difficile de trouver des aides-comptables. L’externalisation constitue donc une réponse à ce problème. Les délocalisations peuvent-elles aussi constituer une réponse à ce problème ? On se fait des idées fausses sur les délocalisations. Si l’on compte bien, les coûts sont souvent supérieurs aux nôtres ! Il y a toujours des coûts cachés pour ne pas dire inattendus, avec des intermédiaires aussi inutiles qu’obligatoires, et qu’il faut bien rémunérer. Nous constatons aussi des problèmes d’incompréhension d’ordre culturel, y compris avec des pays francophones comme ceux du Maghreb, d’Afrique Noire, l’Ile Maurice… Nous avons-nous-même procédé à des tests en Roumanie. La qualité du personnel est bonne, mais les prix montent déjà. Ils finiront par nous rattraper. Et puis attention ! En Afrique, on emploie souvent du personnel très qualifié pour qui la saisie n’est pas qu’un simple petit boulot. On risque donc de délocaliser des missions toujours plus complexes comme les arrêtés de comptes, à la limite du contrôle de gestion. Voilà le danger. Cap sur la Roumanie Gilbert Métoudi, cabinet BM & associés Le cabinet BM & Associés [du nom de ses fondateurs Roger Berdougo et Gilbert Métoudi] a été créé en 1985. Aujourd’hui, le cabinet est déployé sur deux sites parisiens avec une cinquantaine de personnes pour ses missions d’expertise comptable et de commissariat aux comptes. Et comme prolongement de ses activités, BM & A a ouvert un bureau en Roumanie dont les effectifs varient entre sept et douze personnes 42 selon la charge de travail. BM & A gère 1 200 mandats pour un chiffre d’affaires de 4,8 millions d’euros. “Début 2000, mes associés et moi-même étions inquiets de l’évolution du métier, explique Gilbert Métoudi. Nous privilégions la croissance organique et les performances de la structure doivent suivre. Nous avons été confrontés en 2000 à la fois à un départ Une culture commune, un plan comptable commun, une formation commune Mais pourquoi avoir délocalisé en Roumanie la saisie des comptes ? Gilbert Métoudi préfère parler d’externalisation, car BM & Associés est partie prenante dans l’entité ouverte à Bucarest. “En 2002, un client nous a parlé de la Roumanie. Initialement, nous avions pensé au Maghreb ou à l’Afrique Noire. Nous avions d’ailleurs rencontré des confrères et même envisagé une collaboration avec un cabinet français implanté au Maroc. Mais, leur organisation était assez archaïque et nous avons senti qu’ils ne pourraient pas assumer nos dossiers.” Le client français de BM & Associés était implanté à Bucarest. Il a su trouver les mots justes pour valoriser la culture locale et la qualité de la main d’œuvre. Nombre de Roumains sont francophones et surtout, à la chute de la dictature communiste, le pays a adopté le plan comptable français. L’Ordre a assuré la formation des confrères roumains et la comptabilité des entreprises est quasiment identique à la notre. Roger Berdougo et Gilbert Métoudi ont passé une semaine sur place pour rencontrer des experts-comptables avec des critères précis : taille du cabinet, culture et vision partagée du métier. Les collaborateurs roumains justifient d’une formation équivalente La Profession Comptable / Regards croisés sur la délocalisation des activités comptables massif de collaborateurs et à l’instauration de la réduction du temps de travail [RTT]”. Le cabinet a voulu réfléchir sur des solutions alternatives propices à l’expansion de ses activités, mais qui ne se traduisent pas par de nouvelles complications dans la gestion des ressources humaines. “Nous avons voulu créer des centres de compétences qui cassent les schémas d’organisation habituels des cabinets, affirme Gilbert Métoudi. C’est d’ailleurs l’une de mes convictions profondes, ce mode de fonctionnement est conduit à disparaître. Il faut créer et diversifier les compétences, avec un pôle social, un pôle juridique, un pôle informatique. Et la tenue de compte s’inscrit dans ce schéma d’organisation.” Pour BM & Associés, au vu de leurs compétences et de leurs revenus, les collaborateurs doivent se placer entièrement au service du client. La création de tels pôles de compétence permet aussi de créer des équipes homogènes. à un DUT, et ajoute Gilbert Métoudi “nous nous déplaçons régulièrement à Bucarest pour rencontrer nos associés, superviser l’activité et monter les plans de formation nécessaires. Le fonctionnement du centre de traitement roumain repose entièrement sur les technologies de l’information et de la communication qui permettent selon l’expression de Gilbert Métoudi “de disposer d’une structure intégrée, mais déplacée”. Le système repose sur une application de gestion électronique des documents qui assure la transmission [en haut débit] des pièces. BM & Associés améliore constamment son outil de communication, avec une messagerie, des webcams, la téléphonie IP avec Skype, etc. La liaison est assurée par une ligne dédiée en boucle. En cas de cataclysme, le cabinet ne perd ainsi aucune information. “Nous avons à Paris, une personne à plein temps dédiée à l’envoi des documents, complète Gilbert Métoudi, qui effectue des missions de formation et s’occupe de notre pôle bureautique.” Qui dit délocalisation, dit réduction des coûts. Gilbert Métoudi reconnaît bien volontiers qu’un collaborateur local revient deux fois moins cher que son équivalent français. “Mais, dit-il, je ne compte pas les frais cachés comme nos voyages, le temps passé à faire de la formation”. Par ailleurs, depuis que la Roumanie est entrée dans l’Union Européenne, elle connaît une expansion économique sans précédent. Certes, BM & Associés est heureux de s’impliquer dans les échanges franco-roumains en plein développement, mais cette croissance pèse sur son activité. Les salaires montent, le droit du travail est contraignant, mais surtout le cabinet est pénalisé par un véritable turn-over. Gilbert Métoudi reconnait que ce problème risque de poser la question du maintien de BM & Associés en Roumanie. “Mais pour l’instant tout va bien. La Roumanie n’est pas loin et pas trop chère Les collaborateurs sont sérieux et opérationnels. Mais j’insiste. La délocalisation n’est pas une fin en soi. L’efficacité de BM & Associés est la pierre angulaire de cette démarche. Aujourd’hui, nos collaborateurs français travaillent différemment, et dans le sens que nous souhaitions. A l’exception de quelques dossiers bien spécifiques, les travaux de tenue sont entièrement délocalisés.” “Nous sommes capables d’assurer l’ensemble des prestations qui entrent dans le domaine de l’expertise comptable” Hassan Lasri, cabinet IL Consulting Expert-comptable toujours inscrit à l’Ordre, Hassan Lasri est installé à Casablanca. Son propos est aujourd’hui de mettre à la disposition de ses confrères français une main d’œuvre compétente et bien formée, pour des tarifs compétitifs. Son cabinet IL Consulting collabore aujourd’hui avec trois cabinets français. Pouvez-vous nous présenter votre groupe ? Je suis moi-même titulaire d’un diplôme d’expertise comptable français, et j’ai exercé en France de 1995 à 2002. Je maintiens d’ailleurs toujours une activité en France, et je suis toujours inscrit à l’Ordre. Mon cabinet, IL Consulting emploie outre moi-même, quatre collaborateurs et deux stagiaires que je forme aux arcanes de la comptabilité française. Nous avons par ailleurs un département de conseil juridique. Depuis quand proposez-vous des missions de délocalisation aux EC et aux entreprises françaises ? Depuis 2002, c'est-à-dire au moment de l’ouverture du cabinet au Maroc. Plusieurs de mes clients français m’ont maintenu leur confiance lorsque j’ai ouvert mon cabinet à Casablanca, ce qui me permet de justifier d’une véritable expérience de collaboration avec des entreprises et des partenaires étrangers. 43 La Profession Comptable / Regards croisés sur la délocalisation des activités comptables Aujourd’hui, je réserve mes propositions de collaborations à mes confrères français. Nous n’avons engagé aucune action de prospection sur les directions financières des entreprises françaises. Nous nous faisons connaître auprès des confrères français essentiellement par des annonces. Quelles prestations proposez-vous aux experts-comptables français ? Nous pouvons assurer toutes les prestations qui rentrent dans le domaine de l’expertise comptable, notamment celles qui sont en rapport avec la mission de présentation des comptes ; la saisie, le rapprochement bancaire et l’analyse des comptes. Nous pouvons aussi aller jusqu’à la plaquette. Notre mandant français peut simplement éditer la liasse. Quels sont selon vous les principaux avantages d’une délocalisation ? Il faut soulager l’expert-comptable des tâches de saisie, et même de révision afin qu’il puisse se consacrer à ses missions de conseil. Les autres atouts de ce type de délégation résident dans la réduction des coûts et la qualité du travail. Quels sont vos tarifs ? Nos tarifs varient bien entendu selon les tâches [saisie simple, lettrage, rapprochement bancaire ou révision] et du nombre de dossiers. La facturation se fait soit par ligne soit par dossier selon le cas. Disons que pour un dossier annuel de 100 000 lignes, je vais facturer entre 0,06 et 0,08 euros par ligne. Vous pouvez trouver moins cher, mais IL Consulting recrute du personnel de bon niveau, qui profite d’une formation professionnelle continue. Ces efforts ont un coût, celui de la qualité. Quelles sont les compétences de vos collaborateurs, et quels sont vos critères de recrutement ? Nous embauchons des jeunes diplômés au niveau Bac + 4 en comptabilité et en gestion ayant déjà étudié le plan comptable français. J’enseigne moi-même dans plusieurs établissements et institutions du supérieur. Et comme je vous l’indiquais, le cabinet assure une formation complémentaire en interne permanente. Nous suivons l’évolution des textes et des lois en France par des abonnements à des revues spécialisées et à des sites WEB. Je vous rappelle aussi que je suis moi-même expert-comptable inscrit en France et que le cabinet reçoit régulièrement les informations sur la profession, comme le programme de la formation annuelle. Le recours à la sous-traitance suppose une réorganisation du donneur d’ordre. Quelles sont les procédures de collaboration que vous instaurez avec vos clients ? Les progrès des technologies de la communication nous permettent de traiter des volumes importants. Nos clients sont abonnés à un service Internet à haut débit. Ils sont équipés d’un scanner rapide et d’un logiciel comptable afin que nous puissions récupérer et intégrer simplement les informations. En interne, nous leur recommandons de dédier une personne pour gérer la transmission des données. En cas de problèmes, de quels recours disposent vos clients contre vous ? Nous avons souscrit une assurance professionnelle en France et bien entendu, les clients peuvent toujours recourir à la médiation de l’Ordre. “La délocalisation a répondu à un besoin précis” Michel Louchard, dirigeant du cabinet Louchard Féru de technologies, Michel Louchard cherche en permanence à innover afin d’améliorer le fonctionnement de son cabinet. Il est ainsi l’auteur du logiciel de comptabilité en ligne Itool.com, aujourd’hui distribué par l’éditeur EBP. “Nous avons conduit une réflexion approfondie sur les délocalisations en 2004 et 2005, avec des expériences comparées sur deux cabinets étrangers au Maroc et à l’Ile Maurice. Le premier facturait 15 euros de l’heure, le second 8 euros pour la saisie et 15 euros pour la supervision. Il faut admettre que le cabinet mauricien a produit un travail de qualité, avec outre la saisie, la révision des comptes tiers et des comptes généraux. Ils se sont montrés capables de signaler les problèmes, comme l’absence de documents. Aujourd’hui, le cabinet va externaliser au Maroc un gros dossier de saisie. Il s’agit d’un fabricant et distributeur important de meubles qui désire ouvrir un second point de vente et modifier ses procédures comptables. Le dossier de ce client totalise déjà 7 000 lignes et devrait donc rapidement doubler, ce qui nous pose des problèmes de personnel. Jusqu’ici, le client se chargeait de la saisie via Itool, et nous récupérions les 44 informations pour consolider le dossier. Aujourd’hui, il nous demande de prendre en charge ce travail. Notre charge de travail est telle qu’il est difficile d’absorber ce dossier. Et je ne peux pas recruter un collaborateur supplémentaire pour ce seul dossier. Via le réseau Itool, j’ai rencontré Régis Barse, expert-comptable dans le sud-ouest qui pilote un cabinet au Maroc, et j’ai décidé, avec l’accord de mon client, de lui confier le dossier. Le cabinet Louchard, précurseur en technologies La chaîne de production s’appuie sur une maîtrise plutôt rare des nouvelles technologies au cabinet Louchard. Le système est basé sur l’exploitation de solutions virtuelles car je préfère recourir à des applications en mode ASP, afin de laisser au prestataire le soin de gérer et de faire évoluer la partie informatique. Le cabinet a sélectionné la solution de gestion électronique de documents fournie par Google, qui outre sa gratuité, permet d’archiver jusqu’à trois giga octets de données. La partie messagerie est également fournie par Google avec Gmail qui accepte les documents traditionnels produits sous Word ou Excel. Une partie des documents arrive au cabinet sous forme numérisée, Le back-office peut être décentralisé J’estime que l’on peut délocaliser la totalité du back-office. Pour le client, l’opération est totalement transparente. Les process de communication permettent de suivre en permanence l’état d’un dossier, avec notamment une vision en double écran. On peut relancer le client sans perte de temps. La Profession Comptable / Regards croisés sur la délocalisation des activités comptables comme les fichiers de vente du client, ou les documents bancaires. Les documents “papier” sont numérisés via un scanner de production Canon IR 3570. Le système numérise les documents, les indexe et les expédie automatiquement à l’adresse e-mail que nous lui avons indiquée. La répartition des documents s’effectue par mots clés. Le destinataire n’a plus qu’à récupérer les documents sous forme de fichiers pdf dans sa boite mail. Il n’a plus qu’à saisir ou à imprimer les informations. Depuis Lille, nous suivons à volonté l’évolution des travaux. De plus, le bureau virtuel permet de conserver l’historique complet du travail. Je désire ajouter qu’il était parfaitement possible de profiter à bon compte de solutions externalisées en France. Si l’on compte bien, une personne employée dans une entreprise située dans une zone franche revient moins chère. Mais le véritable intérêt de la délocalisation réside dans le contournement des contraintes de la législation du travail. En fonction de l’évolution de la charge de travail, il est possible de monter en puissance et d’adapter les effectifs aux besoins de l’entreprise. C’est pour cela que certains dossiers clients devraient être délocalisés. Je pense notamment aux entreprises de distribution qui ont de forts volumes, de nombreuses références et des marges serrées. Pour l’instant il faut recourir à une main d’œuvre humaine. Je ne crois pas à la “machine qui fait tout”. Les miracles sont par essence parfaitement exceptionnels. Par ailleurs, c’est l’usage qui fait la technologie. Et pour l’instant, nous n’y sommes pas du tout. Les experts-comptables progressent lentement, et il ne faut pas s’attendre à des bouleversements pour les années qui viennent.” Les charmes de la grande île de l’Océan Indien Parmi les destinations possibles pour conduire une délocalisation, Madagascar a des atouts à faire valoir. Depuis des années, l’île dédie une part de sa main d’œuvre à des travaux de saisie informatique. Insuffisant pour remplacer des collaborateurs formés aux subtilités de la comptabilité, mais de quoi constituer les infrastructures nécessaires. A l’autre extrémité de la chaîne, l’INSCAE [Institut National des Sciences Comptables et de l’Administration d’Entreprises] forme depuis quinze ans des cadres de bon niveau. Les étudiants obtiennent des diplômes de niveau bac plus trois ou bac plus cinq. L’INSCAE a d’ailleurs passé des accords d’échange et de partenariat avec l’Université Pierre Mendès France de Grenoble, l’Université Paris XII-Val-deMarne et l’IAE de Poitiers. De nombreux étudiants malgaches viennent d’ailleurs parfaire leur formation en France. Signalons que notre diplôme d’expert-comptable n’est pas reconnu à Madagascar. Les salaires constituent l’un des charmes essentiels de Madagascar. Un diplômé de l’INSCAE, parfaitement à même de produire une plaquette est rémunéré 500 euros par mois. Un opérateur de saisie, deux à trois fois moins. Du coup, l’expert-comptable local peut superviser l’activité d’une quinzaine de collaborateurs. Les centres de traitement comptables fleurissent donc à Madagascar avec le but avoué de sous-traiter la partie du travail sans “valeur ajoutée” : tenue, saisie et révision. Certains peuvent aller jusqu’à la production de la plaquette annuelle des clients. A noter que les Malgaches ne peuvent pas réaliser les plans de paye. Les délais de production sont parfaitement comparables aux nôtres. L’expert-comptable français donneur d’ordre dispose même d’outils informatiques pour suivre la tenue de dossiers et l’avancement des missions. L’Etat malgache pousse à la création d’une véritable industrie de l’offshore. Il existe des zones franches où se sont installés des plateaux entiers d’opérateurs de saisie. L’Internet haut débit n’a pas encore traversé le canal du Mozambique, mais il est possible de louer une liaison satellite pour mille dollars avec un débit type 2 Mo/s. Cependant, les principales villes de l’île sont déjà câblées, et les équipementiers finalisent le déploiement d’un câble qui reliera Madagascar à l’Afrique du Sud. “Pour parvenir à un résultat efficient, il faut non seulement délocaliser un grand nombre de dossiers, mais pas uniquement sur la tenue comptable…” Jean-Marc Jaumouillé, directeur des techniques professionnelles de Fiducial Pour le compte du réseau Fiducial, Jean-Marc Jaumouillé a conduit une mission de réflexion sur le bien-fondé d’une délocalisation de la production à l’étranger. Ses conclusions sont simples. Une délocalisation n’aurait pas de sens aujourd’hui. Selon lui, cette stratégie n’est tout simplement pas adaptée aux besoins et à la structure de Fiducial. “Nous avions déjà réfléchi à l’externalisation de nos tâches pendant les années 1990, mais les technologies n’étaient pas au point et les questions techniques nous avaient fait reculer. En 2005, nous avons engagé une nouvelle réflexion sur l’opportunité de délocaliser la production à l’étranger. Et une nouvelle fois, l’idée a été abandonnée pour plusieurs raisons : la taille de la structure 45 La Profession Comptable / Regards croisés sur la délocalisation des activités comptables à créer à l’étranger, la taille des dossiers, l’acceptation d’une telle décision par le réseau dont l’implication était impérative, les process, le tout pour un gain relativement marginal. Pour parvenir à un résultat efficient, il faut non seulement délocaliser un grand nombre de dossiers, mais pas uniquement sur la tenue comptable [tâche qui représentent moins de 20 % du temps]. Mais pour délocaliser seulement 10 % des dossiers, il faut embaucher entre 400 et 500 personnes, ce qui revient à bâtir une véritable “usine” à comptabilité. Une telle structure exige un investissement colossal en temps et en moyen, pour des résultats financiers a priori peu probants. En effet, la constitution d’un centre de traitement de 400 personnes exige des locaux, des équipes de recrutement, une intendance informatique, une hiérarchie, des formations, et surtout de la main d’œuvre qualifiée en quantité suffisamment disponible. En outre, une telle quantité de recrutement sur une agglomération entraînerait probablement une hausse sur les salaires locaux, ce qui rendrait l’opération encore moins intéressante. Deuxième facteur négatif, j’estime qu’une délocalisation n’a de sens que pour des dossiers importants, de plus de 5 000 lignes. Or, la plupart des dossiers que nous traitons ne justifient pas forcément un traitement externalisé. Des gains de productivité sont encore possibles sur le territoire national. Autre écueil, l’acceptation par les collaborateurs d’une telle opération. Pour qu’elle fonctionne, il faut impliquer les collaborateurs dans le choix des dossiers mais aussi dans la mise en œuvre des process. Or, aujourd’hui, dans l’imagerie populaire, la délocalisation sous entend le transfert d’emplois vers les pays émergents et la suppression d’emplois en France, même si telle n’était pas notre ambition. Comment espérer de l’aide de la part de quelqu’un qui a peur de perdre son travail, même si je le rappelle, ce n’était pas notre volonté. Car pour nous, la délocalisation était un moyen d’absorber la croissance. Enfin, je ne crois pas que les technologies soient suffisamment au point pour compenser la complexification des process. C’est ma quatrième grande réserve. D’une part, il faut passer du temps à scanner des documents, avec tout ce que cela entraîne comme perte de temps [format des documents, agrafage…]. D’autre part, les solutions de reconnaissance de caractères ne permettent pas l’automatisation requise par une délocalisation bien conduite. On a souvent aussi vite fait de saisir les documents de manière traditionnelle, plutôt que de les numériser. Surtout quand il s’agit de petits dossiers où les grandes séries n’existent pas. Par ailleurs, il faut des dossiers absolument bien organisés, car sinon le collaborateur étranger et le collaborateur français perdent un temps considérable en échange de données. Et je ne parle même pas des conséquences du traitement des opérations par un collaborateur qui ne connaît rien du dossier, si ce n’est le DP et les pièces comptables. De plus, légalement l’expert-comptable est tenu d’informer ses clients d’une délocalisation du traitement de leurs dossiers. Les chefs d’entreprise auront vite fait de nous demander une restitution d’une partie de la marge. Ce qui réduit encore l’intérêt de l’opération. Je ne suis pas opposé par principe aux délocalisations, mais la méthode n’est pas aujourd’hui adaptée pour nous. Elle peut en revanche correspondre aux besoins d’un cabinet traditionnel. Pour traiter ses dossiers, sans subir les problèmes de recrutement, l’expert-comptable peut parfaitement recourir à une sous-traitance étrangère de “qualité.” Les délocalisations des cabinets ne sont plus un fantasme, mais pas encore une réalité et encore moins une menace 46 L’expert-comptable connaît bien les méthodes d’externalisation. Il aimerait souvent déléguer à un prestataire national ou étranger une partie de ses tâches afin de se concentrer sur le conseil et l’expertise proprement dite. Mais pour l’instant, les freins sont trop puissants pour que ces désirs se traduisent par un phénomène massif de transfert de tâches à l’étranger. aussi compétents que les Français. Au Maroc ou en Tunisie, la semaine de travail légale est de 48 heures. Et le salaire d’un jeune collaborateur est compris entre 400 et 500 euros par mois. A Madagascar, le temps de travail légal est de 41 heures par semaine, cinq jours par semaine. Mais en contrepartie, les salaires sont plus bas. L’externalisation de missions est une pratique répandue depuis des années dans les directions financières et dans les cabinets d’expertise comptable. Une étude de Markess International [mai 2007] montre que si 60 % des entreprises externalisent la fonction Paie aujourd’hui, elles seront 72 % en 2009. Donc pourquoi pas la saisie des comptes ? Il s’agit d’une tâche peu valorisante, pour ne pas dire ingrate, souvent répétitive, et qui mobilise des ressources humaines qui pourraient être consacrées à des missions autrement plus importantes de service au client. Et tant qu’à externaliser autant délocaliser. Les comptables marocains, roumains, malgaches et autres sont Pas de délocalisation sans technologies Les propositions de délocalisation existent depuis la fin des années 1990, avec le développement d’Internet et des technologies de l’information. Elles émanent souvent d’experts-comptables qui ont fait leurs études et ont exercé en France. La lenteur des communications, la mauvaise qualité des transmissions [rappelons-nous de l’audace nécessaire pour employer les majuscules et les caractères accentués] ont longtemps confiné cette offre au champ expérimental. Certains cabinets, notamment marocains, ont proposé de transmettre les pièces par voie postale. Des coûts attractifs ne font pas tout, et les experts-comptables En pratique, la délocalisation repose sur la numérisation des documents. Le cabinet doit acquérir un scanner de production, un logiciel de gestion électronique de documents et [bien entendu] une liaison haut débit sécurisée. La nomenclature reprend et adapte les étapes de la procédure traditionnelle. L’expert-comptable collecte les pièces. Il les classe, les vérifie avant de les numériser et d’envoyer les lots à son correspondant étranger qui lui signale la bonne réception des documents. Les pièces sont codées, avant d’être intégrées sur un logiciel de comptabilité. A noter que les cabinets délocalisés possèdent une logithèque complète en la matière. Exactement comme le ferait un collaborateur français, le comptable “délocalisé” analyse le dossier. Il procède aux rapprochements bancaires. En général, un superviseur intervient à cette étape du travail pour vérifier les travaux. Le dossier repart ensuite en France, vers le cabinet pour révision et remise au client. Délocalisation et organisation Progressivement donneur d’ordre et fournisseur prennent des habitudes de collaboration. Il se crée un véritable va-et-vient d’échanges d’informations en utilisant des avis de réception de documents, des outils de messagerie, de téléphonie ou de visiophonie sur Internet. Bien entendu les communications sont sécurisées par des solutions de cryptage, des mots de passe et autres logiciels anti-virus. Ces procédures ont l’apparence de la simplicité, mais elles impliquent un bouleversement complet des méthodes et de l’organisation du cabinet. Techniquement, les collaborateurs doivent se plier aux contraintes de la gestion électronique de documents [GED], l’application qui supporte l’opération. Ainsi, les pièces et les documents doivent être systématiquement scannés et indexés très précisément. L‘informatique ne supporte pas l’à-peu-près. Si l’importance des flux de documents l’exige, il vaut mieux créer un poste de travail à part entière, comme l’a fait Gilbert Metoudi, dirigeant du cabinet parisien BM & Associés. Jusqu’où peut-on confier des missions à des partenaires extérieurs ? Pour Hassan Lasri, du cabinet IL Consulting de Casablanca : “Nous pouvons assurer toutes les prestations qui rentrent dans le domaine de l’expertise comptable, notamment celles qui sont en rapport avec la mission de présentation des comptes ; la saisie, le rapprochement bancaire et l’analyse des comptes. Nous pouvons aussi aller jusqu’à la plaquette. Notre mandant français peut simplement éditer la liasse.” Pourquoi pas. Mais d’une part l’expert-comptable peut éprouver le sentiment d’une perte sur la main mise de ses dossiers. Il faudra aussi sérieusement renforcer les procédures de supervision, et ne plus se contenter des avis de réception, de la communication sur Skype et du savoir-faire du confrère étranger. La Profession Comptable / Regards croisés sur la délocalisation des activités comptables ont refusé de s’impliquer dans de telles usines à gaz. Les progrès de la technologie bouleversent l’offre. Les communications à haut débit [plusieurs mégabits par seconde] permettent de transférer des dossiers volumineux en quelques secondes. Autre facteur favorable aux délocalisations, les 35 heures qui provoquent l’effondrement de certaines missions comme la saisie. Une délocalisation est-elle rentable ? Mais surtout, une délocalisation pose des problèmes d’organisation interne. Les collaborateurs peuvent éprouver l’impression à la fois d’être dessaisis de leurs dossiers, et même menacés d’un prochain licenciement. Le dirigeant va devoir les rassurer. Contrairement à beaucoup d’autres chefs d’entreprise à la recherche des meilleurs coûts de revient, les experts-comptables externalisent ou délocalisent d’abord pour des raisons d’organisation et ensuite pour gérer plus simplement les problèmes de gestion du personnel. Un expert-comptable parisien [huit collaborateurs et 150 dossiers] voulait ainsi abandonner les tâches de saisie afin de “faire monter mes collaborateurs en compétence. Je voulais qu’ils consacrent davantage de temps au service des clients”. Double échec. Le prestataire de service choisi par notre interlocuteur n’a pas répondu à la demande. “Il fallait systématiquement repasser derrière, ce qui enlevait beaucoup d’intérêt à l’opération, explique notre expert-comptable. La saisie comptable exige du savoir-faire. On ne peut pas faire de la saisie au kilomètre comme pour d’autres missions, avec un taux d’erreur acceptable”. Et surtout, ses collaborateurs ont eu le sentiment d’être dépossédés de leur travail. Notre interlocuteur a d’ailleurs constaté que certains de ses salariés se plaisent dans les missions de saisie. Michel Louchard, du cabinet du même nom et basé à Lille, a externalisé au Maroc afin d’absorber un dossier plus conséquent que ses missions habituelles. “Mes collaborateurs ne pouvaient pas absorber une charge de travail supplémentaire, et je ne pouvais pas recruter un collaborateur pour un seul dossier même exceptionnel”. Michel Louchard reconnaît volontiers qu’un recrutement dans une zone franche en France ne pèserait pas plus sur ses comptes que la délocalisation du travail au Maroc. Mais, le gain en souplesse et en adaptation est incomparable. “Peut-être faudrait-il développer des formules alternatives comme le travail à domicile. Je suis certain que de nombreuses personnes seraient heureuses d’accepter des missions de ce type, en profitant de leur liberté horaire.” Les autres blocages D’autres freins protègent encore l’activité des experts-comptables [et de leurs collaborateurs] des délocalisations. Michel Bohdanowicz, vice-président délégué du Conseil de l’Ordre pense que les technologies permettent de bien rationnaliser le travail et d’optimiser l’organisation des cabinets : “on peut estimer à moins de deux jours, le temps consacré par un collaborateur à la saisie d’un millier de lignes. C’est vrai que ce sera sensiblement moins cher au Maroc, mais si l’on arrive à convaincre le client d’adopter un logiciel de facturation, le gain sera insignifiant”. D’autres ne sont pas convaincus de la pertinence des progrès technologiques. Et il est vrai que la numérisation implique une certaine homogénéité des documents. Jean-Marc Jaumouillé, directeur des Techniques Professionnelles de Fiducial insiste aussi sur le caractère émietté de l’offre. Auteur d’un rapport de mission pour son organisation, Jean-Marc Jaumouillé a constaté que les cabinets étrangers qu’il a visités en Afrique du Nord, sont des petites entités, d’une dizaine de personnes. “Or 47 La Profession Comptable / Regards croisés sur la délocalisation des activités comptables affirme-t-il, pour délocaliser à peine 10 % de nos dossiers, il faudrait ouvrir un centre de traitement de plus de 400 personnes”. Jean-Marc Jaumouillé et Michel Bohdanowicz se rejoignent d’ailleurs pour estimer qu’une délocalisation n’a de sens que pour des dossiers de plus de 5 000 lignes, loin du quotidien de l’expert-comptable. Et Michel Louchard d’ajouter “je crois qu’une opération de délocalisation se justifie pour les entreprises de distribution qui ont de forts volumes, de nombreuses références et des marges serrées”. Enfin, selon la législation, un expert-comptable ne peut pas recourir à la sous-traitance [en France comme à l’étranger] sans l’accord de ses clients. Un chef d’entreprise [même d’une TPE] aura vite fait de demander à son conseil de lui restituer une partie des marges. Focus sur les travaux du congrès du 60è Congrès “Et si on parlait de comptabilité ?” - Paris 2005 Focus 1/ Atelier de la Profession / La délocalisation : Enjeux, risques et perspectives La délocalisation : Enjeux, risques et perspectives Source : Extrait du Vademecum du Congrès 2005, page 80 Les mots “délocalisation” et “externalisation” sont l’objet de débats animés lorsqu’ils sont prononcés. Les multiples exemples médiatisés à l’extrême dans la presse ont amené peu à peu l’opinion à voir dans ces pratiques, avant tout, une manière de générer plus de profits ou, au mieux, une façon de prévenir les risques d’une chute de ceux-ci. Il est vrai que les délocalisations s’accompagnent généralement d’une cohorte de licenciements traumatisants pour des familles, une ville, une région. Notre propos n’est pas de faire l’apologie de la délocalisation ou son procès. L’objectif de cet atelier est de présenter ce qu’est réellement l’externalisation ou la délocalisation, comment elle s’organise, ce qu’elle coûte et rapporte, ce qu’elle implique, afin que le public puisse avoir une vision claire de la problématique. La conception et mise en œuvre d’un processus de délocalisation est une alchimie. Si les ingrédients sont connus, le tour de main est déterminant. S’engager dans un tel projet nécessite une stratégie claire et des moyens sérieux. Le contexte et les enjeux La profession dans une logique de marché • concurrence de plus en plus vive ; • remise en cause des modèles de production ; • rentabilité en chute avec des prix en baisse et une hausse des coûts salariaux ; • investissements techniques importants ; • exigences clients en mutation ; • aspirations des hommes et des femmes en évolution. Les enjeux • fidéliser ses bons collaborateurs et en attirer d’autres ; • se préparer à un marché ouvert ; • être productif et développer la qualité ; • être rentable ; • garder ses clients et en conquérir d’autres ; • avoir une image valorisée avec des missions à forte valeur ajoutée. 48 Les principes admis par l’Ordre sous respect des textes réglementaires • délégation et supervision des travaux ; • signature des documents par l’expert-comptable ; • ratio d’encadrement ; • secret professionnel. La responsabilité • délégation et supervision des travaux ; • signature des documents par l’expert-comptable ; • ratio d’encadrement ; • secret professionnel. Les obligations • celle de l’expert-comptable [donc, adapter la police d’assurance à ce cas particulier] ; • contrôler le sous-traitant ; • veiller à ce que celui-ci respecte la réglementation locale. Les impacts • sur le plan technique : quels systèmes informatiques, quels outils, comment les rendre compatibles avec ceux du cabinet ? • sur l’organisation du travail : comment organiser le travail avec l’entité délocalisée ? Quelle répartition des rôles ? Quels sont les délais de traitement ? Comment gère-t-on les erreurs ? Au final, est-ce un levier de productivité ? • sur le management : Délocalisation = destruction d’emploi ? Comment faire adhérer les collaborateurs aux systèmes ? Garde-t-on les mêmes collaborateurs ? Comment les impliquer ? Que font-ils du temps dégagé par l'externalisation de leurs tâches ? Quelles qualifications pour le personnel délocalisé ? Comment manager à distance ? • sur la gestion du cabinet : Quel impact sur la marge ? Comment gère-t-on les temps, la facturation ? Le coût de la sous-traitance ? • sur la relation client : Faut-il dire au client que l’on délocalise ? Quelles sont les réactions ? Comment le lui cacher, éventuellement ? La Profession Comptable / Regards croisés sur la délocalisation des activités comptables Des risques liés • aux contraintes de la Profession ; • à l’éloignement de l’activité ; • aux aléas de la technologie ; • au pays choisi ; • aux aspects économiques ; • aux aspects socio-économiques. Alors faut-il créer soit même ou bien s’adresser en sous-traitance à des “externalisateurs” ? Quelles sont les conditions du succès et les facteurs d’échec d’une telle opération ? Des opportunités liées • à la stratégie du cabinet ; • au marché ; • à l’évolution des collaborateurs ; • à la rentabilité du cabinet. Focus 2/ La délocalisation va-t-elle séduire les experts-comptables ? La délocalisation va-t-elle séduire les experts-comptables* ? Source : Extrait du Vademecum du Congrès 2005, page 93 *La présentation de cette étude ne peut en aucun cas être assimilée à une prise de position de l’Institution. L’étude sur les délocalisations dans les cabinets d’expertise comptable a été conduite en octobre 2004 par le cabinet RC&A, spécialiste dans l'organisation interne des cabinets d'expertise comptable et dans la mise en œuvre des systèmes d'information des cabinets. RC&A propose également une activité d'étude et de conseil. Cette étude a été conduite auprès de 350 cabinets d’expertise comptable. Sans prétendre à une représentativité parfaite, ce travail permet d’évaluer l’impact du désir de délocalisation à un moment où la profession affiche à la fois sa volonté de se concentrer sur des missions à valeur ajoutée et de restaurer ses marges. La délocalisation est reconnue comme une méthode permettant d’abaisser les coûts en transférant à l’étranger des tâches de production. Elle se distingue ainsi de l’externalisation qui consiste à sous-traiter une partie des missions à une autre société française. Et du reste, les experts-comptables interrogés par RC&A préfèrent sous-traiter leurs missions avec des sociétés nationales [23 %] plutôt qu’avec des entreprises étrangères [20 %]. La délocalisation est encore l’apanage des grandes entreprises. Les PME n’y recourent que rarement, y compris dans le transfert à l’étranger des plateaux téléphoniques. Il est également possible de sous-traiter Aussi l’étude nous délivre une première surprise : 50 % des cabinets d’expertise comptable croient dans l’intérêt des délocalisations, un quart observe la situation, peu désireux d’essuyer les plâtres. Reste un autre quart qui ne sait pas où afficher sa défiance à l’égard de la méthode. Ce résultat est d’autant plus intéressant que plus de la moitié des cabinets interrogés [55,73 %] affirment qu’ils n’ont “aucune connaissance d’expériences” de délocalisation. Les autres ont des échos “négatifs” [9,49 %] ou des échos “positifs” [20,16 %]. Les freins aux délocalisations D’après RC&A, les principaux freins sur la mise en œuvre d’une opération de délocalisation résident sur les doutes, sur la fiabilité de l’opération et des techniques, ou sur des scrupules quant à l’attitude à tenir vis-à-vis des collaborateurs [40,8 %]. Il est également probable que les experts-comptables bien au fait des outils informatiques savent que les nouvelles technologies permettent d’augmenter le niveau de productivité, et donc de rétablir leurs marges au moins autant que les délocalisations. Dans le détail, une moitié des cabinets se pose des questions sur la qualité du travail délégué, une autre s’interroge sur les techniques nécessaires pour mettre en œuvre une opération de délocalisation. A noter qu’un tiers se pose des questions sur la réalité des bénéfices promis et que tout de même 36 % doutent des qualités professionnelles des prestataires étrangers. Parmi les raisons qui freinent les projets de délocalisation, la sécurité figure en bonne place : 45 % des cabinets mettent en cause la “crédibilité de la viabilité technique et la sécurité” de la solution et 35 % redoutent la perte de connaissance et de maîtrise technique des dossiers. Les prestataires devront donc déployer des efforts considérables avant de se faire reconnaître par la Profession comme des interlocuteurs compétents, capables de procurer des services fiables. La tenue, fonction délocalisable par excellence Quelles sont les missions que les experts-comptables pourraient déléguer à un prestataire externe ? Sans surprise, les cabinets répondent pour 75 % d’entre eux “la tenue” seule. 93 % pensent d’ailleurs que les dossiers de tenue sont les plus adaptés à la délocalisation. Une minorité envisage de déléguer également la tenue et la révision des comptes [15,7 %]. Et on ne compte que 4 % des cabinets pour envisager de déléguer les dossiers de révision seule. Ce résultat s’explique doublement : d’une part la révision implique une participation active du cabinet jusqu’à l’intervention d’un expert-comptable français, et de l’autre par le manque de visibilité sur les capacités des prestataires. La délocalisation concerne une poignée de cabinets et trop peu de retours d’expérience sont perceptibles pour envisager autre chose que la délégation de la partie la plus “simple” des missions 49 La Profession Comptable / Regards croisés sur la délocalisation des activités comptables traditionnelles du cabinet. Parmi ceux qui envisagent de délocaliser une partie de leur activité, 30 % veulent pouvoir se concentrer sur des prestations plus rentables et 30 % avouent brutalement reconstituer leurs marges. Aujourd’hui, les cabinets d’expertise comptable ne sont pas encore concernés par la délocalisation. Cependant la situation risque de changer rapidement. L’expert-comptable est incité à dématérialiser les documents et les dossiers. Et la délocalisation pourra lui apparaître tout simplement comme un flux de données informatiques supplémentaire à gérer. Nombre d’experts-comptables estiment d’ailleurs que des outils technologiques tels que les logiciels de reconnaissance de caractères ou des solutions plus globales, comme la Gestion Electronique des Documents, vont permettre d’éviter l’externalisation d’une partie des missions. L’étude révèle d’ailleurs que 81 % des cabinets possèdent un scanner et que 8,7 % vont en acquérir un. On pourrait ajouter que l’Internet à haut débit est une technologie largement répandue. Le but consiste à diminuer le volume de papier produit ou géré. Cependant, le déploiement de tels systèmes exige des efforts longs et onéreux. Le cabinet doit radicalement transformer ses méthodes de travail et son organisation. Il doit également former ses collaborateurs sans perdre de vue que des mises à jour de son système de travail seront rapidement nécessaires. D’ailleurs près de 60 % des cabinets estiment que les investissements en informatique sont importants, et surtout que les licences de leurs logiciels sont “excessivement” élevées. Autrement dit, l’informatique est une course à l’armement sans fin, contrairement aux délocalisations autrement plus souples. L’expert-comptable peut quasiment à loisir et sans investissement particulier augmenter ou réduire la charge de travail confiée à un prestataire. Et sans investissement particulier. Sur le papier, la délocalisation permet d’économiser jusqu’à 40 % sur les tâches déléguées. L’expert-comptable peut donc à la fois faire profiter son client d’une économie réelle et reconstituer ses marges. Les délocalisations doivent favoriser l’activité de conseil D’autres facteurs favorisent également les délocalisations. L’expert-comptable peut déléguer une partie de son travail à un tiers afin de pallier des problèmes de recrutement ou de gestion de personnel. D’après RC&A, les deux tiers des cabinets reconnaissent une moindre rentabilité sur leurs missions de tenue du fait de l’augmentation de la masse salariale depuis l’instauration de la réduction du temps de travail. Les cabinets n’ont pas pu semble-til répercuter cette inflation sur leurs honoraires. L’expert-comptable se plaint également de ses difficultés à recruter, 35 % franchement et 42 % parfois. En délocalisant, le cabinet transfert les questions liées à la gestion des ressources humaines, comme les emplois du temps en période de campagne fiscale. Enfin, en se séparant des missions basiques de tenue, l’expert-comptable espère se concentrer sur le conseil, vécu comme plus gratifiant sur un plan intellectuel, et susceptible d’une facturation améliorée. 63 % des experts-comptables interrogés affirment d’ailleurs que leur cabinet a “résolument une vocation à développer du conseil” et 35 % espèrent développer “si possible” des missions de conseil. Malheureusement, cette vision ressemble à un Eldorado. Au quotidien RC&A constate que les missions traditionnelles forment toujours le fonds de commerce des cabinets. Et surtout contrairement aux espoirs mis dans le conseil, la perte de la tenue des comptes entraîne une dégradation des revenus horaires des cabinets qui passent à moins de 30 euros. L’expert-comptable est peut-être le premier conseil du chef d’entreprise, mais il a du mal à négocier les missions sur-mesure, qui changent de la tenue de compte. Progressivement et malgré les obstacles et les réticences, les délocalisations apparaissent comme une solution d’avenir. En confiant la tenue des comptes de leurs clients à un prestataire externe, l’expert-comptable ne renonce à aucune de ses missions tout en pouvant proposer d’autres services à ses clients. Les technologies sont disponibles. Les prestataires commencent à afficher des références crédibles. Et même, certaines sociétés étrangères peuvent produire des certifications ISO. Par ailleurs souligne RC&A, les experts-comptables ont d’autant plus intérêt à examiner de près les délocalisations qu’ils peuvent s’attendre à une concurrence nouvelle venue des banques, des centres de gestion, de sociétés de comptabilité virtuelles, etc. La pertinence d’une opération de délocalisation dépend de la vitesse de montée en puissance et de l’agressivité de cette concurrence attendue. La Profession ne disposera pas forcément du temps nécessaire pour s’organiser et restructurer les cabinets. Reste cependant une question à laquelle l’étude ne répond pas : comment valider le travail délocalisé. Les risques d’erreurs sont importants. Et ils sont même démultipliés par la constance des échanges de données. Comment alors valider les phases de saisie, comment s’assurer de la bonne tenue des comptes ? Il est impossible de procéder à une délégation de mission comme la saisie des informations, la tenue des comptes ou la réalisation des bulletins de paie sans un contrôle attentif. Et quel intérêt offre une délocalisation, s’il faut superviser et réviser le travail fourni ? Avant de délocaliser ou d’externaliser ses missions, l’expert-comptable devra se poser les bonnes questions sur les procédures à suivre et sur son organisation. Focus 3/ Délocalisations des industries en Europe : la course déflationniste en marche Délocalisations des industries et des services en Europe : la course déflationniste en marche Source : Extrait du Vademecum du Congrès 2005, page 87. Le rejet de la Constitution européenne, le 29 mai dernier, s’est en partie décidé sur la peur des délocalisations. Toutes les études affirmant que le phénomène est limité n’ont suscité que scepti50 cisme, face à l’exploitation politique des effets immédiats les plus visibles. Pour ceux qui subissent fermetures d’usines et licenciements, les analyses des économistes ressemblent à des arguties de privilégiés déconnectés des réalités sociales. Car les premières victimes sont d’abord les salariés non-qualifiés, qui ont l’impression d’être abandonnés. Mais si le sujet a rencontré autant d’écho, c’est aussi parce que ces délocalisations touchent Brandi comme un épouvantail par les opposants à la Constitution européenne, le “plombier polonais” aurait pu devenir un drolatique personnage de café-théâtre, si cette grossière ficelle de campagne électorale avait entraîné moins de graves conséquences politiques. Car la caricature s’est révélée efficace pour amalgamer les craintes et les rancœurs d’un pays doutant de lui-même face à la concurrence étrangère, que ce soit sous forme d’immigration de main d’œuvre à bas coût, ou de délocalisations, son parallèle inversé et infernal. Selon la définition habituellement retenue par les économistes, une délocalisation est une “fermeture d’une unité de production en France, suivie de sa réouverture à l’étranger, en vue de réimporter sur le territoire national les biens produits à moindre coût, et/ou de continuer à fournir les marchés d’exportation à partir de cette nouvelle implantation” rappellent Lionel Fontagné et Jean-Hervé Lorenzi, auteur d’un rapport remis au CAE3. La victoire du “non” le 29 mai dernier s’est en partie jouée sur ce sujet. Les délocalisations vers les nouveaux Etats membres de l’est ont cristallisé les mécontentements nés d’une permanente ambivalence face à l’Europe, souvent utilisée pour faire passer au forceps des réformes et une ouverture économiques que les dirigeants politiques savent nécessaires, mais ont rarement expliqué avec courage et clarté. Il était de fait facile d’enfoncer un coin dans cette patiente construction nourrie d’ambiguïtés et de non-dits, notamment autour de l’élargissement à vingt-cinq. Laurent Fabius ne s’en est pas privé, dénonçant l’absence de toute disposition d’harmonisation fiscale et sociale, porte ouverte aux délocalisations intra-européennes d’après lui. Hasard cruel du calendrier, la mise en œuvre effective et totale de l’adhésion de la Chine à l’OMC, avec la fin des quotas textiles, a précédé le référendum européen de quelques semaines, et a achevé d’irriter une majorité de citoyens-travailleurs face à des décisions prises en leur nom, mais dont les conséquences se révélaient néfastes à leurs yeux. Car les exemples concrets n’ont pas manqué au cours des mois ou des semaines précédant le scrutin. En novembre 2004, Elco-Brandt annonçait ainsi des transferts de fabrication de produits d’entrée de gamme en Pologne, qui se traduiront par 300 départs en retraite anticipés dans ses usines de Vendôme [Loir-et-Cher] et Orléans [Loiret]. En février 2005, Electrolux, un autre fabricant d’électroménager, présentait aussi un vaste plan de restructuration, prévoyant fermeture et délocalisation de six sites en Europe, dont celui de Reims, et la construction de deux usines en Pologne. En avril, les 167 salariés de l’usine Ronal, un groupe suisse de sous-traitance automobile ayant installé en 1976 une usine de jantes à Freyming-Merlebach, en Moselle, assistaient à la vente aux enchères des dernières machines, après transfert de la production en Pologne. La Profession Comptable / Regards croisés sur la délocalisation des activités comptables maintenant les activités de service, et même des centres de recherche et développement, auparavant supposés à l’abri de cette menace. Mi-mai, le portail Internet Lycos, proposait sans rire et sans doute pour respecter ses obligations légales, de reclasser en Arménie 34 salariés, pour 300 à 500 euros par mois, contre 2 000 à 3 500 euros mensuels en France pour des développeurs informatiques. Quelques mois auparavant, pour lutter contre les délocalisations de centres d’appels, Nicolas Sarkozy voulait contraindre les télé opérateurs à déclarer d’emblée leur lieu de travail. Passée la fièvre électorale, et le changement de gouvernement, ce propos de tribune électorale est passé à la trappe. D’autres annonces ont suivi immédiatement après les élections, indiquant que les mesures étaient en préparation, mais sans doute gelées avant le scrutin. Mi-juin, Alcatel déclarait ainsi à l’attention des analystes financiers que l’essentiel de ses investissements dans de nouveaux centres de recherche et développement se feraient en Inde et en Chine, même si le groupe maintenait ses effectifs en France. Ces derniers exemples expliquent l’ampleur prise par le débat, car ils concernent le secteur des services et la R&D, considérés jusqu’à la fin des années 90 comme un gisement d’emploi à l’abri des restructurations frappant l’industrie depuis longtemps4. Les délocalisations dans l’informatique étaient aussi devenues un sujet de campagne électorale lors des dernières élections présidentielles américaines, en 2004, en raison des pertes de postes au profit d’entreprises situées en Inde. “Les travaux de Forrester Research estiment que 40 % des 1 000 entreprises du classement de Fortune ont délocalisé une partie de leur activité ; que 3,3 millions d’emplois pourraient être délocalisés dans les 15 prochaines années, entraînant la perte de 136 milliards de dollars de masse salariale et que le secteur des technologies de l’information s’apprêterait à délocaliser 500 000 emplois dans les prochaines années” [Désindustrialisation - délocalisation, rapport au CAE]. Les délocalisations seront sans doute un sujet brûlant également lors des prochaines élections en Allemagne, qui pourraient être avancées à 2006. Sur 2 500 PME interrogées par la Fédération allemande de l’industrie, près de la moitié ont déjà délocalisé une partie de leur activité, ou envisagent de le faire. En revanche, le thème n’est pas devenu un enjeu politique lors des élections parlementaires du printemps dernier en Grande-Bretagne, bien que le pays soit le plus en pointe dans les délocalisations de services. Les entreprises britanniques peuvent puiser dans les centaines de millions d’anglophones des anciennes colonies pour des centres d’appels, de la saisie comptable, du développement informatique, etc. Mais ces mouvements n’ont pas suscité de polémique politique dans le plus vieux pays industriel, farouche partisan du libre-échange dont l’économie a subi bien avant les autres toutes les formes de concurrence internationale. La banque HSBC a ainsi transféré plus de 5 000 postes de back-office, en Inde ou au Pakistan, générant 250 millions d’euros d’économie par an. Les pays occidentaux se trouvent ainsi durement confrontés au retour d’une concurrence économique qu’ils avaient d’abord imposée triomphalement au reste du monde, parfois les armes à la main. Au XIXème siècle, l’industrie textile britannique avait 3/ Désindustrialisation - Délocalisations, Lionel Fontagné, Professeur à l’Université Paris 1, Jean-Hervé Lorenzi, professeur à l’Université Paris-Dauphine, conseil d’analyse 4 / Voir un premier rapport sur le sujet, dès 1993, de Jean Arthuis, Les délocalisations et l’emploi, rapport du Sénat 51 La Profession Comptable / Regards croisés sur la délocalisation des activités comptables ruiné des dizaines de millions d’artisans du textile en Inde, en exportant ses “indiennes” moins chères car copiées à l’échelle industrielle. Nombre de pays émergents, dont les “petits dragons” asiatiques ou encore le Brésil, n’ont réussi à construire une industrie nationale qu’en protégeant derrière des barrières douanières leurs premières entreprises incapables de tenir en qualité et en prix face aux productions européennes ou américaines. Ce “retour de manivelle” sous forme de délocalisations n’est que le dernier épisode de la longue histoire des relations économiques internationales. Au hasard des titres des journaux, qui parfois prennent un relief encore plus dramatique dans la presse de certaines régions durement touchées par la désindustrialisation, le phénomène peut toutefois apparaître nouveau par son ampleur supposée, et irréversible en raison des déséquilibres dont il se nourrit : “les coûts horaires moyens [coûts 2002 au taux de change 2003] dans une grande entreprise sont par exemple de 28 euros en France, 24 aux Etats-Unis, 4 au Mexique et au Brésil et 1,30 en Chine” [Désindustrialisation - délocalisation, rapport au CAE]. Tout ce qui est délocalisable devrait quitter un pays aussi fiscalement et socialement hostile aux vigoureuses lois du marché… Rares sont les secteurs à l’abri [santé, grande distribution, commerce, BTP, ou encore presse, édition…] de ces imparables calculs de gestionnaire. Les services financiers ou comptables n’y échappent pas. Dans un rapport publié en juin dernier5, le cabinet McKinsey indique ainsi “que certaines entreprises ont mis en place des processus de suivi des débiteurs défaillants pour de faibles montants, catégories qu’elles avaient jusqu’alors été contraintes d’ignorer. Dans le cas d’un transporteur aérien qui a transféré sa comptabilité clients en Inde, ces créances recouvrées représentent jusqu’à 65 millions d’euros qui s’ajoutent à une économie annuelle de 40 millions d’euros correspondant à la réduction du coût de la main d’œuvre”. “Pourquoi les entreprises restent-elles en France ?” s’interrogeait de fait Jean-Louis Levet, auteur d’un rapport pour le Commissariat Général au Plan [avril 2005], en énumérant plusieurs facteurs poussant à la délocalisation des chefs d’entreprise peu enthousiastes. De grands donneurs d’ordre formulent à l’encontre des PMI “la nécessité vitale de délocaliser dans des pays à bas coûts salariaux, sous peine de n’être plus considérés […] Des investisseurs institutionnels tiennent un discours justifiant la délocalisation et s’étonnent auprès de certains des dirigeants de leur attachement à leur territoire et les encouragent à fermer leurs usines de production et à recourir à l’externalisation auprès d’opérateurs asiatiques. La mode est là : pour séduire les marchés financiers, il faut désormais avoir dans son plan de financement “ses Indiens et ses Chinois” : la réduction des coûts comme seule finalité devient un “must” incontournable du bon gestionnaire moderne et responsable [responsable devant les marchés financiers, bien entendu]”6. Le cabinet McKinsey confirme sans s’émouvoir le rôle de nouveaux ratios inconnus jusque là. “À l'heure actuelle, les SSII françaises n'emploient qu'une faible fraction de leur main-d'œuvre dans les pays à bas coûts [2 à 6 % en moyenne]. Toutefois, les analystes financiers commencent à considérer ce pourcentage comme une variable essentielle pour déterminer la valeur de l'entreprise, incitant les entreprises de services informatiques à renforcer leur stratégie de délocalisation”, indiquent les auteurs. Ils affirment par ailleurs qu’avec plus de flexibilité et moins de “réglementation autour des conditions de travail”, la France devrait globalement profiter de ce mouvement de délocalisation dans les services. En dépit de ces bienfaits si chaleureusement défendus, les délocalisations resteraient toutefois très limitées, selon plusieurs études et rapports publiés juste avant le référendum, allant à l’encontre de l’impression de phénomène de masse que laissent les annonces répétées dans les médias. Dans une des estimations les plus récentes et les plus argumentées, l’Insee calcule ainsi que dans l’industrie, sur la période 1995-2001, “en moyenne, 13 500 emplois auraient été délocalisés chaque année, soit 0,35 % de l’emploi industriel”7. Ces chiffrages ont été contestés par les partisans du non, affirmant qu’ils relèvent d’une sous-estimation statistique [Henri Emmanuelli, PS] niant des “réalités catastrophiques”. “Il existe depuis toujours un décalage persistant entre la manière dont les économistes évaluent et mesurent les délocalisations et la façon dont les citoyens se représentent le problème. La quasi-totalité des économistes ont tendance à dire que le phénomène des délocalisations, avec les pertes d’emplois qu’il entraîne, n’est qu’une toute petite partie d’un processus de “destruction créatrice” lui-même à la base du système capitaliste en économie de marché”, peut-on lire en réponse dans l’introduction du numéro spécial consacré au sujet par la revue En temps réel8. D’autres estimations, à l’étranger, confirment cependant cet effet relativement modeste. “Sur les quelques 1 500 cas de restructurations recensés en Europe de Janvier 2002 au 15 juillet 2003, les cas de délocalisation et de sous-traitance internationale ne représentent que 8 % des restructurations et 7 % des emplois supprimés”, [Désindustrialisation – délocalisation, rapport au CAE]. Plus étonnant encore contrairement aux impressions tirées des titres glanés dans la presse, les délocalisations “seraient un peu plus nombreuses à destination des pays développés, notamment des pays limitrophes de la France et des États-Unis. Dans ce cas, le phénomène de “délocalisation” s’inscrit surtout dans un cadre de restructuration des grands groupes multinationaux”, selon l’Insee. Moins de la moitié des emplois perdus le seraient pour des pays émergents. “Parmi ces pays, la Chine représente la principale destination de délocalisation, loin devant l’Afrique du Nord, l’Europe de l’Est, le reste de l’Asie et le Brésil”. La statistique confirme ici l’impression générale pour la Chine, mais elle la 5/ Comment la France peut-elle tirer parti des délocalisations de service, McKinsey Global Institute 6 / Direction des études et synthèses économiques : Délocalisations et réductions d’effectifs dans l’industrie française, Patrick Aubert et Patrick Sillard 7/ En temps réel, avril 2005. Faut-il avoir peur des délocalisations, par Lionel Fontagné, professeur d’économie à Paris I, également co-auteur du rapporteur remis au CAE 52 Pour nuancer encore leur estimation, les auteurs de l’Insee soulignent qu’il ne s’agit pas d’un bilan, les relocalisations dont bénéficient la France n’étant pas retenues, car impossibles à calculer rigoureusement. Elles existent aussi pourtant, mais ne peuvent se remarquer qu’au hasard de quelques annonces opportunes. La société d’hôtels des centres d’appels [SHCA] a rapatrié à Alès [Gard] un bureau ouvert au Maroc, dont la qualité insuffisante ne compensait pas le coût moindre. Carrier, multinationale américaine fabricant des appareils de chauffage et de climatisation, supprimera 1 200 postes à Coblence et Mayence, dans ses établissements allemands, au profit d’une usine tchèque et d’une française, installée à Aubagne [Bouche du Rhône] [Les Echos, 17 et 23 mai 2005]. Mais quel que soit le sens du mouvement, il est difficile à repérer, car aucune donnée statistique ne porte précisément sur ce phénomène. “La méthode se fonde sur l’observation concomitante d’une diminution d’effectifs en France et d’une augmentation des importations par le groupe du même type de bien qui était auparavant produit en France”, expliquent les auteurs de l’étude Insee. Ils retiennent aussi une définition un peu plus étendue de la délocalisation, considérant qu’une fermeture ou une réduction d’effectif suivie d’un accord de sous-traitance pour la fabrication du produit fabriqué auparavant en France suffit à caractériser le fait, sans qu’il y ait besoin d’une prise de contrôle effective. S’il est limité, le phénomène s’amplifie, ce qui était déjà perceptible à la fin de la période étudiée [1995-2001] par l’Insee. Les délais de calcul et de recul nécessaires ne permettent pas d’avoir de données plus récentes, mais “le film s’accélère, les difficultés sont devant nous”, préviennent Lionel Fontagné et Jean-Hervé Lorenzi, auteurs du rapport du CAE. L’analyse ne fait pas ressortir de régions particulièrement frappées par les délocalisations, mais elle souligne en revanche que certains secteurs [habillement et textile, équipements du foyer, fabrication de composants et de matériels électroniques] sont plus exposés que d’autres, même si tous sont touchés. Et surtout toutes les analyses reconnaissent que les salariés les moins qualifiés sont les plus menacés. Les délocalisations sont La Profession Comptable / Regards croisés sur la délocalisation des activités comptables nuance sérieusement en ce qui concerne les délocalisations intra-européenne : elles se font à une large majorité vers des pays à niveau de salaires et de charges équivalents [Espagne, Italie, Allemagne], et non vers la République tchèque, la Pologne, les pays baltes ou la Hongrie, utilisés comme des repoussoirs de Constitution. Des études conduites outre-Rhin arrivent au même résultat : “les pertes d’emplois en Allemagne du fait de ces délocalisations vers les nouveaux pays membres ont été estimées à 90 000 emplois sur 1990-2001, soit 0,7 % de l’emploi des entreprises concernées et 0,3 % de l’emploi en Allemagne. Compte tenu des mouvements permanents sur le marché du travail, ce chiffre de 90 000 emplois équivaut au nombre d’emplois créés ou détruits en Allemagne en… une semaine” [Désindustrialisation - délocalisation, rapport au CAE]. un des aspects de la compétition internationale qui se teinte plus que les autres d’injustice sociale, car elles profitent finalement au noyau des cadres dirigeants et des actionnaires, aux dépends des salariés affectés à la production. Dans le cas où les dirigeants et actionnaires n’auraient pas anticipé les problèmes en délocalisant, ils sombreraient de toute façon avec leur outil de production. Mais si, pour anticiper la perte de compétitivité et la faillite éventuelle, la direction de l’entreprise ferme ses unités de production en France et les transfère dans un pays à faible coût de main d’œuvre, elle en récupérera de la marge à répartir entre les clients sous forme de baisse de prix [pour les retenir, ou en gagner de nouveaux], les actionnaires [sous forme de dividende]… et elle-même [pour bons résultats]. Les inconvénients d’une délocalisation frappent durement “les catégories les plus défavorisées et les moins mobiles [les non qualifiés] alors que les impacts positifs sont plus diffus et concernent à la fois les catégories les plus favorisées et les plus mobiles, ainsi que les consommateurs” [En temps réel]. “C’est un cocktail politique explosif, notent Lionel Fontagné et Jean-Hervé Lorenzi. Le traumatisme et ses conséquences sociales, mais aussi son coût politique ne doivent pas être mésestimés. Il s’agit probablement, tant au niveau de la perception que de la réalité, du principal sujet politique d’aujourd’hui”. Il est ainsi tout à fait logique que l’opposition à la Constitution européenne, accusée de ne rien faire pour contenir les transferts vers les nouveaux Etats membres de l’est, ait été portée surtout par les classes populaires. “Il est tout d’abord primordial de s’occuper des perdants de la mondialisation”, ajoute Lionel Fontagné, qui craint une perte de substance de l’économie nationale, si rien n’est fait pour sortir de la spirale par le haut, en créant notamment des pôles de compétitivité. Tout à leur analyse précise et pleine de nuances du phénomène, les économistes se sont attachés à circonscrire les pertes d’emplois strictement liées aux délocalisations, à différencier des conséquences de l’approvisionnement à l’étranger des hypermarchés, de la concurrence d’autres entreprises plus productives ou novatrices, ou encore des implantations accompagnant les conquêtes de marché internationaux. Pour les salariés concernés, l’origine du mal est peu ou prou identique. Que cela soit analysé comme le processus normal de la destruction-création d’emploi, et de la spécialisation des économies en fonction des avantages comparatifs de chaque pays sera perçu comme une argutie choquante pour les intéressés, a fortiori lorsque cette explication est délivrée par des universitaires, salariés de la fonction publique, et à l’abri de tels risques. Il s’agit du “décalage préoccupant en démocratie, entre élites imprégnées de la complexité du monde et citoyens imprégnés par leur vécu” [En temps réel]. Lionel Fontagné y voit “un grand malentendu”, en relevant malicieusement la blague que se répètent les économistes, devenu un slogan peint sur les murs de STMicroelectronics à Rennes, délocalisée à Singapour : “Pourquoi les requins n’attaquent-ils pas les économistes ? Par courtoisie professionnelle”. 53 La Profession Comptable / Regards croisés sur la délocalisation des activités comptables Annexes Annexe 1/ Bibliographie • The Offshore Nation : Strategies for Success in Global Outsourcing And Offshoring From Atul Vashistha, Avinash Vashistha - McGraw-Hill - March 2006 • Manuel Jacquinet : “Les métiers des centres d’appels et de la relation client à distance” CCL & Woodword-2005 • Philippe Villemus : “Délocalisations. Aurons-nous encore des emplois demain ?” Ed Seuil. 2005. • Jérôme Barthélémy : “Stratégies d’externalisation” Editions Dunod. Troisième éditions 2007. • El Mouhoub Mouhoud : “Mondialisation et délocalisation des entreprises” Edition La Découverte. Collection Repères. 2006. • Sénateur Jean Arthuis : “Délocalisations : rompre avec les modalités pour suivre le modèle français”. Tome I et tome II. Les Rapports du Sénat. Juin 2005 • Commission de l’Assemblée Nationale des Affaires Economiques de l’Environnement et du Territoire : “Rapport d’information sur les délocalisations.” Novembre 2006. • Françoise Drumetz : “La délocalisation” Direction des Etudes Economiques et de la Recherche de la Banque de France. Bulletin de décembre 2004. • Jean-Louis Levet : Commissariat Général du Plan. “Localisation des entreprises et rôle de l’Etat : une contribution au débat.” La Documentation Française. 2005. • OCDE : “Les délocalisations et l’emploi. Tendances et impacts.” Mai 2007. • Syntec Informatique : “Situation actuelle et développement de l’offshore dans les services informatiques en France.” Décembre 2006. 54 La Profession Comptable / Regards croisés sur la délocalisation des activités comptables Annexe 2/ Questionnaire de l’enquête sur les délocalisations des activités comptables des cabinets d’expertise comptable en Europe auprès de la profession - Avril 2007 Une enquête de la Commission Développement des cabinets et des pratiques innovantes pour la préparation des travaux du 62e Congrès de l’Ordre sur le thème de l’Europe. 1. Avez-vous engagé des réflexions sur la possibilité d’externaliser vos activités comptables ? 2. Si oui, quand et pourquoi avez-vous entamé la réflexion ? 3. Des membres de votre réseau ont-ils déjà réalisé des expériences de délocalisation d’activités comptables en Europe ou à l’extérieur de l’Europe ? 4. Dans quels pays avez-vous mené des investigations exploratoires lors de votre réflexion ? 5. Quel est le différentiel de coût attendu dans ce type de démarche par rapport à des coûts nationaux, si tout est traité dans votre cabinet en France ? [différence en % par rapport à votre structure de coût] 6. Quels sont les retours d’expérience, positifs ou négatifs, de vos contacts exploratoires ou expériences ? 7. Est-ce que le retour sur investissement a été fructueux ? 8. Quelles conséquences pour le cabinet en France, notamment pour l’organisation et les collaborateurs comptables ? 9. Quels point spécifiques à notre réglementation professionnelle posent problème ou nécessitent un éclairage spécifique face à cette innovation dans le process comptable ? [assurance, contrôle qualité, inscription à l’Ordre, cotisations, secret professionnel, conformité à des normes professionnelles, responsabilité du cabinet, contrats, etc.] 10. Vos clients ont-ils été prévenus de l’externalisation ? 11. Comment ont été gérés les gains éventuels de productivité ? 12. Dans une logique de management de la qualité de la tenue comptable, quels sont les points forts et les points faibles d’une externalisation des activités de traitement ? 13. Est-ce que cela s’applique à des types de marché spécifiques en termes de taille d’entreprise ou de secteur d’activité ? 14. Est-ce que la délocalisation implique des montages juridiques spécifiques pour votre cabinet ? 15. De votre point de vue, les pays les plus favorables pour externaliser des activités de tenue comptable ? En Europe et en plutôt dehors de l’Europe ? 16. Votre vision de l’évolution des collaborateurs comptables du cabinet en cas de délocalisation de tout ou partie de la tenue comptable ? 17. Avez-vous envisagé également des formules alternatives à la délocalisation pour abaisser les coûts de production des activités comptables : télétravail, utilisations poussées de la dématérialisation, délocalisation des activités dans des zones à bas salaire en France, etc. ? Merci de nous donner une description brève de vos initiatives… 18. La délocalisation est-elle un procédé viable pour les cabinets d’expertise comptable afin de performer les activités de tenue dans les 5 ans à venir ? Vraie bonne idée ou fausse bonne idée ou bonne idée pour certains cas très spécifiques ? 19. Ce qui vous parait le plus important dans une opération d’externalisation en vue de sa réussite ? Sélectionner 5 points et attribuez leur un ordre d’importance [le 1 étant le point le plus important]. Professionnalisme, productivité, organisation du management ou comportement du personnel local ? Niveau d’éducation du pays d’accueil ? Maîtrise de technologies avancées pour le cabinet qui va externaliser ? Référentiel comptable local et notamment proximité par rapport au système comptable français ? Compétences comptables du personnel local [tenue, révision] ? Sécurité politique + climat social du pays d’accueil ? Eloignement géographique [par rapport à la France] ? Maîtrise de la langue française du personnel local ? Coût de la main d’œuvre locale ? Facilité d’accès par les transports du pays d’accueil ? Infrastructures technologiques du pays d’accueil ? Capacité du cabinet qui externalise à piloter la qualité des prestations rendues ? Volume d’écritures à traiter ? Autres [citer] 55 8 Marché du conseil : des stratégies offensives de développement, d'internationalisation, et d'innovation Le marché du conseil retrouve des taux de croissance à deux chiffres, moins sur des missions de réduction des coûts, que sur des demandes liées à des stratégies offensives de développement, d'internationalisation, et d'innovation. La Profession Comptable Le marché du conseil a retrouvé en 2006 une croissance à deux chiffres (+12 %) qu'il devrait conserver en 2007 (+10 % prévus), selon l'enquête Syntec 2006-2007. Le volume du marché a retrouvé et même dépassé son niveau d'avant la crise 2001-2004 et a triplé sur les dix dernières années. On retrouve donc un équilibre entre l'offre et la demande au point que certains évoquent même l'idée qu'on puisse être passés d'un marché de l'offre à un marché de la demande. D'ailleurs la croissance du marché (12 %) a été supérieure à celle des effectifs (10 %) en 2006. Beaucoup de dirigeants considèrent cependant que l'offre reste encore supérieure à la demande, ce que confirme l'évolution -très faible (1,5 %) - des prix. Progression différenciée selon la taille La croissance du marché profite de manière différenciée selon la taille des sociétés. L'enquête Syntec inaugure cette année une nouvelle segmentation des sociétés de conseil en fonction de la taille, entre majors (dont le CA est supérieur à 151 millions d'euros), grands (supérieurs à 56 M€), moyens + (supérieurs à 14M€), moyens (supérieurs à 3M€), et petits (inférieurs à 3 M€). Ce sont les cabinets moyens + (17 %) et moyens (13 %) qui profitent le plus de la croissance alors que les majors et les grands gagnent respectivement 9 % et 15 % et les petits 5 % seulement (chiffres 2006). En 2007, les moyens devraient passer à +18 % et les petits à +17 %, alors que les majors et les grands stagneraient à 8 %. Des missions pour des projets de croissance Les missions s'articulent beaucoup moins sur des logiques de réduction de coûts qu'au cours des dernières années. Elles se font désormais autour de projets de croissance, que ce soit en termes de transformation et de recherche de performance interne, de fusions/acquisitions ou d'internationalisation, en particulier vers l'Europe de l'Est, la Chine et l'Inde. Les évolutions réglementaires continuent à générer des besoins mais sont moins un relais de croissance. Les démarches liées à la responsabilité sociale et environnementale des clients ne représentent pas encore un marché significatif. Par contre, les missions liées au vieillissement de la population, à l'innovation technologique et à l'industrialisation des métiers de services sont en forte croissance. A noter qu'au niveau de la nature des missions, les prestations se diversifient. Le conseil continu de représenter 58 % des activités, mais les autres services (développement et intégration de systèmes, outsourcing, outplacement...) gagnent du terrain. C'est le cas en particulier dans les grands cabinets. Dans les 56 majors, le développement et l'intégration de systèmes représentent désormais 37 % de l'activité, presque autant que le conseil (40 %). Pour les autres acteurs plus petits, le consulting représente encore entre 76 % et 85 % de l'activité. Par secteurs, la bancassurance (30 %) et l'énergie (13 %) sont les meilleurs clients du marché du conseil. L'industrie reste deuxième avec 25 % du marché, mais se tasse. L'administration progresse mais à un niveau qui n'est encore que de 10 %. Des acheteurs plus professionnels et plus exigeants Certains acteurs se sont réellement professionnalisés et ne raisonnent plus seulement sur des critères prix. Par contre, ils deviennent exigeants sur la capacité de leur prestataire à générer réellement la valeur pour laquelle ils proposent leur prestation. D'ailleurs, le pernicieux système des enchères inversées a pratiquement disparu, même si la pression sur les prix demeure, notamment pour les structures moyennes et petites. Les barrières à l'entrée (référencement et exigences d'une implantation internationale pour être référencé dans la plupart des grands comptes) restent souvent infranchissables pour les petits et moyens cabinets. Recrutement : un enjeu majeur pour l’avenir Le recrutement est l’un des enjeux majeurs de la profession pour les prochaines années. Le turnover est très élevé, la fidélisation des consultants devient de plus en plus difficile et doit faire face à la concurrence à l'embauche des clients notamment dans le secteur bancaire. Pour faire face à cette situation, le mot d'ordre est de travailler sur l'attractivité des professions d'une part, la qualité des missions confiées aux consultants de l'autre. D'une manière générale, l'idée est d'insister sur le côté qualitatif des carrières. Le marché du conseil en management progresse aussi en Europe La tendance en Europe est la même qu'en France. Le marché du conseil en management a progressé de 14 % selon l'enquête 2005-2006 de la FEACO (fédération européenne des associations de conseil en management). L'Allemagne est de très loin le plus gros marché du conseil (38 % du total européen) devant le Royaume-Uni (27 %) et la France (17 % seulement). L'Espagne est à 5 %, l'Italie à 4 %. Le business consulting (conseil en stratégie, en organisation, management de projet, management du changement et RH) et l'IT Consulting (innovations technologiques) représentent 55 % des ventes, l'externalisation 21 %, le développement et l'intégration de systèmes 19 %. Le conseil en management contribue au PIB européen à hauteur de 0,58 %. Les perspectives sont optimistes, notamment sous l'effet de l'intérêt confirmé des pays d'Europe de l'Est pour l'innovation et le changement, et du développement actif des fusions et acquisitions. Tendances du management dans les entreprises : être à l’écoute pour mieux conseiller nos clients Un article, sous la signature de Laurence Bagot, paru dans Enjeux-Les Echos n°236 - juin 2007, analyse le palmarès 2007 établi par le cabinet de conseil Bain & Company en matière de méthodes de management dans les entreprises. En tant que dirigeant de cabinet d’expertise comptable, il peut être important de rester en veille sur ces nouvelles tendances qui vont marquer durablement l’organisation interne des entreprises afin d’être le plus à même de les conseiller efficacement au quotidien. s'expliquer mutuellement comment ils travaillaient et donc de mieux collaborer.” Plus que l'outil lui-même, c'est donc la manière dont il est manié qui importe. Selon Bain, les entreprises françaises en utilisent moins que leurs consoeurs européennes. Mais elles en tirent plus de satisfaction. En matière management, la modération maîtrisée vaut mieux que l'empilement. 1. Toujours le souci du client Le palmarès mondial 2007 La Profession Comptable 9 Outils les plus utilisés, en % des entreprises interrogées Certaines méthodes de management vieillissent plutôt bien, selon le Palmarès 2007 établi par Bain & Company. Le planning stratégique mène la danse. Les méthodes de management sont comme le vin, lorsqu'elles sont de qualité, elles vieillissent bien. Comme le montre le palmarès 2007, établi par le cabinet de conseil Bain & Company, celles que plébiscitent les managers sont toutes nées avec la vague de réorganisation des années 80. Planning stratégique, définition des missions de la société, compétences clés... Ces dispositifs permettent de structurer la vision des dirigeants et de la faire redescendre vers les collaborateurs. “Ils formalisent des réflexes finalement assez intuitifs, observe Armand Hatchuel, responsable de la formation doctorale en sciences de gestion à l'Ecole des mines. Prenez le benchmarking : les entreprises se sont toujours comparées à leurs concurrents. Le benchmarking leur a simplement permis de le faire de façon plus systématique et organisée.” L'entreprise en mouvement Au début des années 90, une deuxième famille d'outils est apparue. Mondialisation et nouvelles technologies obligent, l'entreprise entre alors dans une période où elle doit pouvoir renouveler sans cesse ses produits et donc son organisation. L'innovation devient la clé du succès. La politique de recherche, et plus récemment, le développement durable, sont utilisés comme levier de l'innovation. On invente des méthodes pour mettre l'entreprise en mouvement permanent : la gestion du savoir, Six Sigma, l'innovation collaborative, l'ethnographie client changent résolument la manière de s'organiser, de traiter avec les clients et les concurrents. A l'inverse des méthodes des années 80, elles partent du bas de la hiérarchie pour remonter au “ top”. Et sont plus complexes à mettre en oeuvre. Le salarié, clé du succès En dépit de leur appellation, les outils de management ne sont pas des instruments magiques. Si les salariés ne se les approprient pas, ils risquent de se transformer en “usines à gaz”. A l'inverse, ils peuvent générer des améliorations inattendues. “Lorsque les entreprises ont adopté la contractualisation interne, elles en ont souvent détourné le principe : il y a rarement de pénalité comme avec des fournisseurs, explique Philippe d'Iribarne, directeur de recherche au CNRS. En revanche, cela a permis aux services de Concept Date de Taux Rappel naissance d’utilisation rang 2003 Planning stratégique 1993 88 1 Gestion de la relation client (CRM) 2000 84 5 Segmentation clients 1998 81 8 Etalonnage (benchmarking) 1993 79 2 Mission et vision d’entreprise 1993 79 3 Compétences clés 1993 77 11 Externalisation (outsourcing) 1993 69 6 Rengineering des process 1995 69 21 Pilotage du risque 2004 68 12 Knowledge management 1996 66 15 Alliances stratégiques 1993 66 13 Stratégies de croissance 1996 66 10 Tableau de bord général 1996 65 16 Supply chain management 1999 64 20 Qualité totale 1993 53 18 Centres de services partagés 2007 51 Optimisation opérationnelle 2007 50 Fusion-acquisition 2007 50 Innovation collaborative 2004 40 23* Six Sigma 2005 40 21* Fidélisation 2004 37 19* Délocalisation 2005 37 22* Consumer ethnography 2007 35 Corporate blogs 2007 30 Identification par fréquence radio 2004 23 25* (RFID) *Rang 2005 La trousse à outils des managers ressemble à celle des bricoleurs, avec son fond d'indispensables sans lesquels on ne peut tenir une maison et puis les instruments plus accessoires dont l'utilisation varie selon les travaux. Ainsi, quels que soient leur secteur d'activité et leur taille, quatre entreprises sur cinq ont recours au planning stratégique, au benchmarking, à la définition de leurs compétences clés et celle de leur mission et de leur vision. Il est vrai que ces outils sont stratégiques : ils permettent à l'entreprise de fixer son cap et de ne pas le perdre de vue. La plupart des entreprises partagent aussi le souci d'améliorer la relation avec leurs clients. La gestion de la relation client, pourtant relativement nouvelle, a fait une percée spectaculaire et fait aujourd'hui partie des indispensables du management. D'autres outils sont moins universels : l'innovation collaborative n'est 57 employée que par deux entreprises sur cinq, signe sans doute que ce mode de création ouvert ne correspond pas à tous les types de métiers et cultures d'entreprise. Certains outils apparaissent et disparaissent au gré des chantiers en cours. Ainsi pendant la folle épopée de la naissance d'Internet, les entreprises s'étaient emparées du concept de l'intrapreneuriat (corporate venturing) pour tenter de garder en interne l'énergie créatrice de leurs cadres. Mais cette belle idée n'a pas survécu à la fin de la bulle. 3. Mieux connaître la concurrence Les dix outils les plus utilisés par les entreprises françaises Outils d’efficacité opérationnelle Benchmarking en % 92 Outils de stratégie et de planification à long terme Planning stratégique 85 Compétences clés La Profession Comptable 2. Le planning stratégique en tête depuis 14 ans Malgré les modes, le best of reste identique 58 Pilotage du risque 74 Fusion-acquisition 73 73 1993 1996 Externalisation 1. Charte de mission et vision 2. Satisfaction clients 3. Qualité totale 4. Profil de la concurrence 5. Benchmarking 1. Planning stratégique 2. Charte de mission et vision 3. Benchmarking 4. Satisfaction clients 5. Compétences clés Mission et vision 2000 2007 1. Planning stratégique 2. Charte de mission et vision 3. Benchmarking 4. Externalisation 5. Satisfaction clients 1. Planning stratégique 2. Gestion de la relation client (CRM) 3. Segmentation clients 4. Benchmarking 5. Charte de mission et vision C'est le même refrain depuis quatorze ans : planning stratégique, charte de mission et vision, benchmarking, relation client forment les quatre piliers du pilotage des entreprises. Signe de l'évolution des organisations : les outils d'optimisation de la production (qualité totale, reengineering, réduction des cycles), encore mentionnés dans le top 10 en 1993, ont été rétrogradés. En revanche, l'externalisation a fait son entrée et les outils de marketing ont pris du galon : la gestion de la relation client (CRM) a remplacé avec plus de sophistication la satisfaction client. La segmentation client fait aussi l'unanimité au sein des entreprises. 76 Stratégie de croissance 70 61 Outils de gestion de clientèle Segmentations clients Gestion de la relation client 91 82 Les managers français sont férus d'outils de stratégie grâce auxquels ils peuvent projeter l'entreprise dans son univers concurrentiel : six des dix outils les plus utilisés relèvent de la planification de long terme. Ils utilisent aussi volontiers les méthodes bien rodées de gestion de la clientèle. Celle-ci fait appel à des algorithmes mathématiques sophistiqués qui ne font pas peur aux entreprises françaises à la culture fortement influencée par les ingénieurs. De la SNCF aux fournisseurs d'accès à Internet, les sociétés de l'Hexagone sont en pointe sur la tarification sur mesure. En revanche, les Français boudent les outils de développement des compétences : le knowledge management se place en dix-huitième position en France là où il est classé dixième dans le reste du monde. “Cela souligne combien la fonction ressources humaines doit accroître sa visibilité au sein des directions générales, ce qu'elle s'emploie d'ailleurs à faire”, explique Paul de Leusse, associé du cabinet Bain & Company. Les plus appréciées Note sur 5 Segmentation clients 4,27 Fusion-acquisition 4,21 Benchmarking 4,18 Mission et vision 4,14 Alliances stratégiques 4,03 Supply chain management 4,02 Cœur de compétences 4,02 Moyenne globale 3,96 Les moins appréciées Reengineering La Profession Comptable 4. La qualité plus que la quantité Les méthodes de management jugées les plus efficaces en France Ce classement permet de placer le curseur de la satisfaction des managers. Les quatre outils qui recueillent une note supérieure à 4,10 (segmentation clients, fusion-acquisition, benchmarking, mission et vision d'entreprise) sont donc plébiscités pour leur efficacité. Il est vrai que ce sont des méthodes anciennes que les directions sont habituées à manier et à adapter à leur environnement. Les entreprises françaises se montrent plus prudentes que leurs consoeurs étrangères : elles utilisent moins d'outils de management et se concentrent sur ceux qu'elles apprécient le plus. Ainsi, leur taux de satisfaction est plus élevé que la moyenne (3,95 sur 5, contre 3,8 dans le monde). Les outils de stratégie sont jugés parmi les plus efficaces. Le “blog corporate” se place en bon dernier dans cette cote d'amour. Noté 3,18 en France, il est aussi largement en deçà de la moyenne mondiale (3,39). Cet outil, censé fluidifier la communication interne en passant outre les échelons hiérarchiques, se heurterait-il au traditionnel rapport au pouvoir top-down des sociétés françaises ? 3,84 Centres de services partagés 3,76 Délocalisation 3,75 Six-Sigma 3,74 Externalisation 3,73 Corporate blogs 3,18 5. L'innovation au coeur des préoccupations Les dix tendances managériales les plus importantes aux yeux des français En % des entreprises interrogées France Reste Europe 1. La culture est aussi importante que la stratégie d’entreprise 91 92 2. L’innovation est plus importante que la réduction des coûts pour notre succès à long terme 86 74 3. Les systèmes d’information peuvent créer un avantage compétitif significatif 84 90 4. Les produits et les pratiques respectueux de l’environnement font partie de la mission de l’entreprise 76 52 5. Nous pourrions significativement accélérer notre innovation en collaborant avec des outsiders ou même des concurrents 69 58 6. Consolider les back-offices améliore les coûts de la qualité 68 65 7. Un manque de connaissance du client réduit notre performance 52 8. Travailler avec la Chine et l’Inde sera critique pour notre succès à cinq ans 52 9. Les acquisitions transfrontalières seront critiques pour atteindre nos objectifs de croissance à cinq ans 10. Je préférerais travailler pour une entreprise dont l’actionnariat est privé Les entreprises françaises se distinguent de leurs concurrentes européennes par leur désir de conquête : elles mettent l'innovation et l'internationalisation au coeur de leurs préoccupations. “Devenir global est l'obsession du moment, juge Michel Berry, directeur de l'Ecole de Paris du management. Les cadres français se mettent même à parler anglais entre eux !” Cette nécessité d'expansion et de renouveau s'explique sans doute par le fait que les françaises ont le sentiment d'être au bout d'un modèle : 56 % d'entre elles 62 62 58 43 58 49 (42 % en Europe) jugent que leur coeur de business s'essouffle et requiert de nouvelles compétences. Autre particularité tricolore : la sensibilité au développement durable que les trois quarts des sociétés disent désormais intégrer à leur stratégie. En revanche, l'importance qu'elles accordent à la culture d'entreprise contraste avec la faible utilisation qu'elles font des outils de gestion des compétences. 59 22/10/2007 – emarketing.fr La fidélisation, enjeu des entreprises La Profession Comptable Première raison de disposer d'une solution de relation client ? L'accueil de ce dernier dans les meilleures conditions. Mais Markess International, qui présente les résultats de sa dernière étude sur la relation client, va plus loin. Sur un échantillon de 200 entreprises et organisations publiques basées en France et interrogées au cours du troisième trimestre 2007, il apparaît que les principaux usages nécessitant des solutions “front-office” de gestion de la relation client (GRC) sont plus particulièrement relatifs à l'accueil client pour 76 % des organisations interrogées et ce, quels que soient leur secteur d'activité et leur taille. Viennent ensuite la prospection commerciale et le traitement des réclamations pour respectivement 57 % et 56 % d'entre elles, puis la prise de rendez-vous pour 51 % et les opérations de télémarketing pour 44 %. 60 En 2007, les autres usages faisant appel à des solutions “front-office” de relation client concernent le service après-vente et la prise de commandes pour 37 % des organisations interrogées, les demandes d'informations et de renseignements (30 %), le support ou l'assistance pour 29 %. Toutefois, dans le domaine de la vente, 41 % des entreprises interrogées au cours de l'enquête placent la fidélisation comme principal objectif de ces solutions de relation client. En deuxième lieu, celles-ci permettent pour 25 % des entreprises d'assurer des missions de détection, de prospection et de conquête client. La connaissance des besoins et attentes des clients arrive en troisième place pour 14 % des personnes interrogées. http://www.markess.fr 2 Prospective 1 Jacques Attali prévisionniste du pire… pour l’éviter Un des premiers transhumains ? Prospective Portrait La clarté d’analyse et de synthèse de Jacques Attali fait toujours mouche : Une brève histoire de l’avenir en est maintenant à un tirage de 150 000 exemplaires. Homme d’influence auprès des hommes de pouvoir, le patron de la société internationale de conseil Attali et Associés a donc stimulé aussi la réflexion de ses concitoyens depuis quelques mois. Resté plusieurs semaines dans le tableau des cinquante essais les plus vendus selon le magazine professionnel Livres Hebdo, l’ouvrage est réapparu en tête des listes lorsque l’ancien conseiller de François Mitterrand a été nommé responsable de la commission sur la libération de la croissance par le nouveau président de la République, Nicolas Sarkozy. Ceux qui ne l’avaient pas lu lors de sa sortie ont à l’évidence voulu se plonger dans la dernière analyse de l’auteur aux multiples talents [essayiste, romancier, biographe, mémorialiste, écrivain pour enfant], pour tenter de percevoir les orientations qu’il pouvait donner aux travaux des 42 personnalités de sa commission, et à son rapport final. Polytechnicien, diplômé de l’Ecole des mines, de Sciences po, de l’ENA, docteur en économie, passionné de nouvelles technologies, il a gagné sa réputation de prévisionniste éclairé à propos du rôle grandissant des objets nomades, notamment dans un ouvrage publié en 1996 [Chemins de sagesse : traité du labyrinthe]. Au cœur du pouvoir sous François Mitterrand, il ne s’est pas pour autant lancé dans l’arène électorale, épreuve réelle de l’entrée en vie politique. En 1990, il devient plutôt le premier président de la Banque européenne de développement, qu’il doit quitter après une campagne venimeuse des Britanniques, lui reprochant des dépenses somptuaires. Outre son activité de conseil, il a créé et préside Planet Finance, une ONG spécialiste du micro-financement. Serait-il l’un des premiers “transhumains”, “altruiste, citoyen de la planète, nomade et sédentaire à la fois” qu’il se plait à décrire dans son ouvrage ? Une brève histoire de l’avenir Synthèse de l’ouvrage Le président de la commission sur la libération de la croissance a publié en 2006 un ouvrage de prospective dans lequel il donne sa vision de l’avenir du monde pour les soixante prochaines années. Il estime que l’humanité a commencé à se précipiter vers “l’hyperempire” du règne de l’argent et du marché, qui l’entraînera dans un “hyperconflit” général, avant qu’un sursaut la ramène vers une “hyperdémocratie” mondiale. La France, annonçait-il alors, risque de disparaître dans ce tourbillon, mais peut s’en sortir si son futur gouvernement est assez courageux pour conduire les réformes nécessaires. Le titre paradoxal du dernier ouvrage de Jacques Attali rassemble dans une fulgurance de trois mots le propos de son auteur : Une brève histoire de l’avenir s’appuie sur le passé afin d’en dégager des lois propres à déterminer l’évolution sociale, économique et géopolitique du monde. Pour laisser à nos enfants une planète fréquentable, “il nous faut prendre la peine de penser l’avenir, de comprendre d’où il vient et comment agir sur lui. C’est possible : l’Histoire obéit à des lois qui permettent de la prévoir et de l’orienter”, affirme d’emblée Jacques Attali, en cela disciple de Marx qu’il a beaucoup lu pour les besoins d’une biographie publiée en 2005. Toute la première partie historique de son ouvrage sert à dégager ces “leçons pour l’avenir”, qui convergent vers un principe fondamental : l’installation de la primauté de l’individu sur la société. “L’histoire humaine est celle de l’émergence de la personne comme sujet de droit, autorisée à penser et à 62 maîtriser son destin, libre de toute contrainte, si ce n’est le respect du droit de l’autre aux même libertés”. Formellement, cette évolution passe par l’émergence puis le déclin de “cœurs” successifs, “où se rassemble une classe créative [armateurs, industriels, marchands, techniciens, financiers], caractérisée par son goût pour le neuf et sa passion pour la découverte”. Jacques Attali en distingue neuf, organisés autour de villes : Bruges, Venise, Anvers, Gêne – ce “cœur” battant pendant quelques décennies du 16e siècle au rythme de la puissance des banquiers lombards, “fondée sur une formidable capacité d’organisation comptable […], une novation stratégique majeure, qui lui assure le pouvoir sur l’ensemble des réseaux marchands”. Ce sera également une source de réflexion intellectuelle, “car la comptabilité est aussi l’art de peser le pour et le contre, comme la philosophie”. Après Gêne, c’est Amsterdam qui prend le relais, puis Londres, Boston, New York et enfin Los Angeles. La France, qui possède pourtant au 18e siècle les ingénieurs, les marchés, les techniques, la liberté intellectuelle nécessaires, rate tout car elle “reste dominée par une caste foncière et bureaucratique qui monopolise la rente agricole et ne l’oriente pas vers l’innovation”. L’ouvrage trace ensuite à grands traits, au futur et avec certitude, une vision prospective des prochaines décennies qui transformeront le monde, en trois phases, sous l’influence de “la marche triomphante de l’argent”. “Depuis que la démocratie et le marché sont apparus, l’évolution va dans une direction unique : de siècle La phase de “l’hyperconflit” est moins précisément située, mais elle serait la résultante de tensions et désordres devenus explosifs : mafias prospérant dans des Etats en ruine, contestataires de l’ordre marchand frustrés d’être exclus de ses bénéfices, extrémistes religieux, chrétiens aussi bien que musulmans, qui en vomiront ses principes. Après quelques guerres préalables, autour du pétrole, de l’eau, de zones frontalières disputées, ou entre pirates et sédentaires, ces conflits encore limités pourraient s’emballer dans une seule guerre vraiment mondiale, ravageuse en raison des armes sophistiquées dont disposeront les protagonistes. “Aucune institution ne serait alors plus capable de négocier un compromis ni d’enrayer l’engrenage. Le monde deviendrait un immense champ de bataille où s’entrechoqueront nations, peuples mercenaires, terroristes, pirates, démocraties, dictatures, tribus, mafias nomades, groupes religieux, se battant les uns pour l’argent, les autres pour la foi, le sol ou la liberté”. Mais Jacques Attali espère néanmoins que l’humanité se retiendra au bord du précipice : il voudrait croire que la seule menace de l’hyperconflit conduira “les démocraties à trouver assez de ressort pour vaincre les pirates et repousser leurs propres pulsions de mort”. “Vers 2060 au plus tôt – à moins que l’humanité ne disparaissent sous un déluge de bombes -, ni l’Empire américain, ni l’hyperempire, ni l’hyperconflit ne seront tolérables. De nouvelles forces, altruistes et universalistes, déjà à l’œuvre aujourd’hui, prendront le pouvoir mondialement, sous l’empire d’une nécessité écologique, éthique, économique, culturelle et politique”. Ce sursaut viendra d’hommes et de femmes d’une nouvelle trempe : “des acteurs d’avant-garde, que je nommerais transhumains, animeront – animent déjà – des entreprises relationnelles où le profit ne sera plus qu’une contrainte, et non une finalité. Chacun des transhumains sera altruiste, citoyen de la planète, nomade et sédentaire à la fois, égal en droit en devoir à son voisin, hospitalier et respectueux du monde”. Tout comme Marx avait su identifier, au milieu du 19e siècle, la bourgeoisie et la classe ouvrière comme les forces sociales essentielles des décennies futures, alors qu’elles étaient presque inexistantes au moment où il en parlait, Jacques Attali est à la recherche de ces “transhumains” qui constitueront le monde de demain. La rédemption est à la mesure de l’apocalypse annoncée, et l’humanité pourra alors renouer avec le bonheur et la sérénité. En prophète de malheur qui s’assume bravement, car il estime que “l’homme n’a jamais rien bâti sur de bonnes nouvelles”, Jacques Attali est même prêt à faire le sacrifice de sa réputation de prévisionniste éclairé, acquise dans ses essais précédents : “j’écris ce livre justement pour que l’avenir ne ressemble pas à ce que je crains qu’il soit, et pour aider au déploiement de ses formidables potentialités aujourd’hui à l’épreuve”. Et plus loin : “quelques catastrophes annoncées démontreront crûment aux plus sceptiques que notre mode de vie actuel ne peut perdurer [...] Les désastres seront, une fois de plus, les meilleurs avocats du changement”. Sa prévision, qui ne se situe pas dans un hypothétique avenir lointain, mais dans quatre ou cinq décennies, veut faire frémir tous les quarantenaires et en dessous, aujourd’hui aux commandes : avec l’espérance de vie qui leur est promise, ils auraient quelque chance de finir leur jour au milieu du feu d’artifice général, vieillard faiblards et donc victimes toutes désignées d’un chaos qu’ils auraient laissé mûrir pendant leur vie active. Prospective en siècle, elle généralise la liberté politique et canalise les désirs vers leur expression marchande”. La fin est quand même optimiste, et “l’hyperdémocratie” devrait triompher, mais les épisodes intermédiaires sont noirs, marqués d’abord par “l’hyperempire”, puis par un “hyperconflit” digne des films de science fiction qui nous promettent violence, chaos et anarchie. “Vers 2035, à la fin d’une longue bataille, et au milieu d’une grave crise écologique, les Etats-Unis, empire encore dominant, seront vaincus par cette mondialisation des marchés, en particuliers financiers, et par la puissance des entreprises, en particulier celle des compagnies d’assurance”. “Puis vers 2050, le marché par nature sans frontières, l’emportera sur la démocratie, […] les Etats s’affaibliront”. Ce sera le règne de “l’hyperempire”, celui du marché “devenu loi unique du monde”. Dans cette fresque brossée avec ampleur, la France se voit peu, car Jacques Attali a l’habitude de la regarder de loin, eu égard à ses activités internationales, ce qui aide sans doute à la ramener à de plus justes dimensions. Il lui consacre pourtant son dernier chapitre, le plus modeste des sept que compte cette Brève histoire, mais pas le moins important dans le contexte de sa publication. A l’automne 2006, c’était à quelques mois des élections présidentielles : si l’auteur voulait alerter les Français en général, il comptait bien sûr attirer aussi l’attention des candidats en particulier. Il a réussi avec le vainqueur, Nicolas Sarkozy, qui lui a confié une haute mission d’expertise dont le rôle sera de valider, en toute objectivité et indépendances, quelques douloureuses décisions à prendre. On devrait maintenant souhaiter que les autres prévisions pessimistes que Jacques Attali esquissait pour le lendemain des présidentielles n’auront aussi été écrites que pour être démenties. “Celui [ou celle] qui sera élu [e] s’empressera de repousser les décisions difficiles, pour ne pas perdre les élections législatives du mois suivant, municipales de l’année suivante, puis cantonales, régionales et européennes : il y a et il y aura toujours tant de raisons de ne rien faire !” annonçait-il en 2006. Le diagnostique est pourtant résolument sombre : “La France va mal. Son économie est incertaine, sa cohésion sociale menacée, ses finances en danger, son influence internationale affaiblie”, elle a des atouts, mais elle ne travaille pas assez, entretient une société très inégalitaire [richesse mal répartie, fonction publique surnuméraire et surprotégée] : “la France est assez riche pour sombrer lentement”, mais la vraie crise est pour demain si rien n’est fait. “L’élection présidentielle à venir sera une des dernières occasions d’orienter l’histoire de l’avenir”, écrivait alors Jacques Attali, énumérant des mesures qui devraient aujourd’hui utilement inspirer le rapport de la commission sur les freins de la croissance. Le président devra faire de la pédagogie et parler le langage de la vérité aux Français, établir des budgets en excédent pour se libérer du poids de la dette. “Il faudra en 63 particulier que le nouveau président, s’il a une majorité au Parlement pendant les cinq ans de son mandat, réduise les dépenses de l’Etat d’au moins 10 % par an, et augmente les impôts d’au moins 5 % par an”. Nicolas Sarkozy n’a pas lu le livre de son conseiller jusqu’au bout : l’amère potion ne sera pas administrée dans le prochain budget. Après avoir listé d’autres purges [chasse aux gaspillages administratifs, réductions des subventions agricoles, etc.], Jacques Attali détaille cependant des actions plus mobilisatrices : “promouvoir les technologies de l’avenir ; créer une société équitable ; renforcer l’efficacité du marché ; favoriser les industries du mieux être ; créer, attirer et retenir une classe créative ; renforcer les moyens de l’influence et de la souveraineté, faire naître l’hyperdémocratie”. Autant de conseils propres à inspirer la liste des recommandations de la commission sur la libération de la croissance. Prospective Critiquer la France pour l’aider à faire mieux Interview exclusive pour le Carnet de Tendances 2007-2008 Vous avez déjà écrit plusieurs ouvrages de prospective et d'anticipation des évolutions du comportement humain ; dans quelle étape de votre réflexion ce dernier titre s'inscrit-il ? J’ai souhaité écrire la synthèse de mes travaux antérieurs, et je considère que ce livre est le fruit de 30 ans de réflexion et de recherches. que l’Asie va connaître, comme le reste du monde, une période de rattrapage qui sera pendant un certain moment extraordinairement euphorique, en tout cas pour les plus riches. Mais les pays asiatiques connaîtront eux aussi des problèmes de vieillissement, d’infrastructures. On peut même dire qu’ils seront dans une situation pire que nous, puisqu’ils vont vieillir avant de grandir, avant de croître économiquement – l’âge moyen chinois augmente aujourd’hui plus vite que l’âge moyen américain. Vous n'hésitez pas à prendre des risques et à vous exposer en écrivant au futur, souvent très précisément, à 5 ou 10 ans près pour annoncer des bouleversements considérables : pourquoi se passer aussi délibérément des précautions du conditionnel ? Je suis aussi un romancier et j’estime qu’il faut raconter une histoire : c’est beaucoup plus intéressant pour le lecteur d’avoir un récit. Par ailleurs, si on met un conditionnel, on ne prend véritablement aucun risque intellectuel. Je suis très hostile à la méthode qui consiste à donner dix ou quinze scénarios – évidemment, il y en a toujours un qui est vrai. Là, j’ai pris en effet des risques, et je raconte l’histoire de l’avenir, je crois que c’est la meilleure façon pédagogique de montrer au lecteur qui est pour eux l’auteur le plus vraisemblable – et à vous d’en juger ! Pour infléchir le comportement d'une société, de ses dirigeants, l'utilisation de la peur est-elle indispensable ? Si je vous dis, monsieur regardez au-dessus de votre tête, une brique est en train de tomber, vous allez être tué, j’espère que vous aller m’écouter et vous déplacer ; mon pronostic sera donc erroné. Mon grand souhait comme intellectuel et comme écrivain, c’est d’aider à ce que mes pronostiques ne se réalisent pas : je rêve d’avoir tort. J’ai souvent répété qu’il y deux sortes d’intellectuels, comme il y a deux formes de prophéties dans la Bible : les prophètes comme Ezéchiel décrivent le monde idéal, la résurrection des morts, le chariot divin, etc., qui donnent à rêver aux hommes. Et il y a une deuxième sorte de prophètes, qui disent “si vous vous conduisez mal, alors il va vous arriver des catastrophes” : c’est plutôt Jérémie. Je préfère de loin Jérémie, il est beaucoup plus utile. Dans ce livre, j’ai essayé de montrer qu’il y a une menace, quels sont les ennemis, qui sont les excès d’égoïsme et d’individualisme, et de prouver que au delà de cette menace, si on sait y répondre, il y a un avenir magnifique. Avez-vous envisagé, dans les prémices de ce projet, de le réaliser sous forme de fiction, dont les effets peuvent être aussi puissamment évocateurs ? J’ai écrit sept romans dont plusieurs de science-fiction, il est évident qu’elle fait partie de ma nourriture intellectuelle. Mais j’ai essayé de construire ce récit à partir de faits solides, de lois tirées des tendances qu’on peut connaître aujourd’hui. Un film tiré de ce film est en préparation pour Arte. Votre anticipation passe par une phase très noire, avant un ressaisissement ; imaginé depuis l'Asie, le futur aurait-il été aussi peu engageant ? J’ai raconté aussi l’histoire du futur de l’Asie, je raconte à peu près précisément le futur d’un très grand nombre de pays. Tout ce que je décris, c’est à l’histoire de la victoire du marché planétaire, ça touchera aussi l’Asie ; s’il y un hyperconflit elle y sera aussi entraînée. Le problème, c’est qu’aujourd’hui, personne n’est immune et que le monde est si petit que la moindre des choses a des conséquences absolument globales. Il est évident 64 Peut-on vraiment dégager des “lois” de l'histoire, comme Marx, dont vous avez écrit une biographie, le prétendait ? Les contingences sont multiples, et évidemment imprévisibles… Oui en effet, mais je pense malgré tout qu’on peut dégager de grandes tendances. Marx n’a pas fait autre chose que d’analyser le capitalisme, et il est absolument fantastique de découvrir, quand on le lit aujourd’hui, combien il avait incroyablement bien vu ses grandes tendances. Je termine actuellement une biographie de Gandhi, qui sera publiée dans un mois. J’ai lu ce que Marx disait sur l’Inde ; à un siècle d’avance, il a écrit des choses d’une précision prédictive absolument hallucinante. Vous trouvez chez Marx la concentration du capital, l’influence du capitalisme financier, la montée de l’individualisme et de L'Ordre marchand que vous décrivez ne serait-il pas aussi demandeur d'ordre étatique, pour s'en emparer, et donc finalement son principal défenseur ? L’Ordre marchand aura besoin un jour, s’il veut survivre, d’un ordre étatique planétaire, d’un gouvernement mondial, sinon il sombrera lui-même dans le chaos. L’ordre marchand n’a jamais survécu sans Etat. Aujourd’hui, les ordres marchands sans Etat, on les voit en Afrique, où il y a des pays comme la Somalie en pleine déliquescence, on les voit dans des banlieues où la police ne plus entrer, en Amérique latine ou même dans certaines régions d’Asie, malheureusement aussi peut-être d’Europe du sud. C’est évidemment une situation désastreuse pour le marché, puisqu’il n’y a plus de police, de justice, et donc plus de droit de propriété. Dans ce cas là, il n’y a pas de système de marché qui peut tenir. 2 Des multiples contacts que vous apportent vos activités et vos interlocuteurs internationaux, quelle image de la France à l'étranger en retirez-vous ? Le monde entier jalouse la France, envie la France. C’est une immense puissance, tout le monde sait qu’il n’y a pas d’endroit où il ferait mieux vivre qu’en France. La qualité de la vie explique pourquoi nous sommes un des premiers pays touristique du monde, nous avons aussi parmi les plus grandes industries du monde, mais comme nous sommes jalousés tout le monde, évidemment, insiste sur nos faiblesses. Elles sont nombreuses et il faut réagir. Il faut être conscient que nous jouissons d’un privilège, de vivre dans ce pays. Toutes les critiques qu’on avance, moi parmi d’autres, ne doivent servir qu’à faire mieux et non pas à croire que la France est un pays misérable et condamné définitivement au déclin. Prospective l’égoïsme, la destruction du système par la concentration extrême des richesses, etc. Marx est un prédicteur, un analyste du capitalisme comme il n’y en jamais eu dans l’histoire. Ceux qui après se sont prétendus marxistes ont voulu en faire le prêtre d’une société dont il n’avait jamais parlé. La croissance en question Le site à consulter : www.liberationdelacroissance.fr/ et 35 blogs sur tous les thèmes des quatre pôle de travail [pouvoir d’achat, compétitivité, travail, politique et culture de la croissance] ouverts à tous pour participer à l’élaboration des propositions. De nombreux rapports sont mis à disposition. Le premier rapport d’étape de la commission a été présenté par son président, Jacques Attali sur le thème du pouvoir d’achat et est disponible en téléchargement sur le site de la commission. “Lundi 15 octobre - La Commission pour la Libération de la Croissance Française remet ses premières conclusions. Il ne s'agit pas là de l'ensemble de nos propositions, simplement d'une première étape dans nos travaux. D'autres propositions seront communiquées dans le rapport final prévu pour décembre. Elles sont relatives notamment au revenu des Français, à la recherche, à l'enseignement supérieur, à l'innovation, à la mobilité sociale, à l'amélioration de la qualité du travail, au soutien aux principaux secteurs porteurs dont l'environnement et la santé, à la réforme de l'Etat et des collectivités publiques et à la réduction des dépenses publiques. A la demande du Président de la République et du Premier ministre, les mesures proposées dans ce document concernent la réforme nécessaire de la distribution et du commerce, qui permettrait de relancer l'emploi, la croissance et le pouvoir d'achat, dans ce secteur mais aussi dans le reste de l'économie. Elles renforcent la protection du consommateur et dynamisent le commerce de détail et les fournisseurs indépendants qui doivent conserver leur capacité de production et de recherche dans un contexte de concurrence accrue. Les mesures proposées s'attachent enfin à améliorer l'accès au logement et la mobilité résidentielle. La Commission se réserve le droit de revenir sur ces sujets dans son rapport final. Elle inscrira ces réformes et les complétera dans le projet d'ensemble qu'elle entend proposer au pays.” Sommaire du rapport d’étape Accroître la concurrence pour augmenter le pouvoir d’achat A. Lever les barrières dans la distribution et le commerce A1 Restaurer la liberté tarifaire dans la distribution A2 Instaurer la libre entrée dans le commerce de détail et l’hôtellerie A3 Dynamiser le commerce de détail et les fournisseurs indépendants A4 Mieux contrôler les positions dominantes locales dans la distribution B. Renforcer la concurrence au bénéfice du consommateur B1 Renforcer la concurrence par une Autorité indépendante et unique, “l’Autorité de la concurrence” B2 Rendre possibles les actions de groupe pour les consommateurs 65 Mettre la politique du territoire et du logement au service de la croissance A. Construire 500.000 logements nouveaux par an, notamment en densifiant certains espaces urbains A1 Récupérer le foncier nécessaire pour construire dans les zones à forte tension. A2 Inciter massivement les collectivités territoriales à construire, en particulier des logements socialement mixtes A3 Supprimer les obstacles à la bonne gouvernance des organismes HLM Prospective B. Construire autrement B1 Créer avant 2012 dix Ecopolis, villes d’au moins 50.000 habitants intégrant haute qualité environnementale et nouvelles technologies de communication 3 D. Approprier D1 Proposer d’ici 10 ans à tous les locataires modestes d’accéder à la propriété, à travers des financements adaptés D2 Permettre aux personnes âgées bénéficiant du minimum vieillesse de disposer du droit d’usage d’un logement social jusqu’à leur décès La France doit-elle repenser sa position dans la mondialisation ? La France doit-elle repenser sa position face à la mondialisation ? Quel doit être son attitude globale, politique et économique, mais aussi plus spécifiquement vis-à-vis de sa politique étrangère, sa politique de défense et sa politique d'influence ? Quels sont les avantages et inconvénients du maintien ou de la modification de ces positions ? Qu'en est-il de ces questions à l'échelle de l'Union Européenne ? C'est à ces différentes questions que tente de répondre Hubert Védrine en réponse à la demande du Président de la République. Le rapport confié à Hubert Védrine par le président de la République sur la France et la mondialisation a été remis en septembre 2007. Vous pouvez consulter ce rapport et le télécharger sur le site www.ladocumentationfrancaise.fr. Ci-après quelques éléments de réflexion tirés de ce rapport. Remarques préalables sur la méfiance française 1 - Depuis une quinzaine d'années au moins, l'attitude française envers la mondialisation se caractérise par une méfiance persistante, et par un pessimisme constant des Français quant à leur devenir, leur pays, l'avenir de leurs enfants. Déjà en septembre 1992, conscient de cette inquiétude qui commençait à mettre en péril la construction européenne, le Président Mitterrand avait dû promettre, lors du débat avec Philippe Séguin sur Maastricht : “Une Europe forte vous protégera mieux”. Vous protégera : de la mondialisation, dont les études montraient qu'elle inquiétait déjà les Français. Neuf ans plus tard, en novembre 2001, selon Ipsos, 45 % des Français, (mais 30 % seulement des moins de 35 ans) estimaient que la “mondialisation présente plus d'inconvénients que d'avantages pour la France”, contre 34 % d'un avis opposé. Constante : plus 66 C. Echanger C1 Moins taxer le mouvement C2 Créer une Bourse Internet des offres et des demandes dans le logement social C3 Encourager les propriétaires à louer leurs logements en établissant des rapports plus équilibrés avec les locataires les Français sont âgés, ou peu diplômés et plus ils se montrent inquiets, mais l'inquiétude est largement répandue dans toute la population : 45 % des ouvriers s'en méfient, mais aussi 39 % des cadres supérieurs et des professions libérales. Au printemps 2006 encore, pour 45 % des Français, elle est un danger. Elle n'est une chance que pour 24 % seulement (enquête du CEVIPOF). Pour l'IFOP en 2007, pendant la campagne présidentielle ce sont 74 % des Français (contre 64 % en 2002) que la mondialisation des échanges inquiète. Toutefois, 84 % estiment alors que la France peut rattraper son retard “si des réformes importantes sont engagées”, et 74 % qu'elle reste une grande puissance économique. En juillet 2007 (Sofres), 74 % des Français jugent la mondialisation négative pour les salariés, 48 % pour les entreprises. Il y a eu même un “Eurobaromètre” où 70 % des Français voient la mondialisation comme une menace ! On a pu parler de “globalophobie”. Cependant une autre enquête, récente, menée au printemps 2007 pour le Financial Times dans six pays occidentaux (Grande Bretagne, France, Italie, Espagne, Allemagne, États-Unis) si elle confirme que : seuls 18 % des Français ont une opinion positive de la mondialisation, montre aussi que seuls 35 % des Allemands, 23 % des Italiens, 17 % des Espagnols et, plus étonnant encore, 17% des Américains et 15 % des Britanniques la jugent positivement. Ce sondage recoupé par d'autres relativise donc le caractère exceptionnel de la réticence française ainsi que l'enthousiasme des autres peuples Occidentaux, y compris anglo-saxons, face à la mondialisation. Plusieurs eurobaromètres ont mesuré la méfiance européenne moyenne à 47 %. 2 - Les racines de ce désir français de pouvoir être “contre” la mondialisation, cette espérance dans une “autre” mondialisation, sont profondes et ont été bien inventoriées : - l'attachement au rôle structurant, protecteur et re-distributeur de l'État, et plus largement à celui de la volonté politique, rognés puis remis en cause par les marchés. - l'attachement à une identité et à une langue menacées par la marée anglophone (si la mondialisation se faisait en français, les réactions françaises seraient assez différentes). - la jalousie envers ce qui est perçu comme une américanisation. - une répugnance morale persistante envers l'économie de marché et son moteur, le profit : les Français seraient le grand peuple au monde le moins favorable, et de loin (35 %) à l'économie de marché. - la volonté déterminée de conserver une large protection sociale contre la mise en concurrence directe des ouvriers français et chinois, et la précarité qui en résulte. - l'attachement, catholique et marxiste, à l'égalité, voire à l'égalitarisme, la haine des inégalités spectaculaires et de l'enrichissement provoquant et indu générés par la mondialisation financière et l'économie “casino”. - la culture française reste marquée par l'Esprit des Lumières, sauf sur un point récent et pernicieux : la désaffection envers la science (cf. l'effondrement des effectifs des écoles d'ingénieurs au profit des écoles de commerce) et son corollaire, la crainte de l'avenir et la perte de confiance dans le progrès, y compris dans celui sans lequel on ne pourra conjurer la menace écologique. Une grande partie de l'opinion, y compris à gauche, ce qui est frappant et paradoxal, est touchée par cette régression, et cet abandon d'une partie essentielle de la philosophie du progrès, traduit par une interprétation paralysante du principe de précaution. 3 - Compte tenu de ce qu'ils sont, et de ce que l'histoire les a faits, il est donc plus difficile pour les Français, et plus méritoire, d'accepter la mondialisation, surtout la mondialisation ultra libérale financiarisée et dérégulée, très enrichissante mais aussi formidablement inégale, qu'à des peuples voués de longue date au libre échange, qui attendent moins de l'État ou s'en méfient et ont moins fait de leur culture et de leur langue une composante essentielle de leur identité. Et c'est moins évident pour eux d'en attendre un progrès quelconque, que pour des puissances émergentes, ou toujours en attente de développement, et qui elles, n'ont rien à y perdre. Et pourtant, cela n'a pas empêché la France réelle, l'économie réelle, les Français réels de se transformer et de s'adapter avec succès. Mais dans leur majorité ils ne veulent pas l'admettre et, en tout cas, n'en tirent aucune confiance pour leur avenir. Le court-termisme et le catastrophisme intrinsèque du système médiatique n'arrangent rien ! En attendant, le débat en France sur la mondialisation frappe par son caractère théorique sans rapport avec les réalités sauf des faits isolés, non reliés entre eux et instrumentalisés pour les besoins de la démonstration. L'intransigeance de chaque groupe antagoniste de pensée – partisans de l'ouverture ou opposants – en est la traduction qui empêche un consensus dynamique de se former. A cela s'ajoute la cassure dans l'opinion sur la compréhension de l'économie : selon trois sondages BVA et Sofres demandés par le ministère de l'Économie à l'occasion de l'installation de la Commission pour la Diffusion de la Culture Economique, la CODICE, seule la moitié des sondés déclare “comprendre” l'économie. Mais cette moyenne masque un fossé entre les “catégories aisées” qui disent comprendre et les personnes “peu diplômées” qui disent ne pas comprendre et sont les plus pessimistes. En même temps, 75 % des Français souhaitent en savoir plus, 95 % voudraient que les médias leur fassent mieux comprendre l'économie, et 60 % l'attendent des politiques. Prospective Ce ne sont pas les sentiments d'inquiétude et de méfiance des Français qui sont particuliers, même s'ils sont élevés mais plutôt leur manque de confiance en eux. 4 - Ainsi pour les “partisans” de l'ouverture et de la mondialisation – chefs d'entreprise, patronat, une grande partie des économistes et des médias - celle-ci est uniquement positive, et gagnante pour tout le monde. Il suffit de faire de la pédagogie en enseignant à une opinion récalcitrante et légèrement retardée les bienfaits de la mondialisation. Tout au plus ceux-là concèdent-ils la nécessité de faire preuve de solidarité (et alors ils redécouvrent les vertus de l'État et du niveau national) envers les perdants (donc il y en a ?) de la mondialisation. Pour ce courant de pensée nous n'avons pas le choix l'adaptation est un pur ralliement. “Réguler la mondialisation” est considéré par lui comme une formule rhétorique sans portée réelle à laquelle les politiciens sont verbalement contraints. Et si ressurgit l'idée d'une taxe sur les transactions financières, ou autre elle est considérée comme une aberration à étouffer d'emblée sous le poids des impossibilités de toutes sortes. Toute demande de “protection” contre la mondialisation est considérée comme le signe d'un archaïsme handicapant que les esprits éclairés se doivent d'empêcher. Toute mesure de protection, même la plus justifiée et pratiquée par d'autres pays capitalistes, est stigmatisée comme préfigurant le retour à un protectionnisme appauvrissant, à la guerre, etc. 5 - Cette intransigeance n'est pas la seule. De leur côté les “anti” ou “alter”, la plupart des écologistes et la gauche de la gauche, ne reconnaissent presque aucun aspect positif à la mondialisation, sauf peut être de favoriser la circulation des populations et de dissoudre – espèrent-ils – les identités nationales. Cette partie de l'opinion attribue aux “délocalisations” ou à l'arrivée sur notre marché du travail de travailleurs étrangers, tous les problèmes de l'emploi en France. Des délocalisations ont lieu et frappent les esprits. Cependant les spécialistes divergent sur l'ampleur des pertes d'emploi qui leur sont dues (de 3 à 10 %) et de nombreuses autres causes, structurelles à notre économie, expliquent à l'insuffisance de création d'emplois nouveaux qualifiés et le chômage de masse dans notre pays. Ce courant de pensée ne se résigne toujours pas à s'inscrire dans le cadre de l'économie globale de marché. Continue de condamner cette économie non pour ses excès ou dérives, mais en raison de son principe même – le profit – place des espoirs considérables dans 67 l'appel à plus de régulation (en pensant : réglementation) comme si cela ne dépendait que de nous. Cette partie de l'opinion sous estime l'enthousiasme des pays émergents à y participer et à en profiter au maximum. Elle néglige les quelques 5 % annuels de croissance mondiale et la sortie de l'extrême pauvreté, en vingt ans, de quelques 400 millions de Chinois d'Indiens et autres. Prospective 6 – Le catéchisme néo-libéral (quel dommage que le beau mot de “libéral” passe pour négatif !) sur la “mondialisation heureuse qui est une chance pour la France” a échoué à convaincre l'opinion. Depuis des années, de nombreux rapports favorables à la mondialisation ont été publiés, d'innombrables articles et discours sur le système économique de libre échange censé être “win-win” (gagnant/gagnant) pour tous ont été écrits ou prononcés, les prouesses (réelles) des grandes entreprises du CAC 40 ont été mises en exergue. L'enrichissement des consommateurs, par l'importation massive de biens Chinois ou autres, manufacturés à faible coût est rappelé chaque jour. Tout cela n'a pas suffit à ce que le jugement positif l'emporte dans les opinions européennes et spécialement française. Si la “mondialisation” n'était qu'une éventualité, un choix possible parmi d'autres et qu'elle fasse l'objet d'un référendum dans les pays de l'Union européenne (ce qui n'aurait pas de sens mais il s'agit là d'éclairer la réflexion), il est très probable que le non l'emporterait dans beaucoup d'entre eux. Les “partisans” de la mondialisation plaideraient pour “l'ouverture” et contre la “fermeture” et le “repli sur soi”. Ils connaîtraient probablement le sort des partisans du “oui” au référendum sur le traité constitutionnel au printemps 2005. Cet échec de la propagande pro mondialisation de toutes les autorités politiques et économiques des vingt dernières années doit être pris en compte, analysé et compris, si l'on veut faire bouger les mentalités. 7 - De la même façon la méfiance anti-mondialiste a démontré sa stérilité. L'opinion pourrait d'ailleurs se demander quelles sont la pertinence et l'efficacité d'une position française marquée par une ouverture maximum en pratique (le CAC 40 possédé à moitié par des non Français) et une méfiance maximum dans les mots et les opinions. Cette circonspection explicable de peuples expérimentés qui ne sont pas prêts à brader un mode de vie et une qualité de vie sans équivalent pour les charmes incertains de la mondialisation, leur a-t-elle permis d'empêcher cette seconde mondialisation (la première était celle des années 1890-1914 dont les conséquences n'ont pas été maîtrisées), d'être déclenchée, il y a une vingtaine d'années par les entreprises américaines et leurs relais politiques et médiatiques américains ou britanniques ? Il est évident que “non”. Pas plus que de dissuader Deng Xiaoping de libérer (avant même que Reagan et Thatcher aient lancé leur révolution conservatrice) la colossale énergie chinoise en décrétant : “peu importe que le chat soit noir ou blanc s'il attrape la souris”, la souris étant le rétablissement en quelques décennies de la Chine au premier rang mondial par le recours effréné au capitalisme sauvage des origines ? Non plus. Pas plus que d'empêcher que l'URSS se désagrège et que le monde soit décompartimenté, ouvert (comme on disait d'une 68 ville qu'elle était “ouverte” à une force victorieuse) à l'expansion sans limite de l'économie de marché globale financiarisée ? Non, encore. D'empêcher le développement fulgurant d'Internet, des portables, de la numérisation, etc. et l'effondrement des coûts de transports (qui ne prennent pas en compte leur impact environnemental) et des télécommunications ? Non, toujours non. Et que les gouvernements des États membres de l'Union Européenne, de gauche comme de droite, ne soient obsédés depuis les années quatre-vingt dix que “d'adaptation” ? Non toujours. Les seuls échecs notables subis par les forces de dérégulation au cours des dernières années sont l'abandon, par veto du Premier ministre, Lionel Jospin, de l'accord AMI, “Accord Multilatéral sur les Investissements”, préparé par l'OCDE, qui achevait de subordonner les gouvernements des États membres aux desiderata financiers et juridiques des investisseurs internationaux. Le piétinement du cycle de négociations OMC dit de “Doha” encore que ce soit à double tranchant. Et, peut-être, la décision de certains pays émergents désendettés de se passer des services trop contraignants du FMI, ainsi que les projets latino-américains de banque régionales. 8 - Ce schématisme binaire, politique et social, enkysté, cette opinion divisée, ne servent pas nos intérêts. Parce que nous ne reconnaissons pas explicitement l'économie globale de marché comme un fait, nous sommes moins efficaces pour en tirer parti et moins convaincants pour trouver des alliés et des partenaires en Europe et ailleurs pour en corriger les défauts. Tout cela a été très bien démontré dans de nombreux rapports, qu'ils soient d'inspiration libérale, ou sociale-démocrate. Sans grand effet jusqu'ici car pour un grand nombre de politiciens, de partis, de syndicats, de groupements professionnels, de lobbies, de médias, ces postures partiales et partielles, pour ou contre, sont des rentes de situation commodes dont ils ne peuvent s’affranchir sans risques tant il faudrait pour cela aller contre des positions considérées, dans un sens comme dans l'autre, comme des tabous par la base, les militants, les adhérents, les groupes d'intérêt, l'opinion les investisseurs, les marchés, etc. Ce qui explique qu'aucun gouvernement récent n'ait pris à bras le corps ce problème de la France dans la mondialisation dans son ensemble, sauf peut être le gouvernement Jospin à ses débuts, dans une période de croissance et d'optimisme, il est vrai ! La France serait bien plus forte si les Français parvenaient à bâtir ensemble un consensus dynamique combinant étroitement adaptation, protection, régulation, solidarité et action européenne. Ce consensus souhaitable n'est atteignable que si cette policy mix est présentée et expliquée comme un ensemble cohérent et que chacun de ses volets est assumé comme indispensable et légitime, y compris les politiques de protection et de solidarité. Dans la pratique c’est un peu ce qui se fait, mais dans le désordre, et sans que cela soit revendiqué comme une stratégie d'ensemble. Tous les pays comparables au nôtre pratiquent en réalité sans complexe une telle combinaison, pourquoi pas nous ? Pourquoi ne pas le dire plus clairement ? Il ne s'agit pas de geler artificiellement le débat droite/gauche, majorité/opposition que rien n'empêchera de se poursuivre – et d’ailleurs le dosage Résumé du consensus à atteindre : A - les Français acceptent l'économie globale de marché comme un fait. B - la France mène des politiques combinées pour tirer le meilleur parti de cette mondialisation. Elle s'adapte, elle se réforme et crée des emplois nouveaux en montant en gamme technologique tout en s'inscrivant dans la mutation écologique de l'économie, C - elle préserve un cœur de compétences, de souverainetés et de responsabilités publiques, D - elle amortit les chocs brutaux ; elle n'abandonne personne, aucune catégorie socioprofessionnelle. Elle l'accompagne par des politiques de solidarités et de reconversion nouvelles et ciblées. Cela concerne l'état les collectivités locales, les organisations professionnelles. E - elle mène et inspire au niveau européen une politique beaucoup plus offensive de protection, de solidarité et de régulation pour que l'Europe devienne la régulatrice du monde global. Le but à atteindre est que les Français se convainquent que la France sait quoi faire et comment faire non plus face à la mondialisation mais dans la mondialisation. […] Conclusion de la première partie Faut-il donc que nous changions de posture ? Oui sans aucun doute. Nous avons intérêt à passer d’une méfiance stérile face à la mondialisation à un dynamisme offensif dans la mondialisation. Nous n’y parviendrons qu’en assumant et associant dans une combinaison convaincante et une action de longe haleine tous les volets d’une politique ambitieuse de la mondialisation présentée comme telle. Des pays comme le Danemark ont organisé autour de ce même objectif une mobilisation générale. Pourquoi pas un jour un “Grenelle de la mondialisation” ? En dernier ressort, c’est une question politique. Les politiques intérieures, économiques et sociales, et la politique étrangère doivent être cohérentes avec nos ambitions dans la mondialisation et contribuer à ce retour à la confiance, sinon il n’aura pas lieu. La plupart de ces initiatives supposeront un accord et une synergie avec nos principaux partenaires européens. Mais il faut que la France affirme sa posture et défende ses intérêts. Prospective exact “réforme/protection” varie partout en fonction du rapport de force gauche/droite, mais de rassembler les Français, sur une stratégie d'ensemble de longue haleine dans un domaine d'intérêt national. Regardons les Allemands : plus confiants que les Français en ce qui concerne leur position dans l'économie globale de marché, cela ne les empêche pas de débattre vivement de leur politique sociale : durée du travail, création ou non d'un SMIC, niveau des allocations chômage, etc. alors même qu'ils ont un accord de coalition ! Un consensus français ambitieux dans la mondialisation n'entraverait pas la poursuite du débat politique. […] Conclusion de la deuxième partie traitant de la politique étrangère En résumé : continuer à avoir notre propre politique étrangère, repensée et reformulée, forte et intelligible, est un des éléments du sursaut français dans la mondialisation. Apaiser et régulariser une relation amicale mais non dépendante avec les États-Unis, réveiller l'Europe pour qu'elle devienne un pôle de puissance, se servir constamment de nos instruments de puissance et utiliser tous nos leviers d'influence, anciens et nouveaux, pour défendre nos intérêts et propager nos idées. Anticiper, être inventifs. Au total, veiller aux intérêts des français, prévenir les clashs qui menacent entre civilisations où entre puissances, faire un monde vivable et plus équitable. 69 4 Métiers de demain & profils émergents selon l’Ordre des Experts-comptables Retrouvez le dossier complet réalisé dans le cadre du 61e Congrès de l’Ordre sur www.experts-comptables.fr/61 et sur le blog http://marchesdufutur.blogspirit.com Des qualifications aux compétences, du réel au virtuel, du Quotient Intellectuel au Quotient Emotionnel, nous passons progressivement de l’ère des métiers à celles des emplois. Répondre à la question des emplois de demain, c’est se questionner sur les orientations que devront prendre nos enfants, nos clients et nous-mêmes dans le futur. Si l’Ordre des Experts-comptables s’est inscrit dans cette réflexion à l’occasion du congrès annuel en 2006, c’est que son métier évolue et que la profession comptable sera au cœur des emplois de demain si les professionnels anticipent en apportant aux entreprises clientes encore plus de services et de conseil à forte valeur ajoutée. Prospective Les emplois de demain en bref Observer l’évolution des emplois et des compétences, c’est avant tout prendre en compte les mutations sociétales qu’elles soient sociales, culturelles ou technologiques. Le temps : une donnée incontournable ! L’accélération, la compression, des phénomènes qui impactent tous les champs de la société du 21e siècle : comme on le lit un peu partout sans parfois totalement l’intégrer, tout va de plus en plus vite… les mots d’ordre sont réactivité, service et adaptation continue. L’indispensable mobilité ! Occuper un emploi demain, c’est être mobile. Mobile géographiquement ou virtuellement, mobile entre ses emplois, mobile au travers de la formation tout au long de la vie et surtout mobile émotionnellement. L’intelligence émotionnelle prend le pas sur le quotient intellectuel. L'intelligence émotionnelle est essentielle en entreprise : “Elle fluidifie les relations. Elle permet de se placer au centre des réseaux relationnels et d'être plus efficace.” Les métiers de managers, de coordonnateurs, d’animateurs de communautés virtuelles, multiculturelles, multisectorielles sont parmi les métiers phares de demain. Faire preuve de confiance, de faculté d'adaptation et de talent pour la coopération ! Ces compétences non techniques sont déterminantes dans la réussite professionnelle aujourd’hui et le seront encore plus demain. Ce temps rare et rapide induit la tertiarisation des emplois. Les services sont partout et la créativité de chacun doit pouvoir s’exprimer quel que soit le domaine. La clé du succès réside dans la qualité du service, c'est-à-dire l’adaptation, la personnalisation du service à la demande individuelle du client [individu, communauté ou entreprise]. Ils concerneront tout autant : • les emplois dits peu qualifiés mais qui sont appelés à se professionnaliser comme les services à la personne : aide à 70 domicile, écrivain public, jardinier, agent d’entretien, assistante maternelle, • les emplois à forte valeur ajoutée du conseil, le conseil en tout et pour tout, qu’il soit lié : - aux nouvelles technologies : diététicien génétique, conseiller en génétique, dépluggeur [conseiller / psy spécialiste des addictions liées à une utilisation excessive des technologies] - aux nouveaux modes de consommation, à l’aspiration au bien-être : coach privé, conseillé en écotourisme, professeur de sport à domicile, concepteur de voyages atypiques - à la judiciarisation de la société et son internationalisation : chargés de finances internationaux, avocats, juristes, assureurs, conseillers en multiculturalisme Et bien sur pour vendre et développer tous ces services, il faudra des cadres commerciaux toujours plus créatifs et performants. La prégnance du virtuel, un générateur d’emplois liés aux nouvelles technologies de l’information et des télécommunications et en particulier à Internet ! Écrivains/scénaristes de téléréalité, concepteurs de programmes protecteurs des données personnelles sur le web, artistes numériques, développeurs, programmeurs, architectes, animateurs de sites virtuels, jeux en ligne, loisirs numériques… L’environnement, au cœur des préoccupations sociétales ! De nouveaux services toujours à inventer vont se développer : conseil en déontologie, agence de pub éthique… Les métiers traditionnels réinventés ! Les développements technologiques vont s’immiscer dans les métiers traditionnels et les faire évoluer progressivement répondant ainsi aux besoins de racines de la société mais aussi d’un artisanat inclus dans un pack global de services : tailleurs de pierre, relieurs, selliers, sculpteurs, graveurs, marbriers, ébénistes, vernisseur/laqueurs, tourneurs, tapissiers, doreurs/ encadreurs... Les familles, les métiers vont se croiser, s’hybrider pour proposer des réponses aux évolutions de notre société et de nos mœurs. Créer son activité de demain, c’est observer les tendances, évolu- tions et mutations en cours dans notre société et chez les autres. C’est aussi croiser l’analyse de l’évolution des comportements humains et les grandes mutations économiques et technologiques. Emplois de demain : synthèse des travaux de réflexion Des facteurs macro influencent la transformation des métiers • Des mutations démographiques : vieillissement de la population : nouveaux services aux personnes en termes de loisirs, de consommation, mais aussi de dépendance. • Des mutations culturelles et sociales : développement de la société des services : travail des femmes, structures familiales à géométrie variable, recherche d’un nouvel équilibre des temps personnel/social/de travail ; de nouveaux modes de vie et de consommation : le rapport qualité prix, la recherche d’un produit de qualité associé à une qualité de service / un conseil ; la consommation éthique ; une consommation adaptée à la structure familiale à géométrie variable, aux tribus et groupes sociaux qui veulent cultiver une forte identité [gays, bobos, alterconsommateurs…] ; exigence croissante d'un cadre de vie agréable et sûr : la santé, le bien être, besoin de convivialité, d’authenticité et de sécurité. • Des mutations économiques : - Mondialisation des marchés et concurrence accrue : la concurrence des pays à bas salaires entraîne une remise en cause permanente des activités professionnelles à faible valeur ajoutée. On en a vu hier les conséquences sur la filière textile/habillement ; d’autres activités plus techniques sont aujourd’hui menacées, ainsi que des activités de services comme les centres d’appels ou les études informatiques. - Prépondérance de l’économie des services [disparition progressive des secteurs Primaire et Secondaire]. • Des mutations environnementales : - Importants changements climatiques, gestion de l’eau, gestion des déchets. - Aspiration à un développement durable. • Des mutations technologiques : - Technologies de l’information et de la communication. - Technologies du vivant. - Bio technologies et nanotechnologies. • Des mutations règlementaires : - Multiplication des textes au niveau national. - Poids croissant de la réglementation européenne. - Judiciarisation de la société. Prospective Les emplois de demain ne sont pas ceux d’aujourd’hui, ou pas vraiment… • L’environnement économique & concurrentiel bouge • Les technologies changent • Le contexte social et sociologique évolue • Les marchés, produits, apparaissent, disparaissent, etc. • Les métiers sont impactés par ces évolutions • Ils naissent, vivent, se transforment, se diversifient, se regroupent • Les besoins en compétences évoluent > Anticiper les besoins en emploi de demain, c’est favoriser l’employabilité des futurs/actuels salariés Des facteurs micro influencent la transformation des métiers • La mutation du contenu des métiers : de la logique de qualification à la logique de compétence Un même nom de métier aujourd’hui n’aura pas le même contenu demain - Sous l’effet de véritables révolutions technologiques. Ex : pour la photographie, le passage de l’analogique au numérique. - Par évolutions successives qui, cumulées, transforment en profondeur les métiers. Ainsi, les actions les plus répétitives vouées à l’automatisation disparaissent progressivement alors que dans le même temps les actions de maintenance, de contrôle, d’études augmentent. - Le métier du futur est avant tout un assemblage de compétences hybrides. La notion d’employabilité est au cœur des compétences attendues pour exercer les emplois d’aujourd’hui et plus encore de demain : autonomie, mobilité, adaptabilité, qualités relationnelles, résilience, réactivité, polyvalence, réseaux, culture générale, cybercompétences, compréhension de son environnement, adaptation, bilinguisme, travail en équipe, self training permanent, humour, écoute [clients et collaborateurs], poids croissant de l’intelligence émotionnelle. - Parallèlement, certain secteurs d’activité rechercheront une spécialisation accrue : par exemple, dans les hôpitaux et maisons de retraite du fait du numerus clausus sur les infirmières et médecins, développement des emplois d’aide soignants et agents de service hospitalier. • La mutation du travail au sein des organisations - De nouvelles formes d’emplois apparaissent et effacent progressivement la frontière entre patrons et salariés : groupements d’employeurs, coopératives d’activités et d’emploi, pluriactivité, multi salariat, portage salarial. - Une nouvelle économie des réseaux et une économie fondée sur le savoir engendrent des besoins de coordination et de médiation accrus au sein des organisations : division/ coordination ; centralisation/décentralisation ; standardisation/ flexibilité ; business unit/logique de process ; hiérarchie/ réseau ; relations intergénérationnelles. 71 Compétence, métier, emploi aujourd’hui : Définitions Être compétent : savoir combiner et savoir mobiliser des ressources de façon pertinente au regard des finalités poursuivies dans l’activité de travail et en prenant en considération les caractéristiques de la situation de travail. Compétence : capacité à agir. On est “compétent dans et pour” un ensemble de situations professionnelles, dans un contexte donné et avec un niveau d’exigence également donné. La compétence suppose l’action, l’adaptation à l’environnement comme la modification de cet environnement. Prospective Métier : travail qu'exerce l'individu dans le cadre d'une profession donnée. C'est l'ensemble des activités pratiquées habituellement pour se procurer un revenu dans un domaine donné et qui fait appel à des connaissances plus ou moins spécialisées. Celui qui maîtrise un métier possède un ensemble de savoirs et savoir-faire spécifiques, éprouvés par l'expérience. Emploi : La notion d'emploi repose sur la relation entre l'activité et l'organisation, tandis que la notion de métier repose sur la relation entre l'activité et la personne qui l'exerce. Alors que le métier est indépendant d'une organisation particulière, l'emploi résulte de l'organisation et de la division du travail, de la négociation collective. Des savoirs et des compétences requis sont référés à un emploi mais cet emploi est spécifique à une organisation particulière [entreprise, administration, collectivité territoriale, association…]. La capacité des individus à s’adapter à l’environnement et à l’organisation qui fonde son activité est devenue fondamentale : la technique ne suffit plus ! Les tensions sur le marché de l’emploi : paradoxes français • Les étudiants les plus vieux du monde, les retraités les plus jeunes du monde ! - La vie active se concentre sur une classe d’âge. - Quand les 3 générations se rencontrent dans les entreprises, elles ont du mal à cohabiter. • De fortes tensions de recrutement sur certains secteurs - Depuis 30 ans, les français ont une image négative des métiers manuels et techniques. • Le papy-boom ne génèrera pas un nombre proportionnel d’emploi en regard des départs Les organisations seront rationalisées • Les acquis sociaux, le corporatisme, des freins aux réformes. • La rigidité du code du travail et les charges qui pèsent sur les entreprises, freins à l’embauche et à l’esprit d’entreprendre. • Les dysfonctionnements du système éducatif, trop généraliste et élitiste avec un système d’orientation déficient. 72 • Une étanchéité des systèmes et un manque de dialogue, de coopération, d’interaction : recherche/entreprises, école/entreprises, public/privé, diversité culturelle/sociale. Propositions • Réformer le système éducatif - Développement des travaux collectifs - Développement des liens avec l’entreprise : alternance et intervention des entreprises dans les enseignements - Développement des qualités et valeurs civiques et sportives - Rendre poreux des univers aujourd’hui cloisonnés : universités/ grandes écoles/entreprises + ouverture des entreprises à des profils atypiques • Promouvoir et encourager la formation tout au long de la vie, gage de l’employabilité des salariés [emplois multiples, forte évolution des emplois, valeur ajoutée du salarié] - Gage de l’attractivité des entreprises [évolutions technologiques, réactivité, adaptation des personnels] - Même si l’alternance toute la vie peut paraître une utopie, les entreprises étant de plus en plus court-termistes, rechignent à un investissement à long terme dans leur main d’œuvre • Revaloriser les métiers manuels - Renforcer l’alternance, les formations longues, le compagnonnage - Faire évoluer les mentalités des parents, des enseignants, avec notamment d’importantes campagnes de communication - Faciliter la création d’entreprises par des réformes administratives - Revaloriser les salaires • Valoriser et optimiser le potentiel des seniors dans les entreprises - Développer le transfert de connaissances et de savoir faire - Allonger la durée d’activité et promouvoir le cas échéant les temps partiels - Impliquer les seniors dans le système éducatif [exemple possible d’évolution de carrière] - Mobiliser les seniors sur les secteurs en pénurie de main d’œuvre [ex. lien intergénérationnel tels que les crèches en maison de retraite] • Faciliter l’intégration des jeunes sur le marché du travail - Au niveau du système éducatif : réformer le système d’orientation, renforcer l’adaptation aux métiers par des formations courtes et un accompagnement personnalisé et modulaire + travailler sur la valeur de l’effort et la responsabilisation - Au niveau de la société : développer les activités de solidarité telles que service civil, scoutisme, chantiers jeunesse - Au niveau des entreprises : promouvoir la participation des salariés dans la définition des axes de progrès et l’amélioration des conditions de travail Top 10 des métiers les plus recherchés d’ici à 2010 • assistantes maternelles, • agents d’entretien, • cadres administratifs et dirigeants d’entreprise, • enseignants, • professions intermédiaires du commerce, • ouvriers qualifiés du bâtiment, • conducteurs de véhicules, • ouvriers de manutention, • ouvriers des industries de process, • informaticiens. • Les métiers qui subissent les mutations de la société de consommation Commerce de proximité Créations d’emplois et les départs en retraite sur la période 2000-2010 • Les métiers liés à la sauvegarde et à la conservation du patrimoine sont en plein boom : - Les collectivités locales sont friandes de garde-pêche et de cantonniers de rivières - Le développement des centres d'équitation de loisirs et de sport réclame des maréchaux-ferrants et des selliers - Le tourisme redécouvre les sabotiers, les dentellières, les vanniers... tous ces métiers qui rappellent et sauvegardent le patrimoine français. Domaines où départs en retraite et replis d’emploi se compensent Agriculture Indus Légères 809 410 -198,4 -66,5 240 144 Domaines en croissance peu affectés par les départs en retraite Informaticiens Chercheurs Communication Ingénieurs et cadres techniques 590 427 458 148 204,4 170,2 105,3 13,8 56 63 55 41 Domaines combinant croissance de l’emploi et importants départs en retraite Services aux particuliers Commerce HCR Transports Gestion Santé 3669 2541 1158 2041 3007 2095 792 306,5 150,1 302,8 480,8 239,7 707 435 170 396 580 362 Les domaines de l’industrie et de la construction Electricité Mécanique Indus Process Maintenance Construction 328 1366 1255 704 1612 15,3 70,4 176,1 84,1 19,3 72 321 252 168 421 Le cas de l’administration et la banque-assurance Administration Banques Enseignements 1571 574 1385 16,9 15,5 166,7 494 201 419 Des pénuries de main d’œuvre • Les métiers manuels en déficit d’image [pénibilité, salaires peu attractifs] - Électriciens - Maçons - Mécaniciens… • Les métiers en crise de conditions de travail - Médecins, infirmières, aides-soignants - Métiers liés aux services à la personne - Ingénieurs et chercheurs sur les technologies de pointe et biotechnologies - Enseignants Prospective Emploi Créations nettes Besoin de en 2010 d’emplois sur remplacement (en milliers) 2000-2010 liés aux départs (en milliers) en retraite sur 2000-2010 (en milliers) Les secteurs traditionnels font peau neuve • Les métiers artisanaux font peau neuve intégrant nouvelles technologies et/ou répondant à une demande de plus en plus pressante : - tailleur de pierre, relieur, sellier, écrivain public, sculpteurs, graveurs, marbriers, ébénistes, vernisseur/laqueurs, tourneurs, tapissiers, doreurs/encadreurs... De nouveaux métiers liés aux évolutions socio-économiques • Évolutions démographiques : papy boom et accroissement de l’espérance de vie impliquant dépendance, vieillesse, maladies de dégénérescence, handicap - professions médicales ou de soins : aide-soignant, directeur des soins, infirmier, gériatre, télé médecin - professions de rééducation : diététicien, ergothérapeute, masseur-kinésithérapeute, opticien/lunetier, orthophoniste, orthoptiste, pédicure/podologue, psychomotricien - professions médico-techniques : ambulancier, audioprothésiste, manipulateur d’électroradiologie médicale, prothésiste dentaire - professions administratives : attaché d’administration hospitalière, directeur d’établissement sanitaire et social, directeur d’hôpital, inspecteur de l’action sanitaire et sociale, médecin inspecteur de la santé publique - autres métiers qui participent au mieux-être des personnes âgées : cuisinier, coiffeur, éducateur sportif, socio-esthéticien, consultant en longévité, assistant personnel, aide à domicile, etc. • Évolutions sociales : tout service sur mesure et lié au bien être - Nouveaux services à la personne qualifiés et facilitateurs de vie domestique - Hyper performance, surmenage : coach diététique, conseiller en gestion du temps, conseiller en “joie au travail” - Le monde de la nuit regorge de métiers innovants - Vendeur thématique spécialisé - Livraison alimentaire à domicile - Crèche 24/24H, nounou - Les médecins alternatifs, masseurs, reflexologues, acuponcteurs… - Concepteur de tourisme/aventure virtuel 73 • Évolutions technologiques - Économie digitale et virtuelle : créer/répondre aux nouveaux usages technologiques pour les particuliers > Écrivains/scénaristes de téléréalité, > Concepteurs de programmes protecteurs des données personnelles sur le web > Artistes numériques > Développeur, programmeur, architecte, animateur de sites virtuels, jeux en ligne, loisirs numériques > Décontaminateur nano : nettoyage de tous les nano-matériels qui sont éparpillés dans tout notre environnement > Dépluggeur : conseiller / psy spécialiste des addictions liées à une utilisation excessive des technologies - Les technologies génétiques : des potentialités extraordi- Prospective naires, en particulier dans le domaine de la santé > Diététicien génétique > Conseiller en génétique - Les nanotechnologies qui devraient progressivement modifier en profondeur de nombreux produits > Bio-informaticien - Évolutions environnementales : intégrer le développement durable [écologie, recyclage, nouvelles énergies] dans les modes de vie et de gestion des entreprises > Écologue : hôtel pour écotouristes > Conseil en déontologie > Agence de pub éthique > Professions liées à l’énergie : ingénieur chimiste, installateur d’isolants, réparateur de panneaux solaires, conseiller en économie d’énergie > Prévention des risques > Tourisme du futur > Ingénieur en traitement des déchets ou traitement de l’eau - Évolutions économiques et réglementaires > Chargés de finances internationaux > Avocats > Juristes > Assureurs Métiers traditionnels et nouvelles compétences • Développement de la prise en compte du client et de l'orientation client à tous les niveaux de l'entreprise - L'approche plus commerciale impacte tous les métiers [production, assurance, conseil…] - Le métier de commercial évolue, il doit allier compétences de vente, d’organisation, de marketing et des compétences techniques sur le produit proposé L’économie des réseaux et de la connaissance • Développement des compétences organisationnelles : nécessité de développer des missions d’intermédiation, création de liens, coordination dans un contexte nécessitant la cohabitation de 3 générations/genres/cultures/ethnies aux 74 profils et attentes différentes ainsi que la cohabitation de communautés virtuelles ou réelles - Organisateur de meetings virtuels : aide à planifier une conférence, à installer les caméras, le système de projection, l’équipement audio, … - Coordinateur de ressources pour la mise en œuvre de contrats : sait associer et recruter les bons intervenants salariés pour la réalisation d’un contrat, comme un producteur de film qui assemble le casting, l’équipe technique et l’équipe de production. - Manager de la connaissance “Knowledge manager” : dans le cadre d’équipes construites uniquement pour la réalisation d’un contrat, il est le dépositaire de l’information, de la culture et des meilleures pratiques. Il est garant de la continuité et de l’uniformité de la conduite du projet, il appuie les équipes pour localiser les données et documents nécessaires à l’équipe pour assurer leur mission. Il sait gérer son équipe alors qu’il ne la côtoie pas ou uniquement de manière virtuelle. - Coordinateur d’informations : collecte, compile, indexe les textes, données et images de façon à ce que le contenu d’une thématique puisse être recherché dans une importante variété de façons. • Essor des métiers du conseil - Conseil en création d’entreprise, - conseil en intelligence économique, - commissaire aux comptes, - analyste financier, - organisateur de structures internationales, - chef de produit, - chef de projet, - cadre dirigeant A retenir • Une tertiarisation croissante des emplois • La capacité à gérer l’information • La capacité à apprendre tout au long de son parcours • La professionnalisation des services à la personne • La coresponsabilité des individus et des entreprises dans la construction et l’évolution permanente des compétences Les règles du futur • Se préparer à la volatilité • Inventer de nouvelles règles • Innover • Briser les barrières • Aller vite • Penser esprit “entrepreneur” • Penser global • Apprendre sans relâche • Mesurer la performance différemment • Etre prêt à changer plusieurs fois de métiers • Echanger, communiquer, coordonner ses compétences • Développer son aptitude à l’empathie, penser client • Etre mobile intellectuellement et physiquement • Intégrer les nouvelles technologies et les langues • Développer son quotient émotionnel pour fluidifier les relations et rendre les réseaux efficients • Manager interculturel et intergénérationnel • Etre ouvert à la créativité Top 10 des emplois de demain • Les métiers du développement durable et de l’énergie • Les métiers de Commercial • Les métiers du virtuel • Les métiers des services à la personne • Les métiers du conseil • Les métiers de l’organisation et de l’intermédiation • Les métiers du coaching individuel en tout genre • Les métiers manuels • Les métiers de la santé • Les métiers de gestion de l’information 5 Prospective Des métiers aux contours encore incertains, mais qui se dessinent avec un professionnalisme attendu. Chacun pourra contribuer à les façonner, les stabiliser…avant qu’ils n’évoluent à nouveau. Marchés du futur des TPE/PME selon l’Ordre des Experts-comptables Tendances 2007 L’Ordre des Experts-comptables propose aux créateurs d’entreprise et aux développeurs de nouveaux business un service de veille exclusif depuis 2003 sur les créneaux porteurs. La livraison de premières tendances 2007 fait apparaître d’importantes évolutions sociétales et comportementales par rapport à l’étude initiale menée en 2003 ou à sa mise à jour de décembre 2005. Depuis 2006, nous vivons clairement dans une société marquée par la désorientation, la déception & la défiance. L’euphorie rencontrée en 2003 s’est estompée. Dans cette période de troubles, la bonne nouvelle pour le créateur, c’est que la consommation est un mode de consolation en expansion !!! Mais pour toucher le consommateur, il faut intégrer 2 détails : • La nature des besoins des consommateurs s’est transformée et les priorités accordées aux différents postes budgétaires également, notamment sous l’effet de l’invasion technologique. L’arbitrage se fait plus que jamais sous l’effet des désirs ou compulsions. Par rapport au schéma classique de la pyramide de Maslow, les comportements humains ont fortement changé, ne donnant pas obligatoirement la faveur aux basics nécessaires. • La stratégie d’achat n’est plus la même. Le consommateur outre son narcissisme est devenu de plus en plus aguerri, surinformé. Il est mouvant, instable et totalement infidèle si le produit ou service ne correspond plus à ses attentes de l’instant. C’est un acteur qui a un pouvoir sur les marques en exprimant son point de vue sur internet. Selon son intérêt, il participe à des communautés s’il peut en tirer un profit. Il connaît les meilleurs plans du moment notamment grâce à internet. Bref nous sommes dans l’éphémère et le règne du “moi, moi et encore moi”. Pour autant, pour les consommateurs n’ayant pas sombré dans l’hyper hédonisme, ou pour ceux fatigués par cette hyperconsommation, la tendance est de mettre plus de sens dans l’acte d’achat qu’il transforme en acte citoyen. Dans un contexte anxiogène le consommateur aura tendance à agir avec son cerveau reptilien, source des comportements primitifs qui répondent aux besoins fondamentaux ! Les produits et services, les deux sont aujourd’hui indissociables devront lui apporter la réassurance, la simplification et le gain de temps, dans une vie quotidienne qu’il vit avec difficulté. Retrouvez toute l’actualité des marchés du futur sur le blog : http://marchesdufutur.blogspirit.com 75 Société : la rupture De l’euphorie créative en 2003 à la méfiance/défiance en 2007 : un sentiment de malaise national global plus collectif qu’individuel, un désordre émotionnel à ne pas négliger ! • Sentiment dominant que le pouvoir d’achat diminue, que l’insécurité s’accroît, que les inégalités se creusent… • Société grandissante de l’émotion : les Français refusent de voir le monde tel qu’il est, ils fuient dans le déni. • Montée de la méfiance/défiance vis-à-vis des institutions, de la mondialisation, de l’Europe, des médias, du progrès technique, de l’école, de la consommation. • Accélération de l’inversion de la pyramide des âges. • Montée de l’individualisme, d’un style de vie “célibataire” avec une soif de liberté mais avec paradoxalement, besoin de lien, de proximité, fort sentiment de solitude… • Culture du flux permanent, peur des temps morts. • Eclatement des valeurs & des comportements. • Prise de conscience de la nécessité de changer et réformer, mais… pas d’envie de perdre les acquis ! • Les produits et services, toujours plus présents, issus des nouvelles technologies modifient la relation au temps, à l’espace, à l’information, aux autres et à soi-même. En bref, une société en soif de repères, des attentes à satisfaire… Prospective Un besoin de rupture mais une envie encore floue & incertaine La rupture, oui, mais jusqu’où et comment reconstruire ensuite ? Quelques prémices de cette envie de changement : • Réinventer un modèle & essayer de contrôler sa vie. • Réinterpréter ce qui existe déjà de façon créative. • Se réconcilier avec le monde et revenir à plus de simplicité, à du familier amélioré. • Pouvoir établir une présélection personnelle par rapport à la multiplicité des choix présentés. • Sentiment sous-jacent d’être entre 2 états, sorte de “schizophrénie” masquant de très fortes attentes : besoin d’un guide, d’une intermédiation entre une offre économique et le consommateur, entre des réseaux sociaux & l’individu. Un consommateur insaisissable A l’image de la société en quête de rupture, le consommateur est tout et son contraire, à la fois perdu, en manque de repères et à la fois animé d’une volonté forte d’être acteur et reconnu… • En face de la surabondance de l’offre, il recherche la possibilité d’une présélection. • Il attend une réelle cohérence entre la marque & son discours. • Certains sont en demande d’un fort accompagnement dans leur démarche d’achat, d’autres moins nombreux souhaitent des achats militants et du sens. • Pertes de repères, climat anxiogène génèrent des comportements régressifs, ils ont besoin de doudous. • Les adolescents : des consommateurs à part entière à fort pouvoir d’achat, aux envies très volatiles. En bref, le marketing d’hier est obsolète, nécessité absolue de comprendre cette multitude d’électrons libres, d’être à l’écoute des évolutions quotidiennes. Le pouvoir d’achat en question En 2007, la société française continue à penser que le pouvoir d’achat diminue, pourtant… • Les chiffres de l’INSEE donnent une augmentation de 2,2 % du revenu brut disponible des ménages en 2006 et la consommation se porte bien, mais… il semble que les ménages soient de plus en plus contraints par les dépenses courantes [logement, chauffage, téléphone, assurances…] : 39 % du revenu selon le BIPE. 76 • La donne est faussée, on assiste à l’émergence d’une société d’hyperconsommation, d’hyper sollicitation qui se combine avec un fort besoin de compensation, de consolation. Les comportements ont changé, les achats se sont déplacés entre raison et compulsion où “pouvoir d’achat” s’oppose à “vouloir d’achat”…vers une société en crédit permanent… Un marché…des marchés Il y avait un marché de consommation…en 2007, à l’image des consommateurs, les marchés sont multiples, tous devront intégrer les technologies : • Les seniors [3éme, 4éme et 5éme âge], un marché en forte expansion • Les communautés/tribus : ados, gays, obèses…des besoins spécifiques • Les rurbains : les villes sont saturées > recréer les services urbains à la campagne ou sur les lieux de passage • Le recyclable, le bio, l’équitable • Une autre ID du tourisme • Le luxe technologique surtout et le low-cost pour tous • La mobilité : se déplacer en permanence avec son univers personnel • Les métiers traditionnels remis au goût du jour : conjuguer savoir-faire et service En bref, de multiples produits & services personnalisés à proposer !!! Focus 1 : Les attentes • Le DAL [Droit Au Luxe] pour tous !!!! • Où je veux, comme je veux, quand je veux… gagner du temps • De la personnalisation [au sein d’une présélection] Prospective • Transparence, confiance, éthique & sens • Du plaisir, du lien, de la proximité • Formations/accompagnement • Sécurité des biens & personnes • Du choix, de l’émotion, des expériences • Des prix bas, toujours plus bas • Du bien-être & des loisirs Prendre en compte ces attentes pour créer son activité est incontournable en 2007 Focus 2 : Les axes stratégiques • Le positionnement prix : en dehors du haut de gamme ou du bas de gamme, point de salut • Les besoins des futurs seniors… • Rassurez vos clients [label, traçabilité, partenariats, look, etc.] • Retour des valeurs basiques / fonctionnelles • Simplifiez la vie de vos clients • Lancez-vous dans le e-commerce • Misez sur le développement durable, le recyclage, le commerce équitable, le bio, etc. • Pensez services à la personne • Revitalisez les atouts d’un terroir, d’une région Focus 3 : 80 % des ID sont dans votre quotidien • Réinventez les métiers traditionnels [maçon, plombier, ommerce de centre-ville…] : une offre rénovée > savoir-faire & service • Une offre de services à domicile ou sur le lieu de travail packagée, visible alliant qualité & prix > éviter l’isolement • Intégrer le durable > écologie/bio, seconde vie/recyclage, prise en compte de l’humain • Tenir compte des spécificités de chacun : familles monoparentales, célibataires, rurbains, gays, obèses, handicapés, ados, entreprises, minorités visibles, familles recomposées, 3éme âge, 4éme âge, 5éme âge, working poor… ...Et, ne jamais perdre de vue pour se démarquer : qualité, choix, conseil, proximité, prix, valeurs humaines & relationnelles ! Focus 4 : les seniors • En 2050, 22,3 millions de personnes seraient âgées de 60 ans ou plus soit plus 80 % en 45 ans. C'est entre 2006 et 2035 que cet accroissement serait le plus fort de 12,8 à 20,9 millions.[Insee] • Entre 60 et 69 ans, seulement 2,1 % des personnes sont dépendantes, c’est le cas de 10,5 % des personnes de 80 ans, de 18,3 % de celles de 85 ans et de 30,2 % de celles âgées de 90 ans. Jusqu’à 85 ans, 9 personnes sur dix vivent à domicile. • 39 % des hommes et des femmes de plus de 65 ans sont membres d’une association. • Les plus de 50 ans détiennent plus de 60 % de la richesse nationale. • Consommation/loisirs : Les sexagénaires représentent 60 % des départs en voyages organisés, le quart des trajets en avion, 70 % des achats de camping-cars, 80 % des ventes de voiture haut de gamme et 50 % du marché des produits de beauté.[Credoc]. 77 • Les quinquagénaires dépensent 17,3 % de leur budget en décoration pour leur intérieur et 15,9 % pour les livres ou les CD. 41,6 % des plus de 50 ans préfèrent les publicités complètes et très informatives. 58,7 % aiment qu’elles soient claires et distinctes, 48,1 % attendent qu’elles donnent des informations sur les produits et 33,6 % veulent qu’elles montrent le savoir-faire de la marque. Source : Interdeco. • 70 % des 50 ans et plus déclarent être plutôt tentés par des produits traditionnels lorsqu’ils font leurs achats, 25 % par de nouveaux produits. Source : Francoscopie 2001 Créez une offre spécifique pour les seniors • Une population hétérogène aux besoins très divers intégrant toujours la mobilité, la technologie un contexte et une communication adaptés : • Consommation/loisirs : aide aux achats, produits & services santé, beauté & bien-être • Tourisme • Dépendance : domotique, logements adaptés, structures d’accueil “comme à la maison” avec lien intergénérationnel. • Formations aux technologies Prospective Focus 5 : les jeunes Les jeunes de 15 à 18 ans vont bien, ils pensent à leur avenir et ont des projets. Les réponses des ados au climat d’incertitudes ne semblent pas être l’angoisse ni la sur-inquiétude. Peu croient au principe d’égalité des chances, beaucoup se disent inquiets sur l’avenir de la société. Ils se révèlent pragmatiques et témoignent d’un goût pour le concret et la proximité [mon cercle : moi, ma famille]. 85 % s’estiment favorisés car ils ne “manquent de rien”. [Insee] • Un creuset important, souvent prescripteur au sein de la famille, mais très volatile. Ils affirment leur identité et leurs codes au travers de l’appartenance à une marque. On assiste au développement du marché auprès des 0-2 ans. • Génération hypertechnologique au mode de vie interconnecté : De l’ultra technologie qui permet de vivre sans fil, mais relié à sa communauté toujours et partout > des développements autour des mobiles multifonctions, jeux vidéos pour s’affirmer dans un monde virtuel, Internet. Aux USA, développement de sites virtuels où ils peuvent faire vivre un animal avatar. • Lignes de vêtements : ? des articles textiles féminins sont vendus aux 13-24 ans. • Produits bons pour la santé & attractifs répondant aux problèmes d’obésité. En bref, des consommateurs boulimiques, un public pourtant très critique et très évolutif qui demande une grande réactivité. Focus 6 : l’empreinte écologique • Encore un marché restreint mais qui imprègne peu à peu toutes les strates économiques à condition de ne pas être seulement “tendance”… • Nouveaux matériaux, respectueux de l’environnement et générateurs d’économies d’énergie • Produits cosméto-bio • Recyclage, produits seconde vie Focus 7 : métiers de demain • Formations aux technologies & assistance informatique personnelle • Métiers de l’intermédiation facilitateurs du quotidien • Métiers du tourisme : un gros potentiel en France mais pas assez professionnalisé et personnalisé • Métiers traditionnels à moderniser, réinventer : faire revivre les savoir-faire des métiers manuels et de l’artisanat et offrir un service global et réactif. • Métiers médicaux et paramédicaux 78 • Métiers tournés vers la prise en charge de la petite enfance, et du temps périscolaire • Les services aux entreprises : sécurité, recyclage, conciergeries, etc. D’une façon assez large, des métiers qui sont des “services à la personne ou aux entreprises”, des domaines où la qualité des savoir-faire et du service rendu repose sur la confiance, l’efficacité, la disponibilité. Misez sur qualité et qualification pour réussir. Vos facteurs clés du succès 6 • Pour tout et en tout : du service, encore du service, toujours du service…et de la technologie Un conseil : n’ayez pas peur de mettre en avant votre personnalité, vos valeurs, vos convictions dans votre projet. Vous êtes au cœur de la réussite de votre projet ! En bref : écoutez, surprenez, innovez, soyez intuitif, réinventez, rassurez, facilitez, soyez hyper réactif. Prospective • Pour un produit ou service : simplicité, honnêteté, accessibilité, fiabilité, qualité, responsabilité, ouverture, flexibilité, sensibilité, sens, prix à la juste valeur… • Pour un commerce : services +, sur mesure, à taille humaine, en tout lieu et à tout moment de la vie, mise en scène, networking… • Pour le créateur : observer et être ouvert, partager, rester souple, savoir rompre les codes et les règles, aller pas à pas, s’engager, être responsable, promouvoir des valeurs fortes, savoir sortir du tarif unique… Repères prospectifs sur les Antilles francaises Le travail documentaire sur les DOM TM a été réalisé au Conseil supérieur de l’Ordre des Experts-comptables par la cellule Veille et prospective pour alimenter la réflexion sur le développement des marchés du futur dans les territoires ultramarins français. Il ne s’agit en aucun cas d’une prise de position, d’un avis de l’Institution, mais bien d’un assemblage de différents points de vue collectés dans des sources très diverses. L’objectif est de permettre la réalisation d’une présentation des opportunités offertes dans les territoires d’outre-mer aux créateurs ou futurs créateurs d’entreprise en leur apportant un certain nombre de clés tant économiques que sociologiques qui les inciteront à humer l’air du temps, à saisir les tendances et à transformer les atouts de leur région, de leur culture, en opportunités de business. Cette recherche a permis de mettre en exergue un certain nombre de difficultés structurelles mais aussi de nombreux atouts favorables à la création d’entreprise. La bonne connaissance de cet état des lieux est une base nécessaire à la réussite de tout projet, sans se voiler la face tout en gardant confiance et l’élan créateur. L’étude des marchés du futur, jusqu’à présent plutôt orientée sur le marché de la métropole ne peut évidemment s’appliquer totalement aux DOM TOM en raison de certaines divergences socioéconomiques. Cependant, les tendances qui traversent la société civile se retrouvent à l’identique d’une manière générale, de façon plus ou moins marquée, selon les cas. On peut noter, par exemple, la baisse de la solidarité, le sentiment de solitude ou d’isolement, le besoin de protection ou d’accompagnement dans le quotidien qui sont des courants communs. Autour de ces phénomènes de société, des activités peuvent être développées, des niches spécifiques aux DOM TOM peuvent également être proposées : autour du tourisme, un accueil plus personnalisé, des packs touristiques mis au point avec les destinations voisines, des centrales de réservation, le e-tourisme, l’écotourisme, la mise en valeur du patrimoine naturel local ; l’accompagnement aux nouvelles technologies ; le développement de la qualité [accompagnement pour la certification, etc.] ; le transport interîles ; le logement individuel, de sa conception à son aménagement intérieur ; la banane réinventée ; la valorisation des produits locaux et de l’artisanat ; l’entretien courant de la voiture… Depuis les années 60, les Antilles sont marquées par une baisse de la fécondité et une forte émigration vers la métropole. Mise à part la décennie 80, caractérisée par de nombreux retours au pays, cette évolution perdure. Les femmes ont moins d'enfants et les jeunes quittent leur île pour poursuivre leurs études ou entrer dans la vie active. Ainsi, entre 1990 et 1999, le solde des entrées-sorties présentait un déficit de 20 000 personnes. 79 Focus Guadeloupe Prospective • La Guadeloupe ne gagnera plus que 1 500 habitants par an à l’horizon 2030, contre 4 000 en l’an 2000. • La balance des naissances et des décès se dégradera. Mais, elle restera encore légèrement positive. • Le solde migratoire redeviendra positif du seul fait du retour des plus âgés. • L’île franchira le cap du demi-million d’habitants en 2030. • En 2030, le tiers de la population des Antilles aura plus de 60 ans, contre 15 % en 2000. On dénombrera aux Antilles 130 000 personnes de 75 ans et plus, au lieu de 40 000 actuellement. • Ce constat est toutefois moins marqué pour la Guadeloupe que pour la Martinique qui elle pourra ainsi devenir l’un des départements français les plus âgés, alors qu’il figure aujourd’hui parmi les plus jeunes. • Plus de seniors, moins de juniors : les moins de 15 ans ne composeront plus que 17 % de la société antillaise [25 % en 2000]. • Stabilisation puis baisse du nombre d’actifs d’ici à 2030, avec une baisse moins significative en Guadeloupe qu’en Martinique. • Le taux d’activité passera de 45 % à 37 %. • Les actifs seront plus âgés : l’âge médian passera de 38 à 42 ans. Le vieillissement est loin d’être aussi fort qu’en Martinique. Le marché du travail sera fortement influencé par ce contexte démographique. Focus Martinique Deux fois plus de seniors • La Martinique ne gagnera plus d’habitants en 2030, alors qu’elle en a gagné 2 500 en 2000. • À l’horizon 2030, décès et naissances se compenseront strictement. • C’est le vieillissement, trait majeur de l’évolution récente de la démographie martiniquaise, associé au maintien de la fécondité à 1,8 enfant par femme qui conduisent à cette résorption de l’excédent naturel de population. • Dans le même temps, le solde migratoire initialement négatif se rééquilibrera du fait, comme en Guadeloupe, du retour des plus âgés. Au total, 410 000 habitants vivront en Martinique en 2030. • En 2030, le tiers de la population des Antilles aura plus de 60 ans, contre 15 % en 2000. On dénombrera aux Antilles 130 000 personnes de 75 ans et plus, au lieu de 40 000 actuellement. • La Martinique pourra ainsi devenir l’un des départements français les plus âgés, alors qu’il figure aujourd’hui parmi les plus jeunes. Même constat, moins marqué toutefois pour la Guadeloupe. • Plus de seniors, moins de juniors : les moins de 15 ans ne composeront plus que 17 % de la société antillaise [25 % en 2000]. • Stabilisation puis baisse du nombre d’actifs d’ici à 2030. • 150 000 actifs en Martinique en 2030. • Le taux d’activité passera de 45 % à 37 %. • Les actifs seront plus âgés : l’âge médian passera de 38 à 42 ans. Les seniors Secteur difficile à promouvoir, du moins pour l’instant ou pour seulement une petite frange de la population puisque la plupart des seniors actuellement sont soit obligés de continuer à travailler pour s’en sortir, soit sont dépendants du minimum vieillesse. Donc plutôt une niche très restreinte ou avec un développement à long terme. 80 Créer pour les seniors Une population hétérogène aux besoins très divers intégrant toujours la mobilité, la technologie, un contexte et une communication adaptés : • Consommation/loisirs : aide aux achats, produits & services santé, beauté et bien-être • Accompagnement au quotidien • Dépendance : domotique, logements adaptés, structures d’accueil “comme à la maison” avec lien intergénérationnel • Formations aux technologies Les jeunes Les jeunes de 15 à 29 ans sont moins nombreux en 1999 qu'en 1990, ils représentent 21 % de la population soit 7,9 points de moins qu'en 1990. La principale cause de cette baisse sérieuse est celle de la natalité qui affecte depuis longtemps la Martinique. La situation des jeunes depuis 1990, s'est modifiée. La durée des études s'allonge, l'entrée sur le marché du travail est plus tardive et les jeunes sont de plus en plus diplômés. En 1999, 70,9 % des jeunes de 15 à 24 ans sont étudiants ou scolaires contre 54,6 % en 1990 : c'est plus que la métropole qui en recense 67,2 %. L'importance du chômage dans cette tranche d'âge peut [entre autre] ne pas inciter ces jeunes à entrer dans la vie active, ils prolongent ainsi leur scolarité. Toujours en 1999, 33 % ont au moins le baccalauréat, soit 2 fois plus qu'en 1990. Malgré ce rattrapage, la Martinique reste en deçà de la métropole qui recense 50 % de jeunes de cette tranche d'âge titulaires au moins de ce diplôme. • Un creuset important, souvent prescripteur au sein de la famille, mais très volatile. - Ils affirment leur identité et leurs codes au travers de l’appartenance à une marque. - Génération hypertechnologique, au mode de vie interconnecté : de l’ultra technologie qui permet de vivre sans fil, mais relié à sa communauté toujours et partout. Créer pour les jeunes Les jeunes de 15 à 18 ans vont bien, ils pensent à leur avenir et ont des projets. - Les réponses des ados au climat d’incertitudes ne semblent pas être l’angoisse ni la sur-inquiétude. - Peu croient au principe d’égalité des chances, beaucoup se disent inquiets sur l’avenir de la société. - Ils se révèlent pragmatiques et témoignent d’un goût pour le concret et la proximité [mon cercle : moi, ma famille]. - 85 % s’estiment favorisés car ils ne “manquent de rien”. [Insee] • Des consommateurs boulimiques, un public pourtant très critique et très évolutif qui demande une grande réactivité. Prospective • Des développements autour du téléphone mobile multifonctions, jeux vidéos pour s’affirmer dans un monde virtuel, Internet. - Aux USA, développement de sites virtuels où ils peuvent faire vivre un animal avatar - Lignes de vêtements : 1/4 des articles textiles féminins sont vendus aux 13-24 ans - Produits bons pour la santé & attractifs répondant aux problèmes d’obésité L’empreinte écologique La préservation de l’environnement est extrêmement importante pour les DOM TOM : éviter le bétonnage du littoral, préserver la faune et la flore qui sont des atouts d’attractivité. La gestion des déchets de tous ordres est essentielle et reste à développer. L’utilisation des énergies renouvelables encore très peu répandue sera un atout important alors que la majorité de l’énergie provient encore du pétrole, que ce soit pour les transports [la voiture est incontournable], mais aussi pour la gestion énergétique des locaux. Des développements possibles également pour tout ce qui touche au traitement de l’eau. Créer durable Encore un marché restreint mais qui imprègne peu à peu toutes les strates économiques à condition de ne pas être seulement “mode”… • Nouveaux matériaux, respectueux de l’environnement et générateurs d’économies d’énergie • Produits cosmeto-bio • Recyclage, produits seconde vie 81 Métiers de demain Le marché de la construction & BTP fonctionne bien, et est plutôt sur une pente ascendante. Désir des habitants d’acquérir leur logement individuel. Prospective Créer demain • Formations aux technologies & assistance informatique personnelle • Métiers autour du logement individuel : de sa conception, construction à sa décoration • Métiers de l’intermédiation facilitateurs du quotidien • Métiers du tourisme : un gros potentiel en France et dans les DOM TOM, mais pas assez professionnalisé et personnalisé • Métiers traditionnels à moderniser, réinventer : faire revivre les savoir-faire des métiers manuels et de l’artisanat et offrir un service global et réactif • Métiers médicaux et paramédicaux • Métiers tournés vers la prise en charge de la petite enfance, et du temps périscolaire • Les services aux entreprises : sécurité, recyclage, conciergeries • Accompagnement pour obtenir les certifications en matière de qualité D’une façon assez large, des métiers qui sont des “services à la personne ou aux entreprises”, des domaines où la qualité des savoir-faire et du service rendu repose sur la confiance, l’efficacité, la disponibilité. Tourisme Repères sur le secteur La Guadeloupe, y compris les Îles du Nord, reçoit plus d’un million de touristes par an. Le poids du tourisme dans l’économie peut être estimé à 10% du PIB régional compte tenu du poids du secteur des hôtels-restaurants [5%], du transport [4% dont une part liée au tourisme], de certains services aux particuliers [2%] et du commerce [12% dont une part liée au tourisme]. Une étude réalisée par l’Insee en collaboration avec l’Iedom a montré qu’une baisse de 10% du nombre de touristes une année entraîne une baisse de 0,6 point du PIB guadeloupéen, touchant ainsi toute l’économie. E-Tourisme Le tourisme doit préserver l’authenticité : offrir de partager un mode de vie local > préservation de l’environnement > revenu d’appoint pour l’habitant… Miser sur les atouts qui vont assurer le dépaysement, la chaleur relationnelle… • Centrales de réservation • Intermédiation entre les touristes potentiels et les offres de chambre chez l’habitant • Site permettant de packager un séjour combinant différentes cultures avec les destinations proches • Transport inter-îles par bateau • Valorisation des produits locaux et de l’artisanat : trouver de nouveaux débouchés pour la banane • Offrir des séjours personnalisés à l’écoute des attentes d’authenticité Utiliser la Toile pour s’assurer une vitrine attractive ouverte sur le monde… faire savoir ! 82 Ecotourisme Proposer de “voyager autrement” et de découvrir tout en respectant : • une nature exubérante et exceptionnelle, • des traditions riches, • la langue créole, • la gastronomie, • la population et ses diversités, • un patrimoine architectural méconnu. “Il y a des fleurs partout pour qui veut bien les voir” Matisse Penser une nouvelle offre touristique, plus diversifiée, plus intégrée à la vie locale et à ses habitants pour que tous profitent des fruits du moteur économique que représente le tourisme. Nouvelles technologies : la gestation d’une autre relation client La profession a fait preuve depuis 20 ans d'une formidable capacité d'intégration des différentes vagues de nouvelles technologies, modifiant progressivement la relation client [modernité]. On constate que les nouveaux usages des technologies vont être de plus en plus un facteur de différenciation d'un pays à l'autre, d'une entreprise à l'autre, d'un cabinet à l'autre. Aussi, il convient d'être en alerte sur les usages des technologies même dans des univers éloignés de l'expertise comptable l'innovation se propagera immédiatement chez nos clients et nous nous devrons toujours d’être en phase et même en avance. La vitesse de propagation s'accélère sur des cycles de plus en plus courts, il faut donc être vigilants et anticiper pour être prêts. Le maillage des technologies dans notre vie quotidienne favorise l’émergence de comportements nouveaux. Notre rapport au temps évolue, notre organisation personnelle et professionnelle se modifie en profondeur. Voilà qui préfigure d’une relation client future différente. Imaginez le distributeur de glace du futur : il analyserait votre voix, détaillerait votre niveau de stress, de bonheur ou mal être, et, en fonction de ses calculs mathématiques, vous servirait une petite, moyenne ou grande portion de crème glacée. Drôle de futur ? Nous ne sommes pourtant pas dans l’avenir. Demitrios Kargotis, un artiste anglais vient de présenter cette machine au festival autrichien Ars Electronica, référence en matière d’arts et de nouveaux médias. Ludique certes, ce distributeur n’en est pas moins très révélateur des voies ouvertes par la technologie. A toutes les époques, l’art a anticipé les tendances à venir. Cette année, le thème du festival Ars Electronica s’intitulait : “Adieu à la vie privée”. Nous voici en pleine problématique du futur des nouvelles technologies dans la société et le business : plus performantes, plus capteuses d’informations personnelles, elles sauront demain anticiper les besoins des clients, définir en amont leurs envies. Prospective 7 Homo Technologicus Aujourd’hui déjà, nous sommes cernés par les outils, les aides et les gadgets électroniques. En France, les instituts d’études Médiamétrie et GfK estiment à presque 55 % le pourcentage de foyers équipés d’ordinateurs – contre 32,3 % début 2001. Selon l’Arcep, l’autorité de régulation des télécoms, au 30 juin 2007 on recense 14,25 millions d’abonnements au Web à haut débit en France, soit une croissance de 28 % comparé à la même époque en 2006. Enfin, en termes d’habitudes de travail, tous métiers confondus, les recherches en ligne se sont vite imposées comme des nouveaux réflexes. 45 % des Européens passent ainsi plus de 2 heures par jour sur le Web pendant leur temps de travail, note une récente étude Comscore. On pourrait multiplier chiffres et études. Entre votre PDA, votre connexion Wifi, votre GPS, votre appareil photo numérique et votre mobile bien sûr, vous êtes déjà un homo technologicus accompli. Et sans parfois vous en rendre compte, vous participez à votre manière à la révolution nomade qui est en marche. Rien de bien sanglant ou brutal pour autant : vous devenez, lentement mais sûrement un accro de la techno ! Peut-être pas encore comme ces jeunes Japonais qui vivraient dramatiquement le fait de déconnecter leur portable. Cette action terrible les couperait de tout contact immédiat avec leur bande, les empêcherait d’entrer dans leur monde à eux, celui qu’a permis le mobile, un monde où les parents ne sont pas admis, et qui s’insère secrètement pourtant dans la vie quotidienne de la famille. Mais vous êtes sûrement déjà touchés par d’autres habitude : celle de consulter vos e-mails de plus en plus souvent, de surfer sur le Web quel que soit le lieu où vous vous trouvez, ou encore de ne pas réussir, pendant vos congés, à laisser votre portable ou votre mobile professionnel chez vous. Est-ce grave docteur Si oui, toute la société est bien malade ! L’arrivée des êtres virtuels Pour les enfants et adolescents en 2007, l’affection serait beaucoup plus avancée. En prenant simplement l’exemple du téléphone mobile, 89 % des 15-17 ans et 70 % des 12-14 ans sont déjà équipés, selon l’association française des opérateurs mobiles. Et cette population envoie en moyenne par mois 120 SMS. Sur le Web, les ados sont les rois des échanges permanents et instantanés via Messenger et des consultations et créations de blogs sur des sites comme MySpace. Leur environnement les prépare d’ailleurs à favoriser le développement d’un monde sans coutures temporelles. Un dessin animé comme Code Lyoko, destiné aux préados, montrent la double vie d’une bande de copains, entre un monde réel et un monde virtuel. En soi, c’est un scénario romanesque assez classique, de plonger volontairement ou non dans un autre monde. La quatrième dimension en est un autre exemple. La différence est qu’aujourd’hui, c’est “réellement” possible. Les avatars – personnages virtuels – de Second Life ne diront pas le contraire. Il vous suffit de télécharger le logiciel Second Life – SL pour les initiés – pour entrer dans un monde parallèle. Vous voilà homme ou femme, introverti ou extraverti, à vous 83 Prospective construire une existence fantasmée. Et comme dans la vraie vie, l’argent devient roi dans SL. Car il vous faut des dollars locaux, des Linden dollars, échangeables en dollars sur la bourse SL, si vous voulez que votre avatar évolue. Quelques personnes dans le monde sont devenues riches pour de vrai en construisant des maisons de luxe virtuelles ou en montant des affaires, comme des casinos ou restaurants. Et comme dans la vraie vie, la politique s’invite en meetings dans SL, les entreprises y recrutent, les équipes du tour de France y concourent. Peut-être que Second Life finira par imploser, comme dans un conte, gangrené par les vices – la prostitution par exemple s’y développe, moyen facile pour les avatars de gagner de l’argent ! Mais en tout cas, le phénomène des échanges virtualisés n’est pas prêt de s’arrêter. “Dans le domaine des jeux et des univers en ligne, ces univers vont devenir persistants. Par exemple, un joueur commencera une partie d’un jeu dans son salon, la continuera dans la rue, pendant ses transports, et même au bureau”, assure Malo Girod de l’Ain, spécialiste des nouvelles technologies dans son ouvrage 2010 Futur Virtuel8. Nous avons bien aujourd’hui souvent au moins 3 adresses e-mails différentes. Pourquoi pas 3 avatars différents qui seront programmés pour qu’en notre absence, ils continuent leurs vies sans nous ? Car la prochaine des révolutions sociales sera peut-être celle des robots, quel que soit le nom qu’on leur donnera, prolongement des humains, qui seront chargés de tâches et objectifs à atteindre. “De plus en plus souvent, nous serons en contact avec des êtres virtuels. C’est déjà le cas aujourd’hui avec des êtres très primitifs [répondeurs, assistants bancaires automatiques]. Demain, ces assistants deviendront cent fois, mille fois, un million de fois, plus intelligents. Saurons-nous les reconnaître ? Comment réagirons-nous ?” se demande Malo Girod de l’Ain. Le temps recomposé Ne vous y trompez pas, nous sommes à l’aube de ce futur là. Vous-même connaissez ou êtes utilisateurs d’un réseau social professionnel, comme Viadeo ou LinkedIn. Cette fois, c’est votre vraie identité que vous donnez, pour créer votre fiche et vous relier à vos contacts professionnels. En partant de l’adage que “les amis de mes amis sont mes amis”, vous pouvez ainsi contacter par le biais de votre réseau d’autres affiliés, pour leur proposer une association, vos compétences ou un simple échange. Voici d’un coup votre vie professionnelle virtualisée et un nouveau moyen de développer rapidement votre carnet d’adresses. Désormais, nos vies privées, personnelles, professionnelles, s’entremêlent par le biais d’outils, de réseaux, de moyens de contacts nouveaux. Les réflexions sur l’urbanisme prennent en compte cette évolution. Car avec le mobile ou encore le Wifi, qui permet l’accès au Web partout, l’utilisation même des lieux physiques change. “Aujourd’hui, un nouveau type de mixité est en train de voir le jour dans les espaces urbains contemporains, alimenté par la profusion des nouvelles technologies de l’information et de la communication : l’”hybridation” ou l’entremêlement plus serré – certains parleraient d’effacement des frontières – de la vie quotidienne, du travail et du jeu”, notent Carlo Ratti et Daniel Berry, dans le livre collectif Interactive cities9. Nous entrons ainsi dans une approche du temps moins linéaire, plus dispatchée. Bruno Marzloff notait déjà en 2003 dans la revue Marketing magazine, qu’avec le mobile l’autonomisation des individus a été poussée à l’extrême : “Le régime collectif du temps n’existe plus : chacun d’entre nous construit sa propre stratégie personnelle du temps car nos plannings, personnels et professionnels, se chevauchent et s’imbriquent en permanence.” Et si nous avons parfois du mal à accepter cette évolution, c’est que nous avons été élevé dans le principe qu’il faut séparer les vies, préserver du temps 100 % personnel, comme si planait une menace de stress néfaste et de surmenage. Et si nous faisions erreur ? Si au lieu de morcellement on entrait dans une ère de réconciliation de nos temps de vie, personnels et professionnels ! Certains se font l’écho de cette vision optimiste d’une nouvelle manière de travailler. “Pour moi, dans les 10 à 15 ans à venir, il est évident que nous travaillerons 24h sur 24h ! lance Philippe Niewbourg, spécialiste des nouvelles technologies. Et que les entreprises auront besoin d’être à disposition de leurs clients en permanence. Cela veut dire que nous travaillerons de manière plus éclaté, peut-être avec des contacts automatisés. Et je considère, pour le pratiquer moi-même qu’éclater ses horaires de travail permet de vivre plus harmonieusement. Etre capable de travailler à distance de n’importe où, permet de vivre là où on l’a choisi. Je crois ainsi très fortement au retour en grâce des campagnes !” La conquête de la confiance client Dans ce futur paysage, comment se comportera donc le client, déjà, habitué aujourd’hui aux relations à distance et à une réponse quasi immédiate à la moindre de ses demandes ? Comme l’explique Philippe Nieuwbourg la prochaine étape sera sûrement celle de l’anticipation des besoins du client. Voici le distributeur de glace qui refait son apparition ! Bien sûr cette étape là va aller avec l’acceptation par le client, de transmettre à son interlocuteur des informations personnelles. Les acteurs du marketing mobile travaillent en permanence sur ces questions. Avec une lettre, les offres commerciales sont 8/ 2010, Futur Virtuel, Editions M2 Editions, 2005. 9/ Interactive Cities, sous la direction de Valérie Châtelet. Editions Hyx.Février 2007. 84 lancés, comme Spock.com en sont les premiers exemples. Ce site ne fait, certes, que recueillir toutes les données présentes publiquement en ligne sur une personne. Vous taperez votre nom, comme aujourd’hui dans Google, et vous verrez une fiche sortir sur vous-même. Vos traces numériques sont déjà partout, sur votre portable, votre passe professionnel ou de transport, vos ordinateurs, vos assistants personnels et vos réseaux sociaux et contributions en ligne. Vous n’êtes plus anonymes. L’avenir nous dira si, aux yeux de la société, c’est un mal ou c’est normal ! En termes de business en tout cas, il va falloir intégrer toutes ces nouvelles donnes : revoir l’organisation du travail en anticipant le développement du télétravail ; mettre en place des politiques marketing, nouvelles, non plus basées sur les catégories socioprofessionnelles mais sur les canaux privilégiés de contact des clients et leur maturation à l’égard des nouvelles technologies. Prendre enfin en compte le potentiel de la nouvelle force des clients, qui par le biais de sites de partages d’opinions peuvent mettre en garde les autres consommateurs sur une pratique ou un produit. Autant de chantiers en ébullition déjà dans les entreprises pionnières. Prospective arrivées à la porte du client, dans sa boîte aux lettres ; avec un e-mail elles sont tombées au cœur de son foyer, sur l’ordinateur familial, mais avec un SMS, elles se glissent au creux même de sa main ! Localisé partout où le client se rend, par l’intermédiaire de son mobile, il suffit de lui transmettre un petit SMS lui proposant, à son passage devant son magasin de sports préféré, une offre de réduction sur ses articles habituels. Les technologies sont au point pour faire ce type d’offres mais les protecteurs de la vie privée veillent. Cependant, il se peut fort bien, l’évolution des mentalités aidant, que le client change sa perception des choses et voit dans ce type de proposition une aide dans son organisation personnelle. C’est ce que Bruno Marzloff croit : “la stratégie d’organisation du quotidien devient tellement complexe que le consommateur va apprécier des services qui lui faciliteront la vie, qui vont le soulager dans son organisation. En fait, le plus important pour les marques est de passer un deal avec le consommateur. Ce contrat doit non seulement être gagnant pour les deux parties mais aussi totalement transparent.” Si la transparence est bien là, une nouvelle relation client, anticipative, verra le jour. Mais tout ne va pas pour le mieux dans le meilleur des mondes. La perte de vie privée guette malgré tout. Des sites, récemment La vision de Philippe Nieuwbourg “La prochaine évolution dans la relation client sera celle de l’anticipation des besoins.” Philippe Nieuwbourg, spécialiste des technologies de l’information, est directeur du tout récent musée de l’informatique installé sur le toit de l’Arche de La Défense – qu’il a créé en tant que président de l’association Antémémoire. Il est par ailleurs fondateur et animateur de multiples communautés professionnelles en ligne. Etes-vous d’accord avec l’adage qui dit que l’innovation technologique est de plus en plus rapide ? Cette notion de rapidité est très relative ! L’appréciation de la vitesse dépend toujours de la durée de temps que l’on regarde. Si l’on reprend l’histoire de la technologie, on peut noter trois évolutions majeures : les lampes, tubes à vide, remplacées par les transistors, remplacés eux même en 1971 par les microprocesseurs. Et aujourd’hui, nous sommes toujours dans cette même veine technologique de 1971. La technologie est la même ! Du côté de l’ordinateur, où sont les évolutions ? Dans les écrans, plus grands, plus larges, mais on projette toujours l’image sur un écran, même s’il s’agit d’une table* ou d’un mur. Quelle sera la prochaine révolution alors ? Je pense que le prochain grand pas sera celui de l’interface utilisateur sans écran, l’utilisateur sera à l’intérieur d’un environnement 3D, comme celui de votre bureau aujourd’hui, projeté par exemple au dessus de lui. Si on parle cette fois des usages des nouvelles technologies, qui se sont généralisés : quelles conséquences percevez-vous en terme de relation client ? Nous avons déjà atteint l’instantanéité de la relation. En terme de vitesse de réactivité, on est pas loin d’avoir atteint la limite. L’exemple des cybermarchés est intéressant à cet égard : ils ont réduit au maximum le temps de la commande, sa facilité ainsi que le temps et la logistique de préparation. Mais ils ne pourront pas compresser ce qu’on nomme “le dernier kilomètre”, la livraison finale au client, entre l’entrepôt et le domicile. Et demain, comment va évoluer la relation client ? On peut imaginer que l’objectif demain sera d’être capable de prévoir ce dont le client a besoin. Aujourd’hui nous fournissons déjà, par tous nos terminaux les informations qui permettraient aux entreprises dont nous sommes clients, d’anticiper nos besoins. Est-ce que cette idée, de l’anticipation des besoins client, n’est-elle pas dangereuse, en terme de données personnelles ? Vous savez, les mentalités vont évoluer. Au début de l’automobile tout le monde pensait que le corps humain ne pourrait pas supporter une vitesse supérieure à 10 km/h ! Notre cerveau n’est pas forcément capable de comprendre et d’imaginer les usages futurs. * en mai dernier, Bill Gates, le fondateur de Microsoft, a présenté une table – écran tactile qui interagit avec les périphériques, appareil photo ou portable, qui sont posées dessus. 85 La vision de François Bellanger : “Le business modèle des opérateurs mobiles va exploser” Vous revenez d’un tour du monde d’études, entre autres, de la mobilité, de ses usages et pratiques. Avez-vous été étonné par certains comportements ? Au Japon aujourd’hui un jeune qui a perdu son téléphone mobile, ou qui a omis de le recharger, est un paria ! Car il ne peut plus être au courant des mouvements de sa bande, des rendez-vous donnés à l’aide uniquement de SMS, dans les cafés. La pratique de se déconnecter par exemple est insupportable. Prospective Avez-vous au contraire constaté des freins à la mobilité dans d’autres pays du monde ? En Inde, je me suis demandé par exemple pourquoi les utilisateurs de portable, hommes d’affaires par exemple, laissaient sonner leurs portables sans répondre. Et bien c’est tout simplement car les relations sociales dans ce pays sont très réglementées et les rapports sociaux assez violents, en fonction de la caste d’appartenance de la personne. Les hommes d’affaires ne répondent pas, par peur de ne pas savoir qui les appellent, de ne pas savoir quelle première attitude adopter ne sachant pas qui est au bout du fil. Les différences que l’on constate, de pays à pays, sont ainsi surtout dues à des cultures ou éducations différentes. Un petit exemple : en Amérique Latine, il est tout à fait normal et accepté de répondre à son portable qui sonne en pleine séance de cinéma, et même de parler fort. Vous mettez en garde actuellement les opérateurs de téléphonie mobile. Pouvez-vous nous en expliquer les raisons ? Il y a quelques années, j’ai organisé une conférence qui s’intitulait : et si Orange était mort ? Cela a fait rire tout le monde. Et pourtant, je pense que nous sommes aujourd’hui à un tournant important. Deux modèles s’affrontaient : celui d’un côté du modèle japonais, de la téléphonie mobile payante et celui du modèle américain du Wifi gratuit. Le tout dernier Ipod Nano qu’a sorti Apple intègre pourtant le Wifi. Si on rajoute du Skype, voici l’accès donné aux utilisateurs d’objets nomades du Web et de la téléphonie gratuite. Qui s’impose actuellement comme les marques mondiales de la mobilité ? Apple et Google. Quand les étudiants chercheurs imaginaient auparavant la voiture du futur, ils pensait à une voiture Sony. Aujourd’hui, ils inventent des voitures Google. Kit technologique du travailleur nomade En pratique, travailler nomade veut dire principalement deux choses : s’équiper léger et utile. Halte à la tentation technologique : ne multipliez pas les équipements et prenez le temps amont de la réflexion pour choisir des outils adaptés à vos besoins. Car plus on est nomade, plus on entrelace ses vies, personnelles et professionnelles. Avec un peu d’aide technologique, le nomade est un schizophrène assumé et heureux… Le poste de travail • L’ordinateur : un portable bien sûr, suffisamment léger et compact pour l’emporter avec vous en cas de besoin et avec un écran suffisamment grand pour vous tenir lieu d’ordinateur de bureau. Si vous avez un bureau avec un PC fixe, vous pouvez opter pour un ultraportable, équipé d’un écran de 11 à 13 pouces et pesant moins de 2 kg. Pensez à prendre une batterie supplémentaire ou longue capacité. Pour un seul équipement – au bureau comme en déplacement – préférez la famille des “portables”, avec un écran de 13 à 17 pouces et un poids de maximum 4 kg. Vérifiez bien l’autonomie de la machine – en général de 2 à 4 heures – et sa connectivité. Les portables sont tous Wifi aujourd’hui. Choisissez en un qui gère la norme g [rapide], voire la n [très haut débit] proposé en option sur les derniers modèles. Pour vous connecter à un réseau sans fil dans la capitale testez le réseau gratuit développé par la mairie : www.wifi.paris.fr. Et il existe de nombreux autres lieux, cafés et hôtels qui mettent à disposition gracieusement leurs réseaux : le site web www.cafes-wifi.com les recense. 86 Le Journal du Net répertorie pour sa part tous les hotspots lieux équipés de bornes Wifi - gratuits ou payants de France: www.journaldunet.com/wifi. • Pour améliorer votre poste de travail le plus habituel – votre bureau ou votre domicile – vous pouvez vous équiper d’un clavier et souris sans fil. En rehaussant votre portable, vous bénéficierez ainsi du confort de travail d’un PC. • L’imprimante : à choisir en fonction de vos besoins. S’ils sont uniquement professionnels, et pour du texte essentiellement, préférez une petite laser monochrome. Surtout s’il vous arrive d’imprimer des documents longs. Plus chère à l’achat, les imprimantes laser ont l’avantage d’être bien plus rapides que leurs sœurs à jet d’encre. Les cartouches vous reviendront chères mais dureront un an – tandis que les consommables des “jet d’encre”, à changer très souvent, représentent un vrai budget. La gestion des documents, des contacts et des e-mails • Pour la sauvegarde de vos documents, optez pour le plus simple et le plus pratique : un disque dur externe sur lequel vous dupliquez régulièrement tous vos fichiers. Une sécurité indispensable. Vous pouvez très bien garder ce disque dans un endroit différent de votre ordinateur portable – à la maison si vous avez un bureau par exemple. Afin d’éviter la perte d’informations précieuses en cas de vol ou de destruction. • La gestion des e-mails : là encore, optez pour le plus simple : un logiciel unique de messagerie type Outlook sur votre poste sur lequel renvoie, le cas échéant, vos différentes adresses e-mails. Définissez en amont votre stratégie e-mail : une adresse Google Mail pour certains type de contact, hotmail pour des inscriptions un peu aléatoires à des newslettesr, etc. Mais essayez de ne pas trop vous disperser et réservez votre principale adresse e-mail pour vos contacts importants. Ainsi, quand vous serez à l’extérieur, il vous suffira de consulter un seul webmail. • Le carnet d’adresses. Pour cet outil vital, le plus simple est encore si ce n’est déjà fait de vous équiper d’un assistant personnel ou PDA, relié à votre portable pour dupliquer automatiquement votre base de contacts. Vous ferez ainsi vos adieux, si ce n’est déjà le cas, à une version papier de votre agenda. Pensez également, si vous travaillez en réseau avec une équipe distanciée, ou pour votre agenda personnel, à vous créer un petit agenda en ligne – tous les principaux portails en proposent des gratuits – partagé par les personnes de votre choix. Pratique et consultable par tous à distance. Les outils mobiles : assistant personnel et téléphone mobile • Comment bien choisir son assistant personnel ? Tout d’abord, voulez vous un simple assistant ou un smartphone, c'est-à-dire un 2 en 1, assistant et téléphone ? Le débat fait rage. A vous de choisir en fonction de votre organisation personnelle. Si votre mobile vous sert aussi pour votre vie privée, vous préférerez peut-être diviser les deux appareils, pour ne pas être encombré par un smartphone, nécessairement plus volumineux qu’un téléphone. Mais avoir un appareil unique est bien pratique – avoir sous les yeux son agenda, les coordonnées de son rendez-vous et l’appeler aussitôt c’est plus simple que de sortir son PDA, chercher les coordonnées et prendre son mobile pour l’appeler. • Quel que soit votre choix, optez si possible pour un appareil Wifi. Sans votre portable, votre PDA vous permettra de faire, en cas de besoin, une petite recherche en ligne et de consulter votre webmail. Ainsi que de la technologie bluetooth pour connecter rapidement votre assistant à d’autres périphériques. Sur le choix lui-même de l’assistant, vérifiez ses capacités et son autonomie. Pour votre mobile, le bluetooth peut être également pratique, pour vous équiper d’un casque sans fil par exemple. • Agenda, gestionnaire de messagerie, le PDA peut également vous permettre de recevoir directement vos e-mails. Le nomade doit-il opter pour cette solution ? A vous de voir si cela n’est pas perturbant et chronophage de recevoir sur votre mobile ou assistant vos e-mails en direct. C’est à vous de construire votre hiérarchie d’urgence : en cas de vraie urgence, faut-il vous appeler, vous envoyer un SMS ou un e-mail ? A vous de prévenir vos contacts de la marche à suivre. Prospective • Pensez aussi toujours à garder sur vous une clé USB, d’une capacité de 512 Mo ou 1 Go minimum, si possible avec système de verrouillage intégré. Elle ne vous encombrera pas et vous sera très utile en cas de besoin et si vous n’avez pas de portable avec vous, pour transférer un fichier sur un poste de travail temporaire ainsi que pour tout échange de documents. • Enfin, du côté des solutions téléphoniques, le nomade doit à nouveau bien penser en amont à son organisation. Si vous disposez d’un lieu fixe, la solution ADSL reste la plus simple, avec Web et téléphonie gratuite. Pour vos contacts réguliers, Skype, ce petit logiciel à télécharger en ligne, vous permet de transformer – il vous suffit de vous équiper d’un casque – votre ordinateur en central téléphonique. Le budget Voici une simulation d’un budget de premier équipement – hors téléphone mobile dont les prix sont liés aux choix des forfaits. • Ordinateur portable : 800 € • Clavier et souris sans fil : 25 € • Imprimante laser monochrome : 120 € • Assistant personnel [Wifi et bluetooth] : 300 € • Disque dur externe : 100 € • Clé USB : 15 € • Total : 1360 € 87 8 Le Conseil d'Analyse Economique met l'homme au centre de ses études prospectives Prospective Efforts en direction de la recherche et de l'innovation, mais aussi politiques de cohésion sociale, mobilisation du “capital humain” et expérimentation de nouvelles techniques d'expression citoyenne pour tenter de combler ce qu'il est convenu d'appeler le fossé entre le peuple et les élites. Ce sont les principaux axes de travail du Conseil d'analyse stratégique [CAS] créé en mars 2006 pour “éclairer” les choix du Premier ministre. Devançant désormais les thèmes dominants d'hier [chômage, emploi, politiques industrielles], ces réflexions mettent l'homme au centre des travaux du CAS. Elles reflètent les grandes tendances qui traversent notre société, et peuvent donc éclairer, aussi, les experts-comptables... Directement rattaché au Premier ministre, le Conseil d'Analyse Stratégique [CAS] a pour mission d’éclairer le gouvernement dans la définition et la mise en œuvre de ses orientations stratégiques en matière économique, sociale, environnementale ou culturelle. Créé par décret en mars 2006, il est le lointain successeur du Commissariat au plan. Dans ses dix-huit premiers mois d'existence, le CAS a produit 11 rapports et documents, 5 numéros d'une revue trimestrielle “horizons stratégiques” ainsi que plus de 70 notes de veille hebdomadaires. Les thématiques retenues pour ces diverses publications ne relèvent évidemment pas du hasard. Elles ont incontestablement valeur prospective et sont révélatrices des préoccupations et des évolutions qui traversent la société. Or l'analyse des thèmes abordés par le CAS apportent à ce niveau un certain nombre d'informations tout à fait surprenantes. Ainsi, les termes “chômage” ou “plein emploi” ne figurent dans aucun des titres de documents ou notes publiés. Le terme de croissance n'y figure qu'une seule fois. Ces thèmes sont quand même abordés, non plus sous un angle “défensif” mais au travers d'analyses et de recommandations offensives sur les parcours professionnels, la cohésion sociale ou l'évolution démographique [pour la question de l'emploi] ou sur la recherche, la formation et la stratégie de Lisbonne [pour la croissance]. Recherche, formation, et cohésion sociale Une rapide analyse statistique des publications du CAS montre que les deux thématiques les plus traitées par ce “think tank” gouvernemental sont les questions de recherche, de formation supérieure ou de propriété intellectuelle d'une part, et celles de la cohésion sociale et des violences urbaines d'autre part, avec 15 publications chacune. Viennent ensuite l'Europe avec 10 publications [le CAS explique d'ailleurs qu'il appuie notamment ses travaux sur les orientations de long terme définies au niveau communautaire, en particulier dans le cadre de la stratégie de Lisbonne]. L'environnement et les questions de sécurité alimentaire et sanitaire, et les questions liées à la démocratie suivent avec 9 publications chacune. La formation et la sécurisation des parcours professionnels ont fait l'objet de 8 publications. La croissance, et la couverture sociale en tant que tels ne font l'objet que d'une publication, l'énergie et les transports de deux, le pouvoir d'achat de trois, l'emploi et la mondialisation de quatre chacun. A noter que cette tendance à traiter les questions sociétales et les problématiques liées à la formation et à la recherche est confirmée, voire amplifiée dans l'agenda des publications annoncées entre juin 2007 et janvier 2008: quatre portent sur l'expression citoyenne ou les élections, trois sur l'Europe, trois sur la formation ou la recherche et la stratégie de Lisbonne, deux sur l'énergie et les transports [voir annexe]. 88 L'analyse proposée par le CAS dans son rapport annuel 2006 [publié le 8 janvier 2007], explique assez bien cette tendance. Dans leur avant-propos, les auteurs du rapport expliquent que, depuis trois décennies, les inégalités matérielles se réduisent et les conditions de vie se rapprochent. Les conditions de logement se sont globalement améliorées, les inégalités de revenu par habitant entre régions se sont réduites, l'accès aux biens d'équipement s'est démocratisé, les modes de vie ont tendance à converger, la “conscience de classe” s'affaiblit. Nouveaux clivages Mais, paradoxalement, certains clivages structurels persistent et de nouvelles segmentations, entre classes d'âges ou entre groupes culturels apparaissent. La peur d'une dégradation des conditions de vie et de l'exclusion augmente, les phénomènes de ségrégation urbaine persistent. Ceci est particulièrement évident quand on parle de la mondialisation ou du chômage auxquels certaines catégories sont plus exposées que d'autres. Un enjeu majeur: la cohésion sociale La question du “testing” et des statistiques ethniques Or ceci ouvre immédiatement un deuxième sujet de réflexion, celui des statistiques ethniques et des politiques de lutte anti-discrimination. Les opérations de “testing”, menées par des scientifiques ou par des associations se multiplient et le CAS lui-même a consacré un de ses “Rapports et documents” 2007 à une opération de testing sur l'accès à l'entretien d'embauche pour des jeunes d'Ile-de-France, en fonction du lieu de résidence, de la nationalité et de l'origine du nom et du prénom. Reste que la mise en place de politiques anti-discriminations nécessite un minimum d'outils de mesure. Si l'usage de référentiels ethno-raciaux reste interdite, la loi du 6 janvier 1978, qui régit encore aujourd'hui cette question, permet pourtant de s'appuyer sur des données faisant “apparaître l'origine géographique et des trajectoires familiales”, rappelle un “Rapport et document” du CAS de 2006. Faut-il aller plus loin pour mieux prendre en compte les “minorités visibles” et introduire des catégories proprement ethniques et ethno-raciales? Beaucoup de spécialistes pensent que ceci est indispensable si l'on veut mettre en place une véritable politique de “discrimination positive”. Mais ceci suppose un consensus minimal qui est loin d'être acquis sur ce sujet, conclut le document du CAS. Ceci étant, l'intégration ne marche pas si mal. Une étude comparative entre jeunes issus de l'immigration en France, en Allemagne et en Grande-Bretagne montre que la France est le seul pays où “une part non marginale” de jeunes issus de l'immigration déclare avoir comme meilleur ami une personne issue d'une autre communauté. De même, au contraire de la Grande-Bretagne, les jeunes issus de l'immigration affichent des goûts beaucoup plus proches des autres jeunes autochtones que de leurs parents. Idée : un mini-héritage pour tous La redistribution est un autre moyen d'essayer de s'approcher d'une meilleure égalité des chances. Avec une idée qui apparaît dans plusieurs pays depuis plusieurs années dans un certain nombre de pays : une dotation en capital pour les jeunes arrivant à l'âge adulte. Une sorte de mini-héritage garanti, en quelque sorte. Des expériences dans ce sens sont menées aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne, en Hongrie, en Corée du Sud... Elle sont très diverses aussi bien au niveau des motivations [égalité des chances, mais aussi encouragement à la natalité] que du financement [dotation par l'Etat, abondement par les familles, etc.], du montant [250 livres à la naissance puis abondement par les parents pour le programme Child Trust en Grande Bretagne, projet de dotation jusqu'à 80.000 dollars aux Etats-Unis...] et de l'affectation des sommes perçues [libre, financement des études, création d'entreprise, etc.]. L'étude menée par le CAS sur ce sujet explore les expériences étrangères pour aboutir à trois propositions de scénarii pour la France : dotation importante en capital aux enfants pauvres [mais risque d'effets de seuil], dotation universelle [mais risque de dotation seulement symbolique au niveau du montant], ou mise en place, inspirée des exemples scandinaves, de “droits de tirage” pour la formation. Ceci imposerait dans tous les cas un redéploiement complet des deux points de PIB consacrés actuellement aux jeunes adultes pour les dépenses éducatives, les aides au logement, les bourses d'études de l'enseignement supérieur, etc. Compte-tenu de l'ampleur de l'investissement collectif que ceci entraîne, un tel projet nécessite une sérieuse réflexion, conclut le CAS. Prospective Les leçons des émeutes de 2005 Du coup, la cohésion sociale est devenue logiquement un des axes forts de la réflexion du CAS. A commencer par l'analyse des émeutes de novembre 2005. Contrairement à ce qui a été dit et écrit, ces émeutes ne constituaient pas, estime le CAS dans sa note de veille d'octobre 2006, une exception française. De telles révoltes, causées par le sentiment d'exclusion et dirigées principalement contre les autorités publiques, ont eu lieu à des périodes diverses, aux Etats-Unis, en Australie, en GrandeBretagne, aux Pays-Bas, etc. Exception française malgré tout : l'ampleur par la durée et la diffusion sur le territoire national. Mais, plus rassurant, peu de revendications identitaires et finalement assez peu de dégâts et de blessés. Sans faire directement de propositions, la note de veille rappelle qu'en Grande-Bretagne des commissions ont recommandé une plus grande prise en compte de la dimension communautaire dans les politiques publiques que ce soit en matière d'éducation, d'emploi ou de mixité sociale. Une démocratie à repenser La problématique de la cohésion sociale va au-delà de la simple question du social et de l'économie; elle pose tout simplement la question de la démocratie elle-même : “L'exposition aux risques semble devenir une bonne matrice d'interprétation des comportements politiques des français”, écrit le CAS dans son rapport annuel 2007. La faible inscription sur les listes électorales dans les quartiers difficiles puis, après les émeutes, le mouvement d'inscriptions massives dans ces mêmes milieux à l'initiative d'associations et de personnalités connues, indique bien qu'il y a un lien entre ségrégation sociale et ségrégation politique. Le CAS consacre donc plusieurs de ses publications au statut de l'opposition, à “l'organisation de l'expression citoyenne”, à la “comitologie” [processus de décision à base de consultation de comités et de commissions] et aux problèmes électoraux, notamment au vote blanc, au vote électronique. A ceci s'ajoute une étude assez novatrice sur deux modes de scrutins originaux permettant d'exprimer des votes beaucoup plus nuancés que le simple “oui ou non”, “pour ou contre”, “Pierre ou Paul” : le vote par note et le vote par approbation. Le vote par note revient à attribuer une note à chaque candidat [0, 1 ou 2]. Le résultat de l'élection est alors déterminé par le nombre de points obtenu par chaque candidat. Le vote par approbation permet à chaque électeur d'apporter son soutien à autant de candidats qu'il souhaite [un, deux, éventuellement même tous les candidats] 89 L'objectif est d'essayer d'échapper aux phénomènes de vote utile plutôt qu'en faveur du candidat préféré, et de permettre ainsi à chaque électeur d'exprimer réellement ses préférences et d'en retirer satisfaction au travers d'un mode de scrutin qui soit quand même simple à comprendre et à mettre en œuvre. Une expérimentation de ces deux modes de scrutin, à partir de bureaux de vote fictifs installés à proximité des bureaux de vote réels, a été mise en place lors de l'élection présidentielle du 22 avril 2007 dans six bureaux de vote en Alsace [3 bureaux, 3.200 électeurs], Basse-Normandie [2 bureaux, 1.950 électeurs] et Pays de Loire [1 bureau, 380 électeurs]. 60 % des électeurs ayant voté à l'élection officielle ont voté à ces scrutins expérimentaux. Au-delà du fait que ce mode de scrutin favorise les candidats “consensuels” [plus Bayrou que Royal ou Sarkozy] et les petits candidats [Bové, Voynet et surtout Besancenot], cette expérimentation montre que ces types de votes plus nuancés sont très bien accueillis par les électeurs qui s'en servent : les 60 % de votants ont accordé en moyenne 2,3 approbations et seulement 27,33 % d'entre eux sont restés à un seul choix comme dans le mode de scrutin actuel. Clé du développement : le savoir Prospective La mondialisation Pour en revenir aux sujets plus directement économiques, la mondialisation figure parmi les principaux sujets d'inquiétude des Français. Selon l'Eurobaromètre, les trois-quarts [72 %, 25 points de plus que la moyenne européenne] sont convaincus qu'elle représente une menace pour l'emploi et les entreprises françaises. Cette exception gauloise doit cependant être relativisée, car les deux tiers des Français pensent en même temps que “la libre entreprise et l'économie de marché fonctionnent mieux lorsqu'elles sont accompagnées par un fort encadrement gouvernemental”. Ce qui les rapproche des autres Européens, demandeurs, eux aussi, de plus de régulation, et même des Américains. 86 % des Français estiment que l'influence des grandes entreprises est trop grande, mais il n'y a pas lieu de s'en inquiéter : 85 % des Américains pensent la même chose ! La compétition des savoirs Le processus de mondialisation se conjugue avec une révolution technologique, écrit le CAS dans son rapport annuel. La compétition des savoirs devient l'enjeu économique primordial. Or la France souffre d'un retard préoccupant. Les performances de notre système d'enseignement supérieur sont médiocres. Le nombre d'étudiants français qui partent étudier à l'étranger est passé de 35.000 en 1995 et 52.000. S'il n'y a pas encore de fuite des cerveaux [rapport CAS 2006], l'attractivité de la France pour les chercheurs et les étudiants étrangers s'étiole [2ème en 1980, 4ème aujourd'hui derrière les USA et Royaume-Uni et l'Allemagne]. Autre phénomène inquiétant : la désaffection des étudiants pour les filières scientifiques. Une note de veille du CAS d'octobre 2006 relativise le phénomène qui, si l'on en croit cette note “touche la plupart des pays de l'OCDE”, et doit être nuancé au regard de l'augmentation globale du nombre d'étudiants. Cette question de la formation [initiale et tout au long de la vie] est pourtant cruciale : “les études statistiques sur l'ensemble de la population active permettent d'évaluer la part des emplois pour lesquels il y aurait inadéquation entre diplôme et catégorie socioprofessionnelle dans une fourchette allant de 10 à 30 % en 2000, et 23 % de la population éprouverait un sentiment de déclassement par rapport à l'emploi occupé” [note de veille 17 juillet 2006, “agir sur le niveau de qualification moyen de la population en âge de travailler peut-il améliorer le taux d'emploi ?”]. L'enjeu du capital humain Sur ce thème, le CAS a publié en janvier 2007 une analyse intitulée “Comment peut-on évaluer le capital humain ?” qui pose la question de l’efficacité des systèmes de formation et de leur comparabilité entre pays européens. Ce qui pose non seulement un problème de définition des diplômes mais de la valeur accordée dans chaque pays à ces diplômes. Selon cette note, un indicateur composite du capital humain peut combiner quatre composantes : • les dépenses formelles et informelles en faveur de la formation initiale ou continue cumulées par un individu moyen • le degré d'utilisation de ce capital [proportion de personnes effectivement employées] • la productivité de ce capital • et, dimension démographique non négligeable, le potentiel de croissance numérique de la population à horizon de 25 ans. 90 Selon cet indicateur, la France est en position moyenne, l'Allemagne et les pays d'Europe du Sud en bas de l'échelle, les pays du Nord, Suède et Danemark en haut. La note conclut “qu'il y a lieu d'envisager un lien entre capital et capacité d'innovation dans un sens beaucoup plus large que le seul niveau d'éducation reçu dans les écoles et les universités. Et que la mobilisation du capital humain relève d'une vaste mobilisation des ressources publiques et privées, dans tous les aspects du cycle d'apprentissage humain depuis l'éducation parentale jusqu'à la formation tout au long de la vie”. Une façon de rappeler l'adage de Jean Bodin au XVIe siècle selon lequel “il n'y a de richesse que d'hommes”. Stratégie de Lisbonne Or il faut bien reconnaître que la stratégie de Lisbonne, pourtant déjà amendée en 2002 et 2005 a déçu : croissance, taux d'emploi et innovation ne progressent pas au niveau attendu. Une analyse développée dans une note de veille du CAS du 23 avril 2007 montre que les évolutions de la productivité du travail et de l'emploi ont suivi des trajectoires très différenciées dans le temps et suivant les secteurs. D'où une suggestion : que la stratégie de Lisbonne prenne mieux en compte la diversité sectorielle des situations d'emploi et de productivité et favorise la réallocation du travail vers des secteurs peu délocalisables, à faible productivité dans un premier temps, mais riches en emplois, comme les secteurs sociaux, services aux personnes, santé, trop peu traités aujourd'hui dans les lignes macro-économiques de la stratégie de Lisbonne. “Les réallocations d'emploi qui en découleraient ne joueraient pas forcément en faveur d'une accélération rapide et immédiate de la productivité dans l'ensemble de l'économie”, conclut la note. Mais ceci ne serait pas forcément le “signal d'une défaillance en matière d'innovation”, ces secteurs souffrant actuellement d'une faiblesse en matière de diffusion de l'économie de la connaissance [et notamment des TIC] que la stratégie de Lisbonne pourrait contribuer à combler. Prospective Ces questions d'éducation et de formation constituent ainsi les enjeux prioritaires pour la croissance et la compétitivité de l'Union européenne. “Les choix en la matière sont à opérer en étroite interaction avec nos partenaires européens qui sont confrontés aux mêmes défis que nous”, affirme le rapport annuel 2006 du CAS. “C'est tout l'enjeu de la dimension sociale du projet européen. Même s'il n'y a pas nécessairement matière à politiques communes, il y a en revanche à observer à évaluer et à innover conjointement”. Cette approche “communautaire” de la croissance trouve sa concrétisation avec la stratégie de Lisbonne lancée en 2000 et qui a pour objectif de faire de l’Union européenne “l’économie de la connaissance la plus compétitive et la plus dynamique du monde d'ici à 2010, capable d’une croissance économique durable accompagnée d’une amélioration quantitative et qualitative de l’emploi et d’une plus grande cohésion sociale”. Cette stratégie s'appuie au départ sur un diagnostic économique central qui souligne le décrochage économique de l'UE vis-à-vis de ses principaux compétiteurs et tout particulièrement les Etats-Unis en termes de PIB par habitant et de productivité du travail. Ce décrochage est dû à une moindre mobilisation de la main-d’œuvre [heures travaillées et taux d'emploi global] et à un moindre effort d'investissement dans la R&D [1,96 % en Europe contre 2,80 % aux Etats-Unis, chiffres de mai 2005]. Il s'est aggravé depuis 1995. La question de l'Europe Toutes ces questions et l'agenda de Lisbonne lui-même amènent à se poser la question du budget européen et de ses priorités. Le cadre financier pour la période 2007-2013 marque certes une volonté de “lisbonner” les dépenses communautaires mais ne bouleverse pas la structure du budget de l'UE qui reste dominé par la politique agricole commune [dont profite la France]. La volonté d'adapter le cadre financier 2007-2013 aux priorités de la stratégie de Lisbonne a conduit à une réforme de structure qui reste d'ampleur assez limitée, estime une note de veille d'octobre 2006 sur ce sujet. Une analyse qui justifie le titre pessimiste- de ladite note : “le budget communautaire et la stratégie de Lisbonne : crise de croissance ou crise de sens ?”... Besoin de sécurité Anticiper les crises Aux cotés de la mondialisation, les craintes des crises sanitaires ou environnementales figurent en bonne place dans les inquiétudes des Français et donc dans les préoccupations du CAS qui a publié un certain nombre de notes et de rapports sur le sujet, notamment sur les moyens pour mieux anticiper les crises sanitaires. Une note de veille remarque que la “crise sanitaire” ne peut pas s'entendre seulement au sens strict de crise liée au système de santé, mais peut relever de causes très diverses liées aux progrès technologiques, aux changements de l'environnement au développement des résistances aux traitements, aux évolutions des comportements humains qui tous concourent à l'apparition ou à la diffusion rapide de maladies émergentes ou ré-émergentes. La note propose d'améliorer les dispositifs de veille et d'alerte existants dans ce domaine en s'inspirant de ce qui se fait pour la prévention des crises en matière de sécurité intérieure, de protection civile, ou même dans le système financier ! Préparation du Grenelle de l'Environnement Le CAS a publié en juillet 2007 un rapport de présentation des travaux préparatoires au Grenelle de l'Environnement programmé pour la rentrée de l'automne. Le rapport est divisé en 7 grands sujets : • la responsabilisation des entreprises et des marchés pour le développement durable en s'appuyant notamment sur la théorie de l'Américain Mickael Porter [Harvard] qui a montré qu'une réglementation plus stricte, bien pensée n'entraînait 91 pas forcément de surcoût pour les entreprises mais pouvait les inciter à innover et à réaliser ainsi, au contraire des économies de coûts et des gains de productivité. - les innovations environnementales. De l'idée de Porter est née toute une littérature sur l'innovation environnementale. Pourtant aujourd'hui, il reste nécessaire d'encourager et d'organiser la recherche dans ce domaine. - l'état des lieux des valeurs de référence de la tonne carbone. Le CAS considère indispensable de remplacer la myriade de valeurs actuelles par un vrai référentiel sur la valeur économique de la tonne carbone pour permettre une vraie cohérence des décisions et propose quelques pistes pour définir ce référentiel - les marchés des quotas d'émission de gaz à effet de serre et les mécanismes permettant de réduire les émissions dont le CAS propose une réforme en profondeur, - les organismes génétiquement modifiés. Jugeant un consensus entre les différents acteurs impossible, le CAS estime que l'information du public “constitue le point central d'une attitude responsable”, - les nanotechnologies, - l'évaluation des politiques au regard du développement durable. Prospective Autres thèmes de réflexion Mondialisation et Sécurité “La mondialisation est-elle un facteur de paix ?” demande le CAS dans son “Dossier de la mondialisation” N° 4 [septembre-octobre 2006]. Une idée largement répandue voudrait que l'interdépendance économique diminue les risques de conflit puisqu'elle augmente le “coût” économique de ces conflits. “L'effet naturel du commerce est de porter la paix”, écrivait Montesquieu. Pourtant, contrairement à ce qu'on pourrait croire si l'on en restait à l'expérience européenne, le développement des interdépendances économiques entre les nations n'a pas entraîné une diminution des conflits armés. La réalité est que le monde a évité un conflit majeur, mais que la circulation plus intense de biens, de services, de capitaux, d'informations et de personnes a exposé les sociétés au risque terroriste. Risques sanitaires Un des autres effets de la mondialisation, illustrée par le phénomène de la grippe aviaire, c'est l'augmentation des risques sanitaires. Ce qui a amené le CAS à s'interroger dans une note de veille, sur les moyens de mieux anticiper les crises. Les crises se caractérisent souvent par leur soudaineté, leur interdépendance et leur complexité extrême. Confrontés à un environnement chaotique, à la globalisation, à la réduction des distances, notre culture administrative, nos dispositifs d'alerte, nos plans d'action, ne sont pas spontanément en mesure de faire face. Rares sont les événements qui entrent dans une des formes “pures” prévues dans les plans. Parmi les pistes à explorer, le CAS suggère de renforcer les coordinations aussi bien entre les différentes agences qu'entre les différentes fonctions et les différents opérateurs régionaux. Energie L'énergie est un des enjeux centraux des années à venir. Les scenarii tendanciels de long terme montrent clairement que la poursuite des errements actuels en matière de consommations énergétiques est incompatible avec un développement durable au niveau planétaire écrit le CAS dans un “Rapport et Document” d'avril 2007. Le rapport regrette que l'après-2012 [Kyoto] ne débouche pas spontanément sur des mécanismes de gouvernance mondiale permettant d'assurer une convergence d'approches, 92 mais que ceci n'exclut pas que des coopérations se nouent et fassent progresser la question du risque climatique. “Quoiqu'il en soit, précise cependant le CAS, même si les meilleures décisions sont prises pour maîtriser le risque climatique, la croissance de la demande en hydrocarbures restera soutenue à court/moyen terme, faisant de la maîtrise des ressources en hydrocarbures une arme politique et économique souvent déterminante”. Ce qui amène le CAS à émettre plusieurs recommandations pour la politique française de l'énergie : Au niveau européen: • la France doit jouer un rôle pilote pour pousser l'UE à prendre des décisions lui permettant de respecter le “facteur 4” d'ici 2050 et convaincre les autres grands pays d'adopter le même objectif, • la France doit convaincre l'UE de mettre en place des mesures de sauvegarde pour éviter l'importation massive de produits à fort contenu énergétique en provenance de pays n'ayant pas pris de dispositions comparables, • la France doit convaincre l'UE de faire vendre aux enchères publiques les quotas de CO2 par les Etats-membres. Dans le domaine des transports, le CAS recommande : • la limitation à partir de 2012 à 120g/km les émissions de CO2 des véhicules neufs de tourisme, • l'harmonisation des vitesses sur autoroute à 130km/h dans toute l'UE, • la généralisation des dispositifs d'assistance à la conduite [régulateur de vitesse, affichage de la consommation instantanée, etc. Au niveau de la consommation, le CAS propose un étiquetage sur tous les matériels consommant de l'énergie, une interdiction de la mise à la vente des appareils les plus consommateurs [C,F, E voire D], l'interdiction de mise à la vente d'ampoules fortement consommatrices, la limitation de la consommation en veille des appareils électroménagers. Enfin, pour la sécurité des approvisionnements énergétiques, le CAS recommande un partenariat de long terme avec la Russie, et Transports Un secteur gros consommateur d'énergie est évidemment le secteur des transports auquel le CAS consacre plusieurs publications. Le CAS a notamment publié en 2007 un document d'orientation sur le transport routier de marchandises. Mais ce rapport s'intéresse plus à la situation économique du secteur [perte d'influence du “pavillon” français, question de “l'acceptation sociale” du transport routier] qu'aux émissions de CO2 qui sont traitées d'abord sous l'angle de l'adaptation du secteur à ces nouvelles contraintes. Prospective / Prospective Karnet 2004 une coordination des réseaux de gaz et d'électricité. Le CAS propose aussi une panoplie de mesures nationales françaises allant de l'encouragement aux énergies renouvelables à la mise en place de péages urbains en passant par des règles contraignantes en matière d'économies d'énergie pour la délivrance de permis de construire, l'augmentation de la TIPP, le rétablissement de la vignette auto, l'affichage de la vitesse moyenne des voitures entre les péages, le ravalement thermique des immeubles existants, la production de biocarburants de deuxième génération, le réacteur nucléaire de génération 4, le captage et le stockage du CO2, la conception de bâtiments à énergie positive, etc. Pour en savoir plus : agenda des publications du CAS juin 2007 / janvier 2008 • Actes du colloque sur les contentieux électoraux janvier 2008 • Transports routiers de marchandises [Rapport final] 15 décembre 2007 • Actes du colloque sur l’Europe dans la mondialisation décembre 2007 • La formation professionnelle continue novembre 2007 • La Stratégie de Lisbonne, une voie européenne dans la mondialisation novembre 2007 • Scénarios énergétiques à l’horizon 2020 et 2050 [Rapport final] 1er octobre 2007 • Horizons stratégiques n°6 "Informer et communiquer sur l’Europe en France" octobre 2007 9 • Expérimentation Vote par note et par approbation [Rapport final] 30 septembre 2007 • Stratégie de Lisbonne 4 : Quel budget pour l’Union européenne ? 1er septembre 2007 • Ségrégation sociale et ségrégation politique [rapport final] 28 août 2007 • Note de Veille n° 70 27 août 2007 • Organiser l’expression citoyenne 30 juillet 2007 • Internationalisation de la R&D des entreprises et attractivité de la France juin 2007 Prospective Karnet 2004 Retrouvez l’intégralité de ce guide sur http://marchesdufutur.blogspirit.com Sommaire I/ Comprendre un monde en marche... La veille prospective pour comprendre un monde en marche... “Regarder un atome le change, regarder un homme le transforme, regarder l’avenir le bouleverse.” Gaston Berger, prospectiviste A la fin des années 80, la baisse des activités comptables [tenue/surveillance] était une tendance évidente. Pourtant, une étude 2004 de l’Ordre montre que 70 % du chiffre d’affaires de la profession provient toujours des prestations comptables avec, toutefois, une tendance déflationniste sur ce type de missions. Ce décalage entre le prévu et le réalisé, incite à faire preuve de modestie en matière de prospective. La nouveauté aujourd’hui, c’est un quotidien qui s’inscrit dans un monde fragmenté, fractal et paradoxal : serions-nous en pleine ré-initialisation ? Une chose est sûre, l’absence de repères, maladie grave, induit la perte de sens, la désorientation générale. La fin de l’Etat Léviathan, l’arrivée de nouveaux systèmes de normes ou de régulation, la déliquescence du système sociétal au profit de l’individualisme, le choc démographique [papy boom], le développement exponentiel des zones urbaines, les déséquilibres de la nature [pénurie ressources naturelles, dérèglements climatiques ], la course à la baisse des coûts de production via la mondialisation, le nomadisme économique et développement de diasporas, tous ces facteurs, plus ou moins prégnants, entrecoupés par la chute du Mur de Berlin ou la fin de l’empire Andersen, font de l’entreprise l’ultime ciment social et idéologique. An cœur de ce monde en ébullition permanente, l’expert-comptable peut faire le choix de l’ultra technologie et devenir un cyborgexpert ou bien être fasciné par la “course à l’armement”, mais l’affaire Enron a prouvé les limites du “big is beautiful”. Il peut également s’ouvrir à la philosophie de l’homme éclairé du siècle des Lumières, c'est-à-dire curieux de tout, amoureux 93 des livres, prônant la raison, la science et le respect de l’humanité, ce qui n’est finalement pas si éloigné de notre système de valeurs. Prospective / Prospective Karnet 2004 Symboles de la stabilité émotionnelle et rationnelle, nous sommes bien les accompagnateurs complets de l’entreprise et de son dirigeant, positionnement que nous pouvons encore confirmer en labourant toujours avec rigueur le passé tout en développant notre “culture du futur” en général ou plus socio-économique, et là nous devons encore progresser ! Soyons des experts référents éclectiques où sens de l’humain et culture seront nos atouts essentiels pour l’avenir. Ce Karnet de Prospective est une invitation à la curiosité intellectuelle. Il est aussi une incitation à cultiver de nouveaux comportements pour enrichir votre relation client et identifier avec clairvoyance les opportunités et menaces de votre environnement professionnel. Excellent voyage ! Avertissement Nous sommes tous des prospectivistes. Mais il n’est pas toujours évident de se retrouver dans les dédales de l’information. C’est pourquoi, ce Karnet propose des points de départ pour faciliter l’accès à une information éclectique. Mais si la prospective passe par l’accès au savoir ad hoc, elle est indissociable de l’observation du quotidien. Elle est bien souvent, le fruit de rencontres qui transforment notre regard sur le monde et nous aident à mieux décrypter les tendances à surveiller. La suite à découvrir dans le Prospektive Karnet… 1 - Les sites Internet de référence • Académiques & connaissances générales • Associatifs, alternatifs, militants • Citoyenneté, développement durable, éthique • Consommation • Consultants • Culturels • Divers, revues, portails • Entreprises • Généralistes • Organismes officiels • Personnels • Prévisions • Réflexion, think-tanks • Technologies • Utopies • Veille 2 - Sites Internet : les coups de cœur d’Infodoc-experts 3 - Sites Internet pour s’ouvrir aux marchés du futur des entreprises 94 4 - Les meilleurs ouvrages • Interdisciplinarité • Management • Philosophie • Prospective • Sciences • Société 5 - Les ouvrages de référence pour décrypter les marchés du futur des entreprises 6 - Exemples de lettres d’information électroniques ou études à télécharger... II/ Profession comptable libérale 1 - Prospective • La sage de la prospective dans la profession comptable libérale en France • La prospective dans les instituts à l’étranger • Veille internationale 2 – Où trouver de l’information stratégique sur la profession, les marchés ou l’environnement ? • La profession 3 - Les conseils d’Infodoc-experts pour une veille juridique et fiscale efficace • L’autodiagnostic de la fonction de veille • Méthodologie de veille fiscale • Comment transformer le fruit de la veille fiscale en missions de conseil pour le cabinet • Les services de la profession III/ Kaléidoscope ou “Comment prendre du recul ?”... 1 - 10 suggestions pour changer de regard • Profession, expertise, compétences...Les enjeux du métier • Manager comme un jardinier • Les nouveaux critères d’évaluation des dirigeants • Le dirigeant émotionnel • Les techniques de communication émotionnelle • Techniques d’ancrage des émotions positives…lorsque vous • sentez la colère qui monte en vous… • Génération PowerPoint • Signal d’expert • Actualité de la lenteur • Les dessous de Spiderman 3 Questionnaires d'autodiagnostic Définir une stratégie globale pour son cabinet, ouvrir ses missions à l’espace européen, cela requiert de l’anticipation pour assurer la réussite de ses projets. Vous êtes-vous posés les bonnes questions ? 1 Questionnaire Stratégie globale Questionnaires d’autodiagnostic Ce questionnaire est inspiré d’un modèle diffusé en 2007 par un réseau international d’innovation regroupant des instituts comptables venant aussi bien d’Europe, d’Asie ou d’Amérique du Nord. Compte tenu de la très grande diversité des pratiques professionnelles et des réglementations de chaque pays, certains items ne sont pas adaptés aux spécificités de la France. Pour autant, il nous est apparu fructueux de laisser le plus possible le texte d’origine pour cet autodiagnostic. Remerciements à Catherine Kurkdjian, CNCC, pour son aimable traduction. Questions permettant d'identifier les sujets de preoccupation des cabinets Veuillez évaluer l'importance de ces sujets pour votre cabinet Thèmes Recruter et conserver des collaborateurs qualifiés Fusionner avec un autre cabinet Demeurer dans l'exercice libéral Attirer le type de clients que vous souhaitez Conserver des clients de qualité Faire face aux pressions de la concurrence [poussant à réduire les honoraires] Gérer la concurrence issue de cabinets Répondre aux demandes de missions supplémentaires de la part des clients Traiter les demandes des clients susceptibles de compromettre votre intégrité professionnelle Gérer la mise en conformité avec la règle d'indépendance Se tenir informé des modifications des normes comptables et d'audit S'adapter aux modifications des règles d'exercice professionnel Demeurer au top des exigences de développement professionnel Equilibrer les impératifs de travail et les questions personnelles Equilibrer la charge de travail tout au long de l'année Planifier la succession dans votre cabinet Financer le départ en retraite des associés ou des propriétaires Intégrer l'impact de la technologie sur votre clientèle Intégrer l'impact de la technologie sur votre cabinet Intégrer l'évolution des normes comptables internationales Autres ; veuillez préciser 96 Pas important Assez important Très important Critique Veuillez indiquer la mesure dans laquelle les sujets qui suivent intéressent votre cabinet Pas intéressé Assez intéressé Très intéressé Législation relative à la profession Gestion d'un cabinet comptable de petite ou moyenne taille Comptabilité et communication financière Fiscalité Audit / audit interne Administration et gouvernement d'entreprise Gestion et contrôle du risque Planification de la succession Finance d'entreprise [Financement, conseils ] Planification financière et gestion du patrimoine Comptabilité d'investigation et expertise judiciaire Confidentialité Technologies, Internet et e-business Services que les cabinets peuvent apporter aux couches âgées de la population Ressources humaines [recrutement, conservation des collaborateurs, formation pratique, etc.] Publication d’informations sur le développement durable, les questions sociales et environnementales Insolvabilité et restructuration Planification de la carrière Conseils déontologiques Cabinets vendeurs ou acquéreurs Esprit d'entreprise/ Création d'entreprise Equilibre entre travail et vie privée Sécurité des systèmes d'information Mise en place d'un cabinet rentable Service au client et mercatique Questionnaires d’autodiagnostic Thèmes Concurrence & conditions du marche pour les cabinets actuellement et à l'avenir Veuillez sélectionner l'appréciation qui décrit le mieux votre point de vue sur ce qui suit Très pessimiste Pessimiste Neutre Optimiste Très optimiste Les perspectives économiques attendant votre cabinet au cours des 12 prochains mois Les perspectives économiques pour votre Province / votre région Les perspectives économiques pour [VOTRE PAYS] au cours des 12 prochains mois En ayant en tête les 12 prochains mois, veuillez indiquer dans quelle mesure vous estimez, le cas échéant, que les éléments suivants vont changer par rapport aux 12 mois écoulés pour votre cabinet. Baisse Baisse de plus entre de 10 % 5 et 10 % Revenu total du cabinet Bénéfice total du cabinet Nombre de salariés Budget pour la formation aux aptitudes/ la formation des collaborateurs Honoraires facturés par votre cabinet Dépenses de mercatique Dépenses consacrées aux technologies de l'information Rémunération totale Rémunération totale des autres professionnels Rémunération totale des collaborateurs non professionnels Baisse inf. à5% Idem Augmen- Augmen- Augmen- Ne sait tation inf. entre sup. pas à 5 % 5 et 10 % à 10 % 97 Développement de la clientèle et recrutement de personnel Quelles activités parmi celles qui suivent avez-vous engagées au cours des derniers 12 mois pour assurer la promotion de votre cabinet ? Utilisée au cours des 12 derniers mois Questionnaires d’autodiagnostic Développement de relations avec des banquiers Développement de relations avec des juristes Développement de relations avec des agents immobiliers et d'autres professionnels Développement de relations avec des agents et des compagnies d'assurance Développement de relations avec des conseils de gestion Volontariat auprès d'entreprises ou d'organismes communautaires locaux Prestations de fonctions auprès d'entreprises ou d'organismes communautaires locaux Publication de lettres de nouvelles pour des clients et leurs amis Hébergement de séminaires d'information pour des clients et leurs amis Interventions orales auprès d'associations commerciales ou de collectivités locales Rédaction d'articles pour des publications locales ; opération d'un site Internet Disposition d'un site Internet Demande de délégations de missions à des clients actuels Campagne par mails directs Publicité dans les pages jaunes Publicité dans les magazines Publicité dans les médias de la collectivité Publicité dans des journaux nationaux Publicité à la télévision Publicité à la radio Publicité par Internet Télé - prospection Participation à des groupes industriels /commerciaux Autres [Veuillez préciser] Avez-vous été à la recherche de nouveaux collaborateurs professionnels pour votre cabinet au cours des deux années écoulées ? Oui Non De quels moyens, parmi les suivants, vous êtes vous servi pour trouver de nouveaux collaborateurs professionnels pour votre cabinet au cours des deux dernières années et quel a été le succès de ceux que vous avez utilisés ? Utilisée au cours des 12 derniers mois Cabinets de recrutement Annonces dans des journaux Bouche à oreille Délégations par des collaborateurs en place, d'autres cabinets ou des clients Votre site Internet Autres [citez] La pyramide des âges de votre cabinet Tranche d’âge < 40 40 à < 55 55+ TOTAL % personnel 100 % Quel pourcentage approximativement du personnel 1. de sexe féminin ? 2. en télétravail ? 3. en temps partiel ? 98 Parmi les services suivants, quel est celui qui représente la plus grande part des heures facturables par votre cabinet [hiérarchisez par ordre croissant de 1 à 6] ? Missions d’expression d’opinion sur des comptes annuels Missions récurrentes comptables Missions récurrentes sociales Optimisation fiscale Accompagnement du chef d’entreprise Autres services Type de clients Profils de clients servis par le cabinet Clients représentent la plus large part des heures facturables du cabinet Entreprises de moins de 10 salariés Entreprises entre 10 et 50 salariés Entreprises comptant entre 50 et 250 salariés Entreprises de plus de 250 salariés Associations Autres organisations Professions libérales Particuliers 2 Questionnaires d’autodiagnostic Vos clients… Questionnaire Autodiagnostic Europe 2010 Vous & l’Europe Questionnaire prospectif L’Europe dans 5 à 10 ans sera profondément différente de ce que nous vivons aujourd’hui. Son avenir se construit en 2007. C’est un rendez-vous décisif historique. Notre profession a un rôle majeur à jouer pour faire avancer rapidement cette Europe des entreprises, enrichie de notre spécificité culturelle. Cette mission s’impose à nous en tant que corps professionnel de Dans les pratiques suivantes, lesquelles vous paraissent vitales pour votre cabinet à l’horizon 2010, compte tenu des caractéristiques de votre marché, des profils de vos clients, de votre localisation géographique et de l’impact du processus d’européanisation ? Cochez uniquement ce qui vous parait important par rapport à votre cabinet [pas de limite minimum ou maximum] ! Marketing & communication du cabinet Ce qui me parait vital à l’horizon 2010… • Proposer sur le site internet du cabinet des informations en anglais ? • Avoir un support pour présenter à un investisseur européen [ou international] pour les caractéristiques de notre réglementation comptable, fiscale, sociale et économique ? • Avoir une offre de services spécifique pour les clients français travaillant à l’international ou pour les entreprises étrangères ayant des activités en France ? • Avoir identifié dans mon portefeuille clients les entreprises ayant potentiel de développement commercial au sein de la communauté européenne ? • Avoir défini les besoins de conseil spécifique pour mes clients ayant une filiale, une succursale, un bureau de liaison à l’étranger, faisant de l’exportation ou envoyant des commerciaux ? référence. Dans un délai de 3 ans, nous devons avoir adapté l’organisation de nos cabinets en fonction du nouveau paradigme européen. Le début du chemin commence avec ce questionnaire qui vous permet de faire un point rapide sur vos pratiques professionnelles. • Disposer d’un argumentaire en cas de mise concurrence avec un cabinet d’un autre pays de communauté européenne ? • Etre capable de répondre à des appels d’offres pour des missions en Europe ? • Disposer de lettres de mission en plusieurs langues ? • Etre capable de répondre sous 24 h à une demande de mission atypique sous 24 h ? • Proposer à des entreprises implantées dans au moins 2 pays de la communauté européenne une offre de services avec un “guichet unique” [compta, paye, etc] ? • Autre [citez] Europe & compétences du cabinet Ce qui me parait vital à l’horizon 2010… • Disposer au sein de votre cabinet d’une personne pouvant soutenir une conversation téléphonique dans l’anglais des affaires ? • Avoir identifié dans mon cabinet toutes les compétences disponibles [linguistiques, techniques, comportementales] pour développer des missions en Europe ? • Avoir les compétences internes ou externes pour traduire en anglais des rapports ou des lettres de mission pour des clients étrangers ? • Avoir des collaborateurs ayant une culture économique européenne minimale ? 99 Questionnaires d’autodiagnostic • Connaitre les codes culturels des autres pays de la communauté européenne ? • Avoir un spécialiste des affaires internationales ou européennes dans le cabinet ou de mon réseau ? • Procéder à des échanges de collaborateurs avec d’autres cabinets d’expertise comptable en Europe ? • Pratiquer le globish ? • Recruter pour votre cabinet des collaborateurs d’autres pays de la communauté européenne ? • Etre inscrit en tant qu’expert-comptable dans d’autres instituts de la communauté européenne ? • Autre [citez] Europe & veille du cabinet Ce qui me parait vital à l’horizon 2010… • Connaitre le mode de fonctionnement des directives européennes ? • Etre doté d’une documentation comptable, fiscale et sociale sur mes voisins européens ? • Disposer d’une liste des meilleurs sites pour avoir de l’information sur l’Europe ou d’autres pays de la communauté européenne ? • Anticiper l’impact des directives européennes actuelles sur la comptabilité, la fiscalité, le social afin de mieux conseiller mes clients ? • Disposer d’un système de veille périodique sur les directives européennes et les règlements ? • Réaliser une veille sur l’impact des directives européennes sur les métiers du cabinet ? • Avoir identifié les principales directives pouvant impacter le secteur d’activité de mes clients dans les 3 ans à venir ? • Disposer d’une brochure éDoing business é à l’intention des entreprises souhaitant s’implanter en France ? [ndt : Faire du business] • Disposer de contacts avec d’autres cabinets d’expertise comptable de la communauté européenne afin de repérer les bonnes pratiques professionnelles ? • Connaitre le mode d’exercice des professionnels comptables libéraux des autres pays de communauté européenne ? • Autre [citez] Europe & Technologies Ce qui me parait vital à l’horizon 2010… • Avoir mis en œuvre des utilisations poussées des technologiques pour abaisser le coût des activités comptables ? • Avoir engagé une réflexion stratégique sur la délocalisation de mes activités comptables ? • Utiliser de façon intensive les technologies collaboratives dans mon activité professionnelle ? • Doter tout ou partie de mes équipe d’objets communicants pour améliorer leur réactivité ? • Proposer des solutions ASP à mes clients ? • Autre [citez] Europe & développement des missions Ce qui me parait vital, c’est développer des savoir faire pour… • Accueillir des investisseurs étrangers souhaitant s’implanter en France ? • Aider mes clients à répondre à un appel d’offres au niveau européen ? • Accompagner des entreprises françaises dans leur expansion en Europe ? • Traiter des missions référées ? • Réaliser des missions de reporting ? • Accompagner mes clients dans un contentieux auprès de Cour Européenne de Justice ? • Réaliser des études comparatives des taux d’imposition en Europe pour des clients [personnes physiques ou personnes morales] souhaitant optimiser leur charge fiscale ? • Maitriser les règles du droit social applicable aux salariés provenant d’autres pays de la communauté européenne ? • Rechercher les meilleurs financements européens pour financer un projet ou un investissement ? • Accompagner des entreprises ayant une démarche commerciale active en Europe ? • Effectuer des missions dans d’autres pays de la communauté européenne ? • Développer des missions d’audit contractuel ? • Monter des dossiers pour obtenir des subventions européennes ? • Aider mes clients à réduire leurs coûts grâce à une étude de délocalisation ou d’optimisation de leurs achats à l’étranger ? • Accompagner des opérations de transmission d’entreprise ou d’acquisition en dehors des frontières nationales ? • Proposer des services de veille économique à mes clients ? • Prendre en charge les obligations comptables et administratives d’entreprises d’autres pays de la communauté européenne venant s’implanter en France [missions d’externalisation] ? • Autre [citez] Echanges économiques Ce qui me parait vital à l’horizon 2010… • Appartenir à un réseau ? • Etre mesure de donner le nom d’un correspondant en Europe lorsqu’un client souhaite s’étendre en Europe ? • Savoir travailler en partenariat avec d’autres spécialistes en dehors de la profession ? • Créer des coopérations transfontalières entre cabinets pour servir des clients implantés dans plusieurs pays ? • Autre [citez] Les cabinets intègrent à leur rythme l’Europe dans leur stratégie et leur organisation interne. Si vous deviez estimer vous-même en 2007 ce degré d’intégration, quel serait votre score selon une échelle de 1 à 10 ? [1 : je me prépare en douceur, 10 : je suis un proactif de l’Europe] Diriez-vous que vos clients ont un bon niveau d’information économique sur les implications et opportunités de l’Europe sur leur business ? oui non 100 Le métier d’expert-comptable dans 10 ans en Europe, ressemblera à quoi ? Centré sur des prestations comptables ? Tous nomades et hypermobiles ? Tous consultants ? Tous auditeurs ? Des marchés nationaux, locaux, européens, transfontaliers ? Votre avis nous intéresse !!! Par rapport à votre clientèle, vos projets ou vos passions, quels sont les pays avec lesquels vous avez ou vous envisagez de développer un courant d’affaires pour le compte de vos clients ? Allemagne Lituanie Autriche Luxembourg Belgique Malte Chypre Pays-Bas Danemark Pologne Espagne Portugal Estonie Royaume-Uni Finlande Slovaquie Grèce Slovénie Hongrie Suède Irlande République tchèque Italie Bulgarie Lettonie Roumanie 3 Vos clients et l’Europe en 2007 L’Europe, pour vos clients TPE/PME en 2007 cela se traduit par… • La transformation de leur secteur d’activité du fait de directives européennes applicables à leur branche professionnelle ? • Réalisation d’une part significative de leurs ventes auprès d’autres pays de la communauté européenne ? • Accès à des financements, aides, subventions européennes ? • Utilisation d’une main d’œuvre d’autres pays de la communauté européenne ? • Travailler simultanément sur 2 pays ou plus dans la communauté européenne ? • Autre [citer] Questionnaires d’autodiagnostic Vos propositions pour faire évoluer les réglementations issues de directes européennes et applicables aux entreprises françaises dans le domaine comptable, fiscal ou social ? Votre cabinet en 2007 • Votre conseil régional • La zone de chalandise de votre cabinet : département région nationale européenne internationale transfrontalier • Appartenance à un groupement / réseau local national européen international • Taux de croissance du cabinet moins de 5 % 5 à 10 % plus de 10 % • Taille du cabinet 0 1à2 3à5 6à9 10 à 19 20 à 50 plus de 50 salariés • Dominante du cabinet expertise comptable audit conseil panaché • Volume de vos clients TPE [moins de 10 personnes] ? moins de 40 % entre 41 et 60 % entre 61 et 80 % plus de 80 % Valoriser son territoire, en être fier pour accroître l’attractivité de la France… La France, c’est Tendance… Mettre en valeur son pays, en être fier pour favoriser l’implantation d’entreprises venues de l’extérieur peut relever parfois d'une analyse assez pragmatique afin de sortir des clichés, des présupposés. Réalisez votre propre autodiagnostic d’atouts, de valeurs mais aussi de faiblesses pour établir la balance des plus et des moins, faire le bilan et apporter des solutions et devenir attractifs au-delà des frontières. La France, c’est Tendance… Par Geneviève Brame Il est des thématiques d’une actualité durable. La France en est une. Tous exposés à l’international, vous avez à parler de “chez vous” avec un ami étranger, un confrère européen ou un client lointain ? Ce qui est évidence pour l’un est différence pour l’autre. A chacun d’être un hôte averti de la France. A la manière du persan de Montesquieu ou du candide de Voltaire, des étudiants de différentes nationalités et autres cultures ont porté un regard aiguisé sur “le pays ni rond, ni carré, surnommé l’Hexagone”. Le tout offre un florilège abécédaire, ni encyclopédique, ni académique, juste dans l’air du temps. Pris au mot, comme dans un scénario du dictionnaire, cet à priori pointilliste de l’ordre alphabétique permet de glisser sans transition d’un univers à l’autre au-delà des clichés. Si la rime n’a pas toujours raison, elle rythme cet opuscule qui a pour immodeste ambition d’être un rafraîchissant kaléidoscope d’une France… tendance ! 101 A & Attirance Questionnaires d’autodiagnostic Pays de caractère et de vents contraires, la France attire. Diverse par ses visages et ses paysages, elle s’est forgée une âme au fil de 2000 ans d’histoire et au gré d’une géographie mosaïque. Les terres françaises d’Outre-mer gardent leur distance et des statuts différents tandis que l’Hexagone métropolitain dessine son contour géométrique et compte presque autant de frontières maritimes que terrestres. Côté topographie, on y trouve tous les reliefs jusqu’au Mont Blanc, le toit de l’Europe haut de 4 809 mètres. Côté météorologie, l’Hexagone est à égale distance des froids polaires et des chaleurs tropicales. Plus vaste Etat de l’Union européenne, l’Hexagone a l’avantage de se frotter directement à six pays européens et de tenir la Grande-Bretagne par la Manche. Un privilège qui multiplie les coopérations de voisinage telles qu’Alsace-Allemagne, Roussillon-Espagne ou Nord-Belgique-Angleterre – Lille se flatte même d’être un trait d’union entre Bruxelles et Londres –. Ainsi la France est le plus latin des pays d’Europe du nord et le plus nordique d’Europe du sud ; les Français jouent volontiers sur les deux tableaux, hésitant entre cuisine au beurre, au nord de la Loire, et cuisine à l’huile au sud. Bouquet ou chocolat ? Un Britannique se fait un plaisir d’offrir des chrysanthèmes sans comprendre l’accueil glacé de la maîtresse de maison française qui, elle, associe la fleur impériale du Japon au cimetière. Elle aura, de son côté, évité de décorer la table d’un bouquet de soucis qui se dit joliment marigold en anglais. Si les Français aiment offrir des fleurs dans un soigneux pliage portant la griffe du fleuriste, l’usage en Allemagne est de dépapilloter son bouquet avant de sonner à la porte afin de présenter les fleurs plutôt que le papier ! De l’attirance à l’attractivité ? Ce néologisme cible les investisseurs et, à peine entré au dictionnaire, il a son conclave sous l’égide de l’Agence française aux Investissements Internationaux [Afii]. Ce Conseil stratégique pour l’attractivité de la France réunit des patrons du CAC 40 associés à un panel d’experts bien décidés à valoriser les atouts du pays et à en découdre avec ses tracas. Le maître-mot, mieux accueillir les étrangers qui contribuent à l’économie française. A table, la place des couverts et des verres est immuable tandis que celle des convives est habilement répartie entre homme et femme… et plus si affinités. Chez soi ou au restaurant, le plus délicat reste pour l’hôte, le choix des mets qui puissent convenir à tous les palets, à toutes les philosophies et religions. L’égalité homme-femme n’exclut pas quelques attitudes courtoises telles que servir les dames d’abord, même si certaines féministes d’Amérique du Nord, exigent un égal traitement. • La France pays de cocagne ?… Triangle d’or entre Toulouse-Carcassonne-Albi, ce n’est donc ni une légende moyenâgeuse, ni le pays imaginaire vanté par Baudelaire. Au 15e siècle, le Pays d’Oc fait de la culture du pastel [ou cocanha] et de son bleu incomparable, un commerce florissant. Pourtant le pastel occidental perdra la compétition contre l’indigo oriental tellement moins cher à produire. Mondialisation disiez-vous ? La globalisation de la planète ne daterait donc pas d’hier. • Les étrangers répètent à l’envi que les Français ont deux passions parler et manger. A l’opposé des Européens du Nord, ils seront diserts sur des sujets de politique, de santé mais discret sur les questions d’argent considérées comme privées, prégnance d’une tradition judéo-chrétienne. Ainsi, après les banalités de type, la pluie et le beau temps, vient avec le plat de résistance, le temps des discussions passionnées nourries par l’actualité. Le ton vif et la contradiction cassante entre mari et femme peut surprendre. “Les Français se disputent mais n’en sont pas fâchés”. D’autres cultures auraient déjà convoqué leur avocat. “Le caractère multiple, complexe et diversifié du territoire français est sans doute le plus bel atout.” Armand Frémond B & Bienséance De l’étiquette aux convenances, du protocole à l’usage, chaque culture a ses politesses. L’étranger en France se plie avec bienveillance à nos rites de présentation, salutations et poignées de main quotidiennes, acquiert vite l’art de frapper à la porte d’un bureau, ce territoire professionnel quasi privé et porter sans discuter la sibylline formule “lu et approuvé” au bas d’un contrat qu’il signe. 102 Les Français sont relationnels dit-on. Connaissances, accointances, amis,… les relations s’instaurent aisément mais se cultivent graduellement entre distance et familiarité, entre “vous et tu”. A la Révolution, un décret imposait le tutoiement entre tous les citoyens, principe d’égalité. Aujourd’hui, c’est selon et s’il est possible de tutoyer le succès, ou… l’automobiliste qui gène la circulation, il y a des barrières à ne pas franchir. Il est donc sage d’écouter autour de soi ce qui se dit. Affaire de génération et de culture d’entreprise, l’univers de la banque n’a pas les mêmes standards que celui de l’informatique ou de la publicité, les scientifiques ont un langage plus direct que les juristes avec un code vestimentaire qui va de pair. “Par la conversation, c’est la possibilité de se mettre dans la peau d’un autre, d’accéder à d’autres visions du monde. En établissant ce lien de sympathie, on s’agrandit” Theodore Zeldin [historien anglais] C & Compétences Les Français ont plutôt un bon niveau de formation et ils excellent dans certaines disciplines. Ainsi des ingénieurs Frenchies sont courtisés à la City de Londres pour leur talent en ingénierie financière, des créatifs en films d’animation sont à l’affiche dans Parce que les formations scientifiques sont pluridisciplinaires et tournées vers le travail en réseau, de jeunes diplômés disposent d’une agilité à piloter des projets technologiques et industriels complexes qui exigent tour à tour des habiletés stratégique, analytique et financière. L’esprit latin et cartésien, le sens de la hiérarchie mais aussi du réseau serait même un plus dans les relations clients. Gratifiés de capacités d’adaptation face à l’imprévu, les Français sont en revanche raillés pour leur prise de décision brouillonne, notamment en réunion, préférant la discussion à la décision. Compétences aussi pour les technopoles, dorénavant labellisées pôles de compétences, qui s’inspirent des clusters américains pour mieux coordonner les ressources d’une même zone géographique, ou d’un secteur d’activités, afin d’être plus compétitifs sur les marchés internationaux. La plus ancienne : Sophia Antipolis ; la plus aérienne : Toulouse et l’aérospatiale ; Grenoble est spécialisée en informatique ; la Biovalley en Alsace est transfrontalière dédiée aux sciences de la vie. De même inspiration, des pôles d’excellence rurale sont créés pour valoriser les ressources naturelles et le patrimoine touristique. Véritable bol de chlorophylle économique pour la France terrienne. • Vu par nos candides, les métiers qui représentent les Français sont quelque peu clichés : boulanger, artiste, philosophe, professeur, journaliste, ouvrier, politicien, chef de cuisine, fermier, fonctionnaire, chômeur. Reste à rappeler que le TGV – qui a fêté ses 25 ans – n’a pas été trouvé dans une pochette surprise ! “La grande trouvaille de l’armée, c’est qu’elle est la seule à avoir compris que la compétence ne se lit pas sur le visage. Elle a donc inventé les grades”. Alphonse Allais D & Doléances Sous l’ancien régime, le peuple fait consigner ses récriminations sur des cahiers, dits de doléances, que leurs représentants remettent aux Etats généraux, réclamant par exemple l’unification des poids et mesures pour commercer plus équitablement. En 2006 le mot “doléances” a été remis en lumière par l’association, Collectif liberté, égalité, fraternité ensemble et unis, afin de recueillir la parole de jeunes d’une cinquantaine de départements français, en réaction aux violences urbaines des banlieues parisiennes. Pas moins de 20 000 “doléances” ont été portées, aux élus du peuple qui siègent à l’Assemblée nationale et au Sénat. Opération symbolique et médiatique ! paradoxal, le Français ne manque pas de principes… de précaution. Salarié : il est conservateur attaché à ses avantages acquis, consommateur : il se montre libéral et cherche le meilleur prix “made in monde”, parent : il exige les meilleurs résultats pour sa progéniture ; assuré social : il est ayant droit ; citoyen : il interpelle l’Etat qui n’a pas su interdire les chutes de neige sur l’autoroute en janvier et les programmer sur les pistes de ski pour les vacances de février ! • Comme les regrets exprimés par des condoléances, les doléances s’expriment toujours au pluriel. Questionnaires d’autodiagnostic la Silicon Valley californienne, sans oublier des chefs de cuisine qui font salle comble au Japon. “Les Français râlent, c’est un signe de santé. Ce sont des enfants gâtés qui ont l’art d’avoir trop chaud aujourd’hui et auront trop froid demain”. E & Efficience La productivité est avec la compétitivité le mot clé de l’entreprise. Et mieux que l’efficacité, c’est l’efficience qui donne les meilleurs résultats. Selon Les indicateurs-clés du marché du travail, rapport du Bureau international du travail [BIT] publié le 2 septembre 2007, les Français se situent dans le trio de tête de la productivité horaire, derrière les Norvégiens et les Américains. Le produit national brut par heures travaillées en France – soit le bénéfice généré – est de 25,68 euros, toujours en augmentation. En revanche, les Américains sont les champions du monde de la productivité par travailleur. Ils travaillent le plus [1804 heures en moyenne par an] suivis des Irlandais, des Luxembourgeois, des Belges puis des Français [1564 heures]. Revers des 35 heures ! Différence de conception de la réussite. D’aucuns disent qu’il y a deux mondes : les Anglo-saxons veulent réussir tandis que les Français cherchent à comprendre. Aux uns le souci de l’action, aux autres l’abstraction. Subtil équilibre entre être et avoir. Etymologiquement parlant : le mot travail vient du latin “tripalium” soit un instrument de torture alors que chômage a pour origine « caumare » qui signifie se reposer durant la chaleur. Sens aigu de l’efficience assurément, des entreprises proposent un espace sieste… au travail. • En tête du palmarès : 75, 9 ans pour les hommes et 83, 5 ans pour les femmes, l’espérance de vie des Français a quasiment doublé en un siècle. Serait-ce le French paradox ? Comment une alimentation faite de fromage, de beurre, de blanquette de veau, et même du foie gras les jours de fête, servis sur un lit de légumes, le tout arrosé d’un peu de vin protège-t-elle les artères françaises ? Vrai paradoxe pour les chercheurs américains qui constatent, estomaqués, que bonne chair et bonne santé font bon ménage ! “Rien ne tue plus sûrement la pensée, la créativité, le rêve, la lucidité ou le délire que le travail intensif, l’efficience...” Jacques Sternberg Pétitions, manifestations, grèves… les mouvements sociaux ont en France pignon sur rue, trop pour certains. Culturellement 103 F & Fragrances Questionnaires d’autodiagnostic Ode aux odeurs, la France aux mille parfums naturels est riche de prestigieuses fragrances. D’ailleurs, être “nez” est un métier hors du commun. Exercé à reconnaître les subtilités de centaines de senteurs, il crée les délicats mélanges d’essence qui composent de voluptueux jus. C’est ainsi qu’en 1921, l’échantillon n° 5, son chiffre portebonheur, sera choisi par Mademoiselle Gabrielle parmi dix flacons. Un numéro gagnant, griffé d’un monogramme qui depuis nomme le parfum mythique le plus vendu au monde. Rien de plus culturel que les senteurs, différemment flatteuses lorsqu’elles riment avec saveurs. Les marchés des quatre saisons savent enchanter les papilles du chaland avec les petits légumes de printemps, les fruits juteux d’été, les tubercules dodues d’automne et les mendiants vitaminés d’hiver. Côté fromage, comment choisir parmi 400 sortes de fromages plus odorants les uns que les autres. Certains donnent une élégante particule à leur région : Bleu d’Auvergne, Tomme de Savoie, Chabichou du Poitou, Sainte-Maure de Touraine, ou à porter le nom de leur commune : Roquefort, Camembert, Maroilles, etc. De son côté, le sommelier ne manquera pas de recommander un vin au nez fruité, fleuri et boisé, un cru qui a du bouquet. • “Avoir du nez” c’est disposer d’assez de flair et d’intuition pour sentir… ce qu’il convient de faire et assez de clairvoyance pour savoir comment le faire, par avance. “La ville pour quelqu’un qui ne sait pas lire, c’est d’abord des pistes d’odeur, un bruit de fond, des éclairs et des chatoiements”. Jacques Meunier G & Gouvernance Le concept de gouvernance comme instance de régulation, d’envergure internationale, fait son chemin dans l’entreprise et les institutions. En plus du droit de regard sur l’action menée, se pose l’exigence de transparence en en terme de gestion et d’information. Transposé au niveau de l’Etat, le peuple qui donne mandat à ses gouvernants, attend à juste titre de l’action politique efficacité et utilité publique, dans le respect des institutions. Comment faire, au regard des différentes strates administratives à la française, qui tel un mille feuilles superposent les pouvoirs et les coûts. Au pouvoir législatif, le domaine de la loi, à l’administration, le pouvoir réglementaire : résultat, plus de 85 000 lois, 120 000 décrets et autant de règlements et circulaires. Une abrogation s’impose, celle de l’adage Nul n’est censé ignorer la loi ! • A l’origine, le mot parlement signifiait “conversation” [palabre] avant de désigner au 12e siècle une assemblée de notables habilités à prendre des décisions. Devenu “Parliament” à l’ère 104 des rois Anglo-Normands, le modèle anglais sera dupliqué en France après la Révolution. Le Parlement a la française a ses deux chambres : l’Assemblée Nationale [représentants du peuple] et le Sénat [représentants des collectivités locales] et exerce ensemble le pouvoir législatif, indépendant du pouvoir exécutif, prérogative du Président de la République. “Gouvernance est un de ces nombreux néologismes, qui, produits par des think tanks et autres cercles technocratiques et véhiculés par les journalistes et les intellectuels branchés, contribuent à la mondialisation du langage et des cerveaux” Pierre Bourdieu [sociologue] H & Hyperpuissance Hubert Védrine a qualifié les Etats-Unis d’hyperpuissance, en un seul mot, pour mieux illustrer la puissance, sans égale dans le monde, incarnée par les Américains. L’ancien ministre des Affaires étrangères en a fait le titre d’un livre naturellement hyperintéressant. L’autre pays des superlatifs – Etat-nation et état d’esprit, la France a toujours une préférence pour l’approche multilatérale de la géopolitique. Dans un monde d’une rare complexité et dans un contexte d’une extrême compétition économique, les Français se convertissent au lobbying et investissent dans l’intelligence économique pour garder l’ascendant ou faire alliance avec discernement sur les dossiers majeurs. A plus de mondialisation, les Français vibrent pour plus de patriotisme économique. L’Etat dispose du pouvoir et de la puissance publique notamment de moyens de contrainte, pour faire valoir l’intérêt général. Il lui revient d’assurer l’application des lois et règlements et de veiller à la sécurité du territoire et des citoyens. “La puissance géopolitique d'une nation est de plus en plus liée à celle de sa langue. Lorsqu'une civilisation ou une nation a dominé géopolitiquement sans rivale, elle était l’hyperpuissance et sa langue était l'hyperlangue”. Jacques Attali I & Influence Le rayonnement de la France à l’étranger a son pendant par une politique d’attractivité des étrangers impliqués dans l’économie française. A l’étranger, la France est représentée par près de 3 millions d’expatriés versus 78 millions de visiteurs étrangers en France par an, tous motifs et durée de séjours confondus : tourisme, études, affaires, immigration économique, regroupement familial. En plus des services diplomatiques, la France dispose, à l’étranger, d’un réseau unique coordonné par l’agence Cultures France contribuant à la diffusion du meilleur par les Instituts français et les Alliances françaises. L’enseignement de la langue française s'appuie sur 900 000 professeurs tandis que 270 établissements scolaires dans le monde dispensent les Londres compte plus de 300 000 Français expatriés de la génération Eurostar. Elle est ainsi la 7ème ville française ! Autant de Britanniques ont acheté et restauré une maison dans nos campagnes. Diaspora ? “Bretons du monde” est un réseau incroyablement dynamique qui porte ses couleurs dans tous les coins de la planète en surfant sur l’avancée des technologies. En 1996 déjà, les Bretons de Pékin étaient conviés à 6 heures du matin au Lycée français, non pas pour une réunion de parents-professeurs mais pour communier virtuellement devant un écran géant. C’était le premier festnoz sur Internet. “Lumière pour les autres pays… la France peut rendre viable la mondialisation, la rendre plus juste, plus équitable” Carlos Fuentes [écrivain mexicain] J & Jurisprudence Les sources premières du droit sont les lois, les règlements et la jurisprudence. Ainsi des décisions de justice rendues par les plus hautes juridictions françaises – Cour de cassation et Conseil d’Etat - font jurisprudence. Comme d’autres pays de droit romain, la France privilégie le droit du législateur tandis que les Britanniques se réfèrent au droit commun - Common law – où la loi est directement issue des jugements précédents. L’autorité judiciaire française distingue les juridictions judiciaires chargées de régler les litiges entre les personnes et les juridictions administratives qui ont à arbitrer les litiges entre les citoyens et les pouvoirs publics. A côté des juridictions civiles, les juridictions pénales jugent trois niveaux d’infractions : les contraventions [Tribunal de police] les délits [Tribunal correctionnel] et les crimes [Cour d’assises]. Le tribunal des enfants traite du civil et du pénal dans les affaires de mineurs. “Les injustices sont souvent issues d’une interprétation du droit habile à l’excès” Vincent de Beauvais [1254] A l’image de kilomètre ou kilogramme, le kilo multiplie par 1000 l’unité euro. Ecrit avec un kE ou K€, il réduit le risque d’erreur en nombre de zéro. Un KF équivaut toujours à 1000 F. Le cent, division d’euro, est à l’usage appelé centime, ce qui évite la confusion avec 100 ! Comme dans le dictionnaire, des enseignes commerciales maintiennent le double affichage euro/franc sous les articles de grande consommation. L’euro fait la roue en verlan mais n’a pas encore la fantaisie langagière qu’avait le franc. Les briques n’ont pas d’équivalent en euro, pas plus que 3 francs six sous. Ce troisième millénaire portera la marque de la création de la monnaie unique de l’Union européenne, la plus grande opération de change de l’histoire monétaire. L’euro entré dans les comptes publics et les entreprises depuis le 1er janvier 1999, remplace les monnaies nationales depuis le 1er janvier 2002. En 2007, la zone euro réunit 13 pays sur les 27 Etats membres de l’Union européenne. Questionnaires d’autodiagnostic programmes français à leurs élèves. De son côté, Campus France coordonne l’information sur les études supérieures et l’accueil des étudiants et des chercheurs étrangers en France. Ils sont près de 300 000 aujourd’hui. En outre, la présence médiatique française à l’étranger via TV5 et RFI [Radio France Internationale] est renforcée par France 24 qui diffuse en langue française, anglaise et arabe. Fuite de cerveaux ? Et si la matière grise circulait pour vivre une indispensable expérience internationale et étoffer son bagage professionnel suivant le bon vieux conseil de Montaigne “Il faut voyager pour frotter et limer sa cervelle contre celle d’autrui” Que de chemin parcouru en 50 ans. Bon anniversaire au Traité de Rome, signé le 25 mars 1957 par les 6 pays fondateurs de l’Europe : Allemagne, Belgique, France, Italie, Luxembourg et Pays-Bas. • Il est simple d’initier de jeunes étrangers aux symboles de la France. Il suffit de leur faire les poches pour y trouver des pièces portant les valeurs de la République française : RF, Liberté Egalité Fraternité, Marianne ou la Semeuse. Walking Liberty aux Etats-Unis, la Semeuse est une métaphore champêtre qui représente, de plein pied, une France rurale à moins qu’elle ne sème au soleil levant quelques idées à contre vent comme le suggère le mouvement de ses cheveux. A vos pièces de 10 et 20 centimes d’euro ! “…Et au classement du magazine Fortune, si l’on est riche à billion, il s’agit toujours d’un million de millions” L & Licence Licence est un mot à facettes. L’exercice de certaines activités soumises à contrôle ou à réglementation particulière est conditionné par la détention d’une licence, qu’il s’agisse d’exploiter un brevet d’invention ou de servir certains types de spiritueux [un mot plein d’esprit] . K & Kilofranc… e Licence, ès lettres, c’est un diplôme universitaire en lettres [es contraction en les, soit en matière de]. Pour les fédérations sportives, détenir une licence est une condition préalable à l’exercice d’une discipline avant de participer aux compétitions de la spécialité. Le Petit Robert 2008 fait entrer le mot kiloeuro, juste devant kilofranc et le définit en un copié/collé “sur le modèle de kilofranc, dans les opérations financières et commerciales. Valeur, unité de compte qui correspond à 1 000 €”. Etre licencié ? Même pour des raisons économiques, le comble de la politesse est dans la formule “être remercié” autrement dit être congédié non sans avoir été remercié pour les services rendus. Merci est de fait un mot à consommer sans modération 105 mais avec précaution pour ne pas être à la merci ou mener un combat sans merci. Et lorsque “merci” est le mot qui dit oui ou qui dit non, seule la gestuelle renseigne sur l’intention ! “Parmi les profs, certains sont licenciés, d’autres sont agrégés, mais il y en a qui devraient être… remerciés” Guy Bedos M & Médisance et… mieux-disance Questionnaires d’autodiagnostic Que dit-on de la France et des Français dans les coulisses étrangères ? La parole est à des étudiants des quatre coins du monde et à quelques plumes connues. Un pays de statues qui roule à très grande vitesse ne peut avoir un peuple de marbre. “La France est double : parisienne et provinciale, traditionnelle et moderne… en fait, insaisissable !” “Le pays est à taille humaine, ouvert sur les mers, les terres européennes et la porte de l’Afrique”. “Les Français oscillent entre égalité et hiérarchie, gravité et légèreté, raison et émotion, fromage ou dessert, tranquillisant et champagne. Est-ce la francitude ?” “En Allemagne, on dit que les Français sont des cigales et les Allemands des fourmis”. “Oui, les Français sont des individualistes qui disent “non” et qui disent “on” lorsque les choses sont indéfinies. Ils sont fiers de faire des Viaduc de Millau et disent alors “nous” “Ils ont la fibre sociale et le sens de la tolérance républicaine grâce à la laïcité” “Ils ont du style et prennent le temps de penser. Le consommateur n’est pas roi 24h/24” “Les Français frileux voient du danger là où il n’y a que du risque”. “Les maudits Français y ont des menus qu’on comprend pas, y boivent du vin comme si c’était d’l’eau, y mangent du pain pi du foie gras en trouvant l’moyen d’pas être gros.” Linda Lemay “Le Français… un coq gaulois dressé sur ses ergots qui fait place à une poule mouillée qui a peur de tout… Et par-dessus tout de finir en bouillon de poule à la sauce chinoise” Peter Gumbel “L’air de France éclaircit les idées, fait du bien, beaucoup de bien, tout le bien du monde” Vincent Van Gogh 106 N & Nuances Tricolore pour la France, Orange pour les Pays-Bas, Vert pour l’Irlande, Jaune pour l’Espagne… des pays ont imposé leurs couleurs emblématiques. Des partis politiques aussi : le Bleu UMP, le rouge et la Rose socialiste, le Modem a sa carte orange ou les Verts sont naturellement en vert. • Bleu, Blanc, Blues… Dans les sports de ballons, football ou rugby, l’équipe de France nationale porte un maillot bleu avec surimpression d’un coq et sont donc pour tous Les Bleus. Hélas, il y a des fins de matchs où un coup de boule donne le blues parce qu’il fait perdre la tête et la coupe du monde de football. Reste des bleus à panser et les relations francoitaliennes à repenser sur les stades. En 2007, mondial de rugby oblige, les Bleus du XV de France supposés faire voir la vie en rose aux Français broient du noir face aux All blacks. “Les parfums, les couleurs et les sons se répondent” Baudelaire O & Ordonnance Le Docteur en médecine prescrit par ordonnance de même que le juge des référés, juge unique, rend une décision par ordonnance. Dans la Constitution de la 5e République, une ordonnance signée par le Président de la République est une disposition, relevant de la loi, prise par le gouvernement pour aller vite en esquivant ou en limitant le débat parlementaire. • Article 38 : “Le Gouvernement peut, pour l'exécution de son programme, demander au Parlement l'autorisation de prendre par ordonnances, pendant un délai limité, des mesures qui sont normalement du domaine de la loi. Les ordonnances sont prises en Conseil des Ministres après avis du Conseil d'Etat. Elles entrent en vigueur dès leur publication mais deviennent caduques si le projet de loi de ratification n'est pas déposé devant le Parlement avant la date fixée par la loi d'habilitation”. “Nous avons ordenes que nous voirons chascun an nostre Estat une fois, par les Gens de nos comptes”. Extrait de l’Ordonnance de Philippe V à Pontoise, le 18 Juillet 1318 P & Performance La France est classée 9e sur 25 selon le baromètre unique des opinions mondiales [étude GMI 2007 sur le potentiel et l’attractivité de 25 nations]. Expression d’un choix, par essence, subjectif, la préférence des sondés va spontanément à une voiture allemande, un opéra italien, un gouvernement suédois et à une table française. La France dispose, de fait, d’un capital touristique exceptionnel, son image la plus caractéristique est “romantisme”. Elle reste pénalisée par un manque d’hospitalité ! • Des raisons qui peuvent supporter comparaison : - Le TGV tient le rail : Paris-Strasbourg en 2h20 en 2007 [contre 14 heures lors de l’inauguration de la ligne en 1853]. - L’Airbus A 380, bel oiseau rare d’envergure européenne, est assemblé à Toulouse. - L’Hélicoptère tient en l’air depuis novembre 1907 [Paul Cornu défie la loi de Newton dans un champ de pommiers normand avec son aéronef-hélico]. - Le Viaduc de Millau, mécano géant au pays du Roquefort, épate le monde du haut de sa hauteur. “The Millau Bridge is a triumph of engineering, imagination and will” [New York Times 17.12.2004] - Le Queen Mary 2, véritable île flottante, en pince pour les croisières en mers du sud. - Ariane Espace met sur orbite sans sourciller depuis Kourou en Guyane. - La carte à puces… de plus en plus savantes. - Le champagne est de toutes les fêtes de la planète : 9 bouteilles/ seconde. - La baguette se mange toujours par les deux bouts et les boulangers ouvrent toujours plus tôt et ferment plus tard que les banques. - Les mots chic et terroir restent intraduisibles en anglais “Ecrire, c’est l’antiperformance” Madeleine Chapsal Q & Quintessence A la manière de l’alchimiste, il s’agit d’extraire l’essence et la quintessence du pays dont l’imaginaire culturel et historique est au zénith autant que le mythe romantique Amélie Poulain qui a marqué les francophiles du monde. C la France Culture, couture et cuisine. Croissant, camembert et champagne. Cigale, cigogne et coq Caméléon, cosmopolite et cosmique. Conformisme, contestation et critique. Coco Chanel, Camille Claudel, Curie, Veuve Clicquot et Colette : des femmes qui comptent Croisade, colonisation, collaboration : repentance et mauvaise conscience En 2001, le sociologue Gérard Mermet identifie trois France incarnées par trois profils de Français : Les mutants ont pris le train des évolutions technologiques. Les mutins se réfugient derrière le principe de résistance au changement. Enfin, les moutons sont de classiques suiveurs qui s’aligneront le moment venu. • La République française considère un espace public commun, laïc, et laisse à l’espace privé le choix et l’expression de ses croyances religieuses, philosophiques ou politiques. La France, garde toutefois l’empreinte de ses traditions chrétiennes et les Français restent attachés à leurs clochers, patrimoine architectural pour les uns et religieux pour les autres. D’ailleurs plus de 3 000 communes portent un nom comme Saint-Nazaire, Saint-Etienne ou Saint-Amand. Dans la presse écrite ou audiovisuelle, le bulletin météo est suivi de l’éphéméride qui salue le prénom du jour, inscrit au calendrier. Questionnaires d’autodiagnostic Sur 100 marques, 8 sont françaises derrière l’Allemagne qui en a 9 et les Etats-Unis qui en cumulent 57%. Parce qu’une marque nationale forte et positive est un avantage compétitif, chaque pays tente de conquérir la confiance des investisseurs, des touristes, des consommateurs comptant sur les médias pour le faire savoir urbi e orbi. Les Français “Un peuple qui colle à sa terre”. François Mitterrand “S’ils vont travailler au loin, ils emportent leur terre et leurs bagages”. Victor Giscard d’Estaing R & Références A la négative, l’expression “ce n’est pas une référence” ne garantit rien de probant. De plus en plus des références sociohistoriques s’infiltrent dans le discours politique et médiatique. Elles méritent explication pour rafraîchir les idées. Lorsque le gouvernement annonce un “Grenelle”, c’est que le sujet est brûlant mais quid de Grenelle ? Retour au 27 mai 1968, salle des Accords, rue de Grenelle, au Ministère du Travail, les accords de Grenelle seront signés pour mettre fin aux événements de mai 1968 en engageant le principe d’une refondation sociale. Le Grenelle de l’environnement s’engage-t-il vers une refondation durable des consciences écologiques ? Accords historiques s’il en est, les Accords de Matignon signés le 7 juin 1936, à l’Hôtel Matignon. Le gouvernement du Front populaire de Léon Blum met alors fin à la grève en reconnaissant le libre droit d’adhérer à des syndicats qui sera suivi du droit à deux semaines de congés payés et à la semaine de travail de 40 heures. Référence toujours et nostalgie d’une époque florissante, “les 30 glorieuses”, empruntées au titre du livre de l’économiste Jean Fourastié Les 30 Glorieuses ou la Révolution invisible de 1946 à 1975 sont devenues une formule qui, de bon gré, en inspire d’autres de même consonance. Les 20 rugueuses, les 20 décisives sont apparues sous la plume de Jean François Sirinelli et l’essayiste économique Nicolas Baverez enfonce le clou du déclin avec son titre Les 20 piteuses. A quand Les 20 porteuses et les 10 heureuses ? 107 L’après guerre, soutenue par le plan Marshall, est une phase évidente de progrès industriel et de croissance économique. Le pays est à reconstruire. Ainsi les 30 années – 1945-1975 – seront dites “glorieuses”. • Fonctionnaires : terme qui date du 18ème siècle. Turgot désignait les serviteurs de l’Etat qui n’achetaient pas leur office et remplissaient des fonctions régaliennes essentielles à la nation : sécurité, défense, justice, impôt. C’est un statut Questionnaires d’autodiagnostic Qui donc est “retranché derrière des parapets de notes et de références” André Maurois S & Suspense… Méfiez-vous des apparences, suspense au 14ème siècle signifie suspendre. Devenu anglais, il prend le sens Hitchcockien d’incertain, avant de revenir au Larousse pour qualifier un genre cinématographique ou littéraire haletant. La langue française est voyageuse. Langue maternelle en Belgique, France et Suisse, elle est langue d’émigration au Québec et en Louisiane, langue héritée de la colonisation notamment en Algérie ou au Mali. D’autres pays, comme la Roumanie, ont choisi le français comme langue de culture. Pierre de Coubertin, père des Jeux Olympiques modernes, en a fait une langue olympique. Une ville et un homme ?… Descartes, en Indre et Loire, est la commune qui voit naître René Descartes en 1596. La ville s’appelle alors La Haye en Touraine puis La Haye-Descartes de 1802 à 1967 avant de prendre définitivement le nom de Descartes [4 000 habitants]. Et c’est justement au Pays-Bas, capitale La Haye, que Descartes passe une grande partie de sa vie. Il y publie de grandes œuvres avant d’être contesté par les autorités religieuses qui jugent sa nouvelle philosophie… trop cartésienne. Le jugement du 17 mars 1642 est seulement abrogé en 2005 par le Sénat de l’Université d’Utrecht qui réhabilite l’homme et son œuvre. • Le Discours de la méthode pour bien conduire sa raison et chercher la vérité dans les sciences est en 1637 la première œuvre littéraire et philosophique publiée en français et non en latin. “Je pense donc je suis”, n’est pas cartésien qui veut ! Les dispositions au bon sens et à la logique inhérentes à l’esprit français sont-elles cartésiennes ? Ce serait simplifier à l’excès la pensée complexe du grand philosophe, homme de raison, qui a su en découdre avec le dogme de l’autorité. Ego-logique ? “Le français sans larme, c’est à table qu’on l’apprend. Cuisine et langue sont liées”. Jacques de La Cretelle T & Tendances Un mot qui fait du chemin depuis son sens premier “inclinaison amoureuse” venu tout droit de “tendre”. Le concept “tendance” est né dans les années 60, dès l’émergence du métier de styliste sous l’influence du prêt-à-porter. Aujourd’hui, le renifleur de tendances surfe sur l’air du temps à l’affût de tout ce qui bouge, dans tous les domaines. Dès qu’il y a phénomène boule de neige, la logique commerciale et publicitaire est en embuscade pour en faire une mode. A l’évidence, la France est tendance ! 78 millions de visiteurs étrangers le prouvent. Ils y viennent et y reviennent. Le tourisme est une chance pour les Français, puisque c’est l’activité la mieux répartie sur l’ensemble du territoire et n’est pas délocalisable mais…. Les prévisionnistes voient venir un changement de cap vers d’autres pays très agressivement dynamique. De quoi inciter la France, pays gâté par la nature, à ne pas nous reposer sur ses légendaires lauriers et autres cartes postales. • Et si à l’avenir, la tendance allait à la quête de sens, dans toutes ses dimensions : orientation, signification et sensation ? La globalisation croit-on, menace de lisser les cultures et de dissoudre les différences. Que nenni, elle exacerbe les revendications identitaires et en dépit du bon sens … - le feu vert ne peut qu’être saccagé pense le vandale protestant de Larkhall en Ecosse, puisque le vert est la couleur de l’Irlandais catholique. -le baklava n’est pas le dessert national chypriote affirme le pâtissier turc. D’ailleurs, il n’est ni grec, ni turc, ni arménien, il est ottoman ! -le gruyère made in USA ne sera plus confondu avec le fromage à trou européen. Le 22 février 2001, le Ministère de l’agriculture américain a décrété que ses trous de gruyère ne dépasseront pas treize seizièmes de pouces, soit 2,06375 cm. Assurément tendanciel… “Les statistiques le confirment, il y a de plus en plus d’étrangers dans le monde” anonyme Télérama U & Urgence Lorsque le pronostic vital est engagé, l’urgence est d’appeler le 15 SAMU [service d’aide médicale Urgente]. Dans l’entreprise, il n’y a pas d’urgentiste mais des urgences quotidiennes qui exigent d’être actif et qui plus est réactif. Pourquoi convoquer une réunion à 15 heures précises ? Si la ponctualité n’est pas leur qualité première, les Français savent être à l’heure pour prendre le TGV mais bien sûr se faire attendre pour une réunion. Le 1/4 d’heure de tolérance professionnelle deviendra le 1/4 d’heure de politesse lors d’une invitation à dîner à domicile. “At your convenience” Outre-Atlantique, ne souffre pas d’attente, tout comme “dead line”. Son équivalent français 108 Les Français ont la particularité de faire plusieurs choses simultanément. On les dit polychroniques, alors que les nordiques privilégient une organisation linéaire, monochronique, et font une chose à la fois pour la mener efficacement à son terme. • Donner du temps ne rapporte rien mais enrichit tellement. Sous des formes multiples - du coup de main ponctuel à l’engagement bénévole au long court - donner de soi est un trait généreux de la culture française qui s’illustre par un dynamique tissu associatif mais aussi par exemple, la capacité à donner volontairement, anonymement et gratuitement son sang. D’autres pays en font commerce. “Moi, je fais attendre les gens pour leur faire passer le temps” Raymond d’Alost V & Vigilance … et prise de conscience après les violences d’automne 2006 qui ont enflammé les banlieues et les véhémences estudiantines saccageant la Sorbonne de printemps 2007. La banlieue en rupture de ban ? Et non, historiquement, la banlieue se situe a une lieue de la ville dont elle dépend, ce qui vaut au seigneur d’exercer un “droit de ban” puisqu’il y a autorité et tutelle. Au 19ème siècle, la ville est réservée à la résidence et au commerce, tandis que l’industrialisation nécessitant de l’espace est cantonnée à la périphérie où se développeront les cités ouvrières. Après guerre, la campagne se dépeuple pour répondre aux besoins de main d’œuvre dans l’industrie et à la reconstruction du pays. L’exode rural crée un véritable “désert français”. L’Etat va aussi chercher des bras au Maghreb, en Pologne et en Europe du Sud. L’immigration massive se veut temporaire et de sommaires cités de transit sont construites pour répondre aux problèmes d’hébergement. A priori provisoire, certaines existent toujours et forment de grands ensembles logeant des familles nombreuses qui cumulent précarité économique et complexité culturelle. le problème de société reste entier. • Au 3e millénaire, retour aux sources, la campagne se repeuple. Des familles ont besoin d’espace et profite des technologies de la communication et des transports pour s’installer au vert. Les navetteurs vont et viennent entre ville et campagne notamment sur les lignes TGV. Les régions touristiques vivent elles de considérables migrations estivales et hivernales, certaines villes décuplent leur population selon la saison. “La France n’est pas un pays qui dort, c’est un pays qui bouge, d’une jeunesse exigeante. Il faut la regarder de très près, sous une loupe, pour apercevoir toutes ces différences” Theodore Zeldin W & www.France L’Internet a donné ses lettres de noblesse au “doublev”. Récent dans l’alphabet, le W s’est installé progressivement pour écrire les mots empruntés aux langues germaniques. Il est indispensable à “whisky, tramway, week-end” mais aussi à “wassingue, wallon ou wagon qui dans le nord, est prononcé “ouagon”. Questionnaires d’autodiagnostic “échéance” est un mot moins tranchant que les Français interprètent à leur convenance mais, il est mpossible de se réfugier derrière le décalage horaire puisque les technologies donnent le don d’ubiquité, ici et là, ici et maintenant. X & 10 sens 1 - Symbole de multiplication 2 - Signe d’absence du meunier lorsque les ailes de son moulin sont en X 3 - Inconnue d’une équation 4 - chromosome X, en un exemplaire chez les garçons et en double chez les filles 5 - Né sous X 6 - Un X est un polytechnicien 7 - Madame X porte plainte contre X 8 - Film classé X 9 - Signature d’analphabète 10… en chiffre romain • Le système décimal… pour en finir avec l’arpent, la toise, la pinte ou l’once et harmoniser les 1000 mesures en vigueur avant le Moyen-Age D’humanistes savants, du siècle des Lumières, inventent un étalon universel qui n’appartienne à personne et donc à tous les terriens. L’instauration d’un système métrique décimal unique est officiellement adopté en France par le décret du 18 germinal de l’an III de la République [le 7 avril 1795] et devient obligatoire le 1er janvier 1840. Il s’imposera peu à peu partout dans le monde, ou presque. Mais résistance du système sexagésimal ! Les œufs et les huitres… sont toujours préférés à la douzaine comme les cycles du temps ! 12 reste le chiffre parfait qui se divise plus que 10 et qui peut inciter un aimable fleuriste à vous proposer 13 roses à la douzaine. “Les chiffres sont les bêtes de somme des comptables” Pensée de Foré 109 Y & Sens Abscon, Beausoleil, Cercueil, Descartes, Entre Deux Eaux, Faux, Gland, Hérisson … ??? Espère [Lot], Plaisir [Yvelines], Soupir [Aisne], Angoisse [Dordogne] Survie [Orne]…??? D’Aast [66] à Zytpeene [Nord], en passant par Sens [Yonne] et Y [Somme] qui compte près de 100 Upsiloniens ? Questionnaires d’autodiagnostic La France dénombre ainsi 36 887 communes qui ont un maire et un conseil municipal, et pour certaines, un nom inoubliable. Son maillage administratif est incomparable. Avant la Révolution, la France est divisée en 35 provinces. Chacune a ses us et ses coutumes, sa cuisine, sa langue et ses légendes. Afin d’unifier le pays, l’Etat impose la langue française et les mêmes lois à tous les Français. Le territoire est alors divisé en département dirigé par le préfet. Dans les années 1960, un découpage régional va se substituer aux traditionnelles provinces en réunissant 2 à 8 départements. C’est ainsi que l’on 22 régions administratives dans l’Hexagone et 4 régions/départements Outre-mer. Pourtant, un habitant de Saint-Amand-Montrond lit toujours Le Berry Républicain et beaucoup de Berrichons, comme nombre de Solognots considèrent le rattachement à la région Centre comme un avatar administratif, sans cohérence identitaire. En effet, La province trouve sa logique dans le temps, c’est de fait une rencontre entre histoire et géographie. Par exemple, le découpage administratif “région” a fait du Duché de Normandie – cette région a haute teneur historique en 1066 et 1944 – deux petites régions de part et d’autre de la Seine, qui ont des hauts et des bas, Basse et la Haute-Normandie. • “Y-a-qu’à, faut qu’on” … formule fourretout et péremptoire qui relève de la recette. A la manière de la pensée taoïste, La France est à sa façon paradoxalement Yin et Yang Z & Zwanze… Merci à l’humour typiquement bruxellois qui me permet de conclure en Zwanzeuse, ce zeste de France avec sourire, par une réplique à nos histoires belges. • Comment s’enrichir ? C’est simple, il suffit d’acheter un Français au prix que vous l’estimez et revendez-le au prix qu’il s’estime lui-même. C’est bingo à tous les coups ! Et… clin d’œil à l’Anglais qui, en vacances en Normandie, souhaite visiter le Château de Guillaume le Concurrent ! “L’alphabet reste une source. La société humaine, le monde, l’Homme tout entier est dans l’alphabet” Victor Hugo Post Scripta : Les chiffres ont aussi leur symbolique culturelle “13” garde une réputation double dans les pays de tradition chrétienne. Porte-malheur ou porte-bonheur, à chacun ses convictions mais aucun Français n’est assez superstitieux pour renoncer à un 13e mois ou refuser de partager les 13 desserts de Noël d’un réveillon provençal. Bien sûr, c’est toujours un plaisir de prendre l’autoroute A 13 pour un week-end en Normandie ou de goûter la douceur des Bouches-du-Rhône, 13e département dans l’ordre alphabétique. “Quand on aime, on ne compte pas” 13 ans de mariage sont dits “noces de muguet”… que du bonheur ! En revanche, pas de 13e rang dans les avions ni de voiture 13 dans une compétition de Formule 1…. Le 13e étage dans une tour américaine sera renommé 12bis ou 12a. Les Italiens n’aiment pas beaucoup le 17. Autrement écrit XVII dont l’anagramme forme VIXI, soit “il a vécu” et donc pas d’avenir pour ce chiffre si romain. 88 contre 44 ? Pourquoi un Chinois sera enthousiaste de recevoir son titre de séjour de la Préfecture des Vosges tandis qu’il fera la grimace devant celle émise par la Préfecture de Loire-Atlantique. En effet 4 est un chiffre néfaste pour sa prononciation qui peut se confondre avec le mot “mort” tandis que 8 est un chiffre heureux en Asie. Les festivités des futurs Jeux Olympiques de Pékin investissent sur le 8.8.8 du 8 août 2008. 110 Bon anniversaire ! La Cour des Comptes créée par la loi du 16 septembre 1807 pour contrôler l’usage des fonds publics et juger de la régularité des comptes afin d’en rendre compte chaque année souffle ses 200 bougies. Geneviève Brame, Auteur, écrit au vert, en Normandie. Chez vous en France, 2007 – Co-édition La Documentation française et France info. En version anglaise : Living & Working in France, 2004 – Kogan Page Publisher, Londres. Côté junior, elle a créé la collection “Pays d’enfance” Edition Hachette et le site “AsapFrance.info” Par ailleurs, elle est Directrice de mission ressources humaines chez Ernst & Young société d’avocats, associant le management interculturel et la communication spécifiques aux problématiques de la mobilité internationale. Elle intervient auprès d’entreprises, d’écoles et d’universités. 4 Lexique des signaux forts 2007-2008 pour mieux comprendre l’évolution de son environnement Signal #1 / Accomplissement de soi Lexique des signaux forts 2007-2008 “If the only tool you have is a hammer, you tend to see every problem as a nail” Vu par Maslow… Au cours de sa carrière, Maslow s'est intéressé principalement aux motivations “supérieures” de l'homme dans sa hiérarchie [l'accomplissement de soi] et aux états de plénitude [expériences paroxystiques], ainsi qu'aux fondements de la santé psychique. Sa hiérarchie des besoins signifie que l'homme n'atteint le plein développement de son psychisme que s'il est satisfait sur tous les plans : physiologie, sécurité, amour [appartenance], estime [reconnaissance] et accomplissement de soi [créativité] Cette hiérarchie est représentée sous la forme d'une pyramide qui, de la base au sommet, distingue cinq niveaux de besoins : 1. À la base, les besoins physiologiques [tels que la faim, la soif] ; 2. Ensuite, les besoins de sécurité et de protection [tels que le désir d'un toit ou d'une bonne assurance] ; 3. Puis viennent les besoins d'appartenance, besoins sociaux qui reflètent la volonté de faire partie d'une famille, d'un groupe, d'une tribu ; 4. Ensuite arrivent les besoins d'estime de soi [qui permettent de se regarder dans le miroir le matin] ; 5. Enfin, apparaissent au sommet de la hiérarchie, les besoins d'auto-accomplissement [qui renvoient au désir de se réaliser soi-même à travers une œuvre, un engagement]. Maslow estime que les besoins élémentaires [physiologiques et de sécurité] étant satisfaits, l'entreprise doit permettre à ses employés de satisfaire les autres besoins d'ordre supérieur de façon à alimenter sans cesse les motivations. Un besoin d'ordre supérieur ne peut être satisfait que si les précédents le sont. Ainsi, rien ne sert de vouloir motiver les salariés au niveau de l'estime et de l'accomplissement, si des menaces de licenciements portent atteinte à la sécurité et si les salaires ne sont pas suffisants pour satisfaire pleinement les besoins physiologiques. Maslow tient finalement un discours optimiste dans la mesure où il considère qu'il est possible que les salariés puissent, dans leur travail, s'accomplir, se réaliser, pourvu que le management soit participatif. Signal #2 Quels sont les intérêts du Management Participatif ? • Sa mise en place modifie les relations et les rapports au quotidien entre les différents acteurs [patron, managers, salariés] dans la mesure où chacun trouve une place dans un mode coopératif. • Les choix stratégiques ou les évolutions nécessaires prennent en compte les réalités et non simplement les rapports “moulinés” par le management. Ces choix sont alors plus réalistes. Cette performance accrue, cette plus grande efficacité rend l'entreprise apte à s'adapter rapidement, à améliorer sa réactivité par rapport au marché, à maîtriser le pilotage des actions, à mettre en ?uvre rapidement ses décisions. • L’implication de l'ensemble des partenaires entraîne une modification significative des facteurs humains [considération, épanouissement, implication, ambiance, ..], et donc de la vie interne de l'entreprise. Elle se traduit par une plus grande mobilisation, la motivation, la cohésion et l'esprit d'équipe. • L'ensemble de l'entreprise est responsabilisé par la gestion des compétences et des potentiels humains, la délégation, la nécessité de transmettre, ... Elle devient alors “entreprise apprenante” pour l'intérêt de tous. Loin d'être une théorie, le Management Participatif est le levier permettant la mise en place des outils itératifs du changement. / Collaboratifs [outils] La pérennité et la réussite des entreprises dépendent du savoir de leur personnel et de leurs partenaires commerciaux d'où la nécessité de mettre en place des outils pour conserver les savoir-faire et les connaissances de l'entreprise : le savoir est le seul actif durable de toute institution. Il y a plus de deux siècles, Adam Smith soulignait le rôle du travail collaboratif dans un fameux texte sur la “fabrique d'épingles” : dix ouvriers travaillant chacun de leur côté ne 112 Le management participatif Le Management Participatif ou Coopératif allie à la fois le Management [gestion des hommes et des opérations] et la Participation [partage conséquent entre les acteurs de l'entreprise dans les prises de décisions, la transmission des compétences, la responsabilisation, l'autonomie...]. C'est dire son importance sur le travail au quotidien et sur la marche de l'entreprise. parviennent pas à produire plus de 20 épingles par jour et par ouvrier. S'ils se spécialisent chacun dans une étape de la fabrication, les cadences montent à 4 800 épingles par ouvrier et par jour. C'est là le principe même de la division du travail, “une problématique qui nécessite de faire collaborer et coopérer les employés. Toutes les entreprises de plus d'une personne font nécessairement du collaboratif, même si elles n'en ont pas toujours conscience. années 1980 et du concept de TCAO [travail collaboratif assisté par ordinateur]. Aujourd'hui, toutes les entreprises - ou presque - utilisent des outils de TCAO. Certaines se contentent d'améliorer leur communication grâce à l'email, d'autres vont beaucoup plus loin en confiant la supervision et la coordination de leurs projets à un ordinateur. Le travail collaboratif assisté par ordinateur rassemble une galaxie d'outils plus ou moins efficaces. On peut répertorier quatre grandes familles d'outils de TCAO : Lexique des signaux forts 2007-2008 L'entreprise a bien changé depuis l'époque où Adam Smith consignait par écrit ses observations : ce ne sont plus des épingles mais des informations qui circulent entre les salariés sur un mode dématérialisé et de plus en plus complexe. Mais rien n'a changé du côté des décideurs : leur métier consiste toujours à améliorer la collaboration au sein de leurs équipes en sus des décisions stratégiques. Depuis le début des années 1990, l'informatique est venue leur prêter main forte. “Tout a commencé avec l'apparition de Lotus Notes à la fin des Les outils de communication de base, outils de première nécessité Leur rôle est avant tout de faire circuler une information entre deux collègues. Les outils des trois autres familles répondent à un besoin plus particulier, même s'ils incorporent nécessairement des fonctions de communication. On dit que ces outils sont coopératifs : les deux employés qui communiquent avec cet outil n'ont pas toujours le sentiment de travailler dans un même but. On recense : • Le mail • Le chat • Le tableau blanc • La visioconférence • L'Instant Messaging Les outils de travail partagé Ils permettent à plusieurs personnes de travailler sur un même document ou sur une même application. [Le traitement de texte Word possède par exemple un outil qui permet d'annoter un texte pour proposer des corrections]. Ce sont des outils de collaboration, puisque les différentes personnes qui les utilisent ont le sentiment d'avancer vers un but commun. Ces outils sont relativement peu employés. Leurs utilisateurs sont souvent de grosses entreprises, mais de petites structures – comme les cabinets d'avocats – peuvent aussi y trouver un intérêt. On recense : • Le partage d'applications [exemple : plusieurs personnes travaillent sur le même plan de la future voiture d'un constructeur automobile] • L'édition partagée • Les forums et outils apparentés Les outils d'accès au savoir – ou de Knowledge Management Si un employé a fait l'effort de créer un document, ou de développer une expertise, il peut faire gagner beaucoup de temps à ses collègues : pourquoi créer plusieurs fois le même document – ou développer plusieurs fois la même expertise – lorsqu'on peut les trouver ailleurs dans l'entreprise ? Il faut donc faire en sorte que tous les employés puissent accéder à ces informations. Les entreprises qui y ont recours sont souvent les grosses PME et les grands comptes. On recense : • Les bibliothèques • Les outils de peer to peer • Les portails • La cartographie des compétences • Les annuaires électroniques • Les listes de diffusion • Les FAQ • Les WiKi [sortes de portails qui s'enrichissent grâce à la contribution des personnes qui les consultent] • Les moteurs de recherche Les outils de workflow Ce sont sans doute les outils les plus spectaculaires car ils ne se situent plus au niveau de l'information, de la communication ou de la collaboration, mais au niveau supérieur de la coordination. Les workflows assistent le chef de projet dans le suivi de son projet, et permettent de contrôler et d'accélérer les interactions entre les contributeurs, les relecteurs et la personne chargée de la validation. Ces outils sont surtout utilisés par les grands comptes. On recense : • Les outils de synchronisation • Les outils de gestion des tâches • Les agendas partagés Pour en savoir plus : http://www.journaldunet.com/ 113 Signal #3 / Communication de crise “La crise, c'est l'accumulation de fragilités, plus l'ignorance” Christophe Roux-Dufort, Directeur des Relations Internationales de L'OIC [Observatoire International des Crises] Lexique des signaux forts 2007-2008 Pour apprendre à gérer des situations imprévues, les entreprises devraient dans l'idéal réfléchir quelques instants sur des événements possibles et simuler, en conséquence, des scénarios. Des exercices dont l'objectif est d'arrêter des stratégies de communication précises en cas de “crise”. A ce petit jeu, chaque entreprise, chaque situation implique donc une stratégie différente. Néanmoins, on peut discerner trois grandes stratégies de communication de crise, avec leurs avantages et leurs inconvénients : la reconnaissance, le projet latéral et le refus. Il suffit d'un article dans la presse, d'un rappel de produit ou d'un accident technique pour que la machine médiatique se retourne contre une entreprise. Entre alors en scène la communication de crise, un concept qui ne s'improvise pas mais qui s'assimile. Définition de la crise • C’est un événement inattendu mettant en péril l’existence ou la réputation d’une organisation. • 80 % de la gestion de crise ressort de la communication. • La crise n’est pas toujours un danger. C’est un événement normal, une accélération de restructuration. Une crise bien gérée peut être une véritable opportunité. Caractéristiques de la crise • Ampleur, • Immédiateté de l’attention requise, • Nécessité de s’occuper du problème, • Extériorité du contrôle de la crise. Une crise est la conjonction de 3 phénomènes • Dérèglement du mode de fonctionnement [paralysie du système]. • Saturation immédiate de la capacité de communication par l’afflux des demandes internes et externes • [médias]. Mais la composante interne est toujours très forte aussi et importante pour la motivation des • salariés. • Remise en cause des produits, de la légitimité, des personnes. La crise a cinq fronts de lutte • Un événement grave à combattre, mais dans le domaine de la crise on exige une information immédiate sinon il y a suspicion. • La réduction des zones d’incertitude. En crise on ne sait pas grand-chose mais là se joue la crédibilité. Donner le plus vite possible un maximum d’informations [pour un journaliste le responsable de la communication doit savoir]. Ne pas dire “je ne sais pas” mais “il est trop tôt pour répondre” puis fixer date et heure de réponse. S’engager à dire et non fuir. 114 • La maîtrise des enjeux. La minimisation n’est pas toujours une bonne stratégie. La focalisation médiatique parfois ne change rien aux structures. • La multiplication soudaine des acteurs [qu’on n’a parfois jamais rencontrés auparavant]. • Le temps à anticiper car la pression temporelle et le stress sont forts. Toute organisation sociale ou entreprise a été ou sera en crise : un phénomène d’accélération s’est mis en place. il ne reste plus que de petites périodes heureuses entre 2 crises. La crise peut n’être, au départ, qu’un petit grain de sable mal géré. • Les systèmes sont plus fragiles [informatique par exemple…]. • La crise est du “pain béni” pour les médias car les ventes augmentent. Il existe de plus en plus de médias qui sont de plus en plus libres ; il y a de plus en plus de concurrence. • La justice est de plus en plus souvent saisie. Elle est libre et va jusqu’au bout. • La sensibilité à l’environnement augmente à cause des grandes catastrophes. L’ampleur est plus importante à chaque fois. Ce qui pouvait se passer il y a 15 ans devient crise aujourd’hui [NB : en période de crise, jouer sur l’émotion collective. En premier réflexe, si on cherche à minimiser, on perd de sa légitimité ou de son pouvoir]. • La réglementation progresse : le juridique se développe. Les failles probables du système seront exploitées. • Les mouvements associatifs ont de plus en plus de poids. • L’Internet crée des crises en désinformant, en lançant des rumeurs, en amplifiant [voir site hoaxbuster.com qui liste toutes les rumeurs du web]. • Les personnels salariés des entreprises révèlent parfois des crises [ce phénomène n’existait pas il y a 5 ans]. Il va s’amplifier. Il y a de plus en plus de décalage entre les salariés et l’entreprise. Aux USA, tout salarié peut dénoncer anonymement les travers de son entreprise. • La métrologie [mesure] progresse. Le seuil de perception a changé. Méthodologie • Organisations de la communication - Constitution d’un capital d’image [sympathie, opinion favorable]. Travailler sa réputation en amont dans une stratégie globale. - Organisation relationnelle de la crise : quels sont les interlocuteurs qui ont du pouvoir et ceux à qui je dois rendre compte ? Nouer des liens avec eux en amont [pour être connu et éviter la méfiance]. Prendre un premier contact sans avoir quelque chose à “vendre”. Attention à ceux dont on pense qu’ils ont peu de pouvoir : ils peuvent se révéler importants en cas de crise [riverains notamment qui seront les plus crédibles pour les auditeurs des médias]. Des journées portes ouvertes peuvent être l’occasion de les informer… - Préparation des messages pour chaque cas de crise. En crise on ne peut plus travailler le choix des messages. Identifier différentes cibles et fonder la communication sur la perception du risque pour les individus plutôt que sur l’évaluation des experts. Il faut préparer à “froid” et imaginer 3-4 lignes de communiqué de presse, plus les réponses à la presse [descriptif - situation ailleurs – solutions – dispositifs de gestion du problème…]. Préparer des fiches de base ainsi que la trame de communiqués de presse avec cases blanches à compléter. Penser au Web [qui peut désengorger la cellule de crise]. Y être concret. On peut aussi prévoir une page d’accueil transformable en période de crise. - Stratégie des alliés : l’entreprise [ou la structure en crise] est la moins crédible de tous ceux qui peuvent informer. Sur chaque type de domaine chercher l’interlocuteur qui a la crédibilité qu’on n’a plus et le faire intervenir pour relayer le message qu’on veut émettre. Selon les résultats d’une enquête concernant les catastrophes naturelles, le public accorde de la confiance à : [- - -] élus, armée, journalistes, enseignants, syndicats, police, préfet [- -] associations écologistes, pharmaciens, ingénieurs, ouvriers, CHST [-] A ce niveau, confiance à 50 %. C’est le seuil de crédibilité. Viennent ensuite : croix rouge, médecins, associations scientifiques d’experts [+] pompiers [+ + : ce sont ceux qui sont considérés comme les plus neutres]. Lexique des signaux forts 2007-2008 Avant la crise : l’anticipation est primordiale • Organisation matérielle - Recensement de toutes les crises potentielles. Être le plus exhaustif possible. Le résultat du balayage devient intéressant au bout de 2 à 3 heures. Introduire ensuite des paramètres : occurrence, gravité, maîtrise du sujet. Travailler sur 10 ou 15 grands scénarios. Rester raisonnable. Ne pas délirer. - Simulation : recensement de l’information afin de renforcer la capacité à répondre vite pour ne pas perdre de crédibilité. Prévoir les données de base à donner [valables pour différents types de crise]. - Organisation d’une cellule de crise : 15 personnes maximum. Éviter le huis clos. Prévoir 3 types de composantes. niveau hiérarchique [il existe souvent des désaccords : il faut quelqu’un qui tranche] qui dirige [anime, gère le temps…], experts [surtout ne pas mettre des personnes pour leur faire plaisir], communication qui a un double rôle : communication ascendante [c’est-à-dire faire remonter les attentes de l’externe] et communication descendante [traduire en langage médiatique l’information à donner]. NB : Qui est le porte-parole ? Ce ne doit jamais être le responsable de la communication parce qu’on “ne l’écoute pas” car la communication est assimilée à de la publicité, de la propagande [suspicion]. Les statistiques le prouvent. Si la crise est évolutive, ne pas exposer le plus haut niveau tout de suite : le garder en réserve. Faire jouer les “fusibles”. Parallélisme des formes : se calquer sur le niveau national pour choisir le niveau de l’interlocuteur. - Détails pratiques : prévoir mots clés, de passe, codes d’accès, plusieurs téléphones en salle de crise… Ultra rapidité indispensable. Radio branchée sur France Info et Télé sur LCI. Avoir aussi un “mémo” : les 10 personnes internes et externes à contacter en cas de crise [domicile, portable]… • Pendant la crise - Parler le premier pour la crédibilité – Être sur place – Être actif – Rapidité la plus importante. Attention à l’interlocuteur. Ne rien laisser au hasard. Il doit toujours y avoir un interlocuteur approprié disponible pour répondre. Si vous ne parlez pas en premier, après on ne vous croit plus. Le premier positionne le “débat”. Attention aux discours discordants. La continuité du message est très importante. Choisir le ton. - Jouer la transparence, ce qui ne signifie pas tout dire. Il faut montrer qu’on est à l’écoute, qu’on comprend. La crise n’est pas seulement un événement ; le manque d’information l’amplifie. Mettre en place un numéro vert [pas cher, pas très utilisé mais TB efficacité symbolique]. S’engager à donner des réponses. Ouvrir les portes. Communiquer par la preuve pour calmer les inquiétudes. Attention : s’il y a un numéro vert, celui qui décroche doit être capable de répondre sinon il est rapidement en difficulté [le former : 20 questions types.]. - Prendre ses responsabilités : assumer au maximum. Le balancier joue alors et atténue au lieu d’amplifier. Mais le moment où on fait savoir qu’on assume est aussi important. - Faire jouer les sources neutres et les alliés. - Occuper le terrain. La crise se gagne sur la durée. Dissolution de la cellule de crise : c’est la pression médiatique qui décide. Ne pas arrêter brutalement. - Informer l’interne [intranet] le plus tôt possible, avant l’externe. Les salariés sont des ambassadeurs d’image, des porte-parole de l’institution. Tenir la hiérarchie régulièrement informée est aussi important. Après la crise On n’a plus envie d’en parler. On refoule. Or cette partie est la plus importante. - Ce peut être un retour d’expérience formateur. - Comment transformer la crise en opportunité ? En renversant la situation. De victime, devenir envié par la suite en tirant les leçons, en rebondissant. 115 Conclusion Gérer une crise c’est d’abord un état d’esprit. Se préparer. Faire des exercices [une fois par an] pour acquérir des réflexes. Se méfier des procédures trop travaillées, trop rigides. Lexique des signaux forts 2007-2008 Remarques diverses • La crise est évolutive s’il y a des rebondissements. Sinon c’est une crise statique. • Sidération : penser que “ça ne peut pas nous arriver” alors qu’il faut toujours imaginer le pire. • Attention de ne pas attirer l’attention du public et des médias là où elle n’est pas. Préparer mais attendre d’être interrogé pour répondre. • Face aux rumeurs, il faut saturer la communication c’est-à-dire contre-attaquer et « dévaloriser » les rumeurs. • Nécessité d’avoir une équipe cohérente où l’information circule. • Ne pas donner uniquement des réponses “juridiques”. Utiliser l’affectif. La crise ne peut pas se résoudre si la communication n’est pas reconnue et intégrée. Aucun problème n’est purement technique. Stratégies de communication de crise 116 Quelles questions se poser ? Évaluer le terrain [environnement, zones de vulnérabilité, enjeux, attraction pour l’externe…] : • Niveau de connaissance du problème : causes, incertitudes • Quels sont les risques ? Intégrité, structure menacée, crise profonde ? • Quel est le niveau de médiatisation ? - Territoriale, géographique : ne pas déclencher le national si l’information est régionale – Répondre directement si on est attaqué. - Crédibilité du support. Ne pas répondre aux journaux qui n’ont pas de crédibilité s’ils nous attaquent. • Affaire terminée ou en devenir ? • Quels sont les adversaires ? Quels sont les alliés ? Leurs motivations ? • Quelle est notre part de responsabilité ? Sommes-nous réellement concernés ou est-ce l’affaire de quelqu’un d’autre ? • Quel est le degré d’urgence ? Pour le journaliste, c’est toujours urgent. Ne jamais céder au chantage : demander le numéro de tél. Rappeler une demi-heure plus tard. Dans 95 % des cas le journaliste ne “boucle pas dans les 5 minutes”. Faire le test du naïf : prendre quelqu’un qui ne connaît pas le problème et lui faire lire la réponse ou le communiqué pour vérifier s’il est compréhensible du tout public. • Reconnaître complètement la situation et sa responsabilité. Dans ce cas, assumer les réparations des dommages subis apporte un avantage au point de vue juridique, mais aussi médiatique. • Exprimer son incompréhension, si l'entreprise ne connaît pas les raisons à l'origine de la situation. • Elargir la responsabilité à des acteurs externes, comme les autorités de régulation. • Dissocier les choses en se délestant des responsables s'il le faut. • Contingenter la crise sur un objet, un lieu, un temps. Le but est alors d'éviter d'élargir le phénomène à d'autres produits, d'autres marques, d'autres usines... Encore peu employée, cette stratégie de la reconnaissance est pourtant “l'une de celle qui fonctionne le mieux”, selon Didier Heiderich [consultant, créateur du Communication-sensible.com et président de l'Observatoire international des crises.]. Difficile en effet d'avouer sa responsabilité pour une entreprise. Mais le faire, c'est jouer la carte de la transparence et acquérir une crédibilité auprès des différents publics. Cette stratégie permet également d'éviter une remontée ultérieure d'informations contredisant les premières déclarations. Une situation dans laquelle l'entreprise a énormément à perdre sur le plan de l'image. Choix du message • La reconnaissance : statut assumé. C’est ce qui fonctionne le mieux mais le plus rare. Etre rapide. Doit être globale et expliquée [pour ne pas être assimilée à de la manipulation]. Prévoir l’argumentaire avant la reconnaissance. Cette première stratégie consiste à accepter la crise et ce, le plus rapidement possible. Si la presse dévoile la crise en devançant l'entreprise, c'est que la communication de celle-ci est mauvaise et que la crise ne lui appartient déjà plus. Pour mener l'opération, l'entreprise doit donc aller vite et être en mesure de déterminer rapidement si elle est compétente par rapport au moteur de la crise. Ce moteur peut être interne, par exemple lié aux produits de l'entreprise, ou externe, par exemple lié à un contexte politique. Dans chacun des cas, l'axe de communication ne sera pas le même. De manière générale, la stratégie de la reconnaissance s'appuie sur une communication claire et ferme. Selon le contexte, plusieurs alternatives s'offrent à l'entreprise : • Le projet latéral et la contre-attaque : - Détourner l’attention sur un thème positif au lieu de communiquer sur la crise - J’attaque l’agresseur en essayant de lui dénier toute crédibilité. Développée par Thierry Libaert dans son livre Communication de crise [Dunod, 2001], cette stratégie cherche à modifier l'angle de vue de la crise. “Mais elle doit pouvoir être fondée sur la réalité et des faits concrets pour réussir à déplacer le lieu de débat”, précise Didier Heiderich. Pour mener à bien un projet latéral, différentes tactiques sont possibles : • Contre-attaquer et dire à qui profite les faits, soit le plus souvent au concurrent. Cette stratégie est utilisée notamment par les grandes entreprises françaises qui trouvent alors dans la concurrence internationale un alibi naturel. • Reporter la responsabilité à l'extérieur, en orientant les faits vers l'administration, le politique... • Le refus : - Dénégation : attention si c’est mensonger et qu’on le découvre ! - Silence : on peut parier sur l’événement plus important qui l’emporte ou se dire que si on n’alimente pas le feu, il s’éteindra. Une crise chasse l’autre. Stratégie à risques. - Bouc émissaire : “c’est pas moi, c’est lui”. - Chaînon manquant : je ne savais pas. - Faire oublier la crise [exemple : changer de nom]. Se servir de la crise comme d’une opportunité. La stratégie du refus consiste à affirmer qu'il n'y a pas de crise. "Il s'agit alors d'une posture que l'entreprise doit être capable de tenir", précise Didier Heiderich. Quatre possibilités s'offrent à l'entreprise dans ce scénario : • Garder le silence dès le début de la crise, stratégie choisie par les autorités russes lors de l'accident de la centrale nucléaire de Tchernobyl. • Cesser de parler à partir d'un moment précis et donc ne plus alimenter la crise. • Avancer le principe du chaînon manquant, comme dans l'affaire des paillotes en Corse, où nul ne sait qui a donné l'ordre initial. • Minimiser les effets de la crise, à condition d'être le seul interlocuteur à disposer des données. C'est la formule choisie par le gouvernement lors de la canicule de l'été 2003. Mais les statistiques fournies par les Pompes funèbres ont enrayé le scénario. Les conséquences d'une telle stratégie peuvent s'avérer extrêmement dommageables, aux niveaux juridique et médiatique, si les faits ressurgissent à plus ou moins long terme et avec une nouvelle lecture des événements. Concrètement, ce scénario du pire se traduira dans la plupart des cas par une perte de crédibilité. Lexique des signaux forts 2007-2008 • Minimaliser sa communication, ou communiquer plus fortement sur un autre registre. • Souligner le fait que le pire a été évité et que la situation aurait pu être largement plus grave si l'entreprise n'avait agit de telle ou telle manière. Le projet latéral, qui consiste à déporter la crise en dehors du champ de l'entreprise, doit impérativement s'appuyer sur des éléments tangibles. Dans le cas contraire, son utilisation peut s'avérer bien plus dangereuse que la crise elle-même. Conclusion Toutes les stratégies possibles peuvent être utilisées mais il faut respecter deux principes : • principe de réalité [pas de décalage trop important entre soi et son discours] ; • principe de cohérence : si on change de version on ne nous croit plus. Ne pas zapper entre les arguments contradictoires. Attention à la mémoire du web. Les relations avec la presse Repères pour temps de crise • On doit construire un message et le caler - Être clair et compréhensible immédiatement - Avoir un coefficient d’empathie [ne pas rompre la relation] - Ne pas être de type interne [égoïste] - Être réactif. Ne pas verrouiller. Eviter tout jugement définitif • La presse campe le paysage de crise : elle donne la tonalité - Elle doit informer et révéler. Il y a très vite débat. Les journalistes ne sont ni ennemis, ni alliés mais sont incontournables. - Les crises sont leur pain quotidien : ruptures, elles font vendre. Elles portent dimension humaine. - Les crises rappellent la nécessité de réformes, et débouchent sur le politique. - Les actions contestataires sont souvent très présentes dans la presse. Les syndicats sont organisés comme des machines médiatiques. Importantes mises en scène. • Ne pas laisser un paysage négatif s’installer - Rapidité : garder le contact et éviter les ruptures sinon les journalistes peuvent “tenir rigueur” à celui qui refuse. - Eviter le off. • Accompagner le porte-parole avec des conseils - Ne pas être bavard - Ne répondre qu’aux questions. S’en tenir au message élaboré - Ne pas s’attarder – Partir dès que c’est fini - Eviter les commentaires - Rester déclaratif – Éviter le langage des experts - Garder son calme et ne pas être arrogant. • Il ne faut pas confondre interview et conversation. Le journaliste utilise tout ce qu’on lui dit. Comment réagir en situation de crise : la méthodologie est importante. Différencier : ce que je fais / ce que je dis, à qui ? / ce que je dis ou fais avec les médias ? Et qui ? • Si la cellule n’a pas de méthode, on ne série pas les problèmes. • Anticiper – Imaginer le pire sans attendre l’épisode suivant mais aucun scénario préparé à l’avance ne peut être plaqué. • Message clair et simple. Se fixer pour qui je parle. Ne pas avoir de message “ponctuel”. N’avoir qu’un message en même temps. Ne pas se défendre. Dire “au service des élèves” “nous vérifions”, “pas de retentissement sur les examens”. Dire ce qu’on va faire. Le message doit baliser le théâtre de la crise et être hiérarchisé [l’usager est le plus important]. • Actions : quelles initiatives prendre ? • La communication doit être plus forte quand le problème s’amplifie. Reprendre la main. Annoncer immédiatement les mesures [annonce forte des décisions prises]. • Penser à archiver soigneusement toutes les informations et publications concernant la situation de crise. 117 Signal #4 / Complexité Lexique des signaux forts 2007-2008 “Un système complexe se caractérise d'abord par le nombre d'éléments qui le constituent [...] ensuite par la nature des interactions entre ces éléments, le nombre et la variété des liaisons qui relient ces éléments entre eux [...] et par la dynamique non linéaire de son développement, c'est-à-dire les accélérations, les inhibitions, les oscillations difficilement prédictibles” Joël de Rosnay, l’homme symbiotique, regards sur le troisième millénaire. La complexité régit désormais nos environnements d'affaires, et nos organisations n'ont souvent d'autre choix que d'y répondre par diverses initiatives définies en termes d'adaptation au changement, d'agilité ou d'innovation. En fait, savoir faire face au changement, s'adapter aux nouvelles exigences du marché et innover pour mieux concurrencer sont désormais des incontournables pour toute organisation qui veut assurer sa croissance et sa pérennité. La complexité à laquelle doivent faire face nos organisations est le résultat du jeu de forces externes, telles que les évolutions technologiques, la diversité des marchés, l'internationalisation de la concurrence ; et celui du jeu de forces internes, telles que les initiatives prises par le personnel, la problématique de la relève, les architectures technologiques de plus en plus sophistiquées, ainsi que les principes d'amélioration continue mis en œuvre par maintes entreprises. Ces forces externes et internes exercent une pression de manière continue sur le développement d'une organisation, parfois dans le sens souhaité, souvent dans des directions non souhaitées. La complexité pose alors des problèmes de direction, augmentant le niveau de difficulté des problèmes à résoudre et surtout le degré d'ambiguïté auquel doivent faire face les dirigeants. Caractéristiques des environnements complexes Les environnements complexes se caractérisent par des comportements imprévisibles. Les comportements, tant du côté des fournisseurs que des clients, sortent des sentiers rationnels et sont contre-intuitifs. Il est très difficile de retracer leur cheminement depuis l'origine, puisque les causes produisant les effets sont difficilement identifiables, ou sont tout simplement disparues. Plusieurs acteurs et entités sont en interaction. Au sein des environnements complexes, de nombreuses alliances, en réseaux, permettent à un environnement donné [marché] de se restructurer ou d'en modifier les relations. Il y a également une décentralisation des pôles de direction. De nombreuses actions individuelles suivent une certaine direction et s'autorégularisent. Enfin, toute segmentation est difficile à réaliser puisque chacune des parties des environnements complexes constitue un des aspects essentiels de sa structure. Afin d'étudier un tel environnement, on ne peut le décomposer en une série de sous-segments indépendants de son ensemble. Toutes ces caractéristiques font que les dirigeants d'entreprise ont de plus en plus de mal à cerner les forces en présence, à élaborer des orientations stratégiques en termes de causalité linéaire et prévisible. Lorsque Le Groupe Jean Coutu se lance dans son projet d'acquisition aux États-Unis, des acteurs multiples 118 sont en jeu : le conseil d'administration, ses présidents et viceprésidents, un groupe actif d'actionnaires, les employés, et surtout, un marché avec des caractéristiques très diversifiées avec des concurrents très puissants. Aujourd'hui, la Compagnie et son réseau combiné de 2 175 établissements corporatifs et franchisés [sous les bannières Eckerd, Brooks, PJC Jean Coutu, PJC Clinique et PJC Santé Beauté] emploient plus de 60 000 personnes. À lui seul, le réseau américain du Groupe compte 1 854 établissements répartis dans 18 États du nord-est, du centre, du littoral de l'Atlantique et du sud-est des États-Unis. Les difficultés qu'a connues le Groupe suite à son acquisition aux États-Unis ne sont pas dues à un seul de ces acteurs, mais à une combinaison de leurs actions, des jeux de forces des différents marchés [sans oublier l'intégration des systèmes informatiques !] qui suivent difficilement une logique prévisible de cause à effet. Puisque l'on ne peut prédire avec certitude l'enchaînement d'actions et de réactions que peut déclencher une décision, l'élaboration de stratégies prédéterminées semble vouée à l'échec. Les forces auxquelles les entreprises sont soumises poussent ces dernières vers l'instabilité et rendent la tâche de leurs dirigeants très difficile. Devant la difficulté de prédire les conséquences attachées aux actions, de ne pas pouvoir reproduire des modèles à succès du passé ou ceux d'autres entreprises, comment procéder ? L'analyse stratégique Le défi que pose la complexité est le suivant : maintenir une direction sans savoir si une tempête va se lever ou si le calme plat attend, et être capable de modifier le cap si les résultats escomptés ne se présentent pas à l'horizon. Afin de faire face à ce défi, l'analyse stratégique joue un rôle d'intégration. Elle permet de mieux appréhender les forces en présence, de comprendre les nombreux liens entre une organisation et son environnement. Elle aide à la “systématisation” d'un environnement trop complexe. Seulement, cette systématisation ne doit pas être érigée en tant que cadre absolu, mais doit servir de balise pour la prise de décision et doit être assez flexible pour s'ajuster aux aléas des environnements internes et externes. Ainsi, la stratégie, comprise comme analyse ou réflexion stratégique, est faite de mouvements, de réajustements, et parfois même de remises en question radicales. Elle se fonde sur l'analyse des contextes internes et externes sans cesse mouvants où de nombreux acteurs modifient, par leurs actions, les bases sur lesquelles repose cette analyse. Alors, même si l'entreprise se situe dans un environnement où la prévision est très difficile voire impossible à réaliser, une des manières de procéder est d'avancer à petits pas et de revoir fréquemment les orientations souhaitées et le plan d'action qui a été élaboré. Ainsi, l'entreprise peut, en temps réel, réorienter sa stratégie, la modifier, la remettre en cause si nécessaire en fonction des opportunités qui se présentent, des modifications non anticipées de l'environnement, des événements de toutes natures qui viennent peser sur le bon déroulement de ce qui a été initialement projeté. Signal #5 veut continue, tient compte des interactions entre les différents acteurs et entre les acteurs et l'environnement. Elle se présente comme un outil essentiel à toute organisation qui veut faire face et comprendre les menaces et opportunités issues des environnements complexes. Flexible, elle débouche sur des stratégies en perpétuel renouvellement, répondant aux aléas des environnements. Pour gérer la complexité, il faut en outre savoir lier stratégie et actions, contrôle et liberté d'action, stabilité et changement. Les dirigeants savent cela par expérience, lorsqu'ils doivent anticiper l'inconnu, réagir à des opportunités ou rattraper des occasions manquées. Ils procèdent, en temps réel, à des ajustements et à des changements d'importance afin de maintenir une direction souhaitée. Lexique des signaux forts 2007-2008 Pour évoluer et s'adapter de manière continue, l'entreprise doit laisser de la liberté à ses composantes. Les innovations, l'expérimentation, les initiatives individuelles ne sont pas forcément toujours en cohérence avec les objectifs planifiés de l'entreprise, mais ces initiatives offrent une occasion d'explorer de nouvelles manières de faire et d'agir. Ceci facilite l'adaptation de l'entreprise à des demandes inconnues de l'environnement. L'entreprise peut remettre en question sa manière de faire et trouver ainsi les actions adéquates lui permettant de se renouveler. Aussi, lorsque des stratégies émergent suite à des opportunités ou des initiatives individuelles, il ne s'agit pas pour autant de les rejeter sous prétexte qu'elles n'entrent pas dans la stratégie établie, mais bien de voir comment elles peuvent être exploitées. L'analyse stratégique propose un modèle d'analyse global, intégrateur, flexible et systémique. L'analyse stratégique, qui se / Culture générale Origine latine : “Cultura”. Double signification du mot “culture”: • au sens propre : culture de la terre [fertiliser, ensemencer, faire pousser] • au sens figuré : culture de l'esprit [instruction, savoir, connaissance] Définition restrictive : Enrichissement de l'esprit par des exercices intellectuels ; acquisition de connaissances ; ensemble des connaissances qui enrichissent l’esprit, affinent le goût et l'esprit critique. Définition extensive : Phénomènes naturels et idéologiques caractérisant un groupe ethnique ou une nation, une civilisation, par opposition à un autre groupe ou à une autre nation – Ensemble de faits de civilisation propres à un groupe social : connaissances, croyances, morale, arts, coutumes. Notions voisines : Culturel, cultivé, érudition, culturologie, Instruction, savoir, érudition, culture générale, littéraire, philosophique, scientifique, artistique. Acculturation [assimilation d'une culture]. * Les contraires : inné/ acquis ; nature/ culture ; barbare; sauvage ; inculte. * Corrélats : culture de masse, patrimoine, "droit à la culture", éducation. Conseils pour préparer un concours de culture générale Donner une définition de la culture générale revient, pour certains auteurs de manuels, pour certains correcteurs aussi, à donner une définition de soi. La culture générale, à bien des égards, reflète en effet la personnalité et les centres d'intérêt d'une personne. Elle met à nu sa curiosité, ses capacités d'analyse, son esprit de synthèse. Elle définit chacun de nous de manière différente et féconde notre pensée d'éléments aussi divers que le sport, l'art, l'économie, la politique, la sociologie. Culture générale, cela revient à dire que presque tout est culturel, c'est à dire représentatif d'une société à un moment de son histoire. Les intitulés applicables dans les brochures de concours sont souvent de type : “composition sur un sujet d'ordre général intéressant notre société”. Autant dire que tout ou presque passe sous la coupe de cette discipline, somme véritable de tout ce qui nous fait homme social. Il faut donc se tenir informé des évolutions que connaît la société occidentale contemporaine. Politique, sport, droit, culture, art, santé, religion, progrès, citoyenneté, etc. sont autant de “thèmes” de culture générale que vous devez maîtriser. De nombreux manuels de synthèse présentent ces thèmes mais, s'ils sont des outils clairement indispensables à votre formation, ils ne sauraient dépasser le capital intellectuel que vous êtes susceptible d'atteindre en lisant la presse nationale ainsi que des ouvrages pointus et [afin de travailler votre style] des romans. 119 Culture générale et management Lexique des signaux forts 2007-2008 En 2006, trois écoles de management [Audencia, l’ESSEC et l’INSEEC], avec le soutien de l'Institut de l'entreprise ont interrogé six présidents d’entreprise sur ce thème. Henri de Castries, président du directoire d’AXA ; Bertrand Collomb, président du conseil d’administration de Lafarge ; Denis Kessler, présidentdirecteur général de la SCOR ; Michel Pébereau, président du conseil d’administration de BNP-Paribas ; Louis Schweitzer, président du conseil d’administration de Renault ; Yazid Zabeg, président du conseil d’administration de C & S Communication et Systèmes. Ci-après, quelques éléments du contenu synthétique du compte rendu des entretiens. La culture générale recouvre à la fois des contenus, un certain nombre de connaissances, des aptitudes et des qualités d’ordre comportemental. Ces deux dimensions, partiellement distinctes, apparaissent dans les réponses de tous. Pour autant, les définitions qui ont été données de la culture générale sont très diverses et s’attachent aux deux dimensions que recouvre la notion. Diversité des contenus, d’abord. Historiquement, on le sait, la culture générale prend la forme des Humanités, de la maîtrise d’un fonds de connaissances issues des études grecques et latines, lesquelles viennent irriguer les trois disciplines reines que sont les lettres, la philosophie et l’histoire. Sans surprise, cette forme historique de la culture n’est plus la seule admise, et l’”honnête homme” du XXIe, tel qu’il se dessine dans les réponses recueillies, présente un profil sensiblement différent de celui du XIXe siècle. Mais chacun de nos interlocuteurs compose sa propre alchimie, empruntant dans des proportions variables aux différents champs de connaissances humains : l’un insiste sur l’apprentissage de la sociologie, en tant qu’elle permet de rendre intelligible l’infinie complexité des relations sociales ; un autre souligne l’importance de l’histoire, et singulièrement de l’histoire des religions, en tant qu’elles fondent des représentations communes, et permettent de mettre en perspective l’événement, i.e. de lui restituer sa portée réelle ; un autre enfin privilégie la littérature, et plus particulièrement la littérature française du XIXe siècle, en tant qu’elle met à jour, avec exhaustivité et précision, toute la palette des comportements humains auxquels un individu est amené à être confronté au cours de son existence. Diversité des aptitudes, également. Capacité d’adaptation, curiosité intellectuelle, autonomie dans l’accès à l’information, ouverture d’esprit, sûreté de jugement sont autant de qualités qui ont été spontanément mentionnées comme relevant – dans une approche sans doute extensive – de la culture générale. À y regarder de plus près, toutefois, la diversité des réponses recueillies peut être rassemblée en deux catégories : l’intelligence des situations, qui permet de mettre les événements en perspective dans le temps et dans l’espace ; et l’intelligence des personnes, qui permet d’établir un échange avec des interlocuteurs dont les référents fondamentaux – nationalité, milieu, formation intellectuelle – sont fortement hétérogènes. 120 Quels enjeux pour l’entreprise ? La culture générale recouvre-t-elle des enjeux pour l’entreprise ? À cette question, les six chefs d’entreprise rencontrés apportent une réponse ambivalente. Tous s’accordent sur un point : dans des entreprises fortement internationalisées, la culture générale recouvre inévitablement des contenus très hétérogènes. Dès lors, c’est la capacité d’adaptation qui prime – et tout le reste est littérature, serait-on tenté de conclure… L’un de nos interlocuteurs va même plus loin, jugeant que, si la culture générale n’est pas inutile sur le plan professionnel, son importance est surestimée par beaucoup de dirigeants français. Et d’illustrer son propos : écrire Aristide Brillant, ou même ne pas connaître Aristide Briand, ce ne sont pas des lacunes de nature à compromettre, même au plus haut niveau, la réussite professionnelle d’un collaborateur. Trois observations conduisent cependant à nuancer cette première analyse. Première observation : plusieurs de nos interlocuteurs ont exprimé une véritable inquiétude face à ce qu’ils analysent comme un net déclin du niveau culturel général chez les jeunes générations. Ces dernières bénéficient de deux puissants avantages comparatifs : la maîtrise d’outils sophistiqués de recherche et de gestion de l’information ; une meilleure connaissance des pays étrangers, grâce en particulier à l’internationalisation des formations supérieures. Mais ces aptitudes nouvelles coexistent souvent, y compris chez des cadres de bon niveau, avec des lacunes considérables en matière historique, religieuse ou politique. Cette tendance préoccupe nos interlocuteurs en tant que citoyens : c’est parce que les repères communs s’affaiblissent que l’intolérance et l’obscurantisme prospèrent. Mais elle les inquiète également en tant que dirigeants : à mesure qu’elles perdent la maîtrise de leurs propres références culturelles, les jeunes générations compromettent leur capacité à comprendre les autres cultures. Autrement dit, le maintien d’une forte cohérence interne est indissociable de l’ouverture internationale. Dès lors, la question de la culture générale ne peut rester à l’écart du champ des préoccupations managériales. Deuxième observation : pour tous nos interlocuteurs, les parcours professionnels dans l’entreprise cessent très vite – dès 30-35 ans – de se jouer sur un terrain purement technique. Emergent alors ceux qui savent apporter la preuve qu’ils sont également capables de s’abstraire des considérations strictement liées au coeur de métier et des modes managériales véhiculées par la pensée dominante. Or la culture favorise clairement cette aptitude à la “déviance” : le collaborateur cultivé est, mieux qu’un autre, à même de faire ce “pas de côté” qui lui permet, en raisonnant par analogie avec des situations très différentes dans le temps et dans l’espace, de parvenir à une compréhension plus fine des phénomènes complexes. Quelles conséquences sur le système de formation ? Invités à se pencher sur la place de la culture générale dans la formation initiale, nos interlocuteurs ont insisté sur trois points. Un renforcement de l’enseignement en culture générale est nécessaire Pour tous nos interlocuteurs, le constat de l’affaissement du niveau culturel moyen des jeunes générations appelle une action énergique. Pour des raisons économiques autant que politiques, celle-ci ne peut être que du ressort du système de formation initiale : la formation continue en entreprise ne doit intervenir qu’à titre complémentaire, à travers par exemple des séminaires destinés à donner aux cadres promis à l’expatriation des repères solides sur la culture des pays qu’ils sont appelés à rejoindre. Cet effort doit mobiliser l’ensemble de la communauté éducative L’enseignement scolaire joue naturellement un rôle crucial : il lui revient d’assurer la transmission d’un socle de connaissances fondamentales, qui commence par la maîtrise de l’orthographe et de la grammaire ; il lui revient aussi de donner aux élèves une autonomie dans l’accès au savoir – “apprendre à apprendre”. Sur ces deux plans, l’enseignement secondaire, confronté à une pression démographique sans précédent, a rencontré d’importantes difficultés, et ces difficultés rejaillissent directement sur l’enseignement supérieur : il revient désormais à celui-ci d’assurer des compléments de formation générale. C’est un objectif poursuivi depuis longtemps par les classes préparatoires, avec cette limite que la logique du concours favorise les comportements utilitaristes ; mais c’est une préoccupation qui reste relativement marginale dans le projet pédagogique de la plupart des grandes écoles. Les grandes écoles doivent accorder une place accrue à la formation générale. Le renforcement des enseignements de culture générale dans l’offre pédagogique des grandes écoles est décrite par nos interlocuteurs comme une opportunité autant qu’une contrainte : l’un d’eux insiste ainsi sur la nécessité pour le système éducatif français de rompre avec cette pratique qui consiste à engager dès vingt ans les meilleurs étudiants dans des formations à finalité directement professionnelle. Ce “fléchage” précoce est largement illusoire, dans la mesure où ce sont in fine toujours les entreprises qui donnent aux étudiants, dans le cadre de stages ou dans celui d’une première expérience professionnelle, les connaissances techniques directement nécessaires à l’exercice d’un métier. Il est par ailleurs lourd d’effets pervers, puisqu’il enferme les étudiants dans des choix qui, s’ils se révèlent mal adaptés à leurs compétences, à leurs centres d’intérêt ou à leur personnalité, seront considérés comme autant d’échecs. Le système universitaire français fonctionne à l’inverse du système américain, dont les deux premiers cycles sont ainsi conçus qu’ils tolèrent et dans une certaine mesure encouragent les changements d’orientation ; pour les enseignants comme pour les employeurs, ces expériences successives, loin de refléter l’incohérence ou l’indécision, relèvent d’un processus heuristique normal par lequel un étudiant trouve finalement la voie qui lui correspond le mieux. Dès lors – et c’est là une préoccupation exprimée par la quasi totalité de nos interlocuteurs – il revient aux grandes écoles de faire évoluer leur offre pédagogique en y renforçant, en partenariat avec les universités, la part des enseignements généraux [histoire, philosophie, droit, anthropologie…]. C’est en organisant ce détour, destiné à “rebattre les cartes” à l’issue de deux ou trois années de classes préparatoires, qu’elles répondront le mieux aux besoins des entreprises. Le paradoxe n’est qu’apparent : dans leur processus de recrutement à la sortie des écoles, les entreprises sont moins en quête de compétences techniques que de personnalités affirmées. Lexique des signaux forts 2007-2008 Troisième observation : la culture générale apparaît encore comme un vecteur de valorisation sociale, y compris au sein de l’entreprise. Plusieurs de nos interlocuteurs l’expriment de façon très simple : dans les relations au quotidien, il est appréciable de trouver des interlocuteurs capables, le moment venu, de faire partager leur passion pour des sujets extra-professionnels – et si possible, dans ces cas-là, de parler d’autre chose que de leurs enfants ou de leur destination de vacances préférée… Reste que la valorisation professionnelle de ce type d’aptitude, qui semble dépendre étroitement de la personnalité du chef d’entreprise, est extrêmement difficile à apprécier. 121 Signal #6 / Développement durable/désirable Lexique des signaux forts 2007-2008 Le “développement durable” [ou développement soutenable] est, selon la définition proposée en 1987 par la Commission mondiale sur l’environnement et le développement dans le Rapport Brundtland intitulé “Notre avenir à tous” : “un développement qui répond aux besoins des générations du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs. Deux concepts sont inhérents à cette notion : le concept de “besoins”, et plus particulièrement des besoins essentiels des plus démunis, à qui il convient d’accorder la plus grande priorité, et l’idée des limitations que l’état de nos techniques et de notre organisation sociale impose sur la capacité de l’environnement à répondre aux besoins actuels et à venir.” Autrement dit, il s'agit, en s'appuyant sur des valeurs [responsabilité, participation et partage, débat, partenariat, innovation, pérennité, réversibilité, précaution et prévention et solidarité ; sociale, géographique et transgénérationelle] d'affirmer une approche double et conjointe : Dans l'espace : chaque habitant de cette terre a le même droit humain aux ressources de la Terre ; Dans le temps : nous avons le droit d'utiliser les ressources de la Terre mais le devoir d'en assurer la pérennité pour les générations à venir. Des écologistes et autres personnalités de divers bords politiques considèrent le terme “développement durable” comme un oxymore, certains préférant le qualificatif de soutenable à celui de durable. Le développement durable, associé à la notion de bonne gouvernance, n'est pas un état statique d'harmonie mais un processus de transformation dans lequel l'exploitation des ressources, le choix des investissements, l'orientation des changements technologiques et institutionnels sont rendus cohérents avec l'avenir comme avec les besoins du présent. La définition classique du développement durable issue de la commission Brundland [1987] peut apparaître à certains dépassée. En effet, il ne s'agit plus de viser, comme il y a une vingtaine d'années, la satisfaction des besoins lointains de générations futures. C'est la satisfaction actuelle des besoins qui est maintenant compromise par les crises environnementales et sociales que connait le XXIe siècle [par exemple : l'ouragan Catarina, les ravages du Tsunami, la perte de biodiversité, la raréfaction de la ressource halieutique et le renchérissement des matières premières, la pollution atmosphérique]. Il ne s'agit plus d'anticiper les problèmes mais de les résoudre. Le développement durable pourrait alors laisser place à la notion de “développement désirable” qui regroupe l'ensemble des solutions économiquement viables aux problèmes environnementaux et sociaux que connait la planète. Ce nouveau mode de développement, facteur de croissance économique et d'emplois, serait une véritable "économie verte", basée sur l'économie sociale et solidaire, l'éco-conception, le biodégradable, le bio, la dématérialisation, le réemploi-réparationrecyclage, les énergies renouvelables, le commerce équitable, la relocalisation. Le développement désirable Cyril Blin de Belin est planner stratégique chez Tropisme, cabinet d’innovation/branding. Il explique sa vision d’un monde où les marques seraient meilleures pour les consommateurs citoyens et pour leur environnement. Une subtile association d’environnement global et de consumérisme sous le nom de développement désirable. Une poignée de marques sur des secteurs aussi diversifiés que la mode, la distribution musicale ou encore la cosmétique, adoptent actuellement une attitude ou plaisir, glamour et fun, convergent avec les pratiques éthiques et responsables associées au développement durable. Bio glamour, Fun équitable, Écolo chic, Urban raisonné, ça sonnerait bien ? Si cette approche émergente d’un “développement désirable” est attractive, elle n’est pas pour autant moins engagée dans sa démarche éthique. La marque de biocosmétique “Doux me” s’adresse ainsi aux femmes ? Nées sous le signe du glamour 100% bio et conjugue le biologiquement correct à l’infiniment agréable. Les acteurs du développement désirable n’expriment pas “Bienvenue dans un monde durable” mais détiennent une véritable “écosophie”. Veja, la marque de baskets équitables et écologiques en caoutchouc naturel et en coton bio, se demandait au salon Who’s Next : “La mode a-t-elle un sens ?”. 122 Avec humilité Veja se propose d’essayer de changer le monde, ne serait ce qu’un petit peu avec ses baskets, dont le style résolument branché se propage dans les rues version “Macadam Ethic”. L’approche du développement désirable propose une véritable vision holistique ! Ce qui réunit des baskets équitables et écologiques à la biocosmétique, c’est que leur action se situe à la fois à l‘intérieur et à l’extérieur. Leur point commun est en effet de s’attaquer aussi bien à la racine des problèmes – le bio et ses vertus pour l’Homme et pour la Terre, le commerce équitable pour les pays en développement – qu’à la considération des symptômes apparents. Les dérives de la mode dans un cas et l’éclat de la peau dans l’autre. Si la biocosmétique stimule les fonctions essentielles du métabolisme et aide la peau à remplir son rôle naturel par des matières premières issues de l’agriculture raisonnée, la marque Veja suggère finalement que le monde pourrait marcher dans un meilleur sens avec ses baskets ! Quand faire un choix peut signifier faire un geste “égocitoyen” L’alternative de l’offre éthique qui se préoccupe des conditions sociales et environnementales associées à un article ou à un Accenture fait le point sur le réchauffement climatique Accenture a mené une étude auprès de plus de 7 500 consommateurs dans 17 pays en Amérique du Nord, Europe et Asie, montrant que 89 % des personnes interrogées privilégieraient un opérateur dont les produits et services énergétiques rejettent moins de carbone. Près de 9 consommateurs sur 10 dans le monde se déclarent même prêts à changer de fournisseur d’énergie au profit d’un prestataire contribuant à la réduction des gaz à effet de serre. En outre, si l’ensemble des répondants se sentent concernés par le changement climatique et ses conséquences, l’inquiétude semble plus forte dans les pays émergents. Ainsi, 97 % des consommateurs interrogés au Brésil, en Chine et en Inde se disent préoccupés par le réchauffement de la planète, et 98 % estiment qu’il aura un impact direct sur leur vie quotidienne, contre respectivement 85 % sur l’ensemble du panel, et 73 % en Europe. On observe par ailleurs, dans les pays émergents, une meilleure prise de conscience des efforts requis par les pays pour atteindre leurs objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Ainsi, dans ces pays, les sondés sont 82 % à déclarer limiter leurs déplacements en voiture (contre 68 % en moyenne pour les autres répondants) Le marché du commerce équitable attend une impulsion TNS Worldpanel publie, avec l'association Max Havelaar France, une étude de consommation concluant à la nécessité de rendre le commerce équitable accessible au plus grand nombre. Basée sur les achats réels d’un panel représentatif de 13 000 foyers, l’étude de TNS Worldpanel révèle ainsi que 22,5 % des ménages français ont acheté des produits labellisés Max Havelaar sur la dernière année, pour un budget annuel de 16 €. Entre 2005 et 2007, le nombre total de foyers consommateurs de produits équitables a, par ailleurs, progressé de 1,6 million. Parmi ces acheteurs, 57 % ont répété plusieurs fois leur acte d’achat. En revanche, 71 % de la clientèle du commerce équitable n’achète qu’un seul type de produit. TNS dégage trois profils privilégiés de consommateurs de produits équitables. 45 % des “biocitoyens” ont acheté au moins un un nombre croissant d’individus, citoyens et consomm’acteurs, ces marques préfèrent se positionner de manière prospective comme un art de vivre et une consommation supplément d’âme plutôt qu’une consommation bonne conscience. De nouveaux territoires d’expression en communication et en innovation sont dorénavant à imaginer pour nous redonner goût dans un avenir aussi agréable que responsable. Le marketing éthique reste à inventer ! Lexique des signaux forts 2007-2008 service, influence davantage les comportements d’achat sur le principe qu’on ne peut plus seulement se contenter de se faire plaisir. Pourtant la démarche du développement durable adopte rarement une posture de consommation qui éveille le désir ! L’éthique devrait-elle être un sacrifice au plaisir ? L’approche du “développement désirable” ne conçoit pas cet arbitrage stérile et conjugue harmonieusement désir et éthique. Pour interpeller ces aspirations devenues indissociables pour 23/10/2007 – Source emarketing.fr et éviter d’acheter des aliments importés par avion (contre 63 % en moyenne). Sur l’ensemble des personnes interrogées, 9 sur 10 affirment qu’elles porteraient un jugement négatif sur un opérateur énergétique qui ne prendrait aucune action concrète contre le réchauffement climatique. Près des deux tiers des répondants (64 %) se déclarent prêts à payer plus cher (+11 % en moyenne) des produits et services contribuant à la réduction des gaz à effet de serre. 85 % des répondants s’avouent “extrêmement” ou “plutôt” inquiets du fait du réchauffement climatique, et 81 % s’attendent à des répercussions directes sur leur mode de vie. L’étude révèle enfin que les consommateurs mettent leurs actes en accord avec leurs convictions. Ainsi, la plupart des répondants déclarent recycler "fréquemment" le papier ou le plastique (71 %), éteindre les appareils électriques quand ils ne s’en servent pas (62 %), baisser le chauffage ou la climatisation à leur domicile (61 %) et utiliser des ampoules basse consommation (59 %). Et 41 % achètent régulièrement des produits contenant des matériaux recyclés. 15/10/2007 – Source emarketing.fr produit commerce équitable sur ces 12 derniers mois, un chiffre qui descend à 26 % chez les “hédonistes”, et à 25 % chez les “réfractaires”. Fort logiquement, les foyers les plus aisés sont ceux qui consomment le plus. La fréquence d’achat est en moyenne de quatre fois par an. L’agence Added Value va dans le même sens avec son étude “Une consommation responsable peut-elle être moteur de croissance ?”. Constatant que 78 % des Français sont particulièrement préoccupés par les problèmes environnementaux, Added Value prédit, pour les toutes prochaines années, une véritable explosion de la consommation responsable. L’inflexion décisive résidera, selon elle, dans la capacité des entreprises à offrir des produits éthiques disponibles, accessibles et adaptés à leur public. 123 15/10/2007 – Source emarketing.fr Le BVP pour une publicité responsable Lexique des signaux forts 2007-2008 A la demande du BVP (Bureau de vérification de la publicité), d'importants annonceurs tels que Gaz de France, BMW, Opel, McDonald's ont modifié leur campagne de publicité afin de “permettre une publicité responsable en faveur du développement durable”. Ainsi, à titre d'exemple, Gaz de France a substitué “une énergie durable entre nous” sa signature, par “une énergie nouvelle entre nous” et BMW a renoncé à sa signature initiale pour adopter “le plaisir est une énergie toujours plus responsable”. De leur côté, Opel, Mitsubishi et McDonald's “ont accepté d'interrompre, avant leur fin, des campagnes contestées”, tandis qu'Iveco et Toyota se seraient également engagés en ce sens, selon le BVP. Par ailleurs, dans le cadre du “Grenelle” de l'environnement, le BVP, l'UDA et l'AACC ont réaffirmé leur volonté de signer une charte d'objectifs et d'engagements en faveur de la publicité responsable ainsi que la mise en place d'un “Conseil des parties prenantes” entre professionnels et ONG qui jouerait un rôle “d'information, d'expertise, de suivi et d'alerte”. La communication des groupes du CAC 40 face aux enjeux environnementaux A l’heure du Grenelle de l’Environnement et de la prise de conscience – à l’échelle mondiale – de l’impact de l’activité économique sur l’environnement, ainsi que de la nécessité de préserver les générations futures, il nous est apparu éclairant de dresser un bilan sur la façon dont les entreprises du CAC 40 communiquent leurs pratiques environnementales auprès de leurs parties prenantes : collaborateurs, fournisseurs, partenaires, clients, actionnaires, puissance publique... Notre étude a permis de dégager 10 enseignements majeurs : • 3 sociétés sur 4 communiquent assez bien sur l’exigence environnementale dans leurs documents d’information. • Mais presque 1 sur 3 ne respecte pas pleinement l’obligation légale de rendre compte de l’impact environnemental. • 1 société sur 2 communique des objectifs chiffrés pour préserver l’environnement et améliorer l’efficacité énergétique. • Les grandes marques B to C se distinguent par leur démarche environnementale, par rapport aux industriels B to B souvent beaucoup moins engagés. • 3 sociétés sur 4 publient un indicateur d’économies d’énergie et d’émissions de gaz à effet de serre. • 1 société sur 2 dit encourager le recours aux énergies renouvelables. • 1 société sur 2 présente bien le dispositif de formation qu’elle a mis en place pour sensibiliser les personnels aux enjeux environnementaux. • 8 sociétés communiquent sur la présence au Comité exécutif (Comex) d’un Directeur du Développement Durable. • 5 Conseils d’administration se sont dotés d’un Comité spécifiquement en charge des aspects environnementaux. Les Groupes du CAC 40 ont encore de gros efforts de pédagogie à engager : • 1 sur 2 n’explique pas les enjeux de manière suffisamment claire. Capitalcom, Agence de Communication Financière & Développement Durable, présidée par Caroline de La Marnierre, conseille et accompagne les sociétés dans leur communication en France et à l’International / www.capitalcom.fr Les préoccupations environnementales au cœur de l'acte d'achat Le 3e baromètre La Poste /CSA sur la relation des consommateurs aux marques met en évidence l'impact des préoccupations sociétales et environnementales dans la décision d'achat. Ainsi 93 % des consommateurs ont déjà changé ou renoncé à une marque pour des raisons d'ordre sociétal et environnemental. 81 % considèrent en outre la marque comme un “gage de qualité” et 80 % estiment qu'”une marque est une entreprise qui engage sa responsabilité sur ses produits et services”. 79 % des consommateurs affirment que choisir une marque apporte “la garantie d'un contrôle des produits et de la production”. La qualité et la sécurité associées à la marque deviennent donc une exigence. Pour Henri Boulan, directeur général de l'institut CSA, “dans leur relation aux marques, les consommateurs se situent désormais moins dans l'affectif et plus dans une démarche pragmatique et rationnelle”. Par ailleurs, 93 % des consommateurs déclarent avoir déjà changé ou renoncé à une marque en raison 124 23 octobre 2007 03/12/2007 – emarketing.fr de leurs préoccupations sociétales et environnementales. Le respect de l'environnement prime même sur les autres critères : 83 % des consommateurs (contre 76 % en 2006) affirment y accorder de l'importance lorsqu'ils choisissent une marque. Quant aux valeurs éthiques, 56 % des personnes interrogées ont déjà changé de marque au profit d'une autre bénéficiant du label commerce équitable. Néanmoins, les annonceurs sous-estiment cette tendance : 8 % seulement pensent qu'un produit labellisé équitable a un impact sur le choix des consommateurs. Enfin, la santé et la sécurité pèsent également dans leurs choix : 69 % des consommateurs ont déjà changé de marque après avoir étudié la composition du produit. Les 15-17 ans sont moins sensibles aux enjeux environnementaux. 70 % des 15-17 ans et 72 % des 15-24 ans considèrent l'écologie comme clé dans leur décision d'achat, contre 87 % des 50-64 ans et 86 % des 25-34 ans. #7 / E-commerce Le commerce en ligne progresse de 41 % au troisième trimestre 2007 Selon le baromètre de l'Acsel, le chiffre d'affaires du e-commerce français a enregistré une hausse de 41 % au troisième trimestre 2007 par rapport à la même période de l'année précédente. Le nombre de transactions en ligne, pour sa part, s'est élevé à Pensez au Web pour conquérir de nouveaux clients Action Commerciale N°248 – 03/01/2005 – Isabelle Sallard Considérée il y a hier encore comme anecdotique, la vente en ligne constitue aujourd’hui un véritable outil de développement commercial. Avez-vous pensé à vendre vos produits sur Internet ? Non ? Alors qu’attendez-vous pour vous lancer ? Surtout quand on sait que la vente en ligne a progressé de 58 % au premier semestre 2004 et représente, selon la Fédération des entreprises de vente à distance (Fevad), plus d’un tiers du chiffre d’affaires total de la vente à distance. C’est dire si l’e-commerce se porte bien ! Cela prouve également l’atout formidable qu’un site marchand peut représenter dans la stratégie d’une entreprise qui ne dispose que d’un réseau de distribution physique. “Internet est un média en plein essor. Ne pas l’inclure dans sa stratégie commerciale, c’est se couper de la réalité économique mondiale !”, affirme Nathalie Rodary, directrice d’Alkea, cabinet de conseils en stratégie pour la vente à distance et auteur du livre Vendez à distance !*. Pourtant, dans un passé proche, la vente par Internet souffrait d’un certain nombre de contraintes qui ont pu refroidir les ardeurs des professionnels. “La lenteur des connexions et le manque de fiabilité du paiement en ligne ressentis par les internautes ont nui au développement de l’e-commerce, note Marc Lolivier, délégué général de la Fevad. Mais aujourd’hui, certains freins ont été levés. La preuve : le nombre d’acheteurs sur Internet a été multiplié par six en quatre ans !” Plus que jamais, les entreprises ont donc intérêt à intégrer le canal Web dans leur stratégie de distribution. Sans compter que monter un site d’e-commerce ne nécessite pas forcément d’investissement coûteux. “Le ticket d’entrée est bien plus faible que pour la vente en magasin, par téléphone ou avec une force de vente”, explique Valérie Gisberti, directrice de l’agence de conseils en vente à distance Caribou. “C’est encore plus vrai lorsque l’entreprise possède déjà un site vitrine dont les coûts de création ont été amortis, renchérit Cédric Maneval, consultant chez Easy Consulting, cabinet de conseils en développement commercial. Y ajouter la vente en ligne n’est pas très onéreux, il ne faut donc pas s’en priver.” Parmi les outils de vente à distance, Internet apparaît comme le canal qui offre la plus grande souplesse. Sa facilité d’actualisation permet une meilleure gestion des stocks. “Si un produit n’est plus disponible, nous le retirons de la vente le temps de se réapprovisionner. Avec un catalogue, c’est plus lourd à mettre en œuvre”, témoigne Jérôme Canlorbe, directeur général de Filofax France, qui a créé un site marchand en 2000, et n’a cessé depuis de voir ses ventes en ligne augmenter (+ 70 % en 2004). 23/10/2007 – Source emarketing.fr 28,4 millions, soit 35 % de mieux qu'au troisième trimestre 2006. Le baromètre de l'Acsel est constitué à partir de données recueillies auprès des participants (Vingt-deux e-commerçants et cinq intermédiaires financiers) par Pricewaterhouse. Lexique des signaux forts 2007-2008 Signal Des possibilités infinies Les objectifs d’un site marchand sont nombreux. Le premier : accroître sa zone de chalandise nationale, voire internationale. Un site Web permet, en effet, de toucher des cibles qu’il aurait été difficile d’atteindre autrement, principalement parce qu’elles sont situées dans des zones géographiques où l’entreprise n’est pas présente. Le caviste Nicolas, par exemple, a lancé, il y a trois ans, un site marchand destiné à combler l’absence de boutiques à son nom dans les villes de moins de 50 000 habitants. “Internet représente un excellent relais pour notre réseau et cela à moindre coût”, témoigne Michel Foucaud, directeur marketing de l’enseigne. Autre atout du site marchand : désengorger les points de vente lors de pics d’activité et libérer la force de vente de tâches à faible valeur ajoutée mais très chronophages. “Si le client passe ses commandes sur le Net, la force de vente peut dès lors se recentrer sur des missions de prospection ou de conseil ; c’est un avantage indéniable”, note Nathalie Rodary. D’autres encore optent pour la création d’un site Web afin d’écouler des stocks devenus encombrants. Lever les craintes de l’achat en ligne Trouver les bonnes synergies entre les canaux de vente au risque de provoquer une levée de boucliers de la part de son réseau traditionnel. “Créer des passerelles entre les différents canaux de distribution est primordial, remarque Marc Lolivier. Au moment du lancement de son site marchand, il faut communiquer avec ses revendeurs sur les bénéfices qu’ils en tireront.” En règle générale, il n’y a pas de cannibalisation, car les cibles ne sont pas les mêmes. “Certains clients sont plus sensibles au contact direct avec un vendeur, d’autres préfèrent passer commande chez eux, etc., explique Nathalie Rodary. Il y aura donc toujours des clients dans les boutiques. Mais plus l’entreprise cumule des canaux de vente différents, plus elle est susceptible d’augmenter ses parts de marché.” Il peut aussi être utile de rappeler à son réseau que l’une des nombreuses vocations du site est d’offrir plus d’informations aux clients. Ces derniers peuvent ainsi préparer leur achat sur Internet avant de se rendre sur le point de vente, dont l’adresse est indiquée en ligne. Les constructeurs automobiles ont été les véritables précurseurs de cette synergie entre Web et réseau de revente. Comment ? En offrant la possibilité aux internautes de configurer leur “véhicule idéal” sur le site Web du constructeur, avant de concrétiser leur achat en concession. “Il est également possible de développer différents parcours de vente selon chaque produit, ajoute Nathalie Rodary. En clair, à chaque canal son offre.” Ainsi, Nespresso incite ses clients à acheter les capsules de café en ligne alors que les machines 125 Lexique des signaux forts 2007-2008 sont principalement vendues en boutique. Reste que, si la vente en ligne a atteint une certaine maturité, bon nombre de freins subsistent. “Tout ne se vend pas aussi facilement que les voyages ou les livres, assure Cédric Maneval. La vente de services tels que le conseil ou les produits bancaires nécessitera toujours une intervention humaine.” Les entreprises doivent donc veiller à ce que le client puisse, à tout moment, entrer en contact avec un vendeur pour le guider dans son achat. De même, la vente en ligne aux entreprises n’affiche pas encore un taux de croissance comparable à celui du B to C. Selon une étude Fevad/IDC de 2002, seules 20 % des entreprises françaises achètent sur le Web. Enfin, reste à mettre en place une véritable logistique. Un jouet livré après Noël ou une commande qui n’arrive pas chez son destinataire, et c’est la viabilité du site qui est en jeu. C’est pourquoi la majorité des experts conseillent de sous-traiter la logistique, au moins en phase de lancement. “Certains prestataires sont spécialisés en logistique et peuvent gérer l’ensemble des problématiques, allant de la gestion des stocks à la livraison. Leur confier cette partie très délicate – et surtout, très coûteuse – est souvent un gage de réussite”, affirme François de la Villardière, p-dg de Business Interactif, société de conseils en e-commerce. D’autres, en revanche, peuvent s’appuyer sur une logistique pré-existante. “Nous avions déjà l’habitude de livrer les clients qui commandaient en boutique, témoigne Michel Foucaud. Mettre en place un canal de vente sur le Net n’impliquait donc pas de dépenses en logistique supplémentaires. Cela a très certainement pesé lourd dans notre décision de nous lancer dans l’aventure !” *Éditions EMS, 2002, 173 pages, 15 euros. Demain, les clients seront incités au caprice Coût La création d’un site de vente en ligne sur mesure peut coûter du simple au quintuple. Mais de nombreux prestataires proposent des offres “packagées”, qui peuvent servir de test. Pour un pack comprenant notamment la création graphique, un catalogue virtuel, un panier d’achat, un formulaire de commande et/ou de contact, un paiement sécurisé et le référencement sur les plus importants moteurs de recherche, comptez de 2 000 à 6 000 euros HT environ. Vous pouvez ensuite opter pour un abonnement pour la maintenance et l’hébergement de votre site, qui varie de 40 à plus de 150 euros HT par mois. Source Action Commerciale N°277 - 01/09/2007 - Jacques Attali Dans le monde qui vient, tous les métiers seront profondément bouleversés par les technologies, les lois sociales, les mentalités. Et en particulier dans la fonction commerciale. De plus, il deviendra évident que consommer est en soi un travail et que faire consommer l'est plus encore. Alors que les produits et services seront de plus en plus nombreux et divers, le consommateur aura besoin de disposer d'une véritable expertise lui permettant de juger de la qualité des produits, de leur disponibilité, de leur innocuité, des méthodes plus ou moins éthiques utilisées pour les mettre au point. Le développement des réseaux virtuels de commercialisation contact avec les consommateurs. La question-clé restera de créer les conditions de leur loyauté, alors que les clients seront incités au caprice, au changement, au “divers”. Sans doute faudra-t-il inventer 126 Règles d’or - Les pages doivent s’afficher rapidement. Si le temps d’attente dépasse les 10 secondes, la plupart des clients abandonneront la navigation. - Les produits doivent être présentés de manière claire : des onglets pour les différents “rayons” et une fiche technique pour chaque produit. - Mettez à disposition du client un panier virtuel qu’il peut consulter à tout moment pour récapituler sa commande. - N’hésitez pas à utiliser des fenêtres “pop-up” pour faire apparaître une offre spéciale ou une promotion. - Proposez un paiement en ligne sécurisé. - Enfin, envoyez à votre client un mail de confirmation de commande avec un numéro de téléphone à appeler s’il rencontre le moindre problème. des métiers nouveaux de créateurs de loyauté, aidant les consommateurs à se sentir membres de tribus et qui leur apporteront, plus que des produits, un sentiment d'appartenance, de relations. Enfin, l'émergence des services, marchands, publics ou gratuits, conduira aussi à des méthodes nouvelles de commercialisation où il sera question de proximité. Et plus encore, de relation avec les autres, qui sera le premier besoin des temps à venir. Jacques Attali qui vient d'être nommé par Nicolas Sarkozy, président de la Commission sur la croissance, a publié en mai 2007 un ouvrage intitulé L'avenir du travail aux Editions Fayard Signal #8 / Femmes [valeurs féminines] L’analyse de Joël de Rosnay Valeurs féminines pour construire un monde Les valeurs économiques ne sont pas les seules à contribuer à la construction du monde. Le rôle des valeurs humaines, morales, spirituelles est fondamental. Or, celles qui priment aujourd’hui opposent plus qu’elles ne réunissent. Les composantes majeures du développement économique et social sont la compétition et la concurrence, valeurs justifiées dans le cadre de l’évolution darwinienne et de la lutte pour la vie, mais insuffisantes pour construire la prochaine étape de l’évolution de l’humanité. Pendant des millénaires, les hommes ont assuré leur survie grâce à la domestication de l’énergie solaire par l’agriculture. Cette étape de l’évolution des sociétés a favorisé des valeurs de nature symbiotique : complémentarité, équilibre, utilisation ménagée des ressources. La période de conquête économique et industrielle des derniers siècles, résultant de l’exploitation accélérée des combustibles fossiles, privilégie des valeurs masculines : compétition, conquête, domination, croissance. La transition que connaît désormais l’humanité – phase d’aménagement post-industrielle ou bioécologique, société d’information et de communication, va nécessiter le retour à des valeurs féminines comme la solidarité, la complémentarité, l’équilibre, des valeurs analogues à celles qui prévalaient dans la période de survie de l’humanité. Il serait quelque peu réducteur d’opposer systématiquement les valeurs masculines aux valeurs féminines, mais il est intéressant de se placer dans le contexte de leur complémentarité. Depuis l’aube de l’humanité, le comportement masculin s’est révélé dans la chasse, la guerre, la conquête ou la défense des territoires. Le comportement de la femme, dans l’aménagement et le “management” du foyer, la transmission de la vie et des connaissances. Aujourd’hui, la crise de l’environnement, les dangereux pouvoirs de la biologie, les défis de l’éducation, font apparaître au premier plan l’influence de valeurs féminines dans le débat sur les grands enjeux de société. Cette montée des valeurs ne concerne pas le seul "féminisme" ou l’accession des femmes aux postes de responsabilité dans l’industrie et la politique, nécessaire rééquilibrage des pouvoirs, mais plutôt une nouvelle manière de voir le monde et d’agir sur lui, fondée sur la coopération plutôt que sur la compétition. Cette vision est désormais partagée par un nombre croissant d’hommes. Les hommes construisent leur domination sur la force, la raison, le pouvoir. Les femmes font plus volontiers appel à l’intuition, à la persuasion, à l’influence. La logique des uns s’oppose aux sentiments, à l’émotion, à la sensibilité des autres. Certes, les comportements ne sont jamais aussi tranchés, le dosage étant plus subtil. Mais les grandes caractéristiques des comportements subsistent, et se vérifient dans l’action. Les valeurs masculines sont privilégiées dans un univers technique de concurrence et de conquête, modèle typique des sociétés industrielles de croissance. Mais la transition vers la société symbiotique fait appel à des concepts biologiques, écologiques, de communication, de transversalité et de réseaux ; elle fait découvrir la nécessité de nouvelles valeurs féminines. L’influence, croissante à l’échelle mondiale, de la réflexion et du rôle des femmes dans les grands enjeux du monde de demain en est la preuve [en matière de biologie, d’environnement, d’éducation, de santé]. Des commissions de bioéthique aux mouvements écologistes, des groupements de consommateurs aux associations de parents d’élèves, de l’assistance aux personnes âgées, aux mouvements pacifistes, l’action des femmes ouvre des voies alternatives vers des modèles symbiotiques d’organisation sociétale. Solidarité, complémentarité, respect de la variété, action en réseau, réflexion à long terme, frugalité représentent des comportements ou des modes d’action souvent privilégiés par celles-ci. Ces valeurs et qualités sont également requises pour mettre en place et faire fonctionner les mécanismes de symbiose entre l’homme et les organisations dans lesquelles il travaille, entre l’homme et les sociétés au sein desquelles il vit. La frugalité, par exemple, est une des qualités essentielles pour construire l’avenir dans un monde de surabondance et de dénuement. De même que la diététique alimentaire aide à équilibrer sa vie, les sociétés industrialisées doivent inventer une diététique de l’information [pour éviter l’infopollution] et une diététique de l’énergie [pour réduire le gaspillage]. La frugalité n’est pas la privation : c’est un choix raisonné de style de vie, qui débouche sur une solidarité planétaire. L’émergence de ces nouvelles valeurs – que je qualifie, en simplifiant, de féminines – me paraît désormais indispensable pour faire progresser le monde vers plus de solidarité, de justice, d’équilibre et de paix. Elles représentent un autre regard sur la nature et la société, d’autres manières d’agir, d’exercer un contrôle ou de transmettre les connaissances propres aux comportements, aux modes de réflexion et d’action des femmes. J’irai même Lexique des signaux forts 2007-2008 Joël de Rosnay, Docteur ès Sciences, est Président exécutif de Biotics International et Conseiller du Président de la Cité des Sciences et de l’Industrie de la Villette dont il a été le Directeur de la Prospective et de l’Evaluation jusqu’en juillet 2002. Entre 1975 et 1984, il a été Directeur des Applications de la Recherche à l’Institut Pasteur. Ancien chercheur et enseignant au Massachusetts Institute of Technology [MIT] dans le domaine de la biologie et de l’informatique, il a été successivement Attaché Scientifique auprès de l’Ambassade de France aux Etats-Unis et Directeur Scientifique à la Société Européenne pour le Développement des Entreprises [société de “Venture capital”]. Il s’intéresse particulièrement aux technologies avancées et aux applications de la théorie des systèmes. Joël de Rosnay est lauréat du Prix de l’Information Scientifique 1990 de l’Académie des Sciences et du prix Benjamin Constant des Arts de la Communication 1994 de la Société d’Encouragement de l’Industrie Nationale. www.derosnay.com 127 Lexique des signaux forts 2007-2008 jusqu’à dire que ces valeurs vont devenir indispensables pour construire la société de demain et préserver l’avenir de la planète. L’intégration des valeurs féminines dans un monde de pouvoirs et de conflits créé par les hommes peut en effet contribuer à renouveler radicalement l’imagination politique. Les valeurs féminines peuvent aider à dégager le leadership politique de la concentration de puissance ou de richesse sur lesquelles il fonde généralement sa légitimité, à affranchir le pouvoir politique de l’utilisation de la violence en tant que manifestation de son autorité ; à le séparer du contrôle de moyens destructeurs, technologiques ou militaires. Les valeurs féminines susceptibles de s’exprimer dans des réseaux, peuvent contribuer à rééquilibrer les actions de gouvernement, les décisions centralisées et les structures bureaucratiques. Elles apportent une nouvelle logique et une nouvelle culture pour préparer l’avenir. Signal #9 Présentation de l'éditeur En politique comme en management, on constate aujourd'hui une montée des valeurs féminines, au détriment des valeurs masculines qui étaient dominantes depuis des siècles. Ce retournement traduit une adéquation plus juste des valeurs féminines aux problèmes posés par les dynamiques de changement qui fondent nos sociétés et, du coup, nos entreprises. Partant du pourquoi et du comment de cette évolution, ce livre met en lumière ses applications pratiques au cœur des entreprises. Enrichi de nombreux témoignages de personnalités internationales de premier plan, il est donc écrit pour passionner tous ceux qui sont curieux des mutations actuelles de gouvernance et de pouvoir dans nos sociétés et, tout particulièrement, les salariés, managers, dirigeants, D.R.H. et consultants, ainsi que les étudiants en sciences sociales, sciences humaines et management. / Géolocalisation Définition Détermination de la localisation géographique précise d’un individu. Géolocalisation et marketing L’intérêt majeur, pour le marketing, est de permettre d’adapter la communication et éventuellement l’offre en fonction de cette localisation. L’essor de la téléphonie mobile et l’utilisation d’outils de localisation des fréquences émises permet aujourd’hui de parler de marketing mobile (mobile marketing). Le but est de cibler un consommateur de plus en plus nomade, en couplant les informations éventuellement déjà détenues à son sujet avec le moment de l’identification et le lieu où il est identifié. [emarketing.fr] Alliance entre le géomarketing et l'analyse prédictive 17/10/2007 – Source actionco.fr GeoConcept, spécialiste de la géolocalisation vient d’intégrer un module d’analyse prédictive à sa solution d’analyse géomarketing Sales & Marketing. La société annonce en effet un partenariat avec KXEN, spécialiste du datamining et de l’analyse prédictive afin d’intégrer Predictive Decision Maker – PDM dans les solutions GeoConcept. “Cette association entre KXEN et GeoConcept représente le mariage réussi entre l’analyse prédictive et le géomarketing”, déclare Hervé Kauffmann, directeur des opérations KXEN France. “Datamining et géomarketing entrent ainsi dans une nouvelle ère, celle de la géoptimisation prédictive.” Où prospecter ? Quel est l’impact d’une campagne de marketing direct sur tel client ? Quel chiffre d’affaires prévoir si la présence commerciale est accrue de 10 % ? Quelles sont les caractéristiques communes des nouveaux clients ? Autant de questions auxquelles il sera désormais possible de répondre en conjuguant à la fois des données commerciales, géographiques, mais aussi en analysant des comportements similaires. Géolocalisation et Web Procédé qui permet de localiser un internaute. Procédé basé sur l'adresse IP de l'internaute qui permet de déterminer la localisation d'un internaute. 128 A lire : Emergence des valeurs féminines dans l'entreprise : Une révolution en marche de Mike Burke , Edition de Boeck, 2007 On peut ainsi connaître son pays, sa région et sa ville de connexion. [Dico du Net] A l'heure où le Geoportail de l'Institut géographique national devient enfin accessible, il nous semblait intéressant de revenir sur la conférence Where 2.0 qui a eu lieu mi-juin à San José Californie, consacrée aux outils et aux enjeux de la géolocalisation. Michael Liebhold de l'Institut pour le Futur, a introduit ces deux journées en se projetant dans l'avenir et son dessein : marcher dans un monde où l'on pourrait voir toutes les couches d'information disponibles sur un territoire, toutes les annotations que les gens y auraient mis. D'ici 2015, assurait-il, les traceurs GPS seront capables d'être extrêmement précis et les objets en capacité de savoir où ils sont et où ils vont avec une précision extrême en temps réel… Pour autant, aujourd'hui, si nos téléphones sont équipés de receveurs GPS, les compagnies de téléphone n'autorisent pas l'accès à ces données de localisation. Comme d'autres à cette conférence, Liebhold a plaidé pour l'accès et les standards ouverts à nos données géographiques. Aujourd'hui, nous pouvons utiliser n'importe quel navigateur pour voir n'importe quelle page web : un modèle qui, espère-t-il, restera à l'esprit des développeurs du web géographique, ce nouveau paradigme où l'information localisée devient visible. Autre challenge, soulevé par Liebhold : le manque d'organisation des métadonnées géographiques ! Si nous voulons échanger nos données entre systèmes hétérogènes, nous devons les labelliser de manière consistante. Un terrain sur lequel il y a encore du travail. Enfin, s'il insistait sur la pertinence des standards existants de la géolocalisation, c'était pour mieux souligner le besoin criant de standards pour gérer l'identité et l'intimité… consubstantielles au développement du repérage à tout crin. A ce titre, Lauren Gelman du Center for Internet Society de l'Ecole de droit de Stanford est venu rappeler le risque qui pèse sur la vie privée en rendant la géolocalisation plus accessible. Difficile de développer des politiques de confidentialité alors que les utilisateurs commencent à peine à découvrir ces services et que les usages sont pour beaucoup dans l'élabopration de telles chartes. Quand on assiste à des changements sociétaux aussi massifs que ceux que la géolocalisation induit, il faut faire attention car ces technologies peuvent tordre les frontières existantes entre l'espace public et l'espace privé, entre le temps public et le temps privé, entre l'intimité et les réseaux sociaux ou professionnels. Si nous commençons à rendre notre localisation publique et accessible à tous, comme certains l'ont appelé de leurs voeux, il nous faudra considérer les ramifications de ces enjeux très tôt dans les processus de développement. C'est le caractère exponentiel de ces quantités d'informations que l'on peut mettre en ligne, combinée au fait que celles-ci peuvent rester accessibles indéfiniment, qui nécessitent que nous nous posions ces questions préalablement. Les gens doivent savoir ce qu'ils font quand ils publient leur information de localisation, a-t-elle martelé. En tout cas, il faut garder cette question du respect de l'intimité bien présente à l'esprit a-t-elle rappelé aux innovateurs présents. Mikel Maron a présenté GeoRSS, qui est avec KML de Google Earth (“le PDF des Systèmes d'information géographique”, selon Brian McClendon, l'un des directeurs du système), l'un des schémas XML phare du web géographique (et concurrent, puisque GeoRSS a été adopté par Yahoo! et Microsoft). GeoRSS permet d'encoder une localisation dans un fil RSS, une façon simple et efficace de partager du contenu agrégé géographiquement. En terme d'applications, Mikel Maron dispose d'une manufacture où il compile certaines cartes comme celle-ci sur la météo, qui reçoit des flux RSS de quelques stations du monde, ou celle-ci agrégeant les contenus publiés sur la conférence quelque soit leur source. Gregory Trefry (de Gamelab et organisateur du Festival Come Out & Play à New York) et Kevin Slavin se sont attardés sur les “gros jeux” (Big Games), c'est-à-dire les jeux en extérieur qui utilisent les nouvelles technologies et les outils de géolocalisation. Les contraintes du monde extérieur sont bien souvent les règles qui déterminent l'expérience de jeu, l'essentiel étant de parvenir à jouer avec celles-ci. Prenant l'exemple du célèbre Mogi Mogi, Kevin Slavin en a profité pour rappeler les limites qui font que ce type de jeu reste justement encore confidentiel : • la complexité de l'interface et du navigateur : un jeu accessible partout, avec un téléphone mobile, ne signifie pas que vous avez une relation à ce divertissement avec n'importe quel téléphone ou à chaque endroit. • les revenus : la bande passante est chère et les modèles économiques de ces jeux sont loin d'être adaptés. • la déconnexion : quand vous perdez à Warcraft, vous perdez un peu d'or, mais quand vous perdez dans Mogi Mogi vous pouvez vous retrouver assommé dans le coffre d'une voiture d'un autre participant mécontent. Comment débrancher son identité sans débrancher le jeu ? • la connexion : les nuages et frontières de connexion peuvent faire partie du plaisir de jouer, mais est-ce toujours le cas ? • la précision : donner la position d'un joueur avec exactitude est encore très difficile. Lexique des signaux forts 2007-2008 Outils et enjeux de la géolocalisation Source et auteur : Internet-Actu – juillet 2006 Si et seulement si ces contraintes sont maîtrisées ou intégrées aux jeux, les programmeurs peuvent alors se concentrer sur le gameplay. Nikolaj Nyholm et Claus Dahl d' Imity en ont profité pour préciser le concept de géolocalisation, sous le slogan, “C'est une place, pas un espace” (“It's place, not space”). “La localisation ne parle pas de géographie. La chose la plus importante n'est pas l'espace où vous êtes (les coordonnées), mais l'endroit où vous êtes (les gens, les idées et les interactions entre eux). L'espace est juste une passerelle pour accéder à l'endroit : nous avons besoin des coordonnées pour les comparer à d'autres, mais ce qui est important c'est la proximité.’ Parmi les nombreuses présentations, il y avait bien sûr les grands ténors, comme Google Earth (et sa communauté), MSN Virtual Earth, Yahoo!, le World Wind Project de la Nasa ou le futur SkylineGlobe. Mais également beaucoup de jeunes pousses et de services en développement comme le remarqué Platial, qui permet de consulter tout ce qui se dit sur les outils du web 2.0 (photos, infos, vidéos…) en prenant une ville ou un lieu 129 Lexique des signaux forts 2007-2008 comme référent et permettant aux utilisateurs de créer leurs propres cartes. Sur le même principe, 43 Places, Plazes ou Wayfaring sont trois autres services qui ajoutent des éléments de réseaux sociaux à la cartographie personnalisée. Tagzania fait le lien entre des lieux et des étiquettes (tags) et permet aussi de créer des cartes et des territoires partagés entre utilisateurs, comme l'exemple d'une carte qui recense les lieux du Da Vinci Code. Signalons aussi MetaCarta, une société dont les logiciels essayent de créer des cartes à partir des informations géographiques contenues dans n'importe quel texte, comme par exemple sur ceux d'auteurs classiques. Remarquons encore Geotagthings développé par Julian Bleecker qui permet de géotagger n'importe quelle page web en la bookmarkant comme on le fait d'une page web ; ou MLB qui produit des avions espion en modèle réduit qui peuvent être utilisé pour se créer des cartes à haute résolution à bas prix. Cabspotting, un projet de du Muséum des sciences de San Francisco, dessine les tracés des taxis qui circulent sur la baie de San Francisco créant une carte vivante et changeante, qui rend visible les tendances économiques, culturelles et sociales de la ville. Le musée a invité des artistes et des chercheurs à exploiter ces données pour révéler les “dynamiques invisibles” de la ville. Signal # 10 Le magazine Wired s'est attardé sur la croissance des programmes open-source dans le domaine, dont le but est de libérer les outils cartographiques des experts. Ces programmes s'appuient sur une communauté réactive, puisqu'elle se focalise désormais sur tout ce qui n'est pas possible de faire avec les Google Maps, comme l'explique Schuyler Erle, co-auteur de Mapping Hacks et animateur de l'Open Source Geospacial Foundation : “Couvrir une carte de points rouge n'aide pas toujours à décrypter leur sens. Avec OpenLayers – un outil pour produire des cartes et leurs métadonnées –, vous pouvez créer les symboles de votre choix sur vos cartes. Vous pouvez faire des cartes qui montrent des données démographiques ou les dégâts du déboisement par exemple.” Reste à poser encore l'équation du modèle économique des ces applications de partage de connaissance locale, comme le remarque, non sans raisons, Glenn Letham de GISuser. Même si les chiffres du marché de la publicité en ligne locale sont prometteurs, précise Jeanette Borzo, la plupart des commerçants ignorent encore que les consommateurs les cherchent sur le web. Or, selon une étude de ConStat et Kelsey, la moitié des consommateurs sur internet ont utilisé un moteur de recherche pour trouver un commerce dans leur localité (soit 44 % de plus qu'en 2004). Cette croissance sera-t-elle suffisante pour en faire un marché ?, la question reste ouverte. En tout cas, la conférence a donné des idées à quelques participants : Joaquín Cuenca, de Panoramio a créé sur place un mashup de Loquo (le Craiglist espagnol), une cartographie des petites annonces barcelonaises. / Gratuité / Don Out le discount / In le gratuit ! Source : Marchés du Futur 2007 Alors que la société de consommation oscille encore entre le désir irrationnel du méga luxe pour tous et la volonté de dénicher les meilleures affaires au meilleur prix, on voit émerger une tendance forte, celle du gratuit. La floraison dans les grandes villes des titres où l’actualité est dispensée en format court, le prouve, tout comme l’accroissement de sa diversité : info du matin, puis info du matin et du soir, plus de photos, plus de couleurs… les grands tirages de presse n’ont qu’à bien se tenir… Et c’est ainsi que le gratuit n’est pas un acte gratuit mais une arme redoutable de réussite dans le business pour ceux qui sauront à bon escient l’utiliser principalement avec l’ère de l’économie numérique en plein développement et les effets 130 “réseau” qu’elle génère. On retrouve sur le net une vraie tendance à rechercher pour chaque instant d’une journée le zéro ?, “comment consommer, sortir, se faire inviter, vivre gratos… ?” et on peut discerner dans ce mouvement ascendant une nouvelle appréhension du quotidien par une frange toujours plus importante de la société. Aussi, est-il permis de penser qu’il existe des places à prendre pour certains créateurs qui auront su devancer les humeurs d’une époque. La culture de la gratuité vue par Jean-Louis Sagot-Duvauroux, philosophe et dramaturge Article paru dans le Monde diplomatique – juillet 2006 Journaux “gratuits”, “20 % de produit gratuit en plus”... On a le sentiment que le mot “gratuit” est partout et la réalité nulle part. Profanée par le marketing qui l’enrôle pour stimuler la demande, la gratuité a, en réalité, quasiment disparu de l’offre politique. Elle subsiste dans quelques appellations institutionnelles, comme “école gratuite”, expression consacrée par un siècle de liturgie républicaine et qu’on n’ose rectifier en “école coûteuse”. Mais, quand le débat n’est pas inhibé par l’indulgence et le respect qu’inspirent les vieilles dames, la plupart des responsables de la chose publique réprouvent le terme gratuité. Déresponsabilisant. Trompeur. Presque incivique. Comment reconnaître la valeur des choses quand nous oublions qu’elles coûtent de la peine et de l’argent ? Le boniment publicitaire fait ses choux gras du gratuit ; pris dans la grosse déprime du politique, les représentants du bien commun, qui autrefois s’enorgueillissaient de proposer des services publics fièrement déclarés gratuits, n’en veulent plus. Que s’est-il donc passé ? Dénouons d’abord l’aveuglant paradoxe communiqué à flots continus par des entreprises capitalistes ayant fait de la gratuité leur principal argument commercial. TF1, M6, le quotidien 20 minutes et quelques autres sont des médias engagés dans une fonction très sensible : la production de signes, de symboles, de langage, à travers un service d’information ou de divertissement gratuitement proposé au public. Derrière l’apparence, il y a une transaction marchande classique, avec client, fournisseur et marchandise. Le client est un annonceur publicitaire, le fournisseur un diffuseur de programmes – ou d’informations –, et la marchandise, un téléspectateur – ou un lecteur. Ce que le client achète au fournisseur, c’est du “temps de cerveau disponible”, selon l’expression désormais consacrée après que M. Patrick Le Lay, président de TF1, en a fait la cynique offrande aux éditorialistes. Le contenu est gratuit, et c’est bien normal, parce que le contenu, c’est l’asticot. Le pêcheur n’exige pas de la tanche qu’elle finance l’asticot. Gratuit pour la tanche, mais financé par le pêcheur, puis par l’amateur de tanche qui lui achète sa prise. Transaction cent pour cent marchande. Zéro gratuité. Voilà pour le côté obscur. Potentielle asphyxie de l’espace commun par privation de gratuité. L’autre versant, c’est que, en dépit de ces évolutions ravageuses, la gratuité existe et constitue un fil d’Ariane précieux pour réexplorer les voies de la transformation sociale. Nous partageons tous une expérience paradoxale dans ce monde où l’argent semble tout submerger : la sourde conviction que la gratuité n’est pas en périphérie, mais en axe de notre existence. Certes, troublés par l’obnubilation marchande et l’inflation marketing du mot “gratuit”, nous évitons de nous l’avouer ; mais cela ne nous empêche pas de reconnaître la place éminente de ce qui est sans prix : l’amour, l’amitié, l’engagement parental pour l’éducation des enfants, la lumière du soleil, la contemplation des paysages, les cadeaux qu’on nous fait et dont la valeur sentimentale submerge immédiatement le caractère de marchandise interchangeable... Lexique des signaux forts 2007-2008 Par tradition, la «culture de la gratuité» est associée à l’envers du marché, à un mode alternatif de penser les échanges, à des démarches d’émancipation sociale, au don. Mais elle subit aujourd’hui de puissants effets de brouillage. Le développement d’Internet entremêle inextricablement vraies et fausses gratuités. Les stratégies marketing annexent sans complexe l’attrait du mot “gratuit”. Les télévisions ou les journaux “gratuits” sont le cheval de Troie du tout-marchand publicitaire, alors que de grandes gratuités sociales comme l’école publique ou l’assurance maladie subissent une crise grave et que la mécanique du profit semble occuper tout l’horizon. Quels enjeux de civilisation couvent sous cette question ? À quel prix peut-on encore dire avec Bruce Sterling: “Gratuit comme l’air, l’eau... gratuit comme la connaissance”? Jean-Louis Sagot-Duvauroux tente de répondre à ces questions et propose une éthique de la gratuité. L’espace public s’appauvrit. Il se vit de plus en plus comme les parties communes d’une copropriété, simple appendice du domaine privé. Finalement, là où se sont constituées de grandes gratuités qui solidarisent, ça résiste mieux qu’ailleurs. La Sécurité sociale ou le système public d’enseignement se sont installés dans le paysage avec un naturel qui fait parfois oublier combien il fut ardu de les imposer. Quand on les attaque, la réaction est encore vive. Gratuités productrices du sentiment commun : les personnes qui ne sortent pas la nuit ne se plaignent pas de contribuer à l’éclairage public. Notre temps n’échappe pas à l’obnubilation marchande. Selon le discours dominant, il faudrait, par raison et par vertu, que nous consacrions davantage de temps au travail. Nous nous laissons prendre. Nous acceptons même parfois de recouvrir notre activité de terminologies obscènes : “apprendre à bien se vendre”, “valoir 300 K euros par an”. Mais, quand on y fait porter le rayon de la gratuité, tout s’éclaire assez différemment. “Temps de travail” peut aussi se dire “temps vendu”, marchandise soumise au bon vouloir de l’acheteur. Le contraire du temps gratuit, à soi, ouvert à la libre activité. D’un côté, l’instrument ; de l’autre, le but. D’un côté, la nécessité ; de l’autre, la liberté. Certes, on peut s’épanouir aussi dans le temps vendu, mais c’est par une coïncidence qui toujours excède le contrat salarial, supplément inaliénable, gratuit et d’ailleurs aléatoire à ce qu’exige de nous la subordination salariale. Supplément menacé. De contrat nouvelles embauches [CNE] en délocalisation, de flexibilité en sous-emploi chronique, une pression très puissante nous invite à nous vider de notre autonomie biographique et à y substituer une subjectivité toujours plus soumise aux objectifs de l’entreprise. Quel sens voulons-nous donner à notre temps, à notre vie ? Quelle part sommes-nous prêts à vendre ? De quelle autre voulons-nous préserver la gratuité sans prix ? La gratuité est-elle condamnée à la défensive ? L’avènement d’Internet, en ouvrant sur la possibilité d’un partage universel et 131 quasiment gratuit des biens culturels, relance la question d’une façon certes brouillonne, iconoclaste, inquiétante pour les salons cosy et pour la porcelaine, mais que beaucoup trouvent franchement jubilatoire. Depuis qu’il a mondialisé son règne, le marché ne cesse de nous bassiner avec l’insurmontable supériorité de ses capacités au libre échange, et le voilà contraint à des contorsions désespérées pour en empêcher la fluidité. Lexique des signaux forts 2007-2008 Découvrant dans les biens culturels un fabuleux gisement pour ses profits, le capitalisme financier nous annonçait déjà qu’il ne laisserait plus rien hors de sa voracité. Patatras ! Le voilà contraint de se barricader dans ses vieux métiers et d’envisager sérieusement que l’avenir lui file entre les doigts. La gratuité aura en toute occurrence partie liée avec l’avenir, qu’elle soit soutenue par la puissance du grand nombre ou imposée par effraction grâce à l’ingéniosité des hackers. Ou les deux. Ce coup de jeune réveille une vieille évidence portée par une longue et fructueuse expérience sociale. La gratuité est indispensable à l’exercice de droits essentiels pour l’épanouissement individuel comme pour la vie collective. Quand la loi reconnaît le droit à vivre sous un toit, comment sortir de l’incantation sans aller vers quelque chose comme une sécurité sociale du logement, dont les assurances privées proposées aux accédants à la propriété montrent d’ailleurs qu’elle est tout à fait possible ? Si l’on veut rétablir de l’espace commun et faire baisser la cocotte-minute de la répression antipauvre, pourquoi les transports publics urbains ne seraient-ils pas rendus gratuits, au moins pour les jeunes avant qu’ils aient un emploi, comme l’est déjà, sans provoquer la révolte, la très coûteuse voirie urbaine ? Le droit à l’éducation, l’égalité et la liberté d’accès aux soins, même imparfaits, même attaqués, tordus comme ils le sont, montrent la voie : c’est possible, ça peut marcher et ça fait du bien. Concrétiser un droit par une gratuité, c’est sortir de l’assistance sociale et produire des institutions non plus sociales, mais politiques, c’est-à-dire des institutions ouvrant vraiment sur l’égalisation des conditions. Signal # 11 C’est pourquoi les gratuités instituées s’ancrent dans l’histoire des sociétés. On a pu sans grande résistance privatiser les banques publiques. Mais l’idée même de présenter l’éducation nationale comme une entreprise privée paraît une obscénité. Tout cela offre une boussole pour repenser des transformations radicales, mais inscrites dans le présent, dans le concret. Ici et maintenant : de chacun selon ses capacités, à chacun selon ses besoins. Ceux qui pilotent le système s’en doutent-ils ? A l’occasion du débat sur la loi sur le droit d’auteur et les droits voisins dans la société de l’information [DADVSI], M. Renaud Donnedieu de Vabres, ministre français de la culture, mit toute sa grandiloquence à le suggérer : “J’ai en face de moi un ennemi redoutable, le rêve de la gratuité.” / Immatériel Nous passons d'une économie essentiellement basée sur des ressources physiques à un environnement dans lequel les facteurs critiques sont de nature immatérielle. Au-delà de la multiplication des discours sur la société de l’information et le management des connaissances, le bouleversement actuel est beaucoup plus profond. On ne peut limiter les facteurs immatériels à l’information et à la technique. Ce qui compte en pratique, c'est la mobilisation des créativités internes et externes, la 132 L’institution d’une vraie gratuité ne biaise pas. Elle ne se contente pas de changer le statut de la propriété des entreprises, mais libère du rapport marchand lui-même. Elle assèche la place occupée jusque-là par le marché, détournant des richesses parfois considérables de la valorisation du capital. Quand elle est acquise, elle s’ancre dans les âmes et y produit des évidences tout aussi fortes que celles du marché. Celle ou celui qui donne de son temps éprouve qu’il est sans prix, sans oublier pour autant ce qu’il vaut d’argent sur le marché du travail. capacité à construire des relations avec ses clients, ses partenaires, son environnement. Ce qu'il faut donc prendre en compte, c'est l'ensemble des ressorts des comportements humains. Désormais, l'innovation, pas seulement technique, joue un rôle clef. Il s'agit d’inventer des formes d'organisation et de management intégrant réellement les principaux facteurs immatériels au travers de toutes leurs dimensions. La vision de André-Yves Portnoff, Consultant, chercheur en prospective et conduite du changement technologique et humain, Futurible L’économie de l’immatériel est encore très souvent réduite à la société de l’information ou de la connaissance, à l’impact des NTIC, à l’économie en réseaux. C’est une erreur. La rupture entre une économie fondée sur des ressources physiques critiques et une économie où les facteurs immatériels sont devenus déterminants est due à l’explosion des connaissances disponibles et de la complexité des situations à traiter. L’expansion des connaissances fait que ce qui crée de la valeur n’est plus la partie physique du travail, désormais mécanisable, mais la composante créatrice, relationnelle de l’activité de chaque opérateur humain. Accéder aux idées pertinentes est infiniment plus vital que de disposer de matériaux rares ou même de capitaux par nos connaissances permettent de remplacer telle ou telle ressource physique qui ferait défaut. La complexité des problèmes et des connaissances à mobiliser oblige à rassembler les talents d’hommes et de métiers différents. L’efficacité des organisations dépend de la qualité des relations établies entre les porteurs de talents, dans et hors de l’entreprise qui devient étendue, voire virtuelle. Partout, le quantitatif rassurant d’hier doit céder la place dans les analyses à la prise en compte du qualitatif. Partout, la logique de commandement doit s’effacer devant la pratique de l’écoute, de la conviction, de la séduction, car on ne peut exiger par la contrainte ni les idées des personnels, ni celles des partenaires, ni la fidélité de clients sollicités au niveau planétaire par la concurrence. Plus que d’une nouvelle économie, c’est donc d’un nouveau management qu’il s’agit ! On voit que dans cette perspective, les facteurs immatériels sont loin de se limiter à la connaissance ou à l’information. Depuis presque deux décennies, les experts se sont accordés à faire la somme des dépenses en recherche, formation, organisation, marketing et logiciels. Autant dire que ce genre d’addition à la Prévert ne mène à rien d’opérationnel. Le problème n’est pas de savoir combien l’on dépense mais comment… Les facteurs immatériels englobent tout ce qui induit les préférences, les décisions des hommes, dans le cadre privé et professionnel, et confère donc de la valeur aux produits et aux services, de l’efficacité aux organisations. Ces facteurs recouvrent également tout ce qui, en l’homme, nourrit ou inhibe la création et la production. Les connaissances, les modèles mentaux, les valeurs, les sensibilités font partie de ces facteurs dont les interactions, tantôt positives, tantôt négatives, déterminent largement, par exemple, la valeur du capital d’une entreprise et la pérennité de celle-ci. Lexique des signaux forts 2007-2008 La mutation des réseaux accélère la Révolution de l'intelligence L’évidence [sauf pour quelques irréductibles gaulois…] de la révolution des réseaux numériques empêche de voir que nous vivons une mutation bien plus profonde, amplifiée et accélérée d’ailleurs par Internet, mais qui ne se réduit pas à l’impact de celui-ci. C’est notre entrée dans l’ère immatérielle. Cette définition extensive peut faire peur à certains experts qui s’exclament qu’alors, tout est immatériel ! Disons que ce qui fait la valeur est toujours immatériel car la valeur n’existe pas en soi, c’est une appréciation humaine dans un certain contexte spatial et temporel. Les responsables des entreprises et de la société ont besoin de disposer d’indicateurs à surveiller, pour savoir comment évolue le capital de l’organisation qu’ils ont en charge, qu’elle soit une société, une région, un pays. Ce capital a deux composantes essentielles, le capital relationnel et le capital humain effectif. Le capital relationnel correspond à la séduction, au potentiel d’interactions de l’entreprise avec son milieu, sa capacité en particulier à tisser des partenariats. La propriété industrielle, l’image de marque interne et externe, les réseaux de relations positives ou négatives font partie de ce capital relationnel. Le capital humain effectif ou intelligence collective se distingue du capital humain potentiel, ensemble des talents, savoirs explicites et implicites des membres du personnel. Ces ressources sont portées par des hommes et leur appartiennent, dépendent d’eux, car nul ne possède des hommes. L’entreprise n’est propriétaire ni de ses employés, ni de ce qu’ils ont dans leur tête. Elle peut seulement construire une relation avec son personnel. Il en va de même, avec ses clients qui ne font pas d’avantage partie de son capital. Ce qui compte, c’est la résultante collective des ressources potentielles portées par chaque collaborateur. Cette résultante dépend de la qualité des interactions qui s’établissent entre les membres du personnel. Le capital humain effectif, l’intelligence collective, sera médiocre ou très supérieur à la simple somme des talents de chacun. Cela dépendra de la qualité de deux autres éléments du capital l’organisationnel et le structurel. Par capital organisationnel, j’entends les routines, les règles tacites ou explicites de comportement, le style de management de l’entreprise, sa culture interne. Les valeurs, les images mentales, l’imaginaire des membres de l’organisation ont un rôle essentiel. C’est ici que se construit le droit à l’erreur ou le refus de l’innovation. Le capital structurel, c’est l’ensemble des équipements, espaces qui permettent aux talents de s’exprimer et aux échanges de s’établir. On a voulu définir ce capital structurel par “ce qui reste dans les murs après 18h” mais la formule est dépassée par l’essor des outils nomades. 133 Lexique des signaux forts 2007-2008 Pour compléter le capital de l’entreprise au delà de ses composantes immatérielles, il reste à ajouter les actifs tangibles classiques, le capital physique et financier, nécessaire mais désormais secondaire. J’invite ceux qui en douteraient à se demander combien vaudrait Microsoft si Bill Gates disparaissait ? Cette description du capital d’une organisation et de ses Signal # 12 / Innovation L'innovation concerne toute l'entreprise Article paru sur le site www.Actionco.fr 15/10/2007 Les entreprises nord-européennes ont deux principales préoccupations : assurer leur croissance et garder une position de leader. Pour elles, – et ce, tous secteurs confondus – l'innovation est la solution qui garantit ces deux paramètres. D'ailleurs, l'enquête TNS Gallup démontre que l'enjeu se situe davantage dans l'exécution que dans la génération d'idées. L'innovation n'est plus alors seulement l'affaire des grands départements R&D, mais de toute l'entreprise. 75 % des personnes interrogées qualifient de très forte la capacité de leur entreprise à innover. Pourtant elles reconnaissent rencontrer certaines difficultés dans la mise en œuvre. Les points qui demeurent critiques sont : le risque lié au projet est trop élevé, la valeur dégagée par le projet est trop faible par rapport aux investissements, le délai d'exécution est trop long, le projet est trop éloigné du cœur de métier de l'entreprise et enfin, les problèmes environnementaux ou éthiques sousjacents. Les barrières au développement d'un projet Innovation peuvent être un manque d'information, de ressources (humaines et financières), de clarification des rôles et responsabilités de chacun, de compétences techniques, etc. Parmi ces freins, certains éléments sont cependant surmontables : la résistance au changement, les évolutions constantes du marché, le départ de certains leaders du projet, les différences culturelles, la reconnaissance interne, etc. Ces derniers ralentissent mais ne remettent pas en cause le projet. Mais pour mener à bien un projet d'innovation, l'entreprise a de toute façon besoin d'une stratégie clairement identifiée, d'une organisation structurée et d'une bonne gestion des ressources. Des recettes qui marchent pour contourner les barrières. Les personnes interrogées, estimant que le problème majeur ne vient pas de la génération d'idées mais bien de la bonne exécution d'un projet d'innovation, disent avoir une vision claire des actions à mener. Pour ce faire, il convient tout d'abord de définir une stratégie d'innovation et de la partager en interne via un cahier des charges précis, un chiffrage des attentes, et un leadership fort pour obtenir l'adhésion de toute l'organisation. Ensuite, il s'agit de mettre en place un système efficace reposant sur la génération d'idées en adéquation avec la stratégie; sur une parfaite coordination entre les fonctions (R&D, Ventes et Marketing) et la hiérarchie, et sur la nomination d'acteurs de l'innovation à tous les niveaux de l'organisation pour partager rapidement l'information. Enfin, allouer les ressources humaines et financières aux bons postes constitue la troisième étape. Il est également impératif de concentrer le temps, les meilleures compétences et le financement aux projets Innovation de l'entreprise. Pour conclure, la recherche de nouvelles compétences, la formation, l'encouragement à innover et la reconnaissance des acteurs de l'innovation doivent s'inscrire dans la politique de ressources humaines de l'entreprise. Pourquoi innover ? Dans un environnement de plus en plus incertain, une seule certitude : seules survivront et se développeront les entreprises capables de défricher de nouveaux secteurs d'activité, de développer des créneaux porteurs par leur créativité, d'exploiter des marchés existants en y prenant une place prépondérante par leur compétitivité. risque important d'échouer, une forte probabilité de se tromper sur les attentes du marché, sur la puissance des concurrents.... Innover peut être un pari lourd de conséquences pour l'entreprise : les investissements engagés sont souvent énormes et croissants. Mais ne pas innover conduit à un péril encore plus grave et particulièrement fatal. C'est se condamner à terme, ne plus s'adapter à l'évolution de son environnement, de son marché, ne plus réagir face à la concurrence. Cependant innover, c'est affronter le serpent de mer de la diversité des produits, des marchés, des technologies. C'est remettre en cause les frontières de l'entreprise, la cohérence de son activité. Mais, cela permet aussi d'enrichir les compétences de l'entreprise, d'intégrer le changement comme mode d'existence, de préparer, Innovation et compétitivité de la PME Innover est, de toute évidence, devenu une des clés fondamentales de la compétitivité de la PME, un impératif pour pouvoir maintenir efficacement l'entreprise sur le marché, faire face à la concurrence, assurer la pérennité... Certes, innover, c'est toujours prendre un 134 composantes reste statique si on ne lui rajoute pas un septième élément, l’activateur qui fait bouger l’ensemble et lui donne son impulsion. Cet activateur, c’est la volonté, la vision stratégique, la culture d’un certain nombres de femmes et d’hommes particulièrement engagés dans la vie de l’ensemble. Il appartient à l’équipe de direction d’être de ceux-là ! Mieux innover L'existence d'un nouveau produit, d'un nouveau procédé et la mise en œuvre du processus d'innovation sous-jacent ne doivent pas être uniquement le fruit du hasard, ni le résultat d'une éventuelle opportunité, mais l'aboutissement d'une stratégie d'innovation élaborée par l'entreprise. Innover ne signifie pas forcément lancer une innovation de rupture qui reste rare. Pour de nombreuses PME compétitives, innover s'effectue au quotidien, par l'accumulation d'améliorations, de perfectionnements, de différenciations qui permet à l'entreprise de consolider sa position sur le marché, d'affirmer sa présence, de réduire les risques et de la rendre compétitive. A chaque entreprise, sa façon d'innover. Au coeur de cette réussite, il y a une démarche qui, partant d'une intuition ou d'une étude quant aux attentes du marché et d'un savoir-faire technologique, aboutit à des produits et services gagnants pour les clients et l'entreprise. L'enjeu désormais repose sur la capacité de la PME à concevoir plus de produits, plus fréquemment, plus rapidement, mieux et moins cher. Cela ne s'improvise pas. L'entreprise doit développer ses compétences pour aborder une démarche permanente d'innovation, précéder le marché et la concurrence plutôt que les suivre. L'entreprise doit apprendre à remettre en cause sa façon de concevoir, développer, fabriquer, lancer et vendre de nouveaux produits tout en gérant les opérations quotidiennes. Elle doit encourager la créativité, l'innovation, le travail d'équipe, la rapidité et l'efficacité d'action. Elle doit s'organiser, mobiliser et déployer les ressources pour réussir, identifier les obstacles, évaluer les risques et la pertinence de ses choix et décisions. Deux définitions distinctes Le projet d'innovation Le management de l'innovation Aussi appelé : Aussi appelé : Développement de produit Innovation Permanente, Innovation d'amélioration Processus Innovation, Innovation produit, Démarche Innovation, Projet innovant Politique d'innovation ... Innovation Totale Ce qui les différencie Court, moyen terme Long terme Gestion Management Projet Stratégie Capitalisation Gestion des connaissances [KM] Recherches d'informations Veille stratégique Dépôt de brevet [PI] Stratégie de protection [PI] Boîte à idées Système de suggestion Analyse du besoin [AF] Gestion de la relation client [CRM] Séances de créativité Intelligence collective Analyse des tendances Prospective Certification / homologation Gestion de la qualité Planning Tableau de bord ... ... Autres définitions Souvent le mot innovation est attaché à un autre mot, lui donnant ainsi plusieurs autres significations [en dehors de celles déjà citées ci-dessus]. Lexique des signaux forts 2007-2008 anticiper les mutations profondes de l'environnement et d'adapter l'entreprise aux bouleversements rapides de son marché. Enfin, pour la PME, innover reste de plus en plus la seule voie de croissance et de compétitivité. C'est même son principal champ de bataille face aux grands groupes industriels, celui pour lequel elle bénéficie de multiples atouts: flexibilité, créativité... • Innovation de process ou de procédés L'innovation de process concerne la mise au point ou l'adoption de méthodes d’organisation, de développement, de fabrication, de production ou de distribution nouvelles. Exemple d'innovation de process : quand la Vente Par Correspondance est passée du minitel à l'internet. • Innovation de rupture L'innovation est dite de “rupture” lorsqu'elle modifie profondément les conditions d'utilisation par les clients et/ou qu'elle s'accompagne d'un bouleversement technologique. Exemple d'innovation de rupture : quand on est passé de la Cassette VHS au DVD. • Innovation incrémentale L'innovation incrémentale ne bouleverse pas les conditions d'usage et l'état de la technique, mais y apporte une amélioration sensible. Elle est souvent le fruit de la volonté de l'entreprise de conserver son avance technologique sur ses concurrentes. On parle aussi pour désigner une légère innovation incrémentale, d'amélioration de produit. Exemple d'innovation incrémentale : lorsque les souris à bille sont devenues des souris optiques. Ou encore, lorsque vos téléphones fixes se sont libérés de leur cordon [avec les téléphones sans fil]. • Innovation perturbatrice La technologie 'perturbatrice' est initialement sous-performante par rapport aux besoins du marché principal, mais ses progrès la conduisent finalement à y répondre, tandis que la technologie dominante devient sous-performante. C'est une technologie “dormante” qui peut mettre longtemps à progresser. Mais elle peut être extrêmement dangereuse : vous êtes sur votre technologie [leader] et vous innovez régulièrement, car votre portefeuille de produits vous rapporte suffisamment. Et un beau jour, parce que vous n'y avez pas prêté attention, vous perdez tout l'attrait de vos “vaches à lait” car la technologie dite “dormante” a aussi progressé et est arrivée au niveau de vos produits “bas de gamme” qui vous rapportaient tant! Quelques conseils pour réussir face à une technologie perturbatrice : – Créez une organisation indépendante, dédiée à la technologie perturbatrice ; – Cherchez un marché intéressé par les spécificités de la technologie perturbatrice, plutôt qu'à pousser la technologie vers les clients existants. • Intelligence innovation Plus qu'une définition, voyons le concept d'intelligence innovation. Cela concerne tous ce qui lie l'intelligence [KM - Veille Information - Intelligence économique...] à l'innovation pour 135 constituer une sorte de base de connaissance innovation, une Innovation Knowledge. Pour reprendre une réflexion de Marc GIGET, L'innovation devient le lien entre la connaissance technico-scientifique d'un côté et les utilisateurs/clients de l'autre. Lexique des signaux forts 2007-2008 • Grappes d'innovation [Expression attribuée à Joseph Schumpeter - économiste ayant fondé son analyse sur le progrès technique] Selon Schumpeter, le progrès technique est au cœur de l'économie. Les innovations apparaissent en grappes ou essaims : après une innovation majeure, souvent une innovation de rupture due à un progrès technique, voire scientifique [par exemple : la vapeur, les circuits intégrés, l'informatique, l'internet, les nanotechnologies, ... ] d'autres innovations sont portées par ces découvertes. On constate alors des cycles industriels où après une innovation majeure, l'économie entre dans une phase de croissance [créatrice d'emplois], suivie d'une phase de dépression, où les innovations chassent les entreprises “dépassées” et provoquent une destruction d'emplois. D'où l'expression de destruction créatrice employée par Schumpeter. Cette analyse peut se rapprocher des cycles identifiés par Kondratiev. Schumpeter, lui, distingue cinq types d'innovations : la fabrication de biens nouveaux, des nouvelles méthodes de production, l'ouverture d'un nouveau débouché, l'utilisation de nouvelles matières premières et la réalisation d'une nouvelle organisation du travail. • Politique d'innovation - et - Plan innovation Politique d'innovation en France, politique d'innovation au Canada, politique d'innovation en Europe... Faut-il croire qu'on vient juste de se rendre compte de l'importance de l'innovation ? De fait, il s'agit de tout ce que les politiques peuvent mettre en œuvre pour favoriser et promouvoir l'innovation [comme les aides financières]. Du coup, on n'emploie plus ces expressions [galvaudées par le côté politiques gouvernementales] pour désigner la politique interne de l'entreprise. On préférera utiliser les expressions management de l'innovation, stratégie d'innovation, tableau de bord de l'innovation, etc. pour une meilleure compréhension. • Systèmes d'innovation Les systèmes d'innovation, lorsqu'ils sont liés à la politique d'innovation, ou lorsqu'ils concernent l'économie, la sociologie ou la nation, désignent toutes les activités favorisant l'emploi, la création et le développement des entreprises, et donc la croissance, la compétitivité et la performance économique des nations. Ce qui ne nous intéresse que d'une manière indirecte sur ce site. Lorsque l'on parle des [ou du] systèmes d'innovation de l'entreprise X, alors le terme désigne les méthodologies, les processus et les techniques que l'entreprise X a mise en œuvre pour favoriser sa compétitivité. Pour éviter l'ambiguïté, je préfère n'utiliser que très sporadiquement ce terme. 136 Définitions Canadiennes / Québécoises. On peut classer l’innovation selon trois grandes catégories : - L’innovation cumulative suppose l’introduction d’un produit qui se caractérise par un certain degré de nouveauté et une certaine création de valeur. Un exemple serait un type de détergent à lessive “nouveau et amélioré”. - L’innovation importante suppose un degré considérable de nouveauté du produit et une création de valeur substantielle pour le client. Le baladeur Sony, qui permet aux gens d’écouter de la musique à l’aide d’un lecteur de disque portatif, est un exemple d’innovation importante. - L’innovation transformatrice est la moins courante et suppose des produits entièrement nouveaux qui engendrent une valeur substantielle pour le client. On peut considérer que l’automobile a été une innovation transformatrice puisqu’elle a complètement révolutionné la manière dont les gens se déplacent. • Innovation Pull [venant de l'expression : market pull] Innovation suite à la demande exprimée du marché qui 'tire' le nouveau produit. Exemple : l'augmentation de la capacité des coffres des voitures, était une innovation que les automobilistes ont longtemps réclamée. • Innovation Push [venant de l'expression : technology push] Innovation suite à l'évolution d'une technologie qui 'pousse' à innover. Il y a deux façons pour que la technologie force à innover : - Suite à une découverte scientifique ou de votre département R&D, il vous semble impossible de ne pas appliquer cette nouvelle technologie à vos produits. [innovation de rupture] - On innove face à une loi de progrès continu, contre laquelle le nombre de transistors par puce double tous les 18 mois. • Innovation entrepreneuriale L'entreprise a deux fonctions essentielles et uniquement ces deux là, le marketing et l'innovation. Le marketing et l'innovation produisent des résultats, le reste n'est que des coûts. Peter Drucker. # 13 / Intelligence économique La plupart des spécialistes français résument l'intelligence économique par une trilogie : veille [acquérir l'information stratégique pertinente], plus protection du patrimoine informationnel [ne pas laisser connaître ses secrets] plus influence/lobbying [propager une information ou des normes de comportement et d'interprétation qui favorisent sa stratégie]. Si l'explosion des nouvelles technologies de l'information et de la communication permet aux entreprises de répondre plus aisément aux exigences de l'économie de la connaissance, elle constitue également pour elles une réelle source de vulnérabilité. Vol d'informations, piratage de données, pillage de brevets, intrusion dans les systèmes informatiques, introduction de virus… les risques sont multiples et un grand nombre d'entreprises françaises, les plus petites d'entre elles notamment, ne sont pas toujours bien armées pour y faire face. Lexique des signaux forts 2007-2008 Signal La notion d'intelligence économique Conséquence sans doute d'une confusion entretenue par l'acception anglo-saxonne du mot intelligence [en anglais, le terme signifie renseignement, dans le sens espionnage du terme], il existe encore plusieurs définitions du vocable intelligence économique. Aujourd'hui, malgré tout, la plupart des experts de notre pays semblent s'entendre sur la définition contenue dans le rapport Carayon de juillet 2003. Pour l'auteur, faire de l'intelligence économique, c'est s'efforcer de maîtriser – c'est-à-dire à la fois protéger et rechercher – toute l'information stratégique nécessaire à l'accomplissement d'une activité économique. Ainsi définie, l'intelligence économique devient l'affaire d'une multiplicité d'acteurs. L'Etat et les collectivités territoriales tout d'abord mais aussi les entreprises et, dans une certaine mesure, l'ensemble des citoyens. A ce titre, l'intelligence économique doit donc faire l'objet d'une politique publique comme l'environnement, la santé ou la fiscalité… Mis en place il y a quelques mois à Bercy, le service de Coordination ministérielle à l'intelligence économique se propose d'aider les entreprises à considérer l'information comme l'une des matières de base indispensables à l'amélioration de leur compétitivité internationale. Industries présente ici l'appui que le ministère de l'Economie, des Finances et de l'Industrie apporte aux chefs d'entreprise désireux de se lancer dans une véritable démarche d'intelligence économique visant à la fois à protéger les informations stratégiques dont elles disposent et à acquérir celles qui permettront de fonder leur développement. L'intelligence économique au Minefi Grâce au volume considérable des informations à caractère économique qu'il est conduit à traiter quotidiennement, le ministère de l'Economie, des Finances et de l'Industrie joue un rôle de premier plan en matière d'intelligence économique. C'est pourquoi le service central du coordinateur ministériel de Bercy [une douzaine de personnes au total] travaille en collaboration étroite avec la plupart des directions du ministère : la direction des Grandes entreprises pour la politique industrielle, la direction générale de l'Energie et des Matières premières pour les questions énergétiques, la direction des Affaires juridiques pour les affaires juridiques, la Douane, le haut fonctionnaire de défense… où il dispose d'un correspondant et la direction générale du Trésor et de la Politique économique [DGTPE] pour la veille internationale qui met à la disposition des services de l'administration le réseau d'expertise de ses missions économiques à l'étranger. Car Bercy travaille aussi pour les autres ministères, en produisant, à la demande et gratuitement, des études comparatives sur des thématiques prioritaires pour l'économie française. Une mission relayée sur le terrain, par UbiFrance, bras armé de la DGTPE auprès des entreprises. Mais, l'intelligence économique au Minéfi, c'est aussi un réseau de chargés de mission [un par région administrative] placés auprès des trésoriers-payeurs généraux qui travaillent en liaison étroite avec les services des Drire. Autrefois appelés CMDE [Chargés de mission défense économique], ils sont désormais désignés sous le sigle Crie [Correspondants régionaux à l'intelligence économique]. Une appellation plus conforme à la notion d'intelligence économique qui prévaut aujourd'hui. Les douze clés de la sécurité “Il ne faut être ni naïf, ni paranoïaque”. Tel est le sous-titre [significatif] du Guide de la sécurité économique diffusé par le comité opérationnel, mis en place auprès du trésorier-payeur général de la région Basse- Normandie, qui rassemble les représentants des services de l'Etat exerçant des missions régaliennes en matière de défense économique : la Douane, la Drire, les services de la DST, la Gendarmerie et les Renseignements généraux. Destiné aux entreprises les plus sensibles, l'ouvrage recense l'ensemble des menaces potentielles et renseigne les chefs d'entreprise sur les outils de protection dont ils peuvent disposer. Il contient également une série de conseils utiles permettant de mener à bien une véritable démarche de sécurité économique dans l'entreprise : 137 Lexique des signaux forts 2007-2008 1 - Admettre que toute entreprise possède des informations sensibles à protéger. 2 - Faire l'inventaire des risques encourus en la matière et de leurs conséquences. 3 - Identifier les menaces potentielles. 4 - Constituer un réseau de fournisseurs de confiance pour ceux qui doivent partager des informations sensibles. 5 - Classifier les informations en fonction des préjudices potentiels et des risques acceptables. 6 - Mettre en place des moyens de protection adéquats. 7 - Former des personnes responsables de l'application des mesures de sécurité. 8 - Sensibiliser le personnel et les fournisseurs à la valeur des informations stratégiques. 9 - Déployer un système d'enregistrement des dysfonctionnements [même mineurs]. 10 - Porter plainte en cas d'agression. 11 - Elaborer des plans de crise au cas où… 12 - Evaluer régulièrement le dispositif Les Agences régionales d'information stratégique et technologique Mises en place au milieu de la décennie 1970 dans la mouvance des chambres de commerce et d'industrie, les Arist [Agences régionales d'information technologique et stratégique] sont plus spécialement chargées d'aider les entreprises petites ou moyennes à relever le défi de l'innovation. A cette fin, elles réalisent des prestations sur mesure en termes de recherche de brevets, d'étude de positionnement, d'analyses de marchés ou de veille concurrentielle… Les Arist sont également en mesure de formaliser et d'optimiser le système de veille des entreprises qui le souhaitent. C'est ainsi que l'Arist Rhône-Alpes a ouvert le site www.benchmarkie.com pour permettre aux entreprises de tester gratuitement leurs pratiques de veille stratégique et d'intelligence économique. Signal # 14 / Lobbying Quelques mots sur le lobbying On parle beaucoup actuellement de “lobby” : le lobby des marchands de fromage de chèvre, le lobby des fabricants de chaussures en caoutchouc, etc. Le mot est anglais et un peu mystérieux par ses usages un peu flous. “Lobby” : c'est d'abord un mot emprunté à l'anglo-américain. A l'origine, le mot a désigné dans cette langue “une allée couverte dans un monastère”, puis tout simplement un “couloir”, et enfin “le hall ouvert au public dans le lieu d'une assemblée législative”. Le mot anglais est sans doute issu du même étymon [lobium] que celui du mot “loge” [qui lui aussi a quelque chose à voir avec l'idée d'influence et de pression sur le pouvoir]. Le mot a connu une sorte de glissement de sens métonymique et a fini par désigner non pas ce fameux couloir de l'Assemblée mais les personnes qui s'y trouvent. Dans son acception moderne, lobby renvoie aux personnes qui fréquentent assidûment les couloirs d'une assemblée législative pour essayer d'influencer les membres de cette assemblée dans leurs fonctions officielles. 138 Se former à l'intelligence économique Depuis la création en 1997 de l'Ecole de la guerre économique, l'intelligence économique tend à devenir une discipline universitaire à part entière. A tel point qu'une nouvelle école appelée Ecole européenne d'intelligence économique a ouvert ses portes à Versailles en septembre dernier. Destinée à des étudiants de niveau bac +4 ou bac +5 ainsi qu'à des cadres en activité depuis au moins cinq ans, la formation comprend trois modules d'une durée totale de 1 645 heures. La première promotion compte 45 élèves. A noter également l'existence de formations plus courtes, et notamment d'enseignements de troisième cycle dans un certain nombre d'écoles d'ingénieurs. Exemple : l'Ensi de Caen où le mastère spécialisé consacré à l'intelligence économique est intitulé Traitement décisionnel de l'information. Pour en savoir plus : Cahier Industries n° 121 mars 2007 Ce n'est qu'au XIXème siècle qu'on commence à parler de “lobby” en ce sens précis. Le mot a d'abord été affecté d'un coefficient assez négatif. Le lobby désignant alors toute une compagnie un peu interlope constituée de spéculateurs qui gravitent dans les sphères parlementaires et s'efforcent de spéculer sur les lois à leur avantage ou au bénéfice de leurs clients. Le lobby dans un sens plus courant, c'est aussi ce qu'on peut appeler un “groupe de pression” qui exerce une véritable influence sur la politique suivie [le lobby des camionneurs aux États-Unis]. Attention, ce n'est pas de la corruption mais de la “pression”, c'est-à-dire qu'on reste dans les limites de la légalité. Le mot suppose donc une sorte de collectivité professionnelle [plus rarement ethnique] rassemblée pour défendre un intérêt commun et jouissant d'un certain pouvoir économique et donc d'une force de pression sur le gouvernement. Actuellement le mot est en pleine vitalité dans notre langue. Toujours sur le modèle américain, on utilise en français le mot “lobbying” [forme verbale qui indique une action en train de se faire]. Le lobbying permet d'établir la communication entre ceux qui prennent les décisions, c'est-à-dire dans le jargon de l'économie politique moderne, les “décisionnaires”, et ceux qui sont concernés à premier chef par les décisions qui seront prises. [le lobbying serait peut-être la version moderne des syndicats avec en moins, bien sûr, la dimension sociale de ces derniers, puisque le lobbying ne poursuit que des objectifs économiques]. Pratiquer le lobbying est une véritable profession qui exige des qualités de communication et des compétences techniques, c'est sans doute pour cela que s'est créé un nouveau mot, lui aussi directement calqué de l'anglais, le mot “lobbyiste” pour désigner ces nouveaux techniciens de l'économie politique. Source : Emission “Parler au quotidien” par Yvan Amar et Evelyne Lattanzio - RFI - 14 novembre 1997 Lexique des signaux forts 2007-2008 Qu'est-ce que le lobbying ? C'est le fait de pratiquer quasi professionnellement le lobby. Plus clairement, se sont constitués des “cabinets de lobbying” qui emploient des spécialistes, économistes, juristes, qui se mettent au service de tel ou tel groupe industriel ou même agricole. Ainsi à Strasbourg, lieu du parlement européen où se prennent bon nombre de décisions qui réglementeront l'industrie, le commerce, l'agriculture européennes, sévissent de nombreux cabinets de lobbying, chargés de défendre les intérêts de leurs clients, industriels, agriculteurs et de faire avancer leur dossier auprès des plus hautes instances du pouvoir. [ex. : telle entreprise qui veut ouvrir le dimanche et qui fait “plaider” son cas auprès des instances parlementaires par des spécialistes du lobbying]. Les règles d'or du lobbying SOYEZ PROFESSIONNELS - VOUS DEVEZ CONNAÎTRE : SOYEZ MULTIPLES - VOUS DEVEZ : Les processus de décision - les moments clés. Les hommes en place. Les orientations politiques. Les relations utilisables. Toujours voir plusieurs décideurs. Ne négliger aucun niveau hiérarchique, aucune institution. Multiplier les démarches, les arguments, recouper les sources d'information. SOYEZ VIGILANTS - VOUS DEVEZ: SOYEZ DÉTERMINES - CELA SUPPOSE : Allez chercher l'Information. Établir un réseau de contacts. Suivre votre dossier. Connaître les positions et arguments en présence. Se débarrasser de préjugés excessifs. Définir un objectif clair. Accepter d'investir à long terme. Accepter d'apporter [des informations, des projets, ...] avant de recevoir. Être tenace, utiliser les recours. SOYEZ PRÉCOCES - IL FAUT DEVANCER L'ÉVÈNEMENT : Intervenir aussitôt que possible. Être à l'origine des initiatives. Disposer d'un projet concret. Se préparer - Construire un argumentaire. SOYEZ SOLIDAIRES - POUR AGIR EN SOLIDARITÉ : Se regrouper. Se présenter comme collectif, plurinational. Nouer des alliances - Construire un réseau d'alliés. Accepter des compromis. Se faire appuyer par certaines administrations. A lire : le dictionnaire du lobbying Le dictionnaire du lobbying présente des définitions détaillées, les techniques et les stratégies utilisées au quotidien par les public affairs. Cet ouvrage très complet réunit également en annexe, l’ensemble des outils professionnels indispensables pour mener à bien ce type d’action. La communication auprès des responsables politiques et administratifs étant devenue un enjeu majeur pour toutes les entreprises et groupes d’intérêts qui ont la volonté de mieux anticiper les contraintes et les opportunités normatives liées à leur activité, cette encyclopédie se voudrait être d’un précieux concours pour les DG d’entreprises, les présidents d’associations, groupes d’intérêts, consultants, acteurs économiques et sociaux SOYEZ COMMUNICATEURS - SACHEZ : Adopter la logique des pouvoirs publics. Vous mettre à la place des autres. Adopter le langage administratif. Travailler vos messages, en contenu et en formulation. Ces règles ont été formulées par Michel CLAMEN qui désirent mettre en œuvre un programme et une stratégie de relations et d’ accompagnement auprès des pouvoirs publics. Cet ouvrage, puisse-t-il être un manuel de référence, inclut : • Plus de 400 définitions classées par ordre alphabétique, couvrant le domaine des relations gouvernementales, les affaires publiques, la gestion des problématiques, les techniques d’influence, les actions législatives et médiatiques indispensables à l’élaboration d’un plan d’action à Paris ou à Bruxelles. • La description détaillée des principales stratégies de communication influentes, • Un index des sociétés de conseil français en lobbying, • Un index des sites parlementaires de chacun des Etats membres de l’Union, 139 Lexique des signaux forts 2007-2008 • Un index des partis politiques et des centrales syndicales françaises, • Un index des organisations professionnelles françaises et européennes, • Un index des coordonnées des institutions françaises et européennes. Signal # 15 Ainsi que le profil de chaque commissaire européen, une bibliographie très complexe sur le lobbying et beaucoup d’autres informations indispensables… Pour en savoir plus : www.lobbying-europe.com / Matrice Comment accompagner l’installation d’une culture matricielle dans les entreprises vivant des changements continus ? Par Denis Fompeyrine L’organisation matricielle, aujourd’hui très répandue dans les grandes entreprises, occasionne des situations paradoxales qui peuvent accroître la complexité du travail des managers en induisant davantage de stress. Fondamentalement cette organisation implique deux mécanismes chez l’individu : le besoin d’autonomie qui fait face à la multiplication des contraintes et la recherche de sens qui permet de trouver des repères dans l’incertitude quotidienne. Pour installer une culture matricielle, l’entreprise doit aujourd’hui prendre en compte ces deux mécanismes fondateurs de l’identité professionnelle. L’organisation matricielle qui constitue la majorité des organisations des grandes entreprises se caractérise essentiellement par la mise en place de projets transversaux dont l’exécution réclame l’implication de plusieurs entités de productions. Les rapports hiérarchiques y sont parfois malmenés car les collaborateurs membres des projets doivent choisir d’eux-mêmes la priorité entre leur supérieur direct et leurs chefs de projets. Les chefs de projets, quant à eux doivent accepter de méconnaître certaines compétences de leurs subordonnés car ils ne possèdent pas le degré de qualification des experts qu’ils managent alors que leur position donne pourtant accès à des informations stratégiques. Les directives hiérarchiques se superposent et les informations se croisent, créant des doubles contraintes spécifiques à l’univers matriciel et multipliant les occasions de paradoxes. Une culture mixte entre transversalité normalisée et identité propre La culture matricielle comporte par ailleurs des éléments propres à l’entreprise, qui lui sont spécifiques et qui colorent les projets. C’est l’identité de l’entreprise qui s’exprime à travers sa culture interne, ses routines et ses symboles et qui s’unit dans le cas de la culture matricielle aux apports de méthodes standard telles que PMI10. Ces méthodes offrent des normes et des éléments fonctionnels clés, points de repères essentiels pour la gestion des projets transverses. 10/ Project Management Institut. 140 Le métissage ainsi obtenu fait que les managers adhèrent moins naturellement à des opérations classiques devenues plus complexes dans le fonctionnement en matrice. Pour manager un projet transverse il est nécessaire d’en délimiter les frontières tracées notamment par ses contraintes propres. Un projet peut-être interne et à vocation fonctionnelle ou externe et à vocation stratégique car lié aux conditions du marché. Ses objectifs peuvent êtres fortement contraints par le client et revêtir une dimension politique interne. Le manager a pour tâche de rendre ses objectifs croisés compatibles entre eux selon une logique managériale déployée à tous les niveaux de l’entreprise, depuis l’impulsion dirigeante, jusqu’à la production par les collaborateurs, en passant par la mise en œuvre managériale. Selon les cas, ces croisements multiples se déclinent différemment : objectifs européens versus objectifs pays, produit versus projet, produit versus service, objectif groupe versus objectif d’équipe, objectifs individuels versus objectifs collectifs. A cette complexité s’ajoute, dans les contextes de forts changements des effets sournois de convergence d’intérêt ou de divergence d’objectifs. L’intégration de collaborateurs et la dissociation d’unité devenant régulières et menaçant au quotidien la cohérence des actes managériaux. Installer la culture matricielle dans le changement Pour certaines grandes entreprises impliquées dans des changements de grande envergure, tels qu’un rachat, une fusion, une restructuration, la question aujourd’hui est de savoir comment installer une culture qui puisse soutenir l’organisation matricielle. Tandis que le contexte de changement permanent réclame de proposer aux managers des repères opérationnels stables, l’univers matriciel impose une remise en cause profonde des pratiques quotidiennes. Au fond le surcroît de complexité inhérent à l’univers matriciel provient de contraintes dont la particularité est de créer des situations contradictoires. En s’opposant ainsi de façon paradoxale celles-ci peuvent aller jusqu’à créer des non-sens. Tout au long de nos interventions en conduite du changement auprès d’industriels des secteurs technologique et pharmaceutique nous avons pu observer que l’univers matriciel obligeait les managers à répondre essentiellement suivant deux types de réaction : par le développement de l’autonomie et par la recherche de sens. L’existence d’une double dépendance envers deux entités [fonctionnelle et de production] augmente la dépendance concrète. Pour bien répondre à leur mission, les managers doivent faire plus rapidement preuve d’autonomie et de prise de décision. Le sens quant à lui est aujourd’hui davantage suggéré par l’entreprise que par le passé, au moyen d’une communication plus active autour de son projet stratégique. En conséquence il est devenu vital pour les managers dans la proximité quotidienne avec leur équipe d’être plus rapidement capables de trouver du sens à lui transmettre pour l’impliquer. Le problème des contraintes paradoxales L’entreprise est le résultat au jour le jour de contraintes qu’elle traite et qu’elle émet. Du point de vue des managers que nous accompagnons les contraintes sont perçues comme la traduction opérationnelle de la stratégie de l’entreprise, avec pour sens général une orientation qui découle du positionnement de celle-ci sur le marché, lié à la segmentation de ses domaines d’activité stratégique. L’opposition de plusieurs contraintes auxquelles il est parfois impossible de s’adapter en une seule fois met les managers en difficulté. Ces derniers doivent traiter dans le même temps des contraintes qui peuvent êtres paradoxales alors qu’au fond elles nécessitent deux temps psychologiques distincts. La notion de rythme est ici à prendre en considération car le risque de saturation est réel. Il faut permettre aux équipes de temporiser, de compenser notamment comme c’est déjà le cas, lors des fins de projet, avec des temps de mise à plat. Au cours de nos interventions pour l’industrie technologique, lors de l’animation de groupes d’analyse de pratiques, l’avis des managers que nous accompagnons est que le sens provient parfois d’actions à court terme, constituée d’opérations quotidiennes. Malgré la présence de grands projets internes à dimension stratégique censés offrir des repères pour l’avenir, le sens dans l’univers matriciel peut s’inspirer d’une livraison imminente pour un client, d’une phase clé d’une réorganisation interne ou des milestones11 d’un projet de refonte du Système d’Information. Lexique des signaux forts 2007-2008 Cette remise en cause est profonde, parce qu’elle met à contribution la capacité de chacun à trouver la posture intellectuelle adéquate et la dynamique nécessaire pour accompagner les changements quotidiens. Profonde parce qu’elle touche aussi comme nous allons le montrer l’identité. L’identité professionnelle est constituée à la fois de composantes internes nourries par les mécanismes de reconnaissance de la compétence garantissant ainsi l’évolution professionnelle, et de composantes externes telles que la rémunération affichée et l’employabilité sur le marché du travail. Des enjeux forts se cachent pour la personne derrière son identité professionnelle. Celle-ci comporte en effet des valeurs intimes auxquelles l’individu s’identifie et qui contribuent, par ailleurs, à poser l’assise personnelle et donc la stature hiérarchique du manager dans l’exercice de son rôle. De plus, ce sens qui se détache des actions quotidiennes n‘est parfois pas cohérent avec celui qui découle de l’annonce du projet stratégique. A l’encontre de la volonté actuelle des entreprises de créer d’avantage de confiance chez leurs collaborateurs, l’univers matriciel augmente facilement l’inconfort opérationnel. Quelquefois c’est la raison d’être des contraintes qui n’est pas immédiatement intelligible pour les managers. L’incertitude peut ainsi naître à partir des situations les plus simples. En cas de contexte de forts changements, les managers sont partagés entre l’incertitude et la prise de risque. Comment faire pour manager les équipes alors qu’il faut assumer un contexte de changements ininterrompus et trouver soi-même du sens à offrir aux collaborateurs, le plus souvent dans l’urgence ? L’individu à la recherche de sens et d’autonomie Dans l’univers matriciel lors de contextes de forts changements [rachat, fusion, restructuration], l’autonomie et la recherche de sens sont devenus les enjeux clés pour le développement des managers et des collaborateurs car ils sont tous deux fondateurs de l’identité professionnelle. L’univers matriciel oblige, malgré une proposition de sens plus présente, les personnes à agir par elle-même. Il faut être capable d’assumer des nouveautés, des situations critiques imprévues, et de trouver des ressources en soi pour faire face. Cette réactivité réclamée n’est pas anodine, elle met en jeu l’estime de soi, et modifie les représentations personnelles des situations. L’univers matriciel plus que toute autre forme d’organisation oblige les personnes à trouver du sens par elle-même à leurs actions et à leurs rôles. Dans la plupart des cas le sens d’un projet stratégique d’entreprise est bâtit sur une vision prospective à long terme, elle-même proposée au travers des outils de communication interne. Ces messages internes sont construits autour d’éléments contenant des valeurs déclarées. Mais en lui-même ce sens proposé ne suffit parfois pas à créer la cohésion, à lancer la dynamique collective. Nous savons qu’il n’y a pas de sens individuel sans appropriation de valeurs communes telles que le respect, la notion de service, la satisfaction interne ou du client… C’est 11/ Anglais : “Etapes clés” 141 Lexique des signaux forts 2007-2008 ainsi que sont habituellement rédigées de belles histoires dont la forme facilement transmissible ouvre la voie aux représentations imaginaires à tous les échelons de l’entreprise. Mais pour qu’un message stratégique soit approprié collectivement il doit, de plus, impérativement permettre à chacun de dégager des représentations individuelles favorables. l’entreprise est un enjeu clé pour tous les collaborateurs, elle est structurellement interdépendante de l’autonomie réelle. Aujourd’hui pour permettre aux équipes de trouver un chemin de progression face aux “doubles pressions” inhérentes à l’organisation matricielle, l’entreprise peut s’appuyer sur ces deux leviers de développement humain. Le sens se construit individuellement. La dimension individuellement perçue du sens que propose le message stratégique est au fond essentielle. En marketing cette partie subjective bien connue échappe toujours à l’émetteur, chacun construisant intimement sa partie propre afin de marquer une position personnelle face au message général. La mesure de la qualité perçue tente de tenir compte de cette dimension autonome chez l’individu. La liberté fondamentale de l’individu par rapport au sens réclame de créer une implication collective. Pour cela l’entreprise doit contourner les résistances qui par définition sont imprévisibles et opportunistes en situation de changement, sans les affronter, en intégrant les managers dans une réflexion projective. Fondamentalement il n’y a pas plus libre, plus indépendant que le sujet lorsqu’il pose du sens. La phénoménologie nous apprend que le sens est ce par quoi nous échappons au déterminisme de la relation de cause à effet en manifestant notre liberté. Cette liberté est primordiale car elle est le lieu ou se fonde notre subjectivité. En psychologie le sens détermine le rapport du sujet à l’objet en conférant à celui-ci une valeur socialement recevable. L’acte, de son coté, engage l’individu dans sa réalité objective. Dans l’entreprise le sens suggéré par le message stratégique est fondé sur la causalité des situations ou la finalité ultime des actions de l’entreprise. Le sens est vécu différemment dans le contexte de l’entreprise et dans celui la vie privée, cependant pour comprendre les mécanismes d’adhésion, il faut remarquer que dans les deux cas le sens permet une relation individuelle à l’objet, avec dans l’entreprise, le travail comme objet d’investissement. La recherche de sens et celle de d’autonomie sont une réponse aux situations paradoxales que crée l’univers matriciel. L’autonomie dans l’acception classique renvoie à la liberté d’action et à celle d’indépendance, notamment l’indépendance intellectuelle. Contrairement à ce que l’on pourrait croire l’autonomie de l’individu dans ses actes ne lui offre pas un surcroît de sens. Un sens proposé peut-être soit accepté soit refusé. Il ne faut donc pas se contenter d’analyser les refus que composent ces résistances, il faut créer des conditions d’acceptation, en proposant par exemple des appartenances tout en considérant que le sens touche l’identité de l’individu. Dans la plus haute mission stratégique ou dans la plus simple attitude d’utilité collective ou personnelle, que ce soit pour l’entreprise ou pour sa propre famille, un sentiment d’appartenance peut émerger, dont le sens reste d’essence individuelle. En coaching, il nous arrive d’observer à quel point la simple formalisation d’un intitulé de poste peut-être importante aux yeux de la personne coachée. Un intitulé de poste, tout comme un titre, constitue une matérialisation de l’identité qu’assumera l’individu, en délimitant ses actions et sa sphère d’autonomie. Pour faciliter la découverte du sens, il est plus que jamais important d’ouvrir un espace d’appropriation garantissant la liberté individuelle nécessaire. Dans un dispositif d’intégration de la culture matricielle, des ateliers collectifs de “prospective régressive”, ou en mode Métaplan permettant à la fois l’expression du ressenti et la formalisation de projections de la part des participants sont parfaitement appropriés. Cette dialectique du sens et de l’autonomie rappelle celle bien connue chez les coachs de l’être et de l’avoir. Du coté de l’être, le sens permet de construire une identité. Dans l’entreprise, l’identité professionnelle est étroitement liée au rôle. Du coté de l’avoir l’autonomie permet la pleine possession de ses moyens professionnels investis sous forme de compétences. Pour résumer, le sens ajoute une valeur sociale à l’investissement de l’individu dans son travail. Le rôle lui attribue une identité qui s’affirme objectivement par des actes. Pour augmenter la capacité d’autonomie, la voie de la contrôlabilité12 et de la diminution du stress perçu est porteuse. La position individuelle face au stress est soit une décision d’évitement, ce qui reste un excellent moyen de défense pour s’en protéger, soit une décision d’action sur la situation. Déterminer a priori les conditions d’action sur une situation potentiellement génératrice de stress permet d’augmenter la contrôlabilité de celle-ci. En permettant une meilleure contrôlabilité des situations, l’entreprise peut diminuer considérablement le stress perçu issu de certaines situations paradoxales par un accompagnement approprié des managers dans l’analyse des actions possibles. Deux leviers de développement pour les managers Pour développer les compétences matricielles des managers, le sens et l’autonomie sont deux leviers privilégiés. L’identité dans Dans un dispositif d’intégration de la culture matricielle, les groupes d’analyses de pratiques centrés sur la question des situations perçues comme génératrice de stress constituent un 12/ Chabrol Henri, Pédopsychiatre et Professeur de psychopathologie In “Mécanismes de défense et coping” Ed. Dunod 2003. 142 Un pacte opérationnel pour mieux assumer l’identité de l’entreprise La culture matricielle crée des injonctions paradoxales à partir de doubles contraintes qui convoquent au quotidien l’autonomie du manager et sa capacité à créer du sens. Pour l’entreprise en période de forts changements il s’agit d’un enjeu stratégique. Dans de nombreuses interventions en conduite du changement il est proposé de mêler l’action et le sens en rendant les personnes autonomes dans des actions types. Cependant, nous l’avons vu l’autonomie de l’action ne donne pas le sens. Signal # 16 Au fond l’entreprise doit proposer un véritable “pacte opérationnel” à ses équipes. C’est ce pacte qui lui permettra de poser les limites de la sphère d’autonomie de chacun des managers et de donner du sens en offrant les possibilités d’une identité. Passé entre l’entreprise et les équipes, ce contrat devrait se baser sur de vrais messages sans fausses valeurs, avec honnêteté. Car si on peut éviter les situations de stress ou chercher à les contrôler, le sens lui sera soit accepté soit refusé. Lexique des signaux forts 2007-2008 apport incontournable, s’ils sont de plus accompagnés d’un apport de contenus sur la gestion du stress appliqué à l’organisation matricielle. Les groupes d’analyse de pratiques renforcent la pérennité des actions et des pratiques développées entre pairs et confortent l’installation d’une culture managériale commune en mobilisant des représentations collectives qui offrent des points de repère au c?ur du changement, ce qui en soi-même est actif sur le stress perçu. Au-delà de la performance à courts termes des équipes, c’est aujourd’hui la pérennité de l’organisation qui est en jeu à travers l’adéquation de celle-ci au positionnement stratégique de l’entreprise, et au fond la correspondance avec son identité. Remerciements à Denis Fompeyrine Consultant / Coach Doctorat de Psychologie Clinique DESS de Management BPI - Group / Mécénat La terminologie Il n’existe pas de définition légale du mécénat et du parrainage. La terminologie utilisée est celle prévue par l’arrêté du 6 janvier 1989 “relatif à la terminologie économique et financière”. Ce texte définit le mécénat comme étant le soutien matériel apporté sans contrepartie directe de la part du bénéficiaire, à une œuvre ou à une personne pour l’exercice d’activités présentant un intérêt général. Ce texte définit le parrainage comme étant le soutien matériel apporté à une manifestation, à une personne, à un produit ou à une organisation en vue d’en retirer un bénéfice direct. Nous ne rentrerons pas volontairement, dans la polémique sémantique sur les mots “mécénat” et “parrainage”. Nous utiliserons fréquemment le mot “mécénat” à titre générique et le mot “parrainage” lors de contreparties immédiates et d’égale valeur. Au terme de l’arrêté du 17 mars 1982, l’utilisation des termes de “sponsoring” et de “sponsor” n’est pas recommandée. Les mots français correspondants sont “parrainage” et “parrain”, “parraineur” et “commanditaire”. L’arrêté du 6 janvier 1989 relatif à la terminologie économique et financière impose désormais l'utilisation des termes "parrainage", "patronage" ou "mécénat" au lieu du terme anglais "sponsoring" ou "sponsorship". Par ailleurs, la loi du 4 août 1994 (dite loi Toubon) est venue étendre le champ d'application de l'obligation légale d'employer la langue française et en assurer un meilleur respect. Le mécénat est ... Le mécénat est entendu comme l'ensemble des concours consentis par une initiative privée, en faveur de domaines d'intérêt général s'étendant aux champs de la culture, de la solidarité et de l'environnement. Le mécénat est un moyen de communication pour l'entreprise, un élément de sa stratégie. C'est une façon pour elle d'affirmer son intérêt pour son environnement culturel et social et d'apparaître là où le public ne l'attend pas. Le mécénat permet à l'entreprise d'enrichir son image par son association à des causes d'intérêt général, gratifiantes et sympathiques. Fruit de la réflexion de l'entreprise sur son identité (son histoire, sa structure géographique, ses produits, ses clients et ses salariés), le mécénat doit rester un acte libre et spontané, laissé, dans son principe même comme dans ses modalités, à l'appréciation souveraine de l'entreprise. Rencontre entre deux mondes qui souvent s'ignorent, le mécénat est un véritable partenariat qui permet à l'entreprise et à son partenaire de s'enrichir l'un l'autre de leurs différences mutuelles. 143 Le mécénat n’est pas : • Une mode • Une œuvre de charité • Un caprice de président • Un luxe pour des temps prospères • Une publicité déguisée Les différentes formes de mécénat : • Apports financiers • Apports en nature • Apports en technologie • Mécénat de compétences Lexique des signaux forts 2007-2008 Pourquoi faire du mécénat ? Le mécénat, un nouvel art de communiquer. A la différence du sponsoring qui sert essentiellement à promouvoir les produits et les marques, le mécénat valorise l'image institutionnelle de l'entreprise. Si le sponsoring est un affichage, le mécénat est une signature. • la priorité donnée aux initiatives du personnel, • la canalisation des initiatives du personnel par la création de club de bénévoles, • le mécénat associé : l'entreprise apporte son concours à des initiatives soutenues également par son personnel. Le mécénat, outil de communication externe Outil de communication externe, le mécénat permet à l'entreprise de mettre en valeur son image, son histoire, ses métiers,… Les outils dont l'entreprise mécène dispose pour mener à bien cette politique de communication externe sont nombreux. Les principaux sont : • communication graphique (association du nom et du logo de l'entreprise, sous la forme d'une signature, sur les supports de communication de l'opération soutenue); • opérations de relations publiques (vernissage, visite privée de l'exposition, du concert soutenu, rencontres avec les personnalités qui animent la structure bénéficiaire,...) ; • relations presse associées à celles de l'opération soutenue. Le mécénat de compétences A l'instar de l'incitation au bénévolat, il s'agit de mobiliser l'énergie et l'expérience des salariés au profit de causes d'intérêt général, principalement sociales. Mais à la différence du bénévolat, les salariés sont mis à disposition, par l'entreprise, d'une structure culturelle ou sociale et continuent donc d'être rémunérés. Le mécénat, vecteur de communication interne Vecteur de communication interne, le mécénat permet à l'entreprise de sensibiliser ses salariés autour de causes d'intérêt général qu'elle soutient. Les salariés des entreprises ont de plus en plus leur rôle à jouer dans la définition, la mise en place et la gestion du mécénat des entreprises. Celles-ci ne se contentent plus seulement d'une communication externe mais souhaitent impliquer leur personnel. Ces formes d'implication sont nombreuses, parmi celles-ci : • la consultation des salariés dans le choix des axes de mécénat, • la consultation des salariés dans le choix des dossiers susceptibles d'être soutenus par leur entreprise, Le mécénat, un enrichissement mutuel Si le mécénat est un moyen de communication, il ne se limite pas à ce seul aspect. De nombreuses entreprises assignent certes à leur politique de mécénat des objectifs en termes de communication, mais le mécénat peut produire bien d'autres effets. L'ouverture à des activités qui se situent hors du champ de travail quotidien de l'entreprise, permet d'introduire de nouvelles valeurs dans l'entreprise, de favoriser son intégration dans son environnement qu'il soit social, culturel, humain ou naturel. La pratique du mécénat permet aux entreprises de rencontrer leurs partenaires habituels, pouvoirs publics, collectivités territoriales, collaborateurs, clients,..., dans un contexte nouveau, riche en occasion de dialogue et d'échanges. Dans ce cadre, le mécénat offre aux salariés la possibilité de s'enrichir de nouvelles expériences et d'autres modes de travail, de gestion et de production. Comment faire du mécénat ? Les différentes formes de mécénat Les modalités qui s'offrent à une entreprise afin de poursuivre sa politique de mécénat sont nombreuses. Les principales sont : • le mécénat financier Il peut s'agir de cotisations, de subventions, d'apports en numéraire. Le dispositif juridique et fiscal exposé plus bas encadre ces pratiques. • le mécénat en nature Le versement peut, dans ce cas, consister en la remise d'un bien 144 inscrit sur le registre des immobilisations, de marchandises en stock, en l'exécution de prestations de services, en la mise à disposition de moyens matériels, personnels ou techniques. • le mécénat technologique Le mécénat technologique consiste à mobiliser le savoir-faire, le métier de l'entreprise au bénéfice de partenaires culturels ou du monde de la solidarité. • le mécénat de compétences Comme expliqué plus haut, il s'agit de la mise à disposition Le mécénat offre aux entreprises une grande souplesse de gestion. Trois formules classiques s'offrent aux entreprises candidates au mécénat, quelle que soit leur taille : • la gestion en régie directe • l'association loi 1901 • la fondation : la fondation reconnue d'utilité publique sous égide de la Fondation de France ou de l'Institut de France la fondation d'entreprise Les différents modes d'implication du personnel Le personnel des entreprises peut s'impliquer de différentes façons dans la politique de mécénat : • par l'information • par la participation au choix de la politique de mécénat • par la participation au choix des axes de mécénat • par la possibilité de proposer des projets • par la participation aux comités de sélection des projets • par le mécénat de compétences • par le mécénat associé Les considérations internes/externes à prendre en compte pour établir une politique de mécénat La politique de mécénat s'établit en fonction de considérations internes comme : • L'histoire et les métiers de l'entreprise • L'implantation géographique (régionale/nationale/internationale) • Les produits de l'entreprise • Les budgets disponibles • La stratégie globale de l'entreprise La politique de mécénat s'établit aussi en fonction de considérations externes comme : • le ou les marchés de l'entreprise • l'environnement de l'entreprise (clients/fournisseurs/concurrents) Les différentes cibles Externes : • clients et prospects • fournisseurs • concurrents • collectivités • pouvoirs publics et politiques • le grand public • les médias Internes : • les salariés • les syndicats Les différents domaines d'intervention Le mécénat peut s'exprimer dans de nombreux champs de l'intérêt général, et il n'existe pas de frontières étanches entre le mécénat culturel et le mécénat de solidarité. C'est d'ailleurs à la croisée des domaines que naissent souvent les expériences les plus novatrices. A des fins statistiques, Admical distingue les domaines suivants : Culture : • Actions pluridisciplinaires • Architecture / design • Arts plastiques • Audiovisuel / multimédia • Cirque • Danse • Edition / Littérature • Musée • Musique • Patrimoine • Photographie • Théâtre • Actions culturelles à l’international Solidarité : • Actions pluridisciplinaires • Citoyenneté / Droits de l'homme • Education / Eveil / Jeunesse • Emploi / précarité/ Insertion • Handicap • Personnes âgées • Santé / hôpital • Actions de solidarité à l'international Environnement • Education à l'environnement • Préservation des sites naturels • Protection des espèces Sport • Cohésion sociale / insertion • Education /formation • Handicapé • Santé / nutrition Recherche • Médicale • Scientifique Lexique des signaux forts 2007-2008 de compétences de salariés de l'entreprise, sous forme de mise à disposition de personnel ou prêt de main d'œuvre, d'accompagnement dans le montage du projet, d'appui technique de courte ou longue durée… Les outils de l'évaluation Les outils d'évaluation du mécénat sont encore insuffisants. Voici les principaux : Simples : • Audience directe, taux de participation • Le nombre de dossiers reçus et notoriété (spontanée, provoquée) du mécène • Les retombées médias Plus sophistiquées : • Un rapport du bénéficiaire • Une étude menée par l'entreprise • Une étude (interne/externe) confiée à une agence spécialisée • Inconvénient : le coût élevé de ces évaluations La mise en place d'une politique de mécénat Toute entreprise désireuse d’entreprendre une action de mécénat 145 Lexique des signaux forts 2007-2008 peut trouver des informations précieuses à Admical. En particulier sur le plan juridique et fiscal, mais aussi pour inscrire plus largement son action dans le cadre d’une politique pérenne. La mise en place d’une politique de mécénat nécessite en effet des compétences précises et une phase de réflexion importante. L’entreprise doit s’interroger notamment sur : • ses objectifs (internes, externes) • ses métiers et le profil de ses salariés • la cohérence de son mécénat avec sa politique de communication institutionnelle et plus largement la stratégie de l’entreprise • l’implication éventuelle de son réseau (filiales, succursales etc.) en France et à l’étranger • les moyens qu’elle est prête à accorder à son mécénat (financiers, en nature, en technologies, en compétences) • sa taille, la répartition géographique de son mécénat et le caractère centralisé ou décentralisé de son mécénat (d’où viendra l’initiative, les budgets seront-ils décentralisés ? etc.) • la gestion de son mécénat (en régie directe, via une association, une fondation etc.) • l’implication éventuelle du personnel de l’entreprise (qui, comment ?) Signal # 17 • la valorisation du mécénat à l’intérieur et à l’extérieur de l’entreprise (auprès des actionnaires, des clients, de la société civile, des médias, des pouvoirs publics etc.) • une étude de marché : que font les entreprises concurrentes, quelles sont les “niches” stratégiques où aucune entreprise ne va en matière de mécénat ? Pourquoi ? Comment intervenir ? • sa capacité à prendre des risques en matière de mécénat et à assumer que le retour sur investissement ne soit ni direct ni immédiat : comment faire place à l’audace et parfois à l’instinct, détecter des projets innovants et les accompagner, et, enfin, qui recruter comme chargé de mécénat ? Que les entreprises se rassurent ! Ces questions sont importantes, mais beaucoup d’actions de mécénat voient le jour spontanément avant de s’inscrire dans le cadre une politique pérenne. Cohérence, continuité et audace sont les maîtres mots, et ce, quels que soient la taille et les moyens de l’entreprise car le mécénat est, comme nos bilans le prouvent, à la portée de tous ! Source : www.admical.org – Association qui a pour objet de promouvoir le mécénat d’entreprise en France dans les domaines de la culture, de la solidarité, l’environnement et du sport. / Mobilité La mobilité géographique, professionnelle, numérique est au cœur des enjeux pour l’avenir et nous devons nous y préparer alors que l’économie reste encore basée sur la proximité. Une transformation profonde de l’organisation de l’espace et du temps dans nos économies et nos sociétés. Le développement des technologies et des services de communication mobiles procède naturellement d’une série d’innovations techniques, mais il répond avant tout à une attente sociale et à un besoin économique profond, qui en expliquent le très rapide décollage : L’intensification et l’accélération de la circulation des personnes, des biens et des informations, tant sur des courtes que sur des longues distances, tant au sein de la ville “étendue” que du territoire national ou du monde ; La “désynchronisation” de nombreux comportements collectifs [professionnels et familiaux, de loisir comme de consommation] au profit, non pas d’un isolement croissant, mais d’une “archipélisation” [Jean Viard] ou d’une forme d’ “individualisme en réseau” [Manuel Castells] : chaque personne, chaque communauté s’organise d’une manière de plus en plus autonome et se coordonne avec les autres au travers d’un ensemble de réseaux relationnels ou fonctionnels ; La modification des formes de production qui se traduit par l’estompage des frontières de l’entreprise et le développement de réseaux de plus en plus denses et actifs, que ce soit pour co-concevoir de nouveaux produits, pour adapter de manière continue la production à la demande et réduire les stocks, pour 146 répartir les tâches entre des centres géographiquement dispersés, pour externaliser un nombre croissant de fonctions ; La substitution du temps à l’espace en tant que facteur déterminant d’organisation de la vie professionnelle et privée des individus ; La transformation des territoires, l’extension continue d’espaces urbains qui deviennent en même temps plus polycentriques et se relient eux-mêmes en réseaux par-delà les frontières... L’espace et le temps affectés aux activités sociales s’adaptent à ces nouvelles formes de sociabilité : on le constate dans l’organisation des villes et des transports, la réorganisation des entreprises en petites entités très autonomes, la modification de l’organisation des journées ou encore des vacances... Les technologies de communication sont l’outil et le catalyseur de ces transformations Les technologies de communication modernes, de l’internet aux communications mobiles, n’ont pas créé ces besoins : au contraire, elles y répondent. C’est grâce à elles que la communauté, la famille, l’entreprise, préservent leur unité ; c’est sur elles que s’appuie le fonctionnement des réseaux individuels que chacun d’entre nous se construit. Les technologies de communication permettent de maintenir la De la communication mobile à la communication continue Il ressort de ce qui précède que c’est bien la mise en relation, la communication entre les personnes et/ou au sein d’un groupe, qui constituent le besoin prioritaire des utilisateurs mobiles – il en va d’ailleurs de même lorsque l’on analyse les usages de l’internet fixe, même à haut débit. L’une des explications de l’explosion du SMS alors que le WAP connaissait l’insuccès que l’on sait, réside ici : les utilisateurs sont prêts à passer des barrières ergonomiques beaucoup plus importantes lorsqu’il s’agit de communiquer entre eux, que lorsqu’il s’agit de consommer des services et des informations. On rappellera également que la messagerie et des fonctions liées à la communication [téléchargement de sonneries, de fonds d’écran...] sont à l’origine du décollage de l’i-Mode japonais. En Europe, le seul marché significatif de contenus consommés au travers des réseaux mobiles est également celui des sonneries et des fonds d’écran – suivis par les jeux. On constate également que l’expression “mobilité” ne désigne pas un contexte précis ou homogène. Il existe un très grand nombre de mobilités : La mobilité peut être occasionnelle ou structurelle dans la vie privée ou professionnelle d’une personne ; elle peut être pendulaire [entre un nombre restreint de lieux] ou beaucoup plus éclatée ; Les situations concrètes de “mobilité” peuvent être très différentes les unes des autres : on marche, on est assis au café, on travaille chez un client ou dans un hôtel, on réunionne, on travaille sur un chantier, on voyage en voiture ou dans un moyen de transport collectif, on assiste à une conférence, on attend un avion... L’activité que l’on veut mener peut avoir une finalité privée ou professionnelle, l’espace dans lequel on se trouve peut être privé ou public... La gestion du temps, l’environnement, la position physique, les besoins de communication et les moyens disponibles, les contraintes d’usage, varient considérablement entre ces différentes situations. Les contextes sont divers, mais non disjoints: c’est la même personne qui communique, qui passe d’une situation à une autre, d’un besoin à un autre. Son réseau relationnel, son appartenance professionnelle, ses fournisseurs et prestataires de services, ne changent généralement pas lorsque l’individu bouge. Au contraire, on attend des outils de communication qu’ils recréent une continuité, une forme d’unité – mais sans, non plus, se transformer en esclavage : “un idéal de communication continue régulée par la disponibilité” [Christian Licoppe]. Les technologies et réseaux “mobiles” ne sont donc pas disjoints des technologies et réseaux “fixes”. Les tendances technologiques et d’usage se rejoignent aujourd’hui autour d’une approche mariant au cas par cas technologies fixes et mobiles, réseaux filaires et sans-fil, de proximité et longue distance, liens synchrones et asynchrones, pour répondre à ce besoin de continuité. Ce besoin se traduit également au plan géographique par un besoin de couverture [et éventuellement de localisation] qui, dans un contexte d’évolution technologique rapide, nécessite également de savoir marier différentes technologies pour couvrir différents lieux dans les meilleures conditions technico-économiques possibles. En parlant d’“intelligence ambiante”, la Commission européenne décrit ainsi “une vision de la société de l’information dans laquelle l’accent est mis sur la simplicité d’usage, un support de services plus fiable, l’autonomisation de l’utilisateur et l’interaction humaine. Les individus sont entourés par des interfaces intelligentes et sensibles incorporées dans toutes sortes d’objets, dans un environnement qui est capable de reconnaître des individus et de réagir à leur présence d’une manière discrète, non intrusive et souvent même invisible13”. Les perspectives décrites dans le cadre des réflexions des industriels mondiaux sur les réseaux mobiles de 4ème génération14 vont également dans le sens d’une continuité des univers d’usage et des réseaux. On pourrait pousser l’argument de la continuité encore plus loin, jusque dans l’univers des contenus. Faut-il par exemple s’étonner du peu de succès des offres de consommation de musique dédiées aux usages mobiles, quand la pratique du baladeur consiste depuis l’origine à emporter sur soi sa musique, celle que l’on aime, que l’on a choisie et enregistrée, que l’on écoute également chez soi ? Lexique des signaux forts 2007-2008 relation même dans un contexte où la distance et la contrainte de temps empêchent de se rencontrer fréquemment. Beaucoup d’échanges sur des mobiles ont une simple fonction “phatique”, s’assurer que l’autre est encore là pour soi, entretenir la relation – jusqu’à un “mode connecté” [Christian Licoppe] que traduisent certains usages des mobiles [au travers des SMS notamment], au travers duquel on maintient en continu la relation au travers d’échanges très courts, mais très fréquents. La récente publicité d’Orange sur la facturation à la seconde est emblématique de ces pratiques. Les technologies de communication sont des outils de coordination, d’organisation, de partage, de mémoire également. Cela vaut autant dans le cercle familial [Patrice Flichy montre que le téléphone mobile est avant tout un téléphone personnel, qui peut être utilisé dans des situations qui n’ont rien de “mobile”] que dans l’entreprise. Il s’agit de “vivre [ou travailler] ensemble, séparément” ; En exploitant divers outils de communication, les individus recréent une forme d’unité dans leur organisation personnelle, leurs réseaux relationnels, leur relation avec des fournisseurs et des services. Cela concerne également les entreprises pour lesquelles la continuité du système d’information [et son accessibilité distante en toute circonstance], le maintien du lien avec des équipes de plus en plus mobiles ou éclatées, la fluidité logistique, la consolidation des informations issues d’une multitude de sources... deviennent des facteurs vitaux de la performance. Source Fondation Internet nouvelle génération -, portail de l’innovation. http://www.fing.org/ 13/ ISTAG, Scenarios for Ambient Intelligence,2001 14/ Par exemple par le Wireless World Research Forum [WWRF, www.wireless-world-research.org] 147 Lexique des signaux forts 2007-2008 La mobilité : mode de gestion des ressources humaines et mode d’évolution du parcours du salarié Dégagée des tâches administratives, la gestion des ressources humaines peut davantage se consacrer au suivi personnalisé du parcours du salarié. A l’écoute de ses souhaits d’évolution et pour répondre aux besoins de ’entreprise, La mobilité intervient comme outil d’optimisation de la gestion des ressources humaines. La mobilité se décline sous différents modes : • Géographique, la mobilité s’opère par la gestion de flux en France comme à l’étranger • Verticale, la mobilité investit le salarié d’une plus grande part de responsabilité • Horizontale, la mobilité intègre la notion de transversalité en accueillant le salarié dans un nouveau service • Interfonctionnelle, la mobilité ouvre la possibilité de passer d’une fonction à une autre • Exploitation et renouvellement des talents et des compétences, culture de l’adaptabilité et de la flexibilité, recherche d’une qualité managériale optimale, l’entreprise doit se doter des meilleurs atouts pour soigner ses potentialités. • La mobilité est aussi un mode d’expression du dialogue social et permet de faire face aux conséquences d’une restructuration, priorité étant alors donnée aux candidatures internes. • Sous ces différents aspects, la mobilité doit être abordée en termes de droits comme d’obligations, dont l’existence se matérialise dans le contrat de travail ou dans un accord d’entreprise. L’exercice du droit à la mobilité est donc assorti d’un partage de responsabilités, contribuant à l’instauration d’un climat de confiance favorable à la réussite de la mobilité. L’entreprise peut déployer une stratégie de développement et le salarié peut y puiser un nouvel élan pour sa carrière. Le salarié comme l’entreprise peuvent faire jouer la mobilité pour répondre à des enjeux particuliers : Pour le salarié, • Elle peut être une opportunité à saisir, une règle à suivre, un aménagement de carrière ou encore une satisfaction donnée à des exigences personnelles ou professionnelles. • Ces impératifs varient selon l’expérience professionnelle déjà acquise et surtout selon le secteur d’activité donné. Essentielle pour progresser dans les secteurs de l’informatique, du commercial et de la communication, la mobilité est en revanche peu pratiquée dans les secteurs de la banque, de l’assurance, du bâtiment ou de l’industrie qui se prêtent bien mieux aux longues carrières et imposent donc une fidélité du salarié à l’entreprise. La poursuite d’un parcours mobile suppose une structure adéquate, permettant d’accéder à l’information nécessaire : bourse à l’emploi mise en ligne sur le site interne de l’entreprise, création de réseaux entre les filiales du groupe, mise en place d’actions de formation. Au-delà de l’entreprise ou du groupe, la mobilité peut être pratiquée au sein d’un secteur d’activité grâce aux partenariats scellés entre deux groupes. La mobilité favorise ainsi l’échange de salariés et par là même de cultures d’entreprises, conduisant à terme à une harmonisation des appellations et des définitions des emplois. Par ailleurs, en phase d’intégration dans l’entreprise, le salarié doit avoir les moyens d’aborder son nouveau poste de travail sereinement. L’entreprise peut ainsi mettre en place des dispositifs d’accompagnement : accompagnement dans l’exercice de ses fonctions – accueil, suivi, formation – comme dans l’organisation des actes de la vie courante, la sienne comme celle de ses proches – logement, école –. Critère de développement de carrière, la mobilité fait partie intégrante de la gestion du personnel. A défaut de mobilité interne, le salarié cherchera une mobilité externe. Pour l’entreprise, • Elle peut être la voie de recours alternative à celle du recrutement externe et ainsi offrir un gain de temps et d’argent d’autant plus important que l’anticipation des besoins est de mise à l’heure où s’annoncent des départs en retraite massifs. Signal # 18 / Nomadisme ls disposent d'un ordinateur portable, d'un téléphone mobile, d'un agenda électronique, mais pas d'un bureau. Ce sont les travailleurs nomades. Ils seraient près d'un million et demi en France. Qui sont ces salariés itinérants ? Que font-ils ? Comment travaillent-ils ? Sont-ils appelés à devenir plus nombreux ? Profils. Les nomades du travail passent en moyenne 80 % de leur temps hors de leur entreprise. Ce sont généralement des ingénieurs commerciaux, des vendeurs, des techniciens 148 d'intervention, mais aussi des salariés se déplaçant sur différents sites, en voyages d'affaires en France ou à l'étranger, des consultants ou des experts en tournée chez des clients... Assis dans un TGV ou installés dans leur chambre d'hôtel, ils en profitent pour rédiger un compte-rendu, envoyer un rapport par mail, faxer un devis ou passer quelques coups de fil. Libres mais reliés. Pour remplir leur mission, ces électrons libres sont reliés à leur entreprise par des technologies connectées La panacée ? Le travail nomade permettrait de concilier plus facilement vie professionnelle et vie familiale, et de gérer son temps de travail en toute indépendance. Des arguments qui ne convainquent pas les salariés. Selon une enquête européenne de LogicaCMG, 59% des Français ne voit aucun intérêt à cette façon de travailler. Peur de rompre la frontière entre bureau et maison, augmentation de la pression et du stress... n'est pas nomade qui veut ou qui peut. Gérer avec tact. Loin des yeux, loin de sa hiérarchie. Pas facile de manager des travailleurs nomades qui, à des kilomètres du siège, peuvent prendre certaine liberté, comme utiliser le téléphone portable à des fins personnelles ou aller au cinéma en pleine journée. Les patrons oscillent entre confiance et surveillance serrée. Mais tous ont a coeur de garder un contact avec le salarié itinérant, en instaurant par exemple un bilan régulier de suivi des résultats, en face à face, par mail ou par téléphone. A lire : • L'homme nomade, Jacques Attali, Ed. Fayard, [2003]. Une fresque historique et prospective : atouts du nomadisme et ses bienfaits pour l'humanité. • Travail et activités à distance, A.Béréziat, J. Lagorce et N. Turbé-Suetens, Ed. Organisation, [1999]. Un guide pratique pour mettre en place le travail à distance, travailler efficacement en nomade ou à domicile, pour s'équiper et utiliser les technologies. En prime des réponses aux questions juridiques et sociales et des témoignages. Signal # 19 Lexique des signaux forts 2007-2008 au système d'information du siège. Toute une gamme d'outils et de services sont ainsi mis à leur disposition : ordinateurs portables, téléphones mobiles, messagerie électronique, PDA, Intranet d'entreprise, réseau d'accès sécurisé à haut débit... Une panoplie d'appareils que les fabricants en télécommunication améliore régulièrement et qui, mal maîtrisée peut coûter chère à l'entreprise. Le surcoût [en achat ou en assistance] peut s'élever jusqu'à 325 euros, par an et par nomade, selon le cabinet d'analyses Gartner. / Quaternaire L’économie quaternaire Le nouvel âge de l'économie, selon Roger Sue, sociologue, s'appelle secteur quaternaire. Dans ce secteur, où l'homme s'empare de la production [et non plus l'inverse], les individus trouveront, à côté de l'emploi salarié, des gratifications et des critères d'investissement personnel profondément différents de ceux du marché et du secteur public. Les acteurs de cette nouvelle économie sociale auront un objectif clair, d'utilité économique et sociale, et un statut crédible vis à vis de l'extérieur : le volontariat. La nouvelle “grande transformation” économique est la transition vers une économie immatérielle dont les principaux ressorts sont le savoir, la formation, l'information, la culture, la santé, la nature du lien social. Nous passons de la question de “l'individu productif” qui a dominé toute la modernité depuis le XVIIIe siècle à celle de la "production de l'individu" où c'est l'homme lui-même qui devient "l'objet" central de la production. Aujourd’hui l’emploi tertiaire en France représente plus des trois quarts de l’emploi total. Mais ce vaste ensemble réunit des emplois et des activités hétérogènes. Le terme “quaternaire” a été inventé pour opérer une distinction entre les différents types de services. On pourrait distinguer ainsi entre emplois de recherche et développement et emplois de service aux personnes. Les premiers jouent un rôle moteur dans la croissance, tandis que les seconds contribuent au bien-être. Michèle Debonneuil - ancienne responsable du service des questions économiques du Commissariat au Plan - plaide pour une économie fondée sur des nouveaux produits mixant biens et services. Dans quelle société voulons-nous vivre demain ? Cette question, l'économiste Michèle Debonneuil - ancienne responsable du service des questions économiques du Commissariat au Plan puis conseillère du ministre de l'Emploi Jean-Louis Borloo - ne cesse de se la poser. Son constat est simple : l'économie est en conflit ouvert avec la société et notre modèle est arrivé à la fin d'un cycle. “On doit inventer quelque chose de nouveau”, assure-t-elle. Faut-il pour autant désespérer ? Non, répond Michèle Debonneuil qui nous invite tous, dans son dernier livre “L'espoir économique” [Bourin éditeur], à réorienter la croissance des pays les plus riches vers un nouveau type de produits qui ne sont ni des biens, ni des services, mais de nouveaux services incorporant des biens. C'est ce qu'elle appelle “l'économie du quaternaire”. Il faut, selon elle, changer de modèle, de paradigme pour dépasser le monde post-industriel dans lequel nous vivons et créer la société de demain. “Nous sommes dans une période de transition et changeons actuellement de civilisation, avoue-telle. C'est le rôle des pouvoirs publics que d'accompagner ces 149 changements et de faire en sorte que les mutations soient possibles et se fassent en douceur.” Une idée assez proche de celle développée par l'américain Jérémy Rifkin qui, dans son livre “L'âge de l'accès” en 2002, parle d'une nouvelle culture du capitalisme grâce à la révolution de la nouvelle économie. Explications. Lexique des signaux forts 2007-2008 “Les produits de l'économie du quaternaire seront conçus pour satisfaire les besoins des consommateurs aisés des pays développés et les feront passer d'une vie dans laquelle ils rêvaient d'avoir plus à une autre où ils chercheront à être mieux”, indique Michèle Debonneuil, exemples à l'appui. Pour assurer le besoin de transport, l'économiste propose que les individus s'abonnent à un service permettant d'utiliser une flotte de voitures en libreservice, avec ou sans chauffeur, plutôt que d'en acheter plusieurs soi-même et d'en assurer l'entretien, l'assurance et l'ensemble des frais… “Le matériel importe peu, ce qui compte vraiment et qui apporte une vraie valeur ajoutée, c'est le service qui vous simplifie la vie”, justifie-t-elle. Pour satisfaire ses besoins en hi-fi, elle suggère de s'abonner à un service permettant de disposer d'un conseil personnalisé quant au choix du matériel, de sa mise à disposition, de son installation, de l'explication de son fonctionnement et de son remplacement en cas de panne, pour ne pas avoir à choisir parmi une offre pléthorique, à se déplacer en magasin pour se renseigner et acheter, à devoir déchiffrer les notices d'utilisation... Bref, des formes de services embryonnaires aujourd'hui mais qui seraient généralisées pour le bien-être de tous, notamment grâce aux nouvelles technologies. Signal # 20 “L'espoir économique”, de Michèle Debonneuil, Bourin éditeur, 144 pages, 16 euros. / Réalité augmentée La Réalité Augmentée [RA] est généralement définie comme une branche dérivée de la Réalité Virtuelle. D’une façon plus générale, le concept de réalité augmentée regroupe une approche multidisciplinaire visant un mélange entre réel et virtuel. La forte potentialité induite par cette connexion promet un cadre adéquat pour l’interaction 3D ou les applications collaboratives. Le concept de réalité augmentée vise donc à accroître notre perception du monde réel, en y ajoutant des éléments fictifs, non visibles a priori. La réalité augmentée désigne donc les différentes méthodes qui permettent d'incruster de façon réaliste des objets virtuels dans une séquence d'images. Ses applications sont multiples et touchent de plus en plus de domaines : jeux vidéo et "edutainment", cinéma et télévision [post-production, studios virtuels, retransmissions sportives,...], industries [conception, design, maintenance, assemblage, pilotage, robotique et télérobotique, implantation, étude d'impact,...], médical, etc. Mélanger réel et virtuel : un concept qui pouvait sembler futuriste il y a 10 ans, mais qui se concrétise aujourd'hui. L'industrie automobile, les médias, l'aéronautique, la défense et les loisirs s'y intéressent de très près pour pallier les inconvénients de la 150 D'aucuns diront que cette société du quaternaire que propose Michèle Debonneuil est une société de riches capables de dépenser leur argent pour satisfaire des besoins de confort. “Nous ne sommes plus en mesure de nous battre à armes égales avec les pays en développement, réplique-t-elle. Nous devons créer une société de services centrée sur les biens et basée sur la satisfaction des besoins individuels. Ce n'est que comme cela que l'on réussira à retrouver un avantage comparatif par rapport aux pays en développement.” Alors la période de transition n'en est qu'à son tout début et il faudra une forte mobilisation, notamment politique, pour transformer les sociétés occidentales en économie du quaternaire. “Tous les services sont à créer, reconnaît Michèle Debonneuil. Mais ils ne reposeront en rien sur de la technologie et il ne sera pas nécessaire d'avoir un Bac +18 pour les inventer.” Michèle Debonneuil, en tout cas, croit dur comme fer à sa société du quaternaire qui, d'après elle, ne verra le jour que dans 15 ou 20 ans. C'est d'ailleurs à peu près le temps qu'il lui a fallu pour mettre en place en France les fameux “services à la personne” – elle est l'instigatrice du plan lancé par Jean-Louis Borloo en 2005 – dont on estime aujourd'hui à 150.000 le nombre d'emplois créés en 18 mois et dont le potentiel, selon le ministre de l'Emploi, avoisine les 500.000, au moins. réalité virtuelle. La réalité augmentée part du principe que la réalité virtuelle ne suffit pas. Au lieu de tout modéliser en 3D et de faire évoluer l'utilisateur dans un monde entièrement virtuel, la réalité augmentée garde les éléments du réel mais y ajoute des éléments virtuels. Un moyen d'obtenir des simulations plus réalistes et d'approcher les conditions du réel tout en restant dans le domaine de la simulation. Manipulation d'objets fictifs intégrés dans un cadre réel, gestion de la physique du réel [murs, collines] avec des objets 3D, adéquation en temps réel de la taille des objets 3D intégrés dans un décor réel lors d'une opération de zoom / dézoom. Airbus teste grâce à la réalité augmentée son A 380 sur les pistes des aéroports. A partir d'un film, il peut analyser la faisabilité d'un atterrissage, là où auparavant il était contraint de procéder à une modélisation 3D de l'aéroport. Chez BMW, le concept a été étudié pour la formation des techniciens automobiles. Sur des lunettes équipées d'une mini-caméra, l'employé voit les instructions en 3D pour réparer le véhicule. “L’homme augmenté” ou le transhumanisme Courant d'idées qui prône l'amélioration et l'immortalité de l'être humain grâce aux progrès scientifiques et technologiques. Le transhumanisme est un courant d'idées qui prône l'utilisation de la science et de la technologie pour améliorer l’espèce humaine, la libérer de ses limites biologiques, prolonger sa vie et la rendre immortelle. Selon les transhumanistes, l'homme peut et doit se transformer en utilisant les innovations scientifiques Signal # 21 et technologiques : c'est le concept d'”homme augmenté”. Les techniques des sciences convergentes Les nanotechnologies font interagir de nombreuses disciplines : physique, chimie, biologie, électronique, etc. Aux États-Unis, les spécialistes parlent de “convergence NBIC”, abréviation qui regroupe les Nanotechnologies (ensemble des techniques au niveau atomique ou moléculaire), la Biotechnologie (dont l'ingénierie génétique), l'Informatique (avec de nouveaux modes de traitement des données comme l'ordinateur quantique, la transmission et le stockage de l'information…) et les sciences Cognitives (ensemble de disciplines visant à l'étude et la compréhension des mécanismes de la connaissance). Par son interdisciplinarité la convergence NBIC est porteuse de multiples applications. Appliquée au vivant, elle permet, au-delà de la réparation de tissus ou d'organes abîmés, d'envisager l'amélioration des capacités humaines. Transformer l'homme, l'immortaliser, fabriquer un surhomme : tels sont les projets du transhumanisme. Rêve ou cauchemar ? Lexique des signaux forts 2007-2008 Thomson marie également virtuel et réel dans sa présentation “Minority Report”, où une hôtesse équipée de gants avec capteurs navigue par les gestes et voit le résultat de ses actions s'afficher à l'écran. Le futur de la réalité augmentée se trouve là : l'analyse d'image capable de tracer les objets en mouvement. Une fois le modèle de son visage enregistré, il est possible de lui appliquer diverses modifications. A terme, l'analyse du mouvement du corps humain, et des mains ouvriront le champ à d'autres applications dans le domaine des interfaces homme / machine, mais aussi dans le domaine des jeux vidéos ou pour des parcs d'attractions. Avec un téléphone portable équipé d'une caméra et de la téléphonie 3G, il est déjà possible de réaliser de la réalité augmentée. / Réseaux sociaux Un réseau social représente une structure ou une forme qui se crée lors des interactions sociales. L'analyse des réseaux sociaux, basée sur la théorie des réseaux et des graphes est l'approche scientifique utilisée en sciences sociales pour étudier les réseaux sociaux. Cette approche permet de "voir" ou de pouvoir observer et décrire les"aspects formels des réseaux sociaux.". Des réseaux sociaux peuvent être créés pour agrandir ou rendre plus efficient son propre réseau social. Il existe des applications internet aidant à se créer un cercle d'amis, à trouver des partenaires commerciaux, un emploi ou autres. Il s'agit des services de réseautage social. Théorie et analyse des réseaux Un réseau social exprime le fait que les gens se lient entre eux par leurs relations et que cette réalité observable tend à s'organiser, à former une structure. Les relations sociales forment cette structure; comme par exemple deux personnes qui s'unissent en couple ou encore une classe d'étudiants ensemble pendant un cours. Plus précisément, un réseau social représente une structure sociale dynamique faite de nœuds ou de pôles désignant généralement des gens et/ou des organisations, reliées entre elles par des canaux, des relations sociales. Il indique les façons dont les gens et/ou les organisations sont reliées entre elles par de diverses connaissances sociales ; que ce soient des connaissances occasionnelles ou des membres de la famille proche. Le terme provient de John A. Barnes en 1954 dans “Class and Committees in a Norwegian Island Parish”, Human Relations Les sic degrés des liaisons [ou séparation] : l’effet du petit monde L'effet du petit monde est l'hypothèse que la longueur de la chaîne des connaissances sociales requise pour lier une personne, arbitrairement choisie à n'importe qu'elle autre sur Terre est généralement courte. Le concept a engendré l'expression célèbre des “six degrés de séparation” après l'expérience du petit monde de 1967, réalisée par le psychologue Stanley Milgram. Il a constaté que deux citoyens aléatoirement choisis aux États-Unis sont reliés par, tout au plus, six connaissances, et en tout temps. Des expériences contemporaines via Internet continuent d'explorer ce phénomène. Ces expériences confirment qu'environ cinq à sept degrés de séparation sont suffisants pour connecter n'importe quelle personne à une autre par Internet. 151 de liens moyens qui séparent une personne de n'importe quelle autre personne sur Terre. Des recherches sur le petit monde sont encore menées actuellement. Lexique des signaux forts 2007-2008 A 1 1 2 2 3 3 4 4 5 5 6 B L'analyse des réseaux sociaux a actuellement près de 70 ans d'histoire qui se divise en trois grandes périodes, les fondements de l'approche, l'articulation de la méthode et le développement actuel: “Les fondations de ces différents édifices ont été construites entre les années 1940 et les années 1960 [Outre les textes de certains auteurs classiques de la fin du XIXème et du début du XXème siècle, comme ceux de Bouglé et de Simmel.] Dans les années 1960 et 1970 se sont développées des recherches méthodologiques destinées à assurer la mise en œuvre rigoureuse. Des années 1980 à aujourd'hui, elles ont été amendées et perfectionnées, parfois par leurs auteurs eux-mêmes, parfois par d'autres et dans le même temps de nouvelles pistes se sont ouvertes.” L'analyse des réseaux se fonde sur 1] un cadre théorique et 2] un cadre méthodologique. • L'aspect théorique repose sur une conception large de la structure sociale et de nombreuses études empiriques démontrant que “les comportements des individus sont liés aux structures dans lesquelles ils s'insèrent”. La sociométrie a aussi contribué à l'essor de l'analyse des réseaux sociaux. L'apport empirique de la sociométrie est dû en partie à l'œuvre de Moreno, qui est perçu comme un des précurseurs de l'analyse de réseau et de la psychologie sociale. Enfin l'analyse de réseaux repose aussi sur l'apport des mathématiques aux sciences sociales : “Tôt dans le développement théorique de l'analyse de réseaux, des chercheurs ont trouvé des utilités aux modèles mathématiques”. • L'aspect méthodologique se réfère quant à lui à l'usage fait par le chercheur des données de types quantitatifs et qualitatifs et du traitement analytique de ces données. En 1957, Elisabeth Bott publie son étude sur les systèmes de relations des familles. Elle émet l'hypothèse que “Le degré de ségrégation des rôles entre mari et femme varie dans le même sens que la densité du réseau social de la famille”; c'est-à-dire que la séparation distincte dans la répartition des tâches domestiques selon le genre tend à être plus élevée dans un réseau social où les membres sont fortement liés entre eux. L'hypothèse de Bott demeure valide et non réfutée jusqu'à ce jour. Pour sa part, Stanley Milgram met en place, en 1967, un dispositif expérimental d'investigation qui fait encore aujourd'hui référence dans les recherches sur le “petit monde”.. Il a tenté de calculer le nombre 152 Aujourd'hui les sujets de recherches en analyse de réseaux sont multiples, la famille, les relations de travail, la camaraderie, etc. Cette approche est actuellement aussi utilisée à d'autres fins que celles de la recherche scientifique, par des conseillers en relations professionnelles ou encore à des fins commerciales, comme dans le cas du projet FOAF [Friend of a friend, que l'on peut traduire par “l'ami d'un ami”, sont un vocabulaire RDF [Resource Description Framework permettant de décrire des personnes et les relations qu’elles entretiennent entre elles. Elle est une application du web sémantique, qui est considérée comme très prometteuse...] Théorie des réseaux sociaux La théorie des réseaux sociaux voit les relations sociales en termes de nœuds et de liens. Les nœuds sont les acteurs sociaux dans le réseau, et les liens sont les relations entre les acteurs. Il peut exister plusieurs sortes de liens entre les nœuds. Dans sa forme la plus simple un réseau social est une carte où tous les liens significatifs entre les nœuds sont étudiés. Le réseau peut aussi être utilisé pour déterminer le capital social des acteurs sociaux. Ces concepts sont souvent présentés dans un graphe de réseau social où les nœuds sont les sommets [points] et les liens les arêtes [lignes]. La forme du réseau social aide à déterminer l'efficience du réseau pour les acteurs sociaux qui s'y trouvent. Un réseau plus petit, avec des liens serrés, peut être moins utile pour ses membres qu'un réseau ayant plusieurs liens plutôt lâches [liens faibles] pour les individus hors du réseau principal. Un réseau “ouvert”, avec plusieurs liens faibles[7], est plus susceptible de donner accès à une quantité élevée d'information. Il est plus rentable pour le succès individuel d'être connecté à une variété de réseaux que d'avoir plusieurs connexions avec un seul réseau social. Les individus peuvent exercer une influence ou agir en tant “passage obligé” dans leur réseau social en faisant un pont entre deux réseaux qui ne sont pas directement liés. Il s'agit de remplir un trou structural. Analyse des réseaux L'analyse de réseaux se démarque des méthodes d'analyses sociologiques traditionnelles par le fait qu'elle ne considère pas la réalité observée en termes de catégories prédéfinies. Ce qui pousse Degenne et Forsé à préciser que “Pourtant, au lieu de penser la réalité en termes de relations entre les acteurs, beaucoup de ceux qui traitent les données empiriques se limitent à la penser en termes de catégories [par exemple, les jeunes, les femmes, les cadres, les pays en voie de développement, etc]. Ces catégories sont construites par agrégation d'individus aux attributs jugés similaires et a priori pertinents, pour le problème traité.” Ainsi, la structure n'est pas le résultat de normes et des attributs rapportés aux acteurs sociaux. Elle est le résultat de la position des acteurs qui la forment. Cette position structurale détermine leurs opportunités et leurs contraintes, et par consé- a priori les entités sociales ; ce qui signifie qu'en analyse de réseau les classes sociales ou équivalences sont non pas découpées par le chercheur, il ne catégorise rien, mais via un traitement mathématique spécifique des données qu'il possède. Un exemple de traitement mathématique des équivalences a été proposé par Harrison White et ses étudiants à travers la technique dite des blockmodels. Les réseaux sociaux sont aussi employés pour étudier comment les entreprises interagissent entre elles, caractérisant de nombreuses connexions informelles qui relient les dirigeants ensemble, ainsi que les associations et les connexions entre les employés de différentes compagnies. Ces réseaux fournissent la façon dont les compagnies obtiennent l'information, découragent la concurrence, et s'entendent même pour ajuster de concert, les prix et les politiques. Netwiki est un wiki scientifique voué à la théorie des réseaux, qui s'appuie sur les outils de la théorie des graphes, de la physique statistique, et des systèmes dynamiques pour étudier les réseaux réels en sciences, technologie, biologie, sociologie, etc. Lexique des signaux forts 2007-2008 quent elle joue sur l'allocation des ressources dans le système. La théorie des réseaux sociaux offre une approche alternative, qui considère moins importants les attributs individuels que les relations et les liens que les entités sociales ont avec les autres acteurs sociaux dans leurs réseaux. Cette approche s'avère utile pour comprendre et expliquer des phénomènes réels, mais peut sembler contraignante et déterminante, puisqu'elle laisse peu de place à la volonté individuelle; la capacité des individus à influencer leur réussite, car cette possibilité est intimement liée à la structure de leur réseau. L'unité d'analyse n'est donc pas l'acteur social en tant qu'individu, mais l'entité qu'il constitue de par ses liens avec les autres acteurs. “L'analyse de réseau se concentre ainsi sur les dyades [deux acteurs et leurs liens], les triades [trois acteurs et leurs liens], ou des systèmes plus larges”. La priorité est donc donnée aux relations entre acteurs, avant les attributs de ceux-ci. L'analyse de réseaux se distingue aussi des approches plus traditionnelles des sciences sociales en général parce qu'elle permet l'expérimentation, comme c'est entre autres le cas dans l'“étude du petit monde” et qu'elle permet de ne pas catégoriser Les réseaux sociaux s'immiscent dans l'entreprise Publié le 05 Septembre 2007 Le marché des applications de réseaux sociaux devrait voir son chiffre d'affaires multiplié par dix dans les trois ans, indique le cabinet d'étude IDC. Leur adaptation au monde professionnel devrait notablement soutenir cette croissance. Des applications professionnelles Dans ce cadre, le cabinet américain pronostique le développement rapide de trois domaines d'activités pour l'heure embryonnaires. Il s'agit des applications de réseaux sociaux dédiées aux campagnes marketing, d'outils pour les prestations récurrentes basés sur l'engagement et enfin d'applications d'entreprise favorisant la relation avec l'extérieur, partenaires et clients notamment. Les auteurs de l'étude prévoient en outre que l'expansion de ces services devrait être forte sur les trois ans à venir, pour se stabiliser à l'orée de 2011. Le réseau social, incontournable pour les entreprises IDC estime que la plupart des grands groupes susceptibles de faire appel aux applications de réseaux sociaux s'engageront rapidement dans cette voie. “Le réseau social est la nouvelle application de communication que les entreprises se doivent d'utiliser pour gagner en efficacité marketing et opérationnelle”, a déclaré Rachel Happe, chargé de recherche au département économie numérique d'IDC. Et de préciser, “les applications liées aux réseaux sociaux favorisent l'engagement, la visibilité de l'information et la conversion, tout en réduisant les coûts marketing et opérationnels”. Le marché des applications liées aux réseaux sociaux devrait connaître une croissance phénoménale. IDC prévoit en effet un chiffre d'affaires de plus de 400 millions de dollars pour ces activités en 2009, soit une multiplication par dix du résultat 2006 sur les trois années à venir. Pour les analystes du cabinet d'étude, auteurs d'un rapport sur le sujet, cette évolution sera marquée par l'émergence de nouveaux segments, plus tournés vers des réseaux faisant office d'outils de communication. [Atelier groupe BNP Paribas - 05/09/2007] 153 Les femmes managers se retrouvent de plus en plus nombreuses dans des clubs professionnels 25/09/2007 interview d’Emmanuelle Gagliardi sur actionco.fr Lexique des signaux forts 2007-2008 Que représentent les clubs et réseaux féminins ? Un phénomène de société ! Nous recensons dans ce guide plus de 200 clubs animés et constitués par des femmes. Pour beaucoup, il s’agit de véritables outils de lobbying et de networking au service de la cause des femmes dans le monde professionnel. De plus en plus de managers en jupe accèdent à des postes à responsabilités ou créent leur entreprise. Elles se sentent souvent seules et recherchent dans ces structures une aide. Que ce soit au niveau professionnel, évidemment, mais aussi au niveau relationnel. Ainsi, et c’est la vraie différence avec les clubs professionnels mixtes qui sont très axés sur le business, il est possible dans un club féminin de s’échanger les coordonnées d’un fournisseur et d’un bon coiffeur ! C’est cette particularité qui attire de plus en plus de managers féminins dans ces clubs. A lire • Guide des clubs et réseaux au féminin de Wally Montay et Emmanuelle Gagliardi Editeur, Le Cherche midi, 2007 Présentation de l'éditeur Les clubs et réseaux ne sont plus l'apanage des hommes ! Aujourd'hui, partout en France, des femmes créent des clubs, des réseaux et des cercles d'affaires pour valoriser leurs compétences, dynamiser leurs projets, se rencontrer et s'entraider. Du Cercle des femmes de l'immobilier à HEC au féminin, de Cyberelles aux Alienor du vin de Bordeaux, en passant par le Rallye des Signal # 22 Quelles sont les différentes typologies de clubs Professionnels ? À l’origine, il n’y avait que des clubs de femmes issues des grandes écoles. Elles ont reproduit ce mode de rencontre dans leur entreprise. Mais l’offre s’est élargie. Ainsi on trouve par exemple l’European Professional Women’s Network qui regroupe 3000 femmes en Europe et 1000 en France. À l’opposé, existe le Chine Networking Lunches, qui ne compte que quelques dizaines de membres. Dans les deux cas, ceux-ci y trouvent un levier pour booster leur carrière et s’imposer dans un monde du travail où le management est encore souvent trop masculin. princesses et le prix Lilas, ce guide recense pour la première fois plus de deux cents clubs, réseaux et événements féminins. Comment y entrer ? Quel est le profil des membres ? Qui sont les fondatrices ? Le Guide des clubs et réseaux au féminin permet à chacune de trouver l'association qui lui correspond, quel que soit son domaine d'activité ou son centre d'intérêt. Biographie des auteurs Emmanuelle Gagliardi, 35 ans, est fondatrice du site Internet Interdit aux hommes. Wally Montay, 35 ans, est conceptrice/rédactrice. Elle a publié un roman, Cinabre, paru au cherche midi. / Sens [quête du] “Au moment où s'effacent les grands récits sociaux, chaque existence cherche à devenir un récit personnel, et notre monde massifié, globalisé, est aussi et surtout un monde centré sur le désir de l'individu d'être un acteur, ce qui est la définition même du sujet.” Et plus loin, il ajoute : “J'appelle sujet [...] le désir d'être un individu, de créer une histoire personnelle, de donner un sens à l'ensemble des expériences de la vie individuelle.” Le sujet se confond ainsi avec le travail d'un acteur qui cherche à donner sens à son expérience dans une société qui lui ravit précisément la possibilité de construire le sens de son existence ; en fait, la société tend plutôt à faire de l'individu un moyen et donc un objet. Alain Touraine “La formation du sujet”, dans DUBET, F. et M. Wieviorka [sous la dit. de]. Penser le sujet. Autour d'Alain Touraine. Paris, Fayard, 1995, p. 27. et 29. Donner un sens à sa vie professionnelle et personnelle Source: Julie Calvé, Affaires Plus, Octobre 1999 Mener de front vie professionnelle et vie personnelle, c’est le défi de la plupart d’entre nous. Même en courant toute la journée, toute la semaine, toute l’année, nous n’avons pas assez de 154 temps pour tout faire. Dix clés pour comprendre pourquoi nous menons une vie de fou... et surtout pour donner un sens à cette course haletante. 2. Donner du sens à notre vie et à notre travail On travaille pour une entreprise, pour un salaire, pour une promotion, pour payer l’hypothèque, pour faire vivre ses enfants, pour acheter une piscine. On travaille pour... La carotte au bout du bâton. Une drogue dont le dosage doit sans cesse augmenter. On fonctionne par stimuli-réponse, comme le chien de Pavlov. Et on finit – comme le chien de Pavlov ! – par ne plus sentir le choc électrique, aussi intense soit-il. Et si on travaillait “parce que” plutôt que “pour” ? Dans ces deux petits mots, on voit apparaître la notion de sens. “Carl Jung disait que la possibilité de donner un sens à quelque chose permet de supporter presque tout, et que l’absence de sens conduit à la maladie», rappelle Serge Marquis, qui a écrit une fable sur ce thème dans son livre Bienvenue parmi les humains. La Truite et le Clochard raconte l’histoire d’un sans-abri rejeté par tous, y compris par... les poubelles. Devant cet échec, le malheureux doit faire un choix: pleurer sur son triste sort ou travailler à sa propre réalisation. Il décide de se consacrer à la dépollution d’une rivière parce qu’il sait qu’ainsi il pourra se sentir utile. Morale de l’histoire ? C’est en nous engageant dans un projet qui nous ressemble, et sur lequel nous avons un certain contrôle, que nous pouvons trouver un sens à notre vie. 3. Réajuster notre relation au temps Technologie, facilite-moi la vie! Prière entendue, mais promesse à moitié tenue. Car l’efficacité a un prix, celui de la disponibilité. Boîte vocale, pagette, cellulaire, courrier électronique. Il faut répondre immédiatement. Au travail, en auto, à la maison. À toute heure du jour et de la nuit. Aux oubliettes, la “jasette” avec le voisin : il faut appeler subito presto le client paniqué ou la belle-mère organisée. Pas moyen de décrocher, dans les deux sens du terme ! Selon Serge Marquis, la technologie a modifié radicalement notre rapport au temps. Un temps d’attente qui nous semblait acceptable il y a seulement quelques années devient très dur à supporter... Il prend pour preuve notre agressivité face à un simple feu de la circulation. Le médecin a chronométré : un feu rouge nous immobilise en moyenne 30 secondes. Trente petites secondes pour lesquelles on se met en rogne et on fait pomper notre cœur. Question de réajuster son rapport au temps, Serge Marquis s’arrête maintenant aux feux jaunes! “On confond action et agitation, pense Jacques Dufresne. Quand on est reposé, on pose des gestes efficaces. Quand on est stressé, on fait une multitude de petits gestes qui donnent l’illusion de l’efficacité. On se grise d’être au travail, on confond sueur et résultats.” C’est ainsi qu’on fait en vitesse cinq fois le tour du quadrilatère pour trouver la place de stationnement... qu’on n’a pas eu le temps de voir au premier tour. Pire: on va au bureau par un beau samedi ensoleillé et, par manque de concentration, on ne fournit que l’équivalent d’une petite heure de labeur. Lexique des signaux forts 2007-2008 1. Reconnaître que le travail a pris une place démesurée Pressions, réunions, embouteillages... Répétition quotidienne d’une course contre la montre. Fatigue, migraine, insomnie... Pourtant, nos grands-parents abattaient des journées de 12 heures sans flancher. Sommes-nous devenus de “petites natures” ? Serge Marquis, médecin et conférencier spécialisé en gestion de stress, s’interroge plutôt sur l’évolution des valeurs : “Avant, le travail occupait une place équilibrée par rapport à d’autres dimensions, notamment les dimensions qui permettent aux être humains de se construire: la famille, la communauté, la religion. Maintenant, le travail est au centre de la vie.” Non seulement on se définit par le travail mais, le plus souvent, on gère sa vie de la même manière. Avec des objectifs de performance et le poids des obligations. Ainsi, on ne va plus se prélasser au bord de la mer: même en vacances, on se planifie un horaire chargé d’activités. Et on ne prend pas tellement plaisir à se fricoter un repas... quand on revient du bureau à 20 h plutôt qu’à 18 h. Les imprévus dérangent. «La vie est devenue un job. On n’a tout simplement pas le temps que le grand-père soit malade ce mois-ci!» ironise Jacques Lafleur, psychologue et auteur de plusieurs livres sur l’équilibre personnel. Autrefois, le grand-père, même s’il travaillait 12 heures par jour, se reposait durant l’hiver... “Le Québec vivait au rythme des vaches, rappelle le philosophe Jacques Dufresne, dont la famille possédait une importante beurrerie. On travaillait dur pendant l’été, mais on se payait beaucoup de bon temps pendant l’hiver !” Aujourd’hui, bien des gens ont des obligations professionnelles et familiales qui se traduisent par des semaines de 80 heures, saison après saison. 4. Apprivoiser le méchant loup... qui est en nous Animal, nous sommes et resterons. Pour tout être vivant, le stress est le réflexe de défense devant la menace. Hier, le loup. Aujourd’hui, la crainte de perdre son job, sa femme, sa maison, ses enfants, sa collection de disques, alouette! La crainte la plus lancinante ne vient pas de l’extérieur, mais de l’intérieur : c’est souvent notre propre peur de ne pas atteindre nos normes de performance. Car, s’il est vrai que le contexte et le rythme de travail ont changé – de vastes études américaines ont confirmé que la semaine de travail s’est bel et bien allongée –, la véritable menace vient le plus souvent de nous-mêmes, de notre propre perception des événements. Selon Serge Marquis, nous aurions tout simplement “intériorisé le loup” ... Et nous aurions avantage à faire notre “examen de croyances” afin de mieux arrimer nos perceptions à la réalité. Est-ce qu’on a vraiment besoin de lire tout ça pour être compétent ? Est-ce qu’on ne pourrait pas se limiter à certaines publications ? Est-ce que la perte d’un emploi rimerait automatiquement avec la perte de la maison? Dans l’immédiat, ne suffirait-il pas de vendre la deuxième voiture et de reporter un voyage dans le Sud ? “Souvent, la crainte de perdre son emploi est irréaliste, estime Jacques Lafleur. Car, dans la très grande majorité des cas, la perte d’emploi n’est pas liée à la performance de l’individu.” Des travailleurs perdent leur job quand l’entreprise ferme une division, par exemple. De plus, selon le psychologue, les personnes qui font un burn-out sont généralement celles qui sont les plus appréciées par les patrons... qui leur ont parfois déjà dit qu’elles en faisaient trop ! Faire son “examen de croyances”, c’est exorciser ses idées 155 catastrophiques, et se rendre compte que certains événements n’entraîneraient pas nécessairement les conséquences que l’on craint. C’est aussi, comme tant de psys l’ont déjà dit, faire face à ses émotions. Lexique des signaux forts 2007-2008 5. Apprendre à supporter l’imperfection “Le péché, ce n’est plus la paresse mais l’hyperactivité !” lance Jacques Dufresne. Entre le 5 à 7 d’affaires et l’achat du nouveau système de son, il n’y a tout simplement pas de place pour le repos, voire pour le plaisir. “Et si on modérait nos transports ?” suggèrent les spécialistes. Et si on transformait nos machines à performance en machine à tolérance ? Si on apprenait à doser nos occasions de stress, à être moins parfaits ? Si on acceptait de reporter et de choisir, autant les obligations que les plaisirs ? Et si on se donnait l’obligation de se reposer... “La question n’est pas de savoir si on a ou non raison d’être fatigué, explique Jacques Lafleur, mais de se rendre compte de sa fatigue et d’y remédier en se reposant, en faisant des choses intéressantes et, parfois, en changeant d’attitude.” Sans cette vigilance, on risque tout simplement de ne pas pouvoir se lever un de ces bons matins et de rejoindre tel ex-collègue sur la liste des accidentés de la vie... 6. Être plus critique avant de dépenser “Avant, on se servait des restes d’un bouilli de bœuf pour faire du pâté chinois. Qui fait ça aujourd’hui?” demande Serge Marquis. Enfants du progrès, on achète du steak haché, voir du pâté chinois tout prêt. Et même, on dédaigne cette platée du pauvre au profit de mets plus raffinés. Hé quoi ?! Ne travaillons-nous pas assez fort pour mériter des brochettes marinées? Certes, mais on devra “travailler fort” pour pouvoir payer tout ce qu’on a choisi de considérer comme indispensable. Et supporter un rythme de vie dont nous nous plaignons souvent. Pourtant, toutes les dépenses ne sont pas inéluctables: on peut revoir ses choix. Au lieu d’être stressé parce qu’il faut à la fois payer l’hypothèque et faire réparer le lecteur CD, on peut, comme serge Marquis, écouter des cassettes pendant quelques semaines [ voire décider de rester locataire !]. Il est souvent possible de se priver temporairement d’un plaisir plutôt que de s’endetter pour obtenir une satisfaction immédiate... On peut choisir, quoi ! Et ainsi réduire notre stress, comme le plaident Joe Dominguez et Vicki Robin dans Votre vie ou votre argent ? 7. Passer à l’action au lieu de ruminer Gérer son stress, c’est aussi se donner les moyens d’agir. En passant à l’action, on rumine moins. Quinze minutes après s’être plongé dans le dossier qu’on repoussait depuis plusieurs jours, on se découvre une énergie insoupçonnée. “Nos démoralisations quotidiennes nous empêchent trop souvent de bouger, estime Serge Marquis. On a l’impression que le monde gère notre vie. On s’imagine qu’on n’a aucun pouvoir.” On est malheureux ? Un tel a été méchant. On est surchargé ? C’est la faute du patron. Or, le plus souvent, on peut influencer le cours des choses. Jacques Dufresne cite le cas de cette jeune professionnelle que sa charge de travail empêchait de songer à la maternité. Elle s’est confiée à ses collègues, tout aussi épuisés, et, ensemble, 156 ils ont mis carte sur table avec l’employeur. Depuis lors, plus personne ne travaille jusqu’à 22 h. Mais que faire si le patron reste sourd à nos récriminations ? Que dire si, après des heures et des heures de discussions avec le conjoint, il ne partage plus les tâches ménagères ? Bref, comment on s’en sort-on quand on a l’impression d’avoir tout essayé pour résoudre encore et toujours les mêmes problèmes ? “On essaie souvent de régler les mêmes problèmes avec les mêmes solutions, rétorque Jacques Lafleur. Si ça fait 100 fois qu’on répète la même chose et que la personne ne comprend toujours pas... il y a nécessairement quelque chose que nous n’avons pas compris nous-mêmes !” Et ce que nous n’avons pas compris, c’est qu’il serait temps de changer de stratégie! Dans Les quatre clés de l’équilibre personnel, Jacques Lafleur raconte le cas des deux secrétaires complètement débordées à la suite du départ d’un collègue. Pendant trois mois, elles mettent les bouchées doubles, tout en se plaignant de leur charge de travail à leur patron. Ce dernier multiplie les promesses d’embauche sans passer à l’action... jusqu’à ce que les deux secrétaires lui annoncent qu’à compter de la semaine suivante, elles reprendront leur horaire normal. Trois jours plus tard, une nouvelle secrétaire est engagée. Et si ça ne fonctionne toujours pas ? “Pour mettre fin à l’angoisse, on pense souvent qu’il faut régler définitivement la question, constate Jacques Lafleur. Malheureusement, ce n’est pas toujours possible.” Passer à l’action signifie aussi apprendre à tolérer ce que l’on ne peut changer. 8. Exercer notre corps pour aiguiser notre conscience C’est bien connu, le sport réduit le stress et favorise la détente. Plus encore, le simple fait de penser à la pratique d’une activité physique serait suffisant pour provoquer un impact positif! “L’activité physique donne des ressources pour mieux affronter les situations de stress. Elle permet d’évoluer à un niveau de pensée supérieur, d’ouvrir les perspectives”, explique Denis Boucher. Autrement dit, on se concentre moins sur les détails d’un problème, davantage sur les solutions. Cofondateur de Whittom et Boucher Promotion de la santé, une entreprise de la région de Québec, Denis Boucher a rédigé un mémoire de maîtrise et une thèse de doctorat sur le sujet. Mais attention... Faire du sport ne rime pas nécessairement avec trois exténuantes séances de jogging hebdomadaire ! “Il faut choisir une activité qu’on aime pour être capable d’en tirer des bénéfices”, précise Denis Boucher. Et on se garde de tomber dans le piège de la performance! Ce ne sont pas les kilomètres – ou les longueurs de piscine – qu’on calcule, mais le bien-être qu’on apprécie... Les techniques de relaxation se révèlent aussi un excellent moyen de prendre soin de son corps. Manque de temps ? Si on se fie à Jacques Lafleur et à Serge Marquis, au bout d’un certain temps, la relaxation s’intègre naturellement à la vie quotidienne. “Il y a une multitude d’occasions où on n’a pas le choix d’attendre, pourquoi ne pas en profiter ?”» suggère le médecin. Ascenseur, guichet, épicerie, métro, dentiste... Au lieu de grogner, on peut relaxer ! 10. Changer de vie ? Stress, burn-out, épuisement professionnel, dépression, fatigue chronique, somatique, maladie émotive... Notre vocabulaire s’est enrichi d’une flopée de mots évoquant notre crise existentielle. Face à cela, des penseurs et des gourous nous invitent à faire le deuil de l’idéal de surabondance de l’après-guerre et à adopter un art de vivre modelé sur la qualité de vie. Simplicité volontaire, indépendance financière et autres approches ont toutes la même philosophie: le meilleur choix de vie est celui qui nous laisse un maximum de temps. Le vent est-il en train de tourner ? “Dans mon entourage, de plus en plus de gens, pressés comme des citrons, renonceraient à la moitié de leurs revenus pour adopter un mode de vie plus détendu”, témoigne Jacques Dufresne. Le philosophe a lui-même choisi, il y a plus de trente ans, de subordonner la réussite professionnelle à un certain style de vie. “En élisant domicile dans les Cantons-de-l’Est, ma femme et moi avons mis l’accent sur l’art de vivre... et nous avons été jugés très sévèrement à l’époque. Mais aujourd’hui, nous sommes toujours aussi créateurs !” “Le coût social du stress est énorme, renchérit Denis Boucher. On dit que 90 % des consultations chez le médecin de famille et 80 % des accidents de travail y sont liés.” Autrement dit, si on développe des ulcères ou qu’on se blesse sur la chaîne de montage, c’est peut-être parce qu’on ravale notre peine ou qu’on gère mal notre stress. Souvent notre environnement de travail n’améliore en rien les choses. Changer de vie est-ce possible? “Oui, répondent sans hésitation les spécialistes, à condition d’en faire une affaire personnelle.” À chacun de prendre un moment pour trouver un sens à sa vie et chercher des solutions en vue d’adopter le rythme de vie qui lui convient. “Je pense qu’il faut s’arrêter pour réfléchir, résume Jacques Dufresne. Même si on n’a pas le temps, surtout si on n’a pas le temps. Lexique des signaux forts 2007-2008 9. Partager le plaisir de vivre “On a moins peur du loup lorsqu’on est dix à l’affronter”, rappelle Serge Marquis. La clé ? S’entourer de gens aptes à offrir du soutien. Nourrir les relations précieuses. S’approcher de tout ce qui peut s’avérer protecteur. Au quotidien, on prend le temps de s’informer de la santé de sa collègue, de passer chez son meilleur ami, voire de gratter les oreilles de son chien! “Nous sommes des vivants et avons besoin des vivants, tranche Jacques Dufresne. Rien d’étonnant à ce que tant de gens s’adonnent au jardinage et à l’ornithologie.” Le philosophe distingue toutefois ceux qui s’abandonnent à la nature... de ceux qui fichent oiseaux et plantes sur leur carnet de façon compulsive, qui abordent leurs loisirs avec une obligation de résultats. Se rapprocher des vivants, c’est prendre le temps de partager un repas, même un dîner d’affaires, c’est organiser une rencontre à l’extérieur plutôt qu’entre quatre murs gris... À lire • Le burn-out : questions et réponses, Jacques Lafleur, Les Éditions Logiques, 1999. • Relaxer : des stratégies pour apprivoiser notre stress, Jacques Lafleur, Les Éditions Logiques, 1998. • Les quatre clés de l’équilibre personnel, Jacques Lafleur et Robert Béliveau, Les Éditions Logiques, 1994. • Après l’homme... le Cyberborg ?, Jacques Dufresne, Éditions Multimondes, 1999. • L’art de ne pas travailler, petit traité d’oisiveté active à l’usage des surmenés, des retraités et des sans-emploi, Emie Zelinski, Stanké, 1998. • Votre vie ou votre argent ?, Joe Dominguez et Vicki Robin, Les Éditions Logiques, 1997. • Bienvenue parmi les humains, Serge Marquis et Eugène Houde, Formation 2000 et Éd. Tortue, 1998 Les 45-55 ans en quête de sens Les salariés de plus de 40 ans estiment que leur potentiel n'est pas toujours exploité par l'entreprise. Or le rôle de cette population sera essentiel dans la décennie à venir. Les souhaits des actifs pour les années à venir [plusieurs réponses possibles - source : Inergie Opinion] 40 à 45 ans Ensemble de l’échantillon En octobre dernier, le cabinet de conseil en management Inergie lançait une enquête nationale sur l'allongement de la vie professionnelle, en réponse à la chute progressive du nombre d'actifs dans les années à venir. L'étude en ligne, dont les résultats ont été publiés en janvier, a recueilli plus de 2.600 réponses auprès d'une population d'actifs de 40 ans et plus, de l'industrie, du commerce et des services. Parmi les trois tranches d'âge qui se dessinent dans l'enquête, celle des 45-50 ans s'avère être la plus délicate à prendre en compte par les entreprises. Continuer à développer mes compétences 30 % 29 % Prendre des responsabilités supplémentaires Changer de poste 25 % 22 % 10 % 11 % Changer d'entreprise 8% 5% Changer de métier 7% 5% 157 Lexique des signaux forts 2007-2008 L'étude d'Inergie distingue trois tranches d'âge : les 40-45 ans, les 45-55 ans et les plus de 55 ans. Ces différentes tranches d'âge dévoilent avant tout l'envie de s’investir dans leur travail en développant notamment leur expertise. 29 % des actifs de plus de 40 ans citent ainsi “le besoin de développer leurs compétences” comme premier facteur d'épanouissement professionnel et, si besoin est, au moyen de formations pour 35 % des répondants. Si les souhaits semblent constants selon les différentes tranches d'âge, les perceptions personnelles des uns et des autres révèlent des disparités marquées qui peuvent influencer la motivation et le degré de stress. Les 40-45 ans [70 %] et les plus de 55 ans [68 %] perçoivent par exemple une forte reconnaissance équivalente de leur expérience professionnelle et de leur potentiel. A l'inverse, pour les 45-55 ans, le sentiment est moins prononcé : environ 60 % de cette tranche d'âge estime que leur expérience est reconnue. Mon expérience est reconnue [réponses positives – source : Inergie Opinion] De 40 à 45 ans 70 % De 45 à 50 ans 63 % De 50 à 55 ans 60 % Plus de 55 ans 68 % Mon potentiel est reconnu [réponses positives – source : Inergie Opinion] De 40 à 45 ans 59 % De 45 à 50 ans 55 % De 50 à 55 ans 52 % Plus de 55 ans 58 % Ces écarts ne sont pas sans conséquences. Alors que 51 % des plus de 55 ans affirment avoir une vision claire de leur avenir professionnel, seuls 27 % des 45-50 ans partagent cette visibilité. Du coup, cette même tranche d'âge affiche le plus faible degré Signal # 23 J'ai la possibilité d'évoluer dans mon entreprise [réponses positives – source : Inergie Opinion] De 40 à 45 ans 43 % De 45 à 50 ans 40 % De 50 à 55 ans 33 % Plus de 55 ans 34 % J'ai une vision claire de mon avenir professionnel [réponses positives – source : Inergie Opinion] De 40 à 45 ans 29 % De 45 à 50 ans 27 % De 50 à 55 ans 39 % Plus de 55 ans 51 % Je suis motivé par mon travail [réponses positives – source : Inergie Opinion] De 40 à 45 ans De 45 à 50 ans De 50 à 55 ans Plus de 55 ans 79 % 72 % 77 % 79 % Ces incertitudes ressenties par les seniors ne sont visiblement pas prises en compte par les entreprises. Seulement 44 % des plus de 55 ans estiment que leur entreprise traite de manière équitable les collaborateurs quel que soit leur âge. Une proportion qui atteint 57 % pour les 40-45 ans. Or la volonté des seniors est réelle. Huit personnes sur dix de l'échantillon, souhaiteraient ainsi faire valoir et transmettre leurs connaissances à travers le parrainage, l'encadrement, ou l'animation de formation. / Télétravail Le télétravail, qui se distingue du travail à domicile [travaux de façon effectués à domicile et payés à la tâche, sur commandes d'un donneur d'ordre unique] est une organisation du travail par laquelle le salarié exécute régulièrement – et non de manière occasionnelle – les fonctions qu'il exerçait ou pourrait exercer dans les locaux de l'entreprise en dehors de ceux-ci, soit à domicile, soit sans rattachement à un lieu précis, au moins une journée par semaine, en utilisant de manière systématique les technologies de l'information. Le développement d’Internet et la vulgarisation de l’outil informatique permettent ainsi d’avoir une relation d’affaires ou d’emploi sans contrainte d’espace [être présent sur le lieu de travail], voire de temps [décalage horaire]. 158 de motivation, 72 % s'estimant “motivés” contre, par exemple, 79 % pour les 40-45 ans. Dans le même esprit, seuls 40 % des 45-50 ans estiment avoir encore la possibilité d'évoluer dans leur entreprise. Les nouvelles technologies [les téléphones mobiles, les ordinateurs portables, l'Internet par ADSL et les Hotspots] simplifient ce mode de travail qui est de plus en plus utilisé. Le télétravail se définit comme • Une forme d'organisation et/ou de réalisation du travail ; • Utilisant les technologies de l'information dans le cadre d'une prestation de service ou d'une relation d'emploi ; • Le travail est effectué hors des locaux du donneur d'ordre ou de l'employeur de façon régulière par exemple à domicile, de façon nomade ou dans un télécentre... Avantages du télétravail Pour le donneur d'ordre • Optimisation de la productivité par la flexibilité des ressources humaines ; • Augmentation de la motivation par la responsabilisation des salariés ; • Réduction des retards liés aux difficultés de déplacement, notamment dans les zones urbaines ; • Réduction du stress et de la fatigue des salariés et donc des arrêts de travail pour maladie ; • Renforcement de la réactivité ; • Augmentation de la compétitivité ; • Meilleurs gestion des déménagements et des transferts d'activité [éviter des licenciements en cas de déménagement d'un établissement dans une autre zone géographique] ; • Pacifier les relations sociales en améliorant la qualité de vie des salariés. • Réduction des frais généraux et dépenses [jusqu'à 30 %]. Pour le télétravailleur • Limiter le temps de transport tout en acquérant plus de mobilité ; • Une meilleure efficacité ; • Équilibrer vie professionnelle et vie privée ; • Eviter les nuisances sonores ; • Implication différente dans le travail ; • Enrichissement des tâches. Enjeux du télétravail Humain Le télétravail est le résultat d'un engagement volontaire basé sur la confiance. Si l'employeur fait une offre, le travailleur peut la refuser ou l'accepter. Si c'est l'employé qui émet ce souhait alors le patron peut le refuser ou bien l'accepter. Une stratégie de télétravail efficace requiert un style de management basé sur les résultats plutôt que sur l'observation des employés qui peuvent alors gagner en flexibilité dans l'organisation de leurs déplacements et de leurs heures, dans les limites du code du travail. Environnemental • Diminuer les dépenses dues aux transports [carburant, frais de parking] en voiture, favoriser les moyens de transport alternatif comme la bicyclette ou les roller pour se rendre au bureau de proximité ; • Participer à la protection de l’environnement [diminution des émissions de gaz à effet de serre] ; • Réduction des coûts de surface : délocalisation dans des centres de proximité ; • Suppression des coûts relatifs à l'immobilier, donc moins de déforestation ; • Responsabilisation [utilisation du matériel, de l'espace personnel et gestion du temps de travail] ; • Amélioration du cadre de vie [accomplissement personnel de la pyramide des besoins d'Abraham Maslow]. Lexique des signaux forts 2007-2008 Différents types de télétravailleurs • Les prestataires de services : Ce sont des freelances et des petites entreprises proposant leurs services, généralement depuis leur domicile. • Les télécentres d’externalisations ou prestataires offshore : ce sont des structures sous-traitant certaines fonctions de l’entreprise, comme la relation client, la saisie de données, le développement informatique. Pour être compétitifs, les télécentres sont délocalisés dans des pays où la main d’œuvre est moins chère. • Les salariés : ce sont des cadres employés par une entreprise dont l’organisation leur permet de travailler depuis chez eux. Cependant, il faut noter que les télétravailleurs salariés non cadres exerçant à plein temps depuis chez eux sont rares. • Les nomades : ce sont des télétravailleurs salariés, qui pendant leurs déplacements continuent à collaborer avec leur entreprise en accédant ponctuellement à son système d’information à distance. Réglementation pour le télétravail salarié Dans le cadre de l'initiative Europe, le Ministère de l'Économie, des Finances et de l'Industrie met à disposition l'Accord cadre européen sur le télétravail. Cet accord met en évidence les droits et les devoirs de l'employeur et du salarié dans le cadre du télétravail, dont quelques particularités sont résumées ici : L'employeur a l'obligation • d'informer le télétravailleur des conditions de son contrat et du travail à réaliser [parties, lieu du travail, durée, rémunération, • de fournir la possibilité au télétravailleur de rencontrer régulièrement ses collègues, • de couvrir les coûts directement causés par le travail [communications], • de fournir un service approprié d'appui technique et d'équipement [sauf si le télé-travailleur utilise ses propres outils]. Le télétravailleur doit • gérer l'organisation de son temps de travail, • prendre soin des équipements qui lui sont confiés. Accord National Interprofessionnel du 19 juillet 2005 sur le télétravail Le 19 juillet 2005, les partenaires sociaux ont conclu en France un accord transposant l'accord européen, en le précisant. L'accord du 19 juillet 2005 a été étendu et est donc applicable de plein droit à la plupart des entreprises françaises. Il étend le champ d'application de l'accord en incluant les télétravailleurs nomades. Le télétravail est désormais défini de la manière suivante dans le droit français : “Le télétravail est une forme d’organisation et/ou de réalisation du travail, utilisant les technologies de l’information dans le cadre d’un contrat de travail et dans laquelle un travail, qui aurait également pu être réalisé dans les locaux de l’employeur, est effectué hors de ces locaux de façon régulière”. Le caractère volontaire du télétravail, affirmé à plusieurs reprises 159 par la Cour de cassation, est réaffirmé : “Le télétravail revêt un caractère volontaire pour le salarié et l’employeur concernés. Le télétravail peut faire partie des conditions d’embauche du salarié ou être mis en place, par la suite, sur la base du volontariat”. L'accord de 2005 prévoit la formalisation obligatoire du passage au télétravail : “Dans ce cas, il doit faire l’objet d’un avenant au contrat de travail.” Lexique des signaux forts 2007-2008 Expériences Après quelques entreprises “pionnières”, comme IBM, EDF, Gaz de France ou France Telecom, Renault s'engage, depuis le début de l'année 2007, très clairement dans la mise en place systématique du télétravail sur une base de volontariat, avec un objectif de 1000 télétravailleurs en 2009. D'autres entreprises, comme Air France, inscrivent la mise en place du télétravail dans le cadre d'accords collectifs plus globaux, dans le cadre de l'accompagnement de la mobilité. L'année 2007 constitue, selon l'AFTT [Association Française du Télétravail et des Téléactivités], une année qui peut être considérée comme une année de “décollage” du télétravail en France. Le télétravail bon pour la planète Réalisée récemment, l’étude s’intéresse aux avantages potentiels du télétravail. Dans le secteur des services, 68 % des travailleurs au Canada, et 64 % aux États-Unis considèrent que les mesures visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre auraient une efficacité certaine, notamment celles relatives aux déplacements quotidiens. D’un côté, les employés trouvent que le télétravail leur fait gagner du temps, et leur permet d’être plus productifs. De l’autre, 42 % des employeurs canadiens et 54 % des employeurs américains se demandent comment vérifier la productivité de leurs employés dans ce contexte. Au niveau des particuliers, les déplacements sont la source majeure d’émissions de gaz à effet de serre. Selon l’U.S. Energy Information Administration, les émissions de CO2 en 160 Recommandations pour les prestataires de services débutants en télétravail • Choisir un statut : indépendant, SARL, EURL ou portage salarial. • L'établissement d'un contrat ou d'un bon de commande est une protection en cas de litige. L'échelonnement des paiements à chaque étape validée permet d'éviter les impayés. • Se renseigner sur le donneur d'ordre en consultant le Registre du Commerce. • Se méfier des propositions qui mélangent développement personnel et vente pyramidale. • Gérer sa trésorerie et savoir se vendre. • Définir une politique de prix en calculant les tarifs selon le nombre d'heures à passer, l'expérience professionnelle et un prix d'appel. • Démarcher les clients potentiels. En début d'activité, jusqu'à 60 % du temps peut être consacré à la prospection. 23/10/2007 – Source relationclientmag.fr rapport avec les déplacements ont augmenté de 1,5 % par an depuis 1990. Ceci correspond à 391,8 millions de tonnes de gaz et représente 41 % de la croissance de l’ensemble des émissions de CO2 en rapport avec l’énergie (non ajustées et tous secteurs confondus). Au Canada, trois entreprises sur dix encouragent le télétravail, quatre sur dix aux États-Unis. Les employés qui travaillent au moins une fois par semaine depuis leur domicile représentent 59 % des actifs au Canada, et 65 % aux États-Unis. La proportion d’employés utilisant le télétravail devrait presque doubler dans les cinq prochaines années. En effet, la plupart de ceux qui n’utilisent pas encore le télétravail, s'y intéressent de près. # 24 / Temps [facteur] Notre rapport au temps se transforme et nous sommes de plus en plus dans l’instantanéité : manque de temps ? Mauvaise gestion du temps ? Prendre le temps d’avoir le temps ?... Pendant que les médias explosent, la disponibilité des gens demeure très restreinte [que quelques heures de loisirs par jour]. De plus, parce que les outils électroniques sont interactifs, la nouvelle économie exige une plus grande attention de la part du consommateur. Les promoteurs de la nouvelle économie découvrent maintenant que le potentiel marchand du temps de consommation est lié à l'efficacité de la chaîne de productiondiffusion. Or, l'un des goulets d'étranglement est justement la rareté du temps, d'où cette notion que la nouvelle économie est une attention economy* ce qui va exiger beaucoup plus de créativité de la part des promoteurs. * Dans l'ancienne économie, le produit était rare. Dans la nouvelle, il est tellement abondant qu'on parle de surcharge informationnelle. Dans ce contexte où le temps, l'argent et l'attention sont rares, la nouvelle économie cherche à accaparer ces trois raretés. Encyclopedia of the new economy, Wired, mars 1998. Sur le terrain, les métiers demandent de plus en plus de mobilité afin d’aller rencontrer les prospects, visiter les clients, livrer des produits ou assurer un service sur place. Les entreprises organisent ou développent des forces mobiles : des commerciaux, des représentants, des livreurs, des techniciens de maintenance ou des prestataires de service à domicile. Dans ce contexte, le temps passé en déplacement devient prépondérant ! Et ce n’est pas cela qui contribue à améliorer la productivité. Il est donc urgent voire stratégique pour beaucoup d’entreprises de s’attaquer à ce temps “perdu” en déplacement. Exploiter au mieux les contraintes spatiales et temporelles imposées par le développement de la mobilité revient à optimiser les déplacements des forces mobiles. Il convient alors de distinguer deux types de mobilité : la mobilité planifiée, rendez-vous ou interventions connus à l’avance, de la mobilité en temps réelle, qui permet de répondre en direct aux attentes du client et d’assurer une affectation optimale et “instantanée” des ressources, qu’elles soient mobiles ou fixes. Lexique des signaux forts 2007-2008 Signal Une autre vue du temps : Vous avez dit “avenir” ? L'ingénieur et philosophe Bruno Jarrosson ne jure que par l'instant présent par Renée Larochelle, Université Laval, Québec “Aujourd'hui, l'importance d'une personne ne se mesure pas au travail qu'elle fait mais au temps qui lui manque pour tout faire.” Auteur de 14 ouvrages sur le temps, Bruno Jarrosson est dans son élément quand il parle de ce milieu indéfini où se déroulent nos existences et où le changement constitue la seule chose qui ne change jamais. Ingénieur et directeur associé chez AtlanticIntelligence, Bruno Jarrosson enseigne également la philosophie des sciences et la théorie des organisations à Paris IV Sorbonne. Invité à prononcer une conférence par l'Institut Technologies de l'information et Sociétés [ITIS] le 28 mars au Cercle du pavillon Alphonse-Desjardins, l'homme a souligné que c'était l'essence de la condition humaine que de manquer de temps. “Si on pense à toutes les choses qu'on pourrait faire, on se gâche carrément la vie, affirme Bruno Jarrosson. En fait, on peut trahir la vie au nom de tout ce qu'on ne peut pas faire.” Et qu'est-ce que se gâcher la vie? “Par exemple, c'est ce moment d'inattention que nous avons face à une personne qui souhaite nous dire quelque chose d'important mais qui ne le fera finalement pas parce qu'elle voit bien que nous consultons notre montre et que nous sommes déjà occupé à autre chose dans notre tête, dit Bruno Jarrosson. Le temps, c'est de l'écoute et de la disponibilité. Et c'est parce que j'ai donné du temps à une personne que mon temps s'enrichit et prend de l'épaisseur. Donc, il faut donner du temps pour en avoir.” Ce principe s'applique d'ailleurs à tous les domaines de la vie, que ce soit le temps qu'on s'accorde pour mieux comprendre une discipline, un auteur ou les règles d'un sport. C'est parce qu'on a donné du temps à un domaine que ce domaine peut donner du contenu à notre temps. Investir dans son avenir À cause de son extrême fluidité, tenter de mettre le doigt sur le temps est plus difficile que de pointer une date sur le calendrier. En effet, qu'est-ce que le passé, sinon qu'il n'existe plus? Que dire de l'avenir qui est le temps à venir et qui n'existe donc pas, par définition ? Quant au présent, il est le basculement de l'avenir dans le passé. Pas simple tout ça, convient Bruno Jarrosson. Mais dans cette trajectoire du temps qui n'arrête jamais, seul le présent est. Et il y est tout le temps. Dans une culture occidentale basée sur les valeurs de l'épargne et de l'investissement et où l'avenir donne le ton au présent, il n'est pas surprenant que la dépression mentale, qui est perte de l'anticipation positive, touche beaucoup de gens. “Au Moyen-Âge, l'homme considérait que la seule raison de sa présence sur terre était de conquérir le salut de son âme, révèle Bruno Jarrosson. Par conséquent, le plus beau jour de sa vie était le dernier puisque c'est à ce moment qu'il rencontrait enfin Dieu.” Même si des siècles nous séparent de cette époque où la mort donnait un sens à la vie, nous continuons aujourd'hui d'accorder 161 Lexique des signaux forts 2007-2008 plus d'importance à ce qui n'est qu'une pure vision de l'esprit : l'avenir. Pour Bruno Jarrosson, il faut au contraire trouver la joie et le bonheur de vivre là où ils se trouvent, c'est-à-dire dans le présent du présent. “Le temps ne se stocke pas et on ne peut Signal # 25 pas l'économiser, a conclu le conférencier. Dans cette optique, la question ne consiste pas à vouloir gagner du temps ou à ne pas vouloir en perdre, mais à vivre au présent.” / Transversalité Parallèlement aux structures hiérarchiques traditionnelles émergent de nouveaux modes de management hors hiérarchie tels que : conduite de projet, pilotage de réseau, pilotage de processus. Le management fonctionnel, ou management transversal, a une place à part entière et ses caractéristiques propres qu'il s'agisse de l'animation de fonctions centrales ou supports sur plusieurs sites ou filiales [marketing, DRH, qualité…]. Le management transversal, vu par Philippe Compagnion [Insep Consulting] Une organisation peut améliorer son efficacité en créant des lignes d'échanges d'information ou de traitement des tâches différant des lignes hiérarchiques classiques. L'idée n'est pas nouvelle : depuis longtemps, projets, processus, directions fonctionnelles, organisations matricielles, valorisation des réseaux informels… sont venus compléter ou déformer les organigrammes des grandes organisations et apporter leurs lots de méthodologies associées [gestion de projet, pilotage et amélioration des processus…] aujourd'hui très répandues et même assez standardisées. Pourquoi vouloir alors insister davantage sur ces structures transversales quand tant de choses ont déjà été dites sur leur management ? Pour plusieurs raisons : en tant que contributeurs soumis à des sollicitations émanant de sources de plus en plus nombreuses. On serait face à un encadrement privé de sa fonction d'encadrement et lui-même encadré par un système de demandes et de contraintes multiples. La multiplication des structures transversales Ce qui marque l'évolution récente n'est pas tant l'existence de ces structures que leur multiplication et leur taux de croissance. Après les difficultés d'adaptation à la modification des natures d'organisation qu'a constitué l'incursion de structures transversales, le défi à relever consiste désormais davantage dans la gestion de leur nombre et de leur rapidité d'apparition : la tentation est grande de créer une équipe transversale pour la moindre urgence ou le moindre sujet, ce qui finit par diluer complètement la notion de lien hiérarchique pourtant ancrée depuis des générations dans les mentalités des individus. La traditionnelle question “A qui je rapporte ?” perd son sens et d'autres formes de liens au sein de l'entreprise, ou entre le salarié et l'entreprise même, sont à mettre en place. Une tendance de fond Toutes les organisations ont constamment cherché à trouver la position optimale entre planification/centralisation [censée réduire les coûts de coordination] et localisation [censée réduire les coûts de sous-performance]. Deux évolutions modifient cet équilibre. D'une part, à l'instar de l'évolution des interfaces interentreprises, les coûts de coordination ont un potentiel de baisse substantiel grâce aux nouvelles technologies de l'information. Encore faut-il que les principes organisationnels permettent de les atteindre. D'autre part, à force de dire à chaque consommateur “qu'il le vaut bien”, l'entreprise a aussi fait comprendre à l'employé qu'il avait droit à plus d'autonomie. Reste à faire en sorte que celui-ci ait les repères nécessaires pour assumer les responsabilités qui accompagnent ce changement dont les conséquences s'avèrent bien plus importantes qu'initialement prévu. Parce qu'il s'agit là d'une tendance de fond, la première des choses à faire est sans doute de ne pas chercher à la combattre. Elle s'installe sans doute en effet pour longtemps. Comme pour tout changement de fond, c'est au déni et à la volonté d'immobilisme qu'il faut en priorité s'attaquer. En revanche, il faut l'accompagner et tenter d'en maîtriser les effets, ce qui suppose d'agir à la fois sur les hommes et sur l'organisation. La place du middle management Cette évolution est source de grandes difficultés pour le middle management, traditionnellement cheville ouvrière des organisations. Cette question du lien est en effet particulièrement critique pour le middle management car les personnes qui le composent sont les plus exposées au management transversal : en tant que managers bien sûr, responsables de l'atteinte des objectifs dans un univers de moyens et de contraintes plus complexe, mais aussi 162 La nécessité d'un management global L'optimisation du management global de ces structures est un savoir-faire différent de ceux mis en jeux dans le management d'une de ces structures. Ces changements majeurs exigent plus que des réponses ponctuelles, une démarche d'ensemble vis-à-vis d'organisations moins organisées [ou organisées différemment en tout cas]. Agir sur l'organisation Ici encore, le bon fonctionnement transversal n'est pas affaire de méthodes ou de procédures à mettre en place. Il s'agit bien plus de polariser que d'organiser. L'attention et l'énergie ne doivent Signal # 26 plus tant être dirigées vers l'exhaustivité de la description des fonctions et des tâches que vers l'identification du minimum vital au fonctionnement de l'entreprise, minimum qui constitue la base du nouveau lien entre l'employé et l'entreprise. Des notions telles que les valeurs et les principes sont incontournables dans cette démarche. En fait, il s'agit la encore, au niveau cette fois de l'organisation, de lui donner les moyens de se recentrer sur sa raison d'être et ses moteurs de performance qui sont la meilleure garantie de sa propre employabilité, c'est-à-dire de sa compétitivité. Par ailleurs l'entreprise a également son rôle à jouer dans la mise en place de l'interdépendance avec ses employés : elle doit créer les conditions de la poursuite de projets de carrières fondés davantage sur l'apprentissage et l'augmentation des compétences que sur la pure progression statutaire. Au-delà des discours déjà presque éculés, elle doit le faire cette fois pour de bon. Bien plus qu'une mode, le management transversal est donc une nouvelle façon de travailler, une nouvelle façon de penser le travail… Lexique des signaux forts 2007-2008 Agir sur les individus Le bon fonctionnement transversal n'est pas uniquement affaire de méthodes ou de procédures à intégrer. Il est avant tout une question de compréhension de sa contribution et de sa libre acceptation fondée sur un nouvel équilibre entre l'employé et l'entreprise. Accepter sa contribution [c'est à dire y consentir dans le cadre du projet personnel et du projet de l'entreprise] permet davantage de mettre l'accent sur l'action et l'interaction que sur le statut, et de bâtir son travail et sa carrière sur ses talents, source de motivation et d'excellence. Cela renvoie à la capacité d'interdépendance avec son environnement. Travailler cette interdépendance, c'est servir à la fois les objectifs de performance de l'entreprise et d'employabilité des individus, puisque l'entreprise ne peut plus [et n'a pas à] leur garantir l'emploi. / WEB 2.0 Révolution pour les uns, concept marketing ou encore simple évolution du Web pour les autres, le terme “Web 2.0” fait l'objet de nombreuses controverses depuis son invention en 2004 par l'éditeur Tim O'Reilly. Est-ce que nous sommes réellement passés d'une version 1 à une version 2 du web ? La notion de “web 2.0” désigne une évolution qualitative des modes d'usages et d'appropriation des services Web. Cette évolution repose sur une succession d'améliorations technologiques, ergonomiques, sémantiques et elle se traduit par l'émergence de nouvelles formes d'interactivité qui placent l'utilisateur et ses relations avec les autres au centre de l'Internet. Comme l'a souligné Hubert Guillaud [Internet Actu], “le web 2.0 est résolument relationnel.” Alors que le web [1.0 ?] “descendait” vers l'utilisateur pour lui proposer des contenus et des services en ligne, le web 2.0 se définit comme plus interactif, social et collaboratif. Le navigateur web se dote d'applications et de contenus personnalisés que l'internaute contribue à enrichir et qu'il partage au sein de ses réseaux sociaux. Un concept souple qui englobe toutes les innovations actuelles du web Parmi les nombreuses tentatives de définition du web 2.0, deux approches se complètent : l'une centrée sur les usages sociaux et l'autre focalisée sur les technologies. Cependant, toutes s'accordent pour désigner le web 2.0 comme une plateforme d'innovation, un socle d'échanges entre les utilisateurs et les services ou les applications en ligne. L'origine du terme [Extrait de Wikipédia] “Le terme a été inventé par Dale Dougherty de la société O'Reilly Media lors d'un brainstorming avec Craig Cline de MediaLive pour développer des idées pour une conférence conjointe. Il a suggéré que le Web était dans une période de renaissance, avec un changement de règles et une évolution des business model. […] Dans l'exposé d'ouverture de leur conférence, O'Reilly et Battelle ont résumé les principes clés qu'ils estiment caractéristiques des applications Web 2.0 : le Web en tant que plateforme ; les données comme “connaissances implicites” ; les effets de réseau entrainés par une “architecture de participation”, l'innovation comme l'assemblage de systèmes et de sites distribués et indépendants ; des business model poids-plume grâce à la syndication de contenus et de services ; la fin du cycle d'adoption des logiciels [“la version bêta perpetuelle”].” Définition de Wikipédia “Web 2.0 est un terme souvent utilisé pour désigner ce qui est perçu comme une transition importante du World Wide Web, passant d'une collection de sites web à une plateforme informatique à part entière, fournissant des applications web aux 163 utilisateurs. Les défenseurs de ce point de vue soutiennent que les services du Web 2.0 remplaceront progressivement les applications de bureau traditionnelles.” Lexique des signaux forts 2007-2008 Définition de Richard MacManus, de Web 2.0 Explorer “Le web 2.0 est social, est ouvert [ou il le devrait], il vous laisse le contrôle de vos données, il mélange le global au local. Le web 2.0 correspond à de nouvelles interfaces – de nouvelles manières de rechercher et d’accéder au contenu. Le web 2.0 est une plateforme – et pas seulement pour que les développeurs créent des applications comme Gmail ou Flickr. Le web 2.0 est une plateforme prête à recevoir les éducateurs, les médias, la politique, les communautés, pour pratiquement chacun en fait ! […] Le web 2.0 c’est tout cela et ne laissez personne vous dire que c’est l’une ou l’autre de ces définitions. Le web 2.0 parle des personnes, quand le web descend à eux.” [“What is Web 2.0”] Cette définition est reprise de l'article d'Hubert Guillaud [“Qu'est-ce que le web 2.0 ?”]. Le web 2.0 : comment ça marche ? RSS, AJAX, Greasemonkey, Ruby on Rails... Les technologies du web 2.0 reposent d'une part sur l'agrégation de technologies existantes et éprouvées, à l'image d'AJAX, et d'autre part, sur le développement de technologies plus innovantes, telles que Greasemonkey. Toutes ces technologies visent à enrichir les pages web de fonctions réactives sans obliger l'internaute à télécharger d'autres applications que son navigateur. Les sites web donnent ainsi accès à un nombre croissant d'applications en ligne [le web comme système d'exploitation]. Des interfaces web enrichies AJAX [Asynchronous JavaScript And XML] combine deux standards de publication web : le JavaScript et XML [eXtensible Markup Language] et propose d'utiliser les technologies web les plus répandues pour créer des interfaces utilisateurs plus réactives et ergonomiques. Le terme Ajax a été employé par Jesse James Garrett, de l’agence web Adaptive Path : “Ajax n’est pas une technologie, il s’agit de plusieurs technologies, se développant chacune de leur côté, combinées ensemble pour donner des résultats aussi nouveaux que puissants. Ajax comporte : • une présentation basée sur les standards XHTML et CSS • un affichage dynamique et intéractif grâce à DOM [Document Object Model] • un système d’échange et de manipulation de données utilisant XML et XSLT • un mécanisme de récupération de données asynchrone utilisant XMLHttpRequest • et JavaScript pour lier le tout”. En pratique, l'affichage dynamique d'informations sur la page se fait instantanément sans avoir besoin de recharger la page. Avec Ajax, les processus de chargement des données et de chargement de la page entre le poste client de l'internaute et le serveur du site web sont asynchrones. Les scripts sont pré-chargés et leur action se déclenche en fonction des actions de l'internaute. L'emploi de la fonction Javascript XmlHttpRequest permet également de charger des données depuis une autre page sans avoir à quitter celle qui est affichée. Ajax est ainsi utilisé dans de nombreux services tels que ceux proposés par Yahoo [Yahoo Instant Search], Google [Gmail, GoogleMaps par exemple], Netvibes, Writely, etc.. Greasemonkey repose également sur des scripts. Il s'agit d'une extension pour le navigateur Mozilla Firefox qui permet à l'internaute de modifier l'apparence des pages web visitées et d'y ajouter des fonctionnalités [ajout de boutons, suppression de publicités, etc.]. L'utilisateur peut écrire ces scripts lui-même ou télécharger des scripts mis à la disposition de tous. 5 articles pour en savoir plus • “Le renouveau de l'interface web” sur InternetActu • “Ajax : le retour des lessiviers ?” sur Framasoft • “AJAX” sur Wikipédia • “Greasemonkey” sur Wikipédia • “Greasemonkey” sur Framasoft Le web 2.0 : à quoi ça sert ? Dans son article fondateur [dont InternetActu.net publie une traduction française], Tim O'Reilly redéfinit le web comme une plate-forme d'échanges entre les utilisateurs et les services ou applications en ligne. Il évoque "la force de l'intelligence collective que recèle potentiellement le web" et dont la plupart des services Web 2.0 tirent parti. Les services regroupés sous l'appellation de web 2.0 forment un écosystème, sans cesse en évolution, très difficile à [se] 164 représenter. Lire à ce sujet l'article d'Hubert Guillaud [“Représenter le web 2.0”]. Des outils tels que les Wikis, les folksonomies, les moteurs sociaux de recherche favorisent la participation des internautes et le partage de contenus : les utilisateurs sont à la fois contributeurs et bénéficiaires de ces échanges. Blogs, wikis, tags et réseaux sociaux sont au cœur de ces pratiques. Partage de contenus Les services del.icio.us et Flickr ont été pionniers dans l'application du concept de “folksonomies” [“classement par les gens” par rapport à la “taxonomie”, “classement standard”]. Ces sites permettent aux internautes de catégoriser eux-mêmes, à l'aide de mots clés ou “tags”, les contenus qu'ils souhaitent partager en ligne. Les tags faisant ensuite l'objet d'un classement statistique basé sur leur popularité, ils participent d'une nouvelle forme de navigation et de référencement social des contenus en ligne. Le site del.icio.us permet ainsi de partager des adresses de sites web [favoris ou bookmarks] en les enregistrant dans un espace personnel en ligne et en leur associant des tags. Chaque tag génère un fil RSS auquel il est possible de s'abonner et permet ainsi de bénéficier d'une cartographie collaborative et en temps réel du web par mots clés. Le principe du service Flickr est similaire mais s'applique aux photos et aux dessins pour constituer une banque d'images partagées en ligne. Ces services reposent donc sur l'adhésion de communautés d'utilisateurs qui sont amenées non plus seulement à partager des contenus mais également des opinions et expertises. Pour en savoir plus : “Folksonomy : les tags en délire” sur InternetActu.net Lexique des signaux forts 2007-2008 Publication collaborative et usages communautaires Par leur capacité à inciter les utilisateurs à publier du contenu [audio, vidéo, favoris, blogs...] et à le mettre à la disposition de tous, les blogs et les wikis forment le socle des usages du Web 2.0. Ainsi, l'encyclopédie libre Wikipédia, qui repose comme son nom l'indique sur un wiki [“site web dynamique permettant à tout individu d'en modifier les pages à volonté”], est emblématique du principe de capitalisation des connaissances selon lequel chaque internaute peut contribuer à l'enrichissement du savoir commun. Les blogs offrent un moyen simple de publier facilement des contenus mis à la disposition de tous et pour lesquels chacun a la possibilité de poster un commentaire. Dotés de fonctionnalités spécifiques comme les permaliens, trackbacks, signature et archivage automatiques, les blogs permettent de créer des liens sociaux entre blogueurs et visiteurs, de constituer ainsi des communautés entremêlées et de valoriser l'individu dans son réseau. Le caractère novateur des blogs est lié à la fluidité de circulation de l'information qui est rendue possible par les techniques de syndication et de flux RSS. Le format RSS permet aux internautes de s’abonner à des fils d'actualités afin d’être avertis lorsque le contenu du site ainsi lié est mis à jour. Un fil RSS peut être affiché sur différents supports et plusieurs fils peuvent également être agrégés afin de créer un fil personnalisé. La notion de “réutilisabilité” de l'information fondée sur le format RSS est une caractéristique essentielle du web 2.0. Personnalisation des services A l'instar de Netvibes, de nombreux services offrent à l'internaute la possibilité de personnaliser son interface web. “L'application propose ainsi à chaque utilisateur de personnaliser de façon très simple une page qui lui sert de point d'entrée sur le web. En quelques clics, l’utilisateur choisit les fils RSS des sites d’information qu’il veut voir figurer sur sa page et, toujours sans quitter la même page web, peut déplacer les différents blocs qui la composent, à la souris.” [“Le renouveau de l’interface web”] Ce service dépasse la simple agrégation d'informations et propose, selon un principe d'encapsulation, d'intégrer les services des autres [comptes eBay, webmails, del.icio.us...] tout en assurant une totale transparence pour l'utilisateur final. Celui-ci dispose ainsi d'un guichet unique qui lui donne accès à différents services, à partir d'une interface dépouillée, intuitive et accessible depuis n'importe quel ordinateur connecté à Internet. Le web 2.0 en pratique ! Services estampillés "web 2.0" Rien de tel pour bien comprendre à quoi servent les services dits “web 2.0” que de les tester ! Pour cela, nous vous proposons une modeste sélection de services qui vous permettront de mettre en pratique les usages que nous venons d'évoquer. Gestion et partage de favoris Del.icio.us [en] BlogMarks [fr] Partage d'actualités Scoopeo [fr] Digg [en] Partage d'images Flickr [en] Partage de vidéos Daily Motion [fr] Youtube [en] Vimeo [en] Cartes, plans, itinéraires Google Maps [fr] Frappr [en] Moteurs de recherche Page d'accueil personnalisable Yoono [fr] Netvibes [fr] Wikio [fr] Yahoo Mon Web 2.0 [fr] Technorati [en] Accueil personnalisé Google [fr] Snap [en] Linked Feed [fr] Swicki [en] xFruits [fr] Bureautique en ligne EyeOs, système d'exploitation [fr] Writely, traitement de texte [en] TreeGrid, tableur [en] Basecamp, gestion de projets [en] Google calendar, calendrier [en] Google Notebook, partage de notes [en] Réseaux sociaux Viaduc [fr] OpenBC [fr] 6nergies [fr] Ipernity [fr] MySpace [en] LinkedIn [en] JobMeeters [fr] Zlio [fr] MyBlog3D [fr] Lecteur de flux RSS GoogleReader [en] 165 Listes de services web 2.0 Tour d'horizon pratique des services web par familles de besoins, publié @netville : http://www.anetville.com/public/rubrique.tpl?id=10570 [fr] Lexique des signaux forts 2007-2008 Liste de listes : www.readwriteweb.com/archives/list_of_web_20.php [en] Web2List : www.web2list.com/ [en] Web 2.0 API Listing : www.programmableweb.com/apilist [en] “Les applications innovantes du Web 2.0 illustrées”, diaporama publié par le Journal du Net [mai 2006] Blogs et sites dédiés au Web 2.0 Groupe de travail web 2.0 francophone : www.web20workgroup.fr/ [fr] Le groupe web2.0, représentant officiel du “Web 2.0 workgroup”, est un réseau de blogues francophones dont l'expertise doit “apporter une meilleure compréhension de l’évolution que le web connaît. Les membres du groupes ont pour but de diffuser largement les nouveautés, bonnes pratiques et initiatives innovantes, collaboratives, ouvertes qui soutendent ce phénomène connu sous le nom de web2.0.” TechCrunch, Explorons le web 2.0 : fr.techcrunch.com/ [fr] TechCrunch en français décortique les sociétés et les produits du web 2.0. Pour en savoir plus... • Dossier Web 2.0 du Journal du Net [mai 2006] • “Pourquoi le Web 2.0 représente une véritable innovation” sur JDN solutions [mai 2006] • “Qu’est ce que le web 2.0 : Modèles de conception et d’affaires pour la prochaine génération de logiciels” sur InternetActu.net [avril 2006] • “Web 2.0 : la révolution par les usages” par Frédéric Cavazza, JDN Solutions [décembre 2005] • “Web 2.0, de quoi parle t-on ?” sur Outils Froids [novembre 2005] • “Qu'est-ce que le web 2.0 ?” par Hubert Guillaud, InternetActu.net [septembre 2005] • “Le renouveau de l’interface web” par Cyril Fievet, InternetActu.net [septembre 2005] • “Web 2.0” article de l'encyclopédie Wikipedia Source : http://synapse.paysdelaloire.fr/, l’observatoire de la société de l’information en Pays de Loire Vers le Web 3.0 ? Alors que l'on commence tout juste à comprendre ce qu'est le Web 2.0, des experts évoquent déjà un Web 3.0 encore davantage centré sur l'utilisateur. A la manière des réseaux P2P, celui-ci serait invité à héberger lui-même ses propres créations. Avec le Web 1.0, les contenus étaient produits et hébergés par les entreprises de façon centralisée et statique. Le Web 2.0 [Wikipedia, MySpace, Flickr...] passa la charge de production 166 de ces contenus aux internautes, tandis que l'hébergement restait toujours à la charge de sociétés à but lucratif. Plusieurs spécialistes évoquent désormais l'avènement prochain “du” Web 3.0 [si tant est qu'il n'y en ait qu'un]. Cette-fois ci, ce seront les internautes les producteurs et hébergeurs de leur contenu. 5 Boîte à outils 1 Annuaire des réseaux d’influence et think tanks Boîte à outils NOM A gauche en Europe Access Club Pierre Grouvel Action de femmes Action'elles Administrateurs d'entreprises Administration moderne Aéro Club de France Africagora Ambassador Club International Association des anciens de l'ENSAE Association des anciens élèves de Dauphine Association des anciens élèves de l'Ecole des Mines de Paris Association des anciens élèves de l'ENSTA Association des auditeurs de l'IHEDN Association des cadres catalans de Paris Ile-de-France Association des centraliens Association des diplômés de l'Agro Paris Association des diplômés de l'Ecole des ponts et chaussées Association des diplômés de l'Ecole Navale Association des diplômés de l'EDHEC Association des diplômés de l'EM Lyon Association des diplômés de l'ENA Association des diplômés de l'ENS Association des diplômés de l'ETP Association des diplômés de l'IAE Association des diplômés de l'INSEAD Association des diplômés de Sciences-Po Association des diplômés de Supaéro Association des diplômés de Supélec Association des diplômés de Telecom Paris Association des diplômés du groupe ESSEC Association des diplômés HEC Association des Directeurs Alliance et Chanel Association des directeurs de comptabilité des établissements de crédit et des entreprises d'investissement Association des directeurs et responsables d'achats [ADRA] Association des femmes chefs d'entreprises Association des maires de France Association des moyennes entreprises patrimoniales Association ESCP-EAP Association européenne des avocats Association française de stratégie de Développement d'Entreprise Association française de stratégie et de développement d'entreprise Association française des crédits managers et conseils Association française des entreprises d'investissements Association française des entreprises privées Association française des juristes d'entreprise Association française des trésoriers d'entreprise 168 SIGLE AG2E APIA SITE INTERNET http://www.gauche-en-europe.org http://www.actiondefemme.fr http://www.actionelles.fr http://www.apia.asso.fr http://www.feminad.com http://www.aeroclub.com http://www.africagora.org https://www.int-ambassadorclub.com http://www.ensae.org http://www.anciens-dauphine.org http://www.inter-mines.org CATEGORIE Think Tank Business Minorité Minorité Business Eco-gestion Sportif Minorité Philanthropique Ecole Ecole Ecole http://www.amicale-ensta.org http://www.2a-ihedn.org http://www.cadrescatalansparis.com http://www.centraliens.net http://www.ingenieursdelagro.org http://www.ponts.org http://www.aovc.org http://planete.edhec.com http://www.em-lyon.com http://www.aaeena.fr http://www.archicubes.ens.fr SID-ETP http://www.sidetp.org http://www.iae.paris.org http://www.inseadalumni.org http://www.sciences-po.asso.fr http://www.supaero.org http://www.ingenieurs-supelec.org http://aist.enst.fr http://www.essecnet.com http://www.groupehec.asso.fr ADALEC http://www.adalec.com ADICECEI http://www.adicecei.com Ecole Ecole Business Ecole Ecole Ecole Ecole Ecole Ecole Ecole Ecole Ecole Ecole Ecole Ecole Ecole Ecole Ecole Ecole Ecole Réseau social Business ADRA http://www.aaescp-eap.net http://www.aea-eal.com AFPLANE http://www.afplane.org Business Minorité Politique Business Ecole Business Réseau social AFPLANE http://www.afplane.org Business AFDCC AFEI AFEP Business Business Business Business Business http://www.adra.asso.fr http://www.fcem.net http://www.amf.asso.fr/ ASMEP AFTE http://www.afdcc.com http://www.afei.com http://www.afje.org http://www.afte.com Centre de Recherche pour l'Expansion de l'Economie et le Développement des Entreprises Centre des jeunes dirigeants Centre d'étude et de réflexion pour l'action politique Centre d'études et de prospectives stratégiques Centre d'études et de recherches internationales SIGLE AFM ANDCP SITE INTERNET http://www.afm-marketing.org http://www.aslog.org http://www.france-quebec.asso.fr http://www.andcp.fr CATEGORIE Business Business Loisir Business DFCG http://www.dfcg.com Business ANSA ADETEM ACTE http://www.ansa.asso.fr http://www.adetem.org http://www.acte.org http://www.paris-europlace.net ALEPS http://www.libres.org ADMICAL http://www.admical.org Business Business Business Business Business Philantropique APM AROP ATTAC http://www.apm.fr http://www.arop-opera.com http://www.france.attac.org Business Loisir Généraliste APM http://www.apmnet.net http://www.acb.bretagne.org CJD CERAP CEPS http://www.cjd.net http://revue-blanquet.com/fr http://www.ceps-oing.org Boîte à outils NOM Association française du marketing Association française pour la logistique Association France-Québec Association nationale des directeurs et cadres de la fonction personnel Association nationale des directeurs financiers et de contrôle de gestion Association nationale des sociétés par actions Association nationale du marketing Association of corporate travel executives Association Paris Europlace Association pour la liberté économique et le progrès social Association pour le développement du mécénat industriel et commercial Association pour le progrès du management Association pour le rayonnement de l'Opéra de Paris Association pour une taxation des transactions financieres pour l'aide aux citoyens Association Progrès du Management Associations des cadres bretons Automobile club France Benchmarking club de Paris Brussels European and Global Economic Laboratory Bureau d'Information et de Prévision Economique Business and Professional Women France Business network international Center for European Policy Studies Centre d'analyse et de prévision Réseau social Business Sportif http://www.bench-club-paris.asso.fr Business BRUEGEL http://www.bruegel.org Think Tank http://bipe.com Economie http://www.bpw-France.org Minorité BNI http://www.bni.com Business CEPS http://http://www.ceps.be Think-Tank CAP http://www.diplomatie.fr/cap Relations Internationales REXECODE http://wwww.rexecode.asso.fr:index.jsv Economie CERI Centre d'études prospectives et d'informations internationales CEPII Centre interdisciplinaire de recherches sur la paix CIRPES d'études stratégiques Cercle Condorcet de Paris Cercle de la mer Cercle de la voile de Paris Cercle de l'étrier Cercle de l'union interalliée Cercle des banques étrangères Cercle des économistes Cercle des nageurs de Marseille Cercle d'Oc Cercle du bois de Boulogne [Tir aux Pigeons] Cercle du Jokey club Cercle Foch Cercle Gaston Phœbus Cercle jacques Necker Cercle Léon Blum Business Généraliste Relations Internationales http://www.ceri-sciencespo.com Relations Internationales http://www.cepii.fr Think Tank http://www.cirpes.net Relations Internationales http://www.cercle-condorcet-de-paris.org Société http://www.cercledelamer.com Sportif http://www.regates-cvp.fr Sportif http://www.etrierdeparis.com Sportif Sportif Business http://www.cercledeseconomistes.asso.fr Eco-gestion http://www.cnmarseille.com Sportif http://www.lecercledoc.com Business Sportif Sportif Loisir Sportif Think Tank http://www.cercle-leon-blum.org Think Tank 169 Boîte à outils NOM Cercle Magellan Cercle Maxim's Business Club Cercle National des Armées Cercle Oméga Cercle républicain Cercle suédois Chambre de commerce et d'industrie franco-irlandaise Chambre de commerce France-Canada Chambre de commerce suédoise en France Chambre franco-allemande de commerce et d'industrie Chambre officielle de commerce d'Espagne en France Club 41 Français Club Agora Club Averroes Club Baltimore Club convictions Club de la maison de la chasse et de la nature Club de la presse informatique et des télécommunications Club de l'expansion Club de l'horloge Club des anciens de PricewaterhouseCoopers Club des cent Club des cordelières Club des croqueurs de chocolat Club des directeurs marketing du sercteur des TIC Club des entrepreneurs de la Gironde Club des gentlemen riders et des cavalières de France Club des habits rouges Club des petits Gédés [Danone] Club des vigilants Club du XXIe siècle Club Entreprendre Club HRM Women Club informatique des grandes entreprises françaises Club Key People Club Marseille la découverte Club Nouveau Siècle Club Proctérien Club stratégies du Management Club Ulysse Clubtex Business Collectif Homoboulot Comité Colbert Commentaire Revue Compagnie des dirigeants d'approvisionnement et acheteurs de France Confédération générale des petites et moyennes entreprises Confédération nationale des avocats Conférence Olivaint Confrontations Europe Confrontations européennes Conseil d'analyse de la société Conseil d'analyse économique 170 SIGLE MBC CCIFIRL SITE INTERNET http://www.magellan-network.com http://mbc-club.org http://www.cnaparis.com http://www.cercle-omega.com http://www.cerclerepublicain.org http://www.cercle-suedois.com http://www.franceireland.com http://www.ccfc-France-canada.com http://www.ccsf.fr http://www.francoallemand.com http://www.cocef.com http://www.club41français.asso.fr http://www.club-agora.com http://club-averroes.over-blog.com http://www.baltimore-club.com http://www.convictions.org http://www.chassenature.org http://www.club-de-la-presse.org http://www.clubdelhorloge.fr http://www.clubexpwc.com http://www.club-cordelieres.org http://www.croqueurschocolat.com http://www.cmit.info http://www.cdje.net CIGREF http://habitsrouge.com http://lespetitsgedes.com http://www.clubdesvigilants.com http://www.21eme-siecle.org http://wwwclubentreprendre.biz http://www.clubwomen.org http://www.cigref.fr http://www.key-people.fr http://www.clubmarseille.com http://www.club-nouveau-siecle.org http://www.clubprocterien.net http://www.leclub.educagri.fr CATEGORIE Business Business Loisir Réseau social Think Tank Loisir Business Business Business Business Business Philantropique Business Think Tank Réseau social Généraliste Sportif Business Business Think Tank Business Loisir Business Loisir Business Business Sportif Sportif Business Think Tank Think Tank Business Minorité Business Business Business Politique Business Business Eco-gestion http://www.clubtex.com http://www.homoboulot.org http://www.comite-colbert.com http://www.commentaire.fr Minorité Business CDAF http://www.cdaf.asso.fr Business CGPME http://www.cgpme.fr http://www.cna-avocats.com http://www.jeunesolivaint.org http://www.confrontations.org http://www.confrontations.org Business Business Think Tank Think Tank Europe Société Eco-gestion CAS CAE http://www.cae.gouv.fr European Policy Centre European Policy Institutes Network European Professional Women's Network Paris Fédération des entreprises et entrepreneurs de France Fédération des sociétés d'anciens de la Légion étrangère Fédération française des courtiers d'assurances et de réassurances Fédération nationale des amicales aveyronnaises Femmes 3000 Femmes Business Angels Femmes Leaders Fondation Concorde Fondation Copernic Fondation Gabriel Péri Fondation Jean Jaurès Fondation pour la recherche stratégique Fondation pour l'innovation politique Fondation Prometheus Fondation Robert Schuman Forum de Crans Montana France.9 France-Amériques French American Fondation French Jaguar Drivers Club Friends of Europe SIGLE CES CNISF CLEF EWI ETR ETHIC ECHR ENEPRI Network EPC EPIN FEEF FSALE FCA SITE INTERNET http://www.ces.fr http://www.cnisf.org http://www.editionstextuel.com http://www.c-e-r.org/fao-038.htm http://www.cmf.ch http://www.croissanceplus.com http://www.cyber-elles.com http://www.deboutlarepublique.com http://www.dialogue-initiative.com http://www.dcf-France.fr http://www.ewi.info http://www.ecole.org http://www.ebg.net http://en.temps.reel.free.fr/accueil.htm http://www.ezf13.com http://www.lesedc.org http://www.entreprise-progres.net http://entreprises-medias.org http://www.ethic.fr http://www.esprit.presse.fr http://espritsentreprises.xwiki.com http://europartenaires.net http://www.europe2020.org http://www.faccparisfrance.com http://www.euroclub-hr.com http://www.enepri.org CATEGORIE Généraliste Ecole Revue Minorité Think Tank Think Tank Minorité Politique Politique Business Think-Tank Ecole Business Think Tank Business Business Business Think Tank Business Business Revue Business Politique Europe Business Think Tank Think-Tank http://www.theepc.be http://www.epin.org http://www.parispwn.net http://www.feef.org http://www.legionetrangere.fr http://www.csca.fr Think Tank Think-Tank Minorité Business Philantropique Business http://www.aveyron-fna.org http://www.femmes3000.fr http://www.femmesbusinessangels.org http://www.femmesleaders.com http://www.fondationconcorde.com http://www.fondation-copernic.org http://www.gabrielperi.fr http://www.jean-jaures.org http://www.frstrategie.org Loisir Minorité Minorité Minorité Think Tank Think Tank Généraliste Think Tank Relations Internationales Think Tank Think Tank Think Tank Think-Tank Politique Loisir Think Tank Loisir Think-Tank FONDAPOL http://www.fondapol.org http://www.promethee.fr http://www.robert-schuman.org http://www.cmf.ch http://www.france9.com http://www.france-ameriques.org FAF http://www.french-american.org http://www.fjdc.asso.fr http://www.friendsofeurope.org Boîte à outils NOM Conseil économique et social Conseil national des ingénieurs et scientifiques de France ContreTemps Coordination française pour le lobby européen des femmes Crans Montana Forum CroissancePlus Cyber-Elles Debout La République Dialogue et Initiative Dirigeants commerciaux de France East West Institute Ecole de Paris de management Electronic Business Group En temps réel Entrepreneurs de la zone franche nord littoral Entrepreneurs et dirigeants chrétiens Entreprise et Cité Entreprise et Progrès Entreprises & Médias Entreprises de taille humaine indépendantes et de croissance Esprit Esprits d'entreprises Europartenaires Europe 2020 European American Chamber of Commerce [France] European Club for Human Ressources European Network of Economic Policy Research Institutes 171 NOM Frontières en Finance Boîte à outils Futuribles Gauche moderne GemEncore Génération Entreprise Golf de Joyenval Golf de Morfontaine Golf de Saint-Cloud Golf de Saint-Nom-La Bretèche Golf du Sart Groupe de Recherche et d'Information sur la Paix et la sécurité Groupe des belles feuilles Groupe des réformateurs Groupe d'Evian Groupement des acteurs et responsables de la formation Havard Business School Club de France Hénokiens Héritage et progrès Hérodote Honorix IMS - Entreprendre pour la cité Information, Presse & Communication Institut Aspen France Institut Choiseul Institut de l'entreprise Institut de Locarn Institut des relations internationales et stratégiques Institut d'étudesde sécurité de l'UE Institut économique Molinari Institut français de l'audit et du contrôle internes Institut français de recherche sur les administrations publiques Institut français des administrations Institut français des relations internationales Institut kervégan Institut Montaigne Institut of Directors Institut Paul Delouvrier Institut Royal des Relations Internationales Institut Thomas More Institut Turgot InterFrench International Relations and Security Network Jeune Chambre économique française Kiwanis Club La Grande Loge de France La Grande Loge Féminine de France La Grande Loge Féminine de Memphis Misraïm La Grande Loge Mixte de France La Grande Loge Mixte Universelle La Grande Loge Nationale Française La Grande Loge Traditionnelle et Symbolique Opéra La Pelle La République des Idées La revue des deux mondes 172 SIGLE GRIP GARF IDEP IRIS IES-UE IFACI IFRAP IFACI IFRI IOD IRRI JCEF GLDF GLFF GLNF SITE INTERNET http://www.fiquam.polytechnique.fr/ finance http://www.futuribles.com http://gauche-moderne.org CATEGORIE Business Revue Politique Business http://www.generationentreprise.org Business http://www.joyenval.fr Sportif Sportif http://www.golfsaintcloud.com Sportif Sportif http://www.golfdusart.com Sportif http://www.grip.org Think-Tank http://www.gbf.net Think Tank http://www.lesreformateurs.com Eco-gestion http://www.eviangroup.org Think Tank http://www.garf.asso.fr Business Ecole http://www.henokiens.com Business http://www.heritage-progres.com Eco-gestion http://www.herodote.org Revue http://www.honorix.org Business http://www.imsentreprendre.com Philantropique http://www.infopressecom.org Business http://www.aspenfrance.org Think Tank http://www.choiseul.info.com Think Tank http://www.institut-entreprise.fr Think Tank http://www.institut-locarn.com Think Tank http://www.iris-France.org Think Tank http://iss-eu.org Europe http://www.institutmolinari.org Eco-gestion http://www.ifaci.com Business http://www.ifrap.org Think Tank http://www.ifa-asso.com Business http://www.ifri.org Think Tank http://www.institut-kervegan.com Think Tank http://www.institutmontaigne.org Think Tank http://www.iod.com Business http://www.delouvrier.org Eco-gestion http://irri-kiib.be Think-Tank http://www.institut-thomas-more.org Think Tank http://www.turgot.org Think Tank http://www.interfrench.com Business http://www.isn.ethz.ch Think-Tank http://www.jcef.asso.fr Business http://www.kiwanis.fr Philantropique http://www.gldf.org Franc-Maçon http://glff.org Franc-Maçon http://www.glf-mm.org Franc-Maçon http://www.glmf.fr Franc-Maçon http://www.glmu.org Franc-Maçon http://www.glnf.asso.fr Franc-Maçon http://www.gltso.org Franc-Maçon http://www.lapelle-marseille.com Sportif http://www.repid.com Think Tank http://www.revuedesdeuxmondes.com Revue SIGLE SITE INTERNET http://www.tablerondefrancaise.com http://www.lasaire.net http://www.lcfrance.org http://www.amipublic.com http://www.autrecercle.org http://www.lecercle.asso.fr http://www.cercle-de-lill.org http://wwwlecercledeseconomistes.asso.fr http://www.cercle-europeen.eu http://www.le.debat.gallimard.fr http://www.droit-humain.org http://www.legrandclub.com http://www.godf.org http://www.golf-kempferhof.com http://www.passant-ordinaire.com http://plan.gouv.fr CATEGORIE Philantropique LASAIRE Eco-gestion Minorité Think Tank Minorité Business Business Think Tank Loisir Revue DH Franc-Maçon Sportif GODF Franc-Maçon Sportif Revue Généraliste Think Tank Société http://amisdecyrnea.ifrance.com Loisir http://www.centaures.com Loisir http://www.cambaceres.net Minorité http://www.les-pyramides.com Sportif http://www.vieillestiges.com Sportif Leo http://www.franceleo.org Philantropique http://www.lions-France.org Philantropique http://lyceum.free.fr Minorité http://www.madariaga.coleurop.be Think-Tank http://www.mensa.fr Loisir http://www.middlenext.com Business http://revue1900.org Revue http://www.mcc.asso.fr Business MEDEF http://www.medef.fr Business http://www.mouvement-europeen.be Think-Tank MEF http://www.mouvement-européen.org Think Tank http://www.mouvements.asso.fr/main.htm Revue Business http://www.notre-europe.eu Think Tank http://www.notre-europe.asso.fr Europe Loisir http://www.nouvellevoix.net Politique OFCE http://www.ofce.sciences-po.fr Economie http://www.ordredemaltefrance.org Philantropique http://www.parigones.net Loisir http://www.pariscountry.com Sportif http://pluriel.free.fr Politique PEN Club http://www.penclub.fr Philantropique http://www.polodeparis.com Sportif http://www.pressclub.fr Business http://www.promethee.asso.fr Eco-gestion http://www.racingclubdefrance. Sportif http://raisonsdagir.org Politique http://www.reseau-entreprendre.org Business http://www.rffan.org Minorité http://www.revuerespublica.com Boîte à outils NOM La Table Ronde Laboratoire Social Actions Innovations Réflexions Echanges Ladies' Circle International L'Ami public L'Autre Cercle Le Cercle Le Cercle de l'III Le Cercle des économistes Le Cercle Européen Le Débat Le Droit Humain Le Grand Club Le Grand Orient de France Le Kempferhof Le Passant Ordinaire Le plan Le Siècle Le siècle Les Amis de Cyrnea Les Centaures Les Enfants de Cambacérès Les Pyramides Les Vieilles Tiges Lions Club Lions Club Lyceum Club International Madariaga European Fondation Mensa MiddleNext Mil Neuf Cent Mouvement chrétien des cadres et dirigeants Mouvement des entreprises de France Mouvement Européen Mouvement européen France Mouvements Neuilly Communication Notre Europe Notre Europe Nouveau Cercle de l'Union Nouvelle voix Observatoire Français des Conjonctures Economiques Ordre de Malte PariGones Paris Golf & Country Club Pluriels Poètes, essayistes, nouvellistes Polo de Paris Press Club de France Prométhée Racing Club de France Raisons d'agir Réseau Entreprendre Réseau francophone des femmes d'affaires noires et issues des minorités ResPublica Revue 173 Boîte à outils NOM Réunir Réussir Richelieu International Ritz Health Club Rotaract Rotary Club Russie 21 Saint James Paris Skal Club Slow Food France Socialisme et démocratie Societal Société des amis de l'Ecole polytechnique Société des anciens élèves de l'Ecole nationale supérieure des arts et métiers Société du Mont-Pèlerin Société française des analystes financiers Soroptimist International Stade français Standard Athletic Club Stanford Business Club Syndicat national des entreprises gaies Table ronde française Témoins cahiers démocrate Tennis-club de Paris The Center The Lisbon Council Travellers Unilever Club Union des chambres de commerce et d'industrie françaises à l'étranger Union des patron juifs de France Union régionale des ingénieurs et des scientifiques d'Aquitaine Vacarme Villa Primrose Wine & Business Club Women's Forum for the economy and society World Economic Forum Yacht Club de France Young Presidents' Organization Zonta Club de France SIGLE SITE INTERNET http://www.reunir.asso.fr http://www.reussir.org http://www.richelieu.org http://www.ritzparis.com http://www.rotaract-France.org http://www.rotary-francophone.org http://russie.fr http://www.saint-james-paris.com http://www.skal.org http://www.slowfood.fr/France http://www.socialisme-t-democratie.net http://www.societal.fr http://www.polytechniciens.com http://www.arts-et-metiers.asso.fr CATEGORIE Politique Business Philantropique Sportif Philantropique Philantropique Business Loisir Business Loisir Politique Revue Ecole Ecole SNEG http://www.montpelerin.org http://www.sfaf.com http://www.soroptimist.asso.fr http://www.stadefrançais.fr http://www.standac.com http://www.stanford-business-club.asso.fr http://new.sneg.org http://trf.asso.fr http://www.lescahiersdemocrates.com http://www.tennisclubdeparis.fr http://www.thecenter.eu.com http://www.lisboncouncil.net http://www.thetravellersparis.com UCCIFE http://uccife.org Think-Tank Business Minorité Sportif Sportif Ecole Minorité Réseau social Politique Sportif Think-Tank Think-Tank Business Business Business http://www.upjf.org http://www.urisa.fr http://vacarme.eu.org http://www.villaprimrose.com http://www.winebusinessclub.fr http://www.womens-forum.org http://weforum.org http://www.ycf-club.fr http://www.ypo.org:French http://www.zontaclubsfrance.org Minorité Business Revue Sportif Loisir Minorité Think-Tank Sportif Business Minorité AX SFAF URISA WEFCOS Sources : • Les clubs de réflexion et d’influence 2006/2007 de Pierre-Emmanuel Moog, Editions L’Expansion • Le guide des clubs, cercles et réseaux d’influence de Laurent Renard, Editions Les Echos/Village Mondial • L’observatoire Français de think-tanks [www.oftt.eu] 174 2 TransEuropeExperts - Guide 2007 Avant-propos Devant la surabondance d’informations, cet outil non exhaustif est un facilitateur pour anticiper, avancer et agir avec toutes les cartes en main. Recherches documentaires arrêtées au 15/07/07 Boîte à outils / TransEuropeExperts Guide 2007 La cellule Veille & Prospective du CSOEC vous propose une sélection des meilleures sources d’informations socio-économiques sur l’Europe. Best-of de l’Europe en un clic Ensemble depuis 1957 - Célébrons l’Europe, 50e anniversaire du Traité de Rome http://europa.eu/50/index_fr.htm Conseil de l’Europe Site officiel. Faits et chiffres, actualités http://www.coe.int/ Les 50 ans du traité de Rome - Histoire, célébrations http://www.traitederome.fr/ Le conseil de l’Union européenne http://www.consilium.europa.eu/ Portail français sur les questions européennes http://www.touteleurope.fr/ L’Europe en bref http://europa.eu/abc/index_fr.htm Parlement européen http://www.europarl.europa.eu/ L’Europe est à vous - Informations administratives et services en ligne à destination des citoyens et des entreprises http://ec.europa.eu/youreurope/index_fr.html Parlement européen des Jeunes - France http://www.pejfrance.org/set/index.htm Le PEJ-France implique les jeunes dans l’organisation des différentes manifestations pour qu’ils deviennent des citoyens européens actifs et responsables. L’observatoire législatif du parlement européen http://www.europarl.europa.eu/oeil/index.jsp?form=null& language=fr Le Comité économique et social européen http://www.eesc.europa.eu/ Europa - Le portail de la Commission européenne http://ec.europa.eu/index_fr.htm Des questions sur l’Europe ? Europe direct http://ec.europa.eu/europedirect/index_fr.htm UEAF - Tous les drapeaux européens http://paysdumonde.ueaf.net/europe/flags_europe.html EuropaGO - l’Europe pour les enfants en s’amusant… http://europa.eu.int/europago/welcome.jsp Bonne consultation, sans oublier, bien sûr la FEE, Fédération des Experts-comptables européens http://www.fee.be/ l'organisme qui représente en 2007, la profession comptable libérale au niveau européen mais également le CEPLIS, Conseil Européen des Professions libérales, http://www.ceplis.org/index.htm, qui défend de façon plus large les intérêts des professions libérales. Les essentiels Europa - Portail de l’Union européenne http://europa.eu/index_fr.htm “EUROPA” est le site portail de l'Union européenne [http://europa.eu]. Il permet de suivre l'actualité de l'Union européenne et d'obtenir de l'information de base sur l'intégration européenne. L'utilisateur peut également accéder à l'ensemble des textes législatifs en vigueur ou en discussion, aux sites web de chaque institution ainsi qu'à l'ensemble des politiques menées par l'Union européenne, selon les compétences qui lui sont dévolues par les traités. Eur-Lex - Le portail d’accès au droit de l’Union européenne http://eur-lex.europa.eu/fr/index.htm Scadplus - Synthèse de la législation de l’Union européenne http://europa.eu/scadplus/scad_fr.htm Rapid - Base de données des communiqués de presse de la Commission depuis 1985 http://europa.eu/rapid/setLanguage.do?language=fr 175 Boîte à outils / TransEuropeExperts Guide 2007 Agences spécialisées et décentralisées de l’Union européenne http://europa.eu/agencies/index_fr.htm Un certain nombre d’agences spécialisées et décentralisées de l’Union européenne ont été établies afin d’apporter leur soutien aux États membres de l’UE et à leurs citoyens. Ces agences répondent à une volonté de déconcentration géographique et à la nécessité de faire face à de nouvelles tâches d’ordre juridique, technique et/ou scientifique. Commission européenne - Europe direct http://ec.europa.eu/europedirect/index_fr.htm Informations générales sur les affaires européennes dans toutes les langues officielles de l’UE ; réponse à toutes vos questions concernant les politiques de l’Union européenne ; informations pratiques sur de nombreuses questions, comme l’obtention d’un permis de séjour, les démarches pour la reconnaissance de vos qualifications ou l’introduction de plaintes contre des produits dangereux ; noms, adresses et numéros de téléphone d’organismes auxquels vous pourriez devoir faire appel ; conseils pour vous aider à surmonter des problèmes pratiques dans l’exercice de vos droits en Europe. Annuaire officiel de l’Union européenne http://europa.eu/whoiswho/public/index.cfm?lang=fr L’Europe est à vous - Informations administratives et services en ligne à destination des citoyens et des entreprises http://ec.europa.eu/youreurope/index_fr.html Debate Europe - débat sur l’avenir de l’Union européenne http://europa.eu/debateeurope/index_fr.htm Démocratie, dialogue, débat : l’avenir de l’Europe Le conseil de l’Union européenne http://www.consilium.europa.eu/ Information, textes, documents, photos. Sites des Présidences du Conseil de l’Union européenne : Présidence Finlandaise http://www.eu2006.fi/fr_FR/ [2ème semestre 2006] Présidence autrichienne http://www.eu2006.at/de/ [1er semestre 2006] Présidence britannique http://www.eu2005.gov.uk/ [2eme semestre 2005] Présidence luxembourgeoise http://www.eu2005.lu/fr/ [1er semestre 2005] Présidence irlandaise http://www.eu2004.ie/ [1er semestre 2004] Commission européenne http://ec.europa.eu/index_fr.htm Communiqués de presse ; photos et reportages TV officiels les plus récents concernant les questions relatives à l'UE ; informations détaillées sur les événements à venir ; liens vers les politiques gérées et exécutées par la Commission ; possibilité d'influencer le processus de prise de décision ; accès aisé à son organisation [réunions, programme de travail, contacts, etc.] ; liens directs vers ses principaux services d'information. PreLex, http://ec.europa.eu/prelex/apcnet.cfm Suivi des procédures interinstitutionnelles Commission européenne - site consacré à l’Euro http://ec.europa.eu/euro/entry6.html Commission Européenne - Portail thématique Recherche http://ec.europa.eu/research/index.cfm?lg=fr Commission Européenne - Portail thématique de la Société de l’Information http://ec.europa.eu/information_society/index_fr.htm Le portail de Société de l'Information fournit un point d'entrée unique pour toutes les politiques et activités de Commission européenne relatives à la société de l'information et ne reflète pas l’organisation des Directions Générales [DG] et des services qui en sont responsables au sein de la Commission. C’est le projet pilote pour "la 2ème génération d’EUROPA". Thèmes : le développement dans l’UE de l’Industrie de société de l'information créée par la convergence des TI, des communications et des contenus ; l'incidence plus large de la Société de l'Information sur l’économie et le monde du travail en Europe, le rôle que la Société de l'Information joue dans les politiques régionales et internationales de l'UE, l'incidence de la Société de l'Information sur la Qualité de la vie de tous les Européens, comment la Société de l'Information améliorera l’éducation et la formation dans l'ensemble de l'Europe, l'incidence de la Société de l'Information sur la culture et la société européennes, Les politiques et activités de Recherche sur la Société de l’Information. Ces sept thèmes principaux abritent des sous thèmes - le thème principal Qualité de la vie par exemple, examine l'incidence globale que la Société de l'Information aura sur notre qualité de la vie, de là on accède à des thèmes plus détaillés qui examinent ces incidences sur la Santé et l’Environnement. Site d’EUROSTAT, Office statistique des Communautés européennes http://epp.eurostat.ec.europa.eu/ Promouvoir le e-learning http://www.elearningeuropa.info/main/index.php?page=home 176 EuropaGO – l’Europe pour les enfants en s’amusant http://europa.eu.int/europago/welcome.jsp Cordis - Service communautaire d’information sur la Recherche et le développement http://cordis.europa.eu/fr/home.html newsletter hebdomadaire ESA – European Space Agency http://www.esa.int/esaCP/index.html Parlement européen http://www.europarl.europa.eu/ Site officiel : présentation de l’organisation, de ses travaux, actualités et liens utiles. Parlement européen - L’Observatoire législatif http://www.europarl.europa.eu/oeil/index.jsp?language=fr Curia - Site de la Cour de justice des communautés européennes http://www.curia.europa.eu/fr/transitpage.htm Sites des Représentations permanentes des Etats membres de l’Union européenne, http://www.rpfrance.eu/article.php3?id_article=171 UE - Site du Comité des régions http://www.cor.europa.eu/fr/index.htm UE - Site de la Cour des comptes européenne http://www.eca.eu.int/index_fr.htm UE - Site du Médiateur européen http://www.euro-ombudsman.eu.int/ UE - Site du Comité économique et social européen http://eesc.europa.eu/ UE - Site du Conseil de l’Europe http://www.coe.int/ UE - Site de la Banque centrale européenne http://www.ecb.int/home/html/lingua.fr.html La BCE est la banque centrale en charge de la monnaie unique européenne, l’euro. Sa mission principale consiste à maintenir la stabilité des prix au sein de la zone euro et, par conséquent, à préserver le pouvoir d’achat de l’euro. La zone euro comprend les treize pays de l’Union européenne qui ont introduit l’euro depuis 1999. BEI - Banque européenne d’investissement http://bei.eu.int/ Institution autonome créée pour financer les investissements favorisant la réalisation des objectifs de l’UE UE - Site de l’Editeur de l’Union européenne, Office des publications : http://publications.europa.eu/index_fr.html Appels d’offres http://publications.europa.eu/general/tenders_fr.html Boîte à outils / TransEuropeExperts Guide 2007 PCC – Comité permanent du cadastre dans l’Union européenne http://www.eurocadastre.org/index-f.html Journal officiel de l’Union européenne http://publications.europa.eu/general/oj_fr.html SIMAP, portail des marchés publics européens http://simap.europa.eu/A/2330efb7-0aab-b34c04c0377 ccce3f48d_fr.html SIMAP offre des informations de base, des liens et des outils d'échange automatique aux acheteurs publics et aux entreprises intéressés par les opportunités de marchés publics en Europe. Site TED [Tenders electronic daily], supplément au Journal officiel de l’Union européenne http://ted.europa.eu/Exec?Template=TED/homepage.htm&Data Flow=hRead.dfl&hpt=ALL&StatLang=FR EU Bookshop, les publications de l’Union européenne http://bookshop.europa.eu/eGetRecords AEIDL - Site de l’Association européenne pour l’information sur le développement local http://www.aeidl.be/fr/index.php Contribuer à une Europe solidaire, citoyenne, fondée sur le développement durable et l’égalité des chances, en offrant, aux acteurs du développement local et de la société civile, ainsi qu’à différentes institutions dont la Commission européenne une vaste gamme de services. Site de la Commission pour l’étude des communautés européennes http://www.cedece.org/ Blog : http://www.leblogdelacedece.blogspot.com/ La CEDECE est une association scientifique réunissant des universitaires, des chercheurs mais aussi des personnalités extérieures intéressées par les problématiques liées à la construction européenne, dont elle est lieu naturel de rencontre et d'échanges. Elle est un interlocuteur privilégié des institutions communautaires dans le dialogue que celles-ci s'efforcent de nouer et de conforter avec le monde universitaire français. Elle constitue, en même temps, un relais de la politique d'appui à la recherche européenne que la Commission met en ?uvre. Jaspers - Joint Assistance to Support Projects in European Regions http://jaspers.europa.eu/ EBRD - European Bank for Reconstruction and development http://www.ebrd.com/ La Banque européenne pour la reconstruction et le développement [BERD] a été créée en 1991. Son rôle est de favoriser la transition vers une économie de marché dans les pays d'Europe centrale 177 et orientale et de la Communauté d’Etats indépendants [CEI] qui s'engagent à respecter et à mettre en pratique les principes de la démocratie, du pluralisme et de l'économie de marché, et d’y promouvoir l'initiative privée et l'esprit d'entreprise. Boîte à outils / TransEuropeExperts Guide 2007 EIF - European Investment fund - Fonds européens d’investissement http://eif.eu.int/about/ About EIF The task of the European Investment Bank, the European Union's financing institution, is to contribute towards the integration, balanced development and economic and social cohesion of the Member Countries. To this end, it raises on the markets substantial volumes of funds which it directs on the most favourable terms towards financing capital projects according with the objectives of the Union. Outside the Union the EIB implements the financial components of agreements concluded under European development aid and cooperation policies. Site gouvernemental d’orientation sur l’Europe http://www.europe.gouv.fr/ Portail français sur les questions européennes http://www.touteleurope.fr/ Le Centre d'information sur l'Europe [anciennement appelé “Sources d'Europe” et situé à la Grande Arche de la Défense jusqu'en 2004] est un groupement d'intérêt économique fondé en 1992 par le gouvernement français et la Commission européenne. Ce centre - dont la structure est de droit privé et les financements publics - avait jusqu'ici pour mission d'informer les citoyens français sur l'UE, ses politiques et ses réalisations. Depuis janvier 2006, le Centre a redéployé l'ensemble de ses activités à partir d'Internet, avec pour nouvelles missions de créer un grand portail sur les questions européennes pour faciliter l'accès des citoyens français à l'information foisonnante en matière “européenne” et offrir des contenus pédagogiques et synthétiques ; suivre et analyser l'actualité européenne que ce soit à travers les études d'opinion, le traitement médiatique, la veille sur internet, la vie intellectuelle ou les travaux universitaires, etc. ; initier et explorer de nouveaux dispositifs d'interactivité et de consultation pour mieux impliquer les citoyens français sur les grands enjeux de la construction européenne, ses décisions et son actualité. 4 Newsletters Représentation permanente de la France auprès de l’Union Européenne http://www.rpfrance.eu/ La RP joue un rôle central dans les communications entre Paris et Bruxelles, la conduite des négociations au sein des instances du Conseil de l’Union Européenne et les relations avec les autres institutions, en particulier le Parlement et la Commission européenne. Site de la Présidence de la République http://www.elysee.fr/elysee/francais/accueil.2.html 178 Site du Premier Ministre, portail du Gouvernement : rubrique “Europe” http://www.premier-ministre.gouv.fr/thematique/europe _m100/ Site de l’Assemblée nationale : rubrique “Union européenne” http://www.assemblee-nationale.fr/europe/ Site du Sénat : rubrique “Union européenne” http://www.senat.fr/themes/tg8.html Site du Secrétariat général des Affaires européennes [SGAE] http://www.sgae.gouv.fr/ Une constitution pour l’Europe http://europa.eu/constitution/index_fr.htm Ces pages fournissent des informations sur la Constitution destinées à un large public : les lecteurs qui souhaitent obtenir un aperçu court et général, ceux qui cherchent une explication détaillée ou les personnes désirant télécharger des graphiques. Service-public.fr, site de l’administration française http://service-public.fr/ Ministère des Affaires étrangères, rubrique “Europe” http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/europe_828/qui-fait-quoifrance-pour-union-europeenne_10190.html Ministère de l’Economie, des Finances et de l’Industrie http://www.minefi.gouv.fr/ Site des missions économiques http://www.missioneco.org/me/ Ministère de la Défense, rubrique “Europe de la défense” http://www.defense.gouv.fr/defense/enjeux_defense/europe_de _la_defense194/ Ministère de l’Intérieur, de la Sécurité intérieure et des Libertés locales http://www.interieur.gouv.fr/ Ministère de l’Agriculture et de la pêche, espace “Politique agricole commune [PAC]” http://www.agriculture.gouv.fr/spip/ressources.themes.europe etinternational.politiqueagricolecommune_r18.html Ministère de la Justice http://www.justice.gouv.fr/ Ministère de l’Ecologie et du Développement durable, rubrique “Europe” http://www.environnement.gouv.fr/ Ministère de la Fonction publique, de la Réforme de l’Etat et de l’Aménagement du territoire http://www.fonction-publique.gouv.fr/ Ministère de la Culture et de la Communication http://www.culture.fr/ Ministère de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, rubrique “Europe et International” http://www.education.gouv.fr/ Ministère de la Santé, de la Famille et des Solidarités http://www.sante.gouv.fr/ http://www.famille.gouv.fr/ http://www.social.gouv.fr/ Ministère de l’Emploi, de la Cohésion sociale et du Logement http://www.travail.gouv.fr/ Parti Populaire Européen - DE www.epp-ed.org Parti des Socialistes Européens http://www.socialistgroup.eu/gpes/index.do?lg=fr Boîte à outils / TransEuropeExperts Guide 2007 Ministère de l’Equipement, des Transports, du Tourisme et de la Mer, rubrique “Europe et International” http://www.equipement.gouv.fr/ Parti Libéral Démocrate Européen www.eldr.org Alliance des libéraux et des démocrates pour l’Europe http://www.alde.eu/ European greens http://www.europeangreens.org/ UMP http://www.umpeurope.eu/ UDF http://www.udf-europe.net/ Parti Socialiste http://www.d-s-f.net/ Ministère de l’Outre-mer http://www.outre-mer.gouv.fr/outremer/front Les Verts http://lesverts.fr/mots.php3?id_groupe=1&id_mot=64 Ministère de la Jeunesse et des Sports, rubrique “Vivre l’Europe” http://jeunesse.gouv.fr/rubrique.php3?id_rubrique=14 Parti communiste http://www.pcf.fr/spip.php?rubrique52 Euro Info Centre de Paris http://www.eic.ccip.fr Reflexions sur l’Europe Liste des principaux “think tanks” européens ayant une réflexion principalement orientée sur l'Europe A gauche en Europe Objectifs : A Gauche en Europe est une association française cofondée par Dominique Strauss-Kahn et Michel Rocard, qui regroupe un ensemble de personnalités estimant qu’un effort de refondation intellectuelle est nécessaire pour la gauche réformiste. Trois objectifs sont poursuivis : élaborer un “corps de doctrine” pour la social-démocratie, un projet pour la France et l’Europe de demain ; permettre une participation large à la production des idées ; assurer leur diffusion par des publications régulières et la tenue de colloques. Direction : Marisol Touraine Publications, activités : Des groupes de travail sont organisés autour de différents thèmes : éducation, emploi, Europe, relations transatlantiques, nouveaux droits sociaux, nouvelles inégalités... A Gauche en Europe produit des contributions thématiques, présente des analyses de personnalités et d’experts, publie les rapports des groupes de travail et une lettre d’information mensuelle. L’association organise des colloques et conférences. Contacts : • A Gauche en Europe, 7 rue de la Planche, 75007 Paris • Tél : +33 [0]1.53.63.40.03 • Adresse électronique : [email protected] • Site Internet : http://www.gauche-en-europe.org 179 American Consortium on EU Studies [ACES] Boîte à outils / TransEuropeExperts Guide 2007 Objectifs : ACES est un partenariat entre 5 Universités américaines [America, George Mason, George Washington, Georgetown et John Hopkins] qui a été reconnu comme centre d’études de l’Union européenne aux Etats-Unis par la Commission. ACES a été créé afin d’améliorer la compréhension de l’Union européenne aux Etats-Unis, ainsi que les relations entre les Etats-Unis et l’Union européenne. Direction : Professeur Daniel Hamilton Publications, activités : ACES a mis en place un cursus universitaire spécialisé [bourses, aide au montage de projets en relations avec les affaires européennes]. Des séminaires et conférences [“EU Perspectives”] sont organisés. Il publie des études relatives aux relations transatlantiques [“ACES Paper”]. Une base de données est développée sur les questions économiques, l’étude d’affaires juridiques et de politique étrangère. Contacts : • Center for transatlantic relations, The Paul H. Nize School of Advanced International Studies The John Hopkins University • Tél. + 1 202 663 5880 • Adresse électronique : [email protected] • Site Internet : http://www.american.edu/aces Contacts : • 119, rue Pierre Corneille, 69003 Lyon, France • Tél. +33 [0]4 72 41 93 12 • Adresse électronique : [email protected] • Site Internet :www.aspenfrance.org Association of European Conjuncture Institutes [AIECE] Objectifs : L’AIEC est un réseau regroupant une cinquantaine d’instituts de recherche dans le domaine économique en Europe. Date de création : 1957 Direction : J. Scheide Publications, activités : L’AIECE organise entre ses membres un échange de vues, d’informations et de documents sur la conjoncture économique de l’Europe occidentale. Elle organise le travail commun de ses membres sur des questions d’intérêt commun, et s’organise elle-même de façon à permettre aux membres de dégager des conclusions communes : diagnostics, prévention ou orientation politique. Les représentants des instituts se réunissent une à deux fois par an, pour discuter des problèmes théoriques et pratiques de la conjoncture européenne [y compris les implications structurelles]. Trois principaux groupes d’études ont été formés : méthodes d’analyse de l’activité économique, évolution conjoncturelle et intégration européenne. L’AICE publie un rapport d’activité, ainsi que des Etudes spéciales. Aspen France Objectifs : Aspen France est un centre international d’échange et de réflexion, affilié à The Aspen Institute [Etats-Unis], qui s’inscrit dans un réseau international [Allemagne, Italie, Japon et Inde]. Il met en place un dialogue international, transversal et décloisonné entre décideurs de haut niveau appartenant à des univers différents : responsables économiques, syndicaux, universitaires ou personnalités des médias. Contacts : • Secrétariat : P. Ollbrechts, IRES, Place Montesquieu 3, 1348 Louvain la Neuve, Belgique • Tél. + 32 10474143 / + 32 10473426 • Adresse électronique : [email protected] • Site Internet : http://www.econ.ucl.ac.be Bertelsmann Stiftung Statuts : Organisme indépendant et à but non lucratif Date de création : 1983 Direction : • Raymond Barre, Président d’honneur • Pascal Perzo, directeur général Publications, activités : Aspen France organise des conférences internationales et des séminaires traitant des grands enjeux économiques, politiques et sociaux. Sa réflexion internationale est largement tournée vers les problématiques européennes : il a organisé, en décembre 2004, un forum des think tanks pour réfléchir à l’avenir de l’Europe. Il publie les actes de ses conférences. 180 Objectifs : L’objectif de la fondation Bertelsmann, spécialisée dans les questions sociales est d’”identifier les problèmes et défis sociaux, afin de développer puis appliquer les meilleures solutions”. Statuts : ASBL Date de création : 1977 Direction : Reinhard Mohn, fondateur Publications, activités : La fondation emploie 280 personnes dans 6 secteurs clés : l’éducation, la santé, les affaires économiques et sociales, les relations internationales et la culture. Elle décerne chaque année le prix Carl Bertelsmann qui récompense un projet innovant dans le domaine social. Elle assure une action internationale : projets de bibliothèque en Egypte ou en Pologne, programmes de formation de journalistes en Israël ou en Palestine... L’un des projets clé de la fondation concerne l’élargissement de l’Union européenne. Des analyses internationales et pluridisciplinaires amènent à la formulation de recommandations diffusées aux décideurs et au public. International” offre une lecture européenne de l’actualité traduite dans six langues et veut exprimer l’opinion de la jeunesse européenne, “l’eurogénération”. Contacts : • 256 Carl Bertelsmann-Strasse, PO Box 103, D33311 Gütersloh, Allemagne • Tél. +49 [0]52418181160 • Adresse électronique : [email protected] • Site Internet : http://www.bertelsmann-stiftung.de Direction : Nicola Dell’Arciprete, Président Objectifs : Bruegel est un think-tank européen d’initiative franco-allemande, spécialisé dans les questions d’économie internationale. Il a été créé avec l’appui de grandes entreprises et de gouvernements européens, ce qui en fait un modèle original de structure, où public et privé se mêlent. Son objectif est d’améliorer la qualité des politiques économiques européennes. Boîte à outils / TransEuropeExperts Guide 2007 BRUEGEL Brussels European and Global Economic Laboratory Statuts : Association à but non lucratif Date de création : 2001 Publications, activités : Cafébabel est un journal en ligne qui produit une analyse critique de l’actualité européenne et internationale. Les articles sont classés par thèmes [affaires européennes, monde etc.] et disponibles en 6 langues. Café Babel compte aujourd’hui 20 rédactions locales dans 12 pays européens. Celles-ci organisent également des conférences, rencontres et cafés-débats à travers l’Europe. Contacts : • Maison des initiatives étudiantes, 50 rue des Tournelles, 75003 Paris, France • Rue Royale 87, 1000 Bruxelles, Belgique • Tél. + 32 [0]2 209 62 26 • Adresse électronique : [email protected] • Site Internet :http://www.cafebabel.com Statuts : Association à but non lucratif Center for Applied Policy Research Date de création : 2004 Direction : • Mario Monti, Président du directoire • Jean Pisani-Ferry, Directeur Publications, activités : Les domaines de recherche de Bruegel sont : la macroéconomie et la finance internationale, les marchés et la régulation, ainsi que les échanges, les migrations et le développement. Bruegel publie des recommandations, des articles et des études, activité qui doit se développer. Il propose des programmes de conférences à grande et petite échelle, notamment sur les questions économiques inscrites à l’agenda communautaire. Contacts : • Rue de la Charité 33, 1210 Bruxelles, Belgique • Tél. +32 [0]2 227 42 10 • Adresse électronique : [email protected] • Site Internet : http://www.bruegel.org Café Babel Objectifs : Plate-forme internationale d’expression, de réflexion et d’analyse sur l’actualité européenne, ce média européen, qui s’apparente à un think-tank, est entièrement électronique. Cafébabel, création de l’association “Babel Objectifs : Fondée à l’Université de Munich, le CAP est un centre de recherche qui analyse et développe des stratégies, puis conseille les décideurs européens sur des sujets tels que la réforme de l’Union européenne, l’éducation ou la sécurité. Statuts : ASBL Date de création : 1995 Direction : Werner Weidenfeld, Président et fondateur Publications, activités : L’activité principale du CAP est le conseil aux décideurs. Le CAP est divisé en groupes de travail : recherche politique, affaires européennes, jeunes et Europe, affaires allemandes, futur global. Le centre communique également le résultat de ses recherches au grand public via Internet, où sont diffusés des documents de travail, et par de nombreuses publications. Contacts : • Ludwig-Maximilian University of Munich, 21 Maria-TheresiaStrasse, D-81675 Munich, Allemagne • Tél. +49 [0]8921801300 • Adresse électronique : [email protected] • Site Internet : http://www.cap.uni-muenchen.de 181 Comité Européen de Liaison sur les Services d’Intérêt Général (CELSIG) Boîte à outils / TransEuropeExperts Guide 2007 Le CELSIG est un réseau visant à une conception rénovée des services publics en Europe, répondant aux mutations technologiques, économiques, sociales et culturelles des sociétés européennes. Il est ouvert à l’ensemble des acteurs économiques et sociaux de l’Union européenne, des institutions aux organisations syndicales, de consommateurs, ou encore aux universitaires. http://www.celsig.org Centre for European Policy Studies [CEPS] Objectifs : Le Centre d’étude des politiques européennes, l’un des trois plus importants think tanks installés à Bruxelles, est un institut de recherche politique visant à trouver des solutions constructives aux défis auxquels l’UE est confrontée. Ses trois objectifs sont de : • mettre en place un forum de discussion regroupant tous les niveaux de prise de décision politique ; • construire un réseau de collaboration entre les chercheurs et les décideurs politiques des pays de l’UE ; • diffuser leurs idées par des publications régulières et l’organisation d’événements publics. L’indépendance du CEPS est préservée par la diversité de ses sources de financement [cotisations des membres, contributions de différentes institutions, vente des publications...]. forum dans lequel sont invitées à s’exprimer des personnalités de toutes nations sur les sujets sociaux, politiques et économiques auxquels l’UE est confrontée. Il est financièrement indépendant, et publie des ouvrages de toutes tendances politiques. Statuts : Non-profit making company Date de création : 1999 Direction : Charles Grant Publications, activités : Le programme de travail du CER est orienté vers 7 thèmes : l’Euro et les réformes économiques, l’élargissement, la réforme institutionnelle, la politique extérieure et de défense, les relations transatlantiques, l’espace de justice et de sécurité intérieure, et les relations avec la Russie et la Chine. Le CER publie des essais, des pamphlets, des rapports d’études, des analyses, ainsi que son Bulletin. Il organise des séminaires, des conférences et des rencontres et adresse des recommandations aux gouvernements et aux institutions européennes. Contacts : • 29 Tufton Street, London SW1P 3QL, Royaume-Uni • Tél. +44 20 7233 1199 • Adresse électronique : [email protected] • Site Internet :http://www.cer.org.uk Centre for the New Europe Statuts : ASBL de droit belge Date de création : 1983 Direction : • Karel Lanoo, Directeur exécutif • Daniel Gros, Directeur Publications, activités : Le CEPS publie des rapports présentant les analyses développées par ses experts, ainsi que les idées émanant des discussions qui ont lieu dans les sessions des différentes “task forces”. Il développe plusieurs programmes de recherche et organise une quarantaine de réunions et conférences par an. Contacts : • 1 Place du Congrès, 1000 Bruxelles, Belgique • Tél. + 32 [0]2 229 39 11 • Site Internet : http://www.ceps.be Centre for European Reform [CER] Objectifs : Le CER est un think-tank dont le but est d’améliorer la qualité des débats concernant l’avenir de l’UE, afin de favoriser une Europe compétitive et ouverte sur le monde. Le CER est un 182 Objectifs : Le CNE est un think tank d’inspiration libérale, eurosceptique, spécialisé dans les questions européennes. Il s’intéresse particulièrement aux réformes du secteur de la santé, à la concurrence, aux droits de propriété intellectuelle, à la libéralisation des marchés, à la flexibilité du marché du travail et aux problèmes d’environnement. Statuts : ASBL Date de création : 1993 Direction : Mattias Bengtsson Publications, activités : Le CNE organise des évènements à l’intention des décideurs, des parlementaires et des journalistes, afin d’attirer leur attention sur les nouvelles perspectives et recherches. Le Centre publie des rapports et des ouvrages rédigés par des chercheurs et étudiants. De plus, ses chercheurs sont souvent sollicités pour rédiger des articles dans la presse internationale. Contacts : • Rue de Luxembourg 23, 1000 Bruxelles, Belgique • Tél : +32 [0]2 506 40 00 • Adresse électronique : [email protected] • Site Internet : http://www.cne.org Objectifs : Chatham House fut le premier institut spécialisé dans l’analyse des questions internationales. Sa principale mission est de conseiller ses membres sur les questions d’actualité. Contacts : • Adresse postale : PO box 93080, 2509 AB The Hague, Pays-Bas • Adresse visiteurs : Clingendael 7, 2597 VH The Hague, Pays-Bas • Tél. +31 703245384 • Adresse électronique : [email protected] • Site Internet : http://www.clingendael.nl Boîte à outils / TransEuropeExperts Guide 2007 Chatham House [The Royal Institute of International Affairs] Statuts : ASBL CLORA Club des organismes de recherche associés Date de création : 1920 Direction : Pr. Victor Bulmer-Thomas Publications, activités : L’institut organise des recontres et conférences sur des questions d’actualité internationale. Il développe des programmes de recherche sur différents sujets clés [Moyen-Orient, Europe, développement durable...]. Il publie deux périodiques, The World Today et International Affairs, une lettre d’information, la Chatham House Newsletter ainsi que les résultats de ses recherches [documents de travail, ouvrages]. Contacts : • 10 St-James’s Square, London SW1Y 4ALE, Royaume-Uni • Tél. +44 [0] 2079575700 • Adresse électronique : [email protected] • Site Internet :http://www.riia.org Clingendael [Netherlands Institute of International Relations] Objectifs : Créé par 9 organismes de recherche français, le CLORA est l’interface entre la communauté scientifique française et les instances communautaires chargées de la recherche et du développement technologique. Les activités du CLORA visent à informer et stimuler les acteurs de la recherche quant aux programmes et actions communautaires, conseiller les chercheurs pour les montages de projet et la valorisation des travaux, et développer des relations suivies avec les services communautaires. Le CLORA regroupe aujourd’hui 47 instituts de recherche et laboratoires. Date de création : 1991 Publications, activités : Le CLORA développe des actions de lobbying à intérêt commun et d’aide à la recherche de partenaires. Il assure une veille scientifique et technologique ainsi que la diffusion électronique de notes thématiques. Des réunions d’informations mensuelles, des séminaires et des journées thématiques sont organisés à Bruxelles. Objectifs : L’objectif de Clingendael, think tank néerlandais, est de promouvoir la compréhension des questions internationales, et particulièrement des thèmes de l’intégration européenne, des relations transatlantiques, de la sécurité internationale, des marchés de l’énergie, de la diplomatie et des organisations inter-gouvernementales. Contacts : • 8 avenue des Arts, 1210 Bruxelles, Belgique • Tél. +32 [0]2 506 88 64/65 • Adresse électronique : [email protected] • Site Internet : http://www.clora.net Statuts : ASBL Collectif EuropaNova Date de création : 1983 Objectifs : Le Collectif EuropaNova rassemble des Européens de 20 à 40 ans souhaitant réfléchir et agir pour rapprocher l’Europe des citoyens en suivant cette ligne : “comprendre, expliquer, agir”. L’objectif est de mener des actions concrètes pour sensibiliser progressivement une génération de citoyens intéressés par la construction européenne, sans pour autant être des militants ou des spécialistes. Direction : • Hans van der Broek, Bureau des gouverneurs • Alfred van Staten, Bureau exécutif Publications, activités : La principale activité de Clingendael est la recherche : la fondation, qui compte 25 chercheurs permanents, publie des études en néerlandais et en anglais, organise des cours et des programmes de formation. La fondation a aussi une activité d’expertise et de conseil, pour le gouvernement et le parlement néerlandais. Date de création : 2002 Direction : • Guillaume Klossa, Président • Elvire Fabry, vice-Présidente Publications, activités : EuropaNova organise des rencontres et des conférences-débats avec de jeunes leaders européens, qui ont lieu à l’Assemblée Nationale, sous le parrainage de Pierre 183 Lequiller, Président de la Délégation pour l’Union européenne. Le collectif participe au débat public à travers des articles d’opinion. Guillaume Klossa et Elvire Fabry sont les auteurs de différentes tribunes et articles de presse. Boîte à outils / TransEuropeExperts Guide 2007 Contacts : • 42 rue de Saintonge, 75003 Paris, France • Tel. G. Klossa : + 33 [0]6 72 96 31 11 • Tel. E. Fabry : + 33 [0]6 14 68 31 46 • Adresse électronique : [email protected] Délégation des Barreaux de France Objectifs : La Délégation des Barreaux de France [DBF] est le bureau bruxellois du Barreau de Paris, de la Conférence des Bâtonniers et du Conseil National des Barreaux. La DBF assure le soutien et l’information des avocats français en droit communautaire, par le biais de publications et de formations. Elle mène une action de représentation et de défense des intérêts des avocats français auprès des Institutions. Date de création : 1993 Confrontations Europe Direction : Dominique Voillemot, Président Objectifs : Confrontations Europe, créé par Michel Rocard, Jean-Pierre Brard, Philippe Herzog, Jean-Christophe le Duigou et Jean Peyrelevade, est à la fois un think tank, un lobby d’influence et un mouvement de démocratie participative. Ce mouvement a trois principaux objectifs : informer et impliquer les citoyens dans la construction européenne, permettre une interface entre la société civile européenne et les institutions et apporter une contribution au développement d’une Europe élargie. Publications, activités : La DBF organise plusieurs types de manifestations : Entretiens Communautaires et séminaires Ecoles ou à la carte. Elle publie un bulletin d’information hebdomadaire, “L’Europe en bref”, et un trimestriel d’information sur l’actualité communautaire, “L’observateur de Bruxelles”. Statuts : ASBL Date de création : • 1991 [Paris] • 2004 [Bruxelles] Direction : • Philippe Herzog, Président • Claude Fischer, Secrétaire Générale Publications, activités : Confrontations Europe organise des débats publics à Bruxelles et à Paris, ainsi que des colloques dans différentes capitales européennes. Elle anime un “Club de Lisbonne” qui réunit des parlementaires européens. Neuf groupes de travail thématiques se réunissent régulièrement. Confrontations Europe publie une revue trimestrielle “La Lettre de Confrontations Europe”, tirée à 25000 exemplaires, une brochure bi-annuelle “L’Option de Confrontations Europe” et une lettre électronique mensuelle “Interface”. Contacts : • Avenue de la Joyeuse Entrée 1, 1040 Bruxelles, Belgique • Tél. +32 [0]2 230 83 31 • Adresse électronique : [email protected] • Site Internet : http://www. dbfbruxelles.com Deutsche Gesellschaft für Auswärtige Politik [DGAP] Objectifs : La DGAP est un think tank orienté vers la politique étrangère allemande qui cherche à apporter une meilleure compréhension des enjeux internationaux. La DGAP sert également de plate-forme aux personnalités publiques étrangères qui désirent s’adresser au public allemand, à travers leurs analyses de la politique internationale. L’institut de recherche de la DGAP développe une approche pluridisciplinaire et oriente ses recherches vers les relations transatlantiques, l’Europe, les zones régionales stratégiques et les défis globaux. Statuts : Organisme d’intérêt général Date de création : 1955 Contacts : • 8, Avenue des Arts, 1000 Bruxelles, Belgique • Tél. +32 [0]2 506 88 61 • 227, boulevard Saint Germain, 75007 Paris, France • Tél. +33 [0]1 43 17 32 83 • Adresse électronique : [email protected] • Site Internet : http://www.confrontations.org 184 Direction : Dr. Arend Oetker, Président Publications, activités : La DGAP publie une revue mensuelle “Internationale Politik” [regroupées annuellement dans le “Jahrbuch Internationale Politik”], le baromètre de la CEI et les contributions de ses chercheurs. Elle dispose d’un portail Internet [weltpolitik.net], qui propose des analyses détaillées de politique étrangère. Elle organise régulièrement deux forums de discussion, le “Berliner Forum Zukunft” et le “Forum Europäische Aussen-und Sicherheitspolitik” et dispose d’un important centre de documentation. East West Institute [EWI] Objectifs : L’East West Institute est une institution americanoeuropéenne qui cherche à promouvoir la paix et la sécurité internationale, particulièrement dans les pays d’Europe de l’Est. L’EWI s’appuie sur un large réseau de décideurs, d’experts politiques et de personnalités issues d’organisations internationales ou du secteur privé. Il est implanté à Bruxelles, Dubrovnik, Kaliningrad, Moscou, New York, Nis [Serbie - Monténégro], Prague et St Petersbourg. Statuts : Institution indépendante et sans but lucratif Date de création : 1981 Direction : John E. Mroz Publications, activités : Les projets menés par l’EWI s’articulent en plusieurs programmes. • Le Global Security [GS] se donne pour mission de favoriser la coopération économique et d’étendre les valeurs de démocratie et de marché. • Le Private Sector Initiative [PSI] a pour mission de renforcer la compétitivité des pays d’Europe de l’est et d’Eurasie en accompagnant le secteur privé. • Le Regional and Transfrontier Cooperation [RTCF] traite des menaces transfrontalières existant entre l’UE élargie et sa périphérie, particulièrement celles héritées de l’éclatement de l’ex-URSS. Contacts : • 95 avenue Milcamps, 1030 Bruxelles, Belgique • Tél. + 32 [0]2 743 46 10. • Adresse électronique : [email protected] • Site Internet : http://www.ewi.info Eur-Ifri Objectifs : Eur-Ifri est la branche européenne de l’Institut français des relations internationales. Sa mission est d’apporter “un point de vue européen sur l’Europe”, avec un intérêt particulier pour les questions du fonctionnement des institutions, du déficit démocratique, des conséquences de l’élargissement et de la mondialisation. L’Eur-Ifri se définit comme une boîte à idée à but non lucratif, dont l’objectif est de contribuer à la biodiversité de la pensée politique à Bruxelles afin de stimuler le débat politique et d’alimenter le processus décisionnel dans les institutions. Statuts : ASBL Date de création : 2005 Direction : Pierre Defraigne Boîte à outils / TransEuropeExperts Guide 2007 Contacts : • Rauchstrasse 17-18, 10787 Berlin, Allemagne • Tél. : +49-30 254 231-0 • Adresse électronique : [email protected] • Site Internet : http://www.dgap.org Publications, activités : Eur-Ifri développe des programmes de recherche, en s’appuyant sur l’expertise de l’Ifri mais aussi de plusieurs centres européens [régime politique, identité européenne et droits des citoyens, gouvernance économique et modèle social, politique extérieure]. Eur-Ifri organise chaque mardi, un déjeunerdébat sur un thème d’actualité, faisant intervenir un fonctionnaire des institutions ou une personalité de la société civile. Il organise des ateliers et conférences sur les affaires courantes et les questions à plus long terme de l’Union européenne. Eur-Ifri diffuse l’information et fournit des commentaires politiques à travers sa page web et la publication de documents de travail. Contacts : • 22-28 avenue d’Auderghem [5th floor], 1040 Bruxelles, Belgique • Tél. + 32 [0]2 238 51 14 • Adresse électronique : [email protected] • Site Internet : http://www.ifri.org Europartenaires Objectifs : Créé par Elisabeth Guigou et Jean-Noël Jeanneney, Europartenaires souhaite redonner du sens à la construction européenne et à redéfinir les rôles des acteurs sociaux et politiques. Face à la globalisation, Europartenaires soutient l’idée d’une Europe forte, capable de développer une action collective, qui assure le volontarisme politique, la participation civique, le dynamisme économique et la solidarité. Statuts : ASBL Date de création : 1994 Direction : • Elisabeth Guigou • Jean-Noël Jeanneney Publications, activités : Europartenaires organise diverses manifestations : le Cercle [3/an], un petit déjeuner autour d’une personnalité européenne et des responsables du monde politique, culturel, économique et social ; les Entretiens, une rencontre mensuelle autour d’un invité d’honneur, qui met en perspective les questions d’actualité de la société européenne ; les rencontres européennes, ainsi qu’un colloque politique en juin et culturel en mars. Europartenaires publie une lettre d’information qui donne la parole à deux personnalités européennes, ainsi que les actes des colloques et différents articles. Des groupes de travail formulent des propositions politiques et des analyses, leurs rapports étant transmis aux responsables politiques, économiques et sociaux, ainsi qu’aux relais d’opinion. 185 Boîte à outils / TransEuropeExperts Guide 2007 Contacts : • 44 rue de la Clé, 75005 Paris, France • Tél. + 33 [0]1 40 51 05 04 • Adresse électronique : [email protected] • Site Internet : http://www.europartenaires.net Contacts : • Centre de coordination [Bruxelles], Anthony Teasdale • Tél. +32 [0]2 284 16 78 • Adresse électronique : [email protected] • Site internet http://www.europeanideasnetwork.com Europe 2020 European Policy Centre [EPC] Objectifs : Europe 2020 se présente comme un institut européen d’anticipation politique. Son objectif est d’œuvrer pour la démocratisation de l’Union européenne, ce qui passe par un travail d’anticipation sur l’évolution politique et institutionnelle de celle-ci, ainsi que par la production et la diffusion de recommandations stratégiques opérationnelles. Objectifs : EPC, think-tank indépendant à but non lucratif, est l’un des plus actif à Bruxelles. Il délivre au public et à ses membres une information rapide et de qualité, ainsi que des analyses sur les questions d’actualité européenne. Statuts : ASBL Date de création : 1996 Date de création : 1998 Direction : • Hans Martens, directeur général • Fraser Cameron, directeur des études • John Palmer, directeur politique Direction : Georg Hessler Statuts : ASBL Publications, activités : Europe 2020 structure son action autour de quatre axes d’intervention : • l’information, avec la réalisation d’une revue de presse et du “Newropean Magazine” ; • la réflexion, avec la tenue de séminaires et la production de rapports et de recommandations ; • l’organisation de débats ; • la formation. Publications, activités : EPC travaille surtout sur les thèmes d’actualité et diffuse ses rapports et documents de travail sur son site internet et sur papier. Il donne au grand public les instruments pour comprendre le jeu décisionnel européen, mais aussi pour élaborer des propositions sur la scène européenne. Il organise de nombreuses conférences et des briefings politiques, donnant la parole à des acteurs publics nationaux et européens. Contacts : • 16 rue Fontaine, 75009 Paris, France • Tél. + 33 [0]1 48 78 50 44 • Adresse électronique : [email protected] • Site internet http://www.europe2020.org Contacts : • Résidence Palace, 155 rue de la Loi, 1040 Bruxelles, Belgique • Tél. +32 [0]2 231 03 40 • Adresse électronique : [email protected] • Site internet http://www.epc.eu European Ideas Network European Policy Forum Objectifs : L’EIN est un ensemble pan-européen de think tanks parrainé par le groupe PPE-DE au Parlement européen. Ce réseau rassemble 500 membres [parlementaires et politiques de centredroit, personnes issues du monde des affaires, universitaires et journalistes]. Il entend promouvoir un nouveau courant de pensée sur les sujets clés que doivent affronter les Etats-membres. Objectifs : European Policy Forum est un think tank britannique qui propose une réflexion sur les politiques européennes et les relations internationales, afin d’apporter des idées nouvelles dans les domaines de l’économie, des médias, de la finance et des questions institutionnelles. Statuts : ASBL Date de création : 2002 Date de création : 1992 Direction : James Elles, Président Publications, activités : Les membres de l’EIN participent chaque année à une université d’été qui se tient dans un Etat-membre différent. Il organise des conférences et séminaires à travers l’Europe et prône une utilisation accrue des nouvelles technologies et d’internet afin de favoriser les échanges d’idées. 186 Direction : • Graham Mather, Président • Franck Vibert, Directeur Publications, activités : L’EPF publie de nombreuses études sur les politiques, la finance et les médias européens. European Policy Institute [EPIN] Objectifs : L’EPIN est un réseau regroupant plus de 35 think tanks et instituts politiques européens dans 28 pays européens [Etats membres de l’Union européenne ou candidats]. Son objectif est de participer à la réflexion sur le futur de l’Europe et de permettre un accès aux différents débats nationaux. Il s’agit de promouvoir une discussion pan-européenne autour des questions clés auxquelles fait face l’Union européenne et de fournir une information la plus exhaustive possible quant à ses développements politiques. Statuts : ASBL Date de création : 2002 Publications, activités : L’EPIN coordonne des recherches conjointes, la publication d’analyses et de commentaires, ainsi que leur diffusion [vers les politiques, les officiels, les médias, le monde des affaires, les syndicats et les ONG]. Il organise des réunions et séminaires afin d’encourager débats et discussions. Contacts : • Adresse électronique : [email protected] • Adresse électronique : [email protected] • Site internet http://www.epin.org propositions alternatives, ainsi que par l’émergence d’alliances citoyennes. La fondation peut promouvoir des idées et des propositions via les éditions Charles Léopold Mayer, et par la création d’espaces de débats et de formation. Contacts : • 38 rue Saint-Sabin, 75011 Paris, France • Tél. +33 [0]1 43 14 75 75 • Adresse électronique : [email protected] • Chemin de Longeraie 9, 1006 Lausanne, Suisse • Tél. +41 [0]21 342 50 10 • Adresse électronique : [email protected] • Site internet http://www.fph.ch Boîte à outils / TransEuropeExperts Guide 2007 Contacts : • 125 Pall Mall, London SW1Y 5EA, Royaume-Uni • Tél. +44 2078397565 • Adresse électronique : [email protected] • Site internet http://www.epfltd.org Fondation Jean Jaurès Objectifs : L’ambition de la fondation Jean Jaurès est d’incarner le premier think-tank à la française. Cette fondation politique a pour but de favoriser l’étude de l’histoire du mouvement ouvrier et du socialisme international, de promouvoir les idéaux démocratiques par le débat des idées et la recherche, de mener des actions de coopération économique, culturelle et politique concourant à l’essor du pluralisme et de la démocratie dans le monde. Une ouverture européenne est encouragée depuis 2000 et la mise en place de nouveaux groupes de travail par Dominique StraussKahn, Président du Conseil d’orientation : il s’agit de participer, créer et initier le débat au sein de la social-démocratie française et européenne. Statuts : Fondation d’utilité publique Date de création : 1992 Direction : Pierre Mauroy, Président Fondation Charles Léopold Mayer pour le progrès de l’Homme Objectifs : La Fondation s’engage à contribuer aux mutations à long terme de nos sociétés. Pour cela, elle promeut l’émergence d’une communauté mondiale pour assumer les interdépendances entre les sociétés, ainsi qu’entre l’humanité et la biosphère à l’échelle de la planète. Il s’agit de pallier l’absence actuelle de régulations politiques mondiales. Les trois mutations prioritaires sont l’invention de nouvelles formes de gouvernance, l’adoption de principes éthiques communs, la transformation des modes de vie, de production et d’échanges. Publications, activités : La fondation organise des petitsdéjeuners débats, des colloques et des séminaires. Elle publie les “Notes de la Fondation Jean-Jaurès”, une lettre mensuelle et une newsletter électronique hebdomadaire. Contacts : • 12 Cité Malesherbes, 75009 Paris, France • Tél. +33 [0]1 40 23 24 00 • Adresse électronique : [email protected] • Site internet http://www.jean-jaures.org Statuts : Fondation de droit suisse Fondation pour l’innovation politique [FONDAPOL] Date de création : 1982 Objectifs : La Fondation, financée jusqu’à l’été 2005 par l’UMP, a pour objectif de stimuler et nourrir la réflexion politique, d’analyser et prévoir les évolutions du monde de demain. Elle rassemble au sein de ses instances plus de cent personnalités issues de différents pays. Direction : Françoise Astier Publications, activités : L’action de la fondation se définit par l’élaboration collective, la mise en débat et la production de 187 Statuts : Association d’utilité publique Date de création : 2004 Boîte à outils / TransEuropeExperts Guide 2007 Direction : • Frank Debié, Directeur général • Jean-Claude Paye, Président du Conseil de surveillance • François Ewald, Président du Conseil scientifique Publications, activités : La Fondation organise des rencontres, des colloques internationaux, et des séances de formation. Ses équipes réalisent des études et analyses sur des sujets transversaux, en réunissant de petites “task forces” qui tentent de trouver des solutions politiques pouvant répondre aux évolutions. Enfin, la Fondation encourage, commande et synthétise des travaux. Elle publie : des Notes [textes courts contenant des publications politiques] ; des Etudes, des Cahiers du débat [travaux réalisés en France ou à l’étranger, publiés du fait de leur intérêt pour le débat public. Contacts : • 87 rue Royale, 1000 Bruxelles, Belgique • Tél. +32 [0]2 209 62 10 • Adresse électronique : [email protected] • Site internet : www.madariaga.org Fondation pour la Recherche Stratégique Objectifs : La Fondation pour la Recherche Stratégique s’attache à analyser les débats stratégiques et l’évolution des doctrines de défense et de sécurité dans le monde. Elle se consacre ainsi essentiellement à la recherche dans le domaine politico-militaire et à l’aide à la décision, sous la forme d’études et de consultance auprès des pouvoirs publics. Statuts : Fondation reconnue d’utilité publique Date de création : 1990 Direction : G. Schlumberger Contacts : • 53 Quai d’Orsay, 75007 Paris, France • Tél. + 33 [0]1 47 53 67 00 • 6 Rond Point Schuman, 1040 Bruxelles, Belgique • Tél. +32 [0]2 234 77 63 • Adresse électronique : [email protected] • Site internet http://www.fondapol.org Fondation Madariaga Objectifs : La fondation européenne Madariaga a été créée en 1998 par d’anciens élèves du Collège d’Europe, pour traduire de manière pratique le potentiel d’analyse et de réflexion sur l’intégration européenne qu’ils représentent. Elle porte le nom du fondateur du Collège d’Europe, Salvador de Madariaga, homme politique espagnol et européen visionnaire. Contacts : • 27 rue Damesme, 75013 Paris, France • Tél. +33 0[1] 43 13 77 77 • Adresse électronique : [email protected] • Site internet http://www.frstrategie.org Statuts : Fondation européenne Fondation Robert Schuman Date de création : 1998 Objectifs : La fondation Robert Schuman a contribué à la consolidation de l’axe franco-allemand. Elle lance de nombreuses initiatives afin d’améliorer le modèle démocratique européen. Elle accompagne et établit des liens étroits avec les nouveaux entrants, les futurs candidats à l’adhésion et les pays voisins de l’Union européenne. Elle organise des débats à Bruxelles en partenariat avec “Friends of Europe”. Direction : • Javier Solana, Président • Jean-Luc Dehaene, Vice-Président Publications, activités : La fondation Madariaga développe des programmes portant sur deux thèmes principaux : la santé et la prévention des conflits. Elle assure une mission d’information en direction d’un large public grâce à l’organisation de conférences sur des thèmes d’actualité européenne ["les mardis de l’Europe"], de séminaires de formation et la diffusion de publications. Elle publie un rapport d’activité annuel, des études, ainsi qu’une newsletter deux fois par an, le "College of Europe News", en français et en anglais. 188 Publications, activités : La FRS organise des journées d’études et des conférences, en français et en anglais. Elle publie les travaux de chercheurs pluridisciplinaires, dans les collections Universalis, le tour du sujet, et Perspectives stratégiques [en collaboration avec L’Harmattan]. Dans ses travaux, la FRS couvre 3 grands domaines : • les politiques et doctrines de défense et sécurité • les enjeux technologiques et de sécurité • la nature des crises et des conflits. Statuts : Fondation politique d’utilité publique Date de création : 1992 Direction : • Jean-Dominique Giuliani, Président • Pascale Joannin, Directeur général Contacts : • 29 Boulevard Raspail, 75007 Paris, France • Tél. +33 [0]1 53 63 83 00 • Adresse électronique : [email protected] • Rond-Point Schuman 6, 1040 Bruxelles, Belgique • Tél. + 32 [0]2-2347826 • Adresse électronique : [email protected] • Site internet http://www.www.robert-schuman.org Loos et Adrien Zeller, son nom fait référence à Charlemagne et à Johann Carolus, rédacteur du premier journal européen [1605]. Les débats et travaux du forum s’organisent autour de deux thèmes : un débat interdisciplinaire et trans-politique sur l’Europe, et la stratégie économique inter-régionale. Boîte à outils / TransEuropeExperts Guide 2007 Publications, activités : La fondation participe au développement et à l’avenir de l’Europe par la tenue de conférences et de rencontres internationales. Elle organise des séminaires de formation pour les jeunes générations des pays d’Europe centrale. Elle favorise et finance la création de centres de recherche européens, et stimule le débat par les travaux menés par ses chercheurs. Elle publie la collection des “Notes”, qui portent sur les thèmes d’actualité ou des problématiques de la vie publique replacées dans leur perspective européenne. Elle dirige une collection sur l’Europe aux éditions Albin Michel, et publie chaque année une étude de l’opinion européenne. Date de création : 2005 Direction : Henri de Grossouvre Publications, activités : Les recherches du Forum Carolus se structurent autour de trois axes : économie et technologie, culture et politique, sécurité et défense. Il publie des articles, des prises de position et organise des colloques et des débats sur l’avenir de l’Europe. Contacts : • Parc d’Innovation • 9, boulevard Gonthier d’Andernach 67400 Illkirch-Graffenstaden • Tél. +33 [0]3 88 24 77 67 • Adresse électronique : [email protected] • Site internet http://www.forum-carolus.org Foreign Policy Centre [FPC] Objectifs : Le Foreign Policy Centre est un think-tank créé par Tony Blair pour développer une vision d’un ordre international basé sur la justice et le respect du droit. L’objectif est de développer des politiques innovantes qui favoriseraient : les solutions multilatérales aux problèmes internationaux, la bonne gouvernance et la démocratie, les partenariats entre les secteurs publics et privés...Dans le domaine européen, les thèmes de recherche sont orientés vers l’Euro, la globalisation, les relations transatlantiques et la démocratie. Forum Europe Objectifs : Forum Europe se décrit comme une “plate-forme neutre de débat” sur les questions d’économie et de politiques européennes. Il conseille le monde des affaires, des institutions et des gouvernements. Statuts : ASBL Date de création : 1989 Direction : Stephen Twigg Direction : Giles Merritt Publications, activités : FPC produit une série de publications sur des sujets allant du futur de l’Europe et la sécurité internationale à l’identité et le rôle des acteurs non-étatiques dans la prise de décision. Il organise de nombreuses rencontres entre ONGs, think tanks, gouvernements, entreprises, ainsi que des conférences. Il édite un magazine, “Global Thinking”, qui traite de sujets de politique étrangère. Contacts : • The Mezzanine Floor, Elizabeth House, 39 York Road, London SE1 7NQ, Royaume-Uni • Adresse électronique : [email protected] • Site internet http://www.fpc.org.uk Publications, activités : Forum Europe organise des conférences internationales et des tables rondes. Il publie les actes de ces conférences ainsi que des travaux de recherche, et met en place des réseaux de relations avec la presse. Contacts : • La Maison de l’Europe, Bibliothèque Solvay, 137 rue Belliard, 1040 Bruxelles, Belgique • Tél. +32 [0]2 736 14 30 • Adresse électronique : [email protected] • Site internet http://www.forum-europe.com France République Forum Carolus Objectifs : Le Forum Carolus est un laboratoire d’idées qui a l’ambition de faire de Strasbourg un lieu privilégié de discussion des questions stratégiques européennes. Initié par François Objectifs : France République est un mouvement qui travaille sur des questions de citoyenneté. Il compte une Commission Génération Europe, espace de réflexion et de débat en vue d’approfondir et de consolider la construction européenne. 189 Boîte à outils / TransEuropeExperts Guide 2007 Date de création : 1992 Friedrich Naumann Stiftung Direction : • Laurent Hénard • J-A. Tsimaratos [Génération Europe] Objectifs : La fondation Friedrich Naumann, think tank allemand, est aussi appelée “Institut des politiques libérales”. Elle a pour but d’assurer le futur des idées libérales, en Allemagne et à l’étranger. Publications, activités : France République remplit une fonction de forum et propose à ses membres les travaux en ligne des différentes commissions. La Commission Génération Europe diffuse une lettre d’information, Zephyros, et publie des articles dans la presse. Statuts : ASBL Date de création : 1958 Direction : Dr. Otto Graf Lambsdorff, Président Contacts : • 10 place Vendôme, 75001 Paris, France • Adresse électronique : [email protected] • Site internet http://www.france-republique.org Friedrich Ebert Stiftung Objectifs : La Friedrich Ebert Stiftung existe en Allemagne depuis 1925. Cette fondation, proche du SPD, a ouvert des bureaux dans 70 pays d’Afrique, d’Asie, du Proche-Orient et d’Amérique latine, dans plus de 30 pays d’Europe occidentale et orientale, ainsi qu’aux Etats-Unis et au Japon. Elle cherche à développer un dialogue entre les forces démocratiques, afin d’équilibrer les intérêts et de résoudre les conflits. Elle soutient la démocratisation, le passage à l’économie de marché et l’émergence de la société civile. Publications, activités : L’action de la FNS repose sur deux piliers : l’éducation civique et le dialogue international. La fondation propose des “scholarship progams”, programmes d’aide pour étudiants étrangers et allemands sélectionnés. Elle organise divers évènements en Allemagne et à l’étranger. Des publications sont également diponibles en ligne, en langue allemande. La fondation apporte enfin son soutien à divers groupes, associations, et partis libéraux. Contacts : • 2 Karl Marx Strasse, 14482 Postdam-Babelsberg, Allemagne • Tél. +49 033170190 • Adresse électronique : [email protected] • Site internet http://www.fnst.de Friends of Europe / Les Amis de l’Europe Statuts : Fondation politique de droit allemand Date de création : • 1973 [bureau de Bruxelles] • 1984 [bureau de Paris] Direction : • Anke Fuchs [Allemagne] • Ernst Stetter [Bruxelles] • Winfried Veit [Paris] Objectifs : Friends of Europe encourage l’émergence de nouvelles idées sur le futur de l’Europe et cherche à élargir le débat européen en favorisant une approche moins technocratique des questions. Les moyens de communication les plus modernes sont utilisés afin que ce débat puisse s’installer ailleurs qu’à Bruxelles. Les deux principaux thèmes de réflexion sont la réforme du processus de prise de décision et les moyens d’améliorer l’information et la communication autour de l’Union européenne. Statuts : ASBL Publications, activités : Dans le cadre de son activité européenne, la Friedrich Ebert Stiftung organise, entre autre, des rencontres franco-allemandes, des colloques européens et des journées de réflexion, dans le but de répondre aux défis posés par l’intégration européenne. Elle édite les actes de ses colloques et conférences, une revue de politique internationale, Internationale Politik und Gesellshaft ainsi qu’une série de publications : Eurokolleg et Politikinformation Osteuropa. Contacts : • Rue Taciturne 38, 1000 Bruxelles, Belgique • Tél. +32 [0]2 234 62 80 • Adresse électronique : [email protected] • Site internet http://www.fes-europe.eu 190 Date de création : 1999 Direction : • Etienne Davignon, Président • Giles Merrit, Secrétaire général Publications, activités : Friends of Europe organise des conférences et des soirées débat, en français et en anglais. L’association publie des rapports d’analyse, des compte-rendus de débats et des documents de travail. Fundacion para el Analisis y los Estudios Sociales [FAES] Objectifs : FAES est une fondation libérale créée par le parti populaire espagnol, et dirigée depuis sa création par M. Aznar. Elle se veut un grand laboratoire d’idées et de programmes destinés à nourrir l’action politique du centre réformiste. Elle défend des valeurs de liberté, de démocratie et d’humanisme. Son objectif est de créer, de promouvoir et de diffuser des idées fondées sur la liberté politique, intellectuelle et économique. Statuts : Fondation privée Date de création : 2000 Direction : Gustavo Suarez Pertierra Boîte à outils / TransEuropeExperts Guide 2007 Contacts : • Bibliothèque Solvay, Leopold Park, Rue Belliard 137, 1040 Bruxelles, Belgique • Tél. +32 [0]2 737 91 45 • Adresse électronique : [email protected] • Site internet http://www.friendsofeurope.org Publications, activités : Elcano organise de nombreuses conférences, tables rondes, séminaires et forums bilatéraux. Il produit des travaux d’analyse [ARIs] et publie trois sondages d’opinion sur les grandes questions internationales annuels [BRIE] ainsi qu’un bulletin présentant des questions d’actualité des relations internationales et des analyses de fond. Contacts : • C/ Principe de Vergara 51, 28006 Madrid, Espagne • Tél. +34 91 781 6770 • Adresse électronique : [email protected] • Site internet http://www.realinstitutoelcano.org Statuts : Fondation privée sans but lucratif Géostratégies 2000 Date de création : • 1989 • 2003 : réunion avec 4 organisations liées au parti populaire Direction : José Maria Aznar Publications, activités : FAES organise des forums de discussion, des séminaires, des conférences et des formations. Elle publie une collection d’ouvrages, divers papiers politiques sur son site [dont l’un sur les conséquences du non français à la constitution européenne], une revue politique, Cuadernos de Pensamiento Politico. Elle développe des relations avec de nombreux autres think-tanks en Europe, aux Etats-Unis et en Amérique latine. Objectifs : Géostratégies 2000 regroupe des personnes privées et morales [essentiellement des associations d’anciens élèves des grandes écoles, comme Sciences Po, l’Ecole de l’Air, Centrale, l’Essec, l’IRIS ou Polytechnique et des instituts de réflexion]. L’association est apolitique et se veut un espace de liberté pour des discussions collectives, entre ses membres et des personnalités politiques, administratives, diplomatiques, économiques, sociales, culturelles, nationales et internationales. Géostratégies s’intéresse particulièrement à la construction de l’Union européenne, au rôle de la France dans le monde et aux effets de la mondialisation. Statuts : Association loi 1901 Contacts : • C/ Juan Bravo 3C 7°, 28006 Madrid, Espagne • Tél. + 34 91 576 68 57 • Adresse électronique : [email protected] • Site internet http://www.fundacionfaes.org Date de création : 1999 Fundacion Real Instituto Elcano Publications, activités : Géostratégies 2000 édite une lettre interne et des articles. L’association prend part à des colloques et organise des petits déjeuners débats autour de personnalités politiques, dirigeants d’entreprises, universitaires... Pour l’année 2005, ces débats ont particulièrement traité de thèmes européens. Objectifs : Cet institut espagnol d’analyse des relations internationales est un forum de débat et de réflexion où sont défendues les idées de paix dans les relations internationales, de coopération économique, de solidarité et de tolérance entre les Etats et les peuples, le respect des droits de l’homme et l’appui au processus de démocratisation. Veillant aux intérêts espagnols dans le monde, il se compose de membres issus du monde politique, universitaire, administratif et de l’entreprise qui produisent des rapports et analyses destinés aux décideurs politiques. Il est financé en partie par le gouvernement espagnol et par quelques grandes entreprises. Direction : • Serge Rechter, Président • Laurence Dors [EADS], vice-présidente • Général Bertrand de Lapresle, vice-président Contacts : • 3 square du Roule, 75008 Paris, France • Tél. + 33 [0]1 45 63 68 74 • Adresse électronique : [email protected] • Site internet http://www.geo2000.org 191 German Marshall Fund of the United States Boîte à outils / TransEuropeExperts Guide 2007 Objectifs : Le GMF cherche à renforcer la compréhension, la coopération et l’échange d’idées entre les Etats-Unis et l’Europe, dans l’esprit du Plan Marshall d’après-guerre. Il soutient des institutions et personnalités travaillant sur le thème des relations transatlantiques. Les recherches sont orientées vers l’économie politique, le renforcement des démocraties et la sécurité internationale. Le GMF a des bureaux à Washington, Paris, Bruxelles, Berlin, Ankara, Belgrade et Bratislava. Date de création : • 1972 • 2001 [Bruxelles] Contacts : • 33 rue Van Hoorde, 1030 Bruxelles, Belgique • Tél. +32 [0]2 241 84 20 • Adresse électronique : [email protected] • Site internet http://www.grip.org Groupe des Belles Feuilles Objectifs : Le groupe des Belles Feuilles est une association rassemblant de jeunes professionnels, français et étrangers, désireux d’approfondir l’étude des questions européennes. Le groupe est indépendant et libre de toute affiliation partisane. Le GBF a souhaité en 2005 orienter plus spécifiquement ses travaux sur le renouveau du lien entre l’Europe et les Etats-Unis. Direction : Craig Kennedy Statuts : Association loi 1901 Publications, activités : Le German Marshall Fund développe plusieurs programmes de recherche, qui, à Bruxelles, portent plus particulièrement sur les relations entre les Etats-Unis et l’Union européenne, les échanges et le développement, la coopération dans la région du grand Moyen Orient et de la Mer Noire. Il publie de nombreux articles et rapports d’experts, et organise des colloques, conférences et séminaires. Il publie également chaque année en septembre le sondage d’opinion publique Transatlantic Trends et octroie des subventions aux chercheurs. Contacts : • Transatlantic Center, Résidence Palace, Rue de la Loi 155, 1040 Bruxelles • Tél. +32 [0]2 235 22 25 • Adresse électronique : [email protected] • Site internet http://www.gmfus.org Groupe de Recherche et d’Information sur la Paix et la Sécurité [GRIP] Direction : • Vincent Schächter, Président • J-C. Boulanger, Secrétaire Général Publications, activités : Le groupe des Belles Feuilles se compose de groupes de travail thématiques. Il organise des conférences, des petits déjeuners autour de personnalités. La création d’une “European tribune”, bi-hebdomadaire qui serait composée d’articles de quotidiens nationaux partenaires, est en projet. Elle permettrait l’émergence d’une opinion politique européenne. Un autre projet est celui de l’organisation de pôles universitaires européens. Contacts : • 64 rue Saint-Martin, 75004 Paris, France • Adresse électronique : [email protected] • Site internet http://www.gbf.net Objectifs : Le GRIP est un think tank belge spécialisé dans les questions de défense européenne. Il souhaite contribuer à la diminution des tensions internationales en informant citoyens et décideurs. Les trois domaines privilégiés sont : la prévention des conflits, le désarmement et l’amélioration de la maîtrise de l’armement. Hanns Seidel Stiftung Statuts : ASBL Statuts : ASBL Date de création : 1979 Date de création : 1987 Direction : Bernard Adam Direction : • Hans Zehetmair • Markus Russ [Bruxelles] Publications, activités : Le GRIP publie des ouvrages, des notes d’informations, des notes d’analyses et des documents de travail. Il diffuse une lettre d’information, “Les Nouvelles du Grip” et dispose d’un centre de documentation accessible au public. 192 Date de création : 1988 Objectifs : La Hanns Seidel Stiftung, fondation politique allemande proche de la CSU, entreprend des actions “au service de la démocratie, de la paix et du développement”. Elle a des bureaux à Washington, Moscou et Bruxelles. Publications, activités : La fondation possède cinq départements. L’Académie pour les politiques et questions d’actualité est un centre de recherche ainsi qu’un lieu de débat et de conférences. L’Institut d’éducation civique pour adultes organise des séminaires et ateliers de formation afin de développer l’intérêt citoyen pour les questions politiques. L’Institut des relations extérieures organise des conférences bilatérales et internationales à travers un réseau d’experts et de décideurs. L’Institut de coopération internationale monte des programmes dans les pays en voie de développement. Enfin, l’Organisation pour les étudiants aide des jeunes en provenance des pays en voie de développement à venir étudier en Allemagne. Le bureau de Bruxelles s’intéresse particulièrement à la réforme de l’Union européenne, à la politique extérieure de l’Union, à la promotion du dialogue Nord-Sud et à la consolidation des démocraties, particulièrement en Europe de l’Est. Institut Choiseul Contacts : • Résidence Palace, 155 rue de la Loi, 1000 Bruxelles, Belgique • Tél. + 32 [0]2 230 50 81 • Adresse électronique : [email protected] • Site internet http://www.hss.de Direction : Pascal Lorot Objectifs : La fondation Heinrich Böll est affiliée au parti Vert allemand. Elle soutient l’éducation politique et cherche à promouvoir l’engagement démocratique, l’activisme civique et écologique. Elle soutient également l’art et la culture, la science et la recherche, la démocratie, l’ouverture à l’immigration et le respect des différences. Cette fondation emploie 200 personnes et est financée par 350 membres. Boîte à outils / TransEuropeExperts Guide 2007 Heinrich Böll Stiftung Objectifs : L’Institut Choiseul pour la politique internationale et la géoéconomie est un centre français de recherche indépendant qui s’efforce de promouvoir une vision européenne des grands enjeux géopolitiques et économiques mondiaux. L’Institut se consacre à l’analyse des relations internationales, de la stratégie et des rapports de forces économiques, politiques et culturels internationaux. Il encourage les entreprises, les administrations et les individus à participer aux débats sur les questions internationales, et vise à favoriser une politique étrangère de l’Union européenne efficace et cohérente. Date de création : 2001 ex-Institut européen de géoéconomie Publications, activités : Ses activités se regroupent autour de quatre directions : la production d’études pour le compte d’organismes gouvernementaux et d’entreprises privées, l’organisation de colloques et de séminaires, la publication d’ouvrages de référence et la participation à la ligne éditoriale de 6 revues spécialisées en relations internationales. Contacts : • 16 rue de la Grange Batelière, 75009 Paris, France • Tél. + 33 [0]1 53 34 00 18 • Adresse électronique : [email protected] • Site internet http://www.choiseul.info Institut de l’Europe [groupe HEC] Statuts : Fondation politique indépendante Date de création : 1997 Direction : Birgit Laubach, Présidente Publications, activités : La fondation est très présente en Allemagne ainsi qu’à l’international sous forme de projets [200 dans 60 pays] tels que des programmes d’éducation [séminaires, publications...], des programmes de coopération dans les pays en voie de développement et des programmes d’aide aux étudiants, aux artistes et aux scientifiques. Contacts : • Bureau régional Europa, 15 rue d’Arlon, 1050 Bruxelles, Belgique • Tél. + 31 [0]2 743 41 05 • Adresse électronique : [email protected] • Site internet http://www.boell.be Objectifs : L’Institut de l’Europe a été créé par le groupe HEC afin de conforter sa dimension internationale et son ancrage européen. L’Institut pour l’Europe a pour ambition de fédérer un réseau relationnel international [décideurs politiques, dirigeants d’entreprises, chercheurs, responsables associatifs...]. Il s’attache aussi à réaliser et à promouvoir des projets d’études et de recherche appliquée. Date de création : 1992 Direction : • Noëlle Lenoir • Bertrand Moingeon Publications, activités : L’Institut pour l’Europe développe des programmes de formation multi disciplinaires consacrés à la problématique européenne. Il organise un cycle de conférencesdébats, les rencontres de l’Europe, ainsi qu’un évènement annuel, “Repenser l’Europe”, où un groupe de dirigeants d’entreprises, de journalistes, d’intellectuels et d’artistes originaires de différents continents travaillent durant une journée avec les représentants des principaux think-tanks européens. Les actes de cette journée sont publiés. 193 Boîte à outils / TransEuropeExperts Guide 2007 Contacts : • Anne-Laure Balderacchi • Tél. + 33 [0]1 44 09 34 15 • Adresse électronique : [email protected] Institut des relations internationales et stratégiques [IRIS] Objectifs : L’IRIS est un centre de recherche sur les questions stratégiques et les relations internationales. Centre d’expertise indépendant, en prise sur l’actualité, l’IRIS est aussi un lieu de dialogue et de réflexion entre responsables politiques, hauts fonctionnaires, industriels, militaires, experts et universitaires. L’objectif de l’institut est de mettre son expertise au service de la pédagogie et d’aider l’opinion publique à s’intéresser à l’actualité internationale pour mieux la comprendre. Direction : Charles-Ferdinand Nothomb Publications, activités : L’Institut organise des conférences et séminaires [Thés de Medea] rassemblant diplomates, députés, fonctionnaires et particuliers ayant un intérêt pour la région, dans le cadre d’un forum informel. Il met en place des entretiens entre experts, suivis de publications. Il organise tous les ans les Journées Bruxelloises de la Méditerranée, et des séminaires de jeunes diplomates européens et du monde arabe. Il exerce une activité de conseil, de formation et d’assistance. Il publie annuellement les Cahiers de Medea, et contribue au développement de Medeatrade, une plate forme de contact pour les entreprises. Contacts : • Avenue Louise 287, 1050 Bruxelles, Belgique • Tél. +32 [0]2 231 13 00 • Adresse électronique : [email protected] • Site internet : www.medea.be Date de création : 1990 Direction : Pascal Boniface Publications, activités : L’IRIS est reconnu pour ses activités de recherche et d’expertise. Il organise des conférences et séminaires : les rencontres stratégiques réunissent experts et élites décisionnelles [un cercle de réflexion sur l’Europe et son environnement géopolitique a été créé]. L’IRIS organise également des colloques grand public, comme “Les Journées européennes de Lille-Nord Pas de Calais”. L’institut diffuse une lettre d’information hebdomadaire, des Notes [mars 2006 - L’Europe et ses moyens de défense - Baromètre 2006]. Son site internet permet l’accès à une revue de presse thématique et à des notes de lecture. L’IRIS publie la revue internationale et stratégique [trimestrielle], l’année stratégique et la collection Enjeux stratégique. Enfin, l’IRIS développe une activité de formation professionnelle, et propose différents troisième cycles, l’un d’eux étant consacré aux Questions stratégiques européennes. Institut d’Etudes de Sécurité de l’Union européenne [IES-UE] Objectifs : L’Institut d’Etudes de Sécurité de l’Union européenne [IES-UE] a été créé par une action commune du Conseil, le 20 juillet 2001. Indépendant dans ses statuts et ses travaux, l’IES ne défend aucun intérêt national particulier. Son objectif est de contribuer à la formation d’une culture européenne commune en matière de sécurité, d’enrichir le débat stratégique et de promouvoir l’intérêt général de l’Union. L’IES contribue au développement de la PESC en assurant trois fonctions : la recherche et le débat sur les questions de sécurité ; une analyse prospective pour le Conseil et le Haut Représentant de l’UE ; le développement d’un dialogue transatlantique. Statuts : Agence autonome [2ème pilier] Date de création : 2001 Contacts : • Institut de Relations Internationales et Stratégiques • 2 bis, rue Mercoeur - 75011 PARIS • Tél. + 33 [0] 1 53 27 60 60 • Adresse électronique : [email protected] • Site internet : www.iris-france.org Institut Européen de Recherche sur la Coopération Méditerranéenne et Euro-Arabe [MEDEA] Objectifs : L’Institut Medea vise à favoriser le dialogue interculturel en incitant à la rencontre, au débat et en offrant un cadre d’analyse. Il s’agit de promouvoir la compréhension mutuelle et la tolérance réciproque. L’institut établit des liens et réseaux au service des acteurs politiques, économiques et académiques, diffuse une information plurielle au grand public et offre un accès aux institutions européennes et internationales basées à Bruxelles. 194 Direction : Nicole Gnesotto Publications, activités : Les activités de l’Institut sont orientées vers l’analyse et la production de recommandations. Les séminaires permettent d’élargir et d’approfondir la capacité analytique de l’Union. Ils regroupent des experts universitaires et des officiels, des praticiens et des responsables politiques, issus des 25 Etats membres, des pays candidats, mais aussi des Etats-Unis, du Canada et de tous les partenaires européens. Les “activités transatlantiques” s’organisent chaque année autour de deux conférences, l’une en Europe et l’autre en Amérique du Nord. Ces deux événements réunissent des experts et des responsables politiques européens et américains, afin d’enrichir mutuellement leurs approches respectives des questions de sécurité. Les débats font l’objet d’une publication. L’Institut publie des ouvrages ainsi que les Cahiers de Chaillot, rédigés par des experts extérieurs et les chercheurs de l’Institut, qui abordent les dossiers d’actualité Contacts : • 43 Avenue du Président Wilson, 75775 Paris Cedex 16, France • Tél. +33 [0]1 56 89 19 30 • Adresse électronique : [email protected] • Site internet : www.iss-eu.org Institut Montaigne Objectifs : L’Institut Montaigne regroupe des responsables d’entreprises, des universitaires, des experts et des représentants de la société civile issus des horizons et des expériences les plus divers. Il est un espace indépendant d’analyse et de réflexion, libre de toute contrainte politique ou économique, et se concentre sur trois axes de réflexion : la cohésion sociale, la modernisation de la sphère publique et les affaires internationales [où les questions européennes sont largement représentées]. Boîte à outils / TransEuropeExperts Guide 2007 de sécurité de l’Union. Les “occasional papers” diffusent les études des boursiers et des chercheurs invités à l’Institut, ainsi que les actes de certains séminaires et colloques organisés par l’IES. Enfin, l’Institut diffuse un Bulletin trimestriel contenant des informations sur ses activités et des commentaires sur l’actualité internationale L’Institut diffuse largement et gracieusement ses publications à plus de 3000 personnalités de la communauté stratégique internationale. Statuts : Association régie par la loi de 1901 Date de création : 2000 Direction : Claude Bébear Institut français des relations internationales [IFRI] Objectifs : L’Ifri est le principal centre indépendant de débat et de recherche sur les relations internationales en France. Ses programmes se caractérisent par une analyse de l’actualité menée par une équipe de chercheurs pluridisciplinaire, une identification des grandes tendances qui affecteront le système international de demain et la prise compte des évolutions à l’international pour les entreprises. L’Ifri joue un rôle important dans la “diplomatie intellectuelle”. Statuts : Association loi de 1901 Publications, activités : L’activité éditoriale se compose de quatre publications : les rapports, les notes [dont l’étude “Europe présence”], les amicus curiae [“L’Europe est la Turquie, mariage ou pacs ?”] et les parutions presse. L’Institut Montaigne organise tous les mois des “Libres Echanges”, qui sont l’occasion d’un travail de discussion et d’analyse d’un grand nombre de sujets d’actualité. Contacts : • 38 rue Jean Mermoz, 75008 Paris, France • Tél. +33 [0]1 58 18 39 29 • Adresse électronique : [email protected] • Site internet Site internet : www.institutmontaigne.org Date de création : 1979 Direction : Thierry de Montbrial Publications, activités : Les travaux de l’Ifri portent sur l’économie mondiale, le Maghreb et le Moyen-Orient, les relations transatlantiques, la Russie, la sécurité et la défense, ainsi que sur les questions européennes. Des centres de recherche consacrés à différentes régions du monde ont été montés. L’Ifri produit de nombreuses publications : Ramses [Dunod], la revue Politique étrangère, les Notes de l’Ifri, les Travaux et recherches de l’Ifri, et les Cahiers de l’Ifri. L’institut organise des débats, colloques, tables rondes et conférences, ainsi que des programmes spécifiques à destination des entreprises. Contacts : • 27 rue de la Procession, 75740 Paris cedex 15, France • Tél. +33 [0]1 40 61 60 00 • Adresse électronique : [email protected] • Site internet : www.ifri.org Institut Royal des Relations Internationales [IRRI-KIIB] Objectifs : L’IRRI-KIIB est une fondation belge donnant priorité à l’étude et au débat des matières relevant de l’Union européenne et de son intégration. En coopération avec le département des Affaires étrangères belge [dont il reçoit une aide financière et avec qui il entretient des liens étroits] et en partenariat avec la Fédération des Entreprises de Belgique, l’IRRI a pour objectif de stimuler les échanges d’informations et de points de vue sur des questions internationales, d’assurer l’interface entre les milieux concernés par les relations internationales et la société civile. L’IRRI se concentre sur l’étude de l’intégration européenne, et est attaché à son indépendance académique. Statuts : ASBL Date de création : 1947 Direction : Etienne Davignon Publications, activités : Les notes de conférences et les études sont disponibles sur Internet. L’IRRI publie les Egmont Papers qui visent à apporter une réflexion belge et européenne dans le 195 domaine de la politique internationale. L’institut publie la revue scientifique Studia Diplomatica depuis 1948 tous les deux mois. L’IRRI organise de nombreuses conférences et colloques de haut niveau. Statuts : ASBL Date de création : 2003 Direction : Jacques Raiman, Président Boîte à outils / TransEuropeExperts Guide 2007 Contacts : • 69 rue de Namur, 1000 Bruxelles, Belgique • Tél. +32 [0]2 223 41 14 • Adresse électronique : [email protected] • Site internet : www.irri-kiib.be Publications, activités : L’institut organise une fois par mois les “Rencontres Turgot”, à Paris ou à Bruxelles, qui sont liées à des problèmes économiques et politiques contemporains. Il emploie des chercheurs pour produire les “Etudes Turgot”, d’inspiration libérale. L’institut abrite enfin une école doctorale, afin de “favoriser l’émergence de nouveaux talents”. Institut Thomas More Objectifs : D’influence libérale, l’Institut Thomas More est un laboratoire d’idées, un centre de recherche et un relais d’influence. Implanté à Paris et à Bruxelles, lieu d’échange entre sphère publique, entreprises et milieux académiques, il cherche à influencer les centres de décision européens. L’Institut défend la subsidiarité, l’économie de marché et les “valeurs universelles qui sont l’héritage commun des pays européens”. Il développe trois principaux axes d’études : relations transatlantiques, nouvelles politiques de développement, identités européennes. Statuts : ASBL Date de création : 2003 Contacts : • 35 avenue Mac Mahon, 75017 Paris, France • Tél +33 [0]1 43 80 85 17 • Adresse électronique : [email protected] • Site internet : www.turgot.org International Crisis Group [ICG] Objectifs : L’ICG est un think tank orienté vers les questions de prévention et de résolution des conflits Son approche est fondée sur une analyse de terrain : 110 employés, dans 19 bureaux régionaux, sont répartis par zones à risque. L’ICG est financé par des gouvernements, des fondations caritatives, des sociétés et des donateurs privés. Direction : Cristian Boon Falleur, Président Statuts : Organisation indépendante sans but lucratif Publications, activités : L’Institut Thomas More publie et diffuse des notes d’analyse et d’information. Il organise des manifestations [séminaires internationaux, petits-déjeuners débats, séminaires fermés]. Multidisciplinaire par vocation, Il cherche à développer son réseau de chercheurs associés et les partenariats avec des think tanks européens, américains et internationaux. Contacts : • 9 rue d’Enghien, 75010 Paris, France • Tél + 33 [0]1 49 49 03 30 • Avenue Eugène Demolder 112, 1030 Bruxelles, Belgique • Tél + 32 [0]2 647 32 34 • Adresse électronique : [email protected] • Site internet : www.institut-thomas-more.org Institut Turgot Objectifs : Indépendant de tout parti politique et de tout groupe d’intérêt, l’Institut Turgot, think tank français, entend “jouer un rôle décisif dans la production et la défense des idées libérales en France et en Europe”. Il est construit sur le modèle de l’Institute of Economic Affairs [Londres] et est composé de chefs d’entreprises, de journalistes, d’hommes politiques et de membres actifs de la société civile. 196 Date de création : 2001 Direction : • Lord Patten of Barnes • Gareth Evans Publications, activités : L’ICG organise son action autour de recherches de terrain, effectuées par des équipes d’analystes. Il produit ensuite des rapports d’analyse, destinés aux décideurs politiques internationaux et rendus accessibles au public, qui contiennent des recommandations pratiques. Il publie un bulletin mensuel de 12 pages, le Crisis Watch, offrant une mise à jour régulière et succinte des situations de conflits les plus importantes. Les rapports et bulletins d’information sont largement diffusés par courrier électronique et version imprimée à de nombreux ministères des affaires étrangères et organisations internationales. L’ICG organise des conférences et des séminaires sur ces thèmes. Contacts : • 149 avenue Louise, niveau 24, 1050 Bruxelles, Belgique • Tél. + 32 [0]2 502 90 38 • Adresse électronique : [email protected] • Site internet : www.icg.org Objectifs : L’Isis est un organisme de recherche indépendant qui travaille à promouvoir la transparence dans les institutions de sécurité, à stimuler l’engagement parlementaire et à influer sur l’élaboration des politiques au sein de l’OTAN et de l’Union européenne par un dialogue inter-parlementaire et interinstitutionnel. Il s’agit aussi de permettre l’élaboration d’une position commune des membres sur la prévention des conflits, la gestion de crise, le maintien de la paix, le contrôle des armes et le désarmement. Contacts : • Via Angelo Brunetti 9, 00186 Rome, Italie • Tél. +39 06 3224360 • Adresse électronique : [email protected] • Site internet : www.iai.it Boîte à outils / TransEuropeExperts Guide 2007 International Security Information Service Europe [Isis] Istituto Bruno Leoni Objectifs : Du nom du juriste et philosophe libéral Bruno Leoni, ce think tank italien a l’ambition de devenir “la référence de la culture anti-étatiste en Italie”. Sa mission est d’étudier, de promouvoir et de diffuser les idées libérales en Europe. Statuts : ASBL Statuts : ASBL Date de création : 2001 Date de création : 2001 Publications, activités : L’Isis organise des conférences ainsi qu’un “European security contact group” au Parlement européen, pour promouvoir le dialogue entre parlementaires, membres des institutions et des gouvernements et société civile. Contacts : • Rue Archimède 50, 1000 Bruxelles, Belgique • Tél. + 32 [0]223 07 446 • Adresse électronique : [email protected] • Site internet : www.isis-europe.org Istituto Affari Internazionali Objectifs : L’IAI est un think tank italien traitant des questions internationales. L’objectif de l’institut est de promouvoir la démocratie et la justice sociale dans un cadre organisationnel supranational. Les principaux domaines de recherche sont : l’Europe, l’économie politique internationale, la Méditerranée et le Moyen-Orient, la défense et la sécurité, et les relations transatlantiques. Direction : • Sergio Ricossa • Alberto Mingardi • Carlo Lottieri Publications, activités : L’IBL publie des ouvrages et des études, ainsi que de nombreux articles dans la presse italienne et internationale. Il a fondé l’European Antitrust Watch, un observatoire de la Direction Générale concurrence de la Commission. Il organise des conférences et deux séminaires annuels dédiés à la pensée de Murray N. Rothbard et de Ludwig Von Mises. Contacts : • 12 Via della Consolata, 10122 Turin, Italie • Tél : +39 [0]11 070 2087 • Adresse électronique : [email protected] • Site internet : www.brunoleoni.it Istituto per gli Studi di Politica Internazionale [ISPI] Statuts : organisation à but non lucratif Date de création : 1965 Direction : Stefano Silvestri Publications, activités : L’IAI veut apporter une compréhension des questions politiques internationales basée sur des études, recherches, événements et publications. En plus de ses rapports et documents de travail, l’IAI publie une revue, “The International Spectator”, en langue anglaise, un rapport annuel “L’Italia e la politica internazionale”, ainsi que des monographies, les Cahiers de l’IAI. Il organise des séminaires et des conférences. Objectifs : L’ISPI est le plus ancien institut italien d’études internationales. Il se veut un point de référence scientifique impartial pour ceux qui s’intéressent aux problématiques internationales : représentants du monde politique, culturel, des affaires, des organisations internationales, de l’administration publique et des ONG. Statuts : Association de droit privé Date de création : 1934 Direction : Boris Biancheri Publications, activités : L’ISPI a mis en place plusieurs observatoires : Europe, Politique de voisinage, Sécurité et Etudes stratégiques, Chine. Ses programmes de recherche sont tournés 197 Boîte à outils / TransEuropeExperts Guide 2007 vers les politiques de l’Union européenne et le développement, la Turquie, le Caucase et l’Asie centrale, les pays du Golfe et l’Argentine. Un autre observatoire est dédié aux relations franco-italiennes et, en collaboration avec l’institut d’études politiques méditerranéenne [IEPM], un centre de recherche sur les questions politiques, économiques et culturelles de la région a été créé. L’institut publie des études, a une activité de formation et organise des conférences et tables rondes. du bureau de Bruxelles est de garder contact avec les institutions européennes et l’OTAN. Contacts : • Palazzo Clerici, Via Clerici 5, 20121 Milan, Italie • Tél : +39 02 86 33 131 • Adresse électronique : [email protected] • Site internet : www.ispionline.it Direction : Herr Weilemann Statuts : Fondation politique [loi allemande] Date de création : • 1956 • Ex-Société pour le travail d’éducation civique chrétien démocrate] Publications, activités : La fondation Konrad Adenauer soutient l’intégration européenne, l’entente internationale et promeut la coopération en matière de développement. La fondation organise des séminaires et des conférences, et publie en anglais et en allemand des articles et documents de travail. Kangaroo Group Objectifs : Le Kangaroo Groupe est un club de lobbying d’influence libérale, qui se définit lui-même comme un forum informel regroupant des politiques, des représentants des institutions et des partenaires sociaux. Il vise à lutter contre toutes les barrières subsistant à la libre-circulation des hommes, des marchandises, des capitaux et des services. Contacts : • Avenue de l’Yser 11, 1040 Bruxelles, Belgique • Tél. +32 [0]2 743 07 43 • Adresse électronique : [email protected] • Site internet : www.kas.de La Maison de l’Europe de Paris Statuts : ASBL Date de création : 1979 Direction : Karl von Wogau, Président Publications, activités : Le Kangaroo Group est surtout un forum de discussion, réservé à ses membres. Des débats sont organisés avec des représentants de la Commission, du Parlement et du Conseil, autour de l’actualité législative, avec des interventions de personnalités. Ses membres participent à des groupes de travail par secteur. Il publie une newsletter 4 fois par an. Contacts : • C/ Parlement Européen, EAS 260, rue Wiertz 60, 1047 Bruxelles, Belgique • Tél. +32 [0]2 284 46 66 • Adresse électronique : [email protected] • Site internet : www.kangaroogroup.org Konrad Adenauer Stiftung / Bureau de Bruxelles Objectifs : Cette fondation, liée au mouvement chrétiendémocrate allemand, met en œuvre des mesures d’éducation civique et politique, élabore des bases scientifiques servant à l’action politique, octroie des bourses et réalise des recherches relatives à l’histoire de la démocratie chrétienne. Elle soutient l’intégration européenne, l’entente internationale et promeut la coopération en matière de politique de développement. Le but 198 Objectifs : La Maison de l’Europe a pour objectif de permettre aux citoyens de vivre l’Europe au quotidien, en leur offrant des services [informations, conseils pratiques] et en favorisant les contacts avec les autres pays européens. Il s’agit également d’un lieu de conférence et de débat sur les grands dossiers européens. Statuts : Association reconnue d’utilité publique Date de création : 1956 Direction : Catherine Lalumière, Présidente Publications, activités : La Maison de l’Europe propose plusieurs activités : • Des conférences et débats sur l’actualité européenne et sur des questions de fond. • Des colloques et séminaires pour approfondir certaines questions. • Des manifestations ouvertes, auxquelles le grand public peut participer. • Un Bulletin d’actualité. Elle dipose également d’un site Internet, où l’on trouve des informations pratiques sur l’Europe. Contacts : • 35 rue des Francs Bourgeois, 75004 Paris, France • Tél. +33 [0]1 44 61 85 85 • Adresse électronique : [email protected] • Site internet : www.paris-europe.com Objectifs : La République des idées est une association qui se définit comme “un lieu de débat et d’échange au niveau européen et international”. Elle entend rendre compte des différents débats d’idées, afin de permettre aux citoyens d’avoir accès à l’ensemble de la réflexion européenne et internationale existante sur les questions d’actualités. Statuts : Association à but non lucratif Date de création : 2002 Direction : Pierre Rosanvallon, Président Publications, activités : La République des idées organise : • des rencontres, au moins une fois pas mois, autour d’une question d’actualité, d’une personnalité, d’un livre ; • des conférences, colloques et séminaires en France et à l’étranger réunissant des chercheurs, des experts et des décideurs. Elle dispose également d’un site Internet qui diffuse La vie des idées, un mensuel d’information internationale sur le débat d’idées, ainsi que des documents de travail. Contacts : • 31 rue Saint-Placide, 75006 Paris, France • Tél. +33 [0]1 45 44 94 75 • Adresse électronique : [email protected] • Site internet : www.repid.com Le Cercle de l’industrie Objectifs : Le Cercle de l’Industrie est un lieu de dialogue et d’échanges destiné aux grandes entreprises industrielles. Il rassemble une vingtaine de présidents de grandes entreprises françaises intervenant dans tous les secteurs industriels ainsi que des hommes politiques. Le Cercle de l’Industrie se distingue par sa spécificité industrielle, son engagement pour la construction européenne et son bipartisme politique. A cet égard, le Cercle de l’Industrie a pour vocation de participer à la réflexion sur la définition et l’articulation d’une nouvelle politique industrielle et d’une amélioration de la gouvernance économique en Europe. Il s’implique dans les propositions et débats des institutions européennes en la matière. Le Cercle de l’Industrie se mobilise sur des sujets horizontaux, en exerçant une vigilance particulière sur les questionsde concurrence,de commerce international, de recherche, d’innovation et d’infrastructures de transport terrestre, d’environnement et d’énergie. Statuts : Association loi 1901 Date de création : 1993 Direction : Denis Ranque Publications, activités : Le Cercle de l’Industrie organise régulièrement des rencontres de haut niveau autour d’une personnalité politique ou syndicale, française ou européenne qui permettent de relayer les positions défendues par les membres du Cercle et d’engager un dialogue constructif. Il prend également position commune sur certains sujets phares de l’actualité européenne, ce qui lui permet de nourrir le débat avec les institutions et de leur apporter la vision partagée par les industriels [la réforme de l’article 82 du traité CE, les brevets communautaires, la compétitivité externe]. Le Cercle de l’Industrie diffuse chaque mois à ses membres un bulletin d’actualités européennes qui met en perspective les développements relatifs au marché intérieur, au contrôle de la concurrence, au commerce international, aux transports et à l’environnement. Afin de rapprocher les étudiants du monde de l’entreprise, le Cercle de l’Industrie organise régulièrement des forums. Boîte à outils / TransEuropeExperts Guide 2007 La République des idées Contacts : • 5 rue Tronchet, 75008 Paris, France • Tél. + 33 [0]1 53 05 10 90 • 18, place Flagey B-1050 Bruxelles - Belgique • Tél. +32 2 64535 99 • Adresse électronique : [email protected] Ludwig Von Mises Institute Objectifs : Du nom de l’un des plus grands défenseurs de la théorie libérale, l’économiste autrichien Ludwig Von Mises, cet institut américain a pour objectif de défendre et promouvoir les théories libérales en s’opposant à l’interventionnisme étatique, défini comme “économiquement et socialement destructeur”. Il compte environ 250 membres. Statuts : ASBL Date de création : 1982 Direction : Llewellyn H. Rockwell Jr. Publications, activités : Le LVMI diffuse 7 périodiques, traitant de l’actualité économique, de la recherche et de l’institut. Il publie un journal quotidien ainsi qu’un grand nombre de documents de travail et périodiques en ligne. Il mène des activités de recherche en économie, en histoire et en philosophie. Il organise des séminaires et des conférences disponibles ensuite en format audio et video. Il met en place des “fellowship”, qui aident les meilleurs étudiants de l’Austrian School [dont est issu Ludwig Von Mises] dans leurs projets académiques et professionnels. Contacts : • 518 West Magnolia Avenue, Auburn, Alabama, 36832-4528 Etats-Unis • Adresse électronique : [email protected] • Site internet : www.mises.org 199 Mouvement Européen Belgique Boîte à outils / TransEuropeExperts Guide 2007 Objectifs : Le Mouvement européen Belgique est l’un des 41 conseils nationaux de mouvement européen [European Movement], qui rassemble associations et personnes désireuses d’agir en faveur de la construction européenne. Ce mouvement a pour objectif de contribuer à la réalisation d’une Europe unie à caractère fédéral, fondée sur le respect des droits de l’Homme et les principes démocratiques. Le mouvement européen Belgique s’attache à sensibiliser activement les citoyens et à promouvoir l’émergence d’une conscience européenne. des études qui permettent de faire le point sur les grands débats européens. Il publie “Le Courrier des Européens”, trimestriel consacré aux questions européennes. Contacts : • 95 rue de Rennes, 75006 Paris, France • Tél. + 33 [0]1 45 49 93 93 • Adresse électronique : [email protected] • Site internet : www.mouvement-europeen.org NDA [New Defence Agenda] Date de création : 1949 Conseil belge du mouvement européen Direction : Charles-Ferdinand Nothomb Publications, activités : Le Mouvement européen Belgique organise des débats publics et des week-end de formation à l’attention des élèves du secondaire. Il a mis en place un forum de discussion et publie une lettre d’information mensuelle. Divers partenariats sont organisés, de façon transfrontalière, avec d’autres conseils nationaux ou organisations membres. Contacts : • 65 avenue d’Auderghem, 1040 Bruxelles, Belgique • Tél. +32 [0]2 231 06 22 • Adresse électronique : [email protected] • Site internet : www.mouvement-europeen.be Objectifs : New Defence Agenda est un forum où sont débattues les questions relatives à l’avenir de la politique de défense européenne et de la coopération transatlantique dans ce domaine. Des représentants de l’OTAN, des institutions européennes, des industriels, des universitaires, des journalistes et des politiques y échangent leurs vues [Jaap de Hoop Scheffer, Benita Ferrero Waldner, Javier Solana ou Franco Frattini comptent parmi les membres]. NDA est également au centre d’un réseau de think tanks européens spécialisés dans les questions de défense. Statuts : ASBL Date de création : 2002 Direction : • Eduardo Serra, Président • Giles Merritt, Directeur Mouvement Européen France Objectifs : Le Mouvement européen France est l’un des 41 conseils nationaux du Mouvement Européen, qui rassemble associations et personnes désireuses d’agir en faveur de la construction européenne. Ce mouvement a pour objectif de contribuer à la réalisation d’une Europe unie à caractère fédéral, fondée sur le respect des droits de l’Homme et les principes démocratiques. Le MEF regroupe, au-delà de leur appartenance politique, les hommes, les femmes et les associations qui souhaitent s’engager en faveur de la construction européenne dans une perspective fédérale. Le Mouvement européen France compte une commission “Femmes pour l’Europe” et une association “Jeunes européens - France”. Publications, activités : NDA organise des tables rondes mensuelles, des conférences internationales, des diners de presse. NDA publie les actes des tables rondes et des études réalisées par des experts sur les questions de défense. Contacts : • La Maison de l’Europe, Bibliothèque Solvay, 137 rue Belliard, 1040 Bruxelles, Belgique • Tél. +32 [0]2 737 91 48 • Adresse électronique : [email protected] • Site internet : www.newdefenceagenda.orge Notre Europe Statuts : Association loi 1901 Date de création : 1949 Direction : Pierre Moscovici Publications, activités : Des colloques, conférences et débats sont organisés à Paris et dans les régions, sur les grands dossiers de l’actualité européenne. Le Mouvement européen France réunit des commissions de travail, publie leurs réflexions et prend position sur les sujets importants. Il édite 200 Objectifs : NotreEuropea pour objet l’étude, la recherche et la formation sur l’Europe. En tant que laboratoire d’idées sur la construction européenne, Notre Europe souhaite apporter sa contribution aux débats d’actualité avec le recul de l’analyse et souhaite contribuer à l’émergence d’un espace public européen par la promotion d’un projet européen démocratique et une diffusion large de ses travaux. Statuts : Association loi 1901 PanEurope France Direction : • Jacques Delors, Président fondateur • Tommaso Padoa-Schioppa, Président Objectifs : PanEurope France, branche française de l’Union Paneuropéenne internationale, a pour vocation de propager en France l’idéal paneuropéen pour une Europe puissante, indépendante et souveraine. Pour cela, elle se veut un laboratoire d’idées sur la construction européenne, en alliant débat et action. Publications, activités : Notre Europe organise des séminaires et des conférences, réalise et publie des études et des notes d’analyse. Elle participe à des campagnes d’information, prend position sur des sujets jugés importants pour l’avenir de l’Union européenne et coopère avec d’autres think-tanks ou groupes de recherche. Boîte à outils / TransEuropeExperts Guide 2007 Date de création : 1996 Statuts : ASBL Date de création : 1960 Direction : Alain Terrenoire, Président Contacts : • 41 Boulevard des Capucines, 75002 Paris, France • Tél. +33 [0]1 44 58 97 97 • Adresse électronique : [email protected] • Site internet : www.notre-europe.asso.fr Observatoire Social Européen [OSE] Objectifs : L’OSE est un centre d’information et de recherche sur les enjeux sociaux de l’intégration européenne, regroupant des chercheurs issus de différentes formations universitaires. Son objectif est de mettre à la disposition du public des éléments d’analyse et de réflexion critiques relatifs aux actions et aux politiques menées par l’UE. Il est un lieu de référence et un carrefour d’informations pour les organisations syndicales, les ONG, les chercheurs, les décideurs politiques, les fonctionnaires, les journalistes... Statuts : ASBL Date de création : 1984 Direction : Philippe Pochet Publications, activités : Sa principale mission consiste à suivre l’évolution des politiques communautaires, en particulier des politiques sociales, et en analyser les dynamiques et les acteurs. Trois grands chantiers sont particulièrement suivis : • les questions institutionnelles, • la politique sociale et les enjeux de la citoyenneté, • l’Union économique et monétaire. L’Observatoire participe à l’élaboration de différents ouvrages, et à la publication des travaux de ses chercheurs. Contacts : • 13 rue Paul Emile Janson, 1050 Bruxelles, Belgique • Tél. + 32 [0]2 537 19 71 • Adresse électronique : [email protected] • Site internet : www.ose.be Publications, activités : PanEurope France organise des colloques et des séminaires sur les thèmes actuels de la construction européenne. Elle publie une lettre d’information mensuelle, Europa ++, qui rend compte de son activité et de ses analyses sur l’évolution de l’Europe. Elle a mis en place un intergroupe au Parlement européen, qui réunit des députés de droite issus de différents Etats-membres. Contacts : • Comité français pour l’Union européenne, 66-68 rue de Suffren, 75015 Paris, France • Adresse électronique : [email protected] • Site internet : www.pan-europe.org PLAN B+ PlanBplus rassemble des résidents de l´Union Européenne, franco-allemands et d´ailleurs, responsables d´entreprises, universitaires et politiques, conscients de vivre dans un monde ouvert, souhaitant réfléchir et agir pour développer leurs régions en un espace européen innovant et entrepreunarial, libéral et humaniste. Site internet : www.planbplus.eu/ Prométhée Objectifs : Think-tank de dimension internationale, Prométhée est une fondation d’entreprises qui dispose d’une succursale en France depuis 1984. Ses recherches portent sur la société globale de réseau. A partir de programmes de recherche pionniers, Prométhée étudie les implications des réseaux sur l’économie mondiale, sur les stratégies d’entreprises et sur les décisions prises par les pouvoirs publics. Statuts : Fondation d’entreprises Date de création : 1984 [France] 201 Boîte à outils / TransEuropeExperts Guide 2007 Direction : • Catherine Distler • René Proglio, • Pierre Hurstel • Gérard Pfauwadel • Jean Saint-Geours Publications, activités : Prométhée développe des outils conceptuels, conduit des “discussions stratégiques” et publie des Etudes et des rapports [en anglais]. et le gouvernement fédéral. Les domaines de recherche sont : l’intégration européenne, les relations extérieures de l’Union européenne, l’OTAN, les Amériques, la Russie, le Moyen-Orient, l’Afrique et l’Asie. Statuts : Institut de recherche indépendant [ fonds fédéraux et fonds privés] Date de création : 1962 Direction : Ulrich Hartmann Contacts : • 106 rue de Richelieu, 75002 Paris, France • Tél. +33 [0]1 55 35 02 00 • Adresse électronique : [email protected] • Site internet : www.promethee.asso.fr RAND Corporation [Research and Development Corp.] Objectifs : Cet établissement scientifique tire ses racines de la guerre froide, et fut pendant de nombreuses années le réservoir des innovations scientifiques à destination de l’armée américaine [programme spatial, intelligence artificielle, Internet...]. RAND intègre aujourd’hui de nombreux autres sujets économiques, sociaux et de politique internationale. Il a pour objectif d’être une plate-forme de réflexion sur laquelle peuvent s’appuyer les décideurs politiques. Cette fondation dispose d’un budget annuel de 154 millions de dollars, ce qui en fait l’un des plus importants think tanks américain. Publications, activités : Le site internet de l’institut propose de nombreuses publications en anglais consultables par le public. Contacts : • Ludwigkirchplatz 3-4, 10719 Berlin, Allemagne • Tél. + 49 30 88007 0 • Adresse électronique : [email protected] • Site internet http://www.swp.org Stockholm Network Objectifs : Le Stockholm Network est un réseau de 130 thinktanks favorables au libre échange. L’objectif est de stimuler la croissance économique et “d’aider les gens à s’aider eux-mêmes”. Le réseau veut promouvoir les politiques créant les conditions économiques et sociales d’une société libre, réformer le concept européen d’Etat providence et introduire la notion de concurrence dans le domaine de la santé. Statuts : Institution sans but lucratif [droit californien] Date de création : 2000 Date de création : 1948 Direction : Helen Disney Direction : James A. Thomson Publications, activités : Le site Internet de la RAND Corporation fournit de très nombreuses publications de chercheurs à destination des politiques. Sa principale activité reste la recherche sous contrat. Contacts : • RAND Europe, Newtonweg 1, 2333 CP Leiden, Pays-Bas • Tél. +31 71 524 5151 • Site internet : www.rand.org 202 Publications, activités : Le réseau conduit des recherches et participe à la diffusion des idées. Il facilite les échanges de publications et les traductions entre ses membres. Il organise différents évènements à travers toute l’Europe : conférences, débats, ateliers, déjeuners... Contacts : • 35 Britannia Row, N18QH Londres, Royaume-Uni • Tél. + 44 20 735 48 888 • Adresse électronique : [email protected] • Site internet : www.stokholm-network.org Stiftung Wissenschaft und Politik [German Institute for International and Security Affairs] The Aspen Institute Objectifs : Ce think tank allemand traitant des questions de politique étrangère et de sécurité est un établissement scientifique indépendant composé de 130 employés [60 universitaires] dont les recherches sont destinées à conseiller le Parlement allemand Objectifs : Aspen est un centre de réflexion américain, qui a pour mission de promouvoir un dialogue ouvert et non partisan sur les grands défis du monde d’aujourd’hui, afin d’y imposer le respect de valeurs universelles, telle que la tolérance. En plus Statuts : Association à but non lucratif Date de création : 1950 The Cicero Foundation Objectifs : La fondation Cicero est un think-tank pro-européen et atlantiste, créé aux Pays-Bas. Elle contribue aux débats relatifs à l’Europe, particulièrement orientés vers l’atlantisme, et s’implique dans l’intégration des pays d’Europe centrale et orientale au sein de l’Union européenne et de l’OTAN. Boîte à outils / TransEuropeExperts Guide 2007 de ses bureaux aux Etats-Unis, Aspen est représenté à Berlin, New Delhi, Tokyo, Lyon et Rome. Direction : Walter Isaacson, Président Statuts : Organisation à but non lucratif [Pays-Bas] Publications, activités : Aspen organise différents évènements : séminaires, conférences, initiatives, et forums sur les politiques [les "policy programs"]. Les comptes-rendus des conférences et différentes publications sont disponibles sur le site Intenet en format PDF. L’institut publie un magazine, the Aspen Idea. Il développe un programme consacré aux Young Leaders. Contacts : • The Aspen Institute, One Dupont Circle NW, Suite 700, Washington, DC 20036-1133, Etats-Unis • Tél. +1 2027365850 • Adresse électronique : [email protected] • Site internet : www.aspeninstitute.org The Centre Objectifs : The Centre est le premier “think-do-tank” à Bruxelles, agissant comme une interface entre la mise en place des politiques publiques et leur communication en Europe et dans le monde. Date de création : 1992 Direction : • Peter Verwen, Président • Marcel H. Van Herpen, Directeur Publications, activités : La Fondation Cicero organise des conférences et des séminaires internationaux pour les experts des questions européennes et de la sécurité transatlantique, qui ont le plus souvent lieu à Paris. Elle publie des articles, des commentaires et des études. Contacts : • Hondermarck D 45, 62 11 Maastricht, Pays-Bas • Tél. +31 43 32 60 602 • Adresse électronique : [email protected] • 13 rue Washington, 75008 Paris, France • Tél. + 33 1 45 62 05 90 • Adresse électronique : [email protected] • Site internet : www.cicerofoundation.org Statuts : ASBL The European Institute Date de création : 2004 Direction : • Martin Porter • Paul Adamson • Peter Verhille Publications, activités : The Centre a mis en place deux sphères d’activités complémentaires : • un forum pour développer, échanger et promouvoir l’émergence de nouvelles réflexions sur l’Europe et les sujets de politique globale. • une activité de conseil pour une “Communication intelligente”, qui constitue leur branche commerciale. Contacts : • 22 avenue Marnix, 1000 Bruxelles, Belgique • Tél. +32 [0]2 548 02 60 • Adresse électronique : [email protected] • Site internet : www.thecentre.eu.com Objectifs : The European Institute est un centre de recherche basé à Washington, doté d’un comité consultatif rassemblant de nombreuses personnalités du monde des affaires, de la diplomatie, des hommes politiques ainsi que des membres des institutions européennes et internationales. Il travaille sur les relations entre l’Europe et les Etats-Unis, tentant de prévenir les conflits et de répondre aux nouveaux défis posés. Statuts : ASBL Date de création : 1989 Direction : Jacqueline Grapin Publications, activités : Des groupes de travail se rencontrent régulièrement, et leurs rapports sont diffusés. Les membres bénéficient d’intervention des représentants des gouvernements et de personnalités du monde des affaires lors de conférences et de séminaires. Des discussions et débats “off the record” sont organisés. L’Institut publie 4 fois par an “European Affairs” et une lettre d’information trimestrielle en ligne, “Europe in Washington”. 203 Boîte à outils / TransEuropeExperts Guide 2007 Contacts : • 5225 Wisconsin Avenue, N.W., Suite 200, 20015-2014 Washington DC, Etats-Unis • Adresse électronique : [email protected] • Site internet : www.europeaninstitute.org privé, indépendant des institutions de l’Union et des gouvernements, dont l’objectif est d’aider les gouvernements à repenser les institutions et les procédures de prise de décision, pour le succès futur et la crédibilité de l’Union européenne aux yeux des citoyens européens. Statuts : Groupe privé The European Network of Economic Policy Research Institute [ENEPRI] Objectifs : ENEPRI est un réseau qui regroupe 22 instituts de recherche en économie issus des Etats-membres de l’Union européenne. L’objectif de ce réseau est de permettre une meilleure diffusion internationale des travaux de ses membres, de coordonner des recherches conjointes, ainsi que d’attirer l’attention sur la dimension européenne des économies nationales. Ses trois premières années d’activité ont été financées par la Commission européenne dans le cadre du 5ème programme cadre de recherche. Date de création : 2000 Date de création : 1998 Direction : Professeur Frans Andriessen Publications, activités : L’ICRI a publié un rapport sur les réformes institutionnelles nécessaires pour faire de l’Europe élargie une union politique plus efficace ["Advancing the Union"]. Contacts : • 125 Pall Mall, London SW1Y 5EA, Royaume-Uni • Tél. +44 171 839 7565 • Adresse électronique : [email protected] • Site internet : www.icri.org.uk Direction : Coordination assurée par le CEPS The Lisbon Council Publications, activités : L’ENEPRI organise des conférences et des ateliers de travail, et publie des documents de travails et des rapports de recherche, en plus de développer des projets de recherche commun à ses membres. Contacts : • Jorgen Mortensen [CEPS], Place du congrès 1, 1000 BruxellesBelgique • Tél. + 32 [0]2 229 39 12 • Adresse électronique : [email protected] • Site internet : www.enepri.org Objectifs : Dans la ligne des objectifs de la Stratégie de Lisbonne, The Lisbon Council entend promouvoir en Europe : “une économie de la connaissance la plus dynamique et la plus compétitive au monde”. Il a été conçu comme un réseau informel d’économistes, de représentants du secteur privé et de citoyens, qui tend à convaincre les décideurs d’accentuer et de rendre transparent le processus de réformes initié à Lisbonne. Trois objectifs sont annoncés : accentuer le leadership et contribuer à l’élaboration d’idées nouvelles, relancer le débat sur les réformes, et créer des “ambassadeurs du processus de Lisbonne” qui appuieront la mise en œuvre des nécessaires réformes dans les Etats-Membres. The Federal Trust for Education and Research Statuts : Association sans but lucratif Fondé en 1945 par Lord Beveridge, plus connu pour son programme d’action qui instaura l’Etat providence au RoyaumeUni, The Federal Trust for Education and Research est un think tank britannique qui s’intéresse aux interactions entre les différents niveaux de gouvernement : locaux (régionaux), nationaux, européens et mondiaux. Il consacre une grande partie de ses activités au fédéralisme et à la place de la Grande-Bretagne dans l’UE. (En anglais) http://www.fedtrust.co.uk The Independent Commission for the Reform of the Institutions and Procedures of the Union [ICRI] Objectifs : L’ICRI a été créé par le Professeur Frans Andriessen, ancien vice-président de la Commission européenne, et Frank Vibert, directeur de l’European Policy Forum. C’est un groupe 204 Date de création : 2003 Direction : Paul Hofheinz, Président du directoire Publications, activités : The Lisbon Council est organisé en trois réseaux : The Innovation forum, The board of economists, The Young Leaders for Lisbon. Le conseil organise des rencontres/ débats portant sur les questions d’actualité. Ces rencontres sont suivies de la publication, sur leur site, d’une prise de position. Contacts : • Residence Palace, Bloc C, 155 rue de la Loi, 1040 Bruxelles, Belgique • Tél. +32 [0]2 640 98 28 • Adresse électronique : [email protected] • Site internet : www.lisboncouncil.net Objectifs : TEPSA est une organisation indépendante, établie à l’initiative de plusieurs instituts de recherche des pays membres de l’UE spécialisés dans les affaires européennes et internationales. L’association regroupe aujourd’hui 22 instituts qui souhaitent promouvoir et renforcer la qualité de la recherche internationale en stimulant le débat sur les politiques européennes. Statuts : ASBL Date de création : 1974 Direction : Wolfgang Wessels Publications, activités : TEPSA organise des colloques [notamment un colloque sur la présidence semestrielle dans la capitale du pays qui prend la présidence de l’Union européenne] et des conférences, en français et en anglais. Il publie un rapport d’activités annuel, ainsi que divers études et articles [élargissement, Turquie, services publics, relations transatlantiques...]. Contacts : • 11 rue d’Egmont, 1000 Bruxelles, Belgique • Tél. +32 [0]2 511 34 70 • Adresse électronique : [email protected] • Site internet : www.tepsa.be Publications, activités : Le TPN organise des "strategy group meetings" au sein desquels les membres de l’organisation discutent des actions à entreprendre. Des rencontres, discussions et conférences au sein des groupes de travail sont mises en place. Le TNP organise des échanges de visites entre décideurs et secteur privé. Des comités de parlementaires européen et de membres du Congrès ont été constitués. Boîte à outils / TransEuropeExperts Guide 2007 Trans European Policy Studies Association [TEPSA] Contacts : • 115 rue Froissart, 1040 Bruxelles, Belgique • Tél : +32 [0]2 206 149 • Adresse électronique : [email protected] • 1800 K Street, 4016 Washington D.C.20000, Etats-Unis • Tél. +12027753165 • Site internet : www.tpnonline.org Wilton Park Objectifs : Le Wilton Park est un des principaux centres mondiaux de recherche en politique internationale. Ses conférences et études influencent largement les débats et les prises de décision au niveau international. Les principaux thèmes de recherche sont : l’Union européenne et son élargissement, l’économie et les politiques sociales, la gouvernance et les institutions mondiales, le développement durable et l’environnement, la défense, la sécurité et la prévention des conflits. Statuts : Agence indépendante du ministère des affaires étrangères Transatlantic Policy Network Date de création : 1946 Objectifs : Installé à Washington et à Bruxelles, le Transatlantic Policy Network a pour mission de renforcer les relations transatlantiques, sur les bases du “New Transatlantic Agenda”, en définissant des intérêts et des objectifs communs. Pour permettre un réseau efficace, l’organisation de TPN s’équilibre entre partenaires politiques et commerciaux des deux côtés de l’Atlantique. Direction : Richard Latter Publications, activités : Il organise environ soixante conférences par an, chacune donnant lieu à un rapport disponible sur le site de l’organisation. Un rapport annuel est publié, ainsi que des études et ouvrages, afin d’informer les membres des différents évènements et thèmes dégagés. Statuts : ASBL Direction : • Peter Sutherland [Bruxelles] • Robert S. Strauss [Washington] Contacts : • Wilton Park conferences, Winston House, Steyning, West Sussex BN44 3DZ, Royaume-Uni • Tél. +44 [0] 1903 815020 • Adresse électronique : [email protected] • Site internet http://www.wiltonpark.org.uk Blogs sur l’Europe Pour la démocratie en Europe, blog de valéry Giscard d'Estaing http://vge-europe.eu/ Valéry Giscard d'Estaing nous invite sur son blog lancé en 2007, à partager avec lui nos attentes et notre exigence concernant la manière dont seront négociées les futures institutions de l'Union Européenne ainsi que le sens qu'elles devraient prendre. Blog de Jean Quatremer http://bruxelles.blogs.liberation.fr/ Je couvre l’actualité européenne pour Libération depuis septembre 1990, d’abord comme responsable du défunt cahier “Europe” un supplément hebdomadaire de huit pages consacré à la construction communautaire- puis comme correspondant auprès de l’Union. Avant cela, je me suis occupé, au sein du 205 Boîte à outils / TransEuropeExperts Guide 2007 service société du même journal, des questions d’immigration mais aussi, plus largement, de tout ce qui touchait, de près ou de loin, au droit. J’ai écrit mes premiers papiers pour Libé en 1984. Je suis venu au journalisme tardivement, au hasard d’une rencontre : jusque-là, après des études de droit (spécialisation en droit international privé et droit européen), j’enseignais comme “chargé de travaux dirigés” à la faculté de droit (essentiellement à Paris X-Nanterre) et travaillais dans un cabinet d’avocats au Conseil d’Etat et à la Cour de cassation. Autant dire une formation qui ne me destinait pas directement à la profession, mais qui montre au moins une constance dans mes sujets d’intérêt... J’ai, pour l’instant, écrit deux livres, tous deux consacrés à l’Europe : le premier, en collaboration avec Thomas Klau, journaliste au Financial Times Deutschland, raconte les coulisses de la construction de l’Europe monétaire vu des deux côtés du Rhin (“Ces hommes qui ont fait l’euro, querelles et ambitions européennes”, paru aux éditions Plon en mars 1999). L’autre en collaboration avec Yves Clarisse, journaliste à l’agence de presse Reuters, décrit la grandeur et les misères de l’Union européenne entre 1995 et 2005, c’est-à-dire entre la fin des années Delors et le référendum français sur la Constitution européenne (“Les maîtres de l’Europe”, paru aux éditions Grasset en mai 2005). Ce blog, lancé en décembre 2005, a obtenu le prix Louise Weiss du journalisme européen le 9 mai 2006. C'est la première fois qu'un blog reçoit un tel prix. Comment se construit l’Europe au quotidien ? Qui sont ces femmes et ces hommes qui, patiemment, tissent des liens sans cesse plus étroits entre des pays que leur histoire opposait ? Que se passe-t-il derrière les “portes closes” bruxelloises ? Comment se fabrique l’information européenne ? Tel est le but de ce blog : chroniquer les grandeurs et les petitesses de l’Union, donner de la “chair” à une aventure trop souvent perçue comme technocratique, comme je l’ai fait durant plusieurs années dans un espace hebdomadaire intitulé “les coulisses de Bruxelles” et que les contraintes de pagination a fait disparaître ou encore dans mon dernier livre. Il ne s’agit évidemment pas de refaire la campagne référendaire : la Constitution européenne est enterrée et rares sont ceux qui veulent rouvrir ce chapitre désastreux. La page est tournée. Blog The Economist (en anglais) http://www.economist.com/blogs/certainideasofeurope/ Economist.com blogs are lightly moderated debates in which journalists from The Economist Newspaper, Economist.com and the Economist Intelligence Unit post their thoughts and observations, and which are open to comment and argument from anybody who cares to intervene. Europe & Us, premier média européen interactif http://www.europeus.org/ La vocation de ce blog ? Essayer, tant bien que mal, de faire ce travail de guide, d’apporter à cet “homme de la rue” - si cher à Valéry Giscard d’Estaing - une partie des clés de sa nouvelle maison. Pour qu’il ne reste pas – comme son nom l’indique dans la rue. Journalistes, écrivains, chercheurs, responsables politiques y travailleront dans ces colonnes. Sans faux-sem206 blants, sans langue de bois. Avec courage parfois, parce qu’être proeuropéen ne signifie pas se voiler la face. Qu’il est parfois nécessaire, même si c’est douloureux, d’appuyer là où ça fait mal. De tirer la sonnette d’alarme quand cela est nécessaire. Tous, autant que nous sommes ne serons peut-être pas toujours d’accord entre nous. Il faudra y voir non pas un défaut mais une chance : celle de créer et de faire avancer le débat. De casser – parfois – nos propres tours d’ivoire. Mais ce travail devra être collectif avec un grand “c”. Plus qu’un simple lecteur, l’“eurinternaute” sera invité à y donner de la voix. A nous soumettre de nouvelles questions, à réagir à nos écrits, qu’ils viennent de France, de Belgique, d’Allemagne, de Grande-Bretagne, de Pologne, du Sénégal ou du Texas. Parce que pour tracer sa voie l’Europe n’aura pas trop d’une pluralité de voix. L’Europe dans la campagne http://catymi.blog.lemonde.fr/ L'Europe sera-t-elle présente dans la prochaine campagne présidentielle ? Il faut qu'elle le soit et que les candidats s'expriment. Ce blog se veut "la conscience européenne" de la campagne Catherine Guibourg est née à Rennes (Bretagne) en 1957, et est issue d’une lignée d’entrepreneurs en bâtiment et d’agriculteurs. Ingénieur agronome de Paris Grignon, a travaillé dans le domaine de la coopération et du développement pendant un quinzaine d’années avant de se consacrer à l’écriture. A résidé de nombreuses années à Rome, Bruxelles, Ouagadougou, Bangkok et New-Delhi. A publié “Irak : journal d’une guerre” aux éditions Publikook, et prochainement “le oui européen et le non français” aux éditions la compagnie littéraire ( sortie prévue vers Noël 2006 ). A écrit en outre de nombreux récits de voyage. Blog d’un européen jamais content http://www.puisney.eu/ Europe, Blog d’un européen jamais content, Cédric Puisney passionné par les faits “euro-socio-eco-politiques”, Un peu par nombrilisme, comme beaucoup de blogueurs, surtout par envie de partager mes opinions eurofédéralistes avec un maximum de personnes. Par ce blog, j’espère faire partager ma passion de l’Europe et des sujets politiques et sociaux. L’Europe est une chance pour notre présent et notre avenir. Parlons-en! Une fédération européenne maintenant, blog de David Soldini http://federationeuropeenne.blogspot.com/ Son ancien Blog : http://www.u-blog.net/davidsoldini/ Blog d’Alain Lipietz http://lipietz.net/breve7 Député européen vert français, économiste, Alain Lipietz reprend l’animation de son blog. A consulter (plus complet) son site Internet : http://lipietz.net/ Blog de Benoît Hamon http://lefil.blogs.com/benoithamon/ Député européen socialiste, secrétaire national à l’Europe du Blog de Pierre Moscovici http://moscovici.typepad.fr/ Le blog de Pierre Moscovici, député européen, vice-président du Parlement. Blog de Sylvie Goulard, auteur de l’ouvrage “L’Europe pour les nuls” Site internet http://www.sylvie-goulard.eu/ Nouvelle République http://www.nouvellerepublique.com/rubriques/blog_ liste.php3 Blog de l’association présidée par Michel Barnier Boîte à outils / TransEuropeExperts Guide 2007 parti socialiste, Benoît Hamon a ouvert son blog en février 2006. Le ton est plutôt direct et très personnel. Médias • www.euobserver.com • www.euractiv.com (portail spécialisé dans les affaires européennes) • www.europeanvoice.com • www.fenetreeurope.com • www.laquinzaine.com • http://www.euronews.net/ EuroNews, la chaîne d'information leader en Europe, couvre l'ensemble de l'actualité mondiale d'un point de vue européen et ce, en sept langues. EuroNews diffuse simultanément en anglais, français, allemand, italien, portugais, espagnol et en russe. Lancée le 1er janvier 1993, première chaîne d'information pan-européenne multilingue, EuroNews s'est rapidement imposée comme le premier service d'information télévisé en Europe. A noter, cours de langues en ligne Réflexions sur l’Europe : liste complémentaire Les entretiens européens http://www.entretiens-europeens.org/ Les Entretiens européens ont été créés en 2003 par Claude Fischer dans le but de faire avancer le débat européen sur certains sujets. Ils sont organisés par la société ASCPE. Le modus operandi est de travailler les sujets en amont au sein de groupes de travail regroupant des acteurs très variés : industriels, citoyens, usagers, syndicats, élus, associations,... pour permettre un dialogue entre eux et avec les institutions européennes. Les réflexions aboutissent à des conférences européennes annuelles traitant d'un sujet ciblé lors de ces réunions. Une lettre est publiée deux fois par an pour faire part des travaux et des avancées en Europe du sujet. Les Entretiens européens sont organisés sur le thème de "la gestion des déchets nucléaires à haute activité et vie longue" depuis 2003 ; L'"agroalimentaire et santé publique" fait l'objet de recherches qui déboucheront sur une initiative publique en début 2008. 1ers Etats-Généraux de l’Europe - Fierté européenne http://www.fierteeuropeenne.eu/ Les Etats généraux de l’Europe sont un projet commun d’EuropaNova, du Mouvement européen et de Notre Europe sur une idée d’EuropaNova. L’ARRI, le Cafecs, Sauvons l’Europe, la fondation pour l’innovation politique, la fondation Schuman… ont rejoint ces premiers Etats généraux. La Ville de Lille, la CCI Lille Métropole et l’IEP de Lille ont joint leur force pour faire de cette manifestation le lieu du débat européen en France en 2007. Le Ministère des Affaires européennes français et le Parlement européen apportent leur parrainage. C’est une initiative ouverte qui vise à rassembler ceux qui notamment en France ont envie de réfléchir ensemble aux prochaines étapes de la construction européenne. Toute organisation et citoyen peut y contribuer. Echange, rencontre, analyse, proposition sont les maîtres mots de ces Etats généraux. Cette première édition est placée sous le signe de la fierté européenne. Les propositions résultant de ces Etats généraux seront transmises au Conseil européen de juin 2007 pour être mises sur la place publique et débattues à l’échelle de l’Union. Dialogue & Initiative http://www.dialogue-initiative.com/index.php Fondé avec Jacques Barrot, Dominique Perben et Jean-Pierre Raffarin, ce club a ouvert en précurseur la voie de l’union et de l’alternance en commençant par le terrain des idées. Nicomaque http://www.nicomaque.net/html/homepage_v2.html Club de jeunes actifs organise des rencontres régulières avec des acteurs politiques, administratifs ou économiques de premier plan ("soirées décryptage" autour des thèmes brûlants de l’actualité). Collège de l’Europe, Bruges www.coleurope.be 207 Boîte à outils / TransEuropeExperts Guide 2007 Harvard Law School - The Jean Monnet Chair www.jeanmonnetprogram.org grands débats mondiaux dans un espace français livré aux passions hexagonales. Institut Universitaire Européen, Florence www.iue.it SEE - Section d’études européennes de l’AFSP http://www.afsp.msh-paris.fr/activite/groupe/europe/ europe.html Jeunes Européens de France www.jeunes-europeens.org Mannheim Center for European Social Research www.mzes.uni-mannheim.de Nouvelle République www.nouvellerepublique.com Centre d'Etudes Européennes http://www.portedeurope.org/ Recherche d’Europe http://www.ceri-sciencespo.com/themes/europe/ home.htm Egide http://www.egide.asso.fr/ Association à but non lucratif de 209 salariés, Égide assure depuis 45 ans la gestion des programmes de mobilité internationale de l'État [accueil de boursiers et d'invités étrangers, envoi de boursiers et d'experts français à l'étranger]. Il propose également ce savoirfaire à toute institution impliquée dans de telles actions de mobilité. Égide représente, en volume d'activité, le premier opérateur français de la mobilité internationale des personnes, favorisant le partage des savoirs et des compétences au niveau international. AFRI - Annuaire Français de relations internationales http://www.afri-ct.org/rubrique.php3?id_rubrique=16 Telos http://www.telos-eu.com/ Telos est une agence intellectuelle fondée en décembre 2005. Elle est présidée par Zaki Laïdi. Regroupant universitaires et professionnels, elle aspire à répercuter sans esprit partisan les Relatio, l’Europe en revue - blog http://relatio.blogspirit.com/ Euro/topics http://www.eurotopics.net/fr/presseschau/aktuell.html Réseau européen de recherche économique et sociale www.ensr-net.com/index.cfm/10,html European Network of Economic Policy Research Institutes www.enepri.org Euroscience www.euroscience.org European Parliamentary Technology Assessment www.eptanetwork.org/EPTA/ Foresight on Information society Technlogies in the European Research Area http://fistera.jrc.es/ European Design Centre www.edc.nl European futurists www.european-futurists.org European Integration online Portal http://eiop.or.at/ Eco-innovation for a Sustainable Future http://ec.europa.eu/environment/etap/index_en.htm Focus sur le développement durable Club Développement Durable de l’Ordre des Experts-Comptables http://www.experts-comptables.com/page.aspx?page=747 Rapports Conclusions de la 12ème Conférence des Parties à la Conventioncadre des Nations-Unies sur les changements climatiques Nairobi 6-17 novembre 2006 http://unfccc.int/meetings/cop_12/items/3754.php http://unfccc.int/portal_francophone/items/3072.php (Français) 208 Aspects économiques du changement climatique par Sir Nicholas STERN, rapport au gouvernement britannique, 30 octobre 2006 http://www.hm-treasury.gov.uk/independent_reviews/stern_ review_economics_climate_change/sternreview_index.cfm (Anglais) (résumé téléchargeable en Français) Mise en œuvre de la stratégie nationale de développement durable – 2005 – par Christian BRODHAG, ministère de l'Ecologie et du développement durable, juin 2006 (Français) http://www.ecologie.gouv.fr/rubrique.php3?id_rubrique=1300 Horizon 2020 : l'Etat face aux enjeux du développement durable, Commissariat Général au Plan, 2005 http://www.plan.gouv.fr/intranet/upload/publications/documents/ Rapport%20Equilibres-V2_7.pdf (Téléchargeable - Français) Boîte à outils / TransEuropeExperts Guide 2007 Groupe de travail “division par quatre des émissions de gaz à effet de serre de la France à l'horizon 2050” Sous la Présidence de Christian de BOISSIEU, Ministère de l'Economie, des Finances et de l'Industrie, et Ministère de l'Ecologie et Développement Durable, 9 octobre 2006 (Français) http://www.industrie.gouv.fr/energie/prospect/facteur4-rapport.pdf (téléchargeable) Bilan 2001 des changements climatiques : rapport de synthèse Publié sous la direction de R.T Watson et de l'équipe de rédaction principale du groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) http://www.ipcc.ch/languageportal/frenchportal.htm#21 (Résumé téléchargeable en Français) Mission d'information sur l'effet de serre - Assemblée nationale le 12 avril 2006 - Président : Jean-Yves Le DEAUT, Rapporteur : Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET (Français) http://www.assemblee-nationale.fr/12/rap-info/i3021-tI.asp Sites – France Présidence de la République Conférence de Paris pour une gouvernance écologique mondiale “Citoyens de la terre” : Appel de Paris. - Février 2007 http://www.elysee.fr/elysee/elysee.fr/francais/interventions/discours_ et_declarations/2007/fevrier/conference_de_paris_pour_une_ gouvernance_ecologique_mondiale_appel_de_paris.71491.html Institut de Formation de l'Environnement (IFORE) http://www.ifore.ecologie.gouv.fr Allocution de M. Jacques CHIRAC, Président de la République, lors de la Conférence pour une gouvernance écologique mondiale “Citoyens de la terre”. – Février 2007 http://www.elysee.fr/elysee/elysee.fr/francais/actualites/ deplacements_en_france/2007/fevrier/conference_internationale_ de_paris_pour_une_gouvernance_ecologique_mondiale.70427. html Caisse des dépôts http://www.caissedesdepots.fr/spip.php?article35 Interview de M. Jacques CHIRAC, Président de la République, à l'occasion de la Conférence de Paris pour une gouvernance écologique mondiale “Citoyens de la terre”. http://www.elysee.fr/elysee/elysee.fr/francais/interventions/ interviews_articles_de_presse_et_interventions_televisees/ 2007/ fevrier/interview_du_president_de_la_republique_a_l_occasion_ de_la_conference_de_paris_pour_une_gouvernance_ecologique_ mondiale.71469.html Citoyens de la Terre http://www.citoyensdelaterre.fr/conference/ Ministère de l'Ecologie et du Développement Durable http://www.ecologie.gouv.fr Conseil national du Développement durable http://www.developpement-durable.gouv.fr Institut Français de l'Environnement (IFEN) http://www.ifen.fr Délégation interministérielle à l’aménagement et à la compétitivité des territoires (DIACT ex-DATAR) http://www.Diact.gouv.fr/ Ordre des Experts-comptables http://www.experts-comptables.fr/page.aspx?page=747 &idpartie=2 AFNOR Brochures, fiches d'informations sur le SD210000, l'écolabel européen, l'ISO 14001 http://www.afnor.org/developpementdurable/default.html http://www.afaq.org/web/Espace_clients.nsf?opendatabase& URL =/web/afaqinstit.nsf/volfr/ser1000NR http://www.afnor.fr/sd.asp ou http://www.sd21000.org Sur le site de l'ADEME http://www.ademe.fr Lien spécifique vers une rubrique “développement durable” http://www2.ademe.fr/servlet/KBaseShow?sort=1&cid=96&m= 3&catid=12371 le site du CIRIDD http://www.ciridd.org Site du livre Blanc ESCRIME sur l'étude de scénarios climatiques, réalisé par l'IPSL et Météo France http://www.cnrm.meteo.fr/LIVRE_BLANC_ESCRIME.pdf 209 Site de l'institut du développement durable et des relations internationales (IDDRI) http://www.iddri.org/iddri/ http://www.manicore.com/ Boîte à outils / TransEuropeExperts Guide 2007 Site du Ministère des Transports, de l'Equipement, du Tourisme et de la Mer Dossier lutte contre le changement climatique, un ministère en marche : http://www.equipement.gouv.fr/IMG/doc/Dossier_de_pressecclimat... Lien spécifique vers la rubrique développement durable http://www.ecologie.gouv.fr/rubrique.php3?id_rubrique=9 10ème session du Groupe de travail 1 du GIEC Communiqué de presse http://www.ecologie.gouv.fr/Nouvel-article,7156.html Discours de Mme Nelly Olin http://www.ecologie.gouv.fr/10e-session-de-travail-du-GIEC-a-l.h Sites spécifiques Actu-environnement http://www.actu-environnement.com/idx_ae.php4 Magazine Terra economica http://www.terra-economica.info/ Paprec.com Cette société recycle et valorise tous les déchets de l'industrie et des collectivités. Les services sont organisés et décrits en huit pôles d'activités. www.paprec.com/ Centre d’information et de documentation sur le bruit (CIDB) http://www.bruit.fr/FR/info/00 Documents liés France Nature environnement http://www.fne.asso.fr/preventiondechets/ Dossier de presse http://www.ecologie.gouv.fr/IMG/pdf/DP_Bichro.pdf Déchetscom www.dechetcom.com/ Les recherches françaises sur le changement climatique http://www.ecologie.gouv.fr/IMG/pdf/INSU_VF-151206.pdf (Téléchargeable) ORSE Observatoire sur la Responsabilité Sociétale des Entreprises Rapport Brundtland de la Commission mondiale sur l’environnement et le développement, ... www.orse.org/fr/home/index.html Association Orée. L'association Orée a notamment pour mission d’aider les PME-PMI à intégrer l’environnement de manière pérenne, en les impliquant dans des opérations ... www.oree.org/ AFINEGE - Association Francilienne des Industries pour l'Étude et la Gestion de l'environnement http://www.afinege.org/ COLLEGE DES HAUTES ETUDES DE L'ENVIRONNEMENT Centrale Formation et le Collège des Hautes Etudes de l'Environnement pour la formation au développement durable. www.cheedd.net/ Guide méthodologique sur la neutralité carbone http://www.ecologie.gouv.fr/IMG/pdf/GUIDE_Methodo.pdf Résumé en Français à l'intention des décideurs du groupe de Travail 1 http://www.ecologie.gouv.fr/IMG/doc/SPM2007gr1.doc (Téléchargeable) Discours de la Ministre pour l'ouverture de l'atelier “Lutter contre le dérèglement climatique” à la Conférence de Paris http://www.ecologie.gouv.fr/Discours-de-Madame-NellyOLIN,7295.html Numéro spécial climat de la lettre de la Stratégie nationale du développement durable (SNDD) http://www.ecologie.gouv.fr/IMG/html/lettreSNDD.html Europe et international Nations Unies http://www.un.org (Anglais) http://www.onu.fr (Français) 210 Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques. Ce site permet d'obtenir des données sur les émissions de gaz à effet de serre de divers pays. (Français) http://unfccc.int/portal_francophone/items/3072.php Programme des Nations Unies pour l'Environnement (Français) http://www.unep.org Direction générale de l'environnement sur le site de la Commission européenne (très très peu de français) http://ec.europa.eu/environment/index_fr.htm Sommet Mondial sur le Développement Durable (Français) http://www.sommetjohannesburg.org Union européenne (Français) http://europa.eu/index_fr.htm http://europa.eu/scadplus/leg/fr/s15001.htm OCDE (Français) http://www.oecd.org/home/0,2605,fr_2649_201185_1_1_1_1 _1,00.html Organisation météorologique mondiale (Français) http://www.wmo.ch/index-fr.html Agence internationale de l'énergie (Anglais) http://www.iea.org/ Fonds pour l'environnement mondial (Anglais) http://www.gefweb.org/ Directions vers des pages de sites européens ou internationaux Boîte à outils / TransEuropeExperts Guide 2007 Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC)(Français) http://www.ipcc.ch/languageportal/frenchportal.htm Sur le site des Nations-unies vers le pacte mondial : (Français) http://www.unglobalcompact.org/Languages/french/francais2.html Sur le site des Nations-unies vers le communiqué de presse du Secrétaire Général des Nations unies : “Ban KI-MOON se félicite des conclusions du Groupes d'Experts Intergouvernemental sur l'évolution du climat” : (Français) http://www.un.org/News/fr-press/docs/2007/SGSM10866.doc.htm Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Français) http://www.unctad.org/templates/StartPage.asp?intItemID=2068 &lang=2 Sur le Site de l’IPCC (International panel on climat change) le compte-rendu du groupe de Travail 1 Sur le Changement climatique : “aspects scientifiques de l'évolution du climat” – Paris 29 janvier 2007 – 1er février 2007 http://ipcc-wg1.ucar.edu/index.html Focus sur les marchés publics Principaux textes communautaires applicables dans le domaine des marchés publics Toute la réglementation communautaire est accessible à partir de EURLEX http://eur-lex.europa.eu/fr/index.htm Nouvelles directives “marchés publics” : • Directive 2004/17/CE du Parlement européen et du Conseil du 31 mars 2004 portant coordination des procédures de passation des marchés dans les secteurs de l'eau, de l'énergie, des transports et des services postaux. http://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=CELEX: 32004L0017:FR:NOT • Décision 2005/15/CE du 7 janvier 2005 relative aux modalités d’application de la procédure prévue à l’article 30 de la directive 2004/17/CE du Parlement européen et du Conseil portant coordination des procédures de passation des marchés dans les secteurs de l'eau, de l'énergie, des transports et des services postaux. http://eurlex.europa.eu/smartapi/cgi/sga_doc?smartapi!celexa pi!prod!CELEXnumdoc&lg=fr&numdoc=32005D0015&model= guichett • Directive 2004/18/CE du Parlement européen et du Conseil du 31 mars 2004 relative à la coordination des procédures de passation des marchés publics de travaux, de fournitures et de services. http://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri= CELEX:32004L0018:FR:NOT Révision des seuils • Règlement (CE) n° 2083/2005 de la Commission du 19 décembre 2005 modifiant les directives 2004/17/CE et 2004/18/CE du Parlement européen et du Conseil en ce qui concerne leurs seuils d’application en matière de procédures de passation des marchés. http://eurlex.europa.eu/smartapi/cgi/sga_doc?smartapi!celexplus!prod!DocNumber&lg=fr&type_doc=Regulation&an_doc= 2005&nu_doc=2083 • Directive 2005/75/CE du Parlement européen et du conseil du 16 novembre 2005 rectifiant la directive 2004/18/CE. http://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/site/fr/oj/2005/l_323/ l_32320051209fr00550056.pdf 211 Boîte à outils / TransEuropeExperts Guide 2007 Directives “recours” La directive sur l’utilisation des formulaires standards • Directive 92/13/CEE du Conseil du 25 février 1992, portant coordination des dispositions législatives, réglementaires et administratives relatives à l'application des règles communautaires sur les procédures de passation des marchés des entités opérant dans les secteurs de l'eau, de l'énergie, des transports et des télécommunications. http://ec.europa.eu/internal_market/publicprocurement/ legislation_fr.htm#remedies • Règlement (CE) no 1564/2005 de la Commission du 7 septembre 2005 établissant les formulaires standard pour la publication d'avis dans le cadre des procédures de passation de marchés publics conformément aux directives 2004/17/CE et 2004/18/CE du Parlement européen et du Conseil. http://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/site/fr/oj/2005/l_257/ l_25720051001fr00010126.pdf • Directive 89/665/CEE du Conseil du 21 décembre 1989, portant coordination des dispositions législatives, réglementaires et administratives relatives à l'application des procédures de recours en matière de passation des marchés publics de fournitures et de travaux. http://ec.europa.eu/internal_market/publicprocurement/ legislation_fr.htm#remedies • Directive 2001/78/CE de la Commission du 13 septembre 2001 sur l'utilisation des formulaires standard pour la publication des avis de marchés publics. http://eurlex.europa.eu/smartapi/cgi/sga_doc?smartapi!celexplus!prod!CELEXnumdoc&numdoc=32001L0078&lg=FR Le règlement sur le vocabulaire commun pour les marchés publics (CPV) • Règlement (CE) n° 2151/2003 de la Commission du 16 décembre 2003 portant modification du règlement (CE) n° 2195/2002 du Parlement européen et du Conseil relatif au vocabulaire commun pour les marchés publics (CPV). Réglementation française Toute la législation et réglementation française est accessible à partir du site de legifrance : www.legifrance.gouv.fr Manuel d’application : Circulaire du 3 août 2006 portant manuel d'application du code des marchés publics. Code des marchés publics (CMP) : Décret n°2006-975 du 1er août 2006 portant code des marchés publics. Sites marchés publics Sites communautaires Pages marchés publics sur le site de la DG “Marché intérieur” de la Commission européenne : http://ec.europa.eu/internal_market/publicprocurement/index_fr.htm Base de données TED (“Tenders electronic daily”) : http://ted.publications.eu.int/official/ Marchés publics environnementaux sur le site de la Commission européenne, Direction Générale “Environnement” : http://ec.europa.eu/environment/gpp/index_en.htm SIMAP (site officiel sur les marchés publics) : http://simap.eu.int Sites français Fiches de synthèse de SCADPLUS sur les marchés publics : http://europa.eu/scadplus/leg/fr/s11000.htm Le portail des marchés publics http://djo.journal-officiel.gouv.fr/MarchesPublics/ Formulaires pour le JO-UE S (SIMAP) : http://simap.eu.int/standardforms/a074f477-c823-b619b2959dca91cf4a13_fr.html Pages marchés publics du MINEFI http://www.minefi.gouv.fr/themes/marches_publics/index.htm Codes CPV et tableaux de correspondance (SIMAP) : http://simap.eu.int/nomen/nomenclature_standards_en.html 212 Manuel sur les marchés publics écologiques : http://ec.europa.eu/internal_market/publicprocurement/docs/k eydocs/gpphandbook_en.pdf Le Club Secteur Public de l’Ordre des Experts-Comptables http://www.secteurpublic.asso.fr/ Index des organismes cités Boîte à outils / TransEuropeExperts Guide 2007 Organisme Site Internet ers 1 Etats-Généraux de l’Europe - Fierté européenne http://www.fierteeuropeenne.eu/ A Gauche en Europe http://www.gauche-en-europe.org Actu-environnement http://www.actu-environnement.com/idx_ae.php4 ADEME http://www.ademe.fr AEIDL - Association européenne pour l’information http://www.aeidl.be/fr/index.php sur le développement local AFINEGE - Association Francilienne des Industries pour l'Étude http://www.afinege.org/ et la Gestion de l'environnement AFNOR fiches d'informations sur le SD210000, http://www.afnor.org/developpementdurable/default.html l'écolabel européen, l'ISO 14001 AFRI – Annuaire Français de relations internationales http://www.afri-ct.org/rubrique.php3?id_rubrique=16 Agence internationale de l'énergie [Anglais] http://www.iea.org/ Agences spécialisées et décentralisées de l’Union européenne http://europa.eu/agencies/index_fr.htm Alain Lipietz http://lipietz.net/breve7 Alliance des libéraux et des démocrates pour l’Europe http://www.alde.eu/ American Consortium on EU Studies [ACES] http://www.american.edu/aces Annuaire officiel de l’Union européenne http://europa.eu/whoiswho/public/index.cfm?lang=fr Appels d’offres http://publications.europa.eu/general/tenders_fr.html Aspen France http://www.aspenfrance.org Assemblée nationale [rubrique "Union européenne" ] http://www.assemblee-nationale.fr/europe/ Association of European Conjuncture Institutes [AIECE] http://www.econ.ucl.ac.be Association Orée http://www.oree.org/ BEI - Banque européenne d’investissement http://bei.eu.int/ Benoît Hamon http://lefil.blogs.com/benoithamon/ Bertelsmann Stiftung http://www.bertelsmann-stiftung.de Blog d’un européen jamais content http://www.puisney.eu/ Sylvie Goulard, auteur de l’ouvrage “L’Europe pour les nuls” http://www.sylvie-goulard.eu/ Blog The Economist [en anglais] http://www.economist.com/blogs/certainideasofeurope/ BRUEGEL Brussels European and Global Economic Laboratory http://www.bruegel.org Café Babel http://www.cafebabel.com CEDECE - Site de la Commission pour l’étude http://www.leblogdelacedece.blogspot.com/ des communautés européennes CEDECE - Site de la Commission pour l’étude http://www.cedece.org/ des communautés européennes Center for Applied Policy Research http://www.cap.uni-muenchen.de Centre d'Etudes Européennes http://www.portedeurope.org/ Centre for European Policy Studies [CEPS] http://www.ceps.be Centre for European Reform [CER] http://www.cer.org.uk Centre for the New Europe http://www.cne.org CEPLIS, Conseil Européen des Professions libérales http://www.ceplis.org/index.htm Chatham House [The Royal Institute of International Affairs] http://www.riia.org CIRIDD http://www.ciridd.org Citoyens de la Terre http://www.citoyensdelaterre.fr/conference/ Clingendael [Netherlands Institute of International Relations] http://www.clingendael.nl CLORA Club des organismes de recherche associés http://www.clora.net Club Développement Durable de l’Ordre des Experts-Comptables http://www.experts-comptables.com/page.aspx?page=747 Collège de l’Europe, Bruges http://www.coleurope.be Collège des Hautes Etuces de l'Environnement http://www.cheedd.net/ Comité des régions http://www.cor.europa.eu/fr/index.htm Comité économique et social européen http://eesc.europa.eu/ Comité Européen de Liaison sur les Services d’Intérêt Général [CELSIG] http://www.celsig.org Commission européenne – Europe direct http://ec.europa.eu/europedirect/index_fr.htm 213 Boîte à outils / TransEuropeExperts Guide 2007 Organisme Conclusions de la 12ème Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations-Unies sur les changements climatiques Nairobi 6-17 novembre 2006 Confrontations Europe Conseil national du Développement durable Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques Cordis Cour des comptes européenne CURIA - Site de la Cour de justice des communautés européennes Debate Europe Déchetscom Délégation des Barreaux de France Délégation interministérielle à l’aménagement et à la compétitivité des territoires [DIACT ex-DATAR] Deutsche Gesellschaft für Auswärtige Politik [DGAP] Dialogue & Initiative Division par quatre des émissions de gaz à effet de serre de la France à l'horizon 2050 East West Institute [EWI] EBRD – European Bank for Reconstruction and development Eco-innovation for a Sustainable Future Egide EIF - European Investment fund - Fonds européens d’investissement ESA EU Bookshop, les publications de l’Union européenne Euractiv.com - Média Eur-Ifri Eur-Lex - Le portail d’accès au droit de l’Union européenne Euro Info Centre de Paris Euro/topics Eurobserver - Média Euronews Europa - Portail de l’Union européenne EuropaGO – l’Europe pour les enfants en s’amusant Europartenaires Europe & Us, premier média européen interactif Europe 2020 European Design Centre European futurists European greens European Ideas Network European Integration online Portal European Policy Centre [EPC] European Policy Forum European Policy Institute [EPIN] Europeanvoice - Média Euroscience EUROSTAT Fédération des Experts-comptables européens Fenêtre Europe - Média Fondation Charles Léopold Mayer pour le progrès de l’Homme Fondation Jean Jaurès Fondation Madariaga Fondation pour l’innovation politique [FONDAPOL] Fondation pour la Recherche Stratégique 214 Site Internet http://unfccc.int/portal_francophone/items/3072.php http://www.confrontations.org http://www.developpement-durable.gouv.fr http://unfccc.int/portal_francophone/items/3072.php http://cordis.europa.eu/fr/home.html http://www.eca.eu.int/index_fr.htm http://www.curia.europa.eu/fr/transitpage.htm http://europa.eu/debateeurope/index_fr.htm http://www.dechetcom.com/ http://www.dbfbruxelles.com http://www.Diact.gouv.fr/ http://www.dgap.org http://www.dialogue-initiative.com/index.php http://www.industrie.gouv.fr/energie/prospect/facteur4-rapport.pdf http://www.ewi.info http://www.ebrd.com/ http://ec.europa.eu/environment/etap/index_en.htm http://www.egide.asso.fr/ http://eif.eu.int/about/ http://www.esa.int/esaCP/index.html http://bookshop.europa.eu/eGetRecords http://www.euractiv.com http://www.ifri.org http://eur-lex.europa.eu/fr/index.htm http://www.eic.ccip.fr http://www.eurotopics.net/fr/presseschau/aktuell.html http://www.euobserver.com http://www.euronews.net/ http://europa.eu/index_fr.htm http://europa.eu.int/europago/welcome.jsp http://www.europartenaires.net http://www.europeus.org/ http://www.europe2020.org http://www.edc.nl http://www.european-futurists.org http://www.europeangreens.org/ http://www.europeanideasnetwork.com http://eiop.or.at/ http://www.epc.eu http://www.epfltd.org http://www.epin.org http://www.europeanvoice.com http://www.euroscience.org http://epp.eurostat.ec.europa.eu/ http://www.fee.be/ www.fenetreeurope.com http://www.fph.ch http://www.jean-jaures.org http://www.madariaga.org http://www.fondapol.org http://www.frstrategie.org Site Internet http://www.robert-schuman.org http://www.gefweb.org/ http://www.fpc.org.uk http://fistera.jrc.es/ Boîte à outils / TransEuropeExperts Guide 2007 Organisme Fondation Robert Schuman Fonds pour l'environnement mondial [Anglais] Foreign Policy Centre [FPC] Foresight on Information society Technlogies in the European Research Area Forum Carolus Forum Europe France Nature environnement France République Friedrich Ebert Stiftung Friedrich Naumann Stiftung Friends of Europe / Les Amis de l’Europe Fundacion para el Analisis y los Estudios Sociales [FAES] Fundacion Real Instituto Elcano Géostratégies 2000 German Marshall Fund of the United States Groupe de Recherche et d’Information sur la Paix et la Sécurité [GRIP] Groupe des Belles Feuilles Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat [GIEC] Hanns Seidel Stiftung Harvard Law School – The Jean Monnet Chair Heinrich Böll Stiftung Horizon 2020 : l'Etat face aux enjeux du développement durable, Commissariat Général au Plan, 2005 IHEDATE Institut Français de l'Environnement [IFEN] Institut Choiseul Institut d’Etudes de Sécurité de l’Union européenne [IES-UE] Institut de Formation de l'Environnement [IFORE] Institut des relations internationales et stratégiques [IRIS] Institut du développement durable et des relations internationales [IDDRI] Institut Européen de Recherche sur la Coopération Méditerranéenne et Euro-Arabe [MEDEA] Institut français des relations internationales [IFRI] Institut Montaigne Institut Royal des Relations Internationales [IRRI-KIIB] Institut Thomas More Institut Turgot Institut Universitaire Européen, Florence International Crisis Group [ICG] International Security Information Service Europe [Isis] Istituto Affari Internazionali Istituto Bruno Leoni Istituto per gli Studi di Politica Internazionale [ISPI] Jaspers - Joint Assistance to Support Projects in European Regions Jean Quatremer Jeunes Européens de France Journal officiel de l’Union européenne Kangaroo Group Konrad Adenauer Stiftung / Bureau de Bruxelles L’Europe dans la campagne L’Europe en bref La Maison de l’Europe de Paris La République des idées Laquinzaine - Média http://www.forum-carolus.org http://www.forum-europe.com http://www.fne.asso.fr/preventiondechets/ http://www.france-republique.org http://www.fes-europe.eu http://www.fnst.de http://www.friendsofeurope.org http://www.fundacionfaes.org http://www.realinstitutoelcano.org http://www.geo2000.org http://www.gmfus.org http://www.grip.org http://www.gbf.net http://www.ipcc.ch/languageportal/frenchportal.htm http://www.hss.de http://www.jeanmonnetprogram.org http://www.boell.be http://www.plan.gouv.fr/intranet/upload/publications/documents/ Rapport%20Equilibres-V2_7.pdf http://www.ihedate.com http://www.ifen.fr http://www.choiseul.info http://www.iss-eu.org http://www.ifore.ecologie.gouv.fr http://www.iris-france.org http://www.iddri.org/iddri/ http://www.medea.be http://www.ifri.org http://www.institutmontaigne.org http://www.irri-kiib.be http://www.institut-thomas-more.org http://www.turgot.org http://www.iue.it http://www.icg.org http://www.isis-europe.org http://www.iai.it http://www.brunoleoni.it http://www.ispionline.it http://jaspers.europa.eu/ http://bruxelles.blogs.liberation.fr/ http://www.jeunes-europeens.org http://publications.europa.eu/general/oj_fr.html http://www.kangaroogroup.org http://www.kas.de http://catymi.blog.lemonde.fr/ http://europa.eu/abc/index_fr.htm http://www.paris-europe.com http://www.repid.com http://www.laquinzaine.com 215 Boîte à outils / TransEuropeExperts Guide 2007 Organisme Le Cercle de l’industrie Le conseil de l’Union européenne Les entretiens européens Ludwig Von Mises Institute Magazine Terra economica Manicore Mannheim Center for European Social Research Médiateur européen Ministère de l’Economie, des Finances et de l’Industrie Ministère de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche [rubrique ’Europe et International’] Ministère de l’Emploi, de la Cohésion sociale et du Logement Ministère de l’Equipement, des Transports, du Tourisme et de la Mer [rubrique ’Europe et International’] Ministère de l’Outre-mer Ministère de la Culture et de la Communication Ministère de la Fonction publique, de la Réforme de l’Etat et de l’Aménagement du territoire Ministère de la Jeunesse et des Sports [rubrique ’Vivre l’Europe’] Ministère de la Santé, de la Famille et des Solidarités Ministère de la Santé, de la Famille et des Solidarités Ministère de la Santé, de la Famille et des Solidarités Ministère de l'Ecologie et du Développement Durable Ministère des Affaires étrangères [rubrique ’Europe’ ] Mission d'information sur l'effet de serre Assemblée nationale le 12 avril 2006 Mouvement Européen Belgique Mouvement Européen France Nations Unies NDA [New Defence Agenda] Nicomaque Notre Europe Nouvelle République Observatoire Français des Think-tanks Observatoire Social Européen [OSE] OCDE Ordre des Experts-comptables Organisation météorologique mondiale [Français] ORSE Observatoire sur la Responsabilité Sociétale des Entreprises PanEurope France Paprec.com Parlement européen Parlement européen - L’Observatoire législatif Parti des Socialistes Européens Parti Libéral Démocrate Européen Parti Populaire Européen – DE Parti Socialiste PCC – Comité permanent du cadastre dans l’Union européenne Pierre Moscovici PLAN B+ Portail français sur les questions européennes Premier Ministre, portail du Gouvernement : rubrique ’Europe’ Présidence de la République Programme des Nations Unies pour l'Environnement [Français] 216 Site Internet http://www.consilium.europa.eu/ http://www.entretiens-europeens.org/ http://www.mises.org http://www.terra-economica.info/ http://www.manicore.com/ http://www.mzes.uni-mannheim.de http://www.euro-ombudsman.eu.int/ http://www.minefi.gouv.fr/ http://www.education.gouv.fr/ http://www.travail.gouv.fr/ http://www.equipement.gouv.fr/ http://www.outre-mer.gouv.fr/outremer/front http://www.culture.fr/ http://www.fonction-publique.gouv.fr/ http://jeunesse.gouv.fr/rubrique.php3?id_rubrique=14 http://www.famille.gouv.fr/ http://www.sante.gouv.fr/ http://www.social.gouv.fr/ http://www.ecologie.gouv.fr http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/europe_828/qui-fait-quoi-francepour-union-europeenne_10190.html http://www.assemblee-nationale.fr/12/rap-info/i3021-tI.asp http://www.mouvement-europeen.be http://www.mouvement-europeen.org http://www.onu.fr [Français] http://www.newdefenceagenda.orge http://www.nicomaque.net/html/homepage_v2.html http://www.notre-europe.asso.fr http://www.nouvellerepublique.com/rubriques/blog_liste.php3 http://www.oftt.eu/ http://www.ose.be http://www.oecd.org/ http://www.experts-comptables.fr/page.aspx?page=747&idpartie=2 http://www.wmo.ch/index-fr.html http://www.orse.org/fr/home/index.html http://www.pan-europe.org http://www.paprec.com/ http://www.europarl.europa.eu/ http://www.europarl.europa.eu/oeil/index.jsp?language=fr http://www.socialistgroup.eu/gpes/index.do?lg=fr http://www.eldr.org http://www.epp-ed.org http://www.d-s-f.net/ http://www.eurocadastre.org/index-f.html http://moscovici.typepad.fr/ http://www.planbplus.eu/ http://www.touteleurope.fr/ http://www.premier-ministre.gouv.fr/thematique/europe_m100/ http://www.elysee.fr/elysee/francais/accueil.2.html http://www.unep.org Site Internet http://www.promethee.asso.fr http://www.elearningeuropa.info/main/index.php?page=home http://www.rand.org http://europa.eu/rapid/setLanguage.do?language=fr Boîte à outils / TransEuropeExperts Guide 2007 Organisme Prométhée Promouvoir le e-learning RAND Corporation [Research and Development Corp.] Rapid - Base de données des communiqués de presse de la Commission depuis 1985 Recherche d’Europe Relatio, l’Europe en revue - blog Représentation permanente de la France auprès de l’Union Européenne Réseau européen de recherche économique et sociale Scadplus - Synthèse de la législation de l’Union européenne Secrétariat général des Affaires européennes [SGAE] SEE – Section d’études européennes de l’AFSP Sénat [ rubrique "Union européenne" ] Service-public.fr, site de l’administration française SIMAP, portail des marchés publics européens Site des missions économiques Site gouvernemental d’orientation sur l’Europe Sommet Mondial sur le Développement Durable Stiftung Wissenschaft und Politik [German Institute for International and Security Affairs] Stockholm Network TED [Tenders electronic daily], supplément au Journal officiel de l’Union européenne Telos The Aspen Institute The Centre The Cicero Foundation The European Institute The European Network of Economic Policy Research Institute [ENEPRI] The Federal Trust for Education and Research The Independent Commission for the Reform of the Institutions and Procedures of the Union [ICRI] The Lisbon Council Trans European Policy Studies Association [TEPSA] Transatlantic Policy Network UDF Office des publications de l'Union Européenne UEAF - Tous les drapeaux européens UMP Une constitution pour l’Europe Une fédération européenne maintenant, blog de David Soldini Wilton Park http://www.ceri-sciencespo.com/themes/europe/home.htm http://relatio.blogspirit.com/ http://www.rpfrance.eu/ http://www.ensr-net.com/index.cfm/10,html http://europa.eu/scadplus/scad_fr.htm http://www.sgae.gouv.fr/ http://www.afsp.msh-paris.fr/activite/groupe/europe/europe.html http://www.senat.fr/themes/tg8.html http://service-public.fr/ http://simap.europa.eu/ http://www.missioneco.org/me/ http://www.europe.gouv.fr/ http://www.sommetjohannesburg.org http://www.swp.org http://www.stokholm-network.org http://ted.europa.eu/ http://www.telos-eu.com/ http://www.aspeninstitute.org http://www.thecentre.eu.com http://www.cicerofoundation.org http://www.europeaninstitute.org http://www.enepri.org http://www.fedtrust.co.uk http://www.icri.org.uk http://www.lisboncouncil.net http://www.tepsa.be http://www.tpnonline.org http://www.udf-europe.net/ http://publications.europa.eu/index_fr.html http://paysdumonde.ueaf.net/europe/flags_europe.html http://www.umpeurope.eu/ http://europa.eu/constitution/index_fr.htm http://federationeuropeenne.blogspot.com/ http://www.wiltonpark.org.uk 217 3 Ouvrages pour mieux comprendre l’évolution du monde et prendre du recul Boîte à outils Bénédicte Haubold “Vertiges du miroir - Le narcissisme des dirigeants” Editions Lignes de repères, 2006 Combien de patrons succombent au culte d’eux même ? Le risque pour tout dirigeant est de s’enfermer dans sa tour d’ivoire avec une petite cour de flatteurs patentés… Le risque d’excès narcissique demeure : l’entreprise sait-elle mettre en œuvre les gardes fous adéquats ? Et mettre son patron sous surveillance… Pourtant, le narcissisme-indispensable à la confiance en soi- est un ingrédient essentiel à la réussite, surtout chez les “leaders”. L’ouvrage qui dissèque les bons et mauvais usages du narcissisme, est construit à partir de nombreux entretiens avec des grands patrons…sous l’anonymat, mais parfois assez distinctement pour que l’observateur averti les reconnaisse. Bénédicte Haubold a une double formation, en psychologie et en management : diplômée d'HEC et titulaire d'un DESS de psychologie clinique. Après près de dix ans d’audit, elle intervient aujourd’hui comme consultante en organisation et stratégie. Spécialisée dans la souffrance au travail, elle accompagne des dirigeants et cadres d'entreprise sur les troubles liés au travail. Elle participe à de nombreux colloques sur ces questions. Hervé Juvin “L’Avènement du corps” Gallimard, 2005, Grand prix du livre des dirigeants- L’Expansion, 2006 “Le corps humain est la plus grande invention de ce début de millénaire. La médecine l’a délivré de la souffrance. La richesse et la paix l’ont doté d’un capital d’années sans précédent.” La nouvelle donne démographique a tout changé. L’homme du XXIe siècle a devant lui une espérance de vie augmentée. Il gère son individualité comme un patrimoine. Le corps échappe désormais au réel par la transformation et la fabrication Objet de toutes les attentions, séductions et artifices, il devient pour chacun son capital le plus précieux… Les nouvelles générations se vivent dans le mythe de l’éternelle jouvence, dans le sacre du divertissement et du présent perpétuels… Président de la société de conseil Eurogroup Institute, Hervé Juvin est vice-président de l’AGIPI, leader de la protection sociale volontaire des indépendants. Pierre Musso, Laurent Ponthou et Eric Seulliet “Fabriquer le futur 2 - L’imaginaire au service de l’innovation” Village Mondial, 2007 L’innovation ne se résume pas à une sophistication croissante des techniques et des artefacts ; elle ne se confine pas non plus dans les services de R&D. Réussir à partager l’innovation entre concepteurs et utilisateurs se révèle une voie très féconde. Ce livre montre comment mobiliser l’imaginaire en interne et en externe, notamment auprès du consommateur, pour inventer de nouveaux produits et services répondant mieux aux attentes et aspirations ce la société. Cet ouvrage s'appuie sur un vaste travail d'enquête de terrain : plus de 90 personnes ont été rencontrées et interviewées : experts, consultants, agences de design, agences de communication, universitaires, PME, Grands groupes... Pierre Musso est professeur de sciences de l’information et de la communication à l’université de Rennes-II. Avec Laurent Ponthou, ingénieur ENSEEIHT et ESSEC, ils ont conçu et développé le Studio créatif de France Télécom R&D. Éric Seulliet, HEC, est directeur d’e-Mergences, société de conseil en prospective et innovation et président de l’association “La F@brique du Futur”. http://www.lafabriquedufutur.org/ Luc de Brabandère “Le sens des idées - Pourquoi la créativité ?” Dunod, 2004 D’où viennent les idées ? Comment s’associent-elles ? Pourquoi certaines survivent-elles aux dépens d’autres ? Pourquoi penser ? Pourquoi inventer ? Qu’est-ce qu’une “bonne” idée ? La créativité et la nouveauté sont-elles des gages de qualité ? Toutes les idées sont-elles recevables ? Avec des exemples pris dans les sciences et les Arts, mais aussi et surtout au sein de l’entreprise, Luc de 218 Brabandere complète son questionnement sur la créativité qu’il avait commencé avec “Le Plaisir des idées”, puis “Le Management des idées”, également chez Dunod. Mathématicien et philosophe, ancien directeur de la Bourse de Bruxelles, aujourd’hui consultant en créativité, Luc de Brabandere est vice-président du Boston Consulting Group. Philippe Michel “C’est quoi l’idée ? Publicité, création et société de consommation” Editions Michalon, 2005 Ce livre est l’œuvre posthume du publicitaire Philippe Michel, fondateur de l’agence CLM/BBDO, prématurément décédé en 1993. Réalisé à partir de ses écrits et brouillons rassemblés par sa collaboratrice, Anne Thévenet-Abitbol, ce livre fourmille de réflexions et de notations sur le cheminement de la création, sur les représentations, les associations d’idées, le désir et la consommation et aussi sur le métier et la fonction de la publicité. Alain de Vulpian “A l’écoute des gens ordinaires - Comment ils transforment le monde” Dunod, 2003 terrain : “L’impression que nous sommes à la croisée des chemins ne me quitte pas. […] Nous sommes embarqués dans un processus de civilisation qui refaçonne l’architecture de la société. […] Ce processus tend à réduire la distinction entre gens d’en haut et gens d’en bas”. Boîte à outils Fondateur de Cofremca-Sociovison en 1954, pour comprendre les mutations de notre société, Alain de Vulpian a participé plus récemment à la création de l’association L’Ami public avec Christian Blanc. Ce livre est un peu le bilan de cinquante années d’enquête de Philippe Lemoine “La nouvelle origine” Editions Nouveaux débats publics 2007 “L’origine n’est pas derrière nous, elle est devant nous” avait dit Martin Heidegger. L’ambition de ce livre est d’inviter à construire cette nouvelle origine, à dessiner de nouveaux horizons... “Il y a une part d’utopie dans les quarante tableaux qui constituent ce livre. Mais pourquoi ne pas revendiquer l’utopie ? La France peut-elle être le lieu du monde qui va donner naissance à la nouvelle origine dont la Planète a besoin ? Paradoxe! Ne sommes nous pas en plein trou noir? Mais en alliant intellectuels et artistes, entrepreneurs, militants, politiques et jeunes, la France peut s’engager dans une révolution dont le message serait de progrès et d’amour….” “Les priorités dégagées par ce livre sont les suivantes : bâtir une économie humaine éclairée par les leçons de l’amour ; faire du virtuel une occasion de progrès ; stimuler dans les entreprises l’audace d’inventer de nouveaux modèles ; susciter de nouvelles avant-gardes pour que le monde se construise un destin.” Ex soixante-huitard aujourd’hui au Medef, Ancien co-président des Galeries Lafayette, Philippe Lemoine est président-directeur général de la société de services LaSer et président du Forum d’Action Modernités. Denis Ettighoffer “Netbrain, les batailles des Nations Savantes” A paraître L’ancien consultant de Chez Bossard, électron libre de la pensée managériale et de la prospective techno-économique, s’est imposé au début des années 90 comme un visionnaire des mutations par les TIC avec un essai primé et réédité depuis : “L’Entreprise virtuelle - nouveaux modes de travail, nouveaux modes de vie ?” [Éditions d’organsiation]. Après quatre ans de travail, des milliers de documents traités et de multiples discussions avec de nombreux spécialistes, Denis Ettighoffer a mis la dernière main à un ouvrage ambitieux sur la nouvelle économie de la connaissance et des réseaux : “Netbrain, les batailles des Nations Savantes” [à paraître]. Howard Rheingold “Foules intelligentes - La révolution qui commence” M2 Editions, 2005 L'association des microprocesseurs, de l'accès Internet généralisé et des technologies mobiles va être à l'origine de “la prochaine révolution sociale”. Le livre Foules Intelligentes [“Smart Mobs”] est né de cette intuition. Il décrit comment des groupes importants, dispersés géographiquement et connectés par des technologies simples [téléphone mobile, SMS, e-mail, web…] peuvent être réunis rapidement pour agir collectivement. L'auteur montre les possibilités mais aussi les dangers de l'innovation dans les communications. Jeunes Japonais, accros aux jeux vidéo en réseau, manifestants Philippins qui se mobilisent via leur portable, terroristes islamiques utilisant les dernières technologies pour coordonner une série d'attentats… ces “foules intelligentes” 219 représentent une nouvelle forme de relation sociale fondamentalement différente. Depuis plus de vingt ans, Howard Rheingold annonce aux Etats-Unis les prochaines révolutions, depuis les interfaces graphiques en 85, le virtuel en 91 et les communautés en 1993 avec des livres à succès dont “La Réalité virtuelle” en 1993 et “Les Communautés virtuelles” en 1995 [plus de 100.000 exemplaires vendus]. Il vit à Mill Valley en Californie. Howard Rheingold “Foules intelligentes - La révolution qui commence” M2 Editions, 2005 Boîte à outils L'association des microprocesseurs, de l'accès Internet généralisé et des technologies mobiles va être à l'origine de “la prochaine révolution sociale”. Le livre Foules Intelligentes [“Smart Mobs”] est né de cette intuition. Il décrit comment des groupes importants, dispersés géographiquement et connectés par des technologies simples [téléphone mobile, SMS, e-mail, web…] peuvent être réunis rapidement pour agir collectivement. L'auteur montre les possibilités mais aussi les dangers de l'innovation dans les communications. Jeunes Japonais, accros aux jeux vidéo en réseau, manifestants Philippins qui se mobilisent via leur portable, terroristes islamiques utilisant les dernières technologies pour coordonner une série d'attentats… ces “foules intelligentes” représentent une nouvelle forme de relation sociale fondamentalement différente. Depuis plus de vingt ans, Howard Rheingold annonce aux Etats-Unis les prochaines révolutions, depuis les interfaces graphiques en 85, le virtuel en 91 et les communautés en 1993 avec des livres à succès dont “La Réalité virtuelle” en 1993 et “Les Communautés virtuelles” en 1995 [plus de 100.000 exemplaires vendus]. Il vit à Mill Valley en Californie. Gilles Lipovetsky “Les Temps hypermodernes” [Poche Biblio Essais 2006] “Le bonheur paradoxal : essai sur la société d'hyperconsommation” [Gallimard 2006] “Nous sommes entrés dans une nouvelle phase du capitalisme: la société d'hyperconsommation. Un “Homo consumericus” de troisième type voit le jour, espèce de “turbo-consommateur” décalé, mobile, flexible, largement affranchi des anciennes cultures de classe, imprévisible dans ses goûts et ses achats, à l'affût d'expériences émotionnelles et de mieux-être, de qualité de vie et de santé, de marques et d'authenticité, d'immédiateté et de communication. L'esprit de consommation a réussi à s'infiltrer jusque dans le rapport à la famille et à la religion, à la politique et au syndicalisme, à la culture et au temps disponible. Tout se passe comme si, dorénavant, la consommation fonctionnait tel un empire sans temps mort dont les contours sont infinis. Mais ces plaisirs privés débouchent sur un bonheur blessé : jamais l'individu contemporain n'a atteint un tel degré de déréliction…” Le philosophe Gilles Lipovetsky est notamment l'auteur de “L'ère du vide”, “L'empire de l'éphémère”, “Le crépuscule du devoir” et “La troisième femme”, tous parus aux Editions Gallimard. Son œuvre s’est focalisée sur l'interprétation de notre modernité. Dans “L'Ere du vide” [1983], il posait les jalons de ce qui devait s'imposer comme le “paradigme individualiste”. Depuis, il n'a cessé d'explorer les multiples facettes de cet individu contemporain : le règne inédit de la mode [“L’empire de l’éphémère”], les métamorphoses de l'éthique, mais aussi la nouvelle économie des sexes, l'explosion du luxe et les mutations de la société de consommation. Alain Etchegoyen “10 Questions auxquelles le prochain président n’échappera pas” Editions d’Organisation 2006 Le philosophe disparu cette année à l’âge de 55 ans, laisse une œuvre importante. Ce normalien était un de nos rares intellectuels à connaître et – à comprendre – le monde des entreprises de l’intérieur. L’un des ses premiers ouvrages “Les entreprises ont-elles une âme ?” [François Bourin éditeur 1990] a fait date. Ses réflexions sur la responsabilité et l’exemplarité de tout dirigeant, comme ses mises en garde contre la dictature de la “transparence” de nos sociétés hyper médiatisées, restent d’une pertinence très actuelle. On lira ou relira “La valse des éthiques” [François Bourin, 1991 & Pocket 98], “Le temps des responsables” [Pocket 220 1996], “La force de la fidélité dans un monde infidèle” [Anne Carrière, 2004] et l’un de ses derniers titres : “10 questions auxquelles le prochain président n’échappera pas”. Fort de son expérience de conseiller auprès de dirigeants d’entreprises et de politique comme Claude Allègre, ainsi que de Commissaire au Plan, Alain Etchegoyen aborde des questions difficiles, comme les OGM, le patriotisme économique, l'école, l'homoparentalité, l'assurance-chômage, les quartiers en difficulté, la construction européenne, l'intervention des forces armées… Hubert Landier “Divorce à la française - Comment les Français jugent les entreprises” Dunod, 2006 “Une rupture s’est opérée entre l’opinion et l’entreprise, au point qu’il est permis d’évoquer un véritable divorce”, écrit Hubert Landier qui analyse en détail les causes de cette crise de confiance, à partir de témoignages des acteurs recueillis sur le terrain. Il n’hésite pas à en chercher les racines dans les rapports féodaux tissés sous l’Ancien Régime, et dont les “schémas mentaux” persistent encore aujourd’hui. La défiance des Français à l’égard de l’Entreprise n’est pas une bouderie passagère, mais un mal profond qui handicape gravement notre pays dans la compétition internationale. Au-delà de nos moindres performances économiques, cette défiance pour l’Entreprise recouvre une dégradation inquiétante du lien social et du “vivre ensemble.” Economiste, consultant, Hubert Landier dirige le groupe de conseil Management Social qui fait partie du réseau Synéo. Auteur de nombreux ouvrages, il publie notamment une lettre bi-mensuelle d’analyse et de prospective sur le climat social, la vie syndicale et le management des rapports sociaux dans l’entreprise. “La révolution du quaternaire qui s’annonce consiste à intégrer et à conjuguer biens et services pour accroître notre bien-être. En orientant la croissance vers ces nouveaux services complexes, la révolution du quaternaire polluera moins ; elle orientera progressivement le consommateur vers de nouveaux modes de vie, et sera plus respectueuse de l’environnement. L’économie du quaternaire est de nature à engendrer dans nos pays une croissance forte et des millions d’emplois à la fois bien rémunérés et indélocalisables.” Telle est la promesse de Michèle Debonneuil Boîte à outils Michèle Debonneuil “L’espoir économique - vers la révolution du quaternaire” Bourin éditeur 2007 dans son dernier ouvrage qu’elle revendique comme “le fruit du travail d’une vie”. Economiste, Inspecteur général des Finances, membre du Conseil d’analyse économique auprès du Premier ministre, Michèle Debonneuil est “l’inventeur” du Plan Borloo des Services à la personne – lequel prévoit de créer 500 000 emplois nouveaux dans ce secteur en trois ans. Elle préside d’ailleurs le conseil scientifique de la nouvelle Agence nationale des services à la personne. Alessandro Baricco “Next” Albin Michel, 2002 “Next : le monde, prochain épisode.” Sous-titré “petit livre sur la globalisation et le monde à venir”, cet ouvrage de 100 pages apporte sur la mondialisation un regard décapant et neuf. Celui d’un romancier italien qui passe en revue les différentes acceptions de ce concept valise “globalisation”, avec sa sensibilité d’écrivain et d’artiste. Pour changer de lunettes sur notre modernité. Sur la mondialisation, on lira aussi l’essai pertinent de Jean-Marc Salmon : “Un monde à grande vitesse” [Seuil 2000]. Erik Izraelewicz “Quand la Chine change le monde” Grasset, 2005 La Chine, première puissance économique de la planète devant les USA ? Pour comprendre les conséquences de la formidable expansion économique de l’Empire du milieu : “la Chine est, et va être, au cours des vingt prochaines années au moins, le facteur principal de déstabilisation de l’économie mondiale…” Par l’un de nos meilleurs connaisseurs de l’économie chinoise, prochain directeur de la rédaction des Echos. Jean-Claude Guillebaud “Le goût de l’avenir” Seuil, 2003/ Coll. Points 2004 “Nous avons du mal à penser véritablement la prodigieuse mutation anthropologique et historique dont nous sommes les témoins inquiets. Nous nous sentons de moins en moins capables d'agir sur le cours des choses... Pour retrouver le goût de l'avenir, refonder la démocratie, reprendre possession de notre destin, il faut tenter de penser autrement les grandes contradictions contemporaines : la transgression opposée à la limite, l'individualisme brisant le lien, l'innocence préférée à la responsabilité 221 ou encore la croyance affaiblie qui ne donne plus sens au savoir.” Grand reporter, écrivain, essayiste, éditeur, spécialiste des médias, Jean-Claude Guillebaud s’est attelé à une tâche de longue haleine dans l’exploration de notre monde dans sa complexité et ses contradictions. En humaniste du 21ème siècle. Maurice Lévy, Jean-Pierre Jouyet “L'économie de l'immatériel : la croissance de demain” Rapport au Ministre de l'Economie, des Finances et de l'Industrie - La Documentation Française, 2007 Boîte à outils “Désormais la croissance dépend beaucoup moins des usines que de l’imagination”, estime Maurice Lévy, le Pdg de Publicis, qui avec Jean-Pierre Jouyet a rédigé ce rapport sur l’économie de l’immatériel, facteur de croissance. Innovation, développement massif des TIC, tertiarisation continue des pays développés, ont bouleversé l'économie mondiale depuis plus de vingt ans, valorisant ainsi l'économie de l'immatériel. Elle est définie ainsi : “elle n’a pas de fondement physique, mais elle place l’intelligence, la connaissance, l’innovation et l’imagination au cœur du processus de création de valeur” La commission présidée par Maurice Lévy et Jean-Pierre Jouyet s'interroge sur les moyens de permettre à la France de surmonter ses faiblesses, notamment en termes de recherche, d'innovation ou encore de gestion du patrimoine immatériel, pour en faire un leader de l'immatériel. Le rapport s'appuie en ce sens sur trois piliers : le pilier de la connaissance pour doter la France d'un meilleur cadre afin de faire émerger les talents que ce soit à l'école, à l'université, dans les centres de recherche, dans le domaine culturel et dans les entreprises ; le pilier de la régulation pour mettre en place des règles de fonctionnement des marchés ; le pilier des infrastructures pour permettre à la France de se doter de nouveaux réseaux à très haut débit. http://www.ladocumentationfrancaise.fr/catalogue/ 9782110063984/ Olivier Bomsel “Gratuit ! Du déploiement de l'économie numérique” Folio Actuel, 2007 Jamais la gratuité n'a été aussi présente, vantée et disputée qu'à l'ère numérique. Ce phénomène historique et économique singulier est souvent identifié à la baisse continue des coûts de traitement et de transport de l'information. Or il consiste avant tout dans les “effets de réseau” : grâce à l'extension du champ du codage binaire, les innovations numériques [Internet, moteurs de recherche, téléphones mobiles, moyens de paiement électroniques, télévision, etc.] voient leur utilité croître avec le nombre d'utilisateurs. Il faut donc conquérir le plus rapidement possible, par des subventions habilement choisies et créatrices d'irréversibilités, une masse critique d'utilisateurs. Résultat ? Des transferts massifs, mais aussi des rentes de situation, des conflits d'intérêts… On ne propose plus du “moins cher” comme au temps du fordisme et de sa concurrence par les coûts, mais du gratuit, catalyseur de déploiement. Profitant des dynamiques d’utilité croissante, de nouveaux monopoles émergent tels Microsoft, Google, les opérateurs de téléphonie mobile ou de distribution de contenus... Ainsi, le gratuit n’est-il plus une subvention publique mais un outil privé, une arme économique au service de firmes créatrices de marchés. Ses mécanismes sont plus subtils, plus violents, plus contestables que les promesses qui les entourent. Qui a intérêt à donner ? Comment les transferts s’opèrent-ils ? Dans quels buts, au bénéfice de qui, en quête de quels effets ? Ingénieur civil des Mines, Olivier Bomsel est professeur d'économie industrielle à l'Ecole des mines de Paris. Il dirige au Cerna, le laboratoire d'économie industrielle de l'Ecole des mines, les travaux de recherche sur l'économie numérique. http://www.cerna.ensmp.fr/CVs/Bomsel.html Chris Anderson “The long trail – Why the future of business is selling less or more” Hyperion 2006 Originalité de la rédaction : le livre de Chris Anderson, rédacteur en chef de “Wired Magazine” aux USA, s’est construit au fil des ans à partir des échanges noués avec des internautes sur son blog www.longtail.com Chris Anderson annonce la mort de la “culture de masse” et pense que la Net économie remet totalement en cause la fameuse règle des 80/20 qui veut que 80 % du chiffre d’affaires soit réalisé avec 20 % des produits ou services vendus. Le développement du commerce on-line offre, selon lui, aux entreprises la possibilité illimitée de diversifier et de personnaliser leurs catalogues, tout 222 produit ou service finissant par trouver à la longue sa demande. Cet émiettement de l’offre que l’on observe aujourd’hui sur Internet annonce la prise du pouvoir de l’individu par rapport à la consommation de masse. Est-ce la fin du commerce traditionnel ? Les critiques soulignent qu’il représente encore 90% des ventes de détail aux Etats-unis et que les exemples de Chris Anderson sont surtout pertinents dans les secteurs des médias et du divertissement… L’auteur n’en reste pas moins un observateur averti des métamorphoses de l’économie numérique. Jolanta Bak “La société Mosaïque - Les 10 tendances qui changent nos vies et nos façons de consommer” Dunod, 2007 aujourd’hui ? Pourquoi est-il si difficile de rencontrer l’âme sœur ? La diversité culturelle : un vœu pieux ? Cet ouvrage ambitionne d’éclairer les dynamiques qui influenceront, dans les années à venir, la conception de produits et services, le marketing, la communication, la distribution et, plus généralement, nos façons de vivre et de consommer. Originaire de Pologne, Jolanta Bak, après des études de lettres aux Etats-Unis [Universités Rice et Harvard], s’est installée en France en1982. Elle a travaillé pour des agences de publicité, et de planning stratégique, avant de créer en 2000, Intuition, société de conseil en innovation, gestion de marques et analyse de tendances. Boîte à outils La société actuelle ressemble de plus en plus à une mosaïque, assemblage d’entités et d’identités qui se juxtaposent, se combinent et s’entrechoquent. Comment décrypter cette structure complexe et identifier les modes de vie de demain ? A travers dix grandes tendances, Jolanta Bak dresse une formidable synthèse de nos façons de vivre, de nos attitudes et désirs latents. Comment se présente la nouvelle donne familiale ? Pourquoi n’aimons-nous plus travailler comme avant ? Le retour de la magie dans nos vies désigne-t-il un obscurantisme ? Pourquoi crée-t-on de nouveaux rituels personnels ? Sommes-nous obsédés par le corps ? Que révèlent les nouveaux langages du luxe ? Que cherchons-nous à travers les nouvelles valeurs éthiques ? Où en sont les femmes après le féminisme ? C’est quoi un homme Suzanne Berger “Made in monde. Les nouvelles frontières de l'économie mondiale” Editions du Seuil, 2006 Le capitalisme contemporain suit-il une stratégie et une seule : la recherche du travail au moindre coût et la satisfaction de l’actionnaire ? Avec pour conséquences, les délocalisations, les licenciements et la désindustrialisation des pays développés… L’enquête menée par Suzanne Berger pendant cinq ans auprès de 500 entreprises en Europe, aux Etats-Unis et en Asie montre que les choses sont infiniment plus complexes. Il n’y a pas de fatalité dans la course aux bas salaires ! Le coût du travail n’est, en effet, qu’un paramètre parmi d’autres dans le choix des implantations industrielles. Si certaines entreprises ont bel et bien délocalisé et s’en félicitent, d’autres s’en mordent les doigts et beaucoup n’envisagent pas cette hypothèse, jugée trop coûteuse ou trop risquée. Avec une patience et une précision d’entomologiste, Suzanne Berger déconstruit les préjugés qui pèsent aujourd’hui sur les débats économiques et sociaux, en opposant aux grandes généralités du discours le réalisme implacable de l’expérience et des faits. Suzanne Berger est professeur au Massachussets Institute of Technology [MIT, Cambridge, Etats-Unis]. Elle est notamment l’auteur de “Notre première mondialisation. Leçons d’un échec oublié”, lauréat du Prix européen du livre d’économie 2003 [Seuil/République des idées]. Michel Maffesoli “Le réenchantement du monde - une éthique pour notre temps” La Table Ronde, 2007 Existe-t-il encore une morale, universelle, applicable à tous, acceptée par tous ? Ou bien chaque groupe, dans notre société mosaïque, ne se débrouille-t-il pas avec ses propres règles et valeurs ? Ce que l’on nommait naguère La Morale représente peut-être un monde qui n'est plus. A partir d’une réflexion entamée en 2005 à l’occasion de l’Université d’été du Medef, Michel Maffesoli explique comment nous passons d’une “morale universelle” à des éthiques particulières, multiples et changeantes. Celles-ci traduisant ce “sentiment d'appartenance” propre aux “tribus postmodernes” que l’auteur a su si bien analyser dans ses précédents ouvrages. Comment redonner sens à un monde où pensées et actions sont désormais tributaires du groupe et de l'environnement dans lesquels évolue l'individu ? Professeur à la Sorbonne, directeur du Centre d'études sur l'actuel et le quotidien [Paris-V], directeur du Centre de recherche sur l'imaginaire [MSH], Michel Maffesoli est l'auteur, entre autres ouvrages, du “Temps des tribus”, “Du nomadisme” et du “Rythme de la vie”. 223 Dominique Méda, Alain Lefebvre “Faut-il brûler le modèle social français ?” Seuil, 2006 Boîte à outils Entraînés à contre cœur dans la globalisation, les français doutent d'eux-mêmes, des politiques et de leur modèle social, au moment où ils devraient construire avec vingt-six autres pays le modèle social européen auquel ils aspirent. Leur faudra-t-il progressivement se résigner au modèle libéral, dont on vante tant l'efficacité ? Ce n'est pas une fatalité, car il existe en Europe un modèle à la fois compétitif et solidaire, dont les performances impressionnent d'autant plus qu'elles nourrissent une réelle cohésion sociale: celui des pays nordiques. Comment s’inspirer de ces Etats qui partagent notre idéal, pour développer ensemble une Europe économiquement puissante et solidaire, autour de droits sociaux renforcés et d'un nouveau type d'Etat providence pour le XXIe siècle ? Dominique Méda, sociologue, chercheuse au Centre d'éludes de l'emploi [CEE], a publié de nombreux ouvrages de référence dont le fameux “Le travail, une valeur en voie de disparition” [Aubier et Champs Flammarion 1998]. Alain Lefebvre réside en Suède où il est conseiller pour les affaires sociales. Il a publié plusieurs ouvrages sur les modèles sociaux nordiques. Axel Honneth “La société du mépris” La Découverte, 2006 La société du mépris vient de ce sentiment que l'accroissement des possibilités de réalisation de soi conquises au cours du 20e siècle donne lieu aujourd’hui à une récupération de cet idéal par le néo capitalisme. La vulgate managériale en vogue fait de la réalisation de soi dans le travail l’alibi d’une nouvelle forme d’exploitation plus sournoise que les rapports de domination traditionnels. Cet ouvrage rassemble différents articles du sociologue Axel Honneth, ex assistant de Jürgen Habermas, aujourd’hui lui-même un des acteurs majeurs de l’École de Francfort. Il s’emploie à analyser la source des conflits sociaux d’aujourd’hui dans le déni de reconnaissance des individus, source de nouvelles “pathologies sociales”. Le besoin d’autoréalisation de l’individu a été “tellement instrumentalisé, standardisé, fictionnalisé, qu’il s’est inversé en un système d’exigences largement déshumanisé, sous les effets duquel les sujets semblent aujourd’hui plus souffrir que s’épanouir.” Un diagnostic d’une grande actualité ! Thérèse Delpech “L’ensauvagement, le retour de la barbarie au 21ème siècle” Grasset, 2005 En avons-nous vraiment fini avec le siècle des grandes catastrophes et des totalitarismes ? En 2005, le Moyen-Orient et peut-être surtout l'Extrême Orient sont de bons candidats pour de nouvelles catastrophes historiques. Qui a suivi de près les péripéties de la saga nucléaire iranienne, le chantage nord-coréen, l'extrême tension dans le détroit de Taïwan, l'hostilité sinojaponaise, comprend que le péril nucléaire est aujourd'hui plus diffus et peut-être plus réel encore que pendant la guerre froide. Pendant que bouillonnent ces chaudrons, l'Europe, fatiguée de courir le monde et tentée par une sortie de l'Histoire, cultive le romantisme niais de la fin des grands conflits. L'Europe n'est plus un modèle pour le monde. Sa conscience est troublée, son esprit craintif et sa politique introvertie. Quant à la France, sa position vis-à-vis de la Russie sur le dossier tchétchène et envers la Chine sur le dossier de Taïwan cumule tous les inconvénients : en préférant la honte et la guerre, elle pourrait finir par avoir l'une et l'autre ! Opposer éthique et Realpolitik est artificiel : on peut être à la fois immoral et suicidaire... “Peut-être ne vous intéressez-vous pas à la guerre, mais elle s'intéresse à vous” [Trotsky]. Quelles idées méritent encore que nos sociétés post-héroïques prennent des risques pour les défendre? 224 Philosophe, chercheur associé au Ceri et membre de l’Institut international d’études stratégiques de Londres, Thérèse Delpech a reçu le Prix Fémina 2005 pour cet essai. En 2007, elle a publié un autre essai portant sur la question iranienne : “Le grand pertubateur”, également chez Grasset. Citations pour aller plus loin, réfléchir & avancer 4 la lumière et admire la beauté. Ferme l'œil et observe. “CeRegarde que tu as vu d'abord n'est plus et ce que tu verras ensuite n'es pas encore. ” “Savoir écouter, c'est posséder, outre le sien, le cerveau des autres.” “Sachez vous éloigner car, lorsque vous reviendrez à votre travail, votre jugement sera plus sûr.” Boîte à outils Léonard de Vinci “Délaisse les grandes routes, prends les sentiers” Pythagore “ Oui, c’est cela, mon cher Lucilius, revendique la possession de toi-même. Ton temps, jusqu’à présent, on te le prenait, on te le dérobait, il t’échappait. Récupère-le, et prends-en soin. La vérité, crois-moi, la voici : notre temps, on nous en arrache une partie, on nous en détourne une autre, et le reste nous coule entre les doigts. Pourtant, il est encore plus blâmable de le perdre par négligence. Et, à bien y regarder, l’essentiel de la vie s’écoule à mal faire, une bonne partie à ne rien faire, toute la vie à faire autre chose que ce qu’il faudrait faire. Sénèque, Apprendre à vivre, lettres à Lucilius ” “Choisissez une étoile, ne la quittez pas des yeux. ” Elle vous fera avancer loin, sans fatigue et sans peine. Alexandra David-Neel “ Le futur appartient à ceux qui voient les possibilités avant qu'e lles ne deviennent évidentes.” Théodore Levitt “L'art de diriger consiste à savoir abandonner la baguette pour ne pas gêner l'orchestre.” Herbert Von Karajan 225 “ Le meilleur manager est celui qui sait trouver les talents pour faire les choses, ” et qui sait aussi réfréner son envie de s'en mêler pendant qu'ils les font. Théodore Roosevelt “Le vrai pouvoir, c'est la connaissance.” Boîte à outils Francis Bacon “J'ai toujours rêvé d'un ordinateur qui soit aussi facile à utiliser qu'un téléphone. ” Mon rêve s'est réalisé. Je ne sais plus comment utiliser mon téléphone. Bjarne Stroustrup “Il faut voyager pour frotter et limer sa cervelle contre celle d'autrui.” Montaigne “ L'amitié, ce n'est pas d'être avec ses amis quand ils ont raison, c'est d'être avec eux même quand ils ont tort. ” André Malraux “Mimez l'assurance plutôt que la timidité, mimez la force plutôt que la faiblesse, mimez la bonne santé plutôt que la maladie, et l'imagination dévastatrice aura du mal à s'installer. Alain, Propos sur le bonheur ” “ J'ai décidé d'être heureux parce que c'est bon pour la santé. Un instant de bonheur vaut mille ans dans l'histoire. Voltaire, Candide 226 ” ou souvent, “La puissance ne consiste pas à frapper fort mais à frapper juste. ” Honoré de Balzac “ La seule manière de résister au mondial, c'est la singularité. Jean Baudrillard, Philosophe et sociologue “Ce n'est pas le titre qui honore l'homme, mais l'homme qui honore le titre. Boîte à outils ” ” Machiavel, Le Prince “Vivre, c’est ne pas se résigner.” Albert Camus “ Inventer, c’est penser à côté. Albert Einstein ” “ L’angoisse est la disposition fondamentale qui nous place face au néant. Quand on peut vivre simultanément un attentat en France et un concert symphonique à Tokyo, Quand le temps n'est plus que vitesse, instantanéité et simultanéité, Et que le temps comme pro-venance a disparu de l'être-là de tous les peuples, Lorsque le boxeur est considéré comme le grand homme d'un peuple, Et que le rassemblement en masse de millions d'hommes constitue un triomphe, Alors vraiment à une telle époque, le questionnement : “Pour quel but ?” “Où allons-nous ?” “Et quoi, ensuite ?” Ne cesse de faire sentir sa présence, en traversant tout cet ensorcellement à la façon d'un spectre. ” Introduction à la métaphysique, 1935, Heidegger 227 de visu