Pour le respect de la pratique
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Pour le respect de la pratique
F G Pour le respect de la pratique Voilà dix ans que Carole Chauvin est syndic à la Chambre de l ’assurance de dommages (ChAD). Portrait de son rôle et évolution de la déontologie au sein de l ’industrie. Quel est le rôle du syndic de la ChAD ? Est-ce le même que celui d ’un ordre professionnel ? C.C. Outre le fait que le syndic de la ChAD ne traite pas les plaintes pour pratique illégale qui, elles, relèvent de l ’Autorité des marchés financiers, son rôle est un copier-coller de celui du syndic d ’un ordre professionnel, c ’est-à-dire recevoir et traiter les plaintes des consommateurs contre les professionnels, d ’enquêter et, au besoin, de poursuivre. Voilà pourquoi le syndic ne se résume pas à la personne du syndic, mais il constitue un département de la Chambre composé de huit employés dont quatre enquêteurs et deux analystes auxquels se joignent des avocats externes lors de poursuites devant le comité de discipline. D ’ailleurs, si la ChAD n ’est pas un ordre professionnel, en revanche, les agents, courtiers et experts en sinistre membres sont, eux, considérés comme des professionnels, car le comité de discipline de la Chambre a les mêmes pouvoirs de sanction que celui des 45 ordres professionnels. Après dix ans de pratique, avezvous le sentiment que les agents, courtiers et experts en sinistre connaissent mieux leur déontologie et comprennent davantage votre rôle ? 30 AE • JUIN 2009 Quelles sont les plaintes les plus courantes ? Leur nombre augmente-t-il ? C.C. Nous avons connu une forte augmentation inexpliquée des plaintes en 2008, soit 180 plaintes contre 120 en 2007 (la moyenne habituelle). Mais, cela dit, en considérant qu ’il s ’agit d ’une industrie où transigent 7,5 milliards $ par année et dans laquelle œuvrent 14 000 personnes, ce sont des chiffres qui dénotent une pratique saine. Les plaintes les plus courantes chez les courtiers et les agents concernent, en ordre décroissant : la négligence, le défaut d ’exécuter, le défaut de conseil. Chez les experts en sinistre : les délais et les défauts d ’exé- Carole Chauvin cuter. Pour chaque plainte, nous faisons une enquête et, s ’il y a lieu, je dépose une poursuite devant le comité de discipline qui rendra un verdict et imposera une sanction allant de la réprimande à l ’amende (entre 1 000 $ et 12 500 $) jusqu ’à une suspension ou une radiation. En 2008, 17 poursuites ont eu lieu, la moyenne annuelle étant de 20. Et les radiations ? C.C. Peu nombreuses. Une par année en moyenne. Une de vos initiatives favorisant la prévention de mauvaises pratiques ? C.C. L ’instauration, il y a huit ans, des avis formels et des engagements formels que je remets aux professionnels qui n ’ont pas été reconnus coupables par le comité de discipline. Je les entraîne ainsi à combler les lacunes de leur pratique qui s ’en trouve assainie. J ’ai remis 17 avis et 15 engagements en 2008. C ’est une forme active de prévention. www.assurancededommages.ca PHOTO : LUCIEN LISABELLE C.C. Non seulement sont-ils mieux informés, mais ils sont aussi plus intéressés par les questions déontologiques. Nous recevons même des demandes de formation à ce sujet. Il faut dire que la ChAD a déve- loppé beaucoup d ’outils d ’information sur la déontologie. Un exemple : le Code de déontologie commenté pour les courtiers et les agents sur notre site Web assorti d ’explications vulgarisées. Celui des experts en sinistre sera en ligne à l ’été 2009. De mon côté, je tiens une chronique régulière dans le journal de la Chambre où j ’aborde différents aspects de la déontologie et du rôle du syndic. Par ailleurs, la refonte en profondeur du Code de déontologie des experts en sinistre en 2005, visant à uniformiser les règles, a suscité beaucoup d ’intérêt. J ’ai notamment fait une tournée provinciale en 2008 à ce sujet. On peut dire que la déontologie est à l ’ordre du jour de la Chambre et de ses membres.