exposure 3010 s2 d - pi

/ BANC D’ESSAI
Amplificateur intégré
EXPOSURE 3010 S2 D
PAR PIERRE FONTAINE ET LAURENT THORIN
FICHE TECHNIQUE
À l’instar de Leonardo DiCaprio hurlant « I am the king of the world »
à la proue du Titanic, nos cousins britanniques auraient pu lancer
un « We are the king of the integrated amplifiers » dès les années 80,
que cela n’aurait étonné personne. L’Exposure 3010S2 D appartient à
cette race d’électroniques inspirées qui place le circuit de haut niveau
à la portée de toutes les bourses.
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Origine : Grande-Bretagne
Dimensions : 440 x 115 x 300 mm
Poids : 12 kg
Prix : 2 099 €
Options : 490 € (carte DAC) et 300 €
(carte phono MC ou MM)
Puissance nominale : 2 x 110 W
sous 8 ohms à 1 kHz
Sensibilité : 250 mV sous 17 K
Réponse en fréquence : 20 Hz à 20 kHz
@ + /- 0,5 dB
Taux de distorsion : < 0,03 % (110 W,
1 kHz)
Rapport signal sur bruit : > 100 dB
(110 W)
Consommation : < 400 VA
Site constructeur : www.exposurehifi.com
Site distributeur : www.pi-music.fr
EXPOSURE 3010 S2 D
SYSTÈME D’ÉCOUTE
Ordinateur Apple Macbook Pro
Retina SSD
Application Audirvana Plus
Convertisseur Hegel HD25
Enceintes ProAc Response D2
Câbles modulation/USB/HP Hi-Fi
Câbles & cie iHi / Super Ultimate
USB / Maxitrans 2, cordons RJ45
et secteur Furutech, rampe secteur
Furutech e-TP609 E
Vue plongeante des circuits analogiques. Une seconde carte est placée en-dessous.
WM8742 qui permet aux deux entrées
d’accepter les flux natifs PCM jusqu’au
format 24/192 et DSD 64.
Les modifications par rapport à la
génération précédente se voient
également en interne. La disposition
globale des différents éléments est
similaire mais l’ensemble du schéma
a été revu. Les composants discrets
analogiques traversés par le signal
musical sont installés sur deux cartes
(sélection des sources et préamplificateur en haut, étages driver en bas)
montées l’une sur l’autre par des
entretoises. Le préamplificateur travaille désormais autour d’un circuit
cascode à transistors discrets, une
configuration qui améliore le taux
de réjection aux bruits en provenance de l’alimentation. Le réglage
de volume transite par un potentiomètre Alps à pistes en carbone. Les
quelques condensateurs de liaison
déployés le long du trajet du signal
sont de technologie à film plastique.
Et puisque nous évoquons le trajet du
signal, signalons que l’architecture
des étages et le cheminement des
pistes d’alimentation et audio du circuit imprimé principal ont été redessinés pour présenter aux électrons la
distance la plus courte. L’alimentation
a été retravaillée avec des étages de
régulation supplémentaires. Enfin, les
huit transistors bipolaires de sortie
de provenance japonaise, des Toshiba 2SC5200 et 2SA1943, fixés sur le
dissipateur interne, nous permettent
de déduire que la configuration est
double push-pull sur chaque voie.
Pour ce niveau de prix, la connectique est particulièrement qualitative.
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ar rapport à son prédécesseur, le « D » arrive avec le
même nombre d’entrées, soit
six au total, et de sorties avec
deux haut niveau « pre out » et « rec » de
monitoring. Cependant, il y a du changement dans l’attribution des rôles. Les
gourmands de galettes vont apprécier
que l’entrée AUX1 puisse se transformer en entrée phono par l’adjonction
d’une carte optionnelle MM/MC entièrement réalisée en composants discrets de qualité. Les condensateurs
du réseau de correction RIAA sont
en polystyrène (Styroflex) à tolérance
serrée, et une régulation série « on
board » étrangle l’ondulation résiduelle
des tensions symétriques de la carte.
Si vous êtes plus dans la dématérialisation, vous choisirez plutôt la carte
DAC elle aussi en option, qui étendra
la connectivité de l’appareil avec deux
entrées numériques. La commutation entre l’entrée BNC, bien meilleure
mécaniquement qu’un connecteur
RCA, et l’entrée USB-B est automatique par simple reconnaissance du
signal. Les données qui transitent par
l’entrée USB-B sont ensuite digérées
par un circuit X-MOS en mode asynchrone. La conversion numérique vers
analogique obéit à un circuit Wolfson
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Il est rare de voir un transformateur aussi imposant et qualitatif à ce tarif !
ÉCOUTE
Les années 90 ont vu la naissance
de quelques superbes amplis intégrés britanniques comme l’Exposure
X et l’Onix OA21 S. D’une certaine
manière, ces deux appareils se réincarnent aujourd’hui au sein de celui
qui est posé dans notre auditorium,
le 3010 S2 D. C’est John Farlowe,
créateur d’Exposure, qui conçu le
premier, et Tony Brady, tête pensante
d’Onix, le second. Ironie du sort,
c’est aujourd’hui Brady qui préside
aux destinées d’Exposure. Pour avoir
possédé un OA21 S lors de mes années d’études, l’écoute du 3010 S2 D
ne m’a pas dépaysé. Nous sommes
ici sur les terres britanniques de l’amplification intégrée dans ce qu’elle a
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de plus agréable, de plus caractéristique : le sens inné de la communication musicale et de la jouissance
sonore. Avec le 3010 S2 D, le baromètre ne se calcule pas au nombre
de micro-informations ou de profondeur de l’image, mais à la propension
de votre pied droit à taper le sol, à la
tendance irrépressible qui vous fait
reprendre le refrain en chantant. Le
3010 S2 D est un messager, un vecteur de plaisir sonore. N’hésitez pas à
lui « tirer dessus », c’est un ampli qui
aime sortir du cadre et s’exprimer en
mode « live ». Sa prestation est bâtie
sur une inébranlable fondation du registre grave. Sur Purple Haze de Jimi
Hendrix, la sensation est carrément
jouissive. La batterie vous frappe au
plexus, la guitare est incandescente.
Le 3010 S2 D libère l’énergie, mais sait
très bien la canaliser. Sur « Different
Pulses » d’Asaf Avidan, l’impact de la
grosse caisse, et le cliquetis métronomique des baguettes sont reproduits
et coordonnés avec une sensation
physique très agréable. Cette plage
se caractérise également par une excellente profondeur et une intensité
émotionnelle très réussie que le 3010
S2 D sait mettre en évidence. Sur la
première plage du quatuor à cordes
de Debussy, l’Exposure se concentre
sur le caractère dramatique de l’interprétation, grâce à d’excellentes accélérations et une très bonne gestion du
tempo. Le suivi mélodique est parfait.
Le morceau déroule ses mesures
avec intensité et captive son auditoire
sans aucune difficulté.
Verdict donc particulièrement favorable à l’encontre du 3010 S2 D.
Nous sommes aux antipodes des
performances d’un ampli « moderne »
comme, par exemple, l’excellent NuPrime IDA 16 ; on ne peut guère faire
plus différent. Nous adorons les deux
pour des raisons différentes. Mais
pour faire résonner la fibre « physique » qui sommeille en nous, nos
sensations vintage, nous passerons le
week-end avec le 3010 S2 D ! ■