1 PREMIER DIMANCHE DU CARÊME (Année A) 13 mars 2011 … J

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1 PREMIER DIMANCHE DU CARÊME (Année A) 13 mars 2011 … J
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PREMIER DIMANCHE DU CARÊME (Année A) 13 mars 2011
… J’imagine que, pour la plupart ici, nous n’aimons pas le Carême. Mais nous y voyons un mal
nécessaire. Comme un médicament.
1) Le Carême, c’est comme le printemps
1. En anglais, le mot « Lent » évoque l’allongement (lengthening) des heures d’ensoleillement
et donc l’arrivée du printemps. En français, le mot « Carême » renvoie aux « quarante jours »
qui préparent la fête de Pâques.
2. Le Carême est un printemps spirituel : le moment de préparer le sol de nos cœurs, d’écarter
les obstacles à notre croissance spirituelle afin que la semence de la Parole de Dieu puisse
prendre racine en nous.
3. Les rayons vivifiants du soleil favorisent la croissance. Le Carême, c’est le temps de
s’exposer aux rayons de l’Esprit Saint qui vient réchauffer nos cœurs.
2) L’amour de Dieu
1. Le Carême porte sur l’amour de Dieu.
2. Le Seigneur nous dit : « Revenez à moi de tout votre cœur. »
3. Dieu veut tout notre cœur. Il nous aime de tout son cœur, comme une maman, un papa, qui
veulent faire tout ce qu’ils peuvent pour leurs enfants.
3) La tentation
1. L’Évangile d’aujourd’hui nous dit que Jésus fut tenté par Satan au désert. Le Carême est
une période pendant laquelle nous pouvons refaire nos forces contre la tentation, à l’exemple
de Jésus qui a retrempé ses forces par la prière et le jeûne pendant quarante jours.
2. Rappelez-vous que Jésus a vécu ses tentations en tant qu’homme, comme chacune et chacun
de nous.
3. Nous pouvons nous appliquer à nous-mêmes les tentations de Jésus : elles peuvent nous
venir de nos semblables, de nos convoitises, du diable. Mais nous pouvons aussi voir dans les
tentations présentées à Jésus celles qui nous viennent aujourd’hui de notre culture, de la
société qui nous entoure : le consumérisme, l’individualisme et la recherche du pouvoir.
Il y a dans tout cela la main du diable.
4. La première lecture traite de la tentation fondamentale qui afflige le genre humain depuis
les origines : être son propre dieu, être « comme Dieu ».
Le péché originel a inscrit dans le genre humain une inclination à agir indépendamment de
Dieu.
5. Quelle est notre plus grande tentation? Comment vous prémunissez-vous contre elle? (Un
type disait qu’il n’avait aucun problème avec les tentations : il se contentait d’y céder.)
4) La première tentation : le matérialisme et le consumérisme
1. La première tentation de Jésus, c’est de « changer ces pierres en pains ». C’est la tentation
du matérialisme endémique qui nous pousse à rechercher la satisfaction de nos désirs, notre
plaisir physique et notre épanouissement personnel dans la possession ou la consommation de
biens terrestres, sans nous inquiéter de ce que notre façon de consommer étouffe notre vie
spirituelle et ou affecte celle des autres.
2. Même accablé par la faim, Jésus donne la première place à Dieu et à ce que Dieu nous
prescrit pour notre vie.
« Ce n’est pas seulement de pain que l’homme doit vivre, dit-il, mais de toute parole qui sort
de la bouche de Dieu. »
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3. Application. Les choses que nous continuons d’acheter nous sont-elles vraiment
nécessaires? Avons-nous besoin d’un cinéma maison, du dernier modèle d’appareil ménager,
d’une nouvelle voiture si celle que nous avons est en bon état? Cédons-nous à la gloutonnerie
quand vient le temps de manger et de boire, au moment de nous divertir ou en recherchant un
plaisir sexuel déplacé? Comment nous sentons-nous en voyant tant de gens peiner à se
procurer le nécessaire? Sommes-nous disposés à donner aux pauvres l’argent que nous
dépensons en biens de luxe ou à contribuer généreusement à la campagne du Carême de
partage de Développement et Paix pour venir en aide aux pays pauvres? Nous sommes tenus
de donner nos surplus excédentaires pour aider les pauvres.
5) La deuxième tentation : l’individualisme
1. La deuxième tentation de Jésus voulait lui faire dire : « Regardez-moi, je peux me lancer du
haut d’un grand édifice! » C’est la tentation de jouer les surhommes pour se gagner les faveurs
de la foule.
2. Jésus cite l’Écriture en répliquant : « Tu ne mettras pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu. »
3. Mettre Dieu à l’épreuve, c’est agir sans se soucier de ce que Dieu suggère, en présumant que
Dieu suivra bien, quoi qu’on fasse, peu importe si ce qu’on fait est conforme ou non à sa
volonté.
4. Notre société est pénétrée d’individualisme; il s’agit de faire son affaire, de ne penser qu’à
soi, d’arriver à ses fins sans se soucier des autres. On en a un exemple frappant dans ces
transactions financières à haut risque, conclues par des banquiers de Wall Street sans garanties
suffisantes, et qui ont joué un rôle important dans le déclenchement de la récession actuelle.
5. Les individualistes ne participent pas à la vie de la paroisse ou aux efforts entrepris pour le
bien de la collectivité; ils font la sourde oreille au cri des pauvres pour ne penser qu’à euxmêmes.
6. Posons-nous la question : essayons-nous de vivre en solidarité avec les autres, de pratiquer
l’entraide? Collaborons-nous avec d’autres pour aider tous les membres de notre groupe à se
développer autant qu’ils le peuvent et qu’ils en besoin, à la maison, au travail, à la paroisse, à
l’école ou dans la collectivité?
6) La troisième tentation : la course au pouvoir
1. Dans la troisième tentation de Jésus, Satan déclare : « Tout cela, je te le donnerai, si tu te
prosternes pour m’adorer. » Cette tentation, c’est la conquête du pouvoir en ce monde mais aux
conditions du diable.
2. C’est la tentation du sécularisme : chasser Dieu de notre vie pour ne poursuivre que nos
propres objectifs.
3. Les gens se font un dieu du pouvoir et de l’emprise sur les autres. D’immenses sociétés
commerciales et de gigantesques intérêts d’argent cherchent à contrôler l’économie, à influencer
les gouvernements à leur avantage et à exploiter les autres.
4. Jésus est ici tenté de suivre une voie facile pour se gagner le monde sans souffrir mais en
sacrifiant son allégeance à Dieu et à ses principes. Nous pouvons tous et toutes être tentés de
balancer Dieu et nos principes chrétiens pour arriver à nos fins.
5. En citant l’Écriture, Jésus répond : « C’est devant le Seigneur que tu te prosterneras et c’est
lui seul que tu adoreras. »
6. Notre société a érigé des structures, des systèmes et des pratiques de péché au service
d’objectifs de pouvoir égoïstes dans la vie économique et politique.
7. Nous nous sentons peut-être contraints de jouer le jeu. Par exemple, notre modèle d’affaires met
l’accent sur le profit, quelles que soient les conséquences pour les autres.
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Toutes les entreprises sont emportées par ce courant et elles peuvent trouver difficile de
préserver le bien-être de leurs employés, de pratiquer des prix équitables et d’offrir des services
et des produits de qualité.
8. Souvent, dans le but de réduire les dépenses et d’accroître les profits, on provoque des dégâts
environnementaux.
9. On n’a pas le sens de la justice pour les pauvres. Notre système d’aide sociale ne fournit pas
ce qu’il faut pour vivre et il porte atteinte à la dignité de ses bénéficiaires.
10. Demandons-nous si nous ne sommes pas retranchés dans nos petits royaumes, bien décidés à
ne pas changer. Cherchons-nous à dominer les autres, à les contrôler, jusque dans notre propre
famille? Nous résignons-nous à des pratiques et à des systèmes frauduleux, de peur de perdre
de l’argent, de nous heurter à une opposition ou de subir des dommages, si nous ne suivons pas?
Avons-nous essayé de nous allier à d’autres, à des groupes et à des mouvements de justice
sociale, pour renverser les systèmes et les façons de faire injustes?
7) Nous avons besoin de l’Écriture
1. Jésus répond à chacune des tentations de Satan par les mots de l’Écriture, l’Écriture qu’il
connaît si bien et qui oriente sa façon de penser.
2. Nous avons besoin de l’Écriture pour être forts face à la tentation. Le pape Paul VI disait :
« La croissance spirituelle est inconcevable sans l’écoute répétée de la Parole de Dieu. Cette
écoute doit devenir une rencontre vivifiante qui interpelle, oriente et façonne nos vies. »
Notre messe
En entrant dans la Prière eucharistique avec l’Offertoire, nous accédons à la puissance
vivifiante de la mort et de la résurrection du Christ; nous allons faire un avec lui et les uns
avec les autres, recevoir le pouvoir de nous donner aux autres comme il se donne pour nous, et
la force de vaincre notre égoïsme et notre peur de l’opposition ou de la violence des autres si
nous agissons selon la justice.
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AUX PERSONNES QUI UTILISENT LES « NOTES HOMILÉTIQUES »
Merci de vous servir des Notes homilétiques. Nous espérons qu’elles vous aident à proposer des
applications de l’Enseignement social de l’Église dans votre prédication dominicale, lorsque le
texte des lectures s’y prête. L’homélie dominicale est la meilleure façon de présenter à nos gens
l’Enseignement social de l’Église, qui est encore bien mal connu. Si vous avez des
commentaires ou des suggestions au sujet du contenu ou de la présentation de ces Notes,
veuillez nous en faire part en expédiant un courriel à [email protected] .

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