leur innovation pour trier les semences récompensée par un
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leur innovation pour trier les semences récompensée par un
Economie > Economie dans l'Aube Ateliers Dorez : leur innovation pour trier les semences récompensée par un prix national PUBLIÉ LE 23/09/2014 Par l'est éclair Sous la Révolution, dans la famille Dorez, on était déjà maréchal-ferrand et on est resté artisans ruraux durant six générations. « Depuis toujours, on accompagne les agriculteurs. Mon grand-père et mon père les ont accompagnés quand ils sont passés du cheval au tracteur. Dans la famille, on a toujours eu l’envie de construire, de répondre aux besoins, c’est la marque de la maison. La bonne idée, elle vient toujours de nos clients », explique Alain Dorez, ravi de se voir décerner le prix national Stars et Métiers, l’un des plus sélectifs de France. Un prix qu’il a évidemment emporté dans la catégorie « Innovation technologique ». Lui, l’artisan au service des agriculteurs, a eu l’idée de se lancer dans la fabrication de machines mobiles perfectionnées qui permettent de trier, calibrer, nettoyer les semences et des les enrober de produits phytosanitaires ou d’engrais « starter ». « Mes machines coûtent cher, il fallait donc qu’elles soient achetés par plusieurs et qu’elles puissent aller de ferme en ferme », détaille-t-il. Au début, il va se heurter au puissant lobby et sera même assimilé à de la contrefaçon. Finalement, le droit séculier de resemer ses propres récoltes est reconnu et une taxe, reconnaisance suprême, est même apparue sur l’activité. Seul fabricant sur ce marché de niche, mais toujours à l’écoute de ses clients, qui sont désormais aussi de grandes coopératives et même des semenciers, il innove dans les années 2000. Grâce à des pompes doseuses gérées électroniquement, ses machines de nouvelles générations permettent d’éviter tout contact avec les produits phytosanitaires et d’apporter à la graine la dose la plus juste. « Avant, quand j’allais voir mes clients, ils me disaient que la machine allait très bien et on buvait un coup. Avec cette innovation, on a pu renouveler le marché », se félicite Alain Dorez qui a déposé des brevets sur toutes ces innovations. Des machines pour l’export « Mais on continue de faire des machines pour les marchés de l’Est ou d’Afrique qui restent adaptées à leurs besoins. En Russie, par exemple, il faut que ce soit robuste et pas trop technologique car le service après-vente est difficile à assurer. » L’écoute, toujours l’écoute, comme celle qui lui a permis, c’est l’autre volant de l’activité de Dorez, de se lancer dans les machines pour la culture de la pomme de terre. Concessionnaire Grimme sur la région, Dorez a ainsi accompagné les agriculteurs dans leur choix de se lancer dans les pommes de terre. Aujourd’hui, cela représente 50 % de son activité, à égalité avec les machines à semences. Dorez, qui réalise 9 millions d’euros de chiffre d’affaires, emploie une petite trentaine de personnes. L’entreprise a aussi appris à sous-traiter pour faire face aux commandes en dents de scie. L’aventure de cette entreprise de Dampierre n’est pas prête de s’arrêter. Après Alain et son frère François, la septième génération de Dorez est déjà prête à prendre la relève. Bruno DUMORTIER