Médecines parallèles à l`université par Sophie

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Médecines parallèles à l`université par Sophie
Médecines parallèles à l’université par Sophie Malavoy
Résumé de l’article paru dans la revue Découvrir de l’ACFAS, vol. 25, mars-avril 2004,
p. 50-55.
Les médecines « douces » ou parallèles sont de plus en plus présentes dans les pays
occidentaux. L’OMS indique qu’au Canada 70% de la population y a recours au moins
une fois dans sa vie et a dépensé l’équivalent de 2.3 milliards de dollars américains en
1997.
Selon Laurence Monnais-Rousselot du groupe de recherche sur les aspects sociaux de la
prévention de l’Université de Montréal (GRASP), les gens n’abandonnent pas la
médecine officielle, ils se servent des médecines parallèles comme complément. C’est ce
que prône l’OMS qui propose une démarche inclusive des différents types de thérapie.
Mais on est loin de la coupe aux lèvres. Le président de l’Ordre des chiropraticiens
déplore que d’autres provinces canadiennes remboursent les visites alors qu’au Québec,
les traitements sont couverts par les assurances privées seulement. De plus, le Collège des
médecins est encore irréductible quant à la possibilité de laisser les chiropraticiens poser
des diagnostics.
Toutefois, à la nouvelle Chaire de recherche sur les médecines alternatives et
complémentaires de l’Université Laval, on constate une évolution visible depuis les
dernières années. La Chaire reçoit un soutien de 1,25 million de dollars de la Fondation
Lucie et André Chagnon. La première mission de la Chaire est la formation en médecines
parallèles pour des étudiantes du premier cycle ainsi qu’un programme de résidence.
Ailleurs au Canada, les étudiant(e)s reçoivent quelques heures de sensibilisation sur les
médecines parallèles; en pharmacie, toutefois, il existe maintenant des cours sur les
produits naturels.
L’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) offre une formation de cinq ans en
chiropraxie et songe à ouvrir des maîtrises dans les spécialités chiropraxiques comme
l’orthopédie, les sciences sportives, les sciences cliniques, la réhabilitation et la
rééducation.
L’acupuncture se donne au cégep de Rosemont et conduit à un diplôme d’études
collégiales, ce qui apparaît insuffisant comme niveau de formation. Un enseignant du
cégep a monté une équipe de 12 acupuncteurs qui offre ses services aux hôpitaux et il
rêve de voir l’acupuncture au niveau universitaire.
Pour les disciplines comme l’ostéopathie, la naturopathie et autres, il n’y a pas de
formation disponible dans le système officiel, comme cela existe par exemple aux ÉtatsUnis en ostéopathie.
Le gros problème actuel est celui de l’absence de réglementation. Les gens sérieux et les
charlatans se retrouvent tous à même enseigne, sans qu’il soit possible d’assurer la qualité
des soins prodigués. Il faut donc qu’il se fasse de la recherche et que de l’information soit
disponible pour la population comme sur le site (www.incamresearch.ca) du Réseau de
recherche sur les médecines alternatives qui vient de voir le jour.
Quelques exemples de recherche : Sylvie Dodin de la Chaire de recherche sur les
médecines alternatives et complémentaires de l’Université Laval s’intéresse à l’effet des
phytooestrogènes sur les symptômes de la ménopause, sur l’ostéoporose, sur les risques
cardiovasculaires et sur d’autres problèmes de santé.
En chiropraxie, l’UQTR et l’université de New York étudient la transmission magnétique
trans-crânienne, un éventuel outil diagnostic. Les résultats de l’acupuncture semblent être
de plus en plus reconnus par la médecine officielle, le niveau collégial de la formation
pose un frein à l’essor de la recherche clinique en ce domaine. Une enseignante du cégep
de Rosemont travaille quand même avec les chercheurs de l’Institut de réhabilitation de
Montréal sur la réduction des séquelles d’AVC au moyen de l’acupuncture. Un autre
étudie l’effet de la technique sur les cas de « sièges » ou sur le manque de liquide
amniotique.
Santé-Canada pilote un programme de recherche sur l’utilisation des plantes, par exemple
l’étude des remèdes à base de plantes pour traiter le diabète chez les Cris.
Il y a de l’action au royaume de la santé. En Allemagne, la médecine a intégré depuis
longtemps certaines pratiques nouvelles dans la pratique quotidienne. Au Canada et au
Québec en particulier, l’intégration n’est pas pour bientôt si on en juge par l’attitude des
autorités médicales. La population mérite protection; doit-elle être protégée en
maintenant les chasses gardées ou en intégrant les nouvelles médecines qui ont fait leurs
preuves dans l’arsenal thérapeutique officiel?
Résumé par Claire-Andrée Leclerc, responsable de la recherche documentaire
d’infiressources.ca
Sites intéressants à consulter :
National Center for Complementary and Alternative Medicine : http://nccam.nih.gov
Direction des produits de santé naturels de Santé-Canada :
www.hc-sc.ca/français/protection/naturels.html
Site sur les médecines parallèles réalisé par un étudiant en médecine de McGilldans le
cadre du Molson Medical Informatifs Student Projects :
http://sprojects.mmi.mcgill.ca/dir/cam.html