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Deux acteurs qui se connaissent
bien
n° 1 de l’expertise auprès des CHSCT et des CE
Reprise du Groupe
Générale de Santé
par Ramsay HealthCare
le 11 juin dernier a été annoncée dans la presse
l’officialisation du rachat du Groupe Générale de Santé
(GdS) par Ramsay Helthcare avec l’aide de Crédit Agricole
Assurance. SECAFI vous aide à identifier les grands enjeux
de l’opération pour les salariés et leurs conditions de
travail.
Le Groupe Générale de Santé est le
premier acteur privé lucratif
français dans la santé, propriétaire
de 75 établissements sur le
territoire national. Le groupe était
détenu à 83 % par la famille
italienne Agostini et par le Dr
Ligresti. C’est cette part que
Ramsay Santé vient d’acquérir pour
945 M€ (429 M€ par Ramsay
HealthCare et le solde par le Crédit
Agricole).
Ramsay est un groupe australien
qui détient déjà 151 établissements dans le monde.
GdS procède depuis quelque temps
déjà à la cession de certains de ses
établissements, à l’instar de la
clinique Aguiléra à Bayonne, cédée
au Groupe Capio en 2011, ou
encore de la clinique Saint Martin à
Bordeaux, vendue au Groupe
Médi-Partenaires en 2012.
du rachat en 2011 de la clinique
Convert, située à Bourg en Bresse.
Mais, c’est dans le courant de 2013
qu’une grosse opération a été
lancée avec le rachat par Ramsay
Santé de la filiale MédiPsy de GdS
et des 26 établissements psychiatriques qui la composent. Cette
opération a permis à Ramsay Santé
de croître très significativement de
taille puisque le Groupe n’était
composé que de 8 établissements
(rachetés début 2010 au Groupe
Proclif) avant les acquisitions de la
clinique Convert, puis celle de
L’Union en périphérie toulousaine,
réalisée en juin 2013.
Les relations entre GdS et Ramsay
Santé ont été initiées à l’occasion
Reprise du Groupe Générale de Santé par Ramsay HealthCare
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Un rachat plutôt inattendu !
C’est en effet un groupe de taille
modeste qui vient de mettre la
main sur le numéro 1 français de la
santé privée. Le staff dirigeant de
Ramsay Santé est relativement
restreint, recentré sur 3 des
anciens dirigeants de Capio MidiPyrénées : Damien Michon,
directeur général, Béatrice Villoin,
DRH, et Fabrice Derbias, directeur
des opérations.
Il ne fait pas de doute qu’au vu du
nombre d’établissements repris,
Ramsay Santé aura besoin des
fonctions support de GdS pour
gérer
un
ensemble
aussi
conséquent.
Un rachat qui s’inscrit dans un
contexte de forte concentration
du secteur
Les fonds d’investissement entrés
au capital des principaux grands
groupes privés de santé ont
souhaité assez rapidement en
sortir faute de retour sur
investissement suffisant. Depuis
cinq ans, cependant, aucun n’était
parvenu
à
convaincre
des
investisseurs de reprendre leur
participation. C’est le cas du fonds
LBO France chez Médi-Partenaires,
d’Apax chez Capio ou encore de
Blackstone chez Vitalia. Faute de
pouvoir vendre leurs participations
dans ces groupes, ces fonds se sont
lancés dans quelques ventes ou
acquisitions d’établissements leur
permettant de mieux asseoir leur
présence
géographique
sur
certains territoires.
3
Par ailleurs, ces groupes ont
procédé massivement à la cession
des murs des établissements pour
faire entrer le cash nécessaire au
remboursement
des
dettes
importantes contractées par le
biais
d’opérations
financières
appelées LBO pour racheter ces
groupes.
La période récente semble
marquer un regain d’acquisitions
et, surtout, un mouvement de
concentration des gros acteurs. La
cession de MédiPsy à Ramsay
Santé en est une première
illustration ; le rachat plus récent
du Groupe Médi-Partenaires par le
Groupe Médipôle Sud Santé en est
une autre, particulièrement significative.
Reprise du Groupe Générale de Santé par Ramsay HealthCare
Une opération de grande ampleur
Le rachat de GdS par Ramsay
marque indéniablement l’opération
la plus significative de ces
dernières années et rebat les
cartes du secteur, puisque Ramsay
est désormais à la tête d’un
Groupe de 115 établissements, loin
devant Médipôle Sud Santé –
Médipartenaires
(50
établissements) et Vitalia (48 établissements).
L’avis de l’expert
Un secteur soumis à de
nombreuses pressions
L’offre de reprise du Groupe
Générale de Santé intervient dans
un contexte qui semble s’assombrir
pour les acteurs du champ privé
lucratif (ex-OQN).
Jusqu’à 2013, les groupes de santé
ont pu bénéficier soit du levier des
volumes — accroissement régulier
du
nombre
d’actes
pour
compenser la baisse de certains
tarifs —, soit du levier de la
codification — accroissement de la
reconnaissance de la sévérité des
séjours permettant une meilleure
valorisation des actes —.
L’année 2013 marque une rupture
apparemment
structurante
:
l’ensemble des acteurs ex-OQN
voit le nombre de séjours diminuer
de 0,5 %, alors que la croissance
était plutôt sur une tendance de
l’ordre de 2 %. A l’inverse, le
secteur public, modernisé et
soutenu par la puissance publique,
enregistre une progression plus
rapide en 2013.
Parallèlement, la baisse d’activité
s’accompagne d’une poursuite de
la croissance de prise en charge
des patients en ambulatoire.
Avec, comme résultats une
moindre couverture des charges de
structures et une perte des
facturations
de
chambres
particulières. Les groupes de santé
essaient de compenser ce manque
à gagner par la mise en place de
facturations
de
forfaits
administratifs et de prestations
hôtelières
en
ambulatoire,
véritables repoussoirs pour une
partie des patients.
Reprise du Groupe Générale de Santé par Ramsay HealthCare
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De plus, la constitution des groupes
de santé a concerné, pour les cas
les
plus
fréquents,
des
établissements bâtis et développés
par des associations de médecins.
La gestion y était rarement
optimisée car les praticiens n’en
attendaient
pas
de
profits
immédiats
et
consacraient
l’essentiel des ressources à
l’investissement.
7 à 15 ans se sont écoulés depuis
les reprises d’établissements et la
plupart des économies ont été
réalisées (gestion administrative,
gestion des achats, gestion des
investissements, …).
Plus inquiétant, les groupes ont, ces
trois dernières années, vendu (à
Icade ou Gecina) leur foncier. Ainsi,
les cliniques sont passées d’une
charge de loyer (ou amortissement)
correspondant
à
un
bâti
relativement amorti à une charge
correspondant à un foncier
fortement revalorisé (doublement
du foncier en 10 ans) à laquelle il
faut ajouter la marge du bailleur.
Le potentiel de croissance des
marges est donc limité et le défi
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économique est davantage porté
vers la défense du niveau de
rentabilité
actuel
que
vers
l’accroissement d’une performance
économique. On notera que la
sortie du capital de GDS de l’actuel
actionnaire marque une sorte de
renoncement à trouver des
solutions pour parvenir à produire
le résultat attendu.
Enfin, la question de la rétribution
de l’actionnaire doit être abordée.
Les investisseurs étrangers qui ont
parié sur la solidité du modèle de
santé français (12 % du PIB, un
financement socialisé à 80 %, reste
à charge encore limité à 8 %,
vieillissement de la population...) ne
sont pas parvenus jusqu’à présent à
concrétiser leur plus-value au
niveau de ce qu’ils avaient anticipé
Fortement contraint par les
pouvoirs publics, le secteur des
cliniques est-il en mesure de
supporter le poids d’acquisitions
en levier et, en même temps,
d’investir dans un outil de
production de pointe, alors que la
concurrence de l’hôpital public
s’affirme ?
Reprise du Groupe Générale de Santé par Ramsay HealthCare
Un rapprochement lourd
de conséquences pour les
établissements des deux groupes
Au niveau du management
et des fonctions support des
deux groupes
Le groupe GdS est structuré au vu
du nombre d’établissements qui le
composent, mais également parce
qu’il est aujourd’hui coté en
bourse, ce qui le contraint à
communiquer
trimestriellement
auprès des investisseurs sur ses
performances économiques et
financières. Ses fonctions support
et son organisation managériale
comprennent trois niveaux : siège,
pôle territorial et établissement ; le
siège et le pôle ont des fonctions
de pilotage, tandis que le
management des établissements a
pour fonction la déclinaison
opérationnelle des orientations
arrêtées par le siège et le pôle.
Les fonctions support sont
réparties au niveau des mailles
d’organisation. La question va donc
être de savoir comment les 2
groupes vont se structurer au
niveau du Top Management et des
fonctions supports nationales,
régionales et locales. Si Ramsay ne
peut évidemment pas se passer de
la structure actuelle de GdS, les
fonctions supports du nouveau
Groupe seront très certainement
rationalisées. Quelles conséquences en termes d’organisation
fonctionnelle et géographique,
d’une part, et d’emplois et de
compétences, d’autre part ?
Pour les établissements de
GdS… et ceux de Ramsay
Les 945 millions d’euros de
valorisation déboursés par Ramsay
pour acquérir GdS vont sans doute
s’accompagner d’emprunts importants mobilisés par le Groupe, avec
son partenaire Crédit Agricole.
Le montage, non connu à ce jour,
exigera
nécessairement
des
annuités importantes de remboursement de la dette contractée et
c’est dans l’exploitation des
établissements que le Groupe
devra aller les chercher. Les
établissements, déjà sous la
pression des gains de productivité
permanents recherchés par leur
direction
pour
développer
l’ambulatoire, raccourcir les DMS
en hospitalisation, faire face aux
baisses
tarifaires
successives,
dégager des économies de masse
salariale, le seront encore plus
demain.
Reprise du Groupe Générale de Santé par Ramsay HealthCare
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Les conditions de travail, déjà
extrêmement tendues partout,
risquent de se dégrader encore
plus, dans les établissements de
GdS, mais également dans ceux de
Ramsay Santé, désormais soumis
aux mêmes enjeux économiques et
financiers.
Un rapprochement à suivre de près
pour les représentants du personnel
Experts des instances représentatives du personnel (CE et CHSCT)
dans le secteur de la santé depuis
de nombreuses années, nous
intervenons dans les établissements des grands groupes, mais
également dans des structures
indépendantes. Nous rencontrons
ainsi fréquemment les représentants du personnel et dirigeants de
ces structures (Groupes, établissements).
Nous sommes à votre disposition
pour venir vous rencontrer pour
discuter
des
tenants
et
aboutissants de ce projet de rachat
et des conséquences qu’il aura
pour votre établissement.
Les questions que vous pouvez
d’ores et déjà vous poser :
 Votre établissement est-il un
atout ou une faiblesse pour le
nouvel acquéreur ?
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 Quelle
est
sa
situation
économique ? Excédentaire ?
Déficitaire ?
 Quelles sont ses perspectives
économiques ?
 Quelle est la situation financière
de votre structure ? Très
endettée ? Non endettée ?
 Quelle
est
sa
situation
patrimoniale ? Les murs
appartiennent-ils au Groupe ?
 Quel est son positionnement en
termes d’offre de soins ?
 Est-il compétitif au regard de la
concurrence
locale
?
Européenne ?
 Quelles peuvent être les
différentes alternatives ?
 Quels sont les impacts sur les
organisations de travail et les
conditions de travail des salariés ?
 Comment vont évoluer les
systèmes de rémunération ?
Reprise du Groupe Générale de Santé par Ramsay HealthCare
Contactez-nous dans nos 8 bureaux
régionaux pour en discuter :
SECAFI Ile-de-France
Marc Guillier
+ 33 (0)6 88 08 78 96
SECAFI Rhône-Alpes
Bertrand Artigny
+ 33 (0) 74 64 17 63
SECAFI Nord
Gérald Thiébaut
+ 33 (0) 6 74 64 17 59
SECAFI Est
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+ 33 (0) 6 31 93 68 02
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+ 33 (0) 6 87 18 40 81
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+ 33 (0) 7 86 52 35 11
SECAFI Ouest
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