Lettre ouverte - La France Agricole
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Lettre ouverte - La France Agricole
Paris, le 18 février 2016 Lettre ouverte au Ministre de l’Agriculture Monsieur le Ministre, Face aux attaques répétées que subit la filière des fruits et légumes au sujet de l’utilisation des produits phytosanitaires, nous sollicitons votre attention. En effet, il se développe un climat alarmiste et anxiogène autour de la consommation des fruits et légumes. Ces attaques à répétition entament de manière injustifiée le capital de confiance remarquable que les Français ont dans nos produits et influencent négativement leur consommation, ce qui va à l’encontre des recommandations nutritionnelles de l’Organisation Mondiale de la Santé. Lors de la dernière conférence EGEA1 qui s’est tenue en juin 2015 à Milan, les 51 orateurs scientifiques de 30 pays ont réaffirmé et démontré l’importance d’une consommation de fruits et légumes dans la prévention des maladies telles que les maladies cardiovasculaires, l’obésité, ou le surpoids, et ce en tenant compte des conditions de production actuelles. Il est par ailleurs inadmissible de laisser penser que les pratiques agricoles françaises seraient moins respectueuses des réglementations que celles de nos voisins européens. Concernant les fruits et légumes commercialisés en France, les résultats des plans de surveillance menés par la DGCCRF montrent que 98% des produits sont conformes à la réglementation (rapport 2015, données 2013). Ces attaques portent atteinte à la réputation des professionnels de la filière des fruits et légumes, dont le travail et le professionnalisme sont remis en cause, alors même qu’ils sont engagés depuis longtemps dans des démarches de progrès. Nous voudrions rappeler ici que notre filière est la première utilisatrice des techniques de bio-contrôles, en France, et ce depuis de longues années. Quelle légitimité ont ceux que l’on dénomme « lanceurs d’alertes », pour décider des substances à autoriser ou interdire ? Pourquoi s’adresser individuellement aux opérateurs des différents stades de la filière au lieu d’ouvrir une discussion collective ? Des instances de concertation sur ces sujets existent. L’ensemble des parties prenantes (associations de consommateurs, Pouvoirs publics, autorités sanitaires, experts scientifiques) s’y retrouvent pour échanger et faire évoluer collectivement les règles et pratiques afin d’apporter aux consommateurs les meilleures garanties en matière de santé et de préservation de l’environnement. L’interprofession, qui réunit toute la filière de la production à la distribution, a, de par son action, toujours été ouverte au dialogue sur ces sujets et met tout en œuvre pour trouver des solutions alternatives, dès que cela est possible. Elle a encore récemment concrétisé cette volonté en prenant en charge la recherche et l’expérimentation, à travers le financement du Centre technique interprofessionnel des fruits et légumes (Ctifl). Aussi, nous souhaitons, Monsieur le Ministre, que vous réaffirmiez officiellement que la réglementation en vigueur en France en matière d’usage de produits phytosanitaires, permet d’assurer la commercialisation de produits sains pour le consommateur, et que la consommation de fruits et légumes reste un objectif prioritaire dans le cadre d’une alimentation équilibrée. Réaffirmer la qualité de nos produits, le respect par les Professionnels de la réglementation et l’importance de la consommation des Fruits et Légumes frais doit être une priorité pour votre Ministère et doit s’accompagner de soutiens techniques et financiers. Dès lors sans prise de position forte de votre part à soutenir nos produits sur ces thématiques, nous irions inéluctablement vers une disparition programmée de notre production et de notre filière. Nous comptons vivement sur vous, Monsieur le Ministre, et restons à votre disposition. Bruno Dupont Président d’Interfel 1) Conférence EGEA, organisée par Aprifel, l’Agence pour la recherche et l’information en fruits et légumes www.aprifel.com ; www.egeaconference.com