Langage du corps et libre expression

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Langage du corps et libre expression
16-11-2012
4e Festival international de danse contemporaine
Langage du corps et libre expression
Par Sihem Ammour
L’auditorium du Palais de la Culture s’est révélé trop exigu pour contenir le public venu
assister, jeudi dernier, à la cérémonie d’ouverture de la4e édition du Festival culturel
international de danse contemporaine, avec au menu des spectacles et des hommages.
S’inscrivant dans le cadre de la célébration du Cinquantenaire de l’indépendance, cette édition
est placée sous le slogan «Mouvements en liberté», et verra la participation de dix-huit pays,
avec l’Algérie en tant qu’invitée d’honneur. Le top de départ a été donné par des jeunes
danseuses de l’association culturelle Arabesque, dirigée par la directrice du ballet national.
L’association a opté pour un spectacle de danse classique basé sur des extraits du ballet Don
Quichotte inspiré de l’œuvre éponyme de Cervantès et composée par le compositeur
autrichien Léon Minkus.Les jeunes filles, éventails à la main, habillées de justaucorps
sombres et de jupettes chatoyantes, ont créé avec leurs pointes et leurs pirouettes une
ambiance légère et festive.
Après cette mise en bouche, le public a pu découvrir un tableau de danse contemporaine à
travers la prestation du trio de danseurs du ballet national, qui a présenté le spectacle Bidaya.
Le tableau a débuté par une cacophonie des danseurs et de deux danseuses, exprimant leur
incompréhension et leur frustration face au regard méprisant de la société envers l’art de la
danse. Avec une gestuelle très expressive, des figures bien maîtrisées, les danseurs ont réussi
à illustrer le long chemin de la maîtrise du corps, de la naissance jusqu’à la découverte des
premiers émois et des premiers doutes.
Des sentiments qui mènent inéluctablement aux tourments de la séparation et de la douleur
viscérale de la solitude admirablement exprimés par les danseurs. La prestation accompagnée
par une poignante composition musicale, a subjugué les présents qui ont fortement applaudi
les artistes. Puis ce fut au tour de Samar Bendaoud de la compagnie algérienne Sylphide
d’offrir, sur une chorégraphie de Toufik Kara, l’expression des affres des tourments du corps
et de l’esprit à travers le tableau Troubles.
Le thème est exprimé par le poème éponyme de Yasmine Bourouina, dont le cœur de
l’inspiration et de l’expression est la condition de la femme victime d’une morale sociale
hypocrite et schizophrène.
Le talentueux Ahmed Khemis, originaire de Ouragla, prendra le relais avec Le voyage de
Bousaâdia, un spectacle de plus d’une heure de la compagnie Jawal. Les mouvements
ancestraux des danses mystiques fusionnent avec des figures modernes pour offrir aux regards
et aux sens un spectacle de haute qualité, qui sera fortement applaudi. Cette cérémonie
d’ouverture a également été marquée par l’hommage rendu par la ministre de la Culture au
ballet national, pour l’ensemble de ses réalisations depuis sa fondation par Mustapha Kateb au
lendemain de l’indépendance.
Les premiers éléments étaient des enfants de martyrs qui, à travers leur art, ont voulu rendre
hommage aux sacrifices de leurs pères et tous les martyrs de la guerre d’indépendance. Un
second hommage a été rendu à la chorégraphe algérienne disparue en 2011, Rachida Reguig,
fondatrice du premier ballet féminin, à Sidi Bel Abbés dans les années 1980.

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