Mise en page 1 - Progrès de Saint Ouen
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Le parti-pris des habitants pour une ville populaire, solidaire, progressiste. Adieu Bernard _ N°6 • Septembre-Octobre 2011 Lire p.2 RED STAR 93 En national et aussi les jeunes « Si près... et si loin du National », tel était le titre de notre article consacré au Red Star, au mois de juin. Quelques semaines plus tard, la crise du football a eu raison de nombreux clubs de National et d’autres divisions, le Red Star en a profité pour grimper plus rapidement que prévu en National. But de Malfleury au stade Charlety contre le Paris FC. (photo G. Valck) ix ans après, le Red Star retrouve ce Championnat du niveau 3, l’antichambre du professionnalisme. Une division très compliquée à gérer avec autant de rencontres qu’en L1 ou L 2... mais peu de rentrée financière. Ce qui explique en grande partie que de nombreux clubs de National, chaque saison, soient relégués économiquement. Cette montée est-elle un cadeau empoisonné... non à condition de se maintenir. Une année d’expérience en National D ne peut être que profitable dans la perspective d’une montée programmée par la direction du Red Star, en L 2, en 2015. Les premières rencontres ont montré que le chemin est long, que chaque semaine, le Red Star devra se battre pour obtenir des points... un maintien qui passe avant tout par des succès à Bauer sur une pelouse synthétique, dernière génération. Oui, Bauer, a subi un lifting pendant les vacances et avant tout le changement de pelouse, la ville de Saint-Ouen a opté pour une pelouse synthétique, un investissement de près de 1 million d’euros (seuls Lorient, Nancy et Châteauroux, dans le monde professionnel disposent d’une pelouse de cette qualité). Un investissement qui doit être rentable sur le long terme... et pas uniquement au niveau de l’entretien... mais au niveau des résultats, pour l’équipe première mais également pour les formations de jeunes. Contrairement à un gazon, le synthétique permet de jouer 24 h sur 24 h... j’exagère un peu... il faut quand même de l’entretien ! Le Saint-Ouen qu’on aime oici le premier numéro de la saison 2011-2012. Comme l’an dernier, nous vous donnons rendez-vous, grosso modo, tous les 2 mois. Nous sommes heureux de constater que l’esprit (et des acteurs) qui a animé « Le Réveil-93 Hebdo » est bien présent dans ce numéro. Un numéro qui salue des associations, au moment où se tient leur fête. Comme d’habitude, nous traitons l’actualité progressiste. A ce propos, nous répondons à une demande de lecteurs qui souhaitent une forte affirmation de notre identité. D’où « Le parti-pris des habitants pour une ville populaire, solidaire et progressiste ». V Nous commençons aussi l’année avec des projets. Continuer à gagner des lecteurs avec votre aide, bouche-à-oreille (électronique ou pas), quelques initiatives de soutien de l’association des amis du progrès de Saint-Ouen et peut-être quelques numéros spécifiques sur des thématiques locales d’intèrêt général. Et très bientôt, un blog ou chacun pourra consulter en ligne et télécharger les numéros du Progrès de Saint-Ouen. Merci aux nombreux lecteurs qui nous soutiennent pour faire vivre les ressources nombreuses du Saint-Ouen qu’on aime. Guy Carol / Roger Guerin Et du côté des jeunes, depuis quelques saisons, le Red Star est moins performant. L’Etoile Rouge doit retrouver sa place dans le football francilien au niveau jeune. Une montée en puissance dans le haut niveau de l’équipe première ne peut s’accompagner que par des résultats en équipes de jeunes. Dans les années 90... une partie importante de l’effectif de L 2 (D 2 de l’époque) comprenait des jeunes formés à Saint-Ouen. Citons-en quelques-uns : Michel, Marlet, Fellahi, Agasson, Valéri, Mauricio, Vasquez... puis plus près, en équipes de jeunes ou National : Fadiga, Meïte, Doukantie... Aujourd’hui, le Red Star doit redevenir attractif avec des équipes de jeunes au plus haut niveau. Il est indispensable que le plus rapidement possible, des formations de jeunes disputent le championnat national. Cela est aussi une des conditions de la montée en puissance de l’équipe première vers le professionnalisme. En attendant, toutes les deux semaines, le Red Star vous donne rendez-vous sur sa pelouse de Bauer... et Allez Red Star ! Gérard Valck Saint-Ouen notre ville MOUVEMENT DE LA PAIX Sortir le droit international du placard Le 14 juin, le comité local du mouvement de la paix, invitait maître Roland Weyl, avocat, vice-président de l'association internationale des juristes démocrates, pour un débat au « restaurant-bar de l'industrie », boulevard Victor Hugo. Au menu de la soirée : Sortir le droit international du placard (*). La présentation de Roland Weyl, ainsi que les différentes interventions des participants, ont montré toute l’actualité de ce thème... et la nécessité de le faire largement partager. Pourquoi ? Parce qu’à l’origine, la charte des nations unies de 1945 instituait, pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, un droit international universel. Une charte se donnant, dès 1946, un outil : l’O.N.U., pour appliquer les principes de ce nouveau droit, « L’ONU devait donc être un outil du pouvoir des peuples ». Or, la création par les 5 grandes puissances mondiales, soucieuses d’assurer leurs L dominations, d‘un conseil de sécurité doté du droit de véto, crée un privilège contraire aux principes d’universalité de la charte et de l’égalité des nations, grandes et petites. Dès lors se pose la question : « l’O.N.U. sert-elle le pouvoir pour les peuples, ou à l’inverse : le pouvoir sur les peuples ? » interroge Roland Weyl. Les réactions de la salle ne se firent pas attendre. Le mandat de l’O.N.U.est bafoué en Libye « puisque l’objectif de l’OTAN n’est pas (uniquement) la protection des populations, mais de soutenir d’autres projets politiques et sans doute, d’autres intérêts », dira un participant. Ce qui se passe au- jourd’hui avec la lutte sur le front diplomatique, pour la reconnaissance d’un Etat palestinien, est édifiant. Comment dans ces conditions, faire triompher le droit et la paix ? On pourrait citer d’autres exemples montrant qu’il est grand temps de « sortir le droit international du placard » comme le dit si bien Roland Weyl, et de revenir aux principes de la charte des nations unies dont le préambule, par son expression « Nous, peuples des nations unies » doit se traduire par une réelle souveraineté des peuples, par le respect à disposer d’eux-mêmes, tout en décidant -ensemble- des affaires du monde. « Le droit, proclame avec juste raison, Roland Weyl, est un combat citoyen », comme la construction de la paix et de la justice économique. L’actualité doulourense me pousse à dire, merci au mouvement de la paix, et singulièrement à son responsable local, Bernard Capron, bien trop tôt disparu, et dont la passion à développer les volontés de paix et de justice, nous servent désormais d’aiguillon. Avec un comité local du mouvement de la paix toujours aussi dynamique. Paulette Fost (*) A lire. « Sortir le droit international du placard » de Monique et Roland Weyl. Edition Cetim, 6 euros, Maître Roland Weyl entouré de Jacques Benoit, adhérent actif de l’association, agé de 90 ans et de Bernard Capron, président du comité local du mouvement de la paix. Bernard nous a quittés fin août et ses amis sont allés déposer des fleurs au Pére Lachaise, sur le mur des fédérés, selon sa volonté. Valérie Merville arrêtée puis expulsée d’Israël undi 11 juillet, Valérie Merville, agent de la ville employée à la Médiathèque « Persépolis » a été arrêtée, ainsi que plusieurs dizaines de citoyens français ou d’autres pays européens, dans la zone internationale de l’aéroport de Tel-Aviv. Toutes ces personnes devaient se rendre en Cisjordanie pour participer à un projet d’échange associatif international et pacifique dénommé « Bienvenue en Palestine ». Le cordon sanitaire, ainsi que ce nouveau mur de séparation (qui provoque peu d’indignations officielles) dressés contre le peuple palestinien, fonctionnent dans une « normalité » suffocante. Sa famille et ses proches n’ont eu que peu d’informations pendant les quelques jours où elle a été détenue à la prison de Givin-Ramlé. Aucune charge officielle n’a été communiquée et les demandes pour obtenir un avocat sont restées vaines. Valérie Merville s’explique. « Lorsque vous êtes emprisonnés, que vos droits ne sont pas respectés; la mobilisation extérieure est déterminante. Pendant notre détention, nous n’avons eu qu’un très faible aperçu des souffrances infligées aux prisonniers et prisonnières palestiniens. Ce que j’ai vu et vécu ne fait que renforcer ma colère, ma détermination, mon envie de poursuivre ce combat, pour que l’Etat palestinien, son territoire, soient connus et reconnus, afin que ce peuple puisse y vivre en paix et dignement ». G. C. L Un comité audonien « avec les 342 Blacklistés » dénonce « que des militants des droits de l'homme de la mission « bienvenue en Palestine », du 8 au 16 juillet 2011, ont été incarcérés pendant 5 jours dans des prisons israeliennes pour avoir dit clairement qu'ils se rendaient en palestine à l'invitation des associations civiles palestiennes ». Notons également que du fait de la destruction des installations aéroportuaires, les pacifistes se rendant en Palestine doivent se soumettre au contrôle de l'armée d'occupation. Une pétition a été adressée à L'Elysée. P. 2 - Le Progrès de Saint-Ouen - N° 6- septembre - octobre 2011 Saint-Ouen notre ville QUARTIER PASTEUR-ZOLA La résistance à la violence s’enracine Il était dit que la mobilisation des habitants, et surtout la détermination de l’amicale des locataires (CNL) Pasteur-Emile Zola pendant tout l’été, n’allaient pas retomber de sitôt. Le 14 septembre, ils étaient environ 300 à agir « pour reprendre leur quartier ». La forme festive et pacifique de l’initiative a permis de rassembler largement. Du courage, de la lucidité, de la solidarité : la lutte contre la violence et les trafics prend des formes originales et populaires. Et les gens viennent. hansons de Jean Ferrat, merguez sur le barbecue, boissons non alcoolisées, tout avait un air de fête ce soir-là sur l’espace public entre la rue Martin Levasseur et les fameuses « coursives », lieux de tous les trafics. « Ce soir, personne n’est obligé de baisser la tête » pour reprendre une expression du député (PS) Bruno Leroux qui résumait bien la situation. Les locataires du quartier et d’ailleurs, souvent en familles, les élus (nombreux), des associations dont Marc C Ruer, responsable départemental de la confédération nationale du logement (CNL), avaient répondu présents. La police, discrète mais bien présente, assurait la sécurité du rassemblement. Claudie Potier, vice–présidente de l’amicale et personnalité forte de ce quartier, remercia l’assistance pour son soutien et sa participation à l’action. Et elle donna la parole aux différents intervenants. Ketty, membre active de l’amicale déclina les différentes actions organisées Changer le climat d’insécurité Lors d’une discussion informelle, Claudie Potier apprécie le succès. « C’est bien. On voulait qu’il y ait du monde. J’ai fait le porteà-porte, il y a des gens qui sont venus, et qui ne viennent pas d’habitude. Maintenant, il faut continuer. On retournera voir le préfet ». Abdallah Fraygui voit encore plus loin pour élargir l’intervention citoyenne. « Il faut gagner maintenant les co-propriétaires, pas seulement les locataires, dit-il. Il faut organiser quelque chose en novembre et un gros noël des enfants ensuite. Si on est contents, il faut renouveler l’appel de tout à l’heure et retrousser davantage nos manches. Les gens attendent aussi des résultats de l’action de la police ». Des actions réelles, mais difficiles à évaluer, car les trafiquants s’adaptent. A propos de la clientèle qui nourrit les trafics, beaucoup de gens s’étonnent de constater qu’un nombre important de clients, sont bien mis, costumes-cravattes et voitures clinquantes d’un certain standing (On est loin du petit consommateur de banlieue populaire, même s’ils en existent). Le commissaire de police est formel : « ce sont eux qui pourrissent la vie à Saint-Ouen ; à Payret-Zola, place de 8 mai, à Cordon ou à Dhalenne ». Chasser les clients pour chasser les trafics ? Vaste programme en effet. Mais les responsables de l’amicale font remarquer qu’il faudrait aussi que la police mette la main sur les trafiquants. L’intérêt de toutes ces actions citoyennes ou des institutions publiques, est bien de changer le climat d’insécurité pour améliorer le vivre mieux, le vivre ensemble dans les quartiers. Une question devenue d’actualité, tant mieux ! précédemment et de conclure : « nous poursuivons nos actions avec cette soirée barbecue et dansante, toujours dans le but de stopper les violences et pour vivre sereinement dans notre quartier ». Jacqueline Rouillon fut ensuite invitée à prendre la parole. Le maire de Saint-Ouen déclara un peu solennellement : « vous faites la démonstration de votre force, de votre envie de vivre bien… et que retrouver une qualité de vie, c’est possible ». Elle poursuivit son propos en mettent l’accent sur les « moyens publics », et que si la police avait porté des coups aux trafics, il fallait sans aucun doute, davantage de moyens sur le terrain. Mais la réalité sociale est prégnante : « Beaucoup de personnes n’ont pas de travail, et il est facile d’emprunter n’importe quel chemin ». Et d’inviter les habitants à « se battre auprès des entreprises pour que les jeunes trouvent du boulot ». Bruno Leroux, député de la circonscription, dénonça le fait que « les cités, ça ne doit pas devenir les supermarchés de la drogue. Il faut des mobilisations, oui ; mais aussi des moyens dans le but de réduire et d’éradiquer les trafics ». Lucien, membre de l’amicale, réagissait à chaud: « les cités sont aussi les supermarchés de la misère »… Pour Yves Nédélec, directeur de l’office public 93 (bailleur social de la cité), s’il y a beaucoup de cités en Seine-Saint-Denis qui connaissent des trafics, « quand on voit votre mobilisation, ça donne de l’espoir ». La cité va aussi faire l’objet de travaux de réhabilitation, ce qui occupe l’amicale, on s’en doute. Pierre Beylat, responsable local de la CNL, fit un geste plus que symbolique en remettant un chèque de 1000 euros à l’amicale, afin de l’aider concrètement à organiser de prochaines initiatives. Solidarité, soutien y compris financier, réappropriation de son quartier, de sa dignité d’habitant, le cocktail de cette manifestation fut très réussi. Abdallah Fraygui, président de l’amicale, pouvait savourer son succès: « on retisse vraiment le lien avec les locataires. Ca fait plaisir. Cette fois, ils sont venus ». Roger Guérin Jacqueline Rouillon avec des habitantes. Claudie et Ketty, de l’Amicale des locataires CNL, s’adressant aux participants. P. 3 - Le Progrès de Saint-Ouen - N° 6- septembre - octobre 2011 Dans l’actualité locale CITÉ DU CINÉMA « Cinecitta » sur Seine Un chantier très important se trouve à deux pas de chez nous. La réalisation de la cité du cinéma de Luc Besson vient de franchir une nouvelle étape avec l’enlèvement -fin juillet- des cinq grues du chantier ; signe que les travaux de gros œuvre sont terminés. Dans un an, la Cité du cinéma, « Cinécitta » des temps nouveaux, va pouvoir rivaliser avec les studios de Londres et avec son illustre devancière romaine. a cité du cinéma en deux mots, c’est le hall immense de l’ancienne centrale EDF de Saint-Denis réhabilité, et des bâtiments de chaque côté. Et enfin, les studios proprement dits. C’est depuis la rue Ampère (les travaux d’élargissement jusqu’à la rue Saint-Denis à StOuen sont en cours) que l’unique accès à la cité se fera jusqu’à ce lieu emblématique. Une entrée de hall monumentale et entièrement vitrée. Sur sa gauche, en limite de SaintOuen, des bâtiments accueilleront des activités et l’école nationale supérieure du cinéma, de la photo et du son, « LouisLumière », actuellement située à Noisy-le-Grand. Déménagement prévu pour la rentrée 2012. Puis, une grande salle de projection sera destinée à accueillir les avantpremières des films. Enfin, un restaurant d’entreprise à la dimension de la cité, 480 couverts au même moment et plusieurs gastronomies du monde proposées. Sur sa droite, des bâtiments destinés à accueillir des entreprises liées au cinéma, avec tous les mé- L Le 2e grand club parisien ? En marge du match Red StarCherbourg, de nombreuses personnalités avaient retrouvé le stade Bauer pour célébrer la nouvelle pelouse synthétique. En fait, Jacqueline Rouillon, Claude Bartelone, président (PS) du Conseil général, Francis Parny, vice-président (PCF) à la région Ile-de-France, et Patrick Braouezec, président de Plaine-Commune, ont loué le caractère historiquement populaire de la vieille dame à l’étoile rouge, née en 1897, et indiqué que le Red Star pouvait être le 2e grand club parisien, fier de ses valeurs. Si l’idée n’est pas nouvelle (et avait même suscité quelques épisodes douloureux Le grand hall de l’ancienne centrale electrique et la future implantation de l’école Louis-Lumière en janvier dernier. tiers et les boîtes de production nécessaires au tournage. Puis, dans la « tour » située près de la Seine, le siège de « Europacorps », société de production de Luc Besson, propriétaire à 50 % des studios. Plus encore sur la droite, des bâtiments neufs où se trouveront les studios, cœur de la cité. Les bâtiments, au nombre de 7, renfermeront plusieurs studios sur différents niveaux. Par exemple, le bâtiment numéro 7, comprend 9 studios. Certains sont appelés « piscines » dans le jargon du métier. Ce sont en fait, des fosses techniques permettant de filmer des scènes en contre-plongée. Il y aura de nombreux tournages simultanés. Voilà pour le tour d’horizon du chantier. Un bel ensemble com- après l’achèvement du Stade de France), la route sera longue. Une volonté politique semble se dessiner, écartant du même coup les rumeurs insistantes d’un rapprochement avec la mairie de Paris et le Paris FC. avaient signé une pétition pour exiger sa libération. Stéphane Taponnier est venu devant le conseil municipal du 4 juillet dire « un gros, un sincère merci ». « Sachez une chose, a-til déclaré dans une brève et sobre intervention, quant au fond d’une cave, en écoutant la radio, seul lien avec l’extérieur, votre ville vous rappelle que vous existez, c’est comme un fil d’Ariane ». Le soulagement de cette libération ne peut faire oublier que la France participe à une guerre, qui de toute évidence n’a pas apporté, et n’apportera pas, de solution politique et pacifique en Afghanistan. Stéphane Taponnier enfin libre La bonne nouvelle est arrivée le 29 juin dernier, après 547 jours de détention en Afghanistan, Stéphane Taponnier, Hervé Ghesquière et leurs accompagnateurs étaient libérés. La ville où habitent Stéphane Taponnier s’était mobilisée au cours de diverses initiatives prises par le maire et 2500 audoniens P. 4 - Le Progrès de Saint-Ouen - N° 6- septembre - octobre 2011 plet. Si la conservation d’un patrimoine industriel de premier plan est une très bonne idée et rappelle que le lieu fut une centrale électrique en activité de 1933 à 1981, que deviendra cet immense hall non chauffée (on comprend mieux pourquoi vu son volume) avec sa turbine en plein centre ? Là, plusieurs pistes sont possibles : en faire un lieu évènements à coup sûr, mais quoi ? Un festival du film de court métrage, un lieu à louer pour organiser des manifestations et autres évènements ? L’avenir le dira. En attendant, l’usine à rêves se monte. Difficile encore d’imaginer que dans un an, 2 000 salariés et étudiants prendront possession des lieux. Un rêve que les curieux pourront peut-être toucher du doigt, puisqu’il est question qu’un circuit de visite soit organisé le dimanche. L’activité de la cité du cinéma aura, en s’en doute bien, des conséquences pour la vie et l’animation des quartiers limitrophes. En premier lieu, le Vieux SaintOuen. R. G. Erratum Une malencontreuse coquille (comme on dit) s’est glissée dans l’article sur la mémoire de l’esclavage paru dans le progrès n° 5. C’est en 1958, que l’écrivain martiniquais Edouard Glissant, récemment disparu, a été lauréat du prix Renaudot. 8 octobre : téléchargez… C'est à la date que vous pourrez consulter et télécharger les numéros du Progrès de SaintOuen, sur le site : www.Progres-Saint-Ouen.info Dans l’actualité locale SINISTRÉS DU 17-19 RUE VALLÈS Parrainage républicain de 6 sans-papiers ix personnes sinistrées des 17/19 rue Jules Vallés, demandeurs de papiers depuis longtemps déjà pour certains, ont été reçues en mairie le 12 juillet pour être parrainés par les élus de Saint-Ouen. Victimes d’un marchand de sommeil et du sinistre qui a coûté la vie à Aminita et à son enfant de 4 ans, le 25 janvier 2010, ils sont toujours en attente de régularisation, malgré les promesses de la préfecture. Ces personnes sont hébergées à l’hôtel depuis le drame, parce que le sinistre a rendu leurs logements inhabitables. Certaines familles ont pu bénéficier d’un relogement, d’autres noms à cause de leurs situations administratives. Pourtant comme le Photo Alice GUERIN S Les élus lors de la cérémonie des parrainages. rappelle l’association « droit au logement » qui soutient les familles ; « le sous-préfet s’était engagé à réexaminer la régularisation administrative des sans-papiers en tenant compte du drame qu’elles avaient vécu ». « La table ronde associant Etat, ville et habitants (prévue le 31 août 2010) a été repoussée par le sous-préfet et n’a plus jamais été convoquée » s’indigne un représentant du DAL. Paul Planque, 1er adjoint, présidait la cérémonie. Après avoir vivement condamné l’attitude HOMMAGE A LA RÉSISTANCE 25 audoniens fusillés par les nazis Tous les ans, début juin, une cérémonie au Mémorial de La France combattante honore la mémoire de ceux qui périrent sous les balles des pelotons d’exécution nazis. Entre 1940 et 1944, 25 résistants habitant Saint-Ouen ou travaillant dans des entreprises de la ville (SOMUA, CITROËN, les Ateliers du MÉTRO) furent fusillés par les Allemands dont 22 au fort du mont Valérien. e premier d’entre eux était fossoyeur au cimetière parisien, il fut fusillé deux jours après l’entrée des Allemands dans Paris, le 16 juin 1940 ; Les derniers le furent en 1944, Rino della Negra du groupe Manouchian et qui jouait au Red Star en février, et Eugène Cas, qui travaillait à la Somua, en mars. Certains comme Bourdarias, Cougnon, Landsoght, fusillés tous les trois le 17 avril 1942, furent condamnés à mort par un tribunal allemand (procès de la Maison de la Chimie) d’autres sans procès, comme le docteur Bauer, fusillé le 23 mai 1942 en même temps que Politzer, Dudach et Solomon, les « amis morts en mai » que célèbra Aragon. La plupart d’entre eux avaient été arrêtés par les sinistres Brigades spéciales, créées par les autorités de Vichy et mises au service de l’occupant dans la traque des résistants. Dès octobre 1944, la Municipalité de la Libération rendait hommage aux résistants fusillés en donnant leurs noms à des L rues : Ottino, Bauer, Dhalenne, Schmidt, Lumeau. En avril 1945, des milliers de personnes suivaient les obsèques solennelles de sept des fusillés de Saint- Ouen au cimetière communal. Les idéaux pour lesquels tombèrent ces résistants, le programme La plaque de la SOMUA a été posée l’an dernier, à l’emplacement de l’ancienne usine. du Conseil National de la Résistance, porteur de tant de conquêtes sociales sont aujourd’hui attaqués, régulièrement. Des mouvements politiques porteurs de haine, de racisme et de xénophobie, regagnent en influence dans notre pays et en Europe. D’anciens résistants ont lancé récemment, au plateau des Glières, un appel pour défendre et adapter à notre époque les valeurs sociales et démocratiques de la République. C’est d’autant plus important qu’une nouvelle forme subtile de négationnisme tente par voie de justice, d’effacer le passé vichyste et collaborationniste de certains grands industriels et ainsi de réhabiliter le régime de Vichy et son « famille, travail, patrie », quand le travail était obligatoire pour l’Allemagne nazie, que la famille était dispersée et que la patrie était éclatée et occupée. Plus que jamais, résister est un verbe se conjugue au présent. Jean Gielle P. 5 - Le Progrès de Saint-Ouen - N° 6- septembre - octobre 2011 des représentants de l’Etat, il a déclaré : « c’est pour cette raison, à la mémoire du petit Ismaël et sa maman Aminata, par respect pour ces personnes ici devant nous, par respect pour la parole donnée et par respect pour les valeurs de la république : « liberté, égalité, fraternité », que nous procédons aux parrainages de ces six personnes par douze élus de la majorité municipale ». Il s’agit, outre Paul Planque, de Hayat Dhalfa, Roger Guérin, Monique Tesseyre, Sandrine Besse, Françoise Arnaud, François Guinta (groupe CCR) ; Mustapha Krimat, Abdelhak Kachouri, Henri Le Lorrain, Elise Boscherel (groupe PS) et de Rémy Fargeas (EELV). Jean-Claude Ducas Le 23 octobre à Chateaubriant l y a 70 ans, Guy Môquet, JeanPierre Timbaud et leurs 25 compagnons tombérent sous les balles d’un peloton d’exécution nazi, comme otages à Chateaubriant (44) où ils étaient internés politiques. Ce 70e anniversaire sera marqué par une importante cérémonie. La ville de St-Ouen met des cars à disposition pour les audoniens qui souhaitent s’associer à cet hommage national. Départ à 6h30, dimanche 23 octobre. Retour avant minuit. Le défilé pour se rendre à la carrière des fusillés partira à 14h. Ensuite, un hommage officiel sera rendu, avant les allocutions de Bernard Thibaud pour la CGT et de Pierre Laurent pour le PCF. Un spectacle intitulé « Tous les Guy Môquet du monde » sera présenté. Le voyage est gratuit et les repas sont à la charge des participants (emporter paniers repas ou cassecroûtes). I Inscriptions auprès de l'amicale de Châteaubriant, Maison du combattant, 11 bis, rue Kléber. 01 40 11 02 09. amicaledechateaubriant @ wanadoo.fr Saint-Ouen notre ville U.S.M.A. « Aider les gamins de Saint-Ouen, c’est le sens du devoir accompli » « Tous les sports pour tous ». Une devise toujours d’actualité pour ce club créé en 1950 sous l’impulsion du Maire, Fernand Lefort. L’idée fondatrice consistait à regrouper, à fédérer, l’ensemble des petits clubs sportifs existant à cette époque. Nous avons rencontré Michel Soyard, co-président du club depuis 2006. Audonien depuis plus de 50 ans, ce retraité plein de dynamisme, nous fait partager sa passion. Photo USMA I M. Vermosa, cyclo cross, M. Morvan, lutte, M. Guette, haltérophilie, M. Snauwaert, haltérophilie, M. Coupot, haut vol en plongeon. Mais pour Michel, le cross des écoliers, les Photo USMA l a débuté sa carrière sportive par la pratique du hand-ball avant de devenir en 1968, champion de France FSGT du lancer de javelot. Il est fier de souligner que ce club, riche de ses 26 sections et de ses 3 000 pratiquants, accueille les enfants dès l’âge de 2 ans avec le Jardin Sportif et que son doyen Georges Perrois, qui fût président du club, vient de fêter ses 90 printemps. « Notre politique sportive vise à concilier la compétition jusqu’au niveau national et le sport loisir en essayant de donner la priorité aux enfants et aux séniors de plus de 50 ans » souligne Michel Soyard. Quelques champions du club, illustrent le haut niveau ; Maurice Lurot, demi-finaliste sur 800 m aux jeux Olympiques de Tokyo, Josette Baujard, Championne de France de l’Heptathlon, Amar Djébari, quatre fois Champion de France d’Haltérophilie et une coupe de France pour l’équipe de Canoë-Kayak ; Michel Soyard co-président de l’Usma classes de découverte, le jardin sportif, la fête de noël, revêtent tout autant d’importance. L’ USMA, c’est aussi plus de 200 bénévoles, animateurs sportifs ou administratifs, dont les formations sont prises en charge financièrement par le club. Le club dont le budget s’élève à 730.000 euros composé des subventions de la Ville et du département, des cotisations des adhérents et du sponsoring. Pour Michel Soyard, diriger un club sportif c’est aussi une éthique, une philosophie, une transmission des valeurs partagées. « Apprendre aux jeunes et aux moins jeunes le respect de l’autre, le respect des règles, le goût de l’effort, le plaisir d’être rassemblés autour d’une passion commune, la joie de la victoire, la déception après une défaite ou tout simplement découvrir un nouvel horizon, lier de nouvelles connaissances, pour moi c’est ça le sport, loin de l’argent roi. Aider des gamins de Saint-Ouen par ce biais-là, les amener à être plus sociables, mieux dans leur peau, c’est pour moi le sens du devoir accompli ». Y a-t-il plus belle conclusion ? Guy Carol Photo USMA Numéro 6 – septembre - octobre 2011 FICHE PRATIQUE / INSCRIPTIONS Site Internet : www.usmasport.org Téléphone : 01 40 11 31 77 Adresse : 92, rue du Docteur Bauer – 93400 SAINT OUEN Permanences : Lundi, Mardi, Jeudi et Vendredi de 10 heures à 18 heures. Resp. de la publication Guy CAROL Responsable éditorial Roger GUERIN Maquette et photos par nos soins Ont collaboré à ce numéro : Guy CAROL, J.-C. DUCAS, Paulette FOST, Jean GIELLE, Roger GUERIN, Bernard IVAN, Gérard VALCK. Et pour les photos : Alice GUÉRIN, Gérard VALCK [email protected] P. 6 - Le Progrès de Saint-Ouen - N° 6- septembre - octobre 2011 Saint-Ouen favorable à Plaine-Commune Pressé par le préfet qui réclame de finaliser la carte intercommunale (alors que loi fait une exception pour la petite couronne parisienne), le conseil municipal a émis un avis de principe, sur son rattachement à la communauté d’agglomération de Plaine-Commune. Il estime par ailleurs que Clichy, si cette ville le décide, pourrait aussi rejoindre à terme, cette agglomération. Le conseil du 27 juin a donc décidé d’étudier les conditions les plus favorables à un tel rattachement ; d’en informer la population et d’engager la consultation des audoniens (jusqu’à la fin de l’année) et de conduire la réflexion avec les agents de la ville. Une délibération sur les conditions et le calendrier de rattachement, sera prise à l’issue de cette phase, début 2012. Les arrêtés anti-expulsions à nouveau devant le Tribunal Suite à la signature par 12 villes (*) d’un arrêté anti-expulsion et pour certaines (d’arrêtés anti- coupures d’énergie) le 14 mars dernier à Stains, le préfet a déféré les maires devant le tribunal administratif de Montreuil le 8 septembre. « L’Etat persiste à faire condamner les maires qui se battent pour le droit de tous à un logement décent, garanti par la déclaration universelle des droits de l’homme, et de nombreux textes internationaux » soulignent les villes. Rappelons qu’au même moment, l’Etat ne montre décidément pas l’exemple, en réduisant de 25 % les sommes consacrées à l’hébergement d’urgence. La lutte pour le droit à un logement décent pour tous, reste d’une cruelle actualité et d’une nécessité absolue. (*) Blanc-Mesnil, Bobigny, Bondy, La Courneuve, Montreuil, Sevran, SaintDenis, Saint-Ouen, Stains, Tremblay, Villetaneuse, Villepinte.