Le Monde d`Aujourd`hui.

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Transport Au sein du RDFN
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D’AUJOURD’ HUI
2ème année:N°20 du
mercredi 10 avril 2013
Présidentielle 2016
Tandja,faiseur de roi
L’ancien président, celui-là même qui bénéficia deux
fois de suite de la confiance du peuple nigérien, a
aujourd’hui une autre partition à jouer. C’est
certainement par lui que passera le chemin qui
mènera à la présidence de la République...
Alliance MNSD-Nassara - MODEN Lumana FA
Aujourd’hui
ou demain ?
Interpellation à l’Assemblée Nationale
Oua de l’Agriculture
se cache aux élus
du peuple
Entretien exclusif
Pourquoi tant de coups d’Etat au Niger ?
« En démocratie, chacun doit respecter
les textes pour qu’ensemble les textes
puissent servir à tous. », déclare PHD Mamoudou Djibo
PRIX : 300 F
Tout était dit avant le 7 Avril
POLITIQUE
Entretien exclusif
Pourquoi tant de coups d’Etat au Niger ?
« En démocratie, chacun doit respecter les textes pour qu’ensemble les textes puissent servir à tous. », déclare PHD Mamoudou Djibo
Le Niger a connu beaucoup de remises en cause
du processus démocratique. Selon vous, quelles
pourraient être les raisons de telles interruptions ?
Il est très facile de chercher les raisons de ces remises
en cause du processus démocratique par l’incurie des
hommes politiques. C’est vrai, à chaque fois que l’armée
est intervenue, Il y a eu notamment, pendant la transition
de Cheffou Amadou, une crise institutionnelle quasi
permanente entre le HCR et le gouvernement de
transition qui a été ponctuée de bruits de bottes avec
ce qu’on appelait jadis la troupe. Puis, il y a eu, au
lendemain des élections et l’avènement de la 3e
République, pendant le régime de l’AFC, énormément
de troubles ; d’abord entre les alliés de l’Alliance des
forces du changement (AFC), puis entre l’AFC et la
nouvelle majorité parlementaire lors de la cohabitation,
et cela a naturellement donné prétexte à l’armée
d’intervenir. Avec le Président Baré, on ne peut pas parler
de crise institutionnelle ; c’était plutôt une crise de
légitimité du pouvoir qui a conduit l’armée à intervenir,
malheureusement en enlevant la vie au Président Baré.
Ensuite, c’est l’aventure du projet de la 6e République
qui a divisé la classe politique et a créé une crise
institutionnelle, notamment avec l’Assemblée nationale
et la Cour constitutionnellequi vont être dissoutes. C’est
vrai qu’il y a eu des remises en cause qui pouvaient
justifier des coups d’Etat mais en histoire, nous, nous
faisons la différence entre la raison et le prétexte. La
raison est structurelle, le prétexte est conjoncturel. Le
prétexte, c’est que quelque part, quand il y a crise,
dans tout système il y a crise forcément, la démocratie
a prévu des mécanismes de gestion des crises. Donc,
normalement, quand une crise survient en régime
démocratique, cette crise doit être régulée, gérée par
les mécanismes prévus par la Constitution. Et quand
l’armée intervient en dernier ressort, cela laisse supposer
que les officiers devaient être aux aguets.Ils sont là en
train de guetter que le prétexte survienne. Et quand les
officiers ont la gâchette facile, ça va vite, surtout que
depuis Kountché, on a constaté que le coup d’Etat est
devenu un mode de promotion sociale pour les militaires,
un mode d’enrichissement. Lorsque, depuis 1996, les
auteurs et coauteurs de coup d’Etat ont une amnistie
constitutionnelle,ça ne fait plus peur à qui que ce soit.
Quand, en plus, en 2010, on donne le plus haut grade
de l’armée à l’auteur du coup d’Etat, ça veut dire que (je
ne le souhaite pas) un autre jour, certains seront tentés.
Parce que, effectivement, il y a un mauvais jeu du côté
des acteurs politiques, un mauvais jeu qui consiste à
ne pas respecter les engagements auxquels les gens
ont souscris. Les gens sont allés devant le peuple, ils
ont juré sur le Coran de respecter et de faire respecter
la loi, juré de travailler au bonheur du peuple et quand
ils sont confortement installés au pouvoir, ils se mettent
dans une telle situation qu’ils ne veulent plus quitter le
pouvoir ou qu’ils ne veulent plus partager le pouvoir
lorsqu’il ne s’agit pasde faire carrément la promotion de
leurs parents, de leurs amis et leurs connaissances.
Naturellement, cela provoque des crises, et ces crises,
à force d’être exacerbées, donnent prétexte aux officiers
qui ont la puissance de feu et le coup d’Etat est arrivé
Qui est en responsable ?
Tout le monde est en faute dans la mesure où les
hommes politiques ne respectent pas les règles du jeu.
Or, un jeu a des règles qui sont connus avant d’y aller.
Les règles principales du jeu politique, c’est la
Constitution, le Code électoral, la Charte des partis
politiques. Tout celui qui se met en dehors de ce cadre,
se met hors-jeu, tout celui qui ne respecte pas la
Constitution, le Code électoral, la charte des partis
politiques se met en faute par rapport au jeu politique.
Une fois le pouvoir acquis, les gens ont tendance à
oublier leur engagement, à oublier leur serment et à
oublier la cause du peuple pour ne penser qu’à leur
Quelles sont les conséquences d’une crise
politique ?
Sur toute la ligne, une crise politique est préjudiciable
au développement du pays. D’abord à l’interne, c’est
ce qui est fondamental, ça crée des conditions de
méfiance entre citoyens, entre responsables et citoyens,
ça crée une certaine démotivation au niveau de l’activité
de création de richesses et chacun, en voulant mettre
en échec son adversaire, sabote un pan de l’économie,
du système politique.
Au niveau international, dès qu’il y a crise politique, ça
effraie les partenaires, ça effraie les bailleurs de fonds
qui n’ont plus confiance, qui ne veulent pas venir jeter
leurs capitaux et naturellement, quand il n’y a pas de
ressources externes, l’économie ne peut pas être
boostée et au plan diplomatique le pays perd sa
crédibilité. Finalement, puisque, même pour nourrir notre
population, pour l’instant nous tendons encore la main
en attendant de voir l’aboutissement de l’initiative 3N,
ça veut dire que s’il y a crise politique, nous ne serons
même pas capables d’assurer le quotidien des
populations sans compter que nous serons toujours cités
en référence comme un pays livré à l’instabilité, comme
un pays livré au risque de catastrophe
propre promotion. Et de ce point de vue, on peut
effectivement dire que les hommes politiques sont pour
beaucoup. Mais dès qu’il y a crise,les gens prennent
les armes, je trouve que là aussi, c’est trop facile. Il y a
des pays où des crises ont été tellement très graves et
l’armée a préféré pourtant garder le calme, à calmer le
jeu jusqu’à la fin. Mais si, dès qu’il y a une crise, l’armée
intervient, c’est qu’elle était d’ores et déjà préparée et
n’attendait qu’une occasion. Naturellement, ça ramène
la question du caractère républicain de l’armée et moi,
je dirais que finalement, nous sommes dans une
situation où nous avons une caste militaire qui a goûté
au pouvoir, qui a goûté aux éloges, qui a goûté à l’argent
et cette caste militaire s’étant embourgeoisée, a
contaminé une bonne partie de la jeune génération
militaire. A force d’arriver sur la scène politique, l’armée
finit par militariser la politique, de la même façon que
l’espace politique finit aussi par se militariser. Donc,
nous sommes tous en faute mais le premier d’abord,
ce sont les hommes politiques. Est-ce que si nous
respectons correctement la constitution, toutes les lois
et tous les règlements de la République, est-ce que les
militaires auraient eu un prétexte pour faire un coup
d’Etat ? Que les hommes politiques se regardent
d’abord, qu’ils se disent : « nous avons quelque chose
à faire ». La deuxième chose de mon point de vue, et là
c’est une maladie congénitale du système politique
nigérien depuis la conférence nationale, c’est la logique
du partage. Notre système est fait de telle sorte
qu’aucun parti n’est fort pour arriver seul au pouvoir ;
donc il est obligé de se chercher des alliés, y compris
en opérant des combinaisons qui s’assimilent à un
mariage du lièvre et de la carpe. Le lièvre et la carpe,
lorsqu’ils contractent mariage, est-ce le lièvre qui prend
le risque de se noyer en allant vivre sous l’eau ou la
carpe qui va sortir pour les noces ? Et les alliances
sont si étoffées qu’il est impossible de satisfaire tout le
monde et on veut satisfaire le maximum, donc on
disperse les efforts et l’efficacité. Tous ceux qui n’ont
pas été récompensés s’estiment lésés et mécontents,
ils se mettent à contester, à saboter le système et à
contribuer à le fragiliser. Cela est vraiment structurel,
notre système politique depuis la conférence nationale
n’est pas arrivé à dégager une majorité nette qui pourrait
régner seule sans l’appui des autres et tout celui qui
vient appuyer un candidat au deuxième tour réclame sa
part souvent au prix fort. Cela, naturellement, crée les
conditions d’une instabilité, sauf si les acteurs arrivent
à s’élever au- dessus de la mêlée pour agir et se
comporter en véritable homme d’Etat.
Le Président américain avait dit que l’Afrique n’a
pas besoin d’hommes forts, mais d’institutions
fortes…
Nous avons des institutions fortes, nous avons des
textes très bien faits, mais ce sont des hommes qui
les animent. Ce sont les hommes qui confectionnent
les textes, ce sont les hommes qui animent les
institutions. Donc,tant qu’il n’y a pas cette conscience
politique de devoir respecter les textes, quelle que soit
la valeur des textes, quelles que soient la nature et
l’ampleur des institutions que ces textes auront permis
de mettre en place, l’institution ne peut être que fragile.
Aux Etats-Unis, Obama l’a dit parce que c’est une très
vieille démocratie, une constitution qui a fait ses preuves
et chacun agit à l’intérieur de la constitution. Or, nous,
jusqu’à présent, nous n’avons pas encore intégré cette
constitution. N’oubliez pas que de mars 1959 à novembre
2011, nous sommes à la 8e Constitution. On ne peut
pas changer de constitution comme on change de
chemise et se rappeler exactement de l’essentiel. Et
de toutes les façons, nous avons tout expérimenté,
normalement l’homme politique doit être capable de
savoir quel comportement adopter face à chaque
situation politique parce que nous avons expérimenté
toutes les ressources que les textes constitutionnels
peuvent donner en régime démocratique. Il ne reste plus
rien à apprendre, mais malheureusement ce sont
toujours les hommes.
Pensez-vous que le Niger soit sur la voie de la
démocratie ?
Le Niger est effectivement sur la voie de la démocratie,
en tout cas jusqu’à preuve du contraire, le président
actuel, de mon point de vue, a joué le jeu. Maintenant,
s’il y en a en dehors de lui ou à côté de lui qui essaye
de jouer mal le jeu, il faut qu’il prenne le courage de
taper dessus parce que la démocratie est antinomique
du laisser-aller. Chacun doit respecter les textes pour
qu’ensemble les textes puissent servir à tous. Je pense
que toutes les institutions prévues par la constitution
sont en train d’être finalisées, je prie Dieu pour que cela
puisse se poursuivre.
Un dernier mot…
Tous les chantiers qu’il a annoncés sont en train de se
mettre en place, je pense qu’on peut beaucoup espérer
que ces chantiers puissent aboutir. Puisque la volonté
est là, il faut juste l’accompagner et je pense que les
conditions de stabilité actuelles du pays peuvent
permettre d’espérer que ces chantiers aboutissent
Script de Amadou BELLO
Le monde d’aujourd’hui hebdomadaire nigérien d’informations générales et d’analyse N°20 du mardi 9 avril 2013
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POLITIQUE
Présidentielle 2016
Tandja Mamadou, faiseur de roi
Deux ans après l’installation des autorités de la
7ème République au pouvoir, l’on constate ces
derniers temps, un véritable activisme sur le plan
politique. Il est vrai que l’alliance qui a porté le
président Issoufou au pouvoir, la Mouvance pour
la Renaissance du Niger (MRN) est toujours là,
mais apparemment, minée depuis maintenant
quelques temps par un climat de suspicion entre
alliés. Tout se passe comme si les deux
principaux partis de cette mouvance, à savoir le
PNDS et Lumana ne sont pas satisfaits de l’ordre
actuellement établi et s’engagent dans une course
poursuite pour se munir d’autres soutiens.
Et tout se résume en une offensive de charme à
l’endroit du principal parti de l’opposition, le MNSD,
qui, avouons-le, est sérieusement courtisé ces
derniers temps par ces partis cités plus haut, non
seulement pour son poids, mais surtout pour
rentrer dans les bonnes grâces de l’ancien
président Tandja Mamadou, dont la popularité
reste encore certaine. En tout cas sa sortie pour
le 22ème anniversaire de la création du MNSDNassara au Palais de 29 juillet de Niamey l’a si
bien démontré. La présence du vieux, comme
on aime l’appeler, a été saluée pendant de longues
minutes d’ovation. Une manière de prouver à ses
détracteurs que sa popularité reste intacte et pour
tout prétendant à la magistrature suprême de
notre pays, forcement il faut composer avec lui.
Cette évidence n’a pas échappé au président de
Lumana Hama Amadou, qui, profitant du 22ème
anniversaire de la création du MNSD-Nassara,
n’a pas hésité un seul instant pour s’afficher de la
plus belle manière à cette messe des Nassarawa,
avec bien sûr l’espoir de se faire mieux accepter
par ses anciens camarades. Fin technicien, il n’a
pas oublié de rappeler les grandes batailles qu’ils
ont menées au nom du MNSD, lors de la
conférence nationale souveraine. Mieux, Hama
Amadou tout en se reconnaissant en tant que
produit du MNSD, dit avoir pardonné et espère de
part et d’autre, qu’il n’y ait plus de rancune.
Cette nouvelle situation fait sans nul doute de
Tandja, le nouveau faiseur de roi. De toute
évidence, l’homme est aujourd’hui incontournable
sur l’échiquier politique nigérien. Par son charisme,
sa carrure politique, son expérience, sa sagesse
et son franc parler, il peut faire l’unanimité sur bon
nombre de questions essentielles à la survie de
la Nation. Malgré la petite parenthèse
malheureuse de son parcours politique, il a su
garder sa popularité aussi bien auprès des leaders
Alliance MNSD-Nassara - MODEN Lumana FA
Aujourd’hui ou demain ?
Le 22e anniversaire du Mouvement national pour
la société de développement a été une belle
occasion de rapprochement entre le MNSD et son
bébé, le MODEN FA Lumana africa. Le parti de
Hama Amadou a été fortement et qualitativement
représenté au Palais des sports le dimanche 31
Mars 2013. Mais à y regarder de plus près c’était
plutôt un rapprochement entre des hommes. Le
MNSD-Nassara et le MODEN Lumana n’ont jamais
été loin l’un de l’autre. Ils sont tous des partis
libéraux, défendant le développement à la base.
Ce qui a de tout temps séparé les 2 formations
politiques, c’est donc les hommes qui les animent.
On disait de Tandja et Hama qu’ils ne se
regardaient plus même en chien de faïence. Ce
qui n’est pas tout à fait faux. Puisque, à l’occasion
des funérailles du président Ali Saïbou, on se
rappelle la très brève poignée de main que les 2
hommes avaient échangée sans même se regarder.
C’était pareil à la grande mosquée de vendredi lors
de la fête l’Aïd El Fitr. Là aussi, malgré le caractère
saint et sacré des lieux, Tandja et Hama n’avaient
pu surpasser leur antagonisme. Mais aujourd’hui,
cela est bien fini avec leur rencontre au Palais du
29 Juillet où ils se sont salués, où ils ont échangé
des sourires et même des paroles très fortes. Du
moins du côté de Hama Amadou qui a eu
l’opportunité de parler. « Je pardonne à tout le
monde … dira t-il avant de préciser « je suis
heureux d’être dans cette salle où le MNSDNassara était né. Heureusement, nous sommes
sortis vivants de cette salle et lorsque à l’ONAREM
les dirigeants du MNSD-Nassara étaient choisis par
vote, nous avions porté notre choix sur Tandja
Mamadou ». La réconciliation entre Hama et son
ancien compagnon politique Tandja n’a donc rien
d’extraordinaire même si cela arrive à un moment
des plus inattendus. Autrement comment espérer
que 2 personnes qui ont vécu le meilleur et le pire
dans la lutte politique pendant plus de 30 ans ne
soient plus jamais capables de se retrouver parce
que des circonstances malheureuses les ont
éloignés l’un de l’autre pendant quelques années
seulement ? Où est le bon sens ici ? Pourtant, il y
en a qui espéraient qu’une réconciliation ne soit
plus jamais possible entre Tandja et Hama. Malgré
que l’islam recommande à tout musulman d’initier
des démarches pour réconcilier des frères en
mésentente, certains musulmans préfèrent agir à
contrario. Seuls des calculs politiques peuvent
expliquer un tel extrémisme. Tout le monde sait que
si le MNSD-Nassara n’avait pas été divisé en 2009,
aucun parti politique ne pourrait le battre de sitôt.
Mais les pyromanes ont bien compris cela, ils ont
mis le feu et maintenant que les pompiers sont en
train de l’éteindre, ils sont inquiets, ils écarquillent
des yeux. Certains ont si peur qu’ils avancent l’idée
d’une version UMP au Niger. En France, des partis
politiques de droite ont coalisé pour former l’UMP
de Nicolas Sarkozy. Or, au Niger même si rien n’est
impossible en politique, on ne voit pas comment
Hama Amadou va abandonner son MODEN
Lumana pour le MNSD-Nassara ou Seïni Oumarou
abandonner son MNSD pour Lumana. Pour
l’instant, il est donc hors de question d’envisager
ces éventualités. Mais alors, pourquoi tant de bruit
autour de quelque chose d’absolument anodin ?
Les élections de 2016 arrivent à grands pas et tout
celui qui passera le cap du premier tour, s’il n’est
pas en face du MNSD-Nassara, aura besoin du
soutien de ce baobab. Donc qui est politiquement
si médiocre pour froisser ses relations avec le parti
de Tandja Mamadou ? Et qui peut vouloir une
bonne entente avec le MNSD tout en gardant un
antagonisme avec le « vieux », Tandja en
l’occurrence ? C’est vraisemblablement ce qu’on
demande à Hama Amadou, un homme que l’on dit
pourtant ‘’fin politicien’’ ! Le président du Lumana
connaît bien le précipice politique dans lequel on
voudrait le pousser. Et n’allez pas penser qu’il y
tombera de lui-même. Pour se faire, il faudra
certainement une grue pour l’y engouffrer.
Amadou BELLO
politiques et religieux que des masses laborieuses
de ce pays. Cette aura fait de lui l’homme à
consulter et à courtiser.
L’ancien président, celui-là même qui bénéficia
deux fois de suite de la confiance du peuple
nigérien, a aujourd’hui une autre partition à jouer.
C’est certainement par lui que passera le chemin
qui mènera à la présidence de la République.
O.M
Démission à la FENIFOOT
Abdourahamane Oumarou
donne sa version
Il vous souviendra que le 15 mars 2013, trois membres
du comité exécutif de la fédération nigérienne de football
(FENIFOOT), à savoir MM Sidi Omar, Abdourahamane
Oumarou et Salifou Mayaki avaient animé une
conférence de presse à travers laquelle, ils annonçaient
leur départ de cette structure. Les raisons qu’ils ont
avancés sont entre autres l’effritement des relations au
sein de ce bureau exécutif et surtout le manque de tout
contact entre les membres du fait que les réunions
habituelles ne se tenaient plus.
Cette sortie médiatique a provoqué des représailles
musclées du président de la FENIFOOT, le Colonel
PELE à travers une émission télévisée, qui, a plutôt
tourné en dérision ces trois démissionnaires. Pour
éclairer la lanterne des nigériens sur certains détails,
l’un des démissionnaires, en occurrence
M.Abdourahamane Oumarou a animé un point de
presse. Ce dernier justifie leurs démissions au fait que
le climat s’est tellement détérioré au point où ils ne
peuvent plus s’entendre. Selon lui, les problèmes ont
commencé à partir du Gabon 2012.
A la question de savoir pourquoi cette démission en
mars 2013, après la coupe d’Afrique, M.
Abdourahamane Oumarou a indiqué qu’ils ont préféré
attendre ce moment pour ne pas créer une situation
indésirable à nos joueurs et à la FENIFOOT, au moment
où nous faisons face à des rencontres très importantes
pour notre football.
A propos du bilan que le président de la FENIFOOT a
dressé, M. Abdourahamane Oumarou a indiqué qu’il
est de mauvaise foi. Il a par ailleurs indiqué que ce qui
lui a beaucoup plus fait mal , c’est le fait que le président
de la FENIFOOT ai annoncé que ces trois étaient
démissionnaires depuis un an. Un point de vue qu’il a
rejeté carrément puisque Abdourahamane Oumarou
soutient que le 15 décembre 2012, il avait dirigé en
tant que membre de la FENIFOOT, la délégation du
Niger en Algerie où les cadets ont joué. Mieux, il a
affirmé que son collègue Omar Sidi (aussi
démissionnaire) était dans le même mois au Maroc
avec le président de la FENIFOOT en mission. Ce qui
met à nu cette affirmation du colonel PELE.
Concernant l’autre accusation, ventilée à travers les
médias faisant cas des marchés qu’ils ont obtenu de
la FENIFOOT, là aussi Abdourahamane Oumarou a été
on ne peut plus clair. Il se raconte que salifou Mayaki
a obtenu un marché de 300 millions de la FENIFOOT,
poursuit-il. En réalité c’est un marché de 200 millions
que l’Etat du Niger lui a attribué pour des grandes
affiches à travers toutes les grosses artères de
Niamey. ‘’Ce marché ne provient nullement de la
FENIFOO’’ a-t-il martelé . En ce qui le concerne, il se
chuchote que c’est à partir de l’argent qu’il a engrangé
à la CAN du Gabon qu’il a lancé son groupe de presse.
Sur cette question, il s’est inscrit en faux.
Abdourahamane Oumarou a indiqué que c’est un bien
personnel qu’il a vendu pour créer et lancer son groupe
de presse, rien que pour sa passion au sport.
Comme on le voit, M. Abdourahamane Oumarou a
démonté une à une toutes les allégations distillées à
leur encontre. A travers donc cette guéguerre, force est
d’admettre que beaucoup de choses se sont très
certainement produites dans cette fameuse FENIFOOT.
En tout cas pour nous autres observateurs, nous
misons sur le temps qui nous permettra inexorablement
un jour, de savoir avec exactitude, ce qui s’est passé
dans cette caverne d’Ali Baba qu’est la FENIFOOT.
OM.
Le monde d’aujourd’hui hebdomadaire nigérien d’informations générales et d’analyse N°20 du mardi 9 avril 2013
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POLITIQUE
Bilan de la 7ème République
Tout était dit avant le 7 Avril
Qui a jamais pensé que le tapage médiatique
serait l’apanage de la 7ème République ? Cette
pratique d’une autre époque, qu’on pensait
franchement révolue avec des gens qui se
voulaient réellement intellectuels, donc
pragmatistes et concrets, ne devait normalement
pas ressurgir avec les autorités actuelles. On dira
peut-être que l’on a en face des gens qui ont
excellé en la matière et qui ne jure encore que
par cette conduite basée sur les chiffres et les
coups d’éclats de quelques rares réalisations
sonnantes. On dira surtout que l’on a en face des
gens qui excellent dans la HASSADA, dans la
médisance et le reniement de toute action que
vous feriez. Cependant, on n’a jamais pensé que
le PNDS de la Renaissance tomberait dans le
piège du tapage médiatique à outrance, au point
où tous les pôles administratifs, au niveau central
comme en région, seraient caporalisés par un
programme de mise en exergue de « ce qui a été
fait ». Tombé dans ce piège on ne peut plus
saugrenu, le président de la République avait
annoncé depuis Maradi qu’il prononcerait un
discours bilan des réalisations effectuées. Om est
le bons sens dans tout cela ?
De quoi s’agit-il ? Après avoir dépêché une équipe
hétéroclite de journalistes pour sillonner l’intérieur
du pays, c’est autour, parallèlement, des ministres
les plus en vue de se déployer à l’intérieur du pays
pour, a-t-on dit,faire toucher du doigt les
réalisations concrètes du programme de la
Renaissance. Le président de la République lui
aussi s’est mêlé à la danse avec son panier rempli
de pierres précieuses qu’il ne cesse de poser çà
et là ; on a même remarqué des pierres posées
à l’instant mais dont les travaux ne démarreront
concrètement que plus tard, dans six mois (c’est
le cas de ces deux gigantesques bâtiments
administratifs que les espagnols érigeront en lieu
et place des anciennes cases allemandes). En
somme, à moins de deux semaines déjà de
l’anniversaire de l’investiture du président de la
République, on a mis les bouchées doubles pour
que le peuple témoignât des efforts et des
réalisations entreprises par la 7ème République.
On a voulu à tout prix dénicher des éléments qui
serviraient à densifier le discours que présenterait
le président de la République la veille du 7 Avril.
Qui a dit que le néo socialisme à la nigérienne ne
rimait pas avec la démagogie ? Et, déjà, outre le
fait que le pays était suspendu à ce tapage
rabâcheur, des fois redondant et vide de sens,
les médias et les pôles administratifs préparés
pour cet exercice s’en étaient donné à cœur joie.
Les médias les plus objectifs, les plus critiques
étaient pris dans cet engrenage, devenus
désormais rien que des caisses de résonances
d’un programme de communication savamment
concocté. De larges colonnes de journaux et de
larges plages horaires étaient consacrées à cet
exercice, privant le peuple des informations les
plus prisées et réelles. On avait un tant soit peu
oublié les drames qui se vivaient à nos frontières
et, surtout, on avait relégué aux oubliettes les
préoccupations réelles du peuple. On avait mis
une croix maléfiques sur la paupérisation
galopante qui gagne le peuple au point où il est
incapable de se procurer ce kilogramme de
pomme de terre qui est vendu à moins de 200
francs ou ces légumes et autres produits de
maraîchage pourtant à très bas prix. Certes, c’est
bien le programme 3N qui a revalorisé ces
produits qui inondent le marché en menant un
programme de production inédit sur certains
points de récupération d’eau. Cependant, de quoi
dispose la population pour se procurer ses
produits ? Demandez aux paysans qui osent
transporter ses produits dans les grands centres.
Combien de jours passent-ils à attendre une
clientèle qui en fin de compte ne se montre
jamais ? C’est comme ce producteur de pomme
de terre venu de Balléyara qui s’est vu obliger de
faire cadeau d’une importante quantité de sa
marchandise pour qu’elle ne se gâte pas.
L’autre volet sur lequel ce tapage avait frappé fort
était les classes pour la plupart en chantier.
Partout en région et même à Niamey, les
chantiers prolifèrent. Et, paradoxalement, l’école
nigérienne est prise dans un engrenage qui a duré
plus de trois mois. Il y a des classes certes, mais
à quoi servent-elles si les acteurs sont plongés
dans des mouvements de débrayage qui ont
pratiquement blanchi une bonne partie du premier
semestre ? Ce n’est pas Mounkaila et sa troupe
du CPRASE qui diront le contraire. Ce n’est pas
aussi madame la ministre qui contredira les faits,
elle qui vient encore d’échapper aux foudres d’une
énième interpellation à l’hémicycle. Certes, un
accord des plus saugrenus vient d’être signé avec
le CPRASE. Mais qu’ a-t-on dit au géant SNEN et
aux autres qui exigent énergiquement le règlement
de ses incidences financières
Soyons lucides. La cellule de communication de
la Présidence a certes réussi son coup. Mais, il
faut que les uns et les autres se disent que nous
ne sommes pas encore en campagnes
électorales. Le Président Issoufou Mahamadou
ne devait pas tomber dans ces travers en servant
au peuple un discours redondant qui étale la
substance de tout ce tapage orchestré de main
de maître. Il aurait dû se démarquer de tout cela
et proposer au peuple des solutions concrètes
quant aux nombreuses attentes. Que propose-til au monde des travailleurs quant aux
revendications salariales, notamment sur
l’épineuse question des incidences financières ?
Les enseignants du CPRASE viennent de
consentir un consensus national ; que leur
propose-t-il en retour ? Les paysans vont bientôt
entrer en activité avec la saison pluvieuse ; quelles
sont les mesures d’accompagnement prévues ?
Sur le plan sanitaire, que propose-t-il pour que
les nigériens accèdent effectivement aux soins ?
La politisation de l’administration : quelle issue
pour en venir à bout en mettant définitivement un
terme au phénomène de parents, amis et
connaissances ? Voilà somme toute des
préoccupations sur lesquelles le peuple attend
des propositions concrètes. Pas des surenchères
sur des réalisations qui sont en réalité une goutte
d’eau dans l’océan.
Madougouizé.
ANDDH
Mal gouvernance au temple de la démocratie et des droits de l’homme ?
Les dernières sorties du bureau exécutif national de
l’Association Nigérienne pour la défense de la
démocratie et des droits de l’homme remettent sur la
sellette des débats sur la gestion interne des
organisations de la société civile. La mal gouvernance
a-t-elle eu cours entre les quatre murs du temple de la
démocratie et des droits de l’homme ? C’est ce que
laissent entendre les nouveaux élus de l’ANDDH.
Longtemps considérée par les Nigériens et les
partenaires financiers comme la structure la plus crédible
du pays pour son respect des critères de la bonne
gouvernance, l’ANDDH n’est pas loin de ressembler,
au regard de l’actualité dont elle fait l’objet, à une caverne
d’Ali Baba. Selon, son nouveau Président, ses 7
comptes bancaires, dont certains avaient normalement
été approvisionnés au profit de certaines activités,
affichent désespérément, un chiffre donnant le vertige
alors que lesdites activités n’avaient pas été réalisées.
Où est passé l’argent, s’interroge la vingtaine d’agents
menacés de chômage après avoir traîné quelques mois
d’arriérés ! C’est triste !
On savait que la démocratie interne n’était pas le bol de
lait de certains dirigeants de l’ANDDH dont l’aversion
pour un de ses principes, à savoir l’alternance, était
connue de toute l’opinion nationale. Le combat
démocratique était un simple label attrayant leur
permettant la fossilisation à la tête de cette association.
Qui peut gérer comme un roitelet une association
pendant des décennies et partir sans y laisser de
plumes ? Oui, partir, une obsession pour tous les mal
gouvernants.
Pour le cas de l’ANDDH, les problèmes vont
commencer après les assises de Diffa qui ont pris sur
elles de renouveler une certaine vieille garde, pétrifiée
dans la routine ! Avant la passation de service entre les
deux BEN, un incendie mystérieux va s’abattre sur un
seul service de l’administration de l’ANDDH : le bureau
de la comptabilité ! Curieux, dira l’autre, on purifie par
le feu comme ailleurs ! Et à la fumée d’emporter toute
la mémoire financière de cette association qui a la magie
de rafler tous les fonds envoyés vers le Niger.
D’où des terribles suspicions murmurées, çà et là, par
les citoyens. Qu’a-t-on voulu cacher ? Depuis quand le
feu pratique-t-il la discrimination dans ce qu’il brûle ?
L’enquête suit son cours, nous dit-on. Mais finira-t-elle
un jour ? Suivez notre regard vers tous les incendies
restés sans lumière. On nous dit aussi que l’agent
comptable serait en liberté provisoire. Soit ! Mais n’y at-il pas des têtes brûlées qui croupissent en prison dans
le machiavélique dessein de sauver quelques têtes
‘’couronnées’’ ?
En réalité, ce qui préoccupe légitimement l’opinion, dans
cette affaire, c’est le fait que l’un des protagonistes de
la gestion dénoncée par le nouveau bureau exécutif de
l’ANDDH s’est fait élire à la Commission Nationale des
Droits de l’Homme alors que les Nigériens. Mieux, il se
battrait même pour briguer la présidence de cette
institution constitutionnelle.
Quelle sorte de commission veut-on installer lorsque la
justice peut rattraper à tout moment un de ses membres
pour des faits commis avant son élection ? Quelle
crédibilité veut-on conférer aux institutions de la
République lorsqu’elles sont installées avec des
membres suscitant la méfiance des citoyens ?
Plus que jamais, les autorités nigériennes sont
interpellées pour le respect des règles de la justice
sociale et de l’égalité démocratique. En effet, le serment
prêté par le Chef de l’Etat sur le Saint Coran n’oblige-til pas les personnes amenées à servir à ses côtés ? En
tout cas, pour ce qui est du Président de la République,
il a le devoir de réfléchir, par mille fois, avant d’apposer
sa signature sur des documents. C’est ainsi qu’il se
préservera du courroux de la loi divine !
Dans cette mésaventure de l’ANDDH et en attendant
que la lumière se fasse, ce sont les populations
nigériennes qui sont perdantes puisqu’elles perdent les
avantages des prestations offertes par l’ANDDH. Ce
serait aussi une belle leçon pour tous les bailleurs de
fonds qui ne financent certaines associations qu’en
raison de certaines affinités. Car même le meilleur s’avilit
lorsqu’on lui fait aveuglement confiance !
Le monde d’aujourd’hui hebdomadaire nigérien d’informations générales et d’analyse N°20 du mardi 9 avril 2013
RAFIK
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SOCIETE
Interpellation à l’Assemblée Nationale
Oua de l’Agriculture se cache aux élus du peuple
Ne lisez pas Organisation de l’Unité Africaine
devenue aujourd’hui Union Africaine ; prononcez
ces syllabes ensemble et vous êtes en plein dans
le mille. Pas dans le mil que son ministère aurait
produit mais il s’agit bien de lui-même, monsieur
le ministre de l’agriculture Oua Seydou. C’est ce
ministre somme toute pas du tout charismatique
qui s’est excusé la semaine dernière quand les
élus du peuple ont voulu l’entendre autour de cinq
questions essentielles sur notre politique agricole.
C’était vraiment une nécessité de premier ordre
du moment où, avec le programme 3N, on ne sait
plus aujourd’hui qui a en réalité la gestion du
monde agricole au Niger. On a comme
l’impression qu’il existe aujourd’hui deux
ministères de l’agriculture, l’un avec OUA et l’autre
sous la conduite de Allahouri qui semble
beaucoup plus charismatique que l’homme de
Bouza ou Madaoua (on ne sait plus sous la
bannière de quelle entité cet Oua a été nommé).
Dans tous les cas, monsieur le ministre n’a pas
daigné répondre à la sollicitation des élus du
peuple alors même qu’il était à côté, juste dans
les sillages de la région de Tillabéri. Il aurait juste
fallu qu’il fasse un saut pour répondre à
l’interpellation de la représentation nationale.
Ensuite, il pourrait continuer son périple ; une
opération qui a dit son dernier mot avec le discours
prononcé la veille du 7 Avril par le président de la
République. En effet, à quoi rimait tout ce ballet
diabolique dans les régions si ce n’est pour
préparer le discours en terme de plaidoyer que
les Nigériens ont suivi le samedi soir ? La conduite
M. OUA SAIDOU Ministre de l’Agriculture
du ministre de l’agriculture est tout simplement
un scandale que de tourner le dos aux élus du
peuple, qui sont dix mille fois plus représentatifs
que lui qui n’est venu que par une simple
nomination. A moins que monsieur le ministre n’ait
eu vent du tsunami que sieur Issoufou
Mahamadou a déjà soulevé dans les rangs du
gouvernement. Selon les rumeurs qui circulent,
la nouvelle équipe gouvernementale serait déjà
prête à être dévoilée au grand public. Alors, si
monsieur Oua se savait déjà partant et qu’il aurait
d’ores et déjà entamé son retranchement de
désobéissance ? Car, figurez-vous que ne pas
vouloir répondre à l’interpellation de l’auguste
Assemblée Nationale est quand même un acte
scandaleux. Si tel n’est pas le cas, alors, soyez
sûrs que cet acte finira de l’emporter. On voit mal
comment un tel acte pourrait rester impuni.
Surtout que monsieur le ministre n’est quand
même pas un des plus contournables dans cette
équipe fortement contestée. Selon les dires de
plusieurs observateurs, monsieur serait d’ailleurs
l’un des moins charismatiques dans l’équipe. L’on
se rappelle très bien ses premiers jours au
gouvernement, surtout son passage à
l’Assemblée Nationale où il a bombardé les élus
de termes techniques ; comme pour dire à ceux
qui l’ont nommé que « ma place est au secrétariat
Général de ce ministère ».
Dans tous les cas, monsieur le ministre a
hautement brillé par son déficit de communication.
L’austérité dont il a toujours témoignée n’est pas
de nature à faciliter la gestion de groupe. Ce sont
ces genres d’erreurs qui ont fait sombrer plus
d’une action réalisée par la 7ème République. Car,
des réalisations, il y en a eu. Cependant, elles
étaient noyées dans le mutisme quasi suicidaire
de certains ministres qui n’avaient pas la vocation
de communiquer pour convaincre. C’est bien le
cas de l’Education Nationale où de gigantesques
réalisations ont été faites mais qui sont restées
lettre morte faute de langages appropriés pour les
montrer du doigt.
En cette veille de fièvre de recomposition du
gouvernement, l’option communicative doit être
l’un des critères qui doit guider le choix de son
excellence Issoufou Mahamadou. Des gens
modernes pour un Niger moderne ; non pas des
individus en déphasage avec les idées nouvelles.
Madougouizé
22ème anniversaire de la création du MNSD
Pour qui le Palais des Sports a-t-il fait le plein ?
Voilà une question à laquelle il faut beaucoup de
lucidité pour répondre. En effet, le 22 ème
anniversaire de la création du légendaire et
gigantesque MNSD a encore démontré que la
force de frappe de ce parti reste encore intacte.
Au demeurant, le gigantisme de la manifestation
démontre à n’en point douter que le MNSD
Nassara reste et demeure encore une force
politique sur laquelle il faut réellement compter.
C’est dire que, rien n’a encore entamé ce parti,
malgré les débauchages annoncés çà et là. Et
déjà pour certains observateurs, la réussite de
l’événement doit interpeller le PNDS Tarraya qui
doit logiquement s’inquiéter, peut être non pas du
parti lui-même, mais de sa capacité à drainer
autour de lui d’autres alliés non des moindres. Le
CDS y était mais aussi le bouillonnant Lumana
FA dont on a encore du mal à préciser la vision
réelle quant à ses relations avec le parti rose et
tout dernièrement avec son principal ennemi le
MNSD Nassara. Faudrait-il, par-là croire que le
MNSD reste encore le principal obstacle pour un
second mandat du président Issoufou
Mahamadou ?
Attention ! Il faut être très prudent. En effet, il y a
lieu de se demander en toute objectivité « pour
qui se sont déplacés les militants qui ont pris
d’assaut le palais des sports à l’occasion de cet
anniversaire ». Car, comme beaucoup l’ont
remarqué, il y avait vraiment du tout ce jour-là. Au
sein du MNSD même, il faut signaler la présence
effective des militants des deux pôles. Eh oui, il y
a bien deux pôles au MNSD, un conduit par le
charismatique Tandja Mamadou et un autre tenu
par Seini Oumarou qui a longtemps fait figure de
dindon de la farce. C’est désormais un secret de
polichinelle que l’existence de ces deux tendances
au sein du MNSD. On se rappelle allégrement que
dans le MNSD du Tazartché, il y avait ces
hommes qui ne juraient que par Tandja et
personne d’autre. Pour eux, tout se résumait à
Tandja qui apparaissait à leurs yeux comme le
messie qui devait sortir le Niger des sentiers
battus. Ce sont principalement ces hommes qui
ont savamment concocté le malheureux épisode
du Tazartché en déployant un culte de
personnalité sans commune mesure. C’était
Tandja ou personne, ou rien. Et, même quand
Seini Oumarou a été présenté comme candidat
du MNSD, ces mêmes gens n’avaient
pratiquement pas une vision correcte : pour eux,
Seini n’était que le dindon de la farce qui devait
maintenir au parti l’électorat de l’ouest. On le
savait, au sommet du tazartché, ces hommes
n’avaient aucun égard pour personne si ce n’est
Tandja. Et, c’est ce qui a fait principalement quitter
beaucoup de militants au profit du Lumana. C’est
dire que, tant ces hommes accrochés encore à
la philosophie de l’ex président Tandja que ceux
qui y sont encore restés à cause de Seini, tous
ces hommes y étaient au palais des sports. A eux,
il faut ajouter les anciens amis du Lumana qui ont
quitté malgré eux et qui restent cependant
nostalgiques du MNSD parce que justement ils
avaient été les artisans de son essor pendant une
longue période. En effet, quoi que l’on dise, on
est aujourd’hui obligé de reconnaître que ces
hommes qui animent aujourd’hui le Lumana autour
de Hama Amadou ont incontestablement joué un
grand rôle au MNSD. Hama lui-même l’a
bellement rappelé en évoquant savamment
l’épisode de la Conférence Nationale, comme
pour dire que « si je n’y étais pas, le MNSD allait
s’écrouler ». Ce qui toutefois n’est pas faux quand
on sait l’humiliation encaissée par cet homme et
la hargne qu’il a déployée à défendre vaille que
vaille la tête du MNSD à cette époque. On dit chez
nous que même si on n’aime pas le lièvre, on est
obligé de reconnaître sa pointe de vitesse. Quoi
donc de plus normal que Hama et sa troupe se
retrouvent au palais des sports pour célébrer
l’anniversaire de leur ancienne structure politique.
D’ailleurs, le président Hama Amadou lui-même
l’a laissé entendre en disant qu’il se sent encore
très proche du MNSD. Le temps d’une
parenthèse, cette phrase va encore alimenter les
colonnes de presse. Sauf qu’il faut bien noter qu’il
a bien dit « très proche » et non « plus proche » ;
rassurez-vous, la nuance peut produire de
gigantesques vagues connaissant très bien les
artilleurs de notre presse par trop indépendante.
A tout ce beau monde du « MNSD deux
tendances » et des amis du Lumana, il faut ajouter
les amis tant des partis neutres, de l’opposition
que de la mouvance conduits par sieur
SanoussiJackou qui, on ne sait au nom de quoi
ou de qui, a encore ramené cette question inutile
de « gouvernement d’union nationale ». Dans tous
les cas, ce beau monde aussi a participé à la fête,
un rassemblement tel que seul le MNSD d’antan
en a le secret. Pour l’heure, le bouillonnement
observé ce jour anniversaire ne saurait être
attribué à un seul pôle. C’était vraiment
gigantesque, mais est-ce suffisant pour attester
de la santé du MNSD au point d’inquiéter le PNDS
Tarraya? Wait and see car dans cette affaire, des
esprits se donnent à cœur joie pour jouer à la
réconciliation. On l’a vu avec cette jeune fille sortie
de nulle part et qui a réussi à mettre main dans la
main les deux belligérants. Sauf que, Tandja est
vraiment resté de marbre et, connaissant
l’homme, on se demande par quelle osmose il
pourrait encore vouloir recomposer avec Hama
Amadou.
Madougouizé
Le monde d’aujourd’hui hebdomadaire nigérien d’informations générales et d’analyse N°20 du mardi 9 avril 2013
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MESSAGE
Le monde d’aujourd’hui hebdomadaire nigérien d’informations générales et d’analyse N°20 du mardi 9 avril 2013
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SOCIETE
Fait divers
Des pilules contraceptives sur des fillettes de 12 ans
Il aurait tout vu, monsieur le surveillant. Tout ! Je vous assure. Il a
tellement vu, et de toutes les couleurs, qu’il est à présent en train de
regretter pourquoi on a prolongé l’âge
d’aller à la retraite au-delà de 50 ans.
Il aurait tout simplement terminé ses
vieux jours loin de ses enfants
d’aujourd’hui, des enfants dont on se
demande quelle éducation ils ont
eue.
Le vendredi passé, il a surpris une
jeune fille en train de visionner un film
sur un téléphone portable. Il a arraché l’appareil et a demandé à la
jeune fille de retourner chez elle pour
faire venir un de ses parents. Entre
temps, après avoir fouillé dans le
portable, le vieux surveillant a découvert 7 autres films, des films de pornographie, s’il vous plait. Après avoir
crié au scandale, le vieux surveillant
a attendu de pied ferme le parent de
la jeune fille. C’est la mère qui s’est
présentée, elle aussi une femme pas
très âgée, dans la fleur de l’âge, en
somme, une femme du monde.
Cette femme est de surcroît un peu
fofolle, agitée par on ne sait exactement quoi. C’est donc cette femme
qui s’est présentée au surveillant et,
sans attendre sa question, elle a
débité : « Pardonnez à cette enfant
monsieur le surveillant ; je sais que
c’est une idiote. Voyez-vous, ce
matin elle a quitté avec mon portable… ». Ahuri, ne sachant où donner de la tête, le surveillant a demandé confirmation. Et la bonne
dame lui a juré que c’est son portable, donnant par tête plusieurs numéros du répertoire. Le vieux surveillant a tout simplement remis le
portable à la bonne dame en renvoyant la jeune fille dans sa classe.
Il a soupiré « telle mère, telle fille. ».
Ce samedi, c’est encore un os à
cuire pour le vieux surveillant. Une
jeune fille de 5ème est sortie de sa
classe laissant son sac dans la
classe. A son retour, elle retrouve une
de ses camarades assises à sa
place. Elle reprend son sac et farfouille dedans. Sur les 3000 francs
qu’elle a laissés, plus que 1000
francs ; les deux mille se sont envolés. Elle sort précipitamment de la
classe et va informer le vieux surveillant : encore lui, le pauvre, le
manitou de l’établissement. Comme
à son habitude, il entre dans tous ses
états et va dans la classe où il demande à celui qui aurait pris cet argent de le restituer. Après plusieurs
tentatives, pas de réaction. Pouvaitil en être autrement ? A-t-on jamais
vu un voleur se dénoncer ? C’est
alors qu’une idée traverse l’esprit du
vieux renard. Il décide de confisquer
les sacs des quatre filles assises
tout autour de la jeune victime. Il
commence par faire fouiller les quatre filles par la surveillante de l’établissement. En vain ; pas l’ombre
d’aucun sou sur ces petites innocentes.
De l’autre côté, dans son coin, dans
son bureau, le vieux surveillant se livre allégrement à la fouille des sacs
des quatre jeunes filles soupçonnées. Il déverse chaque contenu et
l’examine dans tous les détails. Soudain, on ne sait plus pourquoi, le surveillant jaillit chez sa collègue et demande à sa collègue de renvoyer les
jeunes filles dans leur classe. Entre
temps, il est devenu pâle, très pâle,
un tantinet déboussolé on ne plus
par quelle découverte. Il remet à chaque fille son sac et demande à sa
collègue de lui passer la liste nominative des élèves de la classe concernée. Il passe en revue les noms
des élèves, s’attardant on ne sait
pourquoi sur leur âge. Il remit la liste
à sa collègue et retrouve le directeur
de l’école dans son bureau. Les
yeux embués de larmes, il lâche sur
le directeur : « S’il vous plait monsieur le directeur, je vous présente
ma lettre de démission. ». A côté de
la lettre de démission qu’il a déposée sur la table, des plaquettes de
petits comprimés. Le directeur se
saisit de la lettre mais pour les plaquettes de médicaments, il demande au surveillant de s’expliquer.
La voix chevrotante, le surveillant
explique : « Ces plaquettes appartiennent à quatre fille de la 5ème X. La
plus âgée de ces filles a 13 ans ; les
autres 12 ans. Ces plaquettes, ce
ne sont pas des médicaments mais
des pilules contraceptives. Chaque
fille en a dans son sac. ». Pauvre
surveillant ; il a vu et il continuera à
voir de toutes les couleurs car sa
démission a été rejetée sur le champ
par monsieur le directeur.
Madougouizé
Construction de nouveaux immeubles administratifs
L’amélioration des conditions de travail des agents à l’ordre du jour
Le lundi 1er avril 2013, a eu lieu la cérémonie de pose de la première pierre des
travaux de Construction de trois immeubles administratifs à Niamey. Dans cette
entreprise d’innovation, ces trois immeubles se composent comme suit : deux
immeubles de 8 étages chacun, sur le
site des cases allemandes, et un immeuble de 10 étages en face de l’actuelle
Primature pour abriter les services du
Premier Ministre. Ce qui portera au total
le parc immobilier de l’Etat de plus de 1
000 bureaux supplémentaires et contribuera indubitablement à répondre à la
forte demande en bureaux par l’administration et ses agents. Le coût total de
construction de ces immeubles s’élève
à 33 446 103 530 francs CFA remboursable en 15 ans. Les travaux débuteront
en septembre 2013 et leur exécution
s’étalera sur 24 mois et environ 500 emplois directs seront générés par ce projet.
Dans l’allocution qu’il a prononcée à cette
cérémonie, le ministre de l’Urbanisme,
du logement et de l’assainissement, M.
Abdoulkarim Bako, tout en exprimant sa
profonde gratitude au président de la
République qui a bien voulu rehausser la
solennité de cette cérémonie, a indiqué
que la renaissance se construit dans une
démarche cohérente, dynamique et pragmatique. Il a rappelé une citation du président de la République : « Des dispositions seront prises pour créer un environnement et des conditions favorables
à l’accroissement de la productivité des
agents de l’Etat ». Pour lui, cette cérémonie cadre bien avec cette volonté du
président dans la recherche de l’amélioration des conditions de travail des
agents de l’Etat. C’est pourquoi le ministre de l’urbanisme, du logement et de
l’assainissement a soutenu que cette
groupe Réalimar veut amener son savoir
faire dans la construction de classes tout
en tenant compte de la réalité de chaque localité, en y associant les opérateurs locaux afin de leur apprendre la
nouvelle technologie en matière de construction dont dispose le groupe. O.M
LE MONDE
D’AUJOURD’HUI
HEBDOMADAIRE
NIGERIEN
D’INFORMATIONS
GENERALES ET
D’ANALYSE
cérémonie consacre l’aboutissement d’efforts multiformes et soutenus dans le
cadre de la mise en œuvre concrète du
programme du président de la République de développement socio économique de notre pays. Il a en outre énuméré
les objectifs spécifiques visés à travers
le projet Niamey Nyala et celui de rénovation de la zone administrative, à savoir, la satisfaction de la très forte demande en bureaux de l’administration ;
le rapprochement des services étatiques
pour une plus grande synergie et un
meilleur rendement ; la valorisation de la
zone de façon efficiente par la promotion
des constructions en hauteur et l’amélioration de leurs aspects architecturaux ;
l’amélioration de l’accessibilité à la zone
et enfin, la constitution d’une assiette
foncière suffisante par l’Etat pour exécuter les projets de construction de bâti-
ments publics et d’intérêt collectif.Par
ailleurs, le ministre Abdoulkarim Bako a
regretté la disparition des grues dans le
paysage de notre capitale. « En effet, la
construction du dernier immeuble administratif remonte à plus de 25 ans, soit
un quart de siècle » s’indigne-t-il. Pour
lui, ce projet vient corriger ce malheureux
constat et du coup, apportera de la valeur ajoutée dans l’effervescence de la
construction à Niamey, car, estime- t-il,
quand le bâtiment va, tout va. Le représentant du groupe Réalimar, adjudicataire de ces trois immeubles, a pour sa
part rappelé que son groupe opère dans
le domaine des bâtisses, collabore avec
des techniciens émérites très connus de
la ville Barcelone où est localisée le siège
du groupe. Il a rassuré que les études
sont déjà terminées, il ne reste plus que
la phase d’exécution. Il a soutenu que le
Siège : Face Ministère
du Transport Au sein du RDFN
E-mail : [email protected]
Directeur de publication
Oumarou Mahamadou
CEL : 90.22.11.92/96.58.67.36
Directeur commercial
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Mindaoudou
CEL: 99.81.44.99/90.97.58.87
Conception & Composition
LE MONDE D’AUJOURD’HUI
Tirage : 1000 Exemplaires
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sur Les presses de
L’ENQUETEUR
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