Le cri - Mission Maternelle 13

Transcription

Le cri - Mission Maternelle 13
Le cri (1891)
Edvard MUNCH (1863-1944)
Tempera sur carton – 84 x 66
Musée Munch, Oslo
L’artiste : Edvard Munch est né en Norvège. La mort de sa mère puis de sa sœur marquent son enfance. Son
œuvre, toiles et gravures, qui connaît d’abord un succès de scandale marque profondément la peinture du
XX°siècle.
Edvard Munch est considéré comme le fondateur d’un courant pictural résolument anti-académique,
l’expressionnisme. Ce mouvement, très vite perçu comme une révolte des artistes à la fois contre la société
bourgeoise de la fin du XIX° siècle et contre l’impressionnisme se donne pour objectif de privilégier le tourment
intérieur au détriment de la recherche formelle. L’artiste se livre ainsi à une sorte d’introspection des personnages
et cherche à traduire leur psychologie.
Description : Au premier plan, on voit un homme tête nue, chauve, vêtu de noir. Il se serre les tempes à
deux mains, la bouche ouverte. On dirait qu’il crie. Il avance vers nous sur un pont, près de la rambarde.
A l’extrême gauche de la toile, deux personnages sont vus de dos : ils s’éloignent. À droite du pont des
courbes bleues foncés entourent deux surfaces jaunes. C’est la mer, on aperçoit deux bateaux
minuscules. La partie supérieure du tableau est parcourue de lignes ondulantes jaunes et orange.
Analyse : Ce tableau connut quatre versions, la dernière en 1910. Toutes ont à peu près le même format.
Il présente trois personnages sur un pont qui domine une mer agitée. La barrière qui surmonte le pont
donne la ligne de fuite du tableau. Les trois personnages ont dû se croiser mais le peintre choisit de
représenter celui qui reste seul et qui crie.
La toile met en évidence deux oppositions formelles : les courbes du ciel et de la mer affrontent les
lignes droites du pont et de la barrière, les couleurs froides du fjord contrastent avec les jaunes et
orangés du ciel. Au cœur du tableau, le noir des barres horizontales de la rambarde et du vêtement de
l’homme renforce le climat de tenson qui se dégage de la toile.
Interprétation : Qui est cet homme et pourquoi crie-t-il ? Douleur, effroi ? Peut-être hurle-t-il la
souffrance d’être seul ? Voit-il, hors du tableau quelque chose d’effroyable ? Est-ce le spectateur de la
toile qui lui fait horreur ? À moins qu’il ne soit lui-même, tout de noir vêtu, l’incarnation de la mort ? Les
interprétations sont ouvertes.
Présentation aux élèves : on fera remarquer
• Le personnage central, la couleur de ses vêtements, son crâne nu, son attitude, ce qu’elle traduit
selon eux.
• La composition du tableau : la surface est partagée en trois parties :
o un triangle rectangle en bas à gauche borné par la barrière,
o un rectangle dans la partie supérieure délimité par le haut de la ligne jaune qui s’interrompt au
deux tiers de la ligne horizontale,
o le triangle restant où s’insinue la tête du personnage.
• Le jeu des traits : lignes droites du pont et courbes surprenantes pour la mer et le ciel
• Les couleurs : intenses et contrastées avec un ciel dans des tons chauds qui ne correspondent pas
aux représentations des enfants.
Pistes
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d’activités :
Moments d’expression langagière : observer et décrire ; mettre en mots la peur.
Chercher dans un corpus d’autres œuvres traduisant la peur ou suscitant la peur.
Expression gestuelle : traduire la peur comme le personnage, autrement ; s'’observer, se
photographier, se dessiner…
• Graphisme et peinture : tracer des courbes exclusivement puis à proximité de lignes droites,
couvrir une surface de courbes au pinceau, à la brosse.
• Déformer un visage à partir de photos : soit papier (pliage, froissage, découpage et
recomposition…), soit numérique (photofiltre).
Mission Maternelle 13