Extrait - Librinova

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Extrait - Librinova
Eddard Mingwe
Souriez...Vous êtes
viré !!!
Le titre initial était cinquante nuances de chômage grises
© Eddard Mingwe, 2015
ISBN numérique : 979-10-262-0015-4
Courriel : [email protected]
Internet : www.librinova.com
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procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et
constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L335-2 et suivants du Code de la propriété
intellectuelle.
« La meilleure façon de résoudre le chômage, c’est de travailler. »
Raymond Barre-1997
Prix de l’humour politique (bien mérité)
AVANT-PROPOS
Un de mes nombreux amis virtuels, pour qui j’ai curieusement une
estime bien réelle, a lu le manuscrit de cette histoire rocambolesque et m’a
mis en garde au vu de son contenu.
Est-ce de la fiction ?
Ne dois-tu pas dissiper et lever toute ambiguïté dans tes propos qui
pourraient prêter à confusion et irriter au final ton potentiel lecteur ?
Comme je suis un être compréhensif et posé, j’ai réfléchi longuement
trente secondes durant. Et de cette intense période de remise en question et
de plongée dans le néant de mon for intérieur se sont échappées quelques
questions existentielles…
Et s’il avait finalement raison ?
Ne suis-je pas en train de scier la branche sur laquelle je suis assis,
risquant d’entraîner dans ma chute la tourterelle survivante posée à mes
côtés et qui pleure sa sœur écrasée sous le poids de mes fesses ?
Dans un monde où tout est sujet à interprétation, au sein d’une
société dans laquelle on ne sait toujours pas si l’on peut rire de tout, de
rien, ou de rien du tout, prémunissons-nous et prévenons notre public afin
d’éviter tout quiproquo à venir…
AVERTISSEMENT :
Ce roman est une œuvre de semi-fiction à moins que ce ne soit une
semi-œuvre de fiction. Toute ressemblance ou similitude avec des
personnages et des faits existants ou ayant existé, ne saurait être que
coïncidence fortuite. Ou pas !
AVERTISSEMENT 2 :
La trame principale et 50% des idées qui composent le manuscrit
sont issus des billets d’un blog dédié exclusivement à la recherche
d’emploi tenu entre 2002 et 2003 dans lequel je relatais quotidiennement
ma quête du Saint Graal…D’où cet aspect déstructuré et sans fil
conducteur apparent comme il est d’usage en parcourant les lignes d’une
histoire classique. Il n’était absolument pas prévu que tout ce joyeux
bordel soit compilé et donne naissance à mon premier roman. Les 50 %
restants ont été ajoutés entre 2014 et 2015.
AVERTISSEMENT 3 :
Je vous aurai prévenu ! Vous êtes d’ores et déjà tous complices !
Voilà c’est fait. Bonne lecture… Enfin, j’espère !
PROLOGUE
Il existe cinq choses absolument abominables qui peuvent
durablement marquer la vie d’un homme et la détruire en un temps record.
La première, égarer par inadvertance la majorité de sa masse
capillaire avant ses dix-huit ans et ressembler à une improbable version
rajeunie et remasterisée de Sim.
La seconde, naître roux, ne pas s’en apercevoir et le rester.
La troisième, se voir contraint de porter des chaussettes blanches
sous des sandalettes en plein été par des parents retors et être
malencontreusement confondu avec un touriste scandinave alors que rien
ne vous a préparé à un tel choc psychologique et vestimentaire.
La quatrième, reconstituer minutieusement le dernier relevé du
compte-joint passé par inadvertance par sa vile compagne dans la broyeuse
à papiers en pleine période de soldes, et faire une syncope en arrivant à la
dernière ligne en découvrant que cette menteuse manipulatrice n’a pas fait
« l’affaire du siècle » en achetant sa trentième paire d’escarpins, mais
plusieurs.
La cinquième, la moins pire après réflexion, se faire licencier du jour
au lendemain sans ménagement comme un malpropre par une hiérarchie
sur le papier empathique et reconnaissante.
Le reste, c’est de la littérature ou de la science-fiction…
I THE CHOMING DEAD
Selon des témoignages très crédibles mais malheureusement non
authentifiés de rares survivants qui ont traversé cette sombre époque, le
foyer épidémique initial du virus « Chômas 1 », c’est son nom scientifique
très original, serait apparu il y a quelques décennies à l’intérieur d’un
building cossu, propriété d’une énorme multinationale.
Pour être absolument clair et précis, c’était quelque part au centvingt-huitième étage d’un complexe de quatre-vingt-douze immeubles
situé dans un vaste parc arboré de trente-mille hectares contenant à la
louche quatre-vingt banques d’affaires, cinquante-huit piscines à
débordement, quarante hôtels de luxe, trente-neuf parcours de golf, vingtsept restaurants gastronomiques où l’on peut manger trois fois rien pour
vingt fois plus, et entres autres choses particulièrement indispensables,
quinze centres de traitement des (vieilles) peaux usées.
Tout a basculé lors de la grande convention des actionnaires
majoritaires.
L’unique réunion qui importait vraiment.
La seule digne d’intérêt où même le plus mystérieux des Numéro 1
en personne daigne se montrer à ses coactionnaires.
La grande messe du bilan comptable annuel tant attendue avec son
apothéose divine et mystique : la sainte annonce de la distribution des
dividendes sacrés.
Ce matin-là, le mal sournois et profond s’est invité sans prévenir
telle une diarrhée insidieuse et soudaine qui viendrait lâchement vous
chatouiller et martyriser vos intestins laissant sa trace indélébile se
répandre en un seul souffle dévastateur durablement sur l’arrière de votre
pantalon.
Personne n’aurait pu prévoir les terribles événements qui allaient se
dérouler au sein de l’immeuble et leurs conséquences inimaginables sur le
monde extérieur.
Nous étions déjà tous morts mais nous ne nous en doutions pas
encore…
La traditionnelle présentation indigeste de type Powerpoint servie sur
un petit lit de diagrammes insipides accompagnée de ses petits
camemberts sans saveur avait débuté avec quinze minutes de retard et
autant de pauses café préalables dans l’indifférence générale, uniquement
rythmée par le brouhaha des richissimes convives hystériques, déjà affairés
à disserter et plaisanter sur ce qu’ils allaient bien pouvoir faire de leurs
futures rentrées d’argent.
Dans moins de dix minutes, ils sauraient enfin et pourraient
s’adonner avec plaisir à comparer leurs émoluments respectifs, et le reste
pour les plus exhibitionnistes.
L’excitation montait encore d’un cran.
Au beau milieu de ce grand bordel irrespectueux mais néanmoins bon
enfant, des chiffres honteusement indécents flirtant avec le néant furent
alors murmurés.
Les discussions
l’insouciance générale.
superficielles
continuèrent
pourtant
dans
Les tympans d’ordinaire formatés au doux son des nouvelles
d’opulence garantie et non préparés à ce type d’annonce n’avaient pas du
tout réagi.
Un micro fut alors branché et le directeur financier, qui venait
discrètement d’enfiler un casque et un gilet pare-balles par pur principe de
précaution, se mit à répéter en boucle d’abominables montants d’une voix
plutôt fébrile…
Les soi-disant témoins qui auraient échappé miraculeusement au
massacre rapportent dans les diverses dépositions retrouvées qu’à cet
instant précis un pesant silence de mort a immédiatement envahi la pièce
rendant l’air presque irrespirable…
Les membres du Board se sont regardés l’air dubitatif et grave et
leurs oreilles ont alors doublé de volume par un curieux effet mécanique
comme s’ils cherchaient à mieux entendre la terrible déclaration.
Pourtant, quelques rumeurs alarmistes qualifiées de « sans
fondement » couraient depuis quelque temps déjà, mais certains bruits ne
semblent décidément pas faits pour être écoutés.
Apparemment certains traîtres étrangement absents en ce moment
décisif, comme Numéro 3 ou Numéro 7, étaient déjà au courant du désastre
mais personne n’avait eu le cran suffisant pour oser vendre la mèche.
Et naturellement, une fois vérifiée et confirmée, la nouvelle
détonante s’est répandue comme une trainée de poudre entre les fauteuils

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