Loi Duflot : un nouveau cadre pour l`investissement
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Loi Duflot : un nouveau cadre pour l`investissement
IMMOBILIER Loi Duflot : un nouveau cadre pour l’investissement locatif Certains épargnants peuvent être tentés de profiter de la baisse du prix des logements pour investir dans l’immobilier locatif. Il ne faut jamais oublier que la rentabilité d’un tel investissement doit s’apprécier à partir de plusieurs critères. De nombreuses dépenses peuvent tout d’abord en limiter le rendement réel : charges de copropriété, frais d’entretien, taxe foncière, assurances… Il ne faut pas non plus négliger les risques inhérents à toute location : loyers impayés, logement vacant… Enfin, le dispositif Duflot entré en vigueur le 1er janvier 2013 est plus contraignant que ses prédécesseurs (Scellier, Borloo, Robien). Il permet toujours de bénéficier d’avantages fiscaux mais les conditions à respecter pour en bénéficier ont été durcies. Les conditions d’investissement de la loi Duflot Le dispositif Duflot concerne uniquement l’acquisition ou la construction d‘un logement neuf entre le 1er janvier 2013 et le 31 décembre 2016 (ou en travaux/réhabilitation pour acquérir les caractéristiques d’un logement neuf). Le logement doit être situé dans les zones Abis, A, B1 ou B2 (sur agrément préfectoral) – voir description des zones cidessous. Il doit atteindre un niveau de performance énergétique équivalent à la norme RT 2012. Au sein d’un même immeuble collectif d’au moins 5 logements, 20 % au minimum des logements doivent être acquis en dehors du dispositif Duflot. Les conditions de location du logement • Le logement doit être loué nu pour une durée minimale de 9 ans à titre de résidence principale. • Il doit être loué dans les 12 mois qui suivent sa livraison. • Les ressources du locataire ne doivent pas excéder certaines limites. • Les loyers sont plafonnés et inférieurs d’environ 20 % à la moyenne du marché. • La location ne peut être consentie à un membre du foyer fiscal, à un ascendant ou à un descendant. Plafonds de loyers au m2 (charges non comprises) Zones Zone A bis Paris et petite couronne Zone A Reste de l’agglomération parisienne, communes les plus chères de la Côte d’Azur et de la frontière avec la Suisse Zone B1 Agglomération supérieure à 250 000 habitants, certaines villes de la Côte d’Azur et de la Corse Zone B2 Agglomérations entre 50 000 et 250 000 habitants (sur agrément préfectoral) 16,52 € 12,27 € 9,88 € 8,59 € Pour fixer le loyer, la loi impose en plus l’application à ce plafond d’un coefficient multiplicateur afin de prendre en compte la surface habitable du logement. La formule de calcul est la suivante : plafond de loyer x (0,7 + 19/surface). Ce coefficient est plafonné à 1,2. Exemple : pour un logement de 50 m² situé dans la zone A, le loyer par m² ne pourra dépasser : 12,27 x (0,7+19/50), soit 13,25 €. Le loyer de ce logement est donc plafonné à 662 €. Le régime fiscal Le dispositif est limité à deux investissements par foyer fiscal par an. Le taux de réduction d’impôt est de 18 % pendant 9 ans. L’Outre-Mer bénéficie d’un taux plus élevé : 29 %. En métropole, l’avantage fiscal atteint donc 2 % par an sur 9 ans. La réduction d’impôt est calculée sur la base du prix de revient dans la limite d’un plafond de 5 500 € par m², sans pouvoir excéder 300 000 € par contribuable et par an (pour un achat de deux logements maximum). Il n’est plus possible de reporter sur les années suivantes l’éventuel excédent de réduction d‘impôt non consommé. Exemple : un contribuable acquiert en région parisienne un logement de 70 m² pour la somme de 400 000 €. Le prix de revient par m2 est de 5 714 €. L’application du plafond du prix de revient par m2 l’oblige à retenir pour la détermination de la base de réduction d’impôt le montant de 5 500 € x 70, soit 385 000 €. Compte tenu de la limitation annuelle de la base de réduction d’impôt à 300 000 €, la base de l’avantage fiscal ne sera pas de 385 000 € mais de 300 000 €. Le dispositif est soumis à la règle du plafonnement des niches fiscales, désormais limitées à 10 000 € par an. Si l’acquéreur bénéficie déjà de réductions fiscales (emplois à domicile, déduction d’intérêts d’emprunts…), il risque de ne pas pouvoir profiter intégralement de l’avantage fiscal lié à son investissement locatif. Prolongation de l’encadrement des loyers Le ministère du Logement vient de reconduire pour un an le dispositif d’encadrement des loyers. Un décret du 31 juillet interdit ainsi aux propriétaires privés d’augmenter le loyer au-delà de l’indice de référence des loyers lors de la relocation du bien ou du renouvellement du bail. Le dispositif est effectif dans 39 grandes agglomérations comme Paris, Marseille, Lyon, Ajaccio, le Havre ou Nice et 11 villes d’Outre-Mer. À noter l’entrée cette année dans la liste des agglomérations concernées de Compiègne, Arras et Rouen. Les informations contenues dans ce document ne constituent ni un conseil fiscal, ni un conseil patrimonial et ne sauraient engager la responsabilité de la SMAvie BTP. AtoutInfos - n°8 - Septembre 2013 - page 2 / 4