Alcatel-Lucent nouvelles suppressions emplois

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Alcatel-Lucent nouvelles suppressions emplois
Paris le, 8 octobre 2013
Contact : Odile DENIS 01 56 41 50 82
Alcatel-Lucent : de nouvelles suppressions d’emplois, des
fermetures ou cessions de sites, des externalisations, la
direction générale a la main lourde, très lourde
Alcatel-Lucent a annoncé ce jour, mardi 8 octobre 2013, au Comité d’Entreprise Européen, l’impact sur les effectifs
du plan SHIFT présenté par la nouvelle direction en juin dernier. Ce plan envisage 15 000 suppressions d’emplois et
5 000 créations dans le monde (sur 68 000 salariés fin 2013) dont 5 870 suppressions et 1 780 créations en
Europe/Afrique/Moyen-Orient (sur 25 500 salariés fin 2013).
La France est concernée par :
 900 suppressions d’emplois via un PSE concernant tous les sites.
 900 mobilités (cessions/externalisations/fermeture/mobilités entre sites en France).
 200 recrutements sur de nouvelles technologies.

La Direction envisage la fermeture rapide de deux sites (Rennes (35) et Toulouse (31) et la cession d’ici fin 2015 de
trois autres sites (Eu (76), Ormes (45), Orvault (44). Selon leur activité, les salariés concernés se verraient proposer
une mutation vers Villarceaux (91) ou Lannion (22), une mobilité interne ou externe via le PSE ou une cession à un
repreneur.
Les salariés prennent de nouveau un coup sur la tête, déjà fragilisés par les cinq plans précédents depuis 2007.
Les filiales concernées par ces annonces sont ALF, ALUI et ALBLF (6 000 salariés environ fin 2013). Ce nouveau coup
de massue aboutirait à un effectif de 3 900 salariés en France dans ce périmètre d’ici fin 2015, concentrés sur les
sites de Villarceaux et Lannion. Les autres filiales ASN (câbles sous-marins), ALE (entreprise), RFS (antennes) ne sont
pas concernées.
La CFDT est consciente de la gravité de la situation financière du groupe et la déplore. Mais ce sont encore les
salariés qui paient le prix fort.
La stratégie de la nouvelle direction générale consiste à se recentrer sur les technologies d’avenir en abandonnant
les plus anciennes et les contrats les moins rentables. La baisse des coûts fixes conduit à réduire encore une fois les
effectifs, y compris de R&D et les fonctions support.
Force est de constater que la place de la France dans le groupe s’affaiblit d’année en année :
 En 2008, elle représentait 14 % des effectifs mondiaux (10 801 sur 76 248).
 Fin 2012, elle représentait 12 % (8 723 sur 70 715).
 En 2012, le plan Performance mène à une nouvelle suppression de 5 500 emplois dans le monde, dont plus
de 1 300 en France, près du quart du total.
Le schéma envisagé par SHIFT aboutirait d’ici fin 2015 à un Alcatel-Lucent, groupe franco-américain, de 58 000
salariés. Avec 13 % des suppressions, mais seulement 3 % des créations, la France compterait seulement 5 900
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salariés en France, dont environ 2 000, dans les filiales Entreprise et Submarine au sort toujours en suspens. Et
n’oublions pas les conséquences sur les milliers d’emplois induits et dans la filière TIC. C’est une réelle hécatombe !
La CFDT combattra et fera des propositions pour changer ce plan. La CFDT avec l’intersyndicale se mobilisera avec
les salariés parce qu’il est impensable de laisser cette saignée supplémentaire se réaliser sans réagir.
C’est précisément maintenant qu’un industriel des télécommunications doit se renforcer en Europe. Faute de
quoi, les concurrents américains ou chinois prendront les places laissées vides.
La France est d’ailleurs en train de créer un environnement extrêmement favorable à l’investissement dans les
technologies de l’information et de la communication (TIC). Citons parmi les annonces : le plan numérique, le
contrat de filière, les investissements d’avenir, le livre blanc de la Défense et son chapitre cyberdéfense, les 34
mesures de la Nouvelle France Industrielle. À noter que Philippe Kéryer d’Alcatel-Lucent vient d’être nommé chef
de projet de « souveraineté télécoms » !
La France a besoin d’un acteur majeur de la filière comme Alcatel-Lucent autant que l’entreprise a besoin du
support des pouvoirs publics pour se relancer. L’État doit nous aider concrètement à sauver des emplois et des
sites chez ALU France et il faut en premier lieu qu’Alcatel-Lucent positionne solidement les équipes françaises sur
les secteurs porteurs : l’IP, le haut débit mobile (4G, 5 G, Small cells), les bases de données, la cybersécurité, le
sous-marin.
La CFDT revendique un rééquilibrage des charges en faveur de la France et le gouvernement doit nous aider sur ce
point.
Supprimer des emplois et fermer des sites c’est mettre des milliers de personnes en danger, les salariés
et leurs familles, leur environnement local : mobilisons-nous pour l’emploi dans Alcatel-Lucent en
France et en Europe, mobilisons-nous pour nos bassins d’emplois ! Une négociation ne sera possible que
s’il y a des marges de manœuvre sur ces sujets : l’emploi et les sites en France.
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