Théâtre Itinérant : dimanche 7 février 2016 à 16h, Mane

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Théâtre Itinérant : dimanche 7 février 2016 à 16h, Mane
Théâtre Itinérant : dimanche 7 février 2016 à 16h,
Mane
Chère Elena Sergueievna
Du 7 février 2016 au 7 février 2016
Dimanche 07 février 2016 - 16h - Mane (salle des fêtes)
Entrée libre - Offert par la CCSS
Le Théâtre Itinérant de la CCSS est organisé en partenariat avec le Théâtre
du Sel.
Renseignements & réservation : Théâtre du Sel / Colette Havaux 05 61 90
63 63
ou CCSS 05 61 98 49 30 / [email protected]
Comédie dramatique écrite par Ludmilla Razoumovskaia
1h15 - à partir de 15 ans
Pacha, Vitia, Lialia et Volodia, quatre lycéens, se rendent après leur épreuve de baccalauréat
chez leur professeur de mathématiques, Elena Sergueievna, pour lui souhaiter un bon
anniversaire. La chère Eléna, peu habituée à de telles attentions, est très touchée mais le
sourire se crispe quand elle réalise que ses chers élèves sont venus lui demander un « petit
service »…
Cette pièce écrite au début des années 80 en URSS témoigne de la déliquescence du système
soviétique, mais elle nous parle surtout de cet âge si trouble qu’est celui de l’adolescence.
Avec 4 adolescents de l’âge du rôle : Laureen Aguiriano (Lialia), Marin
Busson (Vitia), Leandro Fabioux (Pacha), Lucien Pineau (Volodia), et
Pascale Thoreau pour le rôle d’Elena.
Décors, lumières, mise en scène : Laurent Busson
Théâtre du Beau Fixe (Launaguet, 31) http://theatredubeaufixe.fr/
Cette pièce a été écrite en 1980 par Ludmilla Razoumovskaia, à la suite d’une commande du
pouvoir soviétique qui désirait des œuvres exaltant la jeunesse, sous-entendu : une jeunesse
heureuse car portée par les valeurs du communisme.
La dramaturge refuse d’écrire un texte qui cacherait la réalité des années 80 en URSS et
elle décide de montrer la société telle qu’elle était, faite de quelques personnes apparemment
attachées à l’idéal révolutionnaire mais surtout d’une multitude d’autres animées par une envie
de changement, une envie de consommation, une envie de liberté. Les jeunes sont les premiers
à se révolter contre l’hypocrisie de ces adultes qui selon eux font semblant de croire aux
bienfaits du communisme d’Etat. Ils veulent eux accéder au mode de vie de l’Occident, et la
fougue de leur jeunesse les pousse à utiliser tous les moyens.
La pièce est refusée par le ministère de la culture mais tout de même jouée en Estonie en 1981,
puis elle est interdite en 1983. A partir de 1987, après l’arrivée de Gorbatchev au pouvoir, les
œuvres de la dramaturge sont à nouveau autorisées et Chère Elena connait un grand succès.
Des spectateurs confient à l’auteur qu’il est arrivé une mésaventure semblable à celle d’Elena
à une professeur de mathématiques de Riga (Lettonie).
Au-delà du contexte historique, très présent dans la pièce, Ludmilla Razoumovskaia a surtout
écrit une pièce sur l’adolescence, cet âge si paradoxal, en montrant des adolescents pouvant
être très attentionnés, comme nous en croisons autour de nous, en famille, dans nos classes,
mais capables tout d’un coup de devenir de véritables loups. Le conflit de génération est très
présent, en URSS comme dans toutes les sociétés du monde, un adolescent se construit
en s’opposant aux adultes qui l’entourent, il cherche à s’affirmer, quitte à oublier de suivre
les conseils qu’il sait pourtant de bon sens… Chez certains, comme Volodia, le bouchon est
vraiment poussé très loin, on touche à l’apparition du mal chez un jeune être humain et l’on se
demande avec effroi quel adulte il deviendra.
La pièce a été jouée au Théâtre de Poche Montparnasse (saison 2014-15), mise en scène de
Didier Long, avec Myriam Boyer dans le rôle-titre et François Deblock dans le rôle de Volodia,
pour lequel il a reçu le Molière de la révélation masculine en 2015.