Résumé du projet de recherche : Développement d`un modèle du
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Résumé du projet de recherche : Développement d`un modèle du
Résumé du projet de recherche : Développement d’un modèle du rétablissement en santé mentale Noiseux, S., St-Cyr Tribble, D., Leclerc, C., Morissette, R., Vigneault, L., & Gagnier, F. 196 178$/3ans Objectif Ce projet de recherche vise à proposer un modèle théorique du processus de rétablissement de personnes présentant des problèmes de santé mentale. Au cours de la dernière décennie, le rétablissement est devenu le principe directeur du réseau de la santé mentale au Canada (Everett et al. 2003). Actuellement, il existe donc un véritable engouement pour ce processus qui toutefois revêt de multiples significations selon les contextes dans lesquels il est abordé. De plus, les écrits se réfèrent régulièrement à un « modèle » de rétablissement, alors qu’il n’en existe aucun réellement défini et mis en application au Canada (Everett et al. 2003). On peut donc se demander : « Comment peut-on offrir des services et des soins orientés vers le rétablissement de personnes présentant un problème de santé mentale lorsque la nature de ce processus demeure encore obscure ou fréquemment confondue avec les notions de rémission, de guérison, de réadaptation ou encore de réhabilitation ? » Problématique Le processus de rétablissement est caractérisé par l’interaction d’un ensemble de conditions, individuelles, environnementales et organisationnelles, communes aux divers groupes de personnes présentant un problème de santé mentale. Le projet de recherche s’inscrit dans la poursuite des travaux antérieurs de théorisation amorcés dans l’étude de Noiseux (2004). Ce projet vise à pallier différentes limites au regard de l’état actuel des connaissances reliées au rétablissement. D’une part, la très grande majorité des études sont de nature descriptive, utilisant un échantillon limité et constitué à partir d’une seule source de données (p. ex., patients). À l’exception de l’étude de Noiseux (2004), aucune recherche n’a porté à la fois sur les perceptions des proches et des intervenants en regard du processus de rétablissement, alors que ceux-ci sont témoins de situations variées leur permettant de comprendre l’évolution des personnes atteintes et la façon dont ces dernières se rétablissent. D’autre part, ces études ont été effectuées surtout auprès de personnes schizophrènes empêchant ainsi d’élargir la compréhension de ce processus à d’autres types de problèmes en santé mentale. Pourtant, les troubles anxieux, affectifs et de la personnalité limite représentent une prévalence de plus en plus élevée et un fardeau socioéconomique important pour le système de santé canadien (Santé Canada, 2002). Plan de recherche Considérant l’objectif de ce projet et l’état des connaissances relativement au processus de rétablissement, le devis de recherche qui s’impose est de type qualitatif. Plus spécifiquement, l’approche de recherche de la théorisation ancrée (grounded theory) s’avère tout indiquée pour proposer un modèle théorique substantif du rétablissement. Cette approche permet de pousser l’objet d’étude audelà d’une analyse descriptive en définissant les conditions qui influencent le rétablissement, puis en les mettant en relation dans un modèle (schéma) qui a pour valeur une proposition minutieuse et raffinée (Strauss & Corbin, 1990). La théorisation ancrée recommande l’utilisation d’une diversité de sources de données pour mieux comprendre, cerner et expliquer le phénomène à l’étude. Les participants sélectionnés pour la présente étude représentent des personnes présentant un problème de santé mentale, un de leurs proches et un de leurs intervenants. Au total, il est prévu de sélectionner 108 participants répartis dans quatre groupes de comparaison (n=27) représentant respectivement les quatre types de problèmes de santé mentale à l’étude (troubles schizophréniques, affectifs, anxieux, de la personnalité limite). Chacun des groupes de comparaison sera formé de 9 unités (une unité = une personne atteinte, d’un de ses proches et d’un de ses intervenants). Ces derniers seront recrutés dans des milieux institutionnels spécialisés, trois d’entraide et communautaire, et ce, dans régions sociodémographiques. La collecte de données sera effectuée au moyen d’entrevues semi-structurées enregistrées, puis transcrites intégralement. L’analyse des données sera réalisée selon les trois étapes du modèle de Strauss et Corbin (1990), soit les codifications ouverte, axiale et sélective. Enfin, le fait de poursuivre le développement de la théorisation amorcée dans l’étude de Noiseux (2004) permettra d’identifier des indicateurs empiriques solides lesquels seront validés et transposés en paramètres d’intervention « sur mesure » afin d’enrichir les pratiques de soins et les services en santé mentale.