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CCN - Ballet de Lorraine
Direction Didier Deschamps
DÉSIRS
Crossworlds puzzles
Boyzie Cekwana
Un des sens
Hafiz Dhaou et Aïcha M'Barek
Fïlaa
Salia nï Seydou
Coproduction Théâtre national de Chaillot
DESIRS
3 créations de :
Crossworlds puzzles
Boyzie Cekwana
Un des sens
Hafiz Dhaou et Aïcha M'Barek
Fïlaa
Salia nï Seydou
Coproduction Théâtre national de Chaillot
Période de Création à Nancy du 6 janvier au 16 janvier 2011
CCN - Ballet de Lorraine, 3 rue Henri Bazin - BP 70645 - 54010 Nancy Cedex
www.ballet-de-lorraine.com
DESIRS
J'ai souhaité réunir autour d'un même projet plusieurs artistes de la danse installés sur le continent africain :
Boyzie Cekwana, danseur et chorégraphe sud-africain, lauréat de l'un des concours d'Afrique en Création, est déjà venu
à Nancy en 2005 avec sa propre compagnie dans le cadre d'un accueil studio. Depuis, j'ai suivi son travail de création
avec un grand intérêt.
A l'autre extrémité du continent, Hafiz Dhaou et Aïcha M'Barek développent leurs activités de création avec leur compagnie en même temps qu'ils collaborent, en qualité d'interprètes, avec plusieurs compagnies françaises. J'ai pu assister à
différents moments de l'évolution de ces jeunes chorégraphes depuis qu'ils ont été étudiants au CNDC d'Angers avec
Marie-France Delieuvin.
Salia nï Seydou, burkinabés, ont accompagné plusieurs créations de Mathilde Monnier depuis Antigone notamment. Ils
dirigent le premier centre chorégraphique africain installé dans leur pays à Ouagadougou.
Ces cinq artistes développent, chacun à sa manière, une démarche de création originale, nourrie par leur environnement
culturel, social et politique, sans pour autant dépendre ou s'enfermer dans des références "locales" en terme de langage,
d'esthétique ou de technique du corps.
Cette "distance" leur assure une grande liberté pour envisager des démarches et des situations a priori éloignées de leurs
fonctionnements habituels.
Outre leur talent, ce sont aussi des personnalités profondément attachantes par leur générosité, leur curiosité et leur
"esprit d'ouverture".
C'est un désir partagé de rencontre, d'échange, de démarche nouvelle qui définit ce projet de création à trois branches
où chacun portera l'une des parties.
Boyzie travaillera avec quatre ou six danseurs à partir d'une recherche sur les principes des "mots croisés" ou, plus exactement, des "mondes croisés" ; ceux des interprètes qui composeront et recomposeront les éléments de la grille chorégraphique.
Hafiz et Aïcha travailleront avec une vingtaine de danseurs et danseuses sur les problématiques et phénomènes inhérents aux communautés et aux groupes en lien avec un univers "spatial" créé à partir de technique traditionnelle.
Pour leur part, Salia et Seydou mobiliseront le même effectif et axeront leur travail en particulier sur les relations entre
musique et danse.
Ce projet nous tient tous à cœur. Il rencontre nos désirs d'échange, d'aventure humaine et artistique.
Le voyage a commencé, le rendez-vous se fera à l'Opéra National de Lorraine en janvier 2011 avant de se tenir au Théâtre
National de la Danse à Chaillot, coproducteur du spectacle, en mars 2011.
Didier Deschamps
Crossworlds puzzles
Chorégraphie : Boyzie Cekwana
Lumières : Eric Wurtz
Musique : à préciser
Durée : 15-20 min
Interprètes : 8 danseurs
L'idée de départ de " Crossworlds puzzles " part des jeux imprimés dans les journaux et les magazines
comme pour donner vie aux mots et les faire se déplacer pour donner du sens aux lettres.
De même, nous voulons réfléchir à une sélection personnelle de phrases chorégraphiques interprétées, et
les restituer par rapport à l'individu.
L'idée sera développée avec un groupe de quatre danseurs et peut-être concentrée sur les idées d'explorer
la friction, où la tension entre des identités vraies et fictives. Ces identités peuvent être manipulées pour
créer et recréer des versions individuelles " authentiques " et/ou inventées.
Nous explorerons ces idées en produisant des documents biographiques, écrits et parlés, puis en
transposant ce matériel en mouvements et mises en espace.
Le matériel (fictif/biographique) peut également être partagé par les interprètes pour témoigner en direct des
histoires de chacun, toujours à la lisière de la fiction et de la réalité.
L'idée est de travailler avec une distribution de 8 danseurs, divisée en deux groupes de 4, et composés
d'hommes et de femmes. Les interprètes seront encouragés à produire une grande partie du matériel qui
créera la structure de la pièce.
Boyzie Cekwana
Boyzie Cekwana est né a Twin en Soweto, Afrique du Sud, où il
débute sa carrière de danseur avec Carly Dibakoane. A 23 ans, il est désigné
chorégraphe principal pour la compagnie Playhouse Dance Company.
C'est la première fois qu'une telle récompense se voit attribuée à un chorégraphe
africain dans l'histoire de la Performing Arts Council in South Africa.
En 1995, il reçoit la prestigieuse récompense de la Standard Bank Young Artist
Award, également la FNBVITA Young Choreographers Grant et se retrouve en tête
au Third International Ballet and Choreography Competition à Helsinki (Finlande)
pour son œuvre Brother, Brother.
Lorsqu'il est désigné "Wonderkind" de la danse sud-africaine, son travail est alors présent
au répertoire de diverses compagnies internationales telles que le Scottish Dance Theatre
and The Washington Ballet.
En 1997, il coproduit avec l'aide du Washington Ballet et le Kennedy Center for the performing Arts, la création
de la pièce African Odyssée Festival à Washington.
En 1997, il forme sa propre compagnie, Floating Outfit Project, pour se détacher des formes strictes de la danse
africaine traditionnelle et des travaux des compagnies de ballet sud-africaines. Basée à Durban, en Afrique du
Sud, la compagnie est engagée dans des projets de collaboration avec des artistes du monde entier. Jusqu'ici
ceux-ci ont inclus des projets avec Fantastic Flying Fish (Durban), La Camionetta (Montpellier), Davis FreemanRandom Scream (Bruxelles), Eager Artists Theatre Company (Durban) et Gladys Agulhas' ATW (Johannesburg,
Afrique du Sud).
Cekwana a collaboré avec le chorégraphe Panaibra Gabriel du Mozambique sur le projet Inkomati, mais aussi
pour développer le groupe de réflexion the South-South Think Tank qui vise à promouvoir des artistes et à faire
circuler leur travail dans l'hémisphère sud.
Boyzie Cekwana est également sollicité pour animer des conférences internationales comme "Inroads Africa" à
New-York en 1996, "Confluence 2" à Cape Town en 1999 et "l'Afrique en Création" à Lille. En 1999, il se voit
attribuer le premier prix pour sa dernière œuvre Rona au III African and Indian Ocean Choreography Competiton
à Madagascar.
En 2000, sa compagnie a été représentée dans la plus part des grandes capitales d'Europe : Utrecht
(Springdance), Bruxelles ("Kunsten festival des Arts"), Londres (Southbank), Vienna (ImPuls Tanz") et il effectue
une tournée en France la même année : Strasbourg (Le Maillon) et Marne-La-Vallée (La ferme du Buisson).
Sa création intitulée Ja, Nee est présentée au "Centre National de la Danse" à Paris en work-in progress et à
Bruxelles au festival "AFRICALIA" en mars 2003 ainsi qu’à Utrecht, Ljubjana, festival des francophonies de
Limoges, Genève, Brest, Weimar et Berlin, puis au Théâtre de la ville et à Hamburg en 2004.
Sa création Cut est présentée au Dance Umbrella de Johannesburg et à Weimar et a été développée en accueil
studio à Nancy en janvier 2005.
Reconnu comme un des principal chorégraphe de sa génération en Afrique du Sud, il a voyagé dans le monde
entier et reçut des prix prestigieux en Afrique et en Europe. Ses chorégraphies sont au répertoire de compagnies
telles que le Scottish Dance Theatre, le Washington Ballet. Il travaille actuellement au 2ème et 3ème parties de la
trilogie Influx Controls, qu'il présentera en première en 2010 et 2011.
Un des sens
Chorégraphes : Hafiz Dahou & Aïcha M’Barek
Lumières : Eric Wurtz
Musique : Eric Aldea et Yvan Chiossone
Durée : 30 min (environ)
Interprètes : 20 à 25 danseurs
Réalisation costumes ateliers Théâtre National de Chaillot
C'est toujours l'intime qui a donné une légitimité à notre prise de parole. Aujourd'hui cet intime nous parle Désir.
Et qu'est-ce que nous pouvons désirer de plus que de continuer à travailler sur la masse ? Mettre à l'épreuve notre
façon de suggérer l'intime face à des hommes et des femmes, face à leur corps et leurs différences.
Leur parler du désir d'un pays sans frontière, du désir de repousser les limites de l'imaginaire et du désir de transformer la réalité en une rêverie générale.
Un des sens qu'aura notre geste de désir est la liberté de se mouvoir. Une masse en hauteur qui survolerait tous
les obstacles.
Le fait simple de parler Désir peut frôler l'un des sens de cette création qui n'a pas la même résonance d'une rive à
une autre.
Aicha M'Barek et Hafiz Dhaou
Aïcha M'Barek et Hafiz Dhaou
Tunisiens, Aïcha M'Barek et Hafiz Dhaou ont été formés et ont dansé au Sybel
Ballet Théâtre pendant dix ans.
En 2000, à la faveur de bourses de l'IFC Tunis, ils intègrent le CNDC d'Angers.
Ils ont 25 ans. En 2003, Aïcha M'Barek devient enseignante au Conservatoire
Régional et en 2004, suit un Master Métiers des Arts et de la Culture à l'Université
Lyon 2.
Hafiz Dhaou de son côté est allé à Montpellier, pour E.X.E.R.C.E., la formation dirigée
par Mathilde Monnier au CNC de Montpellier.
En 2002, il y présente Zenzena (" la cellule"), un solo qu'il jouera jusqu'en 2008. Puis en 2003, h.M., pour six
danseurs masculins et une danseuse. Il se lie à Abou Laagra, dont il devient un interprète. Hafiz Dhaou devient
danseur associé au CCN de Caen (2005), dirigé par Héla Fatoumi et Éric Lamoureux.
En 2007, il danse dans leur pièce 1000 départs de muscles.
Hafiz Dhaou et Aïcha M'Bharek unissent leurs forces en 2004 dans un premier duo Khallini Aïch. La même
année, ils créent deux autres duos, pour des Cartes Postales chorégraphiques filmées dans le cadre de L'art de
la Rencontre, animé par Dominique Hervieu.
En 2005, ils fondent la compagnie CHATHA.
Depuis ils inventent un langage chorégraphique commun, tout en partant de leurs dualités. Leurs pièces qu'ils
qualifient de " sombres " sont dansées dans le monde entier*. Le quatuor Khaddem Hazem en 2006 est créé à
la Biennale de la Danse de Lyon, en co-production avec la scène nationale de Bonlieu. Khaddem et hazem c'est
l'homme à tout faire et le bassin. Les khaddem Hazem, ce sont les ouvriers du bassin que sont les danseurs.
Leur nouvelle création, VU introduit l'humour.
*Afrique (Cameroun, Burkina-Faso, Madagascar), Europe (France, Allemagne, Pays-Bas, Hongrie), MoyenOrient (Liban, Jordanie, Egypte) et Amérique du Nord (Canada, USA).
Fïlaa - ("deux" en dioula)
Chorégraphie : Salia Sanou et Seydou Boro
Lumières : Eric Wurtz (à confirmer)
Musiques : Oumara Bambara (ngoni et balafon), Sylvain Dando Paré (guitare basse)
Durée : 20-30 min
Interprètes : 20-25 danseurs
C'est le désir de partir à deux, en duo… Aller plonger dans l'univers d'une expérience de vie, dans l'histoire d'un
couple d'explorateurs pour fouiller dans le secret du duo et de la dualité. Une dualité qui est source d'imagination, de
complémentarité, de regards croisés, de longue marche dans une même direction, de consensus et d'antagonismes.
Un duo qui ne peut exister que parce qu'il y a un désir vers… et pour qu'il y ait un désir vers… il faut qu'il y ait
rapport à l'autre, cet autre qui est une partie cachée de nous, enfouie dans notre corps.
Le duo comme un corps de frère jumeau ou de sœur jumelle, qui relève un défi, l'un à côté de l'autre, l'un prenant
appui sur l'autre, dans le même souffle, dans le même rythme, dans le même pas de deux, et parfois l'un répondant
aux questions de l'autre, ou l'un défiant l'autre.
Nous abordons la matière liée au duo, en allant explorer le chiffre fatidique deux, le chiffre pair, le dédoublement, le
compagnon, le binôme.
En quoi le fait d'être en duo, en double peut-il nous engager, nous renseigner, nous interroger et nous interpeller.
Nous recherchons dans les rapports différentes qualités dans le contact des corps, les corps dans l'espace, dans le
geste au mouvement, la verticalité, la tête vers le ciel, commencer une valse qui aboutit ou pas… laisser jaillir le doux,
le dur, le mou et toute une gamme de sentiments liés aux rapports dans un couple.
Dans l'investissement de l'aire de jeu de la danse, à deux ou à quatre, à six ou à huit, à deux fois quatre, à deux fois
six et à vingt, que la mélodie du ngoni (petite kora) nous donne l'élan, que le son du violon nous entraîne, que le son
grave de la guitare basse nous soutienne et que le rythme du balafon (xylophone) nous porte loin vers le public, vers
l'autre….
Ceci est avant tout une aventure commune empreinte de complicité, de générosité avec les danseurs.
Ça pourrait ressembler curieusement à notre histoire de vie, à leur histoire de créateurs, à votre histoire d'artistes.
Seydou Boro et Salia Sanou
Salia Sanou
"La danse contemporaine nous a rendus sous-marins, pour aller voir
au-delà de l'apparence, dans l'émotionnel, l'intériorité."
Salia est né en 1969 à Léguéma, au Burkina Faso. Il suit son
initiation aux rites et traditions bobo et est formé à la danse
africaine par Drissa Sanon (baIIet Koulédafrou de Bobo coulissa), Alassane
Congo (Maison des jeunes et de la culture de Ouagadougou), Irène Tassembedo
(compagnie Ebène) et Germaine Acogny (Ballet du Troisième Monde).
En 1992, Salia Sanou rencontre Seydou Boro à l'Ecole des Ensembles Dramatiques
de Ouagadougou où ils suivent des cours de théâtre.
En 1993, il intègre la compagnie Mathilde Monnier au Centre Chorégraphique
National de Montpellier. Il participe alors aux différentes créations de la compagnie :
Pour Antigone, Nuit, Arrêtez arrêtons, arrête, Les lieux de là, Allitérations.
Parallèlement, il chorégraphie L'héritage, une pièce qui reçoit le premier prix en art du spectacle à la Semaine
Nationale de la Culture au Burkina Faso.
En 1994, Seydou Boro et Salia Sanou créent leur première œuvre commune, Le Siècle des fous, qui reçoit le
premier prix national du Concours de Danse Contemporaine Africaine d'Afrique en créations (AFAA). Forts de ce
premier succès et de leur parcours au sein de la compagnie Mathilde Monnier, ils fondent la compagnie salia nï
seydou et créent leur deuxième pièce Figninto, l'œil troué en 1997.
Dans le cadre du festival international Montpellier Danse 2000, ils créent Taagalà, le voyageur et Kupupura
pour la compagnie Tumbuka Dance du ballet national du Mozambique, en 2001. En 2002, ils font appel à
Ousséni Sako pour Weeleni, l'appel, une des pièces les plus intimistes de la compagnie, interprétée par trois
danseurs et quatre musiciens originaires du Maroc et du Burkina Faso.
Parallèlement, de 2001 à 2006, Salia Sanou est directeur artistique des Rencontres Chorégraphiques de
l'Afrique et de l'Océan indien (AFAA). Dans ce cadre, il a pu mener plusieurs réflexions et des actions pour le
développement de la danse créative du continent. Il est également co-directeur depuis sa création en 2001 du
Festival Dialogue de Corps à Ouagadougou qui propose des résidences d'écriture, des ateliers, des rencontres
autour d'une programmation internationale de danse. Il est également co-directeur du Centre de Développement
Chorégraphique - La Termitière de Ouagadougou qui a été inauguré en décembre 2006. Ce projet d'envergure
internationale, et première du genre en Afrique, dont Salia Sanou et Seydou Boro sont porteurs depuis huit ans,
est financé conjointement par l'Ambassade de France à Ouagadougou, le Ministère de la Culture, des Arts et du
Tourisme du Burkina Faso, et la Mairie de Ouagadougou.
Enfin, en 2008, Salia Sanou et Seydou Boro ont créé Poussières de sang, pour sept danseurs, une chanteuse
et quatre musiciens, exposé cru et implacable des violences humaines. Il a récemment publié “L'Afrique, danse
contemporaine", ouvrage illustré par les photos d'Antoine Tempé et coédité par le Cercle d'Art et le Centre
National de la Danse de Pantin.
Pour son travail chorégraphique dans le monde, Salia Sanou a été nommé Officier des Arts et des Lettres par le
Ministère de la Culture français, et a reçu, avec Seydou Boro, le trophée Culturesfrance des Créateurs 2007. Il
a été également élu Artiste de l'année 2003 par l'Organisation Internationale de la Francophonie.
Seydou Boro
"Pas de mouvement vide. Il faut que le spectateur sente que tu arraches
et offres ta vie qui doit rencontrer la leur. C'est l'éthique de notre travail."
Né en 1968 à Ouagadougou au Burkina Faso, Seydou Boro est
formé au théâtre, au conte, à la danse, à la musique au sein de la compagnie de
théâtre Feeren, dirigée par son grand frère Amadou Bourou.
Il sera interprète en 1991 pour le théâtre de Marafootage, d'Amadou Bourou (1er
prix au Festival International du théâtre du Bénin), puis de Oedipe-Roi de Sophocle
mis en scène de Eric Podor.
A l'écran, il incarne le rôle titre de Soundjata Keïta, dans Keïta, l'héritage du griot de
Dani Kouyaté (primé au festival panafricain du cinéma de Ouagadougou).
En 1992, Seydou rencontre Salia Sanou à l'Ecole des Ensembles Dramatiques de Ouagadougou. En 1993, il
intègre la compagnie Mathilde Monnier au Centre Chorégraphique National de Montpellier. Il participe alors aux
différentes créations de la compagnie : Pour Antigone, Nuit, Arrêtez arrêtons, arrête, Les lieux de là,
Allitérations. Un an plus tard, en 1994, Seydou Boro et Salia Sanou créent leur première œuvre commune, Le
Siècle des fous, qui reçoit le premier prix national du Concours de Danse Contemporaine Africaine d'Afrique en
créations (AFAA). Forts de ce premier succès et de leur parcours commun au sein de la compagnie Mathilde
Monnier, ils fondent la compagnie salia nï seydou en 1997. Salia et Seydou seront lauréats des deuxièmes
Rencontres Chorégraphique de l'Afrique et de l'Océan Indien à Luanda et recevront le prix Découverte R.F.I.
Danse 98, avec Figninto, l'oeil troué (près de 150 représentations à travers le monde).
Dans le cadre du festival international Montpellier Danse 2000, ils créent Taagalà, le voyageur.
En 2002, entouré de Salia Sanou et de Ousséni Sako, il crée Weeleni, l'appel interprété par trois danseurs et
quatre musiciens originaires du Maroc et du Burkina Faso. Seydou Boro réalise des films documentaires sur la
danse créative africaine : La Rencontre en 1999 (Diffusion ARTE - 2000) et La Danseuse d'ébène en 2002 (1er
prix du festival Vues d'Afrique 2003). En 2002 il écrit la pièce de théâtre L'Exil dans l'asile. Il a aussi réalisé en
2004 plusieurs courts métrages qui s'approchent de la fiction dansée et toujours s'intéressent aux questions de
société : C'est ça l'Afrique, Visas, Le cheval, On s'en fou et La fissure.
En 2004, il revient seul avec C'est-à-dire… , pièce mêlant texte, danse et musique dans laquelle il interroge sa
relation à la danse, à la création et à l'Afrique. Il est également co-directeur du Festival Dialogue de Corps à
Ouagadougou. En 2008, Salia Sanou et Seydou Boro ont créé Poussières de sang, pour sept danseurs, une
chanteuse et quatre musiciens, exposé cru et implacable des violences humaines.
Homme de convictions et d'engagement, Seydou Boro se consacre depuis toujours à établir des ponts solides
entre cultures et continents. Il a été élu Artiste de l'année 2003 par l'Agence Intergouvernementale de la
Francophonie et a reçu du gouvernement français la décoration du Mérite des Arts et des Lettres.
La Presse en parle
A propos de la création de DÉSIRS
En échos à l’actualité tunisienne
DANSE
Présentées par le Ballet de Lorraine, trois chorégraphies du continent africain sur
la scène de l’Opéra
Incandescents et noirs désirs
Nancy. A hauteur de haie, une toile blanche barre le cadre de la scène de l’Opéra
de Lorraine à Nancy. A l’arrière évoluent des formes voilées que des projecteurs
renvoient en ombres chinoises sur l’écran de tissu. De cette foule anonyme,
émergent des figures portées qui semblent « léviter ».
C’est visuellement très réussi. Lorsque tombe l’écran, les éléments de cette
masse sans visages s’agitent comme des derviches tourneurs, n’opérant qu’un
quart de tour. C’est impressionnant. Puis tombent les voiles sur des femmes et
des hommes en jeans et tee-shirts. Dans cet Un des sens d’Hafiz Dhaou et Aïcha
M’Barek, le désir fait trembler les « burkas », jusqu’à les faire sauter. Si cette
chorégraphie, qui ouvre le programme Désirs du Ballet de Lorraine, ne se veut
pas porteuse d’un message politique, les deux chorégraphes en revanche, ont
pris la parole pour déplorer la situation dans leur pays, la Tunisie. Un appel à la
paix, adressé à leurs amis, comme à leurs ennemis, qui a déclenché des
applaudissements prolongeant ceux que le public avait déjà réservés à cette
chorégraphie.
L’Est Républicain – 15 janvier 2011
BALLET DE LORRAINE
Historique
Ayant évolué sous diverses appellations, l’actuel Centre Chorégraphique
National - Ballet de Lorraine est une des 1ères compagnies de créations
et de pièces de répertoire en France.
Anciennement Ballet Français Théâtre de Nancy sous la direction de
Jean-Albert Cartier, il s’est s’inscrit dans le cadre de la décentralisation
chorégraphique.
En 1988, Patrick Dupond prend la direction de la Compagnie, qui devient
Ballet Français de Nancy. Formidable danseur, Patrick Dupond a laissé
à Nancy une empreinte très forte dans la mémoire d’un public
enthousiaste.
En 1991, Pierre Lacotte lui succède. La Compagnie devient Ballet
National de Nancy et de Lorraine.
Sa mission est renforcée, l’accent est désormais porté sur la production
des chef-d’œuvres classiques et romantiques, répertoire pour lequel
Pierre Lacotte est un des spécialistes international.
En 1999, la compagnie prend sa forme actuelle en devenant Centre
Chorégraphique National - Ballet de Lorraine. Françoise Adret assure la
direction de la compagnie par intérim, pendant la saison 1999/2000.
Cette dame de la danse française laisse la marque d’une personnalité
exceptionnelle.
Didier Deschamps, nommé Directeur Général du Centre Chorégraphique
National - Ballet de Lorraine en Mars 2000, prend son relais le 1er Juillet
2000.
Depuis, il développe un projet original au service de la diversité de la
création chorégraphique et de son répertoire en s’appuyant notamment
sur une troupe de danseurs permanents de haut niveau.
Basé à Nancy depuis 1978 au 3 rue Henri Bazin, le CCN - Ballet de
Lorraine se situe à l'intersection du cœur historique de la cité et des
nouveaux quartiers Meurthe et canal. Il réunit près de soixante salariés
permanents dont quarante-cinq artistes de multiples nationalités. S'y
ajoutent les techniciens du plateau, de la couture, les personnels de
communication, de l'entretien et l'administration. Enfin un nombre
variable d'intermittents du spectacle interviennent régulièrement au sein
de la structure qui accueille par ailleurs au sein de son école de danse
plus de 200 élèves, enfants et adultes.
Une centaine de personnes travaillent ou fréquentent chaque jour les
différents espace du centre, studios, ateliers, bureaux et lieux
d'exposition… qui se déploient sur près de 2200m2.
Véritable pôle ressource en matière chorégraphique, le CCN développe
de nombreux partenariats avec diverses institutions artistiques et
culturelles de la Ville et de la Région ainsi qu'au plan national (Opéra,
orchestre, chœur, musées, cinéma, lieux de diffusion, structures
éducatives, associations…). Il met en œuvre un ensemble de missions
qui s'articulent et se déclinent à partir de la raison première de
l'institution : la création.
Actions de formation, de sensibilisation des publics, accueil et
présentation des compagnies indépendantes, diffusion et captations
télévisuelles des spectacles, expositions, projections de films,
conférences s'articulent aux spectacles de la troupe et rythment la
saison en proposant à des publics les plus divers différentes formes de
pratique et d'accès à la culture chorégraphique.
Chaque saison, la troupe crée 3 ou 4 nouveaux programmes qu'elle
présente à Nancy et diffuse ensuite en région Lorraine ainsi que sur
l'ensemble du territoire national et dans de très nombreux pays
étrangers.
Soixante-dix représentations sont en moyenne assurées chaque année.
Les soirées se composent généralement de plusieurs chorégraphies.
Œuvres du répertoire, tant classique que contemporain, et nouvelles
créations sont ainsi mises en perspective et offrent au public un large
éventail des différentes techniques, langages et démarches créatives
des artistes d'aujourd'hui et qui illustrent l'extraordinaire diversité et
richesse de la danse.
Chorégraphes de très grande renommée et jeunes talents viennent du
monde entier à Nancy, accompagnés par leurs équipes artistiques et
techniques. Ils transmettent et créent avec les interprètes du Ballet,
toutes et tous de formation classique, mais rôdés et passionnés par les
langages et démarches actuels.

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