BULLETIN N°46/2016 en date du 14 novembre - UNOR-AOR-NC

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BULLETIN N°46/2016 en date du 14 novembre - UNOR-AOR-NC
UNION DES OFFICIERS DE RESERVE DE l’OCÉAN INDIEN
BP 60669 — 97473 SAINT-DENIS CEDEX
(Membre de l’Entente Patriotique de la Réunion : http://www.epr974.re/)
Union Nationale des Officiers de Réserve
Fondée en 1922/Déclarée d’utilité publique par décret du 24 février 1967
Siège social : 12 rue Marie Laurencin 75012 Paris
http://www.unor-reserves.fr/
BULLETIN N°46/2016 en date du 14 novembre 2016
Je ne juge pas… je livre, sommairement triés et compilés, les
médias tels qu’ils sont… à chacun de faire son opinion, les
articles n’engagent que leurs auteurs.
Planification des Thèmes & Sujets
1 – Lois & Décrets
d) - Gendarmerie Nationale
2 – Nécrologies & Mémoires
e) - Service de Santé
3 – Décorations & Commémorations
f) – Renseignement
4 – Autorités, Etats-Majors
g) - Cybersécurité
5 – Chroniques & Libres propos
h) – Forces Prépositionnées
6 – Actualités internationales
i) - Réserves
7 – OPEX
j) – D.G.A.
8 – MISSINT/OPINT
11 – France : Armements & Industries
9 – Défense de par le Monde
12 – Le Monde : Modernisations & Equipements
10 – Nos Forces Armées
13 – Rubriques divers (Conférences, Sports, etc)
a) – Armée de Terre
14 – Livres & Publications
b) – Marine Nationale
15 – Société
c) – Armée de l’Air
16 – Vie de l’UOROI
Le mot du président de l’UOROI
Chers amis
Le colonel ® Dominique BERTRAND
Président de l’UOROI
Adresse courriel du COL ® Dominique BERTRAND : [email protected]
GSM : 06 92 05 11 47
1 – Lois et décrets
PRÉSIDENCE DE LA REPUBLIQUE
ORDRE NATIONAL DU MERITE
Décret du 4 novembre 2016 portant élévation
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000033342120&dateTexte=&c
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Décret du 4 novembre 2016 portant promotion et nomination
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000033342122&dateTexte=&c
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Décret du 4 novembre 2016 portant promotion et nomination en faveur des militaires
n'appartenant pas à l'armée active
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000033342124&dateTexte=&c
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MINISTÈRE DE L’INTÉRIEUR
Avis de vacance d'un poste de « conseiller en emploi » de la gendarmerie nationale à
Nantes
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000033359464&dateTexte=&c
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MINISTÈRE DE LA DÉFENSE
Décret n° 2016-1489 du 3 novembre 2016 portant modifications statutaires de divers corps
militaires pour la promotion au grade de commandant ou à un grade équivalent
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000033341767&dateTexte=&c
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Décret n° 2016-1490 du 3 novembre 2016 fixant les conditions d'application de la loi n° 76371 du 27 avril 1976 relative aux contrôleurs généraux des armées en mission
extraordinaire
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000033341782&dateTexte=&c
ategorieLien=id
Arrêté du 26 octobre 2016 modifiant le montant de la rente viagère mensuelle versée au
titre des dispositions du décret n° 2000-657 du 13 juillet 2000 instituant une mesure de
réparation pour les orphelins dont les parents ont été victimes de persécutions antisémites
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000033341803&dateTexte=&c
ategorieLien=id
Arrêté du 26 octobre 2016 modifiant le montant de la rente viagère mensuelle versée au
titre des dispositions du décret n° 2004-751 du 27 juillet 2004 instituant une aide financière
en reconnaissance des souffrances endurées par les orphelins dont les parents ont été
victimes d'actes de barbarie durant la Deuxième Guerre mondiale
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000033341808&dateTexte=&c
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Décision du 14 septembre 2016 portant création par la Caisse nationale militaire de sécurité
sociale d'un traitement automatisé de données à caractère personnel relatif à la mise en
œuvre d'un téléservice dénommé « dématérialisation des demandes d'accord préalable
dans le cadre des soins médicaux gratuits »
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000033341813&dateTexte=&c
ategorieLien=id
2
Arrêté du 25 octobre 2016 portant maintien dans la 1re section et admission dans la 2e
section des officiers généraux de l'armée de terre par limite d'âge
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000033341974&dateTexte=&c
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Décret du 4 novembre 2016 portant concession de la médaille militaire
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000033342558&dateTexte=&c
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Arrêté du 27 octobre 2016 portant nomination du directeur scientifique de l'institut de
recherche stratégique de l'Ecole militaire
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000033342560&dateTexte=&c
ategorieLien=id
Décret n° 2016-1502 du 7 novembre 2016 relatif à l'indemnité d'absence cumulée pouvant
être attribuée aux militaires
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000033359196&dateTexte=&c
ategorieLien=id
Arrêté du 7 novembre 2016 fixant les montants de l'indemnité d'absence cumulée pouvant
être attribuée aux militaires
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000033359214&dateTexte=&c
ategorieLien=id
Avis de concours pour l'admission d'élèves officiers médecins et pharmaciens à l'école de
santé des armées en 2017 catégorie « Baccalauréat »
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000033359460&dateTexte=&c
ategorieLien=id
Arrêté du 20 octobre 2016 fixant le nombre et la répartition des postes ouverts en 2017 aux
concours de l'assistanat des hôpitaux des armées
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000033361601&dateTexte=&c
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Arrêté du 21 octobre 2016 pris en application des articles R. 4126-1 à R. 4126-7 du code de
la défense relatifs aux associations professionnelles nationales de militaires
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000033367733&dateTexte=&c
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Arrêté du 31 octobre 2016 modifiant l'arrêté du 22 août 2016 relatif aux régies de recettes et
d'avances instituées auprès des établissements et services relevant du service de santé
des armées
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000033367771&dateTexte=&c
ategorieLien=id
Arrêté du 2 novembre 2016 fixant le nombre et la répartition des postes ouverts aux
concours sur épreuves organisés au titre de l'année 2017 pour l'attribution du niveau de
qualification de praticien professeur agrégé à des praticiens des armées
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000033367773&dateTexte=&c
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Arrêté du 3 novembre 2016 accordant aux militaires participant à l'opération « EUTM Mali »
le bénéfice des dispositions de l'article L. 4123-4 du code de la défense
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000033367776&dateTexte=&c
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Arrêté du 3 novembre 2016 accordant aux militaires participant à l'opération « Sangaris » le
bénéfice des dispositions de l'article L. 4123-4 du code de la défense
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000033367782&dateTexte=&c
ategorieLien=id
3
Arrêté du 3 novembre 2016 accordant aux militaires participant à l'opération « Atalanta » le
bénéfice des dispositions de l'article L. 4123-4 du code de la défense
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000033367788&dateTexte=&c
ategorieLien=id
Arrêté du 3 novembre 2016 accordant aux militaires participant à l'opération « Héraclès Mer
» le bénéfice des dispositions de l'article L. 4123-4 du code de la défense
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000033367794&dateTexte=&c
ategorieLien=id
Arrêté du 3 novembre 2016 accordant aux militaires participant à l'opération « MINUL » le
bénéfice des dispositions de l'article L. 4123-4 du code de la défense
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000033367800&dateTexte=&c
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Arrêté du 3 novembre 2016 accordant aux militaires participant à l'opération « MINURSO »
le bénéfice des dispositions de l'article L. 4123-4 du code de la défense
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000033367806&dateTexte=&c
ategorieLien=id
Arrêté du 3 novembre 2016 accordant aux militaires participant à l'opération « MONUSCO »
le bénéfice des dispositions de l'article L. 4123-4 du code de la défense
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000033367812&dateTexte=&c
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2 – Nécrologies & Mémoires
Mali : un soldat français tué par l’explosion d’une mine dans
le nord du pays
Ce sous-officier du 515e régiment du train de la Braconne (Charente) a succombé à ses
blessures dans la nuit de vendredi à samedi.
Des soldats français patrouillent à Kidal, dans le nord du Mali, dans le cadre de l'opération Barkhane, le 25 octobre
2016. (AFP)
Franceinfo France Télévisions Mis à jour le 05/11/2016 | 11:41 publié le 05/11/2016 | 08:53
Un soldat français a perdu la vie dans la nuit du vendredi 4 au samedi 5 novembre au Mali, a
annoncé l'Elysée dans un communiqué samedi. Ce sous-officier du 515e régiment du train de la
Braconne (une base située près d'Angoulême, en Charente) a succombé à ses blessures après le
passage de son véhicule blindé sur une mine, dans le nord du pays.
Dans ce communiqué, François Hollande "salue le sacrifice de ce militaire français tué dans
l’accomplissement de sa mission pour la défense de notre pays et la protection de nos
concitoyens".
Dix-huit soldats tués depuis janvier 2013
Ce décès porte à 18 le nombre de militaires tués depuis le début, en janvier 2013, de l'opération
Serval au Mali, poursuivie en l'élargissant au Sahel sous le nom d'opération Barkhane à partir
d'août 2014.
Le président "adresse ses condoléances attristées à sa famille et à ses proches, et les assure de
la pleine solidarité de la Nation en ces douloureuses circonstances". Il exprime par ailleurs "sa
confiance et sa fierté aux soldats des forces françaises qui apportent leur soutien à l’armée
4
malienne et à la mission des Nations unies pour la mise en œuvre de l’accord de paix au Mali et la
réduction des groupes armés terroristes dont la menace pèse sur l’ensemble du Sahel".
Le 515e régiment du train de la Braconne avait été envoyé au Mali dès le début de l'opération
Serval, en 2013, comme le précisait alors France 3 Poitou-Charentes.
Un militaire du Train tué au Mali
http://www.lopinion.fr/blog/secret-defense/ 05 Novembre 2016 à 10h47 Par Jean-Dominique
Merchet
Il s’agit du maréchal-des-logis Fabien Jacq.
L’Elysée annonce ce matin la mort d’un militaire français au Mali, tué par l’explosion d’une mine. Il
s’agit du maréchal des logis-chef Fabien Jacq, du 515e régiment du train de La Braconne
(Charente). Ce décès porte à 18 le nombre de morts des opérations au Sahel (Serval, Sabre et
Barkhane) depuis 2013.
Selon le ministère de la Défense, « vendredi 4 novembre, vers 14h00, deux véhicules de l’avant
blindé appartenant à un convoi logistique ont subi une attaque par un engin explosif alors qu’ils
faisaient route au nord-est de Kidal (Mali). L’explosion a provoqué la mort du maréchal des logischef Fabien Jacq, blessé plus légèrement un autre soldat et commotionné trois autres. » « Malgré
les soins qui lui ont été prodigués », le maréchal des logis-chef Fabien Jacq est décédé dans la
nuit du 4 novembre.
Fabien Jacq était sous-officier adjoint du peloton de circulation routière. Issu de l’école de sousofficiers de Saint-Maixent (Ensoa), il servait au 515e régiment du train depuis 2008, avec lequelle
il avait engagé au Liban, en Afghanistan et une première fois au Mali. Âgé de 28 ans, il était
célibataire et sans enfants.
3 – Décorations & Commémorations
Il y a 102 ans... les Allemands bombardaient la cathédrale de
Reims
Home Architecture http://immobilier.lefigaro.fr/ Par Jean-Bernard Litzler Mis à jour le 04/11/16 à
17:37 Publié le 04/11/16 à 17:37
RÉTRO IMMO - Moins de deux mois après le déclenchement de la Première guerre mondiale,
l’artillerie allemande prend pour cible la cathédrale de Reims. Le Figaro consacre plusieurs
articles à ce «crime».
5
Stupeur, colère et indignation. Dans son édition du 21 septembre 1914, Le Figaro consacre
plusieurs articles au bombardement subi par la cathédrale de Reims le 19 septembre. «Ils ont
commis ce crime: ils ont incendié la cathédrale de Reims!, se désole le journaliste. Désormais,
pour eux, pour la monstrueuse furie qui les agite à l’instant où ils sentent venir l’heure de la
déroute, une cathédrale est un ennemi devant lequel ils sont certains de ne point reculer; et,
acharnés à des pierres, que les siècles avaient respectées, ces brutes s’enivrent de leur triomphe
de détruire!»
Et le journaliste d’énumérer les pertes: «Et voilà que les obus ont détruit tout cela! Ces voussures
des baies, cette galerie des rois qui semblait si légèrement porter le fût des tours élancées, ces
volumes si majestueux et si heureux qui se haussaient vers le ciel, comme s’ils n’étaient de nulle
pesanteur de travail humain sur la terre».
De précieuses reliques
Au-delà de la structure du bâtiment, les observateurs craignent aussi pour les trésors qu’il abrite.
Le Figaro s’inquiète notamment pour «d’admirables pièces, comme le grand calice d’or, dit de
«Saint-Remy», la hampe historiée du bâton pastoral de saint Gibrien, le reliquaire de saint Jean
des Vignes de Soissons» tout en rappelant que «c’est en tapisseries spécialement que la
cathédrale de Reims était riche».
6
Un autre article dresse un sombre état des lieux de la ville de Reims: «La cathédrale, maintenant
entièrement détruite, n’est plus qu’un amas de décombres. En ville, les dégâts occasionnés par le
bombardement sont considérables. Les vandales ont lancé sur la ville des bombes incendiaires.
Les maisons d’une des principales rues de la ville sont entièrement détruites. Le Palais de justice
a été très sérieusement atteint.»
Engagements non tenus
Le Figaro profite de ce drame pour rappeler ce qu’écrivait la Gazette de Francfort le 8 septembre
1914: «Respectons les cathédrales françaises, celle de Reims notamment qui est une des plus
belles basiliques du monde. Depuis le Moyen-Âge, elle est particulièrement chère aux Allemands,
puisque le maître de Bamberg s’inspira des statues de ses portiques pour dessiner plusieurs de
ses figures. (...) Nous regarderons avec vénération ces églises grandioses et nous les
respecterons comme nos pères le firent en 1870.» Une ligne de conduite qui ne sera évidemment
pas respectée puisque la cathédrale recevra au total 288 obus pendant la durée du conflit dans
une ville détruite à 85%.
La Grande Guerre: sur le chemin de mémoire des troupes d'
Outre-mer
http://la1ere.francetvinfo.fr/ Par Brigitte Brault Publié le 11/11/2016 à 07:07
"Morts pour la France" : cette phrase déchire le lourd silence de chaque commémoration, comme
ce 11 novembre, pour rendre hommage aux soldats tombés sur les champs de bataille. Une
géographe vient de créer un "chemin de mémoire des troupes d'Outre-mer" à Verdun dans la
Meuse. Explications.
7
L'ossuaire de Douaumont à Verdun (Meuse)
Son objectif : "Honorer la mémoire de tous ceux qui se sont retrouvés un jour sur un bateau pour
venir défendre la France pendant la Grande guerre". Jeanne-Marie Amat-Roze, géographe et
présidente honoraire de l'Académie des sciences d'outre-mer et de la grande guerre a créé à
Verdun (Meuse) un itinéraire pour retracer les parcours de ces combattants trop souvent oubliés.
Sans sépulture et parfois sans nom
La première étape nous conduit sur les champs de bataille de Verdun : "Nombreux sont ceux qui
sont enfouis sous terre, sans sépulture et si leurs noms figurent sur les monuments aux Morts, on
ne sait pas forcément sur quel champ de bataille ils ont donné leur vie pour la France. Nombreux
venaient des Outre-mer", raconte Jeanne-Marie Amat-Roze. "J’ai voulu leur rendre hommage
avec comme fil directeur de ce chemin, tous les hommes qui sont venus se battre et sont tombés,
unis par le destin de la Grande Guerre".
Au fort de Douaumont (Meuse)
63 Guadeloupéens tombés sur le champ de bataille
Les nécropoles de la bataille de Verdun rassemblent plus de 55 000 soldats identifiés et des
milliers d’inconnus dont le sang a coulé sur les champs de bataille. Ce chemin en 20 étapes est
un pèlerinage, où chaque visiteur peut prendre le temps de penser à ceux qui ont un jour donné
leur vie pour la France. Il a été élaboré par l'Académie en collaboration avec l'Office national des
Forêts et s'inscrit dans le contrat de projets du label "Forêt d'exception", de la forêt domaniale de
Verdun. Jeanne-Marie Amat Roze a commencé ce travail de recherches titanesque en
Guadeloupe.
Ecoutez le reportage radio d'Hodane Hagi Ali d'outre-mer 1ère
http://la1ere.francetvinfo.fr/grande-guerre-chemin-memoire-troupes-outre-mer414693.html#xtor=EPR-1-[NL_1%E8re]-20161111-[info-titre6]
"Soigner les combattants et travailleurs d'Outre-mer"
Le programme se traduit par une série de manifestations, de conférences, de colloques
scientifiques, jusqu’à la sortie de guerre, et par l’écriture de chemins de mémoire des outre-mer.
Chaque année décline un thème. En 2014 : "Mobiliser et engager les combattants". En 2015 :
"Produire et financer, l’effort de guerre des outre-mer". Cette année en 2016 : "Soigner les
combattants et travailleurs d’outre-mer". En 2017 : "Se révolter, résister", oppositions, révoltes,
manifestations, impacts. Et enfin en 2018 : "Honorer", reconnaissances, journées du Souvenir,
place dans les paysages.
8
Bravoure et sacrifice des Outre-mer
Le 24 octobre 2016, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian avait présidé la cérémonie de
commémoration du centenaire de la bataille pour la reprise du fort de Douaumont et salué la
"bravoure" et le "sacrifice" des troupes d'outre-mer qui ont combattu lors de la Première Guerre
mondiale.
L'Académie des Sciences de l'Outre-Mer
L'Académie des Sciences d'outre-mer s'est associée à la commémoration du centenaire de la
Grande Guerre en présentant un programme quinquennal "Les outre-mer français dans la Grande
Guerre". Ce programme porte sur tous les hommes, combattants et travailleurs, venus des
Afriques, des Antilles-Guyane, de l'océan Indien, d'Asie et du Pacifique. Ces hommes ont en
commun d'avoir traversé les mers pour venir défendre la France.
Le "chemin de mémoire des troupes d'outre-mer à Verdun et sur son champ de bataille" est
réalisé par l'Académie en collaboration avec l'Office national des Forêts. Il s'inscrit dans le contrat
de projets du label "Forêt d'exception", de la forêt domaniale de Verdun.
L'itinéraire du chemin de mémoire des troupes d'outre-mer à Verdun
1- L’Hôtel de ville et son Musée de Guerre
2- Le monument A la Victoire et aux soldats de Verdun
3- Le monument Aux Enfants de Verdun morts pour la France
4- La plaque au général Charles Mangin
5- La nécropole nationale du Faubourg-Pavé
6- - La montée sur le champ de bataille, paroles de témoins
7- Sur le champ de bataille
8- Le Mémorial de Verdun
9- Le village « mort pour la France » de Fleury-devant-Douaumont
10- La stèle de Thiaumont
11- L’Ossuaire de Douaumont
12- La nécropole de Fleury-devant-Douaumont
13- Le monument aux soldats musulmans de Douaumont
14- Le fort de Douaumont
15- Autres traces sur le champ de bataille
16- La batterie d’artillerie 6-3 du bois de la Laufée
17- Le village « mort pour la France » de Haumont-près-Samogneux
18- Les monuments individuels de deux soldats du 4e régiment de zouaves
19- Nécropoles de la bataille de Verdun
20- Tombes d’engagés volontaires dans l’armée française : nécropoles de Glorieux et de
Senoncourt-les-Maujouy
21- Autre exemple : nécropole de Vadelaincourt
22- La Voie Sacrée et la mairie de Souilly
23- Des traces effacées aujourd’hui, portées sur les cartes de canevas de tir de 1917 du village
« mort pour la France » de Beaumont-en-Verdunois
11 novembre: ces mots qui sont nés dans les tranchées
CULTURE Culture http://www.lefigaro.fr/ Par Aurélia Vertaldi Mis à jour le 12/11/2014 à 11:33
Publié le 11/11/2014 à 10:00
9
«Avoir les jetons», «No man's land», «Limoger» : tout un vocabulaire est né de la Grande Guerre,
témoin de ce qu'ont vécu les millions de Poilus dans l'enfer du front. Le Figaro en a décortiqué
quelques perles.
Les tranchées de la guerre 14-18 sont devenues, au fil des années, un creuset linguistique. Des
hommes de tout âge, issus de milieux socio-culturels et de régions très disparates ont chacun, à
leur manière, apporté une pierre à cet édifice linguistique. Régionalismes, langues étrangères ou
jargons de tous les métiers ont façonné une langue que des millions de combattants ont utilisée
dans l'enfer des tranchées.
Un langage représentatif de cette période qui porte les stigmates de conditions de vie difficiles,
des corps éprouvés par le froid, la crasse et la faim. Derrière les termes universitaires, tels que
dérivation, évolution sémantique ou procédés linguistiques, suinte la force vitale des désespérés.
Avec le concours de Marie-Hélène Drivaud, directrice éditoriale du Robert, Le Figaro en a
décrypté quelques exemples, dont certains ont été repris dans la littérature classique.
● Limoger
La dérivation est un procédé de création très commun. Elle peut se faire à partir d'un nom propre.
C'est l'origine du verbe limoger apparu en 1916, d'abord terme argotique de l'administration
militaire. C'est en effet à Limoges que le maréchal Joseph Joffre envoya les officiers d'état-major,
jugés incapables, qui furent relevés de leurs fonctions au début de la guerre. Correspondant
initialement à une punition, ce mot désignera par la suite une mesure de disgrâce, une mise à
l'écart.
● Le bourdon
La métaphore est à l'œuvre pour caractériser les idées sombres qui étreignent les soldats.
Ainsi apparaît, en 1915, l'expression «avoir le bourdon», née du rapprochement avec l'insecte, en
référence à sa couleur sombre et au son grave qu'il émet lorsqu'il vole. La locution «avoir le
cafard» découle du même processus.
● Avoir les chocottes
L'expression de la peur, émotion omniprésente au front, passe par le corps et les manifestations
physiques de l'effroi. Ces expressions familières renvoient aux dents qui claquent, origine possible
de chocottes (1916 ; les dents se choquent) et avoir les grelots (1915), ou aux intestins qui
lâchent: «avoir les jetons» (1916 ; peut-être d'un sens de jeter «déféquer»). Il en va de même pour
la locution «avoir la pétoche», apparue en 1918, issue de la famille de pet, dans le prolongement
de péteux «lâche, poltron».
Blaise Cendrars, dans La Main coupée a écrit: «— Je vous avais dit de faire des prisonniers. Et
alors?… où sont-ils?… — Mais, mon capitaine… — Je vois ce que c'est, vous avez la tremblote…
— Nous n'avons pas la pétoche, mais nous sommes comme des harengs dans la saumure. On ne
peut pas bouger.»
● Q.G
Le besoin de communiquer rapidement et efficacement passe par différents procédés
d'abrègement. En 1916, le quartier général, centre de décision, devient le «QG» et les dures
conditions de vie dans les tranchées voient fleurir «le système D », né de débrouille. Le «jour J »
comme «l'heure H » apparaissent en 1917 et font référence aux moments choisis pour lancer une
attaque.
On peut lire dans Le Feu d'Henri Barbusse: «L'adjudant commandant le détachement de
territoriaux qui fait les corvées au Q. G. du C. A. — Au quoi? — Au quartier général du corps
d'armée (…)»
● No man's land
Le contact entre troupes alliées sur le front est l'occasion d'échanges linguistiques. Ainsi, en 1916,
le territoire neutre mais dangereux situé entre les premières lignes des armées ennemies reçoit le
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nom de no man's land, littéralement «terrain n'appartenant à personne» en anglais. Ce terme
s'impose rapidement mais il reste peu répandu parmi les combattants qui lui préfèrent un autre
emprunt, bled (1916). Ce mot d'origine arabe désigne en argot militaire un terrain nu, une étendue
désolée et sauvage ; il est popularisé par les troupes servant en Algérie.
● Maxillofacial
Les sciences recourent fréquemment à la formation de mots savants à partir de racines grécolatines. La chirurgie réparatrice doit mettre au point des techniques pour secourir les «gueules
cassées», à la face ravagée. Ces graves blessures du visage sont à l'origine des débuts de la
chirurgie maxillofaciale (1917).
Marc Dugain, La Chambre des officiers : «— Pour tout dire, lieutenant, je suis dans l'attente de
matériaux nécessaires à la reconstitution de votre maxillaire supérieur, et en particulier de votre
palais qui, vous le savez, fait défaut. Pour cela, je ne vois pas d'autre méthode qu'une greffe
osseuse. J'envisage de vous greffer des os humains.»
Retrouvez plus de mots des tranchées dans le Robert
11 novembre : ils se battent pour la mémoire des villages
martyrs de la bataille de Verdun
CULTURE Culture http://www.lefigaro.fr/ Par Stéphane Kovacs Mis à jour le 10/11/2016 à 17:16
Publié le 19/02/2016 à 23:21
Les maires des villages déclarés « morts pour la France » après avoir été détruits en 1916 se
battent pour la mémoire et pour l'avenir.
Envoyée spéciale à Verdun
Un bidon de lait tout cabossé, des crochets de râteleuse rouillés, de la vaisselle cassée… Ponctué
de reliques, un émouvant «chemin de mémoire» serpente à travers le village de Bezonvaux. En
1916, cette bourgade, comme huit autres des environs, fut rayée de la carte. Et déclarée «village
mort pour la France» à la fin du conflit.
«Risque d'explosion», «sol empoisonné»… Six de ces villages n'ont jamais été reconstruits. Dès
1919, une loi les dote d'une commission municipale, dont le président a les pouvoirs et les
prérogatives d'un maire. Nommés par le préfet, les maires de Beaumont, Bezonvaux, Cumières,
Fleury, Haumont et Louvemont sont les seuls de France à la tête d'une commune sans électeurs.
Leur quotidien: avec un budget tout aussi fantôme, administrer cette terre meurtrie, entretenir la
voirie, la chapelle, répondre aux visiteurs, parfois sur les traces de leurs ancêtres. Et inviter
chaque année les descendants, les voisins et des délégations étrangères à une cérémonie du
souvenir.
Depuis le 1er janvier 2015, ils font partie des 26 communes de la communauté d'agglomération du
Grand Verdun. Mais comment s'imposer au milieu des débats sur le tri sélectif ou les menus de la
cantine? «Nous, ce qu'on cherche, ce n'est pas de s'accrocher au pouvoir, note François-Xavier
Long, le maire de Louvemont. À travers nos villages au statut unique, nous sommes les gardiens
d'une parcelle de l'Histoire de France. Nous voulons juste continuer d'entretenir leurs âmes.»
À Fleury, Jean-Pierre Laparra a pris la relève de son père
À Fleury, en 1916, il y avait un fondeur, un étameur, un ferblantier… des métiers oubliés, et 422
habitants dont M. le maire cultive la mémoire. «C'est le seul village dont il ne reste rien, même en
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profondeur, tellement il fut pilonné», indique Jean-Pierre Laparra. Ce qui subsiste, ce sont les
liens avec «nos Allemands», comme il dit joliment, et les descendants des anciens, qui se
retrouvent chaque année. Cet ex-commercial est lui aussi un «ancien»: «Mon arrière-grand-père
et mon grand-père, maçons, étaient venus ici pour construire des forts, raconte-t-il. Mon père a
été conseiller municipal de Fleury jusqu'en 2000. J'ai pris sa relève. À l'époque, une vingtaine de
personnes postulaient!» Administrer un «village mort pour la France», c'est «presque du
bénévolat», mais pas une sinécure. «Je passe trois ou quatre fois par semaine, détaille le maire.
Je reçois des groupes, je fais en sorte que le village soit bien entretenu, j'élabore des projets pour
le faire revivre». L'Office national des forêts a dégagé le tracé de ses rues, l'emplacement de ses
maisons. Et, aujourd'hui, Fleury, au gré des visites de touristes, revit. «Imaginez le marteau du
maréchal-ferrant, les lavandières battant leur linge, les cloches de l'église!», lance le maire aux
collégiens venus ce jour-là. «Ma plus belle récompense, confie Monique, la guide, c'est quand les
jeunes reviennent ici l'été, en amenant leurs parents.»
À Louvemont, François-Xavier Long pense aux anciens habitants
C'est sa passion pour les gueules cassées qui a amené ce Provençal jusqu'ici. François-Xavier
Long, chirurgien maxillo-facial, est le seul maire d'un village mort pour la France étranger à la
région. L'écrivain Maurice Genevoix y fit une halte en septembre 1914: «Nous devions, ce soir-là,
prendre les avant-postes à la lisière du bois des Caures, et j'allais passer deux atroces journées
de souffrance et de découragement», écrit-il dans Ceux de 14. Louvemont comptait alors 183
habitants. Aujourd'hui, la fontaine à deux bacs s'écoule comme autrefois, deux rangées de frênes
rappellent la Grande Rue, tandis que des pierres matérialisent la mairie-école. Quant aux anciens
habitants, le maire s'est pris d'affection pour eux, comme s'il les croisait chaque jour. Près de la
chapelle a été découvert, en 2006, «le carrelage de l'ancienne église, et des objets liturgiques, qui
sentaient encore l'encens!», s'émeut-il. Il y a aussi M. Rémy, qui avait entassé toute sa vaisselle
dans sa cave avant de fuir. «Après la guerre, il a tout retrouvé intact, assure François-Xavier
Long. J'ai vu la soupière familiale en terre grise sur la cheminée de son petit-fils, lui-même fils de
l'ancien maire.»
À Bezonvaux, Maurice Michelet veut transmettre le flambeau
À l'entrée le panneau «Grande Rue» ne mène… nulle part. Cette voie passait entre l'église et la
mairie et se terminait devant le «château», une imposante maison bourgeoise. Aujourd'hui, elle
longe les ruines des maisons, et passe près du café qui servit de cantonnement au sergent André
Maginot, qui deviendra ministre de la Guerre.
Ancien cadre commercial, Maurice Michelet, maire depuis quelques mois seulement, n'y a «pas
d'attaches particulières», mais «un profond respect». Président du comité de la Voie sacrée et du
Souvenir français de Verdun, il a à cœur de «transmettre le flambeau aux jeunes générations».
De nouveaux descendants se font d'ailleurs connaître de temps en temps… Comme ceux d'un
certain Francisque Bruat, mort en 1918, qui ont laissé un jour un dessin à la mémoire de leur
ancêtre, accroché aux grilles de la chapelle.
12
À Haumont, Gérard Gervaise fêtera bientôt ses 80 ans
Éparpillés à travers le monde, les quatre enfants, les petits-enfants et les arrière-petits-enfants de
Gérard Gervaise vont tous revenir, dans quelques semaines, fêter ses 80 ans à Haumont. Car
pour le maire, ancien ingénieur civil des mines qui a beaucoup voyagé, «tout se passe ici»: «Mon
55e anniversaire de mariage, mes 80 ans, et même mon enterrement.» Aujourd'hui, de ce village
qui servit de base arrière jusqu'à la fin du conflit, ne restent plus que deux blockhaus en ruine, et
quelques silhouettes en aluminium plantées dans le sol, fabriquées à partir de photos d'époque.
Ces familles, le père de Gérard Gervaise les a sans doute fréquentées. «En 1916, il avait 11 ans,
raconte le maire. Avec ses copains, de loin, il venait observer la ferme familiale s'enfoncer au fil
des bombardements. En 1985, il a identifié une pierre, sortant de terre, comme appartenant à
cette maison. Quelques semaines avant sa mort, il venait encore, avec ses petits-enfants, voir sa
pierre. Je n'ai jamais su ce qu'il pensait alors… Maintenant, je comprends.»
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4 – Autorités, États-Majors
Le CEMA participe à la réunion organisée à Paris par les
ministres de la Défense de la coalition engagée contre
Daech.
Mise à jour : 07/11/2016 15:38
Mardi 25 octobre, sur le site de Balard, le Président de la République a introduit la réunion des
ministres de la Défense membres de la coalition engagée dans la lutte contre Daech en Irak et en
Syrie.
13 nations étaient ainsi rassemblées autour du Ministre de la défense, Monsieur Jean-Yves Le
Drian et du chef d’état-major des armées, le général d’armée Pierre de Villiers, afin de coordonner
les efforts de ceux qui s’unissent pour vaincre Daech.
Les armées françaises engagent dans cette guerre des hommes et des femmes entraînés,
déterminés et aguerris, comme le montre l’intensité des missions d’appui conduites actuellement
sur le théâtre mais aussi la qualité des formations dispensées aux forces de sécurité locales.
Sources : État-major des armées Droits : Ministère de la Défense
13
Respect
Mise à jour : 07/11/2016 16:00
Mon cher camarade,
Dans cette seconde lettre, à quelques jours des cérémonies du 11 novembre, j’ai choisi de parler
de nos blessés. La figure du blessé ne vous est pas étrangère. Elle doit vous devenir familière, car
la place des blessés est bien « au milieu de nous ».
C’est là tout le sens du Bleuet de France que je porterai sur ma tenue, jusqu’au 13 novembre ;
témoigner de ma reconnaissance et de ma proximité avec eux. Je vous encourage à faire de
même.
En vous engageant, vous avez librement accepté l’éventualité d’avoir à payer un prix élevé pour la
protection de la France et des Français. Ce prix, nos camarades blessés le connaissent. Il est
douloureux, parfois exorbitant. Vous pouvez légitimement vous demander le sens de tout cela.
Etre interpelé, voire révolté, quand un camarade est touché. C’est naturel. La réponse, c’est
d’abord en vous tournant vers les blessés, eux-mêmes, que vous la trouverez. Vous comprendrez
ce que la blessure représente et ce qu’elle est.
La blessure est avant tout une épreuve. Une épreuve douloureuse et lourde ; souvent trop lourde
pour être portée par un homme ou une femme seule. Une épreuve qui touche non seulement le
soldat blessé mais aussi son entourage, à commencer par sa famille, ses amis, ses camarades.
La blessure est aussi une rupture. Au combat comme à l’entraînement, elle arrive brutalement,
sans prévenir. Aveuglément. L’un est touché ; l’autre ne l’est pas. Pour celui qui est touché, il y
aura toujours un « avant » et un « après ». C’est un saut dans l’inconnu.La blessure est, enfin, un
appel. Un appel à l’entraide des camarades. Une main tendue qui sait pouvoir compter sur notre
secours après avoir, elle-même, tant secouru. « Au combat, tu n’abandonnes jamais ni tes morts,
ni tes blessés, ni tes armes » nous dit le code d’honneur du légionnaire. C’est tout aussi vrai pour
le combat qui suit toute blessure, physique ou psychologique : celui de la reconstruction. J’en
profite pour saluer, ici, le formidable travail réalisé par le personnel soignant du service de santé
des armées ; leur disponibilité, leur professionnalisme et leur abnégation sont une assurance et un
réconfort pour nous tous.
Nos blessés ont déjà tout donné dans l’accomplissement de leur devoir. Et, pourtant, ils donnent
encore pour repousser leurs limites. C’est le difficile chemin du dépassement. Même s’il est sans
commune mesure avec ce qu’endurent nos blessés, c’est ce même chemin qui permet à chacun
de relever les défis du quotidien, dans l’accomplissement de sa mission.
Vous le savez, nos camarades blessés comptent sur notre soutien. C’est l’honneur de nos armées
d’y répondre dans la discrétion, la fidélité et la solidarité étroite qui unit les membres d’une même
famille.
Nos frères d’armes blessés méritent, par-dessus tout, votre respect, eux qui ont tant donné pour le
succès des armes de la France !
Fraternellement,
Général d’armée Pierre de Villiers
École militaire, le 4 novembre 2016
Sources : État-major des armées Droits : Ministère de la Défense
Le CEMA porte le Bleuet de France
Mise à jour : 09/11/2016 17:47
Depuis le 4 novembre 2016, le général d’armée Pierre de Villiers porte le « Bleuet de France»,
autorisant et encourageant les civils de la défense et les militaires à faire de même afin de montrer
la cohésion des armées et leur soutien à la cause des blessés de guerre.
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Le chef d’état-major des armées (CEMA) a ainsi choisi de rendre hommage aux anciens
combattants, aux victimes de guerre, ainsi qu’à leurs familles. « Le bleuet est le symbole de
l’hommage aux soldats qui ont payé dans leur chair le prix de leur engagement au service de la
France. Il incarne les valeurs de courage, d’abnégation, d’engagement et de paix qui sont celles
de l’ensemble de la communauté combattante. »
Repère
L’histoire du « Bleuet de France » débute au lendemain de la Première Guerre mondiale avec
pour souci de soutenir ceux qui se sont sacrifiés pour la France. Aujourd’hui encore, cette œuvre
se poursuit, les fonds récoltés permettant de contribuer au maintien à domicile des anciens
combattants et des veuves de guerre, de participer au financement des études des Pupilles de la
Nation, mais aussi de soutenir des militaires gravement blessés en opérations ou d’accompagner
les familles endeuillées de nos soldats. En 2015, 110 000 euros ont été collectés.
L’œuvre nationale du « Bleuet de France » (ONBF) participe également à la confection des colis
destinés aux soldats engagés sur les théâtres d’opérations extérieures au moment de Noël.
Depuis 1991, l’office national des anciens combattants et victimes de guerre (ONAC-VG) est
chargé de la gestion de l’ONBF, qui est reconnue d’utilité publique. Elle est donc habilitée à
recevoir des dons de particuliers et d’entreprises, ouvrant droit à des déductions fiscales.
Les bleuets sont réalisés par des entreprises et des établissements français employant des
travailleurs handicapés.
+ Lien vers la plaquette bleuet de France
http://www.ardennes.gouv.fr/IMG/pdf/dp_hd_8_mai_2015_cle132853.pdf
CEMA_bleuet de France (format pdf, 228 kB). http://www.defense.gouv.fr/ema/le-chef-d-etatmajor/actualite/le-cema-porte-le-bleuet-de-france
Sources : État-major des armées Droits : Ministère de la Défense
« Le CEMA s’exprime devant la représentation nationale »
Mise à jour : 09/11/2016 15:52
Le Général d’armée Pierre de Villiers a été récemment auditionné par les parlementaires à propos
du volet Défense du projet de loi de finances 2017. Le 12 octobre, son audition a été conduite par
la commission de la défense nationale et des forces armées de l’Assemblée nationale. Il a ensuite
été reçu par les sénateurs de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces
armées, le 9 novembre.
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Ces rencontres ont permis au CEMA de dresser un bilan du contexte sécuritaire actuel en
rappelant ses points de vigilance pour l’avenir et sa conception du modèle complet d’armée.
Sources : État-major des armées Droits : Ministère de la Défense
« Seuls nous ne pouvons rien. Ensemble tout devient
possible »
Mise à jour : 10/11/2016 18:58
Jeudi 10 novembre, à la veille des commémorations nationales de l’armistice de la Première
Guerre mondiale, le général d’armée Pierre de Villiers, entouré du secrétaire général pour
l’administration, du chef d’état-major de l’armée de l’air et des représentants du délégué général
pour l’armement et des chefs d’état-major de l’armée de terre et de la marine, a rassemblé les
personnels civils et militaires du site de Balard pour une cérémonie des couleurs placée sous le
signe du recueillement en mémoire de tous les soldats français tombés au combat.
Au cours de cette cérémonie a également eu lieu l’inauguration d’un char FT17, installé sur la
place d’armes principale de Balard. Engagé à la fin de la Première Guerre mondiale pour contrer
les dernières offensives allemandes, il est surnommé « char de la victoire ». Il représente selon le
CEMA, l’adaptation permanente, l’engagement et la cohérence, trois étapes consubstantielles en
tout temps de la réussite des combats et qui orientent au quotidien l’action des armées, directions
et services. Le président de Renault Truck Défense, Monsieur Levacher était présent pour
l’inauguration du FT17 qui a été développé et produit par Renault.
Une remise collective de décorations a également été effectuée devant les troupes. Elle manifeste
la reconnaissance visible, par la Nation, d’un tel niveau d’engagement.
Sources : État-major des armées Droits : Ministère de la Défense
5 – Chroniques & Libres propos
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6 – Actualités internationale
AFGHANISTAN
Le Pentagone confirme la mort d’un responsable d’Al-Qaïda
en Afghanistan
actu monde par Washington (AFP) le 5 novembre 2016 à 07:34
© AFP - KARIM JAAFAR
Le Pentagone a confirmé vendredi l’élimination de Farouq al-Qahtani, responsable d’Al-Qaïda en
Afghanistan, lors d’une frappe aérienne de précision le 23 octobre dans la province de Kunar,
dans le nord-est du pays limitrophe du Pakistan.
"Al Qahtani était l’émir d’Al-Qaïda pour l’est de l’Afghanistan et l’un des principaux planificateurs
du groupe pour des attaques contre les Etats-Unis", a précisé Peter Cook, porte-parole du
Pentagone, dans un communiqué.
Selon une source américaine, Qahtani, un ressortissant qatari qui serait né en Arabie saoudite
entre 1979 et 1981, était actif en Afghanistan depuis au moins 2009.
Des responsables américains avaient indiqué le 27 octobre que Farouq al-Qahtani et son adjoint
Bilal al-Utabi, considérés respectivement comme les "numéro 1 et numéro 2 ou 3" d’Al-Qaïda en
Afghanistan, avaient été ciblés par des frappes de drones le 23 octobre, mais ils n’avaient pas pu
confirmer le succès de ces bombardements.
Vendredi, le Pentagone a confirmé le décès d’al-Qahtani, mais a ajouté qu’il était toujours en train
d’enquêter pour savoir si al-Utabi avait aussi été tué.
"Le succès de cette frappe est un autre exemple des opérations américaines destinées à dégrader
les réseaux terroristes internationaux et à cibler des leaders terroristes qui cherchent à attaquer le
territoire américain, nos intérêts et nos alliés à l’étranger", a encore indiqué M. Cook.
Cette opération était pour le Pentagone "l’opération la plus importante contre Al-Qaïda depuis
plusieurs années", avait souligné le 27 octobre Peter Cook.
Les Etats-Unis traquaient Qahtani, un proche d’Oussama ben Laden, depuis des années : il était
connu pour avoir recruté de nombreux jeunes dans la région au profit d’Al-Qaïda, aujourd’hui sur
le déclin. Il aurait aussi organisé le financement et la préparation d’attaques contre les forces de la
coalition en Afghanistan, ainsi qu’en Asie du Sud-est et en Occident.
Il était considéré comme celui qui sollicitait et distribuait les fonds récoltés auprès des soutiens
d’Al-Qaïda dans les pays du Golfe pour financer les opérations extérieures du groupe et celles
des talibans en Afghanistan, selon une autre source américaine.
Qahtani avait été localisé en 2012 mais la mission pour l’éliminer avait été suspendue à la
dernière minute en raison du risque de victimes civiles.
Cette fois, Qahtani et Utabi se trouvaient dans le village de Hilgal, dans deux bâtiments différents
distants de quelques centaines de mètres, lorsque plusieurs missiles tirés depuis un drone les ont
visés quasi simultanément.
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Afghanistan. Une Australienne enlevée à Kaboul
Accueil / Monde / Afghanistan / http://www.ouest-france.fr/ Publié le 06/11/2016 à 23:52
Une Australienne travaillant pour une organisation non-gouvernementale a été enlevée
samedi à Kaboul, rapporte dimanche la chaîne de télévision afghane Tolo News.
L'ambassade d'Australie vérifie l'information, a fait savoir le ministère des Affaires étrangères à
Canberra. Une autre Australienne travaillant pour une organisation humanitaire avait été enlevée
en août à Jalalabad, dans l'est de l'Afghanistan.
Elle a été libérée saine et sauve fin août. Un enseignant australien de l'Université américaine a par
ailleurs été enlevé le 7 août dans la capitale avec un de ses collègues américains.
Afghanistan. Attaque talibane contre le consulat allemand
Accueil / Monde / Afghanistan / http://www.ouest-france.fr/ Modifié le 11/11/2016 à 00:08 | Publié
le 10/11/2016 à 23:28
L'attentat suicide contre le consulat allemand en Afghanistan a fait au moins deux morts plusieurs dizaines de
blessés. | Infographie Ouest France
Un attentat suicide visant le consulat allemand à Mazar-i-Sharif, en Afghanistan, a fait au
moins deux morts et plusieurs dizaines de blessés ce jeudi soir.
Les talibans ont revendiqué jeudi soir une attaque meurtrière contre le consulat allemand de
Mazar-i-Sharif, dans le nord de l'Afghanistan, « en représailles » après la mort de civils dans une
frappe de l'Otan la semaine dernière à Kunduz.
L'attaque au camion-suicide, apparemment de très forte puissance, a fait au moins 2 morts et 84
blessés dont dix enfants, répartis dans deux hôpitaux, selon un bilan fourni dans la nuit par le
responsable de l'hôpital régional, le Dr Noor Mohammad Fayez.
Le responsable de la police locale, Sayed Kamal Sadat, a indiqué avoir envoyé des renforts sur
place pour obtenir d'avantage d'informations sur l'opération, tandis que les ambulances se
précipitaient sur place toute sirènes hurlantes.
Réunion de crise
Les responsables allemands à Mazar-i-Sharif, où la Bundeswehr était déployée jusqu'en 2014, et
Kaboul, n'avaient pu être joints dans l'immédiat.
Mais une source diplomatique à Berlin a annoncé que le ministre allemand des affaires étrangères
Frank-Walter Steinmeier avait convoqué une réunion de crise à son cabinet.
Le porte-parole Taliban Zabihullah Mujahid qui a revendiqué « l'opération martyr » dans un
communiqué a également affirmé que des « assaillants » avaient pénétré dans l'enceinte du
bâtiment pour y poursuivre l'attaque, mais ceci n'a pas été confirmé de sources indépendantes,
même si des habitants voisins du consulat, installé dans un ancien hôtel, l'Hôtel Mazar, ont fait
état d'échanges de tirs sur les réseaux sociaux.
La zone était entièrement ceinturée par les forces de l'ordre envoyées en renforts et des
hélicoptères survolaient le centre-ville et le quartier abritant le consulat.
Selon lui, le souffle de l'explosion, par sa violence, a brisé toutes les vitres « dans un rayon de
plusieurs kilomètres » et réveillé les habitants qu'il a entendu pleurer et hurler de frayeur.
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Bavure de l'Otan
La plupart des blessés l'ont d'ailleurs été par des éclats de vitres brisées, selon le Dr Fayez.
Certains habitants ont également rapporté avoir entendu une seconde explosion mais celle-ci a
été démentie par les autorités.
Les insurgés ont expliqué que l'attentat a été conduit « en représailles » aux frappes aériennes
américaines le 3 novembre sur Kunduz (nord-est) qui ont fait au moins 32 tués et 19 blessés
parmi les civils, dont de nombreux femmes et enfants et détruit 22 maisons, selon l'ONU.
Cette nouvelle bavure des forces américaines déployées sous mandat de l'Otan dans le cadre de
l'opération Resolute Support a provoqué des manifestations de colère parmi la population.
L'armée américaine a reconnu que ses frappes avaient « très probablement » fait des victimes
civiles et exprimé « ses regrets », mais la Mission des Nations unies en Afghanistan (Manua) a
annoncé qu'elle avait lancé sa propre enquête.
Mazar-i-Sharif est considérée comme l'une des grandes villes les plus paisibles du pays en proie
aux offensives répétées des talibans. Mais elle abrite également l'une des trois principales bases
des forces aériennes afghanes actuellement en cours de reconstitution avec l'aide de l'Otan.
Les forces aériennes, américaines et afghanes, sont régulièrement sollicitées pour appuyer les
opérations des forces afghanes au sol contre les insurgés talibans et ceux du groupe Etat
islamique dans l'est. Mais l'ONU a récemment dénoncé la très forte augmentation (+72% en un
an) des victimes collatérales de ces frappes.
ATTENTATS DU 13 NOVEMBRE 2015 À PARIS
Attentats de Paris et Bruxelles : les enquêteurs pensent
avoir identifié le principal donneur d'ordre
Oussama Atar, alias Abou Ahmad, un Belgo-Marocain de 32 ans bien connu des services
antiterroristes belges, serait un commanditaire de ces attaques, selon des informations du
"Monde", confirmées par un journaliste de "Complément d'enquête".
Un périmètre de sécurité dans le 11e arrondissement de Paris dans la nuit du 13-Novembre. (CITIZENSIDE/DAVID
JULI)
Romain Boutilly franceinfo France Télévisions Mis à jour le 08/11/2016 | 14:20 publié le
08/11/2016 | 14:20
Les enquêteurs ne connaissaient que son nom de guerre, sa "kunya" (surnom musulman) : Abou
Ahmad. Ce francophone haut placé au sein du groupe Etat islamique (EI) aurait imaginé, puis
orchestré depuis la Syrie, les tueries de Paris et Saint-Denis du 13 novembre 2015, mais
également celle de Bruxelles, le 22 mars 2016. Près d'un an après les faits, les enquêteurs
pensent connaître désormais sa véritable identité. Des proches du dossier assurent, mardi 8
novembre dans Le Monde, ainsi qu'à "Complément d'enquête", le magazine de France 2, que ce
mystérieux donneur d'ordre serait Oussama Atar, un Belgo-Marocain de 32 ans, bien connu des
services de police. Il est notamment le cousin des frères Bakraoui, deux logisticiens des attentats
du 13-Novembre et auteurs de l'attaque dans la capitale belge.
Identifié par l'un de ses complices
Argent, instructions, soutiens logistiques... Les investigations menées par six juges d'instruction
français ont permis de reconstituer, malgré des zones d'ombre persistantes, les pièces du puzzle
d'un projet terroriste sans précédent en Europe. Selon les informations du Monde, confirmées par
19
"Complément d'enquête", les services de lutte antiterroristes belges sont parvenus à la conclusion
que Abou Ahamad et Oussama Atar ne forment qu'une même personne.
A l'été 2015, Oussama Atar missionne depuis Raqqa (Syrie) quatre terroristes pour gagner la
France cachés parmi le flux de migrants. Deux d'entre eux, censés participer aux équipées
meurtrières de Paris, sont arrêtés en Autriche. L'un d'entre d'eux, Adel Haddadi, donnera aux
enquêteurs une première description du donneur d'ordre de l'EI. Un homme aux traits fins, aux
yeux marron, qui porte un pistolet à la ceinture. Un portrait qui correspond au profil d'Oussama
Atar. Et pour cause : l'aspirant terroriste l'a reconnu officiellement il y a quelques semaines sur la
base de plusieurs photographies montrées par les policiers français lors d'un interrogatoire.
L'aéroport de Zaventem, à Bruxelles, lors de l'attentat du 22 mars 2016. (FRANCOIS LENOIR / REUTERS)
Il s'agit d'un pas de géant dans l'enquête. Depuis le début, le nom d'Abou Ahmad, affilié à un
numéro de téléphone, revient. Griffonné sur un papier retrouvé dans la poche d'un des kamikazes
du Stade de France, dans un ordinateur abandonné dans une poubelle à Bruxelles le matin de
l'attentat le 22 mars... Un faisceau d'indices qui mène à Abou Ahmad. Comme lors de cet échange
entre lui et Najim Laachraoui, l'un des kamikazes de l'aéroport de Zaventem (Bruxelles).
« On va t'envoyer nos testaments... je... je... On va mettre ça dans des dossiers tu vois. »
Najim Laachraoui
Un vétéran du jihad
Oussama Atar est bien connu des services de police. Interpellé en février 2005 à Ramadi (Irak),
alors en plein conflit deux ans après l'intervention américaine, il avait été condamné à dix ans de
prison pour avoir franchi illégalement la frontière entre la Syrie et l'Irak, selon son avocat d'alors,
Me Vincent Lurquin, cité dans Le Monde.
Incarcéré dans plusieurs établissements pénitentiaires, il a fait un passage par la prison Abou
Ghraib, réouverte par les Américains, et dans celle de Camp Buca, où il aurait croisé la route
d'Abou Bakr Al-Baghdadi, calife auto-proclamé de l'Etat islamique. Un CV de vétéran du jihad.
En 2010, la famille d'Oussama Atara avait choisi de médiatiser l'affaire dans l'espoir de le faire
libérer pour raisons de santé. Il avait alors bénéficié d'une campagne de soutien de la part de
personnalités politiques ou d'ONG, comme Amnesty International. En 2011, un clip de rap en
soutien au prisonnier "toujours retenu prisonnier en Irak malgré son innocence" est relayé sur la
plateforme YouTube.
Dans une interview donnée au quotidien belge Le Soir la même année, il avait expliqué s'être
rendu en Syrie "pour étudier l'arabe", avant de se rendre en Irak par l'intermédiaire d'une
association pour y acheminer des médicaments.
Libéré en 2012, le jihadiste, alors âgé de 28 ans, disparaît à nouveau de la circulation. Il rejoint la
zone irako-syrienne et les rangs de l'EI. C'est depuis Raqqa, où il a été localisé en octobre 2015,
qu'il est soupçonné d'avoir participé à l'élaboration de projets terroristes en Europe.
20
Cellule familiale
Dans ce dossier, le rôle d'Oussama Atar souligne l'importance des liens familiaux à l'œuvre de
cette cellule terroriste. Ses cousins, les frères Ibrahim et Khalid El Bakraoui, logisticiens des
attentats du 13-Novembre, se sont fait exploser dans la capitale belge. Son petit frère, Yassine
Atar, sera lui interpellé quelques jours après ce double attentat, en possession d’une clé de
l’appartement de Schaerbeek ayant servi de planque aux terroristes.
Depuis cette date, Oussama Atar est "l'homme le plus recherché de Belgique et d'Europe", aux
yeux de la police belge. En août, plusieurs perquisitions avaient visé sa famille à Laeken,
commune rattachée à Bruxelles. Un personnage clef mais qui ne pourrait pas être le seul à être
impliqué dans ces attaques. Plusieurs noms de commanditaires, français et étrangers, circulent
toujours pour leur implication présumée dans ces attentats.
Agent de sécurité au Bataclan, "les mots des victimes m'ont
aidé à déculpabiliser"
http://www.lexpress.fr/ Article validé par la rédaction Actualité Société Propos recueillis par Anna
Benjamin, publié le 10/11/2016 à 08:28 , mis à jour à 11:58
Steeve Ndoumbe, le 9 novembre 2016 à Alfortville. Benjamin Girette/Hans Lucas pour L'Express
Steeve Ndoumbe est l'un des deux agents de sécurité qui a ouvert une issue de secours du
Bataclan pour libérer des centaines de spectateurs pris au piège le 13 novembre. Un an
après la tuerie, il tente encore de chasser son sentiment de culpabilité car "tout le monde
n'a pas pu sortir".
J'étais au Bataclan le 13 novembre. Pas comme spectateur, mais en tant qu'agent de sécurité.
Pendant le concert, j'étais posté à l'intérieur de la salle, derrière les barrières qui séparent la
scène et la foule. Un spectateur a été porté au-dessus des gens, je l'ai réceptionné. C'est à ce
moment-là que les terroristes sont entrés et ont ouvert le feu. Les premières secondes, j'ai
cherché à comprendre d'où venaient ces bruits. Puis, les lumières se sont allumées et j'ai compris.
Avec un collègue, nous avons poussé les barrières pour laisser passer les spectateurs et nous
avons ouvert l'issue de secours qui menait dans la ruelle derrière le Bataclan. On indiquait aux
gens de sortir en tenant les portes. Quand les terroristes ont compris que l'on les faisait évacuer,
ils ont tiré dans notre direction. Nous avons dû lâcher les portes pour nous enfuir. J'ai remonté la
rue en courant, en mettant un blessé à l'abri. Les policiers sont arrivés. Toute la nuit, nous les
avons aidés à maintenir la foule et les journalistes à distance. Je suis resté sur place jusqu'à la fin.
"Je me sens encore un peu coupable"
Un agent de sécurité n'est pas préparé à faire face à ce genre de situation et ne peut rien face à
des kalachnikovs. Ce soir-là, j'ai fait ce que j'ai pu. J'ai conscience d'avoir peut-être sauvé des
gens et les messages et les mails des victimes me remerciant de leur avoir montré la sortie m'ont
aidé à déculpabiliser. Pourtant, au fond de moi, je me sens encore un peu coupable, car tous les
spectateurs n'ont pas pu sortir.
Un an après, mon quotidien a changé. Pour l'instant, je ne peux plus travailler dans les boîtes de
nuit ou les salles de concerts. Je ne me sens pas capable de gérer une foule ou d'apaiser les
tensions, c'est trop angoissant. Je me suis reconverti en agent d'accueil dans un restaurant où je
vérifie les sacs et les tenues vestimentaires. J'ai aussi arrêté la boxe. Je ne tenais pas un combat.
Cela me stressait trop alors que j'ai fait du sport toute ma vie.
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"On pense que les cauchemars vont s'arrêter, mais non"
J'étais agent de sécurité uniquement le week-end. La semaine, j'ai un autre emploi. Les mois qui
ont suivi l'attentat, je n'ai pas dormi et je ne pouvais pas aller travailler le lendemain. Mon
employeur comprend très bien ma situation. Mais à cause de mes absences répétées pour aller
voir le psychologue ou parce que je suis trop fatigué, mon avancement de carrière en pâtit.
"Ma reconstruction est longue. La première étape a été de retrouver le sommeil et d'avoir un rythme de vie normale",
explique Steeve Ndoumbe. Benjamin Girette/Hans Lucas pour L'Express
Après le 13 novembre, j'ai occulté et intériorisé ce qu'il s'est passé, je me suis renfermé. C'était
ma façon de me protéger et de contrôler mes sentiments et mes émotions. D'autant qu'un agent
de sécurité doit se présenter comme quelqu'un de solide, de sûr de lui. Dans le milieu de la nuit,
des fusillades, des braquages, j'en ai déjà vu. Mais ce qu'il s'est passé au Bataclan, ça n'avait rien
à voir. Les gens se faisaient tirer dans le dos.
Au début, on pense que l'on va faire des cauchemars et que cela va s'arrêter. Mais non. Je suis
encore suivi par un psychologue. J'avance pas à pas. Ma reconstruction est longue. La première
étape a été de retrouver le sommeil et d'avoir un rythme de vie normale. La seconde, de pouvoir
ressortir dans des endroits publics, au cinéma ou prendre des transports en commun bondés.
Bien sûr, je ne parle pas de retourner dans une salle de concerts. Aujourd'hui, j'apprends à
déculpabiliser pour arrêter de faire des cauchemars et de revivre la scène.
"Je ne me sens pas prêt à soutenir le regard des familles de victimes"
Malgré les coups de blues, un an après je vis plus ou moins normalement. J'espère vraiment
retrouver de la confiance en moi. Sinon cela voudra dire que les terroristes ont réussi leur coup,
qu'ils ont réussi à me terroriser. Ce qui me fait tenir, c'est ma famille, mes amis et ma fille de six
ans. C'est d'abord à elle que j'ai pensé quand j'ai réussi à sortir du Bataclan.
C'est une bonne chose que le Bataclan rouvre même si je ne suis pas encore capable d'y aller.
Peut-être qu'un jour j'y arriverai. Pas pour travailler bien sûr, mais pour voir mon équipe. Un jour,
je suis passé devant la salle en voiture, tout seul, pour voir ce que cela allait me faire. Ça m'a
rendu très triste, très triste pour ceux qui sont restés là-bas. Je ne me sens pas non plus prêt à
rencontrer des familles de victimes lors des commémorations qui auront lieu dimanche, à soutenir
leur regard. Il me faudra du temps pour entrer en communion avec elles.
BREXIT
Brexit : remous persistants après la décision de la Haute
Cour
actu monde par Londres (AFP) le 5 novembre 2016 à 16:34
La Première ministre britannique Theresa May à Londres, le 2 novembre 2016 © POOL/AFP/Archives - Kirsty
Wigglesworth
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Les appels se multipliaient samedi au Royaume-Uni pour que la Première ministre Theresa May
"mette le holà" aux violentes attaques contre la justice après la décision de la Haute Cour
d’accorder au Parlement un droit de vote sur le Brexit.
Les trois juges de la Cour ont infligé un sérieux revers judiciaire au gouvernement conservateur en
estimant jeudi que les députés devaient se prononcer sur le déclenchement du processus de
sortie de l’Union européenne.
Cette décision a suscité la colère de certains "Brexiters" inquiets des complications qu’elle pourrait
entraîner dans la mise en oeuvre du divorce avec l’UE, mais aussi d’une partie de la presse
eurosceptique, le tabloïd Daily Mail n’hésitant pas à présenter les trois magistrats comme des
"ennemis du peuple".
Ce type de rhétorique "menace l’indépendance de notre justice", a regretté samedi Bob Neill, le
président conservateur de la Commission de la Justice de la chambre des Communes, dans le
Times.
"Certaines des choses qui ont été dites (...) sur le jugement de la Cour sont profondément
scandaleuses", a-t-il insisté, en exhortant Theresa May à prendre l’initiative pour que ces attaques
cessent.
"Les membres du gouvernement, à commencer par la Première ministre, doivent maintenant
indiquer clairement que l’indépendance de la justice est fondamentale au fonctionnement de notre
démocratie", a-t-il dit, tandis que le Times regrettait, dans un éditorial, "une odeur de Berlin dans
les années trente".
- ’Pas en mon nom’ "Quel message sommes-nous en train d’envoyer au reste du monde ? Probablement celui d’une
nation qui court le danger de s’égarer", s’est de son côté inquiétée l’ancienne secrétaire d’Etat
conservatrice Anna Soubry.
"Il est temps qu’on y mette le holà, il est temps qu’on dise pas en mon nom", a-t-elle déclaré dans
le Guardian, le quotidien appelant également le gouvernement à "défendre" l’institution judiciaire.
Cet énième rebondissement depuis le référendum sur l’UE du 23 juin est un nouvel écueil pour
Theresa May, qui avait clairement fait savoir qu’elle activerait d’ici à la fin mars l’article 50 du
Traité de Lisbonne, qui lance la procédure de divorce avec l’UE, sans passer par la case
Parlement.
Combatif, l’exécutif a immédiatement réagi en annonçant qu’il ferait appel devant la Cour
suprême, Theresa May affirmant dans la foulée qu’elle gardait son calendrier "inchangé", au cours
de conservations téléphoniques avec la chancelière allemande Angela Merkel et le président
français François Hollande, notamment.
Reste que la décision de la Haute Cour, si elle est confirmée par la Cour suprême, risque de
provoquer des débats parlementaires à rallonge susceptibles de ralentir significativement la mise
en oeuvre du Brexit et de peser sur les négociations entre Londres et Bruxelles.
- Elections anticipées ? Signe de la tension ambiante, le député conservateur Stephen Phillips, partisan d’un rôle accru du
Parlement avant l’activation de l’article 50, a annoncé sa démission en évoquant des "désaccords
politiques inconciliables avec le gouvernement".
Ce départ, notait samedi le quotidien conservateur The Telegraph, "met Theresa face à un défi
politique qui s’ajoute à la crise constitutionnelle dont elle a héritée" en prenant les commandes du
gouvernement après le référendum du 23 juin.
Et c’est finalement sans surprise que la question d’éventuelles élections législatives anticipées a
rejailli ces dernières 48 heures, une hypothèse "ouvertement discutée" au sein du gouvernement,
selon le Telegraph.
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"Le problème, c’est qu’il y a une majorité de pro-Brexit dans le pays et une majorité de promaintien (dans l’UE) au Parlement", a déclaré un membre du gouvernement cité par le journal,
sous le couvert de l’anonymat.
"Etant donné le jugement de la cour et la possibilité que nous ne gagnerons pas en appel (...) je
suis ouvert à l’idée d’élections anticipées", a-t-il ajouté.
Du côté de l’opposition, le chef du Parti travailliste Jeremy Corbyn a estimé samedi que ce
jugement soulignait "la nécessité pour la Première ministre de présenter sans attendre" devant le
Parlement sa stratégie pour la sortie de l’UE.
CHINE
Exclusif - Des Chinois rachètent l’Open de France de golf
ECONOMIE Flash Eco http://www.lefigaro.fr/ Mis à jour le 07/11/2016 à 20:41 Publié le
07/11/2016 à 19:55
Après les clubs de football, le golf français s’ouvre lui aussi aux capitaux asiatiques. Encouragé
par le Tour Européen, le groupe chinois HNA s'associe à l’Open de France de golf et fera exploser
sa dotation dès 2017 à hauteur de 7 M€.
HNA n’est pas un inconnu dans l’univers du golf. Début octobre, ce conglomérat, qui a fait fortune
en une vingtaine d’années autour de sa compagnie d’aviation, a racheté pour plus de 137 millions
de dollars une dizaine de parcours de golf autour de Seattle (USA).
L’intérêt des Chinois est directement lié à la position qu’occupe aujourd’hui la France sur
l’échiquier mondial du golf, avec l’organisation de la prochaine édition de la Ryder Cup, prévue au
Golf National en septembre 2018.
CHYPRE
Chypre : début lundi en Suisse de négociations pour
réunifier l’île
actu monde par Genève (AFP) le 7 novembre 2016 à 08:10
© AFP/Archives - Bryan R. Smith
Les dirigeants chypriotes grec et turc doivent poursuivre lundi en Suisse sous l’égide de l’ONU
leurs négociations en vue d’un accord sur la réunification de l’île méditerranéenne, divisée depuis
42 ans.
Pour la première fois, le président chypriote Nicos Anastasiades et le leader chypriote turc
Mustafa Akinci vont aborder une des questions les plus épineuses du dossier : les arrangements
territoriaux.
Ces discussions, qui se tiendront jusqu’au 11 novembre près du lac Léman, sont "un moment clé"
dans les négociations de paix, entamées en mai 2015, selon l’émissaire de l’ONU pour Chypre,
Espen Barth Eide.
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Les pourparlers sont aussi considérés comme ceux de la dernière chance, après notamment
l’échec d’un plan de réunification proposé par l’ONU en 2004. L’objectif est de parvenir à un
accord d’ici la fin de l’année.
Le pays est divisé depuis 1974 lorsque l’armée turque a envahi la partie nord de l’île en réaction à
un coup d’Etat visant à rattacher Chypre à la Grèce, ce qui inquiétait la minorité turcophone de
l’île. Cette invasion a été suivie par d’importants déplacements de populations, des dizaines de
milliers de personnes ayant dû abandonner leurs biens du jour au lendemain.
Depuis, la République de Chypre, membre de l’UE depuis 2004, n’exerce son autorité que sur la
partie Sud, où vivent les Chypriotes grecs. Les Chypriotes turcs habitent au Nord, où une
République turque de Chypre du Nord (RTCN) a été autoproclamée et n’est reconnue que par
Ankara.
M. Anastasiades a exhorté la semaine dernière les deux parties à "saisir cette opportunité, non
seulement pour éliminer ou réduire les différends (...) mais aussi pour faire des progrès sur le
territoire qui puissent mener à un règlement final".
M. Akinci a lui souligné la nécessité de respecter le délai de la fin d’année pour conclure un
accord : "Après 50 ans, on ne peut continuer à discuter encore 50 ans. Tout le monde, dont
l’ONU, a bien conscience de ça".
- Restitutions territoriales Les analystes estiment que tout accord, qui doit déboucher sur une fédération composée de deux
entités —l’une chypriote grecque, l’autre chypriote turque— repose sur le principe d’un échange
de territoires dans cette île d’environ un million d’habitants, dont une très grande majorité de
Chypriotes grecs.
"S’ils peuvent aujourd’hui se réunir autour de cartes et partager leurs points de vue, cela signifie
qu’un certain nombre de barrières psychologiques ont été franchies", estime Fiona Mullen,
consultante internationale basée à Chypre.
Les deux leaders vont tenter de s’entendre sur la délimitation des deux futures entités, ce qui
devrait entraîner notamment une restitution de certaines zones du Nord aux Chypriotes grecs.
La question du "territoire est naturellement liée à celles des propriétés et de la sécurité parce que
cela affecte la vie quotidienne des gens vivant près de la frontière", a indiqué à l’AFP l’analyste
chypriote turc Mete Hatay.
"S’ils résolvent ce problème (du territoire), alors nous serons sur la voie d’importantes discussions
multipartites sur la sécurité", dit Mme Mullen.
En vertu de traités internationaux, la Turquie, la Grèce et la Grande-Bretagne, qui dispose de
bases militaires dans l’île, sont garants de la sécurité de Chypre.
Une délimitation des entités permettra aussi d’examiner des processus de restitution,
compensation ou échange pour les propriétaires spoliés de leurs biens —une question épineuse
et potentiellement onéreuse pour le futur Etat.
Si une réunification promet d’être coûteuse dans un premier temps, le Fonds monétaire
international (FMI) veut croire qu’elle finira par avoir des conséquences économiques très
positives pour Chypre qui, au bord de la faillite en 2013, avait dû recourir à un plan de sauvetage
international.
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ÉTATS-UNIS
Risque d'attaques d'Al Qaïda aux USA lundi ou mardi
Reuters 4 novembre 2016
Les services de renseignement américains ont prévenu les autorités de New York d'un risque d'attaques d'Al Qaïda
aux alentours de l'élection présidentielle, mardi prochain, a-t-on appris vendredi. /Photo prise le 2 novembre
2016/REUTERS/Lucas Jackson
NEW YORK (Reuters) - Les services de renseignement américains ont prévenu les autorités de
New York, du Texas et de Virginie d'un risque d'attaques d'Al Qaïda aux alentours de l'élection
présidentielle, mardi prochain, a-t-on appris vendredi.
Ces avertissements, qui ne mentionnent pas de cible précise, ont été transmis à la police de
New York (NYPD) et au Port Authority of New York and New Jersey, organisme qui gère
aéroports, ponts et tunnels dans l'agglomération new-yorkaise.
Les gouverneurs du Texas, Greg Abbott, et de Virginie, Terry McAuliffe, ont fait savoir que leurs
services suivaient la situation de près et assurent que les électeurs pourront voter normalement
mardi.
De source gouvernementale à Washington, on confirme que des avertissements émanant des
services de renseignement ont été transmis, mais on souligne que la menace évoquée n'est pas
spécifique et d'un niveau relativement faible.
Le FBI s'est refusé à commenter ces informations. Il se contente de rappeler dans un
communiqué que "les services de l'antiterrorisme et du ministère de l'Intérieur demeurent
vigilants et à même de faire face à des attaques ici aux Etats-Unis".
(David Ingram, avec Mark Hosenball, John Walcott et Ian Simpson à Washington, et Nate
Raymond à New York, Gilles Trequesser pour le service français)
Donald Trump bat Hillary Clinton à la surprise générale et
sera le prochain président des Etats-Unis
La quasi-totalité des sondages donnaient Hillary Clinton gagnante. C'est finalement le
milliardaire, novice en politique, qui succédera à Barack Obama à la Maison Blanche.
Le candidat républicain Donald Trump lors d'un meeting à Aston (Pennsylvanie, Etats-Unis), le 22 septembre 2016.
(MANDEL NGAN / AFP)
http://www.francetvinfo.fr/ Mathieu Dehlinger France Télévisions Mis à jour le 09/11/2016 | 10:31
publié le 09/11/2016 | 08:46
Donald Trump a déjoué tous les pronostics. Contre toute attente, le milliardaire entre dans
l'histoire, mardi 8 novembre, en devenant le 45e président des Etats-Unis, à l'issue d'une élection
des plus tendues.
>> Trump élu président : suivez en direct toutes les réactions politiques
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Le républicain a battu la favorite, candidate du parti démocrate, l'expérimentée Hillary Clinton,
ancienne sénatrice et secrétaire d'Etat. Le magnat de l'immobilier doit notamment son succès à sa
victoire dans trois Etats clés : la Floride, l'Ohio et la Pennsylvanie.
>> Présidentielle américaine : découvrez l'ensemble des résultats dans notre carte
Une candidature moquée à ses débuts
Quand le milliardaire s'est lancé dans la course à la Maison Blanche en annonçant sa candidature
aux primaires républicaines, en juin 2015, personne n'y croyait vraiment. Ni les cadors du parti,
convaincus de la probable victoire de Jeb Bush, le frère de l'ancien président George W. Bush. Ni
la presse, qui raillait la "quête improbable" du businessman, qualifié de "clown" par certains
médias.
Car oui, Donald Trump a fait parler de lui ces dernières années, mais plus souvent dans les pages
people des magazines que dans les colonnes des éditorialistes politiques. Le milliardaire, dont
l'étendue de la fortune est contestée, est notamment revenu sur le devant de la scène avec "The
Apprentice", une émission de télé-réalité à succès, suivie par des millions de téléspectateurs,
dans laquelle il interprète un recruteur tyrannique face à des candidats prêts à tout pour intégrer
son empire.
"Rendre à l'Amérique sa grandeur"
Pas vraiment le CV classique d'un prétendant au bureau ovale, mais Donald Trump a toutes les
compétences requises pour crever l'écran. Dès son premier discours, le candidat sait manier la
polémique pour s'attirer le maximum de couverture médiatique. Pour dénoncer "la mort du rêve
américain", il trouve un bouc émissaire : les immigrés, venus de l'autre côté du Rio Grande, qu'il
veut bloquer par un gigantesque mur construit à la frontière. "Quand le Mexique nous envoie ses
gens, il ne nous envoie pas les meilleurs, lance-t-il. Ils envoient les gens qui ont beaucoup de
problèmes. (...) Ils apportent avec eux la drogue, ils apportent le crime. Ce sont des violeurs."
Les propos suscitent immédiatement une levée de boucliers outre-Atlantique. Les meetings de
Donald Trump sont perturbés par des activistes. Le milliardaire perd même des contrats avec de
grosses entreprises, dont NBC, le diffuseur de "The Apprentice". Peu importe. "Je n'ai pas le
temps pour le politiquement correct", se plaît-il a répondre. Mais quand Donald Trump promet de
"rendre à l'Amérique sa grandeur", ce discours sur le déclassement du pays, isolationniste, antiimmigration et anti-establishment, résonne avec une partie de l'électorat blanc, qui se juge laissée
de côté par la politique actuelle.
La machine est lancée. A la veille de l'officialisation de sa candidature, il n'était crédité que
d'environ 2,5% des intentions de vote. En quelques jours, tout s'accélère : dès juillet 2015, il
s'installe en tête des sondages des primaires républicaines. Une pôle position qu'il ne quittera plus
jusqu'à la fin de la compétition. Ses adversaires se révèlent impuissants à contrer son ascension :
même Jeb Bush, l'ancien favori, doit jeter l'éponge, ridiculisé par le magnat de l'immobilier. Bon
gré, mal gré, les républicains sont obligés de se résigner : contesté dans son propre camp, Donald
Trump est tout de même investi candidat du parti en juillet 2016.
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Une campagne violente, émaillée par les scandales
Sa rivale côté démocrate, l'ancienne secrétaire d'Etat Hillary Clinton, est une politicienne
confirmée, l'incarnation même de "l'élite" que Donald Trump dénonce à longueur de meetings.
Face à elle, le businessman manie l'invective : il qualifie son adversaire de "corrompue", soutient
que sa place devrait être en prison et dénonce une élection "truquée" par les grands médias. La
campagne est assurément la plus violente de l'histoire moderne des Etats-Unis.
Visiblement, certains Américains se lassent des polémiques entretenues par le milliardaire,
rattrapé par plusieurs scandales. Donald Trump décroche dans les enquêtes d'opinion, plombé
par de vieux propos sexistes et accusé d'agressions sexuelles par plusieurs femmes. A la veille du
scrutin, le site Fivethirtyeight (en anglais), spécialisé dans l'analyse des sondages, ne lui donnait
qu'une chance sur trois de s'installer à la Maison Blanche. L'outsider a finalement triomphé.
INFOGRAPHIES. Elections américaines : le Congrès reste
aux mains des républicains, journée noire pour les
démocrates
En plus du scrutin présidentiel, les électeurs américains étaient appelés à voter pour
désigner le 115e Congrès des Etats-Unis. En plus de s'installer dans le bureau ovale, les
républicains gardent le contrôle de la Chambre des représentants et du Sénat.
Nicolas Enault France Télévisions Mis à jour le 09/11/2016 | 09:18 publié le 08/11/2016 | 16:59
Avec la Maison Blanche, c'était l'autre enjeu majeur du scrutin du mardi 8 novembre. En plus
d'accéder à la présidence des Etats-Unis, les républicains conservent le contrôle du Congrès, en
remportant la majorité des sièges à la Chambre des représentants et au Sénat, selon les
projections des médias américains.
>> Présidentielle américaine : tous les résultats Etat par Etat
Cette victoire, dont franceinfo vous propose de suivre l'évolution, est un pas important car elle
dessine la majorité parlementaire avec laquelle le futur président Donald Trump américain devra
composer.
Un Congrès à majorité républicaine
Seul un tiers devait être renouvelé à l'occasion de ce scrutin : 34 sénateurs démocrates ne
remettaient pas leur siège en jeu, comme 30 républicains et deux indépendants.
Les élus républicains ont acquis la majorité à la Chambre des représentants en 2010 et conforté
leur position lors des élections de mi-mandat en novembre 2014 en passant de 233 à 247 sièges
sur les 435 que compte la chambre. Ce rapport de force ne va pas s'inverser cette année.
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A quoi ressemblera l'Amérique version Donald Trump ?
Nombre de propositions du nouveau président semblent impossibles à mettre en œuvre,
même une fois installé dans le bureau ovale.
Donald Trump, candidat aux primaires républicaines, lors d'un meeting à Millington (Tennessee, Etats-Unis), le 27
février 2016. (MICHAEL B. THOMAS / AFP)
http://www.francetvinfo.fr/ Mathieu Dehlinger France Télévisions Mis à jour le 09/11/2016 | 13:24
publié le 02/03/2016 | 06:22
Depuis des mois, Donald Trump le promet : il va "rendre sa grandeur à l'Amérique". Derrière ce
slogan de campagne, le milliardaire, devenu le 8 novembre le 45e président des Etats-Unis, a
longtemps brillé par le flou qui entourait ses propositions. Désormais, son site officiel* se veut plus
exhaustif et aborde des thèmes variés : Constitution, cybersécurité, économie, éducation, énergie,
santé, défense...
>> Trump élu président : suivez en direct toutes les réactions politiques
Désormais élu chef de l'Etat, après le scrutin du mardi 8 novembre, il va devoir s'atteler à la
réalisation de ces promesses. A quoi ressembleront les Etats-Unis sous son mandat ?
Franceinfo vous livre les grandes lignes de son programme, des propositions les plus incongrues
aux plus crédibles.
Sur l'immigration, une Amérique fermée à double tour
Pour lancer sa campagne, en juin 2015, Donald Trump a frappé fort. C'est avec une proposition
des plus outrancières que le milliardaire a capté l'attention des médias et marqué les esprits :
construire un mur tout le long de la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique pour mettre fin à
l'immigration clandestine. "Le Mexique nous envoie des gens qui ont beaucoup de problèmes,
expliquait alors Donald Trump. Ils ramènent de la drogue, du crime, ils envoient leurs violeurs."
Passons sur la hauteur de cette grande muraille, que le businessman fait passer de 9 à 20 mètres
au gré de ses discours. Une telle proposition semble clairement irréaliste : elle est techniquement
infaisable à certains endroits, par exemple le long du fleuve Rio Grande, estime Real Clear
Politics. Certes, des barrières ont déjà été installées sur plus de 1 000 kilomètres, pour un coût
total de plus de 6 milliards d'euros, explique le Washington Post. Mais rendre l'intégralité de la
frontière hermétique est virtuellement impossible, à en croire les experts interrogés par le journal.
Le département de la Sécurité intérieure dépense déjà plusieurs millions chaque année pour
maintenir les barrières existantes et réparer les brèches, ce qui n'empêche pas, de toute façon, de
creuser des tunnels pour passer la frontière.
Ensuite, mettre fin au droit du sol, comme Donald Trump le propose, semble compliqué à la
lecture de la Constitution des Etats-Unis. C'est l'opinion de nombreux analystes. "Toute personne
née ou naturalisée aux Etats-Unis, et soumise à leur juridiction, est citoyen des Etats-Unis et de
l'Etat dans lequel elle réside", stipule en effet le 14e amendement du texte. La Cour suprême s'est
déjà penchée sur ce texte en 1898.
Mais toutes les propositions du milliardaire en matière d'immigration ne sont pas impossibles.
Après avoir préconisé de bannir temporairement les musulmans étrangers, Donald Trump ne
propose plus que de suspendre l'entrée sur le sol américain des personnes venues "des régions
les plus dangereuses du monde qui ont un passif dans l'exportation du terrorisme". D'autres
propositions sont nettement moins controversées : généraliser l'usage de la plateforme E-Verify,
censée permettre aux employeurs potentiels de vérifier le statut migratoire d'un candidat à un
emploi, ou mieux surveiller les détenteurs de visa sont des idées relativement sérieuses, d'après
Real Clear Politics.
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En politique étrangère, une Amérique isolationniste
En matière de politique étrangère, Donald Trump veut jouer les durs. Sous son mandat, "l'armée
américaine sera si puissante que je ne pense pas que nous aurons besoin de l'utiliser, assure-t-il.
Personne ne viendra nous chercher." Pour lutter contre le groupe Etat islamique, le nouveau
président compte couper les ressources des jihadistes en faisant "exploser" les installations
pétrolières de la région. Après ça, "il n'y aura plus rien", promet le candidat, et les compagnies
pétrolières américaines pourront se rendre sur place et reconstruire.
Difficile d'identifier "une doctrine Trump", s'inquiète le site Vox. Pourtant, dans Politico, un
spécialiste de la Brookings Institution, un think tank (laboratoire d'idées) très connu, assure qu'en
matière de politique étrangère, le milliardaire développe une vision du monde "remarquablement
cohérente". Même si elle représente "un grand pas en arrière dans l'histoire", avec un retour à des
concepts qui étaient jusque-là passés de mode depuis la seconde guerre mondiale.
Donald Trump défend notamment une position isolationniste, en remettant en cause la plupart des
accords de libre-échange signés par les Etats-Unis, pas assez "justes" à son goût. Rien
d'exubérant, note le Washington Post : même si le libre-échange est un pilier de la politique
étrangère du pays depuis 1945, les appels au protectionnisme se multiplient ces dernières
années. Certes, la partie serait difficile pour Donald Trump, qui devrait faire face à un corps
diplomatique hostile, note Politico. Mais le pouvoir de la présidence en la matière est important.
Pour l'économie, une Amérique libérale
Quel politique en campagne n'a jamais promis de simplifier le système fiscal ? Donald
Trump promet de simplifier le Code des impôts. Opérer un gros coup de rabot pour les sociétés,
qui se verraient au maximum taxées à 15%, contre 35% aujourd'hui. Limiter le taux maximal
d'imposition à 33% pour les plus riches. Et exonérer d'impôt sur le revenu davantage de foyers.
Pour y prétendre, Donald Trump proposait que les Américains concernés remplissent un
formulaire à destination des impôts pour simplement dire "I win" – "Je gagne" (autrement dit, "Je
bénéficie de cette réduction d'impôts"). Cette touche d'originalité n'est désormais plus présente
sur son site de campagne.
Mis à part cela, ces propositions sont "incroyablement conventionnelles", commente The
Atlantic. "Grosso modo, c'est ce que les candidats et législateurs républicains proposent depuis
des années, assure le magazine. Trump ne sort pas vraiment du moule." Le milliardaire préconise
notamment de limiter le carcan des régulations, en particulier celles établies par l'EPA, l'Agence
de protection de l'environnement.
Mais au-delà des promesses, le milliardaire est plus discret quand il s'agit de détailler son plan de
financement. Donald Trump peut peut-être compter sur la croissance, qu'il a pendant un temps
estimé à 6% sous sa présidence, mais un tel objectif relève du "fantasme", d'après The
Economist. Peu avant son élection, le nouveau président est devenu (un peu) plus raisonnable et
s'est fixé pour objectif 3,5% par an.
Sur la santé, une Amérique individualiste
Là encore, Donald Trump n'est pas très original. Comme tous les républicains, il veut à tout prix se
débarrasser de "l'Obamacare", la réforme du système de santé portée par Barack Obama. Pour la
remplacer par quoi ? Par "quelque chose de génial" pardi ! Tout simplement. Mais encore ?
Pendant longtemps, le milliardaire est resté très "vague" sur le sujet, regrette Politico.
Durant sa campagne, Donald Trump a surtout défendu une plus grande concurrence entre les
assurances santé, afin de faire baisser les prix. Il souhaite également permettre à chacun de
mettre de l'argent sur des "comptes épargne" consacrés aux dépenses de santé. Et pour ceux qui
ne pourront pas se permettre de financer leur couverture médicale ? "Il y aura des gens qui n'ont
pas d'argent qui ne seront pas capables d'être couverts", a-t-il reconnu sur CNN, mi-février. A ces
Américains les plus pauvres, il a fait une promesse : "Je ne veux pas voir des gens mourir dans
les rues."
* Tous les liens de médias et de sites web sont en anglais.
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Trump élu président des Etats-Unis : ces incendies qui
guettent le monde
Actualités Monde
Donald Trump, le 22 octobre 2016, à Virginia Beach. (WIN MCNAMEE / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP)
La dégringolade des marchés financiers, ce mercredi, ne sera qu'un zakouski. Les
promesses et la personnalité de Trump vont déclencher une multitude d'incendies, non
seulement aux Etats-Unis mais à l'étranger.
http://tempsreel.nouvelobs.com/ Philippe Boulet-Gercourt Publié le 09 novembre 2016 à 13h12
Par où commencer après cette victoire surprise de Donald Trump ? Par la fin : par ce qui se
passera demain et dans les jours qui viennent. Il faudra aussi, certes, analyser l'échec colossal
des instituts de sondage et la mobilisation massive de cette "majorité silencieuse" sur laquelle
comptait Trump. Mais le plus urgent est ailleurs : quel incendie se déclenchera en premier ?
Passage en revue des feux auxquels le monde risque de devoir faire face.
L'incendie financier
Les marchés mondiaux vont piquer du nez ce mercredi, peut-être même plonger. Krach ? Il n'y en
a pas eu avec le Brexit, et peut-être n'y en aura-t-il pas avec Trump. Mais tout semble aller dans le
sens d'une sévère déflagration : les propos sévères de Trump à l'encontre de Janet Yellen, la
présidente de la Réserve fédérale ; les doutes qu'il a émis (avant de revenir sur ses paroles) sur le
devoir qu'avaient les Etats-Unis d'honorer leur dette ; son discours protectionniste ; sa promesse
d'une confrontation musclée avec la Chine sur l'économie ; ses promesses fiscales aboutissant à
un trou budgétaire abyssal. On en oublie… Un krach ? Peut-être pas, ou pas tout de suite. Mais à
tout le moins, une belle récession mondiale à l'horizon.
L'incendie domestique
Sa promesse de construire un mur à la frontière du Mexique ne sera peut-être pas réalisée, en
tout cas pas tout de suite. Trop cher, et inepte. Mais son hostilité envers les immigrants, elle, est
bien réelle et va donner des ailes à tous les partisans d'une chasse à l'immigrant. On peut
s'attendre, dans les prochains jours et semaines, à de fortes tensions pouvant déboucher sur de
graves violences.
L'incendie géopolitique
L'Europe a de quoi s'inquiéter : la position pro-russe de Trump va déstabiliser l'Otan, ses paysmembres n'étant plus automatiquement assurés d'être protégés par l'alliance d'une agression
russe. En Ukraine, Poutine va se sentir pousser des ailes. En Syrie, il aura carte blanche pour
poursuivre son soutien à Assad. L'Iran peut dire adieu à l'accord passé avec Washington, que
Trump a dénoncé avec virulence depuis le début. Enfin, des pays comme la Corée du Sud ou
l'Arabie Saoudite risquent d'être tentés d'accéder à l'arme nucléaire, puisque le candidat a évoqué
cette possibilité.
La COP21, négociée à l'arraché l'an dernier, risque de se voir porter un coup fatal. Le climatosceptique Trump y est hostile, il préfère rouvrir les mines de charbon et débarrasser le pays de
règlements encombrants. L'EPA, l'Agence fédérale de protection de l'environnement haïe de la
droite, sera émasculée.
L'incendie politique
Réduits à une minorité de blocage au Sénat, les démocrates tenteront sans doute d'empêcher la
nomination d'un juge ultra-réactionnaire à la Cour suprême. Ils n'y parviendront pas, les
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républicains pouvant changer les règles et imposer une simple majorité. La démolition de la
réforme de l'assurance-maladie d'Obama sera l'un de ses premiers actes de président. Une autre
priorité sera de tout faire pour que Hillary Clinton soit poursuivie en justice, ce qui poussera les
tensions avec les démocrates à leur paroxysme.
Les républicains dits "raisonnables" du Congrès ont seriné la même petite musique dans les
semaines précédant l'élection : il faudra compter sur le pouvoir du Congrès, Trump ne pourra pas
faire n'importe quoi. Il ne sera que le plus puissant des républicains. Sauf qu'avec sa victoire
massive, ces conservateurs de l'"establishment" à la Paul Ryan ou Mitch McConnell, déjà
impopulaires auprès des électeurs de Trump avant l'élection, seront en position de faiblesse.
Tous ces incendies se déclareront-ils ? Peut-être pas. Mais une chose est sûre : la planète est
priée d'attacher sa ceinture, cela va sacrément secouer.
Présidentielle américaine : pourquoi il faut avoir peur
maintenant que Trump a gagné
Les propositions et la personnalité du 45e président des Etats-Unis, élu à la surprise
générale, font craindre pour son pays et le reste du monde.
Donald Trump, lors d'un meeting à Charleston, en Virginie, le 5 mai 2016. (BRENDAN SMIALOWSKI / AFP)
Margaux Duguet franceinfo France Télévisions Mis à jour le 09/11/2016 | 17:56 publié le
09/11/2016 | 17:55
Un choc. Et tout de suite après, la peur. C’est sans doute ce que vivent des millions d’Américains
qui n’ont pas voté pour Donald Trump. Le candidat républicain a déjoué tous les pronostics en
battant, dans la nuit de mardi 8 à mercredi 9 novembre, sa rivale démocrate Hillary Clinton. Au
terme d’une campagne folle, le magnat de l’immobilier, âgé de 70 ans, va donc être désigné 45e
président des Etats-Unis le 20 janvier lors de la cérémonie d’investiture.
Après les années Obama, les Américains (et le reste du monde) entrent dans une ère nouvelle,
dont les contours sont à la fois flous et pour le moins inquiétants. Car les propositions, souvent
peu détaillées et pas assez chiffrées, de Donald Trump, mais aussi sa personnalité controversée
et outrancière, ont légitimement de quoi inquiéter.
Franceinfo liste les raisons pour lesquelles on a raison de s'inquiéter. Mais pour être totalement
équilibré, on a également dressé les raisons de ne pas s'en faire.
1 Parce que c'est un novice en politique, qui divise dans son propre camp
Milliardaire, star de téléréalité et coureur de jupons. Voilà à quoi se résumait le CV de Donald
Trump avant son entrée en politique. Le magnat de l’immobilier n’a jamais été élu et sera, après le
général Dwight Eisenhower en 1952, le deuxième novice en politique à faire son entrer à la
Maison Blanche. Contrairement à son adversaire Hillary Clinton, qui cumulait les postes à
responsabilités, les Américains ont donc choisi le candidat anti-système, anti-élites et antiadministration. Et sans expérience.
Autre point d’inquiétude : le novice Trump va devoir composer avec des républicains qui étaient
jusqu’alors profondément divisés par son ascension éclair. En août, 50 d’entre eux avaient ainsi
rédigé une lettre dans laquelle ils rejetaient la candidature du milliardaire. Quelques semaines plus
tard, c’était au tour du président de la Chambre des représentants en personne, Paul Ryan,
d'annoncer sa prise de distances avec l’homme d’affaires, après la publication d’une vidéo
accablante pour Donald Trump.
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2 Parce qu'il a les mains libres au Congrès
Pour mettre en œuvre son programme, et même si les Etats-Unis appliquent une stricte
séparation des pouvoirs, Donald Trump bénéficiera de l’appui du Congrès, où les républicains ont
conservé la Chambre des représentants avec 236 élus contre 190 côté démocrates, mais aussi le
Sénat avec 51 sénateurs contre 47 pour les démocrates.
Le 45e président des Etats-Unis pourra ainsi s’attaquer au programme de son prédécesseur et à
sa mesure la plus emblématique : l'Obamacare. Donald Trump a promis de travailler à l’abolition
la plus rapide de cette loi sur l’assurance maladie, qui couvre pourtant les besoins de santé de 20
millions d’Américains.
3 Parce que sa vision de la femme est (très) inquiétante
On ne compte plus le nombre de phrases-chocs prononcées par Donald Trump sur les femmes,
que ce soit pendant la campagne ou lors de ses interventions passées. Considérant qu’il faut "les
traiter comme de la merde", le candidat républicain n’a eu de cesse de franchir la ligne rouge,
sans que cela ait finalement d’incidence sur le vote. Le plus gros scandale restera la publication
par le Washington Post, en octobre, d’une vidéo datant de 2005 dans laquelle l'homme d'affaires
expliquait qu'en "attrapant" les "belles femmes" "par "la chatte", on peut "tout faire".
Outre ses remarques sexistes, Donald Trump s’est aligné sur les positions conservatrices du Parti
républicain sur l’avortement. Il considère ainsi que l’embryon "a un droit fondamental à la vie qui
ne peut être enfreint". Mais celui qui est marié à la top-model Melania Trump, de 25 ans sa
cadette, va encore plus loin. Interrogé par la chaîne MSNBC en mars, il estimait que les femmes
qui ont recours à l’avortement devaient être punies. Sans donner davantage de détails.
4 Parce que sa politique étrangère pourrait avoir de graves conséquences
Le programme de Donald Trump en matière de politique étrangère présente lui aussi quelques
motifs de (grosse) inquiétude. Le conservateur envisage en effet de rapprocher Washington de
Moscou dans la lutte contre le groupe Etat islamique et de prendre ses distances avec l’OTAN. Il a
même remis en cause l’un des engagements fondamentaux de ce traité : le soutien mutuel en cas
d’attaque.
Le nouveau locataire de la Maison Blanche s’est aussi fait connaître pour ses propositions très
dures en matière d’immigration. Remise en cause du droit du sol mais aussi expulsion des
immigrés sans papiers, le républicain a dans son viseur un Etat voisin des Etats-Unis : le Mexique.
Il a ainsi martelé à longueur de meetings qu’il entendait faire construire un mur à la frontière des
deux pays.
5 Parce que son programme économique va bouleverser l’Amérique (et le monde)
Dès l’annonce de la victoire de Donald Trump, les bourses mondiales, qui n’avaient pas anticipé
ce résultat, ont plongé. Car son programme économique inquiète. Le nouveau chef d’Etat n’ayant
qu’un leitmotiv : le protectionnisme. Il a ainsi promis de mener une guerre commerciale contre la
Chine, en s’attaquant notamment aux entreprises qui délocalisent à Pékin. Apple devra ainsi
relocaliser la production de ses "foutus ordinateurs et autres bidules", a exigé Donald Trump.
Autre crainte, pour la planète cette fois : les positions de Trump sur l’environnement. Franchement
climatosceptique, le milliardaire a promis qu’il annulerait l’accord de Paris sur le climat et qu’il
supprimerait l'Agence de protection de l’environnement (EPA). Il entend également ne pas payer
les milliards de dollars de paiements prévus aux Nations unies pour les programmes de lutte
contre le changement climatique.
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La ministre allemande de la Défense demande à Trump de
s'expliquer
Accueil / Monde / Élections américaines http://www.ouest-france.fr/ Publié le 11/11/2016 à 00:05
Ursula von der Leyen, la ministre allemande de la Défense souhaite que le futur président des Etats-Unis Donald
Trump éclaircisse ses intentions. | Reuters
Le programme du futur président des Etats-Unis Donald Trump sur l'Otan doit être éclairci
selon la ministre de la Défense allemande qui interpelle le républicain, ce jeudi soir.
La ministre allemande de la Défense a invité jeudi Donald Trump à clarifier ses positions au sujet
de la Russie et à considérer l'Otan comme une alliance de valeurs plutôt que comme une
entreprise.
« Ce que ses conseillers doivent lui dire et ce qu'il doit comprendre, c'est que l'Otan n'est
pas un business. Ce n'est pas une entreprise (...) J'ignore quelle importance il accorde à
l'Otan », a déclaré Ursula von der Leyen sur l'antenne de la ZDF.
Pendant la campagne, le prochain locataire de la Maison Blanche a notamment proposé de faire
contribuer davantage les alliés des États-Unis au financement de leur défense, faute de quoi ils
devraient se débrouiller seuls.
« On ne peut pas dire que le passé n'a pas d'importance, que les valeurs que nous
partageons ne comptent pas tout en cherchant à en tirer le maximum d'argent (de l'Otan) et
en se demandant quelle bonne affaire on pourrait réaliser », a poursuivi la ministre,
conseillant en outre au futur 45e président des États-Unis d'éviter un rapprochement trop étroit
avec le président russe Vladimir Poutine.
« Donald Trump doit dire clairement dans quel camp il est, s'il est du côté de la loi, de la
paix et de la démocratie, ou s'il se fiche de tout ça et cherche plutôt un bon copain », a-telle ajouté.
EUROPE
Trump élu, l’Europe va devoir se bouger les fesses !
https://www.bruxelles2.eu/ 9 Nov 2016 Autonomie Stratégique, Donald Trump, OTAN, TTIP
Crédit : US White House / vue sur Anchorage (Alaska) du Air Force One aoput 2015
(B2) L’élection de Donald Trump à la présidence américaine va obliger les Européens à réviser
leur politique étrangère et de défense. Même si les déclarations de Donald Trump sur l’OTAN
peuvent apparaître comme des propos de campagne (lire : L’Amérique « en premier », de Trump.
Pour l’Europe, un certain langage de la vérité), il ne faut pas s’y tromper. Une réflexion doit
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s’entamer très rapidement au niveau des 28 (27) Etats membres et déboucher sur des
décisions…
1° Les Européens n’ont plus désormais une assurance tous risques dans l’OTAN. Soit ils
investissent durablement et de façon plus décisive dans l’Alliance atlantique pour assurer leur
propre défense, soit ils optent pour un certain fatalisme et neutralisme de bon aloi. Les quelques
pays d’Europe de l’Est hostiles à toute défense européenne — comme la Pologne ou la Lituanie
— vont devoir réviser leur politique. Ce n’est pas en dépensant uniquement 2% du PIB pour la
défense qu’on réalise la défense du continent européen. C’est en ayant des forces capables,
formées, interopérables qui ont un certain pouvoir de dissuasion. Aujourd’hui les armées
européennes — mise à part une ou deux — n’ont pas ce pouvoir de dissuasion au niveau
territorial (malgré 1,4 million de soldats sous les drapeaux !). Et la présence américaine sur le
territoire européen apparait toujours nécessaire.
2° Les Européens doivent définir leur position dans le monde. S’ils veulent peser sur une
certaine marche du monde, faire valoir leurs valeurs, ils doivent s’investir davantage, jouer plus
soudés, se doter (enfin) des instruments minimaux d’une politique de stabilisation du monde.
C’est-à-dire notamment d’instruments de conduite des opérations de stabilisation. Il faut cesser de
tergiverser, ne plus écouter les empêcheurs de tourner en rond et autres eurosceptiques en
chambre sur la puissance européenne. L’Union européenne doit se doter, maintenant, d’une
véritable structure de commandement et de contrôle (C2) de ses opérations de maintien de la paix
(1). L’UE doit réfléchir à comment mieux utiliser sa force diplomatique potentielle pour s’investir
dans les conflits encore en cours.
3° Les Européens doivent se doter de nouveaux outils d’autonomie stratégique. Il faut
arrêter de croire, comme au messie, aux vertus d’un libre échange sans outil de sanctions
efficace. L’Union européenne doit ainsi renforcer sa politique anti-dumping et ne plus hésiter à
taper fort, en augmentant les droits de douane de façon drastique, en cas de pratique déloyale
destinée à capter des marchés. Il ne faut pas être dupe… la destruction de capacités industrielles
européennes par une politique de bas prix de pays comme la Chine ou l’Inde n’a qu’un seul
objectif : détruire la concurrence avant de remonter les prix. En ne protégeant pas son industrie,
au nom d’un irrédentisme idéologique, l’Europe s’affaiblit. Il ne faut pas hésiter non plus à mener
des restructurations industrielles pour se doter de vrais champions industriels européens.
L’Europe doit être fière de ses Airbus et Ariane — qui sont des vecteurs de croissance — et en
mettre en place d’autres. Il ne faut plus hésiter à jouer « groupé » dans un monde divisé. Face à
une Amérique qui se veut plus forte, l’Europe doit être plus forte.
(Nicolas Gros-Verheyde)
(1) NB : ce n’est pas un grand Quartier général qui est nécessaire comme le présentent ces
détracteurs ou le prélude à une quelconque armée européenne avec un commandement
centralisé. Il s’agit juste d’un instrument — avec quelques dizaines de planificateurs et experts
militaires — permettant aux Européens quand ils décident d’une mission ou d’une opération
militaire de stabilisation ou de soutien à la réforme de sécurité de combler le gap entre le niveau
de décision politique (établi au niveau des ministres ou des ambassadeurs) et le niveau de
commandement tactique (sur le terrain). Refuser cette avancée est incompréhensible…
Nicolas Gros-Verheyde
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L’UE entérine une prolongation des contrôles à certaines
frontières intérieures de Schengen
actu monde par Bruxelles (AFP) le 11 novembre 2016 à 18:26
© AFP/Archives - DOMINIQUE FAGET
L’Union européenne a entériné vendredi une nouvelle prolongation de trois mois, à titre
exceptionnel, des contrôles à certaines frontières intérieures de l’espace Schengen, réintroduits
en 2015 par cinq pays confrontés à un fort afflux migratoire.
Le Conseil européen, qui représente les 28 pays membres, a approuvé une recommandation de
la Commission "autorisant la prolongation de contrôles temporaires aux frontières intérieures de
l’UE dans des circonstances exceptionnelles", selon un communiqué.
"Notre objectif ultime est de revenir à Schengen dès que possible. Même si nous n’en sommes
pas encore là, la situation s’améliore. La prolongation ne s’étendra donc que pour trois mois
seulement", a commenté le ministre slovaque de l’Intérieur Robert Kalinak, dont le pays assure
actuellement la présidence tournante de l’UE.
La recommandation adoptée par la Commission le 25 octobre permet aux Etats membres de l’UE
de poursuivre ces contrôles au-delà de la date-butoir du 12 novembre, qui marquait la fin de
dérogations inédites aux règles de la libre-circulation.
Début mai, l’exécutif européen avait accepté une première prolongation exceptionnelle (au-delà
de la durée normalement autorisée) des contrôles rétablis en 2015 à certaines frontières de
l’Autriche, de l’Allemagne, du Danemark, de la Suède et de la Norvège, membres de l’espace
Schengen.
Les contrôles concernés par la décision de l’UE portent sur des lieux précis.
Pour l’Autriche, il s’agit des frontières avec la Hongrie et la Slovénie, mais pas de celle avec
l’Italie. Et pour l’Allemagne, c’est la frontière avec l’Autriche.
La Commission avait toutefois fixé pour objectif un retour à la normale, sans contrôles aux
frontières intérieures, d’ici à décembre 2016.
L’accord controversé conclu en mars dernier entre l’UE et la Turquie et la fermeture de la route
migratoire des Balkans ont permis une baisse sensible du nombre des arrivées de migrants via la
Grèce.
Mais "le nombre des migrants en situation irrégulière reste élevé en Grèce" et dans d’autres pays,
et une levée des contrôles pourrait "entraîner une augmentation des mouvements secondaires",
selon la Commission européenne.
Afin que ces nouvelles dérogations, pour lesquelles Berlin a fait un intense lobbying, ne
s’éternisent pas, la Commission compte beaucoup sur les premiers résultats de l’action du
nouveau corps de gardes-frontières européens.
Officiellement inaugurée le 6 octobre, cette nouvelle agence bâtie sur les bases de l’agence
Frontex ne devrait être "pleinement opérationnelle qu’en janvier 2017", selon l’exécutif européen.
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IMMIGRATION
"Jungle" de Calais : au total, plus de 7 000 personnes ont été
prises en charge, annonce Cazeneuve
C'est ce qu'a annoncé le ministre de l'Intérieur, tirant ainsi un bilan définitif de l'opération.
Evacuation de la "jungle" de Calais (Pas-de-Calais), le 2 novembre 2016. (JULIEN PITINOME / ANADOLU AGENCY
/ AFP)
franceinfo avec AFP France Télévisions Mis à jour le 04/11/2016 | 18:32publié le 04/11/2016 |
15:41
Plus de 7 000 personnes ont été prises en charge après le démantèlement de la "jungle" de
Calais, annonce Bernard Cazeneuve, vendredi 4 novembre, tirant ainsi un bilan définitif de
l'opération.
Dans le détail, 5 132 adultes ont été envoyés dans des centres d'accueil et d'orientation (CAO) en
régions et 1 932 mineurs ont été pris en charge, a indiqué le ministre de l'Intérieur lors d'un
colloque organisé par France terre d'asile à Paris.
Une annonce faite alors que plus de 3 800 migrants ont été évacués le matin même de leur
campement de Stalingrad, dans le nord-est de Paris, pour être conduits dans des centres
d'hébergement en Ile-de-France, une opération record dans la capitale, menée dans la foulée du
démantèlement de la "jungle" de Calais.
Les réfugiés de Grèce en route pour la relocalisation
actu monde par Athènes (AFP) le 7 novembre 2016 à 14:30
Des réfugiés attendent à l’aéroport d’Athènes le 3 novembre 2016 pour prendre un avion à destination de la France
dans le cadre du programme européen de relocalisation des réfugiés immobilisés en Grèce © AFP/Archives - LOUISA
GOULIAMAKI
"J’ai tant pleuré au Liban, ça ne pourra être que mieux" : "relocalisés" de Grèce après deux ans
d’errance, Houda et Zaher connaissent mal la France mais savourent l’idée d’y refaire leur vie,
malgré la réputation d’intransigeance du pays en matière de laïcité.
Ce couple de Syriens, âgés de 23 ans, a pris l’avion jeudi pour Paris, avec 166 compagnons.
Ils bénéficient du programme européen de relocalisation des réfugiés immobilisés en Grèce. 5.343
personnes sont parties en 13 mois vers d’autres pays de l’UE, dont plus d’un tiers en France, loin
toutefois de l’objectif de 66.400 personnes en deux ans.
Comme un million d’exilés depuis 2015, Houda et Zaher sont passés de Turquie en Grèce par
canot pneumatique, débarquant le 18 février sur l’île de Farmakonisi.
Ils s’imaginaient en Allemagne en une semaine. Mais la frontière macédonienne ferme sous leurs
yeux. Dans leur tente inondée et glaciale du bourbier d’Idomeni, au poste-frontière, Houda "croit
devenir folle".
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Conseillés par un volontaire, ils adhèrent sans y croire au programme de relocalisation ouvert
notamment aux Syriens, y gagnant d’être logés à l’hôtel, puis dans un appartement d’Athènes,
partagé avec d’autres Syriens.
- ’Observer leurs règles’ A cette loterie où on ne choisit pas sa destination, Zaher et Houda apprennent le 11 août que leur
dossier a été retenu par la France.
Ils sont soulagés mais dubitatifs. Ils entendent peindre la France comme un pays qui "n’aime pas
les réfugiés, les laisse dormir sur le trottoir".
Des amis, récemment relocalisés à Bordeaux (sud-ouest), paraissent cependant satisfaits. Et la
"session culturelle", organisée par l’ambassade à Athènes mi-octobre, les rassure : ils découvrent
qu’ils seront hébergés, munis d’un pécule, et soutenus par des travailleurs sociaux, en attendant
d’obtenir l’asile, en procédure accélérée.
L’officier de liaison de l’Office français de l’Immigration et de l’Intégration, Lola Girard, explique à
cette occasion la conception française de la laïcité. Sa franchise plaît à Houda : "Je vais en
France, je dois observer leurs règles. La religion est dans les cœurs, elle n’a pas besoin d’être
exhibée".
Houda, qui porte un foulard, se sent "prête à l’enlever pour une bonne raison", comme obtenir un
travail. Chauffeur, Zaher se renseigne déjà sur "les métiers peu demandés" par les Français.
Le récent profil Facebook de Houda montrait un vol de canards sauvages avec la mention : "Ne
demandez pas aux oiseaux pourquoi ils migrent, mais plutôt quelles circonstances les y ont
contraints".
Zaher a fui Hama (ouest) dès 2013 pour éviter la conscription et "d’avoir du sang sur les mains".
Houda, qui a appris l’anglais avec ses voisins américains, tremblait quotidiennement sur la route,
désormais impraticable, entre sa banlieue et Damas où elle étudiait l’ingénierie mécanique.
Ils se rencontrent en 2014 à Beyrouth, où l’on "regarde de haut" les réfugiés syriens. Houda,
devenue assistante dentaire, gagne quatre fois moins que sa collègue libanaise.
- ’Nouveau départ’ Le couple part à Istanbul en septembre 2015, espérant y faire venir leurs familles. Mais
l’instauration en janvier par la Turquie de visas pour les Syriens précipite leur départ vers l’Europe.
A l’aéroport, Houda songe à tous les "au revoir" prononcés en deux ans, le matin-même à leurs
colocataires, relocalisés bientôt en Suisse et en Allemagne. Puis l’excitation l’emporte. Ils
s’émeuvent d’être traités avec "considération", exultent en recevant leur carte d’embarquement :
"C’est incroyable, on est si heureux !".
A vrai dire, découvrant le foyer de Dreux, à 80 km à l’ouest de Paris, Houda a encore pleuré
jeudi : il n’y a pas de wifi dans les hébergements de réfugiés, donc aucun moyen de communiquer
avec les proches.
Mais ils se sont vite procuré un forfait internet, ont reçu 200 euros d’allocation mensuelle, et se
sont fait indiquer un marché "pas trop cher".
"La ville est ancienne, très différente d’Athènes", détaille Houda. "Le foyer n’est pas neuf, mais
j’aime notre chambre", claire. Et ils ont rencontré des Français "très gentils".
Samedi, elle a changé sa page Facebook. Plus de canards migrateurs. Mais un vaste champ,
barré des mots "Nouveau départ".
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Migrants: le plus gros centre de transit européen ouvre à
Paris
ACTUALITE Société Par Delphine de Mallevoüe , Service infographie du Figaro Mis à jour le
10/11/2016 à 11:28 Publié le 10/11/2016 à 06:00
VIDÉO - Situé porte de la Chapelle, le centre humanitaire Paris-Nord voulu par la maire de Paris,
Anne Hidalgo, accueillera jusqu'à 600 personnes.
Le bruit des marteaux et des scies électriques emplit le volume immense de cette cathédrale de
béton, exposée aux quatre vents et toisée par les hautes barres d'immeubles de la porte de la
Chapelle. 13.550 m² de chantier où vole un essaim d'ouvriers et de bénévoles en chasuble
Emmaüs Solidarité, tous se hâtant pour les derniers préparatifs. Jeudi matin, après seulement
trois mois et demi de travaux, ils auront réussi à créer le plus gros centre en Europe de transit
pour migrants, le centre humanitaire Paris Nord, voulu par la maire (PS) de Paris, Anne Hidalgo.
Trente entreprises, cent ouvriers par jour qui, dans des délais record, ont réhabilité ce site
désaffecté de la SNCF, fait de vieux hangars et de friches, pour abriter jusqu'à 600 personnes. 6,5
millions d'euros d'investissement, dont 80 % seront pris en charge par la Ville, 13 millions pour les
coûts de fonctionnement, dont 50 % assumés par la Ville, et le reste par l'État.
Dans quelques heures, les premiers migrants arriveront, selon un mode d'«accueil
inconditionnel», indique sur les lieux Anne Hidalgo. Un lieu ouvert à ceux qui comptent demander
l'asile mais aussi à ceux qui ne le veulent pas, et même aux déboutés, énumère-t-elle, car «il ne
peut pas y avoir de concurrence des publics» dans cette démarche qui se veut «humaniste» et qui
doit «répondre au défi immense» des flux migratoires en Europe. Eux aussi «relèvent de
l'hébergement d'urgence», précise la ministre du Logement, Emmanuelle Cosse, présente sur le
site. La vocation de ce centre, dont le séjour est fixé entre cinq et dix jours, est une structure
d'accueil où «dormir, se laver, manger et avoir des soins dans des conditions dignes» pour que
les migrants puissent «avoir des idées plus claires» sur leur parcours à venir. Un «sas» et «non
un lieu d'hébergement» pérenne, souligne Bruno Morel, directeur général d'Emmaüs Solidarité,
l'association gestionnaire des lieux pour la Ville de Paris, «le temps qu'on mobilise des solutions
adaptées». Ainsi, hommes, femmes, familles et mineurs isolés pourront tous se présenter spontanément, via des maraudes ou des associations - avant que leur situation individuelle ne
soit examinée pour orienter chacun vers une structure adaptée. Le site de la porte de la Chapelle
n'accueillera que des hommes isolés, tandis que son pendant, dédié aux femmes et aux enfants,
doit ouvrir à Ivry en janvier prochain avec une capacité de 350 places. Avec ce centre de transit,
autorités préfectorales et municipales croient que «c'est une réponse à la reconstitution des
campements» sauvages dans la capitale, comme celui de Stalingrad, où vivaient 3852 migrants
jusqu'au 4 novembre avant d'être évacués. Il sera néanmoins un lieu temporaire. Dans dix-huit
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mois, ses structures démontables partiront sur un autre site, pour laisser la place au projet initial
de construction du campus universitaire Condorcet.
Seize personnels de l'Office français de l'immigration et de l'intégration (Ofii) sont affectés
au site pour informer les publics sur la demande d'asile
Quatre pôles constituent le centre: la bulle d'accueil, un espace sous chapiteau de 900 m², ouvert
de 8 heures à 20 heures, où les migrants auront leur premier contact avec les quelque
120 salariés du site et 500 volontaires. Fauteuils, prises pour recharger les téléphones, livrets
d'accueil traduits en cinq langues… Munis d'un ticket avec un numéro, ils auront ensuite un
«entretien de préévaluation» dans une des vingt pièces de rendez-vous créées à l'étage de la
bulle. Seize personnels de l'Office français de l'immigration et de l'intégration (Ofii) sont affectés
au site pour informer les publics sur la demande d'asile. «Tout l'enjeu», pour le directeur général
de l'Ofii, Didier Leschi, reste «la capacité à trouver suffisamment de places en province pour
réorienter» les migrants «dans des délais rapides». Et «ce ne sera pas simple», estime-t-il.
8 villages de 50 personnes
Autre lieu emblématique du site: le pôle santé, pour une prise en charge à la fois physique et
psychique, avec une équipe médicale composée de personnels du Samu social de Paris, de
Médecins du monde et de traducteurs. À l'intérieur, plusieurs cabinets médicaux individuels où un
diagnostic infirmier de vingt minutes, «volontaire», précise une salariée d'Emmaüs, sera
systématiquement proposé. Des «petits soins» relevant de la «bobologie», précise-t-elle, seront
aussi dispensés.
Un peu plus loin, la «halle hébergement», adossée au «magasin» où sont stockés tous les dons
de vêtements, les kits d'hygiène et les 50 machines à laver de la buanderie, est organisée en
8 villages de 50 personnes. Chaque village, chauffé et composé de 12 cabanes de 4 lits chacune,
a son code couleur et son équipe dédiée. De nombreux containers maritimes, comprenant des
sanitaires pour 8 personnes, y sont installés. Chaque village a son point de repos, avec canapés
et télévisions, son point de restauration, où seront donnés trois repas par jour, et son point
d'animations. Tables de ping-pong, baby-foots, agrès de fitness… Dehors, un terrain de football et
un terrain de basket sont même construits.
Au contraire de celui de la «bulle accueil», l'accès à la «halle hébergement» sera contrôlé. «Sans
doute avec un système palmaire, évoque le directeur général d'Emmaüs Solidarité. Au même titre
qu'il y a un règlement intérieur, c'est une sécurisation nécessaire et positive, aussi bien pour les
personnels et bénévoles du centre que pour les migrants.» Les résidents auront la liberté d'aller et
venir jusqu'à 23 heures.
IRAK
Mossoul : les forces irakiennes face à la "résistance féroce"
de l’EI
actu monde par Mossoul (Irak) (AFP) le 5 novembre 2016 à 01:25
La bataille de Mossoul © AFP - Thomas SAINT-CRICQ, Sabrina BLANCHARD, Kun TIAN
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Des forces d’élite irakiennes ont avancé vendredi pour la première fois dans les rues d’un quartier
de l’est de Mossoul mais la "résistance féroce" des combattants du groupe Etat islamique (EI) les
a contraintes à un repli partiel.
Un responsable militaire a déclaré à une journaliste de l’AFP présente aux abords de la ville que
les forces d’élite du contre-terrorisme (CTS) étaient entrées dans Al-Karama avec des véhicules
blindés et des bulldozers sous les tirs ininterrompus des jihadistes, qui avaient installé des
barrières et des bombes dans les rues.
Mais certains de ces blindés se sont retirés au bout de quelques heures, a constaté la journaliste
de l’AFP.
"Nous ne nous attendions pas à une telle résistance, ils (les jihadistes) avaient bloqué toutes les
routes", a expliqué un officier du CTS sous couvert de l’anonymat.
"Les jihadistes sont très nombreux. Il était préférable de se replier et d’élaborer un nouveau plan",
a-t-il ajouté, alors que les responsables militaires évaluaient la possibilité de tenter une nouvelle
percée dans la grande ville du nord de l’Irak.
Il était difficile d’évaluer l’ampleur de ce retrait.
Les premières forces à entrer dans Mossoul depuis le début le 17 octobre d’une offensive pour
reprendre la deuxième ville d’Irak ont tout de suite rencontré une "résistance féroce" de la part de
l’EI, a indiqué à l’AFP Muntadhar Salem, un commandant du CTS.
- Derrière le front Elles avaient quitté dès l’aube Gogjali, dernier village avant l’entrée est de la ville, et traversé un
cimetière bordant l’est de la métropole en tirant de longues rafales avec leurs mitrailleuses.
D’autres forces irakiennes avaient préparé leur percée en faisant feu depuis des blindés sur le
quartier d’Al-Karama.
Les frappes aériennes de la coalition internationale menée par Washington s’étaient par ailleurs
intensifiées ces deux derniers jours sur Mossoul pour préparer l’assaut, en dépit des colonnes de
fumée noire créées par les jihadistes pour les gêner.
Au sud de Mossoul, des jihadistes se sont infiltrés vendredi derrière le front dans la région de
Charqat, à environ 90 kilomètres de la métropole, et ont tué sept membres des forces irakiennes
lors d’affrontements, selon des responsables.
En progressant vers la métropole depuis trois directions (sud, est et nord), les dizaines de milliers
de combattants irakiens et kurdes impliqués dans cette opération militaire de grande envergure
ont croisé la route de civils fuyant les combats.
La plupart sont originaires des villages autour de Mossoul car peu d’habitants de la ville-même,
qui seraient plus d’un million, ont pu partir.
- "Monde des morts" Ces femmes et ces hommes témoignent de la brutalité de l’EI et des conditions de vie sous la
menace jihadiste.
"Nous revenons du monde des morts vers celui des vivants", explique Raed Ali, 40 ans, qui a fui
sa maison dans le village de Bazwaya.
Oum Ali, elle, ne peut retenir ses larmes lorsqu’elle évoque la peur constante que les jihadistes
s’en prennent à ses jeunes fils. "Ils continuaient à venir chez nous, parfois ils frappaient à la porte
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à 22H00," raconte-t-elle. "Ils ont pris notre voiture, en disant : C’est la terre du califat, elle nous
appartient".
Le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés a indiqué que 3.000 personnes déplacées, dont
beaucoup originaires de Gogjali, étaient arrivées au camp de Hasancham, récemment ouvert.
Les déplacés sont exposés à un grand danger, car ils peuvent être visés par les jihadistes
pendant leur fuite et doivent ensuite éviter les mines plantées par ces derniers.
Vendredi, 12 civils irakiens qui fuyaient la région de Hawija, à 180 kilomètres au sud-est de
Mossoul, ont ainsi péri quand une bombe a détruit leur véhicule. Un policier a également été tué.
C’est à Mossoul, en juin 2014, que le chef de l’EI Abou Bakr al-Baghdadi avait proclamé ce
"califat", une annonce qui avait provoqué la stupéfaction dans le monde.
Depuis, le groupe ultraradical responsable de nombreuses atrocités a perdu une grande partie
des territoires dont il s’était emparé en Irak et en Syrie.
Dans un rare enregistrement sonore publié jeudi, Abou Bakr al-Baghdadi est sorti de près d’un an
de silence pour exhorter ses troupes à lutter jusqu’au martyre pour défendre Mossoul.
Ces derniers temps, des cadres de l’EI auraient quitté l’est de Mossoul pour traverser le Tigre et
se regrouper dans l’ouest, réputé comme le coeur jihadiste de la cité.
L’EI continue en tout cas de diffuser des messages et des vidéos de propagande sur Mossoul,
dont la dernière montre une zone commerçante fréquentée et des voitures s’arrêtant aux feux de
circulation.
CARTE. Irak : comment a évolué le front à Mossoul après 15
jours de combats
Après des mois de préparations, l'offensive pour la reprise de Mossoul, dernier grand
bastion en Irak de l'Etat islamique, a débuté il y a quinze jours. Pour mesurer l'évolution du
front depuis lors, nous avons représenté les territoires contrôlés par les différentes forces
en présence sur deux cartes.
http://www.francetvinfo.fr/ Nicolas Enault France Télévisions Mis à jour le 04/11/2016 | 14:42
publié le 04/11/2016 | 12:59
Cliquez de part et d'autre de l'image, ou déplacez la barre verticale blanche située au milieu
de l'écran, pour constater l'évolution entre le 17 octobre 2016 (à gauche) et 3 novembre
2016 (à droite).
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La principale avancée des forces de sécurité irakiennes se situe à l'est et au sud-est de Mossoul.
Les soldats de l'armée loyaliste ont ainsi réalisé leur première entrée dans les rues de la ville
depuis sa chute, au milieu de l'année 2014. Les jihadistes de l'Etat islamique opposent une forte
résistance à cet assaut, vendredi 4 novembre, selon les déclarations d'un responsable des unités
du contre-terrorisme irakiennes rapportées par l'AFP.
Sur le front ouest, les forces de sécurité, composées pour l'essentiel de milices chiites,
progressent en direction de la ville de Tall Afar, dont la prise marquerait l'encerclement total de la
ville de Mossoul. Enfin, l'armée irakienne poursuit également sa progression sur le front sud.
Seule la ville d'Hammam al-Alil se dresse désormais entre elle et les faubourgs de Mossoul. Selon
l'Institut américain pour l'étude de la guerre (ISW), l'objectif principal des forces de sécurité sur ce
front sud serait l'aéroport de Mossoul ainsi qu'une base militaire actuellement occupée par les
combattants du groupe Etat islamique. La prise de ces installations faciliterait les prochaines
opérations en direction du centre-ville.
Les pièges laissés par Daech à Mossoul pour freiner
l'avancée de ses adversaires
INTERNATIONAL
Rideaux de fumée, mines, boucliers humains: les jihadistes utilisent tout l'arsenal de la
guérilla urbaine.
http://www.huffingtonpost.fr/ 05/11/2016 09:12 CET Anthony Berthelier Journaliste, Le Huffington
Post
Reuters
Les pièges laissés par Daech à Mossoul pour freiner l'avancée de ses adversaires
INTERNATIONAL - L'armée irakienne ne s'"attendait pas" à une résistance aussi "féroce". Les
responsables du CTS, les forces d'élite du contre-terrorisme qui tentent de reprendre Mossoul au
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groupe Etat islamique, donnent le ton. Vendredi 4 novembre, leurs hommes ont été contraints de
se replier partiellement par les jihadistes.
Entrées vendredi 4 novembre dans les rues d'Al-Karama, un quartier de l'est du principal bastion
du groupe Etat islamique en Irak, les forces irakiennes ont essuyé leurs tirs ininterrompus. "Très
nombreux", les jihadistes font aussi tout pour les ralentir avec des pièges, qu'ils utilisent depuis
plusieurs semaines.
Ces derniers jours, ils ont ainsi allumé de nouveaux feux pour créer des colonnes de fumée noire
afin de gêner les frappes aériennes de la coalition internationale, qui s'intensifient.
Joey L.
✔ @joeyldotcom
I shot this aerial footage of oil wells set ablaze by ISIS in Qayarrah, South of Mosul for @Oxfam.
Still photo portrait series coming soon.
15:24 - 4 Nov 2016
Mais ce n'est pas tout: Daech a eu plus de deux ans pour préparer la défense de la ville où elle a
proclamé en 2014 son "califat". Snipers, tunnels, talus, mines ou pièges explosifs, les jihadistes
utilisent tout l'arsenal de la guérilla urbaine pour freiner leurs ennemis hétéroclites. "Le combat
urbain est le combat le plus sanglant pour l'assaillant, et le plus déséquilibré en termes de pertes",
explique un militaire occidental.
Des mines et véhicules piégés
Pour ralentir la progression de l'armée irakienne, les jihadistes ont miné toutes les routes qui
mènent à Mossoul. Ainsi, depuis le début de l'offensive, des soldats d'élite passent les voies
d'accès au peigne fin pour débusquer les bombes et voitures piégées abandonnées par l'Etat
islamique. Dans l'autre sens, aucun déminage n'est possible. Pour fuir les combats de Mossoul,
les civils pris au piège doivent tenter leur chance entre les bombes.
"Pendant notre fuite, on était en voiture. On a profité du moment où les jihadistes étaient en train
de se battre au sud de Mossoul. Il y avait deux voitures devant nous, la route était parsemée de
mines. Ceux de devant ont explosé, avec des enfants et des femmes. Et nous, on a réussi à
passer", explique Hassan à France Inter.
Marouan, un autre rescapé de Daech explique que les jihadistes ne cessent de préparer des
voitures piégées pour cibler les troupes irakiennes. "Ils sont très forts pour ça. Moi j'ai vu une
grande usine où ils fabriquent des voitures blindées qui résistent aux tirs et qui sont piégées",
explique-t-il. Depuis le début de l'offensive, les kamikazes de Daech lancent des voitures truffées
d'explosifs sur les troupes de la coalition, comme vous pouvez le voir dans la vidéo ci-dessous.
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La population comme bouclier humain
Si les deux hommes interrogés par France Inter ont réussi à sortir de l'enfer de Mossoul, il reste
encore 1,5 million d'Irakiens pris au piège dans la ville. Mardi 26 octobre, l'ONU exprimait déjà ses
"sérieuses inquiétudes" quant au sort de dizaines de milliers de civils qui pourraient être utilisés
comme bouclier humain par l'EI. Très peu d'entre eux ont pu quitter la ville jusqu'ici.
Pendant plusieurs jours, les jihadistes auraient ainsi transporté dans des camions et autocars
"quelques 25.000 civils" d'une localité au sud de Mossoul, Hamam al-Alil, pour les rapprocher de
la deuxième ville d'Irak, selon des informations recueillies par le Haut-Commissariat de l'ONU aux
droits de l'Homme. Concrètement, les troupes de Daech encerclent leurs bâtiments de civils, se
servant d'eux "comme boucliers humains". De fait, ils empêchent les forces de la coalition
d'attaquer leurs positions.
Des rideaux de fumée
Des bombardements rendus encore plus difficiles par les feux allumés par les jihadistes. Noirs,
blancs ou jaunâtres: ces nuages de fumée proviennent de puits de pétrole, de tas de pneus ou de
tranchées remplies de matières inflammables auxquels le groupe Etat islamique a mis le feu. Une
pratique devenue habituelle ayant pour objectif d'obscurcir le ciel de Mossoul et de gêner les raids
aériens. Mais ce sont surtout les civils qui en sont victimes.
Sur le bord de la route, les enfants qui jouent doivent s'interrompre régulièrement, pris de quintes
de toux. La vision ne dépasse pas quelques centaines de mètres. "Ça bloque la respiration",
témoignait Tiba, une jeune fille de 11 ans. Anas, un garçonnet de sept ans, se plaint aussi de la
gorge. Entre 600 et 800 personnes ont dû consulter à cause des fumées toxiques dégagées par
l'incendie de l'usine de soufre, selon l'ONU.
AFP Un homme marche dans une rue de Mossoul. Derrière lui, un épais nuage de fumée provoqué par l'incendie d'un
puits de pétrole
Des objets piégés
Soldats et civils irakiens sont également confrontés à une nouvelle forme d'attaque meurtrière: les
objets piégés. "Il y a des mines partout. Quasiment dans chaque maison", explique un peshmerga
à Libération. "Les mines sont enfouies dans le sol, cachées derrière des portes. Il suffit de rompre
un fil quasi invisible pour les déclencher", détaille-t-il.
Depuis le début de la bataille, les jihadistes piègent notamment des jouets pour enfants, révèle
The Guardian. Ils truffent d'explosifs les objets du quotidien d'apparence inoffensive comme des
ours en peluche, des petites voitures, des montres ou des manettes de jeux vidéos. De quoi
installer - un peu plus - un climat d'angoisse pour les populations civiles qui doivent désormais se
méfier du moindre objet abandonné.
C'est une façon, aussi, de ralentir les forces irakiennes qui doivent déminer chaque bâtiment
abandonné par les troupes de l'EI.
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Irak : les forces kurdes ont pris Bachiqa, près de Mossoul
actu monde par Bagdad (AFP) le 8 novembre 2016 à 14:29
Des combattantes kurdes tiennent une position près de Bachiqa, à 25 kilomètres au nord-est de Mossoul, le 6
novembre 2016 © AFP - SAFIN HAMED
Les combattants kurdes participant à l’offensive lancée par les forces irakiennes pour reprendre
au groupe Etat islamique (EI) leur fief de Mossoul, ont conquis au nord-est la localité proche de
Bachiqa, a déclaré un haut responsable mardi.
Bachiqa est "sous le contrôle total" des peshmergas, a affirmé au téléphone à l’AFP Jabbar
Yawar, secrétaire général du ministère de la région autonome du Kurdistan irakien chargé des
forces de sécurité.
Les peshmergas avaient lancé lundi l’assaut sur cette ville après l’avoir attaquée depuis le nord,
l’est et le sud.
"Nos forces sont en train de ratisser la ville et la déminer", a précisé M. Yawar. "Le matin, il y avait
des terroristes cachés dans des maisons, ils voulaient prendre la fuite (...) 13 d’entre eux ont été
tués", a-t-il poursuivi, ajoutant que cinq autres avaient été blessés à l’intérieur de tunnels
souterrains.
La région de Bachiqa abrite une base militaire où sont déployées des forces turques, un sujet qui
a provoqué des tensions entre Ankara et Bagdad. La Turquie insiste pour jouer un rôle dans
l’offensive sur Mossoul, lancée le 17 octobre, et a mené des attaques à l’artillerie contre les
jihadistes depuis la base de Bachiqa.
Irak. Les forces kurdes poussent aux portes de Mossoul
Accueil / Monde / Irak / http://www.ouest-france.fr/ Publié le 09/11/2016 à 06:11
Les frappes se poursuivent alors que les forces irakiennes progressent dans Mossoul | Reuters
Les combattants kurdes irakiens ont fait sauter l'un des derniers verrous du groupe État
islamique (EI) aux portes de Mossoul, en prenant la ville de Bachiqa.
Cette avancée resserre encore l'étau sur les milliers de jihadistes qui défendent leur fief dans le
nord de l'Irak, attaqué sur plusieurs fronts par les troupes irakiennes et leurs alliés depuis le 17
octobre.
À quelque 400 km à l'ouest, en Syrie, la force arabo-kurde continue à progresser vers Raqa,
l'autre grande ville encore contrôlée par l'EI.
Washington veut un succès
Ces deux offensives sont soutenues par les États-Unis, qui déploient des conseillers au sol et
mènent, à la tête d'une coalition internationale, des raids aériens destructeurs sur les positions de
l'EI. Le président Barack Obama espère engranger un succès militaire avant de laisser son poste,
en janvier, à son successeur.
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La prise de Bachiqa, ville située à une douzaine de km au nord-est de Mossoul, était l'un des
objectifs fixés aux peshmergas, les combattants kurdes, dans la vaste opération lancée par
Bagdad.
Bachiqa est "sous le contrôle total" des peshmergas, a annoncé mardi à l'AFP Jabbar Yawar,
un responsable de la région autonome du Kurdistan irakien. Ils "sont en train de ratisser la ville
et de la déminer", a-t-il précisé.
Zone de guerre
Une journaliste de l'AFP présente à la périphérie de Bachiqa a observé que des combats
sporadiques s'étaient poursuivis mardi et que de nouvelles frappes aériennes avaient été menées.
Les forces peshmergas ont indiqué qu'il y avait encore des kamikazes et des snipers à Bachiqa,
estimant qu'environ 5% de la ville demeurait entre les mains des jihadistes.
Charnier découvert
Parallèlement, les forces irakiennes continuent à traquer les jihadistes rue après rue, maison
après maison, dans les quartiers de l'est de Mossoul, se dirigeant lentement vers le centre et le
fleuve Tigre qui traverse la ville. Et au sud, d'autres unités se rapprochent de la périphérie après
avoir pris lundi la ville de Hamam al-Alil, à une quinzaine de km.
Dans cette ville, elles ont découvert un charnier où étaient visibles des morceaux de corps et d'os.
"Il y a environ 25 corps visibles, mais cela ne signifie pas qu'il s'agisse du nombre total.
Nous pensons qu'il y a un très grand nombre de cadavres", a indiqué Mohammed Taher alTamimi, un responsable des enquêteurs. Selon un habitant, l'EI a mené des exécutions sur ce
site.
Par ailleurs, l'ONU a annoncé que, selon des informations recueillies sur place, les jihadistes
"avaient déplacé de force quelque 1500 familles de Hamam al-Alil vers l'aéroport" de
Mossoul le 4 novembre. Elle a aussi évoqué "l'enlèvement d'au moins 295 anciens membres
des forces de sécurité irakiennes" par les jihadistes à l'ouest de Mossoul, autour de la ville
stratégique de Tal Afar.
Villages libérés
En Syrie, la route vers Raqa se dégage progressivement pour les Forces démocratiques
syriennes (FDS), dominées par les Kurdes mais qui comprennent aussi des Arabes et des
Turkmènes.
Trois jours après le début de leur offensive sur Raqa, ces combattants avancent sans trop
rencontrer d'obstacles depuis le nord, sur un territoire peu peuplé. "Deux villages de plus ont
été libérés depuis hier (...) Les combats se poursuivent et le moral est bon", a indiqué à
l'AFP la porte-parole de l'offensive, Jihan Cheikh Ahmad.
Fuite de civils
Face aux avancées des forces arabo-kurdes dans cette région inhospitalière du nord de la Syrie,
des civils se trouvant sous la coupe des jihadistes ont préféré fuir de peur d'être pris comme
boucliers humains. "Nous avions peur des avions (de la coalition) et des combattants de
l'EI", témoigne Wazira al-Jily, 34 ans.
"Quand les raids ont commencé, nous nous sommes débarrassées de nos burqas (...) et
nous sommes parties", ajoute cette femme qui a trouvé refuge à Aïn Issa, une localité située à
une cinquantaine de kilomètres au nord de Raqa. Des dizaines d'habitants ont fui le territoire sous
contrôle de l'EI à bord d'une vingtaine de pickups et camionnettes. Certains ont détalé à
mobylette, d'autres sont partis à pied avec leurs moutons et leurs chèvres.
Les combattants des FDS les ont stoppés à quelques kilomètres d'Ain Issa, leur quartier
opérationnel, vérifiant leurs identités et fouillant leurs affaires afin d'éviter toute tentative
d'infiltration par les jihadistes.
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L'opération "Colère de l'Euphrate" est destinée dans un premier temps à isoler Raqa, une ville qui
comptait 240 000 habitants avant la guerre, en coupant les axes de communication. Comme pour
Mossoul, les commandants de l'offensive et les experts s'attendent à une longue bataille. "L'EI
défendra son bastion car il sait que la perte de Raqa signifiera sa fin en Syrie", selon le
porte-parole des FDS, Talal Sello.
Irak/Syrie. L'US Air Force a tué 64 civils en un an
Accueil / Monde / Irak / http://www.ouest-france.fr/ Publié le 09/11/2016 à 23:25
En Irak et en Syrie, les raids américaines ont tué 64 civils depuis un an. | AFP
Des raids aériens de l'US Air Force ont entraîné la mort de 64 civils en Irak et en Syrie entre
le 20 novembre 2015 et le 10 septembre 2016.
Soixante-quatre civils ont été tués dans des raids de l'aviation américaine en Irak et en Syrie entre
le 20 novembre 2015 et le 10 septembre 2016, annonce mercredi l'état-major dans un
communiqué. Au total, 24 frappes américaines ont causé des pertes civiles, selon l'armée.
« Dans chacun des cas présentés aujourd'hui, l'examen a montré que, bien que toutes les
précautions possibles aient été prises et que les frappes soient conformes aux règles
des conflits armés, il y a eu des pertes civiles », reconnaît le colonel John Thomas, porteparole du Commandement central, dans un communiqué.
Le 20 novembre, cinq civils ont ainsi été tués près de Deïr az Zour, dans l'est de la Syrie, après
avoir pénétré dans le secteur où un avion américain avait ouvert le feu.
Dix autres ont trouvé la mort le 5 mars, près de Mossoul, dans le nord de l'Irak, lors d'un raid qui
visait une position de l'État islamique.
119 civils tués depuis 2014
Ces dernières révélations portent à 119 morts le bilan des pertes civiles causées par l'aviation
américaine depuis 2014, a précisé un autre porte-parole du Centcom.
Il ne tient pas compte du raid effectué à la mi-juillet près de Manbij, en Syrie, qui, selon plusieurs
organisations, a fait des dizaines de victimes, a-t-il poursuivi, précisant qu'une enquête était en
cours d'achèvement.
Fin octobre, Amnesty international a fait état de 300 civils tués depuis deux ans par la coalition
sous commandement américain.
Depuis le 2 novembre 2015, l'armée américaine a procédé à 12 354 frappes aériennes contre des
positions de l'État islamique, dont 6 992 en Irak et 5 362 en Syrie.
En Irak, l'État islamique continue de faire la loi à Mossoul
ACTUALITE International http://www.lefigaro.fr/ Par Yohan Blavignat , AFP, AP, Reuters Agences
Mis à jour le 10/11/2016 à 11:12 Publié le 09/11/2016 à 22:38
VIDÉO - Trois semaines après le début de l'offensive de la coalition internationale dirigée par
Washington, les djihadistes continuent de résister, et auraient même exécuté vingt personnes
dans leur fief irakien. Non loin de là, ils utilisent des tunnels souterrains pour échapper aux
frappes aériennes.
L'offensive pour reprendre la ville de Mossoul aux mains de l'État islamique (EI) se poursuit. Selon
les habitants de la ville, les djihadistes ont exécuté ce mercredi au moins 20 personnes accusées
d'avoir livré des informations à l'«ennemi» et ont exposé les corps crucifiés de cinq d'entre elles.
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Concrètement, les cinq corps ont été placés à un carrefour pour signifier clairement aux 1,5 million
d'habitants que les extrémistes sunnites tiennent toujours fermement la ville en dépit de l'opération
lancée sur plusieurs fronts le 17 octobre par les forces irakiennes et kurdes. Dans le même temps,
leur police religieuse faisait de nouveau son apparition dans les rues de la deuxième ville d'Irak.
Alors que la coalition, qui réunit environ 100.000 hommes, a quasiment encerclé la ville et pénétré
dans les quartiers est de Mossoul, de nombreuses parties de la ville sont plus calmes que les
jours précédents, ont rapporté des habitants qui ont pu sortir se ravitailler. «Je suis sorti de ma
voiture pour la première fois depuis le début des combats», a dit un habitant. «J'ai vu des
éléments de la hisba (police religieuse) vérifiant les barbes et les vêtements des hommes et
cherchant des fumeurs.» La hisba sillonne la ville à bord de véhicules distinctement identifiables.
«On dirait qu'ils veulent montrer leur présence après avoir disparu pendant les dix derniers jours,
surtout sur la rive est», ajoute cet habitant.
Un policier à la retraite allant toucher sa pension a déclaré que le responsable avait refusé de la
lui verser s'il ne donnait pas sa carte SIM en échange, afin que ses communications soient
contrôlées. «Il m'a dit que c'étaient les instructions de Daech», a déclaré cet homme de 65 ans,
disant s'appeler Abou Ali.
● À Bachiqa, Daech résiste grâce à des tunnels souterrains
Dans la ville de Bachiqa, à l'est de Mossoul, les djihadistes résistent tant bien que mal aux
assauts de la coalition. Face aux forces peshmergas kurdes irakiennes, les membres de l'EI tirent
de nombreuses fois depuis des maisons, puis se volatilisent grâce à des tunnels souterrains.
Cette tactique leur permet de se déplacer rapidement entre plusieurs maisons placées à des
endroits stratégiques et d'autres quartiers de la ville.
Pour ne pas abandonner leurs dernières positions, les combattants de Daech ont utilisé ces voies
souterraines afin de transporter des combattants et des kamikazes pour faire le plus de dégâts
possible. Après avoir pénétré dans une maison rose, les forces peshmergas ont remonté
prudemment le tunnel. Arrivés à l'angle d'une pièce rectangulaire assombrie par d'épaisses
couvertures accrochées aux fenêtres, ils ont découvert un trou béant de plusieurs mètres de
profondeur.
«Nous ne pouvons rien faire à part attendre que (les djihadistes) sortent pour pouvoir les
combattre» Un commandant peshmerga local
Un petit moteur suspendu au-dessus du trou sur d'épais tuyaux métalliques et attaché à un
crochet servait à alimenter un mécanisme pour remonter à la surface les seaux remplis de terre
lors du creusement du tunnel. Les combattants de l'EI ne jetaient jamais la terre à l'extérieur de
peur d'être repérés par les avions de la coalition. Les djihadistes ont même griffonné une carte audessus de la bouche du tunnel pour identifier une dizaine d'autres entrées disséminées dans
Bachiqa, en précisant les distances entre certaines pièces, maisons et rues. Les combattants
peshmergas doivent attendre que les combattants de l'EI sortent de leur souterrain, une méthode
qui rappelle le «jeu de la taupe», dont le but est de taper avec un marteau en plastique sur ces
animaux sortant de leurs trous.
«Nous avons un problème avec ces tunnels: nous ne pouvons rien faire à part attendre que (les
djihadistes) sortent pour pouvoir les combattre», déclare un commandant peshmerga local. Mardi,
un officier supérieur a été tué quand un trio de kamikazes est sorti d'une bouche de tunnel dans
l'est de la ville.
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● Près de Raqqa, des civils tués par une frappe de la coalition
Du côté du front syrien, qui a pour but de reprendre aux mains des djihadistes leur fief de Raqqa,
vingt civils ont été tués, dont neuf femmes et deux enfants, par des frappes aériennes de la
coalition internationale dirigée par Washington dans le village d'al-Hicha, à 40 kilomètres de ce
bastion de l'EI. Au moins 32 autres ont été blessées, selon l'Observatoire syrien des droits de
l'Homme (OSDH).
«La coalition confirme qu'elle a mené des frappes dans le secteur», a déclaré à l'AFP le colonel
américain John Dorrian, un porte-parole de la coalition. «Cependant, des informations spécifiques
sont nécessaires pour déterminer si la coalition est responsable» des frappes ayant conduit à la
mort de civils, a-t-il ajouté. Le village, contrôlé par Daech, a aussi été la cible d'un assaut des
Forces démocratiques syriennes (FDS), alliance de combattants dominée par les forces kurdes
qui mène la bataille pour Raqqa à terre. Les FDS ont affirmé que six djihadistes de l'EI avaient été
tués par les frappes de la coalition sur al-Hicha, précisant que le groupe ultra-radical empêchait
les civils de quitter la localité pour qu'ils servent de «boucliers humains». Les FDS se trouvent
désormais à près de 35 kilomètres de Raqqa.
«Ils se sont installés parmi nous. S'il y avait une frappe, nous étions la cible», explique à l'AFP
Saada al-Aboud, femme de 45 ans originaire d'al-Hicha. Comme pour les autres habitants, les
djihadistes ont tenté de l'empêcher de quitter le village. «Nous avons dû fuir à travers champs
avec nos enfants et les personnes âgées. Que pouvions-nous faire? Nous avons tout laissé
derrière nous», raconte cette paysanne.
Les forces irakiennes s’approchent de la cité antique de
Nimroud
actu monde par Bagdad (AFP) le 10 novembre 2016 à 14:35
Un combattant peshmerga surveille des positions hostiles dans un immeuble de Bashiqa, le 9 novembre 2016 en Irak
© AFP - Odd ANDERSEN
Les forces irakiennes progressent jeudi vers la cité antique de Nimroud (nord), qui avait été
vandalisée par le groupe Etat islamique (EI), dans le cadre de leur offensive sur Mossoul, a
indiqué l’armée.
"Des unités de la 9e division blindée et les Hachd al-Achaeri (miliciens tribaux) commencent à
avancer pour libérer les villages d’Abbas Rajab et de Al-Nomaniyah, près de Nimroud", a indiqué
le Commandement irakien des opérations dans un communiqué.
L’armée ne précise pas si les forces de sécurité ont l’intention de se rendre à Nimroud, située à
une trentaine de kilomètres au sud-est de Mossoul, la deuxième ville d’Irak dont la reprise à l’EI
est l’objectif final de la vaste offensive militaire lancée le 17 octobre.
Le site archéologique de Nimroud est un joyau de l’empire assyrien fondé au XIIIe siècle avant
J.C le long du fleuve Tigre. Des vidéos et des images satellite avaient montré au printemps des
jihadistes détruire au bulldozer, à la pioche ou à l’explosif certains de ses monuments, dont le
temple de Nabû, vieux de 2.800 ans et dédié au dieu mésopotamien de la sagesse et de l’écriture.
L’EI, qui considère les statues humaines ou animales comme de l’idolâtrie, a également
endommagé d’autres sites antiques sur les territoires conquis en Irak et en Syrie. Il a également
volé de nombreuses pièces archéologiques pour financer ses opérations.
Des jihadistes sont toujours présents sur ou à proximité des sites historiques de la province de
Ninive, dont Mossoul est la capitale, selon des responsables.
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Au sud de Mossoul, des drones pour contrer les voitures
piégées des jihadistes
AFP Thibauld MALTERRE 6 novembre 2016
Salahiyah (Irak) (AFP) - "C'est une voiture piégée": talkie-walkie en main, l'officier alerte ses
troupes sur la base d'images filmées en direct par un drone. Quelques secondes plus tard, un
nuage de fumée s'élève là où un hélicoptère vient de larguer deux missiles.
Mais le lieutenant-colonel Mohammed Salih doit déjà se concentrer sur une nouvelle menace: "Il
y a quatre membres de Daech sur votre flanc droit. Il ne s'agit pas de troupes amies, je répète, il
ne s'agit pas de troupes amies".
Les hommes de la 15e division irakienne progressent dans le village de Salahiyah, aux portes
de Hamam al-Alil, à 15 km au sud de Mossoul.
Sur ce front sud, où la distance était la plus grande à parcourir, le drone à l'allure de jouet
constitue un atout apprécié. Il survole les lignes ennemies avant de se poser devant l'ancienne
école du village, juchée sur une colline surplombant la plaine poussiéreuse et transformée en
poste de commandement avancé.
"Le drone nous permet de reconnaître la zone et de repérer les mouvements de l'ennemi, pour
mieux diriger nos soldats vers leurs cibles et les détruire", explique le lieutenant-colonel.
L'engin, à l'envergure inférieure à 40 cm et disponible dans le commerce pour 600 dollars, est
équipé d'une caméra et de quatre petites hélices. Il se manipule à l'aide d'un joystick accroché à
une tablette qui transmet en temps réel les images, filmées à plus de 150 m de hauteur.
Les positions de l'armée irakienne sont régulièrement harcelées par le bruit sourd des tirs de
mortier ou de snipers. Au contact des troupes, le groupe Etat islamique (EI) utilise surtout des
voitures piégées conduites par des kamikazes.
"Certains combattent et meurent, les autres fuient, ce ne sont pas des hommes", commente Ali,
25 ans, soldat de l'unité commando de la division, tout en remplissant six chargeurs pour son
fusil d'assaut M16. "Je compte bien tous les utiliser, et j'ai encore des munitions en réserve !",
assure-t-il.
Son regard s'assombrit lorsqu'il montre sur son téléphone portable la photo d'un jeune homme
souriant: "C'était mon ami. Avant-hier, ils ont fait sauter son Humwee avec un missile téléguidé.
Il a brûlé à l'intérieur".
- 'Il faut aller voir' Pour se déplacer, la force d'assaut irakienne utilise des Humwee, ces véhicules tous-terrains
blindés dont la plupart des pare-brises sont étoilés d'impacts, et des Mraps construits
spécifiquement pour résister aux engins explosifs et de transports de troupes.
Au fur et à mesure de la progression des soldats, les détonations se font plus rapprochées, puis
ce sont des rafales saccadées qui se succèdent.
Dans le ciel, des hélicoptères tournoient régulièrement, avant de lancer leurs missiles sur les
cibles désignées, un ballet meurtrier qui se répète à plusieurs dizaines de reprises.
Le premier blessé arrive à l'infirmerie installée dans l'école: un soldat a eu les deux cuisses
transpercées par la même balle, le canon de son arme est poisseux de son propre sang.
Sommairement désinfecté et bandé, il est évacué vers l'arrière en ambulance.
En dépit du drone, le lieutenant-colonel reçoit des informations contradictoires: les hommes
armés repérés à 600 mètres près de la mosquée du village sont-ils des combattants de l'EI ou
ses propres éléments avancés?
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"Il faut aller voir": il décide aussitôt de se rendre sur place pour évaluer la situation. Sous bonne
escorte mais à pied, sans armes ni gilet pare-balles, coiffé de son béret rouge. Une broche en
métal sort de son coude gauche, souvenir d'une récente blessure.
Les rues étroites ne permettent pas à deux véhicules de manoeuvrer de front. Certains toits se
sont effondrés sous les impacts, des portails sont éventrés, des douilles jonchent le sol. Parfois,
une levée de terre barre la rue.
Dans le village abandonné, une vache, suivie de son veau et d'un chien, erre dans des rues
qu'elle ne reconnait plus.
Les détonations s'espacent puis cessent avec la tombée de la nuit. Le zone est sous contrôle.
"La prochaine étape, c'est Hammam Amil et Mossoul", annonce Mohammed Salih, à qui ses
hommes promettent de le suivre "jusqu'au coeur de Daech".
Irak : à Kirkouk, les Kurdes expulsent des Arabes
Jean-Dominique Merchet http://www.lopinion.fr/ 03 Novembre 2016 à 18h19
A l’ombre de la bataille de Mossoul, un autre conflit se déroule dans l’autre grande ville du
Nord, où les humanitaires dénoncent la politique des autorités du Kurdistan
Le camp de réfugiés de Yahyawa, à Kirkouk © Sipa Press
Dans son premier message depuis un an, le chef de l’organisation Etat islamique (EI), Abou Bakr
al Baghdadi, a appelé jeudi ses partisans à combattre jusqu’à la mort à Mossoul contre l’islam
chiite, les « croisés » occidentaux et les « apostats » sunnites turcs et saoudiens. Il a appelé les
combattants de l’EI à détruire les villes des « mécréants » et de « faire en sorte que leur sang
coule comme des rivières. » Parallèlement, Human Rights Watch publie un rapport dénonçant les
expulsions et destructions de maisons d’Arabes en zone kurde.
En Irak, une bataille peut en cacher une autre. Si le monde a les yeux braqués sur Mossoul, à
150 km de là, un autre affrontement lourd, lui aussi, de conséquences politiques, se déroule loin
des regards dans la ville de Kirkouk. Dans un rapport publié ce jeudi, l’organisation Human Rights
Watch (HRW) dénonce l’expulsion d’Arabes par les forces kurdes.
« Les autorités kurdes à Kirkouk ont expulsé des Arabes, résidents et déplacés [réfugiés dans leur
propre pays - ndlr], depuis que l’État islamique a attaqué la ville le 21 octobre 2016 », ont constaté
sur place les enquêteurs d’HRW. Comme le note, non sans ironie, le rapport, « HRW n’est pas
informé du fait que des déplacements similaires ont affecté les résidents kurdes de la ville. Étant
donné que les Arabes semblent être les seuls victimes des démolitions et des évictions [...], les
actions du gouvernement régional du Kurdistan apparaissent comme discriminatoires », dénonce
l’organisation humanitaire. De son côté, Lise Grande, coordinatrice des Nations Unies pour les
affaires humanitaires en Irak, a déclaré que « les Nations Unies sont vivement préoccupées par
toute mesure qui pourrait être interprétée comme une sanction collective. »
Opération de diversion. Le 21 octobre, quatre jours après le début de l’offensive terrestre contre
Mossoul, l’État islamique a monté une opération de diversion dans le centre de Kirkouk, très loin
derrière la ligne de front. Il a fallu près de trois jours aux forces kurdes pour venir à bout de ce
commando. Une centaine de personnes auraient été tuées au cours des combats.
À peine la situation était-elle sous contrôle que les autorités locales s’en sont pris aux Arabes de
la ville, au sein desquels l’État islamique a sans doute bénéficié d’appuis. HRW raconte : « Le 23
octobre au matin, le Comité de sécurité du gouvernorat de Kirkouk a donné l’ordre à toutes les
personnes déplacées vivant en ville et qui n’étaient pas dans des camps d’évacuer leurs
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résidences avant 8 heures le lendemain. Il était précisé que les personnes souhaitant rester à
Kirkouk devaient s’installer dans un des camps pour déplacés. » Selon les témoignages recueillis
par HRW, les autorités ont déménagé de force au moins 250 familles le 23 octobre et au moins 75
le lendemain. Une centaine de maisons ont été détruites. »
Nettoyage ethnique. Si l’on ne parle pas de « nettoyage ethnique » - les Kurdes ne sont-ils pas
nos alliés ? - les faits sont là. Et comme le dit Lama Fakih, responsable d’HRW pour la région,
« expulser des Arabes de leurs maisons avec seulement un jour de préavis, puis les raser
complètement est absolument la pire façon de combattre les risques représentés par l’État
islamique ».
Cet épisode n’est pas le premier à Kirkouk et des faits similaires ont été constatés depuis 2015. Ils
renvoient à l’histoire tourmentée de cette ville - qui est un peu la sœur jumelle de Mossoul, située
comme elle au pied des monts Zagros, le « pays » kurde. Historiquement, Kirkouk n’est pas
arabe. En 1921, ceux-ci ne représentaient qu’environ 10 % de la population de la ville et de sa
région. Traditionnellement, les deux groupes dominants étaient les Turkmènes (Turcs d’Irak) et les
Kurdes. La découverte de pétrole en 1927 accéléra la transformation de la ville avec l’arrivée
d’autres populations, notamment arabes. Mais, en 1957, juste avant l’arrivée au pouvoir des
nationalistes arabes du parti Baas, seuls 28 % des habitants de la région étaient arabophones.
Avec Saddam Hussein, une politique d’arabisation forcée, d’expulsion des Kurdes au profit de
populations venant du Sud modifia le paysage humain de Kirkouk.
Politique du fait accompli. Après la chute de Saddam Hussein en 2003 et malgré les
revendications kurdes, Kirkouk resta hors des limites du Kurdistan autonome, aujourd’hui
quasiment indépendant. Ce n’est que lors de l’offensive de l’État islamique et la fuite de l’armée
irakienne que les forces kurdes prirent le contrôle de la ville le 12 juin 2014, pratiquant la politique
du fait accompli. Ils n’ont évidemment aucune intention de la rendre aux autorités de Bagdad. Ni la
ville, ni les champs pétrolifères alentour, qui représentent plus de 10 % de la production irakienne
et plus encore en termes de réserves. Pour les Kurdes, l’enjeu est aujourd’hui d’éviter que les
Arabes - notamment ceux qui, fuyant Daech, y ont trouvé refuge - ne s’incrustent à Kirkouk. D’où
ces « déplacements forcés » et « destructions de maisons » dénoncés par HRW.
Tout autant que Mossoul, Kirkouk reste l’un des abcès de fixation de l’Irak. À Mossoul, les Kurdes
souhaitent qu’au lendemain de la défaite de Daech s’installe un pouvoir arabe et sunnite
collaborant avec le gouvernement régional du Kurdistan, dont la capitale Erbil est à une heure de
route. Afin de ne pas compliquer les choses et à la demande des Américains, les Peshmergas
(combattants kurdes) ne devraient pas prendre part à la bataille dans les rues de Mossoul. Pour la
coalition, le prix de cette retenue sera à payer à Kirkouk, en abandonnant définitivement la ville
aux Kurdes. Même si, au passage, quelques Arabes doivent en être expulsés manu militari pour
« homogénéiser » le peuplement de la ville. Reste maintenant à attendre les réactions des Arabes
- ceux de la région, comme ceux de la capitale Bagdad. Pas sûr qu’ils trouvent ce compromis à
leur goût.
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IRAN
Iran. Une limite fixée par l'accord nucléaire légèrement
dépassée
Accueil / Monde / Iran / http://www.ouest-france.fr/ Publié le 09/11/2016 à 23:18
Réacteur nucléaire à eau lourde à Arak, en Iran, le 27 octobre 2004. | Reuters
L'Agence internationale de l'énergie atomique a indiqué mercredi que l'Iran avait
légèrement dépassé la production limite d'eau lourde fixée par l'accord sur le nucléaire.
L'Iran a légèrement dépassé la limite de production d'eau lourde fixée dans le cadre de l'accord
sur son programme nucléaire, a annoncé mercredi l'Agence internationale de l'énergie atomique
(AIEA), quelques heures après l'élection de Donald Trump, qui conteste cet accord.
Il disposait mardi de 130,1 tonnes, alors que la limite est de 130 tonnes, précise l'agence. C'est la
deuxième fois que Téhéran la dépasse depuis l'entrée en vigueur de l'accord, en janvier. L'eau
lourde est utilisée en tant que modérateur dans les réacteurs comme celui de la centrale iranienne
d'Arak, qui est susceptible de produire du plutonium à des fins militaires.
Transfert prévu
Le premier dépassement n'a pas suscité l'indignation des signataires de l'accord (États-Unis,
Russie, Chine, Grande-Bretagne, France et Allemagne), mais on ignore comment l'administration
Trump réagira s'il y en a d'autres.
« Le 2 novembre 2016, le directeur général a exprimé les inquiétudes liées au stock d'eau
lourde iranien au vice-président iranien et au président de l'Organisation iranienne de
l'énergie atomique, (...) Ali Akbar Salehi », dit l'AIEA dans un rapport confidentiel.
Le gouvernement iranien a promis en retour de transférer cinq tonnes d'eau lourde à l'étranger, ce
qui devrait être fait dans les jours qui viennent, selon un diplomate de haut rang. Le département
d'État américain s'est quant à lui félicité que l'Iran « ne cherche pas à cacher ce qu'il fait à
l'AIEA ».
ISRAËL
Lieux saints de Jérusalem: «Israël en fait désormais un sujet
polémique»
http://www.lopinion.fr/ Jean-Dominique Merchet 26 Octobre 2016 à 18h18
Pour l’historien Vincent Lemire, la nouvelle stratégie du gouvernement israélien autour des
résolutions de l’Unesco, remet en cause le « compromis de 1967 » .
Le Mur des Lamentations et le dôme du Rocher © Sipa Press
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Le comité du patrimoine mondial de l’Unesco a approuvé mercredi une résolution sur les lieux
saints de Jérusalem qui n’évoque que leur caractère musulman, sans référence au judaïsme. Le
13 octobre, déjà, le comité exécutif de l’Unesco avait adopté un texte comparable – avec
l’abstention de la France. Ces résolutions suscitent une vive polémique en Israël et dans la
communauté juive.
Historien spécialiste de Jérusalem, Vincent Lemire enseigne à l’Université Paris-Est Marne-La
Vallée et il est chercheur associé au Centre de recherches français de Jérusalem (CRFJ). Il vient
de publier, sous sa direction « Jérusalem - Histoire d’une ville monde » (Champs/Flammarion),
après un « Jérusalem 1900 (points Histoire).
Comment réagissez-vous aux polémiques suscitées par les résolutions de l’Unesco sur les
lieux saints de Jérusalem ?
En fait, ce sont des textes assez banals, régulièrement votés depuis 1967. Ce qui est nouveau, en
revanche, c’est la réaction du gouvernement israélien qui en fait désormais un sujet de polémique,
dans une stratégie politique apparemment gagnante au vu des réactions que cette affaire suscite.
Auparavant, il faisait la sourde oreille et ne communiquait pas sur ce sujet.
D’où vient cette querelle ?
Depuis 1967, le « groupe de Khartoum » qui réunit plusieurs pays arabes - dont l’Algérie ou le
Maroc - entend protéger les lieux saints musulmans dans les territoires occupés par Israël. Ils font
voter régulièrement des textes dans ce sens par les organisations internationales comme
l’Unesco. Dans ces résolutions il n’y a pas de déni explicite du lien entre le judaïsme et Jérusalem
- mais un déni implicite : effectivement ce lien n’est pas explicitement mentionné. C’est un peu
comme si on reprochait à Benyamin Netanyahou de ne pas parler des liens entre Jérusalem et
l’Islam… en soi cela n’a rien d’étonnant, chacun son business, en quelque sorte ! Sur le plan
juridique, celui du droit international, Jérusalem Est et la Vieille Ville (où sont les Lieux Saints ndlr) sont des territoires occupés, même si l’État d’Israël a annexé cette partie de la ville.
L’Unesco est donc fondé à dénoncer l’occupation militaire et les risques qu’elle fait courir à ces
sites.
Qu’en est-il d’un point de vue historique ?
Il faut remonter à ce qu’il faut appeler le "compromis de 1967". Lorsque l’armée israélienne est
entrée à Jérusalem Est et dans la Vieille Ville (qui étaient alors en Jordanie - ndlr), le
gouvernement a décidé de laisser aux musulmans l’Esplanade des Mosquées, sur laquelle se
trouve le Dôme du Rocher, le plus ancien lieu saint de l’Islam. Des dirigeants israéliens comme
Moshe Dayan ou le Premier ministre Levi Eshkol ont fait immédiatement retirer le drapeau
israélien de ce site. En contrepartie, quelques jours plus tard, les maisons arabes du Quartier des
Maghrébins ont été rasées et les habitants, de l’ordre d’un millier, évacués en deux heures, pour
créer ce qui est aujourd’hui l’esplanade devant le mur des Lamentations - le lieu saint du
judaïsme. Ce compromis politique sur la séparation des lieux saints était soutenu par le Grand
Rabbinat, qui déconseillait aux juifs religieux de se rendre sur l’Esplanade des mosquées.
Ce compromis est-il aujourd’hui remis en cause ?
Il y a effectivement une remise en tension de ces lieux saints depuis quelques années, et l’affaire
autour de la résolution Unesco n’en est finalement qu’un symptôme de plus. La réaction du
gouvernement israélien à la résolution de l’Unesco en témoigne. Il y a toujours eu des
groupuscules juifs ultraminoritaires qui voulaient reconstruire le Temple à l’emplacement des lieux
saints musulmans. Or, cette position extrémiste est maintenant défendue par des députés du
Likoud (le parti de Netanyahou) et même jusqu’au sein du gouvernement israélien. En face, et
dans ce contexte, il faut reconnaître que la résolution de l’Unesco est extrêmement maladroite.
Elle est même contre-productive pour les objectifs que le groupe de Khartoum entend défendre.
La direction de l’Unesco s’en est d’ailleurs quasiment désolidarisée.
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LIBAN
Contrat Donas : ça se complique encore plus... (Actualisé)
http://www.lopinion.fr/blog/secret-defense/ 06 Novembre 2016 à 11h33 Par Jean-Dominique
Merchet
Ce contrat d’armement associe la France, l’Arabie saoudite et le Liban.
« Les industriels français s’arrachent les cheveux et les paiements sont suspendus ». Cet acteur
du dossier, concerné par le contrat Donas (2,4 milliards d’euros au total), fait grise mine. Donas
est un contrat, signé en 2014, sur le principe suivant : l’Arabie saoudite achète à la France des
armes pour le Liban Réagissant à l’élection de Michel Aoun à la Présidence de la République libanaise, le Quai
d’Orsay a en effet déclaré vendredi que la France souhaitait la « mise en oeuvre » de ce contrat
« dans l’intérêt de la sécurité du Liban ». « La France est attachée à aider les autorités et les
forces armées libanaises. Le contrat DONAS constitue une réponse aux besoins actuels des
forces armées libanaises. Cela implique un dialogue incluant les autorités saoudiennes, auquel
nous participons », a indiqué le porte-parole du Quai.
Or, en février dernier, suite à la colère de l’Arabie saoudite contre le Liban jugé trop proche de
l’Iran, via le Hezbollah, le contrat tripartite avait été suspendu. Finalement un accord avait,
semble-t-il, été trouvé : les Saoudiens achetaient les armes, mais les gardaient pour eux. Ce
montage semble aujourd’hui à l’eau, si l’on en croit le Quai d’Orsay.
L’affaire est d’autant plus compliquée qu’elle implique, côté français, deux ministères, les affaires
étrangères et la défense, qui ne partagent pas toujours exactement le même point de vue. Et côté
saoudien, les discussions ont lieu avec le ministère des finances (pas la défense), dont le titulaire
vient d’être limogé par le roi.
La suite au prochain épisode !
Actualisé : Une source proche du dossier nous assure que « les paiements ne sont pas
suspendus » alors qu’une autre source confirme que des paiements ont en effet eu lieu depuis le
remplacement du ministre des finances. Le contrat avec l’Arabie saoudite - rebaptisé SFMC continue donc, même si « ce n’est pas facile ». Les discussions ont ainsi été suspendues
plusieurs semaines en mai et juin. Le retour à une livraison au Liban - comme initialement prévu ne semble pas être d’actualité, même si les Libanais le souhaitent. La déclaration faire vendredi
par le Quai d’Orsay semble avoir surpris certains diplomates eux-mêmes.
«L’élection de Michel Aoun est une bonne nouvelle pour le
Liban et les chrétiens»
Jean-Dominique Merchet http://www.lopinion.fr/ 31 Octobre 2016 à 14h36
Après 29 mois de blocage politique, empêchant l’élection d’un Président, un accord
national a été obtenu autour du général Michel Aoun. Un entretien avec Josselin Monclar.
Une sympathisante de Michel Aoun tient une affiche le représentant lors d'une manifestation près du siège du
gouvernement, Beyrouth, Liban, 9 juillet 2016. © Sipa Press
Michel Aoun, 81 ans, a été élu lundi à la présidence de la République du Liban par les députés,
pour un mandat de six ans. Il a recueilli 83 voix sur 128 face à Sleiman Frangié. Selon le « pacte
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national », le chef de l’Etat est obligatoirement de confession chrétienne maronite. Dans son
discours d’investiture, Michel Aoun s’est engagé à lutter contre le terrorisme et à empêcher que
des « incendies » régionaux, comme celui de la Syrie voisine, se propagent au Liban.
Josselin Monclar est un très bon connaisseur de la vie politique libanaise qu’il côtoie
personnellement depuis un quart de siècle. Occupant un poste important dans un grand groupe
industriel, il s’exprime sous le pseudonyme qu’il a choisi pour son récent livre « Paradis Perdus »
(L’Éditeur, 2016), un « roman » sur le Liban contemporain.
Que pensez-vous de l’élection du général Michel Aoun comme président de la République
libanaise ?
C’est une très bonne nouvelle pour le Liban et les chrétiens libanais qui retrouvent leur place
politique. Du fait du blocage des institutions depuis mai 2014, cette communauté était la seule à
ne pas être représentée au sommet de l’État. Il faut savoir que, selon le Pacte national de 1943
toujours en vigueur, le président de la République est obligatoirement un chrétien maronite, le
Président du gouvernement [Premier ministre - ndlr] un musulman sunnite et le président du
Parlement un musulman chiite.
Que pèsent les chrétiens au Liban ?
Historiquement, ils sont en quelque sorte la communauté mère. C’est pour assurer leur existence
que le pays a été créé par les Français, à la demande du Patriarche maronite [principale
confession chrétienne du pays] après la première guerre mondiale, sinon ce serait la Grande
Syrie. Le Liban est un foyer naturel pour les chrétiens. En termes démographiques, ils
représentent environ 40 % de la population libanaise, mais beaucoup moins (environ 20 %) si l’on
prend en compte la population vivant au Liban. Car aux Libanais de nationalité, il faut ajouter les
réfugiés, palestiniens (0,5 million) et désormais syriens (1,5 million). Or ces réfugiés sont à plus de
90 % sunnites. L’arrivée massive de ces réfugiés a renforcé le poids des sunnites, au point que
certains évoquent un « Anschluss » (annexion) confessionnel.
Qu’est ce qui a permis le déblocage politique au bout de deux ans et demi ?
Il y a sans doute eu des pressions internationales, de la France ou des États-Unis. Depuis la fin
septembre, on sentait que les choses évoluaient. Finalement, le ralliement de Saad Hariri, le fils
de l’ancien Premier ministre [assassiné en 2005, ndlr], à Michel Aoun débloque la situation. En
échange, Hariri pourrait être nommé Premier ministre…
Les chrétiens n’étaient-ils pas divisés ?
L’élection de Michel Aoun traduit en effet une réconciliation du camp chrétien divisé de très longue
date, depuis près de trente ans. Après 2005 et le départ de l’armée syrienne suite à l’assassinat
de Rafic Hariri, une partie des chrétiens, comme les Forces libanaises, s’est alliée aux sunnites
contre Damas, alors que d’autres, dont le général Aoun, s’alliaient au Hezbollah chiite, proche de
Damas…
Certains considèrent que l’élection de Michel Aoun est une victoire du Hezbollah et donc
de l’Iran. Qu’en pensez-vous ?
C’est absurde ! Aoun ne s’est pas vendu aux chiites, il reste un homme libre, même s’il n’est plus
de première jeunesse. Mais il sait qu’au Liban, on a toujours besoin des autres pour pouvoir
gouverner. Je pense par ailleurs que le Liban n’est qu’un épiphénomène dans le conflit entre l’Iran
et l’Arabie saoudite.
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Quelle conséquence pourrait avoir cette élection sur les relations avec la Syrie ?
L’armée libanaise coopère déjà avec l’armée de Bachar pour empêcher l’infiltration de groupes
djihadistes. Fort de son passé militaire de chef des armées, Michel Aoun saura travailler avec
Damas, sans rien céder sur l’essentiel.
Liban / Michel Aoun
Liban, un paradis perdu ?
Sous une forme romancée, Josselin Monclar - un pseudonyme - revient sur son histoire d’amour
pour le Liban, dont il connaît toutes les arcanes et où il a des liens familiaux. Catholique engagé, il
est un farouche défenseur de la cause des chrétiens d’Orient.
Josselin Monclar « Paradis perdus » L’Editeur, 2016. 19 euros.
LIBYE
Libye : les infirmières bulgares réclament un
dédommagement
actu monde par Sofia (AFP) le 5 novembre 2016 à 17:21
© AFP/Archives - MAHMUD TURKIA
Les infirmières bulgares qui ont passé plus de huit ans en prison libyenne sous le régime de
Mouammar Kadhafi avant d’être libérées en 2007, se félicitaient samedi des révélations à Paris
confirmant leur innocence.
"Cette nouvelle me fait pousser des ailes ! La vérité triomphe, près de 10 après notre libération par
Cécilia", l’ex-épouse de l’ex-président français Nicolas Sarkozy, se réjouissait Valia
Tcherveniachka, l’une des cinq infirmières bulgares qui, avec un médecin palestinien, étaient
accusées en Libye d’avoir inoculé le virus du sida à 232 enfants à l’hôpital de Benghazi (est).
Selon un témoignage rapporté par le site français Mediapart, ce sont les chefs libyens du
renseignement militaire et des services spéciaux qui auraient injecté le virus du sida à des enfants
libyens. Ce témoignage figurait dans un carnet aux mains de la justice française, ayant appartenu
à Choukri Ghanem, chef du gouvernement de Kadhafi de 2003 à 2006. L’affaire aurait pu
constituer une vengeance envers Benghazi, ville rebelle au régime de Khadafi.
"C’est inimaginable, absurde comme dans un film d’horreurs !" s’est exclamée une autre
infirmière, Valentina Siropoulo, interrogée comme ses collègues au téléphone par l’AFP. "Voyezvous aux mains de quels monstres nous avons passé huit ans et demi. C’est un miracle que nous
ayons pu nous en sortir".
Plus sobres, les infirmières Kristiana Valtcheva et Snejana Dimitrova, ont estimé que ces
révélations pourraient les aider à obtenir des dédommagements pour le compte de la Libye.
"Il faut que la culpabilité des responsables libyens soit prouvée. L’État libyen a des avoirs
l’étranger dont nous pouvons être dédommagées", déclarait Mme Valtcheva.
Snejana Dimitrova a évoqué une enquête ouverte en Bulgarie il y a cinq ans quand Mouammar
Kadhafi était encore au pouvoir, laquelle n’a jamais abouti. Or "la justice bulgare doit s’être
prononcée pour que nous puissions nous adresser à la Cour européenne aux droits de l’Homme"
à Strasbourg, a-t-elle expliqué.
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Les infirmières bulgares qui avaient été ramenées en Bulgarie en juillet 2007 à bord de l’avion
présidentiel français après une campagne de la France et d’autres pays européens, déclarent
toutes "avoir retrouvé leur équilibre".
"Nous n’y pensons plus, nous avons surmonté nos souffrances et sommes retournées à notre vie
d’avant", résume Kristiana Valtcheva. Le médecin palestinien Ashraf al-Hajouj habite aux Pays
Bas où il s’est marié.
MALI
Mali. Un Casque bleu et deux civils tués dans l'attaque d'un
convoi
Accueil / Monde / Mali / http://www.ouest-france.fr/ Publié le 07/11/2016 à 00:50
Le convoi de l'Onu a été attaqué alors qu'il circulait dans la ville de Douentza | Infographie Visactu
Un Casque bleu togolais et deux civils maliens ont trouvé la mort dimanche dans l'attaque
d'un convoi de Casques bleus près de Douentza, dans le centre du Mali. Sept militaires
onusiens ont été blessés, dont trois grièvement,
Cette attaque est survenue alors que le ministre canadien de la Défense, Harjit Sajjan, était
dimanche au Mali où il a été reçu par le président Ibrahim Boubacar pour évoquer le possible
déploiement de casques bleus canadiens dans ce pays.
Une mine ou un engin explosif artisanal (IED) a explosé au passage d'un convoi des Casques
bleus. L'explosion, qui a eu lieu vers 10 h 30 locales, a été suivie par des tirs des assaillants à 45
km au nord de la ville de Douentza, dans la région de Mopti, précise le texte. Par ailleurs, dans la
région de Tombouctou, des hommes armés ont attaqué dimanche un camp de l'armée malienne,
selon des sources locale et sécuritaire.
Ansar Dine
Le mouvement Ansar Dine a revendiqué dimanche soir cette attaque menée contre la base
malienne de Gourma Rhaous, affirmant avoir détruit six véhicules militaires avant de s'en retirer,
dans un communiqué diffusé en Mauritanie par Al-Akhbar, qui reçoit et diffuse régulièrement des
communiqués des groupes jihadistes du Sahel. Ansar Dine parle de « plusieurs morts et
blessés parmi les militaires maliens » et reconnaît avoir perdu l'un de ses hommes. Mais, selon
des sources militaires, il n'y a pas eu de morts dans cette attaque.
Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a appelé dimanche le président malien à
prendre les « initiatives nécessaires » pour faire avancer la paix dans le nord du Mali, toujours
instable. Un soldat français a été tué vendredi - le 16e au Mali depuis 2013 - par un engin explosif
dans le nord du pays, où des groupes djihadistes restent actifs malgré la signature de l'accord de
paix.
M. Le Drian a justifié l'intervention française au Mali, déclenchée en 2013, puis l'opération
Barkhane (4.000 hommes), mise en place un an plus tard dans cinq pays du Sahel pour traquer
les groupes terroristes. Sans l'intervention française Serval au Mali en 2013, « il y aurait
aujourd'hui un Etat terroriste du côté de Mossoul et Raqa et un Etat terroriste en Afrique »,
a-t-il dit.
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Intense activité djihadiste
Reçu dimanche soir par le président malien, le ministre canadien de la Défense est de son côté
venu au Mali évoquer le possible déploiement de casques bleus de son pays. « Je suis venu au
Mali pour écouter la partie malienne , (...) pour bien comprendre avant de prendre les
décisions », a-t-il déclaré à la presse.
Malgré l'intervention militaire internationale en cours depuis 2013, qui avait chassé les groupes
djihadistes qui avaient pris le contrôle du nord du Mali en 2012, ceux-ci restent actifs, des zones
entières échappant encore au contrôle des forces maliennes et de l'ONU.
MAROC
Au Maroc, les oasis toujours plus menacées par l’avancée
du désert
actu monde par Er-Rissani (Maroc) (AFP) le 5 novembre 2016 à 16:41
Vue générale d’une palmeraie souffrant de l’avancée du désert près de l’oasis d’Erfoud au nord d’Er-Rissani dans le
désert du Sahara le 27 octobre 2016 © AFP - FADEL SENNA
"Celui qui reste vivre ici est condamné à la pauvreté", soupire Abdelrahman. Dans le sud-est du
Maroc, la périphérie d’Er-Rissani illustre l’assèchement dramatique des oasis, menacées de
disparaître avec le réchauffement climatique.
Depuis les années 1980, le sable ne cesse d’avancer sur la ville, dont les abords offrent un
spectacle de désolation : à perte de vue, des centaines de palmiers pourrissent sur une terre ocre
craquelée.
Pour Abdelrahman Ahmidani, 37 ans, qui a grandi ici et travaille comme fonctionnaire à la ville, "la
région était connue pour son agriculture, sa principale activité". Avec la fin du XXe siècle sont
arrivées les longues périodes de sécheresse et le départ des paysans, dont les maisons en pisé
finissent de se dissoudre dans les vents de poussière.
L’agriculture est devenue marginale. "Dans mon enfance, cette oasis était verte et prospère. En
une génération, elle est devenue presque aride et stérile", déplore Abdelrahman.
"Les oasis font partie des richesses naturelles du Maroc (...). Aujourd’hui, ces îlots de verdure
perdus dans le désert sont confrontés aux impacts des changements climatiques", s’alarme la
Conférence mondiale sur le climat COP22, qui s’ouvre lundi à Marrakech.
Pendant des siècles, elles ont formé un inexpugnable bouclier contre la désertification. Mais elles
souffrent désormais de la sécheresse et d’une forte baisse de la nappe phréatique -conséquence
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de sa surexploitation et de la mauvaise gestion des eaux de surface- et de l’urbanisation
croissante.
A la COP22, le Maroc, qui a perdu deux tiers de ses oasis en un siècle, présentera un plan
d’action pour la sauvegarde sur la planète de ces écosystèmes, dont une nouvelle proposition
baptisée "l’Oasis durable".
Rabat s’est saisi du problème depuis plusieurs années avec notamment le plan "Maroc vert",
lancé en 2008 pour restructurer son agriculture.
- Des dattiers pour stopper le désert "Les palmiers dattiers sont un mur naturel contre la désertification" : à une vingtaine de km au
nord d’Er-Rissani, Hassan Sadok travaille depuis plus de 15 ans à la réhabilitation d’un terrain
agricole de sept hectares.
"Au début, tout le monde se moquait de moi", raconte cet hôtelier venu à l’agriculture faute de
clients. "La terre était sèche, stérile, la culture y était très difficile".
"Regardez là-bas", dit-il en montrant l’horizon, "les terres sont mortes". "Mais dans ma ferme,
grâce à mes dattiers, les sols sont fertiles. J’ai une exploitation rentable, respectueuse de
l’environnement".
Sa méthode de production traditionnelle conjugue élevage de moutons pour le fumier, pompage
de l’eau grâce à l’énergie solaire, gestion raisonnable de l’eau et refus d’utiliser les engrais.
Comme une bénédiction au milieu des sables, l’eau claire s’écoule dans des rigoles à l’ombre de
1.800 dattiers. Aux alentours, des clôtures de roseaux tressés tentent d’endiguer l’avancée du
désert.
"Grâce à ces méthodes à l’ancienne, les oasis résistent mieux à la sécheresse", résume Ali
Oubarhou, un responsable de l’Agence nationale de développement des zones oasiennes et de
l’arganier (ANDZOA), au ministère de l’Agriculture.
Avec "Maroc vert", a été mis en oeuvre un ambitieux programme de reconstitution des palmeraies,
explique M. Oubarhou. Après avoir chuté de 15 à 4,8 millions, le nombre de palmiers dattiers est
remonté à 6,6 millions, avec un objectif de 8 millions en 2020.
Revenus, emplois... Les palmiers sont l’épine dorsale de l’économie de la région. "Pour nous, il
s’agit de créer de la richesse pour en faire des zones attractives pour les populations, tout en
préservant le patrimoine grâce à l’utilisation rationnelle des ressources et la sauvegarde de la
biodiversité".
"Mais il faut être réaliste" : l’action locale ne suffit pas, reconnaît le haut fonctionnaire. "Il faut une
coopération internationale pour sauver les oasis, et nous espérons beaucoup de la COP22".
COP22 : négociations sur l’application de l’accord de Paris
actu monde par Marrakech (Maroc) (AFP) le 7 novembre 2016 à 09:44
De GàD : François Hollande, Laurent Fabius, et Ban Ki-moon lors de la COP21 à Paris © AFP/Archives - MIGUEL
MEDINA
C’est un traité historique qui manque encore de mode d’emploi : les Etats du monde sont réunis à
partir de lundi à Marrakech pour s’accorder sur l’application de l’accord de Paris, qui pour la
première fois a vu la communauté internationale s’engager contre le dérèglement du climat.
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Pour ces premiers jours, les quelque 15.000 participants à la conférence annuelle de l’ONU négociateurs, élus, scientifiques, ONG, entreprises... - devraient avoir largement l’esprit outreAtlantique, où se joue la présidentielle américaine.
Alors que le républicain Donald Trump a déjà assuré qu’il attaquerait l’accord s’il était élu, la
responsable climat de l’ONU s’est dit, dimanche, "désireuse de travailler avec le/la futur(e)
président(e)".
"Nous espérons que nous pourrons avoir une relation très constructive et positive", a dit à la
presse Patricia Espinosa. Les Etats-Unis (2e émetteur mondial de gaz à effet de serre, sources du
réchauffement) "sont l’un de nos partenaires les plus importants, leur participation à cet accord est
cruciale".
"Maintenant, l’accord de Paris est entré en vigueur" vendredi, a-t-elle rappelé : "Et nous sommes
tous contraints par cet engagement".
L’accord de Paris adopté fin 2015, signé par 192 Etats et ratifié jusqu’ici par 100 d’entre eux
(représentant près de 70% des émissions mondiales), est désormais "la feuille de route du combat
contre le changement climatique", souligne Manuel Pulgar-Vidal, ministre péruvien qui présida la
COP20, aujourd’hui responsable du WWF.
Mais à la COP22 à Marrakech, les négociateurs devront encore commencer à s’accorder sur toute
une liste de procédures, qui feront au final de Paris un vrai succès ou pas.
Leur première tâche sera, selon la négociatrice française Laurence Tubiana, d’"achever les
règles" de ce pacte complexe qui inclut notamment un objectif collectif (ne pas dépasser 2°C de
réchauffement), des promesses nationales d’action (insuffisantes à ce stade) et des principes
généraux pour les revoir à la hausse.
Concrètement, cela signifiera résoudre toute une série de questions délicates : comment suivre
les émissions de GES de chaque pays ? comment garantir le financement des politiques
climatiques des pays du Sud promis par le Nord ? quels pourront être les critères de
"compensation" des pays pauvres touchés par les impacts climatiques, sécheresses, inondations
et autres tempêtes ?
"La COP22 est vraiment une COP pour l’application et l’action," a expliqué le négociateur
américain Jonathan Pershing à la presse.
Le consensus actuel est de parvenir à un accord sur ces sujets d’ici 2018.
- Combler le fossé Un bilan global des engagements nationaux en matière de réduction d’émissions - issues pour
l’essentiel de la combustion du pétrole, du gaz et du charbon - est aussi prévu en 2018, sur la
base du volontariat.
La réalisation des plans actuels éviterait les catastrophiques 4/5°C attendus en l’absence de
politiques climatiques, mais met encore la planète sur une trajectoire extrêmement dangereuse de
3°C. D’où la nécessité de renforcer ces engagements.
"Nous devons combler ce fossé", dit Mme Tubiana : "La grande bataille des deux ans à venir porte
sur la manière dont nous pourrons amener les pays à accentuer leur ambition".
L’accord de Paris appelle à limiter le réchauffement en-deça de 2°C par rapport à avant la
Révolution industrielle, voire 1,5°C, un défi énorme.
Sur le terrain, de nombreux signaux montrent que le changement est en cours et la transition vers
des énergies plus propres amorcée.
2015 a été une année record pour les investissements dans les énergies renouvelables,
notamment dans les pays émergents.
Les entreprises - présentes comme jamais à la COP - commencent elles-mêmes à prendre leur
part, poussées par la nécessité d’anticiper le changement vers une économie bas-carbone.
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Mais dans le même temps, les scientifiques continuent de sonner l’alarme. Après deux années
record, 2016 devrait de nouveau être la plus chaude jamais enregistrée sur Terre, et les
concentrations de gaz à effet de serre ne cessent de croître.
"Si nous ne commençons pas à prendre des mesures supplémentaires dès maintenant (pour
réduire les émissions), nous finirons par pleurer devant une tragédie humaine évitable", a prévenu
jeudi Erik Solheim, directeur du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE).
A Marrakech, pour la seconde semaine de la COP, une soixantaine de chefs d’Etat et de
gouvernement viendront, le 15 novembre, renforcer l’élan politique.
NIGÉRIA
#Nigeria L'armée nigériane annonce avoir libéré l'une des
lycéennes de Chibok, enlevées par Boko Haram il y a plus de
deux ans, près de la frontière avec le Cameroun
Actualités À Chaud Par L’Obs Publié le 05/11/16 à 12:34
"L'armée nigériane a libéré une fille de Chibok à Pulka" vendredi soir, a affirmé le porte-parole de
l'armée Sani Usman, sans autres détails.
Vingt-et-une lycéennes de Chibok enlevées en avril 2014 ont été libérées le 14 octobre par leurs
ravisseurs après des négociations entre le gouvernement et le groupe jihadiste. Il en reste près de
200 toujours aux mains de Boko Haram.
SYRIE
Des forces soutenues par Washington lancent une offensive
sur Raqqa, fief de l'Etat islamique en Syrie
Des combattants kurdes et arabes, soutenus par les Etats-Unis, ont lancé dimanche une
offensive contre la "capitale" de l'EI en Syrie.
Des membres des Forces démocratiques syriennes à Aïn Issa, située à plus de 50 km au nord de Raqqa, en Syrie, le
6 novembre 2016. (DELIL SOULEIMAN / AFP)
franceinfo avec AFP France Télévisions Mis à jour le 06/11/2016 | 13:31 publié le 06/11/2016 |
12:05
La force arabo-kurde soutenue par les Etats-Unis a lancé, dimanche 6 novembre, une offensive
pour reprendre la ville de Raqqa, capitale de facto du groupe Etat islamique (EI) en Syrie. "La
grande bataille pour la libération de Raqqa et de sa province a commencé", a annoncé une
commandante des Forces démocratiques syriennes (FDS), lisant un communiqué dans la ville
d'Aïn Issa, située à plus de 50 km au nord de Raqqa.
"Nous allons dans un premier temps nous efforcer d'isoler Raqqa afin de préparer un assaut pour
libérer la ville" des jihadistes, confirmé un responsable américain. La ville est aux mains de l'EI
depuis deux ans et demi. Cette annonce très attendue intervient au moment où une opération est
en cours pour déloger l'EI de son bastion de Mossoul, en Irak.
"La bataille ne sera pas facile"
Cette opération, baptisée "Colère de l'Euphrate", a débuté samedi soir, selon cette commandante.
Un porte-parole des FDS basé à Hassaké (nord-est de la Syrie) a affirmé que l'opération allait se
dérouler "en deux étapes : libérer la province de Raqqa pour isoler la ville, puis contrôler la ville".
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"La coalition a fourni une première livraison d'arsenal et d'équipements, dont des armes antichars", a-t-il ajouté. Mais, a-t-il averti, "la bataille ne sera pas facile et a besoin d'opérations
précises et prudentes. L'EI défendra son bastion car il sait que la perte de Raqqa signifie sa fin en
Syrie".
"Aucun rôle turc" dans l'offensive
D'après les responsables américains, les FDS sont formés de 30 000 combattants. Les deux tiers
sont des Kurdes et le reste, des Arabes. Les FDS ont été promus par Washington comme un allié
clé dans la lutte contre l'EI, mais cette alliance est compliquée par l'opposition féroce des Turcs
aux Kurdes.
La coalition arabo-kurde a donc annoncé, dimanche, s'être mise d'accord avec les Etats-Unis sur
le fait "qu'il n'y aura aucun rôle turc ou des rebelles qui leur sont alliés dans l'offensive" contre
Raqqa.
Qui sont ces troupes arabo-kurdes qui veulent libérer Raqqa ?
ACTUALITE International Par lefigaro.fr Publié le 06/11/2016 à 18:23
FOCUS - Soutenues par Washington, les Forces démocratiques syriennes ont annoncé dimanche
le lancement d'une vaste offensive pour reprendre la «capitale» de l'État islamique en Syrie.
Nom de l'opération: «Colère de l'Euphrate». Les Forces démocratiques syriennes (FDS) ont lancé
dimanche une offensive pour reprendre la ville de Raqqa, «capitale» autoproclamée de l'État
islamique (EI) en Syrie. «Raqqa sera libérée grâce à ses enfants arabes, kurdes et turkmènes,
des héros combattant sous la bannière des FDS, avec la participation active des Unités de
protection du peuple kurde (YPG) et des Unités de protection de la femme (YPJ), en coordination
avec la coalition internationale», indique cette coalition arabo-kurde soutenue par les États-Unis.
Composées de 30.000 hommes et femmes, les FDS ont déjà remporté une série de victoires
contre l'EI au cours des 12 derniers mois. Faisons le point sur ce dernier né de la rébellion antiAssad?
• Une coalition arabo-kurde
Cette force n'a pourtant été formée qu'à la mi-octobre 2015 dans l'objectif de chasser l'État
islamique du nord de la Syrie. Dans leurs rangs: les Unités de défense du peuple kurde (YPG)
prédominent. Ces derniers sont considérés par les Américains comme les troupes les plus
efficaces pour reprendre du terrain à Daech. Car les YPG furent les premières forces à infliger des
défaites au groupe terroriste. Les Kurdes avaient ainsi empêché les djihadistes de prendre la ville
de Kobané en janvier 2015 puis Tall Abyad en juin 2015, près de la frontière turque. Mais les FDS
comptent pour un tiers des Arabes et des Turkmènes, issus des populations présentes dans cette
région du pays qui échappe au contrôle du régime.
• Le soutien clé des États-Unis
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Nouveau-né de la rébellion anti-Assad, elles sont la conséquence directe de l'abandon par les
États-Unis de leur programme de 500 millions de dollars pour constituer une armée composée de
rebelles. Sur les 15.000 insurgés qui devaient être formés sur trois ans, seules quelques dizaines
furent envoyées en Syrie. Certains ont été kidnappés, d'autres ont abandonné leurs armes au
Front al-Nosra, la branche syrienne d'al-Qaida. Or, satisfaits de sa collaboration avec les Kurdes,
Washington a décidé d'étendre son aide aux autres factions qui combattaient déjà avec les
Kurdes dans le nord de la Syrie. Ces forces ont reçu une aide conséquente en armement mais
aussi en soutien aérien à leurs opérations sur le terrain. Elles bénéficient également du
déploiement au sol de forces spéciales américaines, au nombre de 400.
VIDÉO - Syrie: des soldats américains sur le front aux côtés des Kurdes
• Une efficacité déjà prouvée
En l'espace de seulement douze mois, les FDS ont déjà fait preuve d'une redoutable efficacité sur
le terrain, remportant une série de victoires. Elles sont ainsi parvenues à chasser les djihadistes
de 200 villages de la province septentrionale de Hassaké. La coalition arabo-kurde avait aussi
porté le fer contre Daech dans la province d'Alep en capturant un barrage stratégique de
l'Euphrate et faisant échouer une offensive contre la ville de Ain Issa, à 50 km de Raqqa. En
février, les FDS ont pris Chaddadé, qui était la plus grande localité aux mains de l'État islamique
dans la province de Hassaké et un champ pétrolier à proximité, dans le Nord-Est. Mais l'offensive
la plus ambitieuse a été celle lancée en juin contre Manbij, coupant la principale ligne
d'approvisionnement de l'EI avec la Turquie. La ville est tombée en août.
VIDÉO - Les rebelles marquent des points contre l'EI au nord de la Syrie
• La défiance du voisin turc
Mais Ankara considère les FDS comme une couverture pour les YPG. Or ces derniers ne sont à
ses yeux que la branche syrienne du PKK, mouvement indépendantiste kurde de Turquie
considéré comme terroriste par Ankara. La montée en puissance des FDS suscite donc
l'inquiétude de la Turquie, qui veut à tout prix empêcher que les Kurdes puissent constituer une
ceinture autonome le long de la frontière. La Turquie a d'ailleurs lancé une opération à l'intérieur
de la Syrie le 24 août en s'appuyant sur des forces rebelles syriennes, qui ont repris Jarablous et
Dabiq, proches de la frontière. Fin septembre, la Turquie a aussi refusé de participer à une
éventuelle offensive sous commandement américain à Raqqa si des miliciens kurdes y sont
associés.
Syrie : la bataille de Raqa s’annonce longue et difficile
actu monde par Beyrouth (AFP) le 7 novembre 2016 à 20:56
Après Mossoul, l’offensive est lancée contre l’EI à Raqa © AFP - Gihad Darwish
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La bataille de Raqa s’annonce longue et difficile car le groupe Etat islamique va défendre
férocement sa "capitale" en Syrie et en raison des relations complexes entre les Etats-Unis et
leurs alliés sur le terrain.
Responsables américains et des Forces démocratiques syriennes —l’alliance arabo-kurde ayant
lancé dimanche l’offensive "Colère de l’Euphrate" — ont donné le ton en prévenant que l’opération
impliquant 30.000 combattants FDS ne sera pas une mince affaire.
"Comme à Mossoul (où l’EI est assiégé par les forces irakiennes, ndlr) la bataille ne sera pas
facile et le travail qui se présente à nous sera rude", a averti le secrétaire américain de la Défense,
Ashton Carter, peu après le lancement de l’opération qui est soutenue par les avions de la
coalition internationale antijihadiste.
"Nous avons toujours dit que la phase pour isoler (Raqa) allait prendre des mois", a précisé le
chef d’état-major américain Joseph Dunford.
Tandis que le porte-parole des FDS, Talal Sello, soulignait à l’AFP que "l’EI défendra son bastion
car il sait que la perte de Raqa signifiera sa fin en Syrie".
- ’Se battre jusqu’au bout’ Sous pression sur plusieurs fronts en Syrie et en Irak, le groupe ultraradical connaît le moment le
plus critique de son existence depuis l’autoproclamation de son "califat" en 2014.
Il a déjà perdu ces derniers mois plusieurs de ses fiefs, notamment des villes syriennes clés à la
frontière turque où il faisait transiter hommes et armements. Mais Raqa reste pour lui la ville la
plus symbolique.
Plus d’une dizaine de milliers jihadistes étrangers et leurs familles, selon les chancelleries
occidentales, se sont installés dans cette cité où des exécutions atroces ont été menées et des
attentats en Europe planifiés.
"A Raqa, (l’)important contingent de combattants étrangers se bat dos au mur car il n’aura pas ou
peu de possibilité d’évacuer femmes et enfants", explique à l’AFP Romain Caillet, consultant sur
les questions islamistes.
D’après lui, "Raqa est la ville où est concentré le plus grand nombre de jihadistes étrangers de
l’EI", dont de nombreux Européens, qui "vont probablement se battre jusqu’au bout".
Depuis dimanche, les FDS ont progressé mais les jihadistes y font face avec leur arme de
prédilection : les voitures piégées.
- Synchroniser Raqa et Mossoul Autre difficulté militaire, notamment pour la coalition internationale : la simultanéité des batailles
de Mossoul et de Raqa, même si des responsables, dont M. Carter, ont souligné l’importance de
cette synchronisation.
"Il serait difficile pour la coalition aujourd’hui de synchroniser, organiser" les mouvements entre les
deux batailles, et de répartir efficacement ses moyens aériens, avait reconnu fin octobre un haut
responsable militaire américain.
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Mais c’est surtout sur le plan diplomatique que la bataille de Raqa pourrait se révéler un cassetête.
Brett McGurk, l’émissaire américain auprès de la coalition anti-EI, a reconnu dimanche qu’il y avait
des "multiples intérêts et différentes parties" dans cette lutte anti-EI.
Bien qu’elles comprennent des combattants arabes, les FDS sont surtout dominées par les unités
kurdes qui sont considérées par les Etats-Unis comme la force la plus efficace dans la lutte contre
les jihadistes.
Mais cette coopération kurdo-américaine irrite grandement la Turquie, l’autre alliée des
Américains dont le pire cauchemar serait que Washington reconnaisse l’autonomie tant aspirée
par les Kurdes de Syrie.
"Les Kurdes ont accepté de mener cette opération pour protéger le territoire sous leur contrôle",
affirme Mutlu Civiroglu, expert kurde basé à Washington. Et, parallèlement, pour "prouver au
monde qu’ils sont la principale force qui peut vaincre l’EI".
Les SDF ont annoncé avoir conclu un "accord" avec Washington pour exclure tout rôle turc à
Raqa. Mais des responsables américains ont précisé qu’ils discuteront avec tous leurs alliés, y
compris Ankara, des étapes ultérieures de l’offensive.
En outre, l’offensive ne satisfait pas l’opposition syrienne. "Ce sont les rebelles avec le soutien de
la Turquie et de la coalition qui doivent mener la libération de Raqa", a affirmé à l’AFP¨Ahmad
Ramadan, un porte-parole de l’opposition.
Près de Raqa, des combattantes veulent venger les femmes
victimes de l’EI
actu monde par Mazraat Khaled (Syrie) (AFP) le 10 novembre 2016 à 16:09
Une membre des Unités de protection de la femme kurde (YPJ) regarde le champ de bataille avec des jumelles à côté
du village de Mazraat Khaled, à environ 40 kms du groupe d’État islamique Capitale de Raqa, le 9 novembre 2016 ©
AFP - delil souleiman
Dans un véhicule tout terrain, Kazîwar, combattante kurde de 23 ans, fonce dans le désert syrien
au nord de Raqa pour rejoindre les premières lignes de combat contre les jihadistes du groupe
Etat islamique (EI).
"Nous voulons prouver que nous sommes capables et que nous avons un rôle à jouer" dans la
lutte contre l’EI, affirme la jeune femme mince aux cheveux châtains qui a adopté ce nom de
guerre.
Elle fait partie des Unités de protection de la femme kurde (YPJ) qui combattent aux côtés de
leurs compagnons d’armes masculins dans l’offensive déclenchée samedi par les Forces
démocratiques syriennes (FDS) —une alliance arabo-kurde— pour capturer Raqa, "capitale" de
l’EI en Syrie.
Chaussée de baskets et portant une tenue de jogging sur son treillis en raison du froid, Kazîwar a
pris les armes il y a plusieurs années et participé à maintes batailles contre les ultraradicaux.
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Dans l’un de ces combats, elle a perdu son amie, sa "soeur d’armes", Baharine Jia, dont elle a
accroché sa photo sur le rétroviseur de la voiture.
Elles sont plusieurs centaines à lutter sans merci contre les jihadistes qui sèment la terreur dans
les territoires sous contrôle kurde en Irak et en Syrie, notamment au sein de la communauté
hétérodoxe des Yézidis, réduisant leurs femmes à l’esclavage.
"Notre participation aux brigades féminines est une revanche pour toutes les femmes enlevées à
Sinjar (en Irak)et vendues (comme esclaves sexuelles) sur les marchés", explique Kazîwar.
Elle arrive au hameau de Mazraat Khaled, à un km des combats opposant jihadistes et FDS et à
une trentaine de km de Raqa.
- Nattes, youyous et mortier La jeune femme rejoint dans un immeuble en béton, perché sur une colline, sa chef Rojda Felat,
38 ans, qui fait partie du commandement de la bataille.
Les jihadistes "ont la hantise d’être tués par des femmes car ils estiment que c’est haram (prohibé
par la religion)", se moque Kazîwar. "Quand ils entendent nos voix, ils ont très peur, tandis que
nous, en première ligne, nous lançons des youyous après chaque victoire".
Pendant qu’elles discutent, les roquettes s’abattent près d’elles et les avions de la coalition
internationale qui soutient les FDS frappent les positions jihadistes d’où s’élèvent des volutes de
fumée grise.
Nattes brunes recouvertes d’un kéfié à damiers noirs et blancs, badge jaune des YPG sur l’épaule
gauche, Rojda donne des ordres avec ses deux talkiewalkies aux combattants et combattantes
qui se lancent à l’assaut des lignes ennemies.
Au bas de l’immeuble, des véhicules surmontés d’une douchka (mitrailleuse lourde de fabrication
russe) sont à l’arrêt et à l’intérieur, des combattantes se reposent.
"Souvent, dans le domaine militaire, les gens regardent la femme avec condescendance, arguant
que nous sommes trop sensibles, que nous n’osons pas porter un couteau ou un revolver", ditelle.
"Mais vous pouvez voir qu’aux YPJ, nous manions la douchka, savons utiliser le mortier et
sommes capables de déminer", assure-t-elle en riant.
- ’Peur de nos voix’ Rojda montre du doigt un endroit où des habitants d’al-Hicha ont trouvé refuge et demande à ses
subordonnés de les conduire en lieu sûr pour éviter qu’ils ne soient tués par les obus qui
s’abattent près d’eux.
Dans ce village tenu par l’EI, à 40 km au nord de Raqa, 20 civils ont été tués mardi soir par des
frappes de la coalition antijihadistes dirigée par Washington, selon l’Observatoire syrien des droits
de l’Homme (OSDH). Une porte-parole des FDS, Jihan Cheikh Ahmad, a toutefois démenti,
estimant que "ces accusations sont le fait de l’EI".
"Nous combattons pour sauver nos mères, nos sœurs. Les victoires que nous remportons sont
historiques", assure Rojda. Elle rejoint des combattantes assises près d’un mur où elles ont posé
leurs kalachnikovs, et s’accorde un moment de repos afin de manger son sandwich.
Chirine, 25 ans, originaire d’un village à la frontière turque, observe avec ses jumelles les
combats.
"Comme femme kurde au sein des YPJ, je suis ravie de participer à cette campagne pour vaincre
ces mercenaires" dit-elle, riant de la peur qu’elle suscite chez l’ennemi.
"Ils ont peur de nos voix. Ils ont peur qu’on les tue. Ils veulent que la femme soit toujours l’esclave
de l’homme".
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"Je fulmine quand je vois des femmes portant le niqab et je suis contente quand je les vois le
retirer", assure cette femme mince aux yeux marrons, portant sur la tête un foulard bordeaux
brodé de fleurs multicolores.
TERRORISME
Le retour redouté en Europe des enfants-soldats de l’EI
actu métropole par Paris (AFP) le 10 novembre 2016 à 14:24
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Des enfants irakiens accueille les soldats de la 9 division à Mossoul, le 6 novembre 2016 © AFP - Odd ANDERSEN
Ils ont appris à tirer à la kalachnikov, à poser des bombes et ont assisté, voire participé, à des
exactions d’une rare violence : les enfants endoctrinés par le groupe jihadiste Etat islamique (EI)
poseront, à leur retour en Europe, un inextricable problème de sécurité.
Alors que l’EI recule sur le terrain, le retour des jihadistes d’Irak et de Syrie doit être "la principale
préoccupation" en matière de sécurité des "cinq, des dix prochaines années", a martelé lundi le
Premier ministre Manuel Valls. Et les services antiterroristes redoutent que ces mineurs - enrôlés
de force ou avec la bénédiction de leurs parents jihadistes - deviennent de "véritables bombes à
retardement", selon les mots du procureur de Paris François Molins.
"Depuis plusieurs mois, la propagande de l’EI accentue ses efforts en faveur du recrutement
d’enfants combattants en publiant sur internet des vidéos mettant en scène de très jeunes soldats
combattants", estime le renseignement intérieur français dans une note récente. En mettant en
avant ses "lionceaux du califat", l’organisation jihadiste veut montrer sa capacité "à accueillir et à
former, aussi bien religieusement que militairement, la progéniture" de ses membres mais aussi
"envoyer un message aux pays occidentaux" pour démontrer sa "pérennité".
Des centaines d’enfants élevés dans les camps d’entraînement et les écoles coraniques, on
connaît le visage de Younes Abaaoud, petit frère d’un coordinateur des attentats du 13Novembre, ou celui, impassible, du neveu du tueur de Toulouse et Montauban Mohamed Merah,
12 ans, lorsqu’il exécute un otage avec un pistolet.
Soucieux de détourner l’attention de ses revers militaires, l’EI fait désormais endosser le rôle du
bourreau à des préadolescents. Emblématique de cette propagande, cette vidéo de juillet 2015
dans le théâtre de Palmyre où 25 mineurs exécutent des prisonniers.
- ’On était Daech’ Pour le think tank britannique Quilliam, spécialisé dans la déradicalisation, "il ne s’agit pas
seulement d’une armée ou d’un instrument de propagande mais de créer une génération
entièrement nouvelle".
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"Les camps d’entraînement de Daech sont des machines à broyer les corps d’enfants et leur
conscience naissante, jusqu’à ce qu’ils oublient d’où ils viennent" et "se sentent proches des
bourreaux et de leurs idées, et prêts à combattre pour eux à la vie à la mort", affirme le Père
Patrick Desbois, qui a recueilli le témoignage d’enfants yézidis enrôlés de force par l’EI.
Dans son livre "La fabrique des terroristes" (Fayard), ce prêtre catholique français décrit le
quotidien ultraviolent de Jotiar, Schvan et Diar, âgés de 9, 14 et 15 ans, "avant tout victimes mais
aussi des apprentis terroristes au libre arbitre éventré".
Sans "une minute de libre", "ils doivent se lever très tôt, suivent l’enseignement coranique puis
sont formés à résister aux coups et par spécialisation (attaques à la kalachnikov, sniper, poseur
de bombe et kamikaze)", raconte à l’AFP le père Desbois.
Les petits combattants "ont tous une ceinture d’explosifs, adaptée à leur taille, une kalachnikov et
des grenades", ajoute-t-il.
"On ne sentait rien. On sentait qu’on était Daech", lui a expliqué Diar. Car, souligne le prêtre, les
enfants sont contraints de se droguer, "un complément bien moderne au processus de
conversion, un engrais chimique pour que la greffe prenne".
- ’Impérieuse vertu de protéger’ Pour l’instant, l’EI empêche les jihadistes de quitter ses rangs. Seules des femmes et des enfants
rentrent au compte-gouttes en Europe, à l’instar des quatre "épouses" françaises du jihadiste
Kevin Guiavarch et leurs six enfants en bas âge récemment expulsés de Turquie. Deux ont été
placées en garde à vue lundi et deux autres sont déjà mises en examen. Tous les enfants ont été
placés.
A ce jour, les services estiment à 400, en terre de jihad irako-syrienne, les enfants de parents
français ou partis de France, dont au moins 19 identifiés comme combattants. Trois au moins sont
morts au combat.
"La loi prévoit de privilégier l’approche éducative avec les mineurs. Quand on peut le faire, on le
fait. Mais pour certains, l’emprisonnement s’impose", avait expliqué en septembre au Monde le
procureur Molins. "Lorsqu’on tombe sur des individus imprégnés par cette idéologie mortifère, les
maintenir enfermés n’est peut-être pas la mission la plus noble, elle a au moins l’impérieuse vertu
de protéger la société."
Avocat de plusieurs mineurs mis en cause dans des dossiers terroristes, Bruno Vinay déplore
"cette volonté du tout sécuritaire" avec des "juges qui ne veulent prendre aucun risque", "plutôt
que de trouver des solutions éducatives". "Or la prison ne réglera pas leur déviance idéologique
mais peut leur donner une légitimité et un terrain de jeu pour l’épanouissement de leur idéologie",
dit-il à l’AFP.
En mai, le patron du renseignement intérieur Patrick Calvar avait insisté sur la nécessité de
"s’occuper" de ces enfants. "C’est un problème de société", estime un haut responsable
antiterroriste, "si l’on pense qu’on réglera le problème par une réponse sécuritaire, on se trompe
lourdement".
TURQUIE
Turquie : au moins 8 morts et plus de 100 blessés après une
puissante explosion dans une ville à majorité kurde
La détonation a retenti quelques heures après le placement en garde à vue des deux
coprésidents du principal parti pro-kurde du pays.
Une habitante d'un immeuble soufflé par l'explosion d'une voiture piégée, vendredi 4 novembre 2016 à Diyarbakir, au
sud-est de la Turquie. (ILYAS AKENGIN / AFP)
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franceinfo avec AFP et Reuters France Télévisions Mis à jour le 04/11/2016 | 10:52 publié le
04/11/2016 | 07:22
La tension est vive dans le sud-est de la Turquie. Une puissante explosion, portant la marque des
rebelles du PKK, a fait au moins 8 morts et plus de 100 blessés vendredi 4 novembre au matin à
Diyarbakir, "capitale" de cette région à majorité kurde.
Un possible attentat qui survient quelques heures après le placement en garde à vue des deux
coprésidents du principal parti pro-kurde du pays.
Que s'est-il passé ?
L'explosion, survenue à l'aube à proximité d'un bâtiment de la police, a fait huit morts dont deux
policiers et plus de 100 blessés, selon le Premier ministre turc Binali Yildirim. Un précédent bilan,
relayé par des médias turcs, faisait état d'un mort et d'une trentaine de blessés.
L'attaque a été imputée par le Premier ministre aux séparatistes du Parti des travailleurs du
Kurdistan (PKK), classé organisation terroriste par le gouvernement turc mais aussi par les EtatsUnis et l'Union européenne. Pour Binali Yildirim, l'organisation a "montré à nouveau son visage
perfide (...) Ils ont fait exploser un véhicule rempli d'explosifs".
La détonation s'est produite dans le quartier de Baglar, près d'un commissariat de police où sont
gardés à vue plusieurs des élus du HDP arrêtés la veille dans le cadre d'une enquête
antiterroriste, ont indiqué des sources proches du dossier à l'agence Reuters.
Dans quel contexte intervient cette explosion ?
Peu de temps auparavant, les responsables pro-kurdes Selahattin Demirtas et Figen Yüksekdag,
qui dirigent conjointement le Parti démocratique des peuples (HDP), ont en effet été interpellés
avec d'autres députés de leur formation. Tous sont inquiétés par les autorités dans le cadre d'une
enquête "antiterroriste" liée au PKK.
Ces gardes à vue, qui représentent un coup de filet sans précédent contre la troisième force
politique du pays, surviennent dans un contexte de purges tous azimuts des opposants en
Turquie. Elles sont la conséquence de l'état d'urgence instauré après la tentative manquée de
renversement du président Recep Tayyip Erdogan.
Les arrestations des coprésidents, ordonnées par le parquet de Diyarbakir, frappent à sa tête le
HDP, un parti farouchement opposé au président Recep Tayyip Erdogan. Avec 59 députés, il
s'agit de la troisième force parlementaire du pays.
Au total, au moins 11 députés du HDP ont été placés en garde à vue, selon une liste diffusée par
le parti et par le ministère de l'Intérieur. Parmi eux, figurent des poids lourds, comme Idris
Baluken, président du groupe parlementaire HDP, et Sirri Süreyya Önder, figure respectée de la
cause kurde.
Quelles ont été les réactions ?
L'Union européenne s'est dite vendredi "extrêmement inquiète" après l'arrestation de dirigeants et
députés pro-kurdes en Turquie. Dans un tweet, la chef de la diplomatie de l'UE Federica
Mogherini a dit avoir contacté Ankara sur cette question.
Federica Mogherini
✔ @FedericaMog
Extremely worried for arrest of @hdpdemirtas & other @HDPgenelmerkezi MPs. In contact w/
authorities Called EU ambassadors meeting in Ankara
11:56 - 4 Nov 2016
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Turquie : les dirigeants prokurdes arrêtés, neuf morts dans
un attentat à Diyarbakir
actu monde par Diyarbakir (Turquie) (AFP) le 5 novembre 2016 à 04:57
Les deux coprésidents du HDP, principal parti prokurde de Turquie, Figen Yüksekdag et Selahattin Demirtas, à Ankara
le 24 janvier 2016 © AFP/Archives - ADEM ALTAN
Les chefs du principal parti prokurde de Turquie ont été placés vendredi en détention préventive,
quelques heures après leur arrestation par les autorités, qui semblent franchir une nouvelle étape
dans les purges menées tous azimuts depuis le putsch avorté de juillet.
L’arrestation des coprésidents du Parti démocratique des peuples (HDP), Selahattin Demirtas et
Figen Yüksekdag, et d’une dizaine d’autres députés de cette formation, a suscité des réactions
indignées en Occident, dont les relations avec la Turquie sont déjà tendues en raison des
atteintes aux libertés reprochées au pouvoir du président Recep Tayyip Erdogan.
Peu après leur arrestation, dans la nuit de jeudi à vendredi, un attentat à la voiture piégée a frappé
dans la matinée un bâtiment de la police à Diyarbakir, "capitale" du sud-est turc à majorité kurde,
faisant neuf morts, dont deux policiers et plus de cent blessés, selon un bilan de source officielle.
Il a été attribué par le Premier ministre Binali Yildirim au Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK),
une organisation classée comme terroriste par la Turquie, les Etats-Unis et l’Union européenne.
L’attentat a ensuite été revendiqué par l’organisation Etat islamique (EI), par l’intermédiaire de
l’agence Amaq, organe de propagande du groupe jihadiste.
"Selon une source interne pour l’Agence Amaq : des combattants de l’Etat islamique ont fait
exploser un véhicule bourré d’explosifs garé devant un poste de la police turque à Diyarbakir,
dans le sud-est de la Turquie", a rapporté le centre de surveillance des mouvements jihadistes
SITE.
La décision de placer les deux chefs du parti en détention préventive a été prise dans l’après-midi
par un tribunal de Diyarbakir, dans le cadre d’une enquête "antiterroriste" liée au PKK, selon
l’agence progouvernementale turque Anadolu.
Cinq autres députés de cette formation ont également été placés en détention préventive à
Diyarbakir et dans d’autres villes, selon la même source. Trois autres ont été relâchés sous
contrôle judiciaire.
Le HDP, deuxième parti d’opposition en Turquie, a estimé dans un communiqué que les
arrestations marquaient "la fin de la démocratie" dans le pays.
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Les Etats-Unis sont "profondément troublés" par la détention des élus prokurdes, a écrit sur
Twitter Tom Malinowski, chargé des droits de l’Homme au département d’Etat.
La chef de la diplomatie de l’UE, Federica Mogherini, s’est dite "extrêmement inquiète".
Berlin a annoncé avoir convoqué le chargé d’affaires turc, et le porte-parole de la chancelière
Angela Merkel a jugé ces arrestations "hautement alarmantes".
A Paris, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Romain Nadal a déclaré que
l’arrestation des élus HDP "soulève une vive préoccupation".
Dans un texte rédigé à la main lu par l’un de ses avocats, M. Demirtas s’est dit victime d’un "coup
civil par le gouvernement et le palais".
Les mots "Nous allons à coup sûr gagner" qu’il a lancés en turc au moment de son arrestation ont
été très partagés sur Twitter sous le hasthtag #MutlakaKazanacagiz .
"C’est un coup d’Etat contre le HDP, c’est un coup d’Etat contre le pluralisme, contre la diversité,
contre l’égalité", a déclaré Garo Paylan, un député du HDP, lors d’une conférence de presse au
quartier général stambouliote du parti.
- Réseaux sociaux au ralenti A Ankara, des dizaines de manifestants solidaires du HDP ont été dispersés par les forces de
l’ordre à l’aide de gaz lacrymogènes, a constaté un photographe de l’AFP.
L’accès aux réseaux sociaux et à des applications de messagerie était fortement perturbé
vendredi, quelques heures après l’arrestation des élus kurdes.
La plate-forme de surveillance TurkeyBlocks a indiqué avoir "détecté des restrictions d’accès à
plusieurs réseaux sociaux dont Facebook, Twitter et YouTube à partir de vendredi à 01h20 (22h20
GMT jeudi)".
Par ailleurs, selon le site spécialisé T24, l’autorité turque des télécommunications BTK est
intervenue pour restreindre l’accès aux principaux services VPN comme Tor Project et Tunnel
Bear. Aucune confirmation officielle n’était disponible dans l’immédiat.
Le week-end dernier, les deux maires de Diyarbakir ont été placés en détention et une douzaine
de médias prokurdes ont été fermés par décret.
Ces mesures ont aggravé les tensions dans le sud-est du pays, ensanglanté par des combats
quotidiens entre le PKK et les forces de sécurité depuis la rupture, à l’été 2015, d’un fragile
cessez-le-feu, qui a sonné le glas du processus de paix pour mettre un terme à un conflit ayant
fait plus de 40.000 morts depuis 1984.
Le président Erdogan considère que le HDP est étroitement lié au PKK et a fait savoir qu’il ne
considérait plus cette formation comme un interlocuteur légitime.
En mai, le Parlement turc a voté la levée de l’immunité des députés menacés de poursuites
judiciaires, une mesure contestée visant notamment les élus du HDP.
Sous l’impulsion de M. Demirtas, le HDP a élargi sa base électorale au-delà de la seule
communauté kurde de Turquie (15 millions de personnes) et s’est transformé en un parti
moderne, à la fibre sociale, ouvert aux femmes et à toutes les minorités.
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Turquie : sous pression, l'opposition prokurde boycotte le
Parlement
ACTUALITE International http://www.lefigaro.fr/ Par Delphine Minoui Publié le 06/11/2016 à 17:50
Le Parti démocratique des peuples (HDP) entend ainsi protester contre l'arrestation de ses deux
coprésidents et de plusieurs autres de ses députés.
Correspondante à Istanbul
Muselé, dénigré par le pouvoir, fragilisé par les récentes arrestations de ses députés, le HDP
(Parti démocratique des peuples, formation prokurde de l'opposition turque) a finalement tranché
ce dimanche: il cesse toute activité au Parlement pour protester contre le vaste coup de filet dont il
est victime. «Notre groupe parlementaire et les dirigeants de notre parti ont pris la décision de
cesser tout travail dans les organes législatifs après cette attaque totale», a annoncé le parti de
gauche prokurde, dans le collimateur du président Erdogan.
Dans la nuit de jeudi à vendredi, neuf de ses députés - dont les deux coprésidents du parti,
Selahattin Demirtas et Figen Yüksekdag - ont été arrêtés, puis placés en détention préventive, en
attendant leur procès. Ils sont accusés d'avoir refusé de témoigner dans des affaires liées au
terrorisme. Mais ce parti d'opposition, qui dispose de 59 représentants au Parlement, n'y voit
qu'un prétexte de plus utilisé à son encontre pour l'écarter pour de bon de la scène politique.
Depuis les législatives de 2015, il est régulièrement accusé d'être la vitrine politique du Parti des
Travailleurs du Kurdistan (PKK) - ce qu'il nie en bloc. En mai, le Parlement a voté la levée de
l'immunité parlementaire, visant principalement ses députés. Puis, le 15 juillet, la tentative de coup
d'État contre le président Erdogan - pourtant condamnée par le HDP - n'a fait qu'accélérer
l'offensive anti-HDP. Des maires représentant le parti ont même récemment été placés en garde à
vue. Aujourd'hui, le parti n'hésite pas à dénoncer un «coup d'État» contre le pluralisme. Une
manœuvre qui, selon eux, ne vise qu'un seul objectif: modifier la Constitution pour imposer un
régime présidentiel, en remplacement de l'actuel régime parlementaire. Or, pour ce faire, Recep
Tayyip Erdogan a besoin d'une majorité absolue afin de convoquer un référendum.
Un climat de purges sans précédent
Désormais abonnés à la politique de la chaise vide, les députés du HDP qui n'ont pas été arrêtés
ont néanmoins annoncé qu'ils continueraient à aller à la rencontre de leurs électeurs. Leur objectif:
aller de «maison en maison, de village en village et de district en district», à la suite de quoi ils
envisagent de faire des propositions sur la façon dont le HDP peut continuer ses activités. Ils
comptent, aussi, sur le soutien de la communauté internationale. En fin de semaine, les pays
occidentaux ont vivement réagi à ce nouveau tour de vis, qui intervient dans un climat de purges
sans précédent (des milliers de personnes ont été suspendues et limogées depuis le putsch raté)
et dit leur inquiétude face à une évolution qui «fragilise la démocratie en Turquie», selon un
communiqué de l'UE.
Des manifestations se sont également déroulées en Allemagne, où des milliers de personnes ont
réclamé de «Stopper la dictature Erdogan». Mais la vague de réactions indignées ne semble pas
impressionner le gouvernement turc. Au contraire. Les ambassadeurs des pays membres de
l'Union européenne ont été invités à rencontrer, ce lundi, le ministre turc des Affaires étrangères,
Omer Celik, qui envisage de leur faire part «des derniers développements dans notre pays».
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Bruxelles critique un "retour en arrière" de la Turquie sur les
critères d’adhésion à l’UE
actu monde par Bruxelles (AFP) le 9 novembre 2016 à 20:47
© AFP - ADEM ALTAN
L’UE critique un "retour en arrière" de la Turquie sur les critères d’adhésion au bloc européen, en
particulier en ce qui concerne la liberté d’expression et l’Etat de droit, dans un rapport de la
Commission publié mercredi.
"Il y a eu un sérieux retour en arrière au cours de l’année passée dans le domaine de la liberté
d’expression", regrette ce nouveau rapport d’étape qui rappelle également "le rejet sans
équivoque" par l’UE de la peine de mort, dont le rétablissement est évoqué par le régime du
président Recep Tayyip Erdogan.
Ce dernier, agacé, a exhorté mercredi l’UE à "prendre sa décision finale" le plus vite possible sur
l’adhésion ou non de son pays à l’UE.
La Turquie a d’ailleurs rejeté les conclusions du rapport de l’Union européenne, les jugeant "loin
d’être objectives".
Pour le ministre turc des Affaires européennes, Omer Celik, ce texte "est loin d’être constructif et
loin d’offrir une voie pour aller de l’avant".
Côté européen, des voix réclament une plus grande fermeté vis-à-vis du régime turc, malgré le
risque de mettre en péril l’accord migratoire conclu en mars avec Ankara, salué dans le rapport
publié mercredi, qui a permis une réduction drastique des arrivées de migrants sur les côtes
grecques.
"La balle est maintenant clairement dans le camp de la Turquie. Il est temps qu’Ankara nous dise
ce qu’elle veut vraiment. C’est un test de sa crédibilité mais aussi de celle de l’Union européenne",
a estimé le commissaire européen à l’Elargissement, Johannes Hahn, en présentant ce rapport
sur le processus d’adhésion de la Turquie.
"La Turquie, en tant que pays candidat, doit remplir les critères les plus élevés sur lesquels elle
s’est elle-même engagée et sur lesquels il ne saurait y avoir aucun compromis", a plaidé M. Hahn
devant une commission du Parlement européen à Bruxelles.
"J’espère que ce rapport et la dégradation presque quotidienne de la situation en Turquie
conduiront à ce que nous obtenions un mandat pour dire vraiment ses quatre vérités à la Turquie",
a-t-il par ailleurs souhaité dans une interview mercredi à l’agence de presse autrichienne APA.
"Mon travail est de fournir un rapport qui offre une base claire pour des décisions. A partir de ces
faits, il faut une interprétation politique. Les conclusions sont du ressort des Etats membres", a
rappelé le commissaire autrichien, en observant que Vienne "est visiblement toujours la seule" à
préconiser une suspension des négociations avec Ankara.
"Si l’Union européenne prend la décision de rompre les négociations, elle en subira aussi les
conséquences", a averti le porte-parole du président Erdogan après la publication du rapport
européen.
Mardi, le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker avait mis en doute mardi
la volonté turque d’adhérer à l’UE, déplorant que ce pays "chaque jour s’éloigne de l’Europe",
dans une référence aux vastes purges menées par le régime depuis le coup d’Etat manqué de
juillet.
Les négociations sur l’adhésion de la Turquie ont officiellement débuté en 2005.
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Turquie : la vérité sur la "dictature fascisante" d'Erdogan
Actualités Monde
Le président turc Recep Erdogan, lors d'une manifestation de soutien, le 7 août 2016 à Istanbul. (OZAN KOSE / AFP)
Chasse aux sympathisants putschistes, purges dans l'administration, écrasement de toute
opposition... Le régime du président turc sombre dans l'autoritarisme et la répression.
Analyse.
http://tempsreel.nouvelobs.com/ Ursula Gauthier Publié le 08 novembre 2016 à 06h41
"Machine répressive devenue folle", "fuite en avant irrationnelle"… Les observateurs peinent à
qualifier la spirale punitive dans laquelle la Turquie s’enfonce inexorablement depuis le coup
d’Etat manqué du 15 juillet. Limogeages et arrestations affectent des cercles de plus en plus
larges de la population, bien au-delà des milieux accusés d’avoir fomenté le putsch.
Afflux de prisonniers politiques
En trois mois, 150.000 fonctionnaires marqués de l’étiquette infamante de "sympathisants des
putschistes" ont été démis. Résultat : un million de personnes sont privées de moyens de
subsistance, pendant que des pans entiers de l’administration et de l’éducation souffrent de
désorganisation. Les arrestations sont si nombreuses – plus de 33.000 – que les détenus de droit
commun ont été élargis pour faire place à l’afflux des prisonniers politiques. Derrière les murs des
prisons, torture et mauvais traitements, qui avaient reculé ces dernières années, reviennent en
force.
La dangereuse dérive autoritariste du président Erdogan vient d’enregistrer une brusque
accélération. Huit journalistes du célèbre quotidien de gauche Cumhuriyet ont été arrêtés la
semaine dernière, suivis par les maires de la plus grande ville kurde, Diyarbakir, et par sept
députés dont les deux coprésidents du Parti démocratique des peuples (HDP, pro-kurde), une
formation qui compte 59 sièges au Parlement. Le point commun entre tous ces "suspects" : leur
soutien de la cause kurde, désormais assimilé à un pur et simple "soutien au terrorisme".
Chasse aux gulénistes
Au lendemain du coup d’Etat manqué, la répression s’était concentrée sur la fameuse "cinquième
colonne des gulénistes" accusés d’avoir noyauté l’armée. Ces partisans de Fethullah Gülen, le
mystérieux imam qui fut l’allié d’Erdogan pendant dix ans jusqu’à leur brouille en 2013, continuent
de faire l’objet de purges et d’expropriations de grande ampleur.
Le politologue Bayram Balci voit dans cet acharnement "la hantise de l’échec égyptien". L’AKP, le
parti islamo-conservateur d’Erdogan, avait en effet poussé les Frères musulmans égyptiens à se
présenter aux élections après le printemps arabe et s’était réjoui de l’accession de Mohamed
Morsi au pouvoir. Le coup d’Etat militaire de 2013 qui a entraîné la chute de Morsi suivi de sa
condamnation à mort a été vécu comme un traumatisme. "Pour Erdogan, son sort est lié à celui
de Morsi. Il est persuadé que s’il faiblit, il subira le même destin."
Mais pourquoi s’en prendre aux élus kurdes qui n’ont aucun lien avec les gulénistes en encore
moins avec l’armée ? Erdogan a pourtant été le premier dirigeant à lancer des pourparlers de paix
avec le PKK kurde en 2012. Le cessez-le-feu avait duré trois ans. Et puis en 2015, rupture du
dialogue, offensive militaire écrasante contre les Kurdes, retour des attentats…
Erdogan et la question kurde
Une catastrophe pour la Turquie – mais pas pour Erdogan. Il suffit de voir le score remporté par
l’AKP aux élections législatives avant et après la reprise du conflit kurde. Juin 2015, l’AKP subit un
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revers alors que le parti pro-kurde HDP, à peine créé, remporte 13% des voix. Erdogan perd la
majorité absolue au Parlement et doit partager le pouvoir. Il décide alors d’appeler de nouvelles
élections et entre-temps, il annule le dialogue avec le PKK. Calcul payant : aux élections de
novembre 2015, il rafle des voix à l’extrême droite et regagne la majorité absolue.
"Il est clair qu’Erdogan a choisi d’aggraver les conflits dans le but d’avoir les coudées franches
pour éliminer toute opposition", note Ahmet Insel, journaliste à Cumhuriyet et à son tour
soupçonné de "connivence" avec le terrorisme.
"Si ce n’est pas encore du fascisme, c’est déjà une dictature fascisante qui rappelle celles
de l’entre-deux-guerres."
Le politologue Hamit Bozarslan parle lui d’un "bateau ivre" : "Erdogan a fait alliance avec l’extrême
droite nationaliste et la frange ultra-islamiste. Il veut rétablir la peine de mort, intervenir en Syrie,
en Irak. Tension avec l’Europe, les Etats-Unis, ses voisins… C’est une fuite vers l’abîme dont on
ne voit pas comment il peut sortir." Comment surtout la Turquie peut sortir.
ZIKA
Zika. Fin de l'épidémie en Guadeloupe
Accueil / Région Guadeloupe / http://www.ouest-france.fr/ Publié le 11/11/2016 à 06:17
Les autorités invitent cependant à maintenir la vigilance car le virus circule toujours en Guadeloupe, notamment
concernant la surveillance des femmes enceintes. | AFP
La Guadeloupe connaît « la fin de la phase de l'épidémie » de zika mais « pour autant le
virus est toujours présent » a indiqué jeudi le préfet de la Guadeloupe, Jacques Billant, à
l'issue du comité de Gestion du zika, réuni aux Abymes.
L'épidémie est ainsi terminée en Guadeloupe « où le niveau de prolifération devient
sporadique et non plus épidémique », indique la préfecture, avec « moins de 100 cas par
semaine » contre « 2700 cas par semaine au pic épidémique ».
Cependant, les autorités invitent à maintenir la vigilance car « le virus circule toujours en
Guadeloupe, la lutte n'est pas terminée », notamment concernant la surveillance des femmes
enceintes, invitées à continuer de se protéger des piqûres de moustiques, vecteurs du virus, et
d'une possible contamination par voie sexuelle, en utilisant des préservatifs durant leur grossesse.
Un cas de microcéphalie sur un nouveau-né
Sur « 600 femmes enceintes contaminées par le zika » en Guadeloupe, « environ la moitié »
ont accouché. Un cas de « malformation cérébrale foetale », aussi appelée microcéphalie, a été
recensé sur un nouveau-né. Les femmes enceintes font l'objet d'un suivi particulier dans l'archipel
depuis la déclaration de l'épidémie, en avril 2016. Leurs enfants seront suivis durant deux ans afin
de détecter d'éventuels retards de développement.
En Guadeloupe, « 37 patients atteints de syndrome de Guillain-Barré » ont été répertoriés et
15 autres patients atteints « d'une forme neurologiques grave » liés au zika, d'après le dernier
bulletin épidémiologique de l'ARS. Depuis le début de l'épidémie, « 30 775 cas cumulés » de zika
ont été recensés dans l'archipel.
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7 – OPEX
Le suivi des OPEX peut se
http://www.defense.gouv.fr/operations
faire
sur
le
site
de
l’état-major
des
armées :
ANTI-TERRORISME
Calvados : fiché S, il encadrait des jeunes dans un foyer
Ce jeune homme de 24 ans avait en charge sept mineurs placés en foyer. Il avait été mis en
examen en décembre 2015 pour association de malfaiteurs en vue de préparer un acte
terroriste, soupçonné de s'être rendu en Syrie avec son frère.
En décembre 2015, ce jeune de 24 ans avait été mis en examen pour association de malfaiteurs en vue de préparer
un acte de terrorisme. Il est soupçonné de s'être rendu en Syrie avec son frère. (GOOGLE MAPS / FRANCETV INFO)
Franceinfo France Télévisions Mis à jour le 08/11/2016 | 08:14 publié le 08/11/2016 | 06:54
Un homme de 24 ans fiché S a travaillé durant un an dans un foyer pour jeunes de Caen
(Calvados), rapporte France Bleu Normandie, mardi 8 novembre. Ce jeune homme a été employé
de juillet 2015 jusqu'à l'été dernier dans un foyer de l'association calvadosienne pour la
sauvegarde de l'enfance et de l'adolescence. Seul, il avait en charge, la nuit, sept mineurs placés
en foyer. N'ayant jamais été condamné, l'extrait de son casier judiciaire fourni à son employeur
était donc vierge, mais il était déjà fiché S.
Il avait été mis en examen en décembre 2015 pour association de malfaiteurs en vue de préparer
un acte terroriste, soupçonné de s'être rendu en Syrie avec son frère. En août dernier, les deux
hommes ont été interpellés chez eux à Hérouville-Saint-Clair, près de Caen (Calvados), pour nonrespect de leur contrôle judiciaire. Le juge anti-terroriste à Paris avait demandé leur placement en
détention. Mais tous deux ont été remis en liberté.
Il aurait contacté des jeunes en dehors de ses heures de travail
L'association responsable du foyer indique être tombée des nues lorsqu'elle a appris l'affaire dans
la presse. Elle a immédiatement mis fin au contrat du jeune homme. L'association a également
appris que son ancien salarié avait contacté des jeunes en dehors des heures de travail. Elle
reconnaît aujourd'hui ne pas être sûre à 100% qu'aucun autre de ses employé n'est fiché S.
POINT DE SITUATION DES OPÉRATIONS
Point de situation des opérations du 3 novembre 2016
Mise à jour : 07/11/2016 17:44
Actualités des opérations conduites par les armées françaises au Levant, en Irak et en Syrie
(opération Chammal) et dans la bande sahélo-saharienne (BSS - opération Barkhane).
OPÉRATION CHAMMAL
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Lancés le 17 octobre dernier, les combats pour la reprise de Mossoul demeurent au cœur de
l’actualité des forces de la coalition. 3 fronts se répartissent du secteur Sud vers Qayyarah en
passant par l’Est jusqu’au nord-ouest de Mossoul.
Après les forts gains territoriaux des premiers jours de l’offensive, les progressions des troupes
irakiennes se réduisent. La résistance de Daech se fait plus marquée, à base de tirs de mortier ou
de véhicules piégés. Par ailleurs, en se repliant, les terroristes laissent derrière eux un terrain
systématiquement pollué par des mines ou des engins explosifs improvisés.
La dépollution ou le « nettoyage » des zones conquises participe donc au ralentissement de la
progression. Cette période permet une nécessaire régénération des forces engagées et un recomplétement logistique.
1. La bataille de Mossoul au cœur de l’activité de la force Chammal
Depuis le début de la bataille de Mossoul, l’activité de la force Chammal a progressivement
changé de physionomie pour intensifier le soutien aux troupes combattantes au sol : les frappes
aériennes se concentrent dans la partie nord-ouest des abords de Mossoul tandis que l’artillerie
française fournit son appui dans le Sud de Mossoul.
Depuis le 17 octobre, 75 frappes aériennes ont été réalisées dont 63 sur Mossoul - ce qui
représente 84 % des frappes. La TF Wagram a conduit pour sa part 96 missions depuis la base
de Q-West.
Le pic d’effort au déclenchement des opérations est significatif tant pour les frappes aériennes que
pour les missions de l’artillerie.
2. Activités aériennes et appuis feu
Cette semaine l’activité aérienne est restée soutenue avec 98 sorties aériennes (air ou marine).
Ces sorties ont permis de conduire 17 frappes aériennes dont 13 en appui des troupes au sol
dans la région de Mossoul contre des pièces d’artillerie ou des positions renforcées de
combattants.
L’activité de la TF Wagram s’est maintenue cette semaine avec 37 missions qui se répartissent
entre celles de destruction d’objectif (15), d’éclairement de nuit pour dévoiler et gêner les
mouvements de Daech (20) ou d’interdiction pour entraver les progressions de l’ennemi (2).
3. Réorganisation du GAN
Le prolongement du déploiement du groupe aéronaval jusqu’à la mi-décembre en Méditerranée
orientale a été décidé par le Président de la République afin de maintenir la capacité
d’intensification des frappes dans cette période clef commencée avec l’offensive en direction de
Mossoul mi-octobre.
Dans une logique de régénération et d’action dans la durée, la composition du GAN a été
réorganisée : la frégate américaine USS Ross a quitté le GAN et la frégate anti-aérienne Cassard
a été relevée par la frégate de défense aérienne Forbin le 1er novembre.
Opération Barkhane
L’actualité du théâtre a été marquée par la désignation du successeur de Cheikh Ag Aoussa au
sein du HCUA ; par ailleurs la conduite de patrouilles communes et la reprise des opérations
transfrontalières marquent des avancées positives dans la mise en œuvre de l’APR.
79
Dans le Nord Mali, les groupes armés terroristes continuent de recourir à des tentatives de
déstabilisation à l’encontre de la MINUSMA ou de la force Barkhane.
1. Montée en gamme de la force Barkhane
Dans cette période qui favorise la mobilité, la force Barkhane doit pouvoir maintenir son soutien au
profit de l’Accord de paix et de réconciliation, poursuivre ses actions avec les partenaires locaux
(FAMa, FAN), permettre la conduite des patrouilles mixtes (MOC), reprendre les actions
bipartites, multipartites ainsi que les opérations d’envergure comme les Opérations
Transfrontalière) avec les partenaires du G5 pour participer à la stabilisation de la région. C’est à
cette fin que la montée en puissance de la force Barkhane entamée début octobre se poursuit.
1.1 Déploiement de 2 Groupement d’Artillerie Caesar :
Deux éléments à deux pièces d’artillerie (GA2) Caesar, sont désormais déployés au sein des
groupements tactiques « désert » infanterie et cavalerie de l’opération Barkhane.
Ces éléments d’artillerie viennent apporter une capacité d’appui, d’interdiction ou d’illumination par
éclairants dans le cadre de l’accompagnement des forces partenaires. Ils complètent les moyens
d’appui déjà présents sur le théâtre.
1.2 Réarticulation GTIA –A avec Caïman / Tigre
La composition du Groupement tactique interarmes aéromobile (GTIA-A) de la force Barkhane a
été remodelée pour moderniser la flotte et renforcer la capacité d’appui.
Les 17 hélicoptères du GTIA-A comptent 6 Puma, 4 Gazelle, et désormais 4 Tigre et 3
hélicoptères Caïman. Les Tigre permettent de compléter les moyens d’appui que nécessitent les
opérations conduites au profit de nos partenaires.
Les hélicoptères du GTIA-A sont positionnés à Gao, centre de gravité géographique de la zone et
peuvent ensuite être projetés au besoin sur des postes avancés comme Tessalit ou Madama.
2. Avancées sur le théâtre avec les partenaires : opération Bourkhane – OMCT
Sur le plan des activités opérationnelles, l’opération militaire conjointe transfrontalière (OMCT)
«Bourkhane» s’est déroulée du 17 au 31 octobre 2016, de part et d’autre de la frontière malomauritanienne.
Toutes les OMCT obéissent à un processus de planification établi au cours de réunions
trimestrielles réunissant les 5 armées des partenaires du G5 et la force Barkhane. Elles
concrétisent le G5 Sahel dans sa dimension militaire.
Commandée depuis un poste de commandement tripartite installé à Tombouctou, l’opération
Bourkhane avait pour objectif de déployer de chaque côté de la frontière Mali / Mauritanie des
forces armées soutenues par Barkhane afin de réaliser un contrôle de la zone frontalière de la
région de Lerneb, au sud-ouest de Tombouctou.
L’opération tripartite a engagé trois compagnies d’infanterie maliennes, un groupe spécial
d’intervention et une compagnie spéciale d’intervention mauritaniens, le tout avec le soutien d’un
détachement de liaison et d’assistance opérationnelle (DLAO) et d’un sous-groupement tactique
blindé « désert » (SGTD-B) de la force Barkhane. L’ensemble était appuyé par les moyens
aériens des 3 partenaires. Au total, près de 500 militaires ont pris part à cette OMCT.
80
Cette dernière a permis aux soldats maliens et mauritaniens d’affirmer leur présence dans la
zone, d’établir un dialogue avec les membres du mouvement arabe de l’Azawad (MAA - un
groupe armé signataire de l’accord d’Alger qui opère dans la région), mais aussi et surtout de
nouer des liens avec la population notamment par le biais d’aides médicales gratuites.
L’opération s’est achevée par une jonction avec les forces armées mauritaniennes, posant ainsi
les bases d’une coordination transfrontalière locale entre FAMa et FARIM. Le bilan positif de cette
opération d’envergure permet d’envisager déjà de nouvelles OMCT dans un futur proche.
Sources : État-major des armées Droits : Ministère de la Défense
Point de situation hebdomadaire sur les "opérations"
Mise à jour : 13/11/2016 11:12
Point de situation hebdomadaire du 10 novembre 2016 sur les opérations de l'armée françaises
dans la bande sahélo-saharienne (opération Barkhane) et au Levant (opération Chammal).
1. Opération Barkhane
1.1 Appréciation de situation
La semaine a été marquée par la mort en opération de l’adjudant Jacq, à la suite de l’attaque de la
mission opérationnelle de ravitaillement de la force Barkhane le vendredi 4 novembre 2016. Sa
mort rappelle le fort engagement des soldats français dans la mission Barkhane, mission
importante avec des risques réels. D’autres incidents sécuritaires sont intervenus dans le nord
Mali, notamment à Kidal et dans la région de Tombouctou contre la Minusma.
Malgré cette actualité empreinte d’incidents, la troisième réunion du comité de défense et de
sécurité du G5 Sahel, tenue la semaine passée, a démontré la volonté commune de progresser
dans les actions transfrontalières.
1.2 Activités de la force
S’agissant de l’activité opérationnelle, chaque jour Barkhane agit et mène tous les jours des
opérations sur l’ensemble du théâtre qui peuvent recouvrir diverses formes : reconnaissance,
contrôle de zone, démantèlement de réseaux, destruction de caches d’armement.
Si elles ne sont pas toutes facilement quantifiables, elles jouent toutes un rôle indispensable et
complémentaire pour lutter contre les Groupes armés terroristes (GAT) et contribuer au retour de
la sécurité dans la bande sahélo-saharienne.
1.21 Barkhane agit contre les GAT
Barkhane agit contre la résurgence de foyers terroristes au nord Mali. Elle agit dans le but de
contester, d’empêcher, d’interdire toute liberté d’action à ces groupes armés terroristes.
81
La situation sécuritaire reste fragile au Mali : les terroristes mènent des actions contre Barkhane
car les soldats français sont désormais présents dans des territoires où se trouvaient leurs
emprises il y a 3 ans. Grâce notamment aux saisies effectuées en 2013 par l’opération Serval
(200 t d’armement et de munitions et plus de 20t de nitrate d’ammonium - produit nécessaire à la
fabrication d’engins explosifs), les groupes terroristes ne disposent plus de capacités militaires
significatives qui leur permettraient d'entreprendre des opérations d’envergure et de reprendre le
contrôle de zone importante.
Leurs actions sont plus sporadiques: tirs indirects, poses d’engins explosifs improvisés ou de
mines. Ces actions visent à intimider, à entraver la liberté d’action en cherchant systématiquement
une résonnance médiatique sur fond de lutte d’influence entre les différents groupes présents
dans la région.
Barkhane a permis, depuis 2 ans, de saisir et détruire près de 16t d’armement soit près de 2t tous
les 3 mois. Le matériel constitué pour l’essentiel d’armement vieillissant ou de produits utilisés
dans la confection d’engins explosifs démontre qu’un pouvoir de nuisance existe encore mais que
la baisse des capacités militaire des terroristes est significative.
1.22 Barkhane agit au profit de ses partenaires
En complément des actions contre les GAT, Barkhane continue de mener des opérations au profit
des FAMa et des partenaires de la région. Elles ont pour vocation d’asseoir et de renforcer la
légitimité des forces locales pour assurer la sécurité dans la zone
Cette semaine, du 31 octobre au 4 novembre 2016, un groupement tactique « désert » blindé de
Barkhane a effectué l’opération bipartite baptisée CRABE, avec les forces armées maliennes
(FAMa) dans la région située au nord-est d’Ansongo. Les deux sections FAMa ont effectué une
mission de reconnaissance d’itinéraire puis de contrôle de la zone d’Andernamel-ImenasTamkoutat, appuyées par le détachement de liaison et d’appui opérationnel n° 3 (DLAO 3) et une
section d’infanterie du groupement tactique.
L’opération a également été mise à profit pour effectuer une patrouille commune avec le groupe
d’autodéfense touareg imghad et alliés (GATIA) dans la localité de Tamkoutat le 3 novembre.
A l’occasion de cette opération, les soldats ont pris contact avec les représentants de la localité et
dispensé une aide médicale gratuite à la population (AMP).
L’opération CRABE a ainsi permis aux FAMa de réaffirmer leur présence et sécuriser la zone,
d’établir des liens avec la population et de poser les bases d’une coopération localement
renforcée avec le GATIA, créant ainsi un environnement propice à la mise en place progressive
du mécanisme opérationnel de coopération (MOC) avec les groupes armés signataires.
1.23 Les missions opérationnelles de ravitaillement
Dans un théâtre aux dimensions de l’Europe avec un environnement hostile et une menace
présente, les missions de ravitaillement de Barkhane sont de véritables opérations. Elles font
l’objet d’une préparation minutieuse incluant l’étude du contexte, du terrain, des itinéraires,
l’articulation du détachement, et la définition des conduites à tenir, notamment.
82
Il s’agit d’un déplacement tactique qui doit tenir compte d’au moins 4 grands principes :
- La sécurité : une distance de sécurité entre véhicule est nécessaire, elle est importante sur des
itinéraires qui soulèvent de la poussière et masquent les vues. Cette distance de sécurité doit
permettre de voir le véhicule qui précède, mais également d’observer l’environnement et de réagir
en cas d’incident.
- La protection : des éléments de protection font systématiquement partie du convoi. Ils sont en
mesure d’intervenir pendant tout le déplacement, ainsi que lors des arrêts, prévus ou non. Tout
arrêt voit la mise en place d’un dispositif de protection.
- La sûreté : l’espacement entre véhicules peut être réduit pour aborder des points de passage
particuliers.
- La reconnaissance : des points de passage particuliers peuvent nécessiter une reconnaissance
spécifique pour s’assurer que le détachement peut s’y engager en sécurité. Le cas échéant, les
éléments spécialisés du génie interviennent pour permettre la reprise de la progression.
Toutes ces mesures ont un impact sur la vitesse: dans des conditions difficiles, une mission de
ravitaillement entre 2 localités séparée de 100 km de pistes peut prendre près de 2 journées. En
fonction des contraintes imposées par l’environnement, les détachements qui comportent jusqu’à
60 véhicules, s’échelonnent sur une distance de 10 à 12 km.
2. Opération Chammal
2.1 Appréciation de situation
Daech recule sur l’ensemble du théâtre mais organise une défense dans la profondeur et effectue
des replis organisés au cours desquels les territoires abandonnés sont systématiquement piégés.
Outre des actions de harcèlement sur les arrières des forces irakiennes, les attentats à Bagdad
sont fréquents.
2.11 Avancée sur la bataille de Mossoul
Dans la région de Mossoul, 3 semaines après le début de l’offensive, Daech perd
progressivement les points d’appui qui constituaient sa première ligne de défense. Le déroulement
des opérations est conforme au calendrier prévisionnel établi en phase de planification.
Les forces kurdes ont repris la localité de Ba’ashiqah située à une dizaine de kilomètres au nordest de Mossoul. A l’est, l’ICTS a atteint les premiers faubourgs de la ville mais fait désormais face
à une vive résistance de Daech, dont les hommes sont rompus aux combats en zone urbaine. Au
sud-ouest, les Popular Mobilization Forces ont avancé vers Tal Afar jusqu’à la ville d’Al
Muhallabiyah.
Sur l’ensemble du théâtre, les combattants de Daech font un emploi systématique des techniques
de guérilla : kamikazes, IED, piégeage, sniper, tir de mortier. Cette résistance a ralenti la
progression des unités irakiennes.
2.12 Offensive de Raqqah en Syrie
Les Forces Démocratiques Syriennes (FDS) ont annoncé le 6 novembre le début de l’offensive
vers Raqqah. Les opérations actuelles se situent encore très loin de Raqqah. Elles constituent
une première phase qui vise à reprendre progressivement du terrain pour se rapprocher de la ville
même.
83
2.2 Activités de la force
2.21 L’activité sur l’ensemble du théâtre
Cette semaine, l’activité aérienne est restée soutenue. Le bilan air se chiffre à 86 sorties (5 sorties
dédiées de reconnaissance, 4 sorties de commandement et de contrôle aéroporté, 5 sorties de
ravitaillement et 72 sorties de bombardement pour les Rafale marine et air).
Ces sorties ont permis la réalisation de 20 frappes détruisant 25 objectifs.
Parmi celles-ci, 17 frappes de reconnaissance armées en Irak, 2 en Syrie, et une frappe planifiée
conduite le 05 novembre au Nord de la ville d’Al Qa’im pour détruire un site de stockage de
munitions.
2.22 Activité autour de Mossoul

Appui aérien
Le soutien des troupes engagées dans l’offensive pour la reprise de Mossoul en Irak représente la
grande majorité des activités aériennes de Chammal : les 17 frappes de reconnaissance armée
ont été conduites en appui des troupes au sol dans la région de Mossoul.
Le nombre de frappes reste à un niveau important bien qu’en légère diminution par rapport à la
première semaine de frappes au début de l’offensive vers Mossoul.
Cette diminution est liée aux difficultés croissantes de discrimination des forces ou aux risques
d’imbrication des troupes qui ne permettent pas toujours de réaliser les frappes dans les règles
que les avions français respectent.

Appui feu – TF Wagram
La TF Wagram poursuit sa mission au profit des troupes irakiennes en se concentrant sur
l’interdiction du terrain à la manœuvre ennemie : elle participe à l’appui pour la prise des poches
de résistance situées en arrière du front et prend part à la protection de la base de Q-West. Cette
semaine, 17 tirs ont ainsi été conduits dont 7 d’interdiction ou de destruction, et 10 d’illumination.
2.3 Formation
Mi-octobre a eu lieu la relève des militaires français de la Task ForceNarvik. Faisant partie du
volet formation de l’opération Chammal, la TF Narvik dispense une instruction générale (tests
de sélection et stage commando) et spécialisée (moniteurs contre-IED, sauvetage de combat,
combat en zone urbaine) au sein de l’académie de l’ICTS (Iraqi Counter Terrorism Services) à
proximité de Bagdad. Dans le domaine des engins explosifs improvisés (IED), les formations
portent sur 2 niveaux : formation des unités combattantes à la détection d’IED, formation des
unités spécialisées (Génie) pour la dépollution.
L’ICTS est pleinement engagée dans les combats pour la reprise de Mossoul. Afin de pouvoir
donner le meilleur niveau d’efficacité aux troupes d’élite irakiennes dans leur combat contre
Daech, la formation s’adapte en permanence : les militaires français n’accompagnent pas les
forces irakiennes dans les zones de combat mais ils utilisent leur expertise et le retour
d’expérience fourni par les militaires irakiens engagés dans les zones de combat pour améliorer
sans cesse les formations aux besoins des troupes d’élite irakiennes.
La durée de ces formations varie de deux à huit semaines. Des contingents d’instructeurs de
divers pays membres de la coalition anti-Daech sont également engagés dans ce type de
84
formation. Au total, les soldats de l’opération Chammal ont formé près de 6130 soldats irakiens
depuis mars 2015.
Sources : ETat-major des armées Droits : Ministère de la Défense
IRAK (CHAMMAL)
CHAMMAL: fin de mandat pour la TF Narvik
Mise à jour : 09/11/2016 15:34
Mi-octobre, les militaires de la 6ème BLB qui armait la TF Narvik ont passé le relais à leurs
camarades de la 7ème BB. Au cours de leurs quatre mois de présence à Bagdad, ils ont contribué
à l’instruction opérationnelle de l’ICTS, les forces spéciales irakiennes.
Sur l’ensemble de ce mandat, la TF Narvik a participé à la formation de plus de 1100 stagiaires
(militaires du rang, sous-officiers, officiers) irakiens dans de multiples domaines: counter
improvised explosive device (lutte contre les engins explosifs improvisés), combat urbain, tir,
armement, secourisme au combat, tactique, techniques de franchissement d’obstacles, sport de
combat et entraînement physique. La durée de ces formations varie de deux à huit semaines. Des
contingents d’instructeurs de divers pays membres de la coalition anti-Daech sont également
engagés dans ce type de formation.
L’ICTS est pleinement engagée dans les combats pour la reprise de Mossoul. afin de pouvoir
donner le meilleur niveau d’efficacité aux troupes d’élite irakiennes dans leur combat contre
Daech, la formation s’adapte en permanence : les militaires français n’accompagnent pas les
forces irakiennes dans les zones de combat mais ils utilisent leur expertise et le retour
d’expérience fourni par les militaires irakiens engagés dans les zones de combat pour améliorer
sans cesse les formations aux besoins des troupes d’élite irakiennes.
Depuis le mois de mars 2015, le détachement d’instruction opérationnel a participé à la formation
de près de 5300 stagiaires avec la Coalition.
Lancée depuis le 19 septembre 2014, l’opération Chammal est le volet français de l’opération OIR
et mobilise aujourd’hui près de 4 000 militaires. A la demande du gouvernement irakien et en
coordination avec les alliés de la France présents dans la région, l’opération Chammal repose sur
deux piliers complémentaires : un pilier « formation» au profit d’unités de sécurité nationales
irakiennes et un pilier « appui » consistant à soutenir l’action des forces locales engagées au sol
contre Daech et à frapper les capacités militaires de Daech.
Lexique :
BLB: Brigade Légère Blindé
TF: Task Force
BB: Brigade Blindée
85
ICTS: Iraqi counter terrorism service
OIR: Operation inherent resolve
Sources : État-major des armées Droits : Ministère de La Défense
AUTRES OPÉRATIONS
Otan
300 000 soldats de l'Otan préparés pour une intervention
dans les pays baltes : l'Occident face à la difficulté
grandissante de se défendre sans alimenter la paranoïa des
Russes
Dotée d'une Force de réaction rapide qu'elle tente de développer depuis plusieurs années
pour répondre à ses défis, l'Otan envisage de réduire le délai de mobilisation de ces
contingents nationaux de six à deux mois, en réponse aux diverses provocations russes
qui ne laissent toutefois pas sérieusement penser que la Russie pourrait attaquer
l'Occident.
http://www.atlantico.fr/ Dilemme Publié le 9 Novembre 2016 - Mis à jour le 11 Novembre 2016
Guillaume Lagane est spécialiste des questions de défense. Il est également maître de
conférences à Science-Po Paris. Il est l'auteur de Questions internationales en fiches (Ellipses,
2013 (deuxième édition)) et de Premiers pas en géopolitique (Ellipses, 2012). il est également
l'auteur de Théories des relations internationales (Ellipses, février 2016). Il participe au
blog Eurasia Prospective.
S'agissant de ces 300 000 hommes, cela correspond davantage à ce que représente la Force de
réaction rapide de l'Otan, instrument que l'organisation a tenté de développer ces dix dernières
années dans l'optique de pouvoir répondre rapidement à des défis. Crédit Reuters
Atlantico: Le chef de l'Otan, Jens Stoltenberg, souhaite placer en alerte 300 000 militaires
pour faire face à une éventuelle attaque russe contre l'Occident. Est-ce véritablement
proportionnel à la réalité de cette menace ? N'est-ce pas donner un argument
supplémentaire à la paranoïa de Vladimir Poutine, persuadé que la Russie est menacée de
toutes parts ?
Guillaume Lagane : L'annonce de Stoltenberg s'inscrit dans tout un ensemble d'actions lancées
depuis le sommet de Varsovie, qui visent à rassurer les pays d'Europe orientale sur l'application
de l'article 5, qui prévoit qu'un pays de l'Otan attaqué recevra l'aide de l'ensemble des autres
États.
86
Les pays d'Europe centrale et orientale se demandent aujourd'hui si l'organisation est
capable de mettre en œuvre cet article dans la mesure où la Russie a récemment multiplié les
initiatives perçues comme menaçantes par ces États, qui sont également inquiets de la baisse des
dépenses militaires en Europe occidentale et du retrait états-unien au profit de la politique du pivot
asiatique.
Une telle annonce contribue à alimenter la paranoïa de Vladimir Poutine qui prend prétexte
de toutes les actions et autres déclarations des Occidentaux pour percevoir une menace
encore aggravée. Dans le même temps, si les pays occidentaux ne réagissaient pas, ils
alimenteraient une autre perception développée en Russie : celle d'un Occident décadent face
auquel il est envisageable de prendre toutes les initiatives possibles.
La nature des réponses occidentales est défensive, à l'instar de l'Otan qui, je le rappelle, est
une organisation défensive et non pas offensive. La seule fois où l'article 5 a été activé, c'était en
2001 lors de la guerre en Afghanistan, suite aux attentats du 11 septembre perpétrés contre les
États-Unis, pays membre de l'organisation.
Quand on regarde sur Internet, on se rend compte que cette déclaration de Stoltenberg a été
essentiellement reprise par des médias développant cette propagande russe d'une menace de la
part des Occidentaux.
Sur le plan logistique, comment le déploiement de ces 300 000 militaires pourrait se
dérouler ? Où seraient-ils positionnés ?
A ce stade, la seule force que l'Otan a décidé de déployer, notamment dans les États baltes, est la
Force d'intervention rapide "Fer de lance", forte de 4 000 à 5 000 soldats. Il s'agit de bataillons
qui tournent, et non pas permanents, de manière à respecter l'esprit dans lequel
l'élargissement de l'Otan a été réalisé en 1999 et 2004 : des garanties auraient été données à la
Russie pour que l'organisation ne déploie pas, de façon permanente, des troupes dans les
anciens pays membres du pacte de Varsovie.
S'agissant de ces 300 000 hommes, cela correspond davantage à ce que représente la
Force de réaction rapide de l'Otan, instrument que l'organisation a tenté de développer ces
dix dernières années dans l'optique de pouvoir répondre rapidement à des défis. Il ne s'agit
pas de soldats qui seraient déployés dans les pays baltes ou en Pologne mais de contingents
nationaux qui, en cas de crise, seraient rapidement mobilisables. L'annonce vise à rendre cette
mobilisation plus rapide, la faisant passer de six mois à deux.
Dans le cadre de ce nouvel affrontement entre la Russie et les pays occidentaux, quel est le
positionnement des pays de l'Est anciennement communistes ? Quel impact ont les
rivalités entre pro-occidentaux et pro-Russes dans ces pays ? En faveur de quel camp la
situation est-elle la plus favorable ?
Aujourd'hui, l'Europe orientale est en effet divisée. On retrouve dans certains États un
anticommunisme doublé d'une hostilité historique à la Russie : c'est le cas en Pologne - la Russie
ayant mis fin à l'existence du pays avec la Prusse et l'Empire austro-hongrois au XIXe siècle, sans
oublier la guerre russo-polonaise de 1917-1921, ainsi que l'époque communiste à partir de 1945 mais également dans les États baltes et en Roumanie, tous inquiets de l'évolution de la Russie.
On constate toutefois une nouveauté dans les pays de cette région européenne : dans ceux
où des majorités nouvelles ont vu le jour, marquées à droite ou à l'extrême-droite, on
remarque une inclination à un rapprochement avec la Russie, à la fois pour des raisons de
réalisme économique - la plupart de ces pays étant dépendants du gaz russe - mais
également par sympathie idéologique, Poutine étant considéré comme un rempart à des
valeurs occidentales jugées décadentes. Dans ce cas-là, on retrouve la Hongrie de Viktor
Orban, mais également la Slovaquie et la République tchèque. Cette situation nouvelle a été
accélérée par la crise des migrants qui a donné le sentiment que l'Europe ne protégeait plus les
valeurs, ni l'identité culturelle. Du fait de leur histoire, la peur de l'ensevelissement culturel est plus
forte dans ces pays qu'ailleurs.
87
S'agissant du rapport de force, le camp anti-communiste a tout de même le dessus en Europe
centrale et orientale, du fait de l'importance démographique, militaire et économique de la
Pologne.
Le week-end dernier, des officiers militaires du renseignement britannique ont alerté sur le
fait que les Russes avaient mis au point un super tank, le New Armata, dépassant en
termes d'efficacité et de technologie ceux dont dispose actuellement l'Otan (les tanks
britanniques Challenger II, notamment). Quel est le rapport de force actuel, sur le plan
militaire, entre les forces occidentales et les forces russes ? Les Occidentaux pourraient-ils
revoir leur politique de baisse des dépenses militaires initiée après la chute du bloc
soviétique ?
Le nouveau char russe Armata a fait couler beaucoup d'encre.
C'est la première fois que les Russes mettent sur pied une innovation dans le domaine des
blindés. Jusqu'ici, le char soviétique traditionnel, le T-72, avait fait l'affaire tout en étant
modernisé. Jusqu'à présent, la Russie considérait que le plus important consistait à avoir du
matériel rustique, mobile, et en très grande nombre. Ce nouvel équipement est caractérisé par
une plus grande technicité, avec des tourelles de tir automatique et des blindages beaucoup plus
importants, qui devraient mieux protéger les soldats russes. Cette évolution stratégique peut
s'expliquer par la volonté de moderniser l'armée russe - dont le budget a augmenté de plus
de 50% depuis les années 2000 - mais aussi par celle de protéger davantage les soldats
russes dans la mesure où la Russie ne dispose plus d'un vivier de population important du
fait de son déclin démographique.
S'agissant de savoir si cet armement permettrait à la Russie de dominer les armées occidentales,
il y a deux écoles qui prévalent. Pour les uns, la Russie a fait un tel effort qu'elle est aujourd'hui
capable de vaincre, dans un combat classique, les armées de l'Otan. En termes de capacité à se
déployer, à utiliser les moyens de communication, mais aussi de soldats, les chiffres de la Russie
sont assez impressionnants. Pour les autres, ces chiffres ne font pas tout, d'autant plus que la
Russie n'a pas le niveau technologique, en comparaison essentiellement avec les États-Unis qui
disposent notamment des avions furtifs, des drones armés, etc. Cette supériorité technologique
permettrait d'endiguer une attaque russe selon eux.
Ce qui est certain, c'est que la situation militaire russe suscite des discussions en Occident sur le
niveau des dépenses militaires. On peut d'ailleurs remarquer à cet égard qu'à l'occasion de la
primaire de la droite, il est question, pour la première fois en France depuis 1990, de revoir
à la hausse le budget de la Défense. La raison officielle avancée est celle de la lutte contre le
terrorisme, perçue dans l'opinion publique comme la première menace ; mais dans les sphères
stratégiques, c'est le retour de la Russie qui inquiète et face auquel il convient de répondre.
Déploiement de missiles Iskander à Kaliningrad, arrivée du porte-avions russe en
Méditerranée, lancement prochain d'un sous-marin en Mer Noire... Malgré ces actions,
Vladimir Poutine continue d'affirmer que "la Russie n'a pas l'intention d'attaquer qui que se
soit". Comment expliquer ce paradoxe entre les actions russes et les déclarations du
président ?
Il faut se souvenir que Vladimir Poutine est un ancien agent du KGB ; c'est un homo sovieticus.
Pour quelqu'un qui a grandi en URSS, il y a la maîtrise de tout ce que George Orwell appelait la
"novlangue soviétique", cette capacité à décrire la réalité de façon totalement délirante.
Dans 1984, le slogan du régime est précisément "La guerre c'est la paix, la liberté c'est
l'esclavage, et l'ignorance c'est la force". Ainsi, Vladimir Poutine peut multiplier les actions
agressives et militaires tout en proclamant son désir de paix.
Sur le fond, la Russie n'a effectivement pas l'intention d'attaquer. Elle est davantage dans une
position d'influence et d'occupation du terrain du fait de la politique isolationniste
d'Obama. Le pouvoir russe - quand même rationnel - sait bien qu'il n'aurait pas les moyens de
mener un véritable conflit classique contre l'Occident. La Russie reste une puissance moyenne 88
son PIB est similaire à celui de l'Italie - et malgré son côté militariste, elle aurait quand même des
difficultés à mener une guerre victorieuse contre un Occident encore dominant.
Propos recueillis par Thomas Sila
8 – MISSINT
9 – Défense de par le Monde
Faut-il une armée européenne ? Y-a-t-il un espace pour la
défense européenne ?
https://www.bruxelles2.eu/ 7 Nov 2016 BFM TV, Défense UE
(B2) Une armée européenne est-elle possible ? Pourquoi c’est si difficile ? Sur quels chantiers
relancer l’Europe de la défense ? Le départ du Royaume-Uni peut-il aider ou contrarier cette
relance ? … Toute une série de questions auxquels nous avons répondu sur BFM TV ce week-nd,
son excellence Jean Quatremer le Grand Charles nos amis eurodéputés Jean Arthuis et
Christian Preda, votre serviteur, sous l’œil aiguisé et les questions avisées du maestro télévisuel
Yann-Antony Noghès
Nicolas Gros-Verheyde
Sentinelle: « militaire à temps partiel », professionnel à
temps plein
Mise à jour : 08/11/2016 18:47
La probabilité de croiser des « militaires à temps partiel » en patrouille dans les rues de Paris
augmente de jour en jour. Certains sont reconnaissables à leur béret vert. Ils appartiennent à la 8e
compagnie du 2e Régiment étranger d’infanterie (REI). Leur secteur de surveillance : le 12 e
arrondissement de la capitale. Commandée par le capitaine Baudoin, cette unité est entièrement
armée par des réservistes. Tous ont un métier dans le civil qu’ils abandonnent pendant 70 jours
pour enfiler le treillis.
La probabilité de croiser des « militaires à temps partiel » en patrouille dans les rues de Paris
augmente de jour en jour. Certains sont reconnaissables à leur béret vert. Ils appartiennent à la 8e
compagnie du 2e Régiment étranger d’infanterie (REI). Leur secteur de surveillance : le 12e
arrondissement de la capitale. Commandée par le capitaine Baudoin, cette unité est entièrement
armée par des réservistes. Tous ont un métier dans le civil qu’ils abandonnent pendant 70 jours
pour enfiler le treillis.
89
Le caporal Thaïs a un master 2 en droit et s'est engagé dans la réserve il y a six ans : « pour moi
c'était une évidence. Je voulais être un acteur pour la sécurité de mon pays, aider nos concitoyens
et vivre une expérience unique».
Tout comme Thaïs, de nombreux citoyens ont rejoint cette unité. Anciens militaires d'active,
ex appelés du contingent, jeunes sortis d’école ou étudiants…, tous viennent d'horizons différents
mais restent animés par un même esprit : se rendre utile pour leur pays. Comme nous le confirme
le caporal-chef Francis : « ici, chaque jour, les gens nous remercient d'être là. C'est le plus beau
des cadeaux ». Pour le capitaine Baudoin : « depuis les évènements du 13 novembre 2015, j’ai pu
constater
une augmentation du nombre de demandes à l'engagement dans mon unité. Et ce n'est pas
simplement dans mon unité, ce phénomène semble être national ! ».
Avant leur projection dans la capitale, ces soldats sont entrainés et préparés à leur engagement
dans l’opération Sentinelle. Ils remplissent les mêmes critères et accomplissent les mêmes
missions que leurs camarades de l'armée d’active. Une mission opérationnelle, en appui des
forces de sécurité intérieure que sont la Gendarmerie nationale et la Police, au sein d’un dispositif
qui s’articule autour d’une chaîne de commandement structurée et de patrouilles dynamiques (7
000 hommes), doté d’une capacité d’engagement supplémentaire (3 000) en temps réduit.
Comme ces soldats le disent sur le terrain « il n'y a que des professionnels avec un seul et même
objectif : protéger nos concitoyens sur le territoire national ».
Sources : État-major des armées Droits : Ministère de la Défense
10 – Nos Forces Armées
a) – Armée de Terre
Entretien avec le commandant de l'École de cavalerie, le
général d’Andoque de Sériège
Mise à jour : 04/11/2016 15:29
Evénement traditionnel attendu chaque année par les amoureux de « la basane », les
journées de la cavalerie se sont tenues à Paris les 16 et 17 octobre. Le général d’Andoque
de Sériège, père de l’arme, revient dans une interview en trois points sur la cavalerie dans
le modèle "Au Contact".
90
1- La cavalerie « Au Contact »
La cavalerie « Au Contact » c’est désormais 11 régiments de cavalerie dans la force Scorpion, 4
régiments équipés de chars Leclerc et 7 équipés de blindés médians AMX10RC plus un
régiment pré positionné aux Emirats arabes unis, le 5 e régiment de Cuirassiers avec un escadron
Leclerc, qui sera armé régulièrement par des équipages Leclerc, qui, à l’instar de ce qui existe à
Djibouti, au 5e RIAOM pour les régiments 10RC, auront ainsi l’opportunité de s’entrainer sur le
terrain exigeant qu’est le désert.
Dans le cadre de la remontée en puissance, la cavalerie, c’est également la création de 14
nouveaux escadrons, 3 escadrons Leclerc au 5e régiment de Dragons et d’un deuxième escadron
de reconnaissance et d’intervention (ERI) à 117 cavaliers dans tous les régiments, ce qui induit un
nouvel équilibre entre les unités canon et les unités reconnaissance-intervention-missile.
Cela portera les effectifs de la cavalerie à plus de 7600 cavaliers à la fin de la remontée en
puissance.
2- SCORPION et la cavalerie
SCORPION va d’abord permettre de remplacer des matériels à bout de souffle et remettre au
standard des matériels arrivés mi-vie. Ainsi, après 40 années de bons et loyaux services,
l’AMX10RCR sera remplacé à partir de 2020 par le Jaguar, engin blindé de reconnaissance et de
combat – véhicule 6x6 de 25 tonnes équipé d’un canon de 40 mm couplé avec le missile moyenne
portée (MMP) - dans les régiments roues-canon.
C’est aussi la rénovation des chars Leclerc qui se déroulera en deux temps avec la mise à niveau
de l’électronique embarquée puis l’adjonction de nombreux kits lui permettant d’accroitre ses
performances.
C’est enfin le remplacement du VBL par le VBAE. Ce petit véhicule blindé devra offrir le don
d’ubiquité à la cavalerie en armant l’échelon de découverte, en accompagnant les engins de
combat et en allant créer la surprise chez l’ennemi.
L’opération SCORPION va également décupler l’efficacité de la cavalerie sur le terrain en
accroissant les synergies tant internes qu’interarmes, notamment grâce au SICS et aux moyens
de communication modernisés qui rendront possible de nombreuses évolutions dans la façon de
combattre.
Enfin, SCORPION offrira des moyens supplémentaires pour les équipages dans le domaine de la
formation et du soutien. L’arrivée de la simulation embarquée en complément des systèmes de
simulation existant permettra d’optimiser la formation, l’entrainement et le maintien à niveau des
unités. D’autre part, le système de soutien innovant devrait permettre d’assurer une disponibilité
supérieure à l’existant et ainsi participer directement à l’augmentation des capacités de combat
des unités de cavalerie.
3- Quels sont les enseignements du colloque ?
Depuis 80 ans environ, l’histoire nous montre que l'action en zone urbaine ne peut être conduite
qu'en interarmes avec des unités structurées autour de compagnies blindées et mécanisées et
avec des troupes bien entraînées. Dans le cadre de cette action interarmes, la cavalerie a bien un
rôle unique : celui de permettre des pénétrations profondes au cœur du dispositif ennemi,
d’appuyer l'infanterie par le feu direct et soutenu que permettent le blindage et une grande
91
mobilité, sans oublier bien sûr les missions de couverture et de renseignement. Si le blindé n’est
pas le prédateur principal du champ de bataille urbain, il n’y a pas de victoire sans les chars en
ville.
Si nous portons notre regard sur l'actualité en Ukraine ou au Moyen-Orient et sur les choix
technologiques d'autres pays, et réfléchissons à l'avenir, force est de constater que l'emploi du
char en zone urbaine est et restera massif pour réaliser des actions de force. Avec cette
perspective de conflits en zones habitées et confinées, nous pouvons mesurer la nécessité de
disposer de troupes suffisantes, bien équipées, mais aussi et surtout bien entraînées à ce milieu si
compliqué et exigeant.
Si nous disposons déjà d’une réelle expertise à travers l’outil remarquable que représente le
centre d’entraînement aux actions en zone urbaine (CENZUB), les solutions techniques nouvelles
comme par exemple les protections passives prévues sur le Jaguar ou le char Leclerc rénové
devraient permettre d’encore mieux valoriser l'emploi des blindés en zone urbaine.
En résumé, comme le disent les Israéliens, « in urban warfare, tanks are not an option » !
Droits : armée de Terre 2016
Hommage national à l’adjudant JACQ
Mise à jour : 10/11/2016 19:01
Suite au décès de l’adjudant Fabien Jacq dans la nuit du 4 au 5 novembre au Mali,
monsieur le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian s’est rendu au camp de La
Braconne pour lui rendre un hommage national ce jeudi 10 novembre.
Après une cérémonie sur le sol malien où ses camarades d’opération ont pu lui rendre un dernier
hommage, le cercueil de l’adjudant JACQ a été rapatrié en France où une cérémonie intime,
réservée à la famille et aux proches, s’est tenue à l’Hôtel national des Invalides le mercredi 9
novembre. Pour honorer le convoi, la population était invitée sur le pont Alexandre III ; une
présence digne, silencieuse et fraternelle.
L’hommage national s’est quant à lui tenu ce jour à la Braconne, au 515e régiment du train, unité
d’appartenance de l’adjudant mort pour la France. Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian,
a tenu à rendre hommage au militaire mort dans l’accomplissement de sa mission. La Légion
d’honneur à titre posthume lui a ainsi été remise, appuyant les propos que le ministre avait tenu
quelques jours plus tôt au micro d’Europe 1, soulignant par ses mots « la détermination, le
courage, le professionnalisme de nos soldats » qui risquent leur vie pour la France.
Engagé au sein de la force BARKHANE au Mali depuis octobre, l’adjudant Fabien JACQ a été
mortellement blessé le 4 novembre dernier par un engin explosif alors qu’il effectuait une mission
opérationnelle de ravitaillement dans le Nord du Mali, dans la région de Kidal. Immédiatement
évacué par hélicoptère et pris en charge par la structure chirurgicale militaire française à Tessalit,
92
l’adjudant JACQ est décédé des suites de ses blessures dans la nuit du 4 au 5 novembre malgré
les soins qui lui ont été apportés. L’armée de Terre tient à rendre hommage à son frère d’armes
mort pour la France et présenter ses condoléances à la famille et aux proches tout en les assurant
de sa compassion et de son accompagnement dans cette douloureuse épreuve.
http://www.defense.gouv.fr/terre/a-la-une/hommage-national-a-l-adjudant-jacq
Droits : armée de Terre 2016
11 novembre : pour nos morts au combat, hier et aujourd’hui
Mise à jour : 11/11/2016 10:17
En ce jour de 11 novembre 2016, la France commémore le 98e anniversaire de l’Armistice
de 1918 à …. . Outre cette référence, ce jour national rend hommage depuis 2011 à tous les
soldats tombés au combat pour la France depuis la première guerre mondiale jusqu’à nos
jours. Depuis l’hommage de l’an dernier, quelques cinq soldats de l’armée de Terre sont
ainsi morts en opérations.
La loi du 24 octobre 1922 instituait le 11 novembre comme jour de « commémoration de la
victoire et de la paix ». Depuis le 28 février 2012, un décret précise que cette date commémore
de manière générale tous les morts pour la France. Alors que tous les témoins du premier conflit
mondial ont disparu, cette décision rend hommage à ceux qui, hier, sont morts au champ
d’honneur et honore la mémoire de ceux qui, aujourd’hui, tombent en opérations extérieures.
Comme l’annonçait le président Nicolas Sarkozy le 11 novembre 2011 : « C’est à tous les
soldats morts pour la France, vos frères dans le sacrifice, que la Nation rendra désormais
aussi hommage.[…] Il s’agit d’honorer ceux qui sont tombés en faisant leur devoir pour
leur pays.[…] Tous ces soldats mort en opération extérieures ont droit au respect et aux
honneurs que la Nation réserve à ceux qui ont fait pour elle, le sacrifice de leur vie. Nous le
devons non seulement à leur mémoire, mais aussi à leur famille, à leur frère d’armes et à
ceux qui continuent à risquer leur vie pour servir la cause de la France ».
« Nos soldats sont au cœur des commémorations »
Les commémorations donnent un sens à l’engagement de notre armée autour de valeurs
intemporelles : le courage et la volonté, la fraternité d’armes, le sens du sacrifice et du bien
commun. Chaque soldat mort pour préserver les valeurs françaises, protéger les Français et
défendre leur pays doit ainsi être reconnu et salué par la France. « Nos soldats sont au cœur
des commémorations. Héritiers des Poilus de 1914, ils font vivre au présent les valeurs que
leurs aînés ont portées sur tous les fronts de la Grande Guerre.» confie le général d’armée
Pierre de Villiers, chef d’état-major des armées, à l’occasion de la commémoration « 100 villes,
100 héros, 100 drapeaux » en 2014.
« Il n’est pas de futur sans histoire »
Le visage des soldats de l’armée de Terre découle d’un profond héritage historique. Les grandes
batailles, les stratégies militaires françaises, les héros d’une armée au service de ses valeurs sont
autant de mémoire qui ont forgé l’armée de Terre d’aujourd’hui. Le 30 août sur le campus d’HEC,
le général Bosser, chef d’état-major de l’armée de Terre, précisait ainsi : « Puisqu’il n’est pas de
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futur sans histoire, je crois que nous pouvons, tout d’abord, être fiers du passé militaire de
notre pays. Il est l’un des fondements de notre place dans le monde. » Depuis des siècles,
des Français de tous grades, de toutes origines et de toutes confessions payent le prix du sang
parce qu’ils sont fiers d’être français. Comme l’a ainsi rappelé le général : « Ils sont, à leur tour,
motif de notre fierté et leur sacrifice nous oblige […] Nous pouvons, tout autant, être fiers
de l’engagement présent de nos soldats, engagement qui doit également être source
d’optimisme : nous sommes en guerre mais nous vaincrons ! Par leurs actes quotidiens, et
au prix de sacrifices personnels et familiaux conséquents, voire parfois au prix du sang,
vos soldats vous protègent au plus loin comme au plus près. ».En 2016, cinq soldats de
l’armée de Terre ont en effet donné leur vie au nom de la France : le maréchal-des-logis-chef
Fabien JACQ, mort pour la France au Mali il y a quelques jours, le caporal Emile AVAE
décédé en juin des suites d’une blessure dans le cadre de la mission Harpie en Guyane, les
soldat Mickaël POOSING, maréchal-des-logis Damien NOBLET et brigadier Michael
CHAUWIN, tous trois morts en avril dernier suite à l’explosion de leur véhicule de l’avant blindé au
Mali.
Droits : armée de Terre 2016
Web-série "Centenaire de la Bataille de Verdun", épisode 10 :
La mémoire de la Terre
Mise à jour : 11/11/2016 10:51
10e épisode de notre web-série sur le centenaire de la Bataille de Verdun intitulé "La
mémoire de la Terre".
http://www.defense.gouv.fr/terre/a-la-une/web-serie-centenaire-de-la-bataille-de-verdun-episode10-la-memoire-de-la-terre
A propos de notre web série Verdun : De février à décembre est diffusée sur nos réseaux sociaux,
une web-série de 11 vidéos vous proposant de découvrir la bataille de Verdun sous un angle
novateur.
300 jours et 300 nuits de combats : les deux-tiers des divisions françaises engagées, 700 000
tués, blessés, prisonniers et disparus français et allemands. Entre 60 et 80 millions d'obus tirés en
10 mois. Retour sur la plus symbolique des batailles de la 1re Guerre Mondiale sous différentes
thématiques : armes, faits de guerre ou personnages historiques.
"Retrouvez tous les épisodes de notre web-série sur le Centenaire de la Bataille de Verdun"
http://www.defense.gouv.fr/terre/dossiers/web-serie-du-centenaire-de-la-bataille-de-verdun
Droits : armée de Terre 2016
b) – Marine Nationale
Chammal : La 5eme flotte américaine à bord du porte-avions
Mise à jour : 09/11/2016 14:21
Le 30 octobre 2016, le contre-amiral Olivier Lebas, commandant du groupe aéronaval, recevait à
bord du porte-avions Charles de Gaulle le vice-amiral d’escadre Kevin Donegan, commandant de
la 5ème flotte des Etats-Unis.
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La 5ème flotte, basée à Manama au royaume de Bahreïn, encadre et soutient toutes les
opérations navales américaines réalisées dans le golfe Arabo Persique, la mer Rouge, le golfe
d’Oman et une partie de l’océan Indien. Elle est donc engagée dans l’opération Inherent resolve,
dont le but est de combattre l’organisation terroriste Daech. Chammal constitue, quant à elle, le
volet français de cette opération.
Sous l’égide de la 5ème flotte, de nombreux moyens sont mobilisés pour atteindre cet objectif.
C’est notamment le cas du porte-avions Eisenhower, actuellement déployé dans le golfe Arabo
Persique. Ses missions sont complémentaires de celles menées par le Charles de Gaulle en
méditerranée Orientale.
Le vice-amiral d’escadre Kevin Donegan a expliqué que « le but de cette visite était de nous réunir
avec l’amiral Lebas afin de discuter de l’intégration des forces américaines et des forces navales
françaises dans le combat contre Daech. C’est la 3eme fois en deux ans que le Charles de Gaulle
projette ses avions pour combattre Daech. ».
Le contre-amiral Lebas a confirmé que « cette réunion à la mer a permis de faire un point d’étape
sur la coordination des deux GAN, malgré leur éloignement respectif, dans le cadre des
opérations menées en Irak et en Syrie. Nous partageons une même approche de la situation sur
le théâtre d’opérations, étayée par une culture commune des opérations aériennes menées
depuis la mer».
Cette rencontre marque, en effet, le haut niveau de coopération entre les marines française et
américaine qui sont toutes deux résolument engagées dans la lutte contre un ennemi commun :
Daech. Le vice-amiral d’escadre Kevin Donegan a d’ailleurs quitté le Charles de Gaulle en
concluant qu’il s’agissait de « la meilleure intégration que j’ai pu voir entre deux marines, durant
mes 36 années d’opérations navales ».
Lancée le 19 septembre 2014, l’opération Chammal représente la participation française à
l’opération Inherent Resolve et mobilise aujourd’hui près de 4 000 militaires. A la demande du
gouvernement irakien et en coordination avec les alliés de la France présents dans la région,
l’opération Chammal repose sur deux piliers complémentaires : un pilier « formation» au profit
d’unités de sécurité nationales irakiennes et un pilier « appui » consistant à soutenir l’action des
forces locales engagées au sol contre Daech et à frapper les capacités militaires du groupe
terroriste.
Sources : © Marine nationale Droits : © Marine nationale
La FREMM Languedoc au-delà du 80° Nord
Mise à jour : 10/11/2016 11:42
Lors de son déploiement de longue durée, la FREMM Languedoc a patrouillé dans la région du
Grand Nord. Le 29 octobre 2016, elle naviguait au large des côtes norvégiennes du Spitzberg, audelà du 80° Nord.
Après une escale à Tromso (Norvège), cinquième étape de son déploiement, l’équipage du
Languedoc est allé affronter les températures glaciales de l’océan Arctique. Cette période a
permis de tester, en eaux froides, dans un environnement complexe et très différent de celui de
nos approches nationales, le fonctionnement de la frégate et des ses installations. C’était le cas
95
de la turbine à gaz, qui, malgré ces basses températures, a su prendre le relais des diesels
alternateurs pour porter la FREMM à une vitesse fond de 31 nœuds.
Pour beaucoup, c’était aussi l’occasion, rare dans la vie de marin, de naviguer au dessus du 80°
Nord. Ici, à cette période de l’année, le soleil ne se lève pas et seul un long crépuscule vient
apporter un peu de lumière dans ces mers hostiles.
Dans cet univers unique où les glaciers se jettent dans la mer et où les vents peuvent être
violents, chacun avait sorti sa tenue nº1, celle du long manteau d’hiver, du sabre et des gants
blancs pour une cérémonie solennelle de remise de médailles, de sabres et de lettres de
félicitations. Elle restera un moment fort pour tout l’équipage et peut-être la cérémonie la plus
septentrionale de l’histoire de la marine !
Le Languedoc a ensuite longé, du nord au sud, les fjords norvégiens pour atteindre Oslo début
novembre.
Sources : Marine nationale Droits : Ministère de la Défense
c) – Armée de l’Air
Exercice « Cernia » 2016 pour le centre de coordination et de
sauvetage
Mise à jour : 04/11/2016 17:10 – Auteur : Cne Froger
Du 18 au 21 octobre 2016 s’est déroulé l’exercice « Cernia » 2016 à Palma de Majorque
(Espagne), auquel l’Armée de l’Air a participé.
Dans le cadre des accords méditerranéens pour la recherche et le sauvetage d’aéronefs et de
leurs occupants, la France, l’Espagne, l’Italie et l’Algérie se sont entraînés à appliquer les
techniques et procédures de la SAR (Search and Ressue - Recherche et sauvetage), au travers
de scénarios sur mer (SAMAR = sauvetage maritime) et sur terre (SATER = sauvetage terrestre),
mettant en œuvre des moyens aériens, terrestres et navals, l’ensemble étant sous la coordination
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du RCC (Rescue Coordination Center - centre de coordination et de sauvetage) de Palma, situé
sur la base aérienne de Son San Juan.
Pour la France, l’Armée de l’Air était présente avec un Puma de l’escadron d’hélicoptères (EH)
1/67 « Pyrénées » de Cazaux, de deux représentants du RCC de Lyon-Mont Verdun, et des
douanes qui avaient mis à disposition un hélicoptère de type EC135 et un Cessna F406.
L’ensemble du dispositif, comprenant jusqu’à quatre avions, neuf hélicoptères, quatre bateaux,
dix-neuf véhicules et un hôpital déployable, a permis de tester la capacité à effectuer des missions
de recherche et de sauvetage, tout en assurant un maximum de sécurité, grâce à une
organisation et une coordination maîtrisées.
Sources : Base aérienne 942 de Lyon Droits : © Armée de l'Air
Trois jours de période d’instruction à Évreux
Mise à jour : 08/11/2016 17:13 – Auteur : Ltt Alexandra Lesur-Tambuté
Du 2 au 4 novembre 2016, le centre d’instruction des équipages de transport (CIET)
d’Orléans a organisé une période d’instruction (PI) en vol au départ de la base aérienne 105
d’Évreux.
Pour ce rendez-vous, un Casa et un C160 Transall d’Évreux, ainsi que deux C130 Hercules
d’Orléans étaient mobilisés. «Cette PI a été préparée par le CIET bien en amont, explique le
commandant Thomas, pilote de C160 et commandant l’escadrille Opérations du CIET. Pour cela,
nous avons récolté au préalable les besoins des escadrons en termes de qualification et de
formation des équipages de la 64e escadre de transport et du 2/61 Franche-Comté.» Plus de 70
aviateurs ont ainsi pu participer à ces trois jours d’instruction pendant lesquels plusieurs
qualifications ont été délivrées.
Jour 1
Au départ de la base normande, trois des quatre transporteurs ont pris la direction de Toulouse.
Intégrés au scénario d'un exercice interarmées, les équipages ont réalisé le transport, puis le
largage, ou encore le posé sur terrain sommaire de près de 150 parachutistes de l’Armée de
Terre, de nuit, dans le sud-est de la France. «Nous avons fourni le scénario aux équipages au
dernier moment, souligne le commandant Thomas. Une manière de les mobiliser sur alerte et au
plus près des conditions réelles d’intervention.» L’occasion également pour les équipages de
transport de mener un vol tactique en patrouille de trois avions.
97
Jour 2
Pour le deuxième jour de la PI, les équipages se sont entraînés sur la piste de Châteaudun, avec
au programme des posés d’assaut de nuit sur une piste matérialisée par six balises, des
manœuvres d’infiltration et d’exfiltration, ou encore le déchargement d’un véhicule de type P4.
« Ce sont des contrôleurs aériens d’Orléans qui sont venus spécifiquement ouvrir la piste »,
explique le commandant. Un polygone de guerre électronique a également été mis en œuvre
grâce au déploiement de «Smoky Sam» simulant des attaques de missiles sol-air. «C’est la
première fois que nous mettons en place un tel dispositif», souligne un organisateur du CIET. En
outre, une équipe du commando parachutiste de l’air n°20 (CPA 20), dont un Forward Air
Controller (FAC- contrôleur aérien avancé), était également mobilisée pour permettre aux
équipages de travailler notamment les manœuvres de ravitaillement sur coordonnées sur le site
de Châteaudun.
Jour 3
Le dernier jour de la PI était davantage orienté sur la formation des plus jeunes. Tandis que les
équipages des C130 Hercules et Casa suivaient des formations initiales, le C160 était, quant à lui,
utilisé au profit d’une formation au vol de montagne dans les Alpes. « Ces périodes d’instruction
sont bénéfiques pour l’ensemble des équipages de transport, quel que soit leur niveau de
qualification », conclut l’un des pilotes de C130 Hercules.
Le CIET en quelques mots
Véritable creuset d’échanges dans le domaine du transport, le CIET est une petite famille de 42
aviateurs issus de divers horizons. Une unité multiflotte qui forme et prépare tous les pilotes et
mécaniciens navigants des escadrons de transport à leurs futures missions. L’unité organise son
travail autour de quatre objectifs : former, standardiser, contrôler et préparer les pilotes et
mécaniciens navigants au combat. Ainsi, dès son intégration dans la communauté du transport,
un pilote ou un mécanicien réalisera de nombreux allers-retours entre son escadron et le CIET,
notamment à des moments clés de sa carrière.
Droits : © Armée de l'air
Colloque de l’Armée de l’Air, à vos agendas!
Mise à jour : 10/11/2016 12:18
Chaque année, l’Armée de l’Air organise un colloque ouvert à un public très large sur un thème
d’actualité transversal afin que cette demi-journée soit un lieu d’échange et de partage. Cette
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année, le colloque aura lieu jeudi 1er décembre 2016 de 13h30 à 18h30 à l’École militaire (Paris
7e) et aura pour thème: L’Armée de l’Air du XXIe siècle, le courage de faire face au risque.
Les bouleversements sur l’échiquier international font émerger des risques importants et latents
que certains événements tragiques rendent perceptibles. Ces derniers mois ont connu un vrai
point de rupture : un double emploi des forces armées sur des opérations extérieures et
intérieures pour répondre au continuum sécurité défense. L’Armée de l’Air est aujourd’hui
pleinement engagée dans ce continuum. Certains combattent au sein d’opérations interalliées et
interarmées en opérations extérieures tandis que d’autres assurent des missions de sécurité sur
le territoire national. Dans le même temps, l’Armée de l’Air assure toujours ses missions
permanentes de dissuasion nucléaire et de défense aérienne. Ainsi, cette situation met en lumière
le courage de faire face au risque.
C’est pourquoi ce thème qui sera la veine du colloque se décomposera en trois tables rondes
successives qui interrogeront les trois questions suivantes : qu’est-ce que le risque ? Jusqu’où
peut-on gérer le risque ? Comment vivre avec le risque aujourd’hui ? Résilience versus
résignation.
Les intervenants tout comme l’auditoire proviennent des horizons les plus divers : militaires et
civils, universitaires, cadres d’entreprise, représentants de l’administration, monde associatif,
étudiants, artistes, sportifs…
Inscriptions : 01 44 42 46 91 – [email protected]
Sources : © Armée de l'Air Droits : © Armée de l'Air
Les livrets des As 1914-1918 sont disponibles !
Mise à jour : 10/11/2016 20:35
Après l’Histoire de l’Armée de l’Air et l’Histoire de la Patrouille de France, l’Armée de l’Air et la
maison d’édition Quelle Histoire poursuivent leur partenariat pour produire des livrets et un coffret
des As 1914-1918.
Georges Guynemer, héros légendaire et figure emblématique de l'Armée de l'Air, Célestin A.
Pégoud, père de la voltige et premier pilote à obtenir le titre d'as, et enfin Charles Nungesser,
surnommé l'Indestructible. Au moment de commémorer l’Armistice de1918, les livrets retraçant les
99
parcours de ces trois as de la Grande Guerre disponibles, à l’unité ou réunis en coffret.
Retrouvez-les bientôt en librairie.
Les enfants de 6 à 10 ans pourront découvrir dans chaque livret dix tableaux, des portraits, une
chronologie, une carte et des jeux pour devenir incollables sur ces trois pilotes qui ont marqué les
débuts de l’aviation et la Première Guerre mondiale.
Commandez ces livrets ici :
- livret Georges Guynemer : 5€
- livret Célestin A. Pégoud : 5€
- livret Charles Nungesser : 5€
- Coffret As 1914-1918 + poster : 15€
Sources : © Armée de l'Air Droits : © Armée de l'Air
d) – Gendarmerie Nationale
Quatre questions sur la réforme de la légitime défense pour
les policiers
Pour les policiers, dont la grogne dure depuis près d'un mois, la loi les empêcherait de
faire usage de leur arme.
Un policier s'entraîne au maniement d'un Taser, à Andilly (Val-d'Oise). (ONLY FRANCE / AFP)
Franceinfo France Télévisions Mis à jour le 07/11/2016 | 18:29 publié le 07/11/2016 | 18:23
Le 8 octobre dernier, à Viry-Châtillon (Essonne), une patrouille de police est la cible de jets de
cocktails Molotov. Deux policiers en sortent gravement brûlés ; aucun n'a utilisé son arme pour se
défendre. Les syndicats y voient le signe d'une inhibition créée par la loi actuelle sur la légitime
défense, trop restrictive. Ils demandent à ce qu'elle évolue.
La revendication est loin d'être neuve : il avait déjà été question de réformer ce régime en avril
2012 par exemple, quand un policier avait été mis en examen après avoir blessé mortellement un
cambrioleur à Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis). Franceinfo résume le débat en trois questions.
Que prévoit la loi actuelle ?
L'usage de la force chez les policiers ne dépend pas d'une juridiction spécifique mais du Code
pénal, comme pour un individu lambda. Et plus précisément, de l’article 122-5. Voici que la loi
affirme : "N'est pas pénalement responsable la personne qui, devant une atteinte injustifiée envers
elle-même ou autrui, accomplit, dans le même temps, un acte commandé par la nécessité de la
légitime défense d’elle-même ou d’autrui, sauf s’il y a disproportion entre les moyens de défense
employés et la gravité de l’atteinte." La loi française elle-même est encadrée par le texte de la
100
Convention européenne des droits de l'homme, pour qui l'arme doit rester un ultime recours chez
les forces de l'ordre, mettant en avant le concept "d'absolue nécessité".
En clair, pour qu'il y ait légitime défense, il faut répondre à une menace réelle contre soi-même, un
tiers ou un bien. Et que cette réponse soit immédiate et proportionnelle. Pas besoin d'attendre de
se faire tirer dessus, la simple présence menaçante d'une arme, même si elle est factice, suffit.
Mais répondre par une gifle à un tir à bout portant, par exemple, serait considéré comme non
proportionné. Il faut aussi que l'usage d'une arme soit l'unique moyen de s'en sortir : si les
policiers peuvent fuir, ce n'est pas de légitime défense.
Quelles sont les revendications des syndicats ?
Pour certains policiers, cette loi est trop restrictive et place les policiers dans une insécurité
juridique qui a des conséquences néfastes sur le terrain.
Aujourd'hui, si un policier fait usage de son arme, une enquête est ouverte quasisystématiquement, mettant en route la machine administrative. Pour Patrice Ribeiro, représentant
le syndicat Synergie-Officier interviewé par Le Parisien, "il n'y aucune raison qu'un policier soit
placé en garde à vue alors qu'il ne fait que son travail. On peut très bien l'entendre en audition
libre".
Une des propositions, portée originellement par le syndicat Alliance, est donc l'alignement sur le
régime des gendarmes. Ces derniers bénéficient d'une plus grande marge de manœuvre en tant
que militaires, dépendant du Code de la défense. La grosse différence est qu'ils peuvent tirer pour
arrêter la fuite d'un individu si les sommations restent sans effet, ou pour arrêter un véhicule. Mais
ils sont aussi davantage habitués au maniement des armes.
Les gendarmes sont également plus rarement visés par des enquêtes. Pour les éviter,
une proposition, plus radicale, est de créer une "présomption de légitime défense" dans certains
cas. La victime et le parquet devraient apporter la preuve de l'illégalité du tir, quand aujourd'hui,
c'est au policier de prouver la légitime défense.
Ces revendications font-elles l'unanimité ?
Le patron des policiers Jean-Marc Falcone, contesté par une partie de la police, n’est lui "pas
favorable à ce stade à une révision". Certains juristes, comme Nicolas Gardères, avocat et maître
de conférences à Sciences Po interrogé par Le Parisien, estiment que la réforme est au mieux
inutile, au pire dangereuse, donnant aux policiers une forme d'impunité totale et faisant monter la
violence d'un cran.
D'abord, dans les faits, la parole des fonctionnaires de police bénéficie d'une crédibilité plus
importante, qui fait que très peu de policiers sont réellement condamnés. D'autre part, la loi
n'interdit pas aux policiers de faire usage de leur arme. Elle encadre seulement cet usage. D'après
Nicolas Gardères, "les policiers de Viry-Châtillon étaient parfaitement en état de légitime défense".
L'avocat explique aussi que le problème est moins la loi que sa méconnaissance : "Beaucoup
pensent qu'elle interdit quasiment tout recours à l'usage de leur arme. C'est totalement faux, mais
certains syndicats policiers et responsables politiques se plaisent à cette idée reçue car elle
permet d'occulter la question des moyens." Et notamment, d'après lui, de la formation insuffisante
au maniement des armes.
Est-ce que cela pourrait évoluer ?
La proposition de "présomption d'innocence" est originellement un thème du Front national.
Claude Guéant s'y était d'ailleurs opposé en 2012, parlant d'un "permis de tirer". Avant que le
ministre de l'Intérieur ne soit "dépassé à sa droite", rappelle L'Obs, par un Nicolas Sarkozy alors
en campagne, qui reprend cette proposition à Marine Le Pen.
Depuis, à la faveur de l'agenda politique et notamment de la primaire à droite, les candidats
multiplient les propositions de réforme de la loi sur la légitime défense. Alain Juppé a été jusqu'à
proposer de modifier la Convention européenne des droits de l'homme pour que "les policiers
puissent se protéger", dit-il. Quant à la gauche, elle n'a jamais été favorable à une modification de
101
ce régime. Cela pourrait changer, là aussi, face à une grogne policière durable et à la perspective
de 2017.
Depuis le 26 octobre, le ministre de l'Intérieur a commandé un rapport pour "aménager le concept
de légitime défense", qui doit être rendu fin novembre. Il a indiqué que sur "la question de la
légitime défense, le débat devait aller à son terme". Pour Bernard Cazeneuve, la réforme de la
légitime défense enverrait un signal opportun au corps policier, qui dénonce depuis des semaines
un "malaise profond".
Anonymisation des mails de service de la gendarmerie
Accueil / A la une /
Photo d'illustration (S.D L'Essor).
http://lessor.org/ 8 novembre 2016 A la une, Vie des personnels Laisser un commentaire 892
Vues
Les courriels de service des gendarmes adressés vers une messagerie extérieure seront
désormais anonymisés pour renforcer la sécurité des 100.000 gendarmes.
Cette mesure prise par la direction de la Gendarmerie fait suite à la proposition d’un groupe de
travail interne consacré à la protection des gendarmes et de leurs familles et à celle des casernes.
Jusqu’à présent, l’envoi de mails depuis la boîte organique de l’unité permettait au destinataire de
connaître non seulement le nom de l’unité expéditrice mais aussi le nom et le prénom du militaire
à l’origine de l’envoi.
Afin d’éviter la diffusion à l’extérieur de l’institution d’éléments permettant d’identifier les militaires,
la direction de la Gendarmerie a donc décidé que seul le nom de l’unité expéditrice apparaîtrait
dans les informations communiquées hors du périmètre gendarmerie.
Les gendarmes, si ils le souhaitent, pourront toujours continuer à signer leurs courriels.
Au mois de juin, à la suite de l’assassinat d’un policier et de sa compagne à leur domicile à
Magnanville (Yvelines), deux séries de mesures destinées à préserver l’ensemble des gendarmes
et de leurs familles de la menace terroriste avaient été arrêtées par la Direction générale.
La première série de mesures visait à renforcer la sécurité des gendarmes et de leurs
familles. Les gendarmes, conformément à leur statut, sont logés avec leurs familles dans des
casernes appartenant à l’Etat ou aux collectivités locales. Ils peuvent aussi loger à l’extérieur à
leurs frais.
Parmi ces mesures figuraient notamment la simplification de la procédure du port de l’arme hors
service, déjà autorisée après les attentats de novembre 2015 et la rédaction d’un guide intitulé
“vigilance famille”.
Par ailleurs, une seconde série de mesures visant à rehausser le niveau de sécurité des
milliers d’emprises de la Gendarmerie (brigades, compagnies, escadrons de gendarmes
mobiles, groupements, …) avaient été lancées : mise à jour des travaux urgents de protection et
leurs financements ; l’application stricte des mesures sur la sécurité des armes de service qui sont
conservées dans des locaux ad hoc ; mise à disposition des matériels pour garantir une riposte
rapide en cas d’attaque d’une caserne.
102
Privatisation partielle de la protection de l’ambassade de
France à Bagdad
Accueil / A la une / 9 novembre 2016 http://lessor.org/ A la une, Opérationnel
Employés de la société de sécurité française Anticip près d'un véhicule blindé utilisé pour les escortes (Crédit photo
Anticip).
Une société privée française protège depuis quatre mois les accès extérieurs à l’ambassade de
France à Bagdad en complément du détachement de gendarmerie chargé de la sécurité des
locaux et des escortes des diplomates.
Le contrat, effectif depuis le 1er juillet, fait suite à un appel d’offres lancé deux ans auparavant, a
dit à « l’Essor » Cyrille de Peguilhan, directeur général d’Anticip.
Ancien sous-officier du GIGN pendant 14 ans, Cyrille de Peguilhan a rejoint Anticip en 2006 à sa
création.
L’ambassade de France en Irak est protégée par trois périmètres successifs : le premier filtre est
assuré par la police diplomatique irakienne, le deuxième par Anticip et le troisième, à l’intérieur de
l‘ambassade, par des gendarmes.
Le détachement de gendarmerie de l’ambassade regroupe : des membres de la Force de sécurité
et de protection (FSP) du GIGN, chargés de la protection et des escortes de l’ambassadeur ; des
gendarmes qualifiés TEASS (techniciens d’escorte d’autorité et de sécurisation de site) pour les
escortes des autres diplomates ; des gendarmes qui filtrent les accès à l’ambassade.
Pour le deuxième périmètre de protection, l’équipe d’Anticip se monte à 25 personnes : employés
irakiens et expatriés français, comme des anciens du service action de la DGSE ou de la Légion
étrangère ou britanniques, venus du 2e SAS, a précisé Cyrille Peguilhan.
A Bagdad, Anticip assure par ailleurs la protection, les escortes et – si nécessaire – l’hébergement
sécurisé des salariés de grandes entreprises françaises du CAC 40.
Anticip, dont le centre opérationnel est à Levallois-Perret, dispose de cinq filiales (France, Nigeria,
Emirats arabes unis, Allemagne, Libye). Elle emploie 52 expatriés et du personnel local. Elle a
réalisé un chiffre d’affaires de 1,5 million d’euros en 2015.
Une demi-douzaine d’entreprises de services de sécurité et de défense (ESSD), nouvelle
appellation des sociétés militaires privées (SMP), se partage en France le marché de la protection
des personnes et des biens dans les zones de guerre ou instables.
Pierre-Marie GIRAUD
e) – Service de Santé
Cancer : "Une pandémie apocalyptique si rien n’est fait"
Actualités Santé
Un chirurgien à l'hôpital Edouard-Herriot de Lyon procède au retrait d'une tumeur sur la prostate. (©JEFF PACHOUD /
AFP)
103
Le Congrès mondial contre le cancer s'est tenu du 31 octobre au 3 novembre à Paris.
Christophe Leroux, porte-parole de la Ligue contre le cancer, dresse le bilan.
http://tempsreel.nouvelobs.com/ Bérénice Rocfort-Giovanni Publié le 04 novembre 2016 à 07h12
Le Congrès mondial contre le cancer s'est tenu pendant trois jours à Paris. Christophe Leroux,
porte-parole de la Ligue contre le cancer analyse les avancées françaises dans la lutte contre la
maladie. Interview.
Quel bilan peut-on tirer du Congrès mondial contre le cancer qui s’est tenu ces derniers
jours à Paris ?
Si rien ne change, nous nous dirigeons vers une pandémie apocalyptique à l’échelle planétaire.
Mais la bonne nouvelle, c’est que nous sommes à un tournant, à la veille d’une révolution. Nous
disposons de plusieurs leviers pour inverser la courbe de mortalité de cette maladie et faire
largement baisser son incidence. Il existe désormais des thérapies innovantes ultra-performantes
contre différents types de tumeurs, y compris contre celles réputées inguérissables, comme celle
du pancréas. L’immunothérapie constitue ainsi une immense avancée. Quant aux "vieilles"
chimiothérapies, on sait désormais mieux les associer entre elles. En prime, les traitements pour
réduire les effets secondaires sont plus efficaces.
Le problème est que les tarifs des médicaments innovants sont fixés de manière très opaque. Et
certains labos n’hésitent pas à associer d’anciennes molécules entre elles. Ils vendent ensuite ces
cocktails très chers, en les présentant comme de nouveaux traitements. Faire baisser les prix est
donc devenu un enjeu politique. François Hollande s’est emparé de cette question, tout comme
Barack Obama et les deux candidats à l’élection présidentielle américaine, Donald Trump et
Hillary Clinton, qui, pour une fois, sont d’accord sur un sujet. La réaction de la société civile a
également été très forte. Notre pétition sur les prix des médicaments a récolté près de 70.000
signatures.
De quelles autres armes dispose-t-on ?
Nous connaissons les principaux facteurs de risque du cancer. Il faut donc poursuivre les efforts
pour lutter contre le tabac, cette arme de destruction massive qui tue une personne sur deux,
l’obésité, la malbouffe, l’excès d’alcool… et préserver les pays émergents qui n’ont pas encore
adopté nos mauvaises habitudes. Enfin, le cancer est facile à éradiquer s’il est pris à temps. La
prévention joue un rôle très important. Elle passe par le dépistage, notamment au niveau du sein
et de la prostate, par la vaccination contre le cancer du col de l’utérus…
Le dépistage organisé du cancer du sein est accusé d'engendrer des surdiagnostics. (A. Baron/SIPA)
Cancer du sein : "Un empoisonnement qui commence dès le stade fœtal"
Certes, mais le dépistage organisé du cancer du sein, accusé de causer de nombreux
surdiagnotics, est très critiqué, tout comme la vaccination contre le col de l’utérus…
Ce sont des critiques de riches, faciles à lancer lorsqu’on vit dans un pays comme la France où
près de 60% des femmes participent au dépistage du cancer du sein. Un cancer du sein pris à
temps, c’est la garantie que les dégâts seront limités. Quant au vaccin contre le papillomavirus
responsable du cancer du col de l’utérus, il est remis en cause comme moyen de prévention dans
des pays où le frottis de dépistage est généralisé. Mais pensez aux pays africains où le dépistage
est rarissime… De toute manière, le vaccin est utile partout, car même en France, des catégories
de la population échappent encore au dépistage, dans les zones rurales et dans les quartiers
populaires notamment.
EXCLUSIF. Cancer du col de l'utérus : pourquoi le vaccin Gardasil fait peur
104
Tout le monde peut constater dans son entourage une explosion du nombre de malades,
notamment parmi les femmes. Comment expliquez-vous ce phénomène ?
Par le vieillissement de la population, la consommation du tabac et de l’alcool, un meilleur
dépistage, mais pas que. Pour tout cancer, quelle que soit sa localisation, il y a une part
d’inconnu. On ne comprend toujours pas pourquoi certains échappent à cette maladie et d’autres
non. La génétique n’est qu’une partie de l’explication. Par exemple, on ne sait pas pourquoi le
cancer des testicules, qui jusque-là ne touchait que de très jeunes hommes, frappe maintenant
jusqu’à 35 ans. Cette zone grise, très préoccupante, mobilise les équipes et doit être explorée de
manière scientifique.
Quel rôle joue l’environnement dans cette "zone grise" ?
Le cancer est une maladie multi-factorielle, l’environnement a donc très certainement un impact.
On s’est ainsi aperçu que les acides gras trans contenus dans les gâteaux industriels favorisaient
les cancers du sein.
La France est-elle bien placée en matière de lutte contre le cancer ?
Elle se situe dans le top 3 des pays en pointe, juste derrière les Etats-Unis et la Grande-Bretagne.
Aujourd’hui, le taux de guérison est de 60%. Dans cinq ans, si l’on active tous les leviers dont
nous disposons, nous pourrons gagner dix points ! Les plans cancer de Chirac, Sarkozy et
Hollande ont par ailleurs changé l’image sociale du cancer. Le malade est désormais bien moins
stigmatisé.
Cannabis. Une consommation qui ne sera bientôt plus punie ?
Accueil / Santé / Drogues http://www.ouest-france.fr/ Modifié le 10/11/2016 à 06:50 | Publié le
09/11/2016 à 12:07 - 6
La Commission nationale consultative des droits de l'homme (CNCDH) recommande de décriminaliser la
consommation de cannabis. | Photo : Reuters
Ouest-France avec agences
Dans un avis voté ce mardi, la Commission nationale consultative des droits de l'homme a
recommandé de décriminaliser la consommation de cannabis. La CNCDH, qui assure que
la « répression ne fonctionne pas », s'est également prononcée en faveur d'une
dépénalisation l'usage des autres drogues et pour une sanction allant de la simple amende
à l'injonction thérapeutique.
La Commission nationale consultative des droits de l'homme (CNCDH), composée de 64
personnalités et représentants d'organisations issues de la société civile, a auditionné une
quinzaine de personnes (magistrat, commissaire de police, médecin, etc.) sur la question de la
dépénalisation du cannabis en France (lire en encadré).
La vente et la production réglementées et encadrées
Bilan : Selon la CNCDH, « c'est l'échec absolu de l'interdit pénal ». « La répression ne
fonctionne pas et la loi s'applique de façon complètement discriminatoire et inégalitaire
selon les publics : on poursuit les usagers de temps en temps et seulement certains »,
explique Christine Lazerges, présidente de la Commission.
Dans un avis voté ce mardi, la Commission recommande donc de décriminaliser la consommation
de marijuana. La vente et la production de cette drogue seraient alors réglementées et encadrées,
« ce qui permettrait d'avoir un meilleur produit » alors que selon les spécialistes auditionnés
105
par la commission, « les produits sont de plus en plus dangereux, plus dosés. Les usagers
ne savent pas ce qu'ils consomment ».
Cannabis et alcoolisme, même combat
Pour Christine Lazerges, il s'agit de ne plus voir en l'usager de drogue un « délinquant » et de
traiter la question de la consommation de cannabis comme celle de la consommation d'alcool. Elle
estime que décriminaliser l'usage de cannabis permettrait de mener une politique de « prévention
offensive » alors que pour le moment « il y a encore un vrai tabou, une vraie panique des
parents ou des enseignants à aborder la question ».
Pour les autres drogues, la CNCDH souhaite que le code pénal soit modifié et prévoit que pour
toute contravention de la cinquième classe sanctionnant l'usage illicite de stupéfiant, la juridiction
puisse « prononcer, à la place de l'amende, l'orientation vers une structure sanitaire ou
sociale, l'obligation de suivre un stage de sensibilisation aux dangers de l'usage de
stupéfiants ou une injonction thérapeutique ».
Le cannabis est de loin la substance la plus consommée en France : 17 millions de personnes
l'ont déjà essayé. Près de 1,5 million de personnes en France en consomment au moins dix fois
par mois, selon les chiffres de l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies. L'usage
des stupéfiants est interdit par la loi du 31 décembre 1970 et passible d'un an d'emprisonnement
et/ou d'une amende de 3 750 euros.
Concours médecine/pharmacie 2017 : les inscriptions sont
ouvertes
Mise à jour : 10/11/2016 17:05
Cette année, un concours d'entrée à l'ESA, école de formation des médecins et pharmaciens
militaires, est organisé par le service de santé des armées pour les admissions en PACES, en
FGSM2 et en DFASM1.
Inscription au concours
Pour
s'inscrire
au
concours
niveau
baccalauréat
(entrée
en
PACES)
https://ocean.siec.education.fr/inscrinetCNC/menu-SSA.html jusqu'au 8 décembre 2016 à 17 h
Conditions de candidature
- Avoir entre 17 ans et 23 ans, au 1er janvier de l’année du concours ;
- Être en terminale ou être détenteur du BAC ou titre équivalent (décret n°2008-937 du 12
septembre 2008) ;
- Avoir la nationalité française ;
- Ne pas être privé de ses droits civiques ;
- Présenter le document certifiant la participation à la journée d’appel (JDC).
Pour s'inscrire au concours d'entrée en FGSM2 et en DFASM1 : en attente de publication
Épreuves du concours
Les épreuves écrites se dérouleront le 13 avril 2017 au sein du site de l’Éducation nationale le
plus proche de votre domicile.
106
Les candidats admissibles devront se soumettre à une visite médicale d'adptitude dans l'un des
centres médicaux des armées de sa région (coordonnées sur la convocation aux oraux).
Les épreuves orales auront lieu du 26 juin au 7 juillet 2017 à Arcueil (94).
Annales
concours
ESA
2015
niveau
BAC
(format
pdf,
11
MB)
http://www.defense.gouv.fr/sante/a-la-une/concours-medecine-pharmacie/concours-medecinepharmacie
Annales
concours
ESA
2014
niveau
BAC
(format
pdf,
13
MB)
http://www.defense.gouv.fr/sante/a-la-une/concours-medecine-pharmacie/concours-medecinepharmacie
Annales
concours
ESA
2013
niveau
Bac
(format
pdf,
10
MB)
http://www.defense.gouv.fr/sante/a-la-une/concours-medecine-pharmacie/concours-medecinepharmacie
L'École de santé des armées (ESA)
La rentrée s'effectuera le 31 juillet 2017 pour les filles et le 1 er août 2017 pour les garçons.
L'ESA située à Lyon-Bron (69) est une Grande école militaire. Elle assure la formation initiale,
militaire et générale, des élèves officiers de carrière, futurs médecins et pharmaciens.
Plus de 70% d'une promotion (primants et redoublants) sont admis en 2 e année
Vie matérielle
Rémunération dès l'entrée à l'école (452 € /mois la 1 re année, puis 1474 euros / moyenne sur 5
ans)
Internat les trois 1res années
Droits d'inscription universitaires payés par l'école
Sécurité sociale militaire
Réduction de 75 % sur les billets de train
Obligations
Engagement dans le service de santé des armées pour 12 ans après le diplôme pour un médecin
généraliste, 14 à 18 ans pour un médecin spécialiste, 10 ans pour un pharmacien.
Médecin/pharmacien militaire : quels métiers ?
Le cœur de métier des praticiens militaires est le soutien des hommes et des femmes de l’armée
de Terre, de l’armée de l’Air, de la Marine et de la Gendarmerie, en toutes circonstances et en
tous lieux.
Cette mission débute avec la préparation médicale du combattant, intègre les soins aux militaires
blessés ou malades et s’étend aux soins de suite et de réhabilitation, jusqu’à la réinsertion
professionnelle et sociale.
Le service de santé des armées a organisé une chaîne santé complète et autonome, de soins,
d’expertises, de formation, de ravitaillement en produits de santé et de conseil au
commandement, pour remplir cette mission.
Les médecins travaillent dans trois grands domaines d’activité :
- médecine d’armée ;
- médecine hospitalière ;
- recherche.
La médecine d’armée regroupe douze champs de compétence directement liés au soutien des
forces, comme la médecine des forces, la médecine aéronautique et spatiale, la médecine de la
plongée ou la santé publique appliquée aux armées.
Les cadres d’emploi sont variés : en métropole comme outre-mer, au profit d’unités spécialisées,
(troupes de montagne, parachutistes), à bord de bâtiments de la marine ou sur une base
aérienne...
107
Les pharmaciens peuvent exercer cinq types d’emplois :
- pharmacie hospitalière ;
- ravitaillement sanitaire ;
- biologie clinique ;
- recherche ;
- toxicologie environnementale.
Plaquette présentant les principales informations concernant la carrière de praticien des
armées
et
les
études
de
médecine
et
de
pharmacie
(pdf,
3
MB)
http://www.defense.gouv.fr/sante/a-la-une/concours-medecine-pharmacie/concours-medecinepharmacie
Contact : bureau concours ESA – EVDG 01 40 51 69 04
Pour
s'inscrire
au
concours
niveau
baccalauréat
(entrée
en
PACES)
https://ocean.siec.education.fr/inscrinetCNC/menu-SSA.html jusqu'au 8 décembre 2016 à 17 h
Droits : © Service de santé des armées
f) – Renseignement
g) – Cybersécurité
h) – Forces Prépositionnées
FORCES ARMÉES EN POLYNÉSIE
FAPF: CASA et hélicoptères en mission de secours maritime
Mise à jour : 09/11/2016 14:30
Dans la matinée du 27 octobre 2016, la disparition d’un navire de pêche avec sept personnes à
bord a été signalée au JRCC. L’embarcation devait rallier Marokau et Hikueru, dans l’archipel des
Tuamotu, à 700 km à l’est de l’île de Tahiti. Pour la retrouver, les Forces armées en Polynésie
française ont engagé un Gardian, un Dauphin, un ET 82 «Maine» et un CASA.
Dans un premier temps, deux hélicoptères des FAPF (un Gardian et un Dauphin) ont rapidement
été dépêchés sur zone afin de repérer le navire égaré. Un avion CASA de l’Escadron de transport
ET 82 « Maine » a ensuite été déployé pour couvrir une plus grande superficie en mer.
Cette mission de secours maritime a été placée sous la responsabilité du commandant Issam
Yagoubi, commandant de l’ET 82. Composée de dix membres d’équipage dont six observateurs,
elle a été mise en place dans l’optique de repérer l’embarcation et de porter secours aux disparus.
Avec l’avion de transport CASA déployé depuis Faa’a, les aviateurs français ont effectué des
recherches par ratissage. Réalisé à environ 100-150 m d’altitude, ce type de recherche demande
une grande concentration. Ainsi, toutes les 20 à 30 mn, les observateurs se sont relayés aux
108
portes latérales ouvertes pour la circonstance pendant les phases de recherche pour disposer
d’une meilleure visibilité et pour scruter efficacement le moindre indice de naufrage dans des
conditions météorologiques difficiles.
Après 4h30 sur zone, la mission du Casa n°105 s’est achevée sans succès. Le Casa n°107 a
aussitôt pris le relais avec dix nouveaux membres d’équipage.
Après que les 7 membres du navire de pêche se soient enfin manifestés auprès des autorités,
sains et saufs, les FAPF ont mis un terme à cette mission de secours.
Depuis le début de l’année, une centaine de personnes ont été secourues par les FAPF. Cette
mission illustre une fois encore les capacités spécifiques aux FAPF.
En coordination avec les Forces armées de la Nouvelle-Calédonie, les FAPF constituent un
dispositif aéromaritime de premier plan sur le théâtre « Pacifique ». L’importance stratégique de
ce dispositif de forces prépositionnées a été confirmée en 2013 par le Livre blanc sur la défense et
la sécurité nationale et se traduit dans les faits au quotidien.
Sources : État-major des armées Droits : Ministère de la Défense
FORCES FRANÇAISES EN CÔTE D’IVOIRE
FFCI : visite du Premier Ministre aux Forces Françaises en
Côte d’Ivoire
Mise à jour : 08/11/2016 15:52
Le 30 octobre 2016, le Premier Ministre Manuel Valls s’est rendu auprès des militaires français
des FFCI dans le camp de Port-Bouët à Abidjan. Il a présenté un bilan de la réorganisation du
dispositif des forces de présence et de la montée en puissance de la base opérationnelle avancée
ouest-africaine.
Les forces françaises lui ont rendu les honneurs en présence du colonel Jean-Luc Kuntz,
commandant des FFCI, et du lieutenant-colonel Anne-Henry Budan de Russé, chef de corps du
43e BIMa. Puis, accompagné de sa délégation et des autorités militaires, le chef du gouvernement
a rejoint les jardins de l’Ancre d’or pour une rencontre avec les militaires et leurs familles. A l’issue
de cette journée, M. Manuel Valls s’est exprimé devant plusieurs centaines de militaires, mettant
en avant « le professionnalisme, la camaraderie et l’engagement » dont faisaient preuves les
FFCI, « un élan patriotique à l’image de la France et de ses valeurs ».
Créées le 1er janvier 2015, les FFCI, constituent désormais une des deux BOA françaises sur le
continent africain. Véritable réservoir de forces, elles contribuent à assurer la défense des intérêts
français et la sécurité de nos ressortissants, tout en entretenant la coopération militaire régionale.
109
Sources : État-major des armées Droits : Ministère de la Défense
i) Réserves
j) D.G.A.
C&ESAR 2016 : "Internet des objets : vous avez dit sécurité ?"
du 21 au 23 novembre à Rennes
Mise à jour : 07/11/2016 14:07 http://www.defense.gouv.fr/dga
L’Internet des objets se développe dans l’ensemble des secteurs avec des domaines
particulièrement actifs : les communications, la santé, le transport, l’énergie, la domotique, la
robotique, la finance.
Abordable tant du point de vue technologique que du point de vue économique, les objets
connectés s’imposent rapidement dans nos environnements professionnels et domestiques. Ils
modifient les relations interpersonnelles, mais aussi la relation homme machine. Ils introduisent de
nouvelles interactions inhérentes aux équipements massivement interconnectés.
Dans ce cadre, les modèles de sécurité établis pour les systèmes d’information et les systèmes
industriels sont à reconsidérer. La conférence C&ESAR se propose d’aborder cette
problématique.
Les inscriptions sont ouvertes jusqu’au 10 novembre sur le site www.cesar-conference.fr où vous
trouverez toutes les informations utiles.
Plus d’information sur www.cesar-conference.fr
Le programme prévisionnel C&ESAR 2016
La conférence C&ESAR 2016 est organisée par DGA Maîtrise de l’information avec le concours
de la DGSIC, dans le cadre du Pôle d’excellence cyber, et avec le soutien de Orange, HewlettPackard, Telecom Bretagne, Airbus Defence & Space, DCNS, la chaire de cyberdéfense des
systèmes navals, l’ANSSI, l’ARCSI, Centrale Supélec, EDF et la chaire Cyber CNI.
Cette édition 2016 ouvrira les manifestations de l’European Cyber Week, forum européen de la
cyber qui se déroule à Rennes du 21 au 25 novembre 2016 : www.european-cyber-week.eu
110
11 – France : Armements & Industries
Manuel Valls renforce la sécurité pour faire revenir les
touristes étrangers
ECONOMIE Conjoncture http://www.lefigaro.fr/ Par Mathilde Visseyrias Mis à jour le 07/11/2016 à
08:20 Publié le 07/11/2016 à 06:00
INFO LE FIGARO - Le premier ministre va accentuer les mesures de sécurité vis-à-vis des
touristes, à l'occasion d'un comité interministériel lundi soir. Objectif: rassurer les visiteurs
étrangers, qui fuient la destination depuis un an.
Brigades mobiles, caméras de vidéosurveillance... Manuel Valls compte muscler la sécurité pour
faire revenir les touristes étrangers, dont les arrivées chutent de 8,1% depuis janvier. Il annoncera
ce lundi soir, à l'issue d'un comité interministériel tourisme, le déblocage de 42,7 millions d'euros
pour relancer la destination. Avec l'objectif de rassurer les visiteurs étrangers, qui fuient la
destination depuis un an. Les attentats parisiens du 13 novembre 2015, suivis de ceux de
Bruxelles en mars et Nice le 14 juillet, ont contribué à faire fuir les touristes. Les vols récurrents
dont sont victimes les visiteurs asiatiques sont un repoussoir supplémentaire.
Selon nos informations, le premier ministre a décidé de lancer un plan d'action immédiat de
15,5 millions d'euros pour garantir la sécurité des touristes sur tout le territoire. Dix millions iront
abonder le Fonds interministériel de prévention de la délinquance (FIPD), dont la moitié servira à
installer des caméras de vidéosurveillance à Paris, mais aussi sur l'autoroute A1 et dans le tunnel
du Landy (où 5 millions de bijoux ont été volés en avril), ou des hôtels des portes de Paris (en
août, un car de touristes chinois a été attaqué à Gonesse, sur le parking de leur hôtel). La
sécurisation des principaux établissements publics du ministère de la Culture (Musée du Louvre,
Mont-Saint-Michel…) va elle aussi être renforcée.
Inciter les Français à partir en vacances
Pour faciliter les dépôts de plainte, des commissariats et brigades mobiles vont être déployés
dans les sites les plus fréquentés. Trente fourgons vont être acquis par le ministère de l'Intérieur.
Pour aider professionnels et salariés du secteur, l'État accordera par ailleurs des bonifications de
prêts pour la modernisation des restaurants et hôtels indépendants. Il va élargir aussi les
conditions de recours à l'activité partielle tout en soutenant la formation. Des mesures chiffrées à
11 millions d'euros par Matignon.
Enfin, l'État va inciter les Français à davantage voyager. En abondant le dispositif de l'Association
nationale des chèques-vacances (ANCV), il compte encourager les retraités non imposables à
partir en vacances. L'objectif est de porter à 100.000 dès 2017 le nombre de retraités bénéficiant
du dispositif.
Cela représente une dotation de 5,7 millions d'euros, pour 30.000 bénéficiaires de plus qu'en
2016.
111
RTD : « Volvo ne veut plus de nous »
http://www.lopinion.fr/blog/secret-defense/ 07 Novembre 2016 à 17h04 Par Jean-Dominique
Merchet
A la suite d’un CCE vendredi, convoqué après l’annonce de la mise en vente de l’industriel de
l’armement terrestre, l’intersyndicale de VGGS (RTD, Acmat et Panhard estime que « Volvo ne
veut plus de nous ». Ce n’est pas faux.
Un spécialiste du secteur nous l’assure : « Pour Volvo, c’est le moment de vendre, car la mariée
est belle. Grâce à de récents contrats au Canada et avec le Koweit, le carnet de commandes est
plein et l’entreprise a du cash ». Pour le suédois Volvo Group, RTD représente « un risque
d’image lié à son activité militaire », alors qu’il fait l’essentiel de son bussiness (plus de 98%) dans
le civil. Les Suédois n’ont jamais véritablement pris en main la gestion de RTD et cherche à s’en
débarrasser. Ils espèrent boucler l’affaire avant la fin 2017.
Des sources dans le secteur évoquent trois entreprises françaises intéressées, notamment Nexter
et Thales, ainsi que des fonds d’investissement, dont un pourrait opérer pour le gouvernement
français. Le chiffre d’affaires de l’entreprise serait proche de 400 millions d’euros.
12 – Le Monde : Modernisations &
Équipements
13 – Rubriques divers (Conférences, Sports,
etc)
Serge Joncour lauréat du prix Interallié pour son roman
"Repose-toi sur moi"
"Repose-toi sur moi" est un roman d'amour entre deux êtres habités par la solitude. Le
roman est d'ores et déjà un succès de librairie.
Serge Joncour, le 8 novermbre 2016, à Paris. (ALAIN JOCARD / AFP)
franceinfo avec AFP France Télévisions Mis à jour le 08/11/2016 | 14:22 publié le 08/11/2016 |
14:09
Le prix Interallié a été attribué, mardi 8 novembre, à Serge Joncour pour Repose-toi sur moi
(Flammarion), un roman d'amour entre deux êtres habités par la solitude. Serge Joncour a été
choisi au premier tour par six voix contre quatre à Éric Vuillard pour 14 juillet (Actes Sud) et 2 à
Gaël Faye pour Petit pays (Grasset).
A l'opposé des livres plutôt sombres publiés cet automne, Repose-toi sur moi est un roman
optimiste, une histoire d'amour qui finit bien entre Aurore, styliste, femme mariée et mère de
famille déboussolée, et Ludovic, un recouvreur de dettes, veuf et taciturne. "Ce roman c'est avant
tout le portrait d'une rencontre et après comment on se met à envisager l'avenir ? Ça, c'est une
question qui nous concerne tous", avait expliqué Serge Joncour à franceinfo.
112
Le prix de Flore 2016 pour Nina Yargekov et sa “Double
nationalité”
Actualités Bibliobs Sur le sentier des prix http://bibliobs.nouvelobs.com/
Nina Yargekov, sur la vidéo où elle présente "Double nationalité" (P.O.L). (©Capture d'écran)
La romancière gagne 365 verres de Pouilly-fuissé à boire dans l'année.
BibliObs Publié le 08 novembre 2016 à 14h46
Parmi les cinq finalistes du prix de Flore 2016 se trouvait un prix Goncourt: c'est Leïla Slimani,
qui l'a décroché la semaine passée. Mettons, donc, qu'ils n'étaient plus que quatre. Trois garçons
et une fille.
Comme au Goncourt, comme au Renaudot, comme au Grand prix de l'Académie, c'est la fille qui
l'a emporté: Nina Yargekov, par sept voix contre trois à Cédric Gras (dont l'excellent «Anthracite»
raconte la guerre au Donbass comme si vous y étiez) et deux à Boris Bergmann (qui décrit par le
menu le quotidien militaire d'un pilote de drone dans «Déserteur»).
Nina Yargekov est récompensée pour un pavé de 686 pages dont le titre et l'humour font plutôt du
bien, dans une époque où tout le monde n'a que l'identité à la bouche. «Double nationalité», paru
chez P.O.L, raconte à la deuxième personne l'histoire d'une fille frappée d'amnésie. «Il y
a quelque chose qui cloche aux Galeries Lafayette», dit-elle dès la première ligne, avant de nous
décrire un aéroport et de découvrir deux passeports dans sa poche.
La suite semble du même tonneau, légèrement absurde, mais travaillée en profondeur par la
difficulté d'être soi-même quand, comme tout le monde, on se sent double (sinon triple, ou
quadruple). Et ce petit ton (sur 686 pages, tout de même) n'exclue pas certaines considérations
assez politiques sur les angles morts de l'histoire de France, les clichés xénophobes facilement
associées aux filles de l'Est ou, tout bonnement, le «renouveau fasciste en Europe».
Le prix Interallié 2016 pour Serge Joncour et son paysan de Paris
“Nina Yargekov est née à l’étranger, en France”
« Double nationalité » est le troisième roman de Nina Yargekov, qui a déjà publié «Tuer
Catherine» en 2009 et «Vous serez mes témoins» en 2011 (c'est un auteur qui aime dire «vous»,
manifestement). Pour savoir qui elle est, le mieux est sans doute de faire un tour sur son site
personnel, en commençant par jeter un oeil à l'autoportrait qu'elle a rédigé pour le site des
éditions P.O.L:
Nina Yargekov est née en 1980.
Elle promet de défendre du mieux qu’elle peut les couleurs de la lettre Y, dont elle est ici
(pour le moment) la seule représentante.
Nina Yargekov est née un 21 juillet, soit le même jour qu’Alexandre le Grand, mais 2334
années plus tard. Or (2+3)*(3+4) = 35 et il se trouve que Nina Yargekov a justement 35-7+8 =
36 ans. Toute la question est donc de savoir d’où provient ce chiffre 7 et ce qu’il signifie.
Nina Yargekov est née dans une commune de 29 660 habitants.
Elle écrit le jour, la nuit, dans l’espoir de devenir espionne, même si elle ne se fait guère
d’illusions sur la crise structurelle qui frappe les services secrets depuis la chute du mur
de Berlin.
Nina Yargekov est née à l’étranger, en France.
113
Elle aime la tarte citron meringuée, les boîtes de rangement et surtout le Code civil, qui est
son œuvre de fiction préférée.
Elle a par ailleurs enregistré, toujours pour P.O.L, cette petite vidéo où elle présente «Double
nationalité»:
Avec ce prix de Flore, Nina Yargekov gagne le privilège d'être dès ce soir la reine d'une bruyante
soirée germanopratine, d'encaisser un chèque de 6 100 euros, et de pouvoir venir avaler, au très
parisien Café de Flore, 365 verres de Pouilly-fuissé en un an. En 2015, le prix avait récompensé
un énorme premier roman plein de putes, de bars à néons et de ruelles sordides.
14 – Livres & Publications
15 – Société
Titres électroniques sécurisés : le Conseil national du
numérique appelle à suspendre le fichier
Seulement une semaine après l'instauration du décret visant à la création du fichier TES, le
Conseil national du numérique appelle lundi 7 novembre à suspendre son application.
Le Conseil national du numérique appelle le gouvernement à suspendre la mise en place du fichier TES. (LODI
FRANCK / SIPA)
Franceinfo Radio France Mis à jour le 07/11/2016 | 11:38 publié le 07/11/2016 | 10:52
Le Conseil national du numérique (CNNUm) appelle, lundi, dans un communiqué, le
gouvernement à suspendre l'application du fichier TES "titres électroniques sécurisés", dont le
décret d'instauration a été publié le 30 octobre. Le TES réunit dans un même fichier les données
(identité, adresse, empreintes, photo,…) des détenteurs d'une carte nationale d'identité ainsi que
des Français qui possèdent un passeport.
Pour le Conseil, organe consultatif composé de trente membres bénévoles. "L’existence de ce
fichier laisse la porte ouverte à des dérives aussi probables qu’inacceptables", estime le Conseil,
qui est composé de trente membres bénévoles, est un organe uniquement consultatif.
"Un dialogue avec les communautés d’experts aurait certainement pu permettre au Gouvernement
d’explorer des alternatives techniques plus résilientes et respectueuses des droits des citoyens,
tout en permettant d’atteindre les mêmes objectifs", explique le Conseil national du numérique. Ce
dernier affirme vouloir lui-même réfléchir à des alternatives et invite "toutes les personnes
disposées à l’aider dans cette démarche" à le contacter via l'adresse [email protected].
CNNum
114
✔ @CNNum
[Communiqué de presse] Le CNNum appelle le Gouvernement à suspendre le #FichierMonstre
>>http://cnnumerique.fr/wp-content/uploads/2016/11/CPfichierTES-2.pdf … cc: @BCazeneuve
@JJUrvoas
11:31 - 7 Nov 2016
Une identification "systématique"
Le CNNum déplore "l'absence de consultation préalable à la publication du décret" et juge que le
gouvernement minimise les conséquences de ce fichier, dont il estime qu'il pourrait "à terme
permettre l’identification systématique de la population avec les moyens de la reconnaissance
faciale ou de la reconnaissance d’image, à des fins policières ou administratives."
Amesys file un coup de main à l’agence en charge du fichier
monstre
Assistance technique
Poursuivie pour complicité de torture en Libye, la société française file un coup de main à l’agence
en charge du fichier TES. Sans être directement chargée de ce dossier, elle sera amenée à aider
à son pilotage.
http://rue89.nouvelobs.com/ Par Andréa Fradin Journaliste. Publié le 09/11/2016 à 20h09
Mais qui aura la charge du fichier monstre TES, qui provoque un émoi tel que Bernard Cazeneuve
s’est finalement résolu à organiser un débat public ce 9 novembre devant la commission des lois
de l’Assemblée ?
Selon nos informations, un appel d’offres devrait bientôt voir le jour, quelque part entre fin 2016 et
début 2017. Contre plusieurs millions d’euros, des industriels se verront donc confier la tâche
d’élargir le fichier TES, qui contient déjà les données relatives à nos passeports, aux cartes
nationales d’identité.
Mais l’agence nationale des titres sécurisés (ANTS), en charge de piloter le fichier TES, n’a pas
attendu l’émission de ce nouveau marché pour se doter d’aides de camp. Parmi lesquels figurent
un certain Amesys, actuellement poursuivie pour complicité de torture en Libye.
5 millions d’euros pour expertise informatique
Depuis la mort de Mouammar Kadhafi fin 2011, de nombreuses preuves (témoignages, brochures
publicitaires…) accusent l’entreprise d’avoir vendu des technologies de surveillance des
télécommunications au régime de l’ancien dictateur libyen. Dont il se serait servi pour arrêter et
torturer des opposants, en épiant leurs faits et gestes sur Internet.
Extrait du marché « Assistance à la Maîtrise d’ouvrage Technique et des Systèmes
d’information » attribué le 4 octobre 2016 - Boamp
Or selon un résultat de marché daté du 16 octobre 2016, Amesys vient de remporter un contrat de
plus de cinq millions d’euros auprès de l’ANTS. Elle doit aider « à la maîtrise d’ouvrage technique
et des systèmes d’information » de l’agence.
115
Soit, en clair, épauler ses services internes dans le développement et l’utilisation de son système
informatique, nous explique Michel Volle, économiste et président d’honneur du Club des maîtres
d’ouvrage des systèmes d’information.
Amesys n’est donc ici pas chargée de reprendre la main des serveurs et des logiciels auquel le
fichier TES a recours. Néanmoins, elle sera forcément amenée à y jeter un œil, nous confirme une
source proche du dossier, en aidant les chefs de projet de l’ANTS qui s’en occuperont
directement.
Comme ce contrat est valable de deux à quatre ans (deux périodes reconductibles de 12 mois
chacune), et vu l’actualité du moment, on ne doute pas que la question de nos données
personnelles arrivera donc sur le bureau d’Amesys.
Un partenariat légal
Dit comme ça, le partenariat entre l’Etat et une boîte accusée d’avoir vendu un outil à Kadhafi afin
qu’il surveille toute sa population passe mal. Interrogé par Rue89, Xavier Brunetière, le directeur
de l’ANTS, rétorque qu’aucun obstacle juridictionnel ne s’opposait à ce choix. L’avocat Laurent
Frölich, spécialiste des marchés publics, confirme :
« Le simple fait de faire l’objet de poursuites judiciaires ne suffit pas à écarter une entreprise d’une
procédure d’appel d’offres. »
Xavier Brunetière ajoute que l’Amesys de 2016 ne renvoie ni à la même société, ni aux mêmes
acteurs visés par la plainte déposée en 2011, par la Fédération internationale des droits de
l’Homme (FIDH) et la Ligue des droits de l’Homme (LDH).
La société basée à Aix-en-Provence est en effet passée de main en main depuis 2007, date à
laquelle on l’accuse d’avoir fourni des technologies de surveillance au régime de Kadhafi. D’abord
rachetée par le géant français de l’informatique Bull en 2010. Puis phagocytée par un autre
colosse du secteur, Atos, lors de l’acquisition de Bull en 2014.
L’hydre Atos-Bull-Amesys
Par ce jeu de poupées russes, l’hydre Atos-Bull-Amesys est de fait l’un des prestataires principaux
de l’agence en charge du fichier monstre.
Le 23 février 2016, Bull décrochait par exemple un marché visant à filer un coup de pouce au
responsable de la sécurité des systèmes d’information de l’agence. Il est estimé à 832 500 euros.
En 2009, ce même géant de l’informatique se voyait attribuer la maintenance du logiciel qui gère
le système d’immatriculation des véhicules. Il a depuis effectué plusieurs missions d’expertise
pour l’agence.
Extrait du marché « relatif au projet titres électroniques sécurisés à Paris », dit TES 1, attribué le
26 juin 2008 - Boamp
Mieux : en 2008, c’est déjà Atos qui décroche le marché qui a posé les premiers rouages de la
machinerie TES.
A l’époque, le chantier avait été estimé à 92 millions d’euros, selon un rapport de la sénatrice
Michèle André (72 millions hors taxes, selon l’offre officielle). Il couvrait toutes les activités en
116
liaison avec le nouveau système de délivrance des passeports : du « développement
informatique » à « la maintenance », en passant par la « formation » des agents.
Des empreintes. - Andrew Brookes / Cultura Creative via AFP
Atos n’était alors pas le seul sur le coup et partageait le gâteau avec Sagem sécurité (aujourd’hui
Safran). Contactée, cette dernière nous dit ne plus être intéressée par cette activité, sortie du
périmètre de l’entreprise depuis six ans.
Il faut dire que la passation entre les deux marchés TES 1 et TES 2 s’est fait dans des conditions
houleuses. Selon Marianne et Mediapart, cette transition a coûté sa place à l’ancien directeur de
l’ANTS, Bertrand Maréchaux, qui estime avoir été limogé en 2013 en raison de son refus de céder
à la pression de Safran.
Le TES géré par Atos, Bull, Thales et Orange
C’est tout bénef pour Atos. En 2012, les cartes ont beau être rebattues, un nouveau marché (TES
2) rouvert à la concurrence, c’est Atos, ainsi que sa filiale en devenir Bull, qui décrochent la queue
du Mickey.
Le marché est cette fois-ci saucissonné en quatre lots. La moitié leur revient. Selon nos
informations, confirmée par le directeur de l’ANTS, Atos reprend la maintenance des lieux de
stockage des données et les logiciels qui les exploitent ; Bull déploie un filet de sécurité, en
assurant l’assistance du système et des applications de TES, et en prévoyant... un site de
secours.
Le troisième lot revient à Thales et Orange Business Service : le premier gère les dispositifs de
recueil d’empreintes et le second, leur raccordement en télécommunications. Le quatrième lot (sur
un volet sécurité, la gestion de clés) est finalement annulé.
Extrait du marché TES 2, avisé le 16 mai 2012. - Boamp
Aujourd’hui, c’est ce marché TES 2 qui est toujours en cours. Et ces acteurs qui assisteront à la
mutation du fichier. A combien s’élèvent les travaux effectués sur ces quatre dernières années ?
Mystère.
Une demande de Rue89 en attente
Sur son site, l’ANTS a beau publier les deals qu’elle a conclus, aucune trace de leur montant.
Impossible aussi de retrouver sur les sites idoines les avis d’attribution de marché, qui comportent
des estimations chiffrées. Et qui auraient pu sacrément nous aider à évaluer le coût de la réforme
initiée en catimini par l’Intérieur.
Coup fourré ? Pas forcément : il existe une obligation de publication, mais « cette obligation n’est
pas sanctionnée » et son absence n’annule pas le contrat, précise encore Laurent Frölich.
Ceci dit, ces documents demeurent publics. Et communicables. Rue89 a donc demandé à l’ANTS
de nous les transmettre ; son directeur disait ce 8 novembre étudier notre requête. Tout en
précisant que certains éléments demeurent couverts par le secret industriel.
117
Quant à Atos, la société nous fait savoir qu’elle ne fera « aucun commentaire sur les relations
commerciales passées ou en cours ». Qu’elles soient faites en son nom propre, ou en celui de ses
filiales Bull et Amesys.
Sciences
Climat : il y a bien un lien entre les émissions de CO2 et la
fonte des glaces
M6info 4 novembre 2016
Des chercheurs ont déterminé que pour chaque tonne de dioxyde de carbone (CO2)
émise dans l’atmosphère, le réchauffement climatique qui en résulte provoque la fonte de
trois mètres carré de glace arctique.
L’étude publiée jeudi dans la revue Science, vise à sensibiliser le public au changement
climatique et à la responsabilité de chacun dans ce processus. Elle corrige également les étude s
qui sous-estiment aujourd’hui les pertes de glace.
Une tonne de CO2 représente pour un passager un vol entre New York et Paris ou un parcours
de 4000 km en voiture, précise l’un des auteurs de l’étude, Dirk Notz, un climatologue de
l’institut Max Planck de Météorologie à Hambourg, en Allemagne.
“Le changement climatique est souvent vu comme une notion abstraite et notre étude permet de
changer cette perception”, ajoute Julienne Stroeve du National Snow and Ice Data Center
(NSIDC) dans le Colorado et professeur de glaciologie à l'University College de Londres.
Disparition des glaces en Arctique
Les glaces de l’Arctique ont réduit de moitié au cours des quarante dernières années et elles
pourraient être amenées à complètement disparaître en été d’ici le milieu du siècle sans une
réduction rapide des émissions de CO2.
Les auteurs ont conclu qu’il y avait une corrélation directe entre les émissions de CO2 et la
diminution de la superficie de la banquise arctique en été.
Cette étude montre également que le fait de limiter à 2°C la hausse de la température de notre
planète, n’est pas suffisant pour permettre aux glaces de subsister en été. Car ce réchauffement
correspondrait à un accroissement de plus de mille milliards de tonnes d’émissions de CO2 d’ici
2100.
Limiter la hausse des températures à 1.5°C
Pour éviter la catastrophe d’une disparition totale de la banquise pendant la période la plus
chaude de l’année, il faudrait plafonner la montée du mercure à 1.5°C, comme signifié dans les
accords de Paris. Seulement, cet objectif est pour le moment très difficilement atteignable
d’après les scientifiques.
118
Si la planète se réchauffait de 2°C ou 4°C, qu'est-ce que cela
donnerait ?
ACTUALITE Sciences & Environnement http://www.lefigaro.fr/ Par William Plummer Mis à jour le
04/11/2016 à 17:46 Publié le 04/11/2016 à 17:38
Si l'accord de Paris prévoit de limiter le réchauffement climatique au maximum à 2°C d'ici la fin du
siècle, le niveau actuel d'émissions de gaz à effet de serre emmène plutôt la planète sur une
trajectoire de 4°C. Le Figaro vous propose de visualiser concrètement ce que signifieraient ces
deux scénarios dans sept grandes villes.
Si aucun effort n'était entrepris pour réduire le niveau actuel des émissions de gaz à effet de serre
dans le monde d'ici la fin du siècle, les spécialistes du climat et l'ONU s'accordent à dire que le
réchauffement de la planète avoisinerait les +3°C voire les +4°C. Même si les États réussissent à
freiner le réchauffement climatique à +2°C - l'ambition affichée par l'accord de Paris -, le niveau
des mers va continuer à s'élever.
Un rapport publié en 2015 par des chercheurs américains de l'institut de recherche Climate
Central s'est penché sur les conséquences concrètes et les différents scénarios d'une telle
élévation allant d'une hausse de +4°C (si les émissions restent à leur niveau actuel) à celle
envisagés actuellement par la communauté internationale (+2°C, voire si possible 1,5°C).
S'il est impossible d'estimer la vitesse à laquelle le niveau des eaux va s'élever (les chercheurs
proposent une échelle large de 200 ans à 2000 ans), il est possible d'estimer le niveau median:
+8,9 mètres pour une hausse des températures de 4°C, et +4,7 mètres pour 2°C .
Á partir de ces hypothèses, il est donc possible d'imaginer la transformation que subiraient
plusieurs grandes villes sur tous les continents. Et voilà ce que ça donnerait...
New York City (Etats-Unis)
Londres (Grande-Bretagne)
119
Durban (Afrique du Sud)
Shangaï (Chine)
Bombay (Inde)
Sydney (Australie)
Rio (Brésil)
120
Océan Atlantique
Il y a 25 ans disparaissait le Guyanais Gaston Monnerville,
ancien président du Sénat
http://la1ere.francetvinfo.fr/ Par Philippe Triay Publié le 08/11/2016 à 12:57, mis à jour le
09/11/2016 à 00:54
Le 7 novembre 1991, Gaston Monnerville décédait à Paris à l’âge de 94 ans. Ce brillant avocat né
en Guyane fut tour à tour député, maire de Cayenne, sous-secrétaire d'Etat aux Colonies,
résistant, sénateur et enfin président de la Haute Assemblée durant plus de 21 ans.
© AFP Photo de Gaston Monnerville dans les années cinquante.
Une personnalité hors du commun et un grand serviteur de la République. Ainsi pourrait-on
qualifier Gaston Monnerville. Pourtant rien ne destinait à priori le jeune Guyanais, né à Cayenne
en 1897 de parents originaires de Case-Pilote en Martinique, dans une famille modeste
comportant six enfants, à devenir le deuxième personnage de l’Etat en tant que président du
Sénat.
Après des études de droit à Toulouse, où il décroche un doctorat en 1921, Gaston Monnerville
travaille dans un grand cabinet d'avocats à Paris, avant d’acquérir une certaine notoriété dans
l’affaire dite Jean Galmot, où il obtient l’acquittement de quatorze Guyanais inculpés de meurtre
devant la Cour d’Assises de Nantes. Rendu célèbre après ce procès, il se présente aux élections
législatives en Guyane où il est élu député en 1932.
Longue et riche carrière
S’ensuit une longue et riche carrière politique. Monnerville devient maire de Cayenne en 1935, il
est réélu député l’année suivante, puis est nommé sous-secrétaire d'Etat aux Colonies en 1937 et
1938. Durant la guerre, il rejoint le mouvement de résistance « Combat » en 1940. Entre octobre
1942 et octobre 1944, il intègre les maquis d’Auvergne sous le nom de « Commandant SaintJust ». Pour ses actes de bravoure, il recevra la Croix de Guerre 1939-1945, la Rosette de la
Résistance et la Légion d'Honneur à titre militaire.
A LIRE EGALEMENT : "Le destin exceptionnel de Gaston Monnerville"
L’historien Jean-Paul Brunet, ancien professeur à la Sorbonne, spécialiste de l’histoire
politique et sociale de la France du XXe siècle, raconte le parcours exceptionnel du
Guyanais Gaston Monnerville, ancien président du Sénat, auquel il consacre une
biographie. (Lire la suite ici...)
Réélu pour la troisième fois député de Guyane en octobre 1945, il est élu sénateur du Lot en
novembre 1948, puis président du Conseil de la République, qui devient le Sénat en 1958. Il
demeurera président du Sénat jusqu’en octobre 1968, date où il exprime son désaccord avec le
référendum sur la réforme de l'institution décidée par le Général de Gaulle.
Gaston Monnerville, on le sait moins, fut également un élu local : maire de Saint-Céré (Lot) de
1964 à 1971, et président du Conseil général de ce département de 1951 à 1970, où il siégea
comme conseiller dès 1949. L’avocat guyanais termina sa carrière comme membre du Conseil
constitutionnel, de mars 1974 à mars 1983.
121
Océan Indien
Saison cyclonique : une activité inférieure à la normale
prévue par Météo France
actu Réunion par www.ipreunion.com le 10 novembre 2016 à 16:00
photo imaz press reunion
Météo France a publié ce jeudi 10 novembre 2016 les prévisions saisonnières d’activité
cyclonique dans le Sud-Ouest de l’océan Indien pour la saison 2016-2017. Ci-après, nous
publions l’intégralité du communiqué.
"Le scénario le plus probable pour la prochaine saison cyclonique tend vers une activité inférieure
à la normale sur le bassin cyclonique du Sud-Ouest de l’océan Indien.
Nous estimons qu’il y a une probabilité de 60% de connaître une saison cyclonique 2016-2017
d’activité inférieure à la normale. Il existe aussi une probabilité de 30% que la saison soit
finalement proche de la normale et une probabilité de seulement 10% de connaître une saison
plus active que la normale. Cette probabilité à 60 % correspond à un nombre total de tempêtes et
de cyclones sur la saison, inférieur ou égal à 8 (saison peu active qui se rencontre en moyenne
une fois tous les 4 ans).
Cette prévision inclut les 2 systèmes atypiques et "hors-saison" déjà passés (ABELA, 1ère forte
tempête tropicale observée en juillet et BRANSBY, 1ère dépression subtropicale observée au
mois d’octobre). Ce résultat s’appuie principalement sur le maintien pour une grande partie de la
saison, de conditions anormalement sèches, en moyenne, au sein de la zone privilégiée de
formation des systèmes dépressionnaires tropicaux.
La naissance des phénomènes cycloniques devrait se faire de façon préférentielle sur la zone Est
voire extrême Est du bassin, au détriment des zones Centre et, à un degré moindre, Ouest.
Au niveau des types de trajectoires, après plusieurs saisons successives avec une dominante
méridienne (c’est à dire des systèmes ayant tendance à se déplacer rapidement vers le sud),
nous devrions observer cette année un retour à des trajectoires plus habituelles pour le bassin,
avec une composante vers l’ouest plus marquée.
Nous insistons sur le fait que ces prévisions ne présagent rien de l’impact éventuel sur les terres
habitées de la zone. Parce qu’il suffit d’un seul système pour connaître un impact pouvant être
catastrophique, même une saison peu active peut être source de dégâts majeurs. Il convient donc
de mettre en œuvre dès à présent et comme chaque année, les précautions d’usage de début de
saison cyclonique.
Contexte de grande échelle attendu sur le bassin pour l’été 2016-2017
A l’échelle du globe, l’important épisode El Niño de fin d’année 2015, qui avait été le moteur
principal de la variabilité climatique, s’est achevé à la fin du premier trimestre 2016. Depuis, les
conditions atmosphériques et océaniques sont revenues à des valeurs normales dans le Pacifique
équatorial tout en étant proches actuellement des seuils d’un faible épisode La Niña.
Au cours de la prochaine saison cyclonique de l’hémisphère Sud, des conditions neutres ou un
faible épisode La Niña sont envisagés. La faiblesse de ce signal suggère que, contrairement à
l’année dernière, l’ENSO (El Niño Southern Oscillation, acronyme qui désigne l’ensemble des
phases du phénomène, à savoir chaude pour El Niño et froide pour La Niña) ne devrait pas être le
moteur principal de la variabilité climatique à l’échelle globale.
122
Dans ce cas, ce sont alors les phénomènes régionaux à l’échelle de l’océan Indien, qui peuvent
prendre le pas pour devenir le moteur de la variabilité climatique régionale. Le Dipole de l’Océan
Indien (DOI ou IOD en anglais), qui traduit des anomalies de circulations atmosphériques et
océaniques entre l’est et l’ouest de l’océan Indien équatorial, a connu durant l’hiver austral, une
amplitude record associée à des conditions anormalement sèches sur l’ouest du bassin (avec des
températures de surface de la mer plus fraîches) et des conditions plus humides sur l’est du
bassin et l’Indonésie (avec des températures de surface de mer plus élevées).
Le composante océanique de cette oscillation est, comme à chaque printemps austral, en voie de
déclin et devrait complètement s’estomper d’ici la fin de l’année. La configuration atmosphérique,
elle, reste bien en place et devrait le rester une bonne partie de l’été prochain en liaison possible
avec le contexte global proche La Niña, qui a une réponse similaire.
Ces anomalies sèches sur l’océan Indien tropical central notamment, devraient s’accompagner de
l’établissement tardif du flux de mousson alimentant en humidité la Zone de Convergence
Intertropicale (ZCIT), lieu de formation privilégié des phénomènes cycloniques sur le Sud-Ouest
de l’océan Indien. D’autre part, on devrait aussi observer des pressions atmosphériques plus
élevées que la normale sur une grande partie ouest et centre du bassin, signes de masses d’air
en moyenne moins sujettes à pouvoir développer des orages ou des fortes pluies.
Avec l’atténuation graduelle du Dipole de l’Océan Indien, on peut raisonnablement penser que ces
conditions anormalement sèches au sein de la ZCIT pourraient devenir moins marquées en
deuxième partie de saison. L’incertitude sur ce point est encore assez grande à l’heure actuelle.
Cela sera précisé au cours d’un communiqué de " mi-parcours ", qui sera édité fin janvier, pour
actualiser l’activité attendue lors de la deuxième partie de saison.
Eléments méthodologiques
La présente prévision est basée sur une approche statistico-dynamique qui a permis, dans un
premier temps et sur une période d’apprentissage de plusieurs saisons cycloniques, d’identifier les
modes de variabilité de certains paramètres de grande échelle (températures de surface de la
mer, composante zonale du vent à environ 1500 m et composante zonale du vent en haute
altitude) les mieux corrélés aux paramètres descriptifs de l’activité d’une saison cyclonique
(nombre de phénomènes, nombre de jours tempêtes et cyclones, ..., anomalie de longitude de
genèse, anomalie zonale et méridienne de déplacement).
Dans un second temps, nous avons utilisé les prévisions ensemblistes du modèle de climat du
Centre européen en nous appuyant sur les paramètres prévus de grande échelle cités
précédemment, afin de déterminer les paramètres prévus de l’activité cyclonique de la prochaine
saison, par utilisation des relations statistiques établies lors de la période d’apprentissage.
L’évaluation de la qualité de ce modèle pour chacun des paramètres de grande échelle mis en
entrée sur les saisons précédentes, montre que ses performances sont les meilleures en utilisant
la température de surface de la mer (paramètre le mieux prévu par les modèles de climat) et la
composante zonale du vent à 1500 m (mais dans une moindre mesure que la température de
surface de la mer)."
Océan Pacifique
Des renforts policiers dès février 2017 en NouvelleCalédonie
http://la1ere.francetvinfo.fr/ Par Thomas-Diego Badia Publié le 05/11/2016 à 12:55, mis à jour le
05/11/2016 à 13:57
A deux jours du 15e comité des signataires et une semaine après les évènements de Saint-Louis,
Bernard Cazeneuve, Jean-Jacques Urvoas et Erika Bareigts ont annoncé l'arrivée de 53 policiers
et gendarmes. Les effectifs seront équipés d'un matériel de protection renforcé.
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© AFP Bernard Cazeneuve a annoncé plusieurs mesures pour renforcer la sécurité en Nouvelle-Calédonie
Alors que l'insécurité est un sujet récurrent de préoccupation sur le Caillou, l'Etatveut envoyer un
message fort aux Calédoniens notamment après les violences de Saint-Louis la semaine dernière,
à deux jours du comité des signataires de l'accord de Nouméa.
Lors d'une réunion place Beauvau à Paris ce matin, Bernard Cazeneuve, ministre de l'Intérieur,
Jean-Jacques Urvoas, ministre de la Justice et Ericka Bareigts, ministre des Outre-mer ont
annoncé dans un communiqué plusieurs mesures aux délégations du 15ème comité des
signataires, indépendantistes et non indépendantistes de l'île.
Bernard Cazeneuve
✔ @BCazeneuve
Réunion @Place_Beauvau avec @JJUrvoas, @ebareigts et les élus calédoniens sur la sécurité
en Nouvelle-Calédonie
12:56 - 5 Nov 2016
53 policiers et gendarmes de plus en février 2017
Dès février 2017, 53 policiers et gendarmes seront appelés en renfort. De plus, "les gendarmes et
les policiers seront équipés d’un matériel de protection renforcé, et les prochains véhicules livrés
seront équipés de dispositifs spécifiques".
Une brigade de prévention de la délinquance juvénile est créée au sein de la gendarmerie, "pour
accompagner la jeunesse calédonienne".
Enfin, "le directeur de la sécurité publique sera dorénavant chargé de la coordination de
l’ensemble des services de police nationale de l’île, pour plus d’efficacité".
Jean-Jacques Urvoas se rendra en Nouvelle-Calédonie en décembre, Ericka Bareigts et Bernard
Cazeneuve en février.
Le communiqué du gouvernement :
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Ministère Intérieur
✔ @Place_Beauvau
[Communiqué] @BCazeneuve, @JJUrvoas et @ebareigts annoncent des mesures pour la
sécurité en Nouvelle-Calédonie
15:16 - 5 Nov 2016
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Saint-Louis sous tensions
Samedi dernier, des affrontements ont eu lieu entre les forces de l'ordre et jeunes de la tribu de
Saint-Louis sur la commune du Mont-Dore (banlieue de Nouméa). Un membre de la tribu, évadé
de prison, avait été tué par un gendarme après un contrôle policier qui avait mal tourné. Six
gendarmes ont été blessés
La RP1 qui relie Nouméa au sud de l'île avait été bloquée pendant plusieurs jours, notamment
avec des barrages de véhicules en flamme.
En Nouvelle-Calédonie, les gendarmes ont subi 62 agressions avec armes en 2015, soit plus de
46% du total des agressions de gendarmes avec armes outre-mer.
Le nickel gagne 11 % en 5 jours : Eramet va mieux et la SLN
calédonienne aussi
http://la1ere.francetvinfo.fr/ Par Alain Jeannin Publié le 09/11/2016 à 10:07
Eramet publie ses résultats. Le prix du nickel à la bourse des métaux de Londres (LME) sur le
troisième trimestre Q3 2016 est supérieur de 21% en moyenne par rapport au prix du début de
l'année 2016. Les efforts demandés à la filiale calédonienne sont payants.
© Alain Jeannin L'or gris de la SLN : alliage de Fer et de nickel SLN 25 Eramet pour l'acier inoxydable
En dépit des résultats de l’élection présidentielle américaine et de la victoire de Donald
Trump, le cours du nickel est provisoirement de nouveau en hausse mercredi matin à
Londres (11.507 dollars par tonne + 2,54 %).
Le groupe métallurgique et minier Eramet annonce que son résultat opérationnel courant devrait
"redevenir positif" au second semestre 2016, compte tenu de la hausse des prix du manganèse et
du nickel. Eramet a enregistré un chiffre d'affaires de 714 millions d'euros au troisième trimestre,
en repli de 3,4% sur un an, mais en hausse par rapport aux deux trimestres précédents, selon un
communiqué du groupe.
L'heureuse surprise du manganèse
Le chiffre d'affaires du troisième trimestre 2016 d’Eramet est de 714 millions d'euros, en
progression continue depuis le début de l'année 2016.
La hausse des prix du minerai de manganèse est significative tout au long du troisième trimestre
2016, à un niveau supérieur de 70% en moyenne par rapport à la moyenne des trois premiers
mois de l'année 2016 (source CRU). Les conditions de marché de début d'année très dégradées
avaient alors justifié une décision de baisse de la production de minerai de manganèse au Gabon
impactant le niveau de production cumulé à fin septembre.
Situation financière assainie
Fin septembre, ERAMET a renforcé ses fonds propres à hauteur de 100 millions d'euros par
l'intermédiaire d'une émission d'obligations à durée indéterminée à option de remboursement en
numéraire et/ou en actions nouvelles (ODIRNAN).
Compte tenu d'une part de la hausse actuelle des prix du manganèse et dans une moindre
mesure de celle des prix du nickel, et d'autre part de la bonne exécution des plans de productivité
et de réduction de coûts, le résultat opérationnel courant du groupe ERAMET du second semestre
2016 devrait être significativement supérieur à celui du premier semestre et redevenir positif.
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ERAMET NICKEL en Nouvelle-Calédonie
Après une hausse de 4,1% sur le premier semestre par rapport à la même période de l'année
2015, la production mondiale d'acier inoxydable a continué sa progression sur le troisième
trimestre de l'année 2016 (source ISSF).
Parallèlement, la production mondiale de nickel est en légère baisse sur les 9 premiers mois de
l'année 2016 par rapport à la même période de l'année 2015. Cela est lié à plusieurs facteurs :
fermeture de certaines unités, réductions de production de fonte au nickel (nickel pig iron) en
Chine consécutives à une longue période de prix bas, contraction de la production chez quelques
acteurs traditionnels. L'ensemble de ces baisses n'a pas été compensé par la montée en
puissance des nouvelles usines entrées en service, notamment en Indonésie. De plus, l'impact
des conclusions de l'audit mené aux Philippines, qui pourrait conduire à de nouvelles suspensions
ou arrêts d'activités, reste aussi à suivre avec la plus grande vigilance.
Cette situation a conduit à une augmentation des prix du nickel au LME sur le troisième trimestre
2016. La moyenne des cours sur ce trimestre a ainsi progressé de 21 % à 4,67 USD/lb, comparé
à une moyenne de 3,86 USD/lb sur le premier trimestre de l'année 2016.
A la fin du troisième trimestre, les stocks de nickel cumulés au LME et au SHFE demeurent
cependant toujours à un niveau très élevé (environ 473 000 tonnes) ce qui continue à peser sur
les cours du nickel et ne permet pas encore à la SLN d'atteindre son équilibre d'exploitation.
Réactivité de la SLN calédonienne
La production métallurgique de nickel à Doniambo (Nouvelle-Calédonie) est en hausse de 16 %
par rapport à la période correspondante de 2015 et en augmentation par rapport à la production
des trois premiers mois de 2016. Un incident d'exploitation est survenu le 31 octobre sur un des
trois fours électriques de la SLN. La rapidité et l'efficacité des équipes d'intervention ont permis
d'en limiter les conséquences et de ne déplorer aucun blessé. Le rythme de production du
quatrième trimestre devrait être peu affecté par cet incident.
ERAMET Alliages
Le chiffre d'affaires cumulé d'ERAMET Alliages sur les 9 premiers mois de l'année 2016 est en
baisse de 3% par rapport à la période homologue de 2015.
Le secteur de l'aéronautique, en croissance régulière, contribue de façon très importante au chiffre
d'affaires d'ERAMET Alliages, à travers les nouveaux programmes des avionneurs qui nécessitent
des pièces à forte valeur ajoutée destinées aux structures et aux moteurs. Cependant, l'impact de
mouvements sociaux au niveau national a pesé négativement sur l'activité d'Aubert & Duval.
Par ailleurs, les plans d'amélioration de la performance opérationnelle se sont poursuivis. Aubert &
Duval continue la reconfiguration industrielle de ses sites dans l'optique d'accroitre ses
performances, avec en particulier l'annonce à la fin du mois d'octobre d'un projet de fermeture de
l'aciérie du site de Firminy compte tenu des synergies potentielles avec l'aciérie des Ancizes. Ce
projet, qui fera l'objet d'une procédure d'information consultation auprès des instances
représentatives du personnel de la société Aubert & Duval, pourrait conduire à la suppression
d'une soixantaine de postes, les salariés concernés se voyant proposer une solution de
reclassement au sein de l'une des usines de l'entreprise, en priorité sur la région AuvergneRhône-Alpes.
Le mois d'octobre a été marqué par l'inauguration de l'usine MKAD, joint-venture entre
Mecachrome et Aubert & Duval. MKAD, dont les installations servent à l'usinage des pièces en
titane, permet à Aubert & Duval de compléter sa filière de pièces matricées titane aéronautique
totalement intégrée, de l'amont jusqu'à la livraison de la pièce finie.
ERAMET Manganèse
La production mondiale brute d'acier au carbone, principal débouché du manganèse, est en léger
recul de 1,2% sur les neufs premiers mois de 2016 par rapport à la même période de 2015.
127
Cependant, la production mondiale d'acier au carbone a crû en septembre aussi bien par rapport
à septembre 2015 (+1,5%), que par rapport à août 2016 (+2,4%).
La production mondiale de minerai a été réduite au premier trimestre 2016 (fermetures
temporaires ou définitives de certaines mines, baisse du rythme de production d'autres), dans un
marché particulièrement dégradé, avec un point bas des prix atteint en février 2016 à 1,83
USD/dmtu CIF Chine 44% (source CRU). Cela avait alors conduit à une baisse des niveaux de
stocks mondiaux de minerai, entraînant dès le mois d'avril, une remontée des cours. Des
problèmes de logistique et de production chez divers opérateurs au second et troisième trimestre
de l'année 2016 ont ensuite limité l'offre, alors que la demande chinoise s'est redressée pendant
la période.
Dans ce contexte, le cours du minerai de manganèse CIF Chine 44% (source CRU) est en forte
augmentation depuis le début du second semestre (2,81 USD/dmtu en juillet, 3,53 USD/dmtu en
août et 4,48 USD/dmtu en septembre). Le niveau de prix du mois d'octobre s'établit à 6,24
USD/dmtu. On observe ainsi une très forte volatilité des prix depuis le début de l'année 2016. Les
niveaux de prix actuels entraîneront probablement le redémarrage de certaines capacités de
production mises en sommeil dans les conditions de marché de début 2016 et l'augmentation de
production de la plupart des acteurs. Dans une moindre proportion, les prix des alliages de
manganèse ont également évolué à la hausse depuis le début du second semestre.
A Moanda au Gabon, la production d'ERAMET Manganèse s'est établie à 2,4 millions de tonnes
de minerai sur les 9 premiers mois, en baisse de 18 % sur la période correspondante de l'année
2015, notamment en raison de l'arrêt de production décidé par le Groupe dans le courant du
premier trimestre 2016, pour tenir compte de conditions de marché alors très dégradées.
TiZir (joint-venture à 50/50 avec Mineral Deposits Limited)
Le marché des pigments de dioxyde de titane, principal débouché des laitiers de titane issus de
l'usine norvégienne de TiZir, continue sa progression sur le troisième trimestre de l'année 2016. Il
est soutenu par une forte demande en Amérique du Nord et en Europe. Les prix de l'ilménite
(minerai de titane) et du laitier de titane sont globalement restés stables avec néanmoins des
augmentations sur l'ilménite à destination de la Chine. Les prix du zircon (à destination notamment
de l'industrie des céramiques) sont restés stables sur le trimestre, avec un marché plus ferme en
Europe et en Amérique du Nord.
La production des concentrés minéraux lourds au Sénégal a atteint 140 000 tonnes au troisième
trimestre 2016, à un niveau stable par rapport aux trimestres antérieurs.
Un incendie, localisé et rapidement maitrisé, a eu lieu le 15 août 2016 à l'usine de TiZir en
Norvège. Compte tenu des constatations faites durant les réparations et pendant l'étape de
montée en température du four réalisée depuis le 22 septembre, il a été décidé de procéder à la
réfection du revêtement réfractaire. Le redémarrage de l'installation devrait ensuite intervenir mijanvier 2017 avec une montée en puissance en 4 semaines au niveau de production
précédemment atteint.
ERAMET a renforcé ses fonds propres à hauteur de 100 millions d'euros par l'intermédiaire d'une
émission d'obligations à durée indéterminée à option de remboursement en numéraire et/ou en
actions nouvelles (ODIRNAN).
A fin septembre, les programmes de réduction des coûts et d'amélioration de la productivité se
poursuivent dans l'ensemble des entités du Groupe, en ligne avec les objectifs fixés.
Perspectives
Compte tenu d'une part de la hausse actuelle des prix du manganèse et dans une moindre
mesure de celle des prix du nickel, et d'autre part de la bonne exécution des plans de productivité
et de réduction de coûts, "le résultat opérationnel courant du groupe ERAMET du second
semestre 2016 devrait être significativement supérieur à celui du premier semestre et redevenir
positif" indique le communiqué du groupe à Paris.
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Insolite
Auvergne : découverte d'une rivière aux saphirs
Actualité Sciences et technos Sciences
Dans un cours d'eau du Puy-de-Dôme, un géologue amateur a fait une découverte
incroyable : un gisement de saphirs parmi les cailloux.
6Médias Modifié le 10/11/2016 à 06:04 - Publié le 09/11/2016 à 20:57 | Le Point.fr
Les pierres pourraient provenir d'un volcan. © PETIT J-P/HorizonFeatures/Leemage/ PETIT JP/HorizonFeatures/Leemage
C'est une histoire extraordinaire que raconte La Montagne, celle d'une mine de pierres précieuses
découverte au beau milieu d'une rivière. La localisation exacte du cours d'eau restera secrète,
mais il se trouve dans la région d'Issoire, dans le Puy-de-Dôme. Cette découverte est le fait d'un
passionné de géologie, Nicolas Léger. « J'ai le pif, c'est inexplicable, raconte-t-il. En me
promenant dans le coin, j'ai repéré une pierre bleue dans le sable. Je savais que ce n'était pas un
minéral ordinaire. Il tapait à l'œil. »
Éruption volcanique
Pendant deux ans, il stocke les pierres qu'il trouve et se décide finalement à effectuer des
recherches plus poussées sur ces mystérieuses pierres. « J'ai pris un petit échantillon et je suis
allé voir un lapidaire de la région. Il m'a dit : C'est bien, c'est joli. Mais, pour que cela soit viable, il
faudrait que tu ramasses cela en une journée. C'était à peu près un septième de ce que j'avais
ramassé dans la journée ! » La découverte de ce « bon coin » pourrait aussi mener à terme à une
activité économique puisque les saphirs sont en grande partie utilisables pour faire des bijoux.
Pour tenter de retrouver la source de ces pierres précieuses, Nicolas Léger a initié une étude
unique en France en partenariat avec l'institut UniLaSalle de Beauvais. Et, selon les hypothèses
en cours, les pierres pourraient provenir d'un volcan situé au bord d'un lac. Elles seraient
remontées des entrailles de la Terre à la faveur d'une éruption puis auraient voyagé grâce à la
fonte d'un glacier pour se retrouver dans ce cours d'eau. Pour les chercheurs du projet, il s'agit
maintenant de retrouver le point de départ d'un voyage de 20 millions d'années.
16 – Vie de l’UOROI
Diffusion du livre de souvenirs de M. Camille Bourhis
engagé au sein des forces navales de la France Libre de
1942 à 1946
Le 8 novembre 2016 à 10h au Fortin de la Redoute à Saint-Denis
« Les réunionnais sont formidables ! » De tout temps, la Réunion a fourni d’importants contingents
de soldats, et continue à en fournir aujourd’hui. Nombre d’entre eux ont eu des comportements
exemplaires qui méritent d’être connus de tous et cités en exemple.
Certains d’entre eux témoignent, ou ont témoigné de leur expérience afin que de perpétuer la
mémoire des évènements dont ils ont été les acteurs et que leurs camarades tombés au champ
d’honneur ne soient pas oubliés. Pourtant rares sont ceux qui ont laissé un témoignage écrit.
Les témoins de la guerre de 14-18 ont disparu. Les témoins de la deuxième guerre mondiale ne
sont plus très nombreux. La préservation de leurs témoignages est donc d’un intérêt primordial.
129
C’est dans ce but, que l’Union des Officiers de Réserve de l’Océan Indien, rend hommage à l’un
de ces héros méconnu, qui a participé à la deuxième guerre mondiale au sein des Forces Navales
de la France Libre
Camille Bourhis est né à Saint-Denis de la Réunion le 27 mars 1923. A la mort de son père, en
1941, il abandonne ses études pour aider sa mère à gérer les propriétés familiales.
Réquisitionné avec un des camions familiaux pour transporter les soldats de la garnison de SaintDenis, il assiste au débarquement des commandos du contre-torpilleur « Léopard » le 28
novembre 1942, qui amène au rattachement de La Réunion à la France Libre. Aussitôt, il
s’engage au sein des forces navales de la France libre pour la durée de la guerre.
Après quelques aller-retours vers Maurice et Madagascar, il rejoint, avec, le « Léopard », la
Méditerranée qu’il sillonnera en escorte de convois jusqu’à l’échouage du « Léopard », puis avec
l’escorteur « Commandant Duboc ».
Entre l’échouage du « Léopard » et son embarquement sur le « Commandant Duboc », il
participera à l’arrestation du Président de la République du Liban, participant à une page
méconnue de l’histoire du Liban.
Démobilisé à La Réunion en 1946, il entame une carrière civile, d’abord dans le privé, puis dans la
fonction publique. Parallèlement il mènera une riche carrière politique. Parallèlement il assurera la
présidence de l’association des français libres avant de devenir le délégué, pour La Réunion, de la
fondation de la France Libre.
Dès sa mise à la retraite, Camille Bourhis s’investit dans le témoignage de son expérience de
français libre, notamment en milieu scolaire. Afin que la Mémoire demeure il a rédigé ses
souvenirs. L’ouvrage sera remis, par son auteur, aux autorités le 8 novembre 2016 à partir de 10h
au Fortin de La Redoute à Saint-Denis
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