private performance - corner

Transcription

private performance - corner
PRIVATE PERFORMANCE
Pompeii’s bread
(letter to a young child)
KazaK #7 - Les alentours performatifs de l’œuvre – http://corner.as.corner.free.fr/kazak.html
In contemporary art jargon, performance signifies an audience, spectator participation
sometimes. I am less concerned with this art form although quite ready to participate, to watch,
recognising some strong productions in the recent past. Many have been video recorded with the
audience, others for an imaginary one. I would like to quote three that have had a strong impact
on me but I will keep them to myself. We all have different opinions, we will never agree.
I try to understand why one asks me to write about the performative aspect of my work, the
public connotations disorient me, I put off the writing, I have trouble in writing, but I suddenly
realise that the word « form » is in performance, and I have something to hold onto here. Form is
another word for shape, and shape, whether I like it or not, is unavoidable in this business. We all
perform to some degree or another, but no movement is the same : our forms constantly
reinventing themselves as each person confronts a task, making love, making a table, making
bread, ringing a bird, catching a fish.
I realise that more than 50% of my art practice is of a performative aspect, in that I fidget,
cough, wink and whisper to myself, among many other possibly doubtful bodily movements.
More time is spent outside the studio than inside, the less inside the better, or so I convince
myself. I obviously perform, I try to shape (thoughts, materials, bread, words), and the only
audience is the one who happens to be with me when for example I fold the dough.
Then they participate, become actors when they eat the result. That is a good audience.
The kitchen becomes the studio for a time, and time becomes part and parcel of a specific bread
recipe. A recipe which involves so little touching it is close to magic, the ingredients waiting a 24h.
cycle for the gluten molecules to align side by side, to maximise their opportunity to bind to each
other and produce a strong elastic network. There is mobility in this process, the molecules move,
the dough expands, but kneading, hands on, is not required. Then a quick fold, heat accomplishes
the rest. I suppose I could be casting aluminium, or a bronze bread, from wax, except that in a
foundry there seems to be more body awareness resulting from exhaustion, danger.
Bread/lead/dead.
Touching lightly :
Cycling. Verticality is dependant on body balance and certain repetitive movements. A form of
flight but subject to ground gravity.
Swimming. When one sees water one sees reflection, it is so close to light, so immaterial.
Swimming in light, light swimming.
Cycling, swimming :
Ways of exploring, one demanding constant attention, dealing with sheer physicality and
materiality, keeping balance, the other, anywhere but out of this world. Both are ways of dealing
with the world, helping to sort out, select, discard.
The conger eel. I regularly buy the inferior part, its is full of bones, noone wants it, it is cheap.
Someone I knew did some incredible sculptures with these slips. When cooked, the flesh retracts,
the bones appear, easy to subtract, the bone the scale reduction of the shape/line of the conger.
Stephen Maas
b
2
PERFORMANCE PRIVEE
Pain de Pompéi
(lettre à un jeune enfant)
KazaK #7 - Les alentours performatifs de l’œuvre – http://corner.as.corner.free.fr/kazak.html
Dans le jargon de l’art contemporain, la performance induit un public, parfois la participation des
spectateurs. Je suis moins concerné par cette forme d’art bien que prêt à y participer, à regarder, y
reconnaissant des productions fortes dans ce qui a pu se faire récemment. Beaucoup de ces
performances ont été enregistrées par vidéo avec les spectateurs, d’autres pour un public imaginaire.
J’aimerais en citer trois qui ont eu un impact fort sur moi, mais je les garde pour moi. Nous avons
tous des opinions différentes, nous ne serons jamais d’accord.
4
c
1 Pain/Plomb/Mort
Scale : échelle et écaille, sauf que le congre n’en a pas
J’essaie de comprendre pourquoi on me demande d’écrire au sujet de l’aspect performatif de mon
travail, l’idée du public me désoriente, je repousse l’écriture, j’ai du mal à écrire, mais je réalise que
le mot « forme » est dans performance, et là je tiens quelque chose. La forme est un autre mot pour
la configuration, et la forme, que je le veuille ou non est inévitable dans cette affaire. Nous
performons tous jusqu’à un certain degré, mais aucun mouvement n’est le même : nos formes se
réinventent constamment alors que chacun d’entre nous se confronte à une tâche, en faisant
l’amour, en fabriquant une table, du pain, en baguant un oiseau, en attrapant un poisson.
Je réalise que plus de 50% de mon travail est d’un aspect performatif, je m’agite, je tousse, je me
fais des clins d’œil et me chuchote à moi-même, parmi d’autres mouvements corporels qui peuvent
sembler douteux. Plus de temps est passé à l’extérieur de l’atelier qu’à l’intérieur, le plus possible
dehors, c’est ainsi que je me persuade. C’est évident que je fais de la performance, j’essaie de donner
forme (pensée, matériaux, pain, mots) et le seul public est celui qui se trouve être avec moi quand
par exemple je plie la pâte à pain.
Alors ils participent, deviennent acteurs quand ils mangent le résultat.
La cuisine devient l’atelier pour un moment, et le temps devient partie intégrante d’une recette
spécifique de pain. Une recette où il y a si peu de manipulation c’est proche de la magie, les
ingrédients mélangés attendant 24 heures que les molécules de gluten s’alignent afin de maximiser
l’occasion de se lier et de produire un réseau élastique fort. Il y a de la mobilité dans ce processus, les
molécules se déplacent, la pâte gonfle, mais le pétrissage, « la main à la pâte », n’est pas requis. Puis
un pliage rapide, la chaleur accomplit le reste. J’imagine que je pourrais être en train de fondre du
plomb, ou de faire un pain de bronze, à partir de la cire, sauf que dans une fonderie, il semblerait
qu’il y ait d’avantage de conscience corporelle provenant de l’épuisement, du danger.
Bread/Lead/Dead.1
Le touché léger :
Faire du vélo. La verticalité est dépendante de l’équilibre corporel et de certains mouvements
répétitifs. Une forme de vol, mais sujet à la gravité terrestre.
Nager. Quand on voit de l’eau, on voit de la réflection, c’est si proche de la lumière, si immatériel.
Nager dans la lumière, la nage légère.
Faire du vélo, nager :
Des façons d’explorer, une demandant une attention constante, ayant affaire avec une physicalité et
une matérialité absolues, gardant l’équilibre ; l’autre, partout et hors de ce monde. Les deux sont des
moyens de négocier avec le monde, aidant à trier, prélever, jeter.
Le congre. J’en achète régulièrement la partie inférieure, c’est remplie d’arêtes, personne ne la veut,
c’est donné. Quelqu’un que j’ai connu a fait d’incroyables sculptures avec ces glissades. Quand c’est
cuit, la chaire se rétracte, les arêtes apparaissent, faciles à soustraire. L’arête en tant que
réduction à l’échelle2 de la forme/ligne du congre.
Stephen Maas
3

Documents pareils