Communiqué de Presse N° 069 2009
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Communiqué de Presse N° 069 2009
COMMUNIQUE DE PRESSE N°069/RDC/VSV/CD/2009 LES POPULATIONS DE L’ANGOLA ET DE LA RDCONGO A L’AUTEL DES INTERETS OBSCURS La Voix des Sans Voix pour les Droits de l’Homme (VSV) salut la suspension depuis lundi 12 octobre 2009 des expulsions massives et intempestives dont font l’objet les ressortissants RDCongolais vivant en Angola et des angolais vivant en RDCongo. Bien que la trêve observée par les deux Etats constitue un motif de soulagement, l’opinion nationale congolaise redoute la récidive de la part des autorités angolaises particulièrement. En effet, depuis des années, des expulsions des sujets congolais sont devenues courantes et régulières et se déroulent sans égard à la dignité humaine. Les Etats congolais et angolais ont fait la sourde oreille et sont restés sans agir et ce, malgré d’incessantes interpellations, par la VSV, à travers des memoranda et autres manifestations pacifiques à l’intention des gouvernements RDcongolais et angolais sur le non respect des normes en matière de refoulements et les pires traitements cruels, inhumains et dégradants qui caractérisent l’expulsion surtout des ressortissants congolais d’Angola. Il y a lieu de relever que de part et d’autre de deux pays, il est fait état de la commission de violations des droits humains caractérisés par des actes de vandalisme pillage de maisons d’habitation et l’extorsion des biens appartenant aux expulsés, des mauvais traitements infligés aux victimes… Des allégations persistantes de viols de femmes et jeunes filles, y compris de cas de tueries et autres exactions perpétrés par des militaires angolais et tous ceux qui ont été commis aux opérations d’expulsions des congolais hors frontière ont été observées. Les congolais se rappellent encore avoir assisté impuissant aux différentes incursions de l’armée angolaise, qui avait occupé lundi 29 janvier 2007, onze (11) villages du territoire de Kahemba ainsi que les villages de Kuzi et Sava Ina, province du Bas-Congo en 2008. Malgré toutes ces provocations, les autorités congolaises affichaient un profil bas pour des raisons non élucidées, ou réagissaient timidement. D’ailleurs, deux anciens ministres congolais avaient surpris le Parlement congolais en déclarant que l’occupation de Kahemba par l’armée angolaise était fondée sous prétexte que cette partie appartenait à l’Angola. …/… 2 Il est également fait état de coup de feu tiré dans des villages et villes congolais. C’est le cas, mardi 06 octobre 2009, des tirs d’armes dans la ville côtière de Muanda, province du Bas-Congo par des soldats angolais pour réprimer les congolais qui protestaient contre le refoulement massif et barbare de leurs compatriotes vivant en Angola. A cause de l’ampleur des expulsions croisées opérées par les deux pays, trois vice-ministres angolais sous la conduite de monsieur Jorge CHIKOTY, ministre en charge des relations extérieures, dépêchés à Kinshasa par le gouvernement angolais ont discuté avec les autorités congolaises sur la brulante question relative aux expulsions. Par la suite, la délégation angolaise a annoncé la suspension des opérations d’expulsion des congolais sur son territoire. Il est inadmissible que les populations de deux Etats soient sacrifiées à l’autel des intérêts d’Etat non élucidés. En effet, des informations parvenues à la VSV renseignent que les refoulements des congolais et les exactions commises sur eux seraient des préludes à une éventuelle guerre économique entre les deux pays. Le gouvernement angolais voudrait se faire payer la facture pour son soutien militaire au gouvernement congolais par l’exploitation du pétrole et autres minerais dans la province du BasCongo. On croît maintenant savoir que la crise entre l’Angola et la RDCongo serait liée au contrôle des zones d’exploitation pétrolière dans la côte atlantique. A ce sujet, une demande de délimitation des frontières maritimes avait été déposée par la RDCongo en mai 2009 au Conseil de Sécurité des Nations Unies. En outre, l’éventualité de l’affrontement armé suscite des craintes et inquiétudes des congolais concernant les agendas des uns et des autres de balkanisation de la RDcongo débutés à l’Est et qui se poursuit cette fois-ci à l’Ouest. La suspension des vols de la compagnie aérienne angolaise TAAG, depuis jeudi 08 octobre 2009 rappellent l’écrouement au sol de l’avion de la compagnie zaïroise Air Zaïre à l’aéroport de Kigali, Rwanda comme un des signes de rupture de malaises diplomatiques ayant précédé la guerre d’agression de 1996. Vu le caractère grave des atrocités commises sur la population refoulées, la VSV invite instamment les deux gouvernements à : - une enquête internationale et indépendante afin de faire la lumière sur les exactions commises sur les victimes d’expulsions en vue de sanctionner les coupables conformément aux normes de droit international ; - de dédommager indistinctement toutes les victimes d’expulsion pour les préjudices subis. Fait à Kinshasa, le 25 octobre 2009. LA VOIX DES SANS VOIX POUR LES DROITS DE L’HOMME (VSV)