Marcel Duchamp

Transcription

Marcel Duchamp
Art, créations, cultures
Art, espace,
temps
Arts, états
et pouvoir
Arts, mythes et
religions
Arts, techniques,
expressions
Arts, rupture,
continuité
Fontaine, 1917/1964 (Titre attribué : Urinoir)
L'original, perdu, a été réalisé à New York en 1917. La réplique a été réalisée sous la direction
de Marcel Duchamp en 1964 par la Galerie Schwarz, Milan et constitue la 3e version.
Faïence blanche recouverte de glaçure céramique et de peinture 63 x 48 x 35 cm
Le XXe siècle et
notre époque
XVIIIe et XIXe s.
Du IXes. à la fin du
XVIIe s.
De l’Antiquité
Au IXe s.
Marcel Duchamp
Arts de l’espace
Arts du langage
Arts du quotidien
Arts du son
Arts du spectacle vivant
Arts du visuel
Biographie de l’auteur :
Marcel Duchamp (1887-1968) est un peintre, plasticien, homme de lettres français, naturalisé américain en 19551.
Inventeur des ready-made au début du XXe siècle, sa démarche artistique exerce une influence majeure sur les
différents courants de l'art contemporain.
Contexte (historique, social, artistique … ) :
Contemporain du mouvement « dada » auquel on l'associe souvent, Marcel Duchamp connaitra les grandes
guerres mondiales 14-18 et 39-45, acteur de l'art d'avant-garde entre les deux guerres, il participera au
« surréalisme » d'après-guerre (39-45) et s'éteindra en 1968 au moment même ou explosera le mouvement de
mai 68 dont il a été certainement un précurseur.
Analyse de l’œuvre
La Fontaine est le plus célèbre des ready-mades de Duchamp. Elle a donné lieu à un grand
nombre d'interprétations et d'écrits, parmi lesquels ceux de spécialistes de l'esthétique qui
s'interrogent sur la redéfinition de l'art qu'elle implique.
A l'origine Duchamp achète cet objet, un urinoir ordinaire, pour l'envoyer au comité de sélection
d'une exposition dont les organisateurs s'engagent à exposer n'importe quelle œuvre dès lors
que son auteur participe aux frais. Faisant lui-même partie de ce comité organisateur, il
souhaite éprouver la générosité de son principe.
Une fois l'objet acquis, Duchamp le retourne, lui donne le titre poétique de Fontaine et le signe
Richard Mutt, en parodiant le nom du propriétaire d'une grande fabrique d'équipement. Avec un
titre et un auteur, l'objet possède toutes les qualités extrinsèques d'une œuvre d'art. Mais il se
voit refusé par le comité de sélection.
Pour l'inauguration de l'exposition, Duchamp demande à l'un de ses amis, riche collectionneur,
de réclamer la Fontaine de Richard Mutt. L'œuvre n'étant pas exposée, celui-ci fait scandale et
prétend même vouloir l'acheter. C'est ainsi que, peu à peu, l'histoire de la Fontaine prend de
l'ampleur.
Suite à l'exposition, Duchamp fait paraître une série d'articles sous le titre « The Richard Mutt
case ». C'est l'occasion pour lui d'écrire des propos parmi les plus révolutionnaires et
pertinents sur l'art, et de répondre à l'accusation de plagiat : «Que Richard Mutt ait fabriqué
cette fontaine avec ses propres mains, cela n'a aucune importance, il l'a choisie. Il a pris un
article ordinaire de la vie, il l'a placé de manière à ce que sa signification d'usage disparaisse
sous le nouveau titre et le nouveau point de vue, il a créé une nouvelle pensée pour cet objet».
Selon Duchamp, l'artiste n'est pas un bricoleur et, dans l'art, l'idée prévaut sur la création.
Cette conception rejoint celle des grands artistes de la Renaissance qui ont élevé la peinture
au rang des arts libéraux - telles l'astronomie et les mathématiques - et en particulier Léonard
de Vinci qui définissait l'art comme « cosa mentale ».
Toutefois, Duchamp s'en différencie en ce qu'il propose un objet qui n'a aucune des qualités
intrinsèques que l'on suppose à une œuvre d'art, comme l'harmonie ou l'élégance.