Comment entrer en contact avec une famille qui parle peu ou pas
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Comment entrer en contact avec une famille qui parle peu ou pas
Comment entrer en contact avec une famille qui parle peu ou pas français? Il importe de se rappeler que lorsque nous discutons avec une personne, elle retient environ 20% de ce que nous disons et 80% de ce que le langage de notre corps exprime. Pour une personne allophone, en apprentissage d’une langue seconde, il est donc important d’être en relation de face à face avec elle pour émettre clairement notre message. Notre langage non-verbal la guidera dans la compréhension de ce que nous voulons lui transmettre comme information et vice-versa. Voir à ce sujet « La dynamique de la communication » selon Albert Davoine : http://davoine.clg.qc.ca/representation/cours/communication.htm Il est très difficile pour une personne nouvellement arrivée de saisir les informations données par le biais du téléphone. Souvent, les gens vont raccrocher le combiné car ils ne saisissent pas ce que vous leur dites, ils deviennent mal à l’aise et ils ne savent plus comment se comporter dans cette situation. Il faut faire attention à l’interprétation que nous donnons à ce geste. Cela n’a pas la même signification que de mettre fin à la communication avec quelqu’un issu de notre culture. Il est préférable d’envoyer par le biais de l’élève, un mot simple à la maison invitant les parents à se présenter à l’école afin de vous rencontrer (jour, heure, endroit). Vous pouvez aussi demander les services d’un interprète au Service d’aide aux néo-Canadiens (SANC). Celui-ci vous accompagnera lors de votre rencontre en traduisant toutes les informations que vous voulez transmettre à la famille (voir dans la section Ressources extérieures le formulaire de demande pour un interprète). ________________________________________________________________________ Linda Anctil, psychologue, mandat interculturel, CSRS (2005) Voici différentes stratégies utiles pour communiquer avec les parents de votre élève 1. Présentez-vous avec confiance, donnez la main à la personne si cela convient. 2. Écoutez. 3. Observez son langage non-verbal. 4. Réduisez le rythme de votre débit et faites des pauses si la personne ne maîtrise pas la langue (évitez de parler plus fort, il ne comprendra pas mieux ou d’utiliser un langage infantilisant). 5. Utilisez un vocabulaire simple et vérifiez ce qu’elle a compris lorsque la personne maîtrise peu la langue. Si elle n’a pas saisi, trouvez un synonyme, dessinez le mot… 6. Faites élaborer, demandez des explications 7. Assurez-vous que la distance physique est adéquate. 8. Évitez les interprétations trop rapides, les jugements. 9. Vérifiez comment les choses se passent dans sa culture et parlez-lui du fonctionnement de notre culture. 10. Faites votre possible pour obtenir la confiance du parent mais ne lui en voulez pas si vous ne l’obtenez pas. 11. Comprenez sa façon d’être en relation avec l’autorité. 12. Devenez conscient de l’image que vous avez de la personne et de la façon dont elle influence votre attitude positive ou négative à son égard. 13. Anticipez les effets de la diversité et évitez les stéréotypes. 14. Soyez préparé à inclure les enfants, des membres de la famille élargie ou des personnes influentes au sein de la communauté dans le contexte d’intervention ; ils accompagnent souvent les parents que ce soit pour des raisons culturelles ou pour des raisons budgétaires. ________________________________________________________________________ Certains de ces conseils ont été inspirés de Jacques Proulx et Nicole Chiasson, Université de Sherbrooke, 1996 Questions utiles en contexte d’intervention interculturelle Contexte migratoire Depuis combien de temps la personne est-elle au Québec? Qu’est-ce qui a motivé son émigration? Est-ce une personne réfugiée ou immigrante? A-t-elle un réseau de support au Québec? Gens de la société d’accueil? Gens de la même nationalité? Sa famille est-elle avec elle au Québec? Qui et quoi a-t-elle laissé derrière elle? En quels termes parle-t-elle de son expérience de vie au Québec? Ceux-ci sont-ils le reflet d’une lune de miel, d’une confrontation à des obstacles culturels ou d’une adaptation? Comment fait-elle face aux obstacles interculturels? Quels ajustements a-t-elle trouvé les plus difficiles? Les plus simples? En quoi le système scolaire ressemble ou diffère de celui de son pays d’origine? Quelles sont ses attentes face à l’école? Qu’est-ce qu’elle souhaite pour ses enfants au niveau scolaire? Comment ont-ils l’habitude de régler les difficultés qui surgissent à l’école? À quoi résistent-t-elle et pourquoi? Extraits d’un document de Jacques Proulx et Nicole Chiasson, Université de Sherbrooke,1996 Conseils pour mener à bien son intervention auprès des familles néo-québécoises Développer la conscience de ce qui est culturel dans ma façon de penser et d’agir. Prendre le temps d’identifier pendant l’intervention ou après, à quel niveau je me sens bousculé, menacé. Reconnaître les limites au-delà desquelles je ne veux pas aller. Ne pas donner des interprétations trop rapides aux comportements de l’autre et rechercher les significations qu’il donne à la situation. Éviter le piège d’identifier la personne à son groupe d’appartenance seulement Extraits d’un document de Jacques Proulx et Nicole Chiasson, Université de Sherbrooke,1996 Identifier quelques irritants possibles, d’origine culturelle Une façon de s’aider à gérer notre sentiment d’irritation au contact de différences culturelles est d’identifier les composantes spécifiques qui nous dérangent et de chercher à comprendre les phénomènes culturels qui les sous-tendent. Identifiez à l’aide d’un crochet la situation qui vous dérange et résulte en des sentiments négatifs ou des interactions difficiles entre vous et une autre personne. À droite, indiquez la réaction qu’une telle situation suscite de votre part. La personne : Ne parle pas français Ne laisse pas transparaître ses réactions Ne vous regarde pas dans les yeux Vous donne une poignée de main molle Se tient debout trop proche de vous A un accent très prononcé ou ne s’exprime pas bien en français. Ne pose pas de questions Utilise ou n’utilise pas votre prénom Ne donne pas aisément les informations nécessaires Ne pose pas de questions S’adresse aux gens avec leurs titres Ne dit pas les choses directement S’exprime sur un ton brusque Autre________________________ Vos réactions et vos sentiments: Source : Gardernswartz L. et Rowe, A. (1994). The Managing Diversity Survival Guide : A complete Collection of Checklists, Activities, and Tips. New York: IRWIN. Traduit et adapté par Nicole Chiasson, Université de Sherbrooke.