d`investissement
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immobilier Investisseurs privés Vers quel type d’investissement immobilier s’orienter? pa r A n n - M i r j am L é v y D u v e r n a y Senior Manager Audit Financial Services KPMG Deux possibilités s’offrent aujourd’hui aux investisseurs privés qui souhaitent accéder au marché de l’immobilier: l’investis sement direct – à usage propre ou non – qui requiert une part importante en capitaux propres, ou l’investissement indirect avec l’acquisition de parts dans des placements collectifs de capitaux ou de sociétés immobilières cotées en Bourse. C ompte tenu du niveau général des prix de l’immobilier et des capitaux propres requis pour accéder à la propriété, seul un nombre limité d’investisseurs privés peuvent s’orienter vers ce choix. Les banques prêtent en général jusqu’à 80% maximum pour l’achat d’une résidence principale, et 65% pour les résidences secondaires ou les investissements de rendement, avec une charge mensuelle plafonnée au maximum à 33% du revenu annuel brut de l’investisseur. Et depuis le 1er juillet 2012, la part des fonds propres financée par la prévoyance professionnelle ne peut dépasser 10%. Investissements immobiliers indirects En termes d’investissements immobiliers indirects, il existe en Suisse deux grandes catégories pour les investisseurs privés: les placements collectifs de capitaux immobiliers (fonds contractuels et SICAV), et les sociétés immobilières cotées en Bourse. La Suisse compte 46 placements collectifs de capitaux immobiliers, dont 25 cotés en Bourse, ainsi que 13 sociétés immobilières cotées à la SIX et 13 cotées à la Bourse de Berne. Pour les placements collectifs de capitaux, l’offre, régie par le cadre légal, comprend des fonds contractuels, des SICAV et des SCPC. A la différence des deux premiers types de placements collectifs, la SCPC réalise ses placements dans le capital-risque. Ces deux grands types de véhicules d’investissements indirects ont l’avantage d’offrir l’accession à l’immobilier à tous, sans contrainte de moyens. Ils permettent de diversifier les investissements sur plusieurs objets et dans différentes régions. Compte tenu de leur liquidité sur le marché, ils offrent une flexibilité certaine aux investisseurs, et ce surtout dans le cas de titres cotés. A ces avantages s’ajoute le fait que ces véhicules sont gérés par des professionnels. Les véhicules d’investissements indirects ont l’avantage d’offrir l’accession à l’immobilier à tous, sans contrainte de moyens. Réglementation des placements collectifs Comment faire un choix entre un placement collectif de capitaux immobiliers et une société immobilière cotée? Contrairement aux sociétés immobilières, les placements collectifs tombent sous le coup de la Loi fédérale sur les placements collectifs de capitaux (LPCC) et son ordonnance (OPCC). Ils sont ainsi placés sous la surveillance de la FINMA et ne peuvent être lancés qu’après avoir reçu une autorisation du régulateur. Dans le cas d’un fonds contractuel, le placement collectif doit être géré par une direction de fonds, elle aussi autorisée par la FINMA. Pour obtenir une autorisation, les conditions exigent notamment la détention de fonds propres minimums pour la direction de fonds ou la SICAV, ainsi qu’une organisation adéquate et formalisée, et la garantie que les personnes en charge de l’administration et de la direction jouissent d’une bonne réputation, exercent une activité irréprochable et disposent des qualifications professionnelles adéquates. La direction de fonds en charge d’un fonds immobilier et la SICAV doivent respecter en tout temps la LPCC et son ordonnance, mais également les règles édictées par la Swiss Funds Association (SFA), organisation faîtière dans le domaine des placements collectifs, dont les directives sont reconnues obligatoires par la FINMA. En pratique, qu’est-ce que cela signifie? Pour les investisseurs, ces réglementations leur assurent un certain niveau de protection, ce qui est le but énoncé du législateur. En ce qui concerne le fonds lui-même, le type d’investissement autorisé est limité. Il se résume aux maisons, immeubles, PPE, terrains à bâtir et constructions en cours, parts d’autres fonds immobiliers, cédules et participations dans des sociétés immobilières. Des règles de répartition des risques ont également été instaurées afin d’éviter les concentrations sur certains objets ou mêmes catégories. Les sociétés immobilières, quant à elles, n’ont aucune contrainte et peuvent dès lors réaliser d’autres types d’investissements, ainsi qu’une activité propre. En matière d’engagements, il existe, là aussi, une importante différence entre les placements collectifs régulés et les sociétés immobilières. Selon l’OPCC révisée et en vigueur depuis le 1er mars 2013, les placements collectifs régulés ne peuvent enregistrer un endettement supérieur à 33%, contrairement aux sociétés immobilières cotées qui, elles, ne tombent pas sous le coup de la loi. Les SI bénéficient donc à ce niveau-là d’une flexibilité évidente pour des acquisitions, avec le risque qu’un endettement comporte, spécifiquement en cas de retournement du marché immobilier ou d’une hausse des taux d’intérêt. Mais respecter les exigences d’organisation et de fonds propres représente aussi un coût que l’investisseur paie dans le cadre des placements collectifs de capitaux régulés. Soumis à la loi, les placements collectifs immobiliers ont des obligations accrues de transparence envers les investisseurs, comme la publication de prospectus, de prospectus simplifié, de rapport semestriel et de rapport annuel, dont le contenu est régi dans les textes légaux. Cette information standardisée permet de comparer les différents placements collectifs. L’investisseur qui veut, par exemple, comparer le profil de risque d’un fonds immobilier à un autre pourra se référer aux prospectus. En matière d’informations financières, les règles pour la détermination des évaluations et des ratios clés sont strictes, il en découle que les données qui figurent dans les rapports annuels peuvent être facilement comparées, qu’il s’agisse des gains en capitaux générés, du degré d’endettement, des coûts imputés aux investisseurs, de la rentabilité ou de la performance. Véhicule direct ou collectif? Au final, chacun choisira son type d’investissement en fonction de ses propres critères. Il est clair que l’investissement immobilier direct comprend une dimension presque sentimentale pour l’investisseur privé. Avec un véhicule collectif, cette dimension n’existe pas. A choisir entre un investissement indirect par placement collectif régulé ou via une société immobilière, l’investisseur devra placer dans la balance la notion de protection de l’investisseur et de transparence – éléments centraux des placements collectifs soumis à la LPCC – avec celle de flexibilité sans limites offerte par les sociétés immobilières cotées en Bourse. • 39