commande andalouse
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COMMANDE ANDALOUSE Depuis décembre 2012, les adhérents du GAC savourent les produits proposés par Floréal Romero. Ce dernier, installé non loin de Malaga en Andalousie, achemine par palette, entre novembre et mai, sa production de fruits et celle de ses voisins : oranges, clémentines, citrons, pamplemousse, avocats, amandes, figues sèches, etc. Sans oublier une excellente huile d’olive, un vin de Rioja corsé et fruité tout à la fois, les miels de thym et d’orangers incomparables. ETRES L’association passe une à deux commandes dans l'année. Les fruits se conservent très bien dans des endroits frais, ce qui permet de faire quelques stocks pour passer un hiver bien vitaminé. Le jour de la livraison, il faut des bras : une palette de 900 kg, c’est environ 90 caisses déposées sur le trottoir par le transporteur et qu’il faut rentrer dans le local où se déroulera durant plusieurs heures la répartition et la distribution. Et ça vaut la peine ! Des fruits comme on osait plus en rêver Et les prix ? Des oranges, clémentines, citrons, pamplemousses BIO autour de 2 euros port compris de Malaga à Treffendel ! FLORI ROMERO dit FLOREAL Floréal approvisionne depuis plus longtemps d’autres groupes en France, à Toulouse et à Valence dans la Drôme. Il donne régulièrement des conférences où il expose sa conception d’une agriculture socialement et écologiquement responsable. Une agriculture au service du bien vivre qui redresse un peu l’image de l’Andalousie passablement ternie par les fraises de Noël poussées sous « la mer de plastique ». Floréal avec le journaliste Philippe Baqué LES PRODUCTIONS ET LES PRODUCTEURS Ce système de commande groupée vers la France a donc vocation à soutenir, notamment, économiquement Floréal et les paysans qu’il sélectionne, dans une démarche de valorisation ou de remise en exploitation de terres agricoles délaissées, parce que non rentables dans le cadre d’une agriculture conventionnelle. La plupart de ces paysans produisent dans le cadre d’un cahier des charges de l’agriculture biologique. Pour les autres, Floréal les choisit pour leur respect de critères environnementaux (pas de produits chimiques) et sociaux (pas d’exploitation des travailleurs). Avec Pape Salva, ses oranges et ses olives Les productions concernées sont essentiellement des produits agricoles issus d’Andalousie, produits par Floréal ou par des fermes connues et sélectionnées par lui. Il s’agit d’agrumes, avocats, amandes, noix de pécan, mangues, patates douces, olives, huile d’olive, vin, et plus occasionnellement de raisins secs de Malaga, de pâte de figues, livrés sur une période de huit mois. Depuis cette année les produits secs doivent être exclusivement certifiés bio , il n'y a par exemple plus de raisins secs car ils sont difficiles à trouver en bio, mais Floréal n´y renonce pas..... C’est Floréal qui va chercher les produits dans les exploitations, ça demande pas mal de travail et de temps (les routes d’accès sont plutôt étroites et escarpées). Les paysans trouvent d’abord un intérêt économique dans le commerce avec Floréal, et dans la pratique bio. Les produits bio sont très peu vendus en Andalousie, la quasi-totalité des produits bio andalous sont expédiés en France et en Europe du nord. L’EXPLOITATION La région de la Sierra de las Nieves (50 Km à l’ouest de Málaga) où habite Floréal est un vaste verger : excepté en altitude (la sierra culmine à 2000 m), presque toutes les terres sont couvertes d’arbres fruitiers, oliviers surtout mais aussi beaucoup d’amandiers, et des vergers d’agrumes sur les zones plates et irrigables. La « finca » de Floréal fait 17 ha d’un tenant, sur une forte pente qui finit dans le Rio Grande, torrent descendant de la sierra et permettant l’irrigation de la vallée tout l’été, au moyen d’une « acequia », rigole d’amenée d’eau datant de l’époque maure. La maison et le gîte où Floréal héberge les visiteurs sont au centre de la ferme, qui est plantée d’arbres en totalité : des oliviers partout (sur des pentes trop fortes pour permettre une récolte « rentable », ce qui fait qu’une bonne partie des oliviers n’est pas exploitable), des amandiers, des agrumes (oranges, citrons, orange amères…), 1,5 ha d’avocatiers (plusieurs variétés pour une récolte étalée dans le temps), et une multitude d’autres espèces fruitières, la plupart exotiques, que le climat subtropical de la région permet de cultiver : des pacaniers, des anones, des grenadiers, des manguiers, des noix de Macadamia, des figuiers, des raisins de table, des kakis, etc., en tout une trentaine d’espèces, avec souvent plusieurs variétés par espèces. Dans la plupart des vergers andalous, le sol est travaillé ou désherbé chimiquement, et laissé à nu en permanence, ce qui provoque une érosion très intense. Floréal laisse le sol enherbé au pied des arbres, et ne le travaille que pour les espèces qui l’exigent, comme l’oranger. Sa ferme est conduite en bio certifiée. Floréal et Annabelle vivent là, avec Paquita, la mère d’Annabelle, et Lindir, le fils de Floréal, qui étudie à Málaga. Paquita gère le jardin potager de la ferme, dans le même esprit que Floréal le verger. Elle est aussi potière, elle fabrique de la très belle vaisselle, et anime des stages de poterie, sur place. Au départ, il y a une dizaine d’année, leur projet était de faire de la finca un lieu partagé, une sorte d’écovillage, mais ce projet n’a pas vu le jour. Ça ne les empêche pas de recevoir du monde dans leur gîte, et d’avoir aussi beaucoup de « woofers » qui séjournent temporairement sur la ferme : ce sont des jeunes qui font partie d’un réseau mondial d’apprentissage de l’agriculture écologique, qui travaillent sur des fermes où ils sont hébergés, nourris et formés. Emballage des produits dans le local SES ENGAGEMENTS Floréal est un paysan-militant ; sur le plan des techniques agronomiques, il est très inspiré par les concepts de Permaculture et d’Agriculture Naturelle, ce qui est évident quand on visite la ferme. Sur le plan politique, il poursuit avec des camarades d’Alozaina, la ville voisine, un travail autour du concept de Municipalisme Libertaire . Il a récemment collaboré à l'écriture d'un livre sur les précurseurs de la décroissance : « Murray, Bookchin » pour une écologie sociale et radicale qui est sorti le 16 octobre dernier aux éditions Le passager clandestin collection dirigée par Serge Latouche. Ce dernier sera présent tout près de chez nous à Plélan-le-Grand le 20 novembre prochain pour une conférence sur la décroissance. A ne pas manquer !