Bulletin de l`industrie pétrolière
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Zoom Bulletin de l’industrie pétrolière KAZAKHSTAN : UN KIOGE DE L’ATTENTE POUR LES ENTREPRISES FRANÇAISES De notre correspondant en Eurasie Les entreprises françaises ont fait le déplacement en ème masse pour le 18 KIOGE (Kazakhstan International Oil and Gas Exhibition), le salon annuel d’Almaty qui s’est tenu du 6 au 8 octobre. Troisième volet de notre série Kazakhstan, avant la visite à Paris du président Nazarbaïev (le 27 octobre.) Dix-sept entreprises françaises sur le KIOGE, c’est un record. « Cela fait deux ou trois ans que nous emmenons près de vingt entreprises françaises au Kazakhstan. C’est une satisfaction parce que c’est le résultat de plusieurs années de travail. Nous n’attirions pas de dix entreprises ici au début, alors que nous avions décidé de parier sur le potentiel du pays, » explique Agnès Hagyak, chef de projet Energies à Ubifrance, l’agence conseil en développement international française, sous le pavillon bleu blanc rouge de laquelle ces sociétés ont décidé de venir pour le 18ème KIOGE (Kazakhstan International Oil and Gas Exhibition). VOLONTÉ DE DIVERSIFICATION « C’est le moment de se placer ici. La phase 2 de Kashagan est repoussée, à 2018 dit-on. Mais quoi qu’il en soit, il faut se préparer dès maintenant pour obtenir quelques-uns des centaines de contrats de soustraitants qui vont être signés », assure Richard Mass, vice-président de Cifal, groupe présent en ex-URSS où il fait de l’accompagnement commercial sur de grands projets et propose depuis quelques années des services (maintenance, ressources humaines, métrologie…). La phase I du projet le plus cher de l’histoire pétrolière est s’achève mais la phase II promet, malgré les demandes de réduction de 15 % des coûts des autorités kazakhes, de provoquer un nouveau boom dans les besoins en parapétrolier de cette ancienne République soviétique d’Asie centrale. D’autant que ce boom sera nourri par d’autres projets, d’envergures diverses, sans parler de la volonté politique de diversifier l’économie nationale et de ne pas se contenter de produire de la matière première, à commencer par le secteur des hydrocarbures. « C’est ce que nous espérons, pour le moment, avec la fin de la première phase de Kashagan, nous sommes en panne BIP N°11699/Mercredi 13 octobre 2010 de contrats » , confie Alexandre Tzvertkov, de chez S2M, qui vend des paliers magnétiques pour l’industrie du gaz. Le KIOGE 2010 a été l’occasion pour certaines PME de faire leurs premiers pas dans la prometteuse steppe kazakhe. À l’image de Bernard Control, qui produit des actionneurs de vannes et arrive au Kazakhstan via la Russie où cette société a un bureau, de Quiri Echanges thermiques, qui fabrique des échangeurs à chaleur et a décidé de miser sur l’ex-Union soviétique alors que le marché français se rétrécit, de Drillstar, qui fournit des accessoires de forage et a une politique de développement dans une zone comprenant Moyen-Orient et bassin de la Caspienne, ou encore d’Anfray, qui propose des flexibles et des joints d’étanchéité. FACILITER L’IMPLANTATION DES PME Si l’ambiance était à l’attente, dans un salon déserté par les grands groupes et les responsables et entrepreneurs kazakhs accaparés par le KazEnergy, un forum qui se tenait à 1 000 km de là dans la capitale, Astana, elle ne se voulait pas passive pour autant. Ubifrance et la Mission économique française avaient organisé des rencontres pour chacun et une soirée animée par Total Développement Régional (TDR), une structure de la Major française dédiée à l’appui des PME, à l’international entre autres (lire. ci-après : « 3 questions à Guy-Loup Motte ») . Histoire de donner aux PME françaises ainsi qu’à des entreprises plus importantes quelques conseils pour se positionner au mieux pour les appels d’offre qui vont être lancés dans les années à venir. Certaines des entreprises présentes sur le pavillon français avaient une parfois longue expérience de la jeune république centrasiatique. C’est le cas de CIS (Catering International & Services), qui assure des prestations de restauration collective et d’hébergement pour une trentaine de clients au Kazakhstan, avec sa filiale CAC (Central Asia Catering), surtout dans les secteurs pétrolier et minier. Le pays demeure très intéressant malgré une concurrence très 7 présente aujourd’hui, à commencer par la société française Sodexo, également sur le pavillon français du KIOGE, et des nouvelles règles notamment sur le "local content" (obligation d’acheter des biens et d’employer du personnel locaux). « Cela nous rend la tâche difficile. D’autant qu’une nouvelle loi, dans le cadre du renforcement du "local content", nous impose des appels d’offre que pour une année. Cela rend hasardeux les investissements », déplore Franck Barberin, le responsable commercial de cette société marseillaise. UNE PORTE D’ENTRÉE VERS L’ASIE CENTRALE Jeune pays dont l’indépendance remonte à moins de 20 ans, le Kazakhstan découvre encore la haute technologie. « Nous avons un distributeur local, un agent, mais il n’est pas très actif. Il est un peu débordé, ne maîtrise pas bien les nouvelles technologies. Nous cherchons quelqu’un d’autre, peut-être qui saura aussi nous guider pour tout ce qui a trait à la certification, locale », témoigne Michel Vérant, responsable régional des ventes du groupe Satam - MECI, qui fournit notamment des appareils de mesure de grands comptages. Zoom Mais le Kazakhstan demeure plus avancé que ses voisins de l’Asie centrale. « Au Turkménistan, premier pays où nous avons prospecté, à partir de 2009, notre domaine, celui des télécommunications, n’est pas encore entré dans les mœurs. Ici, je sens qu’on a beaucoup plus de répondant. C’est pourquoi nous sommes venus sur le KIOGE » , raconte Cédric Maisonneuve, ingénieur d’affaires d’ACM, une PME des Pyrénées-Atlantiques qui propose du petit matériel de radio, pour la sécurité des sites industriels, et des logiciels pour la gestion des entreprises. Le Kazakhstan est plus ouvert que bien d’autres ex-Républiques sœurs soviétiques. Ce qui lui donne même un avantage par rapport à la Russie, où la crise n’a fait que rendre encore plus difficile d’y faire des affaires. « Nous venons de fermer notre bureau à Moscou. Au Kazakhstan, c’est plus la logique commerciale qui l’emporte. Ce qui fait que nous allons même ouvrir un dépôt dans l’Ouest du pays, à Aktau, près de nos clients, et constituer une équipe commerciale » , affirme Bertrand Satge, directeur commercial régional de la Phocéenne. Cette filiale du groupe Genoyer travaille depuis trois ans au Kazakhstan où elle a vu son chiffre d’affaires passer de 2 à 8 millions d’euros par an.