Le plafonnement global des niches fiscales, un calcul qui se
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Le plafonnement global des niches fiscales, un calcul qui se
ACTIFS 4 Cadre légal ACTUALITÉS www.agefiactifs.com SEMAINE DU 27 AOÛT AU 2 SEPTEMBRE 2010 - N°457 IMPÔT SUR LE REVENU Le plafonnement global des niches fiscales, un calcul qui se complexifie Objet de prochains débats pour le budget 2011, le plafonnement global de certaines niches fiscales vient d’être précisé par une instruction administrative D’apparence simple, le calcul du plafonnement se révèle plus complexe, notamment lorsque les investissements se chevauchent sur plusieurs années D epuis 2009, une nouvelle mesure doit attirer la vigilance du conseiller : le plafonnement global de certaines niches fiscales. Le conseiller doit en effet s’assurer que son client bénéficie à plein des avantages fiscaux proposés car ce mécanisme institué par la loi de Finances pour 2009 vise à éviter que les hauts revenus échappent à l'impôt. Ce dispositif, traité récemment dans un rapport d’information, va d'ailleurs très vraisemblablement évoluer, la question des niches fiscales étant au cœur des discussions pour le budget de 2011 (lire l'encadré). Quel que soit l'avenir de ce dispositif, il est applicable dès la déclaration des revenus de 2009 et vient d’être commenté par l’administration (1). entre ces deux cotisations est à comparer au 2010 s’applique. Si cet avantage en impôt est plafond global et ne doit donc pas dépasser inférieur au plafond 2010, le premier plafonla somme de deux montants fixés par la loi, nement ne produit pas d’effet. Ensuite, la à savoir 25.000 euros et 10 % du revenu im- somme des avantages fiscaux de 2010 et ceux posable selon le barème progressif de l’impôt de 2009 est alors comparée à la limite haute sur le revenu pour l’imposition des revenus du plafond 2009. En revanche, si l’avantage en impôt 2010 de 2009 et donc pour les avantages fiscaux initiés en 2009, et 20.000 euros et 8 % du est supérieur au plafond 2010, l’excédent est revenu imposable pour l’imposition des reve- ajouté à la cotisation du contribuable. Puis, le plafond 2010 et cet excédent nus de l’année 2010, soit pour ainsi que les avantages fiscaux les investissements réalisés de 2009 sont comparés au cette année. plafond 2009 et l’excédent est Si la différence entre les ajouté à la cotisation du contrideux liquidations, laquelle relaquelle représente buable en plus du premier présente le montant des avanexcédent issu du plafond 2010 tages soumis au plafonnement, le montant des avantages (lire l'exemple). est supérieure au plafond, l’ex- soumis au plafonnement, cédent est ajouté à la cotisation est supérieure au plafond, Liquidations ordinaire et théorique. Complexe, d’impôt. De ce fait, l’avantage l'excédent est ajouté Spécificités. Par ailleurs, la le calcul du plafonnement global n'implique en impôt qui est réintégré dans à la cotisation d'impôt loi ayant également créé des pour autant aucune démarche du contribua- l’imposition est donc perdu. plafonnements spécifiques, ble. C’est l’administration fiscale qui réalise l’instruction mentionne que le calcul en opérant une double liquidation Superposition. Le calcul se complique lors- l’application des limites particulières liées à la de l’impôt sur le revenu. Elle calcule en ef- qu’un contribuable bénéficie d’avantages réduction d’impôt au titre des investissements fet la cotisation d’impôt déterminée dans les fiscaux initiés en 2009 et d’autres initiés en en outre-mer et au Malraux est indépendante conditions habituelles, avec tous les avantages 2010, les plafonds applicables étant diffé- de celle du plafonnement global. Ces plafonds fiscaux, et la cotisation théorique sans pren- rents. Dans ce cas, il faut d'abord déterminer spécifiques s’appliquent avant que ne soit apdre en compte les avantages fiscaux inclus si la limite basse de 2010 s’applique. Ainsi, pliqué le plafond global. dans le plafonnement global. La différence est calculé l’avantage fiscal auquel le plafond Par ailleurs, la base de l’avantage fiscal pris en compte pour le calcul du plafonnement Le calcul du plafonnement en cas d'investissements en 2009 et 2010 présente des particularités pour les dispositifs Robien-Borloo et le Girardin industriel. Un couple sans enfant déclare au titre de l'imposition des revenus de l'année 2010 des avantages fiscaux Pour le premier, l’avantage fiscal soumis au initiés en 2009 (Robien) et en 2010 (autres avantages) plafonnement est déterminé par la différence En euros Liquidation ordinaire Liquidation théorique entre le résultat net foncier déclaré avec l’invesSalaires imposables 121.000 121.000 tissement Robien et le résultat net foncier théoRevenus fonciers 16.000 16.000 rique, c’est-à-dire sans la déduction au titre de l’amortissement, ce qu’avait d’ailleurs précisé Déduction Robien -25.000 le décret n°2010-275 du 15 mars dernier. L’exerRevenus fonciers nets -9.000 16.000 cice se corse en cas d’imputation d’un déficit Revenu net imposable 112.000 137.000 foncier sur le revenu global. L’instruction illustre cette situation par différents exemples. Impôt progressif (barème 2009) 22.632 30.132 S’agissant du Girardin industriel ou de l’inRéduction d'impôt Malraux -20.000 vestissement dans des logements sociaux en Crédits d'impôt divers -15.400 outre-mer selon l’article 199 undecies C du CGI, Total avantages fiscaux soumis les réductions d’impôt ne sont prises en compte 35.400 0 au plafonnement 2010 que pour une fraction maximale non rétrocéImpôt progressif net -12.768 30.032 dée de leur montant. Ainsi, pour une réduction d’impôt de 140.000 euros au titre d’un investisLe montant des avantages fiscaux compris dans le plafonnement global est égal à 42.900 €, soit 35.400 € pour 2010 + 7.500 € pour 2009 (30.132-22.632) sement productif avec un taux de rétrocession de 50 %, seuls 70.000 euros sont pris en compte 1. Déterminer si le plafond 2010 s'applique pour l’application du plafonnement spécifique Plafond 2010 = 28.960 euros (20.000 € + 8 % X 112.000 €) à l’outre-mer. Parallèlement, 70.000 euros Le montant de 35.400 € (Malraux + Crédits d'impôt divers) représentant les avantages fiscaux relevant des limites de 2010 dépasse sont retenus dans le calcul du plafonnement le plafond. L'excédent ajouté à la cotisation d'impôt est de 6.440 € (35.400-28.960) global étant donné que la part rétrocédée de 70.000 euros est prise en compte dans la liqui2. Déterminer si le plafond 2009 s'applique dation théorique. Une prochaine instruction doit Plafond 2009 = 36.200 € (25.000 € + 10% X 112.000) apporter des précisions à ce sujet. Le montant de 36.460 euros représentant les avantages fiscaux relevant des limites de 2009 ( 7.500 euros pour Robien + 28.960 pour les avantages fiscaux 2010 plafonnés) dépasse le plafond. L'excédent ajouté à la cotisation d'impôt est de 260 euros. Le montant total remis à la charge du contribuable est de 6.700 euros. Inclus et exclus. Les avantages fiscaux concerSource : BOI 5B-19-10 nés par le plafonnement global sont ceux qui Si la différence entre les deux liquidations, PROCHAIN RENFORCEMENT Selon un rapport d’information présenté par le député Gilles Carrez (1), le plafonnement global concerne un nombre limité de contribuables au regard de son montant et, de plus, il ne doit s’appliquer qu’aux contribuables qui n’ont pas su évaluer le montant total des réductions d’impôt au vu de leur revenu. Par ailleurs, c’est une mesure visant à décourager l’utilisation excessive de certaines niches fiscales et ne constituant pas une mesure de rendement budgétaire. En revanche, l’économie recherchée par le gouvernement se fera sur le coût des niches elles-mêmes. Gilles Carrez considère que ce dispositif est appelé à se renforcer au nom de l’équité dans l’accès à la dépense fiscale entre contribuables aisés et contribuables modestes, dans un contexte de progression importante du coût des niches. Il envisage notamment d’élargir le champ d’application du plafonnement global à d’autres niches, comme la réduction d’impôt pour les dons prévue à l’article 200 du CGI. (1) Rapport d’information sur l’application des mesures fiscales contenues dans les lois de Finances n°2692, enregistré le 30 juin 2010 à l’Assemblée nationale. sont choisis par le contribuable et sont accordés en contrepartie d’un investissement ou d’une prestation dont il bénéficie. De ce fait, les réductions et crédits d’impôts sont par hypothèse compris dans le champ d’application du dispositif, s’ils n’en sont pas exclus expressément. Est également inclus l’avantage en impôt procuré par les déductions au titre de l’amortissement Robien ou Borloo. Même si ce dernier dispositif fiscal est supprimé à compter de 2010, l’administration précise que les investissements éligibles réalisés avant le 1er janvier 2010 continuent à produire leurs effets après cette date. Toutefois, ne font pas partie du champ d’application du plafonnement global les avantages fiscaux liés à une situation personnelle ou à la poursuite d’un objectif d’intérêt général sans contrepartie, de même que ceux liés aux monuments historiques. De plus, les dispositifs permettant de déterminer les revenus nets catégoriels tels que les exonérations, abattements et déductions et les crédits d’impôts corrigeant une double imposition ne sont pas visés par le plafonnement. L’administration a bâti une liste d’exclusions qui est exhaustive au 1er janvier 2010, mais qui est bien sûr susceptible d’évoluer. Par ailleurs, des mesures transitoires sont prévues afin de ne pas pénaliser les contribuables qui avaient pris des décisions d’investissements immobiliers en métropole ou d’investissements ultramarins avant l’entrée en vigueur du mécanisme en 2009 et 2010. ■ PÉLAGIE TERLY (1) BOI 5B-19-10 du 9 août 2010.