Cannabis - Addictions Foundation Manitoba

Transcription

Cannabis - Addictions Foundation Manitoba
DE L’
CANNABIS
DE L’
Cannabis
Qu’est-ce le cannabis?
Le cannabis sativa, souvent appelé chanvre, est une plante qui contient la drogue T.H.C. (delta 9-tétrahydrocannabinol)1 On peut le cultiver
dans les quatre coins du monde et il pousse particulièrement bien dans les régions tempérées et tropiques.2 Le cannabis se classe dans
une catégorie à part et possède des propriétés sédatives-euphorisantes-psychédéliques uniques. Il s’agit de la drogue illégale la plus
couramment consommée dans le monde d’aujourd’hui.3
Le cannabis comporte trois dérivés:
JJ La marijuana (« pot », « herbe », « grass », « mari ») se compose des feuilles et des fleurs séchées de la plante. Normalement, on la fume dans
des cigarettes roulées à la main (« joints » ou « pétards »), des pipes à eau (« bongs ») ou encore dans des cigares (« blunts »). La marijuana
peut aussi être ingérée sous formes de préparations alimentaires ou de thé infusé.1 La teneur en T.H.C. de la marijuana varie, mais au
fil des ans elle est passée d’une moyenne de 1% en 1974 à 6% aujourd’hui, fait attribuable aux variétés végétales et aux pratiques de
culture. On observe même dans certains échantillons de haute qualité une teneur en T.H.C. se situant entre 13% et 33%.1
JJ Le haschish (« hash »), que l’on obtient à partir de la résine séchée se trouvant au haut de la plante, est souvent de couleur brune ou
noire. Il est comprimé pour former des boules, des galettes ou des tôles, d’où l’on détache des morceaux que l’on émiette ensuite pour
enfin les fumer dans une pipe. Le haschish a une teneur en T.H.C. se situant entre 7% et 20%.4
JJ L’« huile de haschich » est extraite du haschich et peut être incolore ou de couleur rouge, noire ou brune. On la mélange habituellement
à du tabac ou à de la marijuana pour la fumer ensuite.1 Il s’agit de la forme de cannabis la plus puissante, puisque sa teneur en T.H.C.
peut s’élever jusqu’à 70%.4
Usage à des fins médicales
Bien que la marijuana soit illégale au Canada en vertu de la Loi
réglementant certaines drogues et autres substances, elle peut
néanmoins servir à des fins médicales. En 2001, Santé Canada a mis
en œuvre le Règlement sur l’accès à la marijuana à des fins médicales,
qui permet aux personnes admissibles d’utiliser de la marijuana
séchée à des fins médicales. Le gouvernement du Canada fait appel
à des cultivateurs à contrat pour cultiver légalement du cannabis afin
d’en approvisionner les personnes admissibles. Celles-ci se voient par
ailleurs autorisées – en vertu du règlement – à cultiver leur propre
marijuana, ou encore à confier cette tâche à un cultivateur désigné, et
ce en utilisant des graines fournies par le gouvernement.5
Les personnes qui désirent posséder ou produire leur propre
marijuana à des fins médicales doivent présenter au préalable
une demande d’autorisation. Ces personnes doivent éprouver des
symptômes débilitants expressément décrits dans le Règlement,
comme une douleur aiguë, des spasmes musculaires et d’autres
symptômes reliés à des problèmes de santé, entre autres, la
sclérose en plaques, le cancer, l’épilepsie, des lésions médullaires,
l’arthrite et le virus de l’immunodéficience humaine (VIH)/le
syndrome d’immunodéficience acquise (SIDA). Les soins palliatifs en
fin de vie sont aussi considérés comme une affection admissible.6
Pour des fins médicinales, on commercialise le cannabis sous le
nom de Marinol® (dronabinol) et de Cesamet® (nabilone). Pris par
voie buccale, ces deux produits synthétiques servent à traiter les
nausées et les vomissements imputables à la chimiothérapie. Le
Marinol® est aussi approuvé comme traitement de l’anorexie reliée
au SIDA.6 Le troisième médicament à base de cannabis approuvé
par Santé Canada est commercialisé sous le nom de Sativex®. Il
contient du T.H.C. et des extraits de cannabidol.7
Prévalence de l’usage
Publié par les Nations-Unies, le Rapport mondial sur les drogues de
2008 révèle que le Canada présente le taux le plus élevé d’usage
de cannabis parmi les pays développés. En effet, quelque 17% des
Canadiens âgés entre 15 et 64 ans ont consommé du cannabis en
2007, comparativement à 12,2% et à 8,2% respectivement chez les
Américains et les Britanniques de la même catégorie d’âge.8
Selon l’édition 2007 du Sondage sur la consommation de drogues
parmi les étudiants du Manitoba menée auprès de 4 992 étudiants
de la 7e année au secondaire 4, 22% ont déclaré avoir consommé du
cannabis durant l’année précédant l’enquête. De ce pourcentage, 67%
ont essayé le cannabis pour la première fois avant d’avoir atteint l’âge
de 15 ans. Plus de 10% des utilisateurs fument quotidiennement la
drogue, ou plus de une fois par jour. L’enquête révélait aussi que chez les
étudiants des secondaires 3 et 4, les hommes étaient presque deux fois
plus susceptibles que les femmes d’acheter du cannabis.9
En 2009, on a réalisé l’Enquête de surveillance canadienne de la
consommation d’alcool et de drogues (ESCCAD) auprès de 13 082
Canadiens âgés de 15 ans et plus. Il s’agit de l’une des enquêtes
sur les dépendances les plus exhaustives à l’échelle nationale.
Les résultats ainsi obtenus indiquaient que 42,4% des personnes
interrogées avaient consommé du cannabis à un moment donné
de leur vie. La prévalence de l’usage est passée de 14,1% en 2004
à 10,6% en 2009, soit une baisse considérable du point de vue
statistique. Les jeunes âgés entre 15 et 24 ans étaient quatre fois
plus susceptibles que les adultes âgés de 25 ans et plus d’avoir
consommé du cannabis au cours de l’année précédant l’enquête.10
Suite...
afm.mb.ca
La pharmacocinétique
Lorsque l’on inhale de la fumée de cannabis à l’aide, par exemple,
d’une cigarette ou d’une pipe, le T.H.C. s’absorbe rapidement dans
les poumons par voie sanguine et circule ensuite à travers le cœur
pour se rendre directement au cerveau, où les effets de la drogue
se font sentir presque aussitôt. Environ 10 à 20% du T.H.C. contenu
dans un « joint » sera absorbé; mais si l’on utilise une pipe, environ
40 à 50% atteindra la circulation sanguine.4
La concentration de T.H.C. dans le sang atteint son maximum environ
10 minutes après l’inhalation de la fumée de cannabis et diminue
radicalement dans les deux heures. La célèbre « euphorie » que l’on
ressent après avoir fumé du cannabis dure environ de trois à quatre
heures.2 Malgré cela, le T.H.C. demeure dans le corps pendant bien
plus longtemps: jusqu’à 20 heures après l’inhalation de la fumée de
cannabis, environ la moitié de la drogue se trouve toujours dans le
sang. Le T.H.C. dans la circulation sanguine est ensuite acheminé au
foie, où il est transformé en d’autres composants qui pourraient rester
dans la circulation sanguine pendant des jours. Le T.H.C. ainsi absorbé
est également retenu dans la matière grasse, où il est réintroduit
graduellement dans la circulation sanguine en vue de son élimination. En
fait, si l’on prend une dose importante de T.H.C., il risque d’être dépisté
dans le corps pendant une période pouvant aller jusqu’à trois semaines
après sa consommation et de perpétuer ses effets, quoique subtiles, sur
le fonctionnement psychologique et physique de l’utilisateur.4
Lorsque l’on mange du cannabis, le T.H.C. tarde à atteindre le
cerveau, d’où la présence d’effets de moindre intensité. En premier
lieu, le T.H.C. s’absorbe dans les vaisseaux sanguins situés le long de
la paroi de l’estomac et de la partie supérieure de l’appareil gastrointestinal. À partir de là, il est transporté vers le foie, qui décompose
une portion du T.H.C. avant d’en distribuer le reste à d’autres parties
du corps, y compris le cerveau. Lorsque l’on mange du cannabis,
les effets ne seront à leur comble qu’au bout de deux ou trois
heures après l’ingestion de la drogue et provoquent, en général, une
sensation d’intoxication ou une « euphorie » nettement moins intense
que celle reliée à l’inhalation de la fumée de cannabis.11
La pharmacodynamique
Des scientifiques ont découvert que les récepteurs cannabinoïdes sont
distribués à grande échelle au niveau du cerveau. D’autres récepteurs
cannabinoïdes qui se trouvent à l’extérieur du cerveau (par exemple,
dans le système immunitaire) ne contribuent pas aux effets enivrants
associés au cannabis/T.H.C. Le cerveau produit également des
composantes, telles que l’anandamide et 2-arachidonoylglycérol (2AG); celles-ci ont pour fonction d’activer les récepteurs cannabinoïdes,
dont une forte concentration se situe dans l’hippocampe, soit la
région cérébrale qui joue un rôle clé dans la mise en mémoire de
nouveaux renseignements. Voilà ce qui peut expliquer l’une des
répercussions néfastes du cannabis sur les utilisateurs – l’incapacité
d’emmagasiner de nouveaux renseignements. On croit que le
T.H.C. ralentit l’activité hippocampique pour ainsi faire obstacle aux
nouvelles acquisitions dans la mémoire.4
On observe aussi la présence de récepteurs cannabinoïdes au
niveau du cervelet et des noyaux gris centraux, régions cérébrales
qui contrôlent la coordination et la motricité fine. Le tronc cérébral,
qui joue un rôle essentiel au fonctionnement respiratoire, ne
comporte pas de récepteurs cannabinoïdes.4
Des chercheurs ont découvert que le T.H.C. a pour effet d’entraver
les fonctions propres à l’adénylcyclase, enzyme qui joue un rôle
dans la transmission des messages de la douleur. Cela peut aider à
expliquer l’effet analgésique de la marijuana.11
Pendant combien de temps la marijuana demeure-telle dans le corps?
Une analyse d’urine peut détecter la présence de métabolites T.H.C.
dans les 30 à 60 heures après l’inhalation de la fumée de marijuana. Il
est possible que les analyses d’urine du fumeur chronique de cannabis
(deux ou trois fois par semaine) révèlent continuellement la présence
de ces métabolites. Si un consommateur excessif cesse d’utiliser de
la marijuana, son analyse d’urine peut toujours en détecter des traces
pendant au plus un mois après l’abandon de la consommation.
Donc, si un échantillon d’urine positif indique que l’utilisateur
consomme du cannabis, cela ne signifie pas forcément que
l’utilisateur vit un état d’euphorie associé au T.H.C. En effet,
l’utilisateur pourrait en avoir consommé plusieurs semaines
avant de s’être soumis à l’analyse. Il pourrait d’ailleurs s’agir
d’une quantité résiduaire de métabolite T.H.C. plutôt négligeable
du point de vue pharmacologique.2
Effets à court terme
Au bout de quelques minutes, de petites doses de cannabis
peuvent procurer à l’utilisateur des effets à la fois relaxants et
stimulants. À ce stade, l’utilisateur se sent somnolent, calme et
sociable, en plus de connaître un accroissement de l’appétit et
de la perception sensorielle.3 Par exemple, les couleurs semblent
plus vives, les sons semblent plus clairs et le sens du temps et de
l’espace est altéré. On observe également une diminution de la
mémoire à court terme et de l’aptitude à la concentration.12
Si l’on consomme du cannabis en quantités plus importantes
ou dont la teneur en T.H.C. est plus forte, il peut en résulter des
hallucinations. L’utilisateur peut se sentir craintif, anxieux et
déprimé et peut éprouver des sentiments de panique, de terreur
ou de paranoïa.3 Ces symptômes risquent de s’aggraver chez
une personne atteinte de troubles psychiatriques, comme la
schizophrénie ou un trouble bipolaire.12
Au nombre des symptômes physiques pouvant être provoqués par
le cannabis, on note:1
JJ une altération de la coordination, de l’équilibre, de l’attention et
du jugement.
JJ une accélération du rythme cardiaque, allant d’un rythme
régulier de 70 à 80 battements par minute jusqu’à un rythme
de l’ordre de 100 à 130 battements par minute.
JJ une relaxation et un élargissement des bronches.
JJ un élargissement des vaisseaux sanguins dans les yeux, ce qui
leur donne ainsi une apparence rouge.
JJ une sécheresse buccale et de la gorge.
Effets à long terme
Un manque de motivation et d’intérêt, accompagné de difficultés
de mémoire et de concentration, constituent des effets à long
terme qui peuvent découler d’une consommation chronique.
Les symptômes tendent à se dissiper dès le moment où la
consommation régulière est interrompue, quoiqu’il existe un
ensemble croissant de recherches qui indiquent la possibilité que
les répercussions sur les facultés mentales de certains anciens
utilisateurs soient de longue durée.11, 12
D’autres effets à long terme associés à l’usage de marijuana,
tout particulièrement chez les consommateurs excessifs, se
manifestent sous forme de troubles des voies respiratoires, comme
la bronchite, l’asthme et une inflammation chronique des tissus
pulmonaires. On observe d’ailleurs une plus forte incidence de
cancer des voies respiratoires chez les consommateurs excessifs.
Cela n’est pas du tout surprenant étant donné que la marijuana
contient de nombreux agents toxiques et carcinogènes.13
DE L’
afm.mb.ca
Des études indiquent que la consommation prolongée de marijuana
peut provoquer des troubles psychiatriques, tels que la dépression,
l’anxiété et la schizophrénie.14 Les utilisateurs excessifs de marijuana
qui commencent à en consommer en début d’adolescence peuvent
éprouver des difficultés permanentes à balayer visuellement les
objets et à en identifier ensuite avec exactitude les caractéristiques
repérées. Cette déficience peut surgir car les capacités de
balayage visuel se développent entre les âges de 12 à 15 ans.4
D’autres anomalies de santé peuvent se manifester, entre autres,
une diminution des niveaux de testostérone et de la numération
des spermatozoïdes chez les hommes; une hausse des niveaux de
testostérone et du risque d’infertilité chez les femmes.1
dollars à de vieilles maisons situées dans des quartiers biens établis.18
On ne peut sous-estimer l’étendue des dégâts causés à ces maisons
et des risques pour la santé des occupants (voir l’encadré ci-dessous).
Répercussions sur les maisons abritant des
installations de culture de marijuana
JJ
JJ
JJ
JJ
JJ
JJ
Effets toxiques
Il n’existe aucun cas connu de décès imputable à une surdose
de cannabis. Certains professionnels de la santé vont même plus
loin en affirmant qu’il est quasiment impossible de mourir d’une
surdose. Il est cependant vrai que le cannabis provoque une
accélération du rythme cardiaque; ainsi, il est possible que les
utilisateurs aux prises avec des troubles cardiaques ou une tension
artérielle élevée s’exposent à ce risque en particulier.4 Par ailleurs,
les personnes qui vivent des hallucinations ou encore des épisodes
de paranoïa ou de panique peuvent manifester des comportements
qui les rendent vulnérables à des méfaits physiques.
Tolérance et dépendance
Les consommateurs réguliers peuvent développer une tolérance au
cannabis, d’où le besoin d’en consommer davantage pour obtenir
le même effet qu’auparavant. Cela se produit car les récepteurs
cannabinoïdes dans le cerveau s’en trouvent désensibilisés.2
Les chercheurs tentent toujours de déterminer la mesure dans laquelle
les utilisateurs de cannabis peuvent développer une dépendance à la
fois physique et psychologique à cette drogue. Il existe des preuves à
l’appui du risque de dépendance physique, mais pas dans la même
mesure que certaines autres drogues toxicomanogènes, comme la
cocaïne ou l’héroïne. Il existe également des preuves selon lesquelles
une dépendance psychologique peut émerger chez les consommateurs
réguliers et éveiller ainsi en eux des envies de consommer la drogue
et, en cas d’indisponibilité de celle-ci, des sentiments d’anxiété.4
Symptômes de sevrage
Les personnes qui tentent de rompre leur dépendance au cannabis
éprouvent un inconfort bénin si elles arrêtent soudainement d’en
consommer; il faut toutefois noter que le sevrage ne met pas la vie
en danger.3 Parmi les symptômes de sevrage pouvant se manifester,
on observe: une perte d’appétit, des maux d’estomac, de l’anxiété,
un sommeil perturbé, des sautes d’humeur, de l’irritabilité et des
sueurs. Les symptômes durent normalement une semaine.15
Production illégale
En vertu du Règlement canadien sur l’accès à la marijuana à des fins
médicales, seuls les cultivateurs approuvés par le gouvernement sont
autorisés par la loi à cultiver et à emballer de la marijuana en vue de sa
vente aux personnes autorisées à en consommer à des fins médicinales
(voir la section Usage du cannabis à des fins médicales à la page 1).
Toutes les autres personnes peuvent être accusées en vertu de la Loi
réglementant certaines drogues et autres substances (LRCDAS).
Malgré cela, la culture illégale et le trafic de cannabis est une
activité rentable. Au Canada, on estime qu’il existe quelque 50 000
installations de culture illégale de marijuana.16 On croit qu’environ
40% d’elles se trouvent en Colombie-Britannique,17 mais on
signale de nombreuses descentes policières effectuées à travers le
pays. En 2008 à Winnipeg, la police a effectué des descentes auprès
de 60 installations de culture illégale de marijuana, dont les propriétés
touchées varient de maisons neuves évaluées à plusieurs millions de
JJ
JJ
JJ
Garantie des maisons devenue nulle et non avenue
Assurance habitation devenue nulle et non avenue
Frais engagés pour réparer les dégâts et rendre la propriété
conforme aux codes du bâtiment
Risques d’électrocution dus à un câblage défectueux
Risques pour la santé associés à la moisissure
Risques d’incendie
Risques propres aux agents chimiques, aux pesticides ou aux
résidus
Maisons devenues temporairement impropres à l’habitation
Effets nuisibles sur le mieux-être du quartier.
Source: Consumer Advocacy & Support for Homeowners Society
Site web: http://www.cashsociety.net/default.aspx
Questions juridiques
À l’heure actuelle, la possession de cannabis pour des fins
récréatives est illégale. Statistique Canada a signalé que les
infractions mettant en cause le cannabis, qui représentent environ
60% de l’ensemble des infractions liées à la drogue au Canada,
ont affiché une baisse de 4% en 2006.19 Pendant cette annéelà, environ 74% des infractions mettant en cause le cannabis
concernaient la possession, tandis que le reste des infractions de
ce genre, soit 26%, concernaient le trafic et la culture.20
Les sanctions pour la possession de cannabis sont décrites dans
la Loi réglementant certaines drogues et autres substances. La
première infraction pour la possession de moins de 30 grammes de
marijuana ou de un gramme de haschish peut être passible d’une
amende maximale de 1 000 $ et/ou d’une peine d’emprisonnement
de 6 mois, sans oublier de mentionner l’obtention d’un casier
judiciaire permanent. La possession illégale de plus de 30
grammes de marijuana ou de un gramme de haschish, ou une
deuxième infraction, peut être passible d’une amende maximale de
2 000 $ et/ou d’une peine d’emprisonnement de un an, avec pour
conséquence l’obtention d’un casier judiciaire permanent. Le trafic,
la production, l’importation et l’exportation de cannabis peuvent
être passibles d’une peine d’emprisonnement à vie.21
Risques et autres méfaits
Étant donné que le cannabis entraîne une accélération du rythme
cardiaque, les utilisateurs atteints d’une maladie du cœur ou d’une
tension artérielle élevée ou qui prennent des médicaments pour
la tension artérielle sont davantage à risque. Le fait de mélanger
de la marijuana à de la cocaïne peut se révéler très dangereux
pour le cœur. Vu l’effet potentiellement altérant du cannabis sur
la coordination et la concentration, les utilisateurs qui choisissent
de prendre le volant avec des facultés affaiblies par la drogue
s’exposent au risque et y exposent autrui.4
À l’instar des cas d’usage abusif de drogues légales et illégales, il
existe des répercussions fâcheuses possibles sur les plans juridique,
financier et des relations familiales, sans oublier de mentionner
le risque auquel s’expose le consommateur en se livrant à des
comportements dangereux avec des facultés affaiblies par le cannabis.
Grossesse et lactation
La consommation excessive et chronique de cannabis risque de
réduire la numération des spermatozoïdes chez les hommes et
d’accroître le risque d’infertilité chez les femmes.1
DE L’
afm.mb.ca
Les femmes qui consomment du cannabis pendant la grossesse
ont un risque accru d’accoucher d’un bébé de faible poids. Par
ailleurs, certaines études indiquent que la consommation excessive
de cannabis durant la grossesse peut provoquer chez les bébés
des caractéristiques semblables à l’ensemble des troubles causés
par l’alcoolisation fœtale (ETCAF), entre autres, une augmentation
anormale de l’espace entre les yeux (hypertélorisme).22
Le T.H.C. traverse librement le placenta, d’où le risque de nuire au
fœtus. On a constaté chez les mères qui consomment du cannabis
pendant la grossesse que la drogue risque de ralentir légèrement la
croissance du fœtus. En outre, les bébés nés de mères qui fument de
la marijuana présentent des symptômes bénins de sevrage, y compris
des tremblements et des réactions anormales à la stimulation.2
Des recherches orientées vers le développement des enfants nés de
ces mères révèlent que, entre les âges de un à trois ans, ces enfants
semblent connaître un développement normal. Toutefois, dès l’âge de
quatre ans, ils commencent à présenter des retards de développement.2
On sait que le T.H.C. peut s’infiltrer dans le lait maternel et que
le lait produit par les consommatrices excessives de cannabis
contient de plus fortes concentrations de T.H.C. Même si ce
phénomène n’a pas été étudié à fond, on sait déjà que les effets
possibles sur le nourrisson se caractérisent par des difficultés
d’allaitement, une léthargie et une diminution du développement
de la motricité à l’âge de un an, surtout si la mère a consommé du
cannabis peu de temps après la naissance du bébé.23
Sources
1. Street Drugs: A Drug Identification Guide, Publishers Group, LLC, Plymouth,
MN, 2005, p. 69-72. (en anglais seulement)
2. Julien, Robert M. A Primer of Drug Action, New York: Henry Holt and Company,
2001, p. 202-220. (en anglais seulement)
3. Co-occurring Disorders Initiative Resource Package, “Clinical knowledge:
alcohol and other drugs,” Clinical Training Guideline #3 Appendices, p. 4-5. (en
anglais seulement)
4. Kuhn, Cynthia, Swartzwelder, Scott & Wilson, Wilkie. Buzzed – The Straight
Facts About the Most Used and Abused Drugs from Alcohol to Ecstasy, Duke
University Medical Centre, 2003, p. 134-161. (en anglais seulement)
5. Site Web de Santé Canada Website: http://www.hc-sc.gc.ca/dhp-mps/
marihuana/law-loi/index-fra.php (consulté le 19 décembre 2013)
6. Renseignements destinés aux professionnels de la santé: Le cannabis
(marijuana, marihuana) et les cannabinoïdes – Plant séchée aux fins
d’administration par ingestion ou par d’autres moyens: Agent psychoactif , Santé
Canada, 2003. Accessible sur le site Web: http://www.hc-sc.gc.ca/dhp-mps/
marihuana/med/infoprof-fra.php (consulté le 19 décembre 2013)
7. Document d’orientation – Demande de licence en vue de devenir un
producteur autorisé en vertu du Règlement sur la marihuana à des fins
médicales, Santé Canada, 2013. Accessible sur le site Web: http://www.hc-sc.
gc.ca/dhp-mps/marihuana/info/guide-fra.php (consulté le 19 décembre 2013)
8. Rapport mondial sur les drogues 2008, Office des Nations Unies contre la
drogue et le crime, p. 276.
9. Friesen, K., Lemaire, J. & Patton, D. Alcohol and other Drugs: Students in
Manitoba 2007, Fondation manitobaine de lutte contre les dépendances,
novembre 2008, p. 8. (en anglais seulement)
10. Enquête de surveillance canadienne de la consommation d’alcool et de
drogues: Sommaire des résultats pour 2009, Santé Canada, 2009. Accessible
sur le site Web: http://www.hc-sc.gc.ca/hc-ps/drugs-drogues/stat/_2009/
summary-sommaire-fra.php
11. Doweiko, Harold E. Concepts of Chemical Dependency – 5th Edition, Wadsworth
Group, Pacific Grove, California, 2002, p. 151-161. (en anglais seulement)
Consommation de drogues et santé mentale
JJ
JJ
JJ
Les problèmes de santé mentale et de consommation de
drogues peuvent souvent se produire simultanément. Voilà ce
que l’on appelle couramment un trouble concomitant.
La consommation de drogues peut augmenter le risque de
problèmes de santé mentale.
Les personnes atteintes de problèmes de santé mentale présentent
un risque élevé de développer des problèmes de toxicomanie:
–– Parfois, elles consomment de l’alcool et d’autres drogues comme
moyen d’atténuer les symptômes de leurs troubles mentaux.
–– Chez la majorité des personnes, la consommation d’alcool
et d’autres drogues n’a pour effet que de camoufler les
symptômes et risque même de les aggraver.
N’oubliez pas: Les effets de la consommation d’une drogue
quelconque peuvent varier d’une personne à une autre. Voici
quelques-uns des nombreux facteurs qui peuvent altérer
l’expérience: la quantité et la concentration de la drogue
consommée; le contexte dans lequel elle est consommée; l’humeur
de la personne et ses attentes avant de consommer la drogue; le
sexe de la personne; son état de santé général; ses expériences
antérieures avec la drogue en question; et si la drogue est utilisée
seule ou si elle est combinée avec d’autres. Il peut être dangereux
de consommer de l’alcool et d’autres drogues en même temps.
12. Les drogues – Faits et méfaits. Santé Canada, 2000, p. 40-41.
13. Brands, Bruna, Sproule, Beth & Marshman, Joan. Drugs & Drug Abuse,
Addiction Research Foundation, Toronto, 1998, p. 232. (en anglais seulement)
14. Marijuana Use May be Harmful to Mental Health, The Harvard Medical School
Family Health Guide, 2006. Accessible sur le site Web: www.health.harvard.edu/
fhg/updates/update0503c.shtml (en anglais seulement)
15. Site Web du Centre de toxicomanie et de santé mentale, 2008: http://www.
camh.ca/fr/hospital/health_information/a_z_mental_health_and_addiction_
information/marijuana/Pages/cannabis_dyk.aspx
16. Zickefoose, Sherri & Young, Kathryn. Marijuana Grow Operations, Calgary
Herald and CanWest News Service, comme décrit sur le site Web: www.
calgarymike.com/grow-ops.html (2006). (en anglais seulement)
17. Site Web de la Consumer Advocacy & Support for Homeowners Society:
http://www.consumerprotectionbc.ca/consumers-alias/help-for-how-can-wehelp/226-condominiumsstrata-councils/929-consumer-advocacy-a-support-forhomeowners-society (consulté le 19 décembre 2013) (en anglais seulement)
18. Marijuana Grow-op Industry Hits Manitoba in Big Way, CBC News Bulletin de
nouvelles présenté au réseau anglais CBC, le mercredi 19 novembre 2008, 10 h
52 h HC (en anglais seulement)
19. Site Web de Statistique Canada: http://www.statcan.gc.ca/pub/85-002x/2007005/4112734-fra.htm
20. Statistique Canada – Catalogue no 85-002, Vol. 27, no. 5.
21. Loi réglementant certaines drogues et autres substances, 1996, c.19,
Site Web du ministère de la Justice Canada: http://laws-lois.justice.gc.ca/fra/
lois/C-38.8/page-1.html (consulté le 19 décembre 2013)
22. Porath-Waller, Amy J. Clearing the Smoke on Cannabis: Maternal Cannabis
Use During Pregnancy, Centre canadien de lutte contre les toxicomanies (CCLT),
Ottawa, 2009, p. 3. Accessible sur le site Web: www.ccsa.ca/2009%20CCSA%20
Documents/ccsa0117832009_e.pdf (en anglais seulement)
23. Centre de toxicomanie et de santé mentale (CTSM). Exposure to Psychotropic
Medications and Other Substances During Pregnancy and Lactation: A Handbook
for Health Care Providers – Cannabis, (en anglais seulement)
2007. Accessible sur le site Web: http://www.camh.net/Publications/Resources_for_
Professionals/Pregnancy_Lactation/per_cannabis.html#feeding (en anglais seulement)
La Fondation manitobaine de lutte contre les dépendances (ci-après appelée « la Fondation ») propose une vaste gamme de services de prévention et de traitement
pour les problèmes liés à la pratique du jeu et à la consommation d’alcool et d’autres drogues. Conçus pour répondre aux besoins de tous les Manitobains et de toutes les
Manitobaines, ces programmes se penchent également sur la réduction des méfaits et l’abstinence.
Pour obtenir plus de renseignements, communiquez avec le bureau de la Fondation de votre région ou consultez son site Web à l’adresse: afm.mb.ca.
Clause de non-responsabilité de la Fondation: ces renseignements n’ont pas pour but de remplacer les conseils d’un professionnel. Tous les efforts nécessaires ont été
déployés afin d’assurer l’exactitude des renseignements présentés au moment de leur publication.
DE L’
La Fondation autorise la reproduction de ce document. Si vous désirez commander
plusieurs exemplaires de ce document ou d’autres documents tirés de la série
« L’essentiel », veuillez communiquer avec la bibliothèque de la Fondation par
téléphone au 204-944-6233 ou par courriel à [email protected].
afm.mb.ca

Documents pareils

Le cannabis en question(s) - Stop

Le cannabis en question(s) - Stop Les effets immédiats peuvent impliquer des risques corporels et psychiques: Les «bad trips» (mauvais voyages) peuvent avoir des conséquences psychiques très lourdes, même si elles disparaissent en ...

Plus en détail