EN 2017 SAINTE-ANNE 150 ANS

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EN 2017 SAINTE-ANNE 150 ANS
Samedi 17 septembre 2016 - 14h00 à 18h00
Visites commentées
1 / Découverte de l’hôpital, de son histoire et de ses jardins :
visites commentées par le Docteur Pascal Martin, Psychiatre des
hôpitaux, Praticien hospitalier à l’Hôpital Erasme et Madame Carine
Franceschi, Chargée de Communication
Départ des visites à l’accueil Cabanis à 14h00, 15h00, 17h00
Conférences (78 places par séances)
2 / Un lieu de justice à l’Hôpital
Amphithéâtre Morel - Horaire14h00 -15h00 - Inscriptions : accueil de la rue Cabanis
2 / Inégalités de santé, inégalités de droits : même combat ?
Accès au droit en santé mentale : un dispositif dédié
Amphithéâtre Morel - Horaire 15h30 - 16h30 - Inscriptions : accueil de la rue Cabanis
Visites libres de 14h00 à 18h00
3 / Le musée d’Histoire de la Psychiatrie et des Neurosciences :
Bâtiment L, 2ème étage, Madame Pierrette Ribière, Assistante du
conservateur du Musée
4 / « Exposition des œuvres de la Collection Sainte-Anne :
« Brut et Joli » - Musée MAHHSA - de 14h00 à 19h00
5 / Visite des jardins de l’hôpital et de son parcours arboré
6 / Exposition : L’éclipse d’un ange, en partenariat avec l’association Schizo ? Oui !
L
e Centre hospitalier Sainte-Anne a été édifié dans un quartier dont la vocation
hospitalière est ancienne, de la Maison de la Santé de Marguerite de Provence, épouse
de Saint-Louis au XIIIème siècle, au Sanitat du XVème siècle destiné à héberger les pestiférés et
situé faubourg Saint-Marcel. Vers 1650, Anne d’Autriche fait procéder au déménagement
du Sanitat plus au sud, dans un nouvel hôpital auquel sera donné le nom de Sainte-Anne.
L’établissement, peu utilisé, fut transformé en une ferme où venaient travailler les aliénés
de l’hospice de Bicêtre.
Cette « ferme Sainte-Anne » connut pendant trente ans une importante activité. C’est sur son
emplacement que Napoléon III décide en 1861 de la création d’un « Asile d’aliénés », baptisé
« Asile Clinique » car destiné à être un lieu de traitement, de recherche et d’enseignement
des maladies mentales. Haussmann, préfet de la Seine, confie cette opération au docteur
Girard de Cailleux et à l’architecte Charles Auguste Questel.
Pour l’ensemble du département de la Seine, le programme prévoyait l’édification de cet
« Asile Clinique » auquel était annexé un Bureau central « d’admission, d’examen et de
répartition » où tous les aliénés du département doivent être conduits pour une période
d’observation, et de dix asiles périphériques.
L’asile parisien dispose à l’origine de six cents lits répartis en deux divisions selon le sexe
et six pavillons pour cinquante malades. L’idée novatrice du programme réside dans le
classement des aliénés en fonction de leur symptomatologie, conforme au principe de
Parchappe : « C’est par le perfectionnement successif du classement des aliénés et de
l’appropriation des quartiers de classement que s’exprime et se mesure le progrès ».
Pour son implantation, l’architecte justifie le parti adopté par l’existence de deux contraintes :
- la pente du terrain d’Est en Ouest, avec une différence de niveau de quatorze mètres
détermine la direction de l’axe principal.
- la nécessité de garder l’ancienne entrée de la ferme afin de rapprocher l’entrée de l’asile
du boulevard Saint Jacques.
L’allée principale plantée de marronniers sépare le Bureau d’admission, à l’Est, de l’asile
proprement-dit avec le bâtiment des services généraux, surmonté d’un belvédère
permettant la surveillance du quadrilatère psychiatrique.
Les matériaux de construction proviennent des immeubles de Paris démolis pour percer,
selon le plan haussmannien, les nouvelles artères de la capitale. Le terrain étant situé sur
des carrières qui rendent le sol fragile, de délicates opérations de consolidation doivent
être préalablement effectuées. Un soin minutieux est apporté à la construction de l’asile
dont le prix de l’ensemble s’élève à cinq millions et demi de francs : pour Garnier, architecte
de l’Opéra de Paris, Questel, malgré les contraintes, a satisfait à toutes les exigences que
comportait ce projet.
Dimanche 18 septembre 2016 - 14h00 à 18h00
Visites commentées
1 / Découverte de l’hôpital, de son histoire et de ses jardins :
visites commentées par le Docteur Michel Caire, Psychiatre des
hôpitaux, Chef de service du DIM de Maison-Blanche et Madame
Carine Franceschi, Chargée de Communication
Départ des visites à l’accueil Cabanis à 14h00, 15h00, 17h00
Conférences (78 places par séances)
2 / Conférence sur la Collection Sainte-Anne et son nouveau
musée, le Musée d’Art et d’Histoire de l’Hôpital Sainte Anne
(MAHHSA) par le Docteur Anne-Marie Dubois, Praticien hospitalier,
responsable scientifique de la Collection Sainte-Anne, Centre d’Etude
de l’Expression.
Amphithéâtre Morel - Horaire : 16h00 - 17h00, Inscriptions : accueil
de la rue Cabanis
Visites libres de 14h00 à 18h00
3 / Le musée d’Histoire de la Psychiatrie et des Neurosciences :
Bâtiment L, 2ème étage, Madame Pierrette Ribière, Assistante du
conservateur du Musée
4 / « Exposition des œuvres de la Collection Sainte-Anne :
« Brut et Joli » - Musée MAHHSA - de 14h00 à 19h00
5 / Visite des jardins de l’hôpital et de son parcours arboré
6 / Exposition : L’éclipse d’un ange, en partenariat avec l’association Schizo ? Oui !
Le
et son histoire
Tout est spacieux, aéré et lumineux, meublé avec goût : tables aux dessus de marbre, buffets
en chêne... Un certain nombre d’éléments nouveaux sont introduits : chauffage central des
pavillons par des calorifères à air chaud pulsé, galeries extérieures couvertes permettant
la circulation des malades et du personnel en toutes circonstances, installations modernes
d’hydrothérapie.
La chapelle est le chef-d’œuvre de Questel. Elle est disposée en forme de croix à branches
inégales. Une coupole octogonale, supportée par quatre grands axes doubleaux et des
trompes en couronne, le centre occupé par le chœur et le sanctuaire. Cette coupole s’accuse,
au-dehors, par une surélévation et est éclairée par huit fenêtres géminées. Au-dessus de la
sacristie, se trouvait la tribune des chanteurs et de l’orgue, un grand instrument de CavailléColl à seize combinaisons.
Inauguré le 1er janvier 1867, l’Asile reçoit son premier malade le 1er mai de la même année.
En 1869, deux nouveaux bâtiments sont édifiés dans la partie sud-est de l’asile prévus pour
devenir un pensionnat pour malades payants, et un quartier de sûreté pour les malades
difficiles et criminels. Mais ces pavillons seront dévolus à la « Clinique des Maladies Mentales
et de l’Encéphale» à la suite de la création de la chaire de psychiatrie en 1877.
Avec Sainte-Anne, la construction hospitalière a rompu avec les modèles de l’Ancien Régime
comme l’asile pur, l’échiquier méthodique de Charenton. Car au XIXème siècle, l’asile veut
être autant un instrument de guérison que le lieu d’un traitement médical. Les architectes,
inspirés par les progrès des sciences, projettent les lieux nouveaux médicalisés, ce qui a
permis de décrire l’asile comme « un temple de la raison architecturale dont la forme est
absolument tributaire de la fonction thérapeutique ».
Pendant de nombreuses années, Sainte-Anne va remplir son rôle de protection du malade
mental, de son traitement avec les moyens thérapeutiques de l’époque. Une importante
recherche médicale s’y développe, souvent masquée par les préjugés qui se heurtent aux
murs de l’établissement. L’asile se dote de consultations externes – gratuites, dans le but de
réduire les internements – d’un service de soins dentaires en 1892 et d’un pavillon central de
chirurgie générale destiné au traitement chirurgical des malades des asiles du département.
Ce bâtiment, très moderne pour l’époque, fut construit d’octobre 1899 à octobre 1900 dans
la partie sud de l’asile par Edouard Perronne, et comportait, dans des parties septiques et
aseptiques nettement séparées, des salles d’hospitalisation, une section obstétricale, des
laboratoires de radiologie, de microphotographie et de biologie. Les façades en briques du
même ton sont édifiées sur un soubassement en meulière pour éviter tout effet polychrome.
Le caractère sérieux de l’édifice autant que le mouvement des lignes produits par la
silhouette du plan, par le jeu des pignons à gradins et des lucarnes dispensaient l’auteur de
toute recherche d’effets mosaïques. Ce pavillon était désigné à Sainte-Anne sous le nom de
« pavillon hollandais ».
musée de la psychiatrie
et des neurosciences
L’
association des amis du musée et du centre historique de Sainte-Anne gère toute
la collection de documents et d’objets qui appartiennent au patrimoine scientifique
et historique du Centre hospitalier. Madame Pierrette Ribière, ancienne anesthésiste
en neurochirurgie veille sur cette collection et accueille les visiteurs sur rendez-vous. Y
sont présentées les principales étapes de l’histoire de l’hôpital depuis l’inauguration de
l’Asile Clinique en 1867. Dans le musée, se trouvent les traces de toutes les disciplines
médicales exercées autour de la psychiatrie et des maladies du cerveau. Sont ainsi
présentées les différentes étapes de la recherche et des mouvements qui ont constitué
les bases de la psychiatrie moderne et de
la chirurgie d’avant-garde sur le cerveau.
Les documents et objets témoignent
de l’histoire de la psychiatrie, des
neurosciences et de la psychotechnique,
notamment de la découverte des premiers
neuroleptiques en 1952 grâce aux travaux
des médecins de Sainte-Anne.
Parmi les documents et objets qui font
date dans l’histoire de la médecine, l’on
peut admirer :
• des instruments illustrant la recherche en électroencéphalographie (enregistrement
de l’activité cérébrale) effectuée en laboratoire dès 1941 et les nouvelles méthodes
d’investigation et d’intervention sur le cerveau,
En 1922, est créé par Edouard Toulouse le Centre de prophylaxie mentale, premier service
ouvert, c’est-à-dire dans lequel les malades sont hospitalisés librement, hors du cadre de la loi
du 30 juin 1838. En 1941, est installé un des premiers laboratoires d’électroencéphalographie
de France. En 1947, est créée la section de bio-psychopathologie de l’enfant dont la vocation
est de mettre à disposition de l’enfance inadaptée et des familles un ensemble original
clinique et thérapeutique dans son double aspect affectif et cognitif.
En 1952, la psychiatrie fait une avancée spectaculaire avec la découverte par de médecins
de Sainte-Anne de l’effet anti-psychotique des premiers neuroleptiques, dont l’action
révolutionnera la thérapeutique à l’échelle mondiale.
Parallèlement, se développe la neurochirurgie avec une méthode d’investigation et
d’intervention novatrice, dite « stéréotaxique » et pratiquée aujourd’hui, avec de
nombreuses applications, dans le monde entier. La neurochirurgie de la douleur se fait
également une place importante à l’hôpital. Enfin, depuis 1970, est organisée la sectorisation
psychiatrique qui rapproche les lieux de traitement de la population avec la création de
structures extérieures, dispensaires, foyers de post-cure, hôpitaux de jour et de nuit, de
semaine, appartements thérapeutiques.
Aujourd’hui, Sainte-Anne compte 24 structures extra-hospitalières réparties dans les 5e, 6e,
7e, 14e, 15e, et 16e arrondissements parmi lesquelles l’Institut Paris Brune (anciennement
Institut de Puériculture), Porte de Vanves. Sainte-Anne est le siège du Groupement
Hospitalier de Territoire Paris-Psychiatrie & Neurosciences.
• la maquette d’exploration des zones cérébrales dans les 3 plans de l’espace de Jean
Talairach, et d’autres maquettes anatomiques, certains datant du 19ème siècle, qui
constituent des sortes d’atlas des différentes zones et activités cérébrales.
Autant de recherches qui ont donné naissance à la stéréotaxie neuro-chirurgicale (procédé
de repérage rigoureux des structures cérébrales profondes),
• des appareils psychotechniques créés et utilisés vers 1920 dans les laboratoires de
psychologie.
Ces appareils de recherche et de mesure des aptitudes des adultes ou des enfants
(attention, coordination, rapidité d’exécution, adaptation à de nouvelles tâches etc…) ont
fourni la base des épreuves de sélection professionnelle encore utilisée de nos jours.
• les premiers appareils d’électrochoc.
En 2017 Sainte-Anne
fête ses 150 ans
À l’occasion des 150 ans du Centre Hospitalier SainteAnne (1867-2017), l’établissement célébrera lors de
plusieurs temps forts l’année prochaine cet anniversaire
autour de conférences, de manifestations, de créations,
et d’un ouvrage inédit. De Valentin Magnan adepte
du no-restraint à Jean Delay et la démocratisation
des neuroleptiques, en passant par Benjamin Ball
et la chaire de clinique des maladies mentales et
de l’encéphale, Édouard Toulouse et l’apparition de
la consultation ambulatoire ou Jean Talairach et la
neurochirurgie stéréotaxique, le Centre Hospitalier
Sainte-Anne s’est toujours imposé comme un précurseur dans le domaine de la Psychiatrie
et des Neurosciences. Cet ouvrage, à paraître en janvier 2017 aux éditions Somogy,
se veut également résolument pluridisciplinaire et propose de mettre en regard la vie
interne à l’établissement, son évolution architecturale, les grandes avancées scientifiques,
l’émergence des neurosciences,
l’adaptation aux politiques de
santé mentale ou encore le
désenclavement progressif de
l’institution psychiatrique.
Réalisation maquette : Centre hospitalier Sainte-Anne / Communication - Audiovisuel ©2016
Sainte-Anne
Brut et Joli
histoire de la Collection Sainte-Anne débute à la fin du 19e siècle et est toujours en
évolution grâce aux réflexions qu’elle suggère, ainsi qu’aux œuvres qui viennent l’enrichir.
Plusieurs expositions des œuvres de la Collection Sainte-Anne eurent lieu à Sainte-Anne et
ailleurs, durant ces dernières années. Elles avaient comme but de raconter comment les
œuvres de la première partie du vingtième siècle furent réunies, rassemblées, restaurées,
étudiées et documentées. Une autre intention était de montrer comment il était possible
de faire des liens entre les productions des «artistes-malades» présentées et celles qui sont
généralement référencées comme appartenant à divers courants ou catégories artistiques
officiellement reconnues.
Exposition organisée par le Centre d’Etude de l’Expression, du 17 septembre au 18 décembre 2016
au Musée d’Art et d’Histoire de l’Hôpital Sainte-Anne (MAHHSA)
L’
Les origines du Centre d’Étude de l’Expression remontent à 1954. A cette date, le Professeur
Delay créa à la Clinique des Maladies Mentales et de l’Encéphale un « Département d’Art
Psychopathologique », dont la responsabilité fut confiée au Professeur Volmat.
Ce Centre fusionna en 1973 avec le Département d’Art Psychopathologique pour devenir
ce qu’il est actuellement c’est à dire le Centre d’Etude de l’Expression. Ses missions sont
les suivantes : enseignement, recherche, documentation, conservation et expositions.
Actuellement, l’accent est mis sur la recherche, sur la diversité des formations, sur la
protection et la valorisation de la Collection Sainte-Anne ainsi que sur ses nombreuses
expositions.
Plan du Centre hospitalier Sainte Anne
RUE D’ALÉSIA
Paul Verlaine
Reprographie
Accueil
S
Sécurité
Services administratifs,
généraux et techniques
Passages sous voûte
A
98
Amphithéâtres
S16
J
4
D.I.T.P.
Ateliers
techniques
Franz Kafka
1
G
C.R.C.
Inter 8
H
Laboratoire Syndicats
de biologie
Vincent
S
Camille Claudel
Inter 6
I
SSAIS
RUE BROU
Henri Michaux
Henri Michaux
Robert Schumann
U.C.P.
Vincent Van Gogh
Centre de formation
en soins infimiers
Virginie Olivier
Paul Verlaine
5
Services médico-chirurgicaux
et médico-techniques
1
2
Franz Kafka
S16
Vincent Van Gogh
Services psychiatriques
3
Pharmacie
Biblio.
médicale
Camille Claudel
S16
K
Parc
Charles
Beaudelaire
Espace verts
Maurice Ravel
S17
F
Hector Berlioz
A
Robert Schumann
Formation
Maurice Ravel
L
C.P.O.A.
Urgences psychiatriques
6
Maurice Ravel
Paul Verlaine
100
Paul Verlaine
Pav.
Esquirol
André Breton
S.M.E.S.
Henri Michaux
Restaurant
du Personnel
Direction
21
Pav. Magnan
S15
Caisse Dir. des
admissions finances
Joseph
LevyValensi
2
S17
E
D
TGI
Henri Michaux
A
arking Ste Anne
IFCS
C
B
Franz Kafka
Centre
de vie
Gérard de Nerval
Pav.
Morel
RER
17
D.I.M.
Pav.
Piera
Aulagnier
S13
SANTÉ
RUE DE LA
Secteur 18
Franz Kafka
Antonin Artaud
Consultation du
Pôle neurosciences
Pierre Janet
Pôle Neuro-Sainte-Anne
Maurice Utrillo
Guillaume Apollinaire
108
Pav.
Benjamin
Ball
62, 88
2 bis
EEG neuro-physio
23
21, 62
SHU
S14
Van Gogh
Laboratoire de
neuropathologie
Psycom et
CEAPSY
NIS
RUE CABA
1
21
M
Glacière
Découverte de l’hôpital, de son histoire et de ses jardins
En 1981, les organisateurs au Centre Georges Pompidou de l’exposition Paris-Paris proposaient de mettre en évidence les principaux courants artistiques et intellectuels de
la première partie du XXème siècle; leur ambition était de réunir les productions artistiques
d’une époque, quelles que soient les origines de celles-ci. Quelques œuvres de la Collection
Sainte-Anne avaient été présentées parmi d’autres. Elles étaient exposées pour attester
d’un certain contexte historique et culturel, pour rendre compte d’un mouvement de
pensée, d’une époque, en présentant des témoignages d’origines très différentes. De
véritables expositions d’art, ouvertes au grand public, ont été organisées dès 1946 au sein
de l’hôpital Sainte-Anne. En 1950, l’Exposition internationale d’art psychopathologique, a
été visitée par un public très nombreux et elle a fait l’objet de multiples réactions dans la
presse. Il s’agissait de présenter les œuvres de « patients-artistes » de différents pays du
monde. L’aspect artistique et l’émotion esthétique étaient la principale préoccupation des
organisateurs. Cette exposition fut fondatrice de l’histoire de la constitution de la collection
et de la genèse du Centre d’Étude de l’Expression.
Depuis 70 ans, cette collection s’est considérablement enrichie grâce à des dons : de
psychiatres, d’institutions, de patients et d’artistes. Cette collection est unique par son
nombre, sa diversité, sa valeur patrimoniale historique et esthétique.
La Collection comporte actuellement deux fonds distincts.
Le fonds muséal : Il est constitué des dons reçus à l’issue de l’Exposition internationale
d’art psychopathologique de 1950, mais aussi d’autres œuvres anciennes réalisées en
dehors d’un contexte psychothérapeutique. Celles-ci proviennent d’hôpitaux du Brésil, de
l’Inde, de l’Italie, de la Suisse, mais aussi de collections personnelles de psychiatres français
et étrangers. Les plus anciennes, datent de la fin du XIXème siècle, elles ont été faites de
façon spontanée ou avec l’encouragement de psychiatres qui avaient découvert chez leurs
patients un talent artistique, ou une façon de soutenir leur intérêt.
Ce fonds comporte des œuvres de factures très diversifiées ; certaines sont maintenant
reconnues comme appartenant à la catégorie de l’Art Brut (telles les œuvres de Guillaume
Pujolle, Aloïse Corbaz, Albino Braz), d’autres sont à rapprocher de celles produites par les
artistes contemporains, d’autres enfin valent pour la profondeur de leur expression et la
qualité de l’émotion qu’elles font naître chez le spectateur.
Les expositions régulières organisées par le CEE sont, pour l’instant, les uniques occasions
de rendre publiques ces œuvres.
Le fonds contemporain ou collection d’étude : Il est beaucoup plus important en nombre.
Il est constitué d’œuvres réalisées depuis près de 50 ans au sein d’ateliers thérapeutiques.
En effet les patients qui les fréquentent, s’ils sont propriétaires de leurs œuvres, choisissent
souvent de les laisser. Il appartient alors au Centre d’Étude de l’Expression, et à l’hôpital, de
les conserver et de les protéger. Ce fonds comporte aujourd’hui près de 70 000 œuvres qui
sont toutes numérotées et archivées.
Cette collection se poursuit, comme trace de parcours de vie et comme support de travaux de
recherche qui ne sont pas axés comme dans les années 1970 sur l’aspect psychopathologique
des œuvres, mais sur les éléments phénoménologiques ou relevant de l’esthétique.
La Collection Sainte-Anne a reçu en mars 2016 le label « Musée de France ».
Ceci a pour première conséquence que le site d’exposition, anciennement appelé Musée
Singer-Polignac change de nom, il s’appelle désormais :
Musée d’Art et d’Histoire de l’Hôpital Sainte-Anne
MAHHSA
Plus que jamais, nos missions seront de conserver,
Conférences
restaurer, étudier et enrichir la collection, mais
aussi de la rendre accessible au public le plus large,
3 > Le
musée d’Histoire de la Psychiatrie
et des Neurosciences
Raymond Garcin
2 bis, rue d’Alésia > IRM
Admission, Caisse, Direction des finances > allée Paul Verlaine
de concevoir et mettre en oeuvre des actions
> EchoDoppler TSA
Centre de vie > allée Paul Verlaine
4 Exposition du
MAHHSA : « Brut etCafétéria,
joli » Relais H, Coiffure, Esthétique,
> Radiologie
d’éducation et de diffusion visant à assurer l’égal
EEG neuro-physio > 2 bis, rue d’Alésia
Maison des Usagers, Bibliothèque pour tous
Laboratoire
> ruedes
Vincent
Van Gogh de l’hôpital et deTribunal
de Grande Instance
- JLD-HO > Salle d’audience - Pavillon C
accès de tous à la culture et de contribuer aux
5de biologie
Visite
jardins
son parcours
arboré
Pharmacie > rue M. Ravel
Locaux syndicaux > allée Vincent Van Gogh
progrès de la connaissance et de la recherche ainsi
AmphithéâtresSchizo ? Oui ! : L’éclipse d’un ange
6 A. Breton
Exposition en partenariat avec l’association
SMES > allée
Amphi. Raymond Garcin > centre Raymond Garcin, sous-sol - 2 bis, rue d’Alésia qu’à leur diffusion. Obtenir ce label est la garantie
CPOA/Urgences psychiatriques > allée P. Verlaine
Amphi. Morel > Pavillon Morel - allée Paul Verlaine
SHU* > 7 bis, rue Cabanis
de la protection de la collection, car les collections
Amphi. Deniker > SHU - 7 bis, rue Cabanis
Joseph Levy-Valensi* > 100, rue de la Santé
permanentes des musées de France sont inaliénables
Accueil
Addictologie > Angle rue Broussais - rue d’Alésia - Pierre Janet
1, rue Cabanis > entrée principale piétons
Accès
et sont inscrites sur un inventaire réglementaire. Par
17, rue Broussais > entrée principale véhicules, poste de sécurité
RER B > station Denfert-Rochereau
conséquent, les œuvres de la Collection Sainte-Anne
Autres entrées
M 6 > station Glacière
100, rue de la Santé > Parking Ste Anne
88, 62 > rue René Coty
font partie du Patrimoine National.
62, 21 > rue de la Glacière - rue de Tolbiac
21 > rue Daviel ou rue de la Glacière / bd Auguste Blanqui
216, 38, 68, 88 > place Denfert-Rochereau
2 bis, rue d’Alésia* > Raymond Garcin
23, rue Broussais > entrée consultation Addictologie (pav. Pierre Janet)
4 ter, rue d’Alésia* > entrée consultation Pôle Neurosciences
Inégalités
La Collection Sainte-Anne
Brut et Joli est une exposition conçue par le Centre d’Etude de l’Expression et le Centre hospitalier
Sainte-Anne, au sein de leur nouvelle identité commune, le MAHHSA (Musée d’Art et d’Histoire
de l’Hôpital Sainte-Anne) qui a reçu récemment l’Appellation Musée de France. La Collection
Sainte-Anne est une collection hospitalière ; pourtant les œuvres qu’elle rassemble ne
relèvent ni de « l’art des fous » (selon l’expression d’André Breton), ni de l’art art brut.
L’association schématique, trop souvent réitérée ces dernières décennies entre maladie, art
psychopathologique et art brut est une confusion des genres, qui ne correspond pas à la
réalité de la diversité et de la nature des œuvres qui sont réunies dans cette collection.
Certes, évoquer l’art brut lorsqu’il s’agit de la Collection Sainte-Anne est à première vue
compréhensible, compte tenu de son histoire. Cependant l’art brut ne constitue pas une catégorie
artistique. Il s’agit d’un concept philosophique défini par Jean Dubuffet en 1946. Et si l’on retrouve
dans la Collection Sainte-Anne des artistes qui furent identifiés comme tels , beaucoup d’autres en
revanche ne correspondent pas à l’image du créateur «exempt de toute référence culturelle» qui
constituait le dénominateur commun de cette désignation. Associer ces deux termes de Brut et
de Joli peut surprendre. Celui qui vient visiter une exposition au sein du Musée d’Art et d’Histoire
de l’Hôpital Sainte-Anne s’attend à être en prise directe avec des formes évoquant l’angoisse ou
la discordance, ou bien encore à découvrir une création emprunte de naïveté. Cependant les
perceptions ressenties par le visiteur, devant les œuvres qui sont régulièrement présentées dans
ce lieu, sont souvent bien différentes. Brut et joli est donc fondé sur un paradoxe : le brut n’est pas
le caractère exclusif du désir de faire.
Dans sa diversité, la collection Sainte-Anne recèle une catégorie d’œuvres dont il est rarement
fait état en tant que tel. Ce sont le plus souvent, des paysages, des monuments ou des vues
d’architecture, des natures mortes, des objets quotidiens, des représentations d’animaux familiers
dont le caractère commun pourrait simplement être qualifié comme « joli ».
Les malades « contraints », que ce soit dans des établissements de rééducation fonctionnelle ou
dans certains hôpitaux psychiatriques, ont souvent des désirs de création, soit pour combler le
vide de leur quotidien, soit pour utiliser cette vacance que la maladie peut induire. Dès lors, leurs
souhaits ne sont pas toujours de projeter sur le papier ou sur la toile quelque chose de l’ordre
de l’intime ou de la souffrance. Bien au contraire semble-t-il. Et lorsqu’ils font quelque chose de
joli, il apparaît que cela peut être comme une forme de réparation de leur univers physique ou
psychique dérangeant, ou comme une allégeance à un académisme fantasmé, comme une forme
d’idéal.
Le désir du joli peut servir de nombreuses causes différentes, affectives, esthétiques et
conceptuelles.
À cette diversité du « joli » comme caractère commun des œuvres de la collection Sainte-Anne
présentées dans l’exposition, correspond d’une autre façon, l’utilisation qu’ont pu en faire, à la
même période - les dernières décennies du XXe siècle certains artistes contemporains.
Quant à la volonté de présenter, depuis 2010, dans le cadre
des expositions thématiques de la collection Sainte-Anne,
des œuvres d’artistes contemporains, il convient de rappeler
qu’elle participe pour le musée d’un objectif d’ouverture et
d’échanges fondé sur une conception de la création dont
l’affirmation de la continuité bouleverse les cloisonnements
et induit, sur les œuvres exposées, une pluralité des regards.
L’
de santé, inégalités de droits
même combat
?
:
Accès au droit en santé mentale : un dispositif dédié
Samedi 17 septembre - Horaires : 15h30 à 16h30
Amphithéâtre Morel
Rendez-vous à l’accueil rue Cabanis pour vous inscrire
1 / Précarité et vulnérabilité des personnes atteintes de troubles psychiques et
psychiatriques : quid des facteurs de risques conduisant à l’exclusion ?
Docteur Alain MERCUEL, Président de CME, Centre hospitalier Sainte-Anne
2 / L’accès au droit comme outil de la lutte contre l’exclusion
Antoine BOUVET, Responsable innovation et communication, Droits d’urgence
3 / L’articulation entre le soin et le droit et la mise en place d’un partenariat innovant
au service de la personne : Accès au droit et santé mentale, Clarisse Barjou, juristecoordinatrice du Dispositif « Accès au Droit et Santé Mentale »
Si les souffrances psychiques, psychiatriques et la précarité constituent un facteur
important de vulnérabilité et d’exclusion sociale, quid des facteurs de risques conduisant
à l’exclusion ? Lorsque l’environnement dans lequel évolue la personne est lui-même
générateur d’exclusion, quelles réponses
peuvent-être apportées pour y remédier ?
Le droit, à la fois complexe, technique et
en constante évolution, constitue un outil
important de lutte contre l’exclusion. En
favoriser l’accès devient ainsi un enjeu de
premier ordre pour permettre à la personne d’évoluer dignement dans cet environnement
juridico-social complexe. Au-delà d’une information nécessaire de la règle juridique,
l’intégration du droit dans le parcours de soin permet ainsi une prise en compte globale
des intérêts de la personne et un accompagnement adapté pour participer à son inclusion.
Illustrant cet effort de transversalité, un partenariat innovant associe depuis 2009 les
établissements psychiatriques parisiens et l’association Droits d’urgence, articulé autour
de l’accès au droit des personnes vulnérables souffrant de troubles psychiques ou
psychiatriques.
Un lieu de justice à l’Hôpital
Foug, « Sans titre » Collection Sainte-Anne
Exposition de Bande Dessinée
l’Eclipse d’un Ange
éclipse d’un ange est une exposition de 28 planches, proposée par les patients et l’équipe de
l’Hôpital de Jour de Décines. Cette fiction, basée sur des expériences réelles, raconte et met en
scène la trajectoire et les vécus d’un jeune homme de 20 ans, étudiant en
physique à Lyon et passionné de photographie, qui perd pied progressivement
et sombre dans la psychose... Une belle occasion de découvrir le témoignage
d’un groupe de patients, en cours de réhabilitation, qui souhaite interpeller le
public sur les vécus et les stigmates associés à la maladie mentale.
L’hôpital de jour de Décines (près de Lyon, France), appartient au dispositif
de service public en psychiatrie. Ce centre ambulatoire permet de proposer
des programmes intensifs individualisés à des patients souffrant de troubles
psychiatriques lourds impactant leur capacité d’autonomie et d’insertion
sociale. Ces soins intensifs au quotidien se situent au plus près des populations
pour ne pas couper l’individu de sa famille ou de son milieu, pour éviter aussi un repli sur l’institution
hospitalière traditionnelle.
Imaginer, écrire, mettre en scène puis imager une telle histoire a nécessité plus d’une année de
travail hebdomadaire entre patients et soignants autour du scénario, de l’écriture et de la réalisation
graphique. Les participants ont défini l’expérience psychotique comme une perte de contact de la
réalité, avec perturbation du raisonnement et décalage entre perceptions et interprétations. Episodes
sans lendemain ou émergences vers une maladie psychiatrique durable, ces troubles sont tous
accessibles à une prise en charge biopsychosociale
en vue d’un rétablissement prolongé.
L’éclipse d’un Ange est un conte moderne et
réaliste, composé d’expériences réelles, qui
illustre le parcours et les vécus des jeunes adultes
confrontés à la psychose.
C’est ainsi que 12 jeunes patients et leur équipe
soignante, en lien avec les partenaires de la cité
(Mairie, Espace Jeune, Centre Culturel) ont écrit
et réalisé ce récit illustré sur le thème de la santé
mentale. L’éclipse d’un Ange a été écrit pour lutter
contre la stigmatisation des personnes suivies en
psychiatrie. Cet outil de communication diffusé en
large public poursuit son développement.
Samedi 17 septembre - Horaire : 14h00 à 15h00
Amphithéâtre Morel
Rendez-vous à l’accueil rue Cabanis pour vous inscrire
Depuis moins d’un an, le site Cabanis du Centre hospitalier
Sainte-Anne abrite une salle d’audience mutualisée avec
les hôpitaux Maison-Blanche et Perray-Vaucluse avec
lesquels l’établissement est en direction commune. Ce
service judiciaire qui dépend du Tribunal de Grande
Instance de Paris permet aux patients hospitalisés
sous contrainte de rencontrer le juge des libertés au sein de l’enceinte hospitalière, en
application de la Loi de septembre 2013 (modifiant celle du 5 juillet 2011). Pour mieux
comprendre les enjeux médicaux, soignants, juridiques
et éthiques de ce dispositif une conférence réunira un
Magistrat, Nathalie Alamowitch, Directrice en charge
des affaires juridiques et des relations avec les usagers,
et le Docteur Olivier Canceil, Psychiatre et chef de pôle à
l’Etablissement Public de Santé Maison Blanche.
« Histoire
Conférence
Sainte-Anne »
Anne-Marie Dubois
de la collection
du
Docteur
Dimanche 18 septembre - Horaires : 16h00 - 17h00
Amphithéâtre Morel
Rendez-vous à l’accueil rue Cabanis pour vous inscrire
Il s’agit de situer le Centre hospitalier Sainte-Anne dans
l’histoire artistique et culturelle du vingtième siècle.
Cet hôpital parisien fut un haut lieu de rencontre
entre surréalistes, psychanalystes et écrivains. Dans ce
contexte, des expositions princeps ont été organisées en
1946 et en 1950.
A la suite de ces expositions ouvertes au grand public, une Collection de peintures s’est
constituée et continue à s’enrichir. C’est l’histoire de cette Collection et son devenir qui
sera également abordé.

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