cours 2 dvp psychique et psychosexuel

Cours 2. Relations parents-ado, réaménagements psychiques
et sexualité à l’adolescence
Objectifs :
- Comprendre que dans le processus de séparation-individuation, les parents
doivent accepter les conflits déclenchés par l’adolescent et y résister car ils
sont une manière pour lui de poser des limites et de tester tout autant les liens
familiaux que l’amour parental et l’autorité parentale.
- Découvrir l’impact des restructurations familiales – et la nouvelle organisation
spatiale et temporelle qui en découle – sur les relations interpersonnelles audelà de toute loi de parenté.
- Comprendre que la sexualité est un moment essentiel à l’adolescence qui
contribue à sa construction identitaire, et coupe symboliquement les amarres
avec les parents.
- Connaître l’évolution des relations sentimentales à l’adolescence et l’impact
des facteurs individuels, interindividuels (famille et pairs), et socioculturels sur
les comportements sexuels à l’adolescence.
Sommaire
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Introduction
Evolution des relations parents-ado
2.1 Les nouveaux choix d'objet et la reviviscence du complexe
d'Œdipe
2.2 Les conflits parents-adolescents
2.3 Dialogue, limites et cadres
2.4 Le style éducatif parental et son incidence
Impact de la restructuration familiale sur l’adolescent
3.1 Evolution de la structure familiale
3.2 Restructurations familiales et ajustement des relations
interpersonnelles
3.3 Liens entre structures familiales et psychopathologie
adolescente
Les relations amicales et sentimentales à l'adolescence.
4.1 L'idéal du Moi et les relations amicales
4.2 Préparation à la relation amoureuse
4.3 Les comportements sexuels des adolescents
Conclusion
Restructurations sexuelles et nouveaux choix d’objets
• P. Blos : « l’identité personnelle passe par l’identité sexuelle ».
• L'ado doit lutter contre ses désirs oedipiens ravivés, et faire un véritable
travail de deuil par rapport à ses premiers objets d'amour (ses parents) ⇒
renoncement douloureux.
• Processus de séparation-individuation : se dégager de la dépendance
familiale et des relations d'objets infantiles pour se séparer définitivement
des parents, matériellement et surtout psychiquement.
• Certains attachements exclusifs empêchent cette quête d’autonomie de
l’adolescent. Ce serait comme le prolongement de la période de latence
comme si les changements pubertaires n’étaient pas advenus ni perçus.
Le conflit est structurant
Il y a conflit lorsque l’état actuel de la situation ne correspond pas à l’état
désiré.
Les conflits sont une manière pour l’ado de poser des limites et tester les
liens familiaux. En testant la résistance des parents, l’ado amorce un
mouvement de séparation.
Or le conflit peut devenir permanent ou au contraire être totalement éludé.
→ Il est permanent lorsque l’agressivité et l’opposition deviennent un moyen
privilégié d’entrer en relation, voire même un moyen de recréer une proximité
que l’on pense perdue.
→ Il est évité lorsque le parent protège son enfant en décidant tout à sa place
ou en étant toujours d’accord avec lui, sans le renvoyer jamais à ses
responsabilités…Eviter le conflit c’est nier la réalité, c’est ne pas entendre le
message sous-jacent.
Le conflit est nécessaire
⇒ La question de la distance est cruciale pour les adolescents. Certains
reprochent aux adultes de ne pas se tenir à bonne distance, de ne pas savoir
maintenir leurs positions, par faiblesse d’autorité ou par faute de les voir grandir.
⇒ L'ado est devenu un acteur sexuel potentiel, c'est pourquoi une plus grande
distance physique avec les parents est nécessaire.
⇒ Plus la dépendance affective est profonde, plus l’ado aura besoin de se
dégager de l’emprise parentale, plus l’affrontement et l’agressivité lui seront
nécessaires pour affirmer sa personnalité et acquérir son autonomie.
« Alain est un ado de 15 ans, en échec scolaire, qui redouble sa quatrième, alors qu'il était brillant
auparavant. La mère est un chef d'entreprise énergique, qui intervient beaucoup dans la vie de son fils,
souvent d'ailleurs de manière très infantile (privé de cadeau d'anniversaire parce qu'il lui a cassé un ongle,
par exemple), et qui l'appelle devant tout le monde “mon petit trésor, mon petit chéri”. Son père, employé
autodidacte, a quitté le foyer quand Alain avait 9 ans. Il est vécu par Alain comme quelqu'un de passif qui
ne lui est d'aucun modèle du fait de son départ. Le père est très négatif envers Alain (il dit qu'on ne peut
rien tirer de lui car il veut toujours avoir raison), mais il avoue aussi son impuissance et son amour. Dans
ce contexte, Alain défit ses parents, il leur tient tête et leur lance leurs quatre vérités. Sans le savoir, il
cherche à quitter son statut de petit dieu pour sa mère qui lui rappelle son enfance, et à provoquer
littéralement une intervention de son père. Il tente par là d'échapper à un Oedipe inversé quasiment
programmé » (Delaroche, 2000)
Réajustement parental : Dialogue, limites et autorité
Face aux conflits, les relations parents-adolescent sont prises dans des
mouvements d’ambivalence émotionnelle, de haine et d’amour, de désir
d’indépendance et de besoin de sécurité, d’attachement et de contrôle.
Gérer un conflit c’est d’abord diagnostiquer la nature du conflit, c’est
ensuite écouter sans blâmer, c’est enfin trouver une solution qui puisse
satisfaire tout le monde.
Depuis les années 90, on est dans la stratégie
d’apaisement.
Les parents doivent convaincre avant tout. Les ado
aussi. Les nouveaux modes de relations parents-ado
(mais aussi élève-enseignant) sont basés sur la
négociation et conduisent le plus souvent à un recul
des punitions ou des interdits.
⇒ Pourtant tout n’est pas négociable !!!!
Les styles éducatifs parentaux
• Le style autocratique : le parent est plus sensible à ses propres besoins
qu’à ceux de l’adolescent et affirme clairement ses exigences à l’égard de ce
dernier : obéissance absolue et applications des règles.
• Le style permissif : le parent est totalement à l’écoute du jeune, sauf que sa
réponse arrive avant même que la demande ne soit formulée. Pas
d’exigence, pas de limites assez claires entre le permis et l’interdit.
• Le style désengagé : le parent laisse l’ado à lui-même, sans aucune forme
de supervision. Aucun signe clair n’est donné quant aux limites à respecter
ni au soutien à attendre
•Le style démocratique : les limites sont claires, le parent s’occupe
activement de ce qui arrive au jeune de façon à lui apporter le soutien requis.
Il respecte sa position dans les prises de décision qui le concernent.
⇒ L’abandon précoce de l’autorité familiale ne donne jamais accès à la liberté :
“Laissez traîner le pouvoir, il y aura toujours un petit tyran pour le ramasser”
(Meirieu, 2000).
Restructurations familiales et place de l’adolescent
La famille connait de nouveaux remaniements autant sur sa structure que sur ses
fondements : familles monoparentales, familles recomposées, homoparentalité.
L'émergence de ces nouvelles configurations familiales pousse à l’extrême l’incertitude
généalogique. La nouvelle organisation spatiale sépare les apparentés tout en réunissant
des individus dont aucune loi ne reconnaît et prescrit les relations.
⇒ Elles impliquent une dissociation entre lieu de résidence, lien de filiation et lien de fratrie.
⇒ Pas facile de s’y retrouver, qui est parent de qui ? Qu’en est-il de l’interdit de l’inceste ?
Quand est-il de l’autorité parentale ? Où en est l’ado dans tout ça ?
⇒ Ne jamais oublier que l’histoire de la recomposition familiale est aussi celle de la
séparation, d’un réaménagement des relations avec l’enfant, avec l’ex-conjoint, avec les exbeaux-parents.
⇒ Ne jamais oublier de regarder la place que l’on donne à son ado dans ce contexte
(phénomène de parentalisation par exemple).
Il faut savoir toutefois que la dissociation familiale a moins d’impact que la
mésentente conjugale sur le développement psychologique de l’adolescent.
L’idéal du moi et les relations interpersonnelles
• L’amitié est narcissiquement rassurante, sécurisante car les amis vont donner
un sens nouveau à la vie du jeune et l'aider à construire un nouvel univers de
valeurs.
• Les relations avec les pairs s'établissent sur la base de l'intimité (affectivité
intense et partage réciproque) :
→ recherche du semblable (relation narcissique)
→ recherche de la complémentarité et de la différence (relation objectale)
• Les amitiés évoluent avec l’âge. De 11 à 13 ans, c’est faire ensemble; de 14 à
16, c’est la confiance réciproque; après 17 ans, c’est la recherche de la relation
objectale et stable.
• Toutes ces relations ont une fonction pré-objectales. Elles aident l’ado à se
détacher de ses parents et à modifier son affectivité. Elles sont le prélude à de
nouveaux attachements. La poussée sexuelle s’extériorise et se fixe, elle devient
individualiste et en majorité hétérosexuelle.
Les comportements sexuels de l’adolescent
« La sexualité est un moment essentiel à l’adolescence car au-delà du plaisir
qu’elle procure, elle contribue au sentiment de soi, et coupe symboliquement
les amarres avec les parents. La première fois continue à avoir une fonction
initiatique, surtout chez les garçons » (David le Breton, 2007).
Blog, IL, Oct. 2009.
mOi jdi ya po dage c ken ten a envi mai la generation de ce momen ( jai 13 an
), le blem c ke si tu le fai aven 15 an tu pass pr une p*** et une fille facile et si
tu le fai a plus de 16 an tu poass pr une gross coincé .C la galere !! perso
jmeur dne vi dle fer mai jme sen po prete donc jaten le mec ideal :p
Blog sept 2009.
JAI 14 AN JAI COUCHER AVC UN MEK KI NE MAIMAI PA
ALOR KE MOI JE LAIMAI JME SEN NUL ET HUMILIER....
Au cinéma : « American Pie », « Les beaux gosses », « Et toi t’es sur qui ? »…
Influence du contexte social sur les comportements sexuels
• Différence entre l'idéal social véhiculé par la société et la réalité.
• Avoir une relation sexuelle est valorisant, surtout chez les garçons. Le début
des comportements sexuels demeure étroitement lié à ce qui est perçu
comme normal dans le groupe des pairs.
• Même si les appartenances culturelles, religieuses, sociales des familles
introduisent des différences notables entre les adolescents, ceux-ci profitent
de l’évolution de la société et connaissent la liberté accordée par les moyens
contraceptifs et préventifs efficaces.
•La précocité hormonale exerce des effets sur les filles : certaines sont actives
sexuellement plus tôt, ce qui les expose à des situations à risque.
• La sexualité n’est pas sans risque. En matière de sexualité, les adolescents
doivent apprendre à exercer leur propre contrôle sur ce qui leur arrive, à
devenir autonomes et à résister aux influences défavorables des situations
qu'ils rencontrent.
En résumé
Puberté ⇒ rupture avec l’enfance, prise de distance physique et psychique
Besoin
d’expérimentation et
de nouveauté
Besoin de sécurité
et de protection
Besoin de limites,
de cadre
Besoin de marquer
sa différence
Besoin d’être
reconnu
Besoin
d’appartenance
Besoin de s’éloigner
Besoin d’être aimé
Besoin d’attachement
Comment maintenir son attachement aux objets d’amour originaires (les parents) tout en
s’affranchissant et en se différenciant de ceux-ci (quête d’autonomie et construction
identitaire) ?
Dans sa quête identitaire, l’amitié est recherchée et idéalisée car elle est narcissiquement
rassurante. Les relations évoluent avec l’âge, l’investissement émotionnel et les
comportements sexuels aussi.