Article paru dans 24 Heures, le 15 mars 2012

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24 heures | Jeudi 15 mars 2012
Opinions
Editorial
Burki Deuil
Le paradis
s’est mué
en enfer
Thierry
Meyer
Rédacteur en chef
La tragédie de Sierre nous
bouleverse au plus profond de
nos êtres, pour tant de raisons. Il y a
d’abord ces vies d’enfants arrachés
à leur bonheur innocent, dans
des circonstances effroyables, après
une semaine de joie à la neige.
Et ces vies de parents déchirés
à jamais par la douleur
incommensurable de perdre
la chair de leur chair.
Comment ne pas se mettre
à la place de ces familles réveillées
au petit matin par la terrible
nouvelle, rongées par l’incertitude,
assommées par le drame?
L’incompréhension de son déroulement, sa brutalité, son absurdité
nous frappent en plein cœur.
A cela s’ajoute la force du lien qui
unit la Belgique et la Suisse. Pour
la plupart des Belges, qui ont pour
nos contrées les yeux de Chimène,
la Suisse est une terre de vacances
aux montagnes chéries,
ces sommets que goûtent tant
les habitants du Plat Pays. Depuis
longtemps, Anniviers est un ShangriLa familier pour des milliers d’entre
eux. Soudain, jeudi soir, ce paradis
cousin s’est mué en enfer. L’un des
pires accidents de la route de
l’histoire du pays touche ces amis
fidèles qui se sentent ici chez eux.
«Témoignons
ànosamisbelges
notreindéfectible
solidarité»
L’enquête suivra son cours,
tentera de démêler l’écheveau de
la catastrophe, d’en déterminer
les responsabilités. Elle fait partie
intégrante du très long et très lourd
travail de deuil qui attend les familles
des victimes, et tous ceux qui les ont
secourues. Notre devoir est de
penser à eux, et de leur témoigner
notre indéfectible solidarité.
Pages 2 à 5
Réflexion
Les médecines complémentaires entrent à l’Université
Les invités
Martial
Vibert
et Bruno
Ferroni*
Les Suisses l’ont dit et l’ont inscrit dans
leur Constitution: il faut prendre en
compte les médecines complémentaires. Encore un article de loi appelé
à rester lettre morte? Pas cette fois!
Des politiciens et des universitaires
se sont unis et ont donné une réponse
claire à la volonté populaire: ils ont créé
au sein de la Faculté de biologie et
de médecine de Lausanne une Unité
de recherche et d’enseignement sur
les médecines complémentaires.
C’est une réalisation pionnière
en Suisse romande en réponse
à la votation populaire de mai 2009.
Grâce au soutien de Mme AnneCatherine Lyon, cheffe du Département
de la formation, de la jeunesse et
de la culture, ainsi que de M. PierreYves Maillard, chef du Département
de la santé et de l’action sociale,
24heures.ch
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Contrôle qualité
d’une part, et, d’autre part, de MM. Dominique Arlettaz, recteur de l’Université, et Pierre-François Leyvraz, directeur du CHUV, l’Université de Lausanne
a concrétisé la volonté populaire en
instituant cette Unité. A ce jour, celle-ci
assure pour les étudiants en médecine
un enseignement obligatoire de six
heures ainsi qu’un cours à option de
trente-six heures sur les médecines
complémentaires; de plus, elle dirige
des travaux de maîtrise pour
les étudiants en médecine sur le sujet.
Cette réalisation et la rapidité de
sa mise en place, que plusieurs facultés
de Suisse nous envient, sont un événement que nous tenons à souligner
et à mettre au crédit non seulement
des autorités susmentionnées, mais
également de plusieurs professeurs et
enseignants de la Faculté de biologie
et de médecine, sans lesquels rien
n’aurait été possible.
A tous merci pour le travail
accompli dans le respect de la volonté
de la population vaudoise.
Il importe actuellement de soutenir
cette entreprise et de la développer,
afin de promouvoir une médecine
véritablement intégrative qui sache
utiliser de mieux en mieux, au profit
de chaque patient en particulier,
le meilleur des connaissances médicales conventionnelles et complémentaires. C’est le but que s’est fixé l’Association romande pour le développement
«Despoliticienset
desuniversitairesse
sontunispourrépondre
àlavolontépopulaire:
uneUnitéderecherche
etd’enseignement
estnée»
et l’intégration des médecines complémentaires (RoMedCo). Comme l’a dit
Mme Christa Calpini, députée
au Grand Conseil et vice-présidente
de RoMedCo, «voilà un bel exemple
où choix populaire rime avec action
concrète»!
La richesse et la variété des approches des médecines complémentaires
ouvrent un vaste champ de travail,
tant pour l’enseignement que pour
la recherche approfondie, sans oublier
la pratique quotidienne auprès des
patients. Si nous voulons atteindre
le niveau de ce qui se fait à cet égard
dans les pays à la pointe sur ce terrain –
Etats-Unis, Allemagne, Norvège,
par exemple –, la tâche qui attend
la nouvelle Unité des médecines
complémentaires est considérable.
La recherche dans ces domaines doit
également apporter des preuves
toujours plus nombreuses pour
satisfaire au label scientifique de
l’evidence-based medicine (médecine
basée sur des preuves).
Tous les efforts déployés dans
ce sens se justifient pleinement au vu
du recours de plus en plus fréquent
de la population aux prestations
des médecines complémentaires.
Nous encourageons en outre vivement
le dialogue entre les patients et
leurs médecins, dans le but d’améliorer
toujours plus la qualité des soins
prodigués.
*Médecins, membres du comité de RoMedCo,
Association romande pour le développement
et l’intégration des médecines
complémentaires
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