Interventions de fronde mi-urétrales à effraction minimale visant à
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MISE À JOUR TECHNIQUE DE LA SOGC MISE À JOUR TECHNIQUE DE LA SOGC N° 213, août 2008 Interventions de fronde mi-urétrales à effraction minimale visant à contrer l’incontinence urinaire à l’effort La présente mise à jour technique a été rédigée par le sous-comité sur l’urogynécologie et approuvée par le comité exécutif de la Société des obstétriciens et gynécologues du Canada. AUTEURS PRINCIPAUX Jane A. Schulz, MD, Edmonton (Alb.) Michelle C. Chan, Edmonton (Alb.) Scott A. Farrell, MD, Halifax (N.-É.) SOUS-COMITÉ SUR L’UROGYNÉCOLOGIE William Easton, MD, Scarborough (Ont.) Annette Epp, MD, Saskatoon (Sask.) Scott A. Farrell (président), MD, Halifax (N.-É.) Lise Girouard, inf. aut., Winnipeg (Man.) Chander Gupta, MD, Winnipeg (Man.) Marie-Andrée Harvey, MD, Kingston (Ont.) Annick Larochelle, MD, St. Lambert (Québec) Danny Lovatsis MD, Toronto (Ont.) Barry McMillan, MD, London (Ont.) Magali Robert, MD, Calgary (Alb.) Sue Ross, PhD, Calgary (Alb.) Joyce Schachter, MD, Ottawa (Ont.) Jane A. Schulz, MD, Edmonton (Alb.) David Wilkie, MD, Vancouver (C.-B.) Tous les membres du comité nous ont fait parvenir une déclaration de divulgation. Résumé Objectif : Offrir une mise à jour sur les traitements chirurgicaux à effraction minimale actuellement utilisés pour contrer l’incontinence urinaire à l’effort chez les femmes : intervention par bandelette vaginale sans tension (TVT), intervention par bandelette transobturatrice (TOT) et autres interventions de fronde mi-urétrales. Mots clés : Urinary incontinence TVT, TOT, midurethral sling Options : La discussion se limite à la prise en charge chirurgicale à effraction minimale de l’incontinence urinaire à l’effort chez les femmes. Résultats : Des recherches menées dans PubMed et Cochrane Library, afin d’en tirer les articles publiés en anglais avant la fin de février 2008, ont permis d’identifier la littérature la plus pertinente. Les recommandations ont été formulées en fonction des lignes directrices élaborées par le Groupe d’étude canadien sur les soins de santé préventifs. Valeurs : La présente mise à jour constitue le consensus obtenu par le sous-comité sur l’urogynécologie de la Société des obstétriciens et gynécologues du Canada. Avantages, désavantages et coûts : Les services de counseling portant sur la prise en charge chirurgicale de l’incontinence urinaire devraient tenir compte de tous les avantages, désavantages et coûts des options chirurgicales. Recommandations 1. L’intervention par bandelette vaginale sans tension peut être offerte à titre de solution de rechange dont l’efficacité est équivalente à celle de l’intervention de Burch, en ce qui a trait à la prise en charge chirurgicale de l’incontinence urinaire à l’effort. (I-A) 2. L’intervention par bandelette transobturatrice peut être offerte à titre de solution de rechange à l’intervention par bandelette vaginale sans tension qui élimine les risques de lésions aux organes intra-abdominaux. Elle devrait être offerte aux patientes en prenant bien soin de leur indiquer que son efficacité et son innocuité à long terme, par comparaison avec l’intervention par bandelette vaginale sans tension, restent à déterminer. (II-B) 3. Les interventions de fronde mi-urétrales effectuées au moyen d’une seule incision sous-urétrale ne devraient être utilisées que dans le cadre d’un essai clinique, et ce, jusqu’à ce que leur efficacité et leur innocuité soient prouvées. (III-C) 4. Malgré la simplicité sous-entendue des trousses chirurgicales préemballées destinées aux interventions mi-urétrales, l’obtention de la formation appropriée est recommandée avant l’exécution de l’une ou l’autre de ces interventions chirurgicales. (III-C) Validation : La présente mise à jour technique a été approuvée par le sous-comité sur l’urogynécologie, le comité exécutif et le Conseil de la Société des obstétriciens et gynécologues du Canada. J Obstet Gynaecol Can, vol. 30, n° 8, 2008, p. 734–740 Ce document fait état des percées récentes et des progrès cliniques et scientifiques à la date de sa publication et peut faire l’objet de modifications. Il ne faut pas interpréter l’information qui y figure comme l’imposition d’un mode de traitement exclusif à suivre. Un établissement hospitalier est libre de dicter des modifications à apporter à ces opinions. En l’occurrence, il faut qu’il y ait documentation à l’appui de cet établissement. Aucune partie de ce document ne peut être reproduite sans une permission écrite de la SOGC. 734 l AUGUST JOGC AOÛT 2008 Interventions de fronde mi-urétrales à effraction minimale visant à contrer l’incontinence urinaire à l’effort • Les complications associées aux incisions suspubiennes INTRODUCTION lus de 200 interventions chirurgicales visant à contrer l’incontinence urinaire à l’effort ont été signalées dans la littérature médicale1. L’arrivée sur le marché de la trousse chirurgicale TVT a mis en branle une tendance, au sein de la pratique, vers l’adoption d’interventions encore moins effractives. Auparavant, l’intervention de Burch était offerte (à titre d’intervention primaire faisant figure d’étalon-or) aux patientes connaissant une incontinence urinaire à l’effort. Par comparaison avec les interventions ambulatoires à effraction minimale, l’intervention de Burch compte deux inconvénients manifestes : une incision abdominale et un séjour à l’hôpital. La réparation laparoscopique de Burch a permis l’obtention de taux subjectifs de guérison élevés; toutefois, les taux objectifs de guérison qui lui sont associés varient. La réussite de la réparation laparoscopique de Burch dépend en grande partie de l’expérience et de la technique chirurgicale du chirurgien2. En raison du temps de salle d’opération moindre qu’elles nécessitent et de leur simplicité accrue, les interventions de fronde mi-urétrales ont supplanté les interventions laparoscopiques de Burch à titre d’intervention à effraction minimale privilégiée. P Il a été démontré que l’intervention par TVT conçue par Ulmsten et coll. au début des années 1990 (une fronde mi-urétrale) compte une efficacité à long terme équivalente à celle de l’intervention de Burch3–5. Des études ont démontré que l’intervention par TVT constitue une intervention sûre et efficace pour la prise en charge de l’incontinence urinaire à l’effort chez la femme. L’approche « transobturatrice » quant aux frondes mi-urétrales a été élaborée en 20016 et propose les avantages suivants : • Elle permet d’éviter la région rétropubienne, ce qui atténue le risque de perforation intestinale et de lésion vasculaire. • Elle nécessite un temps de salle d’opération moindre. • On estime qu’elle imite le système de soutien naturel du plancher pelvien mieux que l’intervention par TVT6. En 2006, un dispositif chirurgical ne nécessitant qu’une incision sous-urétrale a été lancé sur le marché7. Ses prétendus avantages par comparaison avec les interventions mi-urétrales existantes étaient les suivants : ABRÉVIATIONS TOT Bandelette transobturatrice TVT Bandelette vaginale sans tension et inguinales seront éliminées. • Le recours à la cystoscopie ne sera pas nécessaire. • Le temps de salle d’opération sera plus court que pour d’autres techniques de fronde mi-urétrales. Nous ne disposons pas de données suffisantes pour comparer les avantages de la voie transobturatrice « de l’extérieur vers l’intérieur » à ceux de la voie « de l’intérieur vers l’extérieur », puisque des études à long terme offrant des résultats significatifs n’ont toujours pas été publiées. Les interventions par TVT et par TOT sont toutes deux à effraction minimale; elles ont toutes deux recours à des instruments spécialisés; et elles permettent toutes deux de minimiser la morbidité, et de réduire tant les coûts que le délai de récupération. INTERVENTION PAR TVT L’intervention par TVT est une intervention à effraction minimale faisant appel à une bandelette mi-urétrale qui est passée sous l’espace prévésical et qui a été conçue pour remplacer les ligaments pubo-urétraux déficients sur le plan fonctionnel8,9. La trousse de TVT comprend deux aiguilles d’acier inoxydable courbées, fixées à une bandelette de prolène tressée et protégée par un revêtement de plastique, une poignée détachable conçue pour faciliter le passage prévésical des aiguilles et un guide dont la fonction est de rigidifier le cathéter de Foley. Parmi les variantes, on trouve les aiguilles conçues pour être passées des incisions suspubiennes jusque dans l’incision vaginale, endroit où la bandelette est récupérée et passée au-delà de l’espace de retzius. Trois courtes incisions sont effectuées : deux au-dessus du pubis et une dans la paroi antérieure du vagin, à mi-urètre. À partir du point d’entrée vaginal, les aiguilles sont passées au-delà de l’espace prévésical jusqu’à ce qu’elles sortent par les incisions suspubiennes. Après le passage de chacune des aiguilles, on vérifie l’intégrité vésicale au moyen d’une cystoscopie. La bandelette est ensuite réglée jusqu’à l’obtention de la tension appropriée. L’excédent de bandelette est alors sectionné et les incisions sont suturées. L’intervention par TVT était, à l’origine, pratiquée sous anesthésie locale (la patiente se trouvant en position gynécologique) afin de permettre la tenue peropératoire d’un test de la toux. La littérature récente a démontré que le type d’anesthésie et le recours à un test de la toux n’affectait ni la fonction mictionnelle postopératoire ni la réussite de la chirurgie10,11. Issues de l’intervention par TVT La littérature compte maintenant un nombre significatif d’articles attestant du succès de l’intervention par TVT dans la prise en charge de l’incontinence urinaire à l’effort. AUGUST JOGC AOÛT 2008 l 735 MISE À JOUR TECHNIQUE DE LA SOGC Tableau 1 Issues à long terme de l’intervention par TVT Durée du suivi (ans) Issues du traitement (subjectives / objectives) % de guérisons N Groupe de patientes Rezapour et coll. 13 34 IUE récurrente 4 82 Rezapour et coll. 14 80 IU mixte 4 85 Rezapour et coll.15 49 Insuffisance sphinctérienne intrinsèque 4 74 Deffieux et coll.16 51 IUE 6,9 80 80 IUE 7 81,3 40 IUE véritable 2 95 Auteur Nilsson et coll. 12 Moran et coll.17 Tableau 2 Complications associées à l’intervention par TVT N Perforations vésicales (%) Difficulté mictionnelle postop. (%) Impériosité postop. (%) Lésions vasculaires (%) Érosion urétrale (%) Huang et coll.20 106 2 11 10 – – – Azam et coll.21 67 19 – – Neuman22 75 8 5 Karram et coll.23 350 4,9 4,9 Auteur – Un certain nombre d’essais observationnels prospectifs ont été menés dans le but d’évaluer l’efficacité de l’intervention par TVT (Tableau 1)12–17. Les résultats de cette intervention, dans la prise en charge de l’incontinence à l’effort primaire et de l’incontinence mixte, se comparent à ceux qui ont été publiés, aussi bien pour la colposuspension de Burch9 que pour la bandelette pubo-vaginale18. Chez les patientes présentant une incontinence récurrente, les résultats sont semblables13 à ceux que permet une intervention primaire; comme c’est le cas pour les autres interventions chirurgicales, cette technique donne des résultats insatisfaisants pour les patientes qui présentent une jonction urétro-vésicale fixe15,19. Une étude prospective, comparant l’intervention par TVT à la technique ouverte de Burch, a constaté, après deux ans de suivi, que l’efficacité des deux interventions était presque la même (TVT : 81 %; Burch : 80 %)3. Holmgren a mené une étude à long terme, publiée en 2005, qui en arrivait à la conclusion que les taux de guérison initiaux de l’intervention par TVT étaient bons dans le cas de l’incontinence mixte, mais qu’ils ne persistaient pas au-delà de quatre ans4. 736 l AUGUST JOGC AOÛT 2008 Érosion Infection vaginale (%) postop. (%) – Lésions nerveuses (%) – – – – – – 4 (perop.) – – 2,7 – 0,9 (hémorragie importante) 0,9 10,9 0,9 1,7 Complications de l’intervention par TVT Un nombre croissant d’exposés de cas de complications (dont des lésions à l’intestin, aux vaisseaux principaux et à la vessie, ainsi que des perforations urétrales) ont donné lieu à des préoccupations au sujet de l’innocuité des bandelettes mi-urétrales rétropubiennes. Parmi les complications associées aux bandelettes rétropubiennes, on trouve l’hémorragie, l’hématome, l’érosion de la bandelette tressée dans l’urètre ou le vagin, la perforation vésicale, les symptômes d’impériosité de novo, la dysfonction mictionnelle et l’infection (Tableau 2)20–23. Parmi les exposés de cas plus rares, on trouve l’érosion intestinale différée, les lésions intestinales, l’occlusion intestinale, le diverticule de l’urètre, les calculs vésicaux, l’abcès para-urétral, la fasciite nécrosante, les fistules, les érosions urétrales et les lésions nerveuses24–29. Cependant, Ammendrup et coll. ont noté que les taux de complication associés à l’intervention par TVT étaient faibles et que celle-ci ne donnait lieu qu’à très peu de complications graves30. Azam et coll. ont noté qu’il s’avérait vital de disposer d’une excellente connaissance pratique tridimensionnelle de la région rétropubienne pour assurer l’exécution en toute sécurité d’une intervention par TVT21. Interventions de fronde mi-urétrales à effraction minimale visant à contrer l’incontinence urinaire à l’effort D’autres études prospectives à long terme évaluant les issues de l’intervention par TVT s’avèrent toujours requises. INTERVENTION PAR TOT L’intervention par TOT est effectuée sous anesthésie générale ou régionale, la patiente se trouvant en position gynécologique dorsale (cuisses fléchies selon un angle de 120°)31. Trois incisions sont effectuées : deux courtes incisions inguinales (latérales par rapport à la branche pubienne inférieure) et une incision vaginale (dans la région mi-urétrale). Dans le cas de l’intervention par TOT, les aiguilles sont insérées dans l’incision inguinale, pour ensuite être passées dans l’incision mi-urétrale. Dans le cas de l’intervention par TVT-O, les aiguilles sont passées de l’incision vaginale jusque dans l’incision au niveau de la cuisse. Une fois en place, la bandelette est réglée jusqu’à l’obtention de la tension appropriée. Le revêtement de plastique est ensuite retiré. L’excédent de bandelette est alors sectionné et les incisions sont suturées. L’intervention par TOT a été élaborée en vue d’éliminer la nécessité de procéder à une cystoscopie peropératoire. Toutefois, des lésions vésicales peropératoires ont été signalées et l’exécution systématique d’une cystoscopie est recommandée32. Issues de l’intervention par TOT Des études à long terme n’ont toujours pas été menées quant à l’efficacité et aux issues de l’intervention par TOT. Giberti et coll. ont mené une étude de suivi de deux ans auprès de femmes présentant une incontinence urinaire à l’effort prise en charge au moyen d’une intervention par TOT; ils ont constaté un taux de guérison objective de 80 %33. Cindolo et coll. ont constaté un taux de guérison objective de 92 %34; Roumeguere et coll. ont constaté un taux de guérison de 80 %35; et Waltregny et coll. ont constaté un taux de guérison de 88 %36 (Tableau 3). Complications associées à l’intervention par TOT La douleur inguinale postopératoire est signalée à une fréquence plus élevée que la plupart des autres complications et se résorbe habituellement dans les deux mois qui suivent37. Bien que les approches transobturatrices évitent la région rétropubienne, elles engendrent un risque accru de lésions à l’affluent du vaisseau obturateur et au vagin38,39. Juma et Brito ont constaté des taux moindres d’incontinence par impériosité persistante (21/130 [16 %]) et d’incontinence par impériosité de novo (1/130 [2 %])40. L’intervention par TOT engendre un risque d’érosion vaginale plus élevé que celui qu’engendre l’intervention par TVT. Des abcès inguinaux ont été signalés à la suite d’interventions par TOT41 et sont plus courants lorsque Tableau 3 Taux de guérison associés à l’intervention par TOT Auteur N Groupe de patientes Issues du Durée du traitement (% de suivi guérisons) Giberti et coll.33 108 Incontinence urinaire à l’effort attribuable à l’hypermobilité urétrale 2 ans 80 Cindolo et coll.34 80 Incontinence urinaire à l’effort accompagnée d’une hypermobilité urétrale 4 mois 92 Roumeguere et coll.35 120 Stress urodynamique 1 an 80 Waltregny et coll.36 91 3 ans 88 certains types de bandelette sont utilisés42. Reportez-vous au Tableau 4 pour un résumé des complications. RÉSUMÉ DES ISSUES ET DES RÉSULTATS COMPARATIFS EN CE QUI CONCERNE LES INTERVENTIONS PAR TVT ET PAR TOT Aucune étude à long terme n’a été publiée sur les issues chirurgicales de l’approche transobturatrice. Silva, dans une étude publiée en 2007, a analysé quatre essais comparatifs randomisés comparant les interventions par TVT et par TOT; il n’a constaté aucune différence significative en matière de complications et de réussite44. Un essai comparatif randomisé récent, lequel comparait les interventions par TVT et par TOT s’accompagnant d’un suivi de 12 mois, a indiqué que l’intervention par TOT est aussi sûre et efficace que l’intervention par TVT pour la prise en charge des femmes qui présentent une incontinence urinaire à l’effort45. Les taux de guérison objective étaient de 71,4 %, pour l’intervention par TVT, et de 77,3 %, pour l’intervention par TOT. Le Tableau 5 indique les issues comparatives en ce qui concerne les interventions par TVT et par TOT, tandis que le Tableau 6 en indique les complications. AUTRES TROUSSES DE BANDELETTES MI-URÉTRALES TVT SECUR (Gynecare) est une nouvelle bandelette mi-urétrale courte dotée d’un mécanisme de fixation novateur. Il s’agit d’une modification de l’intervention par TVT et par TVT-O, les extrémités de la bandelette étant initialement maintenues en place par effet de friction entre AUGUST JOGC AOÛT 2008 l 737 MISE À JOUR TECHNIQUE DE LA SOGC Tableau 4 Complications associées à l’intervention par TOT N Impériosité postop. (%) Dyspareunie (%) Érosion vaginale (%) Rejet de bandelette (%) Douleur haut de cuisse (%) Rétention (%) Dysfonction mictionnelle Postop. (%) 108 14,8 7,3 6,4 3,8 – – – 231 – – – – 5 – – – Auteur Giberti et coll. 33 Meschia43 44 91 – – – – Delorme6 32 6,25 – – – Dobson et coll.41 52 – – 9,6 – Waltregny et coll. Tableau 5 Taux de guérison (TVT par comparaison avec TOT) N Auteur Guérison Guérison Groupe de Durée du patientes suivi (mois) objective (%) subjective (%) Poranea et coll.43 148 IUE 12 TVT 71 TOT 77 TVT 90 TOT 91 Falkert et coll.46 105 IUE 12 TVT 90 TOT 96 TVT 48 TOT 74 Laurikainen 267 et coll.36 IUE 2 TVT 98 TOT 95 – 6 TVT 84 TOT 72 TVT 77 TOT 79 Schierlitz et coll.47 162 IUE et ISI Tableau 6 Complications (TVT par comparaison avec TOT) Complication TVT (%) TOT (%) Hémorragie 3,75 8,5 Cathétérisme urétral postop. 8,75 3,7 Auto-cathétérisme intermittent 2,5 1,2 Relâchement de bandelette 3,7 2,4 Perforation vaginale 0 4,8 Lésion vésicale 5 2 le tissu et un tampon de PDS/Vicryl. Cette bandelette peut être positionnée en « U » (comme la TVT) ou en « hamac » (comme la TOT). Les résultats initiaux semblent indiquer une courbe d’apprentissage abrupte et des taux de réussite inférieurs à ceux de l’intervention par TVT traditionnelle7,48. À ce jour, aucune donnée n’a été publiée sur Miniarc (AMS), soit une autre nouvelle bandelette mi-urétrale courte. DISCUSSION Depuis leur arrivée en scène, les interventions mi-urétrales à effraction minimale utilisées pour la prise en charge de l’incontinence à l’effort ont fait l’objet d’une commercialisation agressive auprès des chirurgiens et, dans bien des cas, 738 l AUGUST JOGC AOÛT 2008 26 4 – 3,13 15,63 – – ont supplanté l’étalon-or : l’intervention de Burch. Bien que les résultats soutiennent maintenant le fait de remplacer l’intervention de Burch par l’intervention par TVT, ils n’offrent que très peu de soutien aux autres interventions mi-urétrales. L’intervention par TOT a été lancée comme étant une intervention soi-disant plus sûre dont l’efficacité était équivalente à celle de l’intervention par TVT. Au moment de se pencher sur la raison d’être du lancement de l’intervention par TOT, il est important de se rappeler que les complications rétropubiennes graves attribuables à l’intervention par TVT sont rares. Bien que le recours à l’intervention par TOT ait éliminé les risques rétropubiens graves, il a donné lieu à l’apparition d’un nouvel ensemble de complications. Les taux des complications plus mineures associées aux deux interventions semblent être similaires. Ainsi, l’efficacité de l’intervention devrait guider le choix et le counseling des patientes. L’intervention par TVT a été soumise au processus de mise à l’essai le plus rigoureux; elle doit donc être considérée comme étant supérieure aux autres interventions mi-urétrales jusqu’à ce que d’autres données scientifiques parviennent à démontrer l’équivalence d’une autre intervention. L’intervention par TOT a obtenu de bons résultats à court terme. Les autres interventions mi-urétrales ne sont pas, à l’heure actuelle, soutenues par des données fiables. Recommandations Les recommandations ont été formulées en fonction des lignes directrices élaborées par le Groupe d’étude canadien surles soins de santé préventifs.49 1. L’intervention par bandelette vaginale sans tension peut être offerte à titre de solution de rechange dont l’efficacité est équivalente à celle de l’intervention de Burch, en ce qui a trait à la prise en charge chirurgicale de l’incontinence urinaire à l’effort. (I-A) 2. L’intervention par bandelette transobturatrice peut être offerte à titre de solution de rechange à l’intervention par bandelette vaginale sans tension qui élimine les risques de lésions aux organes intra-abdominaux. Elle devrait être offerte aux patientes en prenant bien soin de leur Interventions de fronde mi-urétrales à effraction minimale visant à contrer l’incontinence urinaire à l’effort indiquer que son efficacité et son innocuité à long terme, par comparaison avec l’intervention par bandelette vaginale sans tension, restent à déterminer. (II-B) 3. Les interventions de fronde mi-urétrales effectuées au moyen d’une seule incision sous-urétrale ne devraient être utilisées que dans le cadre d’un essai clinique, et ce, jusqu’à ce que leur efficacité et leur innocuité soient prouvées. (III-C) 4. Malgré la simplicité sous-entendue des trousses chirurgicales préemballées destinées aux interventions mi-urétrales, l’obtention de la formation appropriée est recommandée avant l’exécution de l’une ou l’autre de ces interventions chirurgicales. (III-C) RÉFÉRENCES 1. Farrell SC, sous-comité sur l’urogynécologie de la Société des obstétriciens et gynécologues du Canada. « Intervention par TVT (Tension-free vaginal tape). Mise à jour technique de la SOGC n° 132, août 2003 », J Obstet Gynaecol Can, vol. 25, n° 8, 2003, p. 695–8. 2. Jenkins TR, Liu C. « Laparoscopic Burch Colposuspension », Curr Opin Obstet Gynecol, vol. 19, n° 4, 2007, p. 314–8. 3. Ward KL, Hilton P; UK and Ireland TVT trial group. « A prospective multicentre randomized trial of tension-free vaginal tape and colposuspension for primary urodynamic stress incontinence: 2-year follow-up », Am J Obstet Gynecol, vol. 190, 2004, p. 324–31. 4. Holmgren C, Nilsson S, Lanner L, Hellberg D. « Long-term results with tension-free vaginal tape on mixed and stress urinary incontinence », Obstet Gynecol, vol. 106, 2005, p. 38–43. long-term follow-up », Int Urogynecol J Pelvic Floor Dysfunct, vol. 12, suppl. 2, 2001, p. S12–14. 16. 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