L`enseignement catholique crée 2300 places à Bruxelles
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L`enseignement catholique crée 2300 places à Bruxelles
des soucis et des hommes JETTE Institut Saint-Michel 150 places Le SeGEC annonce, dans un délai moyen de deux à trois ans, la création de 2300 places dans l’enseignement catholique à Bruxelles, dont 1500 dans le fondamental1. Afin de pouvoir maintenir un rythme de croisière, il faut d’urgence garantir l’accès des écoles au financement bancaire et prévoir une intervention publique afin de les aider à remplir leurs obligations en termes de dépollution des sols. BRUXELLES Collège La Fraternité 150 places SCHAERBEEK École Notre-Dame du Sacré-Coeur 60 places WOLUWE-ST-LAMBERT École Don Bosco 350 places BERCHEM SAINTE-AGATHE Institut Saint-Albert 250 places WOLUWE-ST-LAMBERT École du Bonheur 160 places IXELLES École Libre Le Jardin des Écoliers 75 places ANDERLECHT Institut Notre-Dame 60 places ANDERLECHT Institut Marie-Immaculée Montjoie 100 places IXELLES Institut Saint-Boniface Parnasse 100 places WOLUWE-ST-LAMBERT Institut des Dames de Marie 140 places ETTERBEEK Institut de l'Enfant-Jésus 90 places IXELLES Centre scolaire Ma Campagne 150 places WOLUWE-ST-PIERRE École Don Bosco 120 places WOLUWE-ST-PIERRE Collège Jean XXIII 50 places IXELLES Centre scolaire Ma Campagne 110 places AUTRES PROJETS Fondamental et Secondaire 195 places L’enseignement catholique crée 2300 places à Bruxelles L e Secrétariat général de l'enseignement catholique estime à 2310 le nombre de nouvelles places qui seront créées d'ici 2 à 3 ans dans l'enseignement libre catholique à Bruxelles. 1530 le seront au fondamental et 780 au secondaire. Au total, ce sont 18 projets (cf. infographie ci-dessus) qui sont en préparation pour répondre au défi démographique bruxellois. Dans la plupart des cas, il s'agit d'extension de bâtiments. En Région wallonne, le SeGEC annonce aussi l’ouverture de 3160 places dans 24 projets répartis entre le primaire et le secondaire. FINANCEMENT Afin de pouvoir mener ces projets à bon 4 entrées libres < N°68 < avril 2012 terme et d’en développer d’autres encore, il est indispensable de résoudre très rapidement la question de l’accès au financement. Dans le libre, les Pouvoirs organisateurs (PO) souscrivent auprès des banques des emprunts qui sont garantis par la Communauté française (CF). Celle-ci subventionne en partie la charge d’intérêts. Le problème actuel réside dans le fait que les banques ne prêtent plus aux écoles aux conditions prévues par la convention qui les lie à la CF. Le SeGEC souhaite, dès lors, que l’on autorise explicitement les PO à lancer des appels d’offres auprès des institutions financières. Il convient, enfin, de rappeler que le remboursement de l’intégralité du capital est à charge des PO. des soucis et des hommes DÉPOLLUTION DES SOLS Autre caillou dans la chaussure des PO : les obligations liées à la dépollution des sols en Région bruxelloise. Celles-ci engendrent des contraintes administratives lourdes et des couts élevés, tant pour la réalisation des études de risques que pour une éventuelle dépollution. Ces couts peuvent s’avérer plus importants que ceux du bâtiment lui-même. Le SeGEC demande donc que la Région de Bruxelles-Capitale intervienne dans ces couts ou que leur prise en charge puisse être prévue dans le cadre du PPT (Programme prioritaire des travaux) de la Communauté française. DES ÉCOLES ENTIÈREMENT NOUVELLES ? Dans ce contexte de boum démographique, on peut se demander s’il n’est pas nécessaire de promouvoir la création d’écoles entièrement nouvelles, ce qui est très difficile dans l’enseignement libre, voire impossible avec les mécanismes de financement actuels. En effet, une école du libre qui dispose de l’espace nécessaire peut, en moyenne, financer seulement une augmentation du nombre de places de l’ordre de 13%. La création d’écoles entièrement nouvelles nécessiterait une révision du mode de financement (taux d’intervention, financement des terrains…) ■ CONRAD VAN DE WERVE 1. Lire également l’éditorial d’Étienne MICHEL (p 3). Comment réagir face à l’indicible ? Une terrible nouvelle attendait la Belgique à l’aube de ce 14 mars 2012 : un accident de car survenu la veille en Suisse avait fait 28 victimes, dont 24 enfants issus de deux écoles néerlandophones du pays. L’une d’elle, Sint-Lambertus à Heverlee, est une école catholique. Nous avons demandé à Mieke VAN HECKE, Directrice générale du VSKO (Vlaams secretariaat van het katholiek onderwijs), de s’exprimer sur ce drame. Comment avezvous vécu ce tragique évènement ? Mieke VAN HECKE: Dès le matin du 14 mars, je me suis rendue à l’école primaire Sint-Lambertus à Heverlee, accompagnée du Secrétaire général de l’enseignement fondamental, Marc VAN den BRANDE, et du responsable de la communication, Willy BOMBEEK. Nous y avons rencontré le directeur, les enseignants, le PO et, bien sûr, les parents. L’ambiance était pesante, il y avait beaucoup d’émotion. On attendait de connaitre le nom des enfants blessés et de ceux qui n’avaient pas survécu… Certains parents étaient en larmes parce qu’ils avaient appris une bonne nouvelle, les autres parce qu’ils s’attendaient au pire… Le soir, je suis allée au moment de prière organisé à l’église Saint-Pierre de Louvain, en présence de l’Archevêque. Il y avait environ 1000 personnes, qui ont déposé une petite bougie pour montrer leur solidarité. Pour le directeur de l’école et les instituteurs, c’était certainement réconfortant. Photo: Laurent NICKS Par la suite, de quelle manière le VSKO a-t-il apporté son aide à l’école ? MVH : Dans un premier temps, j’ai pris en charge la communication avec les médias, même internationaux, pour que le directeur de l’école puisse gérer les problèmes en interne. Notre service juridique a aussi tout fait pour faciliter les choses au niveau des assurances, de l’organisation des classes de neige, de l’école, de l’autocar… On a proposé une assistance au niveau du secrétariat, parce que de nombreuses personnes avaient envoyé une lettre ou une carte de solidarité. Et le Ministre flamand de l’enseignement, Pascal SMET, a mis un psychologue à la disposition de l’école, pour aider les personnes ayant besoin d’une aide professionnelle. Dans la classe concernée, il y avait 24 élèves. L’instituteur est décédé, 17 enfants ont survécu, mais la moitié sont encore hospitalisés (fin mars, NDLR). Pour les enfants blessés, nous avons donc tout organisé pour pouvoir donner cours à distance. Il s’agit d’une classe de 6e primaire, c’est une période cruciale. Il faut préparer les élèves au diplôme, au choix qu’ils feront au secondaire. L’Université de Louvain a aussi offert des moyens pour aménager une nouvelle classe, pour que les élèves se retrouvent dans un autre environnement. Mais les photos des enfants décédés seront, elles, bien présentes… Quel message avez-vous souhaité transmettre à vos écoles ? MVH : À l’occasion de la minute de silence, nous avons proposé à nos établissements des pistes de réflexion, d’inspiration chrétienne, pour que cette minute génère aussi un moment de réflexion religieuse. On n’a malheureusement pas de réponse à ce qui s’est passé. Même en tant que chrétien, il n’est pas facile de vivre avec ce drame, d’accepter que la vie d’enfants innocents ait été fauchée si brusquement… Même si l’on croit pouvoir imaginer ce que ressentent les parents, il nous est impossible de toucher cette tristesse. ■ PROPOS RECUEILLIS PAR BRIGITTE GERARD entrées libres < N°68 < avril 2012 5