Taekwondo : « Martial Art Sport », une dénomination étrange
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Taekwondo : « Martial Art Sport », une dénomination étrange
This watermark does not appear in the registered version - http://www.clicktoconvert.com Léon Finci Volée 2006-2008 Taekwondo : « Martial Art Sport », une dénomination étrange révélatrice d’une discipline ? Maître accompagnant : Laurent Gothuey This watermark does not appear in the registered version - http://www.clicktoconvert.com Résumé Le Taekwondo est un art martial coréen, très pratiqué à travers le monde. La fédération mondiale a récemment mis sur son site internet une animation qui contenait l’appellation « Martial Art Sport » et qui pose le problème de la différence entre art martial et sport d’une part et d’autre part d’une apparente pratique sportive du Taekwondo. J’ai d’abord défini l’art martial puis le sport. Pour comprendre toute la problématique, il m’a paru important de présenter non seulement le Taekwondo et sa pratique, mais également son patrimoine philosophique et son historique. La différence entre arts martiaux et sport se situe en grande partie dans la pratique de la compétition, j’ai donc expliqué la relation entre arts martiaux et compétition, puis j’ai mis en évidence les bons et mauvais aspects de la pratique de la compétition. Le Taekwondo est devenu une discipline olympique en l’an 2000. J’ai trouvé important d’approfondir les motivations d’une entrée dans le cercle olympique et les conséquences de cette entrée. L’appellation utilisée m’a interpellé et m’a poussé à en faire une analyse que j’ai accompagné d’une autre, celle du changement d’emblème de cette même fédération mondiale qui suit la même logique. J’ai élaboré deux types de questionnaires, un à développement, destiné aux non pratiquants et aux pratiquants de Taekwondo, et un autre, à choix multiple, destiné aux pratiquants. Ces questionnaires offrent un outil qualitatif et quantitatif montrant la vision portée sur le Taekwondo en général et sur la problématique. Leur analyse est intéressante et confirme certains propos. Enfin, j’ai fait mention d’un article intéressant sur les lointaines origines des arts martiaux, qui m’a beaucoup surpris et m’a fait avancer dans ma réflexion. Les annexes offrent des compléments utiles à la présentation du Taekwondo et aux discussions soulevées. 2 This watermark does not appear in the registered version - http://www.clicktoconvert.com Table des matières RESUME...................................................................................................................................................................................2 1.0. INTRODUCTION ..........................................................................................................................................................4 2.0. DEFINITION D’ARTS MARTIAUX .......................................................................................................................5 3.0. DEFINITION DU SPORT............................................................................................................................................6 4.0 PRESENTATION COUTUMIERE DU TAEKWONDO ET DE SON HISTORIQUE ..............................7 4.1. TAEKWONDO: DE QUOI PARLE-T -ON ?.......................................................................................................................7 4.2. TAEKWONDO: LA PRATIQUE .......................................................................................................................................9 4.4. PHILOSOPHIE DU TAEKWONDO .................................................................................................................................12 4.5. HISTORIQUE DU TAEKWONDO ..................................................................................................................................14 5.0. TAEKWONDO ART MARTIAL OU SPORT ? ................................................................................................ 17 5.1. LA COMPETITION UNE QUESTION ESSENTIELLE .....................................................................................................17 5.2. LA COMPETITION, PAS UNIQUEMENT NEFASTE .......................................................................................................21 5.3. RETOUR SUR LA PRATIQUE ........................................................................................................................................23 6.0. JEUX OLYMPIQUES ET TAEKWONDO ......................................................................................................... 24 6.1. UNE ENTREE DANS LE CERCLE OLYMPIQUE, A QUEL PRIX ? .................................................................................26 6.2. J.O. ET TAEKWONDO : BILAN....................................................................................................................................29 7.0. « MARTIAL ART SPORT » : TAEKWONDO .................................................................................................. 30 7.1. INSTITUTIONS M ONDIALES ET L’APPELLATION SUR LA PAGE D’ACCUEIL DU SITE ...........................................30 7.3. UN OBJECTIF LA COMMUNICATION ..........................................................................................................................31 8.0. QUESTIONNAIRES : RESULTATS, ANALYSES ET COMMENTAIRES............................................. 32 8.1.0. QUESTIONNAIRE QUALITATIF A REPONSES DEVELOPPEES.................................................................................32 8.1.1 Questionnaire destiné aux non pratiquants................................................................................................. 32 8.1.2. Questionnaire destiné aux pratiquants avertis........................................................................................... 34 8.2.0. QUESTIONNAIRE QUANTITATIF A CHOIX MULTIPLES..........................................................................................37 8.2.1. Analyse et commentaires ................................................................................................................................ 37 9.0. UNE THEORIE INTERESSANTE QUI INTERPELLE................................................................................. 40 10.0. CONCLUSIONS........................................................................................................................................................ 42 11.0. BILAN PERSONNEL .............................................................................................................................................. 43 REMERCIEMENTS .......................................................................................................................................................... 45 A NNEXE 1 : INFLUENCES DES CROYANCES ET RELIGIONS SUR LE TAEKWONDO .....................................................48 A NNEXE 2 : HISTOIRE DE LA COREE POUR APPUYER L’HISTORIQUE DU TAEKWONDO ............................................49 A NNEXE 3 : DIFFERENCE ENTRE DEUX FEDERATIONS EXISTANTES DANS LE TAEKWONDO ....................................52 A NNEXE 4 : UN COMPLEMENT SUR LES POOMSAE ........................................................................................................53 A NNEXE 5 : UN EXEMPLE MARQUANT L’EMBLEME DES INSTITUTIONS M ONDIALES: ILLUSTRATION, ANALYSE ET PLANCHES DE DESSIN POUR L’ELABORATION DU NOUVEAU LOGO DE LA W.T.F. ................................................54 A NNEXE 6 : RESULTAT DU QUESTIONNAIRE A CHOIX MULTIPLES ..............................................................................58 A NNEXE 7 : QUESTIONNAIRES..........................................................................................................................................61 3 This watermark does not appear in the registered version - http://www.clicktoconvert.com 1.0. Introduction Le Taekwondo est un art martial coréen qui est pratiqué par plus de 45 million de pratiquants dans le monde. Etant donné que je pratique le Taekwondo depuis de nombreuses années j’ai décidé d’y consacrer mon travail de maturité. La Fédération mondiale de Taekwondo – World Taekwondo Federation (W.T.F.) a inscrit « Martial Art Sport », sur la page d’accueil de son site web1 . L’apposition des trois termes pour définir le Taekwondo n’est pas commune, et paraît même inédite de la part d’une fédération qui représente le Taekwondo pour le monde entier. La différence entre ce que désigne chacun des termes, art martial et sport est importante et avant d’être mise en place il convient de définir l’art martial puis le sport ainsi que de présenter la pratique du Taekwondo, son contenu philosophique et traditionnel et son historique qui n’est pas sans intérêt. La compétition prend une place importante dans cette différence, de même que les problèmes qu’elles posent à l’art martial et de manière générale ; elle semble pourtant détenir certains aspects positifs. Le Taekwondo étant récemment entré au Jeux Olympiques, les motivations de cette entrée, ses conséquences pour la discipline et les phénomènes qui y sont liés vont être abordés. Ensuite, une analyse précise de l’utilisation des termes par la fédération passant par sa présentation sera accompagnée d’une autre, celle du changement d’emblème de cette fédération. Les résultats et commentaires de deux questionnaires, l’un à développement destiné aux pratiquants et aux non pratiquants et l’autre à choix multiple destiné aux pratiquants uniquement vont permettre d’avoir des regards croisé sur la problématique et une illustration de certains propos. Avant de conclure, une théorie récente sur les origines des arts martiaux offrira un point de réflexion. J’ai fait un bilan personnel pour mettre en évidence mes motivations et mes difficultés. 1 www.wtf.org 4 This watermark does not appear in the registered version - http://www.clicktoconvert.com 2.0. Définition d’arts martiaux Les arts martiaux couvrent un grand nombre de disciplines, rendant difficile une définition simple. Tout d’abord, les arts martiaux ont été créés pour se défendre à la guerre et dans des situations dangereuses. Avec des périodes de paix durable, les techniques d’arts martiaux se sont reconverties en un développement des vertus humaines, qui ont pleinement justifié le mot « art », puis, avec le temps, en une réelle discipline de l’éducation de l’individu, le Taekwondo est par exemple enseigné à l’école en Corée. Pourtant, les arts martiaux ne semblent jamais avoir perdu de leur but premier : s e défendre, mais avec la recherche d’une finalité de non combat. En effet, dans les arts martiaux « on n’apprend plus à détruire l’autre, mais à lui montrer l’absurdité de son combat »2 . De manière globale, donc, les arts martiaux comprennent l’apprentissage et l’entraînement de techniques de combat ainsi que de la connaissance et de la maîtrise de soi. Il ne s’agit pas d’un entraînement purement physique, l’esprit est tout autant sollicité. Plus concrètement, à la technique purement physique il faut pénétrer l’esprit de celle-ci. Faire une clé, donner un coup de pied, ou manier le sabre chacun peut, en peu de temps le faire, par contre l’exécuter avec la maîtrise et la compréhension demande un investissement tout autre, qui fait intervenir l’esprit et qui ne s’acquiert qu’avec un long travail. Voila pourquoi les arts martiaux, dit-on, sont une pratique pour la vie. Une continuelle recherche de maîtrise de la technique parfaite, mais aussi de soi même. 2 Kisshomaru Ueshiba, Aïkido 5 This watermark does not appear in the registered version - http://www.clicktoconvert.com 3.0. Définition du sport La définition du petit Larousse illustré 2001 présente le sport comme un « ensemble d’exercice physique se présentant sous forme de jeux individuels ou collectifs pouvant donner lieu à des compétitions et pratiqués en observant certaines règles ». Cette définition ne satisfait pourtant pas à définir le sport dans sa globalité. Suivant la discipline ou le niveau pratiqué la notion de jeu est absente. L’alpinisme, par exemple, ne constitue aucunement en un jeu, au même titre que l’athlétisme. La définition qu’offre la charte européenne adoptée en 1992 paraît plus pertinente en présentant le sport comme « toutes formes d’activités physiques qui, à travers une participation organisée ou non, ont pour objectif l’expression ou l’amélioration de la condition physique et psychique, le développement des relations sociales ou l’obtention de résultats en compétition de tous niveaux »3 . Le sport est aujourd’hui très présent dans la société et contrairement aux arts martiaux, chacun a sa vision et sa relation à lui. Le sport est donc, selon chacun, une activité plaisante, une réelle passion ou une importante besogne et même, à certains niveau un métier. Il constitue également le spectacle le plus regardé au monde, non sans poser des problèmes à son essence même. 3 Site internet de la commission européenne, https://wcd.coe.int/ViewDoc.jsp 6 This watermark does not appear in the registered version - http://www.clicktoconvert.com 4.0 Présentation coutumière du Taekwondo et de son historique Avant de comparer et de s’attarder sur la différence entre sport et art martial il paraît primordial de présenter, de manière assez complète, le Taekwondo et ces différents composants pour garantir une vue d’ensemble et une meilleure compréhension. 4.1. Taekwondo: de quoi parle-t-on ? La traduction littérale du mot Taekwondo est « Tae » signifiant en coréen le pied, « Kwon » voulant dire « main » et « Do » la voie, le chemin, soit « la voie du pied et du poing ». Le Taekwondo est un art martial coréen qui a vu le jour officiellement en 1955. La terminologie utilisée dans cet art martial est évidemment le coréen, son pays d’origine. Le Taekwondo se pratique dans un Dojang, littéralement « jang », lieu, maison et Do la voie, soit le lieu où est étudiée la voie. Ce lieu peut être soit un lieu réservé exclusivement à la pratique du Taekwondo, à d’autres arts martiaux où n’être qu’un gymnase ou une salle de gym. La pratique du Taekwondo ne nécessitant pas un aménagement spécifique comme des tatamis, une salle de gym peut très bien faire office de Dojang, cependant la présence du drapeau du pays ou se situe le Dojang et celui de la Corée ou de la fédération mondial est habituellement de mise. L’important n’est pas tant le lieu, mais le respect de ce que certain appelle l’étiquette. Avant d’entrer dans le Dojang tout pratiquant doit faire le salut dit à l’oriental, qui consiste à abaisser le tronc. Il s’agit d’un signe de respect et de confiance. Le salut se fait donc avant de rentrer dans le Dojang, mais également en début et fin d’entraînement. En effet, tout entraînement commence et se termine par le salut au professeur et aux drapeaux, fait par les pratiquants qui sont alignés en fonction du grade. Les pratiquants se saluent également entre eux avant et après un exercice fait à deux, par exemple, en signe de respect toujours et de remerciement. Avant chaque round de combat en compétition, les 7 This watermark does not appear in the registered version - http://www.clicktoconvert.com adversaires se saluent entre eux et saluent l’arbitre également. Le comportement à adopter dans un Dojang est aussi spécifique, il convient en effet d’être à l’écoute du professeur, de ne pas « badiner », ni adopter des postures non adéquates comme s’appuyer contre le mur, s’allonger ou s’asseoir de manière trop détendu. Il ne s’agit pas de mettre en place un régime dans lequelle la personne se sentirait contrainte. Il s’agit, au contraire, de mettre en place les conditions minimales de respect et de savoir vivre pour une bonne pratique de l’art martial et donc de l’épanouissement personnel. La tenue qu’il convient de porter pour pratiquer le Taekwondo est le Dobok ou habit, « bok » pour pratiquer la voie, « Do ». Il est constitué d’un pantalon blanc assez ample, d’une veste blanche légère à col en V et d’une ceinture. La ceinture est fonction du grade, ainsi les grades se divisent en keup en dessous de la ceinture noire et en dan pour la ceinture noire. Il y 9 keup qui vont décroissant et 9 dan qui vont croissant. Le 10ème keup étant le grade qu’on a lorsqu’on débute et le 10ème dan étant donné à titre honorifique. Les couleurs des ceintures des grades sont traditionnellement blancs, jaune, bleu, rouge et noir. Ceinture blanche : Ceinture jaune : Ceinture bleue : Ceinture rouge : Ceinture noire : Keup 9 = Blanche certain mettent barre jaune Keup 8 = Jaune Keup 7 = Jaune certain mettent barre bleu Keup 6 = Jaune certain mettent deux barres bleu Keup 5 = Bleue Keup 4 = Bleue certain mettent barre rouge Keup 3 = Bleue certain mettent deux barres rouges Keup 2 = Rouge Keup 1 = Rouge certain mettent barre noire Dan 1 = Noire Dan 2 = Noire Dan 3 = Noire Dan 4 = Noire Dan 5 = Noire Dan 6 = Noire Dan 7 = Noire Dan 8 = Noire Dan 9 = Noire Dan 10 = Noire (honorifique) 8 This watermark does not appear in the registered version - http://www.clicktoconvert.com 4.2. Taekwondo: La pratique On fait une distinction entre cinq parties ou domaines pratiqués dans le taekwondo. Le premier consiste en d e s formes de bases pratiquées seuls dans le vide qui comprennent toute une quantité de techniques de jambes, de mains mais également des autres parties du corps comme les coudes ou les genoux, on appelle cette exercice Kibon en coréen. Puis, il y a la casse, elle n’est pratiquée que périodiquement la plupart du temps pour des passages de grade ou des démonstrations. Elle a pour but de tester la technique utilisée qui doit être exécutée de manière la plus parfaite possible, on parle en coréen de Kyokpa. Les casses exécutées en démonstration, le sont souvent avec des techniques aérienne et difficile à réaliser. Le combat ou kerugy est la partie du taekwondo qui est représentée au Jeux O lympiques. Le combat a été jusqu'à dernièrement le seul domaine du taekwondo pratiqué en compétition. Les combats se déroulent en trois rounds de 2 ou 3 minutes chacun, avec un temps de pose d’une minute entre chaque round. Il est pratiqué avec des protections qui garantissent une certaine prévention des coups mais qui 9 This watermark does not appear in the registered version - http://www.clicktoconvert.com permettent aussi de pouvoir exécuter toute les techniques pratiquées en compétition, qui sont pour la quasi- majorité des techniques de jambes. Ces protections consistent en des protège tibias et avant bras, coquilles, casque, gants et plastron. Le plastron a été et est peut-être encore une marque spécifique du taekwondo, il est bleu pour un combattant et rouge pour l’autre. Le combat codifié qui se pratique à deux et sur un, deux ou trois pas d’attaque, se nomme Hanbon kerugy. L’un attaque, principalement d’un coup de poing et l’autre se défend en appliquant les techniques apprises. Plus statiques, cet aspect permet une application concrète des techniques avec une codification qui facilite l’apprentissage. Ensuite, vient le Poomsae, qui correspond au kata dans le karaté-do et qui est un combat imaginaire codifié. Le Poomsae détient un rôle primordial, puisqu’il constitue l’attachement à l’art martial, en rassemblant l’esprit du Taekwondo et presque toutes les techniques. Il s’agit, plus concrètement, d’un combat imaginaire avec plusieurs adversaires qui attaquent et dont il faut se défendre à l’aide de multiples techniques. Néanmoins, seuls les adversaires sont hypothétiquement imaginaires car l’exécution des techniques a tout du réel combat, où chaque erreur peut constituer la défaite du combat et même la mort du combattant. 4 4 Voir le complément sur les Poomsae en annexe 4, page 53. 10 This watermark does not appear in the registered version - http://www.clicktoconvert.com Enfin, le dernier domaine est la self-défense ou H oshinsul,"Ho" signifiant protection, "Shin" le corps et "Sul" les techniques, littéralement les techniques de protection du corps. Il est pratiqué uniquement à partir d’un certain grade variant selon les écoles, car cette pratique demande d’abord un bagage technique certain ainsi qu’une mentalité adéquate liée au risque d’un usage abusif de ces techniques. La pratique suivant les différentes écoles et club de Taekwondo peut varier. Les cinq domaines cités ci-dessus ne sont pas pratiqué dans les mêmes proportions, ni par la même intensité suivant l’école dans laquelle on pratique. Comme beaucoup d’autres disciplines, les affinités du professeur ou plus couramment la volonté commune d’une école ou d’un club pour un certain domaine, peuvent pousser à la concentration de la pratique en certain de ces domaines. Certains privilégiant la compétition ou bien le traditionnel, on pratiquera donc chez l’un d’avantage le combat et la condition physique et chez l’autre le Poomsae et un travail plus interne. 11 This watermark does not appear in the registered version - http://www.clicktoconvert.com 4.4. Philosophie du Taekwondo Tout d’abord, de manière générale, l’art martial de base étant fait uniquement pour combattre et se défendre ne détenait pas une philosophie bien spécifique si ce n’est celui inhérent au combat et au choix de vie et de mort qu’il entraine logiquement. C’est lors de l’invention des armes à feu, rendant les techniques traditionnelles inefficaces, que les arts martiaux quittent les champs de bataille, pour être pratiqués par les moines et la population et qu’ils vont intégrer une réelle philosophie5 . En ce qui concerne le Taekwondo plus particulièrement, on va dès sa naissance et tout au long de son développement lui incorporé les philosophies martiales traditionnelles comme la notion « DO », ou des contraires ainsi que d’autres plus complexes issues de la tradition coréenne. La notion de « DO » ainsi que celle de « han », les principales, vont être expliquées de manière succincte. Do- la voie Le suffixe Do ainsi que sa signification ne sont pas uniquement présent dans le Taekwondo mais dans de nombreux arts martiaux, les plus connu étant le judo, le karaté-do ou encore l’aïkido. Do signifie la voie, le chemin en coréen et provient du taôisme. Il s’agit de la recherche de la part du pratiquant de ce que certain appelle l’éveil soit un état de bien être total et de bonheur absolu qui passe par une parfaite connaissance de soi. Cette finalité étant le but idéal final. Ce cheminement intérieur peut également se comprendre comme la voie de l’accomplissement personnel. Han : unité Cette notion est plus complexe mais, de manière générale, elle explique que pour accéder à cet état de bonheur il faut être capable d’unifier corps et esprit pour qu’ils ne fassent plus qu’un. C'est-à-dire que ce ne doit pas être ni l’intellect qui dirige, ni qui doit être dirigé par les membres du corps ou son entité, mais les deux doivent participer pleinement à toute entreprise. Appliqué à une technique, cela signifie, idéalement, qu’elle ne doit pas être le fruit d’une réflexion puis d’un mouvement mais elle devrait être réflexion et mouvement simultanément. Elle implique également une unité entre l’homme et la nature qui doivent s’efforcer de vivre en symbiose. 5 Voir influences croyances et religion en annexe 1, page 48. 12 This watermark does not appear in the registered version - http://www.clicktoconvert.com Le taekeug Le taegeug est basé sur un très ancien ouvrage chinois écrit il y a 4000ans, le Livres des Mutations et représente une vision de l’univers. En plus de la dualité « Um Yang » mentionné plus haut, qui crée la vie sur terre par leur antagonisme, on remarque un deuxième cercle formé de huit trigrammes. Découverts par le philosophe chinois FUH HI, il s’agit des gwe et sont associés à des éléments ou phénomènes naturels. Les 8 premier poomsae, les taegeug poomsae ont été fait en fonction de la signification de ces gwe6 . Le fond est blanc, symbole de vide et de pureté originelle tandis que le noir des traits symbolise la connaissance. La couleur des ceintures est ainsi expliquée : le débutant porte une ceinture de couleur blanche il est vide de connaissance et celui qui en a le niveau et l’esprit porte une ceinture noire symbole des connaissances acquises. Le drapeau national de la Corée du sud a retenu cette philosophie. En plus des notions philosophique et ésotérique mentionné plus haut, il est une leçon de civisme. Le blanc symbolise la terre, le rond composé des extrêmes qui se complètent symbolisent le peuple coréen alors que les trigrammes noirs (gwe), les 4 éléments, symbolisent les vertus d’un bon gouvernement. 6 Voir le complément sur les Poomsae en annexe 4, page 53. 13 This watermark does not appear in the registered version - http://www.clicktoconvert.com 4.5. Historique du Taekwondo Le taekwondo est un art martial dont l’histoire est intimement liée à celle de la Corée. Si aucun doute ne persiste sur le pays qui l’a vu naître, les origines des techniques de base semblent extérieures à la péninsule coréenne. Les arts martiaux traditionnels coréens sont nombreux, les principaux et les plus anciens font partie intégrantes de l’historique du Taekwondo. La Corée est au carrefour de l’extrême orient, avec ses deux voisins le Japon et la Chine. Son histoire a donc été ponctuée d’invasion et de guerre avec ses voisins. Du fait de l’importance des ces deux pays, certains historiens des arts martiaux ont mis en doute l’existence d'arts guerriers d'origine purement coréenne, il faut noter que les influences ont été réciproques entre ces trois pays et il est difficile de savoir « qui a apporté quoi et surtout à qui ». Ces luttes ont favorisé le développement de techniques d e combat, la population d’alors devant se défendre. La première méthode de combat coréen semble être le sadomusul. C’est au royaume de Gojoseon7 qu’il s’est développé. Il consistait principalement en l’utilisation de pierres puis de différents arcs utilisés également par l’archerie à cheval. Le sadomusul est encore pratiqué aujourd’hui. Plusieurs art martial ancestraux apparaissent ensuite dont certains sont encore pratiqués en Corée. L’étape suivante est caractérisée par un développement de plusieurs arts martiaux dont le plus important est le taekyon, pratiqué par les guerriers et corps d’élite Hwarang, aux environ du V I I s iècle d e l ’ ère commune. Ces chevaliers étaient triés sur le volet, leur formation comprenait la stratégie de guerre et le combat mais aussi la danse, la littérature et les sciences. Le taekyon consistait à un combat à main nu, ainsi qu’en coups de pied spectaculaires qui se sont transmis au Taekwondo moderne et le pratiquant étant toujours en mouvement lent, il peut 7 Voir l’histoire de la Corée en annexe 2, page 49. 14 This watermark does not appear in the registered version - http://www.clicktoconvert.com avoir l’aspect d’une sorte de danse. Le taekyon est considéré comme « l’unique et historique art martial coréen »8 par le bureau de préservation de la propriété culturelle coréenne, du fait que son histoire est vérifiable jusqu’il y a au moins 150 ans et qu’il ne prend pas ses sources avec évidences dans les arts martiaux japonais ou chinois. Il est encore pratiqué par une minorité comparé au Taekwondo. L’occupation japonaise de 40 ans, de 1910 à 19459 , a mis l’interdiction de la pratique des arts martiaux coréens. Après le départ des japonais et la création des deux Corée, un fort sentiment national a émergé. En effet, sous la domination japonaise le peuple coréen a subit une certaine perte d’identité car la langue et toutes les traditions coréennes ont été interdites par l’occupant nippon. La pratique des arts martiaux était également interdite pour des raisons évidentes de prévention de soulèvement, mais également par dessein de meilleure assimilation. Beaucoup d’étudiants partirent au Japon pour y faire leurs études. Tel fut le cas de CHOI Hong-Hi, qui est désigné comme le père du Taekwondo. Il a réussi après 1945, avec la fin de l’occupation japonaise à réunifier au maximum les différentes écoles d’art martiaux coréen dénommé alors Kwon. Tout les maîtres qui dirigeaient ces Kwon et lui avant tout, était des pratiquants de Karaté do ou autre art martiaux japonais et même certains, chinois. Les arts martiaux qu’ils avaient appris et exercés au Japon pendant l’occupation. S’ils ont repris les techniques de Taekyon surtout dans le travail des jambes, il n’en reste pas moins à la base une forte empreinte du karaté et d’autre art martiaux japonais et chinois. Le Taekwondo est, néanmoins, souvent présenté comme une discipline coréenne ancestrale. Cet état de fait correspond à une certaine envie de coréaniser ses origines, en ne 8 9 MUDO les arts martiaux coréens. Voir histoire de la Corée en annexe 2, page 49. 15 This watermark does not appear in the registered version - http://www.clicktoconvert.com nommant que le Taekyon, par exemple, et en omettant les origines japonaises ou chinoises. Les séquelles de l’occupation japonaise dans les mentalités coréennes n’ont fait qu’augmenter cette volonté. Le tableau un retrace les principales dates pour le Taekwondo, c'est-à-dire avant son apparition puis celle du Taekwondo moderne. Tableau 1 : Taekwondo dates importantes ~500 Formation et importance des élites Hwarang dans le royaume de Silla (période des trois royaumes) 1446 Le mot Taekyon apparaît pour la première fois sous la dynastie YI révélant l’importance de sa pratique. 1939-1945 Occupation de la Corée par le Japon : interdiction de la pratique des Arts Martiaux coréens 1953 1961 Le terme de Taekwondo apparaît pour la 1ere fois. Fondation de la KTA( Korea Taekwondo Association ), l'association coréenne de Taekwondo 1972 Fondation du Kukkiwon et de la World Taekwondo Fédération ( WTF ) 1973 Le 1er championnat du monde de Taekwondo à Séoul 1975 Le Taekwondo fait son entrée au GAISF ( General Association of the International Sport Fédération ) 1980 Reconnaissance du Taekwondo comme discipline olympique par le CIO (Comité international olympique ) 1988 Jeux Olympiques de Séoul, le Taekwondo est choisi comme discipline de 1992 démonstration 1994 Seconde participation en tant que sport de démonstration au J.O. de Barcelone Le congres du CIO à Paris pour le centenaire des J.O. reconnaît le TKD comme discipline officielle. 2000 2004 Participation du Taekwondo au J.O. de Sydney en tant que discipline à part entière Seconde participation du Taekwondo au J.O. d’Athènes 16 This watermark does not appear in the registered version - http://www.clicktoconvert.com 5.0. Taekwondo art martial ou sport ? Les définitions étant déjà établies aux pages deux et trois, il est intéressant de voir en quoi le sport et l’art martial se différencient. Le premier élément à relevé, est le riche et important contenu philosophique ainsi que le patrimoine culturel des arts martiaux. L’exposé des croyances lié au Taekwondo et de sa philosophie permettent d’avoir une vision de ce patrimoine impliquant d’importantes notions comme l’éthique martiale dont le respect de l’autre, la concentration, la maîtrise de soi ou l’aide des plus faibles font parties. Le sport s’il est évident qu’il a intégré des valeurs importantes ne détient pas une réelle philosophie où repose sa pratique et ce qui le lie à la culture peut paraître moins important. Tandis que dans l’art martial les notions de respect et d’éthique puis de maîtrise et de recherche de soi sont extrêmement importantes ; la discipline et la rigueur de la pratique prennent donc une autre dimension. Par là, la pratique de l’art martial sous-tend un travail d’introspection que le sport n’exige pas forcément. Puis l’art martial, avant qu’il n’entame sa popularisation, était enseigné de maître à élèves. Ce n’est que plus tard que l’enseignement de masse avec un maître pour des classes entières vit le jour et fit, notamment, perdre de leur patrimoine aux arts martiaux. Le sport, dans sa grande majorité, a toujours été un phénomène de masse. 5.1. La Compétition une question essentielle On s’aperçoit ensuite que le principal élément de divergence est la pratique de la compétition organisée telle que nous la connaissons, que l’art martial, dans sa forme traditionnel, n’intègre pas et qui souvent fait partie intégrante du sport. 17 This watermark does not appear in the registered version - http://www.clicktoconvert.com Alors que le sportif va, notamment à travers la compétition, évaluer le niveau de ses capacités et techniques, l’art martial, à l’inverse, va tout entreprendre pour faire un usage aussi limité que possible de ses techniques ; c’est ainsi qu’un maître en parlant de son art dit « qu’un sabre il faut l’affuter, le polir, le garder, mais ne le tirer que pour une raison valable »10 . En effet, l’art martial originel, visant à se défendre, n’admet pas de règle stricte, de règlement, il n’admet pas d’arbitre, il place le pratiquant dans un état d’esprit unique, sans limite. La compétition, à l’inverse, nécessite de nombreuse règles et un arbitre pour les appliquées, qui garantissent son bon déroulement. Cependant, l’art martial, tel qu’il est aujourd’hui, n’a plus comme unique but la défense à tout prix. L’état d’esprit en question, qui était celui des guerriers d’alors, n’a pas de raison d’être mis en péril, vu qu’il n’est plus présent. Par contre, i l est vrai que les règles, ou l’arbitre censé les appliquées, n’auraient aucun sens dans une situation d’auto défense à laquelle un pratiquant aurait à faire face. Les catégories de poids, une fourchette de poids pour rassembler les même gabarits, qui font partie du règlement de la compétition sont un autre exemple de cette incompatibilité. L’agresseur potentiel dans une situation d’auto-défense ne correspondra pas à la même catégorie de poids que le pratiquant qui devra faire usage des techniques qu’il a intégrées. La non équivalence de gabarits ne mettra évidemment pas fin au combat. Puis, alors que l’art martial tend vers la diminution de l’ego et donc vers l’humilité, la compétition est propice au développement de l’ego, aboutissant forcement à la désignation d’un vainqueur et de la célébration de sa victoire. La médiatisation des compétitions, les gains mis en jeu, l’ivresse du public et la popularité des vainqueurs, liés aujourd’hui à la compétition de haut niveau rentre en antagonisme avec les valeurs de l’art martial d’une certaine austérité et surtout d’humilité et fait même dire à certains qu’il s’agit avant tout de « culte de soi et de la vedette »11 . 10 11 Roland Habersetzer, Karaté Bushido, N°335, juin 2005. Roland Habersetzer, Karaté Bushido, N°335, juin 2005. 18 This watermark does not appear in the registered version - http://www.clicktoconvert.com Force est de constater que de manière générale un art martial lorsqu’il est pratiqué en compétition, perd, dans cette forme compétitive, de son contenu technique. Phénomène observé dans le judo ou le karaté. Le Taekwondo ne fait pas exception et dans sa forme sportive ne représente que 10 % du bagage technique, soit 90% de ce qui compose les techniques du Taekwondo ne sont pas employées dans la compétition. Cela s’explique par le fait que presque seules les techniques de jambes sont garanties de marquer des points et que parmi celle la, les moins rapides n’apparaissent pas en compétition. La seule technique de mains qui est utilisée pour marquer des points au plastron12 est le coup de poing direct. Toutes les nombreuses techniques de main quelles soit ouvertes ou fermées, de coup de pied niveau inférieur ou encore de saisi, sont aux abonnés absent de la compétition. Les taekwondoistes jouent donc, non pas sur la diversité technique, mais sur la stratégie, avec comme maître mot la rapidité. C’est souvent, en effet, d’abord au plus tacticien et au plus rapide que la victoire appartient. La compétition ne peut pas être pratiquée ni par tous, ni à tout âge, étant donné que le risque de blessure est important et que sa pratique demande une très bonne condition physique. A titre d’exemple, la personne d’un âge certain ou l’asthmatique ne pourront pas pratiquer la compétition tandis que l’art martial leur offre une p o s s i b i l i t é de pratique avec certains exercices demandant moins de capacité physique et avec un risque de blessure nettement moindre, certains Poomsae ou exercice de respiration. Il est par contre évident qu’ils seront limités pour la pratique de certains autres exercices qui eux demandent une assez bonne forme physique. 12 Le règlement en compétition interdit les frappes de poings au visage. 19 This watermark does not appear in the registered version - http://www.clicktoconvert.com Pour la santé de manière générale et comme c’est le cas pour le plus grande nombre de discipline, l’usure des articulations et de nombreuses parties du corps sont souvent synonyme de pratique intensive de compétition. Le compétiteur de haut niveau devra sans doute arrêter après la trentaine ou la quarantaine, tandis que bon nombre de maître continue de pratiquer quotidiennement et de donner des stages et leçons de Taekwondo, passés l e s soixante ou septante ans, à l’image de Maître Park Hae Man né en 1933, un des conceptualisateurs des Taegeuk Poomsae13 et qui sur les cinq continents donnent encore des stages de Taekwondo. En ce qui concerne les blessures types, le Taekwondo de compétition privilégiant les jambes, ce sont les articulations du genou et de la cheville qui sont les plus mises à contribution et qui constituent donc les parties du corps où le plus grand risque de blessure se situe. La compétition, qui ne peut donc pas être pratiquée à tout âge, pose un problème à l’attachement à l’art martial. Lorsqu’il n’en a plus les capacités, le compétiteur doit arrêter la compétition et s’il y consacrait sa pratique entière, il n’est, en définitive, plus pratiquant. L’art martial dans sa richesse offre toujours une pratique pour celui qui par la force de l’âge ou à cause d’un accident ne peut plus pratiquer avec un contact. Il pourra au travers des Poomsae ou de la méditation continuer sa pratique dans l’art martial. Même raisonnement et en échos avec les propos du début de la page 17, lorsqu’il était question de contenu philosophique et culturel, celui qui désire obtenir un approfondissement, au niveau philosophique, de ses connaissances et une meilleure compréhension de soi et de sa pratique, se trouvera limiter dans la compétition et la forme sportive, qui n’en sont presque pas pourvus, mais sera comblé par la richesse qu’offre l’art martial à ce niveau. Si la critique de la compétition n’a jamais été inexistante, elle a été pourtant très modérée dans le Taekwondo, peut-être, par le fait qu’il s’agissait d’un moyen- le plus efficace- de présenter au monde l’art martial coréen, la Corée, sa culture et son patrimoine. 13 Taegeuk Poomsae : voir en annexe 4 le complément sur les Poomsae, page 53. 20 This watermark does not appear in the registered version - http://www.clicktoconvert.com 5.2. La compétition, pas uniquement néfaste La compétition peut, cependant, comporter des bienfaits importants pour tout pratiquant qui a les capacités d’en faire. La gestion du stress, crée par toute compétition, est, notamment, un élément très important. La compétition amène une meilleure maîtrise de soi, face au stress ou à l’échec, et de ses techniques, valeurs ancrée dans l’art martial. Le sport a la capacité d’amener dans ce domaine un réel avantage sur l’art martial. En effet, la maîtrise de soi peut être acquise de manière plus rapide dans la pratique de la compétition, alors que pour atteindre les mêmes effets, l’art martial demande un investissement tout autre. Investissement que beaucoup ne sont pas prêt à faire et qui est, en réalité, difficilement réalisable dans nos société. Elle permet de canaliser l’énergie tout en étant source de motivation, ces éléments sont particulièrement intéressants pour les jeunes turbulents et agités de nature, qui ne demandent, souvent, qu’à s’exprimer. La compétition leur offre cette possibilité. Elle peut également être un excellent moyen de réinsertion pour les jeunes en difficulté, où ils pourront à la fois s’exprimer et laisser aller leur fougue, mais devront le faire en respectant les règles, l’arbitre et l’autre compétiteur, sans ce respect ils perdent ce moyen pour s’exprimer. Pour les jeunes dans l’ensemble, elle permet aussi le principe de récompense après l’effort qui est très important pour cette « catégorie » de pratiquants. Elle constitue également, de manière générale, u n bon moyen d’échange entre les individus et les populations. Enfin, il est un fait que la compétition sous différente forme est présente dans la société moderne, elle est inévitable. L’art martial, qui est également une école de vie, a toujours privilégié les outils pour faire face aux difficultés de la vie quotidienne. La compétition peut constituer un de ces outils, 21 This watermark does not appear in the registered version - http://www.clicktoconvert.com en offrant au pratiquant la possibilité de côtoyer et de gérer ce phénomène prépondérant dans nos sociétés que ce soit au niveau professionnel, scolaire, universitaire ou politique. Concernant la carence de contenu technique dans la compétition de Taekwondo mentionné dans le chapitre 5.1. cinquième paragraphe, il faut noter que la compétition a su créer sa propre richesse. Grâce aux protections, de nouvelles techniques de jambes sont apparues et sont le fruit unique du Taekwondo, comme par exemple le double ou triple coup de pied latéral ou alors avec rotation de 360 ou de 540 degrés ou le coup de pied latéral retourné. Par l’apparition de la position du combattant de manière latéral, qui offre une surface moins grande de plastron à l’adversaire, l e Taekwondo moderne a vu, au niveau tactique, l’apparition de feinte et l’élaboration d’un énorme répertoire de pas de compétition communément appelés « step » et qui passe du glissement de la jambe arrière vers l’avant, au double changement de position de la jambe gauche de devant, à derrière puis devant. La compétition permet d’obtenir certains bienfaits de l’art martial pour des personnes qui ne sont pas intéressées à la base par celui-ci, qui le considère, la plupart du temps par méconnaissance, d’un autre âge et ennuyeux, et ne voit l’intérêt de sa pratique. Avec la pratique de la compétition qui constitue rarement la seule pratique, sauf à haut niveau, ils peuvent avoir une vision moins erronée de l’art martial et de sa forme traditionnelle ainsi qu’un accès facilité. La résultante d’une pratique de la compétition est enfin due à l’encadrement qui est fait. L’entraîneur ou le coach est un élément déterminant pour cet encadrement, tout en motivant le compétiteur et en le conseillant, il s’agit de son but premier, il doit être à l’écoute de ce dernier en créant notamment une relation de confiance et de respect. Le bien-être du compétiteur garanti, la compétition peut amener les bienfaits mentionnés. Cependant, elle ne doit rester qu’un moyen d’avancer sur la voie de l’art martial, le DO, l’épanouissement de soimême. Elle doit constituer une étape dont le pratiquant sortira enrichi et ne doit pas constituer 22 This watermark does not appear in the registered version - http://www.clicktoconvert.com un but en soi, la victoire en compétition étant éphémère, à l’inverse de l’expérience vécu par sa pratique qui n’est lui pas temporaire. 5.3. Retour sur la pratique La présentation faite au début du travail au point 4.2., à la page 8, ne fait pas la différence entre les domaines du Taekwondo qui ont trait au sport et ceux qui ont trait à l’art martial. Pourtant après les points qui ont été vus, une limite semble se dessiner. Le combat qui est pratiqué en compétition et fait partie des Jeux semble appartenir au sport tandis que la pratique du Poomsae, des Kibons, du hanbon kerugy et du kyokpa semble appartenir à l’art martial ou plutôt à ce qu’on appelle le traditionnel. L’apparition des compétitions de Poomsae, mais aussi des manifestations où tous les aspects sont en compétition compliquent la donne. Le principal problème de la compétition Poomsae ou technique est qu’il s’agit d’une normalisation à l’extrême des détails et qui amène une perte du sens premier de combat imaginaire, et donc à un certain éloignement de l’art martial. L’élément déterminant va être l’approche qui est faite par l’enseignant et le pratiquant. Le combat de compétition peut être enseigné en intégrant des notions martiales et même philosophique liées à l’art martial ; les entraîneurs des champions en Corée sont souvent de grands maîtres à l’important savoir traditionnel. La pratique à haut niveau ne privilégie pas cette approche, la connaissance du patrimoine n’influant pas sur les résultats en compétition, au final seul l’aspect sportif compte. Le Taekwondo semble donc se présenter comme un art martial qui a d’importants aspects sportifs. Enfin, les choix et les affinités des professeurs et des écoles, déjà mis en avant à la fin de la présentation de la pratique, ont avec leurs attitudes et leur vision propre, un impact direct sur l’aspect plus ou moins sportif de la pratique. Un club qui consacre tous ses cours à la préparation aux compétitions sans amener de notion traditionnelle ne se place pas dans la catégorie d’école d’arts martiaux. 23 This watermark does not appear in the registered version - http://www.clicktoconvert.com 6.0. Jeux Olympiques et Taekwondo La compétition trouve son excellence dans les Jeux Olympiques, le Taekwondo étant une discipline Olympique, il convient de regarder son parcours pour y adhérer, les motivations qui ont suscité cette adhésion, puis les conséquences de cette finalité. Le taekwondo est devenu donc une discipline olympique le 4 septembre 1994 lorsque le Comité International Olympique l’inscrit pour les Jeux Olympique de Sydney en 2000, puis pour ceux d’Athènes en 2004. Le Taekwondo était déjà sport de démonstration aux Jeux Olympiques de Séoul en 1988 ainsi qu’en 1994 à Barcelone. A noter qu’à Séoul une immense démonstration de 1000 taekwondoistes a ouvert les jeux (photo). 1000 démonstrateurs aux J.O. de Séoul en 1988. 24 This watermark does not appear in the registered version - http://www.clicktoconvert.com Depuis la création de la W.T.F. en 1972, les dirigeants de la nouvelle Fédération et en particulier le président, le Dr. KIM Un-Yong ont voulu que le taekwondo se propage à travers le monde. Successivement, il a donc intégré, entre autre, l’Association Générale des Fédérations Internationale de Sport (A.G.F.I.S.), le Conseil International des Sport Militaire (CISM), ainsi que la Fédération Internationale des Sports Universitaires (F.I.S.U.). L’entrée du Taekwondo dans le cercle des disciplines Olympiques a donc été un long travail fourni particulièrement par le Dr. Kim Un-Yong qui a été, à plusieurs reprises, devant le C.I.O. pour plaider la cause du Taekwondo. Plus tard, il a intégré le comité pour en devenir finalement le vice-président. Dr. Kim Un-Yong a donc été le principal artisan de la consécration du Taekwondo en tant que discipline olympique officielle. Cette volonté d’intégrer les Jeux Olympiques a été motivée par plusieurs raisons. Les Jeux Olympiques offrent une notoriété internationale très importante pour la discipline et la fédération qui y fait son entrée. Ainsi l’art martial coréen et la nation qui l’a vu naître obtiennent cette reconnaissance. Ceci explique en grande partie la forte volonté d’entrer dans la famille olympique. La Corée vient de sortir d’une occupation de 40 ans, puis d’une guerre fratricide dévastatrice14 , qui ont fortement nuit à son appartenance et à son identité nationale. La valorisation de la culture et du patrimoine coréen trouve dans le Taekwondo un excellent outil, d’où l’implication du gouvernement sud-coréen pour faire entrer le Taekwondo dans les Jeux Olympiques. D’autres facteurs sont à retenir, comme l a vitrine de choix qu’offre l’événement le plus regardé au monde, pouvant ainsi attirer le public vers le Taekwondo. Le nombre de pratiquants qui augmente va dans le sens du désir d’universalité du Taekwondo. Il faut également noter que sans porter de jugement, l’ambition politique personnelle du Dr. Kim Un-Yong a également joué dans l’entrée fulgurante du Taekwondo dans les Jeux Olympiques. La mise en place de protections visibles tels que le plastron ou le casque a été très importante pour l’admission du Taekwondo aux Jeux. Elle est une garantie pour le public qu’une certaine sécurité des combattants est assurée. A noter que dernièrement, pour palier 14 Voir annexe 2, histoire de la Corée, page 49. 25 This watermark does not appear in the registered version - http://www.clicktoconvert.com aux erreurs d’arbitrage dues aux marquages des points que les arbitres de touche devaient effectuer et aux revendications qui s’en suivaient, un plastron électronique a été développé. Chaque coup donné avec assez de puissance au plastron, réglé à la catégorie de poids, est comptabilisé, les arbitres de touche ne devant comptabiliser que les coups portés à la tête. Après chaque Jeux Olympiques, une discussion des experts et dirigeants du Taekwondo international, analyse le déroulement des combats et modifie souvent le règlement ; Dans le but d’augmenter l’audience demandée par le CIO comme exposé dans le chapitre suivant. Il s’agit aussi de l’orientation désirée par les décisionnaires et de la sécurité des pratiquants. Les changements les plus récents prévus pour les prochains Jeux Olympiques et qui ont été testés pour les qualifications de ceux-ci à Manchester du 28 au 30 septembre de cette année sont nombreux. Premier élément important décidé, la favorisation du marquage par les arbitres des coups de poing au plastron, alors qu’il fallait auparavant que le coup soit très marqué pour qu’il soit comptabilisé. La mise en avant du coup de poing direct, déjà seule technique de main autorisée, est important parce qu’il était utilisé très minoritairement. Un pas de compétition ou « step » est interdit s’il n’est pas suivi directement d’une technique. La jambe avant qui recule en passant coté intérieur fait que le compétiteur montre donc son dos à l’adversaire, ce qui constitue un danger pour lui si l’autre combattant place une technique à ce moment. Il s’agit pourtant d’une possibilité tactique de feinte qui s’estompe. Il sert également le spectacle en obligeant l’utilisation d’une technique juste après le pas de compétition. 6.1. Une entrée dans le cercle olympique, à quel prix ? Cependant cette entrée pose un certain nombre de problèmes. Mis à part le problème pour l’art martial inhérent à la compétition déjà traité au point 5.1. La Compétition une question essentielle, la consécration du Taekwondo en tant que discipline olympique a, comme toutes les disciplines, eu des conséquences. La première et la plus importante est la médiatisation et surtout de ce qu’elle apporte, c'est-à-dire la possibilité de gain d’argent, si ces éléments ne sont évidemment pas apparus avec l’entrée aux Jeux Olympiques, ils sont devenu plus importants avec elle. En effet, les chiffres sont impressionnants et augmentent tous les 4 ans, de 3,6 milliards de téléspectateurs pour les Jeux de Sydney en 2000, à 3,9 milliards à Athènes 26 This watermark does not appear in the registered version - http://www.clicktoconvert.com en 2004. Les téléspectateurs, en 2004, ont regardé 35000 heures diffusées par 300 chaînes de télévision dans 220 pays15 . Il s’agissait alors d’un nouveau record de retransmission. Les enjeux économiques et la pression considérable lié à ces chiffres pharaoniques, que subissent les athlètes, poussent certains à la triche. En Taekwondo, cela s’est manifesté du simple rembourrage des protections jusqu'au dopage. Bien que ces pratiques ne soient pas courantes comparées à d’autres milieux, elles constituent une aberration pour le Taekwondo, allant à l’encontre même des valeurs d’honnêteté et de bonne santé véhiculés par le Taekwondo. Puis, le besoin d’audience, des sponsors et de tous les acteurs économiques du monde du sport amènent une nécessité de captivités et de spectaculaire à la discipline. En effet, les redevances télévisuelles et médiatiques en général, ainsi que les sponsors demandent une audience maximum qui garantit un maximum de profit. Dans le Taekwondo, cela c’est manifesté par une modification de règles motivées uniquement par un besoin de spectaculaire. La comptabilisation des points a, par exemple, été modifiée il y a plusieurs années. Tous les coups valaient un point que ce soit à la tête ou au plastron. Pour privilégier les coups portés à la tête, plus spectaculaire, ils en valent depuis quelques années deux et si l’autre combattant perd l’attention par le coup porté et que l’arbitre doit commencer le comptage menant au K.O. un troisième point est attribué, privilégiant ainsi la force du coup ; K.O. qui rend aussi le spectacle plus « croustillant ». Plus récemment, pour inciter les combattants à l’action et à la combativité et rendre les combats plus rapides, 7 points d’écarts ou 12 points obtenus quel que soit l’écart, donnent la victoire et le combat s’arrête, a l o r s qu’auparavant c’était le score à la fin du temps réglementaire, soit 3 min pour les hommes et 2 min pour 15 Chiffres tirés du site internet : http://www.mediabb.com/tag/jeux-olympiques-(jo) 27 This watermark does not appear in the registered version - http://www.clicktoconvert.com les femmes qui comptait. Dernier changement en date, il fait partie de ceux pris pour 2008 et testé à Manchester, cité à la page 26 ; il s’agit d’une sanction pour le combattant qui ne met pas la pression d’attaque après un certain temps, c’est à dire soit une feinte, un déplacement ou une technique. Enfin, l’arbitrage a également, depuis quelques années, subit « une cure de simplification » pour une meilleure compréhension du public, il ne comprend désormais que quelques gestes très universels et le vocabulaire, resté évidemment coréen, a été réduit. Enfin, la mission de vitrine du Taekwondo n’est atteinte que partiellement étant donné qu’elle n’offre que la pratique sportive du Taekwondo. Il n’est jamais question de la pratique dans son ensemble, de la philosophie du Taekwondo, de son aspect traditionnel ou de manière générale de la culture coréenne. Ces éléments ne séduisent pas ou intéressent peu le grand public. Cette perte est d’autant plus dommage que le contenu traditionnel du Taekwondo est riche. Pour illustrer cette perte de contenu et cette focalisation sur l’aspect sportif voici dans son intégralité la présentation du Taekwondo qu’offre le site du CIO16 sous le titre : aperçu. APERÇU Il existe différentes formes coréennes d'arts martiaux, mais depuis le début du XXe siècle, le taekwondo est devenu le plus important. En 1955, un groupe de maîtres coréens en arts martiaux a choisi le taekwondo comme art martial coréen par excellence afin de promouvoir son développement dans le monde. En 1973, le gouvernement coréen a reconnu la Fédération mondiale de Taekwondo (WTF) comme l'organe décisionnel faisant autorité pour ce sport, et c'est en cette même année que se sont déroulés les premiers championnats du monde. A cela s’ajoute un bref historique du Taekwondo, les listes des catégories de poids, une explication du déroulement des éliminations et en prime une animation expliquant en deux minutes les règles et le déroulement des combats. S’il est évident donc que cette vitrine permet d’amener des pratiquants dans les écoles et clubs, elle peut avoir une autre influence importante, celle de privilégier le seul aspect sportif. En effet, la personne qui commence le Taekwondo, poussée par sa vision aux Jeux, voudra au début en tout cas, pratiquer uniquement ce qu’elle a vu à la télévision et qui ne correspond pas au Taekwondo dans son ensemble. Elle va avoir une forte demande pour cet aspect du Taekwondo. L’école ou le club, s’il veut présenter une offre qui satisfassent ce 16 http://www.olympic.org/fr/sports/programme/index_fr.asp?SportCode=TK 28 This watermark does not appear in the registered version - http://www.clicktoconvert.com besoin, devra axer d’avantage le contenu de ses cours sur le Taekwondo de compétition, et par la même, diminuer le contenu traditionnel. Si le phénomène se répète, et c’est ce qu’il se passe avec les Jeux, la pratique du Taekwondo de manière globale tend vers un accroissement de l’aspect compétitif et une diminution de l’aspect traditionnel. 6.2. J.O. et Taekwondo : bilan Les Jeux Olympiques constituent l’événement le plus regardé au monde. La diffusion du Taekwondo, grâce à cette entrée a été extrêmement importante et l’énergie fournie pour cette entrée récompensée. Si, en effet, le Taekwondo diffusé à travers les JO ne représente pas le Taekwondo sous sa forme complète et traditionnelle, cette diffusion peut pourtant donner l’accès potentiel au Taekwondo traditionnel et à son riche patrimoine, bien qu’il faille le reconnaître, une minorité du grand public fait preuve d’un intérêt assez important pour découvrir cet autre aspect. Pourtant, il s’agit d’un point extrêmement positif lorsque l’on sait d’abord, la difficulté de se retrouver dans le cercle olympique, donc sur le devant de la scène médiatique et ensuite la volonté de nombreux arts martiaux de faire leur entrée dans les Jeux comme le karaté. Il faut pourtant mesurer les risques que comporte cette appartenance, soit celui de favoriser un seul aspect du Taekwondo et d’éroder son patrimoine qui est très riche, soit celle d’amener des mentalités e t des pratiques, liés à l’aspect économique du sport et à son élitisme et qui elles, sont nuisibles, voire destructrices pour le Taekwondo. 29 This watermark does not appear in the registered version - http://www.clicktoconvert.com 7.0. « Martial Art Sport » : Taekwondo Le point de départ de la réflexion a été l’utilisation des termes « Martial Art Sport » par la fédération mondiale, une explication des deux institutions mondiales du Taekwondo et l’analyse de l’emploi de ces termes peut révéler un phénomène illustré par la suite par le changement d’emblème d’une des institutions. 7.1. Institutions Mondiales et l’appellation sur la page d’accueil du site Pour la W.T.F., il existe la fédération ellemême et le centre mondiale du Taekwondo, le kukkiwon, qui est à Séoul. Les tâches de chaque institution sont bien définies, la fédération s’occupe, entre autres, des relations avec le C.I.O., des relations entre les fédérations nationales, des événements et compétitions internationales ainsi que de l’arbitrage. Le Kukkiwon développe les techniques et Poomsae, forment des instructeurs et a comme principale rôle de décerner les grades Dan, ceintures noires uniquement, pour le monde entier. Le nombre de dan potentiellement attribuable par jour par le Kukkiwon est impressionnant, soit 4000 par jour. L’appellation n’est pas anodine est semble répondre à plusieurs besoin de la fédération. D’une part, elle induit une reconnaissance textuelle d’un Taekwondo sportif et qui a une place à part entière dans le Taekwondo moderne tout en reconnaissant qu’il s’agit avant tout d’un art martial. D’autre part, il est question de regrouper sous une même dénomination toutes les affinités et pratiques du Taekwondo. La pratique sportive, source de reconnaissance internationale, est entièrement reconnue et l’art martial trouve toujours sa place. Sans aucun doute que, plus d’une volonté profonde de reconnaissance ou de changement de politique, il s’agit, avant tout, d’une accroche publicitaire et d’une communication très efficace. Ainsi, on peut remarquer un effet de rythme et de prononciation dans cette apposition des termes. Puis, sur le site, les termes « Martial Art Sport » apparaissent d’abord en arrivant rapidement et se stabilisent, puis le mot « Taekwondo », par le même effet, apparaît en plus grand caractère et lettre par lettre, suivi du nom de la fédération « The World Taekwondo Federation ». E n image de fond, 30 This watermark does not appear in the registered version - http://www.clicktoconvert.com suivant la page consultée soit une photo d’action du taekwondo moderne avec les protections (plastron, casque) soit deux taekwondoistes en dobok ou encore une jeune taekowondoiste pratiquant un poomsae. L’animation informatique utilisée renforce l’effet de séduction et de publicité, qui, il faut le remarquer, est très efficace. L’élément à retenir est celui du message qui est veut être clair et direct en englobant tous les aspects du Taekwondo moderne. Enfin, l’appellation est apparue sur le site de la fédération et ne serait sans doute pas apparu sur celui du kukkiwon qui détient sons propre site17 . D’une part, plus « conservateur » le kukkiwon aurait sans doute été mal à l’aise avec l’appellation « sport ». D’autre part, le centre mondial n’a surtout pas un besoin aussi grand que la fédération mondiale d’une communication claire et séduisante, il présente un message « World Culture Taekwondo, Kukkiwon will make it »18 , qui met en avant, le désir d’universalité et de propagation du Taekwondo de sa culture et donc aussi de la Corée. 7.3. Un objectif la communication Tant l’appellation que le changement d’emblème19 correspondent au même désir de faire passer un message clair aux pratiquants et surtout au grand public. L’Olympisme semble avoir un rôle à jouer en apportant un devoir de clarté de la part de la fédération, manifesté en compétition par un règlement plus simple et compréhensible et en politique de communication avec ces deux moyens que sont le « slogan » et l’emblème. L’avantage du « slogan » utilisé par la W.T .F. est qu’il regroupe toutes les affinités présentes au sein de la fédération avec l’aspect sportif et l’aspect art martial. La fédération, qui avait été crée principalement pour faire son entrée dans le Jeux Olympiques, semble à présent être une grande institution, qui doit se soucier non plus uniquement de l’organisation du Taekwondo au niveau international, mais également de sa publicité et de sa bonne visibilité. 17 18 19 http://www.kukkiwon.or.kr/english/index.jsp Une culture mondiale de Taekwondo, le Kukkiwon va le faire. Voir Annexe 5 en ce qui concerne l’emblème, page 54. 31 This watermark does not appear in the registered version - http://www.clicktoconvert.com 8.0. Questionnaires : résultats, analyses et commentaires Deux types de questionnaires ont été établis, un à développement destiné aux non pratiquants et aux pratiquants de Taekwondo et un autre à choix multiple, destiné aux pratiquants. Le questionnaire à développement offre de manière qualitative une vision de nonpratiquant et de pratiquants avertis sur le Taekwondo et sur la problématique posée. Celui à choix multiple offre de façon plus précise le point de vue et la vision sur la problématique posée de pratiquants de tout niveau. 8.1.0. Questionnaire qualitatif à réponses développées La démarche adoptée puis la présentation accompagnée de commentaires offre un outil intéressant à la réflexion sur la problématique. 8.1.1 Questionnaire destiné aux non pratiquants J’ai distribué un questionnaire, qui demandait un développement, à des personnes de mon entourage non pratiquantes de Taekwondo. Le questionnaire comportait six questions et cinq lignes vierges étaient disponibles à l’élaboration de la réponse.20 A la première question relative à la vision de l’art martial et de sa définition, les personnes interrogées ont répondu qu’il s’agissait d’une discipline de combat avec d’importantes notions de respect, qui permettent un meilleur contrôle et une meilleure connaissance de soi. Certains ont relevé que le mode de vie était concerné, que la rigueur et la discipline sont importantes ainsi que la concentration. Les personnes sondées ont une vision de l’art martial assez juste, certaines, plus précise que d’autres. Les valeurs relevées sont, de manière générale, bien celles de l’art martial. 20 Voir un exemplaire du questionnaire en Annexe 6, page 60. 32 This watermark does not appear in the registered version - http://www.clicktoconvert.com En ce qui concerne le Taekwondo plus particulièrement, certains renvoient à la réponse de la première question ou d’autres relèvent les éléments. Certaines réponses précisent le rôle important de jambes et de la casse. Alors que certains n’ont jamais entendu parler du Taekwondo, d’autres mettent en avant les coups de pied complexes vus sur internet, ou l’utilisation « d’accessoires » comme les bâtons. Des éléments assez justes et d’autres complètement faux sont donnés pour le Taekwondo, mis à part des notions relatives à l’art martial très peu d’interrogés semblent bien connaître le Taekwondo. Quant à l’origine du Taekwondo une minorité a indiqué la Corée, alors que le Japon ou la chine sont cités avec précaution. La grande majorité indique une origine asiatique et quelques uns avouent ne pas savoir. Une grande majorité également considère cette origine comme très importante notamment pour l’histoire et la philosophie du Taekwondo. « Les coutumes locales » sont considéré par un questionné comme influentes sur le Taekwondo. L’origine exacte n’est donc de manière générale pas connue, cependant l’Asie liée dans les esprits de tous, aux arts martiaux est souvent relevé comme région d’origine. La quasi- totalité des personnes interrogées voient une différence entre arts martiaux et sports de combat. La violence, la volonté de se battre le manque de discipline est attribué aux sports de combat tandis que la philosophie, la concentration et la rigueur sont attribués aux arts martiaux. Pour certains questionnés, l’état d’esprit présent dans les deux catégories est différent et l’origine des sports de combats est non asiatique. La différence marquée entre les deux est très stéréotypée, l’image d’un moine dans les montagnes face à la brute du full contact paraît être à l’esprit de beaucoup d’interrogés. Le Taekwondo est un art martial pour la totalité des sondés, sauf ceux qui disent ne pas savoir dans quelle catégorie placer le Taekwondo, le sport de combat ou l’art martial. Les réponses semblent être données par défaut ce qui montre une ignorance logique. Les motivations qui pourraient pousser à la pratique du Taekwondo sont très diverses, la volonté d’apprendre à se défendre est légèrement dominante avec la pratique 33 This watermark does not appear in the registered version - http://www.clicktoconvert.com d’une activité physique. Il s’agit ensuite pour certains d’en apprendre plus sur le Taekwondo et sa philosophie notament, de s’ouvrir sur une autre culture et sur d’autres valeurs ; alors que pour d’autres il est question d’apprendre à maîtriser et à diminuer le stress ou alors la possibilité de casser des briques. Un emploi du temps moins chargé ou la gratuité des cours constitue enfin l’argument clé d’un début de pratique. Il paraît logique qu’il y ait une diversité importante dans les réponses chacun ayant ses propres envies. La volonté d’apprendre à se défendre était plus attendue et l’intérêt pour la philosophie assez inattendu. 8.1.2. Questionnaire destiné aux pratiquants avertis J’ai distribué un questionnaire nécessitant des réponses développées21 à dix pratiquants avertis, presque tous ceinture noire. Le questionnaire contenait 16 questions, comme le précèdent cinq lignes étaient disponible pour l’élaboration de la réponse et il faisait cinq pages. Quelques questions sont communes au questionnaire destiné aux non pratiquants, les autres concernent à la fois la pratique de l’interrogé et la vision qu’il porte sur la problématique. Les réponses données aux quatre premières questions, communes au questionnaire destiné aux non pratiquants, sont semblables, mais évidemment avec plus de précision. L’art martial y est décrit à la fois comme une hygiène et une discipline de vie améliorant la maîtrise et la confiance en soi et comme un moyen de se défendre soi- même et défendre son entourage. La rigueur et une discipline stricte sont également mentionnées. Le Taekwondo apparaît, entre autre, comme un art martial où les techniques de jambes sont privilégiées et maitrisées avec une grande agilité. 21 Voir un exemplaire en annexe 6 à partir de la page 58. 34 This watermark does not appear in the registered version - http://www.clicktoconvert.com La différence entre sport de combat et art martiaux est faite à travers la marque de respect et toute une philosophie spécifiques aux arts martiaux, à la pratique de compétition et la présence de règles, d’arbitre, d’enjeux dans les sports de combat, ainsi que la recherche de la réussite financière et matérielle. La différence est relevée comme par les non-pratiquants, les arguments apportés sont par contre beaucoup plus pertinents. Le Taekwondo est dit pour certains, art martial avec un aspect compétitif ou qu’il peut être à la fois sport de combat et art martial suivant la pratique. De manières générales, les nuances qui contrastent avec les réponses donnée par les nonpratiquants, montre que le double aspect du Taekwondo préoccupe les pratiquants. Il apporte à chacun des valeurs au quotidien et correspond à une activité favorite ou à une passion. Une réponse met en évidence que la pratique du Taekwondo « a permis de passer des moments difficiles ». La notion de soutien face aux difficultés est inattendue et révèle l’importance de la pratique. Les sondés ont commencé le Taekwondo soit pour apprendre à se défendre, pour se défouler ou pour améliorer la confiance en soi et pour les valeurs d’un art martial. Les motivations restent très proches de celles des non pratiquants, et il est étonnant qu’au fil du temps ces motivations ne changent pas beaucoup. Ils ont tous trouvé une réponse à ces motivations et ont tous trouvé d’avantage dans leur pratique. Ils n’ont pas de préférences dans le Taekwondo sauf certains pour l’auto défense, qui offre une grande possibilité au niveau technique et d’autres pour les Poomsae. Le combat est une pratique peu privilégiée par un, dû au manque de condition physique, illustrant les propos de la fin de la page 19, qui mettait en évidence la question de la bonne condition physique pour la pratique de la compétition. 35 This watermark does not appear in the registered version - http://www.clicktoconvert.com La compétition est vue comme une modernisation qui a quelque chose à offrir à l’art martial et comme un moyen « marketing » pour le Taekwondo. Elle apparaît également comme « une façon de voir et de situer en cas de stress ». Les bons coté de la compétition sont relevés, les pratiquants interrogés semblent avoir un avis favorable, l’aspect économique de la compétition apparaît comme problématique. Tous mentionnent que les Jeux Olympiques amènent une promotion et un renom au Taekwondo et qu’ils influencent le Taekwondo en ne présentant que le coté sportif, à l’inverse, aucun ne dit, que le Taekwondo a un impact sur l’olympisme, sauf celui d’amener plus de public. La relation entre Taekwondo et Jeux amène des commentaires attendus e t correspond à la réalité. De manière générale, les personnes interrogées estiment que les poomsae sont importants qu’ils sont le moyen de maintenir le patrimoine du Taekwondo et de la Corée. La Corée est importante à leurs yeux. En ce qui concerne la philosophie, même si les pratiquants interrogés n’en ont pas une connaissance très profonde, il l’estime importante et relève qu’elle amène « une meilleur pratique », puis elle est estimée comme ancestrale. Enfin, toutes sont satisfaites de leur pratique mais, certaines, sont mitigées quant à l’image uniquement sportive et compétitive qu’a le Taekwondo. Le souci du maintien du traditionnel du Taekwondo est présent ainsi qu’un problème de l’image très sportive donnée au Taekwondo. La problématique posée touche la plupart des interrogés, qui en voient les enjeux. 36 This watermark does not appear in the registered version - http://www.clicktoconvert.com 8.2.0. Questionnaire quantitatif à choix multiples J’ai distribué un questionnaire22 à 50 participants dans mon club de Taekwondo à Genève, un autre en France voisine ainsi qu’à un stage de Taekwondo à Bâle. Il a pour but de constater d’une part la connaissance qu’ils ont du Taekwondo et d’autre part la vision qu’ils portent sur la problématique posée. A la fin du questionnaire ils ont dû indiquer leur grade ce qui permet une analyse plus intéressante et une division des réponses données par ceinture. Cependant 11 des 50 questionnaires ne comportent pas d’indications de grade. Ils ont été comptabilisés dans le total qui est représenté en pourcentage. Les questions sans réponse sont également présentées. Parfois plusieurs réponses ont été cochées, expliquant les fractions dans le tableau.23 8.2.1. Analyse et commentaires Plus de la moitié des pratiquants interrogés considèrent leur pratique de Taekwondo comme des exercices qui font intervenir leur corps et leur esprit et qui les épanouit tandis que moins d’un quart la considère comme un réel art de vivre. Seul un pratiquant interrogé exclut la composante mentale dans sa pratique. Un pratiquant ceinture noir estime que sa pratique correspond aux 4 réponses, sans doute voulait- il exprimer qu’elle englobe toutes les propositions et considère le Taekwondo comme un art de vivre. De la totalité de pratiquants interrogés, 62% ont répondu correctement à la question lié à l’histoire du Taekwondo, alors que 32% ont répondu de manière erronée, donc plus du quart d’entre eux ont une méconnaissance importante de l’histoire du Taekwondo. A noter que tous les pratiquants ceinture noire ont répondu correctement. Même constat, 44% ont relevé une origine exclusive de la Corée tandis que 28% ont répondu par la bonne réponse. Cependant il faut considérer que certains n’ont pas lu attentivement et il est possible de considérer aussi des techniques plus tardives, comme les 22 23 Voir un exemplaire en annexe 7. Voir résultat sous forme de tableau en annexe 6, page 54. 37 This watermark does not appear in the registered version - http://www.clicktoconvert.com coups de pied complexes sautés, qui, elles, sont exclusivement d’origine coréenne. A constater que l’erreur diminue avec le grade, la connaissance qu’ont les pratiquants de leur discipline évolue logiquement avec le temps et que les origines japonaises - 24% des sondéssont plus considérées que les chinoises - 4% des sondés-, ce qui suit la logique, les empreintes japonaise sont plus importantes que les chinoises. La compétition est extrêmement bien considérée, 42% n’en voient que des aspects positifs et 52% voient des nuances nuisibles occasionnelles à la compétition. Seul 6% des sondés estiment que la compétition est néfaste. La catégorie des pratiquants ceinture noire contraste quelques peu, aucun n’en voit que des aspects positifs, mais la quasi-totalité estime que les nuisances sont plus faibles que les points positifs. L’expérience montre, sans doute, les points négatifs que certains autres pratiquants ne voient pas. Aux yeux de 66% des pratiquants sondés, l’entrée du Taekwondo a u x Jeux Olympiques est une excellente chose, 18% n’y prêtent pas une attention particulière et 14% en voient une erreur. Un petit plus de la moitié trouve que cette entrée a eu des influences importantes, 34% des influences limitées et 14% des influences peu signifiantes. La moitié des pratiquants sondés trouvent que ces influences sont bonnes, 38% mettent des nuances et seul 16% trouvent qu’elles sont ou toutes mauvaises ou émettent des nuances. Encore une fois, aucun pratiquant ceinture noire ne voit que de bonnes influences, tandis que seul un pratiquant ceinture blanche ne voit pas que des bonnes influences. P r e s q u e t r ois quarts des sondés considèrent les arts martiaux et les sports de combats comme très différents. L e s pratiquant ceinture noire et rouge sont eux, unanimes sur cette différence. Ces différences ne sont pas significatives pour 14% et sont même très limitées pour 12% d’entre eux. 38 This watermark does not appear in the registered version - http://www.clicktoconvert.com Un peu moins de la moitié, 47% ont répondu correctement à la question de l’appellation tandis qu’un quart l’ont attribué à une marque de Taekwondo et 18% à un journaliste de la presse internationale. L’appellation paraît donc bien avoir un aspect publicitaire, confirmé par 49% qui la considèrent comme « une accroche marketing », 15% en voient une méconnaissance des termes employées et du Taekwondo et 31% l’estiment représentative le Taekwondo. Seulement 34% des pratiquants interrogés ont connaissance du changement d’emblème parmi lesquelles 23,5% sont satisfaits du changement, aucun ne le regrette, 29% ne regrettent pas l’ancien mais le préféraient et 47% appréciaient l’ancien mais préfèrent le nouveau. Le changement étant assez récent, les pratiquants qui n’ont pas de contact avec la fédération mondiale et n’ont pas pris part à un important événement de Taekwondo n’ont pas observé le changement. De ceux qui ont observé le changement, il est surprenant de voir qu’aucun interrogé ne préférait en tout point l’ancien, l’envie de changement et de modernisme paraît donc important. Dernier élément intéressant à remarquer, la catégorie des pratiquants ceinture jaune, alors qu’ils ont répondu massivement que l’entrée au Jeux Olympiques était une excellente chose, ont pour plus de la moitié répondu de manière erronée à la question sur l’âge du Taekwondo moderne. L’influence, déjà mise en évidence, de l’entrée aux Jeux et un appauvrissement d’une connaissance globale et profonde du Taekwondo et de son patrimoine, qui est lié à cette entrée, prennent ici forme. Ce constat est l’illustration des propos du chapitre 6.1. Une entrée dans le cercle olympique, à quel prix ?, aux pages 26 et suivantes. 39 This watermark does not appear in the registered version - http://www.clicktoconvert.com 9.0. Une théorie intéressante qui interpelle Une théorie prétend que les arts martiaux à mains nues ont des origines grecques et sportives. En effet, dans une revue mensuelle d’arts martiaux 24 , une chronique met en évidence l’introduction en Inde par les troupes d’Alexandre le Grand du Pugilat25 et du Pancrace26 , alors qu’il l’avait envahie en 320 avant notre ère. L’armée d’Alexandre le Grand pratiquait quotidiennement le Pancrace et le Pugilat pour maintenir leur bonne forme physique. Ces deux formes de combats qui étaient des disciplines des Jeux Olympiques antiques constituent donc des sports antiques. Ils ont peut-être été en contact avec des luttes locales existantes en Inde, puis, élément décisif, à cette même période, les arts de combats, qui semblent être à l’origine des Arts martiaux connus actuellement, sont apparus. Il pourrait s’agir d’une coïncidence certes, mais qui seraient assez surprenante. L’article penche pour une réelle parenté, sans dire qu’il s’agit d’une descendance directe. Ces faits, s’ils demandent d’être pris avec une distance, permettent d’atténuer les différences qui peuvent apparaître comme fondamentales entre sport et art martial. Si les différences relevées au point 3.0. sont bien existantes, la finalité recherchée est la même. L’épanouissement personnel, la recherche de soi et de son équilibre sont relevés tant dans la définition de la charte européenne qui met en évidence « l’amélioration de la condition physique et psychique » et « le développement des relations sociales » que dans la traditionnelle notion de l’art martial de la voie du Do propre à chacun. Cet article donne une allégorie de la relation entre « l’art martial Taekwondo », et le « Taekwondo sportif ». Cette relation et le but recherché peuvent être approfondis. L’accroissement de la confiance en soi, l’apprentissage du respect des règles et d’autrui, ainsi que l’envie de dépassements de soi sont des éléments qu’on peut retrouver tantôt dans la pratique d’un art martial et tantôt dans celle d’un sport, qui sont constitutives d’un être humain. Par contre, le sport de haut niveau rentre en contradiction avec cette finalité en faisant apparaître notamment un élitisme, la notion de gain d’argent et de triche. Il serait faux de penser que certains de ces éléments n’ont pas atteint l’art martial. En effet, certains maîtres d’arts martiaux se sont laissé corrompre par l’appât du gain et il devient possible, par exemple, « d’acheter ses grades ». L’aspect traditionnel, peut apparaître comme une pratique 24 Karaté Bushido, Septembre 2007, chronique d’Henri Plée. Combat avec les poings. 26 Combat ou presque tout est autorisé. 25 40 This watermark does not appear in the registered version - http://www.clicktoconvert.com miracle aux yeux de certains dégoutés des « vices » du sport de compétition, ou d’autres qui seraient en manque soudain de spiritualité. Ce besoin de soudaine profondeur de la pratique ouvre un marché important, que des maîtres, que l’argent a éloigné des valeurs de l’art martial, s’empressent d’aller conquérir en exigeant des sommes importantes. A l’image de quelques petites fédérations, créées pour prôner le coté traditionnel, mais qui, en réalité, n’apporte que très peu de différence par rapport à la pratique actuelle et demandent des sommes beaucoup plus importantes. S’il s’agit d’une minorité, ces pratiques sont néanmoins présentes et semblent moins critiquées que les dérives sportives car moins connues du public et ne sont pas sous les projecteurs, des médias notamment. Cependant, le phénomène semble plus important dans le sport, d’abord parce que la masse est bien plus importante et que, peut-être, tout le bagage traditionnel et philosophique de l’art martial, qui va à l’encontre de ces pratiques, constitue un frein plus important que les instances sportives existantes. 41 This watermark does not appear in the registered version - http://www.clicktoconvert.com 10.0. Conclusions La W.T.F. en utilisant ces termes sur son site internet a, sans doute, atteint son objectif publicitaire et d e communication. Objectif qui semble-t-il arrive en tête de ses priorités, avec le changement de son emblème notamment. Il ne s’agit que de la confirmation qu’elle constitue une énorme institution qui se doit d’adopter les usages de son temps en la matière, ce qui en soi ne constitue pas un problème. Avec cette appellation, elle reconnaît aussi la place qu’elle donne au sport dans le Taekwondo. Puis, sciemment ou non, elle suscite, par l’apposition de trois termes utilisés habituellement séparément, une réaction. Réaction et réflexion du pratiquant qui le fait revenir à sa pratique, la définition qu’il lui donne et sa vision du Taekwondo. Ce Taekwondo qui se présente à la fois comme un véritable art martial avec tout ce que cela implique, et à la fois comme une discipline olympique semblables aux autres. A présent que le Taekwondo a gagné, après une réelle course, ses lettres de noblesse olympiques, il commence à en connaître le prix. Le rapport « qualité-prix » de l’opération semble se poser et peut se résumer à perdre de l’authenticité pour avoir une place au premier spectacle du monde. La mesure de ce rapport dépend de l’importance de cette perte. Tant qu’elle ne met pas en sérieux péril l’existence d’un autre Taekwondo, plus traditionnel, l’opération ne semble pas néfaste. L’ampleur du phénomène, comme illustré, nécessite une perpétuelle remise en question de ce rapport. Les questionnaires ont pu montrer que cette remise en question est faite, mais par une minorité qui a déjà un long parcours dans la pratique tandis qu’elle pousse moins à la réflexion chez d’autres moins expérimentés. La direction prise quant à la pratique au niveau régional, étant du ressort des premiers, a donc, toutes les chances d’être raisonnable. Au niveau international, par contre, les enjeux étant importants, l’aspect sportif semble privilégier, bien que ces dernières années, une certaine tendance vers le traditionnel semble avoir lieu, le succès des championnats Poomsae aidant à l’intérêt pour cet aspect. La théorie mettant en avant des origines grecques et sportives pour les arts martiaux est surprenante, elle permet de prendre une distance et de mettre les éléments en perspective. En n’abandonnant non pas les notions différentes à chaque catégorie, qui serait un non sens, mais en se rendant compte que le résultat, celui de vivre plus en accord avec soi- même et épanoui est un dénominateur commun qui semble atténuer quelque peu ces différences. 42 This watermark does not appear in the registered version - http://www.clicktoconvert.com 11.0. Bilan Personnel L’élaboration de ce travail de maturité m’a grandement apporté d’abord dans ma pratique de Taekwondo et dans la vision que j’en ai. Cela fait 10 ans que j’ai commencé le Taekwondo et sa pratique prend une part importante dans ma vie. La problématique soulevée m’a souvent interpellé tout au long de ces années et ce n’est pourtant pas la première qui m’était venue à l’esprit lorsque j’avais choisi de prendre le Taekwondo comme sujet, abordant au départ un angle plus historique. Le déclic étant cette, désormais, fameuse appellation, qui en prit même le titre de ce travail. Devoir organiser cette problématique, penser son développement méthodiquement, a été, au début, une difficulté qui s’est, assez vite, estompée. La principale difficulté a résidé, justement, dans le fait que le sujet m’est très familier. Le travail de maturité devant, en effet, être accessible à tous, le besoin de « tout » expliquer et de ne pas trop profondément détailler m’a déconvenu quelque fois en sachant qu’il s’agit d’un exercice important dans mon parcours de formation. La possibilité d’une mise en annexe a donc été le bienvenu. Ce travail de maturité n’a pas révolutionné mon approche du Taekwondo, mais me la affiner et m’a enrichi. Tout d’abord dans l’essence même du Taekwondo, son contenu culturel et philosophique que j’ai du assimiler et présenter de manière synthétique. La problématique liée à son historique a été une certaine découverte, je ne connaissais pas les enjeux politiques. Le travail sur la différence entre art martial et sport a apporté beaucoup de remise en question sur ma discipline et l’effort d’analyse et de structure a répondu à quelques questions puis en a poser d’autre. En ce qui concerne les Jeux Olympique, je n’avais, en réalité, vu que le coté positif de l’adhésion, l’analyse encore une fois des enjeux en présence m’a offert un regard plus critique sur l’olympisme du Taekwondo. Le travail de sondage, s’il m’a pris un certains temps a été une expérience très constructive et plaisante, sauf pour le tableau de présentation 43 This watermark does not appear in the registered version - http://www.clicktoconvert.com des résultats du questionnaire à choix multiple qui m e demanda un effort de patience important mais qui, une fois réalisé, m’a apporté une réelle satisfaction. Enfin, j’ai pu constater que la frontière entre sport et art martial n’était pas hermétique et que dans ma pratique du Taekwondo, je mettais le pied dans les deux. S’il est notable que le gout de la performance et de l’effort est plus marqué dans l’aspect sportif qui manifeste un potentiel important de développement personnel, l’épanouissement de l’individu dans le temps, trouve dans l’art martial un écho plus important. Voila pourquoi une complémentarité est le choix le plus judicieux pour ceux qui en ont les capacités, il s’agit de la manière dont je conçois ma pratique du Taekwondo. Les questions soulevées et les réponses apportées ont donc véritablement enrichi ma pratique, et c’est peut être avec un œil plus critique que je prends pars à différents stages, compétitions ou que je m’entraîne tout simplement. Tout ceci me faisant avancer sur la voie, le Do propre à chacun. Le point final est, donc, celui d’une importante satisfaction. 44 This watermark does not appear in the registered version - http://www.clicktoconvert.com Remerciements Je tiens à remercier Emmanuel Vachoux, ceinture noire 3ème dan, mon entraîneur et bien plus, qui m’a beaucoup aider, d’abord en me fournissant et en m’indiquant de nombreuses sources puis dans son aide et sa disponibilité, Pierre Vang, ceinture noire 4ème dan, qui le premier, m’a mené vers la difficile voie, le Do, et qui a rapidement fait remplir les questionnaires dans ses club en France. Je tiens aussi à remercier mon maître accompagnant, Monsieur Laurent Gothuey, qui m’a accompagné tout au long de ce travail de maturité, mon père qui m’a suivi durant ces longues années dans mon parcours de taekwondoiste et m’a attendu de longues heures au Dojang, il m’a apporté son aide pour l’élaboration de ce travail de maturité, toutes les personnes qui ont rempli les questionnaires, surtout ceux à développement, qui demandaient un effort particulier. Je tiens enfin à remercier tous les pratiquants du Taekwondo Club Genève et en particulier les ceintures noires, Philippe Evequoz, Marc Beukers, Silvano Guido, Emmanuel Vachoux et Jean-Marie Lagier qui donnent à la pratique du Taekwondo une dimension exceptionnelle, autant amicale que rigoureuse. 45 This watermark does not appear in the registered version - http://www.clicktoconvert.com Bibliographie Livres o Maître Serge TROCHET, Frédéric CHAUSSADE, MUDO Les arts martiaux coréens, A.E.V.B. Editions, Paris, novembre 2004. o Kyong Myong LEE, Taekwondo : tradition, philosophie et culture, BUDO éditions, France, 2005. o Jean-Pierre FORTUNY GAZQUEZ avec la collaboration technique de Maître LEE Moon-Ho, Le TAE-KWON-DO Sport Olympique, Edition Amphora, France, 1995. o Jean-Pierre FORTUNY GAZQUEZ, Le livre des POOM-SE, Edition Amphora, France 1996. o Howard REID, Michael Croucher, traduction de Jean-Pierre Quijano, Les Arts Martiaux Toutes les disciplines, Eddison/Sadd Editions, Espagne, 1987. Articles de périodique o Maître He Young KIMM traduit par Philippe FONTAINE, dossier spécial Histoire des Arts Martiaux coréens, KIHAP, N° 2, octobre/novembre 2004. o Interview réalisé par Byeon KYEONG-SUK et Guy FRIESS, à la rencontre d’un géant, Taekwondo Choc, N°40 juillet/aout/septembre 2003. o Patrick LOMBARDO, Ludovic MAUCIEN, Roger ITIER, dossier de la rédaction les arts martiaux face aux J.O., Karaté Bushido, N°335, juin 2005. o Extrait du livre : Taekwondo, l’esprit de Corée, Budo Edition, Aux origines du Taekwondo, Dragon, N°8, mars/avril 2005. o Sydney MELOUL, Me PARK Hae Man : Une légende vivante (interview), Taekwondo Choc, N°29, Octobre/Novembre/Décembre 2000. 46 This watermark does not appear in the registered version - http://www.clicktoconvert.com Photos tirées des sites suivants : o http://pics.centerblog.net/pic/dragon7/9edt94zb.jpg o http://paris16info.blogspirit.com/images/medium_taekwondo.jpg o http://www.budapestinfo.hu/noc/photos/Esemenynaptar/taekwondo.jpg o http://www.loisirquebec.qc.ca/IMG/jpg/martiaux.jpg o http://www.budo-bruxelles.be/Images/taekwondo.jpg o http://www.paristaekwondo.com/imgs/taekwondo_1.jpg o http://www.fetaekwondo.net/imagenesweb/seleccion%20fotos/images/fotos%20taekwondo%20(10).jpg o http://img380.imageshack.us/img380/4600/taekwondo20martial20artmz2.jpg o http://www.boa.org.uk/images/sports/Taekwondo300x4001.jpg o http://thumbs.koreus.com/200511/taekwondo-demo.jpg o http://www.mookas.us/webzine_img0/con_img/news_image/20040829_atntkd_mds1 31.jpg o http://www.paristaekwondo.com/galerie/index o http://www.webtkd.com/mois/2006_2007/decembre.htm o http://www.charentonlepont.fr/sports/pages/images/PhotoTKD3.jpg o http://www.daedo.es/shop01/data/prod/TA1070G.jpg o http://taekwondo.briis.free.fr/Files/Poomses/taegeug.gif o http://www.hvcn.org/info/oring/kukkiwon.jpg o http://www.taekwondochile.cl/Insignias/insignia%2transparente%20KUKKIWON.gif o http://www.unav.es/deportes/taekwondo/images/logo-wtf.gif o http://www.taekwondodamian.com/images/wtf.jpg o http://www.hartwellstudioworks.com/design/logos/logos05_WTF.html 47 This watermark does not appear in the registered version - http://www.clicktoconvert.com Annexes Annexe 1 : Influences des croyances et religions sur le Taekwondo Pour comprendre de manière globale la pensée et la philosophie du Taekwondo, il faut avoir une idée des courants de pensée, croyances, religions e t philosophies qui sont apparus en Corée venus de différents endroits de l’orient. Leurs influences sur les arts martiaux d’extrême orient et donc sur le Taekwondo sont importantes. La brève présentation des plus importants offerte ici et accompagnée du lien avec les arts martiaux permet une meilleure compréhension du milieu de l’évolution des arts martiaux. La première de ces grandes croyances est le chamanisme. Il est la plus ancienne croyance au monde et attribue un esprit à chaque élément naturel. Sa pratique constitue principalement en des rites et incantations. La reproduction des gestuels animales dans des techniques et positions d’art martiaux est un exemple de l’influence du chamanisme. Le taôisme, crée par Lao Tseu né en 570 avant notre ère, a eu une influence très importante sur les arts martiaux, notamment en posant l’existence d’un principe originel et universel, le Tao, autour duquel le temps et l’espace s’organisent pour former l’univers. Lui même étant sous l’influence de deux principes contraires, mais complémentaires et indissociable le 48 This watermark does not appear in the registered version - http://www.clicktoconvert.com « yin » et le « yang ». L’idéal de vie taôiste repose sur l’ouverture de son cœur et de son esprit par l’intuition, ainsi que l’observation de la nature et de ses règles. La notion de DO, voie, présent dans nombre d’art martiaux vient originairement du taôisme. En ce qui concerne le Taekwondo, la philosophie du taegeug reprend des éléments du taôisme apparent dans la pratique des poomsae. Le confucianisme, avec son souci d’ordre et d’enseignement avant tout, a considérablement influencé l’extrême orient. Pour Confucius, fondateur de la doctrine, l’homme fait partie d’un tout qu’il ne doit pas modifier, il se doit donc de respecter cet ordre et la hiérarchie qu’il établi. Le respect de l’étiquette et de la hiérarchie présent dans les arts martiaux et dans le Taekwondo sont issus principalement du confucianisme. Enfin, le Bouddhisme, établissant que les maux de l’homme sont le désir charnel et de possession, les passions, la colère ou encore l’ignorance, prône la suppression et le dépouillement de ce qui les engendre. L’abandon de tout désir et sensation est alors primordial pour atteindre un état où l’homme est détaché de sa vie : le nirvana. Les notions de tolérance et de respect inhérent a u x arts martiaux sont issues de cette pensée. A noter également, que les moines bouddhistes pour, à une certaine époque, se défendre, m a i s surtout pour tenir les longues heures de méditation, pratiquèrent et pratiquent encore aujourd’hui les arts martiaux traditionnels, à l’image des populaires moines de shaolin. Annexe 2 : histoire de la Corée pour appuyer l’historique du Taekwondo La première présence d’hommes sur le territoire actuel coréen remonte à 3000 avant notre ère. De ces hommes encore nomades uniquement chasseurs, une forme d’étatisation voit le jour, que l’on connaît sous le nom de ancien Joseon ou Gojojoseon. La Chine, vers 109 avant notre ère, affronte et vainc ce royaume puis établi des commanderies militaires. Dans 49 This watermark does not appear in the registered version - http://www.clicktoconvert.com une partie de la péninsule, l’établissement de trois royaumes qui sont Silla, établi en -57, Goguryeo, établi en – 37 puis Baekje établi en -17, poussent la Chine à se retirer de Corée. Là, pour maîtriser le territoire coréen dans son ensemble. En 660 puis en 668, forte de son alliance avec l’empire chinois de Tang, le royaume de Silla conquit Bakjae puis Goguryeo. Il s’agit de la première unification tant au niveau politique qu’administratif et culturel de la Corée. D’importantes luttes intestines virent l’émergence de petits états. C’est l’un deux Koryo, crée en 918, qui va faire abdiquer le dernier roi de Silla en 935. Cette dynastie perdura jusqu’en 1392 où le général YI Seonggye renverse la dynastie Koryo et devint roi d’un nouveau royaume celui de Joseon. Il va constituer la plus longue dynastie de l’histoire coréenne qui se terminera en 1910. Durant cette période le royaume dut faire face à de nombreuses invasions. Le Japon envahit la Corée en 1592, 200’000 hommes débarquent à Pusan et atteignent assez vite Séoul, puis presque tout le pays. Avec l’aide de la Chine qui est suzeraine de la Corée à ce moment l’armée pousse le Japon à n’occuper que quelques fortifications au sud. Toutefois, en 1598, les japonais envoient une seconde expédition repoussée par une marine coréenne très bien préparée et commandée par l’amiral YI Sunsin qui a été, pour ses choix décisifs et sa tactique, retenu comme un héros national. Les Mandchous occupent à leur tour la Corée en 1627. Après cette guerre, la politique de la Corée devient isolationniste. Les rois qui se succèdent ne veulent aucun contact avec le monde extérieur sauf avec la Chine à laquelle la Corée doit toujours payer un tribut. On la surnommait alors en occident Royaume- Ermite. Cet isolationnisme est un frein au progrès technique en Corée et la pousse à un lent déclin, la rendant plus faible face aux puissances voisines. Un premier traité signé avec le Japon en 1876 démarque la tutelle japonaise sur la Corée et presse l’ouverture du pays. A la fin du XIXème siècle, l’occident désireux de trouver de nouveaux marchés au moment de sa révolution industrielle presse la Corée de signer des traités commerciaux et diplomatiques. Suite à la guerre sino-japonaise qui a vu le Japon vaincre, la chine perd toute suzeraineté sur la Corée et le Japon a désormais la main mise sur la péninsule. La victoire du Japon face aux russes en 1905 et le traité de paix signé entre les deux pays établissent la Corée sous protectorat japonais. En 1910, le dernier empereur Sunjung perd tous ses pouvoirs à l’annexion de la Corée par le Japon. L’occupation japonaise fut très dure et l’envie d’assimilation de la nation coréenne a l’empire japonais très forte. L’enseignement du coréen est supprimé puis remplacé par le japonais. La censure est importante, les organisations politiques interdites. La Corée sert alors à l’empire japonais qui 50 This watermark does not appear in the registered version - http://www.clicktoconvert.com y puise matières premières et main d’œuvre pour ses usines. Les quelques mouvements de révolte ou d’hostilité à l’occupant sont à chaque fois sévèrement réprimés. Des camps de travaux forcés voient également le jour. De nombreuses femmes, plus de 150'000, servent de prostituées dans les bordels de l’armée japonaise, maltraitées et violées. Elles sont privées de liberté et enfermées dans ce que l’armée japonaise appelle officiellement des « maisons de confort ». L’armée japonaise n’a jamais reconnu les faits. La politique d’acculturation et l’annihilation de l’identité coréenne sont menées jusqu’à la capitulation du Japon mettant fin également à la guerre du pacifique, le 15 aout 1945. Ces 35 ans d’occupation japonaise ont laissé beaucoup de traces dans les mentalités coréennes ; jusqu’à aujourd’hui même les japonais ne sont pas très bien vus. Suite à la conférence de Yalta, l’armée soviétique qui avait déclaré la guerre au Japon pénétra au nord de la Corée, le 9 août 1945, et l’armée américaine au sud le 8 septembre 1945, ainsi au nord du 38ème parallèle les japonais se rendaient a u soviétiques et au sud aux Américains. Des discussions entre les deux grandes puissances pour des élections communes furent vite un échec. C’est ainsi que des élections sous la surveillance de l’ONU eurent lieu le 10 mai 1948, uniquement dans les territoires d’occupation américaine. La République de Corée fut donc établi avec à sa tête le fraichement élu Syngman RHEE et comme capitale Séoul. Le 25 août, d’autres élections eurent lieu au nord, soutenues elles par l’U.R.S.S., Kim Il-sung fut élu président de la République Populaire Démocratique de Corée. Ce nouvel état à régime communiste établi sa capitale à Pyongyang. Les deux parties de la péninsule au régime politique opposé, avaient des ambitions de conquête de l’autre partie. Suite à des incidents qui étaient alors fréquents à la frontière, c'està-dire au niveau du 38ème parallèle, Kim Il-sung, qui avait préparé son armée dans cette optique, décida que la Corée du Nord franchisse la frontière, le 25 juin 1950, déclenchant la guerre de Corée. La Corée du nord n’eut d’abord aucun problème à faire face à une armée sud- coréenne mal préparée et équipée. L’intervention des Etats-Unis, sous l’égide des Nations Unies, renversa la vapeur et bien que l’armée chinoise ait apporté son soutien à la Corée du nord, le Sud sortit vainqueur. L’armistice fut signé le 27 juillet 1953 mettant fin à une guerre dévastatrice pour les deux pays. Le bilan fut lourd 2 millions et demi de morts et deux pays ruinés où tout était à refaire. Il a été décidé d’établir tout le long de la frontière des deux pays un « no man’s land » long de 243 km et large de 4 km. Le régime communiste de la Corée du Nord est resté établi jusqu’à aujourd’hui. Kim Il-sung a dirigé le pays d’une main de fer, établissant une dictature et un important culte de la personnalité. Suite à sa mort le 8 juillet 1994 le peuple a observé un deuil de 3 ans et son fils Kim Jong-Il a repris la tête du pays. Il s’agit d’une des dernières dictatures communistes au monde et la population vit dans des conditions déplorables et ne survit que grâce à l’aide internationale. En Corée du Sud, 51 This watermark does not appear in the registered version - http://www.clicktoconvert.com différentes républiques se sont succédées. De nouvelles votations eurent lieu, après la démission de Syngman Rhee en 1960, et un président vint au pouvoir. Il fut cependant vite renversé par un putsch qui mit Park Chung-Hee à la tête du pays en 1963. Il instaura un régime musclé et resta à la tête du pays jusqu’en 1979. Suite à son assassinat, un nouveau président lui succède, mais est rapidement mise à mal par une coalition militaire et Chun DooHwan qui prit la présidence jusqu’en 1987. Une constitution est alors votée et prévoit l’élection d’un président et d’un mandat d’une durée de 5 ans non renouvelable. Roh TaeWoo est élu au suffrage universel. À partir de ce moment, une véritable démocratie est en place en Corée du Sud bien que la corruption n’ait été endiguée que jusqu’à récemment. Les relations ont été durant très longtemps extrêmement tendues entre les deux Corée qui constituent les dernières frontières datant de la guerre froide. Cependant, déjà en 2000, puis récemment des contacts entre les dirigeants nord et sud coréen ont eu lieu pour atténuer les tensions et se diriger vers la paix. Du 2 au 4 octobre de cette année, le président sud-coréen Roh Moo-hyun a fait une visite de trois jours en Corée du Nord constituant un pas important vers une réconciliation et à la fin duquel, avec le dirigeant nord-coréen, Kim Jong- il ont signé une “déclaration visant au développement des relations entre les deux Corées, à la paix et à la prospérité”.27 Annexe 3 : différence entre deux fédérations existantes dans le Taekwondo Le Taekwondo dont il a été question tout au long de ce travail de maturité est celui pratiqué par les affiliés à la W.T.F. Il faut savoir que d’autres fédérations existent dont le style est différent. L’autre grande fédération qui représente l’autre style de Taekwondo est l’I.T.F. créee en fait par le général CHOI lorsqu’il dut partir de Corée pour des raisons politiques entre autre et lors de la création de la W.T.F. Le style I.T.F. est plus dur, la formule en compétition ne comprend pas de protections, mis à part un coquille et un protège dent. Leur forme est restée plus proche du karaté et leur dobok, habit de pratique, est différent de celui porté dans la W.T.F. Le CIO ne reconnaissant qu’une seule fédération par discipline au niveau mondiale, le Taekwondo I.T.F. ne connaît pas l’olympisme. 27 Courrier international du 5 octobre 2007, article de Kim Tae-gyong et Hwang Pang-yol paru dans le quotidien sud-coréen OhmyNews. 52 This watermark does not appear in the registered version - http://www.clicktoconvert.com Annexe 4 : Un complément sur les Poomsae Les 8 premiers Poomsae composent les Taegeuk Poomsae, qui se traduit par Tae=Grandeur et Geuk=éternité, signifiant le cercle, qui est, par définition, la forme parfaite. Le Taegeuk est également composé du « Yin » « Yang » o u « UM » « YANG » en coréen, qui symbolisent les valeurs de l’univers de manière antithétique, mais indissociable, comme par exemple la lumière et l’obscurité, le bien et le mal. L’exécution du Poomsae suit également cette philosophie, en alternant l’attaque et la défense, le recul et l’avancée, la rapidité et la lenteur, la souplesse et la force. Tous les Taegeuk Poomsae correspondent chacun à un des huit trigrammes ou Palgwae représentant la nature et ses éléments. Ainsi le Taegeuk Il Jang correspond au palgwae du ciel, le Yi Jang à celui du lac, le Sam Jang à celui du feu, le Sa Jang à celui du tonnerre, le Oh Jang à celui du vent, le Youk Jang à celui de l’eau, le Tchil Jang à celui de la montagne et le Pal Jang à celui de la Terre. Leur nom est composé du nombre ordinal en coréen, suivi du mot « Jang » signifiant partie, épisode. Ils suivent tous, dans leur exécution le schéma de Palgwae. A chaque Poomsae supérieur, de nouvelles techniques sont apportées, donnant lieu à un accroissement de la difficulté à mesure de l’avancement du pratiquant. Les Poomsae permettent au fil de la progression au pratiquant d’ajuster son corps à la technique. Chaque Taegeuk Poomsae est donc lié à un grade, allant du 8ème keup, grade le moins élevé pour le Taegeuk il Jang, jusqu'à la 1ère keup, dernier grade avant la ceinture noire 1ère Dan, pour le Taegeuk Pal-Jang. Le Poomsae de la ceinture est présenté pour l’obtention du grade supérieur ; pour le passage de la 1ère Dan, par exemple, ce sera donc le Poomsae Taegeuk Pal Jang qui sera présenté. Les Taegeuk Poomsae sont actuellement pratiqués de manière uniforme, par la quasi totalité des pratiquants de Taekwondo affiliés à la WTF. Il existe d’autres Poomsae comme les Palgwae Poomsae qui sont plus anciens et qui sont toujours pratiqués par un certain nombre de taekwondoistes. Les Poomsae supérieurs, exécutés à partir de la ceinture noire, sont au 53 This watermark does not appear in the registered version - http://www.clicktoconvert.com nombre de 9. Pour chaque Dan correspond un Poomsae, en allant du Poomsae 1ère Dan au Poomsae 9 ème Dan : Koryo, Keumgang, Taebeck, Pyongwon, Sipjin, Jitae, Chunkwon, Hansoo et Ilyeo. Ils s’attachent, quant à eux, plus à la tradition et à l’histoire coréenne ainsi qu’à des concepts philosophiques. Les taekwondoistes affiliés à l’ITF pratiquent les hyon ou d’autres formes, mais le concept reste inchangé. Annexe 5 : Un exemple marquant l’emblème des Institutions Mondiales: illustration, analyse et planches de dessin pour l’élaboration du nouveau logo de la W.T.F. Les deux institutions ont des emblèmes ou logo officiels qui apparaissent à tout événement qu’ils soutiennent, sur tout le matériel approuvé et sur tous documents officiels qu’ils peuvent éditer. La W.T.F. a récemment changé cet emblème alors que le kukkiwon a gardé le sien. Il est possible, en les analysant, de voir en quoi cela a de l’importance et est révélateur de leurs tâches. A. Emblème du kukkiwon inchangé : Cet emblème ou logo du kukkiwon, le centre mondial du Taekwondo a été mis au point le 1er février 1976 et intègre certains principes philosophiques. De manière générale, il signifie d’après un principe de la philosophie coréenne qui lie le ciel, la terre et l’homme28 , que chaque personne peut assimiler et maîtriser l’ordre naturel de l’univers en s’unissant avec les autres. Plus concrètement, dans le cercle interne, on distingue huit silhouettes bras levés et jambes écartées autour du globe terrestre qui, symboliquement, représentent une volonté de paix et de solidarité entre les hommes quel que soit leurs origines. Ils sont à la recherche d’un monde fraternel. Dans le cercle extérieur, on peut lire « Kukkiwon », en coréen et en anglais puis « World Taekwondo Headquarter » soit, quartier générale du Taekwondo. Si le message est très riche et illustre bien la fonction de l’institution il n’est pas compréhensible au premier abord et demande quelques connaissances ou en tout cas un important temps d’analyse. Il ne constitue pas un excellent outil de communication pour une institution mondiale qui voudrait 28 Samjae en coréen. 54 This watermark does not appear in the registered version - http://www.clicktoconvert.com rapidement être identifiée. Par contre, le pratiquant averti y trouve tout un contenu qu’il apprécie. Cet emblème correspond donc très bien au kukkiwon qui décerne les grades de dan, puisqu’il apparaît sur les certificats de ces grades très importants et qui par définition sont destinés aux pratiquants avertis. B. Emblème de le World Taekwondo Federation Nouveau : Ancien : Alors que l’ancien avait toute une symbolique le nouveau présente avant tout un esthétisme graphique important. En effet, l’ancien emblème avait une certaine richesse en dégageant un message assez profond. Deux hommes au centre se font face et sont en position de coup de pied latéral avec pour fond un globe terrestre, les latitudes au nombre de cinq symbolisent les continents et les longitudes représentent les six océans. Le caractère international du Taekwondo est donc relevé. En dessous, il est écrit Taekwondo en coréen ainsi que le nom de la Fédération mondiale de Taekwondo. La présence de caractère coréen met en avant la nation berceau du Taekwondo et celle de l’anglais présente l’outil officiel qui permet au Taekwondo de traverser les frontières -dans un but d’universalité. Le cercle symbolise la philosophie han d’unité entre corps et esprit. 55 This watermark does not appear in the registered version - http://www.clicktoconvert.com Le nouvel emblème a été adopté pour, sans doute, amener de la modernité. Il se présente comme un logo très accrocheur et stylisé moderne, à l’image des nombreuses marques qui veulent se vendre. Si l’effet est important c’est qu’il est recherché. En effet, le graphiste qui a mis au point l’emblème a également travaillé pour M&M’s/Mars ou bien pour le fameux Coca Cola29 : alors qui mieux que le graphiste de la boisson la plus consommée au monde peut mettre au point un emblème agréable à l’œil et accrocheur ? La lettre « T », voulant dire Taekwondo représente un individu faisant un coup de pied latéral, coup de pied majoritairement employé lors de compétitions on pourrait y voir la volonté de mettre en avant uniquement cet aspect du Taekwondo bien que dans l’ancien le même coup est représenté, mais exécuté différemment. Le nom de la fédération apparaît en dessous, très sobre en noir sur fond blanc et uniquement en anglais, le caractère coréen a disparu ; tout un symbole, comme pour montrer le point d’orgue d’universalité du Taekwondo et surtout parce que le caractère pose un problème à la facilité d’accès de l’emblème et donc à son efficacité. Il faut, toutefois, remarquer que les couleurs choisies représentent les trois couleurs formant le samtaegeug, qui est visible sur de nombreux temples sur la péninsule cornéenne, comme pour rappeler que cette universalité prend bien racine en Corée. L’emblème garde donc une trace du patrimoine coréen, mais abandonne un fond important que détenait l’ancien. Le premier avait été établi pour représenter le Taekwondo et ce qu’il véhicule avec un message assez complexe et qui demande un temps d’analyse et des explications, le nouveau par contre en plus d’amener une modernité dans le graphisme, détient un message clair et direct et demande moins de temps de « déchiffrage » et qui semble mieux répondre aux envies des pratiquants et pratiquants potentiels du XXI siècle. 29 Il s’agit de « Hartwell Studio Works », John Hartwell. 56 This watermark does not appear in the registered version - http://www.clicktoconvert.com Voici les planches qui contiennent les ébauches de dessin pour l’élaboration de l’emblème de la W.T.F. Obtenu sur le site internet des studios de graphisme concernés 30 ces planches regroupent 11 ébauches. Il est intéressant d’observer que toutes ont un aspect graphique privilégiant l’aspect esthétique. Le coup de pied figurant dans le logo final à la place du « T » est ici étudié séparément. L’élément le plus significatif et qui confirme le commentaire déjà émi, sur aucune des ébauches n’apparaît de caractère coréen désignant le Taekwondo comme l’ancien, le message se veut clair tandis que les couleurs du traditionnel « samtaegeuk » apparaissent dans la plupart. Enfin, en observant ces ébauches, il est possible de confirmer les commentaires, la commande de la W.T.F. devait indiquer un emblème dégageant un message clair et un graphisme novateur et esthétique, soit un outil efficace de communication. 30 http://www.hartwellstudioworks.com/design/logos/logos05_WTF.html 57 This watermark does not appear in the registered version - http://www.clicktoconvert.com Annexe 6 : Résultat du questionnaire à choix multiples Questions et réponses Blanc Jaune Bleu Rouge Noir Total proposées n=7 n=10 n=8 n=6 n=8 en % 1. Le Taekwondo est pour vous : Une pratique d’exercice physique. Une pratique d’exercice physique et mentale. Une pratique d’exercice physique et mentale qui participe à votre épanouissement. Un réel art de vivre. 0 0 1 0 ¼ 2.5% 1 3 1 1 ¼ 22.5% 5 3 5 4 5¼ 52.5% 1 4 1 1 2¼ 22.5% 2. Le Taekwondo, sous son nom actuel, est: Ancestral. 2 6 2 1 0 32% Centenaire. 0 1 1 1 0 6% Post 2ème guerre mondiale (après 1945). 5 3 5 4 8 62% 3. Les techniques de Taekwondo viennent originairement : Exclusivement de Corée. 4 5 4 2 1 44% Principalement de la Corée mais également de la Chine. Principalement de la Corée mais également du Japon. Principalement de la Corée mais également de la Chine et du Japon. 0 1½ 0 0 1 4% 1 3½ 3 1 2 24% 2 0 1 3 4 28% 58 This watermark does not appear in the registered version - http://www.clicktoconvert.com Questions et Blanc réponses proposées n=7 Jaune Bleu Rouge Noir Total n=10 n=8 n=6 n=8 en % 4. Pour vous, la compétition dans le Taekwondo est : Toujours positive. 4 5 3 3 0 42% Souvent positive mais parfois nuisible. Souvent nuisible et parfois positive. Toujours nuisible. 3 5 5 2 7 52% 0 0 0 0 1 2% 0 0 0 1 0 4% 5. Pensez vous que l’entrée du Taekwondo au J.O. est une bonne chose ? Oui excellente. 4 9 7 4 3 66% Peu importe. Non pas vraiment. 2 1 0 1 1 0 0 2 4 1 18% 14% 6. Cette entrée a-t-elle eu des influences sur le Taekwondo ? Oui, d’importante influences. Oui, des influences limitées. Non, des influences peu signifiantes. 7. 4 6 4 4 5 52% 3 3 3 2 1 34% 0 1 1 0 2 14% Ces influences sont, de manière générale, pour le Taekwondo : Bonne. Plutôt bonne mais avec des nuances. Plutôt mauvaise mais avec des nuances. Mauvaise. 6 0 6 4 5 2 1 4 0 5 50% 38% 1 0 0 1 2 8% 0 0 0 0 1 8% Sans réponse. 0 0 1 0 0 2% 59 This watermark does not appear in the registered version - http://www.clicktoconvert.com Questions et Blanc réponses proposées n=7 Jaune Bleu Rouge Noir Total n=10 n=8 n=6 n=8 en % 8. Voyez-vous une différence claire entre les arts martiaux et les sports de combat ? Oui, une différence importante. Oui, mais une différence peu significative. Non, une différence très limité. 6 6 5 6 8 74% 1 1 1 0 0 14% 0 3 2 0 0 12% 9. L’appellation « Martial Art Sport » pour désigner le Taekwondo a été utilisé par : La W.T.F. (World Taekwondo Federation). Une marque de Taekwondo. Un journaliste de la presse internationale. 4 6 5½ 0 2 47% 2 2 1½ 4 1 25% 1 0 0 2 4 18% 10. Vous considérez cette appellation comme : Une méconnaissance du Taekwondo et des termes employés. Une accroche marketing. Représentative du Taekwondo. Sans réponse. 1 1 2 0 1 1/3 14,6% 4 2 1 6 5 1/3 48,6% 2 5 4 0 1 1/3 30,6% 0 3 0 0 0 6% 11. Saviez vous que la W.T.F. (World Taekwondo Federation) avait changé d’emblème? Oui. 1 4 3 2 3 34% Non. 6 6 5 4 5 66% 60 This watermark does not appear in the registered version - http://www.clicktoconvert.com Questions et Blanc Jaune Bleu Rouge Noir Total réponses n=7 n=10 n=8 n=6 n=8 en % proposées 12. Si vous avez répondu oui à la question précédente, vous trouvez le nouvel emblème : Moderne, esthétique, le changement a été le bienvenu. L’ancien était meilleur. Correct, les deux sont très bien mais une préférence pour l’ancien. Correct, les deux sont très bien mais une préférence pour le nouveau. 0 1 2 0 1 23.5% 0 0 0 0 0 0% 1 1 0 1 0 29.4% 0 2 1 1 2 47.1% Annexe 7 : Questionnaires 61