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B1
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La compétence en matière de santé (health literacy) – la perspective des patients ....................2 Health services monitoring as a tool for evidence-based decision making: the new role of the
Swiss public authorities to regulate in-patient health care. ..........................................................3 Promotion des compétences en santé de la population : que font les cantons? .........................4 «Penser la gouvernance des systèmes de santé, aujourd'hui, c'est d'abord interroger l'histoire
de son pays.» Émergence du modèle de santé français au XIXe siècle. ....................................5 LA COMPÉTENCE EN MATIÈRE DE SANTÉ (HEALTH LITERACY) – LA PERSPECTIVE DES
PATIENTS
Friederike Thilo, Kathrin Sommerhalder
Berner Fachhochschule
La compétence en matière de santé (cms) rend l'individu apte à comprendre et à utiliser les
informations de santé. Les personnes ayant une cms insuffisante ont une moins bonne santé
et sont plus fréquemment touchées par une maladie chronique. Selon des estimations suisses,
3 à 5% des coûts annuels du système de santé sont dûs à une cms insuffisante. Les
conséquences d'une cms insuffisante mettent en évidence que les acteurs du système de
santé suisse sont encouragés à prendre des mesures en faveur de la promotion de la cms.
Jusqu'à présent, le concept de la cms a été défini quasi exclusivement en considérant la
perspective des experts. Cependant, en intégrant la perspective du patient dans le concept,
des aspects importants de leur point de vue pourront être mieux compris et en conséquence
être inclus dans le développement des interventions pour la promotion de la cms. Celles-ci
pourront être plus ciblées et adaptées aux demandes et besoins des patients. De ce fait,
l'inclusion de la perspective des patients semble nécessaire. Pour répondre à cette lacune, une
étude a été réalisée, selon notre connaissance pour la première fois dans la région
germanophone, dans le but de définir la cms du point de vue des patients.
Dix interviews semi-structurées ont été menées avec des diabétiques âgés. L'analyse des
interviews s'effectuait d'après l'analyse du contenu selon Mayring en élaborant des catégories
inductives.
A travers de quatre « compétences-clé », les patients interviewés ont défini le concept cms :
S'informer, être en contact avec un professionnel (infirmière, médecin, etc.), décider et
appliquer un comportement influençant la santé. Ces compétences-clé indiquent de quelle
manière les patients se procurent des informations, les utilisent et prennent des décisions. Lors
du processus d' information, le patient prend déjà contact avec un professionnel. Ce contact
n'est pas seulement important pour se retrouver dans le système de santé, mais également
dans la mise en application des recommandations de traitement.
Les résultats de l'étude montrent des convergences avec la littérature: S'informer, décider et
appliquer un comportement influençant la santé. En outre, les patients ont précisé les aspects
du concept cms et ils ont attribué une grande importance au contact avec un professionnel.
Les résultats indiquent que la cms n'est pas une compétence limitée à l'individu, mais que le
professionnel joue un rôle primordial dans la promotion de la cms.
2
HEALTH SERVICES MONITORING AS A TOOL FOR EVIDENCE-BASED DECISION MAKING: THE
NEW ROLE OF THE SWISS PUBLIC AUTHORITIES TO REGULATE IN-PATIENT HEALTH CARE.
Tobias Erlanger
Gesundheitsdepartement Basel-Stadt
Switzerland has recently enacted a revised version of the law for statutory health insurance
(“KVG Revision” / “Neue Spitalfinanzierung”). The revised law brings four major changes in
hospital financing, planning and quality of health care which became effective this year. The
most significant change includes a new compensation framework for acute-somatic in-patient
care on the basis of diagnosis-related groups (DRGs). Despite some cantons have already
used fee per case systems, the new nationwide and standardised DRG-System is a paradigm
shift and will change the incentive scheme, planning and financing of care.
In connection with this reform, the Department of Health of Basel-Stadt has seized the
opportunity and decided to regulate health care provision more effectively. Henceforward, the
canton assigns mandates of health care provision to hospitals (“Leistungsaufträge”) more
selectively. Mandates comprise of specific portfolios which are composed of 125 different
groups of medical services (“Leistungsgruppen”). Portfolios are compiled on the basis of
medical needs of the insured and depending on available services and quality performance of
hospitals. Medical needs are appraised by using epidemiological information and data of the
national medical and administrative statistics of in-patient care. To measure quality, two
methods are used. Firstly, quality measures of acute-somatic in-patient care of the ANQ
(National Quality Association) such as rehospitalisation, reoperation, nosocomial infections,
falls, decubitus or patient satisfaction. Secondly, mortality, cost weights, case incidence are
calculated using national medical statistics which also contain the variables for DRG-coding
and published hospital benchmarks of the Federal Office of Public Health.
Rational and transparent decision-making for resource allocation based on medical needs and
quality of care is an important step towards evidence-based health care. However, this
approach could be compromised by unbalanced stakeholder interests, disproportional data
privacy protection and lack of co-operation between authorities and health care providers.
3
PROMOTION DES COMPÉTENCES EN SANTÉ DE LA POPULATION : QUE FONT LES CANTONS?
Philippe Lehmann1, Therese Stutz Steiger2
1
HESAV Haute Ecole de Santé Vaud, 2Public-Health-Konzepte, Berne
L’Alliance Compétences en Santé et Promotion Santé Suisse ont cherché à savoir dans quelle
mesure le concept de compétences en santé de la population est connu par les acteurs de
santé au niveau cantonal, comment il est défini, si les compétences en santé sont écrites dans
les lois et les stratégies et s’il y a une mise en œuvre.
Méthode: Un inventaire auprès de 22 cantons en 2011 donne une vue d’ensemble. Les
réponses ont été fournies par 49 délégués à la promotion de la santé, médecins cantonaux et
autres professionnels pertinents. Des focus groups ont permis de débattre avec des experts.
Résultats: Le thème des compétences en santé est connu mais il ne constitue généralement
pas un objectif spécifique de santé publique. Il apparait dans les lois avec la «responsabilité
personnelle des citoyens» pour leur santé, les droits des patients et les tâches d’éducation à la
santé. Il n’y a souvent pas de distinction précise entre promotion de la santé et promotion des
compétences en santé. Les compétences qui concernent la maladie et le recours raisonnable
au système de santé sont négligées. Certaines actions sont conçues comme «promotion des
compétences en santé» alors que d’autres sont seulement une facette de programmes
complexes.
La définition «nationale», basée sur Kickbusch et Nutbeam: «Les compétences en matière de
santé sont la capacité d’un individu à prendre des décisions au quotidien ayant un impact
positif sur sa santé et la santé des autres» est complétée par ces aspects: la formation de
base et le niveau des aptitudes, les composantes structurelles d’accès aux informations et
d’«empowerment», les différences sociales et culturelles. Le système de santé et la démarche
intersectorielle sont rarement abordés. On pense surtout à la santé individuelle, mais la santé
des groupes et la santé publique sont parfois visées par des actions collectives ou
communautaires.
Perspectives: Les acteurs cantonaux souhaitent des échanges de méthodes en vue d’une
mise en œuvre optimale. Ils comptent sur la Loi fédérale sur la prévention et la promotion de la
santé, qui mentionne explicitement les compétences en santé. Les auteurs recommandent
surtout un travail stratégique et conceptionnel au niveau national pour donner plus de poids au
thème des compétences en santé. Il s’agit d’établir des ponts avec les stratégies de prévention
et promotion de la santé, la cybersanté, le managed care, les approches multisectorielles, la
recherche et de la formation des professionnels.
4
«PENSER LA GOUVERNANCE DES SYSTÈMES DE SANTÉ, AUJOURD'HUI, C'EST D'ABORD
INTERROGER L'HISTOIRE DE SON PAYS.» ÉMERGENCE DU MODÈLE DE SANTÉ FRANÇAIS AU
XIXE SIÈCLE.
Isabelle Cavé
École des Hautes Études en Sciences sociales (EHESS), Paris
Penser, perfectionner le ou les modèle(s) de la gouvernance des systèmes de santé dans nos
sociétés occidentales ne s’improvise pas, d’autant qu’il est impossible de nier dans cette
perspective, les dimensions culturelles et historiques d’une société donnée. C’est le cas, pour
la société française qui a lutté, pendant quarante années sous le modèle politique de la
Troisième République (entre 1870 et 1914) pour débattre et concrétiser de la question de la
santé publique au Parlement. Très en retard en matière d’organisation et de législation
sanitaires au regard des pays voisins comme l’Angleterre, l’Allemagne, la Belgique, l’Italie, la
Suisse… le combat parlementaire pour la santé publique s’est joué sous quelques conditions.
En France :
-1- Il fallait attendre l’engagement des « militants de la santé publique » prenant place au cœur
des arènes politiques. C’est le cas des médecins qui se sont engagés de manière massive en
tant que législateurs à l’Assemblée Nationale et au Sénat. 45% des médecins législateurs
français sont issus de la mouvance hygiéniste qui s’est opérée en Europe tout au long du XIXe
siècle et qui a inspiré le modèle de la santé publique du pays.
-2- Il fallait voir émerger une véritable législation sanitaire au Parlement afin que les mesures
d’hygiène et de santé publiques puissent prendre effet concrètement. En matière politique, il
n’y pas plus querelleurs que les esprits français. Il faudra 20 parfois 30 ans pour légiférer sur
une seule loi sanitaire en prenant le cas du texte de 1902 concernant la protection de la santé
publique qui va garantir un programme de vaccination et de revaccination relatif à la variole, à
l’assainissement des villes, aux logements insalubres. Il s’agit d’une loi de référence qui va
couronner toutes les initiatives en matière de législation sanitaire instaurée entre 1870 et
1900.
-3- Il fallait que le Parlement mette en place des institutions d’État pour la prévention, la
coordination et le traitement des maladies en matière d’hygiène et de santé publiques.
L’organisation en France s’est jouée sur les trente premières années de la Troisième
République pour reconnaître d’intérêt prioritaire les mesures concrètes des hygiénistes luttant
par exemple contre : les maladies épidémiques, la pollution des usines, les contrefaçons
alimentaires… Au cœur des discussions dans les chambres politiques, l’État va reconnaître
l’urgence de garantir une organisation et des institutions de santé publique pour agir. Le
premier ministère de la santé émergera dans les années 1920.
-4- Il fallait défendre les idées des hygiénistes au Parlement français, au XIXe siècle, qui
prônaient un système de solidarité face à un modèle de société libérale où l’État aura un droit
de regard, de sanctions sur le citoyen lorsque celui-ci ne respectera pas la législation
instaurée. Pour enrayer une vague de maladie épidémique, le modèle communautaire solidaire
s’impose.
Aujourd’hui, le XXIe siècle répète le passé du XIXe siècle. La modernité dispose d’une société
française libérale voyant s’effondrer le système solidaire des assurances sociales
laborieusement posé, au Parlement, fin XIXe. Une question s’impose : Faut-il tenir compte du
passé et des éventuelles erreurs du passé ? Quoiqu’il en soit, l’Histoire permet l’éclairage du
présent… En tant que discipline des sciences humaines, elle doit être utilisée comme outil à la
réflexion de l’actualité.
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