la production porcine - les Chambres d`agriculture du Limousin

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la production porcine - les Chambres d`agriculture du Limousin
la production porcine en Corrèze
On compte près de 100 éleveurs de porcs organisés sur le département (c'est-à-dire
commercialisant leurs animaux par le biais d’une association de groupement de producteurs).
Trois groupements de producteurs sont reconnus en Corrèze :
-DEFIPORC
-QUALIPORC
-MCPORC
S’ajoutent d’autres types d’éleveurs :
- une trentaine de producteurs avec un atelier de petite taille. Ils commercialisent eux-mêmes
leurs animaux.
-d’autres pratiquent l’intégration (une quarantaine).
Attention : Ces chiffres sont à prendre avec précaution puisque la base synthétisant
l’identification porcine n’est pas encore entièrement établie. De plus, certains ateliers de petite
taille ou certains intégrateurs restent méconnus.
•
Des produits de qualité
La Production Corrézienne représente moins de 1% de la production nationale. Les trois
quarts de la production étant dans le Grand Ouest avec des élevages de types intensifs et
spécialisés. Pour faire face à ces leaders, la Corrèze décide de produire du porc autrement en
favorisant les élevages traditionnels de dimension familiale s’inscrivant le plus souvent dans
des démarches qualité.
Près de 90% des éleveurs produisent sous signe officiel de qualité avec :
- L’Indication Géographique Protégée (IGP) jambon de Bayonne,
- Les labels Rouges : Le porc Label Rouge du Limousin, Le porc au grain du Sud
Ouest, Le porc fermier plein-air,
- La Certification de conformité des Produits (CCP) Porc Montagne,
- Les marques qualité,
- Le porc Biologique.
•
L’organisation des ateliers de production
L’atelier porcin est souvent une production diversifiante. La double activité permet de rendre
les entreprises moins dépendantes qu’elles ne le seraient avec une seule production. Les
structures sont à dimension familiale.
La majorité des ateliers organisés avec un groupement de producteurs sont de type naisseurengraisseur (près de la moitié), d’autres sont naisseurs ou post sevreur engraisseurs. On
recense quelques multiplicateurs (éleveurs produisant les truies en vue de les sélectionner
pour la reproduction). Les effectifs moyens sont les suivants :
- 96 truies par atelier,
« Ce document est la propriété exclusive de la Chambre d’Agriculture de la Corrèze. Reproduction et communication à un tiers après
autorisation préalable de la Chambre d’Agriculture de la Corrèze. »
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-
près de 120 000 porcs produits par an.
Une majorité de producteurs élève leurs porcs en bâtiment ; moins de 10% ont des porcs en
plein-air. La race locale « Porc Cul Noir du Limousin » est conservée grâce à l’investissement
d’une dizaine d’éleveurs.
• Respect des normes agro-environnementales
Les éleveurs de porcs utilisent beaucoup moins d’engrais azotés minéraux car ils
fertilisent les prairies avec le lisier ou le fumier des porcs. Ils valorisent ainsi les effluents de
leur élevage (au lieu d’utiliser des engrais issus d’énergies fossiles). Ils contribuent ainsi :
- à la conservation des ressources naturelles,
- au développement durable.
•
Installation en agriculture et maintien des emplois
Pour progresser, diversifier ou s’agrandir, les agriculteurs se trouvent fréquemment face à des
problèmes de pression foncière. L’ajout d’un atelier porcin au sein de leur exploitation peut
alors être une solution. Il est indispensable qu’ils restent nombreux à produire puisqu’en
dessous d’un seuil critique de volume de production, ils ne seraient plus intéressants pour les
opérateurs de la filière (négociants, salaisonniers, expéditeurs,…).
•
Les manifestations
Les éleveurs se mobilisent pour être présents lors des manifestations et communiquer sur leur
métier. Ils participent notamment :
- au Salon International de l’Agriculture de Paris en mars,
- à la fête du cochon de Neuville en mars,
- au Festival de Sédières en juin,
- au Festival de l’Elevage de Brive La Gaillarde en août,
- à la journée nationale porcine en septembre,
- à la journée de l’élevage d’Ussel en octobre.
Les producteurs permettent au public d’être au contact des animaux soit :
- en les amenant sur les lieux de manifestations,
- en organisant des portes ouvertes dans leur élevage.
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•
La crise porcine
L’année 2007 et le début de l’année 2008 sont difficiles pour les éleveurs de porcs. Ils
sont directement touchés par la conjoncture défavorable. L’inflation sur les céréales et
le prix de rémunération du porc au cadran sont les causes majeures.
Depuis la récolte 2006, le prix des céréales a beaucoup augmenté ce qui a engendré une
hausse des coûts de production. La filière porcine est directement touchée puisque l’aliment
représente 66% du coût de production pour 2007 (les céréales représentent 70% des
ingrédients de l’aliment). Du fait de la concurrence entre les divers utilisateurs (alimentation
humaine, alimentation animale et utilisation industrielle), le prix des céréales ne devrait pas
baisser dans les années à venir.
L’inflation du prix des céréales est la résultante d’un déséquilibre entre l’offre et la
demande (cf. Graphique n°1).
-La mauvaise récolte dans plusieurs pays producteurs ainsi que les stocks stratégiques des
pays ont conduit à une baisse de l’offre en céréales.
-L’augmentation de la demande en céréales est due à trois facteurs : l’augmentation des
besoins des pays émergeants, l’utilisation industrielle des céréales qui est en plein
développement, et enfin, la spéculation financière.
La hausse des prix des céréales a entraîné une augmentation du prix de l’aliment (158 €/T en
2006 et 235 €/T en 2007) et donc une augmentation du coût de production (la part de
l’aliment dans le coût de production a augmenté, avec 57% en 2006 et 66% en 2007).
Depuis quinze ans, nous constations une baisse des prix des céréales et donc une baisse du
coût de production ; ce qui a été gagné en quinze ans a été perdu en une seule année.
L’inflation devrait se répercuter sur le consommateur puisque si une partie des éleveurs
cessait son activité, cela conduirait à une raréfaction de l’offre et à une inflation des produits,
non maîtrisable.
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Graphique n°1 : Évolution du prix des céréales au cours des deux dernières années
240
(€/Tonne)
220
200
180
160
140
120
Blé
Orge
Maïs
ttx de Soja
100
janv-
févr-
mars-
avr-
mai-
juin-
06
06
06
06
06
06
juil-06
août-
sept-
06
06
oct-06
nov-
déc-
janv-
févr-
mars-
avr-
mai-
juin-
06
06
07
07
07
07
07
07
juil-07
août07
Le prix du porc payé aux éleveurs en 2007 a diminué (en moyenne 1,40€/Kg en 2006
contre 1,24 €/Kg en 2007) ce qui ne fait qu’empirer la situation ( cf. Tableau n°1).
Au niveau de la région du Limousin, le secteur est vecteur d’emplois (éleveurs, groupements
de producteurs, fabricants d’aliments, abatteurs, salaisonniers,…). On estime le nombre
d’emplois grâce à la production porcine à près de 3 000 personnes.
Remarque : Nous avons fait une simulation avec les résultats de l’année 2007, au niveau d’un
atelier moyen Corrézien Naisseur Engraisseur de 87 truies et nous avons observé un déficit de
40 000€ soit plus de 23€ par porc produit. Ce déficit se creuse en début d’année 2008.
Tableau n°1 : Tableau synthétisant le prix du porc payé aux éleveurs, le prix de l’aliment et
le coût de production en 2006 et 2007 pour les éleveurs Corréziens et nationaux.
valeurs Corréziennes
valeurs nationales
Prix du porc
(Prix payé aux
éleveurs sur 34 sem)
Prix de l’aliment
2006
1,489 € / Kg
158 € / T
Coût de production
1,329 € / Kg
1,40 € / T
168 € / T
1,335 € / Kg
1,238 € / T
Variation
2007
0,16 € / Kg
1,24 € / T 0,16 € / T
240 € / T
72 € / T
235 € / T
1,595 € / Kg
1,57 € / T
77 € / T
0,26 € / Kg
0,332 € / T
En plus d’un prix du porc bas et d’un coût de production élevé, s’ajoutent les
nombreuses réglementation label rouge, bien-être et environnementales qui nécessitent
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des investissements supplémentaires ; ainsi que les conséquences dues au changement
d’équation de paiement des carcasses : le TMP.
Les producteurs de porcs ne peuvent pas intervenir sur le prix des céréales. Actuellement, ils
n’ont plus aucun poids sur le prix du porc qui est fixé au marché du porc breton à Plérin.
Ils ont décidé de chercher à organiser des transactions commerciales dans le sud de la Loire
afin d’avoir un prix de rémunération du porc en cohérence avec les véritables coûts de
production. Cette réflexion demeure d’actualité.
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