MARCHES PUBLICS ET PRIVES Intempéries : conséquences pour
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MARCHES PUBLICS ET PRIVES Intempéries : conséquences pour
2010-016 du 13 janvier 2010 Contacts : Patricia GRELIER WYCKOFF – DJF – 01 40 69 52 35 Cécile ROUX BELEC – DJF – 01 40 69 52 31 Frédérique STEPHAN – DJF – 01 40 69 52 47 MARCHES PUBLICS ET PRIVES Intempéries : conséquences pour les marchés en cours Les précautions à prendre pour les chantiers en cours d’exécution concernent les demandes de prolongation de délai d’exécution et d’indemnisation des dommages causés par les intempéries aux ouvrages en cours d’exécution. I – Prolongation des délais d’exécution 1) Marchés publics : Interruption des travaux L’article 19.22 du cahier des clauses administratives générales applicables aux marchés publics de travaux de 1976 et l’article 13.2.3 du cahier des clauses administratives générales applicables aux marchés publics de travaux de 2009 prévoient que, lorsque l’arrêt de travail résulte d’intempéries au sens des dispositions en vigueur, c’est-à-dire rendant le travail dangereux ou impossible eu égard soit à la santé ou à la sécurité des salariés, soit à la nature ou à la technique du travail à accomplir (article L 5424-8 du code du travail), le délai d’exécution est prolongé. Cette prolongation doit normalement faire l’objet d’un ordre de service du maître d’œuvre notifié à l’entrepreneur qui précise la durée de la prolongation, égale au nombre de journées d’intempéries pendant lesquelles le travail a été effectivement arrêté, en défalquant s’il y a lieu le nombre de journées d’intempéries prévisibles indiqué au cahier des clauses administratives particulières (CCAP). Il convient également de noter qu’après la fin des intempéries, le chantier peut demeurer impraticable pendant une certaine période. Dans cette hypothèse, il y aura lieu de faire constater par le maître d’œuvre l’impossibilité de reprendre l’exécution des travaux et de demander une prolongation du délai d’exécution. Réquisition ou travaux d’urgence Lorsqu’ils sont appelés d’urgence pour réparer les dégâts causés par les intempéries, et qu’ils ne peuvent intervenir sur les chantiers en cours, les entrepreneurs doivent prévenir le maître d’œuvre et lui demander une prolongation des délais, par lettre recommandée avec accusé de réception. Cette prolongation est expressément prévue par l’article 19.4 du CCAG-Travaux de 2009 : « lorsque l’entrepreneur est amené à intervenir dans le cadre d’un ordre de réquisition, le délai d’exécution du marché en cours est prolongé de la durée d’intervention nécessitée par cette situation d’urgence » 2) Marchés privés : a) Marchés se référant à la norme Afnor NF P03-001 (édition décembre 2000) Interruption des travaux L’article 10.3.1.1.2 de la norme Afnor NF P 03-001 prévoit que le délai d’exécution est prolongé des journées d’intempéries au sens de l’article L 5424-8 du code du travail (conditions atmosphériques rendant effectivement l’accomplissement du travail dangereux ou impossible eu égard soit à la santé ou à la sécurité des salariés, soit à la nature ou à la technique du travail à accomplir) ou que peuvent être comptées comme journées d’intempéries celles pour lesquelles une impossibilité technique à poursuivre les travaux à été constatée par le maître d’œuvre. Réquisition ou travaux d’urgence L’article 10.3.1.2 prévoit que le délai est prolongé de la durée des empêchements de force majeure. Il convient donc, dans ce cas, d’adresser une lettre recommandée au maître d’œuvre, ou directement au maître d’ouvrage lorsqu’il n’y a pas de maître d’œuvre. C’est le cas où l’entreprise devrait effectuer d’abord des travaux d’urgence nécessités par la neige avant ses chantiers en cours. b) Marchés ne se référant pas à la norme Afnor NF P 03-001 Dans l’hypothèse de marchés qui ne se réfèrent pas à cette norme, la prolongation du délai d’exécution pourrait être demandée par l’entrepreneur en invoquant la force majeure et notamment l’article 1148 du code civil. Aux termes de cet article du code civil : « Il n’y a lieu à aucun dommages et intérêts lorsque, par suite d’une force majeure ou d’un cas fortuit, le débiteur a été empêché de donner ou de faire ce à quoi il était obligé, ou a fait ce qui lui était interdit ». En application de ce texte, l’entrepreneur n’est pas tenu d’exécuter les travaux pendant toute la période que dure l’évènement qui rend cette exécution impossible de telle sorte que les délais se trouvent prorogés d’autant. Dans tous les cas, les courriers avec accusé de réception doivent être faits immédiatement. II – L’indemnisation au titre du marché des dommages subis La neige est un phénomène naturel qui peut être admis comme évènement de force majeure lorsqu’elle empêche toute exécution des prestations. En l’espèce, dans de nombreux cas, la neige de ces derniers jours sera considérée comme des évènements de force majeure. 1) Marchés publics : Aux termes de l’article 18.3 du CCAG-Travaux (de 1976 ou de 2009), le titulaire du marché peut prétendre à une indemnité au titre des pertes, avaries ou dommages provoqués sur ses chantiers par un phénomène naturel qui n’était pas normalement prévisible ou en cas de force majeure sous réserve : - qu’il ait pris toutes dispositions utiles pour que ses approvisionnements, son matériel, ses installations de chantier et les ouvrages en construction ne soient endommagés, - qu’il ait signalé immédiatement les faits par écrit. En pratique, il appartient aux entrepreneurs de signaler au maître d’œuvre immédiatement la nature et l’importance des dommages subis et de demander l’application de l’article 18.3 du CCAG-Travaux. Ultérieurement et en tout état de cause au plus tard pendant le délai de réclamation suivant la notification du décompte général (article 13.44 du CCAG-Travaux de 1976 ou article 13.4.4 du CCAG-Travaux de 2009), il présentera sa demande d’indemnité chiffrée assortie de toutes justifications nécessaires. 2) Marchés privés : Il découle de l’article 1788 du code civil que l’entrepreneur est responsable de ses ouvrages, approvisionnements, matériaux et matériels de chantier jusqu’à la réception des travaux ou jusqu’à ce qu’il ait mis le maître de l’ouvrage en demeure de les recevoir. Par voie de conséquence et sauf clause contraire du marché, l’entrepreneur doit supporter avant la réception des travaux les frais nécessités par la réparation des dommages que ceux-ci auraient subis, de même qu’il doit assumer les risques des matériaux approvisionnés et la réparation éventuelle de son matériel. En marchés privés, les demandes présentées par les entrepreneurs ne pourront concerner que la prolongation du délai d’exécution et elles devront être adressées, dans les plus brefs délais, au maître de l’ouvrage par lettre recommandée avec avis de réception. Il y aura lieu également de faire parvenir au maître d’œuvre une copie de cette demande de prolongation du délai. En vue de faciliter la tâche des entreprises, vous trouverez ci-joint un projet de courrier de réclamation (cf. annexe) qui devra être complété dans chaque cas d’espèce, compte tenu, pour les marchés publics, des dommages qui auraient pu être occasionnés aux ouvrages, aux approvisionnements et aux matériels de l’entreprise. Rappel : cette Info Réseau peut être complétée par l’Info Réseau 2010-003 du 6 janvier 2010 et par l’Info Réseau 2010-010 du 12 janvier 2010. Sera traité dans Bâtiment actualité.