gone in a heartbeat - Halles de Schaerbeek

Transcription

gone in a heartbeat - Halles de Schaerbeek
GONE IN
A H E A R T B E AT
GONE IN A HEARTBEAT,
UN ENSEMBLE DE SOLOS
Mon intérêt porte sur le rapport entre unité – celle de la forme, de la
figure, des médiums – et multiplicité – les entités qui forment le tout.
Avec Gone in a heartbeat, je me concentre sur la notion de figure, de la
perception qu’on peut en avoir à la fois dans son isolement et dans le
contexte dans lequel elle évolue. La figure est abordée ici non pas dans
ce qu’elle peut avoir d’illustratif ou de narratif mais plutôt comme
figure en soi, débarrassée au contraire de toute fonction figurative :
une figure pure, isolée, ne comptant que pour elle-même et qui, bien
qu’en perpétuelle relation aux choses qui l’entourent, ne s’inscrit pas
intentionnellement dans ces relations. « Entre deux figures, toujours une
histoire se glisse ou tend à se glisser, pour animer l’ensemble illustré. Isoler est
donc le moyen le plus simple, nécessaire quoique non suffisant pour rompre avec
la représentation, empêcher l’illustration, s’en tenir au fait. » Francis Bacon.
Il s’agit bien de créer un tout avec ces figures : une chorégraphie de
solos. Ces quatre danseuses, occupées avec elles-mêmes, avec leur
physicialité, évoluent en co-présence et s’influencent inconsciemment.
Ces solos restent des solos mais, se déroulant ensemble, ils sont amenés
à se côtoyer, à s’influencer et à se mélanger. Le tout révèle à la fois des
êtres solitaires et une articulation chorégraphique globale.
Par cette cohabitation, et à travers le type d’investissement, la gestuelle
et le rythme global, apparaissent également les notions de clan, de meute,
de horde dans toutes leurs configurations possibles. Nous constatons, en
observant les meutes de loups ou les clans de félins, la solitude de chacun
des membres du groupe ainsi qu’une grande solidarité entre eux.
Les solos sont d’ailleurs travaillés directement en groupe. Au gré des
improvisations, j’incite le danseur à rester dans sa bulle tout en se
juxtaposant, en se laissant imprégner ou même en utilisant l’autre pour
son propre cheminement. Il s’agirait presque d’élaborer une interaction
sur base d’une non rencontre, d’une co-présence plus que d’un échange
intentionnel.
Petit à petit, au vu des improvisations, réflexions et tentatives, des outils
sont révélés afin d’être dans cette constellation. Celle-ci donne naissance
à des situations plus ou moins identifiables, plus ou moins abstraites.
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Le choix des danseuses a toute son importance. J’ai réuni des interprètes
avec qui j’ai déjà travaillé ou que j’ai eu l’occasion de voir à plusieurs
reprises dans des spectacles. Outre le fait qu’elles possèdent chacune
une excellente technique de danse contemporaine, ces danseuses
ont une personnalité forte qui transparaît dans leur tempérament et
leur corps. Avec elles, j’observe, je respecte et pousse plus loin leurs
manières de bouger, d’évoluer dans le temps, l’espace et avec
la musique, leur organisation individuelle dans le tout. Nous affinons
les présences en fonction des intentions générales du spectacle.
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DANSE
CORPS
Dans mon processus chorégraphique, je cherche à ce que le corps se
déploie dans des états mentaux et/ou physiques définis au préalable et
qui le contraignent. Des contraintes que les danseuses apprivoisent.
Deux contraintes:
• être dans le plaisir de danser. Partir pour cela d’iconographies et de
clichés empruntés aux groupes de rock en concert, aux danses de boîte
de nuit. Il s’agit ensuite de les vider de leur signifiant par différentes
techniques d’érosion qui éliminent la substance et conservent le
contenant. Ces procédés permettent de créer un vocabulaire tout en
dénaturant l’imagerie pour n’en garder qu’une mémoire inconsciente,
une sorte d’évocation au sein d’un nouvel état d’être et d’une nouvelle
manière de bouger. Le spectateur est troublé par cette iconographie,
qui sert in fine la chorégraphie plus que la représentation d’une certaine identité collective.
• le danseur, bien que singulier, est plongé dans un perpétuel changement de situation. Ces transformations sont comme des glissements.
Les danseuses passent d’une situation imaginée mentalement à une
autre (évoluer dans une forêt, danser pour un enfant, être en danger,
etc). Le spectateur perçoit le changement, mais ne peut l’identifier, et
ça n’a pas d’importance car ce qui compte c’est de sentir le corps au
travail, évoluant dans un contexte qui lui est particulier.
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ECRITURE CHORÉGRAPHIQUE
Comme dans mes précédents spectacles Black Milk et HOME, je cherche
à construire une dramaturgie précise sans annihiler toute spontanéité,
toute fonction instinctive. Pour le dire autrement : garder la possibilité
d’une liberté de jeu au sein même d’une écriture chorégraphique
précise ou encore conserver une part d’expérience empirique pour le
danseur et le spectateur.
La danse étant éphémère, il s’agit par tous les moyens de sublimer l’instant présent. Je cherche par le processus d’improvisation et l’instauration de contraintes à conserver et utiliser la potentialité des danseuses
à être pleinement là, physiquement et mentalement actives.
Mon approche de l’écriture chorégraphique m’amène à chercher un
type de performance – un « ici et maintenant scénique ». Au sein d’une
dramaturgie précisément établie, il s’agit d’approcher la frontière entre
l’écrit et l’instinct permettant au danseur d’investir ainsi toutes ses
fonctions instinctives et d’apprivoiser une présence qui joue d’une
intensité singulière.
MULTIPLICTÉ
UNITÉ
Sur le plateau, le travail autour des notions de multiplicité et d’unité peut
s’exprimer de plusieurs façons, toutes « radicales ». Soit par le décalage
(l’incongruité, l’incohérence parfois) des interactions et des cohabitations entre les médiums – ici la danse, la musique, la scénographie et la
lumière -, pour faire émerger un enjeu dramatique, étrange, palpable.
Soit par une volonté d’unité entre les médiums, pour produire un impact
puissant, unidirectionnel. Dans les deux cas, il y a toujours une tension,
positive ou négative, qui naît de ces assemblages. Ces assemblages ne
peuvent être configurés qu’à travers un principe de non hiérarchisation
entre ces éléments et qui, à travers un travail subtil de connections,
cherchent à créer une forme globale en constante évolution.
Ici, le son, la lumière et la scénographie sont utilisés afin de mettre en
exergue, dissimuler, flouter ou encore fondre la ou les figures dans l’espace. Ils déterminent ainsi et malgré tout les relations entre les figures
mais aussi entre les divers éléments de cet espace commun.
Le tout, comme dans mes précédentes pièces, se présente sous la forme
d’une constellation à agencer. La danse, la lumière, le son et l’espace
forment un organisme temporel, sonore, visuel, « énergétique », fait de
bousculements, d’harmonisations, de variations, au service du propos.
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MUSIQUE, SON
Avec sa force cathartique, la musique motive, met en lumière l’univers
scénique et influence la perception de celui-ci. Elle agit finalement
toujours comme une membrane qui se lie à tout et lie le tout.
Nous partons d’une musique dont la rythmicité est palpable (à l’inverse
de la musique drone). La rythmicité est abordée dans ce qu’elle peut
engager au niveau de vitesse mais aussi dans ce qu’elle peut avoir de plus
subtil, de polyrythmique ou de révélateur d’un rythme global organique.
Bien que la composition s’élabore sur base des pistes établies au départ,
Cédric Dambrain s’imprègne et se laisse influencer par l’énergie révélée
par les danseuses et le travail en studio. Il reste cependant dans une
cohérence limpide de construction musicale. Le travail sonore ne sert
pas uniquement la danse, il est un objet en soi. C’est dans ce choix clair
de type de composition que se révèle la relation profonde entre danse et
musique, là où le son prend toute son ampleur révélant et soutenant une
atmosphère en cohabitation, en contraste ou en harmonie avec la danse.
LUMIÈRE, ÉCLAIRAGE,
SCÉNOGRAPHIE
« Notre œil insatiable et en rut. » Paul Gauguin
Je collabore depuis plusieurs années avec le plasticien Arnaud Gerniers.
Celui -ci développe un travail plastique basée sur la lumière.
La lumière élaborée dans mes spectacles est à la fois scénographie et
source d’éclairage.
Il s’agit ici de recréer un cube aux côtés translucides sur le plateau,
qui sera le territoire propre aux danseuses.
Dans ce cube, évolue un éclairage mobile qui nous permet d’aborder
la lumière dans son rapport au temps et à l’espace ; par exemple, un
éclairage qui inonde petit à petit le cube tel un lever de soleil, révélant
dans le temps des parties plus sombres et lumineuses. Abordée de cette
manière, la lumière offre aussi un enjeu de temps, de durée, de rythme.
Il est important de préciser qu’il ne s’agit pas de faire un usage excessif
de cette idée de mobilité. Il se peut que la lumière ne fasse qu’un seul
mouvement tout le long de la pièce. L’idée est de l’intégrer dans la perception temporelle du spectacle, de jouer avec le clair-obscur – ce que la
lumière dévoile subtilement, ce qu’elle cache, le jeu entre le vu et le non
vu - et dès lors d’utiliser ses qualités vibratoires.
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LISTE DU PERSONNEL
ADMINISTRATIF
ET ARTISTIQUE
Conception et direction : Louise Vanneste
Danse : Anja Röttgerkamp, Eléonore Valère, Eveline Van Bauwel
et Anuschka Von Oppen-Johnson
Musique : Cédric Dambrain
Scénographie & éclairage : Arnaud Gerniers et Benjamin van Thiel
Une production de Louise Vanneste / Rising Horses.
En coproduction avec le Kunstenfestivaldesarts, Charleroi danses, les
Halles de Schaerbeek, le Théâtre de Liège, le Phare-CCN du Havre-Haute
Normandie, le CCN de Roubaix Nord-Pas-de-Calais et Torino Danza.
Louise Vanneste / Rising Horses est en résidence à Charleroi danses, artiste
partenaire des Halles de Schaerbeek et accompagnée par Grand Studio.
DATES
PREMIÈRE
/ Kunstenfestivaldesarts – Mai 2015 – 4 représentations
TOURNÉE
/ Festival Torino Danza – 11 et 12 septembre 2015
/ Biennale de Charleroi danses – Crossroad / Mons 2015 –
novembre 2015
/ Festival Pharenheit – CCN du Havre – 21 janvier 2016
/ Festival Pays de danse – Théâtre de Liège – février 2016
/ Festival Jouvance – CCN de Roubaix – mars 2016
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LOUISE VANNESTE­
CHORÉGRAPHE
Après une formation en danse classique, Louise Vanneste se dirige vers
la danse contemporaine et entre à P.A.R.T.S. (A.T. de Keersmaeker) dont
elle est diplômée. Grâce à une bourse de la Fondation SPES (BE), elle
poursuit sa formation au sein de la Trisha Brown Dance company à New
York. Depuis son retour en Europe, elle privilégie les collaborations en
tant que chorégraphe et danseuse avec des artistes issues de différentes
disciplines tels les compositeurs Cédric Dambrain et Antoine Chessex,
le vidéaste Stéphane Broc, les danseuses Eveline Van Bauwel et Anja
Röttgerkamp, les artistes plasticien et éclairagiste Arnaud Gerniers &
Benjamin van Thiel et le peintre Stephan Balleux. Elle crée sa première
pièce de groupe Sie kommen en 2008. Les spectacles HOME et Persona ont
été créés respectivement en 2010 et 2011. Black Milk, créé en 2013, a été
couronné meilleur spectacle de danse par le Prix de la Critique. HOME
et Black Milk sont encore en tournée actuellement (Holland Festival,
festival International des Brigittines, Augusti Tantsu festival/ Estonie,
Bienal internacional de dança Do Ceara/ Brésil, Biennale de Charleroi
danses/ Belgique, Fabbrica Europa / Italie, Roma Europa / Italie, …). Elle
vient de créer l’installation vidéo pour 4 écrans Going West aux Halles de
Schaerbeek (salon de la CIA – avril 2014) qui sera en tournée à Charleroi
danses, au Hong Kong Art Center (mars 2015) et à Invisible Dog à New
York (mai 2015).
Louise Vanneste est actuellement artiste en résidence à Charleroi danses Centre Chorégraphique de la Fédération Wallonie- Bruxelles, artiste –
partenaire des Halles de Schaerbeek et accompagnée par Grand Studio.
www.louisevanneste.be
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Louise Vanneste / Rising Horses
Rue Van campenhout, 40 – 1000 Bruxelles
+32 (0)479 88 19 70 – [email protected]
Diffusion: Anna Six - [email protected]
www.louisevanneste.be