Comité de Groupe Monde 2013 sous la présidence

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Comité de Groupe Monde 2013 sous la présidence
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Solid
Comité Groupe Monde / France Télécom Orange
Fédération des activités postales
et de télécommunications
25/27 rue des Envierges 75020 Paris
Tél : 01 44 62 12 00
Fax : 01 44 62 12 34
Courriel : [email protected]
Site : www.sudptt.fr
Paris, le 20 juin 2013
Quelques
chiffres
Selon la propagande de
la direction du groupe,
la zone AMEA
représente l’essentiel
des «relais de
croissance», autrement
dit, ce qui permet de
garder une marge
bénéficiaire confortable
malgré la baisse globale
du chiffre d’affaires :
plus de 50% des
client-es «mobiles» du
groupe sont sur cette
zone. Ce qui représente
95 millions de client-es
sur un total de 170
millions de client-es
«mobiles» (en tout, le
marché mobile compte
240 millions de client-es
plus 7 millions
supplémentaires l’année
dernière),
g
21 000 salarié-es du
groupe (dont 5 pays
représentent 78% des
effectifs : Côte d’Ivoire,
Sénégal, Jordanie,
Égypte, Kenya),
g
5,5 milliards d’€ de
chiffre d’affaires (sur un
total de 43,5 mds d’€)
avec une croissance de
4,9%.
AMEA représente 12,6%
des revenus du Groupe.
g
Comité de Groupe
Monde 2013 sous la
présidence Sonatel
(filiale du groupe au Sénégal)
Le modèle AMEA
Ce CGM a été dominé par la
politique menée dans la Zone
AMEA (Afrique, Moyen-Orient,
Asie) qui comprend les filiales
des pays suivants : Tunisie,
Sénégal (la Sonatel étant ellemême maison mère des filiales
du Mali, de la Guinée Bissau et
de la Guinée ), Côte d’Ivoire,
Niger, Cameroun, Guinée Équatoriale, République Centre
Africaine, République démocratique du Congo, Botswana,
Ouganda, Kenya, Égypte,
Liban, Jordanie, Bahreïn, Irak,
Madagascar,
Maurice, Vietnam,
Vanuatu.
Cela représente un
tiers des client-es du
groupe et plus de la
moitié des client-es
mobiles du groupe
Orange. L’ensemble
est assez disparate
en réalité même s’il
s’agit de la même
zone pour le groupe : certaines
filiales sont des opérateurs historiques mis en vente par les
Etats (privatisations totales ou
partielles) comme la Sonatel
(Sénégal), Jordan Telecom,
Orange Côte d’Ivoire, Orange
Kenya, l’Ile Maurice ou la
Guinée Équatoriale. D’autres
sont des opérateurs numéro 2, 3
ou 4 dans leur pays, acquis à
partir d’achats de licences.
Mobinil (Égypte) a 33 millions
de client-es (plus qu’Orange en
France). D’autres sont de tout
petits opérateurs.
Sur le continent africain, les
plus anciennes filiales sont
situées dans les anciennes
colonies françaises mais la
diversification avec les privatisations et mises en concurrence
généralisées de ce secteur, font
qu’aujourd’hui, Orange est «présent» dans nombre de pays
anglophones, lusophones etc…
Le critère financier, celui de la
viabilité du modèle, de la rentabilité à court terme des investissements et de l’analyse de la
situation politique locale en rapport avec ces critères, sont les
éléments déterminants des
choix pour la direction du
groupe.
Un modèle à part
Il s’agit incontestablement d’un modèle de
développement générant beaucoup de profits
et ne redistribuant que marginalement les
richesses dans une politique de développement du territoire, de services pour tous ou de
lutte contre les inégalités : peu d’infrastructures
puisque l’essentiel du service passe par les
mobiles, pas de projets de développement du
fixe, une masse salariale réduite, beaucoup de
sous-traitance et du profit sur le dos d’un secteur informel énorme de petits revendeurs de
cartes SIM. L’essentiel des client-es font du
prépayé. L’équipement en mobiles est considérable et couvre désormais une bonne partie
des zones rurales, Orange tirant profit pour son
«image» de sa capacité à créer des télécommunications fiables sur tout le territoire.
Mais ce faisant, elle impose son modèle économique et social : type de services rendus,
relais locaux uniques par village, modèle économique au détriment de l’économie locale etc.
Un modèle qui a ses limites
L’EBITDA (la «profitabilité») de la Sonatel par
exemple est de 500 millions d’€ pour un chiffre
d’affaires d’1 milliard d’€, soit 50% du CA. A
titre de comparaison, pour le groupe tout entier
le taux est de 31,7% et pour FTSA de 27%.
Mais même ce modèle de profitabilité n’est pas
le même sur toute la zone puisque la moyenne
AMEA est de 34%. Et surtout ce modèle s’essouffle pour diverses raisons dont un taux
d’EBIDTA en décroissance nette par rapport à
2011(35%) et 2010 (39%).
Le groupe cherche donc des relais de croissance au sein de ce modèle avec des projets
d’ampleur continentale comme le développement d’une activité bancaire : Orange money
avec 6 millions de client-es (mais seulement
40% actifs réguliers), où le mobile est un terminal bancaire avec un compte spécial. Et le
groupe cherche évidemment comme dans le
reste du monde à faire baisser ses charges
commerciales et ses charges de personnel.
La crise structurelle :
La zone AMEA représente l’essentiel des
possibilités de croissance du CA par
extension géographique pour le groupe. Et
au sein de la zone AMEA, c’est le continent
Africain qui constitue le «terrain de chasse»
le plus développé.
L’Asie est quasi fermée du fait des modèles
dominants dans les mastodontes que sont
la Chine (beaucoup d’opérateurs en
concurrence les uns avec les autres mais
avec 100% des capitaux Chinois) et l’Inde
(les multinationales Indiennes des télécom,
notamment BARTHI AIRTEL sont
suffisamment puissantes pour bloquer toute
entrée de capitaux autres dans leurs
opérateurs).
Même sur le continent Africain, Orange est
loin d’être la seule multinationale des
télécoms. Ses principaux concurrents sur ce
continent, sont MTN (Afrique du Sud),
ORASCOM (Égypte), BARTHI AIRTEL
(Inde), Vodacom (Afrique du Sud/UK),
Millicom (Luxembourg) et Vimpelcom
(Russie).
Dans les pays dits «matures», la
concurrence est rude et le gâteau ne
s’agrandit plus. En Europe, il rétrécit même
globalement du fait d’une baisse
tendancielle de l’ARPU (revenu généré par
utilisateur).
était en croissance de 4,9% en 2012 mais en
décroissance de 0,2% en 2011 du fait de la
crise grave au moment des présidentielles en
Côte d’Ivoire et du poids de cette filiale dans
les chiffres de la zone, mais aussi de l’impact
des révolutions Tunisienne et Egyptienne.
Plus généralement, l’activité des télécommunications a fait l’objet d’interventions autoritaires de la part des forces de répression penLes problèmes de situation politique et dant les révolutions du monde arabe : Égypte,
sociale sont cruciaux pour la direction du Tunisie qui posent le problème de leur indégroupe : le chiffre d’affaires de la zone AMEA pendance.
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2012 une année de rupture
Ce fut une année de rupture avec l’arrivée
d’un quatrième opérateur mobile dans des
pays comme la France, la Belgique, la
Pologne.
Malgré tout, le chiffre d’affaires pour l’Europe
est de 11 milliards. A noter que l’Ebitda de
l’Espagne ou de la Roumanie a augmenté de 3
points. Malgré la baisse de l’ARPU, par exemple, -10% en France, la croissance des revenus Data a augmenté de 30 % sur le vieux
continent.
Les politiques d’austérité, la montée du chômage, la baisse du pouvoir d’achat, caractéristiques d’une politique qui touche toutes les
populations en Europe, ne peuvent qu’accélérer cette baisse globale des revenus des opérateurs. Si l’on considère que les investissements (5,8 milliards) restent nécessaires (ils
sont même en hausse globalement du fait de la
course de vitesse au déploiement de la 4G,
pour le haut débit Internet sur le Mobile). Les
investissements (CAPEX) viennent se déduire
de la marge pour calculer ensuite le bénéfice et
La responsabilité sociale
d’entreprise aussi au CGM :
Casser le thermomètre pour empêcher de
voir la fièvre
Le groupe a mis en place un baromètre social
International, à partir d’enquêtes à questions
fermées, auprès du personnel des sociétés du
groupe. On pouvait y trouver des items «RH»
type «taux d’absentéisme court». La direction
cherche à mesurer les évolutions et utilise les
pratiques très courantes du marketing en
surpondérant les valeurs extrêmes, ce qui reste
très subjectif. Et comme on pouvait s’y attendre
les résultats ont été très «positifs». Les
représentant-es du personnel ont généralement
considéré cela comme sans rapport avec la
réalité locale et ont mis en avant, au contraire,
l’inquiétude dominante du personnel face à
l’avenir. Il faut donc bien considérer ce
baromètre comme un instrument de
propagande. La direction a reconnu, par
ailleurs, qu’il lui restait à faire la visibilité du
parcours professionnel, et en second lieu,
l'équité des systèmes de rémunération.
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notamment la part de dividendes versés.
On comprend bien qu’il devient toujours plus
obsessionnel pour les directions des entreprises, de réduire les coûts de personnel.
Politique de réduction des
coûts
Pour essayer de contrecarrer la baisse des
revenus, le groupe tente de diminuer les coûts.
Il développe notamment de plus en plus le partage des réseaux comme c’est le cas en
Espagne et en Pologne. D’ailleurs outre le partage de réseau, un programme de baisse des
coûts plus général appelé «chrysalide», a déjà
donné comme résultat 1,2 milliards d’€.
Dans ce cadre, le modèle des opérateurs historiques (TPSA, FTSA, Telefonica, DT etc.) est
nettement obsolète du point de vue du capitalisme : poids du fixe, chiffre d’affaires en recul,
personnel vieillissant, activités cœur de métier
traitées en interne pour l’essentiel, marges en
berne, action attaquée de toute part.
Mais un secteur qui réalise
encore des profits
Après s’être fait le chantre de l’ultralibéralisme et de l’ouverture à la concurrence (libre et
non faussée), les directions des groupes (et
notamment celle d’Orange) protestent face aux
«diktats» de la régulation qui «taxent» les opérateurs dominants pour «favoriser» la concurrence. Ils contestent la licence accordée à un
quatrième opérateur en France tout en appréciant les mêmes mesures là où Orange est en
position de challenger !
Il y a bien une réelle menace contre l’emploi
et plus globalement contre la structure actuelle
des opérateurs historiques. Le groupe Orange
a d’ailleurs réglé le sort d’un autre opérateur
historique TPSA en Pologne, en l’achetant :
TPSA est alors passé de 78 000 salarié-es en
2002 à moins de 21 500 aujourd’hui, et les
licenciements ne s’arrêtent pour autant.
Concernant FTSA, avec les départs en
retraite, il s’agira, surtout, de ne pas reconstruire le même modèle. Les évolutions préparées aujourd’hui (délocalisations au sein du
groupe de certaines activités, sous-traitance
pour d’autres etc.…) font donc sens dans cet
objectif. La baisse massive et brutale des
emplois générée par le TPS, conduira à
essayer de modifier en profondeur le modèle
dominant de FTSA.
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Il est important de souligner le fait que le
groupe Orange réalise un taux de profit considérable malgré la baisse de son CA et qu’il ne
s’agit donc certainement pas d’une entreprise
en difficulté. Tout au plus, c’est une entreprise
et un secteur qui trouvent toujours qu’ils ne
réalisent pas assez de profits, qui en veulent
toujours davantage et pour qui les notions de
service public et d’emplois sont obsolètes
depuis longtemps.
Ce qui est à noter est que le dividende versé
jusqu’à présent (1,4 € par action) représentait
un taux de rémunération considérable avec la
baisse du cours de l’action. Les 0,8 € versés
aujourd’hui représentent encore 10% de la
valeur de l’action. Pour SUD, c’est toujours trop
pour les actionnaires et pas assez pour les
salaires….
Un bien public
A l’inverse, pour nous, la généralisation de
l’accès internet (notamment via les mobiles)
représente une extension considérable des
moyens de communication dans le monde et
ils doivent être considérés comme un droit pour
toutes et tous. L’indépendance et la garantie
d’accès sont fondamentaux. Internet est désormais un véhicule essentiel de droits fondamentaux comme ceux de la connaissance, de la
culture, de l’éducation, des échanges. Il faut
donc dans ce cadre réhabiliter la notion de
continuité du service d’accès, d’égalité d’accès, de péréquation tarifaire...la notion de
biens publics contrôlés par toutes et tous, ce
qui faisait la force des services publics.
Participant-es du Comité de Groupe Monde
2013
n Mobistar (Belgique) n Orange Cameroun
(Cameroun) n Orange Congo (République
démocratique du Congo) n CI Telecom (Côte
d’Ivoire) n OBS (Égypte) n Orange Spain
(Espagne) n OBS (UK) n Telkom Kenya
(Kenya) n Orange Madagascar (Madagascar)
n Orange Moldova (Moldavie) n Dominicana
(République Dominicaine) n Romania
(Roumanie) n Jordan Telecom (Jordanie)
n Sonatel (Sénégal) n Orange Slovensko
(Slovaquie) n Brésil (OBS) n TPSA (Pologne)
n FTSA et/Orange France n
Absents :
Les représentant-es de la Russie (OBS), des
USA (OBS), de l’Arménie (Orange).
CGM extraordinaire sur les
programmes de réduction et
mutualisation
L’ensemble des élu-es du CGM a demandé la
tenue d’un Comité extraordinaire. Pour rappel le
CGM se réunit une fois dans l’année seulement.
Attendre le prochain CGM mi 2014 permettrait
uniquement de constater que tout est mis en
place.
En effet plusieurs élu-es ou représentant-es du
personnel du CGM, ont souligné leur inquiétude
quant aux projets d’externalisation de certaines
activités ou de mutualisation dans un seul pays
(dégarnissant les autres pays avec suppression
d’emplois et licenciements à la clef).
Il apparait que sous diverses appellations, mais
en vu d’un seul objectif : la réduction des
«coûts», la direction du groupe multiplie les
restructurations sous les formes suivantes :
concentrations, externalisations (sous-traitance),
mutualisations, délocalisations (avec recherche
d’un lieu unique sous le critère exclusif du pays
où la main d’œuvre est «low-cost»).
Les projets ci-dessous sont en cours de
réalisation :
n Sirius en Europe (concentration de la
maintenance-supervision des réseaux),
n Beethoven (programme de partage des sites
d’infrastructures passives par externalisation de
la maintenance auprès d’entreprises tierces
comme IHS en Afrique),
n ANO en Afrique (partage de la supervision des
réseaux et sous-traitance de certaines tâches
dites non-stratégiques),
n GOS (Groupement Orange Services) est une
mutualisation des plateformes de services tels
Orange Money, décidée et pilotée par les filiales
AMEA qui a été installée en Côte d’Ivoire.
La tenue d’un CGM extraordinaire sur ce point
d’externalisation et mutualisation de certaines
activités a donc été demandée.
La direction refuse pour l’instant en arguant du
fait que chacun de ces projets sera discuté par
chacune des filiales concernées.
Lors du prochain bureau du CGM en septembre
nous réitérerons notre demande.
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