Dan GRAHAM Dan GRAHAM - Musée d`art contemporain de Lyon
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Dan GRAHAM Dan GRAHAM - Musée d`art contemporain de Lyon
Dan GRAHAM Œuvres acquises en 1992 et en 2009 : Triangle Solid with Circular Inserts. Variation B, 1991 Dimensions : 212 x 212 x 148 cm Œuvre produite à l’occasion de l’exposition Dan Graham – Travaux 1964-1992 au Nouveau Musée – Institut d’art contemporain (Villeurbanne) et acquise en 1992 à l’issue de l’exposition (1992), n° d’inventaire : 992.2.1 Past Future Split Attention, 1972 Durée : 17 min 3 s Œuvre acquise en 2009, n° d’inventaire 2009.1.1.1 Performer/Audience/Mirror, 1975 Durée : 22 min 52 s Œuvre acquise en 2009, n° d’inventaire : 2009.1.1.2 Dan Graham : « Fluxus avait juste précédé l’art minimal. Aussi, bien sûr, les artistes minimalistes l’ignoraient totalement, sauf que le meilleur ami de Sol LeWitt, Michael Kirby, avait écrit le livre sur les happenings. Nous connaissions donc très bien les “happenings”. J’ai rencontré La Monte Young en 1968, ce qui m’a donné l’occasion de lire l’Anthologie Fluxus et de réaliser à quel point c’était magnifique. Quand j’ai fait ce numéro spécial d’Aspen Magazine, c’était très Fluxus et j’avais demandé à 1 George Maciunas d’en faire la maquette. David Antin me l’avait indiqué. J’avais demandé à Ed Ruscha de faire quelque chose, comme à Jo Baer, et à Richard Serra au début, et à Phil Glass ; il y avait un disque de Steve Reich et sur l’autre plage des poèmes de Jackson Mac Low, qui était aussi Fluxus. » Dan Graham, Triangle Solid with Circular Inserts. Variation B, 1991. © Blaise Adilon L’exposition Dan Graham – Travaux 19641992, se tient au Nouveau Musée (Villeurbanne) du 4 décembre 1992 au 2 28 mars 1993 . En accord avec les organisateurs, Triangle Solid with Circular Inserts. Variation B est construite, puis acquise par le Musée d’art contemporain de Lyon le 24 juillet de la même année auprès de l’artiste, pour figurer dans l’exposition. La troisième Biennale de Lyon se déroule du 20 décembre 1995 au 18 février 1996. C’est aussi l’exposition inaugurale du Musée, désormais installé dans l’édifice 3 actuel conçu par Renzo Piano . À cette occasion, le Musée reconstitue Bodypress (1970-1972). Mais l’œuvre est indisponible, tout comme est indisponible Present Continuous Past(s) (1974), vidéo à temps différé, qui est selon Dan Graham une « rétrogression infinie d’espaces-temps à l’intérieur des espaces-temps (toujours 1 Voir notice Baldessari. Commissaire : Jean-Louis Maubant. 3 La Biennale se tient dans deux lieux : dans l’enceinte du Musée inauguré pour l’occasion, qui présente un « raccourci » de l’histoire de l’art en vidéo (voir notice Nam June Paik) et dans le Palais des congrès, aujourd’hui détruit, qui présente l’actualité cinéma-vidéo-interactivité. La Biennale est consacrée aux relations qu’entretient l’œuvre d’art avec le cinéma d’une part, et avec la vidéo et l’interactivité d’autre part. 2 © Musée d’art contemporain de Lyon - 2010 1 4 décalés de huit secondes) à l’intérieur des espaces-temps. » Triangle with Circular Inserts. Variation B, 1991, est un prisme droit à base triangulaire. Deux cercles d’égales dimensions sont incrustés au centre de deux des faces latérales de format carré, tandis que la troisième face, en verre semi-réfléchissant, est percée d’une ouverture circulaire de même dimension, par laquelle on peut entrer dans la sculpture. Le spectateur se trouvant face à l’ouverture, la paroi gauche du triangle est en verre transparent avec une incrustation en miroir réfléchissant des deux côtés, tandis que celle de droite est en miroir réfléchissant des deux faces avec une incrustation en verre semi-réfléchissant. La version B est une variante de Triangle Solid with Circular Inserts, créée en 1989 (collection Atlanta Contemporary Art Center), dont le schéma de conception autorise toutes sortes de 5 variations et de permutations. Cette œuvre est elle-même une variante directement dérivée du Pavillon Influenced by Moon Windows (1989), jamais réalisé en grandeur réelle et dont Dan Graham a donné la description : « Dans les jardins chinois, certains pavillons ont des ouvertures circulaires qui découpent des perspectives sur les portions de jardins attenants. Ce sont des portails qui donnent accès à l’étape suivante du parcours dans l’agencement paysagé. Le soleil projette des ombres et des lumières ovales sur le sol autour du pavillon. On parle de “fenêtres de lune” et de “portes de lune” à cause des effets de clair de lune : le mur disparaît dans la nuit, tandis que le cercle projette une ombre oblique sur le sol, imitant la lune dans le ciel. La fenêtre ou la porte “de lune” représente le paradis, dans une opposition dialectique avec le mur rectangulaire où elle s’insère, qui symbolise la terre. Ces ouvertures rondes dans les murs du jardin chinois fonctionnent un peu à la façon de l’iris de l’œil, où se concentre le panorama offert au regard. La porte en forme de lune oblige le visiteur à enjamber la partie inférieure pour aller dans le jardin en se plaçant exactement au centre de la composition. Cette œuvre évoque toute l’histoire du pavillon de plein air, depuis la galerie des glaces rococo e jusqu’à l’abribus, en passant par le kiosque du XIX siècle. La galerie des glaces dans le pavillon rococo relie le dedans au dehors et vice-versa. Elle établit un lien entre le soleil et les propriétés optiques des miroirs et des vitres, entre la lumière du jour et la lumière artificielle des bougies 6 allumées la nuit. » Dan Graham Né en 1942 à Urbana (États-Unis), vit et travaille à New York (États-Unis) 4 En 2004, le Musée acquiert Time Lag Accumulator II (1967) de Terry Riley, archétype des musiques minimales et prototype des installations sonores. Les deux œuvres de Riley et Graham, sonores et visuelles, ne sont pas sans avoir de nombreux points communs. 5 Il existe deux autres versions, dotées de dimensions différentes. 6 Toutes les citations sont extraites de Dan Graham, Paris, Éd Paris-Musées, 2001. © Musée d’art contemporain de Lyon - 2010 2