Master Recherche et Professionnalisant - UFR Arts

Transcription

Master Recherche et Professionnalisant - UFR Arts
Philosophie et critiques
contemporaines de la culture
Master Recherche et Professionnalisant
ARTS & SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES
de l’Université de Paris VIII
Sous la responsabilité de
Bertrand OGILVIE
.
2015-2016
UNIVERSITE DE PARIS 8 VINCENNES A SAINT-DENIS
UFR ARTS, PHILOSOPHIE ET ESTHÉTIQUE
DEPARTEMENT DE PHILOSOPHIE
2, rue de la Liberté 93526 F–Saint-Denis cedex 02 - tél (33) 1 49 40 66 13 - fax (33) 1 48 21 04 46
Courrier électronique : [email protected] - Site internet : www.artweb.univ-paris8.fr
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Sommaire
Organisation du département ……………………………………………………………………………5
Histoire et Orientation philosophique de la mention de Master…………………………………….…6
Inscriptions……………………………………………………………………………...............................9
Organisation de la mention de Master
Équipe de formation………………………………………………………………….....................12
Pilotage du master ………………………………………………………………………………...12
Soutiens individualisés et bourses d’études ...…………………………………………..................13
Cursus de la mention de Master
Parcours de la mention de Master …………………………………………………………………14
Cursus du Parcours ‘Philosophie et critiques contemporaines des arts et de la culture’…………..15
Cursus du Parcours ‘Philosophie et connaissance des mondes sociaux, juridiques et politiques’...16
Cursus du Parcours ‘Arts, Littératures, Philosophie dans l’Espace Caraïbe’……………………...17
Contrôle et validation des connaissances……………………………………………………….....19
Délivrance du diplôme de master……………………………………………………….................19
Cursus en codiplomation ou en double diplomation de la mention de Master
Mention « MA Contemporary European Philosophy » (Kingston de Londres)…………………..20
Parcours d’études binationales de l’Université Franco-Allemande en partenariat international avec
le Master « Praxisorientierte Kulturphilosophie » de l’Université de Stuttgart…………………..22
Mention de Master délivrée en partenariat international avec l’Université en Sciences Humaines de
Russie de Moscou avec le soutien du Collège Universitaire Français de Moscou………………..25
Mention de Master délivrée en partenariat international avec l’Université de l’Amitié entre les
peuples de la Fédération de Russie ………………………………………………………………..26
Mention de Master délivrée en partenariat international avec l’Université UNIVALLE de Cali…27
Mutualisations d’enseignements et autres coopérations nationales et internationales……………...29
Description détaillée du cursus de la motion de Master (année 2015-2016)
Tableau récapitulatif des cursus de Master ………………………………………………………..31
Parcours Philosophie et critiques contemporaines des arts et de la culture………………………..32
Parcours Philosophie et connaissance des mondes sociaux, juridiques et politiques……………...37
Descriptifs des cours……………………………………………………………………………………..39
Stages……………………………………………………………………………………………………...74
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Organisation du département de philosophie
Directeur du département : Patrice VERMEREN
Responsables du 1er cycle (Licence) : Bruno CANY (ASSISTE DE MATHIEU RENAULT)
Responsables du 2e cycle (Master) : Bertrand OGILVIE
Responsable du 3e cycle (Doctorat) : Fabienne BRUGÈRE et Bertrand OGILVIE
Responsable des stages des 1er et 2e cycles : Bruno CANY
Responsable des orientations du 1er cycle : Bruno CANY
Responsable des équivalences du 1er et du 2e cycle : Jean-Pierre MARCOS
Responsable des mobilités internationales du 1er et du 2e cycles : Frédéric RAMBEAU
Responsables du Laboratoire d’études et de recherches sur les logiques contemporaines de la philosophie
(LLCP) : Fabienne BRUGÈRE et Bertrand OGILVIE
Enseignants-chercheurs et Enseignants du département : E. ALLIEZ - A. BIRNBAUM – F. BRUGERE
– B. CANY – P. CASSOU-NOGUES – H. CAYGILL (Chaire internationale) – S. DOUAILLER – N.
GRANGÉ – P. HALLWARD (Chaire internationale) – J. HÄRNSTEN – A. JACQUARD – M.
KAKOGIANNI – M. KULLASHI – M. LAZZARATO – E. LECERF – C. LOUIS – J.-P. MARCOS – D.
MOREAU – G. NAVET (Professeur émérite) – B. OGILVIE – M. PINGEOT – J. POULAIN (Professeur
émérite) – PLINIO W. PRADO Jr. – F. RAMBEAU – C. RAMOND – M. RENAULT – R. SCHERER
(Professeur émérite) – SCHMEZER Gerhard – A. SOULEZ (Professeur émérite) – J. STETTER – P.
VAUDAY (Professeur émérite) – P. VERMEREN.
Coordonnateurs des échanges internationaux :
 Échanges européens ERASMUS : Frédéric RAMBEAU
 Co-diplomation avec la mention de MA « Contemporary European Philosophy », en partenariat
international avec Kingston University (Londres, RU) : Eric ALLIEZ et Antonia BIRNBAUM
 Double-diplomation avec la mention de Master « Praxisorientierte Kulturphilosophie »,
Université Franco-Allemande, en partenariat international avec l’Université de Stuttgart (RFA) :
Stéphane DOUAILLER
 Double-diplomation avec la mention de Master « La philosophie et le dialogue des cultures »,
en partenariat international avec l’Université de l’Amitié entre les peuples de la Fédération de
Russie (Moscou) : Fabienne BRUGÈRE.
 Co-responsabilité du cursus d’ « Études francophones du Centre Universitaire Français de
Moscou et de Saint-Petersbourg : filière philosophie », en partenariat international avec
l’Université d’État de Moscou-Lomonossov : Patrick VAUDAY.
 Séminaires de Master délocalisés à l’Université pédagogique de Maputo (Mozambique) : Didier
MOREAU
Sites Internet :
http://www.artweb.univ-paris8.fr
http://www.llcp.univ-paris8.fr
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Histoire et Orientation philosophique de la mention de Master « Philosophie »
de l’Université Paris 8 Vincennes à Saint-Denis
Le Département de philosophie est habilité à délivrer au sein des domaines « Art » et
« Lettres, Sciences humaines, Sciences sociales » de l’Université de Paris 8 une mention de master
« Philosophie » dont les trois parcours : Philosophie et critiques contemporaines de la culture,
Philosophie et connaissance des mondes juridiques, sociaux et politiques, Arts, littératures, philosophie
dans l’espace Caraïbe reflètent l’esprit des recherches qui se poursuivent en son sein depuis sa fondation
à l’initiative de Michel Foucault et de François Châtelet et qu’ont illustré par leurs écrits Gilles Deleuze,
Jean Borreil, Jean-François Lyotard, René Schérer, Jacques Rancière, Alain Badiou, Daniel Bensaïd.
L’originalité de ces recherches tient avant tout à l’attention que les enseignants chercheurs du
département portent à accueillir, sous l’effet de délimitations retracées du philosophique et de son dehors,
l’émergence d’objets, de formes et de lieux souvent inédits de l’investigation philosophique. La
philosophie n’est pas condamnée à demeurer au sein de relations héritées avec des questions, des
territoires ou des méthodes qui lui auraient été reconnus comme siens. Elle a comme institution et comme
activité une vocation égale à conserver la mémoire des lieux et des temps où elle a forgé son âme critique
en même temps que sa puissance auto-fondatrice, et à nourrir la conscience que son origine se situe tout
autant dans la non-philosophie, dans les pensées qui se profilent à l’horizon des sciences, des arts, de la
politique. Menant sur ce chemin double devant les risques premiers du jugement et devant les écarts
subjectifs des aventures de pensée, elle contraint aussi bien à conférer le trait du natal à des ailleurs
géographiques, historiques, disciplinaires, et à entraîner dans des limites dépaysantes les doctrines et les
textes les plus familiers.
Investissant cette relation à la fois pure et impure de la philosophie à elle-même comme chance de
transformations et de déplacements du travail de la pensée, les enseignements et les recherches du
département font insister un geste aujourd’hui repris dans un nombre croissant d’universités et de pays, et
pris en compte par eux à côté des perspectives bien identifiées de l’histoire de la philosophie ainsi que des
courants phénoménologique, herméneutique, analytique. Opposant à l’injonction ordinaire des univers
culturels demandant à la pensée de « se faire monde » une résistance plus forte que n’ambitionnent
généralement de le faire les philosophies pragmatiques attachées à réduire les figures d’hétérogénéité au
sein des structures logico-mathématiques du langage et de l’action ou les philosophies herméneutiques se
vouant à les maîtriser dans des logiques et éthiques du consensus, ils s’obligent à explorer
systématiquement les ressources critiques de la philosophie contemporaine et des pratiques humaines et
sociales capables de retenir les aventures réelles du présent de s’identifier spontanément aux partages
préformés des vies et des pensées, aux existences organisées sous l’État selon le réseau donné des liens
économiques et juridiques, aux représentations artificieuses et rassurantes de la modernité.
Soutenue par le Laboratoire d’études et de recherches sur les logiques contemporaines de la
philosophie et rattachée à l’École Doctorale Pratiques et théories du sens ainsi qu’à l’UFR Arts,
philosophie, esthétique, cette mention de Master Recherche et Professionnalisant permet l’insertion des
études et recherches thématiques qu’elle favorise au sein des perspectives définies pour le Doctorat de
philosophie ainsi que dans celles développées notamment par les formations de psychanalyse, études
féminines, langues et littératures, arts et esthétique, histoire, science politique, sciences de l’éducation
dans le cadre d’équipes de recherches voisines de deux écoles doctorales : « Pratiques et théories du
sens », « Arts ».
Les études proposées dessinent un cursus combinant :
- Une formation à la créativité conceptuelle de la philosophie contemporaine.
- Une étude approfondie des problématiques historiques et théoriques qui confèrent aux
déplacements expérimentés par la philosophie contemporaine leur sens et leur efficacité.
- Une introduction aux dynamiques qui agissent au présent, avec le soutien de la philosophie, dans
les transformations et pensées des sciences, de la politique et des arts.
Elles ont pour objectifs scientifiques de mobiliser dans la connaissance de son environnement
international la constellation scientifique apparue dans une figure de la philosophie française
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contemporaine à la frontière de la tradition historique de la philosophie et des nouveaux territoires de
pensée institués par les sciences humaines et sociales ainsi que par la création en arts pour :
- Produire des intelligibilités nouvelles au sujet des objets étudiés par l’investigation
contemporaine sous les noms de science, de politique, de social, d’esthétique (objectif théorique).
- Contribuer à l’analyse des formes de description, conceptualisation et écriture qui accompagnent
la constitution sous ces noms d’objets d’études et de systématisations scientifiques (objectif
épistémologique).
- Tirer les conséquences de la découverte des performatifs de la parole pour les faire échapper à la
neutralisation qu’en opèrent les philosophies des speach acts, les rendre à leur puissance réflexive et
critique dans les champs de l’existence humaine, des sciences et des institutions de la culture. Agir au sein
des transformations de la philosophie et des circulations entre discours savants et compétences ordinaires
qui se produisent au contact des sciences, des expériences sociales et politiques, des arts contemporains
(objectif pratique et professionnalisant).
Elles ont pour objectifs pédagogiques de proposer :
- Un cursus d’études en philosophie développant fortement l’orientation contemporaine de la
philosophie, l’épistémologie et la critique réflexives des sciences humaines et sociales, l’interculturalité,
l’ouverture sur la créativité au sein des champs du social, du politique, de l’esthétique, et offrant une
orientation vers la recherche aux étudiants titulaires de la licence de philosophie de l’Université de Paris 8
ou d’autres universités.
- Une base méthodologique et théorique forte permettant à des étudiants venus d’autres cursus que
celui de la philosophie, ainsi qu’à des étudiants engagés dans la vie professionnelle et ayant parfois acquis
des compétences élevées dans le domaine des sciences et des techniques, du monde social ou des arts, de
s’engager dans des recherches novatrices sur les objets qu’ils souhaitent approfondir en s’aidant de la
conceptualité philosophique.
- Un pôle d’attraction pour les étudiants européens et internationaux qui souhaitent renforcer leur
connaissance de la philosophie française contemporaine, mener des recherches à son sujet ou selon ses
orientations, rejoindre des équipes de recherches travaillant selon cette perspective.
Elles ont pour objectifs professionnels d’offrir :
- Un cursus attentif aux conditions d’études d’étudiants salariés ou voués à des emplois précaires,
notamment dans le Nord-Est parisien, et autorisant l’organisation de parcours individualisés menant un
nombre significatif d’entre eux vers l’obtention de crédits européens et le succès à des concours, ainsi que
l’intégration dans les milieux de l’édition, de la presse, de la mode, de l’action sociale, artistique ou
culturelle.
- Une poursuite d’études pour les professeurs de philosophie de lycées ou de classes préparatoires
de la région parisienne ainsi que pour les personnels d’organismes internationaux du monde de la culture
et de la politique souhaitant concrétiser à l’occasion d’une recherche et dans le cadre d’un cursus
diplômant un niveau de formation déjà élevé susceptible de favoriser leur carrière.
- Un parcours menant vers le doctorat, ayant pour vocation de former de jeunes chercheurs dans
des domaines de recherches innovants et de favoriser leur insertion dans des carrières universitaires, et de
valoriser les collaborations internationales du département de philosophie de l’Université de Paris 8 en
certifiant et nouant des liens d’avenir avec les élites universitaires de pays étrangers.
La mention de master Philosophie s’inscrit dans deux domaines de formation et de
compétence de l’université de Paris 8 : « Arts » et « Sciences humaines et sociales ». Cette double
inscription répond à la fois à une exigence et à une demande.
L’exigence est celle du principe, heuristique et pédagogique, d’inter- et de trans-disciplinarité
qui commande cette formation. En faisant notamment communiquer la culture artistique et la culture
scientifique – que traverse, transversalement, le concept moderne de réflexion critique – la présente
formation entend se situer résolument au cœur des mutations en cours (technologiques, scientifiques,
sociales, politiques, culturelles), qui affectent en particulier les champs des savoirs et les limites
disciplinaires habituellement admises, et appellent des recherches ouvertes et plurielles, à la hauteur de la
nouvelle complexité, aptes à y identifier les vrais enjeux.
La demande est celle qui s’adresse au département de philosophie de l’Université Paris 8 de la
part du public d’étudiants, dont la formation appartient aussi bien à l’horizon artistique (plasticiens,
architectes, cinéastes, designers) qu’à l’horizon scientifique (ingénieurs, sociologues, psychologues,
historiens). Bon nombre d’entre eux exercent déjà dans la vie active des professions artistiques ou
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scientifiques, et cette formation de niveau master est pour eux l’occasion de mener une recherche (et
d’acquérir ou de consolider une attitude de recherche) dépassant leurs connaissances fragmentées ou
spécialisées (notamment par le dialogue interdisciplinaire) et susceptible de rejaillir sur l’exercice de leurs
métiers, la compréhension de leurs fins et l’élaboration de leur devenir.
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INSCRIPTIONS

RESPONSABLES
Responsable pédagogique
Bertrand OGILVIE : [email protected]
Responsable des équivalences
Jean-Pierre MARCOS : [email protected]
Responsable administratif
UFR Arts, Philosophie, Esthétique (UFR1)
Secrétariat administratif :
Driss BELLAHCENE - [email protected]
Secrétariat du département de philosophie : Bâtiment A, salle A 030
Téléphone : 01 49 40 66 13 – Fax : 01 48 21 04 46
Adresse électronique : [email protected]

DÉMARCHES D’INSCRIPTION
L’inscription dans le Parcours « Arts, Littératures, Philosophie dans l’Espace Caraïbe » suit une
procédure spécifique décrite plus loin
Inscription administrative
Les inscriptions et réinscriptions administratives s’effectuent en ligne (http://www.univ-paris8.fr) à partir
de la mi-juillet. Il est conseillé de s’inscrire en ligne pour faciliter les démarches et réduire les délais
d’attente aux guichets de l’Université. Pour tous renseignements s’adresser au secrétariat du département
de philosophie (A 030), puis :
MASTER 1 Bureau du deuxième cycle, salle G 115.
MASTER 2 Bureau du troisième cycle Salle G 116.
Inscription pédagogique
Les inscriptions pédagogiques dans le cursus de M1 et de M2 s’effectuent en ligne. Il est conseillé de
prendre contact avec le secrétariat de philosophie (bureau A 030).

CONDITIONS D’INSCRIPTION
Les dossiers d’admission des étudiants arrivants souhaitant s’inscrire en première ou en deuxième année
de Master sont vérifiés par la Commission des équivalences composée du responsable de la mention et/ou
de ceux de ses parcours spécialisés.
Master 1
Pour être admis à présenter une demande d’inscription, les candidats doivent remplir l’une des conditions
suivantes : être titulaire d’une licence de philosophie (régime DEUG – licence) ou d’un diplôme
équivalent ; être titulaire d’une licence (régime DEUG - Licence) ou d’un niveau d’études équivalent
offrant les bases pour une réorientation dans un cursus de philosophie ; être titulaire d’une licence de
philosophie ou d’un parcours en licence comportant une mineure de philosophie (régime Licence –
Master – Doctorat) ; avoir suivi après le baccalauréat ou après un diplôme équivalent un cursus de 180
ECTS dont 45 ECTS d’enseignements assimilables aux enseignements fondamentaux du parcours de
formation de la licence de philosophie de l’Université de Paris 8, ainsi que 10 ECTS assimilables à ceux
de méthodologie écrite.
L’autorisation d’inscription en première année de Master est prononcée par le Président d’Université sur
proposition du responsable de la mention de Master après étude du dossier du candidat par la Commission
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des équivalences de la mention de Master, et après visa du Directeur de l’UFR « Arts, philosophie,
esthétique » de l’Université de Paris 8.
Master 2
La deuxième année de Master est ouverte aux étudiants remplissant l’une des conditions suivantes : ayant
obtenu le passage de première en deuxième année de la mention de Master “Philosophie” ; justifiant d’un
cursus d’études supérieures équivalent à 240 ECTS dont 15 ECTS d’enseignements assimilables aux
enseignements de tronc commun de la mention de Master ; titulaires d’une maîtrise (régime DEUG –
Licence – Maîtrise) ou d’un diplôme équivalent offrant les bases d’une poursuite d’études en
philosophie ; justifiant de travaux et de titres d’un niveau reconnu équivalent par la Commission des
équivalences.
Le passage de la première à la deuxième année de Master est prononcé à l’issue de l’examen de fin de
première année par le Jury de Master composé de l’enseignant tuteur de l’étudiant, du responsable de la
mention de Master et le cas échéant des responsables des parcours.
L’admission directe en deuxième année de Master est prononcée par le Président d’Université sur
proposition du responsable de la mention de Master après étude du dossier par la Commission des
équivalences de la mention de Master, analyse du projet de recherche, entretien avec le candidat et
consultation de l’équipe de formation. Elle est visée par le Directeur de l’UFR Arts, philosophie,
esthétique de l’Université de Paris 8.
 FORMALITÉS D’INSCRIPTION :
Les étudiants ayant obtenu les 180 crédits européens du cursus de licence de philosophie de l’Université
de Paris 8 sont admis de droit en première année de Master.
Les étudiants de première année ayant obtenu leur passage en deuxième année du Master ont également
accès de droit à cette deuxième année.
Les étudiants ayant effectué leurs études dans d’autres universités françaises et désirant s’inscrire en
première ou en deuxième année du Master « Philosophie » doivent engager les démarches décrites sur le
site Internet de l’Université. Ces étudiants, ainsi que les étudiants ayant effectué leurs études dans des
universités ou institutions étrangères, doivent constituer en outre un dossier d’inscription comprenant :
Master 1 :
Une lettre de motivation
Un Curriculum vitae
Une photocopie de baccalauréat ou d’un diplôme équivalent
Une photocopie du dernier diplôme obtenu
Une traduction en langue française des diplômes présentés par un traducteur assermenté (étudiants
étrangers)
Un formulaire spécial de demande d’équivalence de leurs diplômes (étudiants issus d’autres cursus et
étudiants étrangers)
Le dossier est examiné en concertation avec l’équipe de formation du Master par le responsable de la
mention, qui statue sur la demande d’inscription. L’étudiant est informé de la décision. Si sa demande a
été retenue, il se présente pour inscription au bureau du deuxième cycle, muni d’une autorisation
d’inscription ainsi que des pièces administratives de son dossier. Il reçoit, s’il est étranger, un certificat
administratif lui permettant d’effectuer les démarches nécessaires à l’obtention de son visa pour études.
Master 2
Une lettre de motivation
Un Curriculum vitae
Un projet de mémoire de 4 à 6 pages imprimées avec bibliographie
Une photocopie de baccalauréat ou d’un diplôme équivalent
Une photocopie du dernier diplôme obtenu
Une traduction en langue française des diplômes présentés par un traducteur assermenté (étudiants
étrangers).
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Un formulaire spécial de demande d’équivalence de leurs diplômes (étudiants issus d’autres cursus et
étudiants étrangers)
Le dossier est examiné en concertation avec l’équipe de formation du Master par le responsable de la
mention, qui statue sur la demande d’inscription. L’étudiant est informé de la décision. Si sa demande a
été retenue, il se présente pour inscription au bureau du troisième cycle, muni d’un formulaire
d’admission visé par un enseignant chercheur acceptant de diriger sa recherche, ainsi que des pièces
administratives de son dossier. Il reçoit préalablement, s’il est étranger, un certificat administratif lui
permettant d’effectuer les démarches nécessaires à l’obtention de son visa pour études.
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ÉQUIPE DE FORMATION
La formation est assurée par les enseignants chercheurs du département de philosophie de
l’Université de Paris 8 et par des enseignants chercheurs d’autres centres universitaires liés à la formation
de Master par des accords ou des conventions.
Le suivi des parcours individuels des étudiants, des stages et de la rédaction du mémoire de master
est assuré par une équipe d’enseignants chercheurs exerçant à leur égard des fonctions d’enseignants
tuteurs et de directeurs de mémoire.
L’initiation à la recherche est assurée dans le cadre des séminaires, activités, collaborations avec
l’école doctorale « Pratiques et théories du sens », collaborations nationales et internationales, proposés
par le Laboratoire d’études et de recherches sur les logiques contemporaines de la philosophie
(LLCP – EA 4008). Coordonné par F. BRUGÈRE et B. OGILVIE, le laboratoire LLCP regroupe
actuellement trois équipes de recherche (Page Internet : http://llcp.univ-paris8.fr)
L’équipe des enseignants-chercheurs directeurs de mémoires est composée de : E. ALLIEZ - A.
BIRNBAUM – F. BRUGÈRE – B. CANY – P. CASSOU-NOGUES – H. CAYGILL – S. DOUAILLER
– P. HALLWARD — N. GRANGÉ – M. KULLASHI – M. LAZZARATO – E. LECERF – J.-P.
MARCOS – D. MOREAU – B. OGILVIE – P. OSBORNE – PLINIO W. PRADO Jr. – F. RAMBEAU –
C. RAMOND – M. RENAULT – S. SANDFORD – P. VERMEREN.
PILOTAGE DE LA FORMATION DE MASTER
Placée sous la responsabilité de Bertrand OGILVIE ([email protected]) la formation
de Master est mise en œuvre dans le cadre d’un Conseil de Master et d’un Conseil de perfectionnement.
Le Conseil de Master est composé de l’enseignant-chercheur responsable du Master, du président
de la Commission des équivalences de 2° cycle, des enseignants-chercheurs chargés du suivi et de la
coordination des parcours, de l’enseignant-chercheur responsable des stages, des enseignants-chercheurs
chargés du suivi des codiplomations et partenariats internationaux, du directeur du département et du
directeur du Laboratoire de recherche. Le conseil se réunit régulièrement pour veiller au bon
fonctionnement de la formation de Master et repérer les éventuels dysfonctionnements. Il lui revient
notamment de définir l’offre annuelle de cours et de s’assurer que dès la fin du premier mois du premier
semestre chaque étudiant soit doté d’un tuteur. Il est présidé par l’enseignant-chercheur responsable du
Master.
Le Conseil de Perfectionnement est composé au sein de l’UFR Arts, Philosophie, Esthétique. Il
est chargé de prendre connaissance des évaluations dont la mention de Master, les spécialités et les
enseignements font l’objet. Il analyse le taux d’échec et de réussite des étudiants, tire le bilan de
l’encadrement recherche, professionnalisant et international de la formation, débat des améliorations qui
peuvent être apportées. Il débat et émet un avis au sujet des modifications qu’il souhaite introduire et
transmettre aux Conseils pour approbation. Il se réunit au minimum à la fin de chaque semestre pour
effectuer un bilan, mais aussi chaque fois qu’une demande motivée en est faite, qu’elle vienne des
étudiants ou des enseignants. Il reçoit les requêtes et plaintes individuelles des étudiants. Le compte-rendu
de ses séances est rendu public.
Des évaluations des enseignements et des activités de formation sont effectuées dans le cadre
général de l’Université sous forme de questionnaires en ligne à destination des étudiants, et au sein de
chaque cours sous forme d’auto-évaluations mises en œuvre par les enseignants et les étudiants à la fin de
chaque semestre. Ces auto-évaluations sont préparées par des échanges organisés au sein des cours lors de
chaque interruption de cours pour congés ou circonstances exceptionnelles, ainsi qu’au moment de la
définition des procédures de validation.
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SOUTIENS INDIVIDUALISÉS ET BOURSES D’ÉTUDES
L’Université Paris 8 met à disposition des étudiants un Service de la vie étudiante qui propose
un accompagnement dans les domaines de la santé et de la prévention (infirmerie, médecine préventive,
sécurité sociale et mutuelles, écoute et urgences), des démarches administratives des étudiants, de l’action
sociale (logement, service social, fonds national d’aide d’urgence, bourses et aides financières), de
l’orientation et de l’insertion professionnelles, des activités culturelles et associatives des étudiants.
Maison de l’étudiant
Site Internet : http://www.univ-paris8.fr/Service-de-la-vie-etudiante
En dehors des informations données par le service des bourses et de la vie étudiante (Maison de
l’étudiant), des informations relatives à l’attribution de bourses et aides financières se trouvent sur :
Le site Internet de Paris 8 : bourses sur critères sociaux ; aide au mérite ; aide pour les étudiants se
destinant aux métiers de l’enseignement ; exonération et remboursement des frais d’inscription pour les
étudiants non boursiers ; aide ou bourse de mobilité internationale des programmes ERASMUS,
CREPUQ, MICEFA ; aide ou bourse de mobilité internationale des programmes bilatéraux ; aide
financière pour la formation continue.
D’autres aides ou bourses sont signalées sur le site du CNOUS (http://www.cnous.fr), le site de
l’UNESCO (http://portal.unesco.org), le site de l’AUF (http://www.auf.org).
Des bourses de mobilité sont proposées dans le cadre des doubles diplomations qui associent la
mention de Master « Philosophie » aux cursus de Master : Philosophie de la culture et de la praxis
culturelle, Université Franco-Allemande, en partenariat avec le département de philosophie de
l’Université de Stuttgart ; MA Contemporary European Philosophy avec le Center for research on
modern european philosophy de l’Université Kingston (Londres). Se renseigner auprès du coordonnateur
de chaque double diplomation (voir supra Organisation du département) et du Service des relations et de
la mobilité internationales : http://www.univ-paris8.fr/-INTERNATIONAL-
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CURSUS DE FORMATION
 PARCOURS DE FORMATION
Le cursus de formation comprend trois parcours. Les étudiants s’inscrivent dans l’un d’entre eux au
moment de leur inscription dans le cursus de Master. Les réorientations vers un autre parcours sont
possibles au moment du passage de M1 en M2 avec l’accord de l’enseignant-tuteur et avec celui des
membres du jury de fin de M1.
DOMAINE ARTS :
PARCOURS « Philosophie et critiques contemporaines des arts et de la culture »
DOMAINE LETTRES SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES :
PARCOURS « Philosophie et connaissance des mondes sociaux, juridiques et politiques »
FORMATION DÉLOCALISÉE À L’ENS D’HAÏTI :
PARCOURTS « Arts, littératures, philosophie dans l’espace Caraïbe »
 CYCLE DES ÉTUDES
Associant une équipe d’enseignants chercheurs et les équipes de recherche du Laboratoire d’études
et de recherches sur les logiques contemporaines de la philosophie (LLCP), le cycle des études de Master
prépare au diplôme valant mention de master «Philosophie » de l’Université Paris 8. Il comporte quatre
semestres organisés sur deux années universitaires correspondant à la première et à la deuxième année de
master (M1 – M2). Des prolongations d’études, accordées en particulier aux étudiants exerçant une
activité professionnelle, permettent de préparer chaque année de master sur une durée de trois ans.
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CURSUS DU PARCOURS D’ÉTUDES : « PHILOSOPHIE ET CRITIQUES CONTEMPORAINES
DES ARTS ET DE LA CULTURE »
 Master 1 L’acquisition des crédits européens (ECTS) de la première année de master requiert
de suivre régulièrement les enseignements théoriques et méthodologiques qui sont proposés dans
le cadre de la formation. Il n’y a pas de dispense d’assiduité. Le cursus de l’étudiant est fixé au
début de chaque semestre avec l’enseignant chercheur tuteur sur la base du programme proposé
et des compléments que celui-ci juge utiles à son travail. Le cursus comprend :
→ Huit cours à répartir sur l’année qui se distribuent de la manière suivante :
* 5 cours d’enseignements fondamentaux de tronc commun à choisir au sein de l’offre de cours des
U.E. « Philosophie générale, anthropologie et politique » et « Philosophie contemporaine, logique
sociale et figures du sensible » (34 ECTS)
* 3 cours de formation aux outils et méthodologies de la recherche à choisir au sein de l’offre de cours
des U.E. « Formation aux outils méthodologiques en philosophie » et « Méthodologie de la recherche
en philosophie » (17 ECTS).
→ Un stage ou la réalisation d’un projet sous la responsabilité d’un enseignant tuteur (3 ECTS).
→ Un examen oral de fin de première année du Master (6 ECTS), au cours duquel l’étudiant rend
compte du cursus et des activités qu’il a effectués et validés dans le cadre des deux premiers semestres du
Master, et présente le projet de recherche qu’il souhaite mener à bien au cours des troisième et quatrième
semestres du Master avec le soutien d’un enseignant chercheur directeur de mémoire. L’étudiant passe
devant le jury où siège son tuteur de stage. L’obtention d’un avis favorable est d’autant plus importante
pour le passage en deuxième année que c’est lors de cet oral qu’est décidé quel enseignant sera le
directeur du mémoire.
Les étudiants qui désirent arrêter leur cursus à la fin de M1 et obtenir le diplôme de maîtrise
devront présenter à l’oral le traitement d’une question (état d’un problème, hypothèses, méthodes,
bibliographie) qu’ils auront élaborée avec l’aide de leur tuteur. Le passage en deuxième année de Master
(M2) nécessite l’obtention de 30 ECTS, mais l’étudiant devra obtenir les ECTS manquantes pour obtenir
le diplôme de Master.
 Master 2 L’acquisition des crédits européens (ECTS) de la deuxième année de Master requiert
de rédiger et de soutenir un mémoire de master, ainsi que de suivre régulièrement les
enseignements théoriques et méthodologiques proposés dans le cadre de la formation générale
du Master et dans celui de ses parcours spécialisés. Le cursus de l’étudiant est fixé au début de
chaque semestre avec l’enseignant chercheur directeur de mémoire sur la base des programmes
proposés et des compléments que celui-ci juge utiles à son travail. Le cursus comprend : → Six enseignements de parcours à répartir sur l’année et à choisir dans l’offre de cours des U.E.
« Anthropologie des arts et des institutions », « Logiques du sensible et épistémologies de la culture »,
« Formes et figures du sensible » (42 ECTS)
→
Rédaction et soutenance (18 ECTS) d’un mémoire de Master :
L’obtention de la mention de Master requiert l’élaboration, la rédaction et la soutenance d’un
mémoire de recherche d’environ 80 pages démontrant une capacité à identifier un état des connaissances
dans un domaine de recherche, à problématiser un sujet d’étude définissant une contribution originale à ce
dernier, à sélectionner une méthodologie et des outils d’analyse pertinents, à formuler des hypothèses
heuristiques capables de mener vers des recherches approfondies.
15
CURSUS DU PARCOURS D’ÉTUDES : « PHILOSOPHIE ET CONNAISSANCE DES MONDES
SOCIAUX, JURIDIQUES ET POLITIQUES»
 Master 1 L’acquisition des crédits européens (ECTS) de la première année de master requiert
de suivre régulièrement les enseignements théoriques et méthodologiques qui sont proposés dans
le cadre de la formation. Il n’y a pas de dispense d’assiduité. Le cursus de l’étudiant est fixé au
début de chaque semestre avec l’enseignant chercheur tuteur sur la base du programme proposé
et des compléments que celui-ci juge utiles à son travail. Le cursus comprend :
→ Huit cours à répartir sur l’année qui se distribuent de la manière suivante :
* 5 cours d’enseignements fondamentaux de tronc commun à choisir au sein de l’offre de cours des
U.E. « Philosophie générale, anthropologie et politique » et « Philosophie contemporaine, logique
sociale et figures du sensible » (34 ECTS)
* 3 cours de formation aux outils et méthodologies de la recherche à choisir au sein de l’offre de cours
des U.E. « Formation aux outils méthodologiques en philosophie » et « Méthodologie de la recherche
en philosophie » (17 ECTS).
→ Un stage ou la réalisation d’un projet sous la responsabilité d’un enseignant tuteur (3 ECTS).
→ Un examen oral de fin de première année du Master (6 ECTS), au cours duquel l’étudiant rend
compte du cursus et des activités qu’il a effectués et validés dans le cadre des deux premiers semestres du
Master, et présente le projet de recherche qu’il souhaite mener à bien au cours des troisième et quatrième
semestres du Master avec le soutien d’un enseignant chercheur directeur de mémoire. L’étudiant passe
devant le jury où siège son tuteur de stage. L’obtention d’un avis favorable est d’autant plus importante
pour le passage en deuxième année que c’est lors de cet oral qu’est décidé quel enseignant sera le
directeur du mémoire.
Les étudiants qui désirent arrêter leur cursus à la fin de M1 et obtenir le diplôme de maîtrise
devront présenter à l’oral le traitement d’une question (état d’un problème, hypothèses, méthodes,
bibliographie) qu’ils auront élaborée avec l’aide de leur tuteur. Le passage en deuxième année de Master
(M2) nécessite l’obtention de 30 ECTS, mais l’étudiant devra obtenir les ECTS manquantes pour obtenir
le diplôme de Master.
 Master 2 L’acquisition des crédits européens (ECTS) de la deuxième année de Master requiert
de rédiger et de soutenir un mémoire de master, ainsi que de suivre régulièrement les
enseignements théoriques et méthodologiques proposés dans le cadre de la formation générale
du Master et dans celui de ses parcours spécialisés. Le cursus de l’étudiant est fixé au début de
chaque semestre avec l’enseignant chercheur directeur de mémoire sur la base des programmes
proposés et des compléments que celui-ci juge utiles à son travail. Le cursus comprend : → Six enseignements de parcours à répartir sur l’année et à choisir dans l’offre de cours des U.E.
« Philosophie contemporaine et réception critique du présent », « Logique sociale et innovation »,
« Problématisations de l’éthique et de la politique » (42 ECTS)
→
Rédaction et soutenance (18 ECTS) d’un mémoire de Master :
L’obtention de la mention de Master requiert l’élaboration, la rédaction et la soutenance d’un
mémoire de recherche d’environ 80 pages démontrant une capacité à identifier un état des connaissances
dans un domaine de recherche, à problématiser un sujet d’étude définissant une contribution originale à ce
dernier, à sélectionner une méthodologie et des outils d’analyse pertinents, à formuler des hypothèses
heuristiques capables de mener vers des recherches approfondies.
16
CURSUS DU PARCOURS D’ÉTUDES : « ARTS, LITTÉRATURES, PHILOSOPHIE DANS
L’ESPACE CARAÏBE »
Ce parcours est assuré à l’École normale supérieure d’Haïti par les enseignants-chercheurs des
départements de philosophie et de littérature de l’Université Paris 8 en association avec des enseignantschercheurs de l’Université Paris 7 (Département de sociologie politique), de l’Université de Montréal
(Département des littératures de langue française) et d’autres universités volontaires, et par les
enseignants et enseignants-chercheurs de l’École normale supérieure d’Haïti. Elle reçoit le soutien de
l’Université d’État d’Haïti (UEH), de l’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF, bureau de la
Caraïbe) et d’autres organismes. Fondée sur l’acquisition de compétences dans les domaines de la
philosophie et des études littéraires, ainsi qu’à leurs frontières, l’obtention des crédits ECTS au sein de ce
parcours franco-haïtien confère le diplôme de la mention de Master « Philosophie » de l’Université
Paris8.
La direction scientifique et pédagogique de ce parcours est assurée à l’ENS d’Haïti par Bérard
CENATUS ([email protected]), Yves DORESTAL ([email protected]), Nadève MÉNARD
([email protected]), à Paris 8 par Bertrand OGILVIE ([email protected]), Stéphane
DOUAILLER ([email protected]) et Françoise SIMASOTCHI ([email protected]), ainsi que
par Christiane NDIAYE ([email protected]) pour l’Université de Montréal et par Etienne
TASSIN ([email protected]) pour l’Université Paris 7. Le suivi pédagogique est assuré à
l’ENS d’Haïti par Monica LAJOIE ([email protected]) et à Paris 8 par Aurore Jacquard
([email protected]).
Conditions d’accès : Les étudiants de ce parcours sont recrutés à l’École Normale Supérieure d’Haïti par
concours. Les étudiants doivent posséder une bonne maîtrise du français, tant sur le plan écrit qu’oral. Ils
doivent être titulaires d’un certificat ou d’un diplôme de fins d’études normales en philosophie ou en
lettres délivrés par l’ENS d’Haïti, ou d’une licence de sciences humaines délivrée par une université
haïtienne ou d’un diplôme de niveau équivalent reconnus par la Direction scientifique et pédagogique de
la formation de Master. Les cours sont donnés à l’Ecole Normale Supérieure d’Haïti. L’inscription à
l’Ecole Normale Supérieure de Port-au-Prince, institution de rattachement, est payante. Elle est gratuite
dans l’Université Paris 8.
 Master 1 L’acquisition des crédits européens (ECTS) de la première année de master requiert
de suivre régulièrement les enseignements théoriques et méthodologiques qui sont proposés dans
le cadre de la formation. Il n’y a pas de dispense d’assiduité. Le cursus de l’étudiant est fixé au
début de chaque semestre avec l’enseignant chercheur tuteur sur la base du programme proposé
et des compléments que celui-ci juge utiles à son travail. Le cursus comprend :
→ Sept cours à répartir sur l’année qui se distribuent de la manière suivante :
* 2 cours d’enseignements fondamentaux de philosophie dans le domaine couvert par les U.E.
« Philosophie générale et contemporaine» et « Épistémologies de la culture » (15 ECTS)
* 2 cours d’enseignements fondamentaux de littérature dans le domaine couvert par les U.E.
« Théorie littéraire » et « Littérature générale et comparée » (15 ECTS).
* 3 cours à choisir parmi les offres de cours de l’U.E. « Anthropologie des arts, des langues, des
institutions » (12 ECTS)
→ La rédaction d’un projet de mémoire de recherche (18 ECTS) qui décrit le projet de recherche que
l’étudiant souhaite mener à bien au cours des troisième et quatrième semestres du Master avec le soutien
d’un enseignant chercheur directeur de mémoire. Ce projet comporte un titre, une problématisation de la
question qui sera traitée, une brève description de l’état de la recherche dans lequel le projet entend
s’inscrire, l’indication d’un corpus et d’une méthodologie, une bibliographie.
Les étudiants qui désirent arrêter leur cursus à la fin de M1 et obtenir le diplôme de maîtrise
peuvent présenter la description d’une question particulière (état d’un problème, hypothèses, méthodes,
bibliographie) à la place du projet de mémoire. Le passage en deuxième année de Master (M2) nécessite
17
l’obtention de 30 ECTS ; mais l’étudiant devra obtenir les ECTS manquantes pour obtenir le diplôme de
Master.
 Master 2 L’acquisition des crédits européens (ECTS) de la deuxième année de Master requiert
de rédiger et de soutenir un mémoire de master, ainsi que de suivre régulièrement les
enseignements théoriques et méthodologiques proposés dans le cadre de la formation générale
du Master et dans celui de ses parcours spécialisés. Le cursus de l’étudiant est fixé au début de
chaque semestre avec l’enseignant chercheur directeur de mémoire sur la base des programmes
proposés et des compléments que celui-ci juge utiles à son travail. Le cursus se divise en deux
cursus spécialisés distincts décrits successivement ci-dessous : → Cinq enseignements spécialisés à répartir sur l’année et à choisir, pour la spécialisation
« Philosophie » dans le domaine couvert par les U.E. « Philosophie générale et histoire de la pensée »,
« Anthropologie des arts, des techniques, des institutions », « Philosophie et réceptions critiques du
présent » (36 ECTS), et pour la spécialisation « Littératures » dans le domaine couvert par les U.E.
« Approches théoriques du littéraire », « Écritures contemporaines», « Littératures et réceptions critiques
du présent » (36 ECTS).
→
Rédaction et soutenance d’un mémoire de Master (24 ECTS) : L’obtention de la mention de
Master requiert l’élaboration, la rédaction et la soutenance d’un mémoire de recherche d’environ 80 pages
démontrant une capacité à identifier un état des connaissances dans un domaine de recherche, à
problématiser un sujet d’étude définissant une contribution originale à ce dernier, à sélectionner une
méthodologie et des outils d’analyse pertinents, à formuler des hypothèses heuristiques capables de mener
vers des recherches approfondies.
18
CONTRÔLE ET VALIDATION DES CONNAISSANCES
Le contrôle et la validation des connaissances comprennent :
→
Des épreuves écrites et/ou orales validant semestriellement les enseignements théoriques et
méthodologiques. Elles s’effectuent selon des modalités arrêtées par chaque enseignant chercheur à
l’issue d’une concertation organisée par les responsables de la mention et le cas échéant des parcours
spécialisés du Master. Elles comportent des sessions de rattrapage. Les modalités d’évaluation et de
rattrapage font l’objet de descriptions destinées à faciliter les équivalences et les mutualisations
d’enseignements entre centres universitaires associés à la mention de Master. Les notes obtenues lors des
validations d’EC sont compensables annuellement.
→
Un examen oral de fin de première année de master devant un jury composé de deux membres
au moins de l’équipe enseignante (parcours « Philosophie et critiques contemporaines des arts et de la
culture » ainsi que parcours « Philosophie et connaissance des mondes sociaux, juridiques et politiques »)
ou la rédaction d’un projet de recherche évalué par deux membres au moins de l’équipe enseignante
(parcours « Arts, Littératures, Philosophie dans l’Espace Caraïbe »).
→
Une épreuve orale jointe à la soutenance du mémoire de recherche devant permettre
d’apprécier la capacité du candidat à appréhender le champ disciplinaire ou pluridisciplinaire auquel se
rattachent l’investigation particulière et le projet de recherches qu’il présente. Cette épreuve est organisée
sous la responsabilité du Jury du Master composé du responsable de la mention, d’un ou plusieurs
responsables des parcours spécialisés ainsi que de membres de l’équipe enseignante. Elle prépare
directement la décision d’attestation de réussite permettant la délivrance du diplôme de Master.
DÉLIVRANCE DU DIPLÔME DE MASTER
Le diplôme de Master « Philosophie » est délivré aux étudiants qui ont satisfait aux exigences
définies par le parcours de formation de la mention de Master et acquis les 300 crédits européens (ECTS)
nécessaires à son obtention (c’est-à-dire 180 ECTS correspondants à la Licence + 120 ECTS
correspondant aux années de M1 et de M2). Il comprend l’indication du parcours suivi par l’étudiant.
L’attestation de réussite est prononcée par le Jury de Master composé du responsable de la mention, d’un
ou plusieurs responsables des parcours spécialisés concernés et de membres de l’équipe enseignante.
Le Jury porte une attention particulière à la conformité du parcours de formation suivi par
l’étudiant. Il tient compte des éventuelles réorientations mises en œuvre à la fin de la première année. Il
évalue l’adéquation du mémoire de recherche aux attentes et objectifs fixés par les parcours spécialisés,
ainsi que sa capacité à préfigurer une poursuite d’études en doctorat, par l’attribution d’une mention. Il
conseille l’étudiant sur la pertinence de prolonger ou redéfinir la recherche menée pour la rédaction d’un
doctorat.
19
*****
Cursus en codiplomation ou double diplomation de la mention de Master « Philosophie »
*****

MENTION DE MA « CONTEMPORARY EUROPEAN PHILOSOPHY » DÉLIVRÉE
CONJOINTEMENT PAR LE DÉPARTEMENT DE PHILOSOPHIE DE L’UNIVERSITÉ
PARIS 8 ET L’INSTITUT DE PHILOSOPHIE DE KINGSTON UNIVERSITY (LONDRES)
Le parcours « MA CONTEMPORARY EUROPEAN PHILOSOPHY » valide une formation
conjointement mise en œuvre par le Centre for Research in Modern European Philosophy (CRMEP) de
l’Université Kingston (Londres) et le Département de philosophie de l’Université Paris 8. L’obtention des
crédits européens de cette formation confère un double diplôme reconnu en France et au Royaume-Uni.
Le programme conjoint la double expérience de l’Université Paris 8 et du Centre for Research in
Modern European Philosophy (CRMEP) de l’Université Kingston dans le domaine d’une critique du
présent outillée avec les instruments conceptuels des programmes philosophiques européens ouverts et
développés dans le sillage du renversement kantien, avec les reconfigurations des sphères de la
subjectivité et de l’objectivité qu’ils ont conduit à expérimenter, et avec les impulsions singulières qu’ils
ont connues au sein de la pensée française du dernier demi-siècle. Le programme spécifie ses formations
et les recherches qu’il encourage par rapport aux débats en cours sur le contemporain et sur la relation de
la philosophie européenne aux pensées non-européennes.
Les étudiants inscrits à ce programme effectuent une moitié de leur cursus à l’Université Paris 8 et
une autre moitié au CRMEP. Le mémoire de recherche est rédigé dans l’une ou dans l’autre institution, en
anglais ou en français.
Conditions d’accès et inscriptions :
Une bonne connaissance de la langue anglaise écrite et orale est requise. L’Université Kingston met
annuellement à disposition des étudiants de Paris 8 inscrits dans la formation de Master « Philosophie » 3
bourses correspondant aux frais d’inscription à l’Université Kingston afin de leur permettre de rejoindre
ce programme. Les inscriptions sont effectuées à l’Université Kingston. Contacts : Éric Alliez
([email protected]), Antonia Birnbaum ([email protected]) et Frédéric Rambeau
([email protected]) à l’Université Paris 8, Peter Hallward ([email protected]),
et Eric Alliez ([email protected]) à Kingston University.
Cursus :
L’acquisition des crédits (240 c’est-à-dire 120 ECTS) a lieu pendant une période de 18 mois pour les
étudiants à plein temps et de 30 mois pour les étudiants à temps partiel. Les étudiants à plein temps
effectuent leur premier semestre à Kingston (Londres) et le deuxième semestre à Paris 8 (Saint-Denis)
avant de rédiger leur mémoire de recherche (MA dissertation) entièrement ou alternativement à Londres
20
ou Paris 8. Les étudiants à temps partiel effectuent leur premier semestre à Londres puis les autres
semestres au choix dans l’une ou l’autre institution à condition de passer deux semestres dans chacune.
Le cursus requiert de suivre régulièrement les enseignements théoriques et méthodologiques qui sont
proposés dans le cadre de la formation. Les cours (MA modules) associent des cours magistraux et des
travaux dirigés. Ils mettent l’accent à l’Université Kingston sur les discussions au sein des séminaires et
sur le travail personnel. Le cours associé au mémoire de recherche (MA dissertation module) offre une
combinaison d’initiation à la recherche, de tutorat de groupe, de présentations orales, de suivi individuel
et de travail personnel à partir d’une bibliographie. Les cours de Paris 8, qui comprennent une part de
cours magistraux et une part de travaux dirigés, offrent un large éventail d’enseignements optionnels. Ils
placent l’accent sur l’inter- et la trans-disciplinarité, sur la référence aux figures de la philosophie
contemporaine, sur la relation entre la pensée philosophique et les pensées de la politique, des sciences,
des arts, de la psychanalyse ou de l’histoire ainsi que sur les transformations de la discipline
philosophique.
Le cursus comprend (à raison de deux 30-credit taught modules par semestre pour les étudiants à plein
temps et d’un 30-credit-taught module par semestre pour les étudiants à temps partiel) :
→ 4 modules d’enseignement (4 X 30-credit taught modules ou 4 X 15 ECTS = 60 ECTS) dont deux
sont pris à Kingston (2 X 15 ECTS = 30 ECTS) et deux sur la base de 4 ou 5 cours à Paris 8 (30 ECTS) :
 le module principal obligatoire (« Contemporary European Philosophies ») à l’Université
Kingston ;
 un module d’enseignement au choix parmi « Kant and the Aesthetic tradition », « Art Theory :
Modernism, Avant-Garde, Contemporary », « Kant and His Legacy », « Hegel and His
Legacy », « Critique, Practice, Power », « Psyche, Subject, Sex » ainsi que pour les étudiants à
temps partiel parmi aussi « Recent French Philosophy », « Topics in Modern European
Philosophy » et « Recent Italian Philosophy », à l’Université Kingston ;
 5 cours à Paris 8 à choisir parmi les cours de Master.
→ 1 module d’enseignement (1 X 30-credit taught module ou 1 X 15 = 15 ECTS) spécialement
consacré à une œuvre importante en philosophie contemporaine : « Special Study », Université
Kingston.
→ La rédaction et soutenance (90 credits ou 1 X 45 ECTS = 45 ECTS) d’un mémoire de Master
(Master Thesis) :
 L’obtention de la mention de Master requiert l’élaboration, la rédaction et la soutenance d’un
mémoire de recherche d’environ 20000 mots démontrant une capacité à identifier un état des
connaissances dans un domaine de recherche, à problématiser un sujet d’étude définissant une
contribution originale à ce dernier, à sélectionner une méthodologie et des outils d’analyse
pertinents, à formuler des hypothèses heuristiques capables de mener vers des recherches
approfondies.
 L’élaboration, la rédaction et la soutenance du mémoire de recherche requièrent également la
participation régulière à des ateliers méthodologiques, la présentation d’un projet de texte de
2000 mots, la présentation d’un état raisonné de la bibliographie de 2000 mots et un oral d’état
d’avancement de la recherche.
*****
21

PARCOURS D’ÉTUDES BINATIONAL DE L’UNIVERSITÉ FRANCO-ALLEMANDE
(UFA
/
DFU)
ASSOCIANT
LE
MASTER
« PRAXISORIENTIERTE
KULTURPHILOSOPHIE » DE L’UNIVERSITÉ DE STUTTGART ET LE PARCOURS
« PHILOSOPHIE ET CRITIQUES CONTEMPORAINES DES ARTS ET DE LA CULTURE »
DU MASTER « PHILOSOPHIE » DE PARIS 8.
http://www.uni-stuttgart.de/bimaster/
Cette spécialisation binationale valide une formation professionnelle franco-allemande fondée sur
l’acquisition de compétences interculturelles. L’obtention des crédits européens de cette formation
confère un double diplôme de master, reconnu en France et en Allemagne, ainsi que la certification du
diplôme de master de l’Université franco-allemande de Sarrebruck
Le programme conjoint la double expérience des départements de philosophie des Universités de
Stuttgart et de Paris 8 dans le domaine d’une critique culturelle fondée sur l’investigation des processus
scientifiques, techniques et technologiques qui font œuvre, savoir, ouverture sensible et communauté
litigieuse dans les univers culturels de l’histoire et du présent, ainsi que sur l’élucidation des processus de
subjectivations singulières et d’institutions de collectivités inédites qui en accompagnent la dynamique
d’interculturalité. Le parcours d’études prend appui sur le cadre européen – historique et contemporain –
au sein duquel les institutions universitaires d’Europe inscrivent l’idée même d’Université ainsi que les
tâches propres et partagées qu’elle présuppose. Il vise à développer entre les étudiants des institutions
associées (le département de philosophie de l’Université de Paris 8 et le département de philosophie de
l’Université de Stuttgart) des compétences linguistiques, des savoirs positifs, des univers de référence
culturels et bibliographiques, des savoir-faire méthodologiques, des paradigmes d’investigation et de
résolution de problèmes d’un statut et d’une efficience véritablement binationaux.
Les diplômes de master délivrés par l’Université Paris 8 et par l’Université de Stuttgart donnent
droit à la poursuite d’études doctorales en philosophie, en arts ou en esthétique. Les objectifs
professionnels visent à développer des compétences réflexives spécifiques en matière de sciences de la
culture et de gestion culturelle aux côtés des dynamiques multiples qui soutiennent les coopérations et les
performances communes entre la France et l’Allemagne ainsi qu’à l’échelle de l’Europe dans le domaine
des sciences et des techniques, des productions et diffusions des arts, des structures et manifestations
culturelles.
Les enseignements de M1 et de M2 suivent une charte pédagogique conclue entre les deux universités.
Ils comportent conformément à cette charte des enseignements fondamentaux (l’idée de culture et son
histoire, l’histoire philosophique du concept de culture, les théories philosophiques critiques de la
culture), des enseignements de spécialité (culture et technologies, interculturalité, fondements et
méthodes des disciplines culturelles), des enseignements méthodologiques (ateliers méthodologiques,
auteurs et œuvres de philosophie en langues étrangères), des enseignements optionnels (cours choisis
dans l’offre de formation des Universités Paris 8 et Stuttgart). Le cursus comprend en outre 1 cours de
mise à niveau en langue, 1 stage sous la responsabilité d’un enseignant-tuteur, la présentation orale d’un
projet de recherche, la rédaction et la soutenance d’un mémoire de recherche. Le stage est placé sous la
responsabilité d’un enseignant-tuteur de Paris 8 ou de l’Université de Stuttgart et il peut être effectué
pendant la 1ère ou la 2ème année. Le mémoire de recherche est rédigé dans l’une ou l’autre des institutions
partenaires, en langue allemande ou française, pendant le 3ème et le 4ème semestre de la formation. La
réussite aux deux cursus cumulés (M1 + M2) du parcours de Master est validée par l’obtention de 120
crédits ECTS.
Mobilité : La première année du cursus (M1) se déroule pour chaque étudiant dans son université
d’origine. La deuxième année du cursus (M2) se déroule en tout ou partie dans l’université d’accueil.
22
Conditions d’accès et inscriptions : L’inscription à l’Université de Paris 8 (laquelle permet une
inscription gratuite à l’université de Stuttgart pendant les semestres effectuées en mobilité dans le cadre
du programme master « binational ») requiert : d’être titulaire d’une licence en philosophie, en arts, en
esthétique, en littérature ou d’un diplôme équivalent ; d’accepter les exigences d’assiduité, de travaux et
d’examens (écrits et oraux) requis durant deux années alternativement dans les deux universités ;
d’accepter de suivre un cours d’initiation ou de perfectionnement en langue allemande proposé par
l’Université de Paris 8 durant la première année, puis un cours de perfectionnement en langue allemande
à l’Université de Stuttgart.
L’inscription s’effectue en plusieurs étapes et comprend : La candidature au parcours d’études binational
« Philosophie de la culture et de la praxis culturelle ». qui se fait par une lettre de motivation auquel est
joint un curriculum vitae à faire parvenir à l’adresse de la coordination du programme ; l’inscription
administrative à Paris 8 laquelle requiert de s’inscrire au Master « Philosophie » selon les modalités
communes d’inscription (renseignements : http://www.univ-paris8.fr) ; l’inscription à l’Université Franco
Allemande (UFA/DFU). Cette inscription s’effectue en ligne et elle est obligatoire pour l’accès aux
bourses de UFA (voir ci-dessous). Il faut respecter le délai d’inscription : c’est le 30 septembre de
chaque année pour l’année universitaire suivante - http://www.dfh-ufa.org/747+M50d1923b41f.html ;
l’inscription pédagogique à Paris 8 dans le parcours « Philosophie et critiques contemporaines des arts et
de la culture » et dans son offre de cours (il est conseillé de prendre l’appui du secrétariat du département
de Philosophie : salle A 030).
Bourses de l’Université Franco-Allemande (UFA/DFU) : Les étudiants inscrits dans ce programme
bénéficient de bourses de mobilité à hauteur de 250 euros mensuels permettant d’effectuer une partie du
cursus de ce master dans l’institution partenaire (dix mois sur deux ans au maximum). Une bourse de 300
euros est allouée pour un cours de perfectionnement en langue allemande. Contact : Claire
Legriel ([email protected])
Contacts - Paris 8 : Stéphane Douailler ([email protected]), Universität Stuttgart : Prof. Dr. Ulrike
Ramming
([email protected]),
Prof.
Dr
Catrin
Misselhorn
([email protected])
Cursus
UNIVERSITÉ PARIS 8
Semestre
S1
S2
S1 – S4
S3
S4
Spécialisation binationale « Philosophie de la culture et de la praxis
culturelle »
UE Philosophie générale, anthropologie, politique – 2 EC au choix
UE Formation aux outils méthodologiques en philosophie – 2 EC au choix
UE Philosophie contemporaine, logique sociale, figures du sensible – 3
ECTS au choix
UE Méthodologie de la recherche en philosophie – 1 EC au choix
Présentation orale d’un projet de recherche
Stage
UE Anthropologie des arts et des institutions – 2 EC au choix
UE Logiques du sensible et épistémologies de la culture – 2 EC au choix
UE Formes et figures du sensible – 2 EC au choix
Rédaction et soutenance du mémoire de recherche
23
ECTS
16
14
18
3
6
3
16
14
12
18
UNIVERSITÉ DE STUTTGART
 Master 1 Obligatoire
Modul Problemgeschichte der Kulturphilosophie
(1 Lehrveranstaltung PK 1, mit Klausur oder Hausarbeit, 6 LP)
Modul Historische Einführung in kulturphilosophische Ansätze
(1 Lehrveranstaltung PK 1, mit Klausur oder Hausarbeit, 6 LP)
Modul Einführung in kulturphilosophische Ansätze
(1 Lehrveranstaltung PK 1, mit Klausur oder Hausarbeit, 6 LP)
Modul Technologische Kultur
(nur in Stuttgart)
(1 Lehrveranstaltung PK 1, mit Klausur oder Hausarbeit, 6 LP)
24 LP
Optionnel
3 bis 6 weitere Lehrveranstaltungen nach Wahl
Leistungsnachweise jeweils entweder durch Klausur oder Hausarbeit (6 LP)
oder andere studienbegleitende Prüfungen (3 LP), davon 6 LP in
Veranstaltungen zum Spracherwerb
18 LP
1 Präsentation im Rahmen einer Blockveranstaltung
18 LP
Total
60 LP
 Master 2 Obligatoire
Modul Methoden der Kulturwissenschaft
(1 Lehrveranstaltung PK 1, mit Klausur oder Hausarbeit, 6 LP)
Modul Interkulturalität (nur in Paris) (1 Lehrveranstaltung PK 1, mit
Klausur oder Hausarbeit, 6 LP)
12 LP
Optionnel
1 bis zwei weitere Lehrveranstaltungen nach Wahl
Leistungsnachweise jeweils entweder durch Klausur oder Hausarbeit (6 LP)
oder andere studienbegleitende Prüfungen (3 LP)
6 LP
1 dreimonatiges Praktikum mit abschließendem Praktikumsber
12 LP
1 viermonatige Master-Arbeit und mündliche Verteidigung
30 LP
Total
60
Master 1 + Master 2
Total
120
24
 MENTION DE MASTER « PHILOSOPHIE » DE L’UNIVERSITÉ PARIS 8
DÉLIVRÉE EN PARTENARIAT INTERNATIONAL AVEC LA
MAGISTRATURA « RECHERCHES HISTORIQUES, PHILOSOPHIQUES
ET SOCIALES » DE L’UNIVERSITÉ D’ÉTAT EN SCIENCES HUMAINES
DE RUSSIE DE MOSCOU (RGGU) AVEC LE SOUTIEN DU COLLÈGE
UNIVERSITAIRE FRANÇAIS DE MOSCOU (CUF).
http://www.moscuf.org/fr
Le programme s’effectue en Russie en collaboration entre la RGGU et le CUF, et en France suivant la
réglementation de l’Université Paris 8.
Conditions d’accès : Une commission mixte franco-russe composée des coordinateurs du programme,
procède à la sélection des candidats et transmet la liste des étudiants choisis aux Ambassades des deux
pays. Le nombre d'étudiants bénéficiant de ce programme universitaire s'élève au maximum à 24 (12
étudiants de la RGGU et 12 étudiants de l’UP8). L’établissement d’origine veillera à ce que les étudiants
choisis respectent les conditions requises pour la délivrance de visas du pays d’accueil.
Mobilité : La première année de Master (M1) et de Magistratura s’effectue respectivement en France et
en Russie. La deuxième année de Magistratura pour les étudiants russes s’effectue soit en Russie, en
collaboration entre la RGGU et le CUF, soit en France (avec ou sans bourse de mobilité). La deuxième
année de Master (M2) se compose pour les étudiants de Paris 8 d’un semestre effectué à l’Université Paris
8 et d’un semestre effectué en Russie, conjointement à la RGGU et au CUF.
Langue : sauf cas particuliers (cours crées ad hoc pour la formation ou programmes prévus pour les
étudiants internationaux) les cours s’effectuent dans la langue du pays d’accueil, c’est-à-dire le russe et le
français, respectivement.
Le Mémoire de M2, rédigé en langue française, peut être soutenu à Paris ou à Moscou. A Paris, la
soutenance s’effectue devant un jury comprenant au moins le directeur de recherches de l’UP8 et un
enseignant de la RGGU, lequel peut éventuellement intervenir par le canal de la visioconférence. A
Moscou, la soutenance s’effectue devant un jury comprenant au moins un enseignant de la RGGU et de
l’UP8, que ce dernier soit présent ou qu’il intervienne par visioconférence.
Diplomation : Les étudiants inscrits dans le programme sont éligibles à une double diplomation, chacune
des deux universités délivrant son diplôme.
Contacts – Paris 8 : Patrick VAUDAY ([email protected]) et Fabienne BRUGÈRE
([email protected]) ainsi que Service de la Coopération Internationale : http://www.univ-paris8.fr/INTERNATIONAL-
25

MENTION DE MASTER “LA PHILOSOPHIE ET LE DIALOGUE DES CLTURES”
DÉLIVRÉE CONJOINTEMENT PAR LE DÉPARTEMENT DE PHILOSOPHIE DE PARIS 8
ET L’UNIVERSITÉ DE L’AMITIÉ ENTRE LES PEUPLES DE LA FÉDÉRATION DE
RUSSIE (MOSCOU)
Un accord de coopération associe depuis décembre 2009 l’Université Paris 8 et L’université de l’Amitié
entre les peuples de la Fédération de Russie (URAP) dans le cadre d’une mention de Master en partenariat
international « La philosophie et le dialogue des cultures ». L’inscription à ce programme mène à
l’obtention du diplôme des deux institutions. La formation conjointe se déroule à Paris 8 pendant la
première année du cursus et à l’URAP pendant la deuxième.
Conditions d’accès : Les étudiants désireux de participer à ce programme doivent être titulaires du
diplôme russe du « Bachelor » et avoir suivi une année de spécialisation linguistique (certificat
d’interprète de l’URAP) en Russie, ou être titulaires du diplôme français de la Licence en philosophie
comportant une mineure externe en langue russe ou d’un autre diplôme reconnu comme équivalent. Les
cours s’effectuant dans la langue du pays d’accueil, c’est-à-dire en français pendant le M1 et en russe
pendant le M2, les deux universités fournissent des cours de soutien linguistique dans la langue du pays
en cas de nécessité.
Cursus
 M1 (Paris 8). Les étudiants suivent et valident 60 ECTS au sein du cursus de la mention de
Master « Philosophie », lequel comprend un tronc commun formé de 8 cours (51 ECTS), un
stage ou projet tutoré (3 ECTS) et à la fin du M1 une épreuve orale de présentation d’un projet
de recherche (problématique, hypothèses, bibliographie commentée) devant un jury de 2 ou 3
enseignants de Paris 8 (6 ECTS).  M2 (URAP) Les étudiants suivent et valident 4 cours généraux obligatoires (3 X 6 = 18
ECTS) : « Histoire de la philosophie : méthodes et théories », « Problèmes méthodologiques de
la recherche philosophique », « Problèmes contemporains de la philosophie » ( cours dispensé à
l’URAP par un enseignant de Paris 8) ; 2 cours de spécialisation (2 X 6 ECTS = 12 ECTS) à
choisir parmi : « Ethnosophie : les images de la nation dans l’histoire de la philosophie russe »,
« Historiographie étrangère de la pensée philosophique russe », « De la philosophie du
multiculturalisme à celle de la transculturation », « identités contemporaines : fondations et
formes », « La légitimité dans la société contemporaine », « Théorie sociale de la
contemporanéité » ; ils présentent un état d’avancement du mémoire de recherche (6 ECTS)
devant les étudiants francophones de 1er cycle de l’URAP et le directeur de mémoire ; ils
rédigent et soutiennent leur mémoire de recherche (24 ECTS). Diplomation : Les étudiants inscrits dans le programme sont éligibles à une double diplomation, chacune
des deux universités délivrant son diplôme.
Contacts – Paris 8 : Georges NAVET ([email protected]) et Service de la Coopération Internationale :
http://www.univ-paris8.fr/-INTERNATIONAL-
26

PARCOURS D’ÉTUDES EN PARTENARIAT INTERNATIONAL “PHILOSOPHIE ET
CRITIQUE DE LA CULTURE” ASSOCIANT LA MENTION DE MASTER
« PHILOSOPHIE » DE L’UNIVERSITÉ PARIS 8 ET LE MAGISTER DE INVESTIGACION
EN FILOSOFIA DE L’UNIVERSITÉ DEL VALLE DE CALI (COLOMBIE)
Les liens de coopération scientifique qui unissent le département de philosophie de l’Université Paris 8
aux universités d’Amérique latine et notamment aux universités de la Colombie soutiennent le choix de
renforcer cette coopération par l’institution d’un programme d’études commun associant la mention de
Master « Philosophie » de l’Université Paris 8 et le « Magister de investigacion en filosofia » de
l’Université del Valle à Cali (UNIVALLE, Colombie). L’inscription à ce programme mène à l’obtention
du diplôme des deux institutions. Les mobilités s’effectuent au cours de la première ou de la deuxième
année pour les étudiants de l’Université Univalle. Elles s’effectuent au cours de la deuxième année pour
les étudiants de Paris 8.
Conditions d’accès et inscriptions
Une compréhension des langues française et espagnole, écrites et orales, est requise. Des soutiens
linguistiques d’approfondissement sont proposés par les deux institutions. Les candidats (5 étudiants par
institution) sont classés sur dossier par une commission mixte franco-colombienne et recommandés pour
obtention de bourses auprès des Services culturels de l’Ambassade de France ou de programmes de
mobilités franco-colombiens.
Programme d’études
ÉTUDIANTS DE L’UNIVERSITÉ UNIVALLE À PARIS 8
Accès en M1 : Les étudiants qui ont fini la quatrième année de leur programme de Licence en
Philosophie et qui ont été admis dans la « Maestria en Filosofia» de la UNIVALLE ainsi qu’été choisis
pour accomplir leurs deux années d’études en suivant le cursus de la mention de Master « Philosophie »
de l’UP8 doivent valider 120 ECTS dans le cadre des exigences définies pour cette mention de Master et
selon un programme d’études arrêté par les Responsables des deux mentions de Master (B. Ogilvie et D.
Grueso) ainsi qu’en concertation avec le coordonnateur de la double diplomation (Patrice Vermeren) .
Accès en M2 : Les étudiants qui ont suivi et validé la première année d’études (60 ECTS) de la
« Maestria en Filosofia » à la UNIVALLE ainsi qu’été choisis pour accomplir leur deuxième année
d’études en suivant le cursus de la mention de Master « Philosophie » de l’UP8 doivent valider 42 ECTS
du cursus des enseignements de M2 dans le cadre des exigences définies pour cette mention de Master et
selon un programme d’études arrêté par les Responsables des deux mentions de Master (B. Ogilvie et D.
Grueso) et en concertation avec le coordonnateur de la codiplomation (Patrice Vermeren). Ils présentent
et soutiennent devant un jury impliquant les deux institutions un mémoire de recherches rédigé en langue
espagnol auquel est joint un résumé en français (18 ECTS).
ÉTUDIANTS DE L’UNIVERSITÉ PARIS 8 À UNIVALLE
Les étudiants qui suivent à l’Université Paris 8 le cursus de la mention « Philosophie » et qui ont validé
60 ECTS de ce cursus à l’issue de leur première année sont autorisés à effectuer la deuxième année de
leur cursus au sein du programme de « Maestria en Filosofia » à l’Université del Valle à Cali. Le
programme des cours et des activités au sein de cette formation est arrêté par le responsable de la mention
27
de Master (B. Ogilvie : [email protected]) et le coordonnateur de la codiplomation (P.
Vermeren) en concertation avec le responsable colombien (D. Grueso). Il implique de suivre :
→ 3 séminaires thématiques (3 X 6 ECTS = 18 ECTS) à choisir parmi : Historia de la filosofia
antigua – Historia de la filosofia contemporánea – Historia de la filosofia moderna – Problemas de la
filosofia de la estética – Teoria del apego y antopologia – Problemas actuales de la filosofia – Filosofia de
la communicación : la verdad – Sociedad y racionalidad : lenguaje, ética y politica – Lo subjetivo, lo
intersubjetivo y lo objetivo : lenguaje, mundo de la vida y cotidianidad – Ética Eufemia – Filosofa ética y
politica moderna – Filosofia politica contemporánea – Psycoanálisis y filosofia – Problemas actuales de la
filosofia de la ciencia. La explicación científica – Orden y caos en la naturaleza – Epistemologia de las
ciencias expérimentales. T. Kuhn → 2 séminaires de recherche (2 X 6 ECTS = 12 ECTS) à choisir parmi les séminaires de recherches
des équipes suivantes : Praxis – Daimôn – Etología y Filosofia – Analisis – Hermes – Praxis política –
Episteme – Filosofía de la religíon.
→ Mémoire de recherche (30 ECTS). Les étudiants inscrits à ce programme élaboreront et rédigeront
en français un mémoire de recherche en joignant un résumé de leur mémoire en langue espagnole. La
soutenance de ce mémoire se fera dans la langue convenue entre le directeur du mémoire et l’étudiant. Le
jury de soutenance comprend quatre membres. Il est constitué à parité entre les deux institutions.
Contact – Patrice VERMEREN : [email protected]
***
28
MUTUALISATIONS
D’ENSEIGNEMENTS
NATIONALES OU INTERNATIONALES
ET
AUTRES
COOPÉRATIONS
DES ACCORDS DE MUTUALISATION D’ENSEIGNEMENTS permettent d’acquérir et de
valider dans le cursus du Master « Philosophie » des ECTS proposés dans d’autres formations. Ces
accords ne s’appliquent pas, sauf mention expresse, aux cursus spécifiques ni aux cursus en
codiplomation. De façon générale, l’autorisation de suivre et de valider des cours par voie de
mutualisation d’enseignements avec d’autres formations est obligatoirement soumise à l’approbation du
Responsable du Master.




→ Cours proposés par d’autre mentions de Master de l’Université de Paris 8 : mentions de
Master de l’UFR « Arts, philosophie, esthétique » (Arts plastiques et art contemporain, Arts du
spectacle / Cinéma et audiovisuel, Arts du spectacle / Arts de la scène, Musique) – Science
politique – Lettres – Langues, littératures et civilisations étrangères – Mathématiques et
applications
→ Séminaires et cycles d’études proposés par le Centre International d’Études sur la
Philosophie Française Contemporaine de l’École normale supérieure de Paris
→ Séminaires proposés par le Collège international de philosophie (Paris)
→ Cours et séminaires proposés par la mention de Master « Sociétés, Politiques, Migrations »
de l’Université Paris 7 – Denis Diderot
ACCORDS ERASMUS
Responsable : Frédéric RAMBEAU ([email protected])
Le département de philosophie a passé des accords ERASMUS avec :



→ Le Center for Research in Modern European Philosophy (CRMEP) de l’Université de
Kingston. Responsables : P. OSBORNE (Kingston University), E. ALLIEZ, F. RAMBEAU et
A. BIRNBAUM (Paris 8).
→ L’Institut de philosophie de l’Université Jagellone de Cracovie (Pologne). Responsables :
J. MIKLASZEWSKA (Cracovie) et S. DOUAILLER (Paris 8).
→ Université Cà Foscari de Venise – Département de philosophie et de Beaux Arts.
Responsables : D. GOLDONI (Venise) et B. CANY (Paris 8).
CO-FORMATIONS INTERNATIONALES
Les enseignants chercheurs de la mention de Master « Philosophie et critiques contemporaines de la
philosophie » contribuent aux programmes d’études d’autres formations, notamment internationales :


→ Mention de Master « La philosophie et le dialogue des cultures » en partenariat (codiplomant)
avec l’Université de l’Amitié entre les peuples de la Fédération de Russie (RUDN).
Responsables : G. NAVET (Paris 8), P. GRECHKO (RUDN).
→ Cursus de M1 du programme d’« Études francophones du Collège Universitaire Français de
Moscou et de Saint-Petersbourg (CUF) : filière philosophie », en partenariat international
avec les Universités Paris 1, Paris 4 et l’Université d’État de Moscou-Lomonossov .
Responsables : P. VAUDAY (Paris 8) G. GARRETTA (CUF).
Des accords ponctuels de mutualisation, soumis à l’approbation du Responsable de la mention de Master,
permettent aux étudiants de la mention de Master « Philosophie et critiques contemporaines de la
culture » de suivre et de valider des enseignements ou des activités à l’étranger :
 → Master de Philosophie contemporaine de l’Université de Tunis (Tunisie) : Responsables :
S. DOUAILLER & P. VAUDAY (Paris 8), F. TRIKI et R. TRIKI (Université de Tunis)
29





→ Maestria de l’Université d’Entre Rios (Argentine) : Responsables : S. DOUAILLER (Paris
8), G. FRIGERIO (Entre Rios)
→ Séminaires doctoraux ouverts aux Masters du Centre Franco-Argentin de Buenos-Aires
(CFA) : Responsable : P. VERMEREN (Paris 8).
→ Séminaires doctoraux ouverts aux Masters de la Fundacion Polo Mercosur en
association avec l’Université de la Republica (Uruguay) : Responsables : P. VERMEREN
(Paris 8) et R. VISCARDI (Université de la République)
→ Séminaires de la Faculté des arts et de l’architecture de l’Université nationale de Bogota
(Colombie) : « Philosophie contemporaine et esthétique » (Pr. A.VEGA) : Responsables : S.
DOUAILLER, E. LECERF (Paris 8), A. VEGA (Université de Bogota)
→ Séminaires de l’Institut de philosophie de l’Université de Valparaiso (Chili) :
Responsables : P. VERMEREN (Paris 8), J. JARA (Université de Valparaiso)
Des activités susceptibles d’entrer dans le cursus de la mention de Master « Philosophie et critiques
contemporaines de la culture » peuvent être proposées sur la base des relations entretenues par les
enseignants-chercheurs du département de philosophie avec les institutions suivantes : Centre d’Archives
Wittgenstein de Bergen – Institut du Cercle de Vienne à Vienne – Institut de Philosophie et des Sciences
Humaines (IFCH) de l’Université de São Paulo à Campinas (Brésil) – Université d’Etat de Rio de Janeiro
(Brésil) – Université de Buenos-Aires et Instituto Gino Germani (Programme ECOS, Argentine) –
Université nationale de Cuyo (Argentine) – Université nationale de San Martin (Argentine) – Université
catholique de Valparaiso (Chili) – Université du Chili (Santiago du Chili) – Université de La Republica
(Uruguay) – Université nationale de Colombie (Bogota) – Université del Bosque (Colombie) – Université
del Valle (Cali, Colombie) – Université de La Havane (Cuba) – Université autonome de Mexico
(Mexique) – Université autonome de Barcelone (Espagne).
30
TABLEAU RÉCAPITULATIF DU MASTER DE PHILOSOPHIE
S
Parcours Philosophie et critique
contemporaine des arts et de la
culture
Parcours Philosophie et
connaissance des mondes sociaux,
juridiques, politiques
Parcours Arts, Littératures,
Philosophie dans l’espace
Caraïbe
S1
TRONC COMMUN : 4 EC
TRONC COMMUN : 4 EC
TRONC COMMUN : 4 EC
UE « Philosophie générale :
anthropologie et politique »

UE « Philosophie générale :
anthropologie et politique »

(2 EC de 8 ECTS au choix)
 UE « Formation aux
(2 EC de 8 ECTS au choix)
  UE « Formation aux

outils
méthodologiques en
philosophie »
outils
méthodologiques en philosophie »
(2 EC de 7 ECTS au choix)
(2 EC de 7 ECTS au choix)
S2
(8 ECTS)
 EC « Épistémologies
de la
culture » (7 ECTS)
 EC « Littérature générale et
comparée » (7 ECTS)
TRONC COMMUN : 4 EC
TRONC COMMUN : 4 EC
TRONC COMMUN : 3 EC

UE « Philosophie
contemporaine : logique sociale
et figures du sensible »

UE « Philosophie
contemporaine : logique sociale et
figures du sensible »
 UE « Anthropologie des arts,
des langues, des institutions »
(3 EC de 6 ECTS au choix)
UE « Méthodologie
(3 EC de 6 ECTS au choix)
UE « Méthodologie
(1 EC de 3 ECTS au choix)
(1 EC de 3 ECTS au choix)
de la
recherche en philosophie »


S
3
EC « Philosophie générale et
contemporaine » (8 ECTS)
 EC « Théorie littéraire »
Stage ou projet tutoré (3 ECTS)
Oral de fin de M1 (6 ECTS)
(3 EC de 4 ECTS au choix)
de la
recherche en philosophie »
Stage
Oral
ou projet tutoré (3 ECTS)

Projet de mémoire (18 ECTS)
de fin de M1 (6 ECTS)
ENSEIGNEMENTS DE PARCOURS :
4 EC
ENSEIGNEMENTS DE PARCOURS :
4 EC
SPÉCIALISATIONS : 4 EC
UE « Anthropologie des arts
et des institutions »

UE « Philosophie
contemporaine et réception
critique du présent »

et épistémologie de la culture »
(2 EC de 8 ECTS au choix)
  UE « Logique sociale
(2 EC de 8 ECTS)
  UE Anthr.
(2 EC de 7 ECTS au choix)
innovation »

(2 EC de 8 ECTS au choix)
  UE « Logiques du sensible
et
(2 EC de 7 ECTS au choix)
UE « Philo.
Gén. Histoire de
la pensée »
des arts, des
techniques, des
institutions
(2 EC de 7 ECTS)
UE
Approches
théoriques du
littéraire

(2 EC de 8
ECTS)
  UE
Écritures
contemp.
(2 EC de 7
ECTS)
S
4
ENSEIGNEMENTS DE PARCOURS
2 EC
  UE « Formes et figures du
sensible » (2 EC de 6 ECTS au
choix)

Mémoire (18 ECTS)
ENSEIGNEMENTS DE PARCOURS
2 EC
  UE « Problématisations de
SPÉCIALISATIONS
1 EC
EC
EC
l’éthique et de la politique »
« Philosophie
et réceptions
critiques du
présent »
(2 EC de 6 ECTS au choix)

Mémoire (18 ECTS)
(6 ECTS)
 Mémoire (24
ECTS)
31
« Littératures et
réceptions
critiques du
présent »
(6 ECTS)
 Mémoire (24
ECTS)
Description détaillée du cursus de la mention de Master « Philosophie »
Le cursus de la mention de Master « Philosophie » implique de suivre et de valider pendant
l’année de M1 8 cours ainsi qu’un stage ou projet personnel tutoré et de présenter dans le cadre d’une
épreuve orale de fin de première année un projet de recherche. Le cursus implique de suivre et de valider
pendant l’année de M2 6 cours ainsi que de rédiger et de présenter dans le cadre d’une soutenance
terminale un mémoire de recherche.
Dans le souci d’équilibrer les contenus et d’offrir aux étudiants de Master une réelle liberté de
parcours, définis en concertation avec leurs enseignants tuteurs et enseignants directeurs de mémoires,
ainsi qu’ajustés à leurs projets personnels et à leurs sujets de recherches, le cursus complet comprend
donc un tronc commun de 8 cours en première année suivi de 6 cours de spécialités à choisir la deuxième
année en lien avec le sujet du mémoire. Le programme complet de M1/M2 propose, sous des contraintes
limitées, un nombre important de cours au choix qui peuvent être choisis pour validation dans un
quelconque des quatre semestres. Chaque cours permet de valider un EC (Élément Constitutif) valant UE
(Unité d’enseignement). La liste des UE validées par l’étudiant figure sur le supplément au diplôme
délivré à l’issue de son cursus et en précise le parcours.
ANNÉE de M1
→ 2 cours de « Philosophie générale : anthropologie et politique » (2 X 8 ECTS =16 ECTS) à
choisir parmi :
2 EC AU CHOIX SUR 34
Qu'est‐ce qu'un diagramme ? Immanence des vérités
Phénoménologie de l'esprit Y‐a‐t‐il une voix des femmes ? L'image de la machine
Expériences du crime
Souci et éducation de soi Philosophie et folie Sens et non sens Philosophie biologique
La faculté de juger Anthropologie de l'esthétique Puissances et impuissances de Calliclès
Antigone Temps et Capital Freud, la question du rêve Freud la Gradiva (I) Philosophies pragmatiques Traductions du maître et de l'esclave Introduction à la philosophie analytique
Lire l'Ethique 32
Qu'est‐ce que le Pop Art ? Qu'appelle‐t‐on art contemporain ? La scène poétique de la pensée Sujets politiques performatifs Philosophie de l'éducation S'orienter dans la pensée et l'existence
La vie politique et l'État
Le paradigme communicationnel Mémoire et démocratie Théorie critique Récit, mémoire et histoire La sociologie au miroir de la politique Le travail sur soi à l'âge de la psychanalyse → 2 cours de « Formation aux outils méthodologiques en philosophie » (2 X 7 ECTS = 14 ECTS) à
choisir parmi :
2 EC AU CHOIX SUR 17
Qu'est‐ce qu'un diagramme ? Qu'est‐ce que le Pop Art ? Théorie critique Qu'appelle‐t‐on art contemporain ? La scène poétique de la pensée L'image de la machine
Puissances et impuissances de Calliclès
Récit, mémoire et histoire Antigone La sociologie au miroir de la politique Freud, la question du rêve Freud la Gradiva (I) Le travail sur soi à l'âge de la psychanalyse Sens et non sens La faculté de juger Introduction à la philosophie analytique
Lire l'Ethique → 2 cours de « Philosophie contemporaine : logiques sociales et figure du sensible » (2 X 6 ECTS =
12 ECTS) à choisir parmi :
3 EC AU CHOIX SUR 31
33
Immanence des vérités
Exercices de lecture Théorie féministe et concept de guerre
Traduction, allégorie, mimesis L'ironie, l'humour, la philosophie Descartes vs Foucault
Le cogito et la psychanalyse Éthique et religion dans la tradition analytique Raison gouvernementale I Année philosophique 1966 Hegel et l'art romantique Le cas Kierkegaard Freud La Gradiva 2 Les pédagogies de l'émancipation La conversion éthique
Peter Sloterdijk Libéralisme, empirisme, empire La haine du beau Limites imaginaires Kant, la folie, l'universel La nature et la loi Figures du double S'orienter dans la pensée et l'existence 2
La conversion éthique
Le matérialisme de l'incorporel Géosophie des images
Le corps, l'esprit, le socialisme L'art des narrations philosophiques La violence politique Éthique de l'éducation
Épistémologie de l'histoire aux marges → 1 cours de « Méthodologie de la recherche en philosophie » (3 ECTS)
1 EC AU CHOIX SUR 16
Immanence des vérités
Exercices de lecture L'art des narrations philosophiques Limites imaginaires Kant, la folie, l'universel La violence politique Le cas Kierkegaard Éthique de l'éducation
Descartes vs Foucault
34
Le cogito et la psychanalyse S'orienter dans la pensée et l'existence 2
Le matérialisme de l'incorporel Épistémologie de l'histoire aux marges Géosophie des images
L'année philosophique 1966 EC libre → 1 stage ou projet personnel tutoré (1 X 3 ECTS = 3 ECTS) : Prendre contact avec le Responsable
des stages et projets tutorés
→ Présentation d’un écrit de fin de M1 (6 ECTS) qui peut prendre deux formes :


MAÎTRISE DE PHILOSOPHIE : Présentation devant le jury de fin de M1 d’une étude (10000
mots), élaborée et rédigée en concertation avec l’enseignant-tuteur, qui clôt le cursus et permet
de solliciter l’obtention du diplôme de maîtrise de philosophie ;
POURSUITE D’ÉTUDES EN M2 : Présentation devant le jury de fin de M1 d’un projet de
recherche (2500 mots), élaboré et rédigé en concertation avec l’enseignant-tuteur ou avec un
autre enseignant, qui expose la recherche qui sera menée en M2.
ANNÉE de M2
PARCOURS « PHILOSOPHIE ET CRITIQUE CONTEMPORAINE DES ARTS ET DE LA
CULTURE » :
→ 2 cours de « Anthropologie des arts et des institutions » (2 X 8 ECTS = 16 ECTS) à choisir
parmi :
2 EC AU CHOIX SUR 17
Qu'est‐ce qu'un diagramme? L'image de la machine
Freud, la question du rêve Philosophie et folie La faculté de juger Expérience du crime Antigone Introduction à la philosophie analytique
Freud la Gradiva I Récit, mémoire, histoire Qu'est‐ce que le Pop Art? Qu'appelle‐t‐on Art contemporain? Anthropologie de l'esthétique Souci et éducation de soi S'orienter dans la pensée et l'existence
Le travail sur soi à l'âge de la psychanalyse 35
Le paradigme comunicationnel → 2 cours de « Logiques du sensible et épistémologie de la culture » (2 X 7 ECTS = 14 ECTS) à
prendre parmi :
2 EC AU CHOIX SUR 15
Qu'est‐ce que le Pop Art? Qu'appelle‐t‐on l'art contemporain? La scène poétique de la pensée Anthropologie de l'esthétique Expériences du crime
Récit, mémoire, histoire Philosophie et folie Qu'est‐ce qu'un diagramme? L'image de la machine
Antigone Freud La Gradiva I Souci et éducation de soi S'orienter dans la pensée et l'existence
Le travail sur soi à l'âge de la psychanalyse Le paradigme communicationnel → 2 cours de « Formes et figures du sensible » (2 X 6 ECTS = 12 ECTS) à prendre parmi :
2 EC AU CHOIX SUR 12
La haine du beau Anthropologie de l'esthétique Figures du double Freud La Gradiva 2 L'humour, l'ironie, la philosophie Géosophie des images
Hegel et l'art romantique Théorie critique Limites imaginaires Kant, la folie, l'universel Le matérialisme de l'incorporel S'orienter dans la pensée et l'existence 2
→ Élaboration, rédaction et soutenance d’un mémoire de recherche (environ 40.000 mots, ou
300.000 signes) (= 18 ECTS).
36
PARCOURS « PHILOSOPHIE ET CONNAISSANCE DES MONDES SOCIAUX, JURIDIQUES
ET POLITIQUES» :
→ 2 cours de « Philosophie contemporaine et réception critique du présent » (2 X 8 ECTS = 16
ECTS) à prendre parmi :
2 EC AU CHOIX SUR 16
Immanence des vérités
Phénoménologie de l'esprit Y a‐t‐il une voix des femmes? Puissances et impuissances de Calliclès
Sens et non sens Lire l'éthique Théorie critique Sujets politiques performatifs La vie politique et l'Etat
Raison gouvernementale II Temps et capital La sociologie au miroir de la politique Mémoire et démocratie Philosophie de l'éducation Philosophies pragmatiques Traduction du maître et de l'esclave → 2 cours de « Logiques sociales et innovations » (2 X 7 ECTS = 14 ECTS) à prendre parmi :
2 EC AU CHOIX SUR 12
Sujets politiques performatifs Philosophies pragmatique La vie politique et l'Etat
Philosophie biologique
Théorie critique Temps et capital La sociologie au miroir de la politique Y a‐t‐il une voix des femmes? Philosophie de l'éducation Traductions du maître et de l'esclave Mémoire et démocratie Raison gouvernementale II 37
→ 2 cours de « Problématisations de l’Éthique et de la politique » (2 X 6 ECTS = 12 ECTS) à
prendre parmi :
2 EC AU CHOIX L'art des narrations philosophiques Éthique de l'éducation
Les pédagogies de l'émancipation Libéralisme, empirisme, empire La conversion éthique
Le corps, l'esprit, le socialisme La violence politique La nature et la loi Sloterdijk Épistémologie de l'histoire aux marges Théorie féministe et concept de guerre
Éthique et religion dans la tradition analytique → Élaboration, rédaction et soutenance d’un mémoire de recherche (environ 40.000 mots, ou
300.000 signes) (= 18 ECTS).
38
ANNÉE UNIVERSITAIRE 2015-2016
SEMAINE D’ACCUEIL DU DÉPARTEMENT DE PHILOSOPHIE
DE L’UNIVERSITÉ DE PARIS 8 – SAINT DENIS
Une semaine d’accueil intensive est proposée en matière de propédeutique et d’introduction à la
philosophie. Elle s’adresse prioritairement aux étudiants de Licence 1, mais les étudiants de Master et les
doctorants sont invités à y participer tant comme auditeurs que comme participants porteurs d’une
expérience utile pour les nouveaux arrivants. Assurée par plusieurs membres de l’équipe enseignante, elle
consiste en une lecture suivie d’un texte de philosophie, en un approfondissement d’une notion ou en
discussion organisée en table ronde afin d’introduire aux méthodes et aux questionnements de la
philosophie. Elle change de thème tous les ans.
L’UTOPIE
« En matière sociale, il n’y aurait de normal qu’une organisation où aucune norme de vie ne tirerait sa
valeur normative de l’oppression des autres normes, où aucun sacrifice ne serait imposé au rebours de
l’ordre des valeurs, ordre dont le nom est progrès. Dire qu’un tel état est utopique n’est pas lui retirer sa
valeur de normal au contraire. L’utopie c’est le nom que prend en matière sociale le caractère d’exigence
opposé à l’existence, de tout jugement normatif. »
Georges Canguilhem, Cours de philosophie générale et de logique – 1942-19431
La semaine d’accueil de l’année universitaire 2015-2016 portera sur le thème de l’utopie. Il s’agit pour le
département de philosophie d’accueillir ses étudiants à travers la pratique philosophique, autrement dit, de
proposer une série de petites conférences autour d’un thème commun. Celui qui nous réunira donc cette
année, du lundi 21 septembre 2015 au vendredi 25 septembre 2015, sera l’utopie. L’année dernière, c’est
autour du voyage que les étudiants furent accueillis, c’est donc un nouveau type de voyage qui sera ici
proposé, puisque, étymologiquement, ou-topos, en grec, signifierait « en aucun lieu »2. C’est bien parce
qu’il y aurait un « pas encore être » selon la formule d’Ernst Bloch que le voyage – tout au moins celui de
la pensée – serait possible. L’utopie serait-elle là pour ouvrir les brèches du réel ?
Nous aurons la chance de recevoir René Schérer, autour d’un film « 26 lettres et un philosophe » dont il
est le cœur, et d’un livre Petit alphabet impertinent, dont il est l’auteur ; ainsi que Pierre Macherey et
Nestor Capdevila qui ne se connaissent pas et engageront une réflexion, animée par Bertrand Ogilvie,
autour de notre thème. Enfin pour conclure cette semaine, Miguel Abensour, dont l’œuvre cherche à
montrer en quoi l’utopie est le principe critique qui peut résister au totalitarisme, au rebours de la doxa
libérale qui assimile l’utopie tantôt au rêve adolescent, tantôt à la tentation totalitaire. L’utopie serait
justement peut-être cette altérité nécessaire qui permet de résister à la tyrannie du réel. Mais l’utopie est
aussi une forme de discours, contournant historiquement la censure, une rhétorique fondée sur le détour.
Ainsi nous fait-elle signe vers la politique, la littérature et la critique, trois champs que nous investirons
ensemble, et que l’achat de livres au profit des étudiants de Paris 8 permettra d’enrichir.
1
Dans Georges Canguilhem, Œuvres complètes, t. IV, Paris, Éditions Vrin, 2015 p. 108
Le mot « utopie », Utopia en latin, est un néologisme formé à partir du grec par Thomas More en 1516, et qui sert de titre à son
ouvrage Utopia. 2
39
Seront disponibles :
Miguel Abensour, L’Homme est un animal utopique, Sens et Tonka éditeur, Paris 2013, et L’Utopie de
Thomas More à Walter Benjamin, Sens et Tonka éditeur, Paris, 2009.
Pierre Macherey, De l’Utopie !, De l’Incidence éditeur, Paris, 2011.
Ernst Bloch L'Esprit de l'utopie, (Trad. de l'allemand par Anne-Marie Lang et Catherine Piron-Audard),
version de 1923 revue et modifiée, Collection Bibliothèque de Philosophie, Gallimard, Paris, 1977.
Ainsi qu’un recueil de textes proposés par les enseignants de Paris 8.
On peut annoncer aussi de Nestor Capdevila, Équivoques et tourments de l’Utopie. Un concept en jeu,
Éditions des Presses Universitaires de la Sorbonne, Paris, à paraître en novembre 2015.
L’organisation de la semaine :
Les séances se tiendront tous les après-midi de 13h à 17h30, sauf le mercredi, de 10h à 14h30
Lundi 21 septembre :
13h-14h30 : Patrice Vermeren, Utopie et émancipation humaine (avec Alejandro Bilbao)
14h30-16h : Charles Ramond, Bruno Latour : La Terre, nouvelle utopie?
16h-17h30 : Constantin Irodotou, Desiderare aude : Du logiciel des utopies sadiennes.
Mardi 22 septembre
13h-16h00 : projection du film "26 lettres et un philosophe" de Suzy Cohen sur le philosophe René
Schérer. A la suite de cette projection, aura lieu un petit débat avec les étudiants en présence du
philosophe René Schérer sur le livre qui a suivi ce film et qui a été publié aux éditions Hermann : Petit
alphabet impertinent.
Mercredi 23 septembre
10h-13h : Bertrand Ogilvie recevra Nestor Capdevila et Pierre Macherey, autour du thème de l’utopie,
pour une discussion improvisée.
Jeudi 24 septembre
13h-14h30 : Eric Lecerf, Marcel, premier dialogue de la cité harmonieuse, de Charles Péguy.
14h30-16h : Fabienne Brugère et Guillaume le Blanc, La philosophie est-elle une utopie?
16h-17h30 : Stéphane Douailler, L’éternité par les astres d’Auguste Blanqui.
vendredi 25 septembre
13h-14h30 : Plinio Prado, Lyotard et l’utopie freudienne.
14h30-16h : Miguel Abensour.
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DESCRIPTIFS DES COURS DE MASTER DE L’ANNÉE 2015-2016
ERIC ALLIEZ
« Qu'est-ce que le Pop Art ? »
Cours de Licence (ouvert au Master)
S1
Lundi 18h-21h
Salle 061 (avec vidéo-projecteur)
On se propose de poursuivre notre introduction à l’art contemporain, à ses enjeux de pensée en « art et
politique » et à la définition de son régime « diagrammatique » sur le mode d'une enquête sur le Pop Art à
travers ses trois exposants majeurs : Richard Hamilton, Roy Lichtenstein et Andy Warhol (qui a fait
l'objet du séminaire de l'année dernière).
Le séminaire s'attachera à leurs pratiques de l'image et à sa subversion "machinique", à laquelle est
associée la forme-peinture mise à l'heure de la société de consommation que le Pop investit comme
principe d’exposition et de surexposition de l'art.
Le travail se déploiera dans une analyse croisée d’œuvres et de textes (les textes anglais analysés seront
partiellement traduits). Il visera moins à produire une philosophie de l’art contemporain qu’à se tenir dans
l’entre-deux le plus critique de l’Art et de la Philosophie. On privilégiera pour ce faire la reconstruction
du concept de simulacre. Où comment repartir (autrement) de Deleuze…
Indications bibliographiques :
Roland Barthes, Mythologies, Le Seuil, 1957 (réédition augmentée, 2010)
Jean Baudrillard, La société de consommation, Gallimard, 1970
Pour une critique de l'économie politique du signe, Gallimard, 1972
Walter Benjamin, Petite histoire de la photographie, in Œuvres II, Gallimard, 2000
L’œuvre d’art à l’époque de sa reproductibilité technique, Carré, 1997.
Benjamin Buchloh, Neo-avantgarde and Culture Industry: Essays on European and American Art from
1955 to 1975, October Books - MIT, 2000
Peter Burger, Théorie de l'avant-garde, trad. franç., Questions théoriques, 2013
Guy Debord, La Société du spectacle, Paris, Gallimard, 1967
Gilles Deleuze, Différence et répétition, Presses Universitaires de France, 1968
Logique du sens, Éditions de Minuit, 1969
Arthur Danto, La Transfiguration du banal, trad. franç., Le Seuil, 1989
Marcel Duchamp, Duchamp du signe, Flammarion, 1994
Hal Foster, Le Retour du réel, trad. franç., La Lettre volée, 2005
The First Pop Age, Princeton University Press, 2012
Mark Francis, Hal Foster (éd.), POP, Phaidon Press, 2005 (trad. franç. 2006 incomplète)
Marshall McLuhan, Pour comprendre les médias, trad. franç., Mame / Le Seuil, 1968
ERIC ALLIEZ
« Deleuze et Guattari, ou "Qu'est-ce qu'un diagramme ?" »
Cours de Master (ouvert à la Licence)
S1
Mardi 18h-21h
Salle 061 (avec vidéo-projecteur)
« Le diagramme ne fonctionne jamais pour représenter un monde objectivé ; au contraire il organise un
nouveau type de réalité. […] Le diagramme n’est pas une science, il est toujours affaire de politique […]
défaisant les réalités et les significations précédentes, constituant autant de points d’émergence ou de
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créationnisme, de conjonctions inattendues, de continuums improbables » (Gilles Deleuze, « Écrivain
non : un nouveau cartographe », Critique, n° 343, décembre 1975, p. 1223).
C'est au vu de l'importance d'un tel énoncé que le séminaire se propose d’étudier la construction du
concept de "diagramme" entre Deleuze et Guattari, et dans une manière d'hétérogenèse continuée de leur
œuvre commune dont on montrera qu'elle demande à être redéfinie en tant que "pensée diagrammatique".
Indications bibliographiques :
Gilles Deleuze, « Écrivain non : un nouveau cartographe », Critique, n° 343, décembre 1975
Francis Bacon. Logique de la sensation, La Différence, 1981 ; 2e éd., Le Seuil, 2002
Foucault, Les éditions de Minuit, 1986
Le Pli. Leibniz et le baroque, Les éditions de Minuit, Paris, 2008.
Gilles Deleuze, Félix Guattari, Kafka. Pour une littérature mineure, Les éditions de Minuit, 1975
Mille plateaux, Les éditions de Minuit, 1980
Qu'est-ce que la philosophie?, Les éditions de Minuit, 1991
Félix Guattari, Passim
Jean-François Lyotard, Discours, Figure, Klincksieck, 1971
Charles S. Peirce, Écrits sur le signe, éd. Gérard Deledalle, Le Seuil, 1978
ALAIN BADIOU
« L’immanence des vérités (III) : Les vérités comme modes d’accès fini à l’infini »
S1/S2 Séminaire annuel 2015-2016
L’année dernière, nous avons surtout traité des modalités opératoires de la finitude, comme idéologie
dominante : les différents moyens qui nous convainquent que vivre revient toujours à s’installer de façon
passive dans le caractère inévitable de la finitude. Autrement dit, tout ce qui nous persuade que vivre,
c’est accepter d’être le déchet fini de l’infinité des contraintes.
Nous avons vu, dans ce registre, d’abord le fini lui-même, dans sa division entre activité – alors, il prend
la forme d’une œuvre – et passivité – alors, il n’est que déchet. Puis, le mécanisme des identités,
familiales, nationales, culturelles, raciales, sexuelles...Nous avons démontré qu’aucune identité ne peut se
clore, et donc affirmer sa valeur finie, ou fermée, dès lors que le Même est toujours dépendant de l’Autre.
Ensuite, nous avons parlé de la répétition, qui se divise en insistance du fini et du même, ou insistance
toujours oeuvrante de l’altérité et d’une infinité latente. Nous avons abordé la nécessité, et la manière
dont le stoïcisme essaie de transformer la finitude de la soumission au destin en héroïsme de
l’acceptation, ce qui veut dire : tenter de faire prendre un déchet pour une œuvre. Nous avons parlé de
Dieu, qui prétend séparer de nous une infinité transcendante, et que le salut de la créature finie dépend de
notre obéissance à une Loi extérieure. Nous avons conclu par la mort, argument suprême quant à notre
dimension finie, à quoi nous avons objecté que la mort n’est la dimension d’aucun Sujet humain comme
tel, et qu’il n’existe nul « être-pour-la-mort ».
Pendant l’année 2015-2016, nous allons gagner le versant affirmatif, celui qui montre que le fini comme
œuvre résulte toujours d’un accès à deux infinis distincts, dont le croisement, le frottement, engendre
précisément la dimension universelle d’un fragment fini. Nous le ferons en deux étapes : d’abord,
l’examen critique du formalisme le plus profond de la pensée du fini, à savoir la théorie des ensembles
constructibles. Ensuite, un premier parcours des registres de l’œuvre, sous l’angle de l’immanence de ce
qui les constitue, à savoir la dialectique des vérités qui entrelace deux infinis et leur résultat fini : les
sciences, les politiques, les arts et les amours.
Le séminaire a lieu un lundi de chaque mois (sauf en décembre). Voici les dates pour l’année 2015-2016 :
19 octobre ; 9 novembre ; 11 janvier ; 15 février ; 14 mars ; 11 avril ; 23 mai ; 6 juin.
Le séminaire à lieu à 20h au théâtre de la Commune, lequel se situe à Aubervilliers, 2, rue Edouard
Poisson. Vous pouvez vous y rendre: Soit par le métro : prendre la ligne 7 jusqu'à la station
Aubervilliers-Pantin Quatre-Chemins. Ensuite à pied, remonter l'avenue de la République vers
Aubervilliers-centre et prendre la cinquième rue à gauche (compter 10mn). Il est éventuellement plus
rapide de prendre au métro le bus 150 ou 170 jusqu'à l'arrêt André Karman. Soit par le bus : bus 35 de
gare de l'Est à mairie d'Aubervilliers. Soit en voiture : il y a un parking en face du théâtre.
A l'issue du séminaire il y aura une navette qui desservira Porte de la Villette, Stalingrad, gare de l'Est et
Châtelet. Le bar-restaurant sera ouvert au théâtre avant et après le séminaire.
42
ANTONIA BIRNBAUM, CATHERINE PERRET
Cours de M1 et M2 esthétique, art contemporain, philosophie : cours mutualisé)
« Exercices de lecture »
S2
Mercredi ( après-midi, horaire à déterminer) Ce cours aura lieu à l’INHA
Ces exercices se proposent de retrouver le travail de lecture au cœur même du travail de pensée. Cet
atelier, mené sous la responsabilité d’Antonia Birnbaum et de Catherine Perret s’attachera à une
présentation croisée de l’Histoire de la sexualité I (la volonté de savoir), Michel Foucault.
La lecture, semaine par semaine, selon un syllabus distribué au début du cours, consistera en une
présentation, suivie d’une discussion en étroit rapport avec le texte.
La présence suivie des étudiants est obligatoire.
Bibliographie :
Michel Foucault, Histoire de la sexualité I, la volonté de savoir Paris, éditions Tel/ Gallimard, 1976.
ANTONIA BIRNBAUM
« Hegel et l’art romantique »
Cours de Licence ouvert au Master
S2
Mardi 15h-18h
Pour Hegel, l’art est manifestation sensible de l’idée, et à ce titre, il est une des déterminations que
traverse le vrai, qui s’y trouve noué à une matérialisation.
Dans le développement historique hégelien, l’art romantique correspond à l’intériorisation du vrai.
Paradoxalement, il se trouve alors dépositaire d’une vérité qui n’a plus pour détermination d’apparaître,
ou encore, il est en deuil de sa propre vérité. Autant dire que l’art romantique est un art intrinsèquement
inadéquat, qui ne peut être identique à ses manifestations, et qui est voué par Hegel à se nier lui-même et
à se dépasser dans l’intériorité spirituelle de la religion.
Si l’on coupe cette séquence de ce dépassement, on peut y discerner la négation déterminée suivante :
l’art n’est art qu’à nier la manifestation comme ce qui lui serait propre, à éprouver ce en quoi sa vérité est
dénouée de l’apparence. Ou encore, l’art est art de n’être pas identique à sa matérialité, d’agencer celle-ci
comme problème de la pensée. Ici, la pensée hégelienne reformule la réflexivité romantique qu’elle
fustige, mais elle formule aussi bien la conceptualité telle qu’elle irrigue la modernité artistique et le
champ contemporain. C’est sous cet angle que l’on étudiera la section de l’art romantique dans le
deuxième tome du Cours d’esthétique.
Bibliographie :
G.W.F. Hegel, Cours d’esthétique, (édition Hotho), tome 2, trad. J.-P. Lefebvre et V. Schenk, éditions
Aubier Flammarion, Paris, 1998.
ANTONIA BIRNBAUM
« Phénoménologie de l’esprit »
Cours de Master ouvert à la Licence
S1
Mercredi 15h-18h
La Phénoménologie de l’esprit est la science du vrai comme faux, ou la science de l’expérience que fait la
conscience de la non-vérité de l’apparence phénoménale. La trajectoire du livre prend son départ dans
l’inquiétude de la conscience. Celle-ci ne peut poser un objet dans le savoir phénoménal qu’il est pour
elle qu’en posant également l’être de cet objet pour lui-même, hors de ce savoir. C’est dire que
l’opposition différentielle entre phénoménalité et être se trouve logée au sein même de la conscience. A
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ce titre elle est le moteur de sa propre expérience, laquelle est une expérience des contradictions du savoir
apparaissant selon un ordonnancement nécessaire et total.
Ce cours explore quelques-unes des figures contradictoires de la conscience, puis de l’esprit. Il s’agira
d’interroger La conscience de soi (A et B, maîtrise et servitude, stoïcisme, scepticisme, conscience
malheureuse), le chapitre L’esprit vrai. Le souci des mœurs et de la coutume qui traite de l’éthique
tragique, le chapitre consacré à L’esprit étranger à lui-même. La culture traitant de l’utilitarisme, de la
révolution, de la moralité, de la belle âme.
Bibliographie
G.W.F.Hegel, Phénoménologie de l’esprit, trad. et présentation par J.-P. Lefebvre, Flammarion, Paris
2012.
« La torsade subjective », in : Alain Badiou, Théorie du sujet, Paris Editions du Seuil, 1982, p. 301-313.
« Le sujet et l’autre : l’aliénation », in : Jacques Lacan, Les quatre concepts fondamentaux de la
psychanalyse, Paris, Editions du Seuil, 1973, p. 185-195.
« L’essence de la tragédie », in : Jacques Lacan, L’éthique de la psychanalyse, Paris, Editions du Seuil,
1986, p. 285-315.
JACQUES-OLIVIER BEGOT, ANTONIA BIRNBAUM, JULIA CHRIST, AGNES GRIVAUX, FLORIAN
NICODEME
(Séminaire théorie critique, ENS-Ulm, 45 rue d’Ulm, Paris 5ème)
« Séminaire théorie critique »,
ENS, ouvert aux étudiants de Master de P8
Ce séminaire entend poursuivre son travail d’exploration de l’histoire et de l’actualité du programme de
théorie critique formulé au sein de ce qu’on a appelé « Ecole de Francfort ». Après une première année
consacrée à expliciter l’intérêt et la fécondité d’un retour à la première génération des penseurs
appartenant à cette école (Adorno, Horkheimer, Marcuse et Benjamin), une deuxième année consacré aux
questions de la «méthode » critique depuis Marx et une troisième année consacrée aux problèmes posés
par la suture entre (philosophie de l’) histoire et (oubli de la) politique, nous voudrions désormais explorer
une figure qui s’est imposée à nous comme l’un des motifs les plus centraux de la tradition francfortoise –
la question du langage et de la philosophie du langage. Loin que le tournant langagier amorcé par
Habermas constitue une rupture aussi nette qu’on pourrait le croire avec les penseurs de la première
génération de l’École de Francfort, la réflexion sur le langage pourrait bien constituer l’un des fils
conducteurs les plus structurants de ce que l’on a appelé l’École de Francfort, ainsi que le prisme
commun à travers lequel se reflètent les grandes questions de la tradition philosophique (philosophie de la
connaissance, philosophie de l’histoire, esthétique et philosophie de l’art, principalement). Chacune des
séances de ce séminaire sera donc consacrée à l’exploration d’une des facettes de ce prisme. Une
bibliographie détaillée sera fournie à la rentrée et elle sera complétée par des indications de lecture
spécifiques pour préparer chacune des séances.
Ce séminaire aura lieu une fois par mois, tout au long de l’année. Il peut être validé dans le cadre du
DENS et du Philmaster pour l’équivalent d’un semestre seulement. Il peut être également validé pour un
semestre dans le cadre du Master philosophie de Paris 8, « Philosophie et critiques contemporaines de la
culture » sous condition d’en faire la demande au responsable du Master, Bertrand OGILVIE
([email protected]). Ce séminaire fait partie du parcours « Cultures germaniques ».
Mots clefs : philosophie sociale, théorie critique, philosophie du langage
Le planning et la salle seront précisés sur le site du département.
FABIENNE BRUGERE
«Qu’appelle-t-on art contemporain ? Avec l’esthétique de Jacques Rancière »
Cours de Licence ouvert au Master
S1
Jeudi de 12H00 à 15h00
L’art contemporain est-il encore de l’art tant les formes artistiques qu’il déploie débordent sur la
politique, l’éthique ou encore la vie et la nature ? Plus spécifiquement, l’art a-t-il encore une place dans
des sociétés converties à l’utilitarisme des marchés, au divertissement ou au développement personnel ?
Pour répondre à ces questions, nous travaillerons à partir des textes de Jacques Rancière. Il s’agit bien
dans ces textes d’analyser des formes actuelles d’art qui produisent des formes de visibilité spécifique à
un moment où l’art se caractérise radicalement par l’hétérogénéité et parfois l’effacement.
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Indétermination de l’art qui peut voisiner avec une indétermination de la politique jusqu’à permettre une
redéfinition de la notion même de « démocratie ».
Bibliographie (à lire pour la rentrée du semestre)
Jacques Rancière, Malaise dans l’esthétique, Galilée, 2004.
Jacques Rancière, Le partage du sensible, La Fabrique, 2000.
FABIENNE BRUGERE
«La haine du beau »
Cours de Licence ouvert au Master
S2
Jeudi de 12h00 à 15h00
L’art ne cesse de se redéfinir pour construire son domaine propre et exister par lui-même, produisant des
images et des objets opposés à l’idée de beau. Comment s’est constituée dans l’art ce que l’on pourrait
nommer une haine du beau, laquelle ne peut s’envisager que par le biais d’une critique et d’un abandon de
ce que la philosophie a pu constituer comme « esthétique » ? Cette redéfinition contemporaine de l’art
sera envisagée avec les textes de Jacques Rancière (arts de l’image principalement) et avec la référence à
des expositions qui envisagent radicalement l’abandon du beau et de préoccupations trop exclusivement
formelles au profit d’un souci du monde. Nous poserons la question suivante : qu’est-ce que l’art dans un
monde qui va mal ? En quoi l’hétérogénéité des manifestations artistiques participe-t-elle d’une critique
sociale et d’une mise en avant du commun ?
Bibliographie (à lire pour la rentrée du semestre)
Jacques Rancière, Aisthésis. Scène du régime esthétique de l’art, Galilée, 2011
Insoumission, catalogue de l’exposition du musée de la Palmeraie, Marrakech, novembre-décembre 2014.
FABIENNE BRUGERE
« Y a-t-il une voix des femmes ? »
Cours de Master ouvert à la Licence
S1
mardi 15h00 18h00
En 1982, Carol Gilligan publiait, Une voix différente, pour poser un coup d’éclat théorique dans le
domaine de la morale : la morale a un sexe. Plus exactement, les femmes auraient hérité d’une morale
reposant sur le souci des autres et les pratiques de soin. Une quinzaine d’années plus tard, Joan Tronto
réactualise cette question du « prendre soin » pour en faire l’affaire des oubliés du capitalisme. Elle
montre les enjeux de pouvoir et d’exploitation qui réduisent ces activités à la survie parfois, en tout cas, à
une invisibilité et à une non-reconnaissance. A partir de ces deux livres, nous déploierons une théorie
critique du capitalisme actuel (post-industriel) pour poser le rôle du genre (ainsi que de la race et de la
classe) dans la non-reconnaissance d’activités qui actuellement consolident la frontière entre êtres
puissants et indépendants, êtres vulnérables et exploités. Avec une question : le féminisme peut-il
s’enraciner dans des pratiques qui ont largement aliéné les femmes à l’espace privé, posant par là-même
une impossibilité pour les hommes d’habiter cet espace ?
Bibliographie (à lire pour la rentrée du semestre)
Carol Gilligan, Une voix différente, Champs Flammarion, 2008
Joan Tronto, Un monde vulnérable, La découverte, 2009
Fabienne Brugère, L’éthique du care, PUF, 2011
FABIENNE BRUGERE
« Théorie féministe et concept de « genre ». Quelle philosophie de la déconstruction ? »
Cours de Master ouvert à la Licence
S2
mardi 15h00 18h00
Comment la philosophie féministe permet-elle d’envisager à nouveaux frais une pensée critique enracinée
dans la déconstruction d’un certain nombre de catégories : le sexe et le genre, l’identité, le commun,
l’universalité ? Nous repartirons d’une lecture des textes de Judith Butler et de Nancy Fraser pour
envisager ce problème et considérer les apports à la fois culturels, politiques et sociaux des théories
féministes américaines actuelles. Il s’agit bien, à partir des marges de la philosophie, de repenser le
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discours de la philosophie contemporaine à partir d’une reconsidération de la vie humaine et des relations
que chaque humain entretient avec le monde.
Bibliographie (à lire pour la rentrée du semestre)
Judith Butler, Trouble dans le genre, La Découverte, 2005
Défaire le genre, Amsterdam, 2004
Nancy Fraser, Qu’est-ce que la justice sociale ?, La Découverte, 2005
Le féminisme en mouvements, La Découverte, 2012
BRUNO CANY ET JACQUES POULAIN
« Anthropologie de l’esthétique »
Séminaire annuel de doctorants ouvert au Master
S1/S2
1er mercredi de chaque mois 12h-15h
L’anthropologie contemporaine du langage a bouleversé les repères de l’esthétique : elle a permis de
repérer que le mécanisme de la « prosopopée » était étendu à toute notre perception sensible, jusque dans
l’aisthesis, où elle est source de toute créativité imaginative. C’est donc dans la recherche systématique
d’une expérimentation généralisée que la spécificité dialogique de l’art s’apparaît à elle-même comme
productrice de figures du bonheur.
Cette esthétique du bonheur engage à une réinterprétation du jugement esthétique comme modèle de
sensibilisation d’une raison conçue comme faculté de désirer supérieure. L’anthropologie de l’esthétique
permet donc d’élargir l’esthétique en restituant au jugement esthétique sa portée cognitive. C’est ainsi que
l’œuvre d’art contemporaine, pensée comme adaptation du moyen de figuration artistique au but de la
jouissance esthétique, s’avoue pragmatique…
BRUNO CANY
« Nietzsche et la scène poétique de la pensée »
Cours de Master ouvert à la Licence
S1
Mardi 12h-15h
A partir d’une lecture d’Ainsi parlait Zarathoustra, nous étudierons comment l’esthétique de Nietzsche
oscille entre métaphysique et physiologie (qu’il faut entendre complémentairement), et nous chercherons
à comprendre comment, au sein de cette dialectique toujours reconduite du dionysiaque et de l’apollinien,
le théâtre nietzschéen de la pensée articule la musique (saisie des sensations innommables), la poésie
(parole de l’indicible) et la danse (corps intérieur animé).
Eléments bibliographiques :
Nietzsche, La naissance de la tragédie.
Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra.
Nietzsche, Le cas Wagner.
BRUNO CANY
« L’art des narrations philosophiques »
Cours de Master ouvert à la Licence
S2
Mardi 12h-15h
La pensée se pense comme scène animée et à trois dimensions. à cette fin, elle en appelle à la narration
qui en dresse le théâtre. Partant de la fonction atomique de l’anecdote dans la pensée nietzschéenne (qui
est au raisonnement ce que la métaphore est au concept : un débordement), nous rejoindrons deux
philosophes contemporains : François Châtelet qui, dans son Platon, nous fait redécouvrir que la narration
est le lieu d’une vérité non rationnelle et non scientifique, où philosopher c’est être au présent de la
marche de la pensée. Jean-Pierre Faye, pour qui la narration transformationnelle recontextualise au
présent de la pensée les moments d’élaboration du concept et, par les vertus de la dimension prescriptive
du dit narratif, dégagé du dire dogmatique de vérité, renoue avec la liberté puisqu’elle est actualisée au
sein de son dit.
Eléments bibliographiques :
François Châtelet, Platon, Folio-Essais n°169.
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Jean Pierre Faye, Les années neuves de la philosophie, Hermann : 2008.
Jean Pierre Faye, L’expérience narrative, Hermann : 2010.
MARLON CARDOSO PINTO MIGUEL
« Introduction à l’œuvre de Fernand Deligny (II) »
Cours de Master ouvert à la licence
Salle A 072
S1
Lundi 18h-21h
Début des cours: 12 octobre
Nous poursuivrons le cours de l’année dernière visant introduire le travail et la réflexion de Fernand
Deligny, notamment de sa dernière période, lorsqu’il s’installe, à la fin des années 1960, dans les
Cévennes, et crée un réseau de lieux de vie pour accueillir des enfants autistes mutiques. Nous
interrogerons le rapport de Deligny à la psychanalyse et à la psychiatrie, à l'anthropologie, à l’art et à la
philosophie à partir du triple dispositif développé par lui : la caméra, la plume, la carte. Ce triple dispositif
renvoie au travail sur le cinéma et à la réflexion sur l’image, à l’écriture et à la langue mineure créée par
Deligny, enfin, à la méthode cartographique qui consistait à tracer les déplacements des enfants autistes
dans le territoire. Cette année, nous travaillerons notamment la question des cartes (et le rapport à l’art
brut) et des images.
Il n’est pas nécessaire d’avoir suivi le cours de l’année dernière pour s’inscrire.
Bibliographie :
Œuvres de Fernand DELIGNY :
Œuvres, Paris, L’Arachnéen, 2007
Le cinéma de Fernand Deligny. Le moindre geste & 2 films de Renaud Victor. 3 DVDs, Éditions
Montparnasse, 2007.
Arachnéen et d’autres textes, Paris, L’Arachnéen, 2008.
Cartes et lignes d’erre. Paris, L’Arachnéen, 2013.
La Septième face du dé, Paris, L’Arachnéen, 2013
MARLON CARDOSO PINTO MIGUEL
« Le corps des masses à l’ère de la reproductibilité technique »
Cours de Master ouvert à la Licence
S1
Mercredi 18h00-21
Salle A 061
Début des cours: 14 octobre
Le problème des masses est un problème sans doute moderne et Walter Benjamin n’a cessé de l’aborder.
Les grandes métropoles et une dynamique concentrationnaire entièrement nouvelle sont des preuves
vivantes de ce processus. Mais il est aussi question d’un nouveau rapport à la technique moderne qui a
transformé profondément la notion de « masse ». C’est précisément ce qui note Benjamin à la fin de son
texte sur L’œuvre d’art à l’ère de la reproductibilité technique à partir de la question de la propagande.
L’enjeu dans la propagande n’est pas son contenu, mais un rapport de la masse à soi construit dans et à
travers l’image. En d’autres termes, l’image cinématographique structure d’une manière radicalement
nouvelle le rapport à soi de la masse – celle-ci peut, pour la première fois, percevoir soi-même ; elle peut
voir ses mouvements, son comportement, ses états affectives… « En règle générale, l’appareil saisit
mieux les mouvements de masse que ne peut le faire l’œil humain. Des centaines de milliers d’hommes
ne sont jamais aussi bien saisies qu’à vol d’oiseau. […] En d’autres termes, les mouvements de masses,
en premier lieu la guerre, représentent une forme de comportement humain qui correspond tout
particulièrement à la technique des appareils ». La propagande exploite l’image et ce nouveau rapport
selon une idéologie extrêmement puissante : elle cherche à une reproduction des masses. Ce sont les
masses à l’ère de la reproductibilité technique. Cependant cette même technique peut servir sans doute à
d’autres fins. L’image cinématographique peut servir – et c’était sans doute là le pari de Benjamin – à la
47
transformation des masses. Nous proposons dans ce cours la lecture et la discussion d’une série de textes
de Benjamin concernant les problèmes de la technique, du corps et du geste. Nous ferons aussi une
révisions des importants notions benjaminiennes telles qu’«aura », « image », authenticité », « magie »,
« culte ».
Bibliographie:
Walter Benjamin, Gesammelte Schriften, 14 t. Frankfurt : Suhrkamp Verlag, 1974.
https://archive.org/search.php?query=creator%3A%22Walter+Benjamin+%281892-1940%29%22 ]
Œuvres I, II et III, Paris, Gallimard, 2000.
Essais sur Brecht, Paris, La fabrique, 2003.
[
PIERRE CASSOU-NOGUES
« Le rire, l'inquiétante étrangeté et l'image de la machine : Bergson, Wittgenstein et Freud »
Cours de Master ouvert à la Licence
S1
Mardi 9h00-12h00
Le séminaire sera centré sur l'essai de Bergson : Le rire. La thèse en est que le comique est toujours lié à
l'image d'une mécanique plaquée sur la vie. Il s'agira d'abord de discuter de la thèse de Bergson sur une
série d'exemples, pour en comprendre les tenants et les aboutissants. Il s'agira ensuite de la situer dans un
espace problématique à peu près contemporain de Bergson. Bergson prête à l'idée de mécanique une sorte
d'universalité dans le phénomène du rire. Nous comparerons celle-ci, d'une part, à certaines remarques de
Wittgenstein sur l'image de la machine, qui semblent s'en rapprocher, et, d'autre part, à l'analyse que
Freud propose du comique et de « l'inquiétante étrangeté » et qui tend au contraire à réduire le rôle de
l'image de la machine, l'idée de mécanique. Le but, finalement, serait de savoir quel rôle joue cette image
dans les deux phénomènes du rire et de l'inquiétante étrangeté.
Indications bibliographiques :
Bergson, Le rire
Freud, Le mot d'esprit et la psychopathologie de la vie quotidienne
Freud, « L'inquiétante étrangeté »
PIERRE CASSOU-NOGUES
« Limites imaginaires du monde de la raison »
Cours de Master ouvert à la Licence
S2
Lundi 9h00-12h00
Peut-on parler d'un « monde de la raison », lui prêter des « limites » et des « limites imaginaires » ? Nous
tenterons successivement deux interprétations, comme deux modèles, de cet énoncé. La première, qui
s'appuiera surtout sur le platonisme du logicien Kurt Gödel, identifie le monde de la raison à celui des
objets logico-mathématiques, ce qui nous amènera à nous interroger sur le rapport du raisonnement à
l'imaginaire. La seconde identifie métaphoriquement le monde de la raison à la terre ferme pour poser
alors la question de ses limites comme celle d'une « zone » géographique, sinon une banlieue comme dans
le texte de Lyotard sur « La zone », du moins une région mal définie qui ne se rattache à aucun élément
déterminé.
48
HOWARD CAYGILL
“An introduction to Kant’s Opus Postumum”
Cours de Master ouvert à la Licence
S1
Le jour et la salle seront déterminés ultérieurement
The course will provide a comprehensive introduction to Kant’s last and incomplete work now known
under the title of Opus Postumum. It will assess the extent to which this work marks a break with the
thematics and architectonic of the earlier critical philosophy, exploring the revisions of the critical
positions with respect to the concept of experience, the understanding of force, the nature of the deduction
and the status of metaphysics and its transcendent ideas. It will show the extent to which Kant can also be
considered a post-kantian thinker and one of the first and most rogorous critics of the critical philosophy.
The course will explore Kant’s post-critical thinking on the themes of experience, force, matter, motion,
heat and the metaphysical ideas of God, the World and the Soul.
« Introduction à Kant, Opus Postumum »
Ce cours est une introduction détaillée sur le dernier travail inachevé de Kant qui est connu sous le titre,
Opus Postumum. Ce cours montrera jusqu’à quel degré ce travail marque une rupture avec les
thématiques et l’architectonique de la philosophie critique précédente. Il explorera la façon avec laquelle
Kant revoit les points de vue critique concernant le concept de l’expérience, la compréhension du concept
de la force, la nature de la déduction et la place qu’occupent la métaphysique et ses idées transcendantes.
Le cours montrera que Kant peut être considéré lui-même comme un penseur post-kantien et même parmi
les plus rigoureux de la philosophie critique. En résumé, le cours explorera la pensée post critique de
Kant en ce qui concerne les thèmes de l’expérience, la matière, le mouvement, la chaleur, et les idées
métaphysique se rapportant à Dieu, au Monde et à l’Âme.
Bibliographie
Kant, Opus Postumum, tr., Franois Marty, PUF 1986
Kant, Opus Postumum, tr., Eckart Forster, CUP 1993
I. Schlussler (ed.) Kant: Années 1763-1803 Opus Postumum, J. Vrin 2001
HOWARD CAYGILL
“Phenomenologies of Madness”
Cours de Master ouvert à la Licence
S2
Le jour et la salle seront déterminés ultérieurement
The course will examine the role played by madness in twentieth century phenomenology. It will begin
by contrasting the Husserlian phenomenologies informing Karl Jasper’s General Psychopathology and
Ludwig Binswanger’s early works before moving to Binswanger’s use of Heidegger’s analytic of dasein
to understand madness. It will then consider the work of Tosquelles, Oury and Maldinay before
concluding with Heidegger’s Zollikoner Seminars and Biswanger’s return to Husserl in his 1965
Delirium.
« Les phénoménologies de la folie »
Ce cours analyse le rôle de la folie dans la phénoménologie du vingtième siècle. En premier lieu, le cours
mettra en évidence les différentes phénoménologies Husserlienne qui ont influencé Karl Jaspers et
Ludwig Binswanger. Ensuite nous verrons comment Binswanger a essayé de comprendre la folie en
utilisant l’analyse de Dasein effectuée par Heidegger. Nous poursuivrons le cours par une discussion
autour du travail de Tosquelles, Oury et Maldiney. Nous conclurons par une étude des Séminaires de
Zollikon de Heidegger et du retour de Biswanger à Husserl dans son dernier livre Delire.
Bibliographie
Ludwig Binswanger, Delire (1983)
Henri Maldiney, Penser l’homme et la folie, editions Jérôme Millon (2007)
Francois Tosquelles, Le vécu de la fin du monde dans la folie (2012)
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STEPHANE DOUAILLER
« Puissances et impuissances de Calliclès »
Cours ouvert à la Licence et au Master
S1
Lundi 18h-21h
La chose est connue : Calliclès « finit toujours par dire tout ce que Demos d’Athènes veut qu’il dise »
(Platon, Gorgias 481 e). Dit autrement : il passe complètement à côté de la question philosophique et
politique de la puissance. On placera à l’inverse cette question au centre de ce cours, qui s’inscrit dans le
prolongement des lectures faites au fil des années des Dialogues platoniciens. Les séances prendront dès
lors pour fil directeur le Gorgias en requérant que ce dernier soit attentivement lu et relu, et en donnant
lieu, conformément à l’orientation méthodologique retenue pour ce cours, à des exercices hebdomadaires
d’écriture.
Bibliographie première :
Platon, Gorgias
Nietzsche, La généalogie de la morale ; Le crépuscule des idoles
STEPHANE DOUAILLER
« Expériences du crime et politiques de la mémoire »
(Espaces publics de la philosophie – ATELIER-LABORATOIRE DE L’INITIATIVE D’EXCELLENCE
EN FORMATIONS INNOVANTES IDEFI-CRÉATIC DANS LE CADRE DU PARCOURS DE
MASTER ESPACE CARAÏBES : ART, PHILOSOPHIE, LITTÉRATURES)
Cours de Master ouvert à la Licence
S1
Mercredi 18h-21h
Le crime se lie à des traces par un lien qu’on a pu vouloir indissoluble, ineffaçable, tout autant qu’on a pu
chercher à l’effacer et à le dissoudre. L’une et l’autre opération en font, en ont fait, une donnée ou une
existence dont les modalités subjectives, politiques, sociales, et leurs transformations, se déplient dans le
réseau stratifié et conflictuel d’une archive en réalité très vaste. En lien avec les crimes du temps et depuis
plusieurs décennies, celle-là s’est mise en particulier à abriter des politiques qui revendiquent d’agir dans
et avec la mémoire, ainsi que de travailler à partir de ses lieux et de ses matières à des évolutions
juridiques et à des déplacements de combats politiques. En rédigeant La mémoire, l’histoire, l’oubli (Le
Seuil, 2000), Paul Ricoeur s’était engagé dans la tâche de reprendre ces politiques au sein d’une
interrogation au sujet de ce que mémoire est capable de nommer, de saisir, d’ordonner dans une histoire.
C’est cette même question que, par des voies plus exploratoires que systématiques, le cours tentera à son
tour de faire revenir.
Bibliographie première :
Bergson, Matière et mémoire
Halbwachs, La mémoire collective
Ricœur, La mémoire, l’histoire, l’oubli
STEPHANE DOUAILLER
(Aventures sensibles)
« Kant, la folie, l’universel »
Cours ouvert à la Licence et au Master
S2
Mercredi 18h-21h
Il y a, chacun le pressent, un pari intenable dans la raison kantienne. Ce qui n’est pas encore convenir
qu’il faudrait se tenir en deçà. Il n’y a en effet pas grand chose à entreprendre avec les accommodements
qui invitent à contourner le pari. C’est en réalité autrement qu’il faut s’en accommoder. Le cours suivra la
double entreprise engagée successivement par Monique David-Ménard pour examiner sous les contraintes
de cette exigence l’art kantien des délimitations frontalières et celui des constructions de l’universel.
Bibliographie première :
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Monique David-Ménard, La folie dans la raison pure. Kant lecteur de Swedenborg (Vrin 1990)
Monique David-Ménard, Les constructions de l’universel (PUF 2009)
NINON GRANGÉ
« Vestiges ou mémoire vive ? Récit, mémoire et histoire »
Cours de Master ouvert à la Licence
S1
Séminaire intensif. Une semaine en janvier 2016 (9h-12h et 13h-16h)
L’écriture de l’histoire ne coïncide pas exactement avec les sciences historiques. La narration d’un temps
passé, récent ou reculé, emprunte différentes formes, qui vont de la mythologie à l’idéologie politique.
L’écriture est une récriture presque instantanée, dont l’objet et le dessein restent fuyants. On s’intéressera
aux manières imaginantes de constituer une société à partir de l’exposition, de la mise en forme et de la
mise en mots de son passé, celui-ci serait-il appréhendé par une volonté objective ou bien par des fictions
imaginaires. Ainsi on mettra en question toute philosophie de l’histoire possible à partir d’autres
approches : témoigner, raconter, créer sont des manières autres de philosopher l’histoire, qui, plutôt que
de reproduire une temporalité, l’inventent. On envisagera plusieurs types de narration : le réel historicisé,
le témoignage, le récit biographique, le procès, les documentaires, l’oralité, l’art, les thérapies,
l’archive… afin de comprendre, à travers une rhétorique du temps, ce qui se joue dans la constitution des
mémoires et si la connaissance provoque reconnaissance.
La validation du séminaire se fera par exposé (après-midi) ou par le rendu d’un travail de réflexion.
Indications bibliographiques :
Benjamin, Walter, Thèses sur l’histoire
Halbwachs, Maurice, La mémoire collective
Hegel, G. W. F., La raison dans l’histoire
Marx, Karl, Engels, Friedrich, L’idéologie allemande
Rancière, Jacques, Les mots de l’histoire
Ricœur, Paul, Temps et récit ; La mémoire, l’histoire, l’oubli
NINON GRANGÉ
« Violence politique : l’état d’exception, la force et le droit »
Cours de Master ouvert à la Licence
S2
Mardi 9h-12h
L’état d’exception se situe à la frontière du droit et de la politique. Son existence juridique est
problématique, dans le sens où il n’est pas toujours dûment inscrit dans une constitution. En outre,
longtemps synonyme de l’état de siège, il a partie liée avec la guerre, alors même que sa décision n’en
dépend pas directement. L’état d’exception peut être décrété pour se protéger d’une agression étrangère
mais aussi pour faire face à des troubles internes et s’exercer contre la population d’une même cité.
Décision politique et flou juridique sont les caractéristiques de cette pratique « à la limite ». Suspension
du droit pour préserver le droit, elle procède avant tout d’un contexte historique, d’une analyse politique
et de la décision d’un gouvernement qui se met par là même en danger d’illégitimité. Qui décide de
l’extrême nécessité ? Y a-t-il des degrés dans la violence politique ? Il faudra envisager la grande
complexité de cette notion d’un point de vue philosophique, car elle ouvre une brèche dans l’aspiration à
fonder des systèmes politiques idéaux, pour permettre une suspension légale du droit et des mesures
exceptionnelles censées sauver des institutions incapables de se défendre par la force de la loi. La
proclamation que la nation est en danger permet-elle toutes les transgressions ?
Indications bibliographiques :
Agamben, Giorgio, État d’exception
Balibar, Étienne, Violence et civilité
Benjamin, Walter, Pour une critique de la violence
Derrida, Jacques, Force de loi
Monod, Jean-Claude, Penser l'ennemi, affronter l'exception. Réflexions critiques sur l'actualité de Carl
Schmitt
51
Saint-Bonnet, François, L’état d’exception
Schmitt, Carl, La dictature
NINON GRANGÉ
« La nature et la loi. Écologie politique ou philosophie tragique ? »
Cours de Licence ouvert au Master
S2
Jeudi 9h-12h
La nature désigne à la fois ce qui fait qu’un être est ce qu’il est, et en même temps ce qui l’environne.
Ainsi le naturel est censé s’opposer à l’artifice d’une loi imposée de l’extérieur. Pour autant la relation
entre fusis et nomos ne dessine pas une stricte opposition excluante. Entre l’être et le devenir, un partage
s’exerce qui obéit à une contrainte qu’il importe de déterminer dans toutes ses acceptions : la technique,
le politique, l’histoire, l’éthique… Faut-il comprendre la nature comme l’irréductible noyau sur lequel
s’exercent des forces étrangères, ou bien comme une origine à tous les développements humains ? La loi
comme convention juridique, comme règle dirigeant l’action, comme abstraction scientifique, ne peut-elle
être comprise comme un principe de fixité là où la nature serait principe de changement ? On s’autorisera
un parcours hétérodoxe qui nous mènera du conflit entre Platon et les sophistes aux nouvelles théories de
l’écologie politique en passant par le commentaire de Heidegger.
Indications bibliographiques :
Aristote, Physique
Heidegger, Martin, Questions I et II
Kant, Idée d’une histoire universelle au point de vue cosmopolitique
Larrère, Catherine et Larrère, Raphaël, Penser et agir avec la nature
Lucrèce, De la nature des choses
Platon, Gorgias ; La République
Rousseau, Jean-Jacques, Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes
JOHAN HÄRNSTEN
« Traduction, allégorie, mimèsis : Walter Benjamin et la question du langage »
Cours de Master ouvert à la Licence
S2
Mardi 9h-12h (Ou Mardi 12h-15h)
Ce cours se propose d’étudier l’œuvre de Walter Benjamin à partir de ce que l’auteur appelle lui-même sa
« place très particulière de philosophe du langage ». Des premiers écrits sur la traduction et la « magie du
langage » jusqu’au « matérialisme anthropologique » des années 1930, en passant par la théorie de
l’allégorie baroque, c’est le rapport profond entre langage et histoire qu’il s’agira d’articuler.
Indications bibliographiques :
Walter Benjamin,
Œuvres I-III, Paris, Gallimard, 2000
Origine du drame baroque allemand, Paris, Flammarion, 1985
Le Livre des passages, Paris, Ed. du Cerf, 2006
Sens unique, Paris, Maurice Nadeau, 1978
AURORE JACQUARD
« Les effets d’une éthique du désir »
Cours de Master ouvert à la licence
Semestre 1
Jeudi 12h-15h
(Ou Jeudi 15h-18h)
Nous nous proposons d’interroger, à travers la lecture du Séminaire de Lacan intitulé L’éthique de la
psychanalyse (1959-1960), le geste par lequel Freud renoue avec une question propre à la philosophie
antique, celle du bonheur, et par lequel il pose singulièrement un problème éthique depuis un contexte
52
épistémologique marqué par l’émergence de la physique moderne. Les résonances batailliennes du
séminaire de Lacan nous incitent à placer ce geste du côté d’une interrogation sur « l’être de la limite »,
interrogation qui atteste que « nous devenons tous les jours plus grecs » (Foucault) bien qu’elle ne se pose
plus dans le monde clos, fini, hiérarchisé, des grecs. Elle prend alors la forme de l’affirmation paradoxale
selon laquelle il existe « une mesure incommensurable, une mesure infinie qui s’appelle le désir ». Le
désir ressemble au « tu dois » inconditionné de Kant, mais laissé dans un vide.
Indications bibliographiques :
Lacan J., Séminaire VII, L’éthique de la psychanalyse, Paris, Seuil, 1986.
Lacan J., Ecrits II, « Kant avec Sade », Paris, Seuil, 1999.
Freud S., Malaise dans la culture, Paris, PUF, 1998.
Freud S., « Esquisse d’une psychologie scientifique » in Naissance de la psychanalyse, Paris, PUF, 1996.
Kant E., Critique de la raison pratique, Paris, GF, 1999.
Foucault M., « Préface à la transgression » in revue Critique n° 195-196 (1963).
AURORE JACQUARD
« Lecture de Malaise dans la culture de Freud »
Cours de Licence ouvert au Master
Semestre 1
Vendredi 9h-12h
(Ou Vendredi 12h-15h)
Le Malaise dans la culture est un ouvrage pris dans une hésitation, ou plutôt dans une tension constante
entre ce qui s’apparente d’une part à la critique de l’idée de progrès, visant la dimension conjoncturelle du
malaise, et d’autre part ce qui relève de la description d’une dysharmonie inhérente à l’existence humaine,
dysharmonie dont l’autre nom serait la sexualité. Nous nous attacherons à décrire cette tension bien plus
qu’à la résoudre, en interrogeant la place singulière de la pulsion de mort dans de l’ouvrage. Freud fait
intervenir la pulsion de mort à l’endroit de l’impossible résolution du malaise dans une énergétique. Elle
est en quelque sorte la cause absente du champ phénoménal : en effet, tout l’ouvrage s’articule autour du
chapitre 5 où elle surgit sous la forme de l’agressivité. L’insistance du malaise ne peut s’expliquer par le
simple jeu de l’économie libidinale, il faut quelque chose d’autre. Pourtant cette autre chose ne saurait se
réduire à l’idée d’une nature mauvaise de l’homme. Les analyses sur le sentiment de culpabilité montrent
bien que l’élément de la pulsion de mort ne peut être que la culture elle-même.
Indications bibliographiques :
Freud S., Le Malaise dans la culture, Paris, PUF 1998, (trad. Pierre Cottet).
Freud S., Le Malaise dans la culture, Paris, GF, 2010, (trad. Dorian Astor).
Freud S., Le Malaise dans la civilisation, Paris, Seuil, 2010, (trad. B. Lortholary, nous travaillerons sur
cette traduction)
Freud S., Essais de psychanalyse, Paris, Payot, 1993.
Freud S.., l’avenir d’une illusion, Paris, PUF, 2010.
Freud S., Totem et Tabou, Paris, Payot, 1992.
Freud S., « Pour introduire le narcissisme » (1914) in La vie sexuelle, PUF, Paris, 1972.
MARIA KAKOGIANNI
« Sujets politiques performatifs»
Cours de Master ouvert à la Licence
S1
jeudi 12h-15h
53
« Ce qui semble être le problème de la politique égalitaire aujourd’hui : une lutte de classes sans classe ».
Avec cette formule J. Rancière résume la dissociation entre sujet politique et classe sociale, éprouvée
notamment à partir les mouvements des années ‘60-‘70, et qui dès lors met l’accent sur la subjectivation
politique et sur son caractère performatif.
Nous allons travailler le livre The performative in the political issu de la collaboration de A. Athanassiou
et J. Butler et dans lequel les deux auteurs essaient de rendre compte des récents mouvements
d’occupation des places en 2011. Cette lecture croisera le travail de B. Cassin qui place la figure
sophistique à l’origine d’une conception performative de la politique. Tout en essayant d’avoir un
nouveau regard sur les mouvements politiques contemporaines et les inventions dont ils sont porteurs, il
s’agira de s’interroger comment et dans quelle mesure la politique aujourd’hui est suspendue à ce qu’on
peut appeler un « effet sophistique », et de l’autre côté, sur les ressources critiques d’un autre Platon :
celui de l’engagement impossible pour la vérité.
Indications bibliographiques :
A. Athanasiou – J. Butler, The performative in the Political, Polity press, 2013
J. Butler, Le pouvoir des mots. Politique du performatif, Amsterdam, 2004.
B. Cassin, L’effet sophistique, Gallimard, 1995.
B. Cassin, « Sophistique, performance, performatif », Anais de Filosofia Clássica, vol. 3 no 6, 2009.
B. Cassin, L’archipel des idées de B. Cassin, Maison des Sciences de l'Homme, 2014.
MARIA KAKOGIANNI
(en collaboration avec CAMILLE LOUIS)
« ANTIGONE (La fabrique des résistances 3) »
Cours de Licence ouvert au Master
S1
Samedi 10h-13h et 15h-18h (1 samedi par mois)
Ce séminaire s’inscrit dans la continuité du travail d’enquête initié l’année dernière sur les récents
mouvements politiques (printemps arabe, Indignados, Occupy, etc.) et les nouvelles formes de lutte
(occupation des places, ZAD, etc.). Cette année nous poursuivrons l'enquête avec les figures multiples
d’Antigone et leurs métamorphoses.
Le mythe d’Antigone a souvent occupé cette place qui consiste à y voir, fondamentalement, un symbole
de la Résistance. D’une certaine manière, à travers « Antigone » nous essayerons de nous interroger sur la
manière dont la politique aujourd’hui tend de plus en plus à se réduire à une forme de résistance. Les
différentes Antigones et leurs métamorphoses seront pour nous le fil d’Ariane pour essayer de poser une
question sur notre contemporain : « Nous » résistons à qui et à quoi ? Quelles sont les nouvelles formes
coercitives à côté de celle de l’Etat ? Mais aussi qu’est-ce qui résiste en « nous » dans la pensée et dans
l’action ?
Les séances du séminaire mêleront des lectures plus spécifiquement philosophiques (à travers notamment
la présentation des trois Antigones : Hegel, Lacan, et Butler) avec du matériel venant des
expérimentations artistiques de mise en scène et de réécriture (par exemple le spectacle : « Alexis, une
tragédie grec », proposé par la compagnie Motus, suite à l’assassinat d’Alexandros Gregoropoulos et
l’éclatement des émeutes grecques en 2008 et bien d’autres).
Une bibliographie sera donnée lors de la première séance.
MUHAMEDIN KULLASHI
« Raison gouvernementale et contre-conduites I »
Cours de Master ouvert à la licence
S1
Samedi, 12h-15h
En explorant la généalogie de l’Etat moderne et de ses appareils à partir d’une histoire de la raison
gouvernementale, Michel Foucault à également analysé la spécificité des résistances au pouvoir en tant
que conduites, distinctes des révoltes politiques ou économiques, dans leur objectif et leur forme. Mais
tout en étant spécifiques, ces résistances de conduites ne sont pas restées séparées ou isolées les unes des
autres. Foucault désigne par le terme de « gouvernementalité » « la manière dont on conduit la conduite
des hommes » comme grille d’analyse des relations de pouvoir aux divers niveaux. Au sein des grands
54
processus de bouleversements politiques et sociaux Foucault a cherché à repérer la dimension des
insurrections des conduites, à partir du XVII siècle, à l’appui d’une figure de la philosophie comme
réponse à la question « comment se conduire ? »(dans le domaine privé et dans le domaine public). Il a
établi un certain nombre de correspondances entre, d’une part, l’art pastoral de conduire les hommes et
les contre-conduites qui lui étaient contemporaines (l’ascétisme, les communautés, la mystique,
l’Ecriture, la croyance eschatologique), et d’autre part, entre divers types de gouvernementalité et les
contre-conduites que l’on voit se développer en corrélation avec eux, en montrant le jeu des séries
d’échanges et d’appuis réciproques. Les contre-conduites envers la gouvernementalité moderne, envers la
raison d’Etat et sa réglementation, se sont déployées, à partir du XVIII siècle, notamment au nom de la
société civile, de la population ou de la nation, et de la liberté.
Aux traces de Foucault, et à l’appui des recherches philosophiques, mais aussi, historiques et
sociologiques, nous allons essayer d’interroger certaines modalités de résistances et de contre-conduites
en relation avec différents types de gouvernementalité.
Cette analyse des révoltes de conduites corrélatives du pastorat s’inscrit dans le prolongement de la thèse
énoncée par Foucault dans La volonté de savoir, selon laquelle « là où il y a pouvoir, il y a résistance »,
celle-ci n’étant « jamais en position d’extériorité par rapport au pouvoir », mais constituant « l’autre
terme, dans les relations de pouvoir », leur « irréductible vis-à vis ». La notion de résistance, en 1978,
reste au cœur de la conception foucaldienne de la politique. premier affrontement. » L’idée de contreconduite représente une étape essentielle, dans la pensée de Foucault, entre l’analyse des techniques
d’assujettissement et celle, développée à partir de 1980, des pratiques de subjectivation.
Bibliographie : ouvrages de Michel Foucault :
Leçons sur la volonté de savoir, Paris, Gallimard, 2011
Théories et institutions pénales, Paris, Seuil, 2015
La société punitive, Paris, Gallimard, 2013.
Le Pouvoir psychiatrique, Paris, Gallimard, 2003
Les Anormaux, Paris, Gallimard, 1999
« Il faut défendre la société », Paris, Gallimard, 1997
Sécurité, territoire, population, Paris, Gallimard, 2004
Naissance de la biopolitique, Paris, Gallimard, 2004
Du gouvernement des vivants, Paris, Seuil, 2012
MUHAMEDIN KULLASHI
« Raison gouvernementale et contre-conduites II »
Cours de Master ouvert à la licence
S2
Samedi, 12h-15h
En explorant la généalogie de l’Etat moderne et de ses appareils à partir d’une histoire de la raison
gouvernementale, Michel Foucault à également analysé la spécificité des résistances au pouvoir en tant
que conduites, distinctes des révoltes politiques ou économiques, dans leur objectif et leur forme. Mais
tout en étant spécifiques, ces résistances de conduites ne sont pas restées séparées ou isolées les unes des
autres. Foucault désigne par le terme de « gouvernementalité » « la manière dont on conduit la conduite
des hommes » comme grille d’analyse des relations de pouvoir aux divers niveaux. Au sein des grands
processus de bouleversements politiques et sociaux Foucault a cherché à repérer la dimension des
insurrections des conduites, à partir du XVII siècle, à l’appui d’une figure de la philosophie comme
réponse à la question « comment se conduire ? »(dans le domaine privé et dans le domaine public). Il a
établi un certain nombre de correspondances entre, d’une part, l’art pastoral de conduire les hommes et
les contre-conduites qui lui étaient contemporaines (l’ascétisme, les communautés, la mystique,
l’Ecriture, la croyance eschatologique), et d’autre part, entre divers types de gouvernementalité et les
contre-conduites que l’on voit se développer en corrélation avec eux, en montrant le jeu des séries
d’échanges et d’appuis réciproques. Les contre-conduites envers la gouvernementalité moderne, envers la
raison d’Etat et sa réglementation, se sont déployées, à partir du XVIII siècle, notamment au nom de la
société civile, de la population ou de la nation, et de la liberté.
Aux traces de Foucault, et à l’appui des recherches philosophiques, mais aussi, historiques et
sociologiques, nous allons essayer d’interroger certaines modalités de résistances et de contre-conduites
en relation avec différents types de gouvernementalité.
55
Cette analyse des révoltes de conduites corrélatives du pastorat s’inscrit dans le prolongement de la thèse
énoncée par Foucault dans La volonté de savoir, selon laquelle « là où il y a pouvoir, il y a résistance »,
celle-ci n’étant « jamais en position d’extériorité par rapport au pouvoir », mais constituant « l’autre
terme, dans les relations de pouvoir », leur « irréductible vis-à vis ». La notion de résistance, en 1978,
reste au cœur de la conception foucaldienne de la politique. premier affrontement. » L’idée de contreconduite représente une étape essentielle, dans la pensée de Foucault, entre l’analyse des techniques
d’assujettissement et celle, développée à partir de 1980, des pratiques de subjectivation
Bibliographie : ouvrages de Michel Foucault :
Leçons sur la volonté de savoir, Paris, Gallimard, 2011
Théories et Institutions Penales, Paris, Seuil, 2015
La société punitive, Paris, Gallimard, 2013.
Le Pouvoir psychiatrique, Paris, Gallimard, 2003
Les Anormaux, Paris, Gallimard, 1999
« Il faut défendre la société », Paris, Gallimard, 1997
Sécurité, territoire, population, Paris, Gallimard, 2004
Naissance de la biopolitique, Paris, Gallimard, 2004
Du gouvernement des vivants, Paris, Seuil, 2012
MAURIZIO LAZZARATO
« Guerres et Capital. Contribution à une économie politique des guerres civiles mondiales »
Séminaire de Master ouvert à la licence
(séminaire associé avec Éric Alliez)
S1
Lundi 18h-21h
Salle 061
Le séminaire poursuivra et conclura le travail engagé l’année dernière.
En élargissant son spectre, puisqu'on repartira de la pluralité et de l'articulation des régimes de la guerre
dans le capitalisme – guerres coloniales, guerres contres les femmes, guerres sociales —, et en menant à
son terme l'enquête par l'analyse des guerres contemporaines, depuis la guerre froide jusqu'aux guerres
néo-libérales.
Nous redonnons ici la présentation générale du séminaire:
Visant à contribuer à la reconstruction d'une pensée critique à la hauteur des enjeux politiques les plus
contemporains, le séminaire s'attachera à introduire la guerre, entre "guerre civile mondiale" et "guerre
des subjectivités", dans le concept de Capital afin de mener jusqu'à son terme le renversement de la
formule fameuse de Clausewitz. Soit la politique comme continuation de la guerre par d’autres moyens.
Les œuvres de Marx, Clausewitz, Lénine, Schmitt, Foucault, Deleuze et Guattari, Virilio nous permettront
d'interroger à nouveaux frais les rapports constituants — dans la perspective de l'hétérogenèse continuée
du capitalisme jusqu'à son affirmation néo-libérale — entre État, économie, politique et guerre.
Bibliographie indicative :
Michel Foucault, Il faut défendre la société , Seuil / Gallimard, 1997
Carl von Clausewitz, De la guerre, Éditions de Minuit, 1955
Félix Guattari Psychanalyse et Transversalité, La découverte, 2003
Deleuze et Guattari, Mille plateaux, Éditions de Minuit, 1980
Carl Schmitt, La guerre civile mondiale, , éditions è®e, 2007
Carl Schmitt, La notion du politique - Théorie du partisan, Flammarion, 1992
MAURIZIO LAZZARATO
« Machines, signes, et subjectivité »
Séminaire de Master ouvert à la licence
S2
56
Salle / jour et horaire seront communiqués ultérieurement
On abordera le fonctionnement du capitalisme du point de vue des signes, des machines et des
subjectivités qu'il mobilise. C'est en fonction des questions liées à leur "agencement" que l'on analysera
les nouvelles modalités d’exploitation et les nouvelles formes d’exercice du pouvoir.
Machine : on définira les différents concept de machine, machine sociale, machine technique, machine
de guerre, machine abstraite et leur rapport à la « production » du Capital.
Signes : de la critique du structuralisme dont le paradigme est le langage, on passera à la sémiotique
élaborée par Félix Guattari (et Gilles Deleuze) et ses catégories de sémiotiques signifiantes, a-signifiantes
et symboliques.
Subjectivité : les processus de production de subjectivité seront appréhendés à partir de leur agencement
avec les différentes sémiotiques et les différentes machines.
Finalement, machine, signes et subjectivité définiront les assujettissements sociaux et les asservissement
machiniques du capitalisme contemporain.
Félix Guattari, La révolution moléculaire, 1977, Recherches, , Paris ; nouvelle édition UGE, coll.
« 10/18 », 1980 ; les deux éditions réunies Les Prairies ordinaires, Paris, 2012
Félix Guattari , Chaosmose, Galilée, 1992
Gilbert Simondon, Du mode d'existence des objets techniques, Aubier-Flammarion, 2012
Jacques Rancière, Aux bords du politique, La Fabrique 1998,
Deleuze et Guattari, Mille Plateaux, Éditions de Minuit, 1980
Michel Foucault, Le Gouvernement de soi et des autres I, Seuil / Gallimard, 2008
ÉRIC LECERF
(Cours mutualisé avec Cinéma)
« Figures du double : ombre, reflet ou copie »
L3 – M1 – M2
S2
Vendredi de 15h à 18h
C’est d’abord ainsi que le cinéma s’est défini : comme pure inscription d’un double qui demeurerait
permanent là où l’existence des sujets concrets est par définition aléatoire. Au sein de cet écran-miroir du
réel, le sujet s’est cependant vite dédoublé, empruntant à la littérature ses propres jeux d’ombre et de
miroir. Des textes tels que Le portrait de Dorian Gray d’Oscar Wilde, L’Eve future de Villiers de l’IsleAdam, ou L’étrange cas du Dr Jekyll et de Mr Hyde de Stevenson, tous publiés dans les années qui
précèdent la première projection de Frères Lumière, en ont ainsi constitué autant de préfigurations
idéales. Mais avec la diffusion de ce nouveau média, le double, dans ses diverses figurations symboliques,
va perdre son caractère métaphysique pour engager une sorte de matérialisme narratif au sein duquel la
question des ambivalences du sujet se posera à nouveaux frais. Le double est désormais pleinement
incarné. Il perd son caractère évanescent et devient un potentiel rival, tel que l’avait déjà imaginé Edgar
Poe dans William Wilson ; tel que la psychanalyse commence alors aussi à le faire ressurgir sous couvert
de l’inconscient.
Dans ce cours, nous étudierons une série de films où le double est inscrit comme gémellité problématique
et révélatrice d’un trouble tels que The iddle class de Chaplin, quelques versions de Jekyll & Hyde,
L’homme aux deux visages de Mayo, Dark miror de Siodmak, Kagemusha de Kurosawa, Fight club de
Fincher.
ÉRIC LECERF
« Philosophie de l’hétérogène : le cas Kierkegaard »
Cours de Licence ouvert au Master
57
S2
Jeudi de 15h à 18h
La philosophie de Kierkegaard n’est nullement réductible à ce titre d’existentialisme qui en a accompagné
la reprise dans l’immédiat après-guerre. Au-delà du statut que Kierkegaard assigne à la philosophie, et
derrière elle aux divers registres d’écriture par lesquels il la met en scène, il se distingue de
l’existentialisme, dans ses diverses tendances, par un usage du double qui combine accomplissement et
renoncement. Le sujet y apparaît toujours dans des séries de reflets qui traversent métaphysique et
théologie jusqu’à constituer une poétique de l’amour où objet et sujet se confondent. La question de la
forme donnée par Kierkegaard à ses textes, de l’usage de ses pseudonymes jusqu’à la confusion des
genres dont Ou bien… Ou bien est ainsi exemplaire et relève d’une critique radicale de l’identité dont il
s’emploie à nous faire éprouver la morsure. Le paradoxe qu’il ne cesse de mobiliser en guise de parade ou
de masque n’y est pas affaire de logique, mais procède dès lors d’un contact direct avec une vérité qui
n’est nullement relative, mais toujours donnée dans la plus parfaite des hétérogénéités.
Nous travaillerons de façon prioritaire les premiers textes que Kierkegaard a écrits après avoir achevé sa
thèse de doctorat sur le concept d’ironie chez Socrate :
Ou bien… ou bien sur l’architecture duquel nous consacrerons nos premières séances
La répétition (ou La reprise suivant les traductions) dans lequel nous retrouverons les bases de la
dynamique du renoncement kierkegaardien
Crainte et tremblement dont nous étudierons de larges extraits.
GEOFFROY MANNET
« La sociologie de Pierre Bourdieu au miroir de la pensée politique de Jacques Rancière :
retour sur les termes d'une critique politique de la science sociale »
Cours de Master ouvert à la Licence
S 1.
Mercredi 15h-18h
Le philosophe Jacques Rancière a bâti une partie de son œuvre contre la sociologie de Pierre Bourdieu.
La critique argumentée de ce dernier fait apparaître une généalogie philosophique de la sociologie
bourdieusienne qui remonterait à la philosophie politique de Platon. Pierre Bourdieu reprendrait et
prolongerait les opérations par lesquelles la philosophie politique depuis Platon tente de supprimer la
politique et son scandale de pensée : l'égalité démocratique, l'égalité des inégaux.
Cette hypothèse provocatrice de Jacques Rancière noue indissociablement philosophie politique et
sociologie dans le même présent de pensée en interrogeant les présupposés anti-politiques et antidémocratiques de ces deux sciences.
Nous étudierons les œuvres de Jacques Rancière et de Pierre Bourdieu dans la perspective du premier afin
de comprendre les enjeux politiques, philosophiques et esthétiques qui ont conduit Jacques Rancière
trente années durant à écrire contre Pierre Bourdieu.
Bibliographie :
Rancière, Jacques, Le Philosophe et ses pauvres, Paris, Flammarion, 2007
Rancière, Jacques, Aux bords du politique, Paris, Folio essais, 2004
Rancière Jacques, La Mésentente. Politique et philosophie, Paris, Galilée, 1995
Rancière Jacques, Les Scènes du peuple (Les Révoltes logiques, 1975/1985), Horlieu éditions, 2003
Bourdieu, Pierre, Passeron, Jean-Claude, Les Héritiers : les étudiants et la culture, Paris, Les éditions de
Minuit, 1964
Bourdieu, Pierre, Passeron, Jean-Claude, La Reproduction : éléments pour une théorie du système
d'enseignement, Paris, Les éditions de Minuit, 1970
Bourdieu Pierre, La Distinction : critique sociale du jugement, Paris, Les éditions de Minuit, 1979
JEAN-PIERRE MARCOS
« Atelier de Lecture : Lecture de Freud. La question du rêve »
Cours de Licence ouvert au Master
S1
Vendredi 9h-12h /ou Mardi de 9h à 12h
58
A partir d’une lecture suivie de quelques textes emblématiques de Freud sur le rêve, nous nous
efforcerons de répondre à quelques questions :
-Que signifie « interpréter un rêve » ?
-A quel titre le rêve peut-il être pensé sous la catégorie de la « satisfaction du désir » ?
-Dans quelle mesure l’universalité de la thèse freudienne peut-elle se voir objecter l’argument
contradictoire des cauchemars ?
Bibliographie complète distribuée en début de cours
Références immédiates
S. Freud, Leçons d’introduction à la psychanalyse, P.U.F.
JEAN-PIERRE MARCOS
« Atelier de lecture : Lecture de Freud. Psychanalyse et littérature. Freud lecteur de Jensen : La
Gradiva (1) »
Cours de Master ouvert à la Licence
S1
Samedi 9h-12h
L’abord freudien de la vie amoureuse des hommes et des femmes, exige de renouer avec les créateurs de
fantaisies, tel Jensen, l’auteur fameux de la Gradiva laquelle désignait selon R. Barthes « l’image de l’être
aimé pour autant qu’il accepte d’entrer un peu dans le délire du sujet amoureux afin de l’aider à en
sortir. »
Nous nous proposerons de lire le roman de Jensen et de lire la lecture qu’en proposa Freud afin de :
-mesurer de manière critique le statut de l’ « application » de la littérature à la philosophie
-définir le régime hallucinatoire de fonctionnement du désir
-caractériser et identifier la modalité de l’épreuve dite de réalité
Bibliographie provisoire :
Sigmund Freud, Le délire et les rêves dans la Gradiva de W. Jensen, trad., Paris, Gallimard, 1986
On trouvera une première bibliographie critique dans le livre de Jean Bellemin-Noël, Gradiva au pied de
la lettre, P.U.F., 1983, pp.274-279.
Lire avec Freud. Pour J. Bellemin-Noël. P. Bayard (dir.), Paris P.U.F., 1998
JEAN-PIERRE MARCOS
« Atelier de lecture : Lecture de Freud. Psychanalyse et littérature. Freud lecteur de Jensen : La
Gradiva (2) »
Cours de Master ouvert à la Licence
S2
Samedi 9h-12h
L’abord freudien de la vie amoureuse des hommes et des femmes, exige de renouer avec les créateurs de
fantaisies, tel Jensen, l’auteur fameux de la Gradiva laquelle désignait selon R. Barthes « l’image de l’être
aimé pour autant qu’il accepte d’entrer un peu dans le délire du sujet amoureux afin de l’aider à en
sortir. »
Nous nous proposerons de lire le roman de Jensen et de lire la lecture qu’en proposa Freud afin de :
-mesurer de manière critique le statut de l’ « application » de la littérature à la philosophie
-définir le régime hallucinatoire de fonctionnement du désir
-caractériser et identifier la modalité de l’épreuve dite de réalité
Bibliographie provisoire :
Sigmund Freud, Le délire et les rêves dans la Gradiva de W. Jensen, trad., Paris, Gallimard, 1986
On trouvera une première bibliographie critique dans le livre de Jean Bellemin-Noël, Gradiva au pied de
la lettre, P.U.F., 1983, pp.274-279.
Lire avec Freud. Pour J. Bellemin-Noël. P. Bayard (dir.), Paris P.U.F., 1998
DIDIER MOREAU
(Cours mutualisé avec les Sciences de l’éducation)
Du souci de soi à l’éducation de soi-même
Cours de master ouvert à la Licence
S1
59
Jeudi 15h-18h.
L’éducation de soi-même est comme, axe central de l’éducation tout au long de la vie, un enjeu majeur
des projets des politiques institutionnelles de formation. Sa genèse théorique sera étudiée pour clarifier
les enjeux contemporains de la question éducative, du point de vue politique et éthique. Le séminaire
retracera la genèse, à partir du champ de la philosophie pratique, de la perspective du souci de soi
métamorphique chez Sénèque. On étudiera comment la modernité reprend le problème dans un conflit
structuré entre anamorphose métaphysique (Conversion) et métamorphose affranchie de toute
transcendance, à travers la tradition des exercices spirituels. On s’appuiera sur la lecture des Stoïciens,
Ignace de Loyola, Emerson, Nietzsche, Stanley Cavell, Walter Benjamin et Michel Foucault. Des appuis
complémentaires seront pris dans la littérature de formation. On ouvrira la perspective d’une formation de
soi-même émancipatrice.
Bibliographie :
Sénèque, Œuvres, Paris, R. Laffont, 1993.
R. W. Emerson, La confiance en soi et autres essais, Paris, Payot, 2000.
R. W. Emerson, De l’utilité des grands hommes, Paris, Mille et Une Nuits, 2003.
F. Nietzsche, 3ème Considération inactuelle, Schopenhauer éducateur, Paris, Gallimard, 1988.
M. Foucault, L’herméneutique du sujet, Paris, Gallimard, 2001.
Œuvres littéraires :
Conversations de Goethe avec Eckermann, Paris, Gallimard, 1949.
Haruki Murakami, Autoportrait de l’auteur en coureur de fond, Paris, Belfond, 2009.
Jean-Pierre Abraham, Armen, Le Tout sur le Tout, Gouvernes, 1988 (1ère édition : Seuil, 1967).
Les textes et documents seront disponibles sur la plateforme pédagogique : http://www.sc-educparis8.org/
Code du cours : SDS ; le mot de passe sera communiqué dès les premières séances.
DIDIER MOREAU
(Cours mutualisé avec les Sciences de l’éducation.)
« Éthique de l’éducation »
Cours de Master 2 ouvert aux L3 et M1.
S2
Mardi 12h-15h.
Le projet de « donner une dimension morale » à l’acte éducatif est l’indice de la prise de contrôle de
l’éducation par les sciences positives du comportement qui prétendent organiser l’action humaine en vue
d’une plus grande efficacité et dissoudre ainsi tout cadre politique situant les actes individuels dans leur
relation aux buts collectifs. Le séminaire montrera pourquoi, dans l’éducation, l’éthique est une question
centrale. On interrogera la possibilité d’une reconquête philosophique du champ de l’éducation morale,
par une prise en compte de cette expérience éducative qui donne l’accès, pour les « nouveaux-venus » à
l’autonomie intellectuelle et morale. Cette reconquête implique que la question éthique structure
désormais la formation de soi-même dans le champ des pratiques orientées vers autrui. Le séminaire
mettra en lumière comment l’éthique devient la possibilité pour les praticiens de construire leur
autonomie professionnelle face aux « institutions de moralité » (Bernard Williams), qui les
déresponsabilisent par une pression morale intenable. On posera les étayages théoriques conceptuels
nécessaires pour leur interprétation, en référence aux courants contemporains de la réflexion morale et de
l’éthique appliquée ; ils permettront de discuter la structure d’une éthique métamorphique, comme
éthique du risque et de la rencontre, dégagée des injonctions institutionnelles à la compassion et à la
déontologie juridique.
Bibliographie :
Cicéron, Traité des devoirs.
Sénèque, Lettres à Lucilius.
Derrida J., De l’hospitalité, Paris, Calmann-Levy, 1997.
Levinas E., Autrement qu’être ou au-delà de l’essence, Paris, Livre de Poche, 1978.
Moreau D., Education et théorie morale, Paris, Vrin, 2011.
Williams B., L’éthique et les limites de la philosophie, Paris, Gallimard, 1990.
Rawls W., 1997, Théorie de la justice, Paris, Seuil, 1997.
Paperman P. & Laugier S., Le souci des autres, Ethique et politique du Care, Paris, EHESS, 2005.
60
Ricœur P., Soi-même comme un autre, Paris, Seuil, 1990.
Gadamer H.G., Vérité et méthode, Paris, Seuil, 1996.
Badiou A., L’éthique, Paris, Nous, 2003.
Les textes et documents seront accessibles sur la pateforme pédagogique :
http://www.sc-educparis8.org/
Code du cours : ETHIKEDUC
DIDIER MOREAU
(Cours mutualisé avec les Sciences de l’Éducation)
« Philosophie de l’éducation : L’éducation métamorphique, de la Paideia à la Bildung »
Cours de Master ouvert à la Licence
S1
Jeudi 18h-21h.
L’histoire des idées pédagogiques est corrélée à l’histoire de la métaphysique. Plutôt que de postuler une
structure éternelle de l’éducation, nous chercherons à comprendre comment la pensée pédagogique a pris
en charge, depuis l’antiquité, la problématisation philosophique de la formation de l’homme. Face au
schème onto-théologique encore prégnant de la conversion de l’homme à la vérité de son essence, nous
reprendrons le fil de la pensée d’une éducation métamorphique, telle qu’elle fut ouverte par l’humanisme
stoïcien, développée par la Renaissance comme l’arme majeure contre la théologie dogmatique et
réinvestie dans la pensée de la Bildung comme antidote à cette sécularisation de l’Absolu représentée par
la figure de l’État éducateur. L’éducation métamorphique pourra apparaître comme le paradigme
philosophique majeur de l’éducation tout au long de la vie.
Bibliographie :
Martin Heidegger, La doctrine de Platon sur la vérité, Questions II, Paris, Gallimard, 1968.
Werner Jaeger, Paideia, Paris, Gallimard, 1988.
Pierre Aubenque, Faut-il déconstruire la métaphysique ? Paris, PUF, 2009.
Hans Blumenberg, La lisibilité du monde, Paris, Cerf, 1981
Cicéron, Traité des devoirs.
Montaigne, Les Essais.
Herder, Une autre philosophie de l’histoire, Paris, Aubier, 1964.
Humboldt, De l’esprit de l’humanité, Charenton, Premières Pierres, 2004.
Les documents et les textes seront accessibles sur la plateforme pédagogique :
http://www.sc-educparis8.org/
Le code du cours est PEPB, un mot de passe sera communiqué lors de premières séances.
DIDIER MOREAU
(Cours mutualisé avec le département de sciences de l’éducation)
« Les pédagogies de l’émancipation »
Cours de Licence ouvert aux Master
S2
La pédagogie a subi une double critique au XXème siècle : la première, radicale, visait son projet même ;
développée par René Schérer dans les années 70, elle tendait à montrer que la construction de la figure du
pédagogue, à partir de Rousseau, prolongeait la minorité de l’enfant. La seconde, factuelle, s’opposait à
toute réforme de l’institution scolaire en France dans les années 80, au nom d’une essence éternelle de la
skola. Si l’on retourne la première critique contre la seconde, il est possible de faire apparaître la question
de l’émancipation comme l’enjeu politique essentiel du projet éducatif.
Dans ce cadre, l’enseignement visera à mettre en évidence, dans les idées pédagogiques, la prégnance des
concepts majeurs de la philosophie de l’éducation, dans leur articulation à l’idée d’émancipation.
L’analyse des pratiques et doctrines de Pestalozzi, Fourier, Jacotot, Cousinet, Hermann Lietz et les
Landerziehungheime, W. Paulsen, Freinet, etc. permettra d’appréhender comment cette question
émancipatrice a été l’objet mis à l’épreuve par les principaux pédagogues. La lecture des textes de
Jacques Rancière contribuera ensuite comprendre les enjeux véritables des débats contemporains sur
l’École. On recherchera enfin, dans l’œuvre de Walter Benjamin, les lignes de force d’une émancipation
pédagogique.
Bibliographie :
Rousseau, Émile ou de l’éducation
61
J. Houssaye, Quinze pédagogues, Paris, A. Colin, 1995
R. Schérer, Vers une enfance majeure, Paris, La fabrique, 2006.
J. Rancière, Le maître ignorant, Paris, Fayard, 1987.
W. Benjamin, Enfance, Paris, Payot, 2011.
D’autres textes seront proposés au fil des séances.
Modalités : enseignement hybride : en dehors des séances du séminaire (20H de cours au second semestre
les mardi 15h-18h), les documents et les forums de discussion seront accessibles sur la plateforme
pédagogique de l’UFR SEPF :
http://www.sc-educparis8.org/
Accès au cours : PEM (un mot de passe sera communiqué lors des premières séances).
GEORGES NAVET
« L’ironie, l’humour, la philosophie »
Cours de Master ouvert à la Licence
S2
Mercredi 12 h – 15 h Ou vendredi 12 h – 15 h
De l’attaque frontale de Thrasymaque : « Voilà bien l’ironie habituelle de Socrate ! » (République I, 337
a) à l’éloge ambigu d’Alcibiade : « il passe sa vie à ironiser » (Banquet, 216 e), Socrate est désigné
comme l’ironiste par excellence. Kierkegaard affirmera de lui, dans son Concept d’ironie que « sa
situation dans la vie est réfractaire à tout prédicat » et à toute place assignée. Il reste que si, pour le
Kierkegaard ultérieur, l’ironie demeure un point de départ indispensable, c’est l’humour qui est
susceptible de pousser plus loin – plus loin du coup que la philosophie qui est en conséquence
rétrospectivement reléguée à l’enseigne de l’ironie.
On trouverait chez Dostoïevski, celui en tout cas des Démons, un geste analogue, lié cette fois à la « vie
ironique » d’un des personnages principaux, au fait que le narrateur du roman ne comprend
manifestement pas grand-chose aux événements qu’il relate, et à l’attitude (forcément quelque peu teintée
d’humour) que l’auteur induit ainsi chez son lecteur.
La philosophie, qu’on la célèbre ou qu’on la rejette, ne serait-elle audible qu’en clé d’ironie ?
Un philosophe au moins propose une autre partition. Ce cours peut être compris comme un commentaire
de la dix-neuvième série de Logique du sens de Gilles Deleuze, intitulée De l’humour, qui traite bien sûr
principalement de l’ironie.
Indications bibliographiques :
G. Deleuze, Logique du sens, Ed. de Minuit, Paris, 1969.
F. Dostoïevski, Les Démons, trad. André Markowiz, Actes Sud, Collection Babel, Arles, 1995 (3
volumes).
V. Jankélévitch, L’ironie, Flammarion, Paris, 1964.
S. Kierkegaard, Le concept d’ironie constamment rapporté à Socrate, trad. P.H. Tisseau et E.M. JacquetTisseau, Œuvres complètes de Sœren Kierkegaard, Ed. de l’Orante, t. II, Paris, 1975.
BERTRAND OGILVIE
« Philosophie et folie »
Cours de Master ouvert à la Licence
S1
Mardi 12h-15h
Dans leurs tentatives de déplacement de la discursivité en opposition à tous les pouvoirs, les philosophies,
depuis Socrate, n’ont cessé de rencontrer au cœur de leur démarche la présence incontournable de la folie.
Parfois elles ont été guettées par la tentation d’en tirer matière pour instituer d’autres formes, subtiles et
perverses, de pouvoirs. Cette proximité, cette intimité devrait favoriser l’approche des multiples aspects
de cette possibilité permanente de la raison qui en constitue à la fois la convulsion et l’indice de sa liberté.
Mais souvent la dénégation, voire le déni l’emporte, défense contre sa propre négativité. Toutefois, à nos
yeux, l’activité philosophique ne peut se détourner des multiples aspects de cette structurelle
ambivalence : c’est pourquoi la folie, privée ou publique, tant dans ses aspects institutionnels, comme
création sociale, que comme drame subjectif, comme réactivité aux institutions, comme crise de
62
l’institution, comme symptôme des crises historiques ne devrait pas échapper à son attention. Y revenir
sans cesse est une nécessité.
Bibliographie :
Platon, Le Banquet, traduction Luc Brisson, GF, 2007.
Freud, Remarques sur l’amour de transfert.
Freud, Psychologie de foule et analyse du moi, Le Seuil, Paris , 2014
Foucault, Histoire de la folie, Gallimard, Paris, 1961
Derrida, L’Écriture et la différence, Le Seuil, Paris,
Lacan, Séminaire IV, La relation d’objet, Le Seuil, Paris, 1994.
Lacan, Séminaire VIII, Le transfert, Le Seuil, Paris, 2001
Comte
Aby Warburg
Rousseau
BERTRAND OGILVIE
« Séminaire d’encadrement des stages et des projets tutorés »
Séminaire de Master 1
S1
Mardi 15h-18h
Ce séminaire a pour but d’encadrer les stages et les projets tutorés de M1. Construction de la
problématique, plan, méthodologie de la recherche, élaboration d’une bibliographie, réflexion sur les
éventuels prolongements vers le mémoire de M2 en feront l’objet. En ce qui concerne les stages, on se
concentrera sur la problématisation d’expériences hétérogènes et sur leur intégration dans un parcours
spéculatif.
MAZARINE PINGEOT
« Descartes vs Foucault. Les enfants et les fous »
Cours de Master
S2
Jeudi 9h-12h
Les deux catégories en marge qui pourraient remettre en question toute la philosophie cartésienne sont
celle des enfants et des fous ; catégories épistémiques qui ne sont pas nécessairement cartésiennes
puisqu’on les retrouve chez Locke par exemple. Mais catégories limites en ce qu’elles interrogent la
question de l’être et du temps, et de la continuité à soi dans une philosophie non généalogique. Foucault
l’a bien vu qui consacre à Descartes un grand nombre de pages sur la folie, mais aussi sur la méditation et
la question du sujet. C’est cette confrontation que nous voulons mettre au jour.
Bibliographie
Descartes : les méditations métaphysiques. Le discours de la méthode.
Foucault : Histoire de la folie à l’âge classique. « Première préface de 1961 » dans Dits et Ecrits 1 ; « mon
corps, ce papier ce feu », dans Dits et écrits 1. L’herméneutique du sujet.
MAZARINE PINGEOT
(Cours mutualisé avec Pierre Cassou-Nogues)
« Le cogito et la psychanalyse »
Cours de Licence ouvert au Master
S2
Mardi 9h-12h
Le cours portera sur le cogito de Descartes et les interprétations que la psychanalyse a pu en donner. Dans
les Méditations métaphysiques, après le récit du doute, l'hypothèse du Malin, Descartes établit, à travers
ce « Je pense, je suis », l'existence du sujet en tant que chose pensante. Les premières séances proposeront
une lecture attentive de ces passages. Le cours se divisera ensuite en deux parties. La première discutera
63
de l'interprétation qu'en fait Lacan dans Les quatre concepts fondamentaux de la psychanalyse et la
comparera à la critique du sujet par Wittgenstein. La seconde tentera de faire se rencontrer l’interprétation
phénoménologique du cogito et la refondation d’une possible psychanalyse. Nous suivrons alors la lecture
que fait Michel Henry de Descartes, dans Généalogie de la psychanalyse en la confrontant au texte même.
JACQUES POULAIN
« Philosophies pragmatiques contemporaines et esthétique transculturelle »
Cours de Licence ouvert au Master
S1
Mercredi après-midi de 15 h à 18 h
Les pragmatiques scientifiques, les théories des actes de parole et les pragmatiques éthico-politiques se
prétendent philosophiques parce qu’elles disent tirer les conséquences des découvertes de l’anthropologie.
Elles cherchent à rendre opératoire la nature communicationnelle de l’homme en faisant du consensus
avec lui-même et autrui la clé de l’expérimentation qu’il tente de lui-même, du monde et d’autrui. Cet
usage reproduit et renforce les limites des systèmes juridiques, moraux et politiques et de la modernité.
La transformation pragmatique de la culture se règle sur l’expérimentation contemporaine de l’art. La
culture de l’art cherche à s’approprier sa créativité en adaptant le moyen de figuration esthétique au but de
la jouissance esthétique. L’entente communicationnelle opère de la même façon, sans le détour d’un
concept. Le retour du jugement dans l’esthétique transculturelle s’opère en sondant la capacité des
cultures à ouvrir un monde qui réponde au désir de bonheur inscrit dans l’usage de la langue et recherché
en toute culture.
Indications bibliographiques
Jürgen Habermas Théorie de l’agir communicationnel, Payot, 1987
Jean-François Lyotard, Le différend, Minuit, 1983
H.G. Gadamer, L’actualité du beau, Ed. Alinea, 1992
Jacques Poulain, De l’homme.Eléments d’anthropobiologie philosophique du langage, Cerf, 2001
J. Poulain, H.-J. Sandkühler, F. Triki L‘agir philosophique dans le dialogue transculturel, L’Harmattan,
2006, Coll. Perspectives transculturelles.
B. Cany et J. Poulain (éds.) Recherches d’esthétique transculturelle. 1 Notes d’anthropologie esthétique,
L’Harmattan, 2013, Coll. Perspectives transculturelles
PLINIO PRADO
« Comment s’orienter dans la pensée et dans l’existence désormais ? (I) »
La question de l’inhumain.
Cours de Master ouvert à la Licence
S1
Lundi 18h-21h
Poursuite de l’anamnèse des présupposés des humanismes : l’humain n’est humain que par ce qui, en lui,
l’excède, et pour autant qu’il est capable d’assumer cet excès.
À cet égard, la première tâche est d’accueillir l’énigme de ce paradoxe et d’élaborer un êthos du
souci à l’égard de l’incommensurable. Ce que, somme toute, la séquence moderne qui va de Schelling à
Nietzsche, jusqu’aux « Français », a commencé à faire.
« Mais, dans le cadre esthétique qu’impose [au philosophe] le nihilisme contemporain, cette
énigme [de l’excès] doit être pensée comme la “présence” par laquelle l’absolu, qui est le sans rapport,
fait signe dans les formes, qui sont relation. » (J.-F. Lyotard, Moralités postmodernes, 1993)
Texte-tuteur :
Heidegger, Brief über den Humanismus, 1946 ; tr. fr. Lettre sur l’humanisme, 1957.
Textes de : Adorno, Lyotard, Th. Mann, Nietzsche, Sloterdijk.
(Le texte intégral de l’argument avec les références bibliographiques sera diffusé par ailleurs ; il est
disponible sur demande, adressée à [email protected])
PLINIO PRADO
« Comment s’orienter dans la pensée et dans l’existence désormais ? (II) Ontologie négative et
écriture philosophique »
Cours de Master
64
S2
Lundi 18h-21h
Poursuite de l’anamnèse des présupposés des humanismes : l’humain n’est humain que par ce qui, en lui,
l’excède, et pour autant qu’il est capable d’assumer cet excès.
À cet égard, la première tâche est d’accueillir l’énigme de ce paradoxe et d’élaborer un êthos du souci à
l’égard de l’incommensurable. Ce que, somme toute, la séquence moderne qui va de Schelling à
Nietzsche, jusqu’aux « Français », a commencé à faire.
« Mais, dans le cadre esthétique qu’impose [au philosophe] le nihilisme contemporain, cette énigme [de
l’excès] doit être pensée comme la “présence” par laquelle l’absolu, qui est le sans rapport, fait signe dans
les formes, qui sont relation. » (J.-F. Lyotard, Moralités postmodernes, 1993)
Texte-tuteur :
Heidegger, Brief über den Humanismus, 1946 ; tr. fr. Lettre sur l’humanisme, 1957.
Textes de : Adorno, Lyotard, Th. Mann, Nietzsche, Sloterdijk.
(Le texte intégral de l’argument avec les références bibliographiques sera diffusé par ailleurs ; il est
disponible sur demande, adressée à [email protected])
PLÍNIO PRADO
“Talking cure, cura sui. Le travail sur soi à l’âge de la psychanalyse (Foucault, l’inconscient et le
sexuel) »
Cours de Licence ouvert aux Master
S1
Jeudi 18h-21h
« Lacan a été, me semble-t-il, le seul depuis Freud à vouloir recentrer la question de la psychanalyse sur
cette question précisément des rapports entre sujet et vérité. C’est-à-dire que, en des termes qui sont bien
entendu absolument étrangers à la tradition historique de cette spiritualité, que ce soit celle de Socrate ou
de Grégoire de Nysse, et de tous leurs intermédiaires, en des termes qui étaient ceux du savoir analytique
lui-même, il a essayé de poser la question qui est historiquement, proprement spirituelle : la question du
prix que le sujet a à payer pour dire le vrai, et la question de l’effet sur le sujet du fait qu’il a dit, qu’il
peut dire et qu’il a dit le vrai sur lui-même. En faisant resurgir cette question, je crois qu’il a
effectivement fait resurgir à l’intérieur même de la psychanalyse la plus vieille tradition, la plus vieille
interrogation, la plus vieille inquiétude de cette epimeleia heautou, qui a été la forme la plus générale de
la spiritualité. » (M. Foucault, L’herméneutique du sujet, 1981-1982.)
Textes-tuteurs :
Foucault, Histoire de la sexualité 2 (L’usage des plaisirs) et 3 (Le souci de soi), 1984.
Derrida, Résistances – de la psychanalyse, 1996.
(Le texte intégral de l’argument avec les références bibliographiques sera diffusé par ailleurs ; il est
disponible sur demande, adressée à [email protected])
PLÍNIO PRADO
“Anesthétique. La « crise des fondements » et la défection de l’aisthèsis »
Cours de Licence
S2
Jeudi 18h-21h
Texte-tuteur :
Kant, Kritik der Urteilskraft, 1790; tr. fr. Philonenko, Critique de la faculté de juger, 1979.
Autres références :
Adorno, Aesthetische Theorie, 1970 ; tr. fr. Théorie esthétique, 1974.
Lyotard, Leçons sur l’Analytique du sublime, 1991.
—, Moralités postmodernes, 1993.
Th. Mann, Doktor Faustus, 1947; tr. fr. Le Docteur Faust, 1950.
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(Le texte intégral de l’argument avec les références bibliographiques sera diffusé par ailleurs ; il est
disponible sur demande, adressée à [email protected])
FREDERIC RAMBEAU
« Sens et non-sens, Deleuze et la petite fille (Logique du sens 1) »
Cours de Master
S1
Vendredi 12-15H ou Jeudi 12-15H
On étudiera dans Logique du sens (le livre de Gilles Deleuze, paru en 1969) l’exposé des paradoxes du
sens, en s’attachant à une figure privilégiée de la philosophie deleuzienne, la petite fille, et à sa lecture de
Lewis Carroll. Quel rapport y-a-t-il entre la production paradoxale du sens à partir d’une case vide ou
d’une entité négative, et la portée « d’objet absolu » que peut prendre la petite fille (le mot est de Lacan, à
propos d’Alice)? Le personnage d’Alice développe dans le nonsense et le déplacement du merveilleux,
une conception de la condition du sens plus neuve et moderne que les options classiques défendues par
Dodgson dans ses œuvres logiques. Ses aventures ne font pas appel à de profondes significations. Elles
manifestent la dimension de structure du sens et l’organisation sérielle du langage. Elles nous rendent
ainsi, par leur superficialité même, l’impossible familier. Faut-il, alors, reconnaître dans la petite fille,
placée par Deleuze au cœur du couple phare de Logique du sens (la surface et la profondeur), les traits de
ce qu’il nommera plus tard un « personnage conceptuel » ?
Bibliographie :
Gilles Deleuze, Logique du sens, Minuit, 1969
(Une bibliographie détaillée sera donnée au début du cours).
FREDERIC RAMBEAU
« Le matérialisme de l’incorporel (Logique du sens 2) »
Cours de Master ouvert à la Licence
S2
Vendredi 12-15H ou Jeudi 12-15H
On étudiera dans Logique du sens l’exposé de la « genèse dynamique du sens », soit la métamorphose des
pulsions et des causes corporelles en pensée et en effet de sens. En assemblant des références
hétérogènes, en restituant aussi toute une tradition de la logique, non-aristotélicienne, allant de Mégare
aux stoïciens, Deleuze propose une logique matérialiste mais non réductionniste du sens. Le rapport aux
corps et à l’humour instruit un matérialisme de l’incorporel, dans lequel la psychanalyse freudienne et sa
théorie de la sexualité joue un rôle charnière. On s’attachera notamment à la fonction du fantasme dans la
production du sens et dans la genèse de la pensée rationnelle. (Ce cours ne nécessite pas pour être suivi
d’avoir participé à celui du premier semestre consacré au début du même livre)
Bibliographie :
Gilles Deleuze, Logique du sens, Minuit, 1969
(Une bibliographie détaillée sera donnée au début du cours).
FREDERIC RAMBEAU
« La conversion éthique (Deleuze, Foucault) »
Cours de Licence ouvert au Master
S2
Mardi 12-15H ou Lundi 12-15H
Les éthiques de Deleuze et de Foucault ont connu un même infléchissement. D’abord repensée dans sa
relation au désir et à la sexualité, et par rapport aux modes immanents selon lesquels la pensée est affectée
par le corps, l’éthique finit par désigner des formes de croyance et des opérations subjectives de
conversion. Elle s’énonce, en ce qui nous concerne, sous un régime très invocatoire. La foi dans le monde
chez Deleuze ou la singularisation spirituelle du mode d’existence chez Foucault sont-elles d’origine
religieuse et, plus spécifiquement, chrétienne ? Sont-elles, elles-mêmes, des formes de discours pieux ?
On distinguera les objets singuliers et les pratiques matérielles à partir desquelles ils ont, chacun
différemment, conçu leurs dernières éthiques (l’image dans le cinéma moderne ou la littérature anglosaxonne chez Deleuze, les exercices spirituels et les formes de subjectivation du dire-vrai chez Foucault).
On s’attachera, à partir de là, au double enjeu que sont venus incarner ces ultimes personnages de leurs
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philosophies, les cyniques et les originaux : l’affirmation d’une universelle fraternité entre les hommes et
la croyance en ce dont les gens sont capables.
Bibliographie :
Gilles Deleuze, Critique et Clinique, Minuit, 1993
L’Image-Temps, Minuit, 1985
Michel Foucault, L’Herméneutique du sujet, Gallimard/Seuil, 2001
Le gouvernement de soi et des autres, Gallimard/Seuil, 2008
Le courage de la vérité, Gallimard/Seuil, 2009
CHARLES RAMOND
« Kant : Critique de la Faculté de Juger ; 2ème partie (Critique de la faculté de juger
téléologique) »
Cours de Master ouvert à la Licence
S1
Mercredi 9h-12h
La Critique de la Faculté de Juger Téléologique parachève le système kantien en poussant à son terme
l’analyse des rapports entre le mécanisme et la finalité dans la nature. Elle se présente ainsi comme la
résolution des apories les plus profondes de la modernité.
Edition utilisée pour le cours : Traduction de A. Renaut, GF. L’évaluation consistera en un oral portant
sur un texte étudié en cours (explication et questions)
CHARLES RAMOND
« La philosophie contemporaine française et « l’événement », 1. Jacques Derrida, Le ‘concept’ du
11 septembre »
Cours de Licence ouvert au Master
S2
Mercredi 15h-18h.
La philosophie française contemporaine semble obsédée par la question de « l’événement », qu’il s’agisse
de la liberté chez Sartre, de Deleuze en général, de Badiou dans L’Être et l’Événement, mais aussi, selon
des modalités diverses, chez Rancière, Rosset, ou Marion. Cette première année de cours traitera de la
philosophie de Derrida, et particulièrement de l’ouvrage Le ‘concept’ du 11 septembre (Galilée, 2004),
qui présente les analyses de Derrida et de Habermas au sujet des attentats de 2001 contre les Tours du
World Trade Center de New-York.
L’évaluation consistera en un oral portant sur un texte étudié en cours (explication et questions).
CHARLES RAMOND
« Peter Sloterdijk, Bulles (Sphères 1) »
Cours de Master ouvert à la Licence
S2
Mercredi 9h-12h
Les trois épais volumes de Sphères, abondamment illustrés, proposent une relecture philosophique et
esthétique du monde contemporain comme il se présente lui-même, c’est-à-dire comme « globalisation »,
production des sphères protectrices indispensables à la vie des individus comme de l’humanité toute
entière, après que la modernité nous ait laissés, comme exclus, dans le froid et le vide d’espaces plans à
l’infini. Le séminaire proposera une lecture suivie du premier volume, sans s’interdire des aperçus sur la
suite de ce triptyque et sur les autres ouvrages de Peter Sloterdijk.
L’évaluation consistera en un oral portant sur un texte étudié en cours (explication et questions)
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MATTHIEU RENAULT
« Philosophie mineure : les traductions de la dialectique maître-esclave (classe, genre, race) »
Cours de Licence ouvert au Master
S1
Mercredi 15h-18h Ou Mercredi 18h-21h
L’histoire intellectuelle du XXe siècle a été marquée par l’appropriation des problèmes et concepts
philosophiques par des minorités politiques, sexuelles, « raciales », etc. Ce cours se propose de
problématiser ce qu’on peut appeler une philosophie mineure à partir d’un cas précis, celui des usages de
la « dialectique » hégélienne du maître et de l’esclave, conçus comme autant de variations sur un
thème, comme des pratiques de réécriture impliquant des formes de traduction théorique et politique. Il
s’agit de retracer les circulations transatlantiques du schème hégélien de la maîtrise et de la servitude en
examinant les transformations dont il a fait l’objet pour penser les relations de classe (Lukács, Marcuse,
Tronti, etc.), de genre (de Beauvoir, Butler, Jessica Benjamin, etc.) et de race (Du Bois, Fanon, Angela
Davis, etc.) et en resituant ces usages au sein d’un corpus plus large, allant de Kojève à Fukuyama en
passant par Bataille et Lacan. Il s’agira notamment d’élucider les conditions et modalités du renversement
du discours hégélien du pouvoir (le « récit du maître ») en discours de l’émancipation (le « récit de
l’esclave »).
Indications bibliographiques :
Simone de Beauvoir, Le Deuxième sexe (2 tomes), Paris, Gallimard, 1986.
Susan Buck-Morss, Hegel et Haïti, Paris, Lignes - Léo Scheer, 2006.
Judith Butler et Catherine Malabou, Sois mon corps : Une lecture contemporaine de la domination et de la
servitude chez Hegel, Montrouge, Bayard, 2010.
Frantz Fanon, Peau noire, masques blancs, Paris, Le Seuil, 2015.
Alexandre Kojève, Introduction à la lecture de Hegel, Paris, Gallimard, 1979.
Herbert Marcuse, Raison et révolution, Paris, Éditions de Minuit, 1968.
MATTHIEU RENAULT
« Libéralisme, empirisme et empire : la philosophie britannique face à la question coloniale »
Cours de Master ouvert à la Licence
S2
Mercredi 15h-18h Ou Mercredi 18h-21h
Ce cours examine les problématisations de l’impérialisme (en Amérique du Nord, Caraïbe et Inde) dans la
philosophie britannique de la fin du XVIIe siècle au XIXe siècle, au croisement de la philosophie
politique (libéralisme), de la théorie de la connaissance (empirisme) et de l’éthique et des théories de la
justice (utilitarisme). On s’intéressera notamment : à la question de l’expansion coloniale en Amérique
chez Locke ; au projet forgé par Berkeley de fondation d’un collège de théologie aux Bermudes ; aux
thèses racialistes-racistes de Hume dans son essai sur les « caractères nationaux » ; à l’anticolonialisme de
Bentham à propos des Antilles et à sa participation à l’entreprise coloniale dans les Indes britanniques ; à
l’engagement de Mill à la suite de la révolte de Morant Bay en Jamaïque (1865) et à sa théorie du
gouvernement despotique des « peuples barbares » par les « pays dominants ». L’enjeu est d’examiner
non seulement comment les systèmes philosophiques européens ont été « appliqués » dans les colonies,
mais aussi comment ils ont été affectés en retour par les impératifs de la construction d’un ordre
impérialiste-global centré sur l’Europe.
Indications bibliographiques :
Jeremy Bentham, « Émancipez vos colonies » in Garanties contre l’abus de pouvoir et autres écrits sur la
liberté politique, Paris, Éditions rue d’Ulm, 2001.
Uday S. Mehta, Liberalism and Empire : A Study in Nineteenth-Century Liberal thought, Chicago,
University of Chicago Press, 1999.
David Hume, « Des caractères nationaux » in Essais moraux, politiques et littéraires et autres essais,
Paris, PUF, 2001.
John Locke, Deuxième Traité du gouvernement civil ; Constitutions fondamentales de la Caroline, Paris,
Vrin, 1985.
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Domenico Losurdo, Contre-histoire du libéralisme, Paris, La Découverte, 2013.
John Stuart Mill, Considérations sur le gouvernement représentatif, Paris, Gallimard, 2009.
MATTHIEU RENAULT
« Épistémologie de l’histoire aux marges des (ex-)empires coloniaux »
Cours de Master ouvert à la Licence
S2
Jeudi 9h-12h Ou Jeudi 12h-15h
Comment pense-t-on et écrit-on l’histoire en pays dominé ? C’est à cette question que ce cours se propose
de répondre à partir de l’étude d’écrits d’historiens et théoriciens de l’histoire issus des (post)colonies
(Caraïbe, Inde, Afrique). Comment ces histoires décentrées ont-elles remis en question les manières
(objets, sources, méthodes, etc.) de faire de l’histoire en Occident ? Comment ont-elles été mobilisées
pour « faire l’histoire » en étant incorporées aux luttes anticoloniales et/ou aux processus de construction
nationale et en contribuant ainsi à reconfigurer les relations entre connaissance historique et rapports de
pouvoir ? Dans quelle mesure ont-elles été la source de conceptions non-eurocentristes du temps
historique, voire de philosophies de l’histoire inédites ? En résumé, les contre-cultures de la modernité
forgées dans les colonies ont-elles aussi généré des contre-savoirs de l’histoire ? Il s’agit donc de tracer
les linéaments d’une épistémologie de l’histoire aux marges des (ex-)empires en examinant comment ces
historiographies non-occidentales ont redéfini les conditions et les normes de production d’un « discours
vrai » sur l’histoire.
Indications bibliographiques :
Dipesh Chakrabarty, Provincialiser l’Europe : La pensée postcoloniale et la différence historique, Paris,
Éditions Amsterdam, 2009.
Cheikh Anta Diop, Nations nègres et culture : De l’antiquité nègre égyptienne aux problèmes culturels de
l’Afrique noire d’aujourd’hui, Paris, Présence Africaine, 1999.
W.E.B. Du Bois, Black Reconstruction in America, New York, Oxford University Press, 2007
(https://archive.org/details/blackreconstruc00dubo).
C.L.R. James, Les Jacobins noirs : Toussaint Louverture et la révolution de Saint-Domingue, Paris,
Éditions Amsterdam, 2008.
Pompée Valentin (Baron de Vastey), Le système colonial dévoilé. Cap-Henry, P. Roux, 1814
(https://archive.org/details/lesystemecolonia00vast).
Eric Williams, Capitalisme et esclavage, Paris, Présence Africaine, 1998.
BÉATRICE RETTIG, JEAN MARY
« La vie politique et l'Etat »
Cours de Master ouvert à la Licence
S1/S2
$$$
On parcourra ensemble deux corpus longtemps considérés séparément, à partir de Marx et Engels d'une
part, et de Foucault d'autre part : c'est l'idée que la critique de l'Etat et les théories de l'action politique ne
sont pas indépendantes d'une critique des théories du sujet et de la connaissance, de leurs conditions de
possibilité, et de leurs régimes d'historicité.
On se demandera ce qu'il en est de la critique de l'Etat et du sujet, et des formes de la vie politique dans
les nouvelles conditions de la globalisation selon la pensée la plus contemporaine (Etienne Balibar et
Immanuel Wallerstein, Judith Butler, Rada Ivékovic, Giorgio Agamben, etc.).
Le fil rouge de ce séminaire sera ainsi tout au long de l'année, celui de la question des enjeux politiques et
épistémologiques qu'il y a à la co-production des relations de savoir-pouvoir, attentifs à ce que Foucault
appelait de ses vœux tel qu'une « nouvelle économie » de ces relations, dans la vie politique au delà de
l'Etat.
GERHARD SCHMEZER
« Anglais pour philosophes : L’éthique et la religion dans la tradition analytique »
69
Cours de Licence ouvert au Master
S2
Lundi 12h00-15h00
La naissance de la philosophie analytique au début du XXe siècle et son « tournant linguistique » ont
changé sensiblement la manière d’aborder les questions éthiques et religieuses. En effet, sa critique
radicale du langage métaphysique a remis en question la possibilité même d’un discours signifiant portant
sur les valeurs ou sur les « objets » religieux. Ce cours donnera l’occasion d’étudier un échantillon de
textes inscrits dans cette tradition philosophique. Nous verrons que, contrairement à certaines idées
reçues, l’éthique et la religion ont occupé une place assez importante dans la philosophie analytique
depuis ses origines, même si les approches de ces questions ont été extrêmement différentes selon les
auteurs.
Ce cours poursuit un double objectif, philosophique et linguistique : il s’agit d’une part de lire et de
commenter des textes philosophiques, d’autre part de se familiariser avec la langue anglaise, son
fonctionnement et son vocabulaire spécifique à la philosophie contemporaine.
Il est impératif d’avoir passé le test de niveau en ligne avant de se présenter au cours. Le test est
accessible à partir de l’espace étudiant. Ce cours, donné principalement en langue anglaise, est accessible
à partir du niveau A2 (CECRL).
Page web : http://www.depa.univ-paris8.fr/spip.php?article1514
Indications bibliographiques :
A. J. AYER, Language, Truth and Logic, Londres, Victor Gollancz, 1936.
M. CANTO-SPERBER, La philosophie morale britannique, Paris, Presses Universitaires de France,
1994.
G. E. MOORE, Principia ethica, Cambridge, Cambridge University Press, 1903.
B. RUSSELL, Religion and Science, Home University Library, 1935
A. SOULEZ (dir.), Manifeste du Cercle de Vienne et autres écrits, 2e éd., Paris, Vrin, 2010.
L. WITTGENSTEIN, Lectures and Conversations on Aesthetics, Psychology and Religious Belief, éd.
par C. BARRETT, Oxford, Basil Blackwell, 1966.
GERHARD SCHMEZER
« Anglais pour philosophes : Introduction à la philosophie analytique »
Cours de Licence ouvert au Master
S1
Lundi 12h00-15h00
Qu’est que la philosophie analytique ? Comment comprendre cette tradition intellectuelle qui semble se
définir justement par une certaine distance à l’égard de la philosophie traditionnelle ? Certes, quand on
examine de près les multiples manifestations de cette philosophie depuis ses origines jusqu’à nos jours,
on trouve chez quasiment tous ses représentants une exigence intraitable sur la clarté du langage et une
certaine méfiance à l’égard des grands systèmes philosophiques. Pourtant, le terme même de «
philosophie analytique » reste ambigu : il n’y a aucun texte fondateur, aucune doctrine à laquelle tous les
praticiens adhèrent et aucune méthode suivie par tous. En étudiant cette tradition très pluraliste, nous
espérons mieux faire saisir les enjeux de cette « manière », ou plutôt, de « ces manières » de faire de la
philosophie.
Ce cours poursuit un double objectif, philosophique et linguistique : il s’agit d’une part de lire et de
commenter des textes philosophiques, d’autre part de se familiariser avec la langue anglaise, son
fonctionnement et son vocabulaire spécifique à la philosophie contemporaine.
Il est impératif d’avoir passé le test de niveau en ligne avant de se présenter au cours. Le test est
accessible à partir de l’espace étudiant. Ce cours, donné principalement en langue anglaise, est accessible
à partir du niveau A2 (CECRL).
Page web : http://www.depa.univ-paris8.fr/spip.php?article1358
Indications bibliographiques :
F. ARMENGAUD (dir.), G. E. Moore et la genèse de la philosophie analytique, présentation et traduction
des textes par F. ARMENGAUD, Paris, Klincksieck, 1985.
A. J. AYER, Language, Truth and Logic, London, Victor Gollancz, 1936 ; Langage, vérité et logique,
trad. par J. OHANA, Paris, Flammarion, 1956.
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A. P. MARTINICH et D. SOSA (dir.), A Companion to Analytic Philosophy, Oxford, Blackwell, 2005.
G. RYLE, The Concept of Mind, Londres, Hutchinson, 1949.
A. SOULEZ (dir.), Manifeste du Cercle de Vienne et autres écrits, 2e éd., Paris, Vrin, 2010.
L. WITTGENSTEIN, The Blue and Brown Books, 2e éd., Oxford, Blackwell, 1997.
JACK STETTER
« Lire l’Éthique »
Cours de licence ouvert au Master
S1
Mardi 15h-18h Ou Jeudi 15h-18h
L’Éthique est un livre à part, et nombreux les obstacles qui le rendent d’accès difficile, dont, au premier
rang, ses interprétations : l’interprétation de Kojève, pour lequel c’est un livre surhumain et impossible,
qui a été écrit et doit être lu hors du temps, « en un clin d’œil », ce que nul ne peut faire ; l’interprétation
d’Alquié, qui juge que c’est un livre « incompréhensible », puisque « l’expérience que traduit le
système » est inconnaissable ; l’interprétation bergsonienne, selon laquelle la pensée suprême du
spinozisme est celle d’une « éternité morte » ; enfin, certaines lectures « spinoziennes», qui font comme
s’il s’agissait d’un livre sacré, trop élevé pour toute analyse critique. Bref, tout conspire pour que
l’Éthique demeure une inconnue célèbre. Travailler l’Éthique, soit sa lecture méthodique et attentive,
pour savoir mieux ce que c’est que lire un texte philosophique, voilà notre devoir à nous.
Indications bibliographiques :
SPINOZA. Éthique (tr. Bernard PAUTRAT).
SARA TOUIZA-AMBROGGIANI
« Le paradigme communicationnel : de la cybernétique de Norbert Wiener à l’agir
communicationnel de Jürgen Habermas »
Cours de Master ouvert à la Licence
S1
Jeudi 12h00-15h00 ou Vendredi 12h00-15h00
Nous proposons dans ce cours de réfléchir à la genèse de la notion de « communication ». Nous
remonterons à ses sources intellectuelles, à savoir la cybernétique développée par le mathématicien
américain Norbert Wiener, pour comprendre comment ce concept a pu connaître un tel succès et une telle
diffusion. Nous défendrons l’hypothèse que naît, à cette époque, une véritable utopie communicationnelle
que l’on peut encore déceler aujourd’hui dans la théorie de l’agir communicationnel proposée par le
sociologue Jürgen Habermas.
Indications bibliographiques :
HABERMAS Jürgen, Théorie de l’agir communicationnel, tome 1 et 2, Paris, Fayard, 1987.
BRETON Philippe, L’utopie de la communication. Le mythe du « village planétaire », Paris, La
Découverte, 1997.
WIENER Norbert, La Cybernétique. Information et régulation dans le vivant et la machine (1948), traduit
par Ronan Le Roux, Robert Vallée, Nicole Vallée-Lévi, Paris, Seuil, 2014.
WIENER Norbert, Cybernétique et Société. L'usage humain des êtres humains (1950), traduit par PierreYves Mistoulon, 2014.
PATRICK VAUDAY
« Géosophie des images »
Cours de Master ouvert à la Licence
S2
Mardi 9h-12h
Si les images ne peuvent plus être pensées indépendamment de leurs circulations multiples et de leurs
flux, leurs lieux de production et de réception ne peuvent pour autant être ignorés. Il s'agira d'esquisser
71
une anthropologie critique au verso des images avec pour visée une étude de différentes façons de faire
monde.
Une bibliographie sera communiquée au début du semestre
PATRICE VERMEREN
« Mémoire et démocratie »
Cours de Licence ouvert au Master
S1
Lundi de 15 à 18 h
Qu’est-ce qu’un testament ? Qu’est-ce qu’une mémoire sans testament ? René Char écrit, dans les
Feuillets d’Hypnos (1946), à propos des Résistants au nazisme qui ont ouvert un espace nu où la liberté
pouvait apparaître, mais dont le trésor s’est perdu pour un avenir sans passé assigné: « Notre héritage
n’est précédé d’aucun testament ». Hannah Arendt commente ce texte ainsi : « Le testament, qui dit à
l’héritier ce qui sera légitiment sien, assigne un passé à un avenir. Sans testament, ou pour élucider la
métaphore, sans tradition, - il semble qu’aucune continuité dans le temps ne soit assignée et qu’il n’y ait,
par conséquent, humainement parlant, ni passé, ni futur, mais seulement le devenir éternel du monde et en
lui le cycle biologique des êtres vivants » (« La brèche entre le passé et le futur », La crise de la culture
(1968), Folio, 1989). Commentant ce commentaire, Miguel Abensour y puise la question de la possibilité
ou non d’une existence politique, question préalable à toute reconstitution d’un espace publico-politique,
à toute « redécouverte » de la politique (Hannah Arendt contre la philosophie politique ?, 2006). Et
Etienne Tassin une invitation à retrouver le sens instituant de l’action politique qui a le monde comme
condition et comme fin, parce que toute politique s’apprécie au regard du monde qu’elle est susceptible
d’instaurer (Le trésor perdu, Payot , 1999). Soit une interrogation sur le politique dont on trouverait une
autre trace dès 1986, dans un Chili soumis au couvre-feu, sous la dictature militaire, où Jacques Rancière
renvoyait dos à dos les dénonciateurs de la démocratie formelle et les satisfaits de la démocratie libérale,
examinant quelques aspects de ce qu’il appelait la vita democratica (au sens où Hannah Arendt parle de la
vita activa), dissipant les fausses évidences sur la nature de la démocratie rapportées à l’idée d’une
démocratie originelle qui serait la démocratie antique, pour mieux montrer que la démocratie n’est ni une
forme de gouvernement, ni un style de vie sociale, mais un mode de subjectivation par lequel existent des
sujets politiques et la mise en acte de la présupposition égalitaire ( Aux bords du politique, 1990).
Bibliographie :
Miguel Abensour : « Hannah Arendt : la critique du totalitarisme et la servitude volontaire ? », Le Goût
de l'altérité, hommage à Eugène Enriquez, Desclée de Brouwer, 1999.
Theodor W. Adorno : « Que signifie repenser le passé ? », Modèles critiques : interventions, répliques,
Payot, 1984.
Martine Leibovici : Hannah Arendt, Desclée de Brouwer, 2000.
Jacques Rancière : « Onze thèses sur la politique », Filozofski Vesthik/Acta Philosofica, 2/97, réduites à
dix dans Aux bords du politique, Folio, troisième édition, 1998 ; « La cause de l’autre », Lignes, 1/1997 ;
« La fiction documentaire : Marker et la fiction de mémoire », dans La fable cinématographique, Le
Seuil, 2001.
Jacques Derrida : « Versöhnung, ubuntu, pardon: quel genre? », Vérité, Réconciliation, Justice, Le Genre
Humain, 2004. Antonia Garcia Castro : La mort lente des disparus au Chili sous la négociation civilsmilitaires, Maisonneuve et Larose, 2002.
Humberto Giannini : “Del perdón que se pide y del perdón que se da”, et “Reconciliarse”, Fedra Cuestas,
Patrice Vermeren (comp.) : Una memoria sin testamento: con posterioridad a las dictaduras militares en
América Latina, Santiago de Chile, Lom, 2015.
PATRICE VERMEREN
« Philosophie biologique, histoire des sciences et politique chez Georges Canguilhem »
Cours de Master ouvert à la Licence
S1
Mercredi de 15 à 18 h
72
Qu’est-ce qu’une intervention philosophique ? En quel sens entendre cette opération par laquelle la
philosophie intervient dans le champ du politique, sinon dans la conduite de la vie et de l’action, dans
l’oeuvre de Georges Canguilhem ? On interrogera celle-ci en tant que certains de ses écrits
philosophiques ne sauraient être compris sauf à en restituer leur dimension critique et sociale, et que ses
articles journalistiques recèlent une substructure proprement philosophique.
Bibliographie :
Georges Canguilhem : Le Normal et le Pathologique, PUF, 1966
Georges Canguilhem : Résistance, philosophie biologique et histoire des sciences, Œuvres complètes,
1940-1965, Vrin, 2015
Georges Canguilhem : « Mort de l’homme ou épuisement du cogito ? », Critique, 1967
Georges Canguilhem : « Le cerveau et la pensée », G. Canguilhem, philosophe, historien des sciences,
Albin Michel, 1992
Georges Canguilhem : « La décadence de l’idée de progrès », Revue de métaphysique et de morale, 1987.
Georges Canguilhem : « Qu’est-ce qu’un philosophe en France aujourd’hui ? », Commentaire, 1991.
PATRICE VERMEREN
« 1966 comme année philosophique »
Cours de Licence ouvert au Master
S2
Lundi de 15 à 18 h
En 1966 paraissent Le bergsonisme de Gilles Deleuze, et Les Mots et les choses de Michel Foucault, sans
préjudice de l’édition en français des Œuvres philosophiques complètes de Nietzsche. Sortent en librairie
aussi les Ecrits de Jacques Lacan (qui les dédicace ainsi à Louis Althusser : « cher Althusser, nous voilà
dans la même charrette ! Tout de même sur la route qu’on a choisie (C’est encore une chance), Votre
J.Lacan). Georges Canguilhem réédite avec de nouvelles réflexions le Normal et le pathologique. Et
Jacques Derrida s’apprête à rassembler ses derniers articles dans L’écriture et la différence et De la
grammatologie. Paraissent enfin de nouvelles livraisons des Cahiers marxistes léninistes de l’ENS (avec
l’article d’Althusser sur « Matérialisme dialectique et matérialisme historique », et dans les numéros
suivants : « Art, langue, lutte des classes », celui de Alain Badiou sur « L’autonomie relative du processus
esthètique », et :« La Grande Révolution Culturelle Prolétarienne », une introduction anonyme rédigée
par Louis Althusser) ; ainsi que les deux premiers Cahiers pour l’analyse (« La vérité « ; « Qu’est-ce que
la psychologie ? »). Jacques Rancière a décrit comment sa génération va ensuite se séparer entre ceux qui
s’inscrivent dans un projet de refondation théorique et ceux qui choisissent l’action pratique , puis se
rejoindre en 68 contre les althussériens qui restent au PCF. On partira de l’étude de ces textes et de
quelques autres pour poser la question : qu’est-ce qu’une année philosophique ?
PATRICE VERMEREN
« Philosophie et socialisme : la question du corps et de l’esprit (La philosophie du XVIII° siècle en
France au miroir du XIX°siècle, II) »
Cours de Master ouvert à la Licence
S2
Mercredi 15 à 18 h
On avait vu l’année dernière que l’une des lectures possibles de ce que font les philosophes du dixneuvième siècle de la philosophie du siècle qui l’a précédé serait de décrire la manière dont ils réduisent
ce dernier au sensualisme (« une philosophie qui s’appuie exclusivement sur les sens »), sans
considération du matérialisme, et singulièrement de d’Holbach et de La Mettrie. Comment se déploie
cette stratégie d’un Victor Cousin ou d’un Jean-Philibert Damiron, ramenant la totalité de l’histoire de la
philosophie à quatre systèmes selon l’ordre obligé suivant : 1) Sensualisme, 2) Idéalisme, 3) Scepticisme,
4) Mysticisme, pour mieux prouver que la philosophie est faite, et que sur la scène de son théâtre, aucune
pièce nouvelle ne saurait se jouer, sinon un éclectisme opérant le partage du vrai et du faux dans les
systèmes passés ? Et à quelles autres lectures du dix-huitième siècle au dix-neuvième s’oppose-t-elle,
singulièrement celle de Pierre Leroux voyant en lui une doctrine de l’idéal, de l’égalité et de la
perfectibilité (Voltaire, Rousseau, Diderot, Condorcet) qu’il faut continuer dans la fidélité à la tradition et
la mémoire de la révolution, et sous l’impératif de la philosophie vivante orientée vers l’émancipation ?
On explorera cette année une autre hypothèse de lecture du dix-huitième siècle par le dix-neuvième
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siècle, aperçue par Miguel Abensour : tandis que toute la question du rapport du corps et de l’esprit
semble opposer d’une manière immémoriale les matérialistes et les sensualistes, pour qui le corps est tout,
et les spiritualistes qui éliminent le corps parce qu’il ne serait rien sinon le nom de la bête, de l’animal ou
de la machine, quel sens y-a-t-il à dépasser cette alternative en élaborant une philosophie de l’incarnation,
à la manière de Pierre Leroux lecteur de Maine de Biran ?
Bibliographie :
Œuvres philosophiques de Maine de Biran, édition de Victor Cousin, Ladrange, 4 volumes, 1841.
Pierre Leroux : articles « Condillac » et « Conscience » de l’Encyclopédie Nouvelle, 1837; « De la
mutilation d’un écrit de M.Jouffroy », Revue indépendante, 1er novembre 1842.
Miguel Abensour : « Philosophie politique et socialisme », Utopiques 1, Le procès des maîtres rêveurs,
Sens et Tonka 2013.
Michel Henry : Philosophie et phénomènologie du corps, PUF, 1965.
Lucie Rey : Les enjeux de l’histoire de la philosophie en France au XIX° siècle, L’Harmattan 2012
Delphine Antoine-Mahut: La pensée instituée. Essai sur l’historiographie de la philosophie en France,
1804-1862, Vrin, 2015.
STAGES
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U.E. PHILOSOPHER HORS-CHAMPS
Permanence Jeudi de 9h-12h
Semestre 1 et 2
6 ECTS
L’Unité d’Enseignement « Philosopher Hors-Champs » est destinée à ouvrir le cursus de la
mention de Master « Philosophie et critiques contemporaines de la culture » à ce qui se constitue comme
son extériorité. Il s’obtient sur projet personnel déterminé conjointement par l’étudiant et son tuteur de
stage.
Philosopher hors champ, c’est se donner la liberté de réfléchir aux diverses pratiques et formations
qui jalonnent la vie d’étudiant (pratiques culturelles, éducatives, associatives, militantes, politiques, etc.).
Ce peut-être sous forme de stage, s’ouvrir à l’apprentissage des contraintes sociales, et aux différentes
introductions à la vie professionnelle (expériences professionnelles en cours ou déjà acquises, etc.).
L’étudiant définit son projet. Il choisit son mode d’évaluation et son tuteur en dialoguant avec les
enseignants du département ou en prenant contact avec la responsable de l’UE.
Le tuteur évalue le travail et valide l’UE (6 ECTS).
Les ECTS sont en général obtenus par la rédaction d’un mémoire court (entre 2500 et 5000 mots),
qui présente le projet mené à bien en accord avec le tuteur responsable. D’autres formes de présentations
ne sont pas exclues (audio, vidéo, performance), elles seront décidées conjointement entre le tuteur et
l’étudiant.
Le Département de Philosophie peut signer des conventions de stages avec toute institution
susceptible de recruter un stagiaire. Les conventions de stages sont à retirer au secrétariat.
PROPOSITIONS DE PROJETS DE STAGE DU DEPARTEMENT DE PHILOSOPHIE
Archives Gilles Deleuze
Travail à partir des transcriptions des cours qui seront faites par les étudiants de philosophie et d'arts
plastiques. Site internet Deleuze : http://www2.univ-paris8.fr/deleuze/: fin des transcriptions, correction et
mise en page.
En liaison avec le département d'informatique, construction d'une interface de navigation stages intensifs :
6 au 12 Février 2012 et du 4 au 10 Juin 2012
lieu : Informatique pour tous bâtiment C 207
Atelier audiovisuel : travail sur les documents audio visuels issus de Vincennes.
Montage numérique et archivage.
Contact Marielle Burkhalter : [email protected], et Bruno Cany.
Archéologie
L'Institut National d'Archéologie Préventive propose des stages de courte durée, 1 à 2 semaines. Il
s’agit d’acquérir une méthodologie de recherche scientifique sur le terrain, dans le cadre de chantiers de
fouilles archéologiques en cours notamment en Ile-de-France, Centre et Midi-Pyrénnées.
Contact auprès du Département de Philosophie : Stavroula BELLOS.
Archives sonores de la lutte anti - CPE
Des archives sonores ont été constituées pendant la mobilisation anti CPE. Le travail se fera à
partir des morceaux de bandes sonores dont chaque étudiant se verra confié une partie à retranscrire.
L’historienne Sophie Wahnich et des étudiants de l’EHESS viendront présenter ces archives lors d’une
réunion qui aura lieu le mercredi 29 novembre de 12h30 – 13 h30 salle A 028.
Contact Marie Cuillerai : [email protected]
Arts contemporains
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La revue en ligne paris-art.com dont le responsable est André Rouillé, professeur de photographie
(département photo et multi-média), propose des stages de 3 mois à temps complet ou partiel (possibilité
6 mois et plus). Il cherche en particulier un modérateur du Forum et des Blogs qui vont être ouverts
prochainement.
Contact avec A. Rouillé pour rendez-vous : 01 42 01 57 94 ou 06 64 26 57 63 Mail : [email protected]. Web : http://www.paris-art.com
Édition, Bibliothèques & Documentations
Eric Puisais anime la Société chauvinoise de philosophie, et développe à Chauvigny dans la
Vienne une bibliothèque d’histoire du syndicalisme et de l’anarcho-syndicalisme. Il propose un accès à
ces archives pour un travail documenté et/ou une collaboration pour la constitution d’une base de
données. (Éventualité de rémunération).
Contacter : [email protected]
Les Cahiers Critiques de Philosophie (Revue du Département et du Laboratoire).
Secrétariat de rédaction.
Contacter B. Cany : [email protected].
Les éditions Hermann peuvent accueillir des stagiaires au service éditorial temps plein ou mitemps pour une durée de 3 mois avec indemnisation.
Contacter B. Cany : [email protected].
La MSH Paris-Nord
La MSH Nord recrute des stagiaires pour la rénovation de la bibliothèque.
Se renseigner auprès du secrétariat du département. Ou directement auprès de M. Porchet et G. Popovici.
MSH : 01 55 93 93 00.
L’Harmattan
Les éditions l’Harmattan proposent des stagiaires sur différents postes.
Se renseigner auprès du secrétariat du département ou contacter de la part de J.-L Déotte, Virginie
Hureau : 06 85 56 43 30.
La bibliothèque de Paris 8
La bibliothèque de paris 8 propose des stages sur la section philosophie.
Contact : Département ou bibliothèque de Paris 8, Mr. Ribes Ros, webmaster.
Enseignement- Éducation
Le Cours Saint-John Perse (lycée privé) cherche des stagiaires sur des missions de surveillance et
de soutien à la vie scolaire. Lieu : 3 rue de l'Eure 75014 Paris - 01 45 43 05 15.
Contact : Directeur Paul Andréo sur recommandations de B. Cany : [email protected]
Différents lycées de Seine Saint-Denis sont susceptibles d’accueillir des étudiants pour
expérimenter l’enseignement de la philosophie en terminale.
Contacter Marie Cuillerai : [email protected]
Épistémologie et philosophie des sciences
À travers des entretiens préparés en amont, les étudiants rencontrent des chercheurs en « sciences
dures » et approchent des thèmes et concepts communs aux différentes disciplines (espace, temps, réel,
virtuel, etc.).
Contacter Alexis de Saint-Ours, [email protected]
Valorisation scientifique - Organisation d’événements culturels
L’institut du Monde Arabe propose des stages dans le cadre de son département Colloques et
Manifestations.
Contacter Zouzi Chebbi : [email protected]
Identité philosophique européenne
La fondation Notre Europe propose un stage de 3 mois indemnisé pour des chercheurs de niveau
M2. Participation aux activités de recherches de la Fondation (organisation de séminaires, interventions,
articles).
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Contacter Marie Cuillerai : [email protected]
Couverture :
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Autoportrait de Giambattista Tiepolo en compagnie d’un de ses fils Giandomenico, détail de la
fresque qu’il réalise en 1752-53 dans le grand escalier de la Résidence des Princes-Évêques de Würzburg
(Basse-Franconie, Bavière). Cette fresque, sorte de gigantesque théâtre du monde, comporte plusieurs
sections, correspondant aux différents continents, ici le continent européen. Cet “autoportrait” est celui
d’un Maître et de son disciple, qui est aussi l’un de ses fils. Gian Domenico qui a accompagné son père
dans tous ses voyages et tous ses travaux et qui s’est mis toute sa vie au service de l’œuvre de son père, a
néanmoins développé très tôt un style profondément original et énigmatique qui reflète la crise profonde
qui caractérise la période de transition historique contemporaine de la vie de son père et de la sienne.
Venise, leur ville d’origine, fut un empire prestigieux dont ne subsiste plus que l’enveloppe, société
flamboyante peuplée de masques en sursis. Tandis que Giambattista poursuit sur sa lancée sa carrière de
peintre de scènes religieuses et historiques, ses “grands récits” (Lyotard), Giandomenico crée un monde
de polichinelles inquiétants qui font de la balançoire et de badauds en contemplation devant un monde
nouveau qui vient, “une communauté qui vient” (Agamben) mais que ne peuvent voir ceux qui
contemplent le tableau (peint en 1791, intitulé Il Mondo Nuovo, Le Monde Nouveau, qui n’est pas la
même chose que « Le Nouveau Monde », on peut en voir une version fresque à la Ca’Rezzonico à Venise
et une version toile au Musée des Arts Décoratifs à Paris : sur la droite, debout, le père et le fils figurent à
nouveau, cette fois peints par le fils).
Artiste génial, que la critique contemporaine n’a pas encore reconnu. Mais son père ne s’y trompe pas : le
trait, les couleurs, l’habit, le style même le situe dans un autre monde. Cet “autoportrait” est atypique : il
est à la fois autoportrait et portrait de l’autre, autoportrait avec son autre, celui qui le regarde, l’observe,
scrute son angoisse, l’accompagne du regard dans son avancée vers la mort, les épaules déjà tournées
dans une autre direction. C’est le père qui peint, mais avec le regard du fils. Métaphore de tout rapport de
transmission ? Même si son regard s’attarde avec affection et fidélité, mais non sans une certaine distance
critique, il s’éloigne inexorablement. Mais on peut le dire aussi dans l’autre sens : même s’il s’éloigne
inexorablement son regard reste attaché à cette source vive dont il ne pourra jamais faire abstraction.
Scène baroque par excellence, jusque dans la torsion des corps et le jeu des regards, elle offre, entre
autres, une certaine version de l’idée de dialectique. Aux étudiants de Master d’en poursuivre le
commentaire et l’interprétation…
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